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  • 7/26/2019 LATOUR Interobjectivite Repub Fr

    1/22

    Tabledes matires

    Les

    auteurs

    Remerciements

    OctaveDebary &

    Laurier

    Tirrgeon.

    Introduction: entreobietset mmoires

    LaurierTirrgeon

    La mmoirede la cubure matrielleet h cuhure matrielle

    de Ia mmoire

    Bruno

    Latour

    Une

    sociohgie ansobjet?Remarques ur l'interobjectiuit

    Grard Lenclud

    ne ,n artefact

    James

    Clifford

    Expositions, atimoine et rappropiatioru mmoriellcs

    nAlasha

    Jacques

    Hainard

    Le trou: un conce?t tile pour penser es apports

    entreobjet et mmoire

    Janet

    Hoskins

    La

    biographie

    uisuelle

    esobjex: photographies

    et

    tombes n Indonsie rientale

    Dominique Poulot

    Une

    collectionde

    o

    mortshistoriques

    Jean-Philippe

    Uzel

    L'art

    conternporain,

    ans

    objet ni mmoire

    Michle de La Pradelle& EmmanuelleLallemenr

    Paris-Plzge:clbrer n

    objet absent

    OctaveDebary

    L'indignit de n marchandise

    Thierry Paquot

    Liuresd'occasiondu neuf auecdu uieux

    Arnaud Tellier

    Tiaumatisme, oiture et my'moire au suietde Primo Leui

    -

    Liste des

    photographies

    VII

    x

    I

    13

    ) /

    (o

    9r

    t ) a

    r )9

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    251

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    Une sociologie sansobjet?

    Re

    m

    a

    rq ues sur l' nte objectivit

    BrunoLarouR

    Plusieurs veloppements

    centsont profondment

    modifi

    nos

    concep-

    tions sur

    la connaissance

    ansses

    apportsavec 'action'. La sociologie es

    sciences,

    'anthropologiecognitive

    et le

    mouvementdessciences

    ognitives

    qui s'attache

    mettre en situation

    la connaissance

    situated

    ognition)ont

    contribu

    incarner

    'activit

    de

    pense,

    la situerdansdespratiques,

    ans

    des

    ieux, dans

    un

    monde

    d'objets'.

    La scne

    insi

    produite,

    aboratoire,

    atelier, uisine,

    ue,

    vil lages, e ressemble

    lus gure

    l'ancienne pist-

    mologie

    ni l'anciennepsychologie.

    a

    production

    d'informations

    devient

    une tche

    comme

    une autreque

    essociologues u travail

    peuvent,en effet,

    tudier

    avec

    eursmthodeshabituelles.

    Mais ces

    nouvelles onceptions u

    travail ntellectuelmodifient galemente rledesobjetsdans 'interaction

    sociale, t

    mme

    a

    dfinition

    de I'interaction.Cette

    note thorique

    oudrair

    expliciter

    e passage

    'une

    intersubjectivit une

    interobjectivit,mieux

    adapte,

    'aprs

    nous,aux socits

    umaines.

    Df in i r

    ' in teract ion

    Linteraction

    ociale uppose

    a prsencee plusieurs

    lments onstitutifs:

    il doit y avoirau moins deuxacteurs; esdeuxacteurs oivent tre prsents

    physiquement

    ace face;

    ils

    doivent

    se relier par un

    comportement qui

    impliqueune

    communication;

    nfin,

    e comportement e chacun oit

    vo-

    luer en

    fonction des

    modificationsapportes

    u comportementde

    I'autre,

    d'une

    faon elle

    qu'i l y ait

    mergence 'un comportement

    mprvu

    qui

    ne soit pas

    simplement

    a sommedes

    comptencesngagesar

    esacteurs

    r. Ce texte

    a t nitialementpubli

    dans a revueSociologie

    u tauail,

    4,

    1994, .

    587-6o7.

    z. Voir par exemple

    es ravauxde

    Edward Hutchins

    (r98o),

    Jean

    Lave

    1988),

    runo Latour

    et

    Steve

    /oolgar

    rq88),

    Bruno

    Latour

    (r98q).

    Sur esobjets

    voir le numro spcial e la

    revue

    Raisonpratique

    (t9y).

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    l8

    0g.Jrrsr Mvornes

    avantcette nteractionr.

    Or, cette

    dfinirion

    classique

    e

    I'interaction emble

    mieux

    adapte

    la

    sociologie

    esprimatesqu' celledes

    humains.En effet,

    la sociologiedessinges e prsente omme I'exempleexrrmede I'interac-

    tionnisme,

    puisque ous les

    acteurssont co-prsents

    r

    s'engagenr,ace

    face,

    dans

    desactionsdont la dynamiquedpend,

    en continu,

    de a raction

    desautresa. aradis

    e

    I'interactionnisme,

    lle 'esten

    un

    utresens, uisque

    la

    question

    de

    I'ordresocialne

    semble aspouvoir tre

    pose,

    hez

    es

    singes,

    autrement

    que

    comme

    la composition progressive

    es

    nteractionsdyadi-

    ques,sanseffet de totalisation,

    ni

    de

    structuration. Bien qu'il s'y droule

    des

    nteractions

    omplexes,l

    ne paratpasque 'on

    puisse

    ire qu'ils

    vivent

    u

    dans

    o

    une socit, u qu'ils

    laborent

    une

    structuresocialet.

    a

    question

    du rle exactde I'interactionet de sonaptitude composer oute la socit

    sepose

    dj chez

    es

    primates

    et

    nseposepeut-treque .

    Mme

    s'il parat

    ncongru,

    le

    dtour

    par la primatologie peut tre fort

    uti le. En nous permettant

    de trouver dj dans a nature une socialit

    complexe,

    es

    nteract ions,

    es

    ndividus,

    desconst rucr ions ocia les,

    la sociologie

    essinges ous

    dlivre

    de la

    tchede les

    aire

    porter par

    la

    seule ociologie

    umaine.

    La vie

    sociale omplexe

    devient

    e

    fond commun

    desprimates.Aussi bien

    que les babouinsou leschimpanzs, ous 'enga-

    geons,

    sansmme y

    penser,

    dans

    toutes

    nos actions,

    er

    pourtant nous ne

    sommes i desbabouinsni deschimpanzs. i la complexit e notre vie

    socialene

    peu( plus servir

    expliquer

    cette

    diffrence,

    l faut

    que celle-ci

    vienne

    d'ailleurs6. our

    cela,

    nous

    devons omprendre

    quel

    point la notion

    d'acteurs umains

    ndividuels

    engags

    ans

    des

    nteractions

    telleque nous

    la dcrit I ' interactionnisme

    ,

    ou construisant

    e

    socialpar descargories

    propres

    qu'il leur

    faut rgulirement

    prouver

    telleque dcritepar

    'ethno-

    mthodologie

    ,

    bien

    qu'elle

    orme e fond

    commun

    de

    nos

    comptences,

    prend mal

    en compte

    a

    plupart

    des

    situationshumaines.

    Alors

    que I' interaction, hez essinges,

    onstruir

    de

    procheen proche

    toute la vie sociale, n ne peut jamais a considrer, hez eshumains,que

    comme

    une catgorie

    siduelle.

    on pas,comme I'affirment es enants

    de

    l 'ex istence

    'une

    st ructure

    ociale, arceque l ' interact ion prendrai t

    place

    >

    dansune

    socit

    ui la

    dpasserait,

    ais out

    simplement

    parcequ'il

    faut bien rduireauparavant

    a relationan

    qu'ellene

    mobilisepas,

    de

    proche

    en proche,

    oute

    la vie

    sociale

    laquelle

    elle finirait, sanscela,

    par

    Cette ncessit e l'mergence st clairementprsente ans Eruing Goffman (r959).

    Voi

    par exemple,Shirley

    Strum

    (r99o),

    Franz

    De

    \ilaal

    (1992),

    Hans

    Kummer

    (1993)

    Sur cettequesrion rscontroverse,

    oir

    Bruno

    Latour et

    Shirley

    Strum

    (1987).

    Sur a diffrenceentre complexir

    et complicarion

    voir

    op.cit.no(e

    4

    er plus bas.

    ) .

    4.

    t .

    6 .

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    Urur octoLocttnNs

    s.rer?

    er',,tnRours

    ufl'tNTERoBJECTIvIT

    devenir oextensive. 'estseulement n I ' isolant

    par un cadreT ue 'agent

    peut interagir avecun autre agent, ace

    face,

    en laissantau-dehors

    de ce

    cadre e restede leur histoireainsi que leurs autrespartenaires. existence

    mme

    d'une

    interaction

    supposeune rduction,

    une partition pralable.

    Or

    comment expliquer 'existence

    e cescadres,de ces

    partitions, de ces

    rductions,de ces ecoins,

    de cesportescoupe-feuqui virent a

    contagion

    du social

    Les nteractionnisres

    ont

    muets

    sur ce point et se contentent

    d'utiliser

    mtaphoriquement

    e mot

    n

    cadre

    .

    Les

    tenantsd'une

    structure

    sociale opposantsusuels

    des

    nteractionnistes

    ne peuventnous 'expli-

    quer davantage uisqu'ils

    econnaissent

    n tous es

    points

    a

    prsenceotale

    et compltede

    la

    structure.Or, c'est e

    suspens

    ustement

    qu'il

    faut

    com-

    prendre, 'interruption partielle, e rduit

    I'intrieur

    duquel

    I'interaction

    pourra

    se

    dployersans

    tre

    nterfre

    par toutes es autres.

    Sesadversaires

    reprochent ouvent l ' interactionnisme

    e ne pouvoir composer

    our le

    social.Or, c'est a force

    ustement

    de

    l'interaction

    que de suspendreocale-

    ment et momentanment es nterfrences.

    Ce

    petit