LaSyRe Working Paper No. 4 – 2011 · RESUME Les changements ... mobilisation des facteurs de...

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Systèmes de production sahéliens face aux changements climatiques SANOGO Fatimata LaSyRe Working Paper No. 4 – 2011

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Systèmes de production sahéliens face aux changements climatiques SANOGO Fatimata

LaSyRe Working Paper No. 4 – 2011

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LaSyRe Working Paper is an informal channel for information sharing. It publishes original work undertaken by LaSyRe researchers. LaSyRe is funded by DANIDA, research grant 09-001-KU The project is an interdisciplinary collaboration between the following institutions:

Department of Geography and Geology, University of Copenhagen Department of Geography, Abdou Moumouni University of Niamey Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), CNRST, Ouagadougou Department of Geography and Geology, University of Ouagadougou ISE, University Cheikh Anta Diop

More information can be found on www.lasyre.dk. The working papers are primarily targeted to the collaborative partners; yet, the material may be used with appropriate reference to this publication. Editorial address: Professor Anette Reenberg Department of Geography and Geology University of Copenhagen Oster Voldgade 10, DK-1350 Copenhagen K Denmark [email protected]

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MEMOIRE DE MASTER RECHERCHE

Option : Aménagement du Territoire

Présenté par :

Année académique 2009-2010

Ministère des Enseignements Secondaire Supérieur et de la Recherche Scientifique

(MESSRS) -=-=-=-=-=-=-=-=-=-

Université de Ouagadougou -=-=-=-=-=-=-=-=-=-

Unité de Formation et de Recherche en Sciences Humaines (UFR/SH)

-=-=-=-=-=-=-=-=-=- Département de Géographie

-=-=-=-=-=-=-=-=-=- Formation Doctorale en Dynamique

Des Espaces et Sociétés

-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

BURKINA FASO

Unité - Progrès - Justice

-=-=-=-=-=-=-

SYSTEMES DE PRODUCTION SAHELIENS FACE AUX

CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Sous la direction de :

Professeur Dapola E.C. DA HDR, Maître de Conférences

Présenté et soutenu par:

SANOGO Fatimata

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SOMMAIRE

SOMMAIRE 3

REMERCIEMENTS 4

SIGLES ET ABREVIATIONS 5

RESUME 7

8

L’APPROCHE THEORIQUE DE LA REVUE DE LITTERATURE 10

CHAPITRE I : LA PROBLEMATIQUE ET LA MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE 11

CHAPITRE II : IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES MILIEUX PHYSIQUE ET HUMAIN 23

CONCLUSION PARTIELLE 39

LA SYNTHESE DE L’ÉVOLUTION DES SYSTEMES DE PRODUCTION AGRO-

PASTORALE ET DE L’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS

LE SAHEL 40

CHAPITRE III: L’EVOLUTION DES SYSTEMES DE PRODUCTION ET LES STRATEGIES D’ADAPTATION 41

CHAPITRE IV : LE POINT DES CONNAISSANCES, L’ANALYSE ET L’ORIENTATION DE RECHRCHE 56

CONCLUSION PARTIELLE 82

83

BIBLIOGRAPHIE 86

ANNEXES 99

LISTE DES TABLEAUX 101

TABLE DES MATIERES Error! Bookmark not defined.

4

A ma fille BARRO Ouo Katagnan Mouniratou

REMERCIEMENTS

Au delà de son caractère personnel, ce document n'aurait pu aboutir sans le concours

de plusieurs personnes morales et physiques. Par conséquent, qu'il nous soit permis ici de leur

exprimer toute notre gratitude.

Nous remercions tous les enseignants du département de géographie qui n’ont ménagé

aucun effort pour notre formation. Nos remerciements vont également à la commission

doctorale qui nous a donné l’opportunité de poursuivre nos études au département de

Géographie.

Nous remercions particulièrement notre directeur de mémoire, Pr. DA Dapola E. C.

qui, en dépit de ses nombreuses occupations, ne ménage aucun effort pour nous accompagner

dans la quête du savoir à travers ses soutiens multiformes. Puisse ce document lui donner

satisfaction.

Nous sommes reconnaissante envers Pr. REENBERG Anette et son équipe du projet

LaSyRe.(a region wide assessment of land system resilience and climate robustness in the

agricultural frontline of Sahel) qui nous a apportée son appui financier.

Enfin nos remerciements vont à l’endroit de notre famille, de nos amis et

connaissances pour leurs soutiens et encouragements.

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SIGLES ET ABREVIATIONS

ABN Autorité du Bassin du Niger ABV Autorité du Bassin des Voltas ACCCA Renforcement des Capacités pour appuyer l’Adaptation aux Changements

Climatiques A.C.P Afrique Caraïbes Pacifique AGRHYMET Centre Régional d’Agro-Hydro-Météorologie AIACC Evaluations des Impacts des Changements Climatiques et des possibilités

d’Adaptation AIDELF Association Internationale des Démographes de Langue Française ARDA Association Africaine des Feuilletons Radiophoniques CCAA Adaptation aux Changements Climatiques en Afrique CCD Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification CCNUCC Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEREM Centre d’Etudes et de Recherche de l’Ecole Militaire CES Conservation des Eaux et des Sols CFC Chlorofluorocarbones CILSS Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel CIRAD Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le

Développement CNRST Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique SONAGESS Société Nationale de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire CONASUR Comité National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation CSAO Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest CTA Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale DSA Département des Systèmes Agraires ENDA-TM Environnement et Développement pour le Tiers Monde FACE Forêt Absorbant les Emissions de Dioxyde de Carbone FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FME Fonds Mondial pour l’Environnement GES Gaz à Effet de Serre GIEC Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat GRPES Groupe de Réflexion pour la Promotion de l’Elevage au Sahel IDR Institut de Développement Rural IRD Institut de Recherche et de Développement IFPRI Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires INERA Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles IPCC Intergouvernmental Panel on Climate Change (GIEC en français) MAHRH Ministère de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources

Halieutiques OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique GTZ Coopération Allemande pour le Développement OFEDI Organisation des Femmes pour l’Environnement et le Développement

Intégré OGM Organismes Génétiquement Modifiés OIE World Organisation for Animal Health OMM Organisation Mondiale de la Météorologie OMVS Office de la Mise en Valeur de la Vallée du fleuve Sénégal

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ORSTOM Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer (actuelle IRD)

OSS Observatoire du Sahel et du Sahara PADLOS Projet d’Appui au Développement Local au sahel PANA Programme d’Action National d’Adaptation à la Variabilité et aux

changements climatiques PASR-RV-AO Programme d’Action Sous-régional sur la Réduction de la Vulnérabilité et

l’Adaptation en Afrique de l’Ouest. PDELG Projet de Développement de l’Elevage dans la Région du Liptako-

Gourma PDES II Projet de Développement de l’Elevage dans la province du Soum phaseII PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PNUE Programme des Nations Unies pour l'Environnement PSB Programme Sahel Burkinabé RANET Radio and Internet Project RNA Régénération Naturelle Assistée SNV Netherlands Development Organisation SOFITEX Société des Fibres et des Textiles UA Union Africaine UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine UEPA Union pour l’Etude de la Population Africaine UFC Union Fraternelle des Croyants de Dori UNCCD Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification UNITAR United Nation Institute for training and Research

USAID United States Agency for International Development / Agence américaine de développementinternational

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RESUME

Les changements climatiques constituent aujourd’hui un sujet de préoccupation pour

toutes les sociétés du monde. Les scientifiques et les politiques depuis quelques années

multiplient des rencontres de haut niveau pour apporter des réponses à cette problématique.

Ces mobilisations sont dues au fait que ce phénomène de par ses manifestations provoque,

amplifie et accélère la fréquence des catastrophes naturelles. Ainsi, les milieux physique et

humain sahéliens et les systèmes de production ont subi des transformations. L’objet de cette

étude est d’analyser l’impact des changements climatiques sur les milieux physique et humain

sahéliens, les systèmes de production et d’étudier les stratégies d’adaptation développées par

les populations. La variabilité climatique a conduit à la modification sensible des modes

d’exploitation des ressources par les communautés paysannes. Ces mutations ont entraîné la

transformation des techniques de production agro-pastorales, la modification des formes de

mobilisation des facteurs de production et de profonds bouleversements des structures

traditionnelles d’organisation de la production. La diversification des activités et des

ressources, l’exploitation minière, la migration définitive ou saisonnière, la transhumance

lointaine sont entre autres les stratégies d’adaptation des populations locales. Sur les plans

international, régional et local, les stratégies d’adaptation sont surtout d’ordre institutionnel.

Mots clés : changement climatique-système de production-Burkina Faso-Sahel

8

Les changements climatiques demeurent un phénomène d’actualité. Toutes les nations

du monde en ont pris conscience. Cela se matérialise par des accords et des politiques pour

s’adapter et réduire leurs effets négatifs. La première prévision du réchauffement planétaire a

eu lieu en 1967. A partir de cette date, plusieurs rencontres ont été initiées à l’échelle

mondiale. En 1987, il a été adopté le protocole de Montréal relatif à des substances qui

appauvrissent la couche d’ozone. Dans la même logique a été créé en 1988 le Groupe

Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) chargé du suivi scientifique

du réchauffement climatique. Ses rapports d’évaluation de 1990 et 1995 ont contribué à

l’élaboration de la Convention-cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique

(CCNUCC) et du protocole de Kyoto. C’est ainsi que le sommet de la Terre de Rio (Brésil) en

1992 adopte une Convention Cadre sur les changements climatiques ratifiée par 50 pays et

entrée en vigueur en 1994. Le protocole de Kyoto (au Japon en 1997) engage les pays

industrialisés à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5,2 % en moyenne d’ici

à 2012 par rapport au niveau de 1990. Après la 13ème Conférence des Nations Unies sur les

changements climatiques de 2007 à Bali (Indonésie), beaucoup d’autres rencontres ont suivi.

Les deux dernières ont eu lieu respectivement en Décembre 2009 à Copenhague au Danemark

et en Décembre 2010 à Cancun au Mexique (CTA, 2008). Cette mobilisation des Etats et des

scientifiques des changements climatiques, indiquent l’ampleur des conséquences du

phénomène et le niveau de prise de conscience mondiale.

En effet, les manifestations de ce phénomène sont de plus en plus perceptibles. « La

hausse de la température, l’augmentation des précipitations, le recul des glaciers et l’évolution

du niveau de la mer sont les principaux changements observés ces dernières années. La

combinaison de la variabilité naturelle du climat et de l’influence des gaz à effet de serre

(GES) d’origine anthropique ont engendré en ce début du 21e siècle, un climat qui diffère de

celui qui prédominait au 20e siècle » OMM (2003, P. 242). Selon PARRY M. et al. in OMM

(2008, P. 2-3), « Les émissions de gaz tels que le dioxyde de carbone, le méthane, les oxydes

nitreux et azoteux et les chlorofluorocarbones (CFC) sont les principaux responsables du

réchauffement planétaire. Des recherches récentes indiquent que le réchauffement du climat

perturbe profondément les écosystèmes terrestres, entre autres, le caractère hâtif des

phénomènes printaniers (apparition des feuilles sur les arbres, migration des oiseaux, ponte

des œufs) et le déplacement de l’aire de répartition d’espèces animales et végétales. Dans les

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océans, surtout aux hautes latitudes, on observe un déplacement des aires de répartition et une

modification de l’abondance d’algues, de planctons et de poissons ». Le réchauffement

climatique est désormais une réalité.

Les changements climatiques régionaux commencent à avoir des répercussions sur

l’environnement naturel et humain. En Afrique de l’Ouest, le climat est en pleine mutation

depuis plusieurs décennies. Presque tous les pays de la région ont connu une baisse graduelle

des précipitations (http//www. Grain. Org /seedling/? id= 658, consulté le 20-02-2010).

Le Sahel, défini comme le domaine compris entre les isohyètes 200 et 600 mm, couvre

six pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre que sont la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le

Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Il effleure le Nord du Nigeria et du Cameroun. Il est celui

de la savane, la steppe herbacée parsemée d’arbres dans sa partie sud et d’arbustes plus au

nord. La saison des pluies ne dépasse pas trois mois. Les précipitations sous l’influence de la

«mousson» sont irrégulières (http://www.atlas-ouestafrique.org/spip.php?article1, consulté le

06- 9-2010).

Les changements climatiques, dans cette région se manifestent par une augmentation

de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles telles que les sécheresses et les

inondations. La dernière grande période de sécheresse qu'a connue le Sahel (des années 1970

au début des années 1980) a été la plus dramatique du 20e siècle. Elle a provoqué la

dégradation de l'ensemble de la végétation, l'appauvrissement des pâturages et la

désertification d'une partie de ce domaine. Les pays comme le Mali, le Burkina Faso, le

Niger, le Sénégal sont frappés par les inondations ces dernières décennies. L’espace sahélien

constitue, de ce fait, un milieu vulnérable aux changements climatiques, en particulier

l’impact qu’ils peuvent avoir sur les écosystèmes. Au Burkina Faso, la partie sahélienne dont

les écosystèmes sont plus perturbés, demeure la plus vulnérable aux changements climatiques.

Alors, quel est l’impact des changements climatique sur les systèmes de production

sahéliens. Pour répondre à cette question, nous nous proposons de faire une revue de

littérature sur le thème « systèmes de production sahéliens face aux changements

climatiques ». Pour atteindre cet objectif, le travail de recherche s’articule autour de deux

points dont l’approche théorique de la revue de littérature et la synthèse de l’évolution des

systèmes de production, l’adaptation face aux changements climatiques dans le Sahel.

10

L’APPROCHE THEORIQUE DE LA REVUE DE

LITTERATURE

Les changements climatiques touchent tous les pays du monde. Cependant, ses

manifestations varient d’une région à l’autre ainsi que la vulnérabilité des milieux physique et

humain. Cette partie composée de deux chapitres traite de la méthodologie et de l’impact des

changements climatiques sur les milieux physique et humain.

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CHAPITRE I : LA PROBLEMATIQUE ET LA

MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

Ce chapitre situe le contexte de l’étude. Après les hypothèses et les objectifs est développée la

méthodologie de recherche.

I- LA PROBLEMATIQUE

Le réchauffement climatique est un mal contemporain qui domine la scène

médiatique. En considérant le climat passé, le constat est qu’il a toujours connu des

variations, à l’échelle mondiale ou régionale, marquant le passage d’un type de climat à un

autre. Avant l’ère industrielle, ces variations résultaient de causes naturelles et il fallait des

milliers d’années pour passer d’un type de climat à un autre. Au nombre des facteurs qui

influent sur le climat figurent les éruptions volcaniques, les fluctuations de l’activité solaire et

la répartition des aérosols atmosphériques d’origine naturelle. Les périodes chaudes étaient

associées à de fortes concentrations de dioxyde de carbone et inversement.

Toutefois, compte tenu du caractère inéluctable de ces causes naturelles, ce sont les

influences anthropiques qui retiennent l’attention. De nos jours, la combustion des matières

fossiles (charbon, pétrole, gaz) augmente la concentration des GES dans l’atmosphère.

Chaque année, cinq milliards de tonnes de dioxyde de carbone sont rejetées, nettement plus

que la quantité provenant du manteau et de l’écorce terrestre (OMM, 2003). Le Groupe

d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC, 1990), in (Transrural

Initiatives, 2003), annonçait les menaces que ces activités anthropiques faisaient courir à la

planète. Les émissions de GES contribuent à une déréglementation du climat. Ce Groupe

d’experts, cité par SARR B. in ABDOU A. et al. (2009), dans son quatrième rapport (2007),

affirme qu’il est très vraisemblable que le réchauffement climatique observé depuis 1950 soit

d’origine humaine.

La concentration dans l’atmosphère des principaux GES anthropiques tels que le

dioxyde de carbone, le méthane, l’hémioxyde d’azote a augmenté depuis le début du 20e

siècle. Ces gaz séjournent pendant longtemps dans l’atmosphère. La moitié de toutes les

émissions de CO2 aboutissant dans l’atmosphère y réside pendant 50 à 200 ans alors que

l’autre moitié est absorbée par les océans, les sols, la végétation. L’évolution des modes

d’utilisation des terres et le déboisement contribuent sans doute à accroître la concentration de

CO2 dans l’atmosphère, (OMM, idem, DA DEC, 1996).

12

Ces variations climatiques sont à l’origine de plusieurs catastrophes que connaissent

certaines parties du monde. Il y a, entre autres, le changement de la fréquence et des

caractéristiques du phénomène Enso (El Niño, La Niña). Ce phénomène est caractérisé par

une alternance entre une phase anormalement chaude (El Niño) et une phase anormalement

froide (La Niña) des températures de surface des eaux du Pacifique tropical. Il se produit tous

les deux à sept ans et peut affecter la variabilité atmosphérique sur l’ensemble de la planète.

Dans plusieurs pays, les sècheresses sont liées aux anomalies des températures de la surface

de l'eau du Pacifique. Quand La Niña se présente, l'Indonésie, l'Australie, le Japon, le sud de

l'Afrique, le Chili, le Brésil et l'Alaska sont touchés par des sècheresses et des canicules

sévères (http://la.climatologie.free.fr/secheresse/secheresse.htm, consulté le 31- 03- 2010).

Science au Sud poursuit qu’il se traduit sur les côtes du Pérou et du Chili, par des

précipitations exceptionnelles, en Australie et en Indonésie par des sécheresses. Comme

exemple, JAY L. (2003), retient que l’épisode El Niño de 1997/1998 et celui de La Niña ont

fait des ravages autour du globe (tempêtes tropicales, inondations suivies de sécheresses).

L’année 2001 a été la plus chaude jamais enregistrée depuis les premiers relevés en

surface, effectués en 1861 à l’échelle du globe. Le Canada a connu sa dix huitième saison

d’affilée plus chaude que la normale. Une partie des Etats-Unis d’Amérique, d’Asie, de

l’Australie a subi des sécheresses assez intenses pour détruire des millions de tonnes de

récoltes. En Asie, la République de Corée a vécu les effets des pluies diluviennes. La Chine

tout comme certains pays de l’Afrique subsaharienne, ont été touchés par des inondations. En

Europe (été 2002), des inondations d’ampleur exceptionnelle se sont produites du Royaume-

Uni à la Roumanie et à la Bulgarie en passant par la France, l’Allemagne, l’Autriche et la

République Tchèque. Elles ont fait des centaines de victimes et causé des dommages (OMM,

idem). Les variations climatiques des dernières années ont déjà provoqué de dramatiques

pénuries d’eau, des problèmes d’érosion, des glissements de terrain et des pertes de récoltes.

Ces menaces peuvent entraver l’approvisionnement en eau et la productivité agricole (SENSI

A, 2010).

Une augmentation des tempêtes a été observée sur la plus grande partie de l’Atlantique

du Nord-Est et de la mer du Nord au cours des dernières décennies ainsi que la montée du

niveau des mers le long des côtes de l’Union Européenne de 1 à 1,5 millimètre

(http://ec.europa.eu/agriculture/envir/report/fr/clima_fr/report.htm, consulté en février 2010).

Le golfe de Guinée, le Sénégal, l'Égypte, la Gambie, la côte orientale de l'Afrique et les îles

13

de la partie occidentale de l'océan indien sont particulièrement exposés aux élévations du

niveau de la mer. Une hausse de 1 m suffirait pour inonder des parties étendues du delta du

Nil, causer d'importants dégâts à la ville d'Alexandrie, et submerger 70 % des Iles Seychelles.

En Afrique orientale, l'érosion des côtes provoque l'étouffement de divers habitats marins

importants, ce qui réduit leur valeur économique et touristique. Dans certaines régions

d'Afrique de l'Ouest comme le Togo et le Bénin, elle emporte jusqu'à 30 m de côtes par an

(PANA, 2008).

Les sécheresses et les inondations selon le Programme d’Action National d’Adaptation

à la Variabilité et aux changements climatiques (PANA, idem), provoquent souvent une

migration de la population humaine et animale, un accroissement de la pression foncière, une

intensification de l'érosion des sols et un envasement des cours d'eau, des barrages et des eaux

côtières. Les impacts des changements climatiques sont inégalement ressentis par les

différents pays du monde. « Les pays à revenus élevés, responsables de 64 % des émissions

(GES) depuis 1850, n’en supportent les conséquences qu’à hauteur de 20 % tandis que les

pays en développement à l’origine de 2 % de ces émissions, en paient les frais à hauteur de 80

% » (CTA, 2009, P.2).

L’Union Européenne (UE) et les Etats Unis d’Amérique représentent plus de la moitié

des émissions mondiales de GES. L’Afrique subsaharienne produit 1,59 % et les petits Etats

insulaires 0,37 %. Les pays de l’hémisphère nord qui subissent actuellement le réchauffement

le plus marqué ne sont pourtant pas les plus pénalisés. La chaleur croissante allonge le cycle

végétatif. Les espèces qui ne poussaient qu’au sud de ces pays remontent vers le nord.

L’agriculture de ces régions va tirer profit des changements climatiques. Les domaines

tropicaux secs subissent les effets des modifications climatiques (changement dans la durée

des saisons des pluies et des intensités des précipitations, courtes périodes productives, baisse

des rendements) (CTA, 2008).

Les petits producteurs des régions ACP seront les plus touchés par ces changements.

L’Afrique demeure le continent le plus vulnérable dans la mesure où entre 75 millions et 220

millions de personnes y seront, d’ici à 2020, exposées aux problèmes de pénurie d’eau, de

famine et autres catastrophes. Ceci risque de coûter au continent 1 à 2 % du Produit Intérieur

Brut (PIB) lors des prochaines décennies (http://www.conserveafrica.org.uk, consulté le 01 03

2010). Selon le quatrième rapport du GIEC, (idem), l’Afrique en particulier celle

subsaharienne, est extrêmement vulnérable du fait que ses économies nationales dépendent

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des ressources naturelles et de l’agriculture pluviale. Aussi, elle a une faible capacité

d’adaptation (CTA, 2008). Ainsi, le Sahel et d’autres régions semi-arides risquent de souffrir

d’une aggravation de la sécheresse. Selon les projections, 75 à 250 millions de personnes

supplémentaires pourraient perdre leurs terres du fait des changements climatiques d’ici à la

fin de la prochaine décennie (http://www.conserveafrica.org.uk, idem).

Pour ce qui est de l’écosystème, un nombre considérable d'espèces animales et

végétales disparaîtront. Par exemple, la steppe du Sahel connaît un dessèchement relativement

brutal qui a pour conséquence une famine endémique. Les troupeaux ne trouvent plus de

pâturages et les cultures souffrent d’un manque d’eau. Les éleveurs sahéliens doivent

désormais parcourir des kilomètres dans le sable pour faire paître leurs troupeaux. Deux

sécheresses successives en 1973 et 1984 ont ruiné les éleveurs nomades. 10 000 animaux sont

morts en 1973 (BENOIT M, 1984). Les changements climatiques ont plus frappé la partie

sahélienne du Burkina Faso. Elle a été durement touchée par la variabilité climatique à travers

des sécheresses et des inondations.

Les crises climatiques répétées ont entraîné des problèmes complexes dans le Sahel.

Ces phénomènes suscitent plusieurs interrogations :

quels sont les effets des changements climatiques au Sahel?

quelles modifications ont-ils engendré dans les systèmes de production

sahéliens?

quelles sont les stratégies d’adaptation développées par les populations

sahéliennes face à ce phénomène ? Ces questions conduisent aux hypothèses de recherche.

II- LES HYPOTHESES ET LES OBJECTIFS

1- Les hypothèses

L’hypothèse principale stipule que les milieux physique et humain sahéliens ainsi que

les systèmes de production ont subi des transformations suite aux changements climatiques.

Les hypothèses spécifiques

les milieux physique et humain sahéliens sont plus vulnérables aux

changements climatiques ;

les changements climatiques ont contribué à une modification des systèmes de

production sahéliens ;

15

les populations, accompagnées ou non par l’Etat et les partenaires au

développement, ont mis au point différentes stratégies pour s’adapter aux effets des

changements climatiques. Malgré cela, le phénomène persiste. Pour vérifier ces hypothèses, il

est important de se fixer des objectifs.

2- Les objectifs

L’objectif principal est d’analyser l’impact des changements climatiques sur les

milieux physique et humain sahéliens, les systèmes de production et d’étudier les stratégies

d’adaptation développées par les populations.

Les objectifs spécifiques

Il s’agit :

d’analyser la vulnérabilité des milieux physique et humain suite aux

changements climatiques ;

d’étudier l’évolution des systèmes de production sahéliens ;

d’évaluer les stratégies d’adaptation développées par les populations et les

partenaires au développement.

Pour atteindre ces objectifs, une méthodologie de recherche scientifique a été

respectée.

III- LA MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

La méthodologie a concerné la recherche documentaire, la définition des concepts et

l’établissement des relations entre les concepts.

1- La recherche documentaire

La recherche documentaire a consisté à faire le point des connaissances sur le thème

d’étude et de dégager les aspects non abordés. Elle a aussi permis d’orienter la recherche sur

le plan conceptuel et méthodologique. Elle nous a conduit dans les centres de documentation

de l’université de Ouagadougou, et de quelques structures de la place (Fondation Jean Paul II

pour le Sahel, Institut de Développement Rural (IRD), Comité permanent Inter-Etats de Lutte

Contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), Liptako-Gourma, la bibliothèque de la Direction

Régionale de l’Agriculture de Dori, celle de la Direction Régionale de l’Elevage et du Plan de

Dori, à l’Union Fraternelle des Croyants de Dori (UFC), le Projet de Développement de

l’Elevage dans la région du Liptako-Gourma (PDELG à Dori). Elle a été orientée vers les

documents comme les thèses, les mémoires, les ouvrages généraux, les articles et les sites

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Internet. Elle a permis de faire la revue de littérature. A travers celle-ci, il a été établi la liste

des documents selon les quatre littératures (scientifique, du grand public, institutionnel et

administrative) afin d’établir une grille de lecture. Il s’est aussi agi de vérifier la crédibilité

des auteurs et des documents répertoriés ainsi que le lien avec le thème traité. A l’issue de ce

travail, nous avons fait la synthèse des documents. Ceux qui ont un rapport direct avec le

thème d’étude ont été parcourus entièrement.

2- La définition des concepts

Afin d’orienter les lecteurs et d’éviter les confusions, il convient de définir les

concepts clés utilisés dans ce document. Ce sont les définitions en rapport avec le thème de

recherche qui ont été retenues.

L’écosystème, formé de biocénose (ensemble des être vivants) et de biotope (milieu

de vie de ces êtres vivants), il constitue un ensemble de vie équilibré, autonome, stable et

complexe (http://fr.wikipédia.org/wiki/Ecosysteme, consulté le 18-9-2010).

Le Sahel désigne une bande de territoires marquant la transition, à la fois floristique et

climatique, entre le domaine saharien au nord et les savanes du domaine soudanien, où les

pluies sont substantielles, au sud. D'est en ouest, il s'étend de l'Atlantique à la mer Rouge. La

définition du domaine couvert est très variable selon les auteurs. Ainsi, pour certains, le Sahel

comprend tous les territoires bordant le Sahara : il y a donc un sahel septentrional et un sahel

méridional. C'est ce dernier qui est cependant désigné quand on ne lui ajoute pas de

qualificatif, (Wikipédia, Sahel, consulté le 18-9-2010).

Le domaine sahélien défini par la pluviométrie est également appelé domaine

agropastoral. Il correspond approximativement à l’espace où la longueur de la saison des

pluies varie entre 50 et 110 jours. D’un point de vue climatique, le Sahel est défini comme le

domaine compris entre les isohyètes 200 et 600 mm (parfois 150 et 500 mm). Cette bande

traverse six pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre: la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le

Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Elle effleure le Nord Nigeria et le Nord Cameroun

(CEDEAO et al. 2006)

Le climat est souvent défini comme étant le temps moyen sur une période déterminée

(d’habitude, de 30 ans) (IPCC 2001 et 2007, in USAID, 2007, p. 8). Il est aussi défini comme

« temps moyen », ou plus précisément une description statistique en termes de moyennes et

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de variabilité de grandeurs pertinentes sur des périodes allant de quelques mois à des milliers

ou des millions d’années. La période type est de 30 ans, d’après la définition de

l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM, idem).

Le changement climatique se rapporte aux modifications de l’état moyen du climat

ou de sa variabilité, persistant sur une période prolongée (décennie ou plus). Un changement

climatique peut être provoqué par des changements naturels ou des changements anthropiques

persistants dans l’atmosphère ou dans l’utilisation des sols (IPCC, idem). La Convention

Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), en son Article 1,

définit les «changements climatiques» comme étant des « changements de climat qui sont

attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de

l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée

au cours de périodes comparables». La CCNUCC fait ainsi une distinction entre les «

changements climatiques » qui peuvent être attribués aux activités humaines altérant la

composition de l’atmosphère, et la « variabilité climatique » due à des causes naturelles.

La variabilité climatique se rapporte aux variations de l’état moyen du climat et aux

événements climatiques particuliers. Des exemples de variabilité climatique incluent les

sécheresses prolongées, les inondations et les conditions qui émanent des événements

périodiques EL Niño et La Niña (IPCC, idem). Elle désigne des variations de l’état moyen du

climat à toutes les échelles temporelles et aux phénomènes climatiques individuels.

La vulnérabilité est un fait relatif à la situation d’une personne et qui amoindrit les

garanties qu’elle présente en termes de protection des informations ou supports. Selon le

GIEC, en rapport avec le climat, elle est le « degré selon lequel un système est susceptible, ou

se révèle incapable, de faire face aux effets néfastes des changements climatiques. Elle est

fonction de la nature, de l’importance et du taux de variation climatique auxquels un système

se trouve exposé » (http://www.ipcc.ch /pub/syrgloss.pdf, p. 5, consulté le 19-3-2011).

La vulnérabilité aux impacts du changement climatique est fonction de l’exposition et

de la sensibilité aux conditions climatiques ainsi que la capacité de s’adapter aux

changements (IPCC, idem).

La population (ou groupe) vulnérable, ce sont les populations les plus exposées aux

crises. La vulnérabilité peut être légère si les populations peuvent maintenir leurs stratégies de

protection. Elle peut être extrême si elles ne peuvent pas maintenir leurs stratégies

18

d’adaptation et sont souvent contraintes de quitter leurs zones d’habitation pour survivre,

(IPCC idem ; Reflets sahéliens, n°46, 2007, P.6).

L’adaptation, ce sont des mesures prises pour aider les communautés et les

écosystèmes à modérer, à affronter ou à tirer profit des changements réels ou attendus des

conditions climatiques (IPCC, idem). Elle peut être considérée comme l’ensemble des

réponses (des solutions) aux effets néfastes ou positifs des changements climatiques. Elle peut

se faire naturellement ou par une réaction spontanée ou être anticipée dans le cadre d’une

planification (SARR B., idem, P.4).

La capacité d’adaptation ou capacité à faire face d’un ménage, d’un groupe socio-

économique à une crise alimentaire est l’expression de l’efficacité des stratégies de vie et de

survie en période de crise (Reflets sahéliens, idem, P.6).

Les stratégies de vie (ou système de vie) sont l’ensemble des démarches et d’activités

en temps normal, conduites par un ménage, un groupe socio-économique, en vue d’améliorer

son bien être, satisfaire ses besoins essentiels en nourriture, santé, éducation, logement,

loisirs… Les activités et les démarches s’entendent comme des processus de production,

d’échange, de consommation et de gestion des ressources. Les environnements physique,

social et économique sont déterminants des conditions de vie et des stratégies de vie adoptées

par les ménages et les groupes socio-économiques vivant dans un espace donné (Reflets

sahéliens, idem, P. 5).

Les stratégies d’adaptation ou stratégies de survie sont une gamme d’activités très

variées, inhabituelles, visant à accroître les ressources du ménage ou du groupe socio-

économique pour une sortie de crise (Reflets sahéliens, idem, P.5).

Un système est un ensemble d'éléments interagissant entre eux en accord avec certains

principes ou règles. Il est déterminé par le choix des interactions qui le caractérisent. Il peut se

montrer ouvert ou fermé dans tel ou tel domaine selon qu'il interagit ou non directement avec

son environnement (http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me, consulté le 19-03-2011).

Selon JEAN D R (1975, p. 101), cité par NDIAYE M (2007, p.29), un système peut être

défini comme « un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisés en fonction d’un

but ». Le système peut être alors défini comme un ensemble d’éléments interdépendants de

19

sorte que si l’un est modifié, les autres le sont aussi et par conséquent tout l’ensemble est

modifié.

Les systèmes de production constituent « l'ensemble des productions (végétales et

animales) et des facteurs de production (terre, capital, travail) que le producteur gère de

manière à satisfaire ses objectifs socio-économiques et culturels au niveau de son exploitation

» (TOURTE (1978), in NDIAYE M, idem, p. 29). Il s’agit de l’ensemble des combinaisons

des techniques et des facteurs de production dans l’exploitation agricole ou animale.

Les systèmes de production sahéliens, dans le cadre de cette étude, il s’agit des

systèmes de production agricole et animale du domaine sahélien.

Le système de production agricole sert à caractériser une exploitation agricole en

rapport avec son environnement (l’utilisation des terres, des inputs et output, la gestion des

investissements, du travail et l’affectation du revenu). Un système de production agricole

représente la manière de penser et de décider des agriculteurs. Considérer l'agriculture comme

un système signifie intégrer les dimensions biophysiques comme les nutriments du sol, les

bilans hydrologiques et les aspects socio-économiques au niveau de l'exploitation, où sont

prises la plupart des décisions concernant la production et la consommation (FAO, 2001).

Le système de production animale est l’ensemble des combinaisons entre les

ressources disponibles et la production.

La caractérisation des systèmes de production consiste à mettre en évidence comment

les exploitants associent plusieurs activités et techniques agricoles dans leurs exploitations, en

fonction de la diversité des conditions écologiques. Dans une analyse des systèmes de

production, le plus fondamental n’est pas de s’appesantir sur les différentes structures mais il

importe surtout de s’intéresser aux interactions qui s’établissent entre elles, de ne pas perdre

de vue, malgré leur apparente autonomie, la dépendance, la concurrence et la complémentarité

qui existent entre ces structures (MARE M., 2008, p. 79).

Le foncier est un facteur incontournable dans l’étude de la production, qu’elle soit

agricole ou animale. Il est donc important de le définir avec ses composantes. Le foncier est

constitué par la terre et les ressources naturelles qui y sont directement rattachées et

l’ensemble des relations entre individus et groupes d’individus pour son appropriation et son

utilisation.

20

La pression foncière peut être définie comme une forte présence d’exploitants sur les

superficies exploitables.

Le régime foncier est le rapport, défini par la loi ou la coutume, qui existe entre des

individus ou des groupes relativement à la terre. C’est un ensemble de règles élaborées par

une société pour régir le comportement de ses membres. Ces règles définissent la répartition

des droits de propriété sur les terres, les modalités d’attribution des droits d’utilisation, de

contrôle et de transfert des terres ainsi que les responsabilités et limitations correspondantes.

Plus simplement, le régime foncier détermine qui peut utiliser quelles ressources pendant

combien de temps et dans quelles conditions

(http://www.fao.org/DOCREP/005/Y4307f/y4307f05.htm, consulté le 20-9-2010).

Le système foncier comprend l’ensemble des règles rattachées à la terre, les

institutions et les relations qui déterminent la mise en application pratique des règles. On y

distingue les droits d’utilisation détenus par la tribu, le lignage, la famille. La transmission des

droits fonciers se fait par héritage et les personnes appartenant au lignage transmettent en leur

sein les droits d’usage permanent. Les droits d’usage temporaire sont accordés aux migrants.

Les transactions foncières, il s’agit de l’ensemble hétérogène des conventions

formelles ou informelles par lesquelles les détenteurs de droits d’appropriation cèdent tout ou

partie de leurs droits. Ce terme recouvre donc les dons de droit d’usage sur la terre, les prêts

de terres temporaires, les prêts permanents mais non héritables, les prêts héritables, les

locations, les mises en gage et diverses formes de vente souvent ambiguës (ZOUGOURI S,

2000, p.15-16).

3- Les relations entre les concepts

L’objectif du cadre conceptuel ou d’analyse est de déterminer la relation entre les

différents concepts. La disponibilité de l’eau de ruissellement et souterraine, la végétation, la

faune, l’élevage et l’agriculture sont tributaires de la variabilité climatique. La vulnérabilité de

la biodiversité et des systèmes de production agricole et pastorale varie en fonction des aléas

climatiques. La grille opératoire, en complément du cadre d’analyse permet de mieux cerner

la question de recherche.

21

CADRE D’ANALYSE

- changement climatique

- sécheresse (faible pluviométrie),

déficit, hydrique (pour la production

agricole, problème

d’alimentation et d’abreuvage du

bétail).

- élevage et agriculture extensifs

(utilisent de grandes superficies), deux

secteurs tributaires de la variabilité

climatique ; augmentation de

superficies cultivées et du nombre de

bétail, surpâturage suite à la

croissance démographique.

Dégradation et perte des bonnes terres.

-la colonisation (introduction de

culture de rente au détriment des

cultures vivrières.

- déforestation, disparition de certaines

espèces végétales, diminution des

points d’eau, du pâturage, dégradation

des terres, colonisation des terres de

bas-fond, ensablement, tarissement de

quelques points d’eau suite à la faible

pluviométrie, à l’ensablement, à

l’agriculture et au surpâturage.

Problème d’approvisionnement en

eau, déficit céréalier (vulnérabilité

alimentaire), saturation de

l’espace pour agriculture et

élevage, dégradation de la santé

(animale et humaine), conflits

fonciers (agriculteurs-éleveurs).

Explosion démographique,

(augmentation de la population

avec pour conséquence

l’augmentation des besoins en

terres et en pâturages), forte

urbanisation (l’augmentation des

besoins des citadins en produits

agricole et animal), économie du

marché.

Vulnérabilité de la population

(milieu humain) et de la

biodiversité (milieu physique).

Stratégies d’adaptation

(regroupement institutionnel,

migration de la population et

des animaux, modification des

systèmes de productions).

Economie essentiellement basée

sur l’agriculture et l’élevage.

Au départ, l’agriculture

privilégiée par rapport à

l’élevage. L’agriculture occupe de

grandes superficies, les terres

fertiles mais surtout les plaines et

les bas-fonds qui constituent les

pâturages de saison sèche.

22

Tableau 1: grille opératoire

Hypothèses

Objectifs

concepts

variables

indicateurs

Techniques

et méthodes

Les milieux

physique et

humain

(agriculteurs

, éleveurs,

agro-

pasteurs)

sahéliens

sont

vulnérables

aux

changements

climatiques

Analyser la

vulnérabilité des

milieux physique

et humain suite

aux changements

climatiques

Changement

climatique

Milieu physique

Milieu humain

vulnérabilité

Vulnérabilité

(alimentaire,

sanitaire) de la

population

sahélienne,

Vulnérabilité de

la biodiversité

(eau, faune,

flore, sols)

Risques des catastrophes

naturelles avec ses

conséquences sur la

biodiversité. Difficultés socio-

économiques, dégradation des

ressources en eau, de la faune,

de la flore, l’inefficacité des

systèmes de production agro-

sylvo-pastorales.

Recherche

documentaire

, entretiens

avec des

personnes

ressources

Les

changements

climatiques

ont entraîné

une

modification

des systèmes

de

production

sahéliens

Déterminer

l’évolution des

systèmes de

production

sahéliens

Système de

production

animale

Système de

production

végétale

Evolution des

techniques

d’élevage

Evolution des

techniques de

production

agricole

La gestion foncière, la gestion

de la main d’œuvre, la gestion

des ressources fourragères, la

gestion de la fertilité des sols,

le mode de conduite

d’animaux et de cultures

(l’espace réservé aux

différentes activités agro-

pastorales), nature des cultures

(espèces et variétés en

agriculture et en élevage).

Recherche

documentaire

, entretiens

avec des

personnes

ressources

Les

populations

vulnérables

ont

développé

des

stratégies

d’adaptation

Evaluer les

stratégies

d’adaptation

développées par

les populations,

l’Etat et ses

partenaires au

développement

Stratégie

d’adaptation

Au niveau du

milieu humain,

du milieu

physique

Les initiatives agro-pastorales

développées, les initiatives

floristique, faunique, hydrique.

Recherche

documentaire

, entretiens

avec des

personnes

ressources

23

CHAPITRE II : L’IMPACT DES CHANGEMENTS

CLIMATIQUES SUR LES MILIEUX PHYSIQUE ET

HUMAIN

Les changements climatiques se manifestent par la hausse des températures qui se

matérialise par les sécheresses, les inondations, les cyclones, les incendies. Ces catastrophes

naturelles contribuent à la perturbation des milieux physiques et humains, surtout dans les

pays en développement, particulièrement ceux sahéliens.

I- LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET L’ENVIRONNEMENT

1- Les catastrophes naturelles

1-1- les sécheresses, les inondations, les tempêtes, les cyclones

« Le réchauffement climatique, également appelé réchauffement planétaire, ou

réchauffement global, est un phénomène d’augmentation de la température moyenne des

océans et de l’atmosphère, à l’échelle mondiale sur plusieurs années » (SARR B., idem, p. 5).

Il se manifeste par les sécheresses, les inondations, les cyclones, les incendies. Les données

mondiales indiquent que les régimes climatiques et les catastrophes naturelles augmentent en

fréquence et en intensité. Le nombre de catastrophes hydrométéorologiques s’est

considérablement amplifié au cours des dernières décennies. Il est passé de 195 en moyenne

entre 1987 et 1998 à 365 entre 2000 et 2006 (FAO, 2010 ; SARR B., idem).

L’Asie et l’Afrique sont particulièrement frappées par ces catastrophes naturelles. Les

recherches ont montré qu’au cours des 50 à 60 dernières années, la Chine a connu davantage

d’évènements climatiques liés aux fortes températures, comme des sécheresses et des chutes

de pluie plus fortes. La plus grande partie du pays a souffert de sécheresse, en particulier au

Nord et les pluies torrentielles frappent les régions de l’Ouest (REN G, 2010). Ce temps sec a

touché près de 6,1 millions d’hectares de terres agricoles et provoqué des pénuries d’eau

potable pour au moins 18 millions de personnes. Les inondations ont causé des pertes de

récoltes sur 2,66 millions d’hectares de terres agricoles et l’effondrement de 2,11 millions de

maisons, ainsi que des pertes économiques directes de plus de 350 milliards de yuans (52

milliards de dollars US) (file:///D:/le-temps-tres-perturbe-en-chine,45522.html consulté le 26-

9-2010).

24

En 2007, certaines régions d’Afrique ont subi de graves sécheresses tandis que sur une

bonne partie du continent, des inondations détruisent routes et ponts et balaient des millions

d’hectares de terres agricoles. En mars 2008, le cyclone Ivan frappait Madagascar détruisant

les récoltes, le bétail, les édifices pendant que la sécheresse persistait à l’est et au sud du

Swaziland (CTA, 2010).

Le domaine sahélien a subi les quatre périodes de très grandes sécheresses du siècle

dernier (1909-1913, 1940-1944, 1969-1973, 1983-1985). Ces sécheresses ont fait des ravages

et des victimes. Elles ont enclenché un processus historique d’aridification du climat et y a

entraîné la régression des isohyètes. Le Comité permanent Inter-États de Lutte contre la

Sécheresse au Sahel (CILSS) est née suite à ces catastrophes (SARR B., idem ; CEDEAO et

al. 2006).

Les pays d’Afrique de l’Ouest, ceux du Sahel en particulier, subissent aujourd’hui,

après ces sécheresses, les effets de fortes pluies et des inondations dévastatrices. Celles de

2007 en Afrique de l’Ouest sont exceptionnelles. Cette partie de l’Afrique n’a pas vécu ces

événements depuis plus de 30 ans (33 morts au Burkina Faso, 23 au Nord Togo, 46 000

déplacés dont 26 000 au Burkina Faso et 14 000 au Togo. Au Burkina Faso, 17 689 ha de

cultures inondées, des pertes de production de l’ordre de 13 500 tonnes, 55 barrages dont les

digues ont cédé). Le Burkina Faso en 2009 a connu l’inondation la plus catastrophique de son

histoire. Ouagadougou et ses environs qui ont enregistré, dans la même année, entre le 1er et

le 2 septembre une pluie cumulée de 263 mm. Ces pluies ont causé plus de 150 000 sinistrés

et 8 morts, la destruction de plusieurs ponts ; plus de 9300 ha de cultures ont été inondées sur

l’ensemble du territoire (SARR B., idem, CEDEAO et al. idem).

1-2-Les séismes

Il arrive que des documents fassent un lien entre le réchauffement climatique, les

activités anthropiques et les séismes. Le magazine Science et Vie consacre à ces tremblements

un dossier intitulé "Quand l’homme fait trembler la terre" dans son numéro d’avril 2009.

Pour lui, la fonte des glaces due à l’augmentation des GES provoque les tremblements de

terre. Cependant, elle n’est pas la seule incriminée. D’autres activités humaines telles que les

constructions de barrages, l'extraction minière, les explosions souterraines ou les essais

nucléaires et la géothermie agressent la croûte terrestre jusqu’à provoquer des séismes dits

d'origine artificielle ou « séismes induits » (file:///D:/457-tremblement-de-terre-

rechauffement-climatique-provoque-chine-sichuan.html, consulté le 26-9-2010).

25

2- Les catastrophes naturelles et l’environnement

Les changements climatiques à travers leurs manifestations ont un impact sur

l’environnement physique et humain.

2-1- La végétation

La désertification est définie comme étant «la dégradation des terres dans les zones

arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les

variations climatiques et les activités humaines», La Convention des Nations Unies sur la

Lutte Contre la Désertification (CCD, 2002, in OMM, 2005, p. 7).

les causes de la déforestation

Selon plusieurs auteurs, la déforestation est une conséquence de la mauvaise

exploitation agricole et forestière. Notre-planete.info l’illustre dans son article du 28 mars

2006 p. 2, « les plantations de palmiers à huile ou le développement des cultures pour

l’élevage industriel sont également responsables d’une bonne part de la déforestation. De ce

point de vue, les forêts d’Amérique du Sud sont les plus touchées. De vastes zones de forêt

tropicale ont été et sont régulièrement défrichées au Brésil, en Bolivie et au Paraguay pour

faire place à la production de soja d’exportation, destinée à l’alimentation du bétail ou à la

canne à sucre, utilisée pour produire de l’éthanol pour les voitures. Ailleurs, ce sont les

productions de sucre, de poivre, de caoutchouc, de café, de banane, de tabac ou même de

coca, qui déciment les forêts tropicales ». A ces causes, il faut ajouter l’exploitation forestière

à des fins industrielles ou sanitaire et même sociale. Elle est un facteur important dans la

déforestation en ce sens qu’elle détruit le couvert végétal à un rythme plus rapide que celle de

la régénération naturelle ou de replantation. « Chaque année, de nombreuses forêts sont

entièrement rasées avec des outils et des méthodes d’une incroyable efficacité » (Notre-

planete.info, idem, p.1).

Pour TIMBERLAKE (1985), en Afrique, l’extension des plantations et des cultures de

rente peut être à l’origine de la désertification à travers la monoculture importée des pays

tempérés sur de grandes superficies rendant ainsi les sols pauvres. L’évolution du couvert

végétal, en particulier au Sahel, dépend de la pluviométrie et de la pression démographique

ainsi que des techniques de production en milieu rural. De ce fait, la baisse des isohyètes et

avec elle les précipitations laisse penser que la tendance générale peut être à la dégradation du

milieu sahélien. Les grands projets agricoles d’exportation, et l’exploitation par les

26

populations (la surexploitation, le surpâturage), sont l’une des causes de la dégradation de la

végétation.

L’exploitation minière notamment des métaux et des minéraux précieux peut être citée

comme un facteur participant à la dégradation de la forêt. Cette activité permet de procurer

des devises aux populations généralement vulnérables aux aléas climatiques dans les régions

sahéliennes. C’est pourquoi elle y est de plus en plus importante. En plus des grandes

sociétés, les petits entrepreneurs privés et la population de façon individuelle s’adonnent à

cette activité. Par conséquent, des fouilles entraînent la dégradation de la forêt avec pour

corollaire la dégradation des sols. «L’exploitation minière de métaux et de minéraux précieux

comme l’or, le diamant, le minerai de fer, l’étain, la bauxite et l’uranium, constitue aussi une

cause majeure de déboisement. L’extraction du pétrole et du gaz y joue aussi un rôle puisque

de vastes étendues de forêt sont régulièrement endommagées par les forages et la pose de

pipelines, sans parler des fuites régulières de pétrole» (Notre-planete.info, idem, p. 1).

Quelle que soit la cause, c’est un phénomène qui concerne toutes les forêts et surtout

celles tropicales. « La déforestation est un phénomène puissant qui touche toutes les forêts

tropicales, en particulier en Amazonie, en Afrique équatoriale et en Asie du Sud-est. Chaque

année, plus de 10 millions d’hectares disparaissent et 80 % de la couverture forestière

mondiale originelle a été abattue ou dégradée, essentiellement au cours des 30 dernières

années.» (Planète Urgence, 2006, p. 1). D’après plusieurs études, les forêts d’Afrique

disparaissent actuellement au rythme de plus de 5 millions d’hectares par an. Victimes d’une

exploitation commerciale excessive et non viable et des méthodes de défrichage par brûlis,

elles se dégradent. Près des deux-tiers de l’énergie produite par le continent provient du bois.

Cela représente une menace supplémentaire pour les espaces boisés

(http://www.conserveafrica.org.uk, idem).

les conséquences de la déforestation

la végétation et le niveau de la nappe

Il existe des relations complexes entre les activités humaines, le climat et

l’environnement. En effet, le climat, le couvert végétal et l’évolution du niveau des nappes

sont étroitement liés. La diminution des précipitations, la déforestation, la dégradation des

terres favorisent le ruissellement et conduisent à la baisse du niveau de la nappe. « D’une

manière globale, le niveau des nappes phréatiques a baissé du fait d’une diminution des

événements pluvieux et du ruissellement due à la déforestation » (MANERO A et al. 2005, p.

27

14). La végétation intervient aussi dans le cycle de l’eau (elle protège les cours d’eau de

l’ensablement). Notre-planete.info (idem, p. 2) remarque qu’«en plus de protéger les sols, les

forêts jouent un rôle essentiel dans le cycle de l’eau, qu’elles stockent et régulent. Sans forêts,

il n’y aurait bientôt plus d’eau dans les rivières. Le phénomène est déjà perceptible dans

beaucoup de pays, particulièrement en Afrique ».

la végétation et le microclimat

Les changements de type de végétation peuvent modifier les caractéristiques de la

circulation atmosphérique régionale et les flux externes d’humidité à grande échelle. Les

modifications du bilan énergétique de surface résultant d’une modification de la surface du

sol peuvent avoir une influence profonde sur le climat de la terre. Après une déforestation,

l’évapotranspiration et les flux de chaleur sensible sont liés à la structure dynamique de la

basse atmosphère. Ces modifications des flux à l’intérieur de la colonne atmosphérique

pourraient influencer la circulation atmosphérique régionale (OMM, 2005). On peut donc

situer historiquement les transformations climatiques locales en relation avec les dynamiques

agricoles et démographiques. En outre, les variations observées sur certains paramètres tels

que l'albédo ou les gradients pluviométriques apparaissent comme liées aux modifications

subies par le couvert forestier durant les dernières décennies. Celles-ci ont pour conséquence

la réduction des apports continentaux en vapeur d'eau dans l'atmosphère et contribuent ainsi à

la diminution des quantités d’eau précipitées. C'est ainsi que si les fluctuations naturelles du

climat expliquent probablement la plus grande partie de la baisse de la pluviométrie observée

en Afrique de l'ouest et centrale depuis plus de 25 ans maintenant, les activités anthropiques et

en particulier la déforestation liée à des mises en cultures intensives, y contribuent également

de leur côté (PARTUREL et al. 1998).

2-2- Les sols

Le sol, principal facteur de production, est durement éprouvé par la variabilité

climatique. Les inondations, les sécheresses détruisent ses éléments de production.

Cependant, le climat est accompagné par les facteurs anthropiques. Cette situation rend les

sols fragiles et diminue leur productivité. Les sols sahéliens sont les plus vulnérables.

les relations entre les types de sol et le climat

Les précipitations, la température et la végétation sont des facteurs déterminants de la

genèse et de l’évolution des sols. Avec la diminution des précipitations, la végétation devient

de plus en plus lâche et a tendance à disparaître dans certaines parties du Sahel. La

28

déforestation et le déboisement sont aussi accélérés par les activités anthropiques comme la

surexploitation et le surpâturage. Ces facteurs exposent le sol à l’érosion aussi bien éolienne

qu’hydrique, conduisent à d’autres types de sols moins fertiles et par conséquent à faible

productivité. La fréquence des inondations et des sécheresses suite aux changements

climatiques occasionne la perte de terres cultivables soit par l’érosion éolienne soit par celle

hydrique soit par la sécheresse. Selon le World Resources Institute, in Planète Urgence,

(idem, p. 1), « le déboisement détruit également les sols, rendant les terres improductives,

particulièrement en domaines tropicaux sans couverture arborée. Les sols naturellement

pauvres sont exposés au vent, au soleil, et à la pluie. Rapidement la couche arable est

remplacée par une croûte dure et improductive ».

les sols, la végétation et le climat local

Il y a une interdépendance entre le climat, le sol et la végétation. En effet, la pluviosité

locale dans certains cas dépend de la nature du sol et de la végétation. Selon PANA ((2),

2007), la disparition des ressources végétales accélère l’érosion éolienne et hydrique. Elle

précipite les effets des vents notamment l’harmattan (novembre-décembre), les hausses de

températures et les perturbations pluviométriques marquées par une baisse des précipitations.

Pour le climatologue canadien HARE K (1984) in TIMBERLAKE (idem, p.37), la

surexploitation agricole, le surpâturage et le déboisement dénudent le sol. C’est alors que le

roc réfléchit davantage de radiations solaires dans l’atmosphère que l’herbe, les arbustes et les

arbres. La réflectivité accrue maintient l’atmosphère à une température élevée, disperse les

nuages et réduit les pluies. La CCD, (idem, p. 10), ajoute que «l’interaction entre la surface du

sol et l’atmosphère fait intervenir de multiples processus et rétroactions qui peuvent tous

varier simultanément ». En effet, la dégradation du sol due à la diminution de la végétation

réduit l’évaporation et augmente l’albédo, réduisant par conséquent la formation nuageuse

(CCD, idem, MANERO A et al. 2005).

3- Changements climatiques et le foncier

La perte de terres fertiles, la dégradation de la forêt et des sols causée par la péjoration

du climat et les activités anthropiques entraînent une pression foncière. Elle a eu des

répercussions sur la gestion du foncier. Du don, la terre est désormais prêtée et, dans certains

cas, monétarisée. Ces prêts sont contractés entre les exploitants.

29

3-1- La crise foncière et la production agro-pastorale

La pression foncière a occasionné une crise foncière. Cette crise est à l’origine du

chômage d’une frange de la population au Sahel. Les allochtones (migrants) qui ont prêté les

terres en sont de plus en plus expropriés suite à la raréfaction de cette «denrée». La Direction

Générale de l’Environnement du Burkina Faso (2004), dans son étude sur l’impact socio-

économique du Projet de Développement de l’Elevage dans la province du Soum (PDES),

retient que les autochtones et maîtres d’antan réclament les terres anciennement prêtées,

conduisant ainsi une partie de la population à un appauvrissement et créant une situation

permanente de crise. Les allochtones sont alors contraints à l’exploitation de petites

superficies.

3-2- Les changements climatiques et les conflits

Les changements climatiques sont à l’origine de perte de terres, de forêts, de

l’assèchement des cours d’eau et de la régression du niveau des nappes d’eau. Cette situation

peut occasionner le déplacement de milliers de personnes de leurs terres d’origine. Ainsi, ces

personnes sont souvent confrontées aux problèmes de terres dans les zones d’accueil pouvant

aboutir aux conflits. BOGARDI J. (2010) remarque que le réchauffement climatique

augmente les risques de conflits. Le conflit qui a éclaté au Darfour et qui a déjà causé la mort

de 200.000 personnes, est l'exemple le plus probant d'un conflit en partie causé par la

dégradation des sols. Selon MAÏGA T. M. F. (1997), le conflit malien tire ses racines des

changements climatiques. La régularité des sécheresses a entraîné la diminution des zones de

pâture et de culture. Certains éleveurs nomades ont décidé de se sédentariser à des fins agro-

pastorales. Les conflits liés au foncier ont éclaté entre les agriculteurs et ces « agro-éleveurs ».

Mal géré par les responsables, cette crise l’a entraîné dans une rébellion.

4- Les relations entre le climat et les activités humaines

4-1- Les activités humaines, un facteur de changement climatique

Il est très vraisemblable que le réchauffement climatique observé depuis 1967 soit

d’origine humaine. L'agriculture intensive en énergie et en produits chimiques a contribué à

une augmentation des émissions de GES. Globalement, les sources agricoles sont

responsables d'environ 30 % du réchauffement de la planète. Selon le GIEC, in PNUD (2007),

en 1995, un quart environ des GES trouvent leur origine dans le secteur agricole.

En Europe, l’agriculture et l’élevage constituent la source principale de rejet dans

l'atmosphère de méthane et de protoxyde d'azote. En France, les émissions de CO2

30

proviennent essentiellement de la combustion de carburants fossiles. L’agriculture et la

sylviculture contribueraient pour 12 % des émissions de CO2. Les méthodes traditionnelles de

labour et de fertilisation dans les pays en développement sont à l'origine de 70 % des

émissions d'oxyde nitreux (Communauté Européenne (CE), 2008 ; http://www.bretagne-

solidarite-internationale.org/accueil/abcis/temps-forts/assises-2009/donnees

chiffrees/climat/var/lang/FR/rub/4798.html, consulté en mars 2010).

L’agriculture, la sylviculture et l’élevage constituent des secteurs particulièrement

sensibles. Ils participent en effet à l’émission de GES, subissent leur impact et peuvent

contribuer à la réduction de ceux-ci dans l’atmosphère. Les changements climatiques, à

travers leurs manifestations, perturbent les activités agro-sylvo-pastorales. L’agriculture

végétale, la sylviculture, la récupération des terres, peuvent contribuer à réduire les GES dans

l’atmosphère. Certaines techniques de culture contribuent à piéger le CO2. Le semis direct sur

couverture végétale permanente (SCV), les cultures sans labour en agriculture de conservation

sont des méthodes de culture qui protègent et restaurent les sols tout en y séquestrant du

carbone. Elle s’est d’abord développée au Brésil et aux Etats Unis. Elle gagne à présent l’Asie

centrale et l’Afrique. Elle est pratiquée à Madagascar. Depuis 5 ans, les projets d’initiation à

cette méthode de cultures se multiplient en Afrique Australe et de l’Est. Ceux qui la

pratiquent obtiennent de bons rendements et peuvent bénéficier de « subvention carbone »

(TRANSRURAL I., 2003 ; CTA, 2008).

4-2- Le climat, phénomène perturbateur de l’économie

Les changements climatiques pourraient engendrer des étés plus longs et plus secs

dans les pays du Nord. Cela aura pour conséquence la diminution de la capacité des centrales

hydro-électriques et de ce fait, entraînera l’épuisement des ressources de refroidissement des

centrales nucléaires. L’augmentation du niveau de la mer, la salinisation des eaux, la fonte des

glaciers et des pergélisols sont des catastrophes pouvant perturber l’économie de ces pays. La

diminution du débit des cours d’eau, la baisse du niveau des nappes, la montée du niveau de

la mer mettent en péril les activités hydro-électriques surtout dans les pays en voie de

développement. Les déficits pluviométriques de 20 à 30 % des années 70 dans certains pays

du Sud ont causé une diminution de 50 à 60 % des débits des fleuves notamment le Niger.

Ceci pénalise aussi l’agriculture traditionnelle pratiquée dans les zones d’inondation et réduit

la ressource en eau pour le bétail et partant, le pâturage (CE, idem ; MANERO A. et al.

idem).

31

L’économie des pays sahéliens, essentiellement basée sur l’agriculture, l’élevage et

l’artisanat, est très sensible aux changements climatiques. Ces secteurs sont les plus touchés à

travers la dégradation des sols, la baisse de la productivité des terres de cultures et les

ressources en eau. «L’impact de la variabilité et des changements climatiques sur les

écosystèmes de la région sahélienne a des conséquences négatives sur les populations compte

tenu du fait que celles-ci sont à plus de 80 % rurales» (SARR B., idem, p. 21). La pêche, la

chasse, la cueillette, le bois d’énergie, l’artisanat d’art et l’artisanat utilitaire (la vannerie, le

tissage, la cordonnerie, le tannage, la maroquinerie et la poterie) sont aussi des secteurs

touchés par ce phénomène.

En outre, ces événements ont mis à mal les systèmes humains (pertes humaines et

matérielles), les systèmes agricoles (cultures englouties) et les infrastructures économiques

(routes, ponts, barrages détruits). Ceux-ci entravent la disponibilité, l’accessibilité,

l’approvisionnement des produits alimentaires et entraînent la hausse des prix sur les marchés.

Ils ont également été à l’origine d’impacts psychologiques importants notamment sur les

groupes les plus vulnérables.

II- VULNERABILITE DE L’HOMME ET SES ACTIVITES

La végétation et la qualité des sols sont des facteurs environnementaux déterminants

des conditions de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. La vulnérabilité de la population

dépend de ces deux facteurs, encore tributaires des aléas climatiques.

1- L’agriculture et l’élevage

l’agriculture

Les contraintes de ce secteur sont entre autres, le climat, la nature des sols, les

systèmes de production, l’attaque imprévisible des prédateurs, les maladies des plantes.

L’accroissement des températures et la variabilité des pluies risquent de compromettre les

efforts déployés pour l’atteinte de la sécurité alimentaire. Les sécheresses, les inondations,

sont les principaux facteurs perturbateurs de l’environnement à travers la déforestation, la

dégradation des sols, la destruction des récoltes. Ils entraîneront le dysfonctionnement des

saisons agricoles, des perturbations des cycles biologiques des cultures et une détérioration

des productions agricoles. En Afrique de l’Ouest, les mouches des fruits (Diptera tephritidae)

constituent une menace pour la production fruitière. Elles sont responsables de pertes de

production considérables pour le manguier. La moyenne des dégâts sur le manguier

32

dépasserait largement 50 % en fin de campagne et en particulier au Burkina dans la région des

Hauts Bassins (http://www.cirad.bf/fr/mouchefruit.php consulté le 13-9-2010).

La température est un facteur climatique qui influence les rendements de certaines

espèces. Une étude sur la variation des rendements de maïs en zone tempérée et tropicale en

fonction de plusieurs hypothèses de réchauffement climatique a montré qu’en zone tempérée,

la hausse des températures jusqu’à 2 °C pourrait être bénéfique pour le rendement du maïs. En

revanche, en zone tropicale, les rendements chutent immédiatement dès que la température

augmente de 1 °C. A plus 2 °C, on note une baisse du rendement en grains du maïs de plus de

5 % en zone tropicale. Ceci montre que même dans un contexte de réchauffement modéré du

climat, la zone tempérée serait gagnante et la zone tropicale perdante. De même, selon la

recherche, le rendement du riz diminue de 10 % lorsque la température nocturne monte de

1°C (CTA ,2009 ; ANDRE et al. 2003 ; SARR B., idem).

L’agriculture ne représente qu’un faible taux du PNB américain ou européen. De ce

fait, elle n’est pas dans l’ensemble éprouvée par le changement climatique (AMPHOUX M, et

al. 2003). Cependant, l’agriculture africaine en est durement touchée. Pour SARR B. (idem),

les pays d’Afrique de l’Ouest ceux du Sahel en particulier, subissent aujourd’hui, après les

sécheresses des années 70 et 80, les effets de fortes pluies et des inondations dévastatrices.

Les dommages et pertes liés à ces événements hydro-climatiques extrêmes ont été évalués à

plusieurs centaines de milliards de francs CFA. A titre illustratif, au Burkina Faso, « les pertes

en productions agricoles dues aux inondations des champs cultivés ont été estimées à 1 803

000 000 FCFA en 1992 et à 63 937 680 000 FCFA en 1994. Par ailleurs, le coût de la

réfection des barrages endommagés en 1994 a été évalué à 192 776 576 FCFA » (GIRE,

2000, in PANA (2), 2007, p. 13).

Pour la FAO (1997, p. 2), « la variabilité naturelle des précipitations, de la température

et d'autres conditions météorologiques est le principal facteur à l'origine de la variabilité de la

production agricole qui, à son tour, est l'un des principaux facteurs expliquant le manque de

sécurité alimentaire. Certaines régions du monde sont particulièrement exposées à cette

variabilité. Il s’agit essentiellement du Sahel, le Nord-est du Brésil, le Centre de l'Asie et le

Mexique ». La variabilité climatique peut ainsi déclencher des pertes de récoltes, des pénuries

d’eau pour l’irrigation, l’insécurité alimentaire et la faim.

33

TRAORE S. in ABDOU A et al. (idem, p. 22) retient que « selon GIEC (2007),

l’accroissement des températures et la variabilité des pluies représentent une menace sérieuse

pour le développement agricole du globe, notamment des pays d’Afrique de l’Ouest et

risquent de compromettre les efforts déployés par les pays pour l’atteinte de la sécurité

alimentaire ». Comme exemple, MANERO A. et al. (idem) pensent que les conséquences de

la sécheresse sur l’agriculture ont été très lourdes. Ils poursuivent que, les Sahéliens ont subi

une perte de 15 % du revenu annuel moyen de la production céréalière. L’élevage s’est

effondré avec une perte de 80 %. Au Niger en 2005, les chiffres officiels s’élevaient à

2.500.000 habitants touchés par la famine (TATCHI R.Y, consulté le 10-9-2010 ; TRAORE

S., idem).

PALAZZO A. et al. (2009), soutiennent que l’agriculture et le bien-être humain seront

défavorablement affectés par le changement climatique. Le rendement des cultures diminuera,

la production sera affectée, les prix des productions animales et végétales augmenteront, et la

consommation de céréales baissera avec pour résultat une diminution de l’absorption de

calories et une augmentation de la malnutrition infantile.

l’élevage

L’impact des changements climatiques en Europe ne serait pas très important sur

l’élevage européen, qui est principalement intensif. Dans ce système, l’environnement est

contrôlé (possibilités de contrôle de la température dans les étables, bergeries et porcheries).

L’influence du climat est donc relativement faible sur les rendements, de même que sur les

différentes maladies. Par contre, l’élevage des Etats-Unis en est affecté. AMPHOUX M. et al.

(2003), dans la même logique, remarquent que les effets négatifs sur la production animale

aux Etats-Unis d’un été chaud seront plus importants que les effets positifs dus à un hiver plus

chaud. Son caractère extensif le rend plus vulnérable aux conditions climatiques. Dans les

pays du Sud et surtout ceux en voie de développement, l’élevage est, dans la plupart des cas, à

dominance extensif. L’impact négatif du changement climatique sur la biodiversité aura pour

conséquence de faibles productivités de l’élevage.

Au Sahel, les conséquences de la péjoration climatique sur l’élevage sont la réduction

et la dégradation du fourrage naturel et les ressources en eau. L’élevage y est essentiellement

extensif. Les aires de pâturage se réduisent suite aux pertes de terres, de l’accroissement de la

population et des techniques agricoles. Selon GARBA I. in ABDOU A et al. (idem), le

pastoralisme sera affecté par les effets des changements climatiques à cause de la baisse de

34

production des pâturages dans les domaines arides et semi-arides ouest africains. C’est le cas

de la campagne agricole 2008/2009, suite à la forte variabilité des précipitations, la

production fourragère a été largement excédentaire dans les pays de la façade atlantique

(Sénégal, Mauritanie), alors que dans les autres pays du Sahel (Niger, Tchad), le bilan était

déficitaire.

2- Les changements climatiques et les autres secteurs économiques

La pêche, la chasse, la cueillette, le bois d’énergie, l’artisanat d’art et l’artisanat

utilitaire sont des secteurs touchés par le changement climatique. La dégradation de la

biodiversité, la chute de la production agro-pastorale, la migration de la population et des

animaux, freinent ces différentes activités. Les populations se déplacent avec leurs animaux et

leur savoir faire. La dégradation de la biodiversité met en difficulté ces activités. La

raréfaction des ressources en eau influence négativement la faune en général et celle

aquatique en particulier.

3- Changements climatiques, les parasites et les maladies

Selon le centre Hatley sur la croissance des parasites et maladies au Royaume Uni, les

hausses de température dans certaines régions d’Afrique pourraient être le double de la hausse

mondiale. Différents scénarii prévoient une extension de 5 à 8 % des terres arides et semi

arides, de stresses secondaires tels que la propagation de parasites et d’espèces étrangères, des

pertes de biodiversité et une augmentation des maladies humaines et animales. D’après la

recherche, les températures moyennes plus élevées augmenteront le taux de fécondité et de

croissance des insectes ravageurs et la fréquence des épidémies et permettront aux insectes de

gagner de nouvelles aires géographiques. La modification du régime des vents risque de

changer la diffusion des insectes ainsi que des bactéries et les champignons vecteurs de

maladies des plantes. L’élévation des températures hivernales favorisera la multiplication de

Pyrales foreuses et de Cicadelles vertes dans les systèmes rizicoles. Des études révèlent que le

nombre de parasitoïdes-insectes tels que les guêpes et les mouches qui pondent leurs œufs sur

ou à l’intérieur des chenilles chute en cas de pluies irrégulières. Or, ils sont très utiles dans la

lutte biologique contre les ravageurs de nombreuses cultures tropicales (CTA, 2008).

Les changements climatiques ont aussi un impact sur la santé humaine et animale. Ils

modifient la répartition de certains vecteurs de maladies. L’Organisation Mondiale de la Santé

(O.M.S) a établi un lien entre les fortes pluies qui ont affecté la majeure partie de l’Afrique de

l’Ouest en début 2008 et la recrudescence du paludisme. La dengue, maladie grave causée par

35

un virus transmis par les moustiques, atteint des niveaux plus épidémiques dans les Caraïbes

(CTA, idem). DA D.E.C. (idem, p 3) ajoute que « le réchauffement de la planète a entraîné et

entraînera l’apparition de nouvelles maladies comme le cancer de la peau et la complication

d’autres telles que les angines sans compter les mutations génétiques ».

L’évolution du climat pourrait avoir des impacts indirects tels que la modification des

aires de reproduction et de déplacement des insectes ravageurs des cultures (criquet pèlerin,

criquet sénégalais, etc.) (CEDEAO et al., 2008). En effet, une hausse de la température

causera aussi une prolifération des parasites qui ne seront pas tués pendant l’hiver

(phénomène du Winterkill) et qui pourront alors accomplir davantage de cycles reproductifs

(KNIGHT C., 1992, in CTA, idem). Le niveau des insectes et des maladies qui sont associés

aux cultures sur les fermes va certainement changer. La pyrale du maïs par exemple, pourrait

se décaler entre 165 et 500 kilomètres vers le nord, pour une élévation de 1 °C (AMPHOUX

M. et al. idem).

4- Changements climatiques, la biodiversité et la faune

la faune

Très étendues par le passé, les espèces fauniques du monde se sont raréfiées. Celles

sahéliennes le sont aussi. «Plusieurs prédateurs comme le lion, la panthère et le chien

sauvage, étaient présents dans la région du Sahel, mais ces espèces ne s’y retrouvent plus.»,

(Wikipédia, 2010, p. 6). Les manifestations des changements climatiques, la croissance

démographique et surtout les actions anthropiques sont les catalyseurs de la migration ou de la

disparition des espèces fauniques. « La dégradation des écosystèmes est à l’origine de la

migration des espèces fauniques qui vont à la recherche d’habitats convenables. De nos jours,

plusieurs espèces fauniques comme les outardes, les girafes et les autruches sont rares ou ont

disparu du Sahel burkinabé » (PANA (2), idem, p. 14).

la biodiversité

Il y a une relation entre les changements climatiques et la biodiversité. Les péjorations

climatiques entraînent aussi la régression, la migration voire la disparition de certaines

espèces. Pour DA D.E.C., (idem), certaines espèces animales ou végétales sont menacées. Il

s’agit des phoques, des ours polaires, des plantes des marais salants, des taupes, des

manchots, des cachalots, des phytoplanctons et toute la chaîne alimentaire dépendante. Selon

les conclusions d’un rapport de GIEC (2002), in TRANSRURAL (2003), les périodes de

reproduction ou de migration, la durée des saisons de croissance, la répartition des espèces et

36

des densités de population, influencent la fréquence des infestations parasitaires et des

maladies. Ces paramètres décisifs de la biodiversité sont affectés par les changements

climatiques. La situation générale actuelle de l’écosystème porte la marque de graves

tendances à la régression du fait de la raréfaction, voire de la disparition d’un nombre

considérable de peuplement de la strate herbacée et arbuste, mais aussi d’espèces de la faune

sauvage. Les arbres fruitiers sauvages ont presque tous disparu au Sahel, ajoute MAÏGA

M.T.F. (idem).

La pression humaine sur la biodiversité et les changements climatiques constituent les

principaux facteurs qui menacent l’épanouissement et la régénération de celle-ci. Comme

dans d’autres domaines, les processus de changement climatique s’associent à des pressions

sur les écosystèmes et la biodiversité. De nombreux écosystèmes parmi les plus importants

sont déjà menacés. En 2005, le Bilan du Millénaire relatif aux écosystèmes a indiqué que 60

% de tous les services des écosystèmes sont détériorés ou exploités de manière non viable à

long terme. La perte des mangroves, des systèmes de récifs de corail et des terres humides a

été soulignée. Près d’une espèce de mammifères sur quatre est en grave déclin (PNUD, idem).

Le potentiel ligneux sur pied du Burkina Faso selon PANA (2003), qui était estimé au

total à 502 millions m3 dont 349 millions m3 pour les forêts naturelles et 153 millions m3 pour

les jachères et les champs cultivés, est en nette régression depuis lors selon les statistiques

disponibles, il serait de 177 millions m3 en 1995.

L’élévation des températures modifie la reproduction et la croissance de nombreuses

espèces terrestres. Ainsi, au Royaume-Uni, entre 1971 et 1995, sur 65 espèces d’oiseaux (dont

des grands migrateurs), 20 ont eu des dates de ponte plus précoces de 8 jours en moyenne ; la

Mésange Charbonnière connaît un décalage de sa période de reproduction qui conduit à un

risque d’éclosion des oeufs en période de pénurie alimentaire (TRANSRURAL, idem).

5- La vulnérabilité inégale

Les changements climatiques constituent une opportunité pour l’agriculture dans

certaines régions du Nord (pays occidentaux). Pour AMPHOUX M et al. (idem), l’impact du

changement climatique sur l’agriculture est positif dans les pays occidentaux. Le Nord

bénéficie de meilleures conditions climatiques propres à l’agriculture et donc de meilleurs

rendements. La chaleur accrue allonge la période de végétation des arbres et des plantes. Les

espèces qui ne poussaient qu’au sud de ces pays remontent vers le nord. En France par

37

exemple, le maïs actuellement cultivé en irrigation au sud pourrait migrer vers les plaines du

nord d’ici à un siècle. La température des céréales d’Amérique du Nord va augmenter. Celle

des fruits est déjà en hausse en France. La productivité du blé, du maïs des prairies va croître.

L’agriculture de ces régions va tirer profit des changements climatiques.

Les zones tropicales sèches subissent les effets négatifs des modifications climatiques

(courtes périodes de productivité, changement dans la durée des saisons des pluies et des

intensités des précipitations, baisse des productions de ces domaines) (PNUD, idem). Dans les

pays en développement, les baisses de rendement prédominent pour la plupart des cultures.

Cependant, il existe des disparités. Les effets du changement climatique varient

fortement selon les régions. Les régions d’Amérique latine et des Caraïbes montrent une

diversité d’effets sur le rendement, avec de faibles augmentations pour certaines cultures et

des diminutions pour d’autres. La région de l’Asie de l’Est et du Pacifique masque les

différences dans les effets du changement climatique du fait que ces deux régions ont

différents climats. En Asie du Sud, pour presque toutes les cultures, c’est la région où la

baisse du rendement est la plus forte. Le maïs en culture pluviale et le blé en culture irriguée

ou pluviale affichent une baisse de rendement sur de vastes superficies. En Chine, certaines

cultures se comportent bien. L’Afrique sub-saharienne présente des résultats disparates, avec

de faibles diminutions ou augmentations des rendements du maïs et des effets fortement

négatifs sur le blé en culture pluviale (PALAZZO A et al. idem ; PNUD, idem).

Le tableau suivant est le résumé de l‘impact des changements climatiques sur les

milieux physique et humain, surtout de la vulnérabilité de l’homme et son environnement.

38

Tableau 2 : Récapitulatif de la vulnérabilité de l’homme et son environnement

Source: d’après la synthèse des documents, Octobre 2010

Changement

climatiques

Effets Vulnérabilité biodiversité, activités humaines

Hausse de la

température

Hausse plus importante

au Nord

Décalage des cultures et rendements plus élevés au Nord Apparition de nouvelles cultures dans les plus hautes latitudes

Hausse plus négative au

Sud

Perturbation de la photosynthèse (ralentit à mesure que la température monte). Conséquence, diminution du rendement de certaines espèces, disparition d’autres.

Prolifération de parasites

Effets nuisibles sur les récoltes / Possibles utilisations massives de pesticides ayant des impacts sur l'environnement Effets nuisibles sur l’élevage, apparition de novelles maladies des animaux

Raccourcissement des

périodes de gel

Effets positifs ou négatifs selon les types de cultures

Impacts sur l'humidité et

les ressources

en eau

Risques de sécheresses, d’inondations, de tempêtes, d’incendies de forêt avec ses conséquences sur la biodiversité Perte en vies humaines, en infrastructures Gain de poids limité des animaux par une éventuelle qualité de l'eau dégradée, modification de la quantité ou de la qualité du fourrage Eventuelles morts lors d'événements extrêmes (ex: orage de glace en 1998 au Nord-est des Etats-Unis), sécheresse au sahel et inondation dans certains pays africains Limitation de la capacité des centrales hydro-électriques Réduction des superficies irriguées

Précipitations

Variabilité accrue

Décalage des cycles de croissance des plantes / Possibilités de pertes de rendement dues à une lacune ou un surcroît d'apport en eau aux mauvais moments Possibilité de régression ou perte de la biodiversité

Hausse du taux de

CO2

Gain ou perte de rendement selon le type de plante (C3 ou C4), et aussi en fonction des autres paramètres climatiques

Hausse du niveau de

la mer

Salinisation

Problème de la ressource en eau (pollution des nappes d'eaux souterraines, non exploitables sans traitement préalable), eau impropre à l’agriculture irriguée. Inondation, érosion des terres de culture

Risques d'inondations

perte de terres de culture, de récolte, de pâturage, perte ou dégradation de certaines espèces végétales

39

CONCLUSION PARTIELLE

Les changements climatiques se manifestent par des inondations, des sécheresses, des

tempêtes, des incendies. Ces phénomènes ont éprouvé toute l’humanité. Cependant, il existe

des relations complexes entre les activités humaines, le climat et l’environnement. Les

activités anthropiques contribuent aux changements climatiques et le climat est le principal

facteur de la vulnérabilité des activités de l’homme et de son environnement.

Les conséquences de ce phénomène varient du Nord au Sud, d’une région à l’autre.

Ainsi, les pays en voie de développement et surtout ceux d’Afrique et particulièrement du

Sahel sont durement touchés. Cela est dû au fait que leur économie est dépendante de

l’agriculture et de l’élevage, eux aussi tributaires des ressources naturelles. C’est pourquoi,

pour s’adapter à la nouvelle situation, ils développent des stratégies afin de lutter contre les

effets de la variabilité climatique.

L’agriculture et l’élevage, principales activités économiques de la région du Sahel sont

les plus touchés. Alors, les populations dans le but de l’adaptation ajustent leurs systèmes de

production en fonction des conditions climatiques actuelles. Les systèmes de production agro-

pastorale ont connu de ce fait une légère modification suite aux fortes variabilités climatiques.

40

SYNTHESE DE L’ÉVOLUTION DES SYSTEMES

DE PRODUCTION AGRO-PASTORALE ET DE

L’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS

CLIMATIQUES DANS LE SAHEL

Cette partie concerne l’évolution des systèmes de production agro-pastorales et les

stratégies d’adaptation dans le premier chapitre. Le deuxième traite de l’analyse et de

l’orientation de recherche.

41

CHAPITRE III: L’EVOLUTION DES SYSTEMES DE

PRODUCTION ET LES STRATEGIES D’ADAPTATION

Les changements climatiques ont mis à l’épreuve l’économie de tous les pays du

monde. Cependant, les pays développés, en raison de leur faible dépendance de l’agriculture

et des ressources naturelles en sont moins affectés.

Les pays en développement sont les plus vulnérables, du fait de leur forte dépendance

de ces ressources. C’est pourquoi, soutenu ou de façon individuelle, ces pays essaient de

s’adapter à travers les modifications des différents secteurs de production. Le sahel a été

durement touché par les manifestations de ce phénomène, notamment les sécheresses des

années 70 et 80. Qualifiées des plus sévères du 20e siècle, elles ont causé des pertes en vies

humaines, des pertes de récolte, du bétail, de terres de culture, de la végétation, des ressources

en eau. Le sahel, suite à cette situation, adapte ses systèmes de production agro-pastorale.

I- L’ÉVOLUTION DES SYSTEMES DE PRODUCTION

Les systèmes de production sont extrêmement sensibles aux conditions climatiques.

L’agriculture et l’élevage des pays du Nord sont essentiellement intensifs. C’est pourquoi ils

sont moins touchés par la variabilité climatique. Néanmoins, ils ne sont pas à l’abri du

phénomène. En effet, la variabilité climatique y est négative pour certaines espèces.

Cependant, ces systèmes (ceux des pays du Nord) s’adaptent facilement aux innovations

allant dans le sens de l’adaptation.

La variabilité climatique au Sahel a débuté il y a très longtemps. Les agriculteurs

comme les éleveurs s’en sont toujours adaptés. Les sécheresses des années 70 et 80 de par

leurs violences ont désorienté les producteurs. C’est pourquoi ils ont légèrement modifié leurs

techniques de production. Les documents traitant de la production sahélienne retiennent la

recomposition des acteurs, la transformation des techniques de production agro-pastorales, la

modification des formes de mobilisation des facteurs de production et de la gestion des

revenus.

1- Les systèmes de production agricole au sahel

Les années 1973 et 1984 symbolisent de multiples ruptures :

sur le plan écologique, les sécheresses et la surexploitation des ressources

naturelles aggravent la désertification et fragilisent la production agricole ;

42

sur le plan socio-économique, le Sahel s’urbanise, les systèmes traditionnels de

gestion de risque sont remis en cause par les nouveaux modes de vie des ruraux,

l’augmentation des besoins monétaires, l’affaiblissement des solidarités traditionnelles, la

dégradation de la situation des migrants ;

sur le plan politique, les Etats renforcent leur politique de l’agro business et

revoient à la baisse celle de l’agro-alimentaire. Cela affaiblit les filets de la sécurité

alimentaire. Ces ruptures vont conduire à une insécurité alimentaire persistante ponctuée de

crises graves affectant tout le Sahel et avec leurs systèmes de production (CILSS, 2004).

L’agriculture sahélienne demeure essentiellement pluviale, traditionnelle et extensive,

dépendante des aléas climatiques et destructrice pour l’environnement. Elle utilise peu

d’intrants et investit moins de moyens dans la production.

1-1-Les systèmes de culture

AMADOU I et al. in www.afriqueverte.org (01-03-2010), distinguent quatre systèmes

de culture et le maraîchage. Il s’agit du système pluvial, irrigué, de décrue et oasien. Les noms

scientifiques des spéculations sont en annexe 3.

le système pluvial

L’agriculture pluviale est le système le plus largement répandu au Sahel (90 % des

productions). Les cultures sont réalisées en « hivernage », de juin à octobre, sans irrigation.

Les récoltes se font entre novembre et décembre. Elle concerne principalement les céréales

(mil, sorgho, fonio, riz et maïs) et aussi les cultures de rente comme le coton et l’arachide.

Le sorgho est une grande graminée qui résiste à la chaleur et à la sécheresse. En vingt ans, les

productions ont plus que doublé au Burkina Faso et au Niger. Elles ont augmenté de 30 % au

Mali.

Le maïs est une culture exigeante en eau. Au Sahel, sa production est assez marginale, il est

cultivé dans les domaines les plus humides. Les productions se sont fortement développées au

Burkina. En 20 ans, elles ont été multipliées par 10. Au Mali, elles ont été multipliées par 2,5.

Le mil constitue l’aliment de base au Sahel. En 20 ans, sa production a triplé au Burkina et

presque doublé au Niger et a progressé de 50 % au Mali.

Le riz est consommé dans tout le Sahel. Les productions ont doublé en 20 ans au Burkina et

au Niger et ont été multipliées par plus de 4 au Mali.

43

Le fonio est cultivé presque exclusivement dans les pays sahéliens d’Afrique de l’Ouest.

C’est une céréale d’avenir pour le continent.

Les cultures de rente sont principalement le coton qui est la première source de devises

au Burkina Faso, puis l’arachide et le sésame principalement destinés au marché intérieur.

En Afrique subsaharienne, le Mali et le Burkina Faso sont de grands producteurs de

coton. Son importance dans leur économie est énorme. Il représente une des premières

sources de revenu pour l’Etat et les producteurs locaux. Les productions ont été multipliées

par 6 au Burkina et par 4 au Mali. La production d’arachide s’est également développée ; en

20 ans, elle a été multipliée par 4 au Burkina, par 3 au Mali et a augmenté de 35 % au Niger.

Cependant, ces évolutions positives ne garantissent pas la sécurité alimentaire dans ces

pays sahéliens. Cette situation s’explique par une croissance rapide de la population et une

forte urbanisation, augmentant de ce fait les besoins des populations citadines.

le système irrigué

L’agriculture irriguée est faiblement développée au Sahel, pour des raisons techniques

(maîtrise de l’eau), financières (coût des investissements) et culturelles (absence de tradition).

Au Burkina Faso par exemple, les terres irrigables sont estimées à 160.000 ha, mais il n’y a

que 25.000 ha irrigués. Elle permet pourtant d’obtenir 2 récoltes par an. La technique la plus

simple est l’arrosage manuel, pratiqué surtout dans les jardins maraîchers qui se développent

de plus en plus en zone urbaine ou périurbaine. L’irrigation par submersion contrôlée ou par

aspersion est de plus en plus utilisée malgré la complexité de mise en oeuvre.

le système de décrue

Il se pratique dans les dépressions humides et le long des berges des fleuves. Les

emblavements suivent la décrue. Les plantes profitent de l’eau stockée dans le sol et de la

fertilisation limoneuse. Relativement marginales en superficie, ces cultures ne sont pas

négligeables au niveau de l’alimentation de la population, car les récoltes sont décalées par

rapport à celles des cultures pluviales.

le système oasien

C’est la culture irriguée des oasis dans les domaines saharo-sahéliens, quasi

désertiques. L’eau puisée dans la nappe phréatique permet la production de légumes, fruits et

céréales (blé), contribuant à l’équilibre alimentaire des populations de ces régions. Cette

44

culture est particulièrement développée au Niger. Ce système est, aujourd’hui, durement

éprouvé par l’avancée des dunes. Les producteurs sont confrontés à l’envahissement de leurs

champs par le sable. Les principales spéculations sont les dattes, les palmiers et les cultures

maraîchères. Des projets ont été initiés dans la région des oasis afin d’assurer une gestion

rationnelle de leurs ressources en eau.

le maraîchage

La culture maraîchère est fortement développée dans les pays sahéliens ces 20

dernières années tant dans les zones urbaines que dans celles rurales. Le maraîchage

traditionnel était principalement composé d’oignons, d’aubergines, de tomates et de piments.

Aujourd’hui, tous les légumes « européens » sont produits en quantité et en qualité au Sahel

(carottes, choux, salades, haricots verts et même fraises…). Les travaux maraîchers se

déroulent principalement entre novembre et février, à la période « fraîche ». En zone urbaine

ou péri urbaine, il est pratiqué sur les petits jardins familiaux. L’arrosage est manuel et

quotidien. Les productions procurent des revenus non négligeables aux maraîchers. En zone

rurale, le moment de la décrue est favorable à cette activité. La part de la production

autoconsommée y est plus importante.

1-2- L’évolution des techniques de culture

Les systèmes de production agricole traditionnels sahéliens disposent de stratégies ou

de mécanismes d’ajustement destinés à minimiser les effets néfastes que les contraintes

primaires peuvent avoir sur les objectifs de production et de consommation. PRUDENCIO Y.

C. (1996), dans le cadre d’un projet de recherche sur les systèmes de production agricole

mené au Burkina Faso de 1985 à 1988, distingue les mécanismes d’ajustement suivants :

les mécanismes d’ajustement ou stratégies paysannes :

la réaffectation des ressources : il s’agit de la polyculture et l’association de

cultures, de l’utilisation de plusieurs variétés, de la gestion différentielle de l’espace agraire,

de stratégies dynamiques de semis, de la substitution des cultures, de l’aménagement et de

l’exploitation des bas-fonds avec le déplacement des variétés tardives vers ceux-ci, des semis

à sec et des invitations de cultures, de l’augmentation des investissements dans l’élevage des

petits ruminants et les autres branches d’activités économiques, l’émigration saisonnière ou

l’émigration de longue durée de certains membres du ménage, des stratégies de gestion de

stocks céréaliers.

45

les innovations et transformations techniques : la recherche et l’adaptation

de variétés à cycle court venant d’autres villages ou domaines agro-climatiques, l’acquisition

de la traction animale, l’extension sur de plus grandes superficies des pratiques traditionnelles

de conservation de l’eau (le « bouli » par exemple) et du sol comme les cordons pierreux, le

paillage, le zaï, les bandes herbeuses.

les changements institutionnels

La transmission directe de père en fils des droits d’usage de la terre. Elle a un effet

positif sur la sécurité de la tenue foncière et par conséquent sur les investissements fonciers.

la gestion différentielle de l’espace agraire en pays mossi

Sur la base des objectifs de production et de consommation des pays mossi et compte

tenu de la stratégie de diversification pour minimiser les risques de production, on peut

distinguer sur une exploitation quatre (4) types de champs :

les champs de soudure et d’épices sont ceux de cultures céréalières à cycle

court et de cultures potagères ;

les champs de sécurité alimentaire minimale occupent une portion limitée de

la superficie cultivée avec une meilleure gestion des sols et des cultures pour assurer le

minimum de réserves quels que soient les aléas climatiques. Les cultures céréalières sont

relativement intensives ;

les champs de sécurité alimentaire complémentaire sont ceux de céréales.

Les cultures sont relativement extensives avec moins de soins, donc de faibles rendements ;

les champs de rente et d’obligation sociale, les cultures sont extensives. Les

récoltes sont destinées à la vente.

les anneaux de gestion

Par le passé, la distance était le facteur le plus important dans l’assignation de fonction

aux terres cultivées. Les champs de soudure et d’épice et les champs de sécurité alimentaire

minimale se situaient plus près des concessions que les champs de sécurité alimentaire

complémentaire (c’est la gestion en anneaux). Aujourd’hui, c’est plutôt le facteur fertilité qui

est retenu.

le niveau de prise de décision

Les décisions de culture étaient prises au niveau de la famille. Suite à la dislocation de

celle-ci, elles sont prises au niveau du ménage. Le chef de ménage poursuit en priorité la

46

sécurité alimentaire pour tout le ménage. Son objectif est de maximiser les bénéfices au profit

de diverses activités économiques, de satisfaire des obligations sociales, de relever le niveau

de vie du ménage, de conserver les ressources agricoles (terres, cheptel, semences….).

2- Les systèmes de production pastorale au Sahel

A côté des productions céréalières, l’élevage joue un rôle important dans l’ensemble

des pays sahéliens. Il contribue à hauteur de 10 à 15 % du PIB du Burkina Faso, du Mali, du

Niger, du Sénégal et du Tchad. Au nord, l’élevage des camélidés et des caprins, est

principalement nomade. Dans le domaine sahélien, l’élevage de bovins est transhumant, et les

déplacements saisonniers Nord-Sud s’effectuent sur de longues distances. Il côtoie l’élevage

agro-pastoral dont les déplacements sont d’amplitude plus faible.

Cependant, les changements climatiques, la croissance démographique et la forte

urbanisation frappent durement l’élevage traditionnel extensif. Les éleveurs sont victimes de

la raréfaction du fourrage et des ressources en eau. Aussi, ils sont de plus en plus évincés de

leurs terres suite à l’augmentation des besoins en terre pour l’agriculture. En effet, le droit

traditionnel et moderne stipule que la terre appartient à celui qui la met en valeur. La direction

générale de l’environnement dans son étude sur l’impact socio-économique du PDS/Soum,

(2004) au Burkina Faso stipule que « le droit traditionnel flou d’accès au pâturage se

transforme parfois en droit bien défini par la « mise en valeur». La pâture traditionnelle n’est

pas considérée comme une mise en valeur. Ils sont alors chassés des terres par les

défrichements progressifs. L’ensemble de ces facteurs a entraîné l’évolution des systèmes de

production pastorale en vue d’une adaptation.

2-1- Les systèmes d’élevage régional

A l’échelle régionale, BOUTONNET et al. (2000), in CEDEAO et al. (2008),

distinguent 3 principaux systèmes d’élevage sur la base de la nature des ressources

alimentaires des animaux :

les systèmes pastoraux

C’est un élevage qui se pratique essentiellement dans les domaines arides et semi-

arides du Burkina Faso, du Mali, du Niger, s’étendant jusqu’à la façade atlantique par le Nord

du Sénégal et de la Mauritanie. C’est l’élevage des troupeaux, composé de bovins, d’ovins, de

caprins, de camelins, d’ânes, de chevaux. Les animaux se nourrissent des herbacées et

arbustes. Les questions foncières et la rareté du fourrage sont des contraintes de ce système.

47

Dans le système traditionnel extensif, les modes de production sont la transhumance,

(le mouvement pendulaire et saisonnier des animaux suivant des itinéraires précis) et le

nomadisme (le déplacement aléatoire et suivi par toute la famille). La vente du bétail est la

principale source de revenu monétaire pour les éleveurs. En Afrique subsaharienne, ce

système fournit 60 % de la viande bovine, 40 % de la viande des petits ruminants et 70 % du

lait de ces pays (CEDEAO et al. idem).

les systèmes agro-pastoraux

Appelé système paysan, il utilise une combinaison de pâturages naturels et ceux des

cultures fourragères, de sous produits agricoles et agro-industriels et d’aliments achetés dans

une exploitation de polyculture et d’élevage. Il progresse au détriment de celui purement

pastoral suite à la raréfaction et à la dégradation des ressources en eau et du fourrage naturel.

Les troupeaux de bovins en propriété individuelle ou collective sont conduits par des bouviers

rémunérés. L’intégration agriculture et élevage en est une conséquence.

les systèmes hors sol

Il n’utilise que des aliments achetés sur le marché intérieur ou importés. Il s’agit de

fourrage cultivé, de sous produits agro-industriels, des céréales, des tourteaux, du son, de la

paille et des fanes. Il est développé en ville et à sa périphérie. Il est en croissance suite à la

forte urbanisation et à la croissance de la demande en produits d’origine animale. Il concerne

essentiellement l’aviculture, l’élevage porcin, l’embouche bovine et ovine. L’exploitation des

races exotiques et leurs croisés plus productifs que les génotypes locaux est le socle de ce

système.

2-2- Les sous-systèmes de production pastorale

OUEDRAOGO T. in NYAMBA A. (1997) distingue des sous-systèmes de production

pastorale qui selon lui, ont connu des évolutions :

le sous système « grand-élevage » ou élevage extensif de bovins

Il a été longtemps dominant avec le lait comme principale fonction productive et

l’animal une source d’accumulation et d’épargne. Aujourd’hui, ce système s’est modifié.

Désormais, le troupeau a diminué ; les espèces élevées ont augmenté. Certains groupes

d’éleveurs se sont sédentarisés. L’élevage assure les besoins céréaliers à 50 % à travers la

commercialisation des animaux et la production laitière.

48

le sous-système « petit élevage »

Il est pratiqué par les agriculteurs sédentaires comme stratégie d’adaptation, avec une

tendance à la diversification. Le troupeau est essentiellement constitué de petits ruminants. La

vente des animaux associée aux maigres récoltes agricoles assure au ménage une sécurité

alimentaire. Ce système aujourd’hui est émergent.

l’élevage discret des femmes

Sous la forme d’embouche de case, les animaux sont destinés à la vente

principalement aux périodes de fête.

l’élevage semi-urbain

Sous forme intensive, il devient de plus en plus important.

Considérée comme contemplative de par le passé, la production animale, de nos jours,

est essentiellement destinée à la vente. Les recettes servent à nourrir la famille et à renouveler

le troupeau. L’objectif de l’élevage qui était l’épargne n’est plus d’actualité étant donné les

nouvelles conditions de production (raréfaction et dégradation des ressources naturelles).

BARRAL (1977) et COMBES (1984), in INERA (1994), définissent les systèmes de

production en fonction des groupes ethniques. Ils distinguent les groupes dont le système est

fondé sur l’élevage pur et les acteurs sont les Peul Djelgobè. L’élevage de petits ruminants est

pratiqué par les Bella, les Rimaïbé. Ce sont des agriculteurs sédentaires et l’élevage constitue

pour eux une activité secondaire.

2-3- Les tendances évolutives

NICK B. (2006) retient que les systèmes pastoraux africains d’aujourd’hui trouvent

leurs origines dans le Sahara préhistorique où ils sont apparus comme un moyen de sécuriser

les ressources alimentaires dans un climat de plus en plus sec, variable et imprévisible. La

toute première preuve de domestication de bovins vient de l’est du Sahara où la dessiccation

climatique se produisait plus rapidement (NICHOLL, 2004, in BROOKS N, (2006)).

Les sécheresses des années 70 et 80, ont bouleversé les pasteurs. Dans le but de

minimiser les risques, les éleveurs purs ont associé les activités agricoles surtout les cultures

céréalières à l’élevage. Le bétail a cessé d’être un capital. Les agriculteurs, pour les mêmes

raisons s’investissent dans l’élevage. Le bétail leur est désormais confié. Cela s’explique par

la capitalisation des excédents agricoles en bétail, surtout dans les zones cotonnières. La

sédentarisation est de plus en plus développée. Aujourd’hui, tous les groupes ethniques

49

pratiquent ces deux activités. Au Burkina Faso, ces sécheresses ayant entraîné la perte du

bétail (10000 animaux sont morts en 1973 selon BENOIT M. (1984)). Les autorités ont créé à

cet effet, des zones pastorales de Sidéradougou, de Samorogouan, de Yallé, afin d’encourager

la sédentarisation des pasteurs dans ces zones d’accueil dotées d’infrastructures pour accroître

la productivité du bétail (CEDEAO et al. idem).

3- La contribution de la recherche

La recherche dans le domaine agricole ou pastoral peut contribuer à améliorer les

rendements et de ce fait participer à l’atteinte de la sécurité alimentaire.

Pour PRUDENCIO Y. C. (idem), en adoptant l’approche de la recherche sur les

systèmes de production, c’est-à-dire en utilisant les informations fournies par les études

diagnostiques de base, le test de l’évaluation des technologies en milieu paysan et les études

d’adoption dans la sélection ou la confection de nouvelles technologies, la recherche

agronomique peut grandement accroître son efficacité et servir le paysan.

TOURTE, R. (1968), estime que la recherche peut stimuler la production à travers :

l’amélioration des systèmes agricoles traditionnels,

l’élaboration des systèmes valables et acceptables par le monde rural et

extensibles en tenant compte des exigences de l'homme, des conditions naturelles du milieu,

en intégrant les contraintes et les limitations de ce monde,

l'établissement de programmes de vulgarisation technique et économique,

l’établissement de modèles d’exploitation adaptés aux conditions régionales,

aux différentes catégories d’exploitants,

Selon l’entretien réalisé à Dori (avril 2010), pour la vulgarisation des résultats de la

recherche il faut mettre à la disposition des chercheurs des moyens. Les fruits de la recherche

ne sont parfois pas à la portée des acteurs. Souvent les semences améliorées coûtent chères.

Par exemple, pour le cas du fourrage, les producteurs dans ce domaine s’en approvisionnent

peu parce que le fourrage ne produit pas de graines. Alors, chaque année, il faut en racheter.

Cela est valable pour tant d’autres semences. Cette contrainte financière limite l’exploitation

des résultats de la recherche par les paysans.

50

II- LES STRATEGIES D’ADAPTATION

1- Les institutions internationales d’adaptation

La question du changement climatique préoccupe de nos jours tout le monde en

particulier les scientifiques et les politiques qui, depuis quelques années multiplient les

rencontres de haut niveau pour apporter des réponses à cette problématique qui affecte les

conditions de vie des populations. Au plan international, la communauté mondiale s’est dotée

d’une convention à Rio (Brésil) en 1992. Cette convention (la Convention Cadre des Nations

Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC)), est un traité non contraignant qui engage

les acteurs à coopérer ensemble pour stabiliser les émissions de GES à un niveau qui ne met

pas en péril le climat mondial. Elle a été complétée plus tard par le Protocole de Kyoto en

1997 pour fixer de manière concrète et contraignante la réduction des émissions des six (6)

principaux GES (ABDOU A et al., 2009 ; PNUD, idem).

L’OMM et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) forment

également en 1988 le GIEC, IPCC en anglais. Le GIEC est chargé de rassembler et d’évaluer

les données scientifiques sur le sujet. Il fait office d’instance suprême de la gouvernance

scientifique mondiale sur le climat. En effet, il fournit un conseil scientifique, technique et

socio-économique à la communauté du monde à travers des rapports d’évaluations

périodiques sur l’état de la connaissance des causes du changement climatique, ses impacts

potentiels et les options pour des stratégies de réponse (ABDOU A et al. idem; PNUD, idem).

Dans le but d'avoir une idée précise des catégories d'acteurs qui interviennent dans des

domaines de la vulnérabilité, de l'adaptation et les moyens de subsistance, particulièrement en

Afrique, le PNUE s'est proposé de mettre en place un Réseau mondial d'adaptation aux

changements climatiques. L'objectif est d'accroître la résistance des écosystèmes, des

systèmes humains vulnérables et des économies face aux changements climatiques. Cela

grâce à la mobilisation des connaissances et des technologies pour appuyer l'élaboration des

politiques, la planification et les pratiques dans ce domaine. Il est prévu que le réseau

apportera une assistance aux pouvoirs publics, aux praticiens et aux collectivités à travers la

fourniture de connaissances et de technologies, la démonstration de pratiques efficaces et le

renforcement des capacités (PNUE, 2009).

Outre la gouvernance politique, institutionnelle et scientifique du climat, la

communauté internationale s’est également dotée de plusieurs mécanismes de financement

51

tels que le Fonds pour l’Environnement Mondial, le Fonds d’Adaptation et le Fonds Carbone

(PNUE, 2009).

En Afrique de l’Ouest, tous les pays ont ratifié les instruments juridiques de la

gouvernance internationale du climat. Cette adhésion s’est matérialisée par la mise en place

dans chaque pays, des cadres institutionnels intégrateurs interministériels tels que les comités

nationaux sur les changements climatiques, les conseils nationaux pour un développement

durable (ABDOU A et al. idem; PNUD, idem).

2- L’adaptation régionale et sous-régionale

Dans le souci d’une bonne adaptation aux changements climatiques en Afrique,

aucune piste n’est omise. Les programmes, les organisations, mais aussi la contribution de la

diaspora sont mis à contribution. Sous la houlette des organismes internationaux, il sera

question de la contribution de la diaspora aux stratégies d’adaptation aux changements

climatiques (PNUE, idem).

Dans le cadre du renforcement des capacités pour l'adaptation à l'évolution du climat,

des financements sous forme de bourses ont été mis en place pour aider des cadres, des

chercheurs et des étudiants chercheurs africains. Le but est de leur permettre d’entreprendre

des activités visant à renforcer leur capacité de développer des connaissances pour

promouvoir l'adaptation aux changements climatiques en Afrique. Il y a aussi des institutions

et organismes de formation basés en Afrique, cf. annexe (1 et 2) (PNUE, idem).

3- Les regroupements en Afrique de l’Ouest

La nature des liens entre l'adaptation et le développement varie selon les circonstances.

C’est pourquoi il faut tenir compte des disparités régionales dans l’élaboration des stratégies

d’adaptation. Conscient de cela, il est nécessaire de comprendre et d’agir également à

l’échelle régionale et sous régionale. En effet, à l’image des grands regroupements d’intérêts

géostratégiques et économiques dans le monde, la sous-région Ouest africaine s’est dotée

d’organisations d’intégration politique, économique et monétaire, comme la Communauté

économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Economique et Monétaire

Ouest Africaine (UEMOA), des organismes de bassins fluviaux comme l’Autorité du Bassin

du Niger (ABN), l’Autorité de la mise en valeur du Bassin des Voltas (ABV), l’Office de la

Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), d’institutions techniques spécialisées comme le

Comité permanent Inter-Etats de Lutte Contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Ces

52

organisations travaillent ensemble pour une prise en compte de la dimension régionale et

sous-régionale des changements climatiques. Cela s’est traduit par la constitution du Groupe

des négociateurs africains, l’institution par l’Union Africaine (UA) de la rencontre des

Ministres de l’Environnement, l’organisation des concertations à l’échelle sous-régionale

(ABDOU A et al. MANERO A, 2005 ; CILSS, idem).

Ces pays se sont également engagés sur des actions concrètes de lutte

(adaptation/atténuation) contre les effets négatifs des changements climatiques à travers des

mécanismes de financement prévus à cet effet. Les PANA en sont une illustration. Ces

programmes d’action élaborés en vertu de la convention sur le changement climatique

identifient des domaines d’action prioritaires pour réduire la vulnérabilité des pays et des

populations et accroître leurs capacités d’adaptation aux changements climatiques (MANERO

A, 2005 ; CILSS, idem).

Les instances politiques de la CEDEAO ont engagé un processus pour l’élaboration

d’un Programme d’Action Sous-régional sur la Réduction de la Vulnérabilité et l’Adaptation

en Afrique de l’Ouest et au Tchad (PASR-RV-AO) (MANERO A, idem).

Le CILSS créé en 1973 et composé de neuf (9) pays, est une forme d’adaptation

régionale pour faire face aux conséquences de la grande sécheresse du début des années 1970.

Cette organisation a participé à la Conférence de Rio en 1992 et a obtenu le statut

d’observateur du climat en 2002 à New Delhi en Inde (MANERO A, idem).

En Janvier 1985 à Nouakchott, à la demande des ministres du CILSS, est né le Réseau

de Prévention des Crises Alimentaires au Sahel. Il associe les experts et les représentants des

agences d’aide bi et multilatérales des organisations internationales et les institutions du

CILLS. Il repose très largement sur l’information et l’alerte précoce. Il s’agit de détecter très

tôt un risque de crise, en cerner l’ampleur, identifier les zones et les populations vulnérables.

Les informations produites par les différents dispositifs spécialisés sur les différents

paramètres de la sécurité alimentaire, les productions, le marché et l’accessibilité sont

débattus au sein du dispositif de concertation et de décision associant Etats sahéliens et

donateurs. Ce réseau a contribué à la création d’un espace de dialogue et de coordination des

crises (PNUE, idem ; PNUD, idem ; MANERO A, 2005 ; CILSS, idem).

53

les stratégies précoloniales d’adaptation des paysans

Les ménages et les communautés rurales développent plusieurs types de stratégies qui

varient en fonction de la durée et de l’intensité de la sécheresse. La constitution, l’entretien et

la gestion d’un grenier de réserve de longue durée (généralement collective mais parfois

individuelle) est l’un des piliers des systèmes de prévoyance dans les sociétés traditionnelles

du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger). En période de crise, la solidarité et l’entraide, le grenier

de réserve, la réserve de grands souverains sont les stratégies de survie (CILSS, idem).

des solutions locales

Certains agriculteurs des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) ouvrent

« une troisième voie » en créant des systèmes semenciers communautaires qui proposent des

variétés de qualité, adaptées aux conditions locales, tout en permettant aux producteurs de

semences d’avoir un revenu. Pour ce qui est du savoir-faire et du contrôle de la qualité, la

formation et l’éducation pour aider les agriculteurs à s’adapter aux nouvelles technologies et

méthodes de production semencière sont à l’ordre du jour. A titre d’exemple :

l’Alliance semencière pour l’Afrique de l’Ouest (WASA) offre la formation

commerciale et le support technique et facilite les contacts entre entreprises, négociants,

agriculteurs et sélectionneurs ;

le programme africain sur les semences et les biotechnologies et divers cadres

réglementaires semenciers régionaux sont élaborés par la Communauté de l’Afrique de l’Est

(EAC), la CEDEAO et la Communauté pour le Développement de l’Afrique Australe

(S.A.D.C). Ils s’appuient sur l’approche semences de qualité déclarée (Q.D.S) de la F.A.O en

faveur de la production et du contrôle des semences au niveau local. Les agriculteurs de ces

semences bénéficient d’une formation à la production et à la gestion ;

en Côte d’Ivoire, la coopérative des riziculteurs de la région du centre a choisi

des agriculteurs expérimentés pour produire des semences. Ceux-ci reçoivent une formation

complète tandis qu’un dispositif de contrôle assure une qualité homogène ainsi que des

revenus aux producteurs. La compagnie Fertisem emploie des agriculteurs pour produire des

semences selon des procédés bien définis pour chaque variété (CTA, 2010).

Au Burkina Faso, il existe plusieurs fermes semencières sous la supervision technique

de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) qui est l’un des 4

instituts du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST). Cet

institut est chargé de conduire la recherche dans les domaines agricole et environnemental. Il

54

organise et gère la recherche agro-environnementale et contribue à une optimisation de

l’utilisation des résultats de celle-ci. Ces fermes sont gérées par le Ministère de l’Agriculture

de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques (MAHRH) et la Société des Fibres et du

Textiles (SOFITEX) pour les semences cotonnières.

De tout temps, les Sahéliens ont adopté des stratégies leur permettant d’atténuer ou

d’éviter les crises alimentaires (grenier de réserve, migration). L’ampleur et la médiatisation

des famines récentes ont conduit à privilégier l’aide alimentaire d’urgence.

D’autres outils répondant mieux à la diversité des crises sont mis à contribution

(stocks de sécurités physiques et financières, banque de céréales, opération triangulaire,

culture de contre-saison…). Il s’agit, entre autres, de la mise en place d’organisation et de

coordination des secours d’urgence au plan national. Celui du Burkina Faso a été adopté en

2000. Dans ce pays, il y a des structures comme le Comité National de Secours d’Urgence et

de Réhabilitation (CONASUR), la Société Nationale de Gestion de Stock de Sécurité

Alimentaire (SONAGESS) (CTA, idem).

l’adaptation des systèmes d’exploitation agricole et la biodiversité

Les pertes de productivité résultant du changement climatique aggraveront les crises

alimentaires déjà récurrentes dans le monde, surtout en Afrique et particulièrement au Sahel.

Ainsi, des options d’adaptation portant sur l’amélioration de la résilience des systèmes agro-

pastoraux ont été entreprises. Ces méthodes et techniques se résument en ces termes :

la redéfinition des calendriers agricoles en jouant sur les dates des semis, le

cycle végétatif des variétés afin de minimiser les risques de la variabilité pluviométrique ;

la mise au point des variétés adaptées au stress hydrique et à la chaleur, à

l’inondation ;

la mise au point de méthodes de gestion de l’eau à des fins agricoles,

conservation des eaux, des sols et protection des cultures face aux extrêmes climatiques,

irrigation de complément et irrigation pure à partir des eaux de surface ;

le développement de cultures irriguées, la diversification et l’intensification des

cultures pluviales ;

l’adoption de méthodes de gestion raisonnée de la fertilité des sols ;

la fourniture de semences, d’intrants et d’outils pour favoriser une bonne

installation des cultures de contre-saison et de l’hivernage ;

55

le renforcement des capacités d’achat et de stockage décentralisés (mise à la

disposition de « lignes de crédit » pour l’approvisionnement rapide et précoce des banques de

céréales, au niveau villageois) ;

la prévention du capital productif et la mise en place d’activités génératrices de

revenus;

le renforcement du Plan national d’organisation et de coordination des secours

d’urgence.

Ces mesures sont identifiées dans le cadre des différents PANA (CILSS, 2004, SARR

B. idem).

les stratégies d’adaptation des techniques de production

Pour BOULIER F. et al. (1990), les stratégies d’adaptation sont entre autres :

abandon ou substitution des espèces et variétés ; importances des cultures

associées ; utilisation de nombreuses variétés de la même espèce, semées parfois

conjointement ; abandon des variétés les plus tardives au profit de celles précoces ;

introduction de variétés améliorées, plus précoces par les services de

vulgarisation ;

spécialisation des cultures par rapport au terrain, récession d’éventail de

cultures ; diminution de la place tenue par la jachère ; semis précoces et tardifs ; semis en sec ;

recours à la traction animale ; extension des superficies cultivées vers les bas-fonds.

Selon PRUDENCIO Y. C. (idem), les stratégies d’adaptation se résument à :

la diversité variétale (variétés supérieures à un pour chaque culture. Le sorgho

blanc par exemple en a 3 à 14) et la flexibilité des dates de semis ;

de variétés précoces, tardives et à cycle intermédiaire ;

de date de semis souple suite à la diversité des variétés ;

chaque champ est semé avec plusieurs variétés ou écotypes de la même culture

qui a les différences minimales de cycle de croissance ;

des variétés de cultures plus ou moins similaires sont souvent associées.

56

CHAPITRE IV : LE POINT DES CONNAISSANCES,

ANALYSE ET ORIENTATION DE RECHRCHE

I- LE POINT DES CONNAISSANCES

les systèmes d’exploitation agro-pastoraux et la biodiversité

Les systèmes de production peuvent contribuer à la dégradation ou à la destruction de

la biodiversité. En France, les régions de grande culture, les prairies et les surfaces boisées

occupent une surface réduite. Ceci est préjudiciable pour la faune sauvage. Aussi, les

modalités d’utilisation de la diversité variétale et animale ont changé, entraînant souvent une

érosion de l’agro-biodiversité à l’échelle locale. L’utilisation régulière des pesticides accrue

par une pression croissante des ravageurs suite à l’intensification de l’agriculture est, par

ailleurs, une source importante de réduction de la diversité de la flore et la faune dans les

champs cultivés. L’usage important d’engrais chimiques et d’effluents d’élevage a également

réduit la diversité biologique des milieux par eutrophisation. Les productions intensives

spécialisées telles que le maraîchage, l’arboriculture et la viticulture ont eu les mêmes effets.

L’intensification de l’élevage et les cultures fourragères annuelles qu’il exige a souvent été un

facteur d’érosion de la diversité biologique. La concentration régionale des élevages hors-sol

soulève aussi des problèmes importants de pollution par les nitrates et les phosphates

(KLEITZ G, 2005).

Les systèmes agro-pastoraux en Afrique et particulièrement au Sahel sont destructeurs

de la biodiversité. La situation générale actuelle de l’écosystème porte la marque de graves

tendances à la régression du fait de la raréfaction, voire la disparition, d’un nombre

considérable de peuplement des strates herbacées et arbustives, mais aussi d’espèces de la

faune sauvage. Les arbres fruitiers sauvages ont presque tous disparu. Parmi ceux-ci de

nombreux Acacias appréciés tant pour leur usage en pharmacopée que pour le fourrage aérien

régressent également (MAÏGA M.T.F., 1997). Pour MORTIMORE M. et al. (1999), cette

situation ne dépend pas seulement de l’expansion agricole et de l’élevage mais de différentes

expériences de l’intégration de l’agriculture et de l’élevage, de changements techniques et de

la manipulation de la végétation naturelle.

57

le problème semencier, une menace pour la biodiversité

Selon TOM O in CTA (2010, p. 8), « l’augmentation des prix des denrées alimentaires

et les changements climatiques créent un ensemble complexe de défis pour le système

semencier tout entier, en particulier pour les petits agriculteurs vulnérables. Ces dispositifs

doivent être renforcés afin de les rendre plus résilients, de sorte que les agriculteurs aient

accès aux variétés adaptées qui répondent aux besoins variés ». Des chercheurs de l’Institut

International pour l’Environnement et le Développement (IIED) signalent la menace que fait

peser sur la biodiversité le contrôle croissant des entreprises sur ce secteur. C’est un grand

problème dans la région pacifique. De nombreux pays des Caraïbes importent à présent

presque toutes leurs semences, hormis celles des cultures marginales. Pour KYSTYNA S, in

CTA (idem, p. 8), les variétés traditionnelles « sont remplacées par une gamme plus restreinte

de semences modernes, fortement promues par les firmes et subventionnées par les

gouvernements. L’utilisation de ces semences a un coût car celles-ci exigent plus d’intrants et

sont plus sensibles aux parasites et maladies ». Le rapport de l’ONU (2009), politique

semencière et droit à l’alimentation, précise que le commerce mondial des semences qui vaut

37 milliards de dollars US est monopolisé par 10 compagnies et dénonce l’hégémonie des

variétés commerciales (CTA, idem, p.8).

une menace, mais aussi une opportunité

Les petits producteurs des régions ACP seront les plus touchés par les changements

climatiques. Selon le quatrième rapport du GIEC (idem), l’Afrique subsaharienne en

particulier, est extrêmement vulnérable du fait que ses économies nationales dépendent des

ressources naturelles et de l’agriculture pluviale. Cependant, si les communautés et les

gouvernements prennent des mesures pour faire face aux changements climatiques, ils

peuvent en réduire les effets négatifs et profiter des opportunités nouvelles. Elles sont entre

autres l’accès au financement international pour atténuer les GES grâce à la régénération des

formations végétales et à des fonds spéciaux pour l’adaptation aux changements climatiques.

Il y a aussi les techniques de collecte des eaux de pluies dans les zones à faible précipitation et

l’élevage des crevettes dans les zones côtières qui deviennent trop salines (CTA, idem). Ces

opportunités mal exploitées ont des répercussions sur les populations.

les conséquences de la reforestation

L’Ouganda est devenu le 1er pays d’Afrique à entreprendre des projets de reforestation

pour réduire les émissions globales de GES. Ces projets sont rémunérés par le fonds

58

Biocarburant de la Banque Mondiale pour planter des arbres. Forêt Absorbant les Emissions

de Dioxyde de Carbone (FACE), l’organisation néerlandaise fondation a créé la controverse.

Les communautés benet (une communauté ougandaise) et la région du mont Elgon (en

Ouganda) ont été déplacées au profit de la plantation d’arbres. Le projet de l’Autorité

Ougandaise de la Faune et la FACE impliquent la plantation d’arbres dans les limites du parc

national du mont Elgon pour compenser les émissions d’une centrale charbonnière de

600MW prévue au Pays Bas. Selon le lobby des benet, les populations locales ont

énormément souffert de ces expulsions. Beaucoup ont perdu leurs terres au profit de la

reforestation du parc (CTA, idem).

les difficultés de l’agriculture

L’agriculture africaine malgré sa position stratégique dans les économies nationales

reste peu compétitive sur le marché international et est incapable de subvenir aux besoins des

populations locales. Les faibles rendements de la production agricole ont plusieurs

explications en dehors des facteurs climatiques.

les raisons techniques : les systèmes de production agro-pastorale demeurent

traditionnels et extensifs. Ils sont marqués par une faible utilisation des techniques qui leur

sont proposées suite à l’analphabétisme.

la dette : la dette extérieure de l’Afrique subsaharienne connaît une forte

croissance. Elle a été multipliée par plus de 3,3 en 20 ans, passant de 60,6 milliards de dollars

US en 1980 à 206,1 milliards de dollars en 2000. Durant la même période, le ratio stock de la

dette extérieure sur le PNB est passé de 23,4 % à 66,1 % alors que le service de la dette

extérieure est passé de 6,7 milliards de dollars en 1960 à 14,8 milliards de dollars en 2000.

Elle représentait à la même année 12,8 % des recettes d’exportation de la région contre 7,2 %

vingt ans plus tôt. Elle réduit ainsi les revenus disponibles pour les ménages et les ressources

possibles pour les investissements publics ou privés (MEHDI L., 2003).

le marché international : la plupart des pays en développement produisent en

fonction des besoins du marché. Les crises alimentaires et celles financières sont directement

ressenties par les pays du Tiers Monde. Plusieurs de ces pays privilégient les cultures de rente

au profit de celles vivrières. Les prix de ces produits sont fixés par les acheteurs et non les

producteurs. Ceux-ci se soumettent aux cours mondiaux. Or, selon SOUMARE M. (2008), le

prix est un facteur déterminant dans le choix des spéculations par les agriculteurs.

la monnaie : c’est un élément limitant de la production. Les produits agricoles

d’exportation sont tributaires de la fluctuation de la monnaie. Les matières premières sont

59

achetées dans une monnaie plus forte que celle des pays du Sahel. Elle peut décourager

l’utilisation de ces facteurs de production.

les politiques gouvernementales et des partenaires au développement : les

spéculations de rapport sont privilégiées dans les investissements par rapport à celles

vivrières. Les meilleures terres sont réservées aux spéculations de rentes ou de rapport comme

le coton, la canne à sucre, le sésame et l’arachide. Au Soudan, pendant que 8 personnes sur 10

vivent de la terre, les plantations de coton et de canne à sucre sont sur les meilleures terres.

Les paysans cultivent des spéculations pour lesquels ils sont sous-payés et reçoivent peu

d’aide des gouvernements alors qu’ils paient des impôts. La majorité des agro-pasteurs sont

contraints d’exploiter les terres non fertiles qui constituent leurs principales sources de

production. Il s’en suit de faibles rendements conduisant à des situations de pénurie

alimentaire (TIMBERLAKE L., 1985).

Les difficultés de l’agriculture associées aux politiques gouvernementales et

internationales conduisent souvent à la famine. Les signes des catastrophes comme la famine,

sont souvent très tôt détectées. Cependant, la réaction des gouvernements africains et de ceux

du Nord plus les partenaires au développement sont généralement tardives. Les signes du

désastre éthiopien avaient été détectés dès mars 1981. Mais, le gouvernement, les agences de

l’ONU et les gouvernements du Nord ont tous trop peu réagi et en retard. Les famines

s’étalent sur des années, une action rapide importe plus qu’une détection précoce. Les

stratégies de prévention peuvent être efficaces mais, encore faut-il avoir les moyens de

prévenir lorsque le problème est détecté (TIMBERLAKE, idem).

les conséquences de la crise foncière sur la production agro-pastorale

L’on retient de l’entretien (Dori, idem) que la crise foncière a modifié les conditions

d’accès aux terres de cultures. Elle a entraîné le chômage d’une frange de la population au

Sahel (Sahel burkinabé). Elle a mis sur la route de la migration des éleveurs et des

agriculteurs. Une partie s’est dirigée vers les sites miniers et l’autre vers les zones propices à

leurs activités. Certains ont effectué des migrations définitives au delà des frontières.

Aujourd’hui, nombre d’éleveurs du Sahel se sont définitivement installés au Ghana, en Côte-

d’Ivoire, au Bénin et au Togo. Pour ce qui est du Burkina Faso, en 1983, les éleveurs,

terrorisés par la sécheresse ont effectué une forte transhumance vers les pays voisins (côtiers)

et dans les provinces du Gourma et de la Gnagna. Cette migration dans l’ensemble a été

définitive.

60

les efforts de sécurisation foncière

Les nombreuses relectures de la RAF matérialisent la volonté de l’Etat de sécuriser le

foncier. Conscient que le développement de l’agriculture et de l’élevage passe par la

sécurisation foncière, le Burkina Faso, depuis la Révolution, débat des questions foncières.

Dans la recherche de la sécurisation foncière, beaucoup de tentatives de recherche-

développement se mènent au niveau local. Ce pays, dès 1984 a reformé sa législation agro-

foncière en produisant un texte de base marqué par une volonté intégrationniste en matière de

gestion des ressources naturelles. Il participe aussi à la promotion de la recherche et de la

formation sur le foncier pour le développement durable au sahel (PADLOS, 1998).

les politiques de transformation

Les Etats sahéliens et leurs partenaires investissent pour développer la production

agro-pastorale et améliorer la sécurité alimentaire. Cependant, les infrastructures de stockage

pour conserver les productions et les équipements de transformation ne sont pas suffisamment

prises en compte. La production de coton est totalement exportée sous sa forme brute, le

bétail suit le berger jusqu’à l’abattoir de la capitale, les surproductions maraîchères

pourrissent souvent sur place, les stocks de céréales peuvent être infestés lors du stockage. Il

faut alors qu’en plus de la promotion de la production que l’on considère la commercialisation

et la transformation. Les efforts sont fournis dans ce sens. Mais, il faut encore reconsidérer les

facteurs concourant à l’échec de certaines initiatives (privés ou publiques)

(www.afriqueverte.org, 01-03-2010).

l’échec des premiers projets de développement

Les secteurs les plus touchés par la variabilité et des changements climatiques sont

l’agriculture et l’élevage. Pour y faire face, les autorités sahéliennes et leurs partenaires ont

amorcé la lutte contre la dégradation des ressources naturelles à travers les programmes

sectoriels. Ces projets pour la plupart ont échoué. Selon KABORE A. (1996), les deux

dernières décennies du développement ont mis en évidence l’échec de nombreux projets

sectoriels. Cet échec a conduit à la promotion de projets de développement intégré. Ainsi, les

paysans ne sont plus considérés comme des récepteurs passifs du paquet technique, mais des

partenaires qui suivent et participent à toutes les phases de décisions.

la recomposition de l’espace

La recomposition de l’espace se matérialise par la modification de l’affectation des

terres exploitables. Les zones d’élevage sont devenues des zones agricoles. Les bas-fonds

61

autrefois réservés à l’élevage sont désormais occupés par les agriculteurs. Il apparaît de

nouveaux acteurs dans l’élevage, dans l’agriculture et il y a la sédentarisation de certains

éleveurs s’adonnant à l’agriculture.

la recomposition de la famille traditionnelle

Les sécheresses, la forte urbanisation, le changement des modes de vie des ruraux,

l’émancipation des jeunes ont conduit à l’individualisme. Ces mutations intervenues au cours

des dernières décennies ont transformé les systèmes techniques de production, modifié les

formes de mobilisation des facteurs de production et conduit à de profonds bouleversements

des structures traditionnelles d’organisation de la production. La solidarité et la cohésion des

communautés rurales se sont effritées et ont laissé place à l’individualisation des stratégies

(BOULIER F. et al. idem).

la sylviculture, une sécurisation de l’économie locale

Les écosystèmes sains protègent la biodiversité sur laquelle sont bâties la plupart des

économies, surtout celles des pays en voie de développement. Leur protection réduit la

vulnérabilité socio-politico-culturelle et économique de la population. Convaincus de ce rôle,

les Etats, soutenus par les partenaires au développement ont entrepris la restauration et la

protection des écosystèmes naturels du Sahel. Quelques actions ont été concluantes.

L’initiative « Reverdissement du Sahel » en est un exemple. Il a pour objectif de

promouvoir le reverdissement du Sahel à l’aide de techniques pour la Régénération Naturelle

Assistée (RNA). Elle a été inspirée par la découverte d’un reverdissement à grande échelle

dans certaines régions du Niger. Dans les années 80 et 90, la majorité des paysans avaient

commencé à protéger et à gérer les jeunes arbres sur leurs champs pour “lutter contre le

Sahara”, l’avancée des dunes de sable. Ce reverdissement est surtout basé sur la protection et

la gestion de la régénération naturelle par les paysans dans leurs champs de cultures. Dans ces

régions, les paysans ont presque littéralement « construit » de nouveaux parcs agro forestiers

avec des densités, qui varient entre 20 à 80 arbres/ha. Il a généré des impacts socio-

économiques et biophysiques multiples que sont la réduction de la pauvreté rurale,

l’augmentation de la résilience aux années de sécheresse, l’amélioration de la sécurité

alimentaire au niveau des familles, l’augmentation de la biodiversité (FAURE S, 2009).

L’on retient de l’entretien à la direction régionale de l’agriculture de Dori (idem), que

le reverdissement est une réalité dans le Sahel burkinabé. Cependant, il est anthropique. La

62

RNA, la colonisation des diguettes par la végétation, des superficies affectées uniquement

pour la plantation (avec un taux de réussite élevé) expliquent cette tendance actuelle. Toutes

ces actions sont soutenues par des programmes et projets de développement des partenaires et

des structures étatiques.

l’impact de la Conservation des Eaux et des Sols, une étude réalisée au

Sahel burkinabé

Les aménagements de CES (Conservation de l'Eau et des Sols) déclenchent un

processus de développement agro-sylvo-pastoral. Ils contribuent à une meilleure maîtrise des

eaux de ruissellement, ce qui favorise l'infiltration de l'eau et l'alimentation de la nappe d'eau

souterraine. Par exemple, sous les mêmes conditions, les puits dans des zones aménagées en

CES ont plus d'eau que les puits dans les zones non aménagées. La remontée de la nappe

facilite une stabulation partielle ou permanente du bétail et la reconstitution du couvert

végétal. L'augmentation des rendements agricoles se traduit aussi par une augmentation des

ressources fourragères (tiges et fanes). La remontée de la nappe permet la création de jardins

maraîchers dont la production est destinée à la vente et à la consommation locale. Ils

permettent aux paysans de produire un surplus en année de bonne pluviométrie. Ce surplus

sert soit comme stock de sécurité pour une année de mauvaise récolte soit est vendu et investi

dans l'achat d'animaux. Chaque paysan qui a des champs aménagés avec des cordons pierreux

ou avec des zaï fait un effort pour améliorer leur fertilisation. On constate, de ce fait, une

amélioration de la fertilité des sols depuis les dix dernières années. Il y a aussi l'augmentation

de la production fruitière à travers le développement des plantations de manguiers, de

goyaviers sur les aires protégées (http://www.agora21.org/grn-lcd/burkina/Base_ces.htm,

consulté le 8-12-2009 ; http://www.agora21.org/grn-lcd/burkina/Base_cl_etudes.htm, consulté

le 10-7-2008).

l’agriculture traditionnelle, une porte de sortie

L’agriculture traditionnelle a fait ses preuves en Afrique. Autrefois bien structurée,

elle n’était pas un facteur de dégradation des terres. La jachère était la forme de régénération

naturelle des terres de culture. Il existe l’agriculture traditionnelle intensive sans

aménagement. Dans ce système, le terroir est soumis à un ordre spatial d’utilisation. Il incarne

l’assolement à l’échelle familiale ou villageoise. On y distingue les champs de case en intensif

qui bénéficient du fumier, les champs intermédiaires en semi-intensif bénéficiant de peu de

fumier, les champs de brousse totalement en extensif sans apport de fertilisants.

63

Les techniques traditionnelles ont aussi leur rôle à jouer dans l’adaptation aux

changements climatiques. Les agriculteurs privilégient souvent les associations de cultures

telles que maïs-haricots, niébé-sorgho, ou mil-arachide capables de résister à des conditions

sévères du climat (CTA, 2008). MORTON J. in CTA (2008, p. 8), pense « qu’il ne faut pas

sous-estimer le capital de savoirs locaux ».

Au Malawi, la fréquence de crues subites a convaincu certaines communautés de

raviver la construction de banquettes pour stopper le ruissellement et prévenir l’érosion.

D’autres, menacées par la sécheresse se sont mises à stocker une partie de la récolte de maïs

comme réserve de sécurité. Les agriculteurs du Kenya, du Malawi, du Mozambique,

d’Ouganda et de la Tanzanie se tournent vers le pois d’Angole résistant à la sécheresse pour

remplacer le traditionnel maïs. Les critères de sélection des variétés par les agriculteurs sont la

durée du cycle de culture, la hauteur des plantes, la vigueur des tiges, le feuillage, la

sensibilité aux maladies, la durée de cuisson et les types de sols. Les graines vertes immatures

et les cosses peuvent être utilisées comme légume, la farine est un aliment pour les animaux,

les feuilles vertes fournissent un bon fourrage, les tiges sèches sont employées pour fabriquer

du carburant, la plante fixe l’azote, elle n’a pas besoin d’apport en engrais ou en fumier)

(CTA, 2010). En régions montagneuses guinéennes, il y a le système « clôtures vivantes »

initié par les agro-pasteurs. Elles contrôlent l’accès aux champs cultivés, fournissent l’engrais

vert au champ et protègent les arbres plantés à l’intérieur de la clôture.

LOMPO O. (2003), pense que le choix de l’affectation et de l’occupation des terres

relève d’une stratégie de lutte contre la désertification au Sahel burkinabé. L’utilisation des

ergs anciens (à Oursi et à Katchari) et des zones de faible pente (glacis) pour la production

agricole, permet de lutter contre les effets de l’eau et du vent. Des techniques traditionnelles,

les ouvrages sont réalisés avec des matériaux locaux (résidus de récolte, branchage, tronc

d’arbre, etc.). Ces techniques ont pour finalité de réduire la déflation éolienne et l’action de

l’eau sur les sols. L’utilisation de la fumure organique est également une pratique qui

concourt à relever le niveau de fertilité des sols. Ces techniques traditionnelles se sont

montrées efficaces malgré la précarité des ouvrages. C’est pourquoi il propose une promotion

et une amélioration des techniques ou savoirs locaux en matière de lutte contre la

désertification.

NYAMBA A. (idem), suggère de s’inspirer des stratégies d’adaptation des sahéliens.

Il pense que pour retrouver le Sahel à vocation pastorale primordiale, il faut s’inspirer des

64

stratégies d’adaptation des sahéliens dans les nouvelles formes d’occupation des sols et dans

la diversification de leur production. Au-delà des conséquences de ces stratégies, elles ont un

besoin de sécurisation des ménages.

les OGM comme une alternative aux changements climatiques

La croissance démographique, la forte urbanisation, la dégradation des terres

constituent une préoccupation pour tous les peuples du monde, surtout ceux en voie de

développement. « D’après les estimations, la population mondiale s'élèverait à plus de 9

milliards d'individus en 2050. Cette situation nécessiterait, d'après la FAO (Food and

Agriculture Organization), une augmentation de la production alimentaire mondiale de 70

% » (LILIAN, 2010, p. 1). En effet, des recherches sont menées dans ce domaine afin

d’augmenter technologiquement la production agricole mondiale. La FAO, au sommet de

Copenhague en décembre 2009, a également pris position dans un rapport sur les politiques

en matière d'agriculture et de changement climatique, en présentant les pratiques culturales

qui capturent et stockent le carbone dans les sols comme une solution prometteuse pour la

production agricole.

Dans le souci d'augmenter la productivité agricole, les scientifiques, en collaboration

avec la FAO, proposent une approche couplée faisant appel aux Organismes Génétiquement

Modifiés (OGM) ainsi qu'aux techniques génétiques plus traditionnelles comme solution aux

problèmes d'alimentation de la population mondiale. Pour cela, ils recommandent :

la réévaluation des aspects règlementaires limitant l'usage des OGM, la mise en

place de plateformes permettant d'évaluer l'innocuité de ces OGM (stabilité génétique,

toxicité, potentiel allergène, impacts sur des organismes non ciblés...) ;

le développement de nouveaux systèmes agricoles et d'aquaculture afin

d'augmenter durablement la productivité agro-pastorale et piscicole (LILIAN, idem).

le maraîchage, un espoir pour les populations sahéliennes

Le maraîchage est une activité bien accueillie par la population. Elle est la stratégie

d’adaptation préconisée par les autorités locales et les partenaires au développement. En

témoignent les réalisations d’infrastructure dans le domaine. Autour des oasis ou au bord des

infrastructures aménagées à cet effet, les populations sont mobilisées en association pour

pratiquer les activités maraîchères. De l’entretien réalisé à L’UFC (Union Fraternelle des

Croyants de Dori), (avril-2010), la population du Sahel burkinabé s’oriente de plus en plus

vers la maraîcherculture. Cela explique son engouement (les efforts fournis pour obtenir les

65

« boulis », le nombre croissant de producteurs par groupement (de 50 au départ à près de 100

aujourd’hui), la spécialisation des producteurs (les hommes à la production et les femmes à la

commercialisation)). Pendant la saison des pluies, les acteurs produisent les céréales et

utilisent l’eau des « boulis » en cas de rupture brutale des pluies.

II- L’ANALYSE

les pays pauvres durement éprouvés

Les risques et vulnérabilités liés aux changements climatiques sont les résultats de

phénomènes physiques, mais également les conséquences des actions et des choix des

hommes. Les conséquences des changements climatiques pour les pays du Sud sont

inversement proportionnelles à leur responsabilité. La vulnérabilité à ce phénomène est alors

inégale du fait que les uns ne comptent pas sur les ressources naturelles et les autres, par

contre, en ont besoin pour se développer. Le niveau de développement économique et

technologique des pays du Nord leur permet de se protéger efficacement contre les

manifestations des changements climatiques et de s’y adapter. Aux États-Unis, les dégâts dus

à un cyclone comme l’ouragan Katrina peuvent faire baisser le produit intérieur brut de 0,5 %,

mais au Vietnam, un typhon violent a réduit le PIB de 1 à 3 %. Les tremblements de terre au

Japon font 63 victimes contre une moyenne de 2900 au Pérou.

Malgré leur capacité d’adaptation, l’économie de ces pays sera aussi touchée par ces

variations. Le rapport sur le développement humain (2008), rappelle la fragilité de toutes les

populations du monde. Et pour exemple, l’ouragan Katrina a rappelé avec force la fragilité de

l’humanité face aux changements climatiques même dans les pays les plus riches. Tous les

pays développés sont de plus en plus préoccupés par le risque d’exposition aux aléas

climatiques extrêmes. Cette préoccupation augmente avec chaque inondation, tempête ou

vague de chaleur.

les mérites du savoir faire des pasteurs traditionnels

Aujourd’hui, dans le Sahel, surtout celui burkinabé, il n’y a que des bovins hybrides.

Les éleveurs ont croisé les animaux des différentes localités. L’ampleur de ces croisements

fait que les techniciens de l’élevage de la zone ont du mal à identifier les races qui ont été

croisées. Avant, toutes les provinces avaient leurs races. Suite à la variabilité climatique, les

éleveurs ont procédé aux croisements afin d’obtenir des races plus sobres, plus aptes à la

marche, plus résistants à la chaleur…. On assiste alors à un fort métissage des animaux. Dans

le but de l’adaptation aux changements climatiques et à la forte demande des produits laitiers,

66

les races étrangères sont de plus en plus proposées. Elles sont considérées souvent comme

plus productives en lait et en viande. Ces animaux (exotiques) sont productifs. Mais, dans les

zones sèches ils sont moins résistants aux variabilités climatiques. Aussi, le système d’élevage

ne permet pas d’obtenir d’eux de meilleurs rendements. Ils sont très productifs dans le

système intensif qui est peu développé en Afrique, surtout au Sahel. Ces animaux demandent

beaucoup de soins et d’aliments, c’est pourquoi les éleveurs n’en constituent pas plus de 6

têtes, pour le lait de la famille et le surplus est vendu (SANOGO F., 2010).

la sédentarisation, un facteur négatif pour l’élevage

Selon CEDEAO et al. (idem), l’échec des politiques de la sédentarisation est dû à la

méconnaissance des déterminants de la transhumance. L’objectif principal de ce système est

la gestion des risques (alimentaire, sanitaire, socio-économique). Dans le milieu sahélien, les

ressources sont aléatoires, dispersées dans le temps et dans l’espace. La mobilité des

troupeaux permet une bonne exploitation du fourrage et la complémentarité dans les autres

domaines. L’intensification de l’élevage permet d’améliorer la productivité. Cependant, elle

n’a pas d’effets positifs sur l’environnement. La monoculture accélère la dégradation de

l’agro-biodiversité. L’extension de la culture fourragère et l’eutrophisation des sols sont aussi

négatives pour la biodiversité.

la migration des troupeaux et des bras valides

Le déplacement des bras valides vers les zones propices à leurs activités handicape

l’économie de la région du sahel à travers ses principales activités que sont l’agriculture et

l’élevage. La migration des populations prive ces deux secteurs des bras valides. Pour les

activités champêtres, les chefs de ménage sont obligés de faire recours à la main d’œuvre

salariale. Par conséquent, moins de temps de travail et de moyens sont accordés aux parcelles.

Il s’en suit alors une baisse des rendements. Le déplacement des troupeaux prive les

populations des produits dérivés. Le lait, la viande sont essentiels dans l’alimentation de ces

populations. Le cuir et les peaux sont utilisés dans l’artisanat. Ainsi, la migration de la

population et des troupeaux constitue un frein pour le développement de la région.

L’élevage au Burkina Faso occupe une place importante dans l’économie. La

migration définitive des troupeaux est une perte socio-économique. Au delà de son caractère

économique, l’élevage occupe une fonction sociale. Lorsque les pasteurs se déplacent, ils y

vont avec leur savoir faire. Or, il n’y a pas eu beaucoup d’échanges entre les techniciens de

67

l’élevage et les éleveurs. Du fait de l’importance du savoir faire traditionnel dans ce domaine,

ces déplacements constituent une grande perte pour ce pays (SANOGO F, idem).

les erreurs des politiques de développement pastoral

Toute action d’amélioration du pastoralisme doit tenir compte des objectifs et des

compétences des pasteurs. Le plus souvent l’on omet le rôle socioculturel de cette activité qui

est pourtant capitale. Les techniciens de l’élevage ont considéré pendant longtemps son aspect

économique. Les pasteurs ont une forte tradition de coopération sur laquelle il est possible de

créer des coopératives. Pour cela, il faut leur céder une partie de l’autorité centrale. Les

échecs passés s’expliquent par le fait que l’on s’est intéressé aux objectifs de production de

l’extérieur (TIMBERLAKE L, idem).

Le Sahel burkinabé, domaine à vocation pastorale, sous les effets conjugués de la

poussée démographique, des rigueurs du climat et des actions de l’homme, éprouve de plus en

plus des difficultés pour adapter ses pratiques d’élevage aux conditions socio-économiques et

écologiques qui ne cessent de se dégrader. Pour faire face à cette situation, les interventions se

sont faites selon des approches multiformes dont les résultats sont restés en deçà des attentes

au regard des moyens déployés. Pourtant la diversité et la complexité des problèmes de

l’élevage requièrent une analyse méthodique et raisonnée, de façon concertée de la part de

ceux qui ont en charge, la promotion de ce secteur (BAMA B. et al. 1996).

Les sécheresses des années 70 et 80, ont décimé le bétail au Sahel. Si les éleveurs ont

été totalement ruinés, ce n’est pas seulement l’effet de la sécheresse. En 1972-1973, les

éleveurs ont perdu tout à tel point qu’il y a eu beaucoup de pertes en vies humaines. En 1984,

le gouvernement burkinabé a initié une opération de sauvetage du bétail. Les animaux

fatigués sont transportés à Ouagadougou où ils sont pesés et payés au kilogramme par le

gouvernement. Ainsi, les éleveurs ont pu s’approvisionner en vivres et les risques ont été

minimisés (SANOGO F., idem).

la pauvreté, l’analphabétisme, et dégradation de la terre

Une forte densité de population ne s’accompagne pas nécessairement d’une

dégradation des sols. C’est plutôt ce que la population fait de la terre qui dicte l’ampleur de la

dégradation. Les hommes peuvent jouer un rôle décisif et renverser la tendance. En fait,

l’atténuation de la dégradation ne peut être un succès que si les utilisateurs des terres ont la

possibilité et la volonté de préserver la qualité des ressources. Mais il faut qu’ils soient en

68

bonne santé et motivés tant politiquement qu’économiquement pour se soucier de la terre.

L’agriculture de subsistance, la pauvreté et l’analphabétisme peuvent être des causes majeures

de la dégradation des sols et de l’environnement. Le tableau suivant est la synthèse des

documents qui sont directement lié au thème d’étude.

Tableau 3 : Synthèse des documents

Problématique Méthodologie Résultats Analyse MANERO A. et al, 2005, la sécheresse au sahel, un exemple de changement climatique, Atelier changement climatique,

ENPC-Département VET.

Le sahel face au

changement climatique

Le sahel est un domaine très vaste qui connait une

dynamique climatique d’ensemble. Elle doit être

étudiée à différentes échelles. Si les changements

climatiques peuvent être à l’origine d’une

sécheresse, les conséquences de celle-ci sont

déterminées par les facteurs anthropiques et

économiques. Cela rend difficile toute étude

d’impact à de larges échelles.

Amadou Issifou, Christian Teysseyre, l’agriculture au Sahel, évolution sur les 20 dernières années, fiche documentaire,

Afrique Verte, www.afriqueverte.org (01-03-2010), pdf

La vulnérabilité

alimentaire au Sahel

(Burkina Faso, Mali,

Niger)

Analyse des

données

statistiques et des

systèmes de

production.

En 20 ans, les productions céréalières ont triplé au

Burkina, doublé au Mali et au Niger. Globalement,

la croissance de la production est supérieure à celle

de la population. Si les Etats sahéliens, les

coopérations, les projets, les ONG… investissent

pour développer la production agricole, le volet

infrastructures de stockage et équipements de

transformation n’est pas suffisamment pris en

compte.

Cette fiche a le

mérite d’aborder

l’aspect de la

transformation et la

conservation qui

peuvent être des

facteurs limitant

pour la production.

PNUD, (2007), la lutte contre le changement climatique : un impératif de solidarité humaine dans un monde divisé, rapport mondial sur le développement humain 2007/2008, 399 pages, Édition, Green Ink Inc, Traduction et maquette, TransPerfect Translations, Inc, Le changement

climatique et le

développement humain

dans un contexte

d’inégalité mondiale

Toutes les sociétés du monde ont pris conscience

des changements climatiques. Dans une solidarité

mondiale, les stratégies d’adaptation sont identifiées

et mises en œuvre. Cependant, dans cette

coopération internationale, les pays développés

n’honorent pas toujours leurs engagements.

ABDOU A. et al, le Sahel face aux changements climatiques : enjeux pour un développement durable, CILSS, (Centre

Régional AGRHYMET), Bulletin Mensuel Numéro spécial, in pdf, (10-9-2010), 43 p.

L’impact des Les changements climatiques rendent vulnérables

69

changements

climatiques au sahel et

les stratégies

d’adaptation.

l’économie des pays du Sahel. L’agriculture et

l’élevage sont les plus touchés à travers la

dégradation de la biodiversité, le principal facteur

de production. A cette vulnérabilité, les stratégies

d’adaptation sont développées dans les cadres

internationaux, régionaux et sous régionaux.

LOMPO O. (2003), Les stratégies paysannes de lutte contre la dégradation des terres dans le sahel burkinabé (site d’étude :

Miami, Kantchari et Oursi), mémoire de maîtrise, Université de Ouagadougou, Département de géographie, 135 p.

Effets de la

désertification sur la

dégradation des terres.

Il a procédé à un

échantillonnage

spatial et

démographique.

Auprès de la

population de

l’échantillon les

données ont été

collectées et

traitées.

Au regard de l’évolution de l’occupation et de

l’utilisation des terres dans les trois terroirs les

superficies des zones dégradées et des emblavures

ont augmenté. La jachère a disparu dans les 3

terroirs en 1995. Les formations végétales ont

régressé suite à la surexploitation et aux aléas

climatiques. Selon les résultats de la lutte contre la

dégradation des terres, Miami, l’accueil

favorablement. Kantchari et Oursi ne le sont pas.

Certaines techniques traditionnelles en vigueur se

sont montrées efficaces dans certaines régions

malgré la précarité des ouvrages.

il ne s’est pas

suffisamment

penché sur l’impact

ou la contribution

des variations

climatiques dans

l’analyse des

données.

BOULIER F et JOUVE P. (1990), évolution des systèmes de production sahéliens et leur adaptation à la sécheresse, DSA

du CIRAD, 144 p.

La sécheresse a

introduit des

changements importants

au niveau du milieu

physique et humain.

Pour analyser les

stratégies des

agriculteurs en

vue d’adapter

leurs systèmes de

production à la

sécheresse, il est

considéré

l’exploitation.

Les mutations intervenues au cours des dernières

décennies ont transformé les systèmes de

production, modifié les formes de mobilisation des

facteurs de production et conduit à de profonds

bouleversements des structures traditionnelles

d’organisation de la production. La solidarité et la

cohésion des communautés rurales ont évolué vers

l’individualisation des stratégies. La diversification

des activités et des ressources, exploitation minière

ont permis de faire face aux aléas climatiques au

sahel.

Il aurait dû

développer aussi

l’évolution des

systèmes de

production

pastorale. Il aborde

ce volet

sommairement.

Pourtant il est très

important au sahel.

CTA, (n°145, Février 2010) : stratégies d’adaptation au changement climatique, Spore, magasine bimestriel.

Les pays ACP face au changement climatique

Les pays ACP sont les plus vulnérables aux

changements climatiques. Conscients de cette

situation ils développent des stratégies d’adaptation,

dans le cadre international, régional et même

national. Ce phénomène peut être profitable pour

ces pays en ce sens qu’ils pourront profiter de

70

l’assistance technique et financier des pays

développés.

CEDEAO-CSAO/OCDE, (2008), élevage et marché régional au sahel et en Afrique de l’Ouest : potentialité et défis,

CSAO/OCDE, 162 p.

Etude réalisée dans le

cadre du partenariat

entre la commission de

la CEDEAO et le

secrétariat du

CSAO/OCDE, sur

l’avenir de l’élevage au

sahel et de l’Afrique de

l’Ouest.

Collecte de

données,

recherche

documentaire,

des missions de

terrain, une phase

de

« brainstorming »

entre les experts

pour l’analyse,

l’exploitation et

la mise en

commun des

informations

collectées.

En Afrique de l’Ouest, la contribution de l’élevage

au PIB varie entre 8 et 15 % Ramené à celui

agricole, elle est près de 50 %. L’élevage apporte 34

% des revenus monétaires des ménages ruraux et

constitue pour la plupart, l’élément central de la

sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’Afrique de

l’Ouest et le sahel recèlent un énorme potentiel en

matière d’élevage. Toutefois, ce potentiel reste

faiblement valorisé et la région dépend encore

d’importations extra-africaines. Alors, en plus des

réponses techniques, il est important d’imaginer des

solutions politico-économiques. Il s’agit de la

dynamisation et la modernisation des circuits de

commercialisation, le renforcement de l’industrie de

la transformation agro-alimentaire, l’appui à la

professionnalisation des acteurs et la promotion de

politiques agricoles et commerciales.

Approche

pluridisciplinaire

NYAMBA A. 1997, une analyse de l’évolution des systèmes de production au sahel et les rapports entre les populations et leu

environnement, PGRN-SY-PSB/DANIDA, volume III, 317 p. Le sahel se dégrade de

plus en plus ; la

population augmente

rapidement, les

animaux aussi ; les

ressources naturelles se

raréfient. Cela traduit

une évolution du milieu

physique éco-

climatique et humain du

sahel.

Exploitation et

analyse des

documents,

entretien avec

des personnes

ressources et les

producteurs du

sahel dans leur

ensemble.

L’évolution des systèmes de production au sahel

manifeste une dynamique de changement et

d’adaptation des producteurs sahéliens.

Considérée comme contemplatif de par le passé, la

production animale de nos jours est essentiellement

destinée à la vente. Les recettes servent à nourrir la

famille et à renouveler le troupeau. L’objectif de

l’élevage qui était l’épargne n’est plus d’actualité.

L’agriculture a connu de légères modifications

techniques. Les agriculteurs dans le souci de

diversifier les risques et fertiliser les champs

associent l’élevage.

TIMBERLAKE L. (1985), l’Afrique en crise : la banqueroute de l’environnement, l’Harmattan, 296 p La dégradation de

l’environnement, la

déforestation, l’érosion,

le déclin de la

La dégradation de l’environnement, la déforestation,

l’érosion, le déclin de la production vivrière

conduisent à la vulnérabilité alimentaire. A ces

facteurs physiques s’ajoutent les politiques

71

production vivrière gouvernementales et internationales, la pauvreté, la

dette, les échanges internationaux.

LILIAN, (2 mars 2010) Agriculture et changement climatique : entre OGMs et approches conventionnelles,

Agroalimentaire - Agriculture et OGM, http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/57737.htm, (consulté le 20-03-

2010)

Changement climatique,

la croissance

démographique et la

sécurité alimentaire

Le changement climatique menace la production

agricole en raison de la hausse des températures, des

modifications du cycle des pluies, des sécheresses et

des inondations plus fréquentes. Pour la FAO les

pratiques culturales qui capturent et stockent le

carbone dans les sols se présentent comme une

solution prometteuse pour la production agricole.

Les agriculteurs du monde doivent s’adapter à ces

systèmes agricoles plus durables et plus productifs

et relever ainsi le défi du changement climatique

AMPHOUX M. et al, 2003, les impacts du changement climatique sur l’agriculture en Europe et aux

Etats-Unis, atelier changement climatique ENPC-Departement VET,

http://www.enpc.fr/fr/formations/ecole_virt/trav-eleves/cc/cc0203/agri/rapport2.htm, (MARS-2010).

Les changements

climatiques pourront

bouleverser les

paysages agricoles du

monde.

Dans l’ensemble, l’impact du changement

climatique sur l’agriculture est positif. Mais, il

existe de fortes disparités régionales, notamment

entre le Nord et le Sud. Le Nord bénéficie de

meilleures conditions climatiques propres à

l’agriculture et donc de meilleurs rendements. Les

effets largement positifs au Nord peuvent alors

compenser des effets négatifs au Sud.

III- L’ORIENTATION DE RECHERCHE

L’irrigation, l’intensification des cultures, la migration, l’orientation vers les

biocarburants extraits de l’agro-foresterie constituent les stratégies d’adaptation aux

manifestations des changements climatiques. Les conséquences de ces stratégies ne sont pas

suffisamment évoquées dans la littérature. Cependant, elles ne sont pas sans effets sur

l’homme et la biodiversité. Le jatropha est un exemple éloquent. Les projets de mise en

cultures de grande envergure sont mûris dans la bande intertropicale sur trois continents

(Afrique, Asie, Amérique). Surnommée « l’or vert du désert », il pousserait sans apport d’eau,

d’engrais, de pesticides. Il serait capable de se développer dans le désert et pourrait même

restaurer les sols. Les résultats des projets déjà avancés (Inde et Chine) permettent de retenir

que près de la moitié des projets dans le monde font appel à l’irrigation, les 2/3 à la

72

fertilisation. Et le jatropha est cultivé sur des sols fertiles. Le sarclage nécessaire favorise

l’érosion du sol. Pour ce qui est de la production, elle est en déça des prévisions. En Inde, les

unités de transformation sont en manque de graines. En outre, la plante a un caractère invasif

et ses feuilles sont toxiques. En Inde, les fermiers comptent leurs têtes de bétail mortes parce

qu’elles broutent les feuilles toxiques de jatropha. Et pour terminer, des analyses génétiques

sur le pool cultivé de cette espèce ont révélé une faible variabilité génétique, ce qui laisse

présager une vulnérabilité aux attaques parasitaires (Sciences au Sud, 2009).

L’irrigation n’est pas en reste. Elle est synonyme de retenue d’eau et d’utilisation

d’intrants et d’insecticides. Comme stratégie d’adaptation aux changements climatiques dans

les zones où il se manifeste par les sécheresses, l’irrigation est la première stratégie préconisée

par les populations, les gouvernements et les partenaires au développement. Cette activité

assure à la population vulnérable une « sécurité alimentaire ». Cependant, elle n’est pas sans

conséquence aussi bien sur le milieu physique que sur la population. Elle favorise la

prolifération des insectes nocifs pour l’homme tels que les moustiques ; conduit à la pollution

des eaux de surface et celles souterraines. Ces eaux, consommées et utilisées dans les

différentes activités de production ont des effets négatifs sur la santé de la population. Par

ailleurs, l’intensification des activités agro-pastorales contribue à la dégradation de la

biodiversité.

La migration climatique, une des stratégies d’adaptation est aussi un phénomène

destructeur de la biodiversité. Elle alimente les médias vu ses enjeux au niveau surtout des

zones d’accueil et aussi de celles de départ. Le domaine thématique concernant les

changements climatiques et les migrations n’a pas encore été sérieusement étudié au niveau

du continent africain. Suite à ce constat, nous orientons la recherche sur le cas de « la

migration climatique et occupation des terres au sud du Burkina Faso ».

1- La problématique

La migration, aussi ancienne que l’humanité est connue par toutes les sociétés. C’est

un phénomène largement médiatisé. Il a été et demeure un thème d’actualité vu l’abondance

de la littérature le concernant. L’histoire nous enseigne qu’Homo sapiens est apparu en

Afrique. Sa présence dans tous les endroits de la planète résulterait de mouvements de

population. C’est une tendance naturelle, parfois obligée des hommes à chercher des

meilleures conditions d’existence. Ce phénomène est la conséquence des facteurs socio

politico-économiques propre à chaque continent, chaque pays. MADELEIN G (1997) rappelle

73

que depuis Homo sapiens, les hommes se sont déplacés par nécessité. Le principal motif des

flux migratoires est le désir d’améliorer son statut (socio-politico-économique). Les

mouvements de population parmi les plus importants l’ont souvent été au moment d’une

guerre, d’une famine ou d’autres catastrophes naturelles.

L’histoire de la migration africaine est particulière. YAO A. (1997) caractérise le

phénomène et son évolution en trois périodes. La première correspond à « l’Afrique

précoloniale ». Elle est marquée par des mouvements collectifs ou individuels. La seconde

période, soit celle de l’Afrique coloniale est dominée par des migrations massives, souvent

forcées des régions rurales vers les centres urbains. La troisième, soit l’Afrique postcoloniale,

est caractérisée par des mouvements de populations des régions rurales vers celles urbaines.

Avant la colonisation, les migrations étaient essentiellement internes. Les

déplacements avaient pour objectif d’échapper à un chef tyrannique et de passer sous les

ordres d’un plus tolérant envers les sujets, soit la recherche de terres neuves ou de pâturage.

La colonisation a ouvert la voie de l’Europe pour les émigrants africains qui y rentraient

comme ouvriers. Cette période marque le début des migrations internationales.

Les départs inter-Etats africains de cette époque, d’après la littérature, essentiellement

constitués d’ouvriers et de main d’œuvre étaient organisés par le colonisateur d’un côté et de

l’autre ils étaient spontanés. La main d’œuvre était transportée de l’intérieur vers les côtes. En

Afrique subsaharienne, les bras valides quittaient le Burkina Faso, le Mali, la Guinée vers la

Côte-d’Ivoire. La période postcoloniale a connu au départ des mouvements de population des

régions rurales vers les villes. Les déplacements à l’intérieur des pays (rural-rural ou urbain-

rural) n’étaient pas négligeables. Ces mouvements se sont intensifiés suite aux sécheresses

dues aux changements climatiques des années 70 et 80 dans les régions sèches de l’Afrique.

Aujourd’hui, l’intensification des effets de la variabilité climatiques contraint les populations

vulnérables à la migration. Les déplacements internationaux sont en régression. La tendance

actuelle est celui à l’intérieur des régions à la recherche de terres cultivables. Le départ des

bras valides à la recherche de terres « neuves » n’est pas sans conséquence dans les zones de

départ et d’accueil.

La migration au Burkina Faso s’inscrit dans la même logique que celle des autres

régions de l’Afrique. La spécificité de ce phénomène dans le « pays des hommes intègres »

est qu’elle a été beaucoup influencée par la colonisation. En effet, ce pays a été considéré

74

comme pourvoyeur de main d’œuvre. C’est pourquoi il a été réparti entre ses voisins afin de

pouvoir profiter sans contrainte de sa main d’œuvre. C’est un pays de forte migration, surtout

vers les pays côtiers. Après les indépendances, le flux vers les pays voisins a baissé au profit

des flux internes. Au début des indépendances, la migration interne était essentiellement

l’exode rural. Suite à l’incapacité des villes à satisfaire les besoins de la population citadine,

la tendance s’est renversée. Les difficultés des villes ajoutées aux variabilités climatiques et

les politiques de développement des zones rurales, les migrations agricoles se sont

intensifiées.

De nos jours, le Sahel et le Centre du Burkina Faso sont particulièrement touchés par

la variabilité climatique. Ces dernières années, l’augmentation de la fréquence et de la gravité

des conséquences des changements climatiques, dans ces régions, contraint sa population à la

migration. Ces migrants en général se dirigent vers l’est et l’ouest du Burkina Faso, où les

conditions agro-sylvo-pastorales sont favorables. Ces déplacements agro-pastoraux, au départ,

encadrés par l’Etat ont été suivis par ceux spontanés. C’est ainsi que ces zones continuent

d’être des zones d’affluence pour ces migrants.

Par ailleurs, la souplesse du système foncier facilite l’accès à la terre au Sud du

Burkina Faso. L’organisation socioculturelle permet aux étrangers de s’intégrer facilement.

Tous ces facteurs ont encouragé les déplacements vers cette région. BENOÎT M. (1975), dans

la même logique soutient que l’Est du Burkina Faso a les mêmes conditions pédoclimatiques

que l’Ouest. Cependant, le flux migratoire vers cette zone est plus faible que celui vers le Sud.

L’organisation socioculturelle constitue un obstacle pour l’intégration de migrants surtout

ceux mossi dans cette partie du Burkina Faso (BENOÎT M, idem ; PARE L. et al. 1999).

La migration climatique alimente les médias vu ses enjeux au niveau surtout des zones

d’accueil et aussi de celles de départ. Elle n’est pas suffisamment prise en compte dans

l’élaboration des programmes de développement. Pourtant, qu’elle soit interne ou

internationale, elle est un sujet de préoccupation. Il convient alors de se demander :

Quelles sont les causes et les conséquences socio-économiques de ce phénomène dans

les zones de départ et d’arrivée?

A-t-elle des conséquences sur les milieux physiques et humains dans les zones

d’accueil ?

Quelles sont ses implications sur l’occupation des terres ?

N’est-elle pas responsable de la pression foncière dans les zones d’accueil ?

75

C’est donc un phénomène qu’il faut prendre en compte dans les programmes de

développement et qu’il faut étudier afin d’élaborer des schémas efficaces d’aménagements du

territoire.

2- Les hypothèses

Comme hypothèse générale, la forte croissance démographique provient

essentiellement des mouvements migratoires, soutenus et incontrôlés, entraîne une forte

occupation des terres ainsi qu’une pression foncière sur les terres encore fertiles. Les

hypothèses spécifiques se répartissent comme suit :

la migration climatique a occasionné le départ des bras valides du centre, du

Nord vers l’Ouest du Burkina Faso ;

elle a des conséquences socio-économiques aussi bien positives que négatives

dans les zones de départ et d’accueil ;

elle entraîne une progression rapide de l’occupation des terres et de ce fait

accélère la pression foncière ;

elle est l’un des facteurs de dégradation des milieux physique et humain.

3- Les objectifs

L’objectif général consiste à étudier l’impact de la migration climatique sur

l’évolution de l’occupation des terres à l’Ouest du Burkina Faso.

Les objectifs secondaires consistent à :

répertorier la frange de population concernée par le phénomène ;

analyser l’impact socio-économique de ce phénomène dans les zones de départ

et d’accueil ;

étudier sa contribution à l’évolution de l’occupation des terres et la pression

foncière ;

évaluer ses effets sur les milieux physique et humain.

4- La définition des concepts

Les termes relatifs au climat sont déjà définis précédemment. Il sera défini les termes

en relation avec la migration. Au cours de la rédaction de la thèse, il est possible que l’on

élargisse ces concepts. Cela conduira à la définition des termes qui seront susceptibles de

prêter à confusion.

76

Migration : à la différence des événements vitaux comme les naissances, les décès

pour lesquels on trouve des définitions claires, la définition de la migration change d’un pays

à l’autre. En effet, plusieurs auteurs ont tenté de lui trouver des définitions, parmi lesquelles

nous avons retenu celle de HENRY L (1981, p. 105) in DANIEL C (1988, p. 12). Selon lui, la

migration est «un ensemble de déplacements ayant pour effet de transférer la résidence des

intéressés d’un certain lieu d’origine ou lieu de départ, à un certain lieu de destination ou lieu

d’arrivée». La durée et la distance requise pour qu’un déplacement soit considéré comme une

migration sont variables également selon les pays.

La migration se définit au Burkina Faso comme étant «un ensemble de déplacements

ayant pour effet un changement de localité et une période d’absence du lieu de résidence

habituelle d’au moins 6 mois. La plupart des recherches sur les migrations au Burkina Faso

ont adopté cette définition à l’exception de l’enquête par sondage de 1960-1961 et de

l’enquête nationale sur les mouvements migratoires de 1974-1975 qui, pour mesurer les

migrations temporaires ont retenu une durée minimale de trois mois et plus» (OUATTARA

A. 1998). Ainsi, toute personne absente de son lieu de résidence habituelle et ayant l’intention

de rester 6 mois et plus dans sa nouvelle résidence a été considérée comme migrante dans le

cas des migrations internes que nous étudions.

Migration climatique est un ensemble de déplacements ayant pour effet un changement de

localité suite aux effets de la variabilité climatique. Au départ temporaire, elle est de plus en

plus définitive. Les migrants sont majoritairement des agro-pasteurs. Et les déplacements

sont, dans la plupart du temps, internes (d’une région à l’autre, d’une province à l’autre).

5- Les relations entre les concepts

Les relations entre les concepts sont définies dans le cadre d’analyse.

77

6-La méthodologie

la recherche documentaire

La recherche documentaire a permis d’orienter la recherche sur le plan conceptuel et

méthodologique. Elle a été orientée vers les documents (thèses, mémoires, ouvrages

généraux, articles, les rapports d’institution, les adresses Internet) qui sont en relation avec la

question de recherche, la problématique et le site de l’étude. A l’issue de ce travail il a été

effectué une revue de littérature, sous forme thématique.

- changements climatiques

- sécheresse (faible pluviométrie),

déficit, hydrique (pour la production

agricole, problème

d’alimentation et d’abreuvage du

bétail).

- élevage et agriculture extensifs

(utilisent de grandes superficies), deux

secteurs tributaires de la variabilité

climatique ; augmentation de

superficies cultivées et du nombre de

bétail, surpâturage suite à la

croissance démographique.

Dégradation et perte des bonnes terres.

-la colonisation (introduction de

culture de rente au détriment des

cultures vivrières.

- déforestation, disparition de certaines

espèces végétales, diminution des

points d’eau, du pâturage, dégradation

des terres, colonisation des terres de

bas-fond, ensablement, tarissement de

quelques points d’eau suite à la faible

pluviométrie, à l’ensablement, à

l’agriculture et au surpâturage.

Bonne pluviométrie, végétation à

essences variées, sols riches et

aptes aux activités agro-

pastorales. Faible occupation des

terres. Possibilité d’ouverture de

grands champs.

Explosion démographique,

(augmentation de la population

avec pour conséquence

l’augmentation des besoins en

terres et en pâturages), forte

urbanisation (l’augmentation des

besoins des citadins en produits

agricole et animal), économie du

marché.

Système foncier favorable à la

migration. L’accès à la terre est

gratuit et est systématique pour

tout allochtone qui en fait la

demande. Les coutumes, la

structure sociale et l’hospitalité

des populations encouragent

l’installation des migrants. Forte

croissance démographique.

Migration de la population agro-

pastorale. Agriculture et élevage

traditionnels extensifs, forte

croissance de l’occupation des

terres.

CADRE D’ANALYSE

Migration de la population agro-

pastorale. Dégradation de la

biodiversité.

Aménagement des vallées et des bas-fonds, transfert de population, migration spontanée.

78

la migration, un espoir d’emploi

Le travail, la recherche de meilleures conditions de vie ont été pendant longtemps la

principale cause des déplacements. « Les migrations au sein et vers l’Europe Occidentale

étaient en majorité des migrations ouvrières » (BASTENIER A. et al. 1990). « A travail égal,

la perspective d’un salaire dix fois plus élevé pendant quelques années ne laisse personne

indifférente » (VENIER P, 1997).

la migration, source de revenu

La migration peut être porteuse de devises pour les pays de départ. «L’émigration, à

l’origine, n’est pas considérée comme une émigration de misère, mais comme une entreprise

destinée à corriger les distorsions introduites par la pénétration européenne et la colonisation.

L’aventure des uns permet le repos des autres. Les réalisations des migrants sont souvent

multiples dans les pays de départ. Les études sur les mobilités géographiques des subsahariens

démontrent leur propension à investir dans les pays d’origine. Ces réalisations sont soit

individuelles soit par groupe d’association. Dans le cas de l’émigration sénégalaise, on assiste

aux transformations sociales et territoriales dans les zones rurales dues aux réalisations

d’équipements comme maison, petite entreprise, mosquées, puits, dispensaires, écoles,

marchés couverts. A cet exemple, il faut ajouter la transformation du pays bissa au Burkina

Faso par leurs ressortissants vivants en Italie (BA A.H., 2009). Cependant, il ne faut pas citer

que les aspects positifs. La migration a des effets négatifs dans les zones de départ.

la migration, facteur de vieillissement de la population

Les zones de départ sont souvent confrontées aux problèmes comme le manque de main

d’œuvre suite au vieillissement de la population. « C’est à cause de la migration que les

jeunes ne veulent plus travailler pour les vieux… Les migrants ne suivent plus les obligations,

que la coutume imposait autrefois aux enfants à l’égard de leurs parents… Abandonnés par

nos enfants, nous les vieillards, nous nous retrouvons assis dans la poussière presque affamés,

sans force pour se lever » (KOHLER in DABIRE B, 2001). OUEDRAOGO F. C. (1984)

retient que l’agriculture est handicapée dans certaines régions du plateau mossi (Sanbisgho).

Depuis 1952, cette localité ne connaît pas une extension de ses surfaces cultivées.

la migration, satisfaction d’une curiosité, d’une ambition.

Pour les jeunes africains, l’Occident tel que présenté par les médias est la référence. La

mondialisation et le développement des nouvelles technologies de l’information aidant, ils se

sentent de plus en plus attirés par cette partie du monde. Pour eux, « l’Europe et l’Amérique

79

du Nord représentent « ce qu’il y a de mieux » en termes de conditions de vie, de liberté, de

garantie des droits, de loisirs…Elles sont tout ce que leurs pays ne sont pas, tout ce à quoi ils

aspirent particulièrement en terme de « chance de s’en sortir » (LAHLOU M., 2003).

les raisons sociopolitiques

Les troubles et conflits violents inter et intra pays africains sont à l’origine du

déplacement de plusieurs personnes de leurs terroirs d’origine. Une partie se dirige souvent

vers les pays occidentaux et l’autre partie reste soit dans un pays frontalier ou dans la zone

sécurisée de son pays.

la migration, facteur de recomposition de l’espace et du travail.

D’un espace ouvert, on passe à un espace fermé. Il y a la redéfinition du travail. Les

femmes qui n’exerçaient que des travaux moins pénibles sont obligées d’accomplir des tâches

dures réservées aux hommes.

la migration, une affirmation de soit.

La mobilité a été pendant toute la période coloniale le fondement de la citoyenneté

puisque, l’indigène qui restait sur place, était dénué de tout droit politique. Seuls, ceux qui

étaient nés dans certaines villes coloniales ou bien ceux qui partaient vers la métropole

devenaient citoyens. Il s’agissait par ailleurs, d’une mobilité essentiellement masculine,

encadrée et tournée vers l’ascension sociale puisque ceux qui partaient vers la métropole pour

y obtenir des diplômes devenaient au retour fonctionnaires ou notables (BAZENGUISSA G,

R., 2009).

la migration, stratégie d’adaptation aux changements climatiques

Les fréquentes sécheresses ont entraîné la migration d’une partie des populations du

Plaine Centrale, du Sahel vers l’Ouest et l’Est du Burkina Faso. Au cours des vingt dernières

années, notamment en 1988, 1992, 1994 et 1999, certaines localités du pays ont été

sévèrement affectées par les inondations (PANA (2), 2007). 9 catastrophes sur 10 sont

maintenant liées au climat et au cours des 20 prochaines années elles ne feront que croître en

nombre et intensité", explique un communiqué de l'ONU (2008). Victimes des nombreuses

manifestations de la variabilité climatique, le nombre de réfugiés climatiques va crescendo.

Chaque année, de millions de réfugiés sont recensés à travers le monde. Les populations

vulnérables des tremblements de terre, des glissements de terrain, des inondations, des

sécheresses quittent leurs terroirs d’origine pour d’autres destinations.

80

la migration, facteur de dégradation de l’environnement

Pour TRAORE et al. (2000) et DABIRE E (1991), la migration contribue à la

dégradation de l’écosystème, particulièrement celle agricole. BENOIT M (idem), insiste sur

les transformations de l’espace induites par les colons agricoles mossi en pays bwa. KABORE

B (1990), retient une croissance rapide des superficies occupées à Tanema dans la province du

Ganzourgou. PARE et TALLET (idem), la rejoignent en constatant que dans le département

de Kouka, de 1952 à 1981, les superficies cultivées sont passées de 3,2% à 35% de la

superficie totale, elles ont atteint 85 % en 1993. SANOGO F. (2009), dans son étude à

Dissanga, reteint que l’occupation des terres dans ce village est passée de 11 à 62,6 % entre

1981 et 1999. Selon PANA ((2), 2007), la transhumance, jadis inconnue dans certaines

localités, est devenue, de nos jours une pratique qui se généralise. Certaines cultures telles que

le coton, le maïs et l’igname ont vu leur aire de production se réduire progressivement dans la

partie méridionale du pays. Les contraintes d’origine climatique, politique et démographique

ont occasionné des mouvements temporaires ou définitifs des populations rurales vers des

régions jugées plus accueillantes. Ces migrants, à la recherche de meilleures conditions de

vie, ont largement contribué à la dégradation de la biodiversité des zones d’accueil.

la collecte des données

Pour cette étude nous allons étendre notre observation sur les lieux de départ et ceux

d’arrivée pour évaluer les conséquences de ces déplacements aussi bien dans les zones de

départ que ceux d’accueil. DABIRE B. (2001), dans sa rubrique repère méthodologique,

présente les différentes approches avec les types d’étude. « L’analyse des dynamiques

migratoires essaie de plus en plus de prendre en compte de façon intégrée les sociétés de

départ et les sociétés d’accueil ». Pour BENOÎT M. (idem), « il serait intéressant d’étudier les

zones de départ des migrants et les zones d’accueil. Il estime que les relations existant entre

les aires de départ en pays mossi et les régions d’immigration pourront être considérées

comme un tout cohérent et analysé comme tel ».

l’échantillonnage

Il sera procédé à un échantillonnage aléatoire à plusieurs degrés. Dans le cadre de la

rédaction de la thèse, il sera choisi la méthode qui permet d’obtenir des informations fiables,

cela en fonction de la disponibilité des données.

81

la cartographie

Pour étudier la dynamique de l’occupation des terres, il sera procédé à une

interprétation des Prises de Vue Aérienne (PVA) ou des images satellitaires et à la réalisation

de cartes à partir de ces données. A cet effet, les logiciels du Système d’Information

Géographique (SIG) seront exploités. Pour les cartes thématiques, les données de la Banque

Nationale des Données Topographiques du Burkina Faso (BNDT) et de la BODT seront

exploitées.

l’analyse des données

Pour ce qui est de la migration et ses conséquences socio-économiques, il sera procédé

à une analyse systémique qui tient compte de tous les aspects et de l’interdépendance entre

ces éléments. Pour l’occupation des terres l’analyse diachronique interviendra pour apprécier

son évolution.

82

CONCLUSION PARTIELLE

Dans le système traditionnel extensif en agriculture africaine et plus particulièrement

celle sahélienne, la jachère était la forme de régénération naturelle des terres de culture. Suite

à l’introduction et à la vulgarisation des cultures de rente, à la forte croissance

démographique, à la forte urbanisation, les producteurs ont emblavé de grandes superficies de

terres à des fins agricoles. En effet, en plus de ces paramètres, le surpâturage, les sécheresses

et les inondations ont entraîné la perte des qualités de production de la terre, la dégradation du

couvert végétal, du fourrage naturel et la raréfaction des ressources en eau.

Ces mutations ont conduit à la transformation des techniques de production agro-

pastorale, la modification des formes de mobilisation des facteurs de production et à de

profonds bouleversements des structures traditionnelles d’organisation de la production. La

solidarité et la cohésion des communautés rurales se sont effritées et ont laissé la place à

l’individualisation des stratégies. La diversification des activités et des ressources,

exploitation minière, la migration définitive ou saisonnière, la transhumance lointaine sont

entre autres les stratégies d’adaptation des populations locales.

Dans le cadre de la variabilité climatique globale, les stratégies d’adaptation sont

d’ordre institutionnel (internationales, régionales, locales). En plus de ces institutions

internationales, le Sahel a ses propres institutions lui permettant par la proximité d’adopter

des stratégies pour affronter efficacement le phénomène.

La nature des liens entre l'adaptation et le développement varie selon les circonstances.

C’est pourquoi il faut tenir compte des disparités régionales et locales dans l’élaboration des

stratégies d’adaptation. Conscientes de cela, les populations, surtout celles du sahel

s’organisent en associations locales, sous régionales. L’association Bilital Morobè (réseau

d’éleveurs regroupant ceux du Mali, du Niger et du Burkina Faso) en est un exemple.

L’évolution des systèmes de production est plus expressive au niveau des groupes de

producteurs que de façon globale. En fonction des évènements vécus par ces groupes évoluent

leurs modes de production.

La situation du Sahel aujourd’hui n’est plus aussi alarmante qu’on le pense. Les

stratégies d’adaptation ont eu des effets dans les différents domaines de développement. Le

reverdissement du sahel est l’un des effets de ces stratégies. La production maraîchère est de

plus en plus importante. Le sahélien arrive à se nourrir et à dégager souvent des surplus dans

les années de bonne pluviométrie.

83

Partie d’une interrogation, « quel est l’impact des changements climatiques sur les

systèmes de production sahéliens », nous avons retenu la revue de littérature sur le thème

« systèmes de production sahéliens face aux changements climatiques ». A travers cette

revue, il a été analysé la vulnérabilité des milieux physique et humain suite aux changements

climatiques, étudié l’évolution des systèmes de production sahéliens et enfin évalué les

stratégies d’adaptation développées par les populations, l’Etat et ses partenaires au

développement.

A la lumière de cette étude, on peut retenir que les changements climatiques à travers

les sécheresses, les inondations, les tremblements de terre, les cyclones, les tempêtes, les

incendies, mettent en péril toutes les populations du monde. Les systèmes de production sont

de ce fait durement éprouvés. La vulnérabilité varie d’un continent à l’autre, d’une région à

l’autre, d’un pays à l’autre, d’une localité à l’autre.

Les manifestations de la variabilité climatique ont accéléré la dégradation de la

biodiversité. Cependant, il est difficile de dissocier les effets de la variabilité et des

changements climatiques de ceux des facteurs anthropiques. Mais, durant les quatre dernières

décennies, les phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, vents de sable,

pics de température) sont devenus plus fréquents et plus intenses et constituent de ce fait, de

vrais catalyseurs de la dégradation du milieu biophysique.

Ainsi la déforestation, la désertisation, la dégradation des terres, ont affecté

l’économie de certains pays surtout ceux en voie de développement. Les pays africains, ceux

du sahel, sont particulièrement vulnérables du fait que leurs populations sont à près de 90 %

rurales. Ils sont alors fortement dépendants des ressources naturelles qui sont aussi tributaires

de la variabilité climatique. Les sécheresses des années 1970 et 1980, les plus sévères du 20e

siècle, ont entraîné une modification de l’exploitation de ces ressources.

Les agriculteurs ont constitué du bétail pour pallier aux déficits céréaliers en cas de

faible pluviométrie. Ils se sont adaptés à travers l’abandon ou la substitution des espèces et

variétés, l’association importante des cultures, l’utilisation de nombreuses variétés de la

même espèce semées parfois conjointement, l’abandon des variétés les plus tardives au profit

de celles précoces, l’introduction de variétés améliorées plus hâtives par les services de

84

vulgarisation, la spécialisation des cultures par rapport au terrain, la récession d’éventail de

cultures, la diminution de la place tenue par la jachère et même sa disparition; les semis

précoces et tardives ; les semis en sec ; l’extension des superficies cultivées vers les bas-

fonds; le recours à la traction animal.

Pour ce qui est de l’élevage, le sous-système « grand-élevage » ou élevage extensif de

bovins s’est modifié. Le troupeau a diminué, les espèces élevées ont augmenté. L’animal a

cessé d’être une source d’accumulation et d’épargne. Le troupeau est régulièrement

renouvelé, une stratégie pour avoir un revenu financier et du bétail. Le sous-système « petit

élevage », pratiqué par les agriculteurs sédentaires et l’élevage semi-urbain sont émergents.

Certains éleveurs se sont sédentarisés et pratiquent l’agriculture dans le but de diversifier les

sources de revenu.

Il y a aussi l’orientation vers d’autres secteurs d’activités comme celui de l’extraction

minière et la migration de la population et du troupeau. Ce déplacement au départ temporaire

est de plus en plus définitif.

En dehors des stratégies développées par les populations, les Etats sahéliens et les

institutions internationales les accompagnent en s’inscrivant dans la logique d’adaptation

internationale, régionale et sous-régionale. De nombreux programmes et projets d’envergure

internationale, régionale, sous-régionale et nationale sont initiés pour appuyer le monde rural.

Amorcées depuis les années 70-80, ces stratégies d’adaptation commencent à avoir des

résultats. Alors, au Sahel burkinabé, les aménagements de CES ont entraîné une amélioration

de la fertilité des sols. Ils ont permis aux paysans de produire un surplus en années de bonne

pluviométrie, de déclencher un processus de développement agro-sylvo-pastoral, de favoriser

la remontée de la nappe facilitant de ce fait une stabulation partielle ou permanente du bétail

et la reconstitution du couvert végétal. Ils sont aussi à l’origine de l'augmentation de la

production fruitière à travers le développement des plantations fruitières. La remontée de la

nappe permet la création de jardins maraîchers dont la production sert à la vente et à la

consommation locale.

Toutefois, ces techniques ont des limites. La réalisation des cordons pierreux et des

digues filtrantes nécessite un équipement minimum qui n’est pas à la portée de nombreux

ménages. Le Zaï aussi demande une forte mobilisation de la force physique. C’est pourquoi,

ces techniques sont difficiles à mettre en œuvre sur de grandes superficies. Cependant, il est

85

aujourd’hui question de la mécanisation du Zaï. Ceci peut contribuer à l’intensification de

l’agriculture sur de grandes superficies et de ce fait, encourager la stabulation d’animaux. A

ces techniques, s’ajoute l’irrigation. De nos jours, au Sahel burkinabé, toutes les légumineuses

sont produites. L’engouement de la production au bord des retenues d’eau est sans appel.

L’adhésion de la population à ces techniques est sans équivoque. Les producteurs sont

unanimes sur leurs avantages sur les rendements agro-sylvo-pastoraux. Cependant, elles ont

des effets sur la biodiversité et la santé de la population. L’application répétée des engrais

chimiques, des pesticides (contre les parasites des cultures) conduisent à la pollution de l’eau

des sols et de l’air.

Au regard de ces résultats, toutes les hypothèses émises ont été vérifiées. Cependant, il

est nécessaire d’intégrer systématiquement la résistance aux changements climatiques dans les

nouveaux projets ou politiques de développement. Qu’il s’agisse de la gestion d’un bassin

versant de système d’irrigation ou de planification urbaine, il faut tenir compte des

changements climatiques. Le renforcement des droits fonciers locaux et l’appui à

l’investissement dans la gestion durable aideront les agriculteurs à s’adapter au déficit des

pluies.

86

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99

ANNEXES

1- LES PROGRAMMES DE RENFORCEMENT DES CAPACITES D’ADAPTATION

AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES.

Sigles Désignations

AFP

African Fellows Programme (Programme de bourses

de recherche en Afrique).

ASPS Appui aux programmes du secteur agricole.

ARTS postgraduate study program (programme d'études de troisième cycle).

ENDA Programme centré sur le renforcement des capacités dans tous les volets d'activités concernant le climat et le développement

IFP Fondation Ford, Programme international de bourses de recherche

DAAD Partenariats interuniversitaires

CCNUCC Programme de bourses de perfectionnement.

Source : d’après HARDING B. et al, 2009

2- INSTITUTIONS ET ORGANISMES DE FORMATION BASES EN AFRIQUE

Sigle Définition

AGRHYMET Centre agro-hydro-météorologique régional

(promouvoir la diffusion de l'information, la formation

concernant la sécurité alimentaire, la lutte contre la

désertification, gestion des ressources naturelles et

notamment des ressources en eau)

ACTS Centre africain d'études technologiques (renforcement

des capacités dans les domaines de la biodiversité et la

gouvernance environnementale, la sécurité

énergétique et hydrique, l'agriculture et la sécurité

alimentaire).

AIACC programme évaluations des impacts des changements

climatiques et des possibilités d'adaptation

(promouvoir la compréhension scientifique des

vulnérabilités liées au changement climatique et des

mesures d'adaptation possibles dans les pays en

développement)

CCAA programme Adaptation aux changements climatiques

en Afrique (renforcer les capacités des chercheurs,

100

organismes, décideurs et autres intervenants du

continent africain pour assurer leur participation aux

activités d'adaptation aux changements climatiques).

CSAG Groupe d'analyse des systèmes climatiques de

l'Université du Cap (assure la formation de

climatologues en herbe venant de l'ensemble du

continent).

ENDA Programme centré sur le renforcement des capacités

dans tous les volets d'activités concernant le climat et

le développement.

Gobabeb Institute Les activités de l'institut sont axées sur la formation et

la recherche concernant la désertification et la

climatologie des zones arides.

Source : d’après HARDING B.et al, 2009

3- LES NOMS SCIENTIFIQUES DE QUELQUES PLANTES

Noms usuels (Français) Noms scientifiques Le sorgho Sorghum bicolor

Le maïs Zea mays

Le mil Pennisetum glaucum

Le fonio Digitaria exilis

Le riz Oryza sativa

L’arachide Arachis hypogaea

Le sésame Sesamum indicum L.

Le coton Gossypium herbaceum

Le haricot phaseolus vulgaris

La banane Musa sapienta

L’igname Dioscorea alata

L’oignon Allium cepa L.

Le gombo Hibuscus exculentus

L’aubergine Solanum melongena

La tomate Lycopersicon esculentum

Le piment Capsicum frutescens

Le chou Brassica (oleracea…)

Le manguier Mangifera indica L.

Le palmier à huile Eleais guineensis Jacq.

Le palmier dattier Phoenix dactylifera L.

Source : Mémento de l’agronome

101

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: grille opératoire ...................................................................................................... 22

Tableau 2 : Récapitulatif de la vulnérabilité de l’homme et son environnement ..................... 38

Tableau 3 : Synthèse des documents ........................................................................................ 68