La Notion de Violence

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La recherche dans l’histoire de modèles de violences récurrents. L’étude des causes et efets de la violence. 1 La violence pose en outre des problèmes relatis à la psychologie par exemple celui de savoir si la propension à la violence est inhérente à la nature humaine et comment la contrôler gr ce à des moyens éducatis déterminés. !ela concerne des phénomènes "ue nous appelons méthodes de lutte# c’est$à$dire ces actions# cas a%ons d’agir# ces act accomplies# par une ou plusieurs personnes# pour con"uérir# garder ou in&uencer le pouvoir étati"ue. 'our "u’il y ait violence# il aut "u’une ou plusieurs puissen (tre dé)nies individuellement ou collectivement# comme les auteurs de la violence et d’autres comme ses victimes. Le mot * violence + présente dans le langage courant une certaine connotation pé,orative - dé)nir un acte comme * violent + suppose non seulement "u’on le décrive d’une certaine a%on mais "u’on l’éti"uette comme "uel"ue chose de négati. * cte moralement négati + un acte "ui est oncièrement mauvais ou contre le"uel il existe une présomption# de sorte "ui "uicon"ue accompli /intentionnellement0 un tel acte ou en est complice est soumis à l’obligation de le ,usti)er en montrant "u’il existe des raisons particulièrement ortes "ui l’emportent sur la présomption "u’on a contre lui. u sens courant# le terme * violence + impli"ue - le meurtre d’une ou plusieurs personnes ou in&igeant à ces personnes des soufrances ou des lésions physi"ues. 0 moyennant l’utilisation de la orce physi"ue. 20 de a%on intentionnelle et 30 contre leur volonté. 1 Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale. Tome 2. Sous la direction d Monique Canto-Sperber. Paris. PU ! "uadri#e. 1$$%.

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Définition

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La recherche dans lhistoire de modles de violences rcurrents. Ltude des causes et effets de la violence.[footnoteRef:2] [2: Dictionnaire dthique et de philosophie morale. Tome 2. Sous la direction de Monique Canto-Sperber. Paris. PUF; Quadrige. 1996.]

La violence pose en outre des problmes relatifs la psychologie par exemple celui de savoir si la propension la violence est inhrente la nature humaine et comment la contrler grce des moyens ducatifs dtermins.Cela concerne des phnomnes que nous appelons mthodes de lutte, cest--dire ces actions, cas faons dagir, ces activits accomplies, par une ou plusieurs personnes, pour conqurir, garder ou influencer le pouvoir tatique.Pour quil y ait violence, il faut quune ou plusieurs puissent tre dfinies individuellement ou collectivement, comme les auteurs de la violence et dautres comme ses victimes.Le mot violence prsente dans le langage courant une certaine connotation pjorative: dfinir un acte comme violent suppose non seulement quon le dcrive dune certaine faon mais quon ltiquette comme quelque chose de ngatif. Acte moralement ngatif un acte qui est foncirement mauvais ou contre lequel il existe une prsomption, de sorte qui quiconque accompli (intentionnellement) un tel acte ou en est complice est soumis lobligation de le justifier en montrant quil existe des raisons particulirement fortes qui lemportent sur la prsomption quon a contre lui. Au sens courant, le terme violence implique: le meurtre dune ou plusieurs personnes ou infligeant ces personnes des souffrances ou des lsions physiques.2) moyennant lutilisation de la force physique. 3) de faon intentionnelle et 4) contre leur volont.La violence dsigne toute action (commise ou omise) accomplie comme partie dune mthode de lutte, qui implique le meurtre dune ou plusieurs personnes ou qui suppose quon inflige celles-ci des souffrances ou des lsions physiques ou psychiques. De faon intensionnelle. 3) contre leur volont. Les interprtations historiques de la violence:La violence par corruption.La violence libratrice.La violence par ignorance.La violence est un agir nuisible, dlibrment inflig autrui contre sa volont et en faveur de lauteur de laction. La violence implique donc un agent, individu ou collectivit, agissant pour soi et un patient, individu ou collectivit, subissant par autrui.Le mal physique et/ou moral de la violence exige la concurrence des deux lments du pour soi et du par autrui, qui exclut du domaine de la violence soit les vnements naturels soit le mal caus autrui pour le sauver dun pril. La ralit phnomnale de la violence est bien sr multiforme, mais elle peut tre ramene deux grandes catgories: la violence passionnelle et la violence calculatrice.Lexprience permet de dceler les traits typiques de la violence passionnelle, quelle que soit la passion qui la suscite. Elle est: 1) impulsive et imprvisible quant son dchanement et son apaisement. 2) discontinue en son exercice, 3) non durable en son effort. 4) disproportionne au regard du but suivi. Elle appartient au domaine de limmdiat, du fait de labsence de cette distance quinterpose la rflexion entre la volont et lexcution en permettant de dominer lurgence de la passion. Telle laction, tel son auteur, quil soit lindividu incontrl et incontrlable, instable et incohrent, ou bien la foule unifie et mobilise par des sentiments contagieux, tels que la peur, la haine, une ncessit imprieuse, la fascination dun succs inespr, qui la transforment en une masse destructrice mais destine se dissoudre aussi rapidement quelle sest forme.Llment structurel fondamental de la violence en son expression passionnelle et immdiate peut tre tabli objectivement. Cest le basculement de la mesure dans la dmesure, qui en fait un phnomne dsquilibr et drgl de lintrieur et donc instable. La dmesure, dun ct, la distingue structurellement de la force, qui en principe mesurable et calculable, et donc rgulire et prvisible; de lautre ct, elle en dvoile le sens phnomnologique: la violence est adiagonale. Le dialogue prsuppose rciprocit de respect et daccueil: il est donc impossible lorsque lune des parties en cause est sous lempire dune volont drgle. Cet tat de choses emporte la dpersonnalisation de lautre, mpris, par le violent qui, littralement, naccorde plus aucun prix son adversaire, dont il mconnat le visage humain: le symbole du soufflet ou du crachat le prouve. Mais, par l mme, le violent se dpersonnalise, lui aussi dfigur pareillement en son visage, quil soit un individu ou une foule. A par lendommagement physique ou loffense morale, le mal, en son sens existentiel profond, produit, par la violence passionnelle, rside donc dans la dpersonnalisation qui comporte la rupture brutale de la coexistence.La violence calculatrice: Elle est aussi suscite par le sentiment passionnel dhostilit qui en marque lorigine et le but; mais ce sentiment est matris par le recours la raison calculatrice, qui rationalise laction, la proportionnant au but afin de la rendre plus efficace. Limpulsivit passionnelle se montre trop souvent incapable de satisfaire le sentiment dhostilit. Il faut alors laborer un plan et calculer avec soin modalits, temps et risques de son excution. Cest ce quun individu fait pour son propre compte dans lintention de nuire son adversaire personnel. La violence calculatrice est lapanage des groupes. Elle se donne des rgles qui la ramnent dans le cadre de la mesure et lui confrent une apparence de lgalit non pour sautosupprimer, mais bien au contraire, pour devenir plus puissante et efficace.Pour le sens commun, la violence est un mal: 1) invitable auquel il faut se rsigner, quelle quen soit la cause: la mchancet des hommes ou lartificialit de la socit. 2) destin finalement disparatre, grce au triomphe des connaissances ou de la violence libratrice. 3) apparent, dont il faut assumer les invitables meurtrissures, car il est la condition et la source de la libert et de la crativit humaines.La violence est troitement lie une autre notion celle de libert. A lencontre de la dmure se dresse la mesure qui sexprime par une rgle de droit comportant galit devant loi et impartialit du jugement. Cette rgle a la capacit de transformer les conflits violents en dbats ritualiss rgis par le dialogue. Or le dialogue nest pas un choix purement indiffrent, mais une capacit humaine enracine dans un besoin profond de communication intersubjective qui est propre la condition humaine et en reprsente le ct lumineux. Le dialogue tablit une mdiation entre les diffrences par la recherche dune vrit commune qui soit le fondement de la justice et par consquent dune rgle capable de garantir la coexistence des personnes et des nations.[footnoteRef:3] [3: Dictionnaire de philosophie politique, Sous la direction de Philippe Raynaud et Stphane Rials. Paris, PUF. Quadrige.1996]

La violence dans la thologie biblique:Dans toute la tradition chrtien, on voit la violence couple aux abus sexuels (Gense 19, 5, 9; Juges 19) mais plus encore souvent au mensonge (5,10; 10,7,27,12. Es53,9) Le diable est homicide ds le commencement. et pre du mensonge. La loi est une et la violence essentielle consiste en labsence de loi, cette anomie qui a dtruit la cration quand la terre stait remplie de violence. La violence se lit souvent dans effets. (corrompre, dvoyer) Le triangle sang, sexe, parole est le vrai lieu de la violence. Ezchiel, 16,23,37. Le Yahwiste tablit la gnalogie de la violence. Elle se dmultiplie de Cain veng sept fois (Gense 4, 15) Lamek son descendant veng sept fois. Vient alors le dchanement cosmique.Conversion de la violence cest dans le lieu prcis de la violence que germe son contraire. Isral menac sentend dire de na pas bouger; Dieu seul sera vainqueur. Aux supplications violentes se mlent des accents de patience, voire de non-rsistance. Certes, quand lhomme renonce son pe, il compte sur celle de Dieu.Lheure venue, Jsus sest offert la mort sans rsister, mais sans y entraner ses disciples. Il est tout entier dans cette obissance, lue par tout le Nouveau Testament comme accomplissement des Ecritures.Thologie morale: La violence est lusage dune force physique illgitime pour infliger un tort physique illgitime elle se distingue donc de la force lgitime et de toute juste punition. Elle peut aussi impliquer le tort psychologique (harclement sexuel, cruaut mentale) et un usage non physique de la force (rpression conomique). La violence peut sadresser lindividu, elle peut avoir une communaut pour victime (apartheid).[footnoteRef:4] [4: P.1505]

Condamnation du suicide: Celui qui se tue lui-mme est homicide. (cit de Dieu I, XVII; voir Landsberg 1951) La lgislation sociale de Constantin et de ses successeurs reflte le souci chrtien de protger femmes, enfants et esclave de toute violence domestique.Cest en continuit avec lAncien Testament que Paul inclut dans la liste de ceux qui nhritent pas du royaume de Dieu. Les moikhoi (adultres) Pour Grgoire de Nysse, la sexualit tait une activit daprs la chute, destine adoucir providentiellement lamertume de la mort. A sinspire de Pau, si le mariage est un bien, la virginit lui est prfrable. Non pas quelle fasse revenir la condition davant la chute, mais parce quelle tmoigne de lesprance de la venue du Royaume, dont le service na plus besoin de la procration depuis la naissance du Christ. Au Moyen Age, Grgoire le Grand par ex. semble avoir transform la mfiance augustinienne lgard du plaisir en pure et simple condamnation.