Jean- Luc Harousseau Président HAS
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Jean- Luc HarousseauPrésident HAS
Surmédicalisation Surdiagnostics Surtraitements Sousmédicalisation
Life expectancy at 65, women
Women, 1970 and 2007
JapanFrance
SwitzerlandSpainItaly
AustraliaCanadaFinlandBelgiumNorwayAustria
GermanyNew Zealand
SwedenIcelandKorea
NetherlandsUnited StatesLuxembourg
OECDPortugal
United KingdomIrelandGreece
DenmarkPoland
Czech RepublicMexico
HungarySlovak Republic
Turkey
23.622.322.222.021.821.621.421.321.020.820.820.720.720.720.620.520.520.320.320.220.220.120.1
19.619.218.918.518.2
17.317.1
15.8
510152025
2007 1970
Years
Source: Health at a Glance 2009, OECD Indicators.
Life expectancy at birthTotal population, 1960 and 2007
JapanSwitzerlandAustraliaItalyIcelandSpainFranceSwedenCanadaNorwayNew ZealandNetherlandsAustriaGermanyBelgiumIrelandFinlandUnited KingdomGreeceLuxembourgKoreaPortugalOECDDenmarkUnited StatesCzech RepublicPolandMexicoSlovak RepublicHungaryTurkey
82.681.981.481.481.281.081.081.080.780.680.280.280.180.079.879.779.579.579.579.479.479.179.178.478.177.0
75.475.074.373.373.2
405060708090
2007 1960
Years
Source: Health at a Glance 2009, OECD Indicators.
Amenable mortality
All causes, 2007 or latest year available
0 50 100 150 200 250
EstoniaHungary
Slovak RepublicPolandMexico
Czech RepublicPortugal
United StatesChile
OECDSloveniaDenmark
KoreaUnited Kingdom
New ZealandIreland
GermanyIsrael*
GreeceFinland
LuxembourgCanada
SpainNorwayAustria
AustraliaNetherlands
SwedenJapan
ItalyIcelandFrance
Age-standardised rates per 100 000 population
Source: Gay et al. (2011), "Mortality Amenable to Health Care in 31 OECD Countries: Estimates and Methodological Issues", OECD Health Working Paper, No. 55.
GDP refers to gross domestic product.Source: OECD Health Data 2012.
Health Care Spending as a Percentage of GDP, 1980–20105
Percent
THECOMMONWEALTH
FUND
* 2009
Practising physiciansper 1000 population, 2007
GreeceBelgiumNetherlandsNorwaySwitzerlandAustriaIcelandItalySpain2SwedenCzech RepublicPortugalGermanyFranceDenmarkOECDSlovak RepublicIrelandFinlandLuxembourgAustraliaHungaryUnited KingdomUnited StatesNew ZealandPolandCanadaJapanMexicoKoreaTurkey
5.44.03.93.93.93.83.73.73.73.63.63.53.53.4
3.23.13.13.03.02.92.82.8
2.52.42.32.22.22.12.0
1.71.5
0246
Source: Health at a Glance 2009, OECD Indicators.
7Magnetic Resonance Imaging (MRI) Units per Million Population, 2010
THECOMMONWEALTH
FUND
* 2009.** 2008.Source: OECD Health Data 2012.
8Average Annual Number of Physician Visits per Capita, 2010
* 2009.** 2008.Source: OECD Health Data 2012.
THECOMMONWEALTH
FUND
9Number of Acute Care Hospital Beds per 1,000 Population, 2010
THECOMMONWEALTH
FUND
* 2009.** 2008.Source: OECD Health Data 2012.
Hospital Discharges per 1,000 Population, 2010
* 2009.** 2008.Source: OECD Health Data 2012.
10
THECOMMONWEALTH
FUND
01Surmédicalisation
19/04/23 12
Surprescription d’examens complémentaires
Prescription d’examens complémentaires
Conséquences d’une surprescription
Problèmes liés à la prescription d’examens complémentaires
- 1/3 des consultations de MG => prescription d’examens complémentaires
- Risque accru d’EIG- Coût financier (10% du coût total de santé
25 milliards de $ / an aux EU
- Prescription inappropriée- Prescription non réalisée- Interprétation incorrecte- Résultat erroné- Délai inadéquat ou perte
19/04/23 13
Prescriptions excessives d’examens biologiques
Exemple : dosage de la vitame D•Nombre de dosages multiplié par 10 depuis 2005•En 2011 montant remboursable 92 M€
Recommandations de la HAS•Relation entre hypovitaminose D et pathologies•Si association entre vitamine D et pathologie, quelle valeur de référence ?•La supplémentation en vitamine D après dosage (si valeur de référence) est-elle supérieure au traitement sans dosage ?
=> intérêt du dosage limité• Ostéomalacie, rachitisme• Greffés rénaux• Chirurgie bariatrique• Respect AMM des médicaments de l’ostéoporose
Le constat en France
1. Etude de la FHF auprès de 803 médecins (402 hospitaliers,201 spécialistes libéraux, 301 généralistes libéraux)
2. 72 % des actes sont pleinement justifiés
3. Causes principales
- demande des patients (85%)
- peur du risque judiciaire (58%)
- problème de formation (39%)
- Absence de référentiels (37%)
- Pas de contrôle des pratiques (27%)
19/04/23 14
La Médecine défensive
1. Prescrire des actes inutiles aux seules fins de se défendre en cas de conflits ou éviter des actes qui pourraient comporter trop de risques
2. Surtout développée aux EU
3. Ex Pennsylvanie 2003 803 spécialistes à risque : réduction de l’offre 42%,actes inutiles 59%, consultations inutiles 59%
4. (coût estimé 20%du budget de Medicare, 1 point du PIB américain!)
5. Risque pour le patient : EIG, Surirradiation, surdiagnostics
6. Mais aussi en France où le risque judiciaire et moindre et où la couverture du préjudice sans faute médicale est assurée
(ONIAM)
7. Question posée: la PERTINENCE des ACTES
19/04/23 15
19/04/23 1619/04/23 Présentation de la Haute Autorité de Santé 16
La pertinence d’un acte
1. Situation clinique diverses alternatives
2. Pertinence : bénéfice attendu d’une procédure > aux risques
3. Objectif de délivrer le « juste soin » (approprié) NI TROPNI TROP (réalisation en excès, problème de coût, risque de iatrogénie)
OVERUSEOVERUSE
NI TROP PEUNI TROP PEU (sous-utilisation, perte de chance pour le patient)
UNDERUSEUNDERUSE
NI MALNI MAL (non-approprié, voire iatrogène)
MISUSEMISUSE
la pertinence des actes …
A l’échelon du cas particulier
A l’échelon systémique
19/04/23 1719/04/23 Présentation de la Haute Autorité de Santé 17
Suite à une (autoauto) saisinesaisine Processus en 3 Etapes…
E1-Reformulation de la saisine
CoproductionHAS-CNP
E2-Rédaction d’une Note de Problématique Pertinence
Stop
E3- Elaboration d’un« ProgrammeProgramme »
Mise en œuvre« Vraie vieVraie vie »
Pertinence / P Cabarrot 18
E1 – Nécessité dialogue services émetteurs et importance analyse avec les professionnels
La saisine Le GHM « miroir »
Exemple cholécystectomie07C14: Cholécystectomies sans exploration de la voie biliaire principale à l'exception des affections aigües
06K04 : Endoscopie digestive diagnostique et anesthésie, en ambulatoire
3 critères habituels DGOS-ATIH3 critères habituels DGOS-ATIH
GHM traceur d’une variabilité non expliquéeGHM traceur d’une variabilité non expliquée
1. Volume des actes
2. Augmentation dynamique TDR*
3. Disparité géographique TDR
> 850 000 actes
18% / 2007-11
•TDR : Taux de recours / 1000 habitants(standardisé selon âge et sexe)
Mise en œuvre avec les professionnelsMise en œuvre avec les professionnels
Pertinence / P Cabarrot 20
CEFA CEFA HGEHGE
Video-DigestVideo-Digest20132013
JFHODJFHOD20142014
DPCDPC
AccréditationAccréditation
CertificationCertification
ROSP HGEROSP HGE
02Surdiagnostics
19/04/23 22
Surdiagnostic
19/04/23 23
Le dépistage : facteur de sur-diagnostic ?
1. Vision positive du dépistage :– « c’est toujours mieux de traiter plus tôt !»
2. Des indicateurs complexes :– Un diagnostic plus précoce entraîne mécaniquement un
allongement du temps passé dans la maladie…– … mais pas toujours une réduction de la mortalité !– Mortalité spécifique vs mortalité toutes causes
3. Difficile d’accepter de ne pas traiter– Particulièrement dans le cancer– Pour les professionnels de santé et les patients
19/04/23 24
Controverse autour du dépistage du cancer du sein
1. Les origines de la controverse– Décalage entre les effets attendus dans les essais et l’impact réel sur la
mortalité
– Mais de nombreuses causes :– Diminution de l’efficacité en vie réelle– Situation de dépistage pré-existante– Modifications épidémiologiques– Etc.
2. La situation– Des pratiques potentiellement en excès : rythme, âge d’entrée au
dépistage
– Dépistage dit « individuel »
– Question des cancers radio-induits
3. Les risques de cette situation– Perte de confiance dans le programme de dépistage
– Baisse de la participation
19/04/23 25
Le cas du cancer de la prostate
1. Cancer très fréquent, mais souvent d’évolution lente
2. Quelques formes très agressives
3. Pas de preuve de l’efficacité sur la mortalité, mais effets délétères des traitements connus
4. Test non prédictif de la gravité de la maladie, difficile à interpréter
5. Forte pression des professionnels
19/04/23 26
Surdiagnostics/surtraitementsCancer de la prostate
Risque de surdiagnostic/surtraitement•Liés à la biopsie (hématome, infection)•Liés aux traitements (troubles urinaires, troubles sexuels)
Recommandations de la HAS•2008 - population générale = dépistage•2012 – dépistage ciblé chez les hommes présentant des facteurs de risques non justifié
Pratiques•En 2011, 30% des hommes sans cancer de la prostate ont au moins un dosage de PSA
• 0.53% une biopsie de prostate• 0.37% une prise en charge de cancer
(études de la CNAMTS sur 11 M d’hommes de ≥ 40 ans entre 2009 et 2011)
•2003 - 2,7 M dosages PSA•2010 - 4,6 M dosages PSA
19/04/23 27
Un impératif : limiter les risques
1. Dépister rend malade !– Le dépistage consiste à rechercher une maladie chez une
personne asymptomatique, sans plainte– L’évaluation de la balance bénéfice-risque est essentielle
2. Informer et évaluer– Les avantages et les inconvénients doivent être
clairement identifiés et décrits– Les traitements ultérieurs doivent avoir fait la preuve de
leur efficacité– Le suivi, l’évaluation et l’assurance qualité d’un
programme de dépistage sont fondamentaux
03Surtraitements
19/04/23 29
Faible développement des thérapeutiques non médicamenteuses validées
• Contexte socio culturel• Image de la prescription médicamenteuse en fonction de la consultation
• Mode de financement (paiement à l’acte)• Durées des explications nécessaires
• Manque d’information des médecins et des patients (sur l’efficacité et les compétences)
• Manque d’adhésion des médecins et des malades (rapidité du résultat)• Inégalité socio-économique
HAS, Avril 2011 Rapport d’orientation
- Règles hygiéno-diététiques- Traitements psychologiques- Thérapeutiques physiques
Risques CVInsomnie
Freins
Traitements trop prescrits en France
1. Antibiotiques (avec risque de sélection de bactéries
résistantes)2. Statines (Evaluation HAS Juillet 2010 CP 2013) Les
statines sont cout-efficaces en prévention secondaire et en prévention primaire seulement en cas de facteurs de risque associés
3. Benzodiazépines (20% des sujets de plus de 65 ans consomment des BZP de façon chronique) avec un risque d’effets secondaires connus
Plusieurs actions HAS depuis 2007 jusqu’à CP de Sept 2012
Programme Alerte/Maitrise/Iatrogénie
19/04/23 30
Evolution des consommations en Europe 2005-2009
19/04/23 31
Anxiolytiques Hypnotiques
Les Médecins choisissent souvent le médicament le plus récent et le plus cher
1. Surtout les spécialistes (ex Pilules de 3G, NACO )
2. Causes multiples (montrer ses compétences, réticences vis-à-vis des génériques,poids de l’industrie…)
3. Le médicament mins cher n’est pas disponible (Lucentis/Avastin…)
4. Malgré les évaluations médico-économiques de la HAD (ex statines, traitements de l’HTA)
19/04/23 32
Les Recommandations de la HAS sont- elles suivies ?
1. Problème de l’accessibilité des recommandations
– site HAS
– présentation, lisibilité
2. Problème de la mise en œuvre
- RMO
- Incitation financières (ROSP)
- Coproduction et diffusion par les professionnels
19/04/23 33
04La sous-médicalisation
19/04/23 38
Inégalités socio-économiques de santé
• Espérance de vie à 35 ans• 39 ans pour un ouvrier homme
46 pour une ouvrière
• 47 ans pour un cadre
50 ans pour une femme cadre
• Espérance de vie sans incapacité à 35 ans• 60% pour un ouvrier
• 73% pour un cadre
19/04/23 39
Inégalités socio-économiques causes
• Conditions matérielles de vie(logement, mutation, travail dangereux)
• Comportements à risque(alcool, tabac, obésité)
• Déterminants psycho-sociaux• Effet inverse de l’état de santé sur le statut
socio-économique
19/04/23 40
Inégalités sociales de recours aux soins
• Plus marquée pour les soins de spécialités et les actes préventifs
• Causes multiples• Information• Barrières culturelles• Barrières financières (reste à charge, couverture par
l’AMC, dépassements d’honoraires)
19/04/23 41
Les problèmes liés à la démographie médicale: ARTICLE 51 - LOI HPST
La loi permet à l’initiative des professionnels sur le terrain – La mise en place à titre dérogatoire
– De transferts d’actes ou d’activités de soins
– Sous la forme d’un protocole de coopération
Équipe de soins
Élabore un protocole
ARSVérifie le besoin de santé
et la complétude du protocole
HASS’assure de la qualité
et de la sécurité des soins
Avis conformeDemande d’adhésion Arrêté d’autorisation
19/04/23 42
L’ÉTAT DES LIEUX
Répartition selon les délégués :
infirmiére
orthoptiste
MER
Dietéticienne
opticien
technicien
sage femme
pharmacien
biologiste
kiné
32 sur 69 protocoles concernent la médecine ambulatoire dont 8 la médecine générale et 10 la filière ophtalmologique, le reste est partagé entre les autres spécialités.
19/04/23 43
L’ETAT DES LIEUX PROTOCOLE 51 novembre 2013
1. 69 protocoles reçus (dont 10 ont donné lieu à deux saisines)
2. 28 protocoles ont eu un avis favorable avec réserves
3. 7 protocoles ont eu un avis défavorable
4. 21 protocoles sont en instruction 5. 12 protocoles ont été transformés en protocoles
d’envergure nationale
6. 14 ont été soit regroupés soit abandonnés par les promoteurs
19/04/23 44
LES LIMITES
1. Réponses à des besoins (très) locaux2. Autonomie des paramédicaux limitée
– Supervision médicale forte – Protocolisation explicite
3. Formation locale ≠ formation initiale4. Absence de modèle économique
– Tarification nouveaux actes – Conditions de tarification actes médicaux
5. Peu de portage professionnel6. Absence de schéma cible
– Relation entre les professionnels – Métiers intermédiaires– Organisation territoriale des soins
7. Obstacles réglementaires– Télémédecine– Délivrance des médicaments – Prescription
EXEMPLE Démarche locale : ASALEE
- Objectifs : Suivi par une IDE des patients atteints de maladies chroniques: 1. Suivi du patient diabétique de type 2 :
− Prescription : examens de biologie, fond d’oeil, − Prescription et réalisation : ECG − Réalisation et interprétation de l’examen du pied.
2. Suivi cardio vasculaire − Prescription, réalisation et interprétation de la spirométrie
3. Suivi du patient tabagique à risque de BPCO− Prescription et réalisation des ECG
4. Consultation de repérage troubles cognitifs : 5 tests de mémoire.
- Autorisé dans 4 régions : Poitou-Charente, Aquitaine, Ile de France et Lorraine
- Financement dérogatoire décidé par la CNAMTS et le ministère
- Promu par l’association ASALEE = objectif 160 IDE en 2013 • Mobilisation des équipes en lien avec l’ARS dans les zones
déficitaires • Plan de formation organisé dans chaque région
19/04/23 46
Le Projet Stratégique HAS 2013-2016
Contribuer à la Régulation des Soins par la Qualité et l’Efficience