Intérêt du site Ophtalmoclic en médecine générale: étude ...
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Intérêt du site Ophtalmoclic en médecine générale :étude qualitative dans les Alpes-Maritimes
Denis Gomez
To cite this version:Denis Gomez. Intérêt du site Ophtalmoclic en médecine générale : étude qualitative dans les Alpes-Maritimes. Médecine humaine et pathologie. 2018. �dumas-01922771�
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UNIVERSITE DE NICE SOPHIA ANTIPOLIS FACULTE DE MEDECINE DE NICE
THESE D’EXERCICE Pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine
INTERET DU SITE OPHTALMOCLIC EN MEDECINE GENERALE : ETUDE
QUALITATIVE DANS LES ALPES-MARITIMES
Présentée et soutenue publiquement à la Faculté de Médecine de Nice le vendredi 13 avril 2018 par
Denis GOMEZ
Né le 6 septembre 1989 à Montpellier
MEMBRES DU JURY :
Président : Madame le Professeur Stéphanie BAILLIF
Assesseurs :
Monsieur le Professeur Gilles GARDON Monsieur le Docteur David DARMON
Monsieur le Docteur Stéphane MUNCK
Directeur de thèse : Madame le Docteur Anne-Marie BARISIC
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UNIVERSITE DE NICE SOPHIA ANTIPOLIS FACULTE DE MEDECINE DE NICE
THESE D’EXERCICE Pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine
INTERET DU SITE OPHTALMOCLIC EN MEDECINE GENERALE :
ETUDE QUALITATIVE DANS LES ALPES-MARITIMES
Présentée et soutenue publiquement à la Faculté de Médecine de Nice le vendredi 13 avril 2018 par
Denis GOMEZ
Né le 6 septembre 1989 à Montpellier
MEMBRES DU JURY :
Président :
Madame le Professeur Stéphanie BAILLIF
Assesseurs : Monsieur le Professeur Gilles GARDON Monsieur le Docteur David DARMON
Monsieur le Docteur Stéphane MUNCK
Directeur de thèse : Madame le Docteur Anne-Marie BARISIC
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REMERCIEMENTS : Aux membres du jury : A Madame le Professeur Stéphanie Baillif, Je vous remercie de m’avoir fait l’honneur de présider ce jury et d’avoir accepté cette mission. Votre présence était pour moi indispensable afin de soumettre les résultats de cette étude à votre jugement aguerri. Veuillez trouver le témoignage de ma vive reconnaissance et de mon profond respect. A Monsieur le Professeur Gilles Gardon, Merci de me faire l’honneur de juger cette thèse. Merci également pour votre confiance et votre disponibilité. Merci pour votre soutien durant mon SASPAS. A Monsieur le Docteur Darmon David, Merci de me faire l’honneur de juger cette thèse. Veuillez trouver ici le témoignage de mes remerciements les plus sincères. A Monsieur le Docteur Stéphane Munck, Merci de me faire l’honneur de juger cette thèse. Merci de l’intérêt que tu portes à ce travail, merci par ailleurs pour ton soutien et ton aide en tant que tuteur durant ces trois années d’internat, merci pour ta disponibilité et le temps que tu m’as accordé. Directeur de thèse : A Madame le Docteur Anne-Marie Barisic, Merci d’avoir accepté d’être ma directrice de thèse et de m’avoir apporté ton soutien durant ce travail. Merci pour tous tes conseils et toute l’attention que tu as porté à ce travail. Merci de m’avoir encouragé et motivé à me lancer dans la thèse. Merci de m’avoir pris sous ton aile et de m’avoir fait partager ton expérience. Merci pour ta disponibilité, ton implication sincère et tes remarques avisées. Sans toi ce travail n’aurait jamais pu aboutir. Au delà d’une relation confraternelle, tu es devenue bien plus : une amie, une confidente, un modèle. Aux médecins généralistes qui ont acceptés de participer à cette étude : Merci pour votre disponibilité et pour le temps que vous m’avez accordé. Aux médecins qui ont participé à ma formation durant mon externat et mon internat : Merci pour votre enseignement théorique et pratique, je vous suis reconnaissant pour tout ce que vous m’avez appris et enseigné. Sans vous je ne serais pas le médecin que je suis aujourd’hui.
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A ma famille et à mes amis : A mes parents Corinne et Christian : merci de m’avoir soutenu durant ces longues années d’étude. Vous avez toujours été présents pour moi. Merci pour votre amour, votre soutien, votre aide, votre confiance, et votre force de caractère qui est pour moi une source d’inspiration. Vous avez toujours cru en moi. Vous aurez pu avoir un fils architecte mais il sera finalement médecin. A mon tour de vous dire que je suis fier de vous pour l’éducation que vous m’avez donnée. Je vous aime très fort. A ma sœur Anelise et mon frère Rémi : merci pour votre amour, et pour tous les bons moments partagés ensemble. Je suis fier de vous. On peut toujours compter sur sa famille. On ne se le dit jamais assez mais je vous aime très fort. Aux « pièces rapportées de la famille » : Valérie et Benoit : merci de rendre heureux mon frère et ma sœur. Vous faites partie intégrante de la famille. Je vous aime. A Mario et Christine : merci de me faire l’honneur d’être présents ce soir et d’avoir fait le déplacement. Votre présence me touche beaucoup. A ma marraine Sophie : merci d’avoir toujours cru en moi. Je me souviens encore du jour de ma rentrée en première année de médecine où tu m’as accompagné à la faculté de Montpellier. Merci pour ton soutien. Fier que tu sois ma marraine, et fier d’être à mon tour le parrain de ta fille. A mon parrain René : merci de me faire l’honneur d’être présent ce soir. Tu as toujours cru en moi, tu m’as toujours poussé et motivé dans les études. Parrain de deux médecins de la famille Gomez, tu ne dois qu’en être un peu plus fier. A ma tante Michelle et mon oncle Jean-Pierre : merci de m’avoir soutenu et accompagné durant mes premières années de médecine. Vous avez toujours répondu présents quand j’avais besoin d’aide et de soutien. A mes tantes Ghislaine et Marlène : qui ont toujours été un pilier de la famille Charasse. Je vous aime. A mes cousines les plus proches : Hèlene, Aurélie, Johanna et Margaux : merci pour les bons moments qu’on a partagés ensemble durant notre enfance et même plus grands. Je vous aime. A Borja : cela fait maintenant un peu plus de sept ans que tu partages ma vie. Merci pour me supporter, merci pour l’amour que tu me portes, merci d’être venu me parler ce soir-là à la Villa Rouge. Des projets ensemble, on en a eu et il y en a encore beaucoup qui nous attendent. Je suis si fier de ton parcours et de tout ce que tu as sacrifié pour me rejoindre en France. Te quiero sin parar. A ma belle-famille et plus particulièrement mes beaux-parents : merci de me considérer comme l’un des vôtres dans votre belle famille. A mes amis d’enfance : Annelise et Démis : les années primaires et collèges ont toujours été fun à vos cotés. De bons moments passés ensemble.
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A mes amis les plus fidèles depuis mes années lycée : Frédéric, Camille, Nathalie : merci pour tous les bons moments passés ensemble. Je vous souhaite le meilleur. La distance nous sépare mais je pense toujours à vous. Je vous aime. A tous mes amis proches de la faculté de médecine de Montpellier : Manu, Cyrielle, Hermine, Samira, Camille, Florine, Adèle, Johanna, Stéphanie, Carole, Anne-Sophie, Diane, Karine, Anne-Laure, Benjamin, Guillaume, Martin, Antonin : merci pour tous ces moments passés ensemble, des bons comme des tristes. A vos cotés les années de médecine ont parues plus courtes et plus festives. Je vous souhaite à chacun une longue carrière et un grand épanouissement dans votre vie professionnelle mais aussi personnelle. Je vous aime. A tous mes amis Niçois : Nour, Maria, Violaine, Anne-Sophie : merci à ceux qui ont pu venir ce soir. Les années d’internat n’ont pas toujours été aussi simples. Merci pour votre soutien. Je vous souhaite le meilleur dans votre vie. A mes voisins actuels Bruno et Nicolas : Vous êtes juste incroyables. Ne changez rien. Merci pour vos bons conseils et votre forte amitié. A mes coachs Maxime, Vincent et Marlon : merci pour m’avoir enseigné la discipline du Crossfit, merci pour votre soutien et votre encouragement. Continuez à me crier dessus durant les WODs pour me faire avancer. A tous les absents de ce monde qui nous regardent d’en haut : ma tante Nadine, mon oncle André, mes grands parents Amélie Gabriel Lucie et Joseph, mon ami Paul. Je vous pense fort à vous.
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ABREVIATIONS :
- AFO : Académie Française d’Ophtalmologie
- ANSM : Agence Nationale de Sécurité des Médicaments
- ARS : Agence Régionale de Santé
- CD-ROM : Compact Disc – Read Only Memory
- CDSS : Systèmes D’aide à la Décision Clinique
- CESSIM : Centre d’Etude Sur les Supports de l’Information Médicale
- CES : Certificat d’Etudes Supérieures
- CHU : Centre Hospitalo-Universitaire
- COUF : Collège des Ophtalmologues Universitaires Français
- CREDES : Centre de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé
- DCI : Dénomination Commune Internationale
- DIU : Diplôme Inter Universitaire
- DU : Diplôme Universitaire
- DMLA : Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age
- EBM : Evidence Based Medicine
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- EMC : Encyclopédie Médico-Chirurgicale
- FMC : Formation Médicale Continue
- FMI : Formation Médicale Initiale
- HAS : Haute Autorité de Santé
- HCSP : Haut Comité de Santé Publique
- JFO : Journal Français d’Ophtalmologie
- MG : Médecin Généraliste
- MSU : Maitre de Stage Universitaire
- OMG : Observatoire de la Médecine Générale
- SADM : Système d’Aide à la Décision Médicale
- SASPAS : Stage Ambulatoire en Soins Primaires en Autonomie Supervisée
- SFMG : Société Française de Médecine Générale
- SNOF : Syndicat National des Ophtalmologues de France
- WWW : World Wide Web
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION .................................................................................................... 20
GENERALITES ........................................................................................................ 23
I. Contexte .................................................................................................................. 24
I.1. Motifs de consultations ophtalmologiques en médecine générale .............. 24
I.2. Difficultés des médecins généralistes face aux plaintes ophtalmologiques.25
I.3. Répartition démographique des ophtalmologues ......................................... 26
I.4. Plaintes ophtalmologiques reçues aux urgences…………………………..26
I.5. Solutions à disposition des médecins généralistes ....................................... 27
I.5-1. Formation Médicale Initiale - Formation Médicale Continue ......... 27
I.5-2. Guides ophtalmologiques / CD-ROMs ............................................ 28
I.6. Création d’un outil internet d’aide à la décision médicale pour le médecin
généraliste : www.ophtalmoclic.fr ............................................................... 29
II. Présentation du site Ophtalmoclic .......................................................................... 30
II.1. Historique de création et contenu scientifique .......................................... 30
II.2. Description du site Ophtalmoclic ............................................................. 32
II.2-1. Le nom du site ................................................................................. 32
II.2-2. Le graphisme ................................................................................... 32
II.2-3. La trame .......................................................................................... 32
II.2-4. Cahier des charges, développement, intégration et mises à jour .... 34
II.2-5. Sources – recommandations ........................................................... 34
II.3. Respects des critères de qualité eEUROPE de 2002 ................................... 35
II.4. Evaluation du site ....................................................................................... 35
II.4-1. Avant la diffusion en ligne : Béta-test ............................................ 35
II.4-2. Après la diffusion : outil analyse statistique Google Analytics © .. 36
17
MATERIEL ET METHODE………………………………………………………38
I. Type d’enquête : étude qualitative par entretiens individuels semi-structurés .... .. 39
II. Recrutement de l’échantillon………………………………………………....…..39
III. Guide d’entretien………………………………………………………..…….….41
III.1. Elaboration du guide…………………………………………….….……. 41
III.2. Validation du guide en cellule qualitative……………………..…….…… 41
III.3. Réalisation des entretiens…………………………………..……….……. 42
IV. Analyse des données……………………………………………..……….…….. 42
IV.1. Choix de l’analyse thématique du verbatim……………….……….…….. 42
IV.2. Echelle de l’étude………………………………………….…….……….. 44
RESULTATS…………………………………………………………………………45
I. Description de l’échantillon interrogé d’après le questionnaire quantitatif….…...…46
II. Description des résultats obtenus grâce au verbatim…………………………….…47
II.1. Utilisation du site……………………………………………………………48
II.1-1. Accessibilité au site……………………………………………..…..48
II.1-2. Facilité d’utilisation……………………………………….………...49
II.1-3. Organisation des données………………………………..………….49
II.1-4. Situations de recours à Ophtalmoclic pendant et en dehors des
consultations…………………………………………….………...50
II.1-5. Gestion de l’utilisation du site face au patient pendant la
consultation………………………………………………......…... 52
II.2. Contenu du site par fenêtres …………………………………….…………53
II.2-1. Fenêtre « Fiches maladies »……………………………………….. 53
II.2-2. Fenêtre « Motifs de consultation »………………………..………. 54
II.2-3. Fenêtre « Questionnaire d’orientation diagnostique »…….………. 55
II.2-4. Fenêtre « Matériel proposé au médecin généraliste à visée
ophtalmologique »…………………………………………...……56
II.2-5. Fenêtre « Base médicamenteuse »………………………………….57
II.2-6. Fenêtre « Sources bibliographiques »……………………..………..58
II.3. Rôle du site dans leur pratique de médecine générale……………………...60
II.3-1. Impact du site dans leur pratique……………...……...…………….60
II.3-2. Impasses diagnostiques et thérapeutiques…………………….…… 61
18
II.3-3. Attitude du médecin généraliste en cas d’impasses……………..… 62
II.3-4. Autres sources d’informations et/ou de formations……………..… 63
II.3-5. Limites autres à l’utilisation de ce site…………………………….. 64
II.3-6. Suggestions d’amélioration du site………….......……………..….. 67
II.4. Perspectives d’évolution…………………………………………….…….. 69
DISCUSSION………………………………………………………………………. 70
I. Forces et limites de l’étude………………………………...…………………....... 71
I.1. Recrutement des médecins généralistes……………...…………………….. 71
I.1-1. Mode de recrutement……………………………………………….. 71
I.1-2. Homogénéité de la population…………………………...…………. 71
I.1-3. Nombre de participants et saturation d’idées……………………..... 72
I.2. Implication de l’enquêteur………………………………………….……… 72
I.3. Recueil des données : déroulement des entretiens……………….……….... 73
II. Réponses à la question de recherche………………………………….………….. 73
II.1 Aide à la décision proposée par le site……………………………………....73
II.2 Forces et limites du site…………………………………………………….. 74
III. Interprétation des résultats…………………………………...……..…………… 75
III.1. Un site utile…………………………………………………..…………… 75
III.2. Les attentes des utilisateurs…………………………………...……………77
III.2-1. Un recours immédiat ou différé…………………………………… 77
III.2-2. Un gain de temps……………………………………….…..………77
III.3. Des profils d’utilisateurs différents……………………………….………. 78
III.4. Un site moderne……………………………………………….……...……79
III.4-1. Parmi de nombreux outils informatiques……………….………… 79
III.4-2. Répondant à des critères de qualité…………….…...….…….…….80
III.4-3. Interface médecin-patient……………………….……...…….…….80
IV. Complexité de la décision médicale…………………………………….……...…81
IV.1. Systèmes d’Aide à la Décision Médicale (SADM)………….……..………81
IV.2. Facteurs de la décision médicale………………………...……….………...82
IV.2-1. Situations cliniques………………………………..….……………82
IV.2-2. Données propres au patient……………………......……………….82
IV.2-3. Données propres au médecin…………...…….………….…………83
19
IV.2-4. Manque de temps……………………………………...…...….…... 83
IV.2-5. Place des recommandations et Evidence Based Medicine....…..…. 84
V. Modifications des pratiques………………………………….…….….…….…...…85
VI. Diffusion des SADM : qu’en est-il pour Ophtalmoclic ?..........................................85
CONCLUSION………………………………………………………………………..87
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………90
ANNEXES……………………………………………………………………………..97
ANNEXE 1 : critères eEurope de 2002……………………………………………...98
ANNEXE 2 : cahier des charges du site Ophtalmoclic……………………………..101
ANNEXE 3 : guide d’entretien……………………………………………………..104
ANNEXE 4 : formulaire d’information et de consentement éclairé………………..108
ANNEXE 5 : caractéristiques des médecins généralistes interrogés……………….110
ANNEXE 6 : autorisation de Bénédicte Cleron à exploiter les données de sa thèse.113
SERMENT D’HIPPOCRATE………………………………………………………114
RESUME……………………………………………………………………………..117
20
INTRODUCTION
21
L’œil est un petit organe complexe qui nécessite des connaissances spécifiques pour le
prendre en charge. L’ophtalmologie est donc une spécialité à part entière bien souvent
redoutée par les médecins généralistes.
Les motifs de consultation pour pathologies ophtalmologiques représentent environ 60
actes par an par médecin généraliste en France (1) (2). D’après l’Association Française
d’Ophtalmologie (AFO), cette spécialité va être confrontée dans les 20 prochaines
années à une pénurie d’ophtalmologues ainsi qu’à une augmentation de la demande de
soins ophtalmologiques du fait du vieillissement de la population ; avec une
augmentation des délais de prise de rendez-vous chez un ophtalmologue (8).
Comme le montrent de nombreux travaux, deux médecins généralistes sur trois se
trouvent en difficulté en consultation face aux pathologies ophtalmologiques (3) (4) (5).
Néanmoins, 65% d’entre eux souhaitent améliorer leurs connaissances dans cette
spécialité (6) (7), mais les freins sont les suivants :
- d’une part, un manque de formation initiale car peu de terrain de stages proposés
aux étudiants en médecine générale (13),
- d’autre part, l’ophtalmologie n’est pas toujours privilégiée par les médecins
généralistes lors des FMC contrairement à d’autres spécialités (1,2).
De nombreux guides ophtalmologiques (16) (17) (18) (19) (20) (21) ainsi que des CD-
ROMs (22) ont été créés pour essayer d’aider les médecins généralistes, mais leur
contenu exhaustif et la richesse d’informations ne permettent pas toujours de les
consulter en temps réel face aux patients en consultation.
D’après le baromètre Centre d’Etude Sur les Supports de l’Information Médicale
(CESSIM) de 2016, 71% des médecins généralistes utilisent quotidiennement internet
(23). Comme l’a montré le travail de thèse de Clément Perrin (24), ces derniers
recherchent avant tout une réponse rapide plus souvent qu’une réponse fiable.
Ces difficultés rencontrées par les généralistes en ophtalmologie ont conduit Bénédicte
Cleron à publier en mars 2017 dans son travail de thèse (33) la création d’un site
spécifique nommé : www.ophtalmoclic.fr.
22
Comme pour www.antibioclic.com (31) (32), ce site a été créé sur le modèle de « sites
en 3 clics » (26) (27) avec respect des critères eEUROPE de 2002 (Annexe 1) repris par
la HAS dans son dernier rapport en 2013 (28) (29) (30). Ce travail montre que 95.5%
des 133 médecins généralistes interrogés pensent utiliser ce site en pratique quotidienne
lorsqu’ils se trouvent en difficulté pour un motif de consultation ophtalmologique.
A l’heure actuelle, aucune étude scientifique ni travail de thèse n’a encore évalué la
place en pratique quotidienne de ce site en médecine générale.
Notre hypothèse initiale a été qu’Ophtalmoclic pourrait aider les généralistes dans leur
décision sur la prise en charge des pathologies ophtalmologiques aigues en consultation.
L’objectif principal de mon travail a donc été de recueillir l'opinion et l’expérience
personnelle des médecins généralistes utilisateurs de cet outil récent et innovant, afin
d'en comprendre les avantages et les inconvénients au quotidien, ainsi que le véritable
intérêt pratique d’un outil d’aide à la prise en charge diagnostique et thérapeutique des
pathologies ophtalmologiques aigues en soins primaires.
Ce travail qualitatif s’inscrit dans la continuité de celui de Bénédicte Cleron, et devrait
permettre d’identifier d’éventuelles améliorations ou propositions pour faciliter
l’utilisation de ce site.
23
GENERALITES
24
I. Contexte
I.1. Motifs de consultations ophtalmologiques en médecine générale L’Observatoire de la Médecine Générale (OMG) dispose de riches informations
épidémiologiques sur les pathologies et leur prise en charge jusqu’en 2009 (1).
Les motifs de consultations ophtalmologiques en médecine générale en ville sont
représentés en nombre moyen d’actes par médecin généraliste et par an en France dans
le tableau suivant :
Motifs de consultations ophtalmologiques Moyenne d’actes/MG/an en France
Conjonctivite 31.7
Glaucome 9.5
Baisse d’acuité visuelle 8.1
Chalazion 3.7
Orgelet 3.6
Cataracte 2.3
Traumatisme oculaire 2
Hémorragie sous-conjonctivale 1.4
Larmoiement 1.2
La totalité des actes liés à des motifs de consultations ophtalmologiques représente 63,5
actes par médecin généraliste et par an en France en 2009.
Si on ramène ces chiffres au nombre total d’actes par an par médecin généraliste en
France, soit 4937 actes annuels en 2009 (2), on obtient les mêmes chiffres que l’OMG :
1,28 % des consultations annuelles des généralistes sont dédiées à l’ophtalmologie.
Face aux plaintes ophtalmologiques des patients, les médecins généralistes n’éprouvent
pas tous forcément des difficultés de prise en charge, notamment, pour les pathologies
courantes telles que la conjonctivite, le chalazion ou l’orgelet. Cependant, pour certaines
pathologies plus complexes telles que la cataracte, le glaucome ou les traumatismes
oculaires certains médecins généralistes sont souvent moins à l’aise.
25
I.2. Difficultés des médecins généralistes face aux plaintes ophtalmologiques Dans la littérature internationale, les chiffres sont assez alarmants. Dans une étude
réalisée au Brésil en 2006 sur 100 médecins non ophtalmologues dont 23 généralistes,
93% ne se sentent pas à l’aise pour gérer les pathologies ophtalmologiques aigues en
urgence (3).
Une étude publiée en 2014 en Irlande interrogeant 50 médecins généralistes rapporte
que 70% d’entre eux trouvent que leur formation en ophtalmologie est insuffisante pour
affronter les problèmes ophtalmologiques en consultation libérale. Seulement 38%
estiment avoir de bonnes connaissances et 56% ont confiance en eux pour gérer les
problèmes ophtalmologiques en soins primaires (4).
En France, plusieurs travaux évoquent les difficultés rencontrées par les médecins
généralistes en consultation. Ainsi, le travail de thèse de L. Minozzo (5) réalisé en 2006
à Toulouse, a montré sur 109 médecins généralistes, leurs difficultés voire les
renonciations à prendre en charge les pathologies ophtalmologiques par manque de
connaissances théoriques mais aussi manque d’expérience pratique.
De même, Le travail de thèse de B. Fournier réalisée en 2009 à Bordeaux, a montré que
sur 39 médecins généralistes interrogés, 2 sur 3 ne sont pas à l’aise lors de consultations
ophtalmologiques (6).
Néanmoins, 65% des généralistes souhaitent améliorer leurs connaissances en
ophtalmologie d’après la thèse de J. Bentziger réalisée à Strasbourg en 2008 (7).
Force est de constater que les médecins généralistes ont véritablement besoin d’aide
pour leur pratique quotidienne dans le domaine de l’ophtalmologie. L’attitude la plus
simple aujourd’hui pour ces derniers est d’adresser leurs patients aux ophtalmologues
lorsque cela reste possible, ou à défaut aux services d’accueil des urgences.
26
I.3. Répartition démographique des ophtalmologues en France D’après l’AFO, l’ophtalmologie va être confrontée à plusieurs problèmes dans les 20
prochaines années (8) :
- tout d’abord une pénurie de médecins ophtalmologues,
- une augmentation de la demande de la population pour les soins
ophtalmologiques du fait du vieillissement de la population,
- donc une augmentation des délais pour prise de rendez-vous chez le spécialiste.
Pour pallier à ce manque d’ophtalmologues à venir, une étude publiée en Grande-
Bretagne en 2014 a suggéré de former spécifiquement certains médecins généralistes à
l’ophtalmologie de façon à aider leurs confrères généralistes en difficultés face à
certains patients. Cette idée a déjà été développée en France pour la réalisation des
frottis par les généralistes pour pallier au manque de gynécologues libéraux français (9).
I.4. Plaintes ophtalmologiques reçues aux urgences
Une grande étude américaine publiée en mars 2016 portant sur près de 12 millions de
patients ayant consulté aux urgences pour un motif ophtalmologique a démontré que
seulement 41% d’entre eux présentaient une réelle urgence ophtalmologique. Parmi les
autres, plus de 4 millions présentaient des pathologies pouvant être gérées par le
médecin généraliste (28% de conjonctivite, 3% d’hémorragie sous conjonctivale, 3,8%
d’orgelet) (10). Les auteurs de l’étude concluent qu’il est nécessaire d’améliorer la
gestion de ces cas « non urgents » en amont afin de désengorger les services d’urgence.
Une étude française publiée en 2016 évaluant la prise en charge de pathologies
ophtalmologiques dans 3 services d’urgence générale a montré que les urgentistes, qui
ont la même formation que leurs confrères généralistes, sont capables de gérer les
pathologies ophtalmologiques les plus courantes à condition d’avoir le matériel adapté
(11).
Comme décrit dans la littérature, la thèse de F. Ameloot réalisée à Nancy en 2012 a
montré que 38% des patients reçus dans un service d’urgences ophtalmologiques dédié
auraient pu être gérés au sein du cabinet de leur médecin généraliste (12).
Il semble alors important de réfléchir aux solutions pouvant aider les généralistes dans
la prise en charge des pathologies ophtalmologiques courantes en cabinet de ville.
27
I.5. Solutions à disposition des médecins généralistes
I.5-1. Formation médicale initiale (FMI) - Formation médicale continue (FMC)
Une étude publiée en Angleterre en 1997 portant sur 133 médecins généralistes montre
que 78% ne sont pas satisfaits de leur FMI contre 83% qui sont satisfaits de leur FMC
(13). Ceci est principalement lié au trop faible nombre de terrains de stage hospitaliers
en ophtalmologie pour un trop grand nombre d’étudiants. Ce manque de formation
initiale pousse alors les jeunes médecins généralistes à améliorer leur FMC.
La thèse de TE. Nagues réalisée à Lyon en 2016 montre que le nombre de motifs de
consultations ophtalmologiques augmente en cabinet de ville lorsque le médecin
généraliste a reçu une formation complémentaire en ophtalmologie (passant de 9% à
17.1%) (14).
Par ailleurs, la FMC reste au bon vouloir de chaque médecin en France, et certains
laissent trop souvent l’ophtalmologie de coté au profit d’autres spécialités jugées plus
utiles (1) (2).
Une méta-analyse américaine publiée en 2008 a montré qu’il n’y a pas de différence
significative entre une FMC « en ligne » et une FMC « présentielle », mais qu’en tout
état de cause, la formation en ligne reste supérieure à l’absence de formation (15).
L’insuffisance de formation médicale aussi bien initiale que continue, a conduit au
développement d’outils d’aide à la prise en charge diagnostique et thérapeutique dans ce
domaine, avec par exemple la création de guides pratiques d’ophtalmologie et d’arbres
décisionnels destinés aux médecins généralistes.
28
I.5-2. Guides ophtalmologiques / CD-ROM
En Allemagne, de nombreux auteurs se sont intéressés à la création de guides pour aider
les médecins généralistes à gérer les urgences ophtalmologiques et savoir quand
adresser à un confrère ophtalmologue (16) (17). Ces guides ont été diffusés aux
médecins par courrier.
La Revue du Praticien de 2012 a traité des urgences ophtalmologiques et a proposé des
arbres décisionnels pour aider les médecins généralistes à la prise en charge de ces
urgences (18).
Deux guides américains de 2008 ont également listé les pathologies ophtalmologiques
les plus urgentes (19) (20), et un guide américain de 2006 a précisé le matériel
nécessaire au médecin généraliste pour les consultations d’ophtalmologie (21).
Ces guides et arbres décisionnels ont pour avantage d’être exhaustif et riches en
informations. Cependant ils sont trop longs et de ce fait pas toujours consultables en
temps réel en consultation face au patient.
Pour pallier à ce problème, un CD-ROM a été crée à l’issu d’un travail de thèse réalisé
en 2008 à Toulouse (22) dont les principaux avantages sont l’interface interactive et le
contenu exhaustif. Les inconvénients sont le coût de production élevé, les difficultés
dans la gestion et la distribution ainsi que l’actualisation impossible des données une
fois le CD-ROM distribué.
De nos jours, il semble évident que l’outil le plus pratique pour diffuser des
informations est le support internet. Il permet de délivrer des informations exhaustives,
facilement accessibles et fréquemment réactualisables. Reste à organiser ce site de façon
à ce qu’il soit facilement utilisable en temps réel tout en étant exhaustif mais pratique et
peu chronophage.
29
I.6. Création d’un outil internet d’aide à la décision médicale pour le médecin
généraliste : www.ophtalmoclic.fr
D’après le baromètre CESSIM de 2016, 71% des médecins généralistes utilisent
quotidiennement internet dans le cadre de leur pratique professionnelle et 96%
l’utilisent au moins 1 fois par semaine (23).
Lorsque ces derniers utilisent internet, ils font appel en priorité à un moteur de
recherche, essentiellement Google, qui n’est pas forcément fiable plutôt que d’utiliser
des sites scientifiques fiables comme le démontre une publication de la revue
Exercer de 2010 (25).
La promotion de « sites en 3 clics » et une recherche guidée sur Google favorisent
l’accès à l’information comme le conclue François Bontinck dans sa thèse publiée en
2014 (26). Un site internet « en 3 clics » se définit de façon informelle par les
concepteurs web comme un principe d’ergonomie selon lequel l’internaute doit pouvoir
accéder à n’importe quelle information présente sur un site web en suivant au plus 3
hyperliens ou clics de souris depuis la page d’accueil (27), d’où l’abréviation « www »
désignant le système hypertexte public fonctionnant sur internet.
D’après une revue de la littérature des critères d’évaluation des sites internet dans le
domaine de la santé, énumérés par la HAS, il apparait qu’aucun outil internet ne semble
valider l’ensemble des critères d’évaluation concernant la qualité d’information diffusée
(28).
Devant ce constat, la HAS préconise de prendre les critères établis par la commission
des communautés européennes : les critères eEUROPE 2002 (29) (Annexe 1) qu’elle a
repris sur son site depuis 2013 (30).
Sur le modèle des sites en « 3 clics » et avec respect des critères eEUROPE,
www.antibioclic.com a été créé à l’issu d’une thèse soutenue en 2011 par P.
Jeanmougin avec l’aide d’un comité d’experts composés de généralistes et
d’infectiologues. Cet outil permet au médecin généraliste d’optimiser sa prescription
d’antibiotiques au vue des nombreuses recommandations et de leurs révisions
30
fréquentes. Le site a séduit rapidement avec plus de 2.000 connexions par jour
enregistrées en 2015 (31) (32).
Dans la continuité et sur le même modèle, www.ophtalmoclic.fr a vu le jour à l’issue de
la thèse de Bénédicte Cleron soutenue en Mars 2017 (33). Il est accessible gratuitement
sur internet.
La phase d’évaluation du site rapporte que 95.5% des 133 médecins généralistes
interrogés pensent l’utiliser dans leur pratique quotidienne lorsqu’ils se trouvent en
difficulté lors d’une consultation ophtalmologique.
II. Présentation du site Ophtalmoclic
II.1. Historique de création et contenu scientifique
Le site Ophtalmoclic a été créé en 2016 conjointement par le Dr Clément Paya
(ophtalmologue au CHU de Bordeaux) et Bénédicte Cleron (alors étudiante en troisième
année de médecine générale qui a fait de ce projet son sujet de thèse).
Il a été entièrement financé par Bénédicte Cleron et c’est un outil indépendant de
l’industrie pharmaceutique.
Dès la page d’accueil et dans les mentions légales du site, il est rappelé que les
informations et orientations diagnostiques et thérapeutiques fournies ne se subsistent pas
à la responsabilité du médecin selon le principe de responsabilité individuelle énoncé
par l’article 69 du code de déontologie médicale (34).
A noter qu’Ophtalmoclic est destiné à l’usage de médecins non spécialisés en
ophtalmologie et que son utilisation nécessite des connaissances préalables et une
habitude de raisonnement correspondant uniquement à la profession médicale. Ce qui
sous-entend qu’il n’est pas destiné aux patients et que les données qu’il contient sont
trop simplifiées pour ophtalmologues.
31
L’objectif principal du site reste avant tout d’aider le médecin généraliste à la prise en
charge diagnostique et thérapeutique des pathologies ophtalmologiques aiguës en soins
primaires. Les pathologies ophtalmologiques chroniques ont été volontairement exclues
du site, à savoir:
- la DMLA (en dehors de la DMLA exsudative)
- la cataracte (en dehors de la cataracte congénitale)
- le glaucome chronique
- l’exophtalmie
- les troubles de la rétraction.
Les pathologies ophtalmologiques aiguës que l’on peut trouver sur le site sont les
suivantes:
- la conjonctivite infectieuse
- la conjonctivite allergique
- l’orgelet
- le chalazion
- l’uvéite antérieure aiguë
- la kératite aiguë
- l’hémorragie intra-vitréenne et décollement de rétine
- l’hémorragie sous-conjonctivale
- l’hypertension intracrânienne
- l’occlusion de l’artère centrale de la rétine
- l’occlusion de la veine centrale de la rétine
- la cataracte congénitale
- la cécité monoculaire transitoire
- la dacryocystite aiguë
- la DMLA exsudative décompensée
- la leucocorie
- la migraine avec aura visuelle
- la neuropathie optique ischémique antérieure
- la névrite optique rétrobulbaire
- la sclérite et épisclérite
- la glaucome aigu par fermeture de l’angle
32
- le strabisme du nourrisson
- le ptosis
- le diplopie
- les anomalies pupillaires
- les brûlures caustiques ou physiques
- le coup d’arc et ophtalmie des neiges
- les corps étrangers superficiels
- les limailles de fer
- les contusions du globe oculaire
- les traumatismes perforants et corps étrangers intraoculaires
- les lacérations cornéennes
II.2. Description du site Ophtalmoclic
II.2-1. Le nom du site
Le nom du site Ophtalmoclic a été crée sur le modèle des sites « en 3 clics » (27) (28) et
inspiré d’autres outils d’aide à la décision comme www.antibioclic.com,
www.addictoclic.com ou encore www.gestaclic.fr pour une mémorisation simple et
intuitive.
II.2-2. Le graphisme
Dans la mesure où il s’agit d’un site internet à usage professionnel, le graphisme est
épuré pour permettre à l’utilisateur de se concentrer sur le contenu et non le contenant.
Le graphisme du site relève du travail conjoint d’Aurélie Sadoun (infographiste) et de
Pierre Lesigne (concepteur et développeur de sites web).
II.2-3. La trame
L’objectif principal était de créer une trame intuitive, se déroulant selon les standards
d’une consultation de médecine générale d’un médecin face à son patient.
33
Sur la page d’accueil, le médecin peut choisir soit un accès direct à la pathologie qui
l’intéresse, soit une aide diagnostique en fonction du motif de consultation qu’il
rencontre.
S’il choisit directement une fiche correspondant à une maladie, il peut y trouver les
éléments clés de l’interrogatoire, de l’examen clinique et de la conduite à tenir
thérapeutique.
S’il choisit une aide diagnostique, il a accès soit à une fiche de conduite à tenir face à un
symptôme donné, soit à un questionnaire pré rempli dont les réponses aboutissent aux
différents diagnostics possibles puis à la fiche correspondant au diagnostic retenu.
A noter qu’on peut trouver au début de chaque page, la liste des erreurs à ne pas
commettre et l’énoncé des prises en charges urgentes avec le délai approprié.
Le site se compose de six types de pages différents :
- Page d’accueil : vitrine du site, qui permet un choix direct vers le thème d’intérêt.
Elle rappelle dans un encadré bien visible l’objectif du site et le public visé, à des fins
médico-légales.
- Fiche maladie : chaque fiche maladie commence par un encadré rouge sur les erreurs
à ne pas commettre. On trouve ensuite des éléments de diagnostic, de thérapeutique et la
ressource bibliographique en rapport. Une photo est ajoutée pour certaines maladies.
- Fiche symptôme : chaque fiche symptôme commence par un encadré rouge sur les
erreurs à ne pas commettre. On trouve ensuite des éléments d’aide diagnostique et une
conduite à tenir.
- Questionnaire d’orientation diagnostique : cette page comprend des questions fermées
dont la réponse est par défaut « non ». L’utilisateur coche « oui » si le symptôme le
concerne. Puis il clique sur « résultats » pour obtenir la liste des pathologies qui
correspondent aux cases pour lesquelles il a coché « oui ». Il peut ensuite accéder à la
fiche maladie qui l’intéresse.
34
- Fiche médicament : elle comprend si besoin un encadré rouge d’erreur à ne pas
commettre puis le nom commercial du médicament, la galénique et la DCI.
- Contenu annexe : il s’agit de pages supplémentaires pour traiter de points spécifiques:
le matériel à usage ophtalmologique, les ressources bibliographiques et les mentions
légales.
II.2-4. Cahier des charges, développement, intégration et mises à jour
Les différentes pages décrites ont été modélisées dans un cahier des charges bien précis
(Annexe 2) permettant la compréhension partagée entre la personne souhaitant créer le
site et le professionnel réalisant le site.
Le développement et l’intégration du site ont été réalisés sur un gestionnaire de contenu
nommé EzPublish qui permet de modifier à tout moment le contenu médical du site,
aussi bien pour corriger des erreurs que pour faire des mises à jour.
II.2-5. Sources – recommandations
Afin d’uniformiser le contenu du site et de faire consensus dans les données diffusées,
une source unique qui fait consensus dans le domaine de l’ophtalmologie a été choisie :
l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale d’ophtalmologie (EMC). Chaque « fiche maladie »
ou « fiche symptôme » du site est un résumé d’un article de l’EMC dont les
informations retenues sont directement accessibles au médecin généraliste.
En ce qui concerne la thérapeutique, une ressource unique qui fait consensus auprès de
la communauté médicale a été choisie : le Dictionnaire Vidal.
Les photos ajoutées sur les pages du site sont issues de la collection personnelle du Dr
Clément Paya, donc libres de droit.
Les références bibliographiques utilisées sont notées au bas de chaque page de « fiche
maladie » ou « fiche symptôme », permettant ainsi de donner un lien direct avec les
documents originaux en ligne. Elles sont également toutes listées dans l'onglet « sources
» du site.
35
Pour chaque page de « fiche maladie », la date de la dernière mise à jour de la page est
également précisée.
II.3. Respects des critères de qualité eEUROPE de 2002
Le site Ophtalmoclic respecte les critères de qualité eEUROPE de 2002 pour la
transparence et l’honnêteté, l’obligation de référence, la protection de données et de la
vie privée, l’actualisation des informations, la responsabilité et l’accessibilité (Annexe
1).
II.4. Evaluation du site
II.4-1. Avant la diffusion en ligne : Béta-test
Le Béta-test est une des phases d’essai d’un produit informatique avant sa publication. Il
sert à identifier les bugs résiduels, ou à apporter des suggestions d’amélioration du site.
Avant la diffusion du site Ophtalmoclic, trois médecins généralistes (Dr Pauline Tauzin,
Dr Yves-Marie Vincent et Dr Maité Santucci), habitués à l’utilisation des sites internet
d’aide à la pratique, ont été désignés pour tester le site une semaine avant sa mise en
service.
A l’issu de cette semaine de test, il n’a pas été détecté de bugs, cependant quelques
suggestions d’amélioration ont été proposées :
- ajouter une mention rappelant à l’utilisateur de vérifier les allergies du patient avant
toute prescription médicamenteuse,
- ajouter dans la partie « base médicament », la DCI des collyres et pommades listés.
36
II.4-2. Après la diffusion : outil d’analyse statistique Google Analytics ©
Deux techniques de diffusion ont été utilisées conjointement auprès des médecins
généralistes :
- une diffusion sur le groupe Gmail des médecins remplaçant d’Aquitaine (en accord
avec l’administrateur du groupe, le Dr Cédric Lafargue),
- une diffusion sur le réseau social Facebook, par le système de partage de liens.
Le service d’analyse d’audience de site web Google Analytics©, mis en place lors de la
création du site, a permis d’obtenir de nombreuses statistiques sur la fréquentation et
l’utilisation du site par les médecins.
Sur une période d’utilisation de 3 mois (du 27 septembre 2016 au 27 décembre 2016),
Google Analytics© à enregistré 9111 visites sur le site, soit une moyenne de 99 visites
par jour. L’outil permet d’observer une fréquentation importante le premier mois (4.189
visites), expliquée par l’effet de lancement du site, suivie d’une baisse de la
fréquentation le mois suivant (1.788 visites), puis une relance de la fréquentation le
3ème mois (3.134 visites). La répartition géographique des visiteurs donnée par Google
Analytics© montre au départ une forte concentration de visites autour de Bordeaux,
puis diffusion à travers la France majoritairement dans les grandes villes.
Sur les 9111 visites recensées, les utilisateurs ont vu en moyenne 5,04 pages par visite
et ils ont passé en moyenne 2 minutes et 17 secondes sur le site.
Google Analytics© nous permet de chiffrer la fréquentation de chaque page du site, et il
est intéressant de constater que les pages les plus visitées concordent avec la pratique de
la médecine générale. En effet, si on exclut la page d’accueil, on observe, par ordre de
fréquentation, « l’oeil rouge », « la base médicament », « les pathologies des paupières
», « le chalazion », « la baisse d’acuité visuelle » et « l’orgelet ».
Les pages les moins visitées sont « l’hypertension intracrânienne », « la DMLA
exsudative », « la Neuropathie Optique Ischémique Antérieure », « la Neuropathie
Optique Rétro Bulbaire », « l’Occlusion de la Veine Centrale de la Rétine » et « la
cécité monoculaire transitoire ».
37
A l’heure actuelle, la place d’Ophtalmoclic n’a pas encore été évaluée d’où la nécessité
de recueillir l’opinion des médecins généralistes sur l’utilisation, le contenu et l’intérêt
de ce site en pratique quotidienne. Ceci a constitué la base de mon travail de thèse.
38
MATERIEL ET METHODE
39
I. Type d’enquête : étude qualitative par entretiens individuels semi-structurés
Nous avons choisi de réaliser une enquête descriptive qualitative, par entretiens
individuels semi-structurés. Cette méthode est celle qui se prête le mieux à notre
démarche de recherche pour identifier un maximum de thèmes dans les opinions ou les
pratiques rapportées et en étudier la variabilité.
L'analyse qualitative est caractérisée par une approche compréhensive, c'est-à-dire
recherchant des explications à des faits observés, sans porter de jugement. Les liens de
causalité ou de corrélation entre deux variables mis en évidence par l'étude ne sont pas
d'ordre statistique mais d'ordre explicatif, tenant compte du contexte dans lequel sont
ancrés les faits (35). Contrairement aux méthodes quantitatives, il n’y a aucune notion
de prédominance statistique ou de quantification, le but recherché étant plutôt la
diversité des thèmes, tous les thèmes abordés par les médecins généralistes interrogés
étant considérés comme de valeur égale (36).
Le choix de réaliser des entretiens semi-structurés nous a permis de poser des questions
précises aux médecins généralistes, sans pour autant influencer ni limiter les réponses.
Les entretiens ont permis de conserver la spécificité des réponses de chaque médecin, en
limitant au maximum toute influence extérieure afin de recueillir des réponses
approfondies (37).
Le guide d'entretien préétabli inscrivait le discours de chaque médecin dans un cadre qui
a permis ensuite l'analyse comparative des réponses, afin d'identifier similitudes et
différences pour proposer éventuellement une explication.
II. Recrutement de l’échantillon
Les médecins interrogés étaient des généralistes, tous titulaires du doctorat de médecine
générale, installés ou remplaçants exerçant dans les Alpes-Maritimes.
40
Deux critères d’inclusion distincts étaient nécessaires :
- soit le médecin connaissait et utilisait déjà le site Ophtalmoclic,
- soit le médecin ne connaissait pas le site. Il lui a alors été proposé de le découvrir et
de l’utiliser sur une période donnée avant de le rencontrer.
Nous avons cherché à inclure des médecins généralistes de profils différents, avec une
attention particulière portée aux variables qui nous semblaient pouvoir influencer leur
façon d'utiliser le site et leur opinion, comme le sexe, l’âge, le secteur géographique
d’activité, les formations spécifiques, la fréquence d’utilisation du site… (Annexe 3).
Ainsi dans l'analyse ultérieure nous pourrons chercher à comprendre les logiques
d'actions ou de représentations, en reliant le contenu du discours au profil professionnel
des médecins généralistes.
La fréquence d'utilisation du site n'a pas été retenue comme critère d'inclusion dans
notre étude, de façon à préserver un maximum de diversité dans les opinions et dans les
thèmes abordés.
L'échantillon de médecins généralistes interrogés n'était pas représentatif de la
population comme dans une étude quantitative (38). En effet les résultats de l'enquête
n'ont pas vocation à être exhaustifs ni à être généralisés, mais à apporter un éclairage sur
les pratiques et les opinions des médecins généralistes utilisateurs d’Ophtalmoclic (37).
Notre souhaitions avoir une population homogène et variée, et avons interrogés les
médecins jusqu’à obtention de la saturation des idées.
Les médecins généralistes ont été contactés de plusieurs manières :
- à partir du site de l’Assurance Maladie (39),
- dans mon entourage personnel et professionnel,
- par la technique de proche en proche, en demandant aux médecins interrogés le
nom d’autres médecins susceptibles d’accepter l’étude.
Les médecins généralistes ont été recrutés par téléphone ou par mail, avec une
présentation préalable du site Ophtalmoclic et de l’objet de notre étude.
41
III. Guide d’entretien :
III.1. Elaboration du guide
Le guide d'entretien a été construit en vue d'une analyse thématique des réponses selon
une approche inductive, c’est-à-dire avec des questions ouvertes afin d’influencer le
moins possible les réponses et sans lister de thèmes prédéfinis.
Il comportait une courte partie de questions visant à déterminer le profil du médecin
généraliste interrogé, ainsi qu’une seconde partie composée de questions courtes,
neutres et ouvertes concernant le site Ophtalmoclic.
Les questions du guide ont permis d’explorer l'opinion et l'utilisation du site par les
médecins généralistes selon 3 axes principaux (Annexe 3) :
- l’utilisation du site,
- le contenu du site,
- le rôle du site dans leur pratique.
Pour chaque axe, il existait des phrases de relance ou de précision, qui pouvaient être
utilisées ou non en fonction du déroulement de l'entretien (40) (41).
Le guide a été testé auprès de quelques médecins généralistes, et a ensuite été retravaillé
afin d’être adapté au mieux. Ceci a constitué une phase de test qui a permis d’apporter
quelques modifications par rapport au guide initial : chronologie des questions,
reformulation de questions supplémentaires et suppression de certaines questions
difficiles à exploiter.
III.2. Validation du guide en cellule qualitative
J’ai eu la chance et l’opportunité de soumettre mon guide lors d’une présentation en
cellule qualitative en décembre 2017. Il a alors été approuvé par deux médecins du
département de médecine générale de Nice présents ce jour.
42
III.3. Réalisation des entretiens
Les entretiens se sont tous déroulés dans les cabinets médicaux des médecins interrogés,
afin de rester dans le contexte de pratique et d’avoir l’outil à disposition, consultable sur
l’ordinateur du médecin.
Les entretiens se sont déroulés de décembre 2017 à février 2018.
Au début de chaque entretien, une fiche d’information et de consentement a été remise
aux médecins, leur présentant le cadre de l’étude, le déroulement de l’entretien, la
participation volontaire et le droit de retrait ainsi que la confidentialité et
l’anonymisation des données recueillies (Annexe 4).
L'entretien s'arrêtait lorsque tous les axes du guide avaient été abordés et après avoir
proposé au médecin généraliste d'ajouter éventuellement des éléments supplémentaires.
Ces entretiens ont été enregistrés à l’aide d’un dictaphone numérique ainsi que d’un
téléphone portable, puis retranscris mot à mot, sans modification ni reformulation dans
le but de ne pas induire de biais de déclaration. La retranscription a été faite dans les
jours suivant l’entretien avec en moyenne 3 heures de retranscription pour chaque
médecin interrogé.
Vous trouverez en Annexe 5 un tableau récapitulatif des caractéristiques des médecins
généralistes ayant participé aux entretiens.
IV. Analyse des données
IV.1. Choix de l’analyse thématique du verbatim
Afin d’assurer la validité et la richesse des résultats, les enregistrements ont été
retranscrits dans leur intégralité. Le logiciel Word a été utilisé pour retranscrire les
données mot à mot, et le logiciel Excel a ensuite été utilisé pour le codage des verbatim.
La communication non verbale a également été prise en compte dans la retranscription,
de manière à respecter la globalité de l’expression.
43
Les entretiens étaient numérotés sans référence au médecin correspondant afin de
respecter l’anonymat, et chaque nom de médecin interrogé a été remplacé par un
numéro associé (exemple : E.1, E.2, E.3 etc.).
Nous avons choisi de réaliser une analyse thématique, dite analyse de contenu, qui
permet d'étudier les variations des opinions et des pratiques, et non la forme du
discours.
Nous avons privilégié une analyse dite « horizontale », c’est à dire un point de vue
permettant de recueillir une grande diversité d'opinions, par opposition à une analyse
« verticale » qui permettrait d'identifier des profils d'utilisateurs, ce qui n'est pas le but
premier de l'étude.
L'analyse a été effectuée selon une approche inductive, qui nécessite de prendre du
recul par rapport aux hypothèses de départ et de garder une ouverture au moment du
recueil et de l'étude des données. L’objectif était de recueillir tous les éléments
nouveaux qui n'avaient pas été anticipés au moment de la réflexion initiale. L’intérêt
étant de créer des hypothèses et non de les tester lors d’une approche déductive en
quantitatif.
Notre analyse est inspirée de la méthodologie décrite dans l'ouvrage « L’Analyse
qualitative en sciences humaines et sociales » (42). Les thèmes présents dans le corpus
ont été relevés au fur et à mesure en suivant la démarche de thématisation en continu,
en gardant à l'esprit la question de recherche initiale.
Nous avons choisi de proposer des thèmes avec un niveau d'inférence faible ou
modéré, qui a convenu à notre analyse thématique dont le but principal était de dresser
un tableau des opinions exprimées, sans donner d’interprétation subjective.
Les thèmes ont été regroupés en « ensembles thématiques saillants » et organisés sous
forme d'arbre thématique, après avoir mis en évidence des « modes de saillance »
c'est-à-dire des liens logiques de différentes natures entre les ensembles thématiques.
44
Le placement de ces ensembles thématiques dans l'arbre, les uns par rapport aux autres,
grâce aux axes thématiques et leur classification en rubriques, devait permettre de créer
un schéma sur lequel serait basée la rédaction des résultats.
IV.2. Echelle de l’étude
Comme décrit dans l'ouvrage « Les méthodes qualitatives » (35), les méthodes
qualitatives sont adaptées pour une étude à l'échelle micro-sociale et méso-sociale.
Initialement pensées pour des travaux dans le domaine de la sociologie ou du marketing,
elles sont aussi applicables à l'étude de la pratique médicale. Il est important d'identifier
l'échelle d'observation que l'on choisit car les résultats de l'étude en découlent. Dans
notre cas, on pourrait dire que :
- l'échelle micro-individuelle correspond au médecin, face à une pathologie
ophtalmologique spécifique à traiter,
- l'échelle micro-sociale correspond au médecin dans son contexte de consultation,
face à un patient particulier,
- l'échelle méso-sociale correspond au médecin qui fait un choix thérapeutique, en
fonction des recommandations de bonne pratique,
- l'échelle macro-sociale correspond au médecin généraliste français en tant que
prescripteur.
Nous voyons que notre étude sur l'opinion des médecins généralistes à propos du site
Ophtalmoclic se place principalement aux échelles micro- et méso-sociales, celles-ci
étant intriquées dans la prise de décision médicale.
« L'intérêt principal de l'enquête micro-sociale et méso-sociale qualitative est qu'elle
fait apparaître de façon compréhensive les contraintes qui pèsent sur les décisions... »
(43)
45
RESULTATS
46
I. Description de l’échantillon interrogé
Notre étude a inclus 16 médecins généralistes des Alpes-Maritimes, de profils
professionnels différents, dont les caractéristiques sont résumées dans le tableau Annexe
5.
Les entretiens se sont déroulés de décembre 2017 à février 2018.
L'âge moyen des médecins est de 45 ans, avec des extrêmes allant de 28 à 63 ans.
L'échantillon est composé de 6 femmes et 10 hommes.
Il comprend 2 médecins remplaçants et 14 médecins installés en cabinet, dont 6
exerçant en cabinet de groupe, 8 exerçants seuls et 2 remplaçants ayant une activité
mixte.
Neuf médecins sont installés en milieu urbain, 5 en milieu rural. Les 2 médecins
remplaçants exercent à la fois en milieu rural et urbain.
L'activité moyenne des médecins est de 27 patients par jour, avec des extrêmes allant de
20 à 45.
Parmi les formations complémentaires des médecins interrogés, nous avons noté :
- un DIU de pathologies locomotrices liées à la pratique du sport,
- un DU de médecine esthétique,
- un DU d’urgence et d’ostéopathie,
- un CES de biologie et médecine du sport,
- un DIU nutrition,
- un cumul de DU de gériatrie, de médecine hyperbare et d’expertise et réparation
corporelle.
Aucun médecin n’a de formations spécifiques en ophtalmologie.
Trois médecins exercent la fonction de maître de stage universitaire (MSU).
Pour la plupart des médecins interrogés, les correspondants ophtalmologues étaient
principalement des confrères ophtalmologues, mais aussi des médecins urgentistes.
47
Six médecins connaissaient et utilisaient déjà le site Ophtalmoclic avant mon premier
appel, et 10 l’ont découvert et utilisé après mon premier contact.
La durée moyenne d’utilisation du site pour les médecins qui le connaissaient déjà était
de 6 mois et demi, et de 2 mois pour ceux qui l’ont connu après mon contact pour
l’étude.
La fréquence d’utilisation moyenne du site par les médecins interrogés est assez
variable, avec :
- hebdomadaire pour 4 médecins
- bihebdomadaire pour 2 médecins
- mensuelle pour 6 médecins
- 2 fois par mois pour 4 médecins.
L'évolution de la fréquence d'utilisation du site a été étudiée et considérée comme :
- stable pour 9 médecins
- en baisse pour 2 médecins
- en hausse pour 5 médecins.
La durée en moyenne des entretiens est de 24 minutes. L’entretien le plus court a duré
18 minutes et le plus long 34 minutes.
II. Description des résultats obtenus grâce au verbatim
L'opinion concernant les différents aspects du site Ophtalmoclic a été recueillie auprès
des médecins et restituée en trois grandes catégories : l'utilisation, le contenu et le rôle
du site dans la pratique médicale. Ces catégories sont complémentaires et intriquées.
La classification des thèmes a été subjective mais nous avons essayé de la construire de
manière compréhensive en nous inspirant des différentes démarches qui constituent
l'exercice de la médecine générale, que sont le raisonnement diagnostique ou
thérapeutique, l'interaction avec le patient, l'accès à l'information scientifique et la prise
en compte du contexte médico-social.
48
Notre analyse s’applique à notre échantillon de 16 médecins et n'a pas vocation à être
généralisée.
L’appréciation de la fréquence des thèmes analysés n'a pas de valeur quantitative mais
cherche simplement à donner une importance relative à certains thèmes extraits du
corpus par leur occurrence faible ou forte.
II.1. Utilisation du site
II.1-1. Accessibilité du site
Tous les médecins interrogés considèrent à l’unanimité Ophtalmoclic comme facilement
accessible au cabinet. Certains y accèdent via un moteur de recherche, d’autres l’ont mis
en favoris et y accèdent directement.
E.2 : « j’y accède très facilement via le moteur de recherche Google »
E.6 : « je l’ai mis en favoris sur la barre d’outils. J’ai un accès immédiat et ça me fait
gagner du temps pendant la consultation »
Certains médecins ont évoqué la difficulté d’accès pendant les visites, en pointant la
nécessité d’avoir une connexion internet comme point négatif.
E.9 : « je ne l’utilise pas pendant mes visites en campagne car j’ai un mauvais
réseau 4G »
Quatre médecins ont même émis l’idée de créer une application gratuite à télécharger
sur smartphone afin de garantir un accès rapide sans nécessité d’avoir une connexion
internet.
E. 7 : « j’ai pensé qu’il pourrait être créé une application pour smartphone pour que
ce soit plus simple et rapide pendant mes visites »
E. 3 : « il faudrait créer une application gratuite évidement. Si elle était payante, je
ne la téléchargerais pas »
49
II.1-2. Facilité d’utilisation
L’ensemble des médecins interrogés ont la même opinion sur la facilité d’utilisation du
site. Aucune critique négative n’a été relevée.
E. 10 : « je le trouve plutôt simple à utiliser, et même pratique »
E. 16 : « en trois clics on trouve ce qu’on cherche, c’est assez simple d’utilisation »
Sa simplicité d’utilisation a été appréciée par tous, ainsi que son utilisation très
« intuitive », même pour les médecins moins habitués à utiliser internet.
E. 2 : « pour mon petit niveau en informatique, je dois dire que c’est assez intuitif et
facile à utiliser »
Enfin, trois médecins ont évoqué le côté « pratique » et « basique » de son utilisation, et
l’ont jugé adapté aux conditions d’utilisation pendant une consultation de médecine
générale.
E. 14 : « moi qui suis assez allergique à internet, son utilisation est d’un niveau assez
basique »
E. 12 : « on voit que ce site a été créé pour être utilisé pendant la consultation »
II.1-3. Organisation des données
L’ensemble des médecins approuvent l’organisation logique et non complexe d’accès
immédiat aux informations recherchées.
E. 11 : « son utilisation est très logique, elle colle vraiment au déroulé de ma
consultation face au patient dans la démarche diagnostique et thérapeutique (…)
sans perdre de temps »
E. 10 : « on va vite à l’essentiel, il est vite consulté, il n’y a pas de choses inutiles
qui me sautent aux yeux »
50
La clarté du site est évoquée par l’ensemble des médecins comme assez « clair »,
« sobre » et « lisible ».
E. 7 : « c’est clair et assez intuitif, on s’y retrouve facilement »
E. 3 : « j’aime bien les couleurs et la police utilisées. C’est assez classique mais ça
reste sobre et élégant »
La hiérarchisation des informations est également mise en avant par l’ensemble des
médecins interrogés.
E. 11 : « La répartition en typologie de motifs de consultation est très intuitive et en
accord avec les motifs réelles de consultation en médecine générale »
E. 14 : « le classement par thématique de motifs de consultation est très appréciable
et intuitif. Je me laisse guider par le site, et il m’amène à ce que je cherche »
E. 6 : « c’est très pédagogique, un enfant de 12 ans saurait l’utiliser »
II.1-4. Situations de recours à Ophtalmoclic pendant et en dehors des
consultations
Pendant la consultation, on observe deux attitudes différentes en ce qui concerne
l’utilisation d’Ophtalmoclic.
Certains l’utilisent en même temps que le déroulé de leur consultation pour se laisser
guider afin de ne rien oublier et de mettre à jour en même temps leurs connaissances en
ophtalmologie.
E. 12 : « dès que j’ai une plainte ophtalmologique en consultation, je saute
directement sur le site pour l’utiliser »
E. 6 : « je ne connais pas bien la clinique d’ophtalmologie (…) ce site me permet
vraiment de l’utiliser en live »
E. 8 : « pendant ma consultation, je vais faire un tour sur les fiches maladies pour
voir si mes connaissances actuelles sont bonnes »
51
D’autres l’utilisent uniquement à la fin de leur consultation pour conforter la prise en
charge diagnostique et/ou thérapeutique, mais aussi pour vérifier qu’ils n’ont pas fait
d’erreurs.
E. 9 : « je vais voir à la fin si j’ai donné le bon traitement et si je n’ai pas fait de
conneries »
E. 8 : « je vais souvent voir à la fin de ma consultation la base médicamenteuse pour
évaluer mes habitudes de prescriptions »
En revanche, neuf médecins ont avoué ne pas utiliser le site lorsqu’ils rencontraient un
motif de consultation bien connu et peu grave.
E. 2 : « quand je reçois un patient qui présente un chalazion sans aucun doute
diagnostique, je lui donne le traitement d’emblé. Je ne vais pas perdre du temps à
aller sur le site »
E.5 : « quand j’ai un doute j’aime bien y avoir recours, mais quand c’est évident je
ne cherche même pas à utiliser le site »
En dehors de la consultation, on observe trois attitudes.
Certains ne vont pas sur le site car ils n’y ont jamais pensé, ou n’ont pas le temps.
E. 2 : « en dehors mes consultations, j’ai autre chose à faire que de surfer sur le net »
D’autres y vont pour mettre à jour leurs connaissances de manière générale.
E. 7 : « je le consulte aussi en dehors de mes consultions. A vrai dire dans le cabinet
ou je remplace actuellement c’est plutôt calme donc j’ai le temps (…) c’est surtout
pour me rafraichir la mémoire et mettre les idées au clair »
D’autres encore y vont suite à un questionnement sur une situation rencontrée en
consultation.
E. 6 : « je me suis posé une question lors de ma dernière consultation
d’ophtalmologie, et je voulais voir par curiosité si ce que j’avais fait était correct »
52
II.1-5. Gestion de l’utilisation du site face au patient pendant la
consultation
L’ensemble des médecins interrogés disent directement au patient qu’ils vont consulter
le site Ophtalmoclic pendant et/ou en dehors de la consultation.
E. 6 : « je lui dis que je vais sur le site, je ne lui cache pas. Je ne suis pas un
complexé de nature moi (rires) »
E. 12 : « je lui dis que je vais consulter un site interne »
Trois médecins ne disent pas qu’ils consultent le site.
E. 4 : « je vais sur le site discrètement, le patient n’a pas à savoir ce que je fais »
Pour ceux qui avouent consulter le site à leurs patients, ils expliquent avoir besoin de
rafraichir leurs connaissances en ophtalmologie pour certains, pour d’autres avoir
besoin de vérifier leur prise en charge, de revoir les recommandations en ophtalmologie
ou encore d’évaluer le degré d’urgence de la pathologie.
E. 8 : « Je lui explique qu’il existe un site internet fait par des ophtalmologues
destiné aux médecins généralistes, afin d’avoir une aide dans cette spécialité »
E. 6 : « il faut que je regarde les dernières recommandations qui ont été publiées »
E. 11 : « Les patients sont très compréhensifs et même très demandeurs car ils sont
bien conscients que cela ne correspond pas à notre spécialité (…) grâce à cela ils
évitent de finir chez l’ophtalmologue du coin ou aux urgences de la ville d’a côté»
Pour ceux qui n’avouent pas aller sur le site, aucune explication n’est donnée à leurs
patients.
E. 4 : « je ne donne aucune explication (…) je cache bien mon jeu moi (rires) »
53
Environ 2/3 des médecins se sentent plutôt à l’aise lors de l’utilisation du site face à
leurs patients, qu’ils l’avouent ou pas.
E.14 : « je suis à l’aise si la recherche est assez rapide, si ca dure trop longtemps, je
vais laisser tomber et j’irai voir après la consultation au calme »
E. 7 : « Je ne me sens pas gêné. Le patient comprend et est même rassuré par
moment que l’on vérifie certaines informations »
E. 10 : « je suis à l’aise, je lui parle en même temps que je fais ma recherche »
Le tiers restant est moins à l’aise, voire méfiant.
E. 7 : « je suis jeune médecin remplaçante, j’ai peur que le patient en face de moi se
dise que je ne connaisse rien et que j’ai besoin d’aller voir mes cours sur internet »
E. 1 : « je ne suis pas très à l’aise, il faut que je fasse vite. Je me sens assez pressé à
l’utiliser »
E. 15 : « les patients sont méfiants de nos jours, ils vous scrutent dans vos moindres
gestes »
II.2. Contenu du site par fenêtres
II.2-1. Fenêtre « Fiches maladies »
De manière générale, les fiches maladies sont assez claires, synthétiques et bien
résumées pour l’ensemble des médecins. Elles vont à l’essentiel ce qui leur permet de
les lire rapidement pendant et/ou en dehors de la consultation.
E. 7 : « Très didactique et claire. Avec des explications concises à fournir au patient.
Pas de détail de spécialité sans intérêt pour la consultation. Pas de superflus »
E. 15 : « c’est vraiment axé médecine générale, simple à comprendre »
54
Deux médecins ont trouvé ces fiches plutôt succinctes et trop synthétiques.
E. 4 : « un peu trop simplifié dans un soucis de clarté ce qui fait perdre des
informations qui pourraient être utiles »
E. 1 : « Trop succinctes, trop vulgarisées, trop courtes, pas assez d’informations»
Certains médecins ont même découvert des pathologies qu’ils ne connaissaient via les
fiches.
E. 11 : « Par exemple la dacryocystite aiguë je ne sais pas ce que c’est, je suis
intéressé de lire la fiche »
II.2-2. Fenêtre « Motifs de consultation »
L’ensemble des médecins généralistes trouvent les motifs de consultation assez proches
de la réalité à laquelle ils sont confrontés.
E. 13 : « Assez bien représentatif de ce qu’on voit en médecine générale (…) ça suit
bien le décours de ma consultation »
Quatre médecins ont évoqué le fait qu’ils auraient aimé voir apparaitre d’autres motifs
de consultations.
E. 7 : « j’aurais bien aimé voir le motif « larmoiement » car c’est un motif de
consultation que j’ai souvent »
A l’unanimité, les médecins interrogés trouvent que les logos utilisés sont bien
représentatifs et en adéquation avec le motif de consultation. Cependant deux médecins
ont trouvé les logos inadaptés.
E. 2 : « Les logos sont assez mal représentatifs des symptômes correspondants, ils ne
me parlent pas assez »
55
Néanmoins, la logique d’utilisation des motifs de consultation est appréciée par tous les
médecins, parce qu’elle conduit soit à un questionnaire d’orientation diagnostique ; soit
sur des fiches maladies appropriées.
E. 6 : « utilisation rapide et efficace, c’est pédagogique et didactique, je trouve çca
propre »
II.2-3. Fenêtre « Questionnaire d’orientation diagnostique »
Les questionnaires d’orientation diagnostique comme celui pour « œil rouge » ou encore
pour « baisse d’acuité visuelle » comportent trop d’items pour la majorité des médecins,
ce qui peut entrainer une perte de temps pendant la consultation, des erreurs de choix
voire d’hypothèses diagnostiques.
E. 1 : « Beaucoup trop de sous-items quand on veut aller vite en consultation »
E. 2 : « Très détaillé, pas utilisable en consultation, perte de temps énorme (…) induit
des erreurs car items trop spécialisés pour de la médecine générale »
E. 7 : « trop d’items, souvent difficilement applicables en termes de laps de temps
imposé par le nombre de consultations par jour en cabinet »
Les médecins avouent ne pas connaitre toute la sémiologie en ophtalmologie et ne pas
être à l’aise avec le vocabulaire utilisé dans le site. Ils se sentent parfois obligés d’aller
chercher la définition des items ce qui peut entrainer une perte de temps supplémentaire.
E. 15 : « je ne suis jamais passé en stage d’ophtalmologie pendant mes études. Je ne
connais pas bien tous les symptômes cliniques en ophtalmologie (…) le vocabulaire
ici est trop spécialisé pour moi »
E. 6 : « je n’ai jamais vu encore dans ma pratique de « cercle périkératique », je ne
saurais pas le reconnaitre chez un patient. J’ai dû aller chercher sa définition sur
Google, ça me fait perdre trop de temps en consultation »
56
Six médecins ont déclaré ne pas être d’accord avec les hypothèses diagnostiques
proposées sur le site.
E. 8 : « Je trouve que le résultat final nous proposant les hypothèses diagnostiques
du plus probable au moins probable ne me convainc pas, ça colle pas forcément, ça
m’embrouille plutôt. Je ne sais plus quoi penser»
II.2-4. Fenêtre « Matériel proposé au médecin généraliste à visée
ophtalmologique »
L’ensemble des médecins interrogés trouvent que le matériel proposé sur le site est
assez bien adapté à la pratique d’un médecin généraliste souhaitant développer des
consultations d’ophtalmologie.
E. 1 : « j’utilisais souvent du matériel ophtalmo quand je travaillais aux urgences
donc c’est vrai que j’ai l’habitude de l’utiliser. C’est du matériel assez simple et
basique »
Cependant, tous ont évoqué la nécessité de connaitre ce matériel pour l’utiliser.
E. 6 : « pour ma part je n’ai jamais eu de formation dans cette spécialité et ne sais
donc pas utiliser certain de ces outils »
E. 7 : « je ne sais même pas ce que sont des « éponges montées » »
La péremption des produits face à un nombre faible de consultations ophtalmologiques
en médecine générale a également été soulevée avec la crainte de jeter du matériel
expiré.
E. 14 : « difficulté de garder des consommables que l’on utilise très peu. On va vite
dépasser les dates de péremption sans même les avoir utilisé »
57
Concernant l’acquisition du matériel, tous sont d’accord sur la facilité d’acquisition, mis
à part un médecin qui a évoqué avoir des difficultés à trouver la fluorescéine en ville.
E. 13 : « il suffit d’aller à la pharmacie du coin et dans un local de vente de matériel
médical et on trouve notre bonheur »
E. 8 : « c’est assez facile d’acquisition mis à part la fluorescéine. Je n’arrive pas à
en trouver en pharmacie de ville et ça me parait être le plus utile (…) avant je le
volais à l’hôpital »
Néanmoins, quatre médecins n’ont pas accordé d’importance à cette partie car n’ont pas
l’intention de se former à l’ophtalmologie dans un futur proche ou lointain.
E. 2 : « je suis trop vieux pour me mettre à utiliser tout ça »
Enfin, un médecin a refusé de se former à l’utilisation de ce matériel, le considérant
réservé aux ophtalmologues.
E. 16 : « nous ne sommes pas spécialistes en ophtalmologie et ne devons pas nous
substituer à ceux-ci »
II.2-5. Fenêtre « Base médicamenteuse »
La présentation des différents traitements proposés dans la base médicamenteuse est
appréciée par la majorité des médecins interrogés.
E. 16 : « L’avantage ici est que les traitement sont classés par thème et si on ne
connait pas le nom des médicaments on peut les retrouver plus facilement (…)
contrairement au Vidal ou il faut connaitre le nom du médicament pour le
retrouver »
58
Le contenu de la base médicamenteuse est déclaré assez complet laissant le choix dans
l’utilisation des traitements. Tous ont apprécié la présentation des médicaments en DCI
et nom commercial, et la plupart ont trouvé la posologie adaptée.
E. 6 : « étant jeune médecin, j’aime bien avoir le choix dans le thérapeutique que je
vais proposer au patient (…) c’est ce que me propose ce site »
E. 7 : « je me force dès mon plus jeune âge à prescrire en DCI uniquement. Je les
vois apparaitre ici, je trouve ça plutôt bien »
E.13 : « la posologie qui apparait colle avec ce que j’ai l’habitude de prescrire, je ne
suis pas si mauvais que ça alors (rires) »
Néanmoins, pour 3 médecins, le taux de remboursement par la sécurité sociale manque.
E. 1 : « le taux de remboursement n’est pas indiqué. Cela m’intéresserait de le voir
apparaitre »
Enfin, 4 médecins ont avoué prescrire toujours les mêmes traitements et aller chercher
directement sur le Vidal les informations en cas de besoin.
E.1 : « c’est vrai qu’on a le choix, mais moi j’utilise toujours les mêmes traitements
au final. Si j’ai besoin de quelque chose je vais voir directement le Vidal, d’autant
plus qu’il est couplé avec mon logiciel de prescription »
II.2-6. Fenêtre « Sources bibliographiques »
Cinquante pour cent des médecins interrogés ne regardent pas les sources
bibliographiques. Deux médecins ne connaissaient même pas la fenêtre et quatre n’ont
pas eu le temps de les exploiter.
E. 7 : « sincèrement, je n’ai pas eu le temps de regarder. Quand on a des journées à
45 patients, on ne peut pas se permettre de perdre du temps à naviguer sur internet »
59
Deux médecins ont refusé de consulter cette fenêtre.
E. 2 : « pour moi, l’intérêt est que les gens qui ont fait ce site ont lu en amont les
recommandations (…) ils ont fait leur travail (…) ils ont fait la synthèse pour moi. Je
n’ai pas de temps à perdre à le faire »
Les 8 médecins qui ont consulté les sources bibliographiques ont déclaré :
- avoir confiance à l’EMC et au Vidal pour la fiabilité et la validité des sources (5
médecins)
E. 6 : « tous les médecins que je connais utilisent le Vidal. C’est pour moi une
valeur sûre et fiable. J’utilise tous les jours le Vidal pour mes prescriptions en
dehors de l’ophtalmologie »
E. 11 : « je pars du principe que l’EMC a été fait par des spécialistes en
ophtalmologie. Ces mecs-là sont quand même assez bons dans leur domaine (…)
ils nous font la synthèse de ce qu’on doit faire »
- remettre en cause la fiabilité et la validité de ces sources (3 médecins)
E. 3 : « : je suis assez réservé de la fiabilité des sources de l’EMC car c’est assez
ancien et il y a peu voire pas d’actualisation. D’ailleurs, on ne sait pas d’où
viennent les propres sources de l’EMC »
E. 13 : « la validité du Vidal est réservée car on sait que le Vidal écrit ses fiches
médicamenteuses à partir des données influencées des labos »
- avoir vérifié la concordance des sources bibliographiques du site avec celles de
sources fiables (6 médecins).
E. 8 : « des fois, je vais consulter le C.O.U.F, et je retrouve les mêmes conduites à
tenir »
E. 1 : « je suis abonné à la revue Prescrire, dans un numéro qui consacrait un
article en ophtalmologie j’ai vu des choses similaires, rien de moins ni de plus »
60
- à l’unanimité, un défaut d’actualisation des recommandations, soit par manque de
temps des auteurs soit du fait de l’absence de nouveautés dans cette spécialité.
E. 8 : « je vais par exemple sur la partie « base médicamenteuse » et je vois que
la dernière mise à jour a été effectuée le 10/10/2016. C’est trop ancien. Je suis
désolé mais ça remet en cause la validité des données »
E. 15 : « la science évolue très vite. Même si l’ophtalmologie ne change pas
beaucoup, la plupart des « fiches maladies » ont été mises à jour fin 2016 (…)
pour moi c’est un problème »
II.3. Rôle du site dans leur pratique de médecin généraliste
II.3-1. Impact du site dans leur pratique
Le site constitue pour tous une véritable aide dans la pratique quotidienne.
Le site est d’utilisation facile, d’accès rapide, clair, intuitif et pédagogique, et facilement
utilisable en toutes circonstances aussi bien pendant qu’en dehors des consultations.
E.2 : « j’y accède très facilement via le moteur de recherche Google »
E.12 : « on voit que ce site a été crée pour être utilisé pendant la consultation »
E. 6 : « c’est très pédagogique, un enfant de 12 ans saurait l’utiliser »
Le site répond aux besoins principaux des médecins généralistes, leur permettant de
rafraichir leurs connaissances en ophtalmologie via des données claires et synthétiques,
de gagner du temps, d’évaluer le degré d’urgence avec orientation vers le confrère
ophtalmologue ou les urgences ophtalmologiques, d’obtenir des conduites à tenir claires
et immédiates, de se réassurer, et d’utiliser un matériel adapté.
E. 6 : « je ne connais pas bien la clinique d’ophtalmologie. Ce site me permet
vraiment de ne rien oublier en live »
E. 7 : « Très didactique et claire. Avec des explications concises à fournir au patient.
Pas de détails de spécialité sans intérêt pour la consultation, pas de superflus »
E. 15 : « c’est vraiment axé médecine générale, simple à comprendre »
61
E. 13 : « Assez bien représentatif de ce qu’on voit en médecine générale. Ca suit bien
le décours de ma consultation »
E. 6 : « ils nous disent quand on doit passer la main à un confrère ophtalmologue.
Ca me rassure dans ma prise en charge »
E. 1 : « j’utilisais souvent du matériel ophtalmo quand je travaillais aux urgences
(…) donc c’est vrai que j’ai l’habitude de l’utiliser, c’est du matériel assez simple et
basique »
Le site permet de justifier leurs décisions diagnostiques et thérapeutiques et d’affirmer
leur prise en charge face au patient, voire d’acquérir une certaine crédibilité.
E. 11 : « Les patients sont très compréhensifs et même très demandeurs car ils sont
bien conscients que cela ne correspond pas à notre spécialité. Grâce à cela ils
évitent de finir chez l’ophtalmologue du coin ou aux urgences de la ville d’à côté »
E. 7 : « Je ne me sens pas gêné. Le patient comprend, il est même rassuré par
moment que l’on vérifie certaines informations »
E. 8 : « Je lui explique qu’il existe un site internet fait par des ophtalmologues et
destiné aux médecins généralistes afin d’avoir une aide dans cette spécialité »
II.3-2. Impasses diagnostiques et thérapeutiques
Les hypothèses diagnostiques proposées sur le site ne sont pas toujours satisfaisantes
pour les médecins, qui se sentent obligés de modifier leurs items pour avoir d’autres
propositions diagnostiques.
E. 16 : « je ne suis pas convaincu des fois par ce qui est proposé en bas, alors je
modifie les critères de la sémiologie clinique pour voir ce que je peux avoir d’autre »
E. 14 : « je suis parfois pas d’accord avec les hypothèses diagnostiques qui
apparaissent, alors je fais en fonction de mes convictions personnelles »
62
De même, certains médecins regrettent ne pas pouvoir utiliser le site pour pathologies
ophtalmologiques chroniques.
E. 13 : « je n’ai rien trouvé sur le glaucome chronique à angle fermé et la cataracte »
E. 1 : « il est vrai que ce site est plutôt fait pour la prise en charge des pathologies
ophtalmologiques aigues, mais c’est dommage de ne voir nulle part parler du
glaucome chronique par exemple. J’ai beaucoup à apprendre sur son traitement »
II.3-3. Attitude du médecin généraliste en cas d’impasses
On observe 3 attitudes différentes :
- en cas de pathologie ophtalmologique urgente, le patient peut être adressé aux
urgences générales ou ophtalmologiques les plus proches avec un courrier ou après
un appel téléphonique.
E. 1 : « le site est bien fait pour ça, il nous dit quand c’est une urgence
ophtalmologique et quand on doit envoyer les patients le plus vite »
E. 9 : « j’ai eu un cas un jour, un homme s’est présenté avec un trauma du
plancher de l’orbite et je ne savais pas quoi faire (…) je l’ai envoyé aux
urgences »
- en cas de pathologie non urgente, le patient peut être adressé chez un confrère
ophtalmologue libéral ou hospitalier avec un courrier ou après un appel téléphonique.
E. 13 : « quand je ne sais pas, je fais un courrier et je donne les coordonnées au
patient d’un confrère ophtalmologue dans le quartier »
E. 10 : « dans ce cas-là, j’appelle un copain à moi à l’hôpital pour voir si il peut
recevoir mon patient dans les plus brefs délais. Le problème en ville c’est qu’il y a
3 mois de délais pour les rendez-vous »
- en cas de gestion autonome (minorité de médecins), le patient peut être convoqué
quelques jours plus tard permettant au médecin de chercher des réponses au
problème entre les deux consultations.
63
E. 3 : « quand je ne sais pas trop et que le site ne m’aide pas je reconvoque le
patient le lendemain. Cela me laisse le temps d’aller chercher sur d’autres
sources entre temps »
II.3-4. Autres sources d’informations et/ou de formations
En plus du site Ophtalmoclic, les médecins déclarent utiliser :
- des ouvrages littéraires ou sites internet de sociétés savantes : Collège des
Ophtalmologistes Universitaires de France (C.O.U.F), Syndicat National des
Ophtalmologistes de France (S.N.O.F), Haute Autorité de Santé (H.A.S), Haut
Comité de Santé Publique (H.C.S.P).
E. 6 : « quand j’ai bossé le concours d’internat je faisais mes fiches
d’ophtalmologie à partir du C.O.U.F (…) c’était pour nous la référence pour les
examens »
- des cours, revues formations : FMI, F.M.C, D.U et D.I.U, revue Prescrire, revue Le
Généraliste, le Journal Français d’Ophtalmologie (J.F.O), La Revue.
E. 12 : « je suis abonné à la revue Prescrire. J’ai vu la dernière fois un article
sur l’ophtalmologie. J’ai comparé avec Ophtalmoclic et les données étaient
similaires »
- des outils en ligne : Vidal Recos, S.N.O.F
- l’avis des confrères généralistes, spécialistes et étudiants en médecine en stage
(externe, interne, SASPAS).
E. 2 : « ça m’arrive de pouvoir échanger avec mon interne en stage (…) il a des
connaissances toutes fraiches de la fac (rires) »
64
II.3-5. Limites à l’utilisation de ce site
Les limites du site sont inhérentes soit au médecin, soit au site, soit au patient.
- Limites liées au médecin
Certains médecins sont « réticents» à l’informatique.
E. 2 : « je ne suis pas né avec un Smartphone ou une tablette dans les mains
comme les jeunes d’aujourd’hui. Je suis d’une génération ou on faisait tout sur
papiers donc j’ai du mal à m’habituer à l’ordinateur »
E. 15 : « le fait déjà d’aller sur un site web m’effraie. J’ai peur de me perdre là-
dedans »
D’autres avouent ne pas être trop à l’aise avec la clinique de l’ophtalmologie.
E. 15 : « je ne suis jamais passé en stage d’ophtalmologie pendant mes études, je
ne connais pas bien tous les symptômes cliniques en ophtalmologie (…) le
vocabulaire ici est trop spécialisé pour moi »
Le tiers déclare ne pas se sentir à l’aise dans le trio médecin/ordinateur/patient.
E. 7 : « je suis jeune médecin remplaçante. J’ai peur que le patient en face de moi
se dise que je ne connaisse rien et que j’ai besoin d’aller voir mes cours sur
internet »
E. 15 : « les patients sont méfiants de nos jours. Ils vous scrutent dans vos
moindres gestes »
D’autres n’appliquent pas forcément la conduite à tenir proposée par le site et suivent
leurs expériences personnelles.
E. 10 : « ça m’arrive de prendre une décision différente, mais c’est par expérience
et non par habitude »
65
- Limites liées au patient
L’observance du traitement est un frein potentiel.
E. 13 : « je sais que si je donne un collyre antibiotique sur une durée trop longue,
le patient ne va plus le mettre à la fin. Je privilégie alors un traitement de courte
durée »
Certains tableaux cliniques atypiques limitent les conduites à tenir du site :
E. 12 : « j’ai eu un patient qui présentait un jour un œil rouge bilatéral avec
larmoiement, prurit et photophobie. Le site me met en première hypothèse une
conjonctivite allergique, mais je trouve en plus une fièvre à 39 degrés (…) la
fièvre n’était pas présente sur les items proposés (…) je ne savais plus quoi
penser »
- Limites liées au site lui-même
Sans connexion internet, le site est inutilisable notamment en visite. Une application
pour smartphone a été proposée comme alternative.
E.9 : « je ne l’utilise pas pendant mes visites en campagne car j’ai un mauvais
réseau 4G »
E. 7 : « j’ai pensé qu’il pourrait être créé une application pour smartphone pour
que ce soit plus simple et rapide pendant mes visites »
Deux médecins ont déclaré les fiches maladies trop succinctes et trop synthétiques.
E. 4 : « un peu trop simplifié dans un soucis de clarté ce qui fait perdre des
informations qui pourraient être utile »
E. 1 : « Trop succinctes, trop vulgarisées, trop courtes et pas assez
d’informations»
66
Les fiches « œil rouge » et « baisse d’acuité visuelle » ont été jugés trop complexes,
et les hypothèses diagnostiques parfois inadaptées (6 médecins).
E. 2 : « Très détaillé, pas utilisable en consultation, perte de temps énorme (…)
induit des erreurs car items trop spécialisés pour de la médecine générale »
E. 15 : « je ne suis jamais passé en stage d’ophtalmologie pendant mes études. Je
ne connais pas bien tous les symptômes cliniques en ophtalmologie et le
vocabulaire ici est trop spécialisé pour moi »
E. 8 : « Je trouve que le résultat final nous proposant les hypothèses
diagnostiques du plus probable au moins probable ne me convainc pas, ca colle
pas forcément, ça m’embrouille plutôt. Je ne sais plus quoi penser»
La fluorescéine a posé un problème d’acquisition (1 médecin) et un problème
d’utilisation (1 médecin).
E. 8 : « c’est assez facile d’acquisition mis à part la fluorescéine. Je n’arrive pas
à en trouver en pharmacie de ville et cela me parait le plus utile. Avant je le
volais à l’hôpital »
E. 6 : « pour ma part je n’ai jamais eu de formation dans cette spécialité et ne
sais donc pas utiliser certain de ces outils »
Comme déjà énoncé plus haut, le taux de remboursement des médicaments et les
contre-indications de certains, ainsi que la fiabilité et la validité des sources
bibliographiques constituent également des limites potentielles du site.
La réactualisation des recommandations et les mises à jour trop anciennes posent
également problème.
E. 15 : « la science évolue très vite, même si l’ophtalmologie ne change pas
beaucoup la plupart des « fiches maladies » ont été mises à jour fin 2016. Pour
moi c’est un problème »
67
L’impossibilité de tenir compte du terrain des patients dans la conduite à tenir
proposée par le site gène également les médecins (6 médecins).
E. 14 : « c’est dommage que le site ne nous propose pas de cocher les antécédents
du patient (…) à savoir s’il est hypertendu, diabétique, sa profession ... (…) cela
pourrait aider aussi à l’orientation du diagnostic mais aussi à la prise ne charge
thérapeutique »
II.3-6. Suggestions d’amélioration du site
Une application gratuite pour smartphone afin de garantir un accès rapide sans
connexion internet a été proposée par 4 médecins.
E. 3 : « il faudrait créer une application gratuite évidement. Si elle était payante, je
ne la téléchargerais pas »
Des formations à l’utilisation du site pour les médecins les plus réticents ont également
été proposées.
Pour les « fiches maladies », les enrichir d’informations ou de références
bibliographiques serait souhaitable pour 3 médecins.
E. 4 : « ces fiches seraient plus intéressantes si on pouvait y trouver plus de sources
bibliographiques. On apprendrait plus de choses »
A contrario, certaines fiches mériteraient d’être moins lourdes.
E.1 : « j’aimerais voir apparaitre moins d’items et juste voir les items les plus
importants sans superflus »
E. 2 : « le vocabulaire est trop spécialisé, il faut quelque chose de plus standard »
E. 15 : « la fiche « lexique » est toujours marquée en « cours de réalisation » depuis
le 16-04-2017. C’est impensable ça quand même »
E.7 : « moi je mettrais un pourcentage de l’hypothèse diagnostique la plus probable
à la moins probable. Ca m’aiderait à choisir »
68
Un médecin a proposé de rajouter sur le site une adresse par ville ou département pour
se procurer de la fluorescéine.
Certains médecins ont émis le souhait de formations à l’utilisation du matériel.
Le taux de remboursement de certains médicaments, et plus de sources bibliographiques
et la réactualisation plus fréquente des données font partie des suggestions
d’amélioration.
E. 13 : « les dernières actualisations sont trop anciennes. Cela enlève de la
crédibilité au site. Il faut que les auteurs travaillent plus dessus »
La conduite à tenir face aux pathologies ophtalmologiques chroniques manque aux
médecins, et 8 d’entre eux aimeraient voir plus de photos pour illustrer le vocabulaire
trop spécialisé.
E. 14 : « je suis beaucoup de patients avec des problèmes ophtalmologiques
chroniques comme le glaucome ou la rétinopathie diabétique. C’est dommage de ne
rien voir la dessus »
E. 7 : « les photos parlent beaucoup plus que du simple vocabulaire. Ca aiderait à
la compréhension de la sémiologie clinique »
Un annuaire de contact des correspondants ophtalmologues et urgences
ophtalmologiques par ville, par département ou par région a également été décrit pour
faciliter l’orientation des patients.
E. 4 : « en tant que jeune médecin installé, je ne connais pas trop encore mes
confrères spécialistes autour de moi. Avoir sur ce site un liste de confrères libéraux
et hospitaliers me serait d’une grande utilité »
69
Intégrer les fiches du site Ophtalmoclic par patient dans leur dossier informatique dans
un souci de traçabilité a été suggéré par 3 médecins.
E. 7 : « ce serait cool de pouvoir créer une passerelle entre le site Ophtalmoclic et
les dossiers informatiques des patients. Cela permet de garder un trace de ce qu’on
est allé chercher »
II.4. Perspectives d’évolution
La majorité des médecins souhaite une généralisation de l’utilisation du site sur le plan
national. Beaucoup font déjà sa promotion du bouche à oreille auprès de confrères
généralistes mais aussi auprès de certains spécialistes ophtalmologues.
E. 4 : « bien qu’il ait quelques défauts à retoucher, ce site est plutôt bien fait. Il
faudrait informer un peu plus de médecins »
Sept médecins ont émis l’idée de créer d’autres sites internet sur le même modèle.
E. 6 : « Le modèle en trois clics tient la route, il est facile à retenir. On connait aussi
sur ce modèle Antibioclic, Gestaclic, ou Pédiadoc »
E. 8 : « moi qui suis assez mauvais sur la prise en charge du diabète, j’aimerais bien
voir apparaitre DiabèteClic (…) pourquoi pas »
E. 12 : « internet est un outil des temps modernes. Il faut vivre avec son temps. Moi
je ne peux pas me passer de mon ordinateur en consultation »
70
DISCUSSION
71
I. Forces et limites de l’étude
I.1. Recrutement des médecins généralistes
I.1-1. Mode de recrutement
Depuis le travail de thèse de Bénédicte Cleron qui a abouti à la création du site
Ophtalmoclic, aucun travail de recherche ni de thèse n’a évalué ce site. Nous avons
donc décidé au travers du recueil des opinions des médecins généralistes utilisateurs de
démontrer l’intérêt de ce site en pratique quotidienne. Pour cela, nous avons interrogés
les utilisateurs du site qui se sont avérés peu nombreux et pas toujours accessibles. Ceci
nous a poussé à le faire découvrir à d’autres médecins non utilisateurs qui ont découvert
le site, ce qui a pu constituer un biais de sélection.
Par ailleurs, ce mode de recrutement a pu induire un biais de déclaration et de
mémorisation puisque le médecin interrogé aurait pu anticiper certaines de ses réponses
du fait de l’utilisation récente du site.
Un quart des médecins généralistes interrogés ont été recrutés à partir du site de
l’assurance maladie (39) et les ¾ restants dans l’entourage personnel et professionnel de
l’enquêteur et par la technique de proche en proche. Ceci a pu également induire un
biais de sélection.
Même si les données recueillies ont été anonymes, la peur du jugement a pu conduire
certains médecins à n’exprimer que partiellement leurs ressentis, ce qui a pu conduire à
un biais de déclaration (Annexe 4).
I.1-2. Homogénéité de la population
Nous avons respecté une large variabilité de profils professionnels, avec 9 généralistes
interrogés en milieu urbain, 5 en milieu rural et 2 médecins remplaçants exerçant surtout
en milieu urbain.
72
Les médecins exerçant en zone rural ont été plus difficiles à solliciter et moins
nombreux à utiliser le site. Cette moindre utilisation pourrait être liée soit à une
accessibilité plus difficile au site, soit à une demande de consultation ophtalmologique
en soins primaires moins fréquente.
Il serait intéressant de connaître les limites à la diffusion du site, mais aussi d'avoir une
idée de la répartition géographique des utilisateurs, pour servir à de futures campagnes
de diffusion.
La fonction de maître de stage universitaire n’a pas impliqué une plus forte utilisation
du site, donc n’a pas constitué un biais de sélection.
L’absence de formations spécifiques en ophtalmologie chez les médecins interrogés n’a
pas constitué un biais de déclaration.
I.1-3. Nombre de participants et saturation d’idées
Nous avons poursuivi les entretiens jusqu'à obtention d'une saturation des données pour
un total de 16 entretiens, comme cela est recommandé dans la recherche qualitative. Il
n’y a aucune notion de prédominance statistique ou de quantification. Le but recherché
étant plutôt la diversité des thèmes où tous les thèmes abordés par les médecins
interrogés sont considérés comme de valeur égale (36). Les redondances dans les
thèmes relevés sont apparus au douzième entretien, les quatre derniers venant confortés
l’absence de données nouvelles.
I.2. Implication de l’enquêteur
Etant moi-même généraliste remplaçant et utilisateur d’Ophtalmoclic, j'avais ma propre
opinion sur le sujet avant le début de cette thèse. Celle-ci s'est encore développée
pendant la réalisation de ce travail de recherche.
La connaissance du sujet était un atout important qui m'a permis de poser des questions
cohérentes. Mais c'était aussi une difficulté car j'ai dû faire abstraction de mon opinion
73
personnelle et rester objectif durant les entretiens et l'analyse, afin de retranscrire les
données de manière neutre.
Comme relevé dans L’analyse qualitative en sciences humaines et sociales, « tout
analyste détient une posture et celle-ci ne va pas manquer de jouer dans la sélection des
données du corpus qui s'avéreront pertinentes » (42).
De façon à limiter le biais d’interprétation, nous avons procédé à une triangulation des
données avec mon directeur de thèse et une tierce personne qui n’a pas participé à
l’étude.
La touche personnelle dans l'interprétation des données a été codifiée en analyse
qualitative comme une ''sensibilité théorique'' du chercheur liée à son expérience de
recherche et une ''sensibilité expérientielle'', qui inclut ses expériences personnelles et
professionnelles (42).
I.3. Recueil des données : déroulement des entretiens
Les entretiens réalisés ont duré en moyenne 24 minutes. Le plus court a duré 18 minutes
et le plus long 34 minutes.
Les médecins interrogés ont fait preuve d’une grande implication et ont partagé leurs
expériences personnelles dans une bonne ambiance. Chacun a pu s’exprimer librement
et aussi longtemps qu’il a souhaité.
II. Réponses à la question de recherche
II.1. Aide à la décision proposée par le site
L'étude du verbatim a montré qu'il existe deux façons d'utiliser le site Ophtalmoclic :
- en consultation pour une information rapide et efficace,
- en dehors des consultations pour une information plus large et plus approfondie.
74
L’utilisation en temps réel est prédominante et montre l’intérêt de ce site. L’intérêt
principal est son utilisation rapide pendant la consultation.
E. 2 : « J’aime utiliser ce site pendant ma consultation pour m’orienter sur ma prise
en charge diagnostique et/ou thérapeutique »
Les informations ayant une utilité très ciblée et immédiate pour la consultation sont
plébiscitées car elles répondent à une question très précise du médecin.
Certaines fenêtres du site sont moins exploitées comme celles concernant le matériel ou
encore celles concernant les sources bibliographiques / recommandations, car
probablement moins importantes pour le médecin dans son contexte d’exercice.
Certains médecins ont cependant déploré l'absence de certaines pathologies ou de
certaines informations, l'absence de proposition de traitement de second recours, ou
d'explications physiopathologiques. Ce qui peut constituer un point d’amélioration pour
le site.
II.2. Forces et limites du site
La validité scientifique du site Ophtalmoclic est confirmée par les médecins interrogés.
Ces derniers font confiance au site, malgré le peu de démarches de vérifications
personnelles. Cette confiance accordée par les utilisateurs étant perçue comme une
nécessité à un déroulement fluide de leur pratique.
E. 7 : « il est vrai que je ne suis pas allé vérifier les sources bibliographiques. Je fais
confiance à ceux qui ont créé le site. Je ne suis pas là pour fliquer ce qui est fait. Je
m’auto-convaincs au final que c’est une source fiable (…) si je dois tout remettre en
question c’est compliqué »
75
L’engouement de certains utilisateurs pour le site provient manifestement de sa facilité
d’utilisation. Mais le manque de temps des médecins pour vérifier les informations
pourrait être préjudiciable.
E. 9 : « j’ai gardé quand même quelques notions depuis mes études, mais la science
évolue très vite et on se doit de toujours rafraichir nos connaissances et nos
pratiques. Ce site nous fait gagner du temps »
E. 10 : « vérifier la fiabilité des sources ce n’est pas si simple que ça. Il faut pouvoir
critiquer et être capable de critiquer »
D’autres fenêtres d'Ophtalmoclic sont complètements oubliées des utilisateurs comme
celle sur les « mentions légales / contacts », qui donne le statut de ses auteurs et leur
indépendance vis-à-vis de l'industrie pharmaceutique.
La complexité de certaines recommandations peut également dissuader les utilisateurs.
Au total, malgré ses limites, Ophtalmoclic semble aider les médecins généralistes dans
leur prise en charge diagnostique et thérapeutique des pathologies ophtalmologiques
aigues en soins primaires.
III. Interprétation des résultats
III.1. Un site utile
Ophtalmoclic est un site utile pour les médecins utilisateurs dans leur pratique
quotidienne. C’est un outil moderne, innovant et prometteur pour la plupart d’entre eux.
Son accessibilité, sa présentation et son aspect didactique en font son succès et
témoignent du besoin des médecins interrogés d’une aide à la décision et de conduites à
tenir pratiques dans le domaine de l’ophtalmologie.
76
Comme décrit dans l’ouvrage « Informatique Médicale » (43), les critères de qualité
permettant d'assurer une bonne acceptabilité de l’interface homme / ordinateur sont
complexes : « Les interfaces doivent faire l'objet d'une ergonomie particulièrement
étudiée permettant d'utiliser le système dans les conditions de travail habituelles.
L'utilisation doit être simple et la phase d'apprentissage réduite au maximum.»
Nous pouvons dire qu'Ophtalmoclic répond bien à ces critères, qui nous ont été cités de
manière intuitive par les médecins interrogés, ce qui a permis son intégration rapide
dans la pratique quotidienne, et une utilisation en toutes circonstances.
La fréquentation du site Ophtalmoclic a été explorée par le service d’analyse d’audience
web Google Analytics© juste après sa création. Sur la période du 27 septembre 2016 au
27 décembre 2016, 9.111 visites ont été enregistrées soit 99 visites en moyenne par jour.
La fréquentation a été importante le premier mois (4.189 visites), moindre le second
(1.788 visites), puis de nouveau meilleur le troisième mois (3.134). La répartition
géographique de fréquentation a montré une forte concentration autour de Bordeaux,
puis une diffusion à travers la France majoritairement dans les grandes villes.
L’ouvrage « informatique médicale » (43) cite également une autre condition : « La
saisie des données pour l'utilisation du système d'aide à la décision ne doit en aucun
cas être redondante avec la saisie nécessaire à la gestion du dossier patient.»
Ophtalmoclic respecte bien cette condition qui a été particulièrement apprécié dans
notre étude.
Après sa création, le site a été officiellement diffusé par le biais du groupe Gmail© des
médecins remplaçant d’Aquitaine et par le réseau social Facebook© par le système de
partage de liens. Il a également été diffusé par le bouche à oreilles, comme nous l’ont
déclaré les médecins dans notre étude.
Nous avons également observé qu’Ophtalmoclic est recommandé et recensé par divers
sites plus ou moins spécialisés comme le « kit médical » ou encore la Société Française
de Médecine Générale (SFMG).
77
III.2. Les attentes des utilisateurs
III.2-1. Un recours immédiat ou différé
Parmi les médecins interrogés, nous observons deux profils d’utilisateurs :
- ceux qui utilisent le site en temps réel dans l’urgence,
- ceux qui l’utilisent comme recours accessoire pour conforter ou compléter leur
prise en charge.
III.2-2. Un gain de temps
Une étude intéressante de 2012 concernant l'emploi du temps des médecins généralistes
a montré que le temps consacré à la formation était relativement faible en comparaison
aux activités multiples de chaque praticien (44). Une semaine de travail standard était
estimée en moyenne à 57 heures (allant de 40 heures à 71 heures). Hormis l'activité de
consultation, de nombreuses autres activités du généraliste concernent le
fonctionnement du cabinet, l’encadrement des étudiants, les activités de soins hors
cabinet, les activités professionnelles et la participation à la permanence des soins.
Dans notre étude, la majorité des médecins interrogés a évoqué le manque de temps qui
a un impact sur leurs pratiques et sur la prise de décision médicale.
En dehors de leurs activités de consultation, les 16 médecins généralistes
interrogés dans notre étude ont déclaré consacrer en moyenne 16 demi-journées par an à
la FMC, 2h30 par semaine à la lecture d'articles médicaux, et 45 minutes par semaine
aux visiteurs des laboratoires pharmaceutiques.
L’aspect chronophage du site Ophtalmoclic est donc finalement différent selon le type
d’utilisateurs :
- aucune perte de temps pour le médecin qui l’utilise en temps réel,
- possiblement une perte de temps pour celui qui l’utilise en différé.
78
Le manque de temps est une notion récurrente de nos jours, commune à de nombreuses
professions, qui est parfois le reflet d’un défaut d’adaptation à l’évolution de nos
sociétés. Le site Ophtalmoclic qui est un logiciel d’aide à la décision médicale, a été
créé dans l’objectif d’aider le médecin dans des situations de consultations
ophtalmologiques aiguës avec pour objectif d’apporter des réponses à des situations
urgentes. Ce dernier a donc pour vocation de faire gagner du temps au médecin à la
condition que celui-ci se familiarise avec son utilisation, et qu’il l’utilise suffisamment
souvent pour gagner du temps.
Nous pouvons donc penser qu’une utilisation régulière du site Ophtalmoclic permettrait
au médecin d’avoir l’impression de gagner du temps.
III.3. Des profils d’utilisateurs différents
Nous avons observé des différences dans à la fréquence d'utilisation d’Ophtalmoclic
chez les médecins interrogés, allant d’une utilisation occasionnelle à une utilisation
systématique. Cependant, il n’y a pas de corrélation entre le degré d’activité des
médecins et la fréquence d’utilisation du site. Certains médecins interrogés ont déclaré
une moindre utilisation du site en période de forte affluence au cabinet, ce qui relance
le problème du manque de temps.
D’autre part, ce sont les médecins plus jeunes et remplaçants qui utilisent plus souvent
le site. Les médecins plus âgés en ont un usage plus réservé. Plusieurs hypothèses
peuvent expliquer cette différence de fréquentation du site :
- une expérience professionnelle plus grande pour les plus âgés entrainant une
méfiance à l’égard du site ou un avis plus réservé,
- une « connectivité » plus facile pour les plus jeunes, et des réticences à l’utilisation
de l’informatique pour les plus âgés,
- un site didactique pour les plus jeunes considéré comme une référence dans la prise
en charge des pathologies ophtalmologiques en médecine générale.
79
E. 6 : « je n’ai plus besoin d’aller voir mes cours d’internat, je calque ma
pratique en ophtalmologie sur ce site. Je lui fais confiance »
E. 16 : « avant que je découvre ce site j’avais une connaissance en ophtalmologie
assez limitée. Il m’a bien aidé à réaxer ma prise en charge »
Certains médecins interrogés auraient souhaité avoir un contenu du site plus développé,
alors que d’autres l’ont trouvé trop spécialisé. Certains ont souligné le manque de
physiopathologie ou encore d’épidémiologie alors que d’autres l’auraient imaginé plus
simplifié. Ce qui souligne les multiples attentes des utilisateurs et les critères variables
des utilisateurs, donc la complexité de l’optimisation du site.
III.4. Un site moderne
III.4-1. Parmi de nombreux outils informatiques
Ces dernières années, de nombreux outils informatiques d'aide à la prescription, au
diagnostic ou à la pratique médicale en général ont été créés dans diverses spécialités,
aussi bien par des médecins que par des informaticiens du Laboratoire d'Informatique
Médicale et d'Ingénierie des Connaissances en e-Santé créé en 2014 (LIMICS) (45).
Nous pouvons citer parmi ces outils une liste non exhaustive :
- Recomedical, qui propose des recommandations thérapeutiques et des liens vers des
organismes comme la HAS ou l’ANSM,
- Thyroclic, Gestaclic, Pédiadoc, Antibioclic ou encore CRAT (Centre de Référence
sur les Agents Tératogènes).
La majorité des outils à orientation médicale disponibles sur le net a été élaborée pour
partager les connaissances et faciliter l'accès à l'information des médecins.
Ophtalmoclic fait partie de ces sites innovants et destinés à une meilleure prise en
charge des patients.
80
III.4-2. Répondant à des critères de qualité
Une méta-analyse de 2012 s’est intéressée aux critères qui définissent ou non
l’efficacité d’un outil informatique (46). Elle a permis de confirmer plusieurs critères
d’efficacité comme :
- l'activation automatique de l'outil au cours de la consultation (A)
- l'apport de l'aide décisionnelle au moment de la prise de décision du praticien (B)
- la fourniture d'une recommandation et non seulement d'une vérification (C)
- l'intégration au logiciel métier pour permettre l'intégration à la pratique (D)
- la promotion de l'action, plutôt que de l'inaction (E)
- le système ne doit pas nécessiter d'entrer des données cliniques supplémentaires (F)
- la justification des recommandations proposées par des preuves scientifiques (G)
- la participation des utilisateurs au processus de développement (H)
- un apport des résultats du support décisionnel au patient (I)
Ophtalmoclic répond bien aux critères B, C, E, G, et H ; les autres critères restant des
points d’amélioration du site à envisager.
III.4-3. Interface médecin-patient
Pour de nombreux médecins interrogés, l’utilisation d’Ophtalmoclic en situation réelle a
constitué une interface avec leurs patients. Elle leur a permis de justifier leur prise en
charge et d’adopter une attitude éducative à l’égard de ces derniers.
Ce site a eu un impact sur la relation médecin-patient. Cependant il est accessible au
grand public et pourra être utilisé par les patients sans la présence de leur médecin ; ce
qui peut constituer une difficulté supplémentaire dans la relation médecin-patient et
pourrait être délétère dans la prise en charge.
Les médecins interrogés ont aussi exprimé la volonté de garder un « savoir faire
médical » et de juger au mieux la situation dans l'intérêt de leur patient par un
« raisonnement humain » que l'ordinateur ne fera jamais.
81
E.13 : « les machines ne vont jamais remplacer à 100% les hommes dans certains
domaines. Il faut garder un raisonnement humain. Il faut prendre en compte le
patient dans sa globalité et ça l’ordinateur ne sait pas le faire »
La facilité d'accès à l'information, la rapidité et l'exhaustivité de l’information sont des
critères importants de nos jours, aussi bien pour les médecins que pour les patients.
Mais l’intégration de nouvelles données de la science étant de plus en plus difficile,
l’informatisation qui est inéluctable dans l’élaboration d’arbres décisionnels et de
protocoles thérapeutiques vient inévitablement s’insinuer dans la relation médecin-
patient et la rendre plus complexe.
IV. Complexité de la décision médicale
IV.1. Systèmes d’Aide à la Décision Médicale (SADM)
Ophtalmoclic est un outil d'aide à la prescription de type « consultant », système passif
utilisé par le médecin seulement s’il pense en avoir besoin. Ce type de système est le
plus fréquent, mais il existe des systèmes semi-actifs ou actifs (43) dont l'action est
enclenchée automatiquement pour donner au médecin des rappels ou des conseils. Ce
type de systèmes est peu répandu et surtout à l’étude en milieu hospitalier.
Dans notre étude, Ophtalmoclic a été déclaré facile d’accès et intégré dans la
consultation de la plupart des médecins interrogés. On pourrait imaginer l’intégrer un
jour directement dans le logiciel-métier des médecins. Mais imposer un logiciel actif au
médecin reste à réfléchir même si cela pourrait être une bonne façon de faire appliquer
les recommandations (43) (46).
82
IV.2 Facteurs de la décision médicale
D’après « le guide pratique de la décision médicale » publié en 2004, de multiples
facteurs sont à prendre en compte dans la décision médicale (47):
- la situation clinique (gravité, degré d'urgence, fréquence, objectifs thérapeutiques),
- les facteurs de contexte : scientifique (niveau de preuve, connaissances), médico-
légal, politique et économique (définissant les possibilités d'accès aux soins),
socioculturel, religieux et psychologique (souhaits du patient)
- les acteurs: les soignants / le soigné / la collectivité.
IV.2-1. Situations cliniques
Le site Ophtalmoclic apporte une aide dans la prise en charge des pathologies
ophtalmologiques aiguës pour le médecin généraliste. Les situations cliniques évoquées
sont globalement appréciées par la majorité des médecins même si elles sont parfois
complexes.
Par ailleurs les pathologies ophtalmologiques chroniques ont manqué pour un certain
nombre de médecins.
IV.2-2. Données propres au patient
L’intégration des antécédents et du terrain du patient (allergies, facteurs de risque, mode
de vie etc.) dans le site Ophtalmoclic a manqué à 6 médecins interrogés. Ces données
font partie intégrante de la décision médicale.
Par ailleurs, les souhaits du patient doivent également être pris en compte. Une interface
avec le médecin pourra ne pas toujours être acceptée, entrainant un recours différé au
site par le médecin ou au contraire une facilitation de la relation avec une véritable
démarche d’éducation du médecin.
E. 14 : « c’est dommage que le site ne nous propose pas de cocher les antécédents du
patient, à savoir si il est hypertendu, diabétique, sa profession … Cela pourrait aider
aussi à l’orientation du diagnostique mais aussi à la prise en charge thérapeutique »
E. 12 : « on ne nous demande pas le terrain du patient : s’il a des allergies, un
terrain polyvasculaire ou diabétique »
83
IV.2-3. Données propres au médecin
Les profils d’utilisateurs sont différents, comme nous avons pu le voir dans notre étude.
Chaque médecin a ses propres critères de décision et le site est utilisé en fonction de ces
critères. Pour autant, les objectifs thérapeutiques sont communs à tous. Dans la décision
thérapeutique, les plus jeunes font plutôt confiance au traitement proposé par le site. Les
plus âgés utilisent leur expérience personnelle comme référence tout en confortant
parfois leur prise en charge grâce au site.
E. 6 : « pour les traitements, j’ai les mêmes axes de prise en charge que ceux
proposés par le site. Je vois que ce que je propose n’est pas trop mal »
E. 7 : « en ophtalmologie je ne suis pas très doué, ça m’a bien aidé dans le choix des
traitements »
IV.2-4. Manque de temps
Le ressenti du manque de temps est récurrent chez tous les médecins interrogés.
Quelque soit leur activité et leurs centres d’intérêt, ils déclarent tous avoir du mal à
consacrer du temps à l’utilisation d’outils annexes à leur logiciel-métier.
Certains sont à l’aise avec les outils informatiques et les introduisent facilement dans
leur pratique quotidienne, d’autres au contraire sont plus réticents ; mais le manque de
temps reste un frein pour tous.
84
IV.2.5. Place des recommandations et Evidence Based Medicine (EBM)
La pratique est de plus en plus codifiée par les recommandations des sociétés savantes
pour une meilleure qualité de la prise en charge.
La formation médicale des futurs médecins est majoritairement effectuée en milieu
hospitalier et met l'accent sur le respect des protocoles.
Cependant, les recommandations et les protocoles n’ont pas toujours des sources fiables
et interrogent sur le caractère néfaste d’une trop grande standardisation des pratiques et
une perte du raisonnement médical.
Cette phrase résume bien le conflit entre la pratique du médecin et les recommandations
scientifiques : « Sans expérience clinique, la pratique risque d'être tyrannisée par les
preuves. Sans preuves scientifiques actualisées, la pratique risque de devenir
rapidement obsolète, au détriment des patients. » (48)
Souvent mal traduit de l’anglais, l’Evidence Based Medicine (EBM) ne se résume pas
seulement à ''la médecine fondée sur les preuves'' : « La pratique de l’EBM consiste à
associer l'expérience clinique individuelle, avec les meilleures données disponibles
issues de la recherche clinique. Par expérience clinique individuelle, nous entendons la
compétence et le jugement que chaque clinicien acquiert par son expérience et sa
pratique. Une expérience accrue se manifeste à bien des égards, mais particulièrement
par un diagnostic plus efficace et par une identification plus réfléchie et compréhensive
des difficultés, des droits et des préférences de chaque patient, dans la décision
concernant leurs soins.» (48)
Plusieurs médecins interrogés dans notre étude, notamment les plus âgés, ont évoqué
leur expérience comme référence dans leur décision médicale.
Une étude qualitative anglaise de 2004 a montré que les généralistes appliquent
rarement de façon directe les résultats de leurs recherches scientifiques (49). Ils utilisent
plutôt des « mindline » qui sont un mode de pensée complexe qui comprend des
directives de pratique tirées de leurs lectures personnelles, de leur formation, de leur
expérience pratique, de l'interaction avec les confrères et les spécialistes, des
laboratoires pharmaceutiques et de leurs patients.
85
La majorité des médecins interrogés nous a transmis la volonté de continuer à
« réfléchir par eux-mêmes ».
Notre étude a montré que le site Ophtalmoclic se prête bien au respect de l’EBM.
Cependant compléter certaines données et actualiser plus fréquemment les
recommandations permettrait d’en faire un support de données scientifiques de qualité.
L’ambition finale d'Ophtalmoclic ne serait alors pas de nous fournir une conduite à tenir
thérapeutique figée, mais d'apporter le meilleur des données actuelles de la science en
intégrant l'ensemble du contexte et du terrain du patient ; sans oublier que le médecin
doit rester le « chef d’orchestre » de la décision médicale.
V. Modifications des pratiques
Malgré son statut d'outil, l’utilisation d’Ophtalmoclic semble avoir laissé une empreinte
sur l'exercice des utilisateurs.
Notre étude a recueillie les opinions des médecins généralistes quant à l’utilisation de
ce site, mais n’a pas permis de conclure sur une éventuelle modification des pratiques. Il
serait intéressant d’évaluer cet impact afin de décider de l’intérêt d’une diffusion à plus
grande échelle de ce site.
VI. Diffusion des SADM : qu’en est-il pour Ophtalmoclic ?
Les SADM informatisés ont démontré leur efficacité auprès des prescripteurs mais
l'impact sur le devenir des patients est encore à explorer.
Depuis quelques années, les organismes de santé comme la HAS s'intéressent au
développement de ces nouveaux outils d’aide à la décision : « Compte-tenu du potentiel
des SADM pour améliorer la qualité et la sécurité des soins, la plupart des autorités
responsables des systèmes de santé d’Europe et d’Amérique du Nord estiment
qu’aujourd’hui l’enjeu majeur n’est plus de décider s’il faut développer et diffuser les
SADM, mais de décider comment le faire » (50).
86
Une étude de la HAS de 2010 a eu pour objectif but d' « analyser la place actuelle des
SADM dans la prise de décision médicale et d'identifier les principaux leviers
susceptibles de promouvoir ces services et leur intégration dans les usages courants
afin de favoriser la mise en œuvre des recommandations de pratique clinique » (50).
Ophtalmoclic est un outil indépendant créé par un ophtalmologue libéral et une
doctorante en médecine générale. Comme le mentionne Bénédicte Cleron dans sa thèse
« Il sera nécessaire de mettre en place le regroupement d’un comité scientifique
composé de 2 Médecins Généralistes et de 2 ophtalmologues pour l’actualisation et la
mise à jour des données » (33).
Ophtalmoclic a trouvé une place dans la pratique de nombreux médecins généralistes
grâce à sa diffusion par Gmail© et Facebook©, mais gagnerait à être diffusé plus
largement.
Un partenariat entre les agences de santé et Ophtalmoclic permettrait probablement une
meilleure diffusion du site, mais remettrait en question l'indépendance de son contenu.
Des campagnes de diffusion par le biais des médias et de la presse sont également
envisageables avec le même souci d’indépendance des données à respecter.
87
CONCLUSION
88
Notre étude qualitative a étudié l'opinion de 16 médecins généralistes des Alpes-
Maritimes concernant le site Ophtalmoclic et nous a permis d'évaluer l’intérêt de son
utilisation dans la pratique quotidienne des médecins interrogés.
Notre hypothèse principale a été vérifiée : Ophtalmoclic apporte une aide dans la prise
en charge des pathologies ophtalmologiques aiguës en soins primaires. Les opinions
recueillies sont globalement favorables pour le site.
Les déterminants à l’utilisation du site sont la facilité d'utilisation (simplicité, rapidité),
l'efficacité (aide dans la pratique) et la fiabilité (validité scientifique des informations),
bien que le manque de temps, le manque d’actualisation des recommandations et
l’absence de certaines données le rendent perfectible. Le caractère innovant de cet outil
et son fonctionnement intuitif ont permis une prise en main rapide pour la majorité des
médecins interrogés.
Les avis sur le contenu du site restent divergents. Certains l’aimeraient plus étoffé
(informations diagnostiques, taux de remboursement des traitements, liste des
correspondants ophtalmologues, photos supplémentaires …) et d'autres au contraire
l’aimeraient moins exhaustif (fiches plus synthétiques, moins d’items dans les
orientations diagnostiques …). Certains l’acceptent tel quel.
Le déroulement de la recherche correspondant au raisonnement habituel en médecine
générale est apprécié, ainsi que son adaptabilité à chaque patient.
La fréquence d'utilisation d'Ophtalmoclic est très variable. Les jeunes praticiens
l'adoptent plus facilement, les plus âgés gardent leur expérience personnelle comme fil
conducteur.
Ophtalmoclic est un outil dont certaines informations restent sous-exploitées par les
praticiens (matériel, mentions légales/contacts, sources …) et pose le problème de
l’utilité de certaines données et de leur place au sein du site.
89
Le succès de ce site auprès des médecins témoigne de leur volonté d’une prise en charge
de qualité de leurs patients. Il souligne le besoin de lignes de conduites à tenir simples et
claires tout en restant maître de la décision médicale finale.
Reste à promouvoir la diffusion large d’Ophtalmoclic au travers de l’hexagone dans le
but d’apporter une aide décisionnelle à tous les médecins généralistes français.
90
BIBLIOGRAPHIE
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01/etude_sadm_synthese.pdf
97
ANNEXES
98
ANNEXE 1 : critères eEurope de 2002
Critères établis après une vaste consultation menée auprès de représentants de sites Web
prives et publics consacrés à la santé et de fournisseurs d'informations, d'autres
représentants du secteur privé, de fonctionnaires et de représentants des administrations
nationales, des organisations internationales et des organisations non gouvernementales.
Ces critères devraient s'appliquer en sus de la législation communautaire pertinente.
Transparence et honnêteté
− Transparence de l'identité de l'auteur du site - y compris le nom, l'adresse postale et
électronique de la personne ou de l'organisme responsable de la gestion du site (voir
articles 5 et 6 de la directive 2000/31/CE concernant le commerce électronique).
− Transparence de la finalité et de l'objet du site.
− Définition claire du public ciblé (informations complémentaires sur la finalité,
plusieurs publics pourraient être visés à des niveaux différents).
− Transparence de toutes les sources de financement du site (subventions, parrainage,
annonceurs, assistance bénévole à but non lucratif).
Obligation de référence
− Recensement détaillé des sources de toutes les informations diffusées sur le site et
dates de publication des sources.
− Nom et références de tous les fournisseurs d'informations disponibles sur le site, y
compris les dates liées à ces références.
99
Protection des données et de la vie privée
− Définition claire et conforme à la législation communautaire sur la protection des
données (directives 95/46/CE et 2002/58/CE) de la politique du site en matière de
protection des données et de la vie privée et du système de traitement des données à
caractère personnel, y compris les traitements non visibles par les utilisateurs.
Actualisation des informations
− Mise à jour précise et régulière du site, avec affichage visible de la date de mise à jour
de chaque page et/ou de chaque rubrique s'il y a lieu. Contrôle régulier de la pertinence
des informations.
Responsabilité
− Responsabilité - la possibilité pour les utilisateurs de communiquer leurs réactions et
le devoir de surveillance qui en découle (il peut s'agir de désigner une personne pour
contrôler le respect des normes de qualité sur chaque site).
− Partenariat responsable - tous les efforts devraient être déployés afin de veiller, au
moment de former des partenariats ou de tisser des liens avec d'autres sites Web, à ce
que les individus ou les organisations à l'origine de ces sites soient dignes de confiance
et respectent eux-mêmes les codes de bonnes pratiques établis.
− Politique éditoriale - description précise de la procédure suivie pour la sélection des
contenus.
Évaluation de la qualité des sites e-santé et de la qualité de l’information de santé
diffusée sur Internet (Revue de la littérature des outils d’évaluation)
Accessibilité
Accessibilité - respect des normes en matière d'accessibilité physique et moyens mis en
œuvre pour faciliter la localisation des informations, la recherche, la compréhension,
l'utilisation, etc.
100
ANNEXE 2 : cahier des charges du site Ophtalmoclic
1. Le projet
Les objectifs du site
-Objectifs principaux : être le site internet de référence des médecins généralistes
français en recherche d’une information concernant l’ophtalmologie (diagnostic,
orientation, traitement), fournir, en seulement quelques clics, l’information recherchée
par le médecin, garantir au médecin une base de donnée exhaustive, à jour des dernières
recommandations, des connaissances nécessaires à la pratique de l’ophtalmologie en
médecine générale.
-Objectif secondaire : fournir une aide aux diagnostics difficiles par le biais d’un
algorithme répondant à plusieurs questions de sémiologie.
Les cibles du site
-Cibles principales : les médecins généralistes remplaçants, les jeunes médecins
généralistes installés, les internes en médecine générale
-Cibles secondaires : les autres médecins généralistes installés, les externes en médecine
Objectifs quantitatifs
-Fréquentation du site : 140 consultations par jour
-Recherches avec l’algorithme : 3 recherches par jour
Contenu
-Nom de domaine : ophtalmoclic.fr
-Hébergeur : à définir.
-Langue unique : français.
-Accès libre.
-Affichage compatible utilisation smartphone?
101
2. Graphique et ergonomie
Modèles existants
- www.antibioclic.fr
- www.gestaclic.fr
3. Description fonctionnelle et technique
Arborescence du site
Description fonctionnelle
A partir de la page d’accueil, l’utilisateur a le choix entre cliquer sur une « maladie» qui
l’intéresse (à droite) ou cliquer sur le « motif de consultation » qui l’intéresse (à gauche)
:
-Si l’utilisateur choisit une « maladie », soit elle figure parmi les « maladies » les plus
courantes, il la sélectionne directement et atteint la page de la « maladie », soit elle ne
figure pas parmi les maladies les plus courantes, il clique sur « voir la liste complète des
maladies » et sélectionne sur la page suivante la « maladie » qui l’intéresse.
-Si l’utilisateur choisit un « motif de consultation », il tombe sur un questionnaire
énumérant un ensemble de « symptômes » pour lesquels la réponse est, par défaut, «
non ». Il coche « oui » pour les « symptômes » qui le concerne. Il valide le
questionnaire. Soit ses « symptômes » correspondent à une seule « maladie », il tombe
directement sur la page de la « maladie ». Soit ses « symptômes » correspondent à
plusieurs « maladies », il est invité à consulter successivement les pages des différentes
« maladies ». A chaque étape, il peut repartir à une étape précédente soit par l’onglet «
précédent » de son navigateur, soit en cliquant sur le lien de l’étape qui l’intéresse.
L’onglet « effectuer une recherche » renvoie vers la page d’accueil. L’onglet « sources
» renvoie vers la bibliographie du site.
102
Informations relatives au contenu
-Types de contenus : Questionnaires « motifs de consultation » aboutissant à des pages
de réponse « maladie », Pages articles correspondant aux réponses «
maladies », Images/photos , Pas de vidéos, pas d’animations , Pas de ressources
téléchargeables , Pas d’achats intégrés
-Modification du contenu : résultats des questionnaires constants donc pas de
modification de l’algorithme des questionnaires. La modification du contenu des fiches
de résultat « maladie » doit être possible a posteriori.
Contraintes techniques
-Affichage compatible Firefox, Internet Explorer, Safari.
-Webanalyse : fréquentation du site, recherches effectuées, résultats des recherches.
4. Prestation
Prestation attendue
-Développement/Design/Intégration.
-Formation minimale à la gestion du site, gestion de la webanalyse.
-Pas de maintenance ni mises à jours.
Planning
-Communication du contenu définitif : fin avril 2016
-Suivi de projet : présentation physique mensuelle.
-Livraison du projet : fin juillet 2016
103
Annexe 3 : Guide d’entretien individuel semi-structuré
1/ Présentation :
Bonjour, avant tout, merci d’avoir accepté de me recevoir ce jour et de m’accorder un
peu de votre temps pour cet entretien.
Je m’appelle Gomez Denis, je suis interne en médecine générale, je viens de finir ma
3ème année d’internat fin octobre.
Je réalise une thèse de médecine générale sur l’utilisation du site Ophtalmoclic par les
médecins généralistes dans les Alpes-Maritimes.
L’objectif étant de recueillir votre opinion générale concernant ce site.
Je tacherai de rester le plus neutre possible, et je n’apporterai aucun jugement sur ce que
vous exprimerez.
Je n’ai aucun conflits d’intérêt avec les personnes qui ont crée ce site.
Avec votre consentement oral et écrit, cette séance sera enregistrée. Il est possible que
je prenne quelques notes durant l’entretien. J’analyserai ensuite tout ce qui a été dit de
manière totalement anonyme.
Je vais durant cet entretien vous poser un maximum de 18 questions courtes, neutres et
ouvertes, sur une durée moyenne de 20 minutes ; l’objectif étant de vous laisser une
grande liberté dans le choix de vos réponses. J’attends de vous de vous exprimer
librement.
2-1 : Entretien individuel semi-structuré :
2-1-1 : Utilisation du site : Opinion des MG :
1- comment accédez-vous au site ?
(Au cabinet ? – en visite ?)
104
2- Que pensez-vous de sa facilité d’utilisation ?
3- Que pensez – vous de l’organisation des données ?
(Clarté ? logique d’utilisation ? hiérarchisation des informations ?)
4- Quelles sont vos situations de recours à Ophtalmoclic pendant la consultation, et en
dehors des consultations ?
5- Comment gérez – vous la consultation avec votre patient lorsque vous êtes amenés à
ouvrir Ophtalmoclic ?
(Que lui dites-vous ? - Comment justifiez – vous ce temps de recherche ? -Quelles
explications lui donnez – vous ? -Quel est votre ressenti pendant cette recherche en
présence du patient ?)
2-1-2 : Contenu du site : Opinion des MG :
6- Que pensez-vous des « fiches maladies » ?
(ex. l’orgelet, le chalazion)
7- Que pensez-vous des « motifs de consultation » ?
(ex. diplopie, ptosis, pathologie des paupières)
8- Que pensez-vous du questionnaire d’orientation diagnostique ?
(ex. baisse d’acuité visuelle, œil rouge)
9- Que pensez-vous de la proposition du matériel à avoir par le MG à visée
ophtalmologique ?
(adapté à un MG ? – facile d’acquisition ?)
9- Que pensez-vous de la base médicamenteuse ?
11- Les sources bibliographiques utilisées sont l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale et
le VIDAL, qu’en pensez-vous ?
105
(Fiabilité ? – validité scientifique ? – concordance avec d’autres sources fiables ?
Recommandations actualisées ?)
2-1-3 : Rôle du site dans leur pratique : Opinion des MG :
12- Que pensez-vous de l’influence du site OPHTALMOCLIC dans votre pratique ?
(PEC diagnostique ? PEC thérapeutique ? Matériel disponible ? données
bibliographiques ?)
13- Quels sont les cas où vous ne vous êtes pas senti aidé par les données du site ?
14- Si vous ne trouvez pas de réponse à votre question, ou de solution à votre problème
sur le site, quelle est votre attitude ?
15- Quelles sont les autres sources d’information et/ou de formation sur la prise en
charge des pathologies ophtalmologiques que vous utilisez, ou que vous connaissez?
(Citez des exemples de sources – Particularités d’OPHTALMOCLIC par rapport à ces
autres sources)
16- A combien estimeriez-vous en moyenne votre temps consacré à la FMC, à la lecture
d’articles médicaux et aux visites des laboratoires pharmaceutiques ?
17- Quelles sont les autres limites à l’utilisation de ce site qu’on n’a pas abordé ?
(Celles liées au médecin ? celles liées au patient ? celles liées au site ?)
18- Quelles suggestions feriez-vous pour améliorer ce site ?
106
2-2- Caractéristiques des MG interrogés :
- Sexe : homme / femme ?
- Age ?
- Combien de patients voyez-vous par jour en moyenne ?
- Médecin remplaçant / médecin installé ?
- Date d’installation ?
- Rural / semi-rural / urbain ?
- Seul ou cabinet de groupe ?
- Formations spécifiques (universitaire, professionnel …) ? si oui lesquelles ?
- Spécialité en ophtalmologie ? si oui lesquelles ?
- Avez-vous un correspondant ophtalmo ? si oui : dans quel délai l’appelez-vous ? –
quelle est sa localisation ?
- Connaissiez-vous le site avant mon premier appel ? si oui durée moyenne
d’utilisation ?
- Aviez-vous découvert le site après mon premier appel ? si oui durée moyenne
d’utilisation ?
- Fréquence d’utilisation ?
- Evolution de la fréquence d’utilisation depuis la première fois ? (stable, hausse ou
baisse)
(N.b. : Durée moyenne de l’entretien)
3/ Fin de l’entretien
- Annonce de la fin de l’entretien : l’ensemble des questions a été abordé
- Souhaitez – vous rajouter quelque chose ?
Remerciements
107
ANNEXE 4 : FORMULAIRE D’INFORMATION ET
CONSENTEMENT ECLAIRE
1. Présentation du cadre de l’étude :
Cette étude est réalisée dans le cadre du projet de thèse de Mr Denis Gomez, (interne en
médecine générale à l’université de Nice Sophia Antipolis), dirigée par le Dr BARISIC
Anne-Marie (médecin gériatre à la clinique Les Sources à NICE), sur l’utilisation du
site www.ophtalmoclic.fr ; dans la prise en charge des pathologies ophtalmologiques
aiguës en soins primaires.
2. Déroulement de la participation :
Il s’agit d’un entretien individuel, dans un lieu de votre choix. Il aura une durée
d’environ 20 minutes et il sera enregistré avec votre consentement. L’entretien concerne
votre expérience personnelle et vos pratiques professionnelles. Les questions seront
ouvertes afin de vous laisser le plus de liberté possible dans le choix de vos réponses.
3. Participation volontaire et droit de retrait :
Vous êtes libre de participer à ce projet. Vous pouvez refuser de répondre à certaines
questions ou encore de mettre fin à l’entretien à tout moment.
4. Confidentialité et gestion des données :
Les données vous concernant seront anonymisées. La retranscription de
l’enregistrement vous sera envoyée pour validation afin d’éviter un biais
d’interprétation.
5. Remerciements :
Je vous remercie par avance de votre collaboration qui m’est très précieuse pour ce
travail de recherche.
6. Signature et consentements spécifiques :
Je soussigné _________________________________________, consens librement à
participer à ce projet de thèse.
108
J’ai pris connaissance du formulaire, et je suis satisfait(e) des explications, précisions et
réponses que le chercheur m’a fournies concernant ce projet.
DATE : __________________________________
Signature du participant, da la participante
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ANNEXE 6 : AUTORISATION D’EXPLOITATION DE LA THESE DE BENEDICTE CLERON
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SERMENT D’HIPPOCRATE
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« Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux
lois de l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous
ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune
discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si
elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même
sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de
l’humanité.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs
conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des
circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai
pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à
l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira
pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les
agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je
n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les
perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque. »
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RESUME
INTRODUCTION : L’ophtalmologie est une spécialité appréhendée par les médecins généralistes. Deux médecins sur 3 éprouvent des difficultés en consultation face aux motifs ophtalmologiques et que 65% souhaitent améliorer leur formation dans cette spécialité. D’après le baromètre CESSIM de 2016, 71% des généralistes utilisent quotidiennement internet d’où la création logique du site www.ophtalmoclic.fr pour les aider dans la prise en charge de leurs patients. Le recueil des opinions des généralistes sur cet outil, a permis d’évaluer l’intérêt de son utilité en soins primaires. MATERIEL ET METHODE : Etude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés auprès de seize médecins généralistes des Alpes-Maritimes de décembre 2017 à février 2018. RESULTATS : Les déterminants de l’utilisation de ce site sont : un accès simple, la facilité d’utilisation, son efficacité et la fiabilité. Sa fréquentation en temps réel comme de manière différée dévoile des profils d’utilisateurs variables. La complexité de son contenu, le défaut d’actualisation des recommandations et parfois le manque voire le caractère trop exhaustif de certaines données ont nuit à son utilisation. Le principal frein restant le manque de temps. Les utilisateurs principaux sont les jeunes médecins plus attirés par l’informatique. CONCLUSION : Ophtalmoclic apporte une aide diagnostique et thérapeutique dans la prise en charge des pathologies ophtalmologiques aiguës en médecine de ville. C’est un outil perfectible dont l’utilisation témoigne de la volonté d’une prise en charge de qualité des patients. Il mériterait d’être diffusé à l’échelle nationale et d’être évalué en terme d’impact sur la modification des pratiques. MOTS CLEFS : Médecine générale, Système d’Aide à la Décision Médicale, ophtalmologie en soins primaires, outil informatique, Ophtalmoclic, étude qualitative, entretiens semi-dirigés, déterminants de le décision médicale.
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RESUME
INTRODUCTION : L’ophtalmologie est une spécialité appréhendée par les médecins généralistes. Deux médecins sur 3 éprouvent des difficultés en consultation face aux motifs ophtalmologiques et que 65% souhaitent améliorer leur formation dans cette spécialité. D’après le baromètre CESSIM de 2016, 71% des généralistes utilisent quotidiennement internet d’où la création logique du site www.ophtalmoclic.fr pour les aider dans la prise en charge de leurs patients. Le recueil des opinions des généralistes sur cet outil, a permis d’évaluer l’intérêt de son utilité en soins primaires. MATERIEL ET METHODE : Etude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés auprès de seize médecins généralistes des Alpes-Maritimes de décembre 2017 à février 2018. RESULTATS : Les déterminants de l’utilisation de ce site sont : un accès simple, la facilité d’utilisation, son efficacité et la fiabilité. Sa fréquentation en temps réel comme de manière différée dévoile des profils d’utilisateurs variables. La complexité de son contenu, le défaut d’actualisation des recommandations et parfois le manque voire le caractère trop exhaustif de certaines données ont nuit à son utilisation. Le principal frein restant le manque de temps. Les utilisateurs principaux sont les jeunes médecins plus attirés par l’informatique. CONCLUSION : Ophtalmoclic apporte une aide diagnostique et thérapeutique dans la prise en charge des pathologies ophtalmologiques aiguës en médecine de ville. C’est un outil perfectible dont l’utilisation témoigne de la volonté d’une prise en charge de qualité des patients. Il mériterait d’être diffusé à l’échelle nationale et d’être évalué en terme d’impact sur la modification des pratiques. MOTS CLEFS : Médecine générale, Système d’Aide à la Décision Médicale, ophtalmologie en soins primaires, outil informatique, Ophtalmoclic, étude qualitative, entretiens semi-dirigés, déterminants de le décision médicale.