Insertie Si Echilibrare Ocl

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Insertion et équilibration occlusale Denture insertion and occlusal equilibration M.-V. Berteretche (Maître de conférence universitaire-praticien hospitalier) *, O. Hüe (Maître de conférence universitaire-praticien hospitalier) Université Paris 7 Denis Diderot, Service d’odontologie Garancière Hôtel-Dieu, 5, rue Garancière, 75006 Paris, France MOTS CLÉS Prothèse complète ; Insertion prothétique ; Équilibration occlusale KEYWORDS Complete denture; Denture insertion; Occlusal equilibration Résumé L’insertion prothétique est un rendez-vous fondamental du traitement de l’édentement total où des contrôles techniques et cliniques des prothèses polymérisées sont réalisés avant port des nouvelles prothèses par le patient. L’équilibration occlusale fait partie intégrante de cette étape et répond à un protocole précis et rigoureux. En effet, l’équilibration occlusale dépasse la simple réalisation des corrections occlusales, car elle influe directement sur la réhabilitation des fonctions de l’appareil manducateur et sur la pérennité du traitement. Seule une équilibration occlusale précise assure à long terme la préservation des surfaces d’appui prothétique, grâce à la répartition harmo- nieuse des charges occlusales et à l’orientation des forces assurant stabilisation et rétention prothétique. © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Prosthetic denture insertion is a basic moment in the treatment of complete edentation during which technical and clinical controls of polymerised prostheses are performed prior to installation of the new prosthesis in the patient’s mouth. Occlusal equilibration is one of the steps of this procedure and is performed according to precise and strict guidelines. In fact, occlusal equilibration is not simply an occlusal correction since it has a direct influence on manducation rehabilitation and on treatment timeles- sness. Only accurate occlusal equilibration, by its harmonious distribution of occlusal loads and orientation of the forces that ensure stabilization and prosthetic retention, may ensure long-term preservation of the prosthetic pressure areas. © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Insertion L’insertion prothétique est une étape fondamen- tale dans le traitement de l’édentement total, car à l’issue de ce rendez-vous le patient part, théori- quement, avec ses nouvelles prothèses. Au retour du laboratoire, des contrôles techni- ques des prothèses doivent être pratiqués, puis, en présence du patient, à nouveau de nombreux contrôles cliniques sont réalisés, eux-mêmes obligatoirement suivis d’une équilibration occlu- sale. * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M.-V. Berteretche). EMC-Ondontologie 1 (2005) 29–45 http://france.elsevier.com/direct/EMCODO/ 1769-6836/$ - see front matter © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi: 10.1016/j.emcodo.2005.01.001

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LABIAL VENEERINGdrg. Erma Sofiani, Sp.KGVeneering : Suatu tindakan konservatif berupa penutupan/pelapisan dengan pelapis sehingga mendapatkan hasil yang lebih baik.Veneering : Conservative Estheti !roedure"abial veneering biasanya digunakan pada kasus diskolorasi yang sudah tidak dapat dira#at dengan bleahing dan pada kasus $ kasus dimana pasien menginginkan bentuk yang rapi seperti pada kasus diastema entral, biasanya %arak & ' ( mm masih dapat di veneer.)eknik Veneeringa.*ndiret Veneer : veneer dibuat dengan menggunakan #ork model dan perlu pengiriman ke lab. tidak langsung dilakukan pada gigi pasien %adi memerlukan penetakan terlebih dahulu. b.+iret Veneer : pera#atan veneer langsung dilakukan pada gigi di dalam mulut pasien.ahan yang digunakana.*ndiret Veneer : Composite -esin, Cerami/!orelain dan Ceromer b.+iret Veneer : Composite resin irofill dan 0ybrid1Direct Composite Veneering 2eed :$!engetahuan tentang teknik layering pelapisan1$!engetahuan karakteristik bahan mengkombinasikan1$!engetahuan anatomi gigi fungsi gigi

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Insertion et équilibration occlusale

Denture insertion and occlusal equilibrationM.-V. Berteretche (Maître de conférence universitaire-praticienhospitalier) *, O. Hüe (Maître de conférence universitaire-praticienhospitalier)Université Paris 7 Denis Diderot, Service d’odontologie Garancière Hôtel-Dieu, 5, rue Garancière,75006 Paris, France

MOTS CLÉSProthèse complète ;Insertion prothétique ;Équilibration occlusale

KEYWORDSComplete denture;Denture insertion;Occlusal equilibration

Résumé L’insertion prothétique est un rendez-vous fondamental du traitement del’édentement total où des contrôles techniques et cliniques des prothèses polymériséessont réalisés avant port des nouvelles prothèses par le patient. L’équilibration occlusalefait partie intégrante de cette étape et répond à un protocole précis et rigoureux. Eneffet, l’équilibration occlusale dépasse la simple réalisation des corrections occlusales,car elle influe directement sur la réhabilitation des fonctions de l’appareil manducateuret sur la pérennité du traitement. Seule une équilibration occlusale précise assure à longterme la préservation des surfaces d’appui prothétique, grâce à la répartition harmo-nieuse des charges occlusales et à l’orientation des forces assurant stabilisation etrétention prothétique.© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract Prosthetic denture insertion is a basic moment in the treatment of completeedentation during which technical and clinical controls of polymerised prostheses areperformed prior to installation of the new prosthesis in the patient’s mouth. Occlusalequilibration is one of the steps of this procedure and is performed according to preciseand strict guidelines. In fact, occlusal equilibration is not simply an occlusal correctionsince it has a direct influence on manducation rehabilitation and on treatment timeles-sness. Only accurate occlusal equilibration, by its harmonious distribution of occlusalloads and orientation of the forces that ensure stabilization and prosthetic retention, mayensure long-term preservation of the prosthetic pressure areas.© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Insertion

L’insertion prothétique est une étape fondamen-tale dans le traitement de l’édentement total, car

à l’issue de ce rendez-vous le patient part, théori-quement, avec ses nouvelles prothèses.

Au retour du laboratoire, des contrôles techni-ques des prothèses doivent être pratiqués, puis,en présence du patient, à nouveau de nombreuxcontrôles cliniques sont réalisés, eux-mêmesobligatoirement suivis d’une équilibration occlu-sale.

* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected]

(M.-V. Berteretche).

EMC-Ondontologie 1 (2005) 29–45

http://france.elsevier.com/direct/EMCODO/

1769-6836/$ - see front matter © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.doi: 10.1016/j.emcodo.2005.01.001

Contrôles techniques des prothèsesau retour du laboratoire

Qualité de la polymérisationPour le praticien, l’évaluation de qualité de lapolymérisation est délicate. Elle peut s’apprécierpar la recherche de porosité et s’estimer parl’adaptation des prothèses sur leurs modèles detravail, s’ils n’ont pas été détruits à la sortie dumoufle.Les porosités sont recherchées par transparence.

Leur présence provoque des distorsions secondairesimportantes, sources de fracture. Elles traduisentle plus souvent une montée en température tropbrutale de la résine.Le refroidissement trop rapide des prothèses gé-

nère des distorsions qui s’opposent de manièremajeure à la remise en place des prothèses surleurs modèles originaux.

Qualité du polissage et des extradosLa forme et les profils des extrados sont examinés,en particulier l’attention se porte sur la présencedes concavités vestibulaires au niveau des trigoneset des tubérosités, sur la fausse gencive au niveaudes embrasures qui ne doivent offrir aucune possi-bilité de rétention alimentaire. Toutes les anoma-lies sont corrigées, puis les zones concernées soi-gneusement repolies.

Qualité et contrôle de l’intrados prothétiqueLes éventuelles aspérités de l’intrados sont recher-chées avec la pulpe du doigt, l’extrémité d’unesonde ou mieux une compresse qui s’accroche àtoutes les irrégularités présentes (Fig. 1). Ces irré-gularités sont délicatement éliminées à l’aided’une pointe montée à grain fin, puis la région estrepolie avec une petite brosse enduite de pâte àdétartrer. L’épaisseur des bords doit être parfaite-ment conservée et présenter un aspect lisse sanspour autant être poli.

Contrôles cliniques des prothèsesavec le patient

Contrôles de la stabilité prothétiqueC’est le premier paramètre à contrôler ; les prothè-ses maxillaire et mandibulaire sont successivementinsérées, et une pression bidigitale alternative estappliquée au niveau molaire recherchant une éven-tuelle instabilité (Fig. 2).Au maxillaire, la présence d’un torus, même peu

développé, peut être la cause de cette instabilité.Il faut dans ce cas délimiter sa position à l’aide d’uncrayon dermographique ou utiliser des matériauxsiliconés pour objectiver sur l’intrados la zone ensurcontact et la décharger avec tact et mesure. Ilest important de faire ces corrections au cabinetdentaire, sans avoir recours aux décharges stan-dards parfois mises en place au laboratoire enregard des torus et autres particularités des surfa-ces d’appui. À la mandibule, il est plus rare denoter une instabilité, mais dans ce cas de figure ladémarche à appliquer est identique.

Contrôles de l’interface mucoprothétiqueDeuxième élément clef de l’insertion, il fautcontrôler l’absence ou la présence de zones doulou-reuses, générées par des « défauts » de l’interfacemucoprothétique.Les forces fonctionnelles transmises aux surfaces

d’appui par l’intermédiaire des dents prothétiquesvarient en fonction du schéma occlusal adopté, dela nature des aliments et de l’adaptation de l’inter-face mucoprothétique.1 Cette adaptation dépenden premier lieu de la qualité des empreintes :intensité et symétrie des pressions appliquées, pré-cision des matériaux d’empreinte, etc. Deuxième-ment, elle résulte des différentes phases techni-ques de l’élaboration prothétique, en particulier lapolymérisation, des matériaux et systèmes em-

Figure 1 Recherche de rugosités dans l’intrados prothétique àl’aide d’une compresse.

Figure 2 Contrôle de la stabilité de la prothèse maxillaire par unappui bidigital dans la région prémolaire-molaire sur la pro-thèse.

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ployés... Mais, inévitablement, des distorsionss’installent, qu’il est indispensable de corriger.Cependant, l’intrados n’est corrigé que si l’ap-

plication d’une forte pression sur la prothèse pro-voque une sensation de douleur sur la surface d’ap-pui ; ces retouches éventuelles doivent être trèslégères. Pour cela, certains auteurs proposent deplacer soit des cires révélatrices (Disclosing Wax®),soit des matériaux à empreintes tels que les silico-nes à faible coefficient de viscosité (PrésidentsLight®, Eurogum Light®), soit des produits spécifi-ques comme le Fitt Checker® ou le Coltène PressureSpot Indicator®, dans l’intrados de manière à esti-mer le plus précisément possible l’adaptation de laprothèse à la muqueuse2 (Fig. 3).En revanche, ces retouches, si retouches il y a,

doivent toujours être pratiquées le jour de l’inser-tion sans attendre le « tassement prothétique »,tassement qui se traduit toujours par une distorsiondes muqueuses de la surface d’appui dont lesconséquences physiopathologiques sont décrites ul-térieurement.

Contrôles des freins et insertions musculairesTroisième élément à contrôler, le libre jeu desinsertions musculaires et les freins présents auxlimites des prothèses. L’extension prothétiquemaximale est recherchée au stade de l’empreintesecondaire, mais en aucun cas ces extensions nedoivent interférer sur le jeu fonctionnel des inser-tions musculaires et ligamentaires. Les éventuelles« surextensions » prothétiques, pouvant engendrerune instabilité de la prothèse, doivent être corri-gées au moment de l’insertion.

Contrôles des surfaces polies stabilisatricesLes extrados prothétiques ont un rôle essentiel destabilisation et de rétention indirecte des prothè-ses, et plus particulièrement de la prothèse mandi-bulaire.3

Par conséquent, toute erreur de finition des ex-trados et notamment de surépaisseurs des surfacespolies stabilisatrices se traduit par un défaut destabilité de la prothèse. Ces erreurs peuvent êtresimplement mises en évidence par l’intermédiairede matériaux siliconés qui, déposés sur les extra-dos, sont localement chassés par les mouvementsdes lèvres, de la langue (etc.) effectués par lepatient en cas de surextensions ; il est indispensa-ble de corriger ces régions erronées le jour del’insertion prothétique (Fig. 4).

Figure 3 Utilisation de matériau siliconé pour contrôler la qua-lité de l’interface mucoprothétique. Du Fitt Checker® déposédans l’intrados de la prothèse mandibulaire permet de visualiserles zones de compression.

Figure 4 Contrôle des extrados prothétiques à l’aide de maté-riau siliconé. A. La prothèse est maintenue sur la surface d’appuiet le patient réalise des mouvements extrêmes avec la langue.B. Mise en évidence de surextensions du côté lingual ; surl’extrados, le matériau a totalement été chassé. C. Correctiondes extrados en respectant le profil donné par les limites lingua-les du bord de la prothèse.

31Insertion et équilibration occlusale

Équilibration occlusale

Définition

L’équilibration occlusale correspond à l’ensembledes moyens techniques et thérapeutiques destinésà favoriser l’intégration bio-organique de la pro-thèse, à restaurer les différentes fonctions physio-logiques, mais aussi à préserver l’intégrité des tis-sus restants.En effet, l’équilibration occlusale s’adresse di-

rectement aux surfaces occlusales des dents pro-thétiques, contribuant également, grâce à l’équili-bre établi, à l’intégration de la prothèse au sein del’appareil manducateur. Mais indirectement, elles’adresse aussi aux tissus de soutien muqueux etosseux des surfaces d’appui de la prothèse, ainsiqu’aux tissus musculaire et articulaire par la « régu-lation » de la fonction masticatoire.C’est une phase essentielle de l’insertion prothé-

tique. Mais elle ne se limite pas à une seule séancelors de l’insertion de la prothèse : elle comportedifférentes phases et doit être intégrée au suiviprothétique.

Objectifs de l’équilibration occlusale

Elle comporte deux objectifs majeurs :• objectif biomécanique : améliorer la stabilisa-tion et la rétention directe et indirecte de laprothèse, par la répartition adéquate des char-ges fonctionnelles sur l’ensemble de la surfaced’appui ;

• objectif neurophysiologique : obtenir une stabi-lisation d’origine extéroceptive et propriocep-tive.

Les forces occlusales sont directement ressentiesdans la muqueuse par les différents extérocep-teurs, puis les informations transmises aux centressupérieurs génèrent à leur tour des réflexes muscu-laires qui contribuent à la stabilisation prothétique.

Pourquoi équilibrer ?

Quatre paramètres imposent l’équilibration desprothèses adjointes complètes : la préservation del’intégrité tissulaire ; le respect de l’équilibre neu-rophysiologique ; la réhabilitation des fonctions del’appareil manducateur ; les imprécisions techni-ques.

Préservation de l’intégrité tissulaireLa préservation de l’intégrité tissulaire est le ga-rant de la pérennité des restaurations prothéti-ques. Elle dépend d’une réparation harmonieuse

des charges occlusales sur l’ensemble des surfacesd’appui. L’équilibration occlusale est donc primor-diale, car elle détermine l’intensité et l’orientationdes forces transmises.Face aux charges occlusales, la muqueuse buc-

cale et l’os sous-jacent ont un comportement spé-cifique lié à leur structure histologique.

Muqueuse buccaleLa muqueuse buccale se compose d’un épithéliumpluristratifié kératinisé séparé par la membranebasale du tissu conjonctif sous-jacent richementvascularisé. Lorsqu’une force est appliquée sur lamuqueuse buccale, le comportement des tissus dé-pend de leurs propriétés viscoélastiques.La viscoélasticité résulte de la combinaison des

caractéristiques élastiques et visqueuses de la mu-queuse. Lorsqu’une force est appliquée sur un ma-tériau élastique, le déplacement est immédiatjusqu’à l’arrêt de l’application de la force ; inver-sement, une déformation progressive définit unmatériau visqueux. La viscoélasticité se caractérisepar la combinaison de ces deux comportements.4

Les études « princeps » concernant la viscoélas-ticité muqueuse ont été réalisées par Kydd et al. ;elles rapportent que l’application de toute pressionsur la muqueuse entraîne une déformation élasti-que immédiate, suivie d’une déformation différée5

(Fig. 5). Des changements macroscopiques de lamuqueuse peuvent être observés dans des zones desurpression. Le non-contrôle des forces exercéesprovoque des lésions muqueuses traumatiques.De plus, les changements histopathologiques de

la muqueuse support de prothèse sont directementcorrélés à l’intensité des pressions exercées.6,7 Ladiminution des digitations épithélioconjonctivesavec aplatissement de la membrane basale, la com-pression de l’épithélium et du tissu conjonctif, lesphénomènes inflammatoires, signent l’applicationde pressions excessives sur les surfaces d’appui.

Tissu osseuxLe tissu osseux subit indirectement les pressionsexercées sur la muqueuse buccale.L’analyse histomorphométrique du comporte-

ment osseux sous les prothèses démontre l’exis-tence d’un seuil des pressions appliquées au-delàduquel un phénomène de résorption intervient.8,9

Effectivement, l’application de pression engen-dre un phénomène inflammatoire, inflammationdont l’implication dans les phénomènes de résorp-tion et de remodelage osseux a été démontrée.10

Cette pression est immédiatement ressentie au ni-veau sanguin, entraînant une diminution du fluxsanguin, ceci indépendamment de l’épaisseur mu-queuse.11,12 Ce traumatisme se traduit par un phé-

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nomène de vasodilatation, suivi d’une augmenta-tion de la perméabilité capillaire avec exsudationdes fluides et protéines plasmatiques, associée à unœdème. De nombreux neuromédiateurs impliquésdans les phénomènes de résorption sont alors libé-rés.Par conséquent, l’équilibration occlusale est le

moyen de prévention de premier ordre de la résorp-tion : par une répartition harmonieuse des chargesocclusales sur la surface d’appui, elle joue un rôleessentiel dans la préservation de l’intégrité destissus muqueux et osseux sous-jacents.

Respect de l’équilibre neurophysiologiqueLa perception et la régulation de la position mandi-bulaire, de même que la régulation des mouve-ments fonctionnels, dépendent non seulement deréflexes de position acquis ou innés, mais aussi desinformations sensorielles issues des récepteurs mu-queux, musculaires et articulaires. L’équilibrationocclusale, par l’orientation des forces exercées,joue donc un rôle essentiel sur le contrôle et larégulation de la posture mandibulaire par l’ensem-ble des récepteurs.

Extérocepteurs muqueuxLa perte des organes dentaires est marquée par undéficit important des afférences issues des méca-norécepteurs parodontaux et le rôle des extérocep-teurs de la muqueuse buccale se trouve renforcé.Les études de Desjardins et al. ont montré que

l’organisation des terminaisons nerveuses dans lescrêtes édentées est sensiblement identique à l’in-nervation de la gencive.13 La morphologie des ter-minaisons libres demeure inchangée, seules les ter-minaisons plus complexes sont moins nombreuses.Les corps cellulaires des fibres innervant ces exté-

rocepteurs sont situés dans le noyau mésencéphali-que trigéminal ; de là, les influx peuvent rejoindrele cortex cérébral et participer ainsi au contrôlesensoriel de la sphère orofaciale.Le seuil de perception des extérocepteurs est

sensible à l’âge ; ainsi, 40 % d’une population d’âgemoyen possède un seuil augmenté, c’est-à-dire unemoindre sensibilité. D’autre part, chez les porteursde prothèses, si l’adaptation prothétique est insuf-fisante et génère des modifications tissulaires, unealtération de la perception extéroceptive inter-vient également.14

Si le seuil de perception d’une épaisseur placéeentre des dents naturelles est de l’ordre de 10 à20 lm, chez un sujet édenté le seuil n’est que de100 lm. Cependant, une étude de Preti et al.démontre que l’adaptation à la prothèse complèteest corrélée positivement à une meilleure discrimi-nation des épaisseurs.15 Par conséquent, le rôle desextérocepteurs de la muqueuse est essentiel.D’autre part, des recherches démontrent que lesinformations tactiles issues des extérocepteurs dela muqueuse buccale régulent les mécanismes ner-veux présidant à la discrimination de la positionmandibulaire.16 Pour un même degré d’ouverture,si les stimuli mécaniques reçus par la muqueusebuccale sont différents, la position mandibulaireperçue est différente.Ces études confirment ainsi l’importance des

extérocepteurs et le relais intervenant entre leparodonte et la muqueuse.

Récepteurs de l’articulation temporomandibulaireLes récepteurs identifiés dans l’articulation tempo-romandibulaire sont de quatre types distincts. Ilstransmettent des informations sur la position et lesdéplacements condyliens, contribuant ainsi au

Figure 5 Propriété viscoélastique de la muqueuse buccale (d’après Kydd et al.5).

33Insertion et équilibration occlusale

maintien de la posture, au contrôle des mouve-ments (vitesse, amplitude) ; ils répondent aussi auxstimulations nociceptives et jouent donc ainsi unrôle de protection des muscles, des structures den-taires, mais aussi des surfaces d’appui chezl’édenté appareillé.1

Par ailleurs, malgré une anesthésie de toutes lesdents, la perception occlusale tactile ne disparaîtpas, suggérant une participation des récepteursarticulaires à la perception occlusale. En 1973, lesrecherches de Caffese et al. révèlent une augmen-tation significative du seuil de perception del’épaisseur d’une feuille d’aluminium de 16 à 32 lmaprès anesthésie des récepteurs articulaires. Cesrésultats démontrent ainsi leur importance et, parlà même, le rôle de l’équilibration occlusale auniveau temporomandibulaire.17

Récepteurs musculotendineuxLa mandibule, appendue au massif craniofacial parl’ensemble des muscles masticateurs, est en perpé-tuel déséquilibre ; la régulation de sa positiondépend, en effet, simultanément des influencesexcitatrices et inhibitrices des réflexes myotatiqueet myotatique inverse. Le rôle des fuseaux neuro-musculaires et des organes tendineux de Golgi,propriocepteurs musculaires, est alors prédominantdans le contrôle et la régulation de la positionmandibulaire.18 De plus, comme les récepteurs ar-ticulaires, ces récepteurs participent à la percep-tion occlusale ; ils transmettent des informationssensorielles au système nerveux central, contri-buant au sein du système trigéminal aux différentesfonctions du système masticateur.Au plan musculaire, l’équilibration occlusale as-

sure la symétrisation de l’action musculaire et per-met l’élimination des réflexes erronés de position.

Réhabilitation des fonctionsL’ensemble des fonctions de l’appareil manduca-teur est particulièrement sensible au vieillissementet, avec l’âge, une diminution des capacités, et/oudes altérations, plus fréquentes lors de la mastica-tion ou de la déglutition, peuvent être notées.L’édentement complet accroît cette évolution liéeà l’âge et toute réhabilitation prothétique doittendre à une amélioration optimale des fonctions.L’incidence de l’équilibration occlusale est es-

sentielle, car elle est ressentie par les propriocep-teurs musculaires et les informations transmises ausystème nerveux central entraînent une régulationde l’activité musculaire. Les travaux de Tallgren etTryde démontrent que le rétablissement d’une oc-clusion satisfaisante tend à normaliser l’activitémasticatoire des muscles élévateurs en accroissantles forces développées.19 D’autre part, Hosoi et al.

ont démontré que, en l’absence d’équilibrationocclusale, les pressions se concentraient sur lescrêtes du fait de contacts prématurés ; le sujetétant incapable de rester en occlusion, l’activitéélectromyographique était abaissée.20 A contrario,après équilibration, la répartition des pressions estuniforme sur la surface d’appui et l’activité élec-tromyographique retrouve alors un niveau plusélevé normal.Par conséquent, l’équilibration occlusale pos-

sède une fonction décisive dans la régulation desinformations transmises et dans l’optimisation desfonctions masticatoires des patients âgés appa-reillés.

Raisons techniques

Enregistrement de la relation centrée et montagedes dentsThéoriquement, au stade de l’insertion prothéti-que, il ne devrait pas exister « d’erreurs d’occlu-sion », dans la mesure où tous les contrôles préala-bles ont été effectués et la phase de l’essaifonctionnel précisément conduite. Cependant, desimprécisions occlusales persistent toujours, pou-vant être attribuées à parts égales aux étapes cli-niques et à la chaîne technologique (au labora-toire).Étapes cliniques. Il s’agit des imprécisions de

l’enregistrement des relations intermaxillaires,liées aux maquettes d’occlusion, au comportementdes tissus de soutien, aux articulations temporo-mandibulaires, au système neuromusculaire.21,22

Chaîne technologique. Au même titre que cellesdu praticien, elles sont inévitables, quelles quesoient les phases techniques concernées. Les mon-tages et l’établissement des contacts occlusauxpropres au schéma occlusal choisi sont imprécis, enparticulier lors de la réalisation de montage enclasse II et classe III, car les dents prothétiques nesont pas réellement adaptées à ce type d’engrène-ment.Ces imprécisions minimes s’ajoutent sans jamais

se compenser, altérant la précision des relationsocclusales finalement obtenues. Ces imprécisionsimposent de pratiquer des corrections de manière àrétablir l’équilibre occlusal, garant de la réparti-tion des charges fonctionnelles sur les surfacesd’appui, donc de l’homéostasie de celles-ci. Deplus, elles permettent de parfaire l’occlusion, quiest un élément favorisant le port et l’acceptationde la prothèse.23

Variations dimensionnelles des résinesMalgré toutes les précautions prises par le labora-toire et par les fabricants des matériaux, un certain

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nombre d’imprécisions sont générées lors de laphase de polymérisation des résines. Ces variationsconcernent les porte-empreintes individuels, maissurtout les résines de base. Le respect des rapportspoudre/liquide, des cycles de montée en tempéra-ture, la durée dite de « cuisson » et surtout letemps de refroidissement associés à l’utilisation deplâtre à haute expansion, à une technique perfor-mante, réduisent les distorsions qui deviennent cli-niquement peu significatives.Cependant, à côté de ces facteurs intrinsèques

spécifiques des matériaux et de la technique,d’autres sources extrinsèques contribuent à la ge-nèse de ces distorsions, telles que la forme desarcades, la morphologie des dents prothéti-ques.24,25

Quand équilibrer ?

Avant l’insertion prothétiquePour Sharry,26 elle doit intervenir à la sortie dumoufle, permettant ainsi d’éliminer les erreurstechniques. Mais les erreurs cliniques, liées à l’en-registrement de la relation centrée, ne sont pas iciprises en compte.

Pour la majorité des auteurs, les correctionsocclusales doivent toujours être effectuées avantport de la prothèse par le patient, le jour del’insertion de la prothèse.27 Ces corrections visentà éliminer les erreurs cliniques et techniques.

Lors de la première étape, le jour de l’insertion,les corrections n’intéressent que la position derelation centrée, ayant pour principe de ne passurcharger la surface d’appui. Les corrections ex-centrées sont réalisées ultérieurement.

Après l’insertion prothétique

Équilibration secondaire

Le patient revient 48 heures après l’insertion desprothèses. Après avoir écouté et analysé au mieuxles doléances du patient, une nouvelle relationcentrée est enregistrée (cf. supra).Grâce à la présence d’une double base engrenée,

la comparaison avec l’enregistrement précédentest simple :

• soit il est différent, et dans ce cas une nouvellemise sur articulateur du modèle mandibulaireest faite ; seule l’équilibration en relation cen-trée est réalisée ;

• soit la relation centrée enregistrée est identiqueà la précédente, les corrections excentrées enpropulsion et en latéralité peuvent alors com-mencer.

Équilibration et suivi prothétiqueLors des visites régulières de contrôle qui suiventl’insertion de nouvelles prothèses, et même au-delà, lors des visites de contrôle annuel, une équi-libration occlusale peut être nécessaire si une évo-lution de l’occlusion est apparue.Ces variations sont prévisibles lorsque le patient

a porté de nombreuses années des prothèses com-plètes inadaptées, avec une absence de stabilitéocclusale (due le plus souvent à une usure de dentsprothétiques en résine) associée ou non à une pertede la dimension verticale d’occlusion. Dans cessituations, le système neuromusculaire et les arti-culations temporomandibulaires demandent unepériode d’adaptation plus longue pour retrouver unréel équilibre au repos et lors de la fonction. L’en-registrement de la relation centrée et une équili-bration occlusale sur articulateur permettent derépondre le plus souvent à l’inconfort rapporté parle patient.De plus, il existe une perpétuelle évolution des

surfaces d’appui liée entre autres au phénomène derésorption osseuse physiologique. Celle-ci impliquedes équilibrations occlusales régulières, permet-tant une stabilisation optimale de la prothèse. Àlong terme, une réfection complète des bases pro-thétiques peut être réalisée dans les meilleuresconditions grâce à ce contrôle régulier de l’occlu-sion.

Comment équilibrer ?

Sur articulateur ou dans la cavité buccale :avantages-inconvénientsSi certains auteurs tel Heartwell préconisent deréaliser des corrections intrabuccales, réaliser lescorrections sur articulateur semble présenter denombreux avantages :28

• la relation intermaxillaire est enregistrée uneseule fois ;

• les prothèses sont stables et bloquées sur lesmodèles d’équilibration ;

• il y a absence de salive ;• la visibilité est parfaite.Les corrections occlusales sont ainsi très précises etréalisées dans des conditions de confort optimalespour le praticien et le patient.En conséquence, l’équilibration occlusale doit

toujours être réalisée sur articulateur.29

Choix d’un articulateurL’équilibration occlusale est réalisée sur un articu-lateur semi-adaptable qui présente les qualités gé-nérales suivantes :

• il est rigide indéformable ;• il possède des vis de blocage en centrée ;

35Insertion et équilibration occlusale

• il accepte la mise en place d’un arc facial (si laclef n’a pas été préparée, un arc facial doit être« repris ») ;

• en prothèse complète, il doit de plus posséderdes systèmes de déplacement séquentiels etprécis de la branche supérieure grâce à des visde propulsion ou à la mise en place de cales depropulsion ;

• il permet un réglage de l’angle de Bennett.La programmation n’intervient que dans des casisolés, plus complexes. Différentes techniques exis-tent : les cires de morsures (check bite), de préci-sion limitée, qui sont à éviter ; les enregistrementsgraphiques plus ou moins complexes en axiogra-phie, proposée par le système SAM ; le modelagefonctionnel des boîtiers condyliens possible pourl’articulateur Denar, qui reste l’approche la plusprécise, mais est longue et délicate.

Préalables

Au laboratoireRéalisation d’une clef de montage. Cette clef doitêtre préparée avant la mise en moufle, sur articu-lateur.

C’est une empreinte des surfaces occlusales desdents maxillaires, sur un socle monté sur un galetde montage fixé à la branche inférieure de l’articu-lateur. Elle peut être réalisée entièrement au plâ-tre ou bien, à la partie supérieure de cette clef, dusilicone lourd peut être mis en place pour enregis-trer l’empreinte des faces occlusales (Fig. 6A).Après polymérisation des prothèses, cette clef

permet de contrôler la qualité de la mise en moufleet de mettre en évidence d’éventuels déplace-ments des dents. Enfin, elle permet de replacer laprothèse maxillaire sur l’articulateur (Fig. 6B).Réalisation des modèles d’équilibration. Les

zones de contre-dépouille sont préalablement com-blées à l’aide d’un silicone de consistance lourde(Fig. 7), puis du plâtre est coulé dans l’intrados dela prothèse polymérisée. La voûte palatine et lesbords des prothèses doivent toujours être aucontact du plâtre.Ces modèles représentent des « socles » où les

prothèses polymérisées sont parfaitement stableset sur lesquels leur repositionnement est parfait ;ils permettent ainsi une équilibration occlusale pré-cise.

Figure 6 Clef de montage. A. Seule l’empreinte des faces occlusales est enregistrée. B. Contrôle de l’absence de déplacement desdents après polymérisation.

Figure 7 Réalisation des modèles d’équilibration occlusale. A. Du silicone de viscosité élevée est mis en place dans l’intradosprothétique, spécifiquement dans les zones de contre-dépouille. B. Modèle d’équilibration occlusale. La voûte palatine et les bordssont toujours en plâtre pour des raisons de stabilité de la prothèse sur le modèle.

36 M.-V. Berteretche, O. Hüe

Double base engrenée. Son but est d’objectiverparfaitement, sur un articulateur, toutes les impré-cisions qui sont susceptibles de s’installer lors del’établissement des relations occlusales entre lesprothèses maxillaire et mandibulaire.La double base engrenée est réalisée au niveau

du socle du modèle maxillaire. Elle se caractérisepar un socle, la partie, dans laquelle des encochesintéressant la base et les bords sont créées, etd’une contre-partie en plâtre qui vient se moulerdans les encoches ainsi créées (Fig. 8). Ces enco-ches sont réalisées soit directement lors de la cou-lée du modèle grâce à des préformes, soit indirec-tement en les creusant directement dans le socle.La jonction entre partie et contre-partie est

passive ; toute erreur ou imprécision dans les rela-tions intermaxillaires se traduit par un manqued’adaptation entre ces deux structures.Remontage du modèle maxillaire. La mise en

articulateur du modèle maxillaire est une étapesimple et rapide :

• la prothèse maxillaire, placée sur le modèled’équilibration, est positionnée sur la clef demontage, elle-même fixée à la branche infé-rieure de l’articulateur ;

• la tige incisive est bloquée à 0 mm ;• le plâtre est préparé, déposé sur le galet demontage, puis sur le socle du modèle maxil-laire ; la branche supérieure de l’articulateurest rabattue, la tige incisive au contact de latable incisive.

Au cabinet dentaireContrôles liés à l’insertion. Ils ont déjà été évo-qués (cf. supra).Enregistrement de la relation centrée. Les di-

verses corrections de l’intrados prothétique ayantété réalisées préalablement lors de l’essayage desprothèses, le praticien procède à un nouvel enre-gistrement de la relation centrée.

Dans un premier temps, les prothèses sont insé-rées dans la cavité buccale, deux cotons salivairessont placés entre les arcades au niveau des premiè-res molaires. Le patient serre modérément sur cesderniers pendant environ 5 à 6 minutes. Ceci per-met aux prothèses de se plaquer sur la surfaced’appui, de déprimer correctement la région dujoint postérieur et d’effacer temporairement lesréflexes occlusaux.30

Dans un deuxième temps, la prothèse mandibu-laire est retirée, le patient reste bouche entrou-verte. Deux petits appuis en pâte thermoplastiquesont collés sur l’extrados en regard des premièresmolaires. Les dents sont séchées et deux épaisseursde cire Aluwax® sont scellées sur les faces occlusa-les en veillant à ne pas déborder au niveau vestibu-laire ou lingual (Fig. 9A).Dans le troisième temps, la prothèse mandibu-

laire est réinsérée dans la cavité buccale, le prati-cien la maintient sur la surface d’appui grâce auxappuis latéraux. Il guide alors la mandibule enrelation centrée par de petits mouvementsd’ouverture et de fermeture sans que les dentsn’entrent en contact avec la cire.31 Le guidage versla relation centrée doit avoir lieu lors du mouve-ment d’ouverture alors que la fermeture s’effectuede manière passive (Fig. 9B).Pour favoriser le recul de la mandibule, le pa-

tient peut placer sa tête en hyperextension ouchercher à toucher le voile du palais avec la pointede la langue.Lorsque le praticien juge que le mouvement s’ef-

fectue de manière harmonieuse, la prothèse man-dibulaire est amenée au contact des dents maxillai-res qui pénètrent la cire Aluwax® sans aucunerésistance.Les prothèses sont alors retirées de la cavité

buccale et les indentations enregistrées sont exa-minées. Les contacts doivent être précis, peu pro-fonds (de 0,5 à 1 mm), symétriques en nombre et en

Figure 8 Double base engrenée. A. Face inférieure de la partie avec un aimant en place avant la coulée de la contre-partie. B. Partieet contre-partie.

37Insertion et équilibration occlusale

position ; aucune perforation ne doit exister(Fig. 9C).Des corrections éventuelles par adjonction ou

soustraction de cire peuvent être réalisées jusqu’àobtention d’un enregistrement satisfaisant. L’idéalest l’obtention d’un polygone de sustentation leplus large possible avec contact uniquement despointes cuspidiennes palatines. La cire est ensuitedurcie par immersion dans un bol d’eau glacée.

Dans un quatrième et dernier temps, le praticienprocède à la validation de l’enregistrement. Lesprothèses sont réinsérées dans la cavité buccale, etce contrôle s’effectue en quatre étapes :

• première étape : le praticien guide délicate-ment la mandibule en relation centrée tout enobservant si le contact entre la prothèse maxil-laire et les indentations marquées dans la cireest reproductible et ne provoque pas un légermouvement de la prothèse maxillaire ;

• deuxième étape : le patient est invité à serrersur les prothèses et le praticien, la pulpe del’index placée sur la face vestibulaire des incisi-ves centrales, ne doit pas ressentir le moindremouvement ou déplacement de la prothèsemaxillaire (Fig. 10A) ;

• troisième étape, le test de l’égalité des pres-sions : le praticien demande au patient s’ilressent une différence de pression entre le côtédroit, le côté gauche, l’avant, l’arrière ; en casde différence, le patient indique avec son doigtla zone où la pression semble la plus forte(Fig. 10B) ;

• quatrième étape, la déglutition : le patient estinvité à déglutir ; lors de cette praxie, le filmsalivaire est aminci, améliorant la rétention ;suite à cette praxie, la mandibule se place enposition de repos, le praticien tente de souleverla prothèse mandibulaire, la rétention doit à cemoment-là être maximale (Fig. 10C).

Si l’ensemble de ces tests est positif, le praticienest en droit d’espérer que la relation intermaxil-laire enregistrée soit la relation centrée. En revan-che, si l’un de ces tests est négatif, la relationintermaxillaire ainsi déterminée n’est pas la rela-tion centrée, un nouvel enregistrement doit êtreréalisé.Remontage du modèle mandibulaire en articu-

lateur. Après enregistrement de la relation cen-trée, les prothèses sont remontées en articulateur,la tige incisive ayant été réglée à + 3 ou + 5 gra-duations selon l’épaisseur de cire Aluwax® utilisée.Puis les prothèses sont immobilisées sur leurs

modèles de travail avec du plâtre à prise rapide.

Grands principes des corrections occlusalesTrois principes président à la réalisation de l’équi-libration occlusale en prothèse adjointe complète :le respect de l’anatomie occlusale, l’occlusion àimpact lingual, les corrections légères.32

Respect de la morphologie occlusaleLes corrections occlusales doivent respecter ou ré-tablir la morphologie occlusale et non la détruire,c’est-à-dire recréer des convexités occlusales, pri-vilégier un rétrécissement des tables occlusales,

Figure 9 Enregistrement de la relation centrée. A. Deux appuislatéraux en pâte de Kerr ont été collés au niveau des deuxièmeprémolaire-première molaire et deux bandes de cire Aluwax®

sont collées sur les dents postérieures. B. Le patient est guidévers la relation centrée, la prothèse maintenue sur la surfaced’appui grâce aux appuis latéraux. C. Enregistrement de relationcentrée. Les contacts sont nets, précis, peu profonds et symé-triques.

38 M.-V. Berteretche, O. Hüe

donc augmenter le surplomb vestibulaire ou lin-gual, mais aussi respecter les courbes prothétiquesfrontales et sagittales.Ces corrections doivent aussi rétablir ou conser-

ver les spécificités du montage.

Occlusion lingualéeLe contact entre les cuspides palatines et la gout-tière intercuspidienne mandibulaire doit être privi-légié, alors que les contacts entre les cuspides

d’appui mandibulaires et la gouttière intercuspi-dienne antagoniste sont évités.

Corrections légèresLes corrections occlusales ne peuvent que parfaireune organisation occlusale adéquate. Elles ne peu-vent assurer le sauvetage d’un montage par troperroné.

Faisabilité de l’équilibration occlusaleAprès remise en articulateur, le praticien évaluealors la faisabilité des corrections occlusales quidécoule de l’application des principes énoncés pré-cédemment.33

Tout d’abord, les cires d’enregistrement de rela-tion centrée sont éliminées. Les verrous des boî-tiers condyliens de l’articulateur sont libérés pourpermettre l’établissement de l’intercuspidie maxi-male entre les deux prothèses, puis la tige incisiveest bloquée à la dimension verticale ainsi obtenue.L’étude de la faisabilité porte alors sur deux

paramètres : la dimension verticale d’occlusion,puis la position des contacts.

Dimension verticale d’occlusionSeule l’utilisation d’un articulateur, grâce à sa tigeincisive, permet de contrôler ce paramètre.Les modèles amenés en occlusion d’intercuspidie

maximale, la tige incisive est bloquée à la dimen-sion verticale d’occlusion d’intercuspidie maxi-male. Puis, les boîtiers condyliens sont verrouillésen relation centrée et le plus fréquemment l’extré-mité de la tige incisive se retrouve à distance duplateau incisif. Cet espace correspond à la diffé-rence entre la dimension verticale de relation cen-trée et la dimension verticale d’intercuspidie maxi-male. Les corrections occlusales doivent êtreréalisées pour amener la tige incisive au contact duplateau, faisant ainsi coïncider relation centrée etdimension verticale d’intercuspidie maximale.Toute correction supplémentaire est interdite,

sous peine de provoquer une diminution de la di-mension verticale d’occlusion.Si, dès le départ, ce contact avec le plateau

incisif existe ou si l’intervalle est très faible, lescorrections occlusales sont réduites au minimum,voire impossibles. Le démontage puis le remontagedes dents prothétiques peut alors s’imposer.

Position des contacts occlusauxL’examen porte sur les relations sagittales et fron-tales qui s’établissent entre les cuspides d’appui etles fosses de réception antagonistes. La faisabilitédécoule de l’application de la règle des tiers(Fig. 11).

Figure 10 Validation de l’enregistrement de la relation centrée.A. Recherche d’un mouvement de la prothèse maxillaire lors ducontrôle de la relation centrée (pulpe du doigt posée sur lesfaces vestibulaires des incisives). B. Le patient est en relationcentrée ; il serre légèrement les dents pour évaluer une éven-tuelle inégalité des pressions entre les côtés droit et gauche. C.Après déglutition, la prothèse mandibulaire est soulevée pourtester la rétention.

39Insertion et équilibration occlusale

Les corrections sont :• possibles si les contacts se situent dans le tiersinterne de la cuspide d’appui ;

• délicates si les contacts se situent dans le tiersmédian de la cuspide d’appui ;

• impossibles si les contacts se situent dans letiers externe de la cuspide d’appui.

Technique des corrections occlusales

MatérielPour les corrections occlusales des dents porce-laine, le matériel utilisé se compose de pointesdiamantées de formes et de granulations différen-tes, de pointes vertes et de pointes d’Arkansas, demeulettes caoutchouc pour polir la céramique(Fig. 12).34

Les marqueurs nécessaires sont des papiers àarticuler fins ou des soies dentaires, portés par despinces de Miller.35

Pour les dents « résine », les matériels de correc-tion et de marquage sont identiques ; seuls diffè-

rent les systèmes de polissage qui doivent êtreadaptés au matériau composant la dent.

Occlusion bilatéralement équilibrée type Hanau

Les corrections occlusales se déroulent en deuxtemps : les corrections en relation centrée, puis lescorrections occlusales en propulsion et en latéra-lité.

Premier temps : occlusion de relationcentrée (Fig. 13)Dents postérieures. Le but est d’établir une rela-tion cuspide-embrasure au niveau prémolaire etcuspide-fosse au niveau molaire, afin de stabiliserl’occlusion à la dimension verticale d’occlusionfixée par la tige incisive.

Dents antérieures. Aucun contact ne doit existerentre le bord libre des incisives et canines mandi-bulaires, et la face linguale des dents antagonistes.Lorsque des contacts entre les dents antérieures

apparaissent, les corrections s’adressent le plussouvent aux bords libres des dents mandibulaires,mais aussi aux faces linguales des dents maxillaires(se reporter aux corrections en propulsion).Aspects pratiques. L’articulateur est bloqué enrelation centrée et l’interposition du papier à arti-culer met en évidence les points de contacts enrelation centrée. Les corrections sont apportées àl’aide d’instruments rotatifs montés sur turbine

Figure 11 Faisabilité de l’équilibration occlusale et contactsocclusaux : la règle des tiers. A. Tiers interne de la cuspided’appui : correction possible. B. Tiers médian : correctiondélicate. C. Tiers externe : correction impossible.

Figure 12 Pointes montées nécessaires aux corrections occlu-sales.

Règles

Règle n°1

Déplacer les sommets cuspidiens pour les pla-cer en regard de leurs fosses ou embrasuresantagonistes. Pour cela, remodeler les versantscuspidiens qui entourent le sommet cuspidienpour le placer dans sa fosse ou embrasure anta-goniste.

Règle n°2

Si le sommet cuspidien est bien placé, ne ja-mais raccourcir la pointe cuspidienne, mais ap-profondir la zone de réception antagoniste. Ex-ception : si le sommet cuspidien ne s’harmonisepas avec les courbes frontale et sagittale del’arcade, il doit être corrigé.

40 M.-V. Berteretche, O. Hüe

assurant un remodelage des versants cuspidienstout en respectant les principes de l’équilibrationdéfinis précédemment (respect de la morphologiedentaire, corrections légères). Les corrections doi-vent aboutir à l’établissement de contacts occlu-saux répartis sur l’ensemble des dents postérieu-res, d’un contact de la tige incisive avec le plateauet aucun contact entre les dents antérieures. Aprèscorrections, les surfaces sont soigneusement repo-lies à l’aide de l’instrumentation adaptée.À la fin de cette séance, les prothèses sont

délivrées ou confiées au patient et un rendez-vouslui est donné dans les 48 heures suivantes. Lors dece second rendez-vous de contrôle, après un nouvelenregistrement de la relation centrée, les correc-

tions occlusales sont réalisées en relation centréejusqu’à l’obtention d’une stabilité de l’occlusion(relation centrée identique d’un rendez-vous àl’autre). À partir de ce stade, les corrections excen-trées peuvent commencer.

Deuxième temps : contacts excentrésL’objectif est d’obtenir une occlusion bilatérale-ment équilibrée où l’ensemble des versants cuspi-diens des dents postérieures glisse harmonieuse-ment.Règles. Les corrections dynamiques, en propul-

sion et en latéralité, sont réalisées lorsque lescorrections en occlusion de relation centrée sontachevées.

Figure 13 Corrections occlusales en relation centrée. A. Contacts entre les versants mésiaux internes des cuspides maxillaires et lesversants distaux externes des cuspides vestibulaires mandibulaires : corriger ces derniers (versants bleus). B. Contacts entre lesversants distaux internes des cuspides maxillaires et les versants mésiaux externes des cuspides vestibulaires mandibulaires : corrigerces derniers (versants bleus). C. Contacts entre les versants distaux internes des cuspides vestibulaires mandibulaires et les versantsmésiaux internes des cuspides vestibulaires maxilllaires : corriger ces derniers (versants bleus). D. Contacts entre les versants distauxinternes des cuspides vestibulaires mandibulaires et les versants mésiaux externes des cuspides vestibulaires maxillaires : corriger cesderniers (versants bleus).

41Insertion et équilibration occlusale

Aspects pratiques. Il existe deux méthodes decorrections excentrées.Points par points. On part de la relation centrée

et les corrections sont faites millimètre par milli-mètre. Cette approche implique que l’articulateur

utilisé présente des vis ou des cales de propulsionpermettant ainsi de faire ces avancées progressives(Fag, Stratos 200, SAM, Dentatus). Cette techniqueest plus longue, mais elle est aussi très précise.Par balayage. Les boîtiers condyliens déver-

rouillés, la branche supérieure de l’articulateur estdéplacée de la relation centrée vers la positionexcentrée, en propulsion ou en latéralité. Les cor-rections sont alors plus rapides mais aussi beaucoupmoins précises.

En propulsion, les ailes de Bennett doivent êtreorientées à 0° pour assurer une propulsion parfai-tement rectiligne. Le mouvement de propulsion esteffectué de préférence de manière séquentielle,millimètre par millimètre, dans un souci de préci-

Règles

Propulsion (Fig. 14)Règle n°1Ne jamais éliminer un point de contact en rap-port avec l’occlusion de relation centrée.Règle n°2En propulsion, au niveau des secteurs posté-rieurs, les corrections portent sur les versantscuspidiens distaux supérieurs et mésiaux infé-rieurs, de préférence aux dépens des cuspidessecondaires. Ces corrections se poursuiventjusqu’à ce que la tige incisive glisse sans heurtsur la table incisive.Règle n°3En propulsion, au niveau des secteurs anté-rieurs :• corriger la face palatine des dents antérosupé-rieures si, les bords libres étant en contact, lesdents postérieures sont en contact ;

• corriger les bords libres mandibulaires oumaxillaires si, les bords libres étant aucontact, aucun contact entre les dents posté-rieures ne s’installe.

Latéralité travaillante (Fig. 15)Règle n°1Ne jamais éliminer un point de contact en rap-port avec l’occlusion de relation centrée.Règle n°2Les corrections portent sur les cuspides secon-daires, au niveau des versants internes mésiauxsupérieurs et distaux inférieurs. Ces correctionsse poursuivent jusqu’à ce que la tige incisiveglisse sans heurt sur la table incisive.

Latéralité non travaillante (Fig. 16)Règle n°1Ne jamais éliminer un point de contact en rap-port avec l’occlusion de relation centrée.Règle n°2Les corrections portent toujours sur les versantsinternes des cuspides vestibulaires mandibulai-res, dans une direction distovestibulaire.Ces corrections se poursuivent jusqu’à ce que latige incisive glisse sans heurt sur la tableincisive.

Figure 14 En propulsion, les corrections portent sur les cuspidessecondaires au niveau des versants distaux internes maxillaireset mésiaux internes mandibulaires (versants bleus), dans unedirection antéropostérieure (flèches blanches).

Figure 15 En latéralité travaillante, les corrections occlusalesportent sur les cuspides secondaires au niveau des versantsmésiaux internes supérieurs et distaux internes mandibulaires(versants bleus) dans une direction perpendiculaire aux facesvestibulaires ou linguales (flèches blanches).

42 M.-V. Berteretche, O. Hüe

sion. Les points de contacts en relation centréedoivent toujours être marqués et visibles (mar-queur rouge).Le marqueur bleu placé entre les arcades objec-

tive les points de contacts en propulsion. Les cor-rections sont réalisées jusqu’à ce que la tige inci-sive touche le plateau incisif, puis doiventobligatoirement s’arrêter sous peine de perdre ladimension verticale. Les corrections se poursuiventjusqu’à l’obtention du bout à bout incisif.

En latéralité, les ailes de Bennett sont orientéesà 20° pour les ailes rectilignes ou, si l’articulateurpossède des inserts curvilignes, il faut utiliser lesinserts suivants : Fag (C2 ou C3) ; SAM (insert vertou rouge).Les séquences sont comparables à celles prati-

quées lors de la propulsion : mise en évidence descontacts en occlusion de relation centrée, puisdéplacements en latéralité. Du côté travaillant, lescorrections sont réalisées perpendiculairement auxfaces vestibulaires ou linguales sur les cuspidessecondaires (vestibulaires maxillaires, lingualesmandibulaires). Du côté non travaillant, les correc-tions portent uniquement sur les cuspides vestibu-laires mandibulaires dans une direction distovesti-bulaire.Les déplacements excentrés sont corrigés

jusqu’à l’obtention du bout à bout incisif ; pendantces déplacements, la tige incisive doit glisser sansheurt sur le plateau incisif.

Finitions et rodageLes corrections occlusales excentrées terminées, ilest possible pour parfaire l’équilibration d’utiliserune pâte de carborundum chargée d’huile de vase-

line qui est placée entre les dents prothétiques.Pour harmoniser le glissement entre les versantscuspidiens, les différents mouvements mandibulai-res sont simulés une dizaine de fois, toujours dansle sens mouvement excentré-relation centrée.

Les surfaces corrigées sont ensuite soigneuse-ment resculptées pour réduire les surfaces decontact, des sillons secondaires sont recréés(sillons d’échappement du bol alimentaire). Laqualité des points de contact est contrôlée avec unpapier à articuler le plus fin possible, après unpolissage soigneux des surfaces occlusales.

Occlusion à impact lingual

Montage de Gerber36

Dans le montage de Gerber, le schéma occlusal estdu type occlusion bilatéralement équilibrée avecune occlusion lingualée. Les relations occlusalessont du type cuspide-fosse. Les cuspides d’appuisphériques entrent en contact avec les fosses man-dibulaires concaves.

Les corrections s’adressent exclusivement auxfosses de réception de manière à permettre auxcuspides maxillaires de glisser sans heurt dans cesmêmes fosses de réception.En relation centrée. L’objectif est d’établir une

relation cuspide-fosse entre les cupides d’appui etles fosses de réception antagonistes. Pour cela, despointes diamantées boules d’un diamètre d’environ3 mm modèlent les fosses de réception, mais lais-sent les cuspides palatines intactes, de manière àleur permettre de se placer au fond des fosses deréception. Par ailleurs, les contacts entre les ver-sants externes des cuspides vestibulaires mandibu-laires et les versants antagonistes sont éliminés auxdépens des versants mandibulaires.En propulsion et en latéralité. Les corrections

occlusales sont ensuite réalisées lors des différentsmouvements d’excursion de manière à créer uneocclusion bilatéralement équilibrée. Seuls les ver-sants bordant les fosses sont corrigés, les cuspidespalatines demeurent intactes.Contacts en rétrusion. Cette étape est très spé-

cifique de la conception de Gerber ; elle consiste àassurer l’équilibre occlusal lors du mouvement derétrusion. L’articulateur Gerber permet un dépla-cement des condyles de l’articulateur en arrière dela relation centrée. Le papier marqueur est placéentre les arcades, la branche supérieure de l’arti-culateur est déplacée vers l’avant, simulant unmouvement de rétrusion, les interférences éven-tuelles sur la partie mésiale des fosses de réceptionsont corrigées.

Figure 16 En latéralité non travaillante, les corrections occlu-sales portent uniquement sur les cuspides primaires mandibu-laires au niveau des versants mésiaux internes mandibulaires(versants bleus) dans une direction obliques à direction distoves-tibulaire (flèches blanches).

43Insertion et équilibration occlusale

Montage de Pound37, Murrel38, Becker et al.39

Sa conception est très comparable au montage deGerber ; l’occlusion lingualée est réalisée par l’as-sociation de dents maxillaires cuspidées à 30° et dedents mandibulaires présentant une inclinaisoncuspidienne plus faible, 20° ou moins. Le choixd’une longueur mésiodistale différente entre cesdeux segments maxillaire et mandibulaire permetd’obtenir des relations occlusales entre les cuspi-des d’appui maxillaire et les fosses ou fossettes deréception antagonistes. Les corrections occlusalesdoivent préserver les cuspides d’appui et nes’adresser qu’aux fosses ou fossettes de réceptionselon la même approche que celle décrite pour lemontage de Gerber.

Montages hétérogènesCertaines conditions cliniques imposent de réaliserdes montages présentant des dents porcelaine op-posées à des dents résine. La surface des dentsporcelaine ne doit pas être altérée de manière àpréserver leur état de surface ; les correctionss’adressent donc aux dents résine. Cependant, pouréviter tous les phénomènes d’usure liés au contactrésine-porcelaine, il est possible de créer des cavi-tés dans la face occlusale des dents résine enantagoniste des pointes cuspidiennes d’appui. Cescavités sont alors comblées d’amalgame ou de com-posites, l’occlusion réglée sur articulateur par desdéplacements de la branche supérieure modèle lesbutées occlusales à la manière d’un functionnallygenerated path technique (FGP).40

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45Insertion et équilibration occlusale