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Association of African Young Economists Association des Jeunes Economistes Africains www.aaye.org The Association of African Young Economist (AAYE) is a not-for-profit, non-partisan organization with the vision of a future for Africa where policy decisions emanate from rigorous scientific evidence by Africans and Fellows for the welfare of Africans and partners. The AAYE RP WPS is double blind peer reviewed and indexed at IDEAS REPEC, SSRN and ACADEMIA. Head Quarter: Bastos, PO BOX: 959, Yaounde – Cameroon; Site web: www.aaye.org; Email: [email protected]; Tel.:+237 22 11 03 58. Declaration receipt number: 005/RDA/F35/SAAJP. INNOVATION FINANCIERE ET DEVELOPPEMENT DURABLE AU CAMEROUN : Pourquoi le Développement du «Mobile Banking» est-il Important ? TCHOUTO NGUENA Christian Lambert “The views and interpretations in this paper are those of the author(s) and do not necessarily represent those of the AAYE”. Issue:15_ 029 / Year: March 2015 ©

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Association of African Young Economists Association des Jeunes Economistes Africains

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The Association of African Young Economist (AAYE) is a not-for-profit, non-partisan organization with the vision of a future for Africa where policy decisions emanate from rigorous scientific evidence by Africans and

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INNOVATION FINANCIERE ET DEVELOPPEMENT DURABLE AU CAMEROUN : Pourquoi le

Développement du «Mobile Banking» est-il Important ?

TCHOUTO NGUENA Christian Lambert

“The views and interpretations in this paper are those of the author(s) and do not necessarily represent those of the AAYE”.

Issue:15_ 029 / Year: March 2015 ©

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TCHOUTO1 & NGUENA Christian Lambert2

1 University of Yaounde 2 Soa, PhD Candidate, Email: [email protected].

2 University of Dschang, Lecturer. Email: [email protected];

Abstract:

Dans le contexte du Cameroun où l’exclusion financière est assez importante, l’intérêt de lié au développement du «mobile banking» pour le développement reste important. En dépit d’un nombre limité d’adhésions aux services du «mobile banking», l’on a décelé une grande prédisposition de la population jeune, instruite et ayant des connaissances préalables à adopter les produits les services financiers mobiles ; leurs principaux motifs sont le gain de temps et la commodité des services. Les opposants au «mobile banking» s’attachent { leurs habitudes de paiement et au contact personnel avec les partenaires commerciaux. Si des progrès restent { faire en matière de réglementation, l’avenir du «mobile banking» au Cameroun semble prometteur. Dans un cadre de mobilisation et de libération le potentiel du « mobile banking », un partenariat entre les opérateurs de télécommunications et les banques commerciales devrait par exemple être encouragé par l’Etat camerounais. Les institutions financières devraient dans leurs démarches de communication, chercher à atteindre les jeunes ayant des habitudes de paiement en ligne ; de plus, les autorités publiques sont appelées à sensibiliser les agents sur les avantages des services financiers à distance en renforçant le cadre juridique sur la sécurité et l’anonymat des opérations. Keywords: Innovation financière - Développement durable - Mobile banking.

INNOVATION FINANCIERE ET DEVELOPPEMENT DURABLE AU CAMEROUN : pourquoi le développement du « mobile

banking » est-il important ?

Correct citation:

TCHOUTO L. & C. L. NGUENA (2015), “Innovation financière et développement durable au Cameroun : pourquoi le développement du « mobile banking » est-il important ?”, AAYE PR Working Paper Series, Vol. 3, N° 29, Association of African Young Economists, March 2015.

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1. Introduction:

Les problématiques de l’innovation dans les services, d’une part, et du développement

durable, d’autre part, sont des préoccupations relativement récentes pour la théorie

économique, comme pour les pouvoirs publics. Cependant, il ne s’agit plus désormais de

problématiques marginales, mais de questions centrales dont les enjeux scientifiques,

sociaux économiques et politiques sont pris en compte. De ce fait, l’environnement

économique et social actuel se caractérise par deux préoccupations majeures: la prise en

compte accrue des enjeux de développement durable et la volonté de renforcer la capacité

d’innovation des entreprises, perçu comme un levier de compétitivité essentiel.

En effet, l’innovation permet de lancer de nouveaux produits sur le marché, qui peuvent

fournir à une banque pionnière une avance sur ses concurrents (Favre-Bonte et al., 2008). A

la faveur du développement durable, les innovations se multiplient dans le secteur

bancaire, tant dans les relations avec les clients de plus en plus intéressés par les valeurs

que cela véhicule dans l’extension de l’offre bancaire et l’intégration de nouvelles

technologies(De Jong, Vermeulen, 2003). Par ailleurs, l’innovation désigne le processus par

lequel, on introduit un nouveau ou un processus nouveau dans un domaine ou dans un

marché. Par innovation financière nous désignons un acte de création puis, de

popularisation d’instruments financiers et de technologies financières dans les marchés.

Pour ce qui est du développement durable, il cherche à prendre en compte simultanément

l'équité sociale, l'efficacité économique et la qualité environnementale.

L’émergence des innovations financières au Cameroun remonte juste après la période post

restructuration bancaire avec l’apparition des nouveaux produits et services bancaires.

Parmi ces derniers, il s‘est davantage développé des nouveaux produits visant { la

dématérialisation de moyens de paiement. En occurrence on peut citer les cartes bancaires

dont le taux de diffusion est de 53,4% des clients des neuf banques monétique sur les treize

que compte système bancaire camerounais, les paiement électroniques des factures, la

banque internet (Citi Bank, Afriland First Bank, Bicec, Ecobank…etc.), les transferts

électroniques des fonds qui sont considérés comme la révolution des systèmes bancaires

des pays en développement (Hamdi,2010) et la banque par le téléphone encore appelé

« mobile banking » par les angloxaxons.

Le « mobile banking » offre un produit de substitution aux principaux services bancaires

traditionnels, ce service permettant principalement d’effectuer des paiements et des

dépôts. Parmi la population mondiale non bancarisé, plus d’un milliard de personnes

disposent d’un téléphone portable, laissant entrevoir un potentiel de développement à

terme important pour ce nouveau service3. Cet aspect des activités liées au mobile banking a

3 Kasturi Rangan and Lee, “Mobile Banking for the Unbanked”, Harvard business School Case

Study, 9‐511‐049, June 9, 2011

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été à l’origine récemment d’une augmentation de la production d’article scientifique à ce

sujet.

Pour le cas spécifique de l’Afrique, les travaux portant sur le développement du mobile

banking ont couvert les thèmes comme : l’impact de la téléphonie mobile sur les micro-

entreprises des pays en développement (ABI, 2008) ; l’impact de la téléphonie mobile sur le

paiement mobile dans les marchés émergents( Nir et Sharad, 2012) ; les rôles des

téléphones mobile sur la réduction de la pauvreté dans les pays en développement(Jason,

2007) ; les pilotes et les inhibiteurs de mobile bancaire(Mari et al.,2005) ; M-PESA : argent

mobile pour les « non bancarisés » (Hughes et Lonnie, 2007) ; les tendances dans les

paiements mobiles dans les paiements mobiles dans les économies en développement et

avancées (Darren et al., 2013) ; Tendances sur l’utilisation fonctionnelle des services

bancaires mobiles dans les marchés développés (Shripad émergents Ramankant, 2011) ;

exploration de l’adoption par les consommateurs des paiements mobiles ( Niina Mallat,

2011), de la micro finance au m-finance (Kappor et al., 2007) ; modèles d’adoption (Brown

et al., 2003 ; James, 2013 ; Nicole et al., 2010) ; enquêtes sur les modèles existants (Yakub et

al, 2013) ; modèle et cartographie des services bancaires mobiles (Ketkar et al., 2012).

Cependant, s’il existe une abondante littérature sur les innovations financières, bien peu

d’études ont porté sur les innovations financières et le développement durable pour

chercher à comprendre leur interrelations à travers le phénomène de « mobile banking ».

Par ailleurs, pour le cas spécifique des économies de l’Afrique centrale, la principale

caractéristique est le déficit de travaux sur le développement du « mobile banking ». C’est la

principale raison pour laquelle dans le cadre de ce papier, l’on a souhaité effectuer une

réflexion en explorant de manière systématique le lien entre innovation financière et

développement durable dans le secteur de la finance à travers le développement du

phénomène de « mobile banking » au Cameroun.

De fait, le « mobile banking » est présenté comme un substitut à la banque de détail, cette

activité ne propose toujours pas de crédit, indispensable au développement de l’économie.

Le développement d’une offre de crédit soulèverait de nombreuses problématiques comme

la gestion du risque de crédit rien ne garantit donc cette activité aura à terme des impacts

positifs et significatifs dans le sens du développement durable, sur la société et l’économie

camerounaise. La question qui se pose est celle de savoir si le « mobile banking »

concilierait-il le développement durable et la rentabilité de l’investisseur social au

Cameroun?

Fort de ce constat, ce travail de recherche se donne donc pour objectif modeste d’analyser

le business model actuel des opérateurs du « mobile banking » ainsi que les opportunités et

menaces / faits stylisés pesant sur le développement de ce marché au Cameroun avec une

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approche comparative. De fait, cette analyse permettra de mieux comprendre les différents

impacts (économiques, sociétaux et environnementaux) sur le développement du

Cameroun résultant des «business model» innovants tels que le « mobile banking » en

passant par l’identification, l’étude et la comparaison des différents dispositifs techniques

existant et proposés par les opérateurs de téléphonie au Cameroun.

La suite du papier sera organisé comme suit : l’on va dans un premier temps effectuer une

revue de littérature sur la relation entre l’innovation et le développement durable suivi de

la littérature sur le « mobile banking » (section 2) ; la présentation des faits stylisés propres

au cas Cameroun (section3) ; la présentation de la conclusion et des recommandations de

politique économique clôture la liste (Section4).

2. Innovation financière et développement durable au Cameroun : Revue de

littérature ciblée

2.1. Le lien entre innovation et développement durable

Si les travaux sur l’innovation dans les entreprises sont déj{ relativement anciens et

abondants dans la littérature académique, ceux portant sur le développement durable sont

plus récents, le concept étant lui-même apparu plus tardivement. De ce fait, les publications

se proposant de joindre les deux concepts sont encore plus rares.

L’innovation, qu’elle soit technologique ou non, est généralement vue comme une source

d’avantage concurrentiel pour les entreprises, indispensable pour leur survie (Lengnick-

Hall, 1992). Le développement durable, ou la RSE4, a contrario peuvent être perçus comme

une contrainte, engendrée par la pression de l’opinion publique et des gouvernements

(Nidumolu et al., 2009). Ils sont { ce titre très éloignés des préoccupations d’affaire des

entreprises (Porter et Kramer, 2006). Cependant, de plus en plus de travaux montrent que

développement durable et performance économique ne sont pas antinomiques, bien au

contraire, car des mesures permettent à la fois de réaliser des économies, en matière de

coûts énergétiques ou de ressources, par exemple, ou de répondre à des opportunités de

marché, tout en contribuant à la préservation de l’environnement. Mathieu (2010) note

toutefois que les liens entre l’innovation technique et développement durable ont été

analysés depuis relativement longtemps, dans un premier temps dans un sens négatif, puis

dans un sens plus positif. Ainsi, l’innovation technologique est d’abord apparue comme

l’une des causes majeures de la non-durabilité dans les économies, plus particulièrement

dans le domaine environnemental. Elle engendre un certain nombre d’externalités

négatives telles que des pollutions, mais peut aussi avoir des impacts sociaux négatifs, du

moins { court terme (destruction d’emplois liés { l’augmentation de la productivité par

exemple). Aujourd’hui toutefois, l’innovation, plus particulièrement l’innovation

4 Responsabilité Sociale de l’Entreprise.

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technologique, apparaît de plus en plus comme une opportunité permettant de favoriser la

contribution de l’entreprise au développement durable - autrement dit, selon la

terminologie adoptée par la Commission Européenne (2002).

Par ailleurs, Le Bas et al. (2010, p. 1366), relèvent que l’innovation et la RSE sont

généralement analysées selon deux catégories d’approches de la théorie de la firme«

différentes et disjointes». Ainsi, l’innovation est généralement analysée en termes de

connaissances, captées dans l’environnement, { travers des réseaux, combinées aux

connaissances internes détenues dans la firme, traitées et transformées en nouvelles

connaissances concrétisées dans les innovations de toute nature. Ce type d’approche

mobilise généralement la théorie des ressources et compétences, développée notamment

par Wernfelt (1984), Hamel et Prahalad (1990), ou, encore les « capacités dynamiques »

(Teece et Pisano, 1994). Mowery et al. (1998), Gardet et Mothe (2010), ou encore Burger-

Helmchen et Frank (2011), par exemple; mobilisent ces théories dans le domaine de

l’innovation, le plus souvent dans le cadre de problématiques d’alliance et coopération.

Par ailleurs, deux concepts lient explicitement innovation et développement durable. Le

premier, l’éco-innovation, se situe lui aussi dans le champ environnemental. Mathieu

(2010) relève qu’il s’agit d’un concept aux contours encore flous, tout comme celui

d’innovation, pourtant développé bien antérieurement, et pour lequel de nombreuses

définitions sont proposées, soulevant les mêmes questionnements et aboutissant à des

typologies similaires { celles de l’innovation classique ( nature, processus/résultat,

technologique/non technologique, intensité du changement induit, degré de radicalité, etc.).

Les facteurs susceptibles d‘influencer l‘adoption des technologies par les individus sont

aussi bien au niveau sociétal que personnel.

Au niveau sociétal, c‘est surtout les facteurs économiques, culturels et institutionnels qui

ont retenu l‘intention des chercheurs. Le facteur économique et des variables telles que le

PIB par habitants, l‘inflation ainsi que les inégalités de revenus sont ainsi considérés comme

influents dans l‘adoption des technologies (Bagchi et al., 2003 ; Carlsson et al., 2006 ;

Pohjola, 2003).

Robey et al. (1990) et Bagchi et al. (2003) identifient également la culture comme étant un

facteur d‘acceptation d‘une nouvelle technologie. D‘après Robey et al. (1990), nos

interprétations dépendent de notre culture. Ainsi selon l‘étude de CGAP (2008), la

population des pays émergents étant moins exposée aux nouvelles technologies, ces

personnes seraient moins disposées { l‘adopter. Mobey Forum (2008) valide cette

assomption en expliquant que les consommateurs des pays développés seront plus à même

d‘adopter une nouvelle technologie compte tenu de l‘exposition des consommateurs

potentiels dès leur plus jeune âge.

2.2. Mobile banking et inclusion financière

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Les services financiers mobiles illustrent un nouveau volet de l’adoption des TIC dans les

activités bancaires. Ils représentent le nouveau produit de la banque { distance après l’e-

banking. L’intérêt croissant porté au mobile banking découle du succès spectaculaire de la

première expérience M-PESA amorcée au Kenya en 2007 et généralisée à de nombreux pays

en développement5. De nos jours, plus de 74 pays offrent au moins une plateforme de

« mobile banking ».

D’après Donovan (2012), le « mobile banking » est la production des services financiers via

des appareils mobiles. Cette définition englobe une vaste gamme de services financiers tels

que le paiement mobile (transfert des fonds), la banque mobile (consultation d’un compte,

transactions et informations) et la finance mobile (crédit, assurance ou épargne) 6.

Il représente un volet innovateur de la finance. L’innovation financière est présentée par

Kempson et Whyley (1999) en tant qu’un élément constitutif de tout processus d’inclusion

financière qui devrait résulter des actions stratégiques telles que l’amélioration de l’accès

physique à une institution financière, la réduction des contraintes en matière de crédit, la

réduction des coûts et la généralisation des services financiers à domicile grâce à

l’utilisation des nouvelles technologies d’information (centres d’appel, banque en ligne et

téléphonie mobile).

De même, Polillo (2011) souligne le rôle central de la finance novatrice dans un processus

d’inclusion financière. Celle-ci constitue le véhicule { travers lequel l’inclusion financière

devient possible et crée de nouvelles dynamiques sociétales. Cependant, il attire l’attention

sur les forces résistantes de ce qu’il appelle « l’élite financière », c’est { dire des institutions

financières ancrées et puissantes qui perçoivent dans l’innovation un facteur désétablissant

de leur pouvoir établi. C’est pourquoi l’innovation dans les procédés financiers devrait

émerger des forces endogènes des systèmes en marge des pressions extérieures ou

politiques. Le « mobile banking » est une approche innovatrice qui découle de l’adoption des

TIC dans les activités bancaires en réponse à une demande spécifique ; elle diffère ainsi des

décisions inclusives imposées par les autorités publiques au secteur financier. Ainsi, le

« mobile banking » présente plus de chance d’être généralisé et risque moins de résistance

de la part des institutions financières.

Par ailleurs, Ignacio (2008) souligne les opportunités offertes par les nouvelles technologies

de l’information et de communication pour une meilleure inclusion financière. Grâce aux

TIC, le paiement s’effectue { distance moyennant un réseau électronique et implique ainsi

un autre intermédiaire non bancaire tel un opérateur téléphonique dans le contexte du

« mobile banking ». Celui-ci représente une chance pour les exclus et une opportunité pour

5 D’après la CGAP-GSMA, 30% de la population au Kenya utilisent les services de M-PESA. Plus de 320 millions

de dollars sont quotidiennement échangés dans les cadre des transferts pair à pair (P2P). 6 Dans ce qui suit, nous utilisons le terme "Mobile banking" pour désigner tout procédé permettant la réalisation de

transactions financières qu’elle en soit la forme, via les technologies mobiles.

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les banques dans la mesure où il permettrait d’une part d’étendre la distribution des

services financiers aux pauvres marginalisés par les institutions traditionnelles. D’autre

part, il permet aux institutions financières de baisser les coûts de livraison des services

classiques (Ignacio et Kabir, 2008). Dans ce sens, un téléphone mobile remplacerait de

nombreux produits bancaires classiques tels que les cartes ou les terminaux de paiement

électronique et offre les mêmes services de consultation et d’accès rapide aux informations,

habituellement assurés par l’Internet banking.

McKay and Pickens (2010) effectuent une étude comparative auprès de 26 banques en vue

de vérifier l’étendue des coûts de transactions chargés à la clientèle. Ils concluent que les

services bancaires à distance (y compris les services du « mobile banking ») sont en

moyenne moins chers que les services alternatifs (des économies de l’ordre de 19%) ; le

coût est d’avantage moins important pour les transferts à faible montant. En particulier le

service M-PESA au Keyna permet d’économiser un tiers des coûts habituels permettant

ainsi aux clients pauvres de constituer une épargne.

Outre la réduction des coûts de livraison et de transaction, Morawczynski (2009) met en

exergue l’autonomie assurée par les services financiers mobiles. En effet, moins visible que

l'argent, le « mobile banking » permettrait { chacun et surtout aux femmes d’avoir des

économies personnelles sans demander l’autorisation préalable de leurs époux. Klein et

Mayer (2011) soutiennent que les services du « mobile banking » permettent aux exclus qui

préféraient préalablement les transactions en espèces, de disposer d’un registre

électronique de paiement. Il est assimilé à un compte bancaire qui retrace et mémorise les

transactions effectuées. Ainsi, les clients du « mobile banking » disposeraient des mêmes

services d’une agence bancaire { distance pour pallier { l’insuffisance de l’infrastructure

financière traditionnelle.

Par ailleurs, le « mobile banking » et toute autre démarche reposant sur les nouvelles

technologies d’information et de communication présentent un impact positif sur le

développement humain. Dans ce sens, Sarma et Pais (2011) étudient le niveau d’inclusion

financière dans 49 pays et établissent d’une part une relation positive et significative entre

le niveau d’inclusion des ménages et le revenu et d’autre part, une relation inverse et

significative avec l’illettrisme. La pénétration et l’accessibilité de l’infrastructure bancaire

contribuent positivement à une meilleure inclusion et au développement humain. De plus,

les auteurs ont mis en exergue la relation positive et significative entre l’utilisation des TIC

et les conditions de vie des ménages. De même, Chatain (2011) souligne les atouts du

« mobile banking » en terme d’inclusion financière en insistant sur la commodité des

services, l’immédiateté des transactions, les coûts réduits, la possibilité d’effectuer des

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transactions à faible montants et non plafonnées, l’accessibilité et l’utilisation d’une

infrastructure déjà disponible.

De leur côté, Diniz et al. (2011) mènent une étude concernant l’impact du « mobile

banking » sur la vie des habitants d’une communauté de l’Amazone et concluent que les

services financiers mobiles ont permis d’améliorer l’accès aux services financiers, ont

renforcé l’infrastructure de la région et ont conduit { un développement économique et

social. Cependant, ils attirent l’attention sur l’importance de l’éducation financière préalable

{ l’utilisation des services du « mobile banking » en vue de contourner ses lacunes qui

découlent du manque d’informations et des difficultés de communication. Par ailleurs,

l’étude a soulevé les insuffisances d’accès aux financements des activités économiques

productives.

En résumé l’accès aux services financiers innovateurs présentent des bienfaits en terme

d’accès la nouvelle technologie et { la finance. Ils permettent d’améliorer les conditions de

vie des clients et aboutissent à un degré plus élevé du développement humain. Ils

représentent alors une opportunité à saisir dans les pays en développement pour atteindre

une meilleure inclusion financière de leurs populations.

Cependant, malgré l’intérêt renforcé porté sur l’importance des services bancaires mobiles

pour le développement économique et social, très peu de recherches ont explorés

l’utilisation de ces systèmes de services bancaires mobiles au Cameroun. La recherche des

facteurs sociaux économiques du développement du « mobile banking » et d’un business

model innovant au Cameroun serait ainsi une contribution certaine à la littérature.

3. Innovation financière et développement durable au Cameroun: Quelques faits

stylisés.

Récemment, l'Afrique a connu une croissance très élevée d’usage de téléphones cellulaire

les estimations s’effectuer autour de 650 millions de clients en 2012. Le taux d'accès au

système bancaire formel inférieur et le volume important du transfert immigrants ont

contribué à libérer l'augmentation de la demande effective et potentielle de l’innovation

financière dans les services (Nguena, 2015).

Les services bancaires mobiles ont lentement commencé à se développer en 2000 en

Zambie, l'Afrique du Sud (qui a lancé le système de paiement biométrique en 2012) et aux

Philippines. Il y a eu une montée d'autres pays tels que le Kenya, avec le lancement de M-

PESA (un transfert d'argent par SMS) et M-Shwari (un service bancaire sans dossiers) en

2007 (Nguena, 2015).

En effet, le développement du « mobile banking » peut améliorer la communication et

l'échange d'informations, les économies formelles, les envois de fonds et réduire les coûts

d'exploitation. Plus intéressant, la finance informelle qui semble être important dans le

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contexte africain peut être réabsorbé par le système formel et permettre la disponibilité des

donnée et de bon investissement et implémentations de politique financière

gouvernementales bien informées (Nguena, 2015).

Ainsi, après le Kenya, la Zambie, le Congo, le Nigéria, la Côte d’ivoire, le Mali, l’Afrique du

sud, le Cameroun expérimente les énormes possibilités des applications financières du

téléphone mobile. Avec un taux de bancarisation d’{ peine 20%, le Cameroun fait partie des

petits poucets en matière d’accès aux services bancaires. Malgré une évolution rapide de cet

indicateur au cours des dix dernières années (on n’était alors qu’{ environ 10%),

notamment avec le dynamisme du secteur de la microfinance (près de 500 établissements

agréés par l’Etat), qui irradie jusqu’aux zones rurales, le Cameroun est encore en retard sur

le segment de la bancarisation des populations comparé à de nombreux pays du même

niveau. C’est dans cette optique que, depuis 2012, les deux leaders du marché du mobile

que sont MTN et Orange Cameroun ont lancé le mobile money, service permettant aux

abonnés bancarisés ou non d’effectuer des transactions financières de divers ordres via le

téléphone portable. Avec leurs partenaires financiers respectifs qui comptent parmi les

meilleures institutions financières camerounaises, BICEC pour Orange et Afriland First

Bank pour MTN, le Mobile Banking fait son entrée au Cameroun par la grande porte.

L’engouement observé autour du mobile money au Cameroun ainsi que les opportunités

que recèle ce mode de paiement sont tels que de nombreux experts nourrissent déjà le doux

rêve de voir se dupliquer chez la locomotive économique de la zone CEMAC le modèle du M-

Pesa kenyan. En effet, dans ce pays qui a domestiqué le paiement par mobile, le taux de

bancarisation, selon Elisabeth Medou, Directeur Général d’Orange Cameroun, atteint

aujourd’hui plus de 70%, dont 40% { mettre { l’actif du M-Pesa, le service de mobile money

lancé par l’opérateur télécom Safaricom.

En effet, le développement du mobile-banking soulève de nombreuses questions qui ne

sont encore que partiellement traitées. Les facteurs de réussite ou d’échec de cette activité

ne sont pas encore identifiés. De même les contraintes (notamment la lutte anti-

blanchiment KYC7), les opportunités pesant à terme sur le développement de cette activité

restent à explorer et la régulation des activités bancaires, de télécommunications et le droit

de la concurrence présentent des risques d’entrave sur développement du mobile banking.

Cette étude s’intègre par ailleurs dans le cadre du développement d’une économie mondiale

de la connaissance : en effet, le niveau d’éducation de la population conditionne le

développement de cette activité qui nécessite des relais auprès des populations pour la

distribution ainsi qu’un niveau minimum de connaissance pour les utilisateurs de ce

service. Le mobile banking est par ailleurs une innovation rendue possible grâce à la

généralisation des systèmes de communication : de fait, l’évolution technologique des

7 Know your customer, 3

ème directive européenne relative à la lutte anti blanchiment.

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systèmes de communication et leur diffusion auprès des populations des pays d’Afriques

subsaharienne (4G, Smart phone) aura une influence sur cette activité.

4. Conclusion générale

Le « mobile banking » illustre l’adaptation des produits financiers au monde des nouvelles

technologies. Il englobe une gamme vaste de produits et de services à distance en profitant

de l’infrastructure technologique déj{ mise en place. Les réseaux de la téléphonie mobile

constituent ainsi une démarche inclusive amorcée dans un grand nombre d’économies en

développement où les populations affichent de grands niveaux d’exclusion financière et une

bonne pénétration de la téléphonie mobile. Le « mobile banking » offre aux agents

économiques exclus une solution alternative à la finance conventionnelle en leur

permettant une meilleure accessibilité aux opérations financières à moindre coût et à faible

montant. Il a fait ses preuves en matière de développement économique et social grâce à

une meilleure inclusion financière.

Dans le contexte particulier du Cameroun, l’exclusion financière est assez importante. Les

femmes, les démunis, le milieu rural et les moins instruits restent en marge des réseaux

financiers classiques. D’où l’intérêt de renforcer les premières expériences du « mobile

banking » dont les résultats restent modéré. En dépit d’un nombre limité d’adhésions aux

services du « mobile banking », les résultats montrent une grande prédisposition de la

population jeune, instruite et ayant des connaissances préalables à adopter les produits les

services financiers mobiles ; leurs principaux motifs sont le gain de temps et la commodité

des services. Les opposants au « mobile banking » s’attachent { leurs habitudes de paiement

et au contact personnel avec les partenaires commerciaux. Si des progrès restent à faire en

matière de réglementation, l’avenir du « mobile banking » au Cameroun semble prometteur.

Recommandation de politique économique :

Le gouvernement camerounais devrait donc mobiliser et libérer le potentiel du « mobile

banking ». Le partenariat entre l'opérateur de télécommunications et les banques

commerciales devrait par exemple être très encouragé par l’Etat camerounais.

Les institutions financières devraient ainsi cibler leurs démarches de communication en

cherchant à atteindre les jeunes ayant des habitudes de paiement en ligne ; de plus, les

autorités publiques sont appelées à sensibiliser les agents aux avantages des services

financiers { distance en renforçant le cadre juridique sur la sécurité et l’anonymat des

opérations.

Les modèles d'affaires innovants et rentables mis en œuvre par d'autres pays en

développement (comme en Amérique latine) pour élargir l'accès aux services financiers

pour les ménages à faible revenu pourraient inspirer le gouvernement camerounais et

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d'autres intervenants afin d'atteindre une plus grande inclusion financière au

Cameroun. Un exemple notable est le modèle de l'agence bancaire.

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