Infrastructure et croissance inclusive

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Liberia Infrastructure et croissance inclusive RAPPORT SOMMAIRE

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Liberia Infrastructure et croissance inclusive

RAPPORT SOMMAIRE

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RAPPORT SOMMAIRE

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THE AFRICAN DEVELOPMENT BANK GROUP

This report has been prepared by the African Development Bank (AfDB) Group. Designations employed in this

publication do not imply the expression of any opinion on the part of the institution concerning the legal status of

any country, or the limitation of its frontier. While efforts have been made to present reliable information, the AfDB

accepts no responsibility whatsoever for any consequences of its use.

Vice President: Zondo Sakala

Regional Director: Franck Perrault

Chief Country Economist (at the time): Stefan Muller

Senior Country Economist: Patrick Hettinger

Resident Representative: Margaret Kilo

Consultants: Andy Dijkerman, Emmanuel Akpa

Copyright 2013 – AFRICAN DEVELOPMENT BANK GROUP

Photo Credits: AfDB photo files, Graham Prentice, United Nations Liberia Office, Map of Liberia courtesy of Nations

Online Project.

PUBLISHED BY

Temporary Relocation Agency (TRA)

B.P. 323-1002 Tunis Belvedere, Tunisia

Tél.: (216) 7110-2876

Fax: (216) 7110-3779

Website: www.afdb.org

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Avant-propos

L a Banque africaine de développement consi-

dère qu’une infrastructure de mauvaise qualité

est un obstacle sérieux à la réduction de la

pauvreté et à l’accélération de la croissance sur le

continent. De même, les dirigeants africains prennent

de plus en plus conscience des avantages de la coo-

pération et engagent leurs pays sur la voie de l'accé-

lération de l'intégration régionale par l’entremise des

politiques et des infrastructures. Cependant, les pays

sortant de longues périodes de conflits ou de troubles

sociaux font face à d’autres défis, notamment lorsque

plusieurs d’entre eux vivent dans le même voisinage

géographique. La fragilité rend les pays naturellement

plus vulnérables aux menaces et davantage portés à

se préoccuper de la reconstruction nationale.

Cela se situe dans le cadre de la Stratégie de la BAD

de 2013 à 2022, qui vise à élargir et à approfondir le

processus de transformation du continent, essentielle-

ment en faisant en sorte que la croissance soit partagée

et non isolée. En outre, la Stratégie privilégie l'intégration

régionale; essentiel pour l'Afrique à réaliser pleinement

son potentiel de croissance, participer à l'économie

mondiale et profiter des avantages d'un marché mondial

de plus en plus interconnecté. Enfin, la Stratégie sou-

ligne également que les États fragiles nécessitent un

soutien adapté à leurs besoins particuliers.

Dans le cadre de son activité de développement axée

sur l'intégration de l’Afrique, le Groupe de la Banque

met en œuvre une nouvelle initiative visant à accélérer

l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest avec

comme champ d’intervention privilégié la Guinée

(Conakry), la Guinée-Bissau, le Liberia et la Sierra

Leone. Ces États fragiles et sortant de conflit sont à la

traîne des autres pays de la CEDEAO en matière de

développement économique et social et une aide sou-

tenue s’impose pour rattraper leur retard dans le sec-

teur de l'infrastructure. La Banque, en faisant l’état

des lieux dans ce secteur et en s’attaquant au déficit

d'infrastructure, entend aider ces pays à sortir de la

fragilité pour entrer dans une ère de stabilité.

Ce rapport sommaire sur le Liberia est la synthèse

d'une étude plus longue, qui fait partie d'une série

d’études consacrées aux États fragiles de l'Afrique de

l’Ouest. Les quatorze années de guerre au Liberia ont

considérablement endommagé l’infrastructure du

pays, dont le stock restant est non seulement insuffi-

sant mais mal entretenu. Il est cependant, possible

de renverser cette tendance, en particulier si l’on

aborde le problème dans une perspective régionale,

mais aussi dans le contexte des stratégies nationales

de développement et des priorités connexes en ma-

tière d’investissement dans l'infrastructure, qui appa-

raissent comme les meilleures solutions pour sortir le

Liberia de son isolement relatif. De telles approches

permettront à ce pays de jouer un rôle plus important

en termes d’échanges de produits agricoles au sein

de l'Union du fleuve Mano, sur le plan régional par sa

participation aux marchés de l'énergie, des commu-

nications et du commerce de transit de la CEDEAO,

et sur le plan concurrentiel mondial en tant que desti-

nation attrayante d'investissement dans le secteur ma-

nufacturier, l'exploitation minière et l'agro-industrie.

L'objectif final de ce rapport est de proposer des re-

commandations pour la planification de l'infrastructure

à court, moyen et long terme au Liberia. Dans cette

démarche, la source d’inspiration est la stratégie na-

tionale de réduction de la pauvreté du Liberia, l'Agenda

pour la transformation, qui inscrit la problématique du

développement de l’infrastructure dans une perspec-

tive régionale et vise une croissance économique in-

clusive.

La planification s’appuie sur le classement par ordre

de priorité des investissements dans l'infrastructure

qui maximisent les avantages de l'intégration et de la

stabilité nationales à court terme, tout en identifiant

les investissements prioritaires qui permettront au Li-

beria de tirer le maximum d’avantages de l'intégration

régionale à long terme. L’action synergique de ces

résultats contribuera en retour à asseoir la stabilité ré-

gionale, et, à cet effet, l’étude s’intéresse aux aspects

importants qui fondent la stabilité, notamment l'emploi

des jeunes, l’approche inclusive en matière de conces-

sion des ressources naturelles et l'amélioration du ré-

gime foncier pour les petits exploitants, les mesures

de réduction de l'insécurité alimentaire et la pénétration

accrue des services dans l'arrière-pays. Nombre de

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ces défis peuvent être mieux appréhendés et atténués

plus durablement s’ils sont examinés dans le cadre

d’initiatives nationales et régionales synchronisées.

Des études montrent que l'augmentation du stock

d'infrastructure accroît la croissance et le produit inté-

rieur brut. Dans les pays qui connaissent de sérieux

déficits d'infrastructure, l’investissement dans ce sec-

teur donne un rendement économique encore plus

favorable. L'amélioration du stock d’infrastructure est

la condition préalable du développement accéléré du

secteur privé national et une condition essentielle du

développement du commerce intra-régional, lequel

améliore au fil du temps la sécurité alimentaire régio-

nale et renforce la capacité commerciale et concur-

rentielle de la région sur le marché mondial. C’est

parce qu’elle est consciente de cette réalité que la

Banque fait du développement de l’infrastructure et

de l'intégration économique en Afrique des compo-

santes de sa stratégie d’intervention.

Cette étude est importante pour trois raisons. D’abord,

elle met à la disposition du gouvernement, de la com-

munauté des donateurs et du secteur privé, une éva-

luation détaillée des possibilités d'investissement dans

l'infrastructure au Liberia, et constitue un document

de sensibilisation permettant au gouvernement du Li-

beria d’encourager et de mobiliser le soutien des par-

ties prenantes et des partenaires au développement

pour aller de l’avant. Deuxièmement, elle est un ins-

trument de sensibilisation aux défis particuliers inhé-

rents à la réalisation d’une croissance génératrice de

transformation – un résultat que l’établissement de

priorités stratégiques en matière d'infrastructure per-

met d’atteindre plus rapidement, en facilitant la parti-

cipation de ressortissants libériens à la prestation de

services et en permettant à la population libérienne

au sens large de tirer parti de la croissance au plan

national et régional ; cette approche inclusive est es-

sentielle pour assurer la stabilité du Liberia à long

terme. Enfin, elle peut servir d’élément catalyseur pour

accélérer le dialogue sur l'intégration entre le Liberia

et les États voisins, dans le double contexte de l'Union

du fleuve Mano et de la CEDEAO. Sous tous ces rap-

ports, l’étude peut contribuer à la relance durable et à

l'accélération du développement au Liberia.

Zondo Sakala

Vice-président

Programmes pays, régionaux & politiques

Groupe de la Banque africaine de développement

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Préface

L a nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté

du Liberia, l'Agenda pour la transformation,

reconnaît que la croissance et le développe-

ment économiques ne sont pas réalisables en l’ab-

sence d’un tissu infrastructurel adéquat. Cependant,

l'histoire du pays enseigne la nécessité d’une crois-

sance économique et sociale inclusive, exempte de

toute orientation vers l’économie d’enclave génératrice

de croissance sans développement. L’investissement

dans l’infrastructure doit faire l’objet d’une planification

pour soutenir les principaux corridors de croissance

qui relient les centres urbains aux zones rurales et fa-

cilitent la réalisation des conditions de la promotion

économique des petits exploitants et du secteur privé

national, ainsi que des investisseurs directs étrangers.

Les services d'infrastructure doivent s'efforcer d'amé-

liorer la qualité, la disponibilité et l'accessibilité des in-

frastructures aux citoyens dans tout le pays.

Ce rapport, qui est la synthèse d'une étude plus

longue, dresse l’état des lieux de l’infrastructure et

des services dans les secteurs des transports, de

l'énergie électrique, des TIC, de l'eau et de l'assainis-

sement au Liberia, et analyse le contexte de sa parti-

cipation aux initiatives de développement d’infrastruc-

tures régionales dans l'Union du fleuve Mano et la

CEDEAO. Il est divisé en trois chapitres. Le premier

chapitre est un diagnostic de la situation actuelle, in-

cluant l’analyse des facteurs déterminants du conflit

passé et des vulnérabilités persistantes, les indicateurs

de la performance sociale et économique, l'état de

l’infrastructure et les politiques stratégiques qui guident

la nation. Le deuxième chapitre est une étude pros-

pective des stratégies de croissance qui sont suscep-

tibles d’accélérer la croissance inclusive de nature à

renforcer la stabilité, à condition qu’une politique

contraignante soit mise en œuvre et que les obstacles

au développement d'infrastructure soient éliminés. Le

troisième chapitre présente les recommandations pour

la planification de l'investissement dans l’infrastructure

à court, moyen et long terme qui, combinées aux me-

sures d'accompagnement, permettront de libérer le

potentiel des secteurs de croissance prometteurs de

l'économie libérienne. Le rapport complet est dispo-

nible en ligne au lien suivant : http://www.afdb.org/en/

countries/liberia.

La préparation du rapport a reposé sur la participation

et la large consultation des parties prenantes, qui ont

nécessité de nombreux cycles d’interviews et de

consultations avec les fonctionnaires du gouvernement

libérien et les principaux intervenants durant l'année

2012, le point d’orgue ayant été un atelier consultatif

tenu en décembre 2012 à Monrovia pour forger un

consensus sur les priorités et les actions,. Ce rapport

marque le début d'une nouvelle initiative qui cherche

à engager les pays de l'UFM dans une nouvelle ère

d'intégration régionale accélérée et de développement

de l’infrastructure connexe. La Banque africaine de

développement se réjouit de la poursuite du dialogue

dans l’optique du développement de nouvelles ap-

proches en matière d'investissement dans l’infrastruc-

ture, par des moyens propres à renforcer la stabilité

du pays et à promouvoir l'intégration du Liberia et la

prospérité dans la région.

Franck Perrault

Directeur

Département régional Ouest 2 (ORWB)

Groupe de la Banque africaine de développement

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Ce rapport a été préparé par une équipe de fonctionnaires de la Banque africaine de développement (BAD) et deconsultants, dirigée d'abord par Stefan Muller, économiste-pays principal, et Patrick S. Hettinger, économiste-pays su-périeur pour le Liberia. Parmi les autres membres de l'équipe de la BAD, figurent : Margaret Kilo, représentanterésidente au Liberia ; Alain-Pierre Mbonampeka, chargé de programme-pays pour le Liberia ; Mose Mabe-Koofhethile,spécialiste principal de la passation de marchés ; Elise Akitani, ingénieur électricien principal ; Jeremy Bassy Aguma,économiste principal des transports; Aaron Katambula Mwila, ingénieur des transports; Ralph A. Olayé, départementdu NEPAD, de l'intégration régionale et du commerce ; Saloua Sehili, économiste principal, Emanuele Santi, écono-miste-pays principal, Basil Jones, assistant du économiste en chef, et Chantal Boya et Kobla Ben Mili, Assistants àORWB.

L'équipe de consultants comprenait Andy Dijkerman et Emmanuel Akpa comme auteurs principaux du rapport, qui ontreçu l'appui de Byron Tarr dans le pays.

L'équipe tient à remercier particulièrement M. Zondo Sakala, vice-président, programmes pays, régionaux et politiques,et Franck JM Perrault, directeur ORWB, qui lui ont fourni des orientations et une rétroaction.. L'équipe sait gré à PelaBoker et Yattah Christiana James-Tarnah du Bureau extérieur de la Banque au Liberia, pour avoir organisé les missionsde l'équipe de consultation ainsi que l'atelier consultatif qui s'est tenu en décembre 2012 à Monrovia. La préparationdu rapport a également bénéficié des commentaires, des observations et du soutien généreux d’autres membres dupersonnel de la Banque, trop nombreux pour les mentionner tous, mais dont la contribution est ici reconnue en mêmetemps que la gratitude de l'équipe.

L'équipe de la BAD exprime sa gratitude au gouvernement du Canada pour avoir fourni le financement nécessaire àl’élaboration de ce rapport. L'équipe a également apprécié l’aide de l’Unité des partenariats et de la coopération de laBAD, qui a mobilisé les fonds nécessaires à la préparation de ce rapport auprès du fonds fiduciaire canadien.

La BAD souhaite également reconnaître Ministre des Finances Amara Konneh, pour le soutien apporté par son ministèreet le personnel tout au long de le déroulement de cette étude.

Un grand nombre de fonctionnaires et de représentants du gouvernement du Liberia ainsi que des représentants de lasociété civile et les partenaires au développement présents au Liberia ont également apporté une contribution et desobservations très précieuses sur le rapport, y compris lors de l'atelier de consultation tenu le 5 décembre 2012 àMonrovia. Cette liste n'est pas exhaustive, mais l'équipe est particulièrement reconnaissante envers les fonctionnaireset les personnalités ci-après.

Miata Beysolow, ministre du Commerce ; Stephen Marvie, vice-ministre du Commerce ; Dr. Florence Chenoweth,ministre de l’Agriculture ; Michael D. Titoe, directeur de la coordination, Département de la planification et du dévelop-pement du ministère de l’Agriculture ; Francis W. Mwah, Directeur adjoint de la coordination, Département de la plani-fication et du développement du ministère de l’Agriculture ; S. Baba Kaba, Directeur au ministère des Transports ;Victor B. Smith, vice-ministre, Services techniques au ministère des Travaux publics ; Eugene L. Nagbe, vice-ministreministère des Travaux publics ; Sam G. Russo, vice-ministre, Opérations, ministère des Terres, Mines et Énergie ;Beauford O. Weeks, vice-ministre, Énergie ; Sei W. Gahn, vice-ministre de l’Industrie au ministère du Commerce ;Jackson N. Wonde, vice-ministre, Aménagement du territoire au ministère du Plan et des Affaires économiques ; LeeMason, vice-ministre, Secteurs et Aménagement du territoire au MOPEA ; Theo Addey et Joseph Zangar Bright,conseillers techniques au comité pour la reconstruction et le développement du Liberia du MOPEA ; Jr. Princetta Clin-ton-Varmah, Directeur adjoint de l’Unité de gestion de l’aide au ministère des Finances ; M. Francis Dennis, vice-président de la Chambre de commerce du Liberia ; Hon. Numenie Bartekwa, représentant du comté de Grand Kru ;Nathaniel T. Blama, conseiller technique à l’Agence libérienne de protection de l’environnement ; Othello Z. B. Carr,Agent de la Commission nationale d’investissement ; Jerry Taylor, Directeur de l’Unité de gestion de la dette duministère des Finances ; David Chieh, économiste principal à l’Unité macro-finance du ministère des Finances ; ShaheedMohammed, Directeur général de la société électrique du Liberia.

Remerciements

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Table des matières

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Aperçu 1

Méthodologie 2

CHAPITRE 1Diagnostic de la situation actuelle 5

1.1 Fragilité et stabilité 51.2 La situation socioéconomique de nos jours 61.3 Analyse sectorielle, défis et réformes politiques clés 91.4 L’engagement du Liberia dans le commerce 111.5 Déficit d’infrastructure du Liberia 121.6 Capacité des secteurs privé et public 15

CHAPITRE 2Vision pour le futur : stratégies en faveur de la croissance inclusive au Liberia 17

2.1 Agenda pour la transformation du Liberia et stratégies de croissance clés 172.2 Industrialisation par le biais des zones économiques spéciales 182.3 Commercialisation de la production des petits exploitants par le biais d’un engagement

accru dans le commerce 192.4 Mise en concession de terres pour le développement des ressources renouvelables

et non renouvelables 212.5 Faciliter le développement des PME par le biais des stratégies de corridors

de développement 22

CHAPITRE 3Accorder la priorité aux investissements dans les infrastructures transformatives 27

3.1 Infrastructure nationale souhaitable et accessibilité 273.2 Initiatives en matière d’infrastructure régionale et implications pour le Liberia 273.3 Séquence temporelle de la planification de l’infrastructure dans l’ordre de priorité

des investissements générateurs de transformation économique et sociale 29

Bibliographie 32

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AfT Agenda pour la transformation

BAD Banque africaine de développement

CEDEAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest

CLSG Ligne haute tension Côte d’Ivoire-Liberia-Sierra Leone-Guinée

CWIQ Questionnaire unique d’indicateurs de base du bien-être

FAPS Déclaration de politique alimentaire et agricole

FMI Fonds monétaire international

GOL Gouvernement du Liberia

IDE Investissement direct étranger

ITIE Initiative sur la transparence dans les industries extractives

LASIP Programme d’investissement dans le secteur agricole du Liberia

LIBTELCO Liberian Telecommunications Company

MOCI Ministère du Commerce et de l’Industrie

MOPEA Ministère du Plan et des Affaires économiques

NIDFO Organisation de développement et de financement de l’industrie nationale

NRC Concession de ressources naturelles

NTPS Politique et stratégie nationales de transport

PIB Produit intérieur brut

PME Petites et moyennes entreprises

RTA Route transafricaine

SRP Stratégie de réduction de la pauvreté

TIC Technologie de l’information et de la communication

UFM Union du fleuve Mano

UNMIL Mission des Nations Unies au Liberia

ZES Zone économique spéciale

Sigles et abréviations

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Aperçu

L’objet de ce rapport est de proposer une stratégie

de planification de l’infrastructure au Liberia, qui contri-

bue à l'intégration nationale et régionale de manière à

assurer la paix et la stabilité à long terme. L'un des

objectifs est d'élaborer une approche d'investissement

qui tienne clairement compte de la situation du Liberia

comme un État fragile, afin de promouvoir une crois-

sance inclusive et d’éviter la résurgence du conflit ul-

térieurement. L’étude vise également à mettre le Li-

beria en état de resserrer les liens avec ses voisins de

l’UFM et de la CEDEAO, pour récolter les fruits du dé-

veloppement et de l'intégration régionale.

Le présent document est la synthèse d'un rapport

plus long qui fait partie d’une série de quatre rapports

nationaux consacrés aux pays fragiles situés sur la

frange côtière de l'Afrique de l’Ouest, notamment la

Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia et la Sierra Leone.

Le rapport servira également d'instrument de sensibi-

lisation à l’appui du programme de développement

de l’infrastructure, au double plan national et régional,

que le pays utilisera éventuellement comme une stra-

tégie de mise en œuvre et une feuille de route pour sa

coopération avec ses partenaires au développement

au sens large.

Le rapport comprend trois chapitres. Le premier cha-

pitre campe le contexte général par un diagnostic de

la situation actuelle, en commençant par l’examen

des facteurs de vulnérabilité ayant donné naissance à

la dissidence, qui a dégénéré et mené à violence

longue et dévastatrice que le pays a connue durant la

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1Figure 1 Carte du Liberia indiquant sa localisation géographique et ses 15 circonscriptions administratives

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période de 1989-2003. Le rapport examine ensuite

dans quelle mesure la vulnérabilité au conflit demeure

persistante, l’ampleur des avancées pour surmonter

cette vulnérabilité, et indique les principales difficultés

que le Liberia rencontrera lors de la mise en œuvre de

sa prochaine stratégie de réduction de la pauvreté,

l'Agenda pour la transformation. Puis, le rapport évalue

les résultats actuels sur le plan social et économique

par rapport à la voie de développement économique

et social suivie par le Liberia avant le conflit, passant

ainsi au peigne fin la nature et la qualité de la gouver-

nance du pays, qui conditionnent au plus haut point

sa transformation en un État efficace qui va de l’avant.

Considérant la place de l'infrastructure dans l’agenda,

le chapitre examine l'état actuel du réseau d'infra-

structure du pays, soulignant les problèmes de chaque

sous-secteur, notamment le coût et la disponibilité

des services, les réformes ou l'absence de réformes

dans les politiques, l'environnement juridique et régle-

mentaire favorisant ou entravant la performance de

chacun de ces sous-secteurs.

Le deuxième chapitre est une analyse prospective des

plans que le Liberia entend mettre en œuvre pour as-

surer la transformation profonde de son capital humain,

physique et institutionnel, en commençant par l’éva-

luation de la deuxième stratégie de réduction de la

pauvreté, l'Agenda pour la transformation. Le rapport

examine ensuite un ensemble de stratégies suscepti-

bles d’être génératrices de croissance, chacune d'en-

tre elles étant utilisée ou envisagée par les autorités. Il

décrit chaque stratégie, puis définit et applique un en-

semble de critères de filtre par rapport auxquels

chaque stratégie est évaluée, pour faire ressortir sa

capacité relative potentielle à mettre le Liberia sur un

sentier de croissance à même de produire une vérita-

ble transformation.

Le troisième chapitre formule des recommandations

quant au mode d’établissement de priorités en matière

de dépenses d'infrastructure à court, moyen et long

terme, en prenant en compte l’évolution de la situation

sur le plan régional, mais aussi national. L'analyse

identifie la liste assez complète du stock d'infrastruc-

ture souhaitable dans un scénario où le manque de

capitaux d'investissement ne se fait pas sentir ; une

telle approche permet d'évaluer l'ampleur du déficit

d'infrastructure du Liberia dans les conditions opti-

males. D’autre part, considérant que le Liberia doit

reconstruire et transformer son économie dans les cir-

constances où l’argent se fait rare, l'étude procède à

une analyse de capacité financière pour définir le

contexte dans lequel les arbitrages doivent être éva-

lués. Dans ce cadre, elle identifie la contribution pro-

bable du secteur privé au comblement du déficit in-

frastructurel, et formule les recommandations sur une

approche stratégique de la planification de l’'infra-

structure à court, moyen et long terme, en s’efforçant

d’établir l’ordre de priorité de l’intervention de l'État

dans les investissements propres à induire les types

de croissance susceptibles de produire la transforma-

tion non seulement sur le plan économique, mais éga-

lement sur le plan de l’acquisition de capacités hu-

maines et institutionnelles. Dans cette partie de l’étude,

une attention particulière est portée aux aspects ma-

tériels et immatériels du développement de l’infra-

structure comme moyen de s’attaquer aux contraintes

majeures pesant sur la croissance inclusive.

Méthodologie

Trois grands thèmes sont examinés : la stabilité, l'in-

tégration régionale et le déficit d'infrastructure au Li-

beria. La stabilité est un thème central, que le conflit

de quatorze ans et son cortège de misères et de dé-

gâts matériels dont la nation a souffert maintient au

premier plan comme une question d’actualité. C’est

ce thème qui éclaire le choix des stratégies de déve-

loppement propres à promouvoir une croissance in-

clusive capable de transformer l’économie. Les fac-

teurs de l'origine du conflit et les vulnérabilités qui

subsistent sont aussi évalués dans l’optique de l’éta-

blissement de l’ordre de priorités d’investissement

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dans l’infrastructure génératrice de l’indispensable

croissance inclusive au Liberia.

L'intégration régionale est examinée dans le contexte

des stratégies de croissance prometteuses et des

priorités d’investissement dans l'infrastructure

connexes susceptibles de sortir le Liberia de son iso-

lement relatif. Ces stratégies de croissance et inves-

tissements prioritaires permettront à ce pays de jouer

un rôle plus important en termes d’échanges de pro-

duits agricoles au sein de l'Union du fleuve Mano, sur

le plan régional par sa participation aux marchés de

l'énergie, des communications et du commerce de

transit de la CEDEAO, et sur le plan concurrentiel

mondial en tant que destination attrayante d'investis-

sement dans le secteur manufacturier, l'exploitation

minière et l'agro-industrie.

Ces stratégies ne sauraient prospérer en l’absence

d'infrastructure. Pour ce qui concerne la stabilité, il y

aurait avantage à réaliser quelques investissements à

caractère exclusivement national en vue d’assurer

l’unité nationale, la pénétration des services essentiels

à l’intérieur du pays, la sortie des comtés de leur iso-

lement et le déverrouillage de la productivité. À titre

d’exemple, les grands axes routiers pourraient être

réhabilités pour relier les chefs-lieux de province et

des infrastructures pourraient être construites le long

des principaux corridors pour promouvoir une crois-

sance économique générale dans le pays. Cela étant,

le rapport ne cache pas que le Liberia est confronté à

d'importantes contraintes financières. Cette approche

empreinte de réalisme évite l’enfermement dans une

démarche qui ferait l’inventaire exhaustif du stock d’in-

frastructure souhaitable qui, idéalement, comblerait le

déficit infrastructurel national. En revanche, le rapport

s’efforce d’identifier les liens spécifiques entre les sec-

teurs porteurs de croissance et le type d'infrastructure

susceptible de libérer leur potentiel, et, dans cette op-

tique, tente de voir quels sont les flux de capitaux que

l’on pourrait plus facilement mobiliser et dans quel or-

dre de grandeur si les priorités nationales sont inté-

grées aux programmes régionaux. Ni les projets d'in-

frastructure nationale ni ceux de dimension régionale

ne doivent être entrepris à l'exclusion les uns des au-

tres ; ils doivent être planifiés de manière synchrone.

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CHAPITRE 1

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Diagnostic de la situation actuelle

1.1 Fragilité et stabilité

L'analyse des problèmes de fragilité et de stabilité au

Liberia fait ressortir trois conclusions principales sur

les causes de la violente guerre civile de quatorze ans

qui a ravagé le pays. La première d'entre elles est

l'exclusion pendant plus d'un siècle des Libériens au-

tochtones, par les Américano-Libériens, de toute par-

ticipation significative à la gouvernance politique du

pays et l'accès aux opportunités économiques, faisant

du Liberia un pays divisé, et semant les germes d’un

conflit que l’exacerbation des différences allait faire

éclater. La deuxième constatation est que, face à la

détérioration des conditions économiques et à la ré-

duction drastique des prix dans le commerce des pro-

duits de base durant les années 70, les réponses po-

litiques adoptées par les autorités sont apparues

comme la volonté d’aggraver la souffrance imposée

aux pauvres. Ce sentiment est à l’origine de la contes-

tation du régime par l'opposition naissante, un phé-

nomène qui a déclenché le soulèvement militaire et

allumé le brasier du conflit qui a suivi. La troisième

conclusion importante a trait à la constatation du phé-

nomène de «croissance sans développement» au

moyen duquel la politique économique ouverte du ré-

gime a engendré des inégalités horizontales dans la

société, enrichissant quelques-uns sans pouvoir as-

surer le développement pour les masses populaires. Il

en a résulté un style de gouvernance qui n’a pas créé

les mécanismes sociaux permettant d’assurer une

plus large distribution de la richesse nationale et n'a

pas non plus réussi à créer les institutions de règlement

ou d’atténuation des griefs de manière non violente.

Cette histoire et la guerre civile elle-même ont laissé

un certain nombre de séquelles qui continuent de se

manifester aujourd'hui et nécessitent une attention

soutenue ; il s’agit, notamment, du manque de légiti-

mité de l’État, de la fragmentation ethnique et de la

vulnérabilité aux menaces internes et externes. La me-

nace d’une nouvelle guerre civile continuera de planer

sur le Liberia tant que les conditions qui ont engendré

le premier conflit perdureront. Pour asseoir durable-

ment la paix, le Liberia doit atténuer les menaces sui-

vantes durant les prochaines années.

• Des concessions qui fonctionnent comme des

enclaves : Le Liberia ne doit pas retourner à son

mode antérieur de production de croissance sans

développement correspondant pour sa population,

comme c’était le cas durant les années 50 jusqu'au

milieu des années 70. Cette analyse rétrospective

révèle que le Liberia offrait au capital privé étranger

« l'un des climats d'investissement les plus attrayants

que l'on puisse trouver dans le tiers monde », per-

mettant ainsi au secteur des concessions de réaliser

un taux de croissance élevé ; mais, croissance n’est

pas progrès. L’augmentation du PIB n'allait pas de

pair avec les progrès technologiques, l'évolution ins-

titutionnelle, le développement du capital humain ou

une plus large distribution du revenu. En relançant

le secteur des concessions des ressources naturelles

tiré par l'IDE, il est de la plus haute importance que

le Liberia trouve le moyen d’éviter que celles-là ne

fonctionnent comme des enclaves, mais plutôt enri-

chissent et valorisent le patrimoine local de leurs

lieux d’implantation. Il faut également renforcer les

liens économiques et infrastructurels entre l'écono-

mie rurale et les concessions.

• Le favoritisme et la corruption qui minent la légi-

timité de l’État : Le Liberia doit continuer de bâtir

un État capable d’assurer convenablement la sécu-

rité, la justice et de fournir d'autres services publics,

en évitant de renouer avec la culture du favoritisme,

de l'impunité et de la corruption. S’il est vrai que le

pays a fait d'énormes progrès dans le domaine de

la transparence, sa stratégie de croissance basée

en grande partie sur la collecte des rentes tirées des

ressources naturelles l’expose aux conditions pro-

pices au développement naturel de la corruption.

La dépendance considérable du Liberia vis-à-vis de

l’exploitation des ressources naturelles, tant renou-

velables que non-renouvelables, pose le défi per-

manent de veiller à ce que les rentes soient exclusi-

vement mises au service du bien public.

• Exposition aux activités criminelles chez les

jeunes chômeurs : Il est essentiel que la génération

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CHAPITRE 1

Page 15: Infrastructure et croissance inclusive

perdue du Liberia commence à bénéficier du regain

de croissance de l'économie par la participation di-

recte aux programmes d'emploi et de formation qui

les préparent à s'engager dans les activités produc-

tives de la société. Des solutions de rechange légi-

times comme ceux-là sont importantes pour dé-

tourner les jeunes de la drogue et des activités

criminelles qui menacent la nation.

• Éclatement de l'identité nationale : Bien que l’idée

d’offrir un foyer aux enfants d'Afrique, descendants

d’esclaves opprimés, ait été à l’origine de la fonda-

tion du Liberia, l'appartenance tribale demeure plus

puissante que l’ascendance africaine commune. Les

considérations religieuses, linguistiques et ethniques

divisent le pays bien plus que l’ascendance raciale

commune ne l'unifie. La création du sentiment pa-

triotique et de fierté nationale s’impose plus que ja-

mais pour unifier le pays.

• La double menace de la pauvreté et de l'iné-

galité : Ces menaces ne peuvent être atténuées

que si l’on insuffle de la croissance dans l'écono-

mie rurale ; et, pour ce faire, il faut, d’abord et

avant tout, sortir les provinces rurales du Liberia

de leur isolement relatif et ouvrir aux habitants l’ac-

cès aux marchés. L'amélioration de l’infrastructure,

à savoir les réseaux de transport, d’électricité et

de communication, contribuera à cet objectif. La

réforme agraire est également essentielle pour don-

ner aux petits exploitants la sécurité de la propriété

et améliorer les mesures incitant les paysans à

passer de l’agriculture de subsistance à l’agricul-

ture commerciale.

Compte tenu de ces menaces et des défis de taille

auxquels le Liberia est confronté, le rapport propose

les leçons énoncées dans l'encadré 1 et tirées de l’ex-

périence d'autres pays qui cherchent à se relever d'un

conflit.

1.2 La situation socioéconomique de nos jours

Le conflit du Liberia a fait dégringoler ce pays de son

statut de rare pays d'Afrique subsaharienne à revenu

intermédiaire durant les années 70 au rang de 182e

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Encadré 1 Leçons de pays fragiles et sortant de conflit applicables au Liberia

1 La tâche la plus importante des dirigeants est de rétablir la confiance des citoyens dans la capacité de la sociétéà changer et cultiver la confiance du public dans leur capacité à gouverner. Il faut pour cela aller au-delà desdiscours et s’atteler à la production de «résultats concrets» par lesquels les citoyens ordinaires peuvent êtreconvaincus des bienfaits de la stabilité.

2 Il faut du temps pour introduire les réformes institutionnelles de nature à engendrer une transformation enprofondeur de la société, et le Libéria doit être prêt à cultiver la patience. L’établissement de l’État de droit etd’un gouvernement efficace peut prendre une à deux générations. Il a fallu de 36 à 41 ans aux vingt paysréformateurs les plus rapides du 20e siècle pour atteindre les seuils de compétence dans ces domaines.*

3. Dans les situations d’après-conflit, il y a avantage à évaluer les investissements de développement en perspectivede la stabilité, afin de prendre en considération la menace hypothétique d'une reprise du conflit lorsqu’on évaluel'analyse économique des projets d'investissement.

4 Enfin, il ne faut pas s’attendre à ce que les pays puissent se passer d’aide pour se relever. Outre le fait que lacommunauté du développement peut fournir une aide précieuse aux États fragiles, les pays doivent chercherauprès de leurs amis politiques et voisins géographiques l’appui nécessaire pour développer des programmeset mettre en œuvre des solutions communes aux problèmes communs.

* Banque mondiale, Rapport sur le développement 2011: Conflit, sécurité et développement, Washington D.C., 2011.

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sur 187 pays selon l'indice de développement humain

de 2011. L’évolution du revenu par habitant apparaît

à la figure 2 où l’on voit que le processus de redres-

sement économique a commencé en 2003 et s’ac-

célère au fil du temps. Les indicateurs sociaux et les

repères comparatifs sont présentés au tableau 1 ci-

dessous.

L'émigration massive due au conflit a aggravé ces

problèmes et le Liberia est maintenant confronté au

défi majeur de la reconstruction de la capacité de son

administration publique et s’attache à développer un

secteur privé national. L'absence de structures de

gouvernance compétentes et efficaces dans de nom-

breuses sphères de la vie économique et politique fai-

sait que les problèmes à l’origine du conflit ne pou-

vaient être ni atténués ni réglés par le biais de

mécanismes institutionnels légitimes. Il s’ensuit que

des efforts soutenus s’imposent pour renforcer la ca-

pacité de gouvernance par le développement du ca-

pital humain et des institutions, afin d’assurer la pros-

périté à long terme de la nation. Ce processus

d'amélioration de la gouvernance est en marche sous

l'administration Johnson Sirleaf.

À ce jour, ce sont les moteurs traditionnels de la crois-

sance, notamment les concessions minières et les

plantations commerciales ainsi que la petite exploita-

tion agricole qui soutiennent la reprise de l’activité

économique. L'économie a bien réagi depuis le retour

de la paix, mais la nécessité s’impose de produire

une croissance plus inclusive et de créer davantage

d'emplois pour les Libériens.

L’une des premières décisions des pouvoirs publics a

été d’asseoir la politique financière sur un budget de

trésorerie, une discipline qui a permis de maintenir

une demande globale propice à la stabilité de l’envi-

ronnement macroéconomique, avec des comptes fi-

nanciers globaux en équilibre ou légèrement excéden-

taires. Depuis 2005, le PIB réel par habitant a

augmenté de plus de 3 pour cent en moyenne annuelle

en raison en grande partie de la relance des moteurs

traditionnels de la croissance, notamment les conces-

sions minières et les plantations commerciales ainsi

que la petite exploitation agricole. Le secteur des ser-

vices a également accusé une forte croissance en

grande partie grâce à la contribution d’un grand do-

nateur et la présence de la MINUL.

7

Figure 2 Conflit du Liberia et tendances conséquentes de déclin et de redressement économique

Année

PIB par habitant sur 5 décennies

Source : indicateurs du développement en Afrique, amélioration/BAD.

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Les secteurs de plantation commerciales et minières

ont enregistré une entrée massive d'investissements

directs étrangers et recommenceront bientôt à expor-

ter sur une grande échelle. À ce stade, les secteurs

de l’industrie minière et des exportations de bois, de

caoutchouc et d'huile de palme décolleront et sur-

passeront la performance de la petite exploitation agri-

cole. Le secteur industriel, minuscule, est représenté

par quelques grandes entreprises manufacturières,

généralement monopolistiques, qui produisent une

gamme limitée de marchandises – ciment, boissons,

peintures et vernis, produits en plastique et en caout-

chouc – pour le marché intérieur. Beaucoup d'entre-

prises ont été détruites pendant la guerre et on estime

que le secteur emploie actuellement environ 2.785

personnes, soit 0,25% de la population active du pays.

Cependant, ce sont les petites et moyennes entre-

prises qui fournissent l’essentiel des emplois informels

dans le secteur privé, mais elles souffrent du manque

d’accès et des conditions de crédit, d’une alimentation

électrique qui laisse à désirer et de conditions de mar-

ché peu satisfaisantes. Le gouvernement voit le dé-

veloppement des PME comme un objectif hautement

prioritaire pour créer des possibilités d'emploi pour

les jeunes et développer une culture entrepreneuriale

dans l'économie ; il s’efforce également de promouvoir

le secteur industriel pour forger des liens avec le sec-

teur minier et ainsi diversifier l'économie et développer

l'emploi à grande échelle.

Il ressort clairement des tendances sus-évoquées qu’il

faut au Liberia non seulement une stratégie de réduc-

tion de la pauvreté, mais un plan de développement

qui va au-delà des zones urbaines et pousse la popu-

lation libérienne dans son ensemble à s’approprier la

dynamique de changement dans tous les secteurs de

Tableau 1 Indicateurs socioéconomiques clés du Liberia et repères de comparaison des pays

Source: Indicateurs du développement africain et le petit livre de données sur l’Afrique,Banque mondiale 2011, Perspectives économiques mondiales du FMI, 2012.

Données socioéconomiques

Pays fragiles de l'étude Comparaisons et repères

Liberia SierraLeone

Guinée Guinée-Bissau

CôteD’Ivoire

Nigeria Afrique

Population 2010 3 994 5 696 10 069 1 611 21 075 154 729 1 008 354

% Population féminine 2010 50,3% 51,3% 49,5% 50,5% 49,1% 49,9% 50,1%

Population économiquement active

2008 37,5% 37,7% 48,0% 37,2% 37,3% 30,9% 39,3%

% dont femmes 40,2% 51,1% 47,1% 38,2% 30,4% 36,5% 41,2%

Classement IDH sur 177 2007 Non classé 177 160 175 166 158 Ghana = 135

Classement IDH sur 187 2011 182 180 178 176 170 156 Ghana = 135

Mortalité infantile par 1000 2009 78 123 88 118 89 97 82

Espérance de vie, femmes 2008 59,85 48,99 60,13 49,61 59,09 47,33 55,98

Espérance de vie, hommes 2008 57,19 46,42 56,09 46,50 56,01 46,36 53,71

Pauvreté % au-dessous du seuilnational

2007 63,8% 65,9% 53,0% 65,7% Nd 54,7% Nd

Taux d’achèvement au primaire 2008 62,3% 87,7% 61,7% N/A

Analphabétisme Adultes, Total 2010 59,1% 40,9% 39,5% 52,2% Nd 35,9% Nd

Taux d’alphabétisation, femmes15-24

2010 80,9% 43,9%

61,1% 71,0%

Nd Nd Nd

Taux d’alphabétisation, hommes15-24

2010 70,3% 64,4% Nd Nd Nd

PIB millions, dollars courants 2011 1 545 2 915 5 170 969 24096 244050

Taux de croissance du PIB 2011 8,2% 6,0% 3,9% 5,3% -4,7% 7,4%

PIB par habitant (2010) $ 2010 342 435 477 508 1 043 1 465

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l'économie. Pour l'avenir, il faudrait concentrer le maxi-

mum d'investissements dans les secteurs qui : a) li-

bèrent le potentiel de croissance endogène de la petite

exploitation et du secteur privé national ; et b) tissent

des liens entre les concessions enclaves et les collec-

tivités locales. Une telle stratégie est de nature à mettre

en place les conditions propices à la création d’em-

plois, à la promotion du patrimoine local, au transfert

de connaissances et au renforcement des capacités

de la population du Liberia.

1.3 Analyse sectorielle, défis et réformespolitiques clés

Durant les cinq premières années de la nouvelle admi-

nistration, tous les secteurs ont enregistré une certaine

reprise sous l’effet du programme de relance écono-

mique ; la figure 3 présente les données réelles pour la

période de 2007 à 2011 ainsi que les projections for-

mulées en 2010 par le GOL et le FMI. Ces données

traduisent l’anticipation d’une croissance du secteur

minier plus rapide que les autres secteurs. Après le

conflit, l'agriculture se relève, mais perd en importance

relative face aux services qui se sont développés au

point de devenir un contributeur de premier plan au

PIB. Cette situation rend compte surtout de l’incidence

considérable de la présence de la MINUL sur l’économie

du pays. Cela dit, on peut s'attendre à ce que le volume

et la composition des services dans l'économie chan-

gent dans les années à venir sous l’effet du repli causé

par le retrait de la MINUL, mais compensé, espérons-

le, par une nouvelle croissance générée par le secteur

des concessions et la demande dans l'économie na-

tionale. Les entreprises manufacturières ont souffert

pendant le conflit et la reprise tarde à se manifester.

Le secteur des cultures végétales, comprenant les

plantations et les cultures de subsistance et commer-

ciales des petits exploitants, constitue un important

segment de l'économie, fournissant une part impor-

tante du PIB et l’essentiel des moyens de subsistance

de la population. Bien qu’il continue de se redresser, il

cède du terrain, en termes de pourcentage de contri-

bution au PIB, au secteur minier qui commence à re-

prendre de l’importance. Pour mettre cette perspective

dans son contexte, il est intéressant de noter qu’à

l’époque du conflit, l'agriculture et la pêche partici-

paient pour environ un tiers à la formation du PIB en

1988/89 et presque deux tiers en 2000, après dix ans

9

1 Les publications récentes du GOL et du FMI laissent penser que les services se seraient même développés au point de surpasserl’agriculture en termes absolus, mais comme toutes les sources de données ne confirment pas cette constatation, le rapport s’en tientaux données de 2010 et fait observer que des données de comptabilité nationale plus fiables seront bientôt disponibles lorsqu’une véritableenquête économique sur les ménages sera réalisée.

Étals et kiosques dans les rues du centre de Monrovia.

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10 de guerre. Ainsi, alors que l'économie dans son en-

semble entrait en récession, la part de l'agriculture

dans l'économie augmentait, non pas parce que ce

secteur se développait, mais parce qu'il constituait la

principale source des moyens de subsistance durant

le conflit, tandis que la production totale chutait en

termes absolus. Durant la même période, l'exploitation

minière (principalement le minerai de fer) passait d’un

dixième du PIB à presque zéro.

Malgré son importance dans l'économie globale, le

secteur agricole souffre d'un certain nombre de maux,

notamment l’insuffisance et le mauvais état du réseau

routier et des services de transport, qui renforcent

l’inaccessibilité des marchés et la prédominance de la

culture de subsistance. Les semences de bonne qualité

et d’autres intrants sont rares, et, de surcroît, le manque

absolu de terre – considérant la faible superficie réelle-

ment consacrée à la culture agricole – freine considé-

rablement la production des petits exploitants. Cette

situation masque, cependant, deux problèmes sous-

jacents, relatifs l'un à la «croissance verte» et l'autre

aux mesures d’encouragement des petits exploitants.

Pour ce qui concerne la croissance verte, le mode ac-

tuel d'utilisation des terres, notamment les grandes

plantations monoculturales de caoutchouc, d’huile de

palme et d'autres concessions, menacent gravement

le potentiel «renouvelable» de la productivité des terres

et des ressources forestières, puisqu’elles sont sus-

ceptibles de réduire la diversité biologique de la cou-

verture forestière, d’appauvrir le sol et de dégrader

l'environnement au fil du temps. Le gouvernement

pense que les opérations en matière de ressources

forestières, agricoles et halieutiques doivent toutes pas-

ser à la loupe de l’Initiative sur la transparence dans

les industries extractives et, envisage même d’y faire

passer les mesures vertes. Pour ce qui est des mesures

d’encouragement des petits exploitants, les systèmes

fonciers sont régis par un ensemble complexe de sta-

tuts et de droit coutumier incohérents, produisant plu-

sieurs types d’accords de jouissance et différents de-

grés de sécurité, allant des détenteurs d’acte

garantissant une sécurité relativement élevée aux

squatters sans aucune sécurité, et de la disposition

coutumière à l'emprunt de terres en passant par la lo-

cation et le bail. Ainsi, c’est la précarité d'occupation,

plutôt que le manque de terres, qui apparaît comme

l’obstacle majeur à la modernisation de la petite agri-

culture, d’autant que les incitations à adopter des mé-

thodes de production modernes sont faibles.

Figure 3 Part en % du PIB par secteurEstimations 2007-11

Source : compilée à partir de sources GED, y compris la Banque centrale.

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Venant ajouter à la complexité de la situation interne,

la question délicate de l'appropriation et de l’allocation

de terres aux concessions étrangères aux fins d'ex-

ploitation agricole ou minière a longtemps été vue et

continue d’être considérée comme un facteur de

conflit en raison du caractère éminemment sensible

de la question de l'accès et de la possession de terres

dans le pays. C’est souvent en direction des investis-

seurs étrangers bénéficiaires de baux de longue durée

que pointe le ressentiment de la population. Pourtant,

les risques de conflit liés à la terre ne cessent d’aug-

menter vu que, selon les estimations, les 21% de su-

perficie actuellement dédiée aux concessions – agri-

coles, forestières et minières – atteindraient 38% du

territoire national si cette politique se poursuit, entraî-

nant la montée des tensions, à moins de trouver des

solutions économiques mutuellement avantageuses

pour les concessionnaires et les communautés locales.

Une commission foncière a donc été créée afin de

proposer et de coordonner la réforme tant attendue

de la politique, du droit et du régime fonciers. Ce

genre d'institution de gouvernance a longtemps fait

défaut et doit maintenant voir le jour, mûrir et insuffler

à tout le monde une bonne dose de sagesse afin que

s’établisse un bon équilibre à l'avenir.

Pour l’heure, le Liberia est un pays riche en ressources

minières, pas seulement en gisements de minerais et

de pierres précieuses, mais aussi en pétrole off-shore

récemment découvert. Le minerai de fer, le diamant

et l'or sont les principales ressources minières, bien

que des réserves d'autres métaux tels que le cuivre,

le zinc, le platine, l'uranium, le colombo-tantalite, la

bauxite, le rutile et le phosphate ont également été

trouvées. Durant les années d'avant-guerre, le secteur

minier contribuait pour plus de 60 pour cent aux re-

cettes d'exportation et environ 25 pour cent au PIB,

la majeure partie provenant des exportations de mi-

nerai de fer. La guerre a arrêté pratiquement toutes

les activités minières officielles, mais l’extraction arti-

sanale du diamant s’est poursuivie durant le conflit,

produisant, semble-t-il, pas moins de 150 000 carats

par an. La production artisanale d'or alluvial a égale-

ment repris après la guerre, sans pour autant égaler

celle du diamant, avec une production maximale esti-

mée 30 kilogrammes. Lorsque l’exploitation du minerai

de fer s’est arrêtée durant la guerre, les installations

ont été abandonnées, livrant au pillage une partie d’en-

tre elles, notamment l'infrastructure.

La fin de la crise a vu l'arrivée de nombreuses com-

pagnies minières ; des licences d'exploration ont été

accordées à plus de 120 sociétés et de vastes sec-

teurs du territoire sont actuellement en concessions

formelles régies par les conventions sur le développe-

ment minier « Mineral Dévelopment Agreements. » En

fait, l'octroi de concessions foncières est la principale

stratégie déployée par le Liberia au lendemain du

conflit pour relancer l’investissement direct étranger

et remettre en marche l'économie. Il faut maintenant

faire en sorte que les concessions ne fonctionnent

pas comme des enclaves et commencent à créer des

emplois et à servir les intérêts des populations envi-

ronnantes ; tel est le grand défi qui attend le GOL sur

la voie de la transformation économique du pays.

1.4 L’engagement du Liberia dans le commerces

Le Liberia est un pays très ouvert au commerce inter-

national, hier comme aujourd’hui, mais les opérateurs

économiques ont beaucoup de mal à développer ce

segment de l’économie comme l'encadré 2 le montre.

Le solde de la balance commerciale est actuellement

négatif, et cela est le double reflet de la forte dépen-

dance vis-à-vis des importations et du retard dans la

reprise des exportations. On peut s’attendre à ce que

le déficit de la balance commerciale diminue lorsque le

secteur des concessions gagnera en ampleur, mais

l’objectif de la sécurité alimentaire contraint le pays à

poursuivre l’importation de grandes quantités de riz.

Naguère plaque tournante pour la réexportation dans

la sous-région, le Liberia jouissait d’un certain degré de

compétitivité des coûts, et il reste à voir si cet avantage

peut être retrouvé.

Les statistiques actuelles ne rendent pas fidèlement

compte des courants d'échanges régionaux, mais le

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12commerce transfrontalier informel des denrées alimen-

taires est attesté, et, manifestement, le Liberia sert de

plaque tournante pour la distribution d’huile de palme

à l'ensemble des pays de la région, y compris les loin-

tains Sénégal et Nigeria. Les échanges avec les pays

voisins de l’UFM semblent insignifiants selon les sta-

tistiques officielles, avec en moyenne moins de 2 pour

cent par an d’exportations et d’importations, mais il

est certain que le commerce informel se poursuit et

pourrait être renforcé avec une infrastructure de meil-

leure qualité. Les faibles volumes d'échanges intra-

régionaux s’expliquent en partie par la similitude des

structures de production et de consommation. Les

pays de l’UFM sont principalement producteurs de

matières premières et consommateurs de produits

manufacturés ; ils ont donc tendance à écouler leurs

exportations et à s’approvisionner en importations sur

les marchés internationaux en dehors de la région. Le

faible volume du commerce intra-régional qui porte

sur les produits locaux ou les articles ouvrés de réex-

portation se fait sous la forme d'échanges entre les

collectivités frontalières où les goûts locaux et les éco-

nomies sur les frais de transport sont pris en considé-

ration. Le sous-développement de l'agriculture qui, en

l’état actuel des choses, ne produit guère d’excédent

commercialisable, est un autre obstacle majeur au dé-

veloppement du commerce régional. Enfin, un troi-

sième facteur très important est le fait que les pays

de la sous-région n’ont pas perçu dans les courants

d’échanges suffisamment d’avantages en termes de

complémentarités en raison des limitations en matière

d’infrastructure. La construction de routes interrégio-

nales revêtues et capables de porter le trafic mar-

chandises ainsi que de postes frontières pour faciliter

le passage des marchandises au travers des frontières

apparaît comme une nécessité.

1.5 Déficit d’infrastructure du Liberia

L’analyse effectuée dans tous les secteurs révèle que

l’infrastructure du Liberia est dans un état lamentable

et, comme le montre la figure 4, le pays est classé

dans le quintile inférieur des pays africains en termes

d'indice d'infrastructure comparatif de tous les pays

du continent avec les Seychelles au premier rang, éta-

bli par la BAD. Le sous-investissement dans le passé

s’est traduit par une couverture insuffisante du réseau

Encadré 2 Obstacles au commerce mondial et régional

Commerce mondial Commerce mondial

Obstacles à lasécurité

Le risque d’instabilité lié à la fragilitéet la vulnérabilité désavantagent le Liberia par rapport aux autres paysde la CEDEAO sur le marché mondial

Les atteintes à la sécurité locale se traduisent par les fermetures tem-poraires ou répétées des frontières,avec pour corollaire pour les transpor-teurs de marchandises le dilemmeentre les retards coûteux et les pots-de-vin

Obstaclesd’ordre général

Manque de bons systèmes de gestionpour fabriquer des produits conformesaux normes commerciales de l’UE etd’autres marchés internationaux;manque d’emballage pour l’export etde systèmes d’informationcommerciale

Manque d’une monnaie communepour faciliter le commerce. Les diffé-rences dans les systèmes de paie-ment, rendent les paiementstransfrontaliers lourds et un manqued’harmonisation des procédures etdes normes phytosanitaires

Contraintesen matièred’infrastructure

Mauvais état des routes et manqued’accès en tout temps. Manque dematériel de séchage des récoltes en-trainant des problèmes de moisisssureet de qualité.

Manque d’installations frontalièrescommunes et accueillantes, de mar-chés toutes saisons pour le com-merce. Insuffisance des liaisonsroutières avec les agglomérationsfrontalières, de stations de pesage etd’analyseur.

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d'infrastructure, tandis que le manque d’entretien a

causé la dégradation progressive de la qualité de l’actif

et du service. Les destructions causées par la guerre

sont telles que de nombreuses installations d'infra-

structure ont complètement cessé de fonctionner, les

dégâts les plus graves étant visibles sur les réseaux

routiers et électriques. Les travaux de réhabilitation

entrepris depuis la fin de la guerre ont permis de

rétablir la fonctionnalité de quelques parties du réseau

d'infrastructure.

Le réseau routier : Le réseau routier public du Liberia

est loin de répondre aux besoins du pays, au double

plan de la couverture et de la qualité. Le réseau natio-

nal demeure largement sous-développé et l'accès à

la partie sud-est du pays est particulièrement difficile,

accentuant l’isolement de cette région. L'enquête réa-

lisée sur la base du QUID 2010 révèle que seuls

quelque 45 pour cent des ménages – au niveau na-

tional, rural et urbain – ont accès à une route praticable

en tout temps dans un rayon de 5 km. Les grandes

routes revêtues relient Monrovia à l’arrière-pays et

quelques-unes d’entre elles vont jusqu’à la frontière

de la Guinée, de la Sierra Leone et de la Côte d'Ivoire,

mais elles sont en très mauvais état. Certaines routes

atteignent les frontières, mais ne vont pas au-delà,

comme c'est le cas des deux tronçons côtiers de la

route transafricaine (RTA) côté Liberia. À l’ouest, des

travaux de réhabilitation s’imposent sur le tronçon

aboutissant au pont du fleuve Mano d’où la Sierra

Leone doit partir de zéro pour construire une bonne

route asphaltée de son côté de la frontière. À l'est, le

tronçon prévu de la RTA passant par Tobli pour re-

joindre la Côte d'Ivoire est une route latéritique dégra-

dée sujette à une intense érosion par temps de pluie,

provoquant une congestion sévère et sapant effecti-

vement le transport transfrontalier.

Les sociétés d’exploitation de caoutchouc et de bois

ont construit des routes privées non revêtues pour la

plupart, et les contrats de concession passés avec

les compagnies minières permettront probablement

d’assurer l’extension des routes goudronnées multiu-

tilisateurs. L’objectif du gouvernement, dans le cadre

du plan directeur du secteur des transports, est de

relier tous les chefs-lieux de province par des routes

asphaltées, en espérant pouvoir achever ces travaux

durant la période de référence de l’Agenda pour la

13

Figure 4 La performance du Liberia par rapport à l’AfriqueIndex des infrastructures d’autres pays africains

Liberia

Côte d’Ivoire

Guinée

Guinée-Bissau

Sierra Leone

100 = Max = Seychelles

Source: Africa Infrastructure Index, AfDB.

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transformation (la deuxième SRP) ; cela peut paraître

ambitieux et nécessite que les partenaires au déve-

loppement apportent d’importants financements sup-

plémentaires à fonds perdus.

Eau : Très peu d’installations d'eau et d'assainissement

ont survécu à la guerre et le conflit a considérablement

réduit la capacité de prestation de services des réseaux

d'eau et d'assainissement. L'accès à l'eau potable et

à un assainissement convenable est respectivement

passé de 37 pour cent et 27 pour cent de la population

en 1990, à 17 pour cent et 7 pour cent en 2003. Le

manque d’accès à l'eau potable et aux services d'as-

sainissement est la principale cause de maladie et de

pauvreté. Les pauvres, mal desservis par le secteur

structuré, sont le segment de la population qui souffre

le plus du manque d'eau potable et d'assainissement.

Énergie : L'infrastructure énergétique est le domaine

où le Liberia est nettement désavantagé par rapport

au reste de l'Afrique subsaharienne et au monde, en

particulier dans le secteur de l'énergie électrique. La

centrale hydroélectrique de Mt. Coffee a été détruite

pendant le conflit et à la mi-2011, le taux d'accès de

la population à l'électricité fournie au public était proche

de zéro, et quelque 1% seulement de la population

urbaine de Monrovia avait accès à l’électricité fournie

par la compagnie d'électricité du Liberia. Les mesures

progressivement prises depuis 2005 pour rétablir le

réseau électrique et les programmes d'urgence finan-

cés par les partenaires au développement permettent

de fournir maintenant environ 23 MW d’électricité à

quelques quartiers de Monrovia. En date de décembre

2011, environ 3 100 abonnés recevaient du courant

acheminé par un réseau de transport de 66 kV et un

réseau de distribution de 33 kV et 22 kV, produit coû-

teusement par une centrale diesel à haut régime. Ce

système de production fait du Liberia le pays où l'élec-

tricité est la plus chère dans la sous-région et proba-

blement sur le continent africain ; il constitue aussi un

obstacle majeur à la croissance économique. Le

contrat de gestion signé avec une entreprise spéciali-

sée du secteur de l'électricité en juillet 2010 pour l’exé-

cution des travaux de restauration et d'amélioration

de l'efficacité opérationnelle du réseau avance de ma-

nière satisfaisante. Par-dessus tout, le GOL considère

maintenant la reconstruction de la centrale de Mt. Cof-

fee comme une urgence nationale et le projet d'infra-

structure est actuellement inscrit au premier rang des

priorités.

TIC : Avant la guerre, le prédécesseur de Liberia Tele-

communications Company, (LIBTELCO) avait une ca-

pacité de réseau d'environ 10.000 lignes télépho-

niques fixes, dont 80 pour cent à Monrovia. À la fin

des hostilités, la capacité était tombée à moins de 7

000 lignes fixes et le pays est en train de migrer vers

l'utilisation de la technologie sans fil. Sous l’effet des

réformes tendant à démonopoliser le secteur, de nou-

veaux investissements sont entrés et les priorités ac-

tuelles visent l'Internet à large bande pour combler le

fossé numérique.

Source : Gouvernement du Liberia, LEC et AICD, 2008.

Table 2 Le tarif de l’électricité est très élevé au Liberia

Pays Prix moyen UScents/KWh

Coût total par unité,US cents/KWh*

Taux de recouvrement du coût historique %

Benin 13,63 13,73 99,28 Burkina Faso 20,07 23,56 85,19 Cape Verde 22,81 23,34 97,73 Ghana 13,24 13,24 100 Liberia 54,00 32,80 100 Niger 23,95 43,20 55,44 Nigeria 4,41 7,55 58,42 Senegal 14,23 23,87 59,6 Sierra Leone 42,00 * y compris capital d’origine et coûts d’exploitation par unité, mais ops seulement pour le Liberia.

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1.6 Capacité des secteurs privé et public

Au Liberia, les inégalités horizontales dans le secteur

privé, illustrées par la concentration du pouvoir et des

privilèges aux mains des élites nationales et étrangères,

font que les capacités des populations locales sont

peu développées. Dans le secteur des MPME, des

politiques favorables, des compétences améliorées,

l'éducation et des infrastructures de meilleure qualité

s’imposent. Les petites entreprises ont besoin de meil-

leures communications moins chères, de meilleures

routes et des infrastructures de transport de meilleure

qualité pour réduire le coût du transport des marchan-

dises vers les marchés ainsi que des installations de

production à moindre coût pour rendre leurs produits

compétitifs par rapport aux importations. D’autres ré-

formes sont également nécessaires dans le secteur

des entreprises étatiques pour réduire l’éviction pro-

voquée par les entreprises publiques monopolistiques.

Le secteur financier, étroit et sous-développé, est ca-

ractérisé par le manque de diversité des instruments

financiers, le faible niveau de l'intermédiation financière,

la confiance limitée du public, et l’incapacité à fournir

du crédit aux PME et au secteur agricole en particulier.

La stratégie de réforme du gouvernement vise à pro-

mouvoir la concurrence et l'efficacité dans le système

pour lui permettre de soutenir plus efficacement le dé-

veloppement du secteur privé.

Le Liberia souffre également de la décimation de son

réservoir de professionnels et de fonctionnaires ainsi

que du niveau extrêmement bas d'alphabétisation et

des compétences de la majorité de la population, en

particulier les femmes. Une génération entière de jeunes

touchés par la guerre a raté l’occasion de s’instruire,

de telle sorte qu’ils sont mal préparés pour le travail et

dans de nombreux cas psychologiquement traumatisés

ou physiquement invalides. Qui plus est, le conflit a

provoqué l'exode d'un grand nombre de professionnels

qualifiés tandis que d'autres ont perdu la vie dans les

hostilités. Tous ces problèmes accentuent les insuffi-

sances de la fonction publique, mais le problème qui

sape le plus l'efficacité est la culture du clientélisme et

du népotisme qui continue de persister. Face à cette

situation, le GOL a adopté en 2008 un plan de déve-

loppement du capital humain destiné à valoriser la

main-d’œuvre nationale en trois phases inscrites dans

des délais précis, à savoir les phases de redressement

(2008-2011), de transformation (2012-2015) et de du-

rabilité (2016-2020) pour les secteurs tant public que

privé. En fait, le développement du capital humain est

la pièce maîtresse de la Stratégie de réduction de la

pauvreté, nouvelle version, du Liberia.

15

La plupart des routes du Liberia acheminant le commerce de transit transfrontalier sont non revêtues.Source photo, Rapport sur la technique routière des Nations Unies, Zwedru - Sacleipie – Sector B3, décembre 2012.

Page 25: Infrastructure et croissance inclusive

CHAPITRE 2

Page 26: Infrastructure et croissance inclusive

Vision pour le futur : stratégies en faveur de la croissance inclusive au Liberia

2.1 Agenda pour la transformation du Liberia et stratégies de croissance clés

L'absence de structures de gouvernance compétentes

et efficaces dans de nombreuses sphères de la vie

économique et politique faisait que les problèmes à

l’origine des conflits ne pouvaient pas être réglés par

le biais de mécanismes institutionnels légitimes. C’est

cette situation qui a persuadé le gouvernement libérien

de la nécessité de s’atteler au développement du

capital humain et des institutions pour se doter de

capacités de gouvernance de nature à assurer dura-

blement la prospérité du pays. La recherche de l'amé-

lioration de la gouvernance a commencé dans le

cadre de la première Stratégie de réduction de la

pauvreté (SRP-I 2008-2011) ; elle se poursuivra et

s’intensifiera dans le cadre de l'Agenda pour la trans-

formation (SRP-II 2012-2015) en insistant particuliè-

rement sur l’investissement dans l'infrastructure

comme moteur de la croissance économique. En

s’engageant dans la recherche de cette profonde

transformation du capital humain, physique et insti-

tutionnel, le Liberia vise l'objectif de retrouver le statut

de pays à revenu intermédiaire dans le cadre de son

plan de développement intitulé «Rising Liberia - Vision

2030 ».

Désireuses de voir le pays entrer dans une ère de

croissance économique générale au service de la po-

pulation libérienne, les autorités sont arrivées à la

conclusion qu’il faut pour cela engager la nation dans

une profonde transformation structurelle qui libère le

potentiel de croissance endogène de la petite exploi-

tation et du secteur privé national. Dans ce contexte,

l'étude évalue quatre stratégies de croissance différentes

sous l’angle des critères définis dans l'encadré 4, les-

quels, ensemble, reflètent les principaux sujets de

préoccupation : stabilité, inclusion, croissance et inté-

gration. Les stratégies analysées sont les suivantes :

1 Industrialisation par le biais des zones économiques

spéciales (SEZ) ;

2 Commercialisation de la production des petits ex-

ploitants par le biais d’un meilleur engagement

dans le commerce ;

3 Mise en concession des terres en vue du dévelop-

pement des ressources renouvelables et non re-

nouvelables ; et

4 Facilitation du développement des PME par le biais

des stratégies de corridors de développement.

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Encadré 3 Piliers de la 2er SRP de l’Agenda pour la transformation

Paix, Sécurité et État de droit : Créer une atmosphère de coexistence pacifique basée sur la réconciliation et larésolution des conflits et établir la sécurité, faciliter l’accès à la justice, et instaurer l’État de droit pour tous.

Transformation économique : Transformer l'économie pour répondre aux besoins des Libériens en développant lesecteur privé national, notamment au moyen des ressources mobilisées à partir de l'IDE dans le secteur minier et lesplantations; fournir des emplois aux jeunes ; investir dans l'infrastructure pour la croissance économique; triter lesquestions budgétaires et monétaires pour assurer la stabilité macroéconomique ; et améliorer l'agriculture et lasylviculture pour développer l'économie, la participation rurale et la sécurité alimentaire.

Développement humain : Améliorer la qualité de vie en investissant dans: l’éducation de qualité ; les soins de santéde qualité accessibles et à coût abordable ; la protection sociale des personnes vulnérables ; et l'accès équitable auxservices d'eau et d’assainissement dans le respect de l'environnement.

Gouvernance et Institutions publiques : Créer, en collaboration avec les citoyens, des institutions publiquestransparentes, responsables et attentives aux besoins de la population, qui contribuent au développement économiqueet social ainsi que des systèmes de gouvernance inclusive et participative.

Interventions transversales : Maintenir l’attention sur huit principaux domaines transversaux de préoccupation(notamment, égalité des sexes, protection des enfants et inclusion des handicapés, autonomisation des jeunes,environnement, VIH et sida, droits de l'homme, travail et emploi et prévention des conflits) dans tous les secteurspour assurer la productivité et le bien-être généraux de la société, en prêtant une attention particulière au segmentvulnérable de la population du pays.

CHAPITRE 2

Page 27: Infrastructure et croissance inclusive

2.2 Industrialisation par le biais des zoneséconomiques spéciales

La déclaration de politique industrielle de février 2011

décrit les principaux aspects de la stratégie d'indus-

trialisation par le biais des ZES. Dans cette déclaration,

le ministère du Commerce et de l'Industrie énonce les

motifs et les objectifs de la stratégie nationale d'in-

dustrialisation, dont l’élément fondamental est le rôle

de l'État dans la relance du développement industriel

par la création de zones territoriales dédiées, sous la

forme de zones franches industrielles, de zones éco-

nomiques spéciales et de domaines industriels. Les

motifs sont doubles : i) la nécessité de diversifier

l'économie ; et ii) le désir d'ajouter de la valeur aux

ressources naturelles traditionnellement extraites et

exportées du pays, créant ainsi des liaisons en aval et

en amont et des emplois dans l'économie nationale.

L'objectif du développement industriel est de créer

un tissu d’industries manufacturières et de transfor-

mation capables de donner au Liberia un avantage

comparatif dans l’approvisionnement du marché

national ou l'exportation. Cette approche est fondée

sur la reconnaissance qu’un secteur manufacturier

dynamique peut accélérer la transition d'un pays vers

une économie à revenu intermédiaire, par la création

d’emplois qui contribuent à la production de richesse

pour les citoyens du Liberia. La politique reconnaît

l'importance de l’investissement du secteur privé dans

l'industrie, mais affirme que le rôle de l'Etat est de

jeter les bases qui favorisent l'entrée des entreprises

dans l'industrie manufacturière, en s’attaquant aux

facteurs externes et aux défaillances du marché que

les entreprises privées ne peuvent pas surmonter. Elle

établit un plan d'action pour le secteur public qui

comprend des mesures visant l’amélioration de l'accès

au crédit, la simplification de la réglementation et l’at-

ténuation de la tendance potentiellement monopolistique

des entreprises publiques. Elle engage également à

réfléchir sur la meilleure façon de mettre en place des

zones de production riches en infrastructure et s'il y a

lieu de le faire via l'investissement direct étranger, les

PPP ou une autre approche.

L’application des neuf critères de filtrage pour évaluer

la stratégie d'industrialisation met en évidence plusieurs

constatations. Le tableau 3 indique le déficit d'infra-

structure à combler dans le secteur public, soit direc-

tement soit par le biais des PPP, dans le cadre d’une

stratégie d'industrialisation axée sur les ZES pour éli-

miner les obstacles au développement industriel. En

fait, l’obstacle majeur au succès de l’industrialisation

a trait au capital humain, notamment le manque de

cadres de gestion et les qualifications insuffisantes de

la main-d’œuvre libérienne. Les solutions de rechange

qui consistent à importer l'expertise étrangère ou ren-

forcer la participation de la diaspora à l’exploitation

des ZES vont à l’encontre de la croissance inclusive

qui est l’idée directrice de l'AFT et pourraient même

exacerber les tensions en créant des emplois qui ne

sont pas accessibles à la population dans son en-

semble. Si la prise en considération de ces questions

permet d'identifier d'importantes mesures d'accom-

pagnement non contraignantes que le GOL doit envi-

sager, elle explique aussi pourquoi les auteurs de

l'étude pensent que le moment n'est pas venu de

lancer l’industrialisation fondée sur les ZES ; qu’il

serait préférable d’abord de pousser plus loin le dé-

veloppement des MPME et de dérouler en séquence

le processus d'industrialisation plus lourde lorsque le

Liberia se sera doté d’une base de compétences

élargie.

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Encadré 4 Critères de filtrage applicablesaux stratégies

1 Economic Clout2 Builds human capital through direct involve -

ment of Liberian citizens3 Benefits Liberian citizens indirectly4 Engages domestic private sector5 Timing of growth coincides with capacity gains6 Encourages green growth7 Promotes internal economic or physical inte -

gration8 Fosters regional integration9 Reduces exposure to threats

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2.3 Commercialisation de la production des petits exploitants par le biais d’un engagement accru dans le commerce

Le Liberia tire l’essentiel de son avantage comparatif de

ses ressources naturelles abondantes. Environ 50 %

du PIB et l’essentiel des moyens de subsistance (1,7

million) proviennent du secteur agricole et, à ce titre,

les petits exploitants agricoles du Liberia constituent

le contingent le plus important dans le secteur privé

national. Conscient de cette situation, le gouvernement

libérien inscrit le développement des secteurs basés

sur les ressources intérieures au rang des priorités, et

la politique de développement agricole et alimentaire

recommande expressément une croissance tirée par

le secteur privé pour améliorer l'autosuffisance ali-

mentaire et les exportations agricoles. En somme, la

stratégie préconise l'intervention de l'État pour en-

courager les petits exploitants à passer de la production

de subsistance pour l’autoconsommation aux cultures

à vocation commerciale pour produire des excédents

commercialisables. Les petits agriculteurs ont toujours

considéré les cultures arbustives, notamment le cacao,

le palmier à huile et l’hévéa comme une source de re-

venu monétaire et traditionnellement donné moins

d’importance à la production excédentaire et à la

commercialisation des cultures vivrières, domaines

où les femmes jouent un grand rôle. Le programme

Programme d'Investissement du Secteur Agricole

Liberia a donc été conçu pour augmenter la productivité

agricole, renforcer les institutions du secteur, ouvrir

les marchés aux ménages et aux communautés, et

encourager la production excédentaire des cultures

qui fondent la sécurité alimentaire nationale. L’atteinte

de ces résultats passe par les stratégies de commer-

cialisation des petits agriculteurs, les partenariats pu-

blic-privé tels que les projets des petits paysans liés

aux plantations de concession. Les stratégies de pro-

duction de manioc et de développement rizicole ré-

cemment adoptées appliquent les mêmes principes

dans des chaînes de produits spécifiques, tandis que

d'autres programmes relevant de la collaboration

conjointe avec les partenaires au développement pri-

vilégient le développement des chaînes de valeur du

traitement du poisson, du bois et du caoutchouc, qui

reposent tous sur le même principe qui consiste à sti-

muler la commercialisation des petites exploitations.

19

Tableau 3 Résumé des mesures matérielles et immatérielles pour améliorer l’efficacité de la stratégie d’industrialisation

Mesures d’accompagnement pour améliorer la gouvernance et les résultats de développement

Infrastructure nécessaire pour éliminerles obstacles à la croissance

Revoir le projet de loi sur les ZES et le situer dans le contexte des objectifs de développement énoncésdans la stratégie de réduction de la pauvreté de l’AFT ; incorporer en sociétés les zones des MPME y compris les EZBs et EZTFs.

ZONES: Physiquement délimitées et équipées de disposifis d’alimentation en électricité, en eau et de télécommunications. Chacune de ces installations de services pourrait être réalisée à dessein ou intégrée à l’infrastructure de la zone ery.

Accorder une grande attention aux objectifs de dévelop-pement du capital humain et les intégrer à la réglementa-tion des zones avant d’orienter l’investissement sur lesplate-formes d’infrastructure des domaines industriels.

ROUTES: qui relient les zones aux ports ou aéroports.

Adoptet des stratégies claires d’atténuation pour réduire leclientélisme et la corruption en développant des méca-nismes de surveillance par les pairs d’inclusion engageantles organisations de la société civile dans l’intérêt de lacollectivité.

PORTS: Les zones franches industrielles auront besoind’avoir accès à de bonnes installations portuaires.

Encourager les entreprises à adhérer aux normes anticorruption internationales intégrées dans les proces-sus des marchés public nationaux.

RESEAU ELECTRIQUE: Indispensable pour alimenter la zone de traitement des ressources minières si elle venait à être implantée.

Obliger les Investisseursrs, NIC et autres organismes de surveillance du GOL à rendre compte de façon transparente de la dimension capital humain des progrèsde l’industrialisation.

Industrialisation via les zone

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L’application des neuf critères de filtrage pour évaluer

la stratégie de commercialisation des petits exploitants

met en évidence plusieurs faits, en ce qui concerne

les grands déficits d’infrastructure et les principales

mesures immatérielles d'accompagnement qui sont

résumées au tableau 4. Le principal facteur qui doit

influencer le changement de comportement des petits

exploitants est l’adoption d’incitations plus fortes à

produire des excédents. Les agriculteurs n’ont aucune

raison de devenir plus ambitieux si la production ex-

cédentaire n’est pas commercialisable. Seules de

meilleures conditions commerciales et la perspective

de gains réels peuvent pousser les agriculteurs

(hommes et femmes) à s’atteler à l'amélioration de la

productivité et de la production. Toutes les mesures

d'accompagnement immatérielles pointent ainsi en

direction des aspects qui contribueront à améliorer

les conditions du commerce. La réforme du régime

foncier est également essentielle.

Dans le même temps, l'environnement physique doit

évoluer, non seulement pour permettre l’exportation

sur le marché mondial des cultures commerciales

comme cela s’est toujours fait, mais aussi encourager

le commerce des cultures vivrières sur les marchés

national et régional. Ironie du sort, l'insécurité alimentaire

est la source d’une demande importante de commerce

régional de cultures vivrières, jouant ainsi un rôle d'in-

tégration transfrontalière et de développement du

marché. Cela étant, il importe de s’attaquer simulta-

nément aux lacunes connexes du marché, du com-

merce et de l’infrastructure de transport. Au lieu de

renforcer le modèle traditionnel de construction d'in-

frastructure pour transporter les marchandises vers

les ports pour l'exportation sur le marché mondial, il

faudrait que l’investissement dans l'infrastructure pu-

blique soit mise au service de l’aménagement de cor-

ridors de développement sur le territoire national et à

travers les frontières vers les pays voisins. L'amélioration

de la fourniture d'électricité aux petits exploitants leur

permettra de valoriser leurs produits, que ce soit par

séchage (pour améliorer la préservation et réduire les

pertes après récolte) ou pour transformer les produits

primaires en produits secondaires (tels que les jus de

fruits) et autres. Les petites sources d’énergie renou-

velable faciliteront la satisfaction de ces besoins éner-

Tableau 4 Résumé des mesures immatérielles et matérielles pour améliorer l’efficacité de la stratégie de commercialisation

Mesures d’accompagnement pour améliorer la gouvernance et les résultats de développement

Infrastructure nécessaire pour éliminer les obstacles à la croissance

Améliorer les conditions du commerce régional, notamment les mesures visant à faciliter le passage desfrontières, plus l’adoption de normes de quarantaine etphytosanitaires dans le cadre desquels le matériel génétique amélioré des pays voisins et les programmesrégionaux de multiplication peuvent permettre les importations au Liberia.

ROUTES Restauration dans sa totalité du « réseau desroutes agricoles » pour améliorer la densité routière, notamment les routes rurales, primaires et secondairesplus les artères menant aux points de passage des frontières afin de rapprocher les agriculteurs des marchéslocaux, nationaux et régionaux, de façon à les encouragerà produire des excédents commercialisables.

La réforme du régime foncier est essentielle pour asssurerle succès de la commercialisation des produits des petitsexploitants. La réforme législative et institutionnelle est nécessaire, ainsi que les processus qui s’inspirent des formes communautaires et coutumières de résolutiondes conflits. L’inclusion des femmes est essentielle.

ENERGIE RENOUVELABLE HORS-RESEAU: La fournitured’électricité facilitera le traitement et la transformation desproduits agricoles produits par les petits exploitants, enparticulier les cultures commerciales . La demande seramieux satisfaite par les sources rurales d’énergie renouve-lable que par le réseau élecgtrique.

Faciliter le commerce transfrontalier par la consolidationdes services liés au commerce aux postes frontière.

INSTALLATIONS DE MARCHE ET FRONTALIERES : Infrastructure de soutien au commerce, comprenant desmarchés couverts et des points de stockage aux endroitsstratégiques, plus des installations de postes frontièrespour encourager la formalisation du commerce transfrontalier.

Ratifier le programme de libéralisation du commerce de laCEDEAO et appliquer le tarif extérieur commun.

SYSTEMES D’IRRIGATION: Infrastructure d’irrigation pourpermettre d’augmenter la productivité de la production de riz.

Réduire le coût du transport le long des corridors et auxports par la réduction de la corruption aux points d’ins-pections et de contrôle ainsi que du volume de marchan-dises passées en contrebande aux frontières.

TIC: L’Internet haut débit permettra aux petits agriculteursd’avoir accès à de meilleurs renseignements sur le mar-ché, de les sortir de leur isolement et de les rapprocherdes acheteurs et des fournisseurs d’intrants.

Commercialisation de la produc

tion des petites exploitations

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gétiques et peuvent être livrées plus rapidement et à

moindre coût que les investissements nécessaires

pour étendre la distribution à travers le réseau électrique

national.

2.4 Mise en concession de terres pour le développement des ressourcesrenouvelables et non renouvelables

Le Liberia n’a pas de stratégie formelle de mise en

concession des ressources naturelles (NRC), mais

après le conflit, le GOL a pris l’initiative de relancer

l’économie en promouvant le retour des investisse-

ments directs étrangers dans les secteurs des res-

sources naturelles. Dans sa déclaration de politique

minière, le Ministère des Terres, des Mines et de

l'Énergie reconnaît que l'exploitation minière, en soi,

n'est pas une activité durable dans la mesure où elle

épuise un actif national limité : toutefois, soutient-il,

« l'extraction minière peut indirectement devenir

durable dans la mesure où elle catalyse une activité

économique durable dans d'autres secteurs durables,

en maximisant les liens économiques pendant que la

ressource existe encore. » De ce fait, l’élément fon-

damental de la stratégie NRC du gouvernement, ap-

plicable aussi bien au secteur des ressources extrac-

tives non renouvelables qu’à celui des ressources re-

nouvelables, est d’exploiter les ressources de manière

conforme aux conditions locales et à être comptable

de la promotion de l'intérêt national commun des gé-

nérations présentes et futures de Libériens. Les

objectifs visés sont, entre autres: i) générer des bé-

néfices tirés des ressources pour les réinvestir dans

des activités durables ; ii) inciter l'investissement privé

à aller vers l’infrastructure de soutien aux concessions,

accessible à d'autres utilisateurs pour stimuler la

croissance dans d'autres secteurs ; iii) maximiser les

21Tableau 5 Résumé des mesures immatérielles et matérielles pour améliorer l’efficacité

de la stratégie de mise en concession des ressources naturelles

Mesures d’accompagnement pour améliorer la gouvernance et les résultats de développement

Infrastructure nécessaire pour éliminer les obstacles à la croissance

Déterminer les institutions publiques responsables de la surveillance des concessions, d’assurer le suivi et dedonner l’informationsur les avantages économiques induits. Cette tâche comprendra également l’établissementd’objectifs et l’obligation de rendre compte quant au déve-loppement du capital humain, la valorisation des ressourceslocales et la contribution au bienêtre communautaire.

ENERGIE: Face à l’importance de la demande énergétiquedes concessions minières, l’investissement public dans laproduction d’électricité servira également à renforcer la capa-cité de la société nationale d’électricité. Cependant, le trans-port et la distribution vers certains endroits nécessitera,peut-être, la participation du secteur privé au financementdes installations.

Introduce community participation for monitoring of CSRand local content commitments by Concessions.

CHEMIN DE FER: Le chemin de fer est indispensable auxgrandes concessions minières pour transporter de manièreplus économique les minéraux en vrac vers les ports. Le fi-nancement sera assuré autant que possible par le secteurprivé tandis que l’Etat s’occupera de la coordination, de lanormalisation ainsi que de la réglementation et de la planifi-cation des multiples usages.

Continuer de renforcer les systèmes de données et lesmécanismes de déclaration pour assurer la transparencefinancière dans le cadre de l’ITIE.

PORTS: Toutes les concessions ont une vocation exporta-trice et ont besoin d’infrastructure portuaire pour la manuten-tion du type particulier de produits en vrac -- minéraux, billesou produits agricoles tels que le caoutchouc ou l’huile depalme. Les opérations minières doivent financer leurs propresinstallations tandis que les concessions de plantations aurontbesoins d’un accès portuaire via l’investissement du secteurpublic sector.

Renforcer le rôle de coordination du MLME/MOPW dans la planification et la liaison multimodale de l’infrastruc-ture financée par les concessions.

ROUTES: Routes principales et secondaires reliant lesconcessions aux ports. Routes rurales dans les concessionspour répondre aux besoins d’exploitation minière ou dedéveloppement des plantations agricoles.

Adopter des stratégies claires d’atténuation pour réduire le clien-télisme et la corruption par le développement de la surveillancepar les pairs et de mécanismes d’inclusion engageant les orga-nisations de la société civile dans l’intérêt de la collectivité.

TIC: L’exploitation des concession requiert un réseau detélécommunications et d’internet fiable, et ces besoinspourraient être satisfaits par satellite financé par le secteurprivé si l’infrastructure de réseau n’y pourvoit pas; lesconcessions offrent, cependant, une demande viable pourle développement d’une dorsale internet nationale.Améliorer la capacité de suivi et d’atténuation de l’impact en-

vironnemental.

Conc

essions des ressources na

turelles via l’IDE

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liaisons en aval (« valorisation ») par la création d'in-

dustries à base de minéraux à valeur ajoutée ; iv) dé-

velopper des liaisons en amont par le biais des

connexions entre chaînes d'approvisionnement et

contenu local ; et v) optimiser les capacités nationales

par le transfert de compétences et de technologies.

L’application des critères de filtrage pour évaluer la

stratégie NCR fait clairement ressortir la nécessité de

mettre au centre de l'attention publique les mesures

d'accompagnement immatérielles nécessaires pour

améliorer ou mieux appliquer les objectifs d'inclusion

de ces enclaves potentielles. Pendant ce temps,

hormis leur rôle important dans la production d'énergie

et dans la planification et la réglementation des instal-

lations d'infrastructure privées pour répondre aux mul-

tiples usages, les principaux acteurs privés de la stra-

tégie NRC doivent veiller à surmonter leurs lourdes

contraintes infrastructurelles.

2.5 Faciliter le développement des PMEpar le biais des stratégies de corridorsde développement

Les motifs et les objectifs de la stratégie de dévelop-

pement des MPME ont été exposés par le MOCI

dans sa déclaration de politique relative à ces entités

en mars 2011. Au sens de cette déclaration, le déve-

loppement des MPME répond à la nécessité de mettre

en place un environnement propice à l'émergence

d'un secteur privé national d'entreprises susceptible,

à terme, de contribuer de manière substantielle aux

sources endogènes de croissance, de création d'em-

plois et d’exportations. L’objectif est double : réduire

la pauvreté en stimulant la croissance économique, et

réduire les inégalités de revenu afin que la croissance

permette une répartition plus équitable des revenus.

Conscient de l’existence de multiples organisations

et programmes chargés de renforcer les capacités et

Tableau 6 Résumé des mesures immatérielles et matérielles pour améliorer l’efficacité de la stratégie de développement des MPME

Mesures d’accompagnement pour améliorer la gouvernance et les résultats de développement

Infrastructure nécessaire pour éliminer les obstacles à la croissance

Approuver les propositions d’investissement faites dans l’étude du MOPEA sur le couloir de développementet encourager l’engagement des pays et du secteur privénational à saisir l’opportunité de l’investissement publicqui créera les conditions favorables à l’initiative privée.

ENERGIE RENOUVELABLE HORS-RESEAU : L’alimenta-tion électrique est essentielle pour promouvoir le dévelop-pement des MPME nationales, bien que le niveau de lademande puisse être satisfait provisoirement par lessources d’énergie rurale renouvelable

Maintenir l’investissement du secteur public dans l’éducation à tous les niveaux et pour tous les types d’éta-blissement d’enseignement professionnel et classique. Financer l’unité des MPME du MOCI pour lui permettre deremplir la fonction de coordination proposée dans le cadrede la politique nationale de développement des MPME.

INSTALLATIONS INFRASTRUCTURELLES COMMUNES :Une modest zone où les MPME pourraient partager lesinstallations, louer de l’espace, et trouver des abris, la sé-curité et les moyens de stockage.

Etablir sous l’égide de la v les normes nationales et lesmesures pour assurer la protections des droits d’auteur etde la propriété intellectuelle.

ROUTES : Remise en état des routes principales et secondaires le long des grands couloirs, coïncidantavec les « réseaux de concessions actuels ou potentiels »

Améliorer l’environnement propice aux entreprises informelles, y compris l’administration fiscale, l’enregistre-ment, accroître l’offre de services de création d’entreprisesà faible coût, le renforcement des associations profession-nelles et des mesures pour garantir les droits de locationdans le cadre de contrats.

TIC : L’internet haut débit améliorera l’information commerciale pour les MPME et les rapprochera des acheteurs et des fournisseurs d’intrantsD

éveloppem

ent des M

PME via les co

uloirs

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INCL

USIVE

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SOMMAIRE

de cibler les besoins des MPME, le gouvernement

pense que l'État a principalement pour rôle de faciliter

l’amélioration et l’élargissement de l’offre de services

de ces nombreux prestataires en promouvant le ré-

seautage pour le partage d’informations et l’établis-

sement de partenariats, la collecte de renseignements

sur les entreprises et leur diffusion publique, et l’élimi-

nation des obstacles au développement de ces en-

treprises. Le projet de création d'une Organisation de

développement et de financement de l’industrie na-

tionale (NIDFO), et la stratégie d’aménagement de

corridors de développement sur les grands axes géo-

graphiques où les utilisateurs peuvent partager les in-

frastructures et bénéficier de synergies, sont des me-

sures complémentaires du développement des MPME.

Le ministère du Plan et des Affaires économiques

(MOPEA) a déjà identifié et cartographié, à cet effet,

les principaux corridors de développement. On espère

que la NIDFO fournira les services de soutien au

secteur naissant de l’industrie et des MPME, en

mettant en place un ensemble de programmes d'in-

cubateurs d'entreprises, d’incitations, de financement,

de formation, d'information et de sensibilisation.

L’application des neuf critères de filtrage pour évaluer

la stratégie de croissance des MPME fait ressortir les

principales recommandations indiquées au tableau 6

sur les mesures immatérielles et l’infrastructure matérielle

nécessaires pour stimuler son efficacité. Sur le plan

de la gouvernance, la planification des corridors de

transport est d'une importance capitale pour établir

l’ordre chronologique de leur aménagement de façon

à pouvoir mobiliser le financement des partenaires

dans un horizon de planification transparent. Cette

approche est essentielle en raison de l’impossibilité

d’établir tous les corridors dans le même délai, pour

des raisons de capacité tant financière que d'absorption.

En outre, l'étude invite à la prudence en attribuant à la

NIDFO un rôle direct dans le financement des PME et

recommande une approche qui laisse cette tâche

principalement aux mains des institutions financières

privées qui n’interviennent que pour réduire leur risque

(par exemple par des garanties) ou par le biais d'autres

incitations qui accroissent leur désir de combler cette

lacune en faisant appel au marché. Dans l’intervalle, il

est recommandé que l'investissement public destiné

aux ZES de développement industriel soit réorienté

prioritairement vers la création de domaines industriels

ou de zones d’infrastructures communes pour fournir

un environnement propice au développement des

MPME.

L’application de la méthodologie du filtre permet éga-

lement de discerner le profil de risque de chaque

stratégie de croissance, en particulier vis-à-vis des

principaux domaines de vulnérabilité auxquels la nation

fait face actuellement comme indiqué ci-dessous. En

faisant allusion au thème clé du renforcement de la

stabilité, et aux menaces persistantes révélées par

l'analyse de la fragilité, l'étude conclut que la stratégie

de la NRC a la plus grande propension à augmenter

l'exposition du Liberia aux risques de conflit, en parti-

culier si les concessions fonctionnent comme des en-

claves ou ne créent pas suffisamment d’emplois ou

des possibilités de liens avec les populations environ-

nantes. Cette menace pourrait grossir au point de de-

venir un sujet de préoccupation nationale si la res-

ponsabilité publique pour les bénéfices tirés des res-

sources venait à être mise en doute, soulignant l'im-

portance capitale du maintien de la transparence

dans le cadre de l'ITIE, suivi de la communication et

de la démonstration de manière convaincante que les

recettes publiques tirées de la NRC sont redéployées

dans l’intérêt de la collectivité. En revanche, l’évaluation

de la stratégie de développement des MPME doit

montre qu’elle est à faible risque en termes de sa pro-

pension à déclencher les causes de la sensibilité du

public et des conflits.

23

Page 33: Infrastructure et croissance inclusive

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SOMMAIRE

24

Tableau 7 Risques inhérents aux principales stratégies de développement du Liberia

Expositionauxmenaces

Croissancesans déve-loppement

Jeunes sansemploi

Insécuritéalimentaire

Clientélismeet Corruption

Conflit ausujet de laterre

Identitééclatée

Profil de risque général

Industrialisa-tionvia les Zones

Lancementprématurépourrait em-pêcher uneparticipationnationale plusforte

Réduit lamenace sides emploisnon qualifiéssont créés

Réduit si lesrevenus aug-mententparl’emploi

Accroitl’expositionaux menaces

Possibleexpositionaccrue à lamance

Des emploisdoivent êtrefournis dansles grandscentres et àles banlieuxpour réduirecette manace

Medium

Commerciali-sationdes produitsdes petitsexploitants

Réduit lesmenacespar les hautsniveaux departicipationdirecte descitoyens

Menaceréduite si lecommerceet la participa-tiondes jeunesaugmentent

Réduit lamenace parl’augmentationdes excédentscommerciali-sables

Expose auxpetits niveaux

Forte exposi-tion auxmenacesentre petitsexploitantset entre euxet d’autresutilisateurs

Les conditionscommercialespourraientatténuer ouaggraver

Faible-Moyen

Concessionsdes res-sourcesnaturelles vial’IDE

Accroitl’exposition àla menace

Réduit lesmenacesdans lamesure oùdes emploisnon qualifiéssont créés

Atténue lamenace si lesconcessionsachètent lesproduits ali-mentaires surplace ;construisentdes chaînesd’approvision-nement

Augmentel’expositionà ce type derisque

Augmentel’expositionà ce type derisque

L’interdictionde gardesparticuliersprivés estessentiellepour assurerla police terri-toriale

Elevé

Développe-mentdes MPMEpar le biaisdes couloirs

Réduit lesmenacespar les hautsniveaux departicipationdirecte descitoyens

Réduit lesmenacesdans lamesure oùdes emploisnon qualifiéssont créés

Réduit lesmenaces parl’augmentationdu revenugrâceà l’emploi

Expose auxpetits niveaux

Faibleprobabilitéd’exacerberles menaces

L’augmenta-tion des possi-bilitésd’affaires estde nature àatténuer lesrisques

Faible

L'analyse a également permis de faire le classement

de chaque stratégie de développement par rapport à

deux séries de priorité : 1) la priorité de l'intervention

étatique dans la fourniture directe d'infrastructures de

soutien ; et 2) l'attention prioritaire que l'État doit ac-

corder aux insuffisances en matière de gouvernance

et de politique pour renforcer les avantages de

l’inclusion ou atténuer les risques potentiels inhérents

à chaque stratégie de croissance. En somme, l'étude

conclut que le Liberia doit affecter sa faible capacité

d’investissement public prioritairement aux projets

d'infrastructure qui favorisent la commercialisation

de la production des petites exploitations et le

développement des PME. Elle affirme également

que la mise en concession des ressources naturelles

et l'industrialisation sont les stratégies de croissance

où le Liberia doit accroître l'intensité de la gou-

vernance et de la surveillance publiques, afin d'en

extraire les avantages générateurs d’une transformation

véritable pour la population et l'économie dans son

ensemble. La logique et la présentation de ces conclu-

sions sont résumées au tableau 8.

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SOMMAIRE

25

Table 8Classement des stratégies de développement évaluées vis-à-vis des critères de filtrage

CADRE DE CLA

SSEMENT STRATEGIQUE

STRATÉGIE DE DÉVELO

PPEMENT

Résultats de développem

ent recherché

à partir des critères de filtre

Industrialisation par le

biais des zones

Com

mercialisation de la pro-

duction des petits agriculteurs

par les circuits com

merciaux

Concessions

des ressources naturelles

par le biais de l’IDE

Développem

ent

des PME par le biais

des Corridors

Con

tribution au

PIB, p

art et tau

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M

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forcem

ent des cap

acité

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M

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x citoyens libériens indirectem

ent

M*

M

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L

Eng

age le secteur privé na

tiona

lL*

HL

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La période de la croissanc

e co

incide

avec les ga

ins de ca

pac

itéL

HL

H

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ourage

la croissanc

e verte

L H

M

H

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ratio

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interne

ou physique

L H

H

H

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ratio

n region

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M

HH

M

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osition

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enac

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H

L H

Accum

uler des notes pou

r inform

er

les classemen

ts prio

ritaires

5 L, 4 M

1 M, 7

H

4 L, 1 M

, 4 H

1 L, 2 M

, 5 H

PRIORITE À L’IN

TEVENTION DE L’ETAT

DANS LE DH ET LA

GOUVERNANCE

2 3

1 4

PRIORITE À L’IN

TEVENTION DE L’ETAT

DANS LES IN

FRASTR

UCTU

RES

3 1

4 2

Logique

sou

s-tend

ant le classem

ent

Le cap

ital hum

ain doit être m

isen

place avant les zone

s in-

dustrielles ; a

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t les Li-

bériens indigèn

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ts ef-

ficaces dan

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d’industrialisation

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agric

ulteurs ; e

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duit l’iso

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Les investisseurs fourniront leur

propre infrastruc

ture, d

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ais

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tat e

st essen

tiel

dan

s le dom

aine

de la planifica-

tion et de la coo

rdination pou

rassurer le bien pub

lic valoriser

les ressou

rces locales

Essen

tiel p

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nstruire

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lture nationa

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de l’entreprene

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si le Liberia veu

t réaliser

une croissan

ce end

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e

Implications de l’investissemen

t d’infrastruc

ture

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r le calen

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e :

Don

ner la prio

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age

le secteur émerge

nt des PME

etmet l’accent sur la fa

bric

ation

à forte intensité cap

italistiq

ue.

Accélérer la première activité

conformém

ent au

calen

drie

r de

l’AFT

et retarder la dernière

jusq

u’à ce que

le Liberia se

dote de ressou

rces hum

aine

sd’entreprise et de capacité

d’investissemen

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Don

ner la prio

rité au

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ndaires,

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mpris les liaison

s tran

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talières. Promou

voir l’infra-

structure d’amélioratio

ndu co

mmerce, y com

pris les

centres de march

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niveau

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mté, les TIC et les pos

tes

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iche

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cilitation du

commerce rég

iona

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Mettre l’acc

ent sur le fina

nce-

men

t privé de l’infrastructure

ferroviaire, rou

tière et portuaire

tand

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le sec

teur pub

lics’oc

cupe des investissemen

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éliorer la cap

acité

du

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conc

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per

la cap

acité

de planification

dl’infrastructure du MOPW et

les ac

tivité

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ent sur les investis-

semen

ts dan

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loppem

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ud’éne

rgie rurale et con

struire

une dorsale internet hau

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itavec

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élioratio

nsen

qua

lité des con

nexion

s

Page 35: Infrastructure et croissance inclusive

CHAPITRE 3

Page 36: Infrastructure et croissance inclusive

Accorder la priorité aux investissementsdans les infrastructures transformatives

3.1 Infrastructure nationale souhaitable et accessibilité

Après avoir identifié au chapitre 2 les principales stra-

tégies de développement que le Liberia doit mettre

en œuvre pour aller de l’avant, y compris leurs pro-

pensions relatives à engager et bénéficier à la popula-

tion libérienne, leurs forces et risques respectifs ainsi

que les obstacles à leur efficacité, le troisième chapitre

du rapport examine plus en détail la planification des

investissements d'infrastructure. Il commence par pré-

senter l’inventaire des projets d'infrastructure les plus

essentiels actuellement identifiés par le GOL et ses

partenaires au développement, reproduits ici au ta-

bleau 9. Cette liste en deux colonnes présente dans

l’une le coût total des projets identifiés et voulus ac-

compagnés des estimations de coûts préliminaires

par opposition à la liste des projets inclus dans la ma-

trice des coûts de l'Agenda pour la transformation de

décembre 2012.

Ce tableau met en évidence trois faits majeurs:

d'abord, le Liberia envisage d'investir plus de 2 mil-

liards de dollars dans l'infrastructure économique clé

durant la période quinquennale prévue de mise en

œuvre de l’AFT. Deuxièmement, cela démontre qu'il

restera plus de 2 milliards de dollars d’investissement

dans d'autres projets d'infrastructure en aval, qui sont

souhaitables mais dépassent pour le moment la ca-

pacité financière du pays. Troisièmement, de toute

évidence, les grandes entreprises du secteur privé

opérant dans le secteur des industries extractives par-

ticiperont au financement de l’infrastructure indispen-

sable à leur activité, à savoir axes routiers, remise en

état de chemin de fer et investissements portuaires,

au minimum. En fait, le montant estimatif de 431 mil-

lions de dollars de financement privé d'infrastructure

sous-estime l'importance de ces flux financiers dans

la mesure où les estimations de coûts font défaut pour

plusieurs opérations privées. Deux conclusions im-

portantes se dégagent de cette analyse. Première-

ment, le déficit d'infrastructure du Liberia surpassant

largement sa capacité financière, les arbitrages de-

viennent incontournables, et c’est pour cette raison

que l'étude recommande que la priorité soit donnée

aux types d'infrastructure de nature à soutenir la trans-

formation économique et sociale qu’engendreront les

stratégies de développement susmentionnées. Deuxiè-

mement, le Liberia doit veiller à réaliser une planification

et une surveillance réglementaire efficaces, afin que

les multiples utilisateurs de l'infrastructure financée

par les investisseurs du secteur privé en tirent les

avantages attendus.

3.2 Initiatives en matière d’infrastructure régionale et implications pour le Liberia

Le rapport jette un regard prospectif sur les grands

projets d'infrastructures envisagés par l'Union africaine

dans le cadre du Programme de développement des

infrastructures en Afrique (PIDA), ainsi que par la CE-

DEAO dans le cadre des initiatives régionales telles

que le pool énergétique de l’Afrique de l’Ouest et le

réseau haut débit de la CEDEAO (ECOWAN) en vue

de l’établissement de marchés régionaux de l'énergie

et des communications. Il encourage le Liberia à par-

ticiper pleinement aux initiatives en cours et note que

le pays est effectivement engagé dans les nombreux

projets d’infrastructure régionale de la CEDEAO d'une

manière potentiellement bénéfique. À cet égard, le

secteur des transports retiendra davantage l’attention

des pouvoirs publics et bénéficiera de sources sup-

plémentaires de financement concessionnel, ce qui

permettra au Liberia de construire de meilleures routes

transfrontalières, des postes-frontières à guichet

unique et des liens entre le marché et le commerce

de transit dans l’espace CEDEAO. Le tableau 10 ré-

sume l'engagement du Liberia dans les grands projets

d'infrastructure régionale de la CEDEAO.

INFRAST

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SOMMAIRE

27

CHAPITRE 3

Page 37: Infrastructure et croissance inclusive

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SOMMAIRE

28

Tableau 9Compilation sommaire des projets d'infrastructure voulus et estim

ation approximative du coût (U.S.$ M

illion)

Infra

structure

Catego

ryCo

mpren

dSo

urce de l'estim

ation ap

proxim

ative

Observatio

nTotal liste

actuelle

Coût estimatif

AfT au 15/12/12

INFR

ASTR

UCTU

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AGRICO

LEInfra

structure et te

chno

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ricole rurale

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structue

rurale

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tier

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Tran

sport ferroviaire

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Réha

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SIDA

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Réha

bilitation de

s routes et p

onts pou

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en état le ré

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routier

Estim

ations M

oPW

$1 500

$1 269

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mélioratio

n de

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s le sec

teur des tran

sports

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résulta

ts de l'A

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ur le sec

teur des tran

sports ; routes et p

onts ajoutés

$22

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t du tro

nçon

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niqu

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n du

MoP

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$29

Revêtemen

t du tro

nçon

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9 miles

Présen

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n du

MoP

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r MDA

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l'aé

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r sec

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Réha

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t grapp

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ns le CDM

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7

Réha

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struction d'1 no

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Plan

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r sec

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rix de 20

10

Enga

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t du GOL; balan

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$62

Amélioratio

n de

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urité

de la navigation fluvia

le et d

u po

rt ;

conformité

des Gain ISPS

$5

ALL TR

ANSP

ORT

Tous projets secteur tran

sport

$2 291

$1 288

Secteu

r éne

rgétique

Natio

nal

Région

al

Energie rurale

Gestio

n sectorielle

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Réha

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ERGIE

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ergie

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r éne

rgie

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Coût estim

atif de

l'AfT co

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ts TIC

$30

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Infra

structure ea

u et assaini. &

réform

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Coût estim

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l'AfT co

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s résulta

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$107

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n de

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s arab

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us irrig

ation de

0,2 à 5%

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LAS

IP

$12

TOTA

L Ea

u$119

$102

TOTA

L Indu

strie

Constru

ction de

zon

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nomique

s sp

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t secteu

r privé

Estim

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MT an

terie

ure

$44

Autre

Infra

structure

Habitat e

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lics

Includ

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& M

TEF

$43

$43

TOTA

L GEN

ERAL

$4 821

$1 949

Dont, c

ompo

santes fina

ncée

s pa

r le secteu

r privé :

$431

NAInvestissemen

t net nécessaire

$4 390

$1 949

Page 38: Infrastructure et croissance inclusive

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USIVE

RAPP

ORT

SOMMAIRE

3.3 Séquence temporelle de la planification de l’infrastructure dans l’ordre de priorité des investissements générateurs de transformation économique et sociale

L'étude fait des recommandations relatives à un plan

d'action en matière d’infrastructure prioritaire pour le

Liberia à court, moyen et long terme :

• À court terme, l’investissement à réaliser sur les

personnes, les institutions et l’infrastructure doit

mettre le pays sur le chemin d’une transformation

véritable;

• À moyen terme, l’objectif est de transformer le Liberia

en un pays à revenu intermédiaire à l’horizon 2030;

• Le long terme va au-delà de 2030.

Pour ce qui est du court terme, l'étude entérine les

priorités en matière d’infrastructure énoncées dans

l'Agenda pour la transformation (AFT), notamment la

priorité absolue donnée à la restauration du Mt Coffee

centrale hydroélectrique et la fourniture d'énergie élec-

trique, soit par l'extension du réseau pour les gros

consommateurs et les centres urbains où la transmis-

sion et la distribution peuvent être étendus à un coût

abordable, soit par les projets d'énergie renouvelable

en milieu rural pour la population plus dispersée. Elle

entérine également le projet de routes de desserte re-

29

Transport Energie Telecommunications Télécommunications

Infrastructurerégionale

Le Plan directeur dusecteur des transportsdu Liberia prévoit la réhabilitation en prioritédu réseau des routesprincipales d’ici à 2030.Ce réseau comprend lesaxes routiers conduisantà la Sierra Leone, la Guinée et la Côte-d’Ivoire mais le calendrier et les moyensfinanciers ne sont pasencore déterminés

Le Liberia prévoit departiciper au projet deligne de transmissionCLSG Côte d’Ivoire-Liberia-Sierra Leone-Guinée et à la créationd’un marché ouest-afri-cain de l’énergie dans lecadre du consortiumd’électricité de l’Afriquede l’ouest

Le Liberia participe au réseau de communi-cations régionales del’Afrique de l’ouest, dont le réseau hat débitde la CEDEAO en mettant en place unestation terrienne qui doitêtre financée par le consortium AfricaConnect Europe.

Bien que le Liberia partage plusieurs bas-sins et cours d’eautransfrontiers avec les Etats voisins, aucuneinitiative particulière de bassins hydrogra-phiques n’est en cours.

Questions de gouvernance régionale en coursd’examen

La déclaration de poli-tique nationale destransports reconnaît le rôle clé de l’infrastruc-ture et des services detransport améliorés pourle développement del’UFM et de la CEDEAO.La politique nationaleencourage les mesuresd’harmonisation législa-tive pour l’efficacité et l’amélioration de la connectivité inter-étatique. Le Liberia s’estengagé à adopter lesrèglements de l’Afriquede l’Ouest en matière de charge à l’essieu.

Parmi les arrangementsinstitutionnels du CLSGfigure la mise en placed’un fonds commun de créances détenu par les gouvernementspartenaires, mais gérépar une entité du secteur privé. Les IFI intervenant dans le financement travaillentencore aux dispositifsde gouvernance et deréglementation pourpréserver les intérêts na-tionaux et régionaux.

La connexion au câblesous-marin à fibre optique fournira unebande passante à coûtplus abordable auxutilisateurs d’internetlibériens et permettra la connectivité régionaleà ECOWAN. Cela permettra aux gouverne-ments régionaux de partager des informa-tions et de coordonnerla sécurité et d’autresquestions. Importantque « open access » politique maintenue.

Fragmentation des institutions et de la responsabilité dans le secteur. Les besoinsurgents de gouvernanceportent davantage sur le renforcement des capacités dans les municipalités.

Tableau 10 Participation du Liberia au développement de l’infrastructure économique régionale et aux réformes y afférentes

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vêtues entre les chefs-lieux de province, et encourage

tout particulièrement sa réalisation par le biais de

l’aménagement par ordre de priorité de corridors de

développement. Vu qu’il est peu probable que le Li-

beria puisse réaliser tous les travaux simultanément, il

faut définir l’ordre de priorité et le calendrier de la

construction des principaux corridors en tenant

compte de la stratégie de développement des PME

sus-analysée. Cela étant, le manque de financement

et la faible capacité de supervision et d'absorption du

pays risquent d’entraver la réalisation de ces travaux.

Le projet de développement des corridors doit finale-

ment aller au-delà des axes routiers considérés, no-

tamment la route Monrovia-Ganta-Buchanan dans le

triangle nord-sud et l’axe Buchanan-Monrovia-Tub-

manburg-pont du fleuve Mano, orienté Est-Ouest le

long de la côte. Pour unifier davantage le pays et réin-

sérer les régions isolées dans l'économie formelle, au

moins trois autres corridors intérieurs doivent retenir

prioritairement l’attention. Le premier est à construire

dans la zone frontalière très peuplée longeant la Sierra

Leone et la frontière guinéenne dans le comté de Lofa

où l’objectif de l’intervention serait de donner aux villes

de l’arrière-pays de Foya, Voinjama et Zorzor une meil-

leure liaison avec Gbarnga et, par là, au corridor du

triangle central aboutissant à Monrovia. Le deuxième

est le corridor Harper-Fishtown-Zwedru au Sud-est.

C'est une région qui a connu d'importants conflits

dans le passé et a été sporadiquement agitée par des

tensions locales ou des troubles en Côte d'Ivoire. Pour

des raisons de stabilité et pour substituer les causes

de conflit par des activités économiques, il est impor-

tant que les routes principales soient pavées dans

cette région de manière à sortir les comtés les plus

reculés de Maryland, Grand Kru, River Gee et Grand

Gedeh de leur isolement. Le troisième est le corridor

côtier entre les ports de Buchanan et de Greenville,

bien que l’activité naissante du cabotage puisse faire

de ce corridor une priorité moins pressante. Si l'in-

vestissement prévu pour la réhabilitation des ports de

Buchanan, Greenville et Harper fait l’objet d’un traite-

ment accéléré durant la mise en œuvre de l’AFT, l’in-

vestissement privé complémentaire dans le cabotage

pourrait augmenter la densité du trafic entre Monrovia

et ces ports vers l'arrière-pays, ce qui permettrait

éventuellement de reporter l'investissement public

dans ce corridor au moyen terme.

Dans le cadre de l'AFT, les priorités en matière d'in-

vestissement destiné à transformer l’économie visent

principalement l'infrastructure d’appui à l'intégration

nationale, et l'étude reconnaît l’importance de la

consolidation de l'unité nationale pour préserver la

stabilité avant de se tourner vers développement et

l'intégration régionale. D’autre part, dans la mesure

où le financement de projets d’intégration régionale

jouit généralement d’une plus grande offre et est dis-

ponible à de meilleures conditions concessionnelles,

les autorités sont vivement encouragées à commencer,

de concert avec les pays voisins du fleuve Mano, les

avant-projets des corridors qui convergeront vers la

constitution d’un réseau optimal de routes régionales.

Ce faisant, le Liberia serait en mesure d'entreprendre

les travaux supplémentaires de prolongement des

routes au-delà des frontières plus rapidement si la pla-

nification des routes est réalisée dans une perspective

d'intégration régionale à court terme. Cela permettrait

au pays de prolonger le corridor du Sud-Est, à moyen

terme, reliant Zwedru à Ganta, et passant par Tobli de

rejoindre la Côte d'Ivoire, concrétisant ainsi l’engage-

ment de construire un maillon essentiel de la route

transafricaine. De même, les tronçons stratégiques

supplémentaires situés dans le comté de Lofa pour-

raient relier Voinjama à Macenta en Guinée ainsi que

Foya à Koindu en Sierra Leone, permettant ainsi la ré-

surrection de marchés régionaux qui étaient tradition-

nellement des centres du commerce transfrontalier.

La construction d’un tronçon entre Harper et Tabou

en Côte d'Ivoire est également d’importance straté-

gique bien que cela nécessite l'installation d'un pont

sur le fleuve Cavally.

Il a également été proposé que le Liberia diffère l'in-

vestissement sur les ZES afin de lancer l'industrie à

forte intensité de capital à moyen ou à long terme,

permettant ainsi de réorienter la portion équivalente

du capital d’investissement public vers la création à

court terme de domaines industriels moins onéreux,

afin de donner un coup de pouce au secteur privé na-

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tional naissant et de faire émerger une classe d'entre-

preneurs. L’investissement en faveur des ZES serait

plus rentable au double plan de l’économie et de la

stabilité s’il était différé jusqu’au moment où le Liberia

aura reconstitué son capital humain national et ses

ressortissants pourront prétendre aux emplois dans

ces secteurs et / ou participer à leur gestion.

L'étude a évalué aussi les moyens financiers néces-

saires et est arrivée à la conclusion que tous les ob-

jectifs visés dans le cadre de l’Agenda pour la trans-

formation seront difficilement réalisables à court terme,

d’où la nécessité de faire certains arbitrages, notam-

ment en termes de normes de qualité applicables à la

reconstruction et l'extension du réseau routier. Ainsi,

une deuxième génération d'investissements s’impo-

sera dans le réseau de transport à moyen terme pour

construire des routes goudronnées qui relieront le Li-

beria à ses voisins et l'intégreront aux courant

d’échanges de l’UFM et de la CEDEAO. Pour l'énergie,

l'investissement dans la "via réservoir / détournement"

de la rivière Saint-Paul sera approprié, à moyen terme,

à augmenter la capacité de l'année de la centrale hy-

droélectrique de Mount Coffee.

Pour le long terme, les auteurs de l'étude affirment

que le Liberia devra faire un choix stratégique entre

l'investissement dans les infrastructures de transport

(notamment rails, routes, réseaux aériens et installa-

tions de facilitation du commerce) et l'investissement

dans la production d'énergie pour exploiter l'immense

potentiel hydroélectrique du pays. Dans l'hypothèse

où les questions de capacité financière imposent un

arbitrage entre ces deux exigences d'investissements

lourds, l'étude rappelle que la participation du Liberia

au marché énergétique de l’Afrique de l'Ouest lui per-

met de différer le développement de la production

d'électricité à des échéances plus lointaines, ce qui

rend ainsi possible de donner la préférence aux in-

vestissements qui favorisent l'intégration physique de

la CEDEAO par le biais des corridors de transport.

Cela permettra au Liberia d’emprunter un chemin de

développement où la population tout entière participera

aux intenses échanges régionaux et au commerce de

transit de marchandises à destination des pays sans

littoral. Cette stratégie de développement de l'infra-

structure permettra au Liberia de poursuivre et d’en-

granger des succès sur son long chemin de dévelop-

pement endogène.

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BibliographieIN

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