INFECTIONS GÉNITALES HAUTES · 2020. 3. 28. · 17/12/2018 1 INFECTIONS GÉNITALES HAUTES...
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INFECTIONS GÉNITALES HAUTES
INFECTION GÉNITALE HAUTE
Mme Klame Lydia, 26 ans
DÉFINITION
Infection intéressant l’endomètre (endométrite) et les trompessalpingite) LES STADES CNGOF 2018
Type Conduite à tenir ComplémentNon compliquée simple AmbulatoireNon compliquée intermédiaire Hospitalisation Incertitude diagnostique, intensité des symptômes,
difficulté prise traitement ATB par voie orale, échec traitement antérieur, détresse psychosociale
Compliquée Intervention Collection ou pelvipéritonite
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MME KLAME LYDIA, 26 ANS
Employée de commerce
Nullipare, IMC 20
Tabac 5 / jour. Alcool occasionnel
Aucun Antécédent médical ni familial
Antécédents gynécologiques: kyste ovarien : mise sous Diane 35 Il y a 2 ans : changement pilule: Ludéal gé Nouveau partenaire il y a 4 mois
MME KLAME LYDIAL’HISTOIRE
Consulte pour douleur pelvienne survenue 2 nuits consécutives, il y a 2 jours
Est en aménorrhée : souhaite une pilule avec arrêt de 7 jours .
Sous Ludéal Gé
Signale aussi des leucorrhées jaunâtres et une dyspareunie d’intromission
MME KLAME LYDIAL’EXAMEN
Au spéculum : Leucorrhées blanchâtres
TV difficile, mais non sensible
Palper abdominopelvien normal
MME KLAME LYDIALA PARACLINIQUE
Recherche Chlamydias sur urines : POSITIF
PV et FCU : normaux
RV auprès d’un gynécologue pour une échographie
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LES SYMPTÔMES
Douleur pelvienne spontanée évoluant depuis plus de 4 jours Présence > 50 %
Si syndrome rectal Évoque un abcès du Douglas
A L’ENTRETIEN
Recherche FDR d’IST Âge < 25 ans, ATCD IST, ≥ 2 partenaires sur 12 mois, changement récent partenaire ou partenaire
avec une IST
Douleur pelvienne Type, modalité apparition
Gynéco Leucorrhées, saignements utérins anormaux Dyspareunies
Extra-gynéco Frissons, signes urinaires, douleur hypochondre droit, syndrome rectal.
A L’ENTRETIEN
90 % de douleurs pelviennes
Constantes, quelques jours après les règles
Augmentées par les mouvements...
75 % de leucorrhées ?
40 % de métrorragies
Tardif : 30 % de fièvre, nausées, vomissements
LE DIAGNOSTIC
Elément Diagnostic positif Renforce le diagnostic(IGH possible même si négatif)
IGH Compliquée
Douleur annexielle provoquée XDouleur mobilisation utérine XFièvre XLeucorrhées XMétrorragies XCRP ↗ X EvoqueHyperleucocytose X EvoqueSyndrome rectal X Evoque abcès DouglasMicrobiologie XEchographie Si collection polymorphe
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A L’EXAMEN CLINIQUE
40 % d’examen pauvre
Forte sensibilité : Douleur à la mobilisation utérine
Faible sensibilité : Fièvre (> 38°C), leucorrhées...
CERVICITE À CHLAMYDIAE
BILAN BIOLOGIQUE
NFS, CRP Si CRP ↗, /!\ différentiel (appendicite aigüe) ou compliquée
Microbiologie Prélèvement endocervical pour examen direct et culture standard Si spéculum impossible => PV sans spéculum
Recherche par TAAN (par exemple PCR) de Chlamydia trachomatis (CT), Neisseria Gonorrhoeae (NG), +/- Mycoplasma Génitalium (MG, non remboursé et discuté) Si IGH compliquée => prélèvement chirurgical ou radioguidé en +
NON recommandé : Sérologie CT Ni en phase aigüe ni pour la surveillance (NP1)
ÉCHOGRAPHIE ?
Ne contribue pas au diagnostic positif Peu sensible, peu spécifique (NP3) Recommandée pour rechercher des signes d’IGH compliquée :
collection polymorphe (Grade C) Recommandée pour rechercher un diagnostic différentiel (Grade
C)
Signes possibles Épaississement pariétal tubaire > 5 mm OU signe de la roue dentée (franges tubaires épaissies donnant
un aspect de septa incomplets) OU masse hétérogène latéro-utérine ± cloisonnée avec de fins
échos.
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PYOSALPINX BILATÉRAL AUTRE IMAGERIE
TDM si doute diagnostique clinique et échographique Utile au différentiel urinaire, digestif ou gynécologique
LA COELIOSCOPIE DIAGNOSTIQUE
Pas recommandée pour faire le diagnostic positif (Grade B)
Critères diagnostics Oedème tubaire ? Érythème tubaire ? Exsudat fimbrial sur le pavillon ?
Histologie (biopsie) si macroscopiquement normal.
Prélèvements tubo-péritonéaux si compliquée
PYOSALPINX BILATÉRAL
Coelioscopique
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TRAITEMENT D’UNE IGH NON COMPLIQUÉE
ANTIBIOTHÉRAPIE IGH
Dès que le diagnostic est probable après les prélèvements microbio (Grade A) 80-90 % de guérison ↘ Séquelles (NP1) Recommandé en externe (Grade B)
Large spectre probabiliste précoce sans attendre les résultats bactériologiques. Pas de fluoroquinolones sauf absence d’autre possibilité antibiotique Pas de changement de protocole chez les VIH+ Pas d’ablation du DIU (Grade B). Discuté si forme compliquée ou absence d’amélioration à 3-5 jours.
PROTOCOLE ANTIBIOTIQUE
Cetriaxone Doxycycline MétronidazoleSimple (externe) 1 g IV ou IM 1 fois 100 mg x 2 /j PO 10 j 500 mg x 2/j PO 10 jIntermédiaire (Hospit) 1 g/j IV ou IM 10 j 100 mg x 2 /j PO 10 j 500 mg x 2/j PO 10 jCompliquée 1 à 2 g/j IV ou IM 14 j 100 mg x 2 /j PO 14j 500 mg x 3/j PO 14j
SURVEILLANCE IMMÉDIATE
Revoir les patientes 3 à 5 jours plus tard si traitement en externe (Grade C) Tolérance Observance Résultats microbiologiques
Si patiente hospitalisée Réévaluation de l’évolution clinique, tolérance traitement et résultats microbiologiques
Si IGH liée à une IST Dépistage des autres IST recommandé (VIH, Hép B, Syphilis) (Grade B) Traitement du partenaire (Grade B)
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LE(S) PARTENAIRE(S)
Risque de réinfection de 14 % (ado) à 26 % (jeune adulte) [1]. Partenaires de moins de 90 jours Diagnostic pauvre ++
1. Obstet Gynecol. 2011;118:761-766 -
LE(S) PARTENAIRE(S)
Zithromax monodose 1 g ou
Cyclines 100 mg x 2 pendant 7 jours (⚠ Soleil) Envoi par la poste par l’intermédiaire de la partenaire (Expedited Partner Therapy Obstet Gynecol
118:761, 2011.).
Sérologies IST
ET APRÈS
Si IGH sur IST Dépistage TAAN à 3-6 mois (CT, NG +/- MG) (Grade B) Utilisation des préservatifs dans les suites (Grade B) ↘ récidives et séquelles tant que FDR d’IST
Pas d’échographie pelvienne, HSG ou coelio en l’absence de symptôme.
Pose DIU pas contrindiqué si femme asymptomatique (Grade B) Prélèvement avant pose ou au moment de la pose par TAAN
Risque GEU ↗ Avertir les femmes de consulter si symptôme évocateur si désir de grossesse. IGH COMPLIQUÉE
(ABCÈS TUBO OVARIENS)
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DRAINAGE
Par radiologie interventionnelle ou par cœlioscopie Indication formelle si collection > 3-4 cm. Ne pas retarder le drainage dès diagnostic posé (Grade B)
Par voie vaginale à préférer (Grade C) Peut se faire d’emblée (Grade B) sous sédation simple Peut être répétée (Grade C). Si cœlioscopie drainage préférable à l’exérèse (Grade C)
PROTOCOLE ANTIBIOTIQUE
Cetriaxone Doxycycline MétronidazoleSimple (externe) 1 g IV ou IM 1 fois 100 mg x 2 /j PO 10 j 500 mg x 2/j PO 10 jIntermédiaire (Hospit) 1 g/j IV ou IM 10 j 100 mg x 2 /j PO 10 j 500 mg x 2/j PO 10 jCompliquée 1 à 2 g/j IV ou IM 14 j 100 mg x 2 /j PO 14j 500 mg x 3/j PO 14j
ET APRÈS (PAREIL…)
Si IGH sur IST Dépistage TAAN à 3-6 mois (CT, NG +/- MG) (Grade B) Utilisation des préservatifs dans les suites (Grade B) ↘ récidives et séquelles tant que FDR d’IST
Pas d’échographie pelvienne, HSG ou coelio en l’absence de symptôme.
Pose DIU pas contrindiqué si femme asymptomatique (Grade B) Prélèvement avant pose ou au moment de la pose par TAAN
Risque GEU ↗ Avertir les femmes de consulter si symptôme évocateur si désir de grossesse. COMPLICATIONS
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LE CANCER DE L’OVAIRE
Augmentation du risque proportionnel au nombre de d’infection [1]. Risque 1,92 [1,27 - 2,92] / controle Risque 2,46 [1,48 - 4,09] si ≥ 5 épisodes Risque ➚ si infection ≤ 35 ans
Pas d’argument pour proposer une stratégie de dépistage ou de surveillance spécifique des annexes.
1. Lin HW et col. Lancet Oncol 2011
FITZ-HUGH-CURTIS Périhépatite
INTRODUCTION
Peut exister sans salpingite
Inflammation de la capsule hépatique et du diaphragme
Liée à une infection à Chlamydias ou à Gonocoque
15-30 % des maladies inflammatoires pelviennes
A L’ENTRETIEN
Phase aigüe Douleur aigüe en regard de la vésicule (Murphy) ± irradiation vers la hanche droite
Augmentée par l’hyperpression veineuse (Vasalva) ou le mouvement
± nausées, vomissements, frissons, fièvre, sueurs nocturnes, céphalées, malaise général...
Phase chronique Douleurs persistantes de l’hypochondre droit.
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A L’EXAMEN
Pauvre dans la quasi-totalité des cas
A l’auscultation : “crissement neigeux” dans l’hypochondre droit.
PARACLINIQUE
Pas d’autres éléments qu’une maladie inflammatoire pelvienne à chlamydias ou à gonocoque.
IMAGERIE
Pauvre dans la plupart des cas
± collection péri-hépatique
COELIOSCOPIE
Le seul examen faisant le diagnostic
Phase aigüe :Inflammation péritonéale et de la capsule
Exsudat en “sucre saupoudré”
Phase chroniqueAdhérences en cordes de violon (cf ->)
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TRAITEMENT
Le même qu’une maladie inflammatoire pelvienne
GONOCOCCIE
DISSÉMINATION DU GONOCOQUE
A l’oeil (plutôt le nouveau-né)
À la capsule hépatique (cf)
Au coeur (valvulopathie)
Aux articulations (arthrite)
A la peau
DISSÉMINATION À LA PEAU
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PEAU ET ARTICULATIONS
COMPLICATIONS OBSTÉTRICALES
Liu B. Sex Transm Infect. 2013
aOR [IC à 95%] Chlamydiae Gonocoque
Accouchements prématurés 1,17 [1,01-1,37] 2,50 [1,39-4,50]
MFIU 1,40 [1,00-1,96] NS
L’ENDOMÉTRITE Ca y est, on y vient...
INTRODUCTION
Endométrite sans salpingite : 2 causes principales Post-partum +++ Dispositif intra-utérin
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EPIDÉMIOLOGIE
≈ 2 % après accouchement [1]
Proportionnel à l’âge gestationnel OR 1,24 à ≥ 41 SA
Proportionnel à l’IMC OR 1,18 (IMC [25-30[) -> 1,38 (> 35)
1. Axelsson D. J Perinat Med 2017;
Condition ORAnémie 3,16 [3,01-3,31]
DA-RU 2,72 [2,51-2,95]
Diabète geste 1,33 [1,14-1,54]
Déclenchement 1,40 [1,32-1,49]
Forceps/Ventouse 1,58 [1,49-1,68]
Césarienne 2,20 [2,12-2,29]
Césarienne urge 2,72 [2,59-2,85]
Episiotomie 1,40 [1,22-1,61]
Déchirure 3e-4e degré 1,67 [1,52-1,83]
PHYSIOPATHOLOGIE
Par voie ascendante +++Polymicrobienne (2-3 germes)Responsables : Germes de vaginose (cf),
Streptocoque B,
Entérocoques : ++ si prophylaxie par céphalosporines
Chlamydiae : rare, tardives
DÉFINITION
Fièvre > 38°C de J1 à J9 suivant l’accouchement.
1ère cause de mortalité maternelle jusqu’à l’avènement des antibiotiques et des notions d’asepsie (fièvre puerpérale)
SIGNES CLINIQUES
Habituels : Fièvre
Douleur abdominale basse
Lochies malodorantes
Autres possibles Saignements anormaux
Dysurie
Malaises
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A L’EXAMEN
Fièvre habituellement dans les 36 premières heures.
Utérus sensible
Lochies malodorantes
PARACLINIQUE
Inflammatoire : Numération (difficile à interpréter), CRP
Infectieux : hémocultures (10-30 % positives).
Prélèvement d’endocol
BU ± ECBU
IMAGERIE
Si traitement inefficace à 48 heures :
Echographie : rétention ?
Fièvre persistante ≥ 5 jours => TDM ou IRM Masse dans le ligament large ?
Thrombophlébite pelvienne septique ?
Thrombose de la veine ovarienne ?
Abcès ?
THÉRAPEUTIQUE SI PAS D’ALLAITEMENT
Antibiothérapie IV Clindamycine (Dalacine}) 900 mg x 3 / jour
Aminosides 48 h (ex gentamycine 1,5 mg/kg x 3 j)
Jusqu’à 24-48 heures d’apyrexie
Durée totale du traitement de 5 à 10 jours
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THÉRAPEUTIQUE SI D’ALLAITEMENT
Antibiothérapie IV Ceftriaxone 1 g/j IM ou IV + Metronidazole 2 x 500 mg/j
Jusqu’à 24-48 heures d’apyrexie
Durée totale du traitement de 5 à 10 jours
COMPLICATIONS
Infection de cicatrice
Péritonite
Abcès des paramètres
Abcès/hématome pelvien
Thrombophlébite pelvienne septique
Arrêt plus fréquent de l’allaitement [1]
[1] Ahnfeldt-Mollerup P. Acta Obstet Gynecol Scand 2012.
L’ACTINOMYCOSE PELVIENNE Un cas à part spécifique du DIU
ACTINOMYCES
Bacille gram +
Anaérobie
Saprophyte ORL, digestif ± vaginal
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C’EST QUOI L’ACTINOMYCOSE
Pathologie peu fréquente : entre 2002 et 2003, une quinzaine d’hospitalisations en Angleterre pour actinomycosepelvienne [1].
Infection chronique, lentement progressive causée par des bactéries Gram positives filamenteuses de l’espèceactinomyces.
Chez la femme : l’actinomycose pelvienne
Essentiellement chez les patientes ayant un dispositif intra-utérin (DIU) [2]
Ou tout autre corps étranger (micro-implants stérilisation tubaire [3], prothèses de chirurgie du prolapsus).
Durée minimale d’utilisation du DIU augmentant significativement le risque pas connue à ce jour [4].
Mode de présentation peu spécifique : fièvre, perte de poids, leucorrhée, de douleur abdominale [1] ± formespseudotumorales.
[1] Wong VK. BMJ 2011 - [2] Fiorino AS. Obstet Gynecol 1996 - [3] Pakish JB - Obstet Gynecol 2014 - [4] Choi MM. Yonsei Med J 2009.
PRÉVENIR UNE IGH
LES CAS OÙ LES ANTIBIOTIQUES SONT UTILES
Césarienne (Grade A) 30 minutes avant l’incision (Grade A) Céfazoline IV 2 g ou Céfuroxime 1,5 g (Grade A) Double dose si poids > 100 kg et IMC > 35 kg/m2 avant la grossesse Si allergie 900 mg clindamycine IVL une heure avant avec surveillance rythme cardiaque maternel.
LES CAS OÙ L’ANTIBIOTIQUE NE L’EST PAS EN SYSTÉMATIQUEHystérosalpingographie (Grade B)
Hystéroscopie diagnostique ou opératoire (Grade A)
Insertion d’un DIU (Grade B)
Délivrance artificielle ou révision utérine (Grade A)
IVG médicamenteuse (Grade B)
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