IB Vidrac Charles La colonie 1955.doc

8/21/2019 IB Vidrac Charles La colonie 1955.doc

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LA COLONIE

par Charles VILDRAC

Illustrations de J. TERLES

Tifernand a pu runir l'Ile Rose ses parents etses amis. Un vnement inattendu bouleverse leur

vie. Sous la direction de . !incent"#$'enc%anteur# tous les %abitants de l'Ile Rostravailleront dans la &oie et aneront un bon%euret une indpendance (ue rien ne saurait leurenlever.

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CHARLES VILDRAC

LACOLONIE

ILLUSTRATIONS DEJEAN TERLES

EDITIONS BOURRELIER! RUE SAINT"#LACIDE! #ARIS"$%

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DU ()(E AUTEUR

Ou*ra+es pour la ,eunesse

RO(ANS$'I$,R-S,/lbin ic%el et 0ourrelier.//-U$,0-UUI$$-0ourrelier.$,S$U,TT,SU$I-5suivi de $a famille oineau 0ourrelier.$, 6/ST-R 78-78 ,T S/ T8I0U5 adapt de A. Manzi, en collaboration avecSuzanne Rachat 0ourrelier.

TH-TRE RO(ANS$,9,6I!-$/T5 trois actes 0illaudot.$'-URS,T$,:/68/5 adapt de Scribe, avec Henriette Pascar 0illaudot.$,S;-U,TSU:ri%t 1?3@ b> /lbin ic%el5 :aris.

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TABLE

$a matine de Tifernand 1@$a pBc%e au mulet 22$'importante nouvelle 3Aparts )@/u travail *1

C $ou Soulou D +4Un paresseuE ?3$e c>clone 1@@In(uitudes. $e salut par la lanouste 114$a belle vie 131

?


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LA (ATIN-E DE TI;ERNAND

/u milieu du port de l'Ile Rose5 Tifernand5 dans soncanot5 pBc%e la line5 par un limpide matin de dcembre.$'eau est lisse et si transparente (ue le pBc%eur voit5 troisou (uatre mFtres de profondeur5 dans une forBt d'alues etde varec%5 la clairiFre de sable blanc vers la(uelle il a laissfiler sa line. Une vintaine de

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petits poissons s'ac%arnent sur la crevette (ueTifernand a fiEe son %ameGonH mais aucun d'euE n'estcapable d'en faire une bouc%e. uant auE ros poissons5

ils passent en faisant semblant ne rien voir.$a crevette est bientt dc%i(uete5 emporte par

lambeauE. Tifernand constate (ue le soleil est d& loin del'%oriJon et5 sans trop de rerets5 il abandonne la partie. Il apris (uatre petits poissons (u'il considFre avec une moue deddain tout en enroulant sa line sur un morceau de liFe.Il &ette la mer les crevettes (ui lui restent et dont

(uel(uesKunes sont encore vivantes5 puis5 avec beaucoupd'adresse5 il saute5 pieds nus sur l'avant de son canot et lFvel'ancre.

Il va mettre son moteur en marc%e5 mais se ravise. Il >a un autre pBc%eur5 dans une bar(ue5 lKbas5 cent mFtres "c'est 0ricot. Tifernand se dirie vers lui la rame5 pourviter le bruit.

L ,% bienM monsieur 0ricot5 Ga mordKilNL :as fort5 TifernandM ;'ai une vintaine de irellesH

et toiNL oi5 &'en ai pris (uatre. 6omme &e ne peuE pas

continuer pBc%er5 &e vous les apporte.L /%M merci5 mon arsM Tu es bien entil.

L /veJKvous l'%eure5 demande Tifernand tout enenvo>ant un un ses (uatre poissons dans la bar(ue de0ricot.

L Tiens5 couteM rpond 0ricot5 voil %uit %eures etdemie (ui sonnent au :alais.

L Oa veut dire (u'il est temps de se prparer pour

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aller en classe5 dit Tifernand. /u revoir5 monsieur0ricot M 0onne pBc%e M

L /u revoir5 Tifernand.

$'enfant laisse son canot driver un peu sous l'actiond'un vent ler (ui se lFveH puis il rentre ses avirons5 metson moteur en marc%e5 embra>e et file droit sur la rive.

6e n'est pourtant pas vers l'alinement des canots tirssur le sable5 devant les %anars5 (u'il se dirie5 mais vers cetoit ros (ui se dtac%e5 lKbas5 sur le vert puissant des pinsparasols.

Tifernand coupe l'allumae. $'lan du canot Rirettevient mourir sur la plaeH la (uille s'enfonce doucementdans le sable avec un bruissement so>euE. Tifernand sautedans l'eau limpide (ui lui arrive peine auE mollets. Il a ttfait d'amarrer solidement son bateau un pieu et le voil(ui court sous les arbres5 vers la maison. Il escalade(uel(ues marc%es et fait cla(uer ses pieds nus sur lecarrelae d'une terrasse intime et pare de raniums. Surcette terrasse5 il > a (uel(u'un assis devant une table5 l'ombreH (uel(u'un (ui prend son d&euner du matinH et c'estla maman de TifernandH c'est me $amandin.

L 0on&our maman ML 0on&our mon c%riM Tu es &uste l'%eure. ets vite

une c%emise propre et des espadrilles. /sKtu faim NL on5 petite mFre5 &'ai d&eun dans mon bateau.;'avais emport un ros morceau de pain5 du fromae etune pomme.

Tifernand disparaPt dans la maison. :endant (u'il faitun peu de toilette pour aller en classe5 il faut (ue &e

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vous eEpli(ue la prsence de sa maman l'Ile Rose etvous mettre au courant des vnements 1.

!ous vous souveneJ (ue . !incent avait invit la

6olonie5 pour les vacances5 toute la famille $amandin5ainsi (ue . Qanc%et5 0ouboule et T%o. ;'avais d'abordl'intention de vous raconter leur arrive5 de vous faireassister leur surprise et partaer leurs plaisirs de c%a(ue&our. ais il me semble au&ourd'%ui (ue &'ai beaucoupmieuE faire5 et c'est pour(uoi ce nouveau rcit commenceun an et demi aprFs ces vacancesKl. ue &e vous dise tout

de suite (u'aprFs deuE mois d'un s&our enc%anteur5 lesinvits sont retourns :aris5 mais uni(uement pourprendre leurs dispositions afin de demeurer dsormais l'Ile Ros. . !incent a voulu les arder tous et il > estparvenu sans peine.

8abitus une eEistence laborieuse5 . et me$amandin5 dFs leur arrive5 avaient con(uis toutes less>mpat%ies. $'un des matelots du capitaine 6olombo a>ant(uitt son poste5 le rand frFre de Tifernand5

1 Tifernand $amandin %abitait avec ses parents un (uartier ouvrier do:aris5 lors(u'un %omme ric%e et m>strieuE5 . !incent5 l'emporta sur son avionant ""e #rand$%oraa, et le conduisit l'Ile Ros.

. !incent5 (u'on appelle aussi l',nc%anteur5 a rassembl dans son palaisde l'Ile Ros une trentaine de petits arGons (u'il comble de tous les plaisirs.

Tifernand s'> trouve trFs %eureuEH mais il finit par s'attrister de ce (ue sa mamanmalade5 son pFre5 son frFre :aul5 sa sur Rirette5 ses amis 0ouboule et T%o5 etaussi le bon . Qanc%et5 son maPtre d'cole5 ne puissent partaer son bon%eur.6'est pour(uoi l',nc%anteur les a tous invits pour les vacances.

,ntre autres personnes (ui vivent la colonie de l'Ile Ros5 il > a .$ucas5 c%ar d'amuser les enfantsH . Qaustin5 (ui leur &oue du pianoH lle7entil5 (ui leur fait la classeH le docteur 0onnemain5 (ui les soineH le capitaine6olombo5 (ui commande la marineH . 0ou(uet5 ptissier5 etc. $'%istoire deTifernand est raconte dans un livre (ui prcFde celuiKci5 et5 (u'il est donc

prfrable de lire d'abord ""&'le Rose.

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:aul5 tait parvenu le remplacer aprFs (uel(uessemaines de &o>euE apprentissae.

$',nc%anteur a donc rsolu d'emplo>er toute la famille

de Tifernand l'Ile Ros.me $amandin (ui coud et repasse trFs bien5 aide la

linerie lle 0ernadette (ui5 seule5 tait dborde debesone. $amandin est devenu le menuisier de la 6olonieHson atelier est sur le port5 dans le rand %anar bateauE.:aul est dfinitivement matelot bord de la tartane "a(aladeuse, (ui fait la pBc%e et assure le ravitaillement5

,t Rirette N ,lle est l aussi5 naturellement5 randie5embellie et te par tous5 car c'est la seule petite fille del'Ile. $e docteur 0onnemain trouve (ue l',nc%anteur et .$ucas lui donnent trop de bonbons. ais au fond il dit celaparce (u 'il voudrait Btre le seul lui en donner.

Rirette a une rande amie (u'elle adore5 c'est lle7entil5 ais au faitM lle 7entil n'est plus lle 7entil.,lle est devenue5 il > a un an5 me Qanc%et. 6e mariae5Tifernand l'avait sou%ait et plus d'un lecteur l'avait prvu.Bme avant d'avoir rencontr . Qanc%et5 lle 7entil leconnaissait par Tifernand et il n'> avait pas un mois (ue le&eune instituteur se trouvait l'Ile Ros (u'il ne rBvait plus(ue d'pouser lle 7entil. . !incent ne fut pas lon

s'en apercevoir et s'en r&ouir. ais il voulut (ue cemariae pt se faire sans (ue lle 7entil (uittt la6olonie. $e mo>en tait bien simple. $',nc%anteur proposaun poste d'instituteur . Qanc%et. Il > aurait dsormaisdeuE classes l'Ile Ros " celle des petits avec lle 7entil5devenue me Qanc%et et celle des rands avec son mari.

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7 'est ainsi (ue Tifernand est redevenu l'lFve de sonc%er . Qanc%etH et (uand &e disais tout l'%eure (ueRirette se trouvait Btre la seule petite fille de l'Ile Ros5 &e

commettais une erreur5 car . et me Qanc%et ont eu5 il >a trois mois5 une belle petite enfant. Ils l'ont appeleRosette5 puis(u'elle est ne l'Ile Ros.

L 6'est une IleKRosoise5 une Rosenne5 uneRosiloise5 dit . $ucas.

L 6e n'est pas encore une fille5 dit Rirette5 ce n'est(u'un petit bb.

;e vous ai dit (ue tous les invits de l',nc%anteurtaient rests l'Ile Ros. 0ouboule et T%o > sont doncaussi.

!ous pouveJ bien penser (u'aprFs les avoir comblsdeuE mois durant de toutes les &oies et les avoir vuss'panouir au soleil et l'air marin5 . !incent n'a pas eu lecur de les renvo>er :aris. 6omment rsister lapossibilit de faire deuE %eureuE de plus N $a 6olonie taitau complet5 mais (uand il > a de la place pour trentearGons5 il > en a bien pour trente deuE.

Revenons Tifernand. Il a bross ses c%eveuE5 lav

ses mains5 mis une c%emise de flanelle rise dont le cols'ouvre sur sa poitrine brunie et il reparaPt sur la terrasse oVsa maman ac%Fve de d&euner.

L /u revoir5 ma petite mFre5 s'crieKtKil aussitt. Ilembrasse me $amandin et se met en route pour l'cole ensifflant5 les mains dans ses poc%es.

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L uoi N direJKvous5 les mains dans ses poc%es N ,tses ca%iers5 ses livres5 son porteKplumeN

,% bien5 tout cela est dans son pupitre5 en classe. 8ors

de l'cole il n 'en a besoin (ue s'il veut par %asard relire une%istoire5 apprendre une c%anson ou montrer son travail ses parents. 6ar l'Ile Ros5 on ne fait aucun devoir5 onn'apprend aucune leGon en de%ors de l'cole5 moins (uece ne soit volontairement et par plaisir.

Il > a trois %eures de classe par &our " en %iver de neuf%eures midiH partir du mois d'avril5 de %uit onJe

%eures. ,t voil pour(uoi5 ce matin5 Tifernand trotteaPment vers l'cole.

Il se retrouve sur le port5 dont il suit la bereombrae5 aprFs avoir donn5 en passant5 un coup d'il son canot.

Il pnFtre en courant dans le %anar oV travaille sonpFre. . $amandin est en train de raboter une belle planc%epour le placard p%armacie du docteur 0onnemain. Ils'interrompt en vo>ant arriver l'enfant (ui se suspend uninstant son cou5 l'embrasse et lui dit "

L 0on&our et au revoir5 papaML e cours pas5 fistonM Tu as le temps5 dit .

$amandin en consultant sa montreH si tu vois le docteur5

disKlui (ue &e vais lui apporter sa planc%e dans une %eure.L 0on5 rpond TifernandH et si &e ne le vois pas5 &e luitlp%onerai de la classe.

Il repart et (uitte bientt le bord de l'eau pours'enaer dans un sentier (ui rimpe sous bois. $e sol estcouvert d'un tapis rouE fait d'aiuilles de pin

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dessc%esH c'est lissant5 mais il > a de rossesracines (ui courent au ras du sol et sur les(uelles Tifernandpeut caler ses pieds pour monter.

$e sentier aboutit la rande alle ros et borded'oraners (ui va du terrain d'atterrissae au :alais.Tifernand suit maintenant cette alle5 intriu de voirbouer (uel(ue c%ose (u'il ne distinue pas encore5 lKbas5devant lui5 au 6arrefour du 6Fdre. Il approc%e. /% M ce sontdeuE aJelles H mais il > a aussi (uel(u 'un assis sur lebanc. ui estKceN 6'est RiretteM

Rirette est partie l'cole ce matin bien avant sonfrFreH elle est alle &us(u'au terrain d'atterrissae (ue cettesaison transforme en un pr fleuri. ,lle > a cueilli une bottede violettes5 puis est venue s'installer sur le banc du randcFdre afin de partaer ses violettes en trois bou(uetsd'ale rosseur.

$es aJelles ourmandes s'imainent (ue Rirette leurprpare (uel(ue festin et viennent fleurer les violettes de siprFs (ue Rirette est oblie de leur donner une petite tapesur les naseauE.

L 8ier elles m'ont man la moiti de ma botte5 ditKelle5 avec indination.

L :our (ui tes bou(uets N demande Tifernand.

L :our . $ucas5 me Qanc%et et /nFle.L :our(uoi /nFle5 remar(ue TifernandH pour(uoipas Qonsine (ui nous sert tableN

L on ami5 occupeKtoi de tes poissons5 &e t'enprie5 dit Rirette en ac%evant de nouer un fil son dernierbou(uet. Tu sauras (ue &e fais trois bou(uets tous les &ours.Qonsine a eu le sien %ier et . !incent

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aussi. emain ce sera le tour de . Qaustin5 deme 0ou(uet5 de maman.

L /%M fait Tifernand5 avec un intrBt mBl d'envieH ettu en trouves tou&ours5 des violettesN

L es (uantitsH c'est le moment5 il faut en profiter.L /lors si tu veuE5 Rirette5 &'irai en cueillir avec toi

demain5 au lieu d'aller la pBc%e.

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L ;e veuE bien5 dit Rirette.,t Tifernand5 (ui a fait une trFs mauvaise pBc%e ce

matin5 eEpli(ue sa sur "

L Tu comprends5 du poisson5 on peut en prendre tant(u'on veut5 toute l'anne5 tandis (ue la violette5 comme tudis5 c'est le moment...

Ils rimpent maintenant tous deuE les escaliers bordsde fleurs (ui conduisent au :alais et les voici bientt sur lavaste terrasse d'oV l'on voit les &ardins taes5 le port5 laplae ros et la mer &us(u' l'%oriJon. $5 une diJaine de

petits arGons attendent l'%eure de l'coleH les uns entourent. $ucas (ui bra(ue pour euE une rande lunetted'approc%e sur un lointain pa(uebot5 les autres oranisentpour l'aprFsKmidi une eEcursion pied entre le 6ap 7entilet le p%are ordK,st5 sur une petite plae oV l'on trouve5paraPtKil5 toutes sortes de biorneauE et de 0ernard 1'ermiteeEcellents pour la pBc%e.

!oici 0ouboule et 0ibi5 devenus de vieuE copains. Ilssortent du rfectoire oV ils viennent de d&euner. 0ouboulea la bouc%e encore pleine de brioc%e.

L /%M 0ouboule5 tu me donnes faim5 s'crie RiretteH&e vais aller demander une brioc%e Qonsine. ,n mBmetemps &e porterai un bou(uet /nFle et &'irai en mettre un

autre dans la c%ambre de . $ucas pour lui faire unesurprise.L QaisKmoi sentir tes violettes5 demande 0ibi (ui

attire lui le bras de Rirette et fourre son neJ dans lesfleurs.

ais la petite fille s'c%appe et disparaPt dans le:alais. /vant (u'elle soit revenue5 un &o>euE carillon

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clateH il avertit tous les enfants dissmins auEalentours du :alais (ue c'est l'%eure de la classe.

L /llonsK>M dit 0ouboule Tifernand.

L oi5 dclare 0ibi5 &'attends Rirette.6ar il appartient5 comme elle5 la classe de me

Qanc%et.Il est important (ue vous sac%ieJ pour la suite de cette

%istoire (u 'en ce moment la classe de me Qanc%et n'a(ue (uatre lFves sur les (uinJe (ui la composentd'%abitude. $es onJe autres sont alls passer une diJaine de

&ours dans leur famille5 :aris ou ailleurs5 l'occasion desfBtes de oWl. $es autres annes5 il > avait constammentdeuE ou trois petits arGons rappels pour (uel(ues &oursauprFs de leurs parents5 ce (ui provo(uait un vaKetKvientcontinuel. . !incent a eEpli(u auE enfants (u'il prfraitles voir partir des po(ues fiEes et par roupes importantsafin de permettre une partie du personnel de s'absenteraussi. :our cette fois5 ce sont les plus &eunes (ui sont allsvoir leurs parentsH 0ibi et deuE de ses camarades sontrests parce (u'ils sont tous trois orp%elins. $eur seulefamille5 c'est la 6olonie de l'Ile Ros. $eur place a t prisedans le roupe des vo>aeurs par trois arGons de la classede . Qanc%et.

Revenons 0ouboule et Tifernand (ui se donnent lamain pour courir. Ils traversent la terrasse dans toute salonueur5 contournent le :alais5 drinolent un escalier ets'enaent dans l'alle (ui conduit l'cole.

$a classe de . Qanc%et est bien vite au complet "inutile de faire l'appelM

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. Qanc%et arrive et rpond auE bon&ours de seslFves en distribuant des poines de main.

L -%M o%M s'crieKtKil5 voil des aillards bien

veillsM ;e parie (ue la plupart d'entre vous ont d& pasmal roul ou naviu avant de venir ainsi. ui s'est lev leplus tt ce matin N

L oiM oiM oiM rpondent trois arGons.L :as moi5 dit 0ouboule.L :eutKBtre moi5 dit Tifernand.L -ui5 peutKBtre bien Tifernand5 remar(ue .

Qanc%et H &e l'ai vu (ui naviuait dans le port sept %eureset5 de ma fenBtre5 avec mes &umelles5 &e l'ai reard pBc%er.Oa n'avait pas l'air de mordre bien fort.

L -%M non5 dit Tifernand.L Tu vas tout de mBme nous raconter comment Ga

s'est pass. ous mettrons ton rcit sur nos ca%iers5 en bonfranGais5 en > a&outant les remar(ues de c%acun. !ous >Btes tous N ,crivons d& le titre "

C )e matin, *i+ernand est all la p-che. DL 'sieu5 s'il vous plaPt5 avant de commencer5

demande Tifernand5 vouleJKvous me permettre detlp%oner au docteur (ue papa va lui apporter sa planc%eN

L ais comment donc5 rpond . Qanc%et en

saisissant5 pour le tendre Tifernand5 le petit appareilportatif (ui se trouve sur son bureau H comment donc MTlp%one bien vite au docteur et tu lui donneras lebon&our de ma part5 car &e ne l'ai pas vu ce matin aud&euner.

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LA #ECHE AU (ULET

:endant la (uinJaine (ui suivit5 Tifernand fut dotde la pBc%e.

Il alla cueillir des violettes avec Rirette5 fPtd'innombrables parties de boules5 entreprit des plantations5arriva second dans une course de canots5 construisit une%utte .dans le 0ois des /ventures5 et enfin prit part

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un dimanc%e5 avec les bons marc%eurs de la 6olonie5 l'eEcursion du Tour de l'Ile.

,n t5 cause de la c%aleur5 il tait prfrable de faire

le tour de l'Ile en bateauH mais en dcembre5 il faisait bonmarc%erH les sentiers (ui loneaient la cte et en pousaientles moindres dcoupures5 taient alors finement aJonns.$'%iver5 l'Ile Ros5 tait la fois comme un automnetardif et comme un printemps prcoce.

Une vintaine de arGons5 accompans de . $ucas5de . Qanc%et5 de . Qaustin et de l',nc%anteur luiKmBme5

suivirent ces sentiers en partant des ateliers du port5 pours'> retrouver aprFs avoir parcouru environ seiJe XilomFtres.

6e fut une belle &ourne. $a plus rande partie dutra&et fut effectue le matin et la petite troupe s'arrBtait versonJe %eures la 6ri(ue du Soleil $evant5 pour le d&euner.$ se trouvaient d& les plus &eunes arGons5 venus par unc%emin direct et trFs court5 avec me Qanc%et5 Rirette et lapetite Ros (ui dormait dans une corbeille5 l'ombre. .0ou(uet et ses aides avaient apport des paniers remplis desucculents pts5 de &ambons5 de melons d'%iver5 d'ananas5de ptisseries de toutes sortes et une trentaine de bouteillesd'une limonade aJeuse la framboise (ue . $ucasappelait " le 6%ampane des osses.

/prFs un &o>euE d&euner5 aprFs deuE %eures de repos5de &eu et de flnerie sous les arbres5 les marc%eurs reprirentle sentier du bord de la mer. uel(uesKuns pourtantaimFrent mieuE rester &ouer au bord de la cri(ue et rentreravec me Qanc%et. ais

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0ibi (ui n'avait pas fait la marc%e du matin5 obtint desuivre les rands sur la cte.

$e plus bel endroit du tra&et fut pour Tifernand la 0aie

des uinJeK:as. /insi (ue &e vous l'ai dit 15 une file de(uatorJe roc%ers barrait l'entre de cette baie de telle sorte(u'en sautant de l'un l'autre5 un ant aurait pu latraverser en (uinJe en&ambes.

/u fond de la baie se &etait le seul cours d'eau de l'Ile(ui ft un peu plus (u'un ruisseauH c'tait le 7rand !erdeaulon de deuE XilomFtres et rossi d'un affluent " le :etit

!erdeau.$ors(u'ils dessinaient une carte de l'Ile Rose5 les

enfants5 par plaisanterie5 crivaient souvent " $e 7rand!erre d'eau et $e :etit !erre d'eau. $e 7rand !erdeau taittou&ours sec en tH pourtant la source du :etit !erdeau netarissait &amais tout fait et dbitait une eau eEcellente5entiFrement capte durant les mois c%auds5 pour les besoinsde la ferme et du lavoir.

os promeneurs5 aprFs avoir lon la rive mridionalede la baie5 franc%irent la riviFre sur un pont de bois toutproc%e de l'embouc%ure. ,n cette saison et cet endroit5 lelit du !erdeau tait peu prFs couvert d'une eau peuprofonde et immobile.

L ,stKce de l'eau de mer ou de l'eau douceN demanda0ouboule.L 6'est un mlane des deuE5 lui rpondit .

Qanc%etH la mer enva%it un peu la riviFre5 (uand se produitle ler mouvement de mare5 si peu sensible


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en diterraneH et la riviFre se rpand dans la baie(uand l'eau des pluies afflue &us(u' elle5 venue5 par centpetites rioles5 des collines (ue vous vo>eJ lKbas.

L -%M s'cria Tifernand (ui s'tait accoud au parapetdu pont5 vo>eJ ces bandes de muletsM

Luels mulets N demanda T%o en se tournant versla campane.

L :as des mulets (uatre pattesM Rearde5 l5 dansl'eau5 tous ces ros poissons. 6e sont des muletsH n'estKcepas5 monsieur $ucasN

L ,%M oui5 Tifernand. Il doit > en avoir beaucoup ici.Ils aiment l'eau saumtre et ils remontent les riviFres.

L ;e viendrai en pBc%er ici5 dit Tifernand.L oi aussi5 dit T%o.L oi aussi5 moi aussi5 rptFrent plusieurs voiE.L Si vous parveneJ seulement en prendre un vous

tous5 dclara . $ucas5 (ui tait un fin pBc%eur5 &e vousoffre une baleine en c%ocolatM Rien de plus difficile pBc%er (ue ce poissonKl.

L -n essa>era tout de mBme5 murmura Tifernand l'oreille de T%oH &e sais comment Ga se pBc%e. Si nousrussissons5 . $ucas sera bien pat.

Une douJaine de ros mulets rapparurent en vue du

pont5 voluant avec lenteurH mais un seul petit caillou lancpar 0ibi les fit disparaPtre en un clin d'il.K ,n routeM s'cria . !incent.,t l'on s'ac%emina sans %te vers le 6ap 7entil5 la

:lae Ros5 le :ort. Tout en marc%ant5 Tifernand et

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T%o oranisaient d& la partie de pBc%e au mulet. Ilsavaient appel Qlicien et un rand arGon de (uatorJe ans5

$ouis artin. Tous (uatre avaient pris en courant un

peu d'avance sur leurs camarades. :our une pBc%e srieuse5il ne fallait pas Btre plus de (uatreH donc5 inutile de tenterles autres en faisant des pro&ets devant euE. Tandis (ueTifernand et ses trois copains marc%aient un peu en avant5l',nc%anteur5 . Qanc%et5 . $ucas et . Qaustinmarc%aient un peu en arriFre. :ar eEtraordinaire5 . $ucasavait l'air srieuE et . Qaustin ne c%antait pas.

$',nc%anteur parlait miKvoiE et semblait donner sescompanons de raves eEplications. . Qanc%et5 fronGantles sourcils et mc%onnant une %erbe5 avait l'air de c%erc%erla solution d'un problFme.

0ibi5 (ui trottait (uel(ues pas devant euE5 s'arrBtasoudain pour les attendre et dit . $ucas "

L !iens donc un peu avec moi5 tu me raconteras une%istoire.

L Impossible5 mon 0ibi5 rpondit . $ucas5 &'coutecelle (ue me raconte . !incentH c'est une %istoire pour lesrandes personnes.

L !a5 mon petit5 dit l',nc%anteur5 cours devant5 onnous allons croire (ue tu est d& fatiu.

0ibi se mit courir. /vant de s'loiner5 il enKlendit .Qanc%et (ui disait "L ,videmment5 c'est une admirable eEprience

tenter...uelle eEprience veulentKils donc tenterN se demanda

0ibi. ,t aprFs avoir c%erc% (uel(ues instants5

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il conclut " Ils vont peutKBtre essa>er de faireremor(uer"a (aladeuse 1 par #rand %oraa 2.

-n verra bientt (u'il s'aissait de c%oses beaucoup

plus srieuses.$a partie de pBc%e au mulet eut lieu le dimanc%e

suivant5 &our oV il n'> avait pas d'cole5 ce (ui permettait departir le matin pour toute la &ourne.

/vec l'autorisation de . !incent5 il avait t entendu(ue nos (uatre pBc%eurs5 c%acun dans leur canot5 sortiraientdu port derriFre la tartane"a (aladeuse, (ui les convoierait

prudemment &us(u' la 0aie des uinJeK:as. $es enfantsdevaient rentrer par terre au :alais dans l'aprFsKmidi5 aprFsavoir amarr5 sur une petite plae de la baie5 les canots (ue"a (aladeuse viendrait prendre en remor(ue le lendemainmatin aprFs sa pBc%e (uotidienne. /insi les &eunes marinsen %erbe5 (u'on ne laissait pas encore naviuer sanssurveillance5 ne dpendraient de personne pour le retour.

-n peut pBc%er le mulet la line5 ainsi (ue le faisaitparfois . $ucas sur les (uais du portH mais c'esteEtrBmement difficile. $a pBc%e au rus(uier estnralement plus fructueuse.

Un rus(uier est un flotteur de liFe a>ant deuE doitsd'paisseur et la randeur d'une assiette5 sous le(uel on fiEe

trois ou (uatre crins de vint centimFtres pourvusd'%ameGons. -n appte avec du pain

1 $e bateau de pBc%e et de transport de la colonie.2 $'avion ant de . !incent.

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et l'on fait flotter librement sur l'eau une diJaine derus(uiers (ue l'on surveille en bateau5 du plus loin possible.

Fs (ue le mulet a mordu5 le pBc%eur voit le flotteur

bouer5 s'enfoncer demi5 et courir sur l'eau dans toutes lesdirections. Il s'ait de lui donner la c%asse.

Un matelot avait racont cette pBc%e Tifernand et ladisait trFs amusante. ,n effet5 les mulets vo>aeanttou&ours par bandes5 il arrive (ue trois ou (uatre rus(uiersse dplacent la fois.

$es enfants taient donc alls demander au capitaine

6olombo de leur confier une (uinJaine de rus(uiers.L RapporteJKles bien tous5 avait recommand le

capitaine5 sans Ga vous devreJ m'en fabri(uer d'autres./ siE %eures du matin5 par beau temps5 les (uatre

petits canots sortirent du port derriFre "a (aladeuse,comme des poussins suivant la mFre poule. Il > avait "ePi+$Pa+, de Qlicien5"a Rirette, de Tifernand5"e Martinet,de $ouis artin5 et"e Dauphin, de T%o.

'autres enfants (ui assistaient au dpart malrl'%eure matinale5 auraient bien voulu sauter dans leur canotet suivre les pBc%eurs. ais la rFle de la 6olonie le leurinterdisait. $',nc%anteur dsirait dvelopper c%eJ lesenfants l'esprit d'entreprise et d'invention. 6%acun devait

trouver luiKmBme ses plaisirs5 ses companons5 et non passe &oindre une (uipe d& forme.Une demiK%eure aprFs5 la flottille atteinait la 0aie des

uinJeK:as."a (aladeuse, (ui marc%ait au moteur5

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s'immobilisa (uel(ues minutes5 . 6olombovoulant surveiller l'arrive des (uatre petits bateauE.

L 0onne pBc%eM mes arsM criaKtKil auE enfants (ui se

rapproc%aient de la tartane avant de la (uitter.L erciM /u revoir5 capitaineM$es canots5 moteur au ralenti5 s'enaFrent la file

entre les deuE roc%ers les plus distants l'un de l'autre. $apasse tait asseJ lare et asseJ profonde pour"a (aladeuseelleKmBme. 6in( minutes aprFs5 les pBc%eurs dbar(uaientsur une racieuse petite plae5 encadre de lauriers et de

&eunes pins5 bordant la rive sud de la baie.Il s'aissait de prparer les rus(uiers tout en cassant la

crote5 ce (ui fut fait avec entrain. 6%acun prlevait surson petit pain frais de rosses boulettes de mie pour enarnir les %ameGons.

$'endroit tait si plaisant (u'on dcida d'> revenir versonJe %eures pour le d&euner. Tifernand suspendit unebranc%e de pin le panier (ui contenait les provisions5 afinde le proter contre l'invasion des fourmis. :endant cetemps $ouis artin et T%o s'en furent &us(u'au pont du!erdeau pour voir s'il > avait des mulets. Ils revinrent sansen avoir vu un seul.

L 6e n'est pas de c%ance5 dit Tifernand " II > en avait

tant l'autre &ourM ais il > en aura srement ailleursM,Eplorons la baie en canot et nous poserons les rus(uiers(uand nous trouverons une bonne place.

Ils partirent seulement avec deuE bateauE " Tifernandet T%o sur"e Dauphin, Qlicien et $ouis artin sur"ePi+$Pa+. /prFs avoir sillonn la baie en tous sens etbeaucoup discut5 ils mouillFrent les rus(uiers

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non loin du pont5 de cin( mFtres en cin( mFtres5 lafile. $'endroit tait propice cause de l'eau peu profonde etdu fond de sable.

$es canots se postFrent auE deuE eEtrmits de la linedes flotteurs et l'on attendit. 8lasM au bout d'un (uartd'%eure5 les rus(uiers observs par (uatre paires d'>euEs'taient peine dplacs sous l'action d'une faible brise.

KL 6%aneonsKles de place5 proposa Qlicien.L /ttentionM &e viens d'en voir un bouer5 s'cria tout

coup TifernandH reardeJM le septiFme en commenGant

par ici./vec beaucoup trop de %te5 les deuE canots furent

lancs vers le flotteur (ue Tifernand avait vu ou cru voirbouer. Il fut tir de l'eau par $ouis artin. :as de poissonM,t plus de pain aprFs les %ameGons

L 6'est les mulets (ui ont tout boulotte5 dclaraTifernand avec motion.

L Il n'> a plus de pain non plus celuiKci5 annonGaT%o en relevant un second rus(uier

$es enfants s'aperGurent bientt (ue le pain man(uait tous les %ameGons5 dvor non par des mulets5 mais parune tribu de poissons minuscules. $es rus(uiers furentposs sans plus de succFs cin( endroits diffrents et deuE

%eures s'coulFrent.L 6'est une belle blaue5 ta pBc%e au mulet5 ditQlicien Tifernand.

L on vieuE5 rpli(ua Tifernand un peu veE5 s'il >avait des mulets au&ourd'%ui dans la baie5 tu verraisM

K Si seulement on avait apport d'autres lines on

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prendrait des perc%es5 remar(ua $ouis artinH il > ena des (uantits.

L 6essons de pBc%er5 s'cria Qlicien5 nous

n'attraperons rien avec ces mac%insKl M ;e propose de fairedes farandoles avec nos (uatre bateauE.

L -uiM ouiM ouiM approuvFrent les autres.L /lors5 dit Tifernand /ttendeJ (ue &'aille encore

poser les rus(uiers l'entre de la riviFreH nous irons lesrelever avant le d&euner. $es mulets peuvent venir5 on nesait &amais M

L 6'est le mo>en de perdre des rus(uiers5 ob&ecta$ouis artin.

L on5 eEpli(ua Tifernand5 &e vais les relier les unsauE autres avec une ficelle (ue &e fiEerai la rive.

Il prit donc tous les enins bord du Dauphin, lespourvut d'amorces fraPc%es et5 assist de T%o5 s'en allaeEcuter son pro&et. $es seiJe flotteurs furent amarrs unetie de roseau et"e Dauphin, toute vitesse5 reana laplae oV c%acun reprit son canot.

7 'tait . $ucas (ui avait imain de faire desfarandoles sur l'eau avec une file de canots moteur5maintenant entre euE des distances ruliFres et rlantleur allure et leurs volutions sur le canot de tBte5 dont le

pilote imainait les tra&ets les plus fantaisistes.Une petite farandole de (uatre canots se mit donc dcrire des courbes compli(ues sur la baie5 c%acun desenfants devenant uide son tour. $ouis artin5 le plus5 le plus %ardi5 fit passer et repasser ses camarades entreles roc%ers des uinJeK:as. Qlicien leur fit tracer des S et

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Tifernand des spiralesH enfin5 T%o entreprit de leurfaire loner le rivae au plus prFs.

al%eureusement5 il ne connaissait pas les fonds et

brus(uement son canot s'immobilisa5 c%ou sur la vase. Ileut la prsence d'esprit de crier Tifernand (ui le suivait "

L /ttentionM ne viens pas l5 &e suis dans la mlasseMTifernand mit toute la barre vers le lare et coupa

l'allumae. Qlicien et $ouis artin firent comme lui.L :ilote la man(ue5 cria Tifernand T%o5 tu ne

peuE pas rearder un peu le fond N

L 8eureusement (ue tu n'es pas all sur des pierres5dit $ouis artin.

L -n va remor(uer"e Dauphin,proposa Qlicien.L :as la peine5 rpondit T%o5 &'arriverai le dcoller

en le poussant.-tant prestement ses espadrilles5 il descendit dans

l'eau. ais il avait compt sans la vase5 dans la(uelle ils'enfonGa &us(u ' se mouiller le derriFre M

L /YeM s'criaKtKil en se cramponnant au bordae deson canot. Il s'empressa de se %isser bord5 en secouant ses&ambes dans l'eau pour les laver un peu. uel(ues instantsaprFs "a Rirette et "e Martinet, attels au Dauphindaeaient aisment ce dernier et le conduisaient en

pleine eau.L aintenant5 allons d&euner5 s'cria $ouis artin.L -ui5 dit Tifernand5 mais avant5 il faut aller

c%erc%er les rus(uiers.L ,t les mulets5 a&outa malicieusement QlicienH on

les fera riller sur un feu de branc%es pour les maner.

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$es petits bateauE anFrent le fond de la baie etstoppFrent sous le pont du !erdeau. $es rus(uiers flottaientnon loin de l5 parfaitement inertes. Tifernand5 enfonGant

une rame dans l'eau peu profonde poussa son canot &us(u'euE.

L Il en man(ue un5 annonGaKtKil aprFs les avoircompts et pres(ue aussitt il a&outa "

L on5 il n'en man(ue pas5 mais il > en a und'enfonc dans l'eau M ;e le vois M -% M il > a (uel(ue c%osede noir5 demi enfoui dans le sable.

L Oa doit Btre un %omard5 dit $ouis artin.L -u une anuille5 dit Qlicien.L -u un vieuE soulier5 railla T%o5 (ui avait

accompan parfois son oncle la pBc%e5 :aris.$e cur battant5 Tifernand releva le rus(uier

submer5 attirant du mBme coup la m>strieuse prise.6'tait une tortue d'eau asseJ rosse5 (ui se mit aitervioureusement ses pattes et sa petite (ueue noire. ,lletait accroc%e l'%ameGon par le ct de la bouc%e.

L /ttrapeKla par la carapace5 cria Tifernand $ouis artin5 (ui se trouvait son ct.

$ouis artin saisit la tortue et russit dcroc%erl'%ameGon (ui5 %eureusement5 n'avait pas trop bless la

pauvre bBte.L Une tortueM s'merveillait T%oH une tortue (ui avoulu pour une fois connaPtre le ot du pain M

L -n la remet l'eau N demanda $ouis artin.L on5 emmenonsKla5 dirent les autres. /u moins

nous ne rentrerons pas bredouilles.

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L -n mettra cette tortue dans le bassin5 prFs du7rand 6Fdre5 a&outa TifernandH ;e la nourrirai.

L Si tu lui donnes du pain5 conclut $ouis artin5 &e

parie (u'elle n'en voudra pasM$es (uatre embarcations reanFrent la petite plae oV

nos pBc%eurs5 aprFs avoir barbot pieds nus dans l'eaufraPc%e5 s'installFrent autour du panier provisions (ue .0ou(uet avait arni de tout ce (u'il fallait pour biend&euner.

$e repas termin5 ils se mirent parler bateauE et

naviation comme de vieuE loups de mer.-n se mo(ua d'un certain $ucien (ui avait perdu son

ancre en allant la pBc%e et (ui5 une autre fois5 lc%ant sonouvernail en pleine marc%e pour c%erc%er un bonbonperdu5 avait dmoli l'avant de son bateau contre un (uai duport.

L uel est le meilleur marin de nous tous N demandaT%o.

L 6e n'est pas toi5 mon vieuE5 rpli(ua Qlicien enriant.

L 6'est $ouis artin5 dclara TifernandH et ce n'estpas tonnant5 il pilote un canot l'Ile Ros depuis desannes

L 6'est plutt toi5 Tifernand5 remar(ua $ouis artin.Tu es parti en pleine mer par ros temps et tu es le seul (uiait fait naufrae 1.

L Oa5 c'est vrai5 firent les autres.Tifernand rouit au souvenir de sa terrible aventure


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et comme il se sentait tou&ours Bn (u'on lui enparlt5 il dtourna la conversation.

L $e meilleur marin de la 6olonie5 ditKil5 part les

professionnels5 c'est peutKBtre . $ucas. Il commande "a(aladeuse aussi bien (ue le capitaine 6olombo5 vousn'aveJ (u' demander mon frFre.

L . $ucas5 c'est un %omme (ui sait tout faire5 sansen avoir l'air5 dclara $ouis artin.

L -n dit (u'il a t eEplorateurH estKce (ue c'est vrai Ndemanda T%o.

L ais non5 s'cria Qlicien5 tu confonds " il a faitune c%anson sur les eEplorateurs.

L !ous vous trompeJ tous les deuE5 assura Tifernand" il a t acteur de t%tre et5 dans une piFce5 il a &ou lerle de l'eEplorateur. 6'est lui (ui me l'a dit.

$ouis artin s'esclaffaH "L ,t tu l'as cru M Tu sais pourtant bien (u 'il raconte

tou&ours des blauesML / propos de . $ucas5 reprit Tifernand sur un ton

confidentiel5 n'aveJKvous pas remar(u (u'il n'est plus lemBme depuis (uel(ue temps N Il est bien moins ai etfarceur et il a l'air d'avoir des ennuisH moins (u'il ne soitmalade.

L 6'est vraiM dit Qlicien. ;e voulais vous en parler.ais il n'est pas malade. Il > a (uel(ue c%ose (ui letracasse et (ui tracasse aussi l',nc%anteur5 le docteur etmBme . Qanc%et. Remar(ueJ (u'ils c%anent aussi.:endant les repas5 ils discutent tous voiE basse ets'occupent beaucoup moins de nous.

L !ous rBveJ5 dit $ouis artin en %aussant les

paules.

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L :as du tout5 protesta Qlicien. Il se passe (uel(uec%ose entre euE. ;e peuE mBme vous dire un secret si vousme &ureJ de ne pas le rpter.

L 6'est &ur pour tout le mondeH vasK>M rpondit$ouis artin.

KL ,% bienM continua Qlicien5 0ibi5 (ui couc%e dansla mBme c%ambre (ue moi5 les a entendus parler. Ilsdisaient (u'ils voulaient faire une eEprience tonnante.

L uelle eEprience N demanda Tifernand H une dep%>si(ue ou une de c%imie N

KL ;e n'en sais pas davantae. Ils voulaient peutKBtredire un essai de (uel(ue c%ose. ,t c'est peutKBtre pour leprparer (ue l',nc%anteur est parti trois &ours en avion cettesemaine.

L 6'est tout Ga5 ton secret N dit $ouis artin.L 'abord5 assura Tifernand5 si l',nc%anteur est parti

trois &ours en avion5 c'est pour aller voir tous ceuE (ui sonten vacances c%eJ leurs parents.

L ,t puis5 continua T%o5 pour(uoi veuEKtu (ue lessoucis de l',nc%anteur ou de . $ucas viennent d'uneeEprience (u'ils veulent faire N

L e vous casseJ donc pas la tBte5 conclut $ouisartin5 il > a peutKBtre5 simplement5 une petite

brouille entre . $ucas et le capitaine 6olomboH ou encore5on a dcouvert un vol d'essence5 ou de teinture d'iode5 oumme d'arent. Oa ne nous rearde pas. :arlons d'autrec%ose. ue vouleJKvous faire maintenantN ous n'allonspas recommencer pBc%er au rus(uier N

Il n'> eut plus aucun partisan de la pBc%e5 pas mBme

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Tifernand. $es canots euEKmBmes ne tentaient pluspersonne et l'on dcida de les netto>er5 de les amarrersolidement5 d'emporter la tortue dans le panier provisions

et de rentrer au :alais par le bord du 7randK!erdeau et laferme5 en faisant de ros bou(uets de &acint%es destins aurfectoire.

$ors(ue les (uatre companons arrivFrent au :alais5c%ars de fleurs5 . $ucas leur demanda oV taient lesmuletsH et5 bien (u'il et plus (ue &amais l'air proccup5 ilclata de rire en vo>ant la tortue. 6elleKci5 lc%e dans un

bassin du &ardin5 disparut aussitt sous les plantesa(uati(ues.

/vant le dPner5 Tifernand et ses amis se rendirent aurfectoire pour fleurir euEKmBmes les tables. Il > avait5fiEs au mur5 deuE tableauE noirs. $'un indi(uait le menude c%a(ue repas5 et5 sur l'autre5 (u'on appelait"a #azettede l&'le Ros, . $ucas inscrivait les nouvelles5 avis ourecommandations intressant les enfants. ,n entrant aurfectoire5 nos arGons coururent d'abord ce derniertableau5 comme ils le faisaient c%a(ue &our."a #azette taittoute remplie par ces lines tonnantes5 traces en rosseslettres "

Attention Demain matin, il n&! aura pas d&cole, maisso!ez tous neu+ heures dans la salle des con+rences o/

M. 0incent vous communiuera une importante nouvelle.

L !oilM s'cria Qlicien" il s'ait de C l'eEprience D M

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L>I(#ORTANTE NOUVELLE

$a salle des confrences communi(uait avec labibliot%F(ue. . Qanc%et5 . $ucas et mBme le docteur0onnemain > faisaient5 les &ours de mauvais temps5 descauseries amusantes et instructives5 accompanes de

cinmaH on > donnait des concerts et mBme la comdie.6ette salle contenait une cin(uantaine de places disposesen radins5 et ce n'tait pas eEcessif5 car5 pour le cinma5notamment5 les randes personnes de la 6olonie5 du pFreS>lvestre auE servantes5 se &oinaient auE enfants.

6e matinKl5 (uand le carillon du :alais sonna neuf

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%eures5 il > avait d& lontemps (ue les diEKneufpetits arGons prsents l'Ile Ros avaient pris place dansla salle des confrences5 et Rirette > tait venue aussi.

. !incent entra5 suivi du docteur 0onnemain5 de .Qanc%et et de . $ucas. Tous (uatre allFrent s'asseoir surl'estradeH mais . !incent occupa seul la table rserve auconfrencier. u reard5 il parcourut lentement sonauditoire et s'assura (u'il n'> man(uait personne. 6%a(uepetit arGon lui rendait son sourire et l',nc%anteur taitvisiblement mu5 cause de ce (u'il allait dire. :our se

donner une contenance et pour assurer sa voiE5 il se tournavers . $ucas5 (ui tait assis droite et un peu en arriFrede la table5 et lui demanda "

L Ils sont bien tous l NL /u rand complet5 rpondit . $ucas en

rossissant sa voiE5 car il n'tait pas non plus tellement son aise.

L ,% bienM allonsK>5 fit . !incent dans un soupir. Ilcroisa ses bras sur la table et5 penc% vers les enfants5 ilcommenGa sur un ton ferme "

L es c%ers petits5 c%a(ue fois (ue nous vousavons runis dans cette salle5 c'tait pour vous parlercomme on parle des enfants. 6'tait pour vous demander

(uels &ouets ou (uelle espFce de bonbons il fallait fairevenir de :aris H ou encore pour vous eEpli(uer pour(uoivous deveJ vous brosser les dents avant de vous couc%er./u&ourd'%ui5 &e veuE vous parler comme des %ommes. ,til faut (ue vous m'coutieJ comme des %ommes.

D / la suite d'un vnement imprvu dont il faut

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(ue &e vous fasse part5 nous allons Btre oblis5 tous5de c%aner un peu notre maniFre de vivre l'Ile Ros.ous allons nous trouver dans une situation nouvelleH et &e

veuE eEaminer cette situation avec vous5 absolumentcomme &e l'ai eEamine avec les randes personnes (uim'entourent. e mBme (ue &e leur ai demand leur avis5&'entends vous demander le vtre. .!incent fit une pause5se renversa sur le dossier de sa c%aise et5 reprit "

L es amis5 le mtier d'enc%anteur n'est pastellement difficile (uand on est fortun. a ric%esse m'a

permis de btir ce palais5 d'amnaer cette Ple pour vosplaisirs5 de faire de vous des arGons %eureuE et libres.!ous penseJ bien (u'il faut beaucoup d'arent pour s'offrirun #rand$%oraa, un >ac%t et toute une flottille de bateauE moteur.

L ,t des teauE tous les &ours5 s'cria Qlicien.L ,t toutes les espFces de bonbons5 a&outa Rirette.L -ui5 oui5 poursuivit l',nc%anteurH sans compter la

viande5 les lumes et beaucoup d'autres c%osesH mais &evous en prie5 ne m'interrompeJ pas. !ous aveJ donc puconstater (ue5 &us(u'ici5 l'eEistence de la 6olonie reposaitentiFrement sur ma fortune.

1 ,% bienM mes enfants5 il me faut vous apprendre

au&ourd'%ui (ue cette fortuneKl vient d'Btre enloutie5(u'elle est perdue5 absolument comme un navire (uisombre dans une tempBte. !oil " ;e n'ai plus d'arentM

D e faites pas ces mines consternesH vous alleJ voir(ue ce n 'est pas tellement rave. !ous vous demandeJ

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sans doute comment il est possible (u'un %omme ric%eperde aussi brus(uement tous ses biens. 6ela peut arriverde diverses faGons. $'%omme ric%e a pu donner sa fortune

en arde un ban(uier (ui soit un voleurH ou la placerimprudemment dans des affaires mal%eureuses. Il seraittrop lon et trop difficile de vous eEpli(uer en dtail ce (uim'est arriv. ,n (uel(ues mots5 voici "

D ;'ai cr et diri5 il > a lontemps5 une entreprisecommerciale. / force de travail5 &e l'aie rendue si prospFre(ue &'ai pu la vendre un &our plusieurs millions. 6ela m'a

permis d'ac%eter et d'amnaer l'Ile Ros. />ant la plusrande confiance dans cette affaire (ue &e (uittais5 &econfiai mes successeurs tout l'arent (ue &'> avais an5pour leur permettre de fonder partout des succursales. Ilspouvaient ainsi aumenter leurs bnfices et m'en donnerune partie.

D 6ela marc%a si bien pendant des annes (ue &eperdis peu peu l'%abitude de surveiller mes intrBts. -nm'envo>ait de l'arent (uand &'en demandais et &e nedemandais &amais la totalit des sommes auE(uelles &'avaisdroit. 6ependant5 mes successeurs commettaient des fautestrFs raves (u'ils tenaient soineusement cac%es et (uifinirent par nous mener la ruine5 euE et moi. ;e l'ai appris

seulement il > a un mois5 bien trop tard pour (u'il me ftpossible d'> remdier.D es %ommes %abitus auE affaires penseront (ue

c'est bien fait pour moi5 (ue &'ai t aveule et imprvo>ant.Ils auront raisonH &e me suis trop dsintress de tout ce (uin'tait pas ma c%Fre 6olonie

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et &'ai mis5 comme on dit5 tous mes atouts dans lemBme &eu. Tant pis pour moi. ;e ne me plains pas etn'aurais en somme pas tellement lieu de le faire.

D ;e n'ai plus d'arent5 mais il me reste le plus c%er detous mes biens " l'Ile Ros. $'Ile Ros5 avec cette vastedemeure5 avec son port bien amna5 avec ses btiments5sa ferme et surtout son sol5 au(uel &e n'ai encore peu prFsrien demand.

D es enfants5 couteJKmoi bien. ;'ai lontempsrflc%i sur ce (ue &e devais faire5 et &e suis arriv

au&ourd'%ui cette conviction (u'aprFs avoir trouv l'IleRos le bon%eur5 le bienKBtre et les plaisirs tout assurs5sans aucun effort5 nous pourrons trFs bien les raliser par letravail5 par un travail (ui nous sera un nouveau plaisir.!oici ce (ue &e vous propose " continuer de faire prosprerla 6olonie en eEploitant tous ensemble les ric%esses del'Ple. ,lles sont abondantes et variesH nous ne lesconnaissons peutKBtre pas toutes encore. Il est certain5 dFs prsent5 (ue nous pourrons trFs bien vivre des produits dela pBc%e5 de la culture5 de l'levae.

D /uE alentours de la ferme5 dans toute cette rion(ui est basse et relativement %umide5 il > a des %ectares debonne terre oV il ne tiendra (u' nous de remplacer les

&acint%es sauvaes par des pommes de terre5 des lentilles5des petits pois5 des melons.D ,n deuE ans5 nous aurons un vinoble et nous

commencerons vendre notre vin. $e bois des /venturesest pres(ue entiFrement plant de c%BnesKliFes (ui n'ontpas t corcs depuis des annes5 la proc%aine rcolte

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de liFe5 mBme si nous la vendons sur pied5 puis(uenous ne saurions pas encore faire la rcolte nousKmBmes5nous fournira bien du pain pour siE mois.

D ous planterons des amandiers5 des fiuiers5 despBc%ers5 des oraners et nous vendrons les fruits (ue nousne manerons pas.

D ;e ne fais l (ue vous donner (uel(ues eEemples.aturellement5 pour crer une eEploitation aricole5 simodeste soitKelle5 il faut (uel(ue arentH nous auronsbesoin d'outillae5 de matriel et aussi de conseils .ais

vous penseJ bien (ue &e ne vais pas arder le >ac%t"&'le$Ros, ni l'avion #rand$%oraa. Ils nous ont donn de raresplaisirs5 mais nous ne sommes pas esclaves de ces plaisirsKlH nous en trouverons d'autres aussi rands et plusmodestes. ;e vendrai donc le >ac%t et l'avion. 6ela nouspermettra d'ac%eter un c%eval5 une c%arrue5 des moutons etdes c%Fvres et de constituer un fonds de rserve.

D aturellement5 nous devrons vivre avec une certaineconomie. otre cuisine sera plus simple et nousrenoncerons de trop coteuses friandises. ais voussaveJ d& comme on se rale avec le poisson (u'on apc% soiKmBme. Rien ne vous paraPtra meilleur (ue leslumes et les fruits de votre propre rcolte5 et les

confitures de l'Ile Ros remplaceront avantaeusement tousles bonbons du monde.1 Il s'ait avant tout de sauver la 6olonie5 de savoir si

nous sommes capables de vivre %eureuE ici. par nospropres mo>ens. $'eEprience (ue nous allons tenter nouscotera certainement beaucoup d'efforts.

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ais soneJ comme nous serons fiers si elle russitM;'a&oute (u'elle doit russir. Sans (uoi (u'arriveraitKilN ;eserais obli de tout li(uider. 6%acun de vous s'en irait de

son ct. 6e palais deviendrait un %tel pour /mricains.$e parc serait mis en lotissement et l'on construirait undancin sur la :lae Ros. 6e serait affreuEM ;e ne veuEmBme pas > penserM

D es enfants5 nous pouvons supposer5 dFsau&ourd'%ui5 (ue l'Ile Ros est un beau navire (ui voue aurand lareH un navire oV il n'> a plus de passaers5 mais

seulement des %ommes d'(uipaeH seulement des marinsavec leur vieuE capitaine5 (ui est aussi leur vieuE copain.

D 'ailleurs5 le capitaine du navire n'est pas seul commander la manuvre. Il a de fameuE lieutenants " ledocteur 0onnemain5 . $ucas5 . et me Qanc%et. 6eseEcellents amis auraient pu (uitter l'Ile Ros oV &e ne puisplus leur assurer la situation (ui leur est dueH mais ilsacceptent nreusement de rester avec nous5 de dirieravec moi l'entreprise et d'en courir tous les ris(ues.

L es enfants5 s'cria . Qanc%et avec c%aleur5 .!incent eEaFre " les ris(ues ne sont rien en comparaisondes beauE espoirs (ui s'ouvrent devant nous et du bon%eurde vivre ici.

L 0ravoM bravoM firent le docteur et . $ucas en setournant vers . Qanc%et.es mains d'enfants applaudirentH mais l',nc%anteur

reprit "L ;e puis d& vous annoncer (ue . Qanc%et

diriera les travauE de culture et (ue . $ucas remplacera

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le capitaine 6olombo5 le(uel est mal%eureusementobli de nous (uitter. Il a de vieuE parents nourrir et illui faut aner des sous. . Qaustin se trouve dans le

mBme cas.D uant me Qanc%et5 elle continuera de vous

instruire (uel(ues %eures par &our5 car les travauE de l'Ile nevous occuperont pas continuellement.

D ,t maintenant5 mes petits ars5 il me reste vousdire (ue &e suis all voir vos parents la semaine derniFre.Ils sont tous au courant de mes revers de fortune. Il savent

(ue vous ne sereJ plus traits ici comme des pensionnaires5mais (ue vous > deviendreJ5 si cela vous plaPt5 membresd'une communaut5 d'une famille oV c%acun travaille pourassurer l'eEistence et le bon%eur de tous.

D !os parents n'> voient aucun inconvnient. Ils sontmBme trFs contents (ue nous fassions de vous des arGonscapables de aner leur vie avec de beauE travauE au randair. ais ce n'est pas seulement leur consentement (u'il mefaut5 c'est aussi le vtre. Il > en a peutKBtre parmi vous (uiaspirent d'autres mtiers (u' ceuE de cultivateur5 devineron ou de pBc%eur et (ui prfFrent (uitter l'Ile Ros5afin de...

Ici5 . !incent fut interrompu par les protestations "

L onM nonM nonM criaient les enfants dont la pluparts'taient levsH nous voulons rester avec vousM oustravaillerons bienM !ive . !incentM !ive l'Ile RosM

,t tous se mirent parler la fois "L oi5 &e sais d& ds%erberML oi5 &'apprendrai conduire la c%arrue.

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L oi5 &e ramasserai tout le bois mort.L oi5 &e transporterai le fumier.Rirette s'avanGa &us(u'au pied de l'estrade et5 d'une

voiE in(uiFte5 demanda "L ;e resterai aussi5 dites5 onsieur !incentN

;'pluc%erai les lumesML ais oui5 tu restes avec nous5 bien sr5 ma petite

RiretteML ,t papa5 et maman5 et :aulNL /ussiM ous avons plus (ue &amais besoins d'euEM

es enfants5 reprit l',nc%anteur en frappant dans ses mainspour obtenir le silence5 mes enfants5 votre rponse m'estbien douce5 car elle tmoine une fois de plus de votreaffection pour vos rands5 vos vieuE amis5 et de votreattac%ement l'Ile Ros. />eJ confiance en nouscomme nous avons confiance en vous5 et la vie seratou&ours belle la 6olonie5 mBme si nous devons traverserdes moments un peu difficiles.

D ans les &ours (ui vont suivre5 nous allons nousrunir constamment pour tablir un plan de travail5 pourc%aner des ides et pour oraniser notre nouvelleeEistence. Il me reste au&ourd '%ui vous faire une derniFrecommunication5 il me reste vous faire connaPtre la plus

triste cons(uence de ma ruine5 la seule (ui soit vraimentdplorable.. !incent s'interrompit5 poussa un rand soupir5 tira

ses c%eveuE en arriFre et continua d'une voiE mal assure "L Un rand nombre de vos camarades sont

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actuellement auprFs de leurs parents et vous lescro>eJ absents de l'Ile Ros pour (uel(ues &ours seulement.,uEKmBmes avaient cette certitude lors(u'ils sont partis.

D ,% bienM mes enfants5 sac%eJ (u'ils ne reviendrontplus M :as plus (ue ne reviendront certaines personnesemplo>es la 6olonie et soiKdisant parties en con.

D !ous alleJ comprendre " aprFs avoir fait et refait lecompte de toutes nos ressources5 il m'a bien fallu constater(ue nous ne pourrions tenir ici (u' la condition d'Btremoins nombreuE. SoneJ (ue nous ne vendrons pres(ue

rien de nos produits avant deuE ou trois annes. /vectrenteKdeuE enfants5 mon pro&et devenait irralisable. ;'ait absolument obli de rduire ce nombre diEKneufHpour le dbut de notre eEprience5 c'est un maEimum. $edocteur5 . et me Qanc%et5 . $ucas et moi5 nous vousavons c%oisis entre tous5 mes enfants5 parce (ue vous BtesceuE dont les (ualits5 les ots5 la sant5 l'e5s'accommodaient le mieuE de la situation nouvelle. !ousBtes ceuE5 aussi5 (ue leurs parents ou leurs tuteurs ontaccept d'associer notre entreprise. uant voscamarades5 ils sont partis &o>eusement en avion pour allervoir leur famille. ;e leur ai mentiH c'tait le seul mo>en derendre leur dpart moins cruel. 6%eJ euE5 &e sais (u'ils ont

t trFs ts. Ils ont ot par mes soins des distractions etdes plaisirs (u'on ne trouve pas iciH puis5 au bout d'unesemaine5 on leur a dit (ue la 6olonie cessait d'eEister5 (u'ilsn'> retourneraient pas5 (ue vous l'avieJ (uitte aussi...

D :res(ue tous5 vous le saveJ5 sont beaucoup plus

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&eunes (ue vousH ils ont vcu moins lontemps (uevous l'Ile Ros et il est possible (u'ils se consolent asseJvite. ,n tout cas5 &e ne les perdrai pas de vue5 &e veillerai

tou&ours sur euE5 de loin. ous leur enverrons de temps entemps des fruits de l'Ile Ros. ais ils ne sauront pas5 biensr5 (ue c'est vous (ui les aureJ cueillis pour euE...

,n prononGant ces derniFres paroles5 . !incentdominait mal son motionH sa voiE tremblait et il sedtourna brus(uement pour se mouc%er. erriFre lui5 meQanc%et avait mis sa main devant ses >euE. ,lle pensait

ses petits lFves en allsH elle les imainait l'un aprFsl'autre5 perdus dans une cour d'cole5 au milieu decentaines d'enfants5 ou faisant leurs devoirs sous la lampe5dans un pauvre loement de :aris.

. Qanc%et observait sa femme avec une tendrein(uitude. uant . $ucas5 il baissait la tBte et reardaitle bout de son pied (u'il remuait lentement.

$es enfants5 consterns pour leurs camarades ettmoins du c%arin de . !incent5 se tenait immobiles etsilencieuE. 0ibi5 aprFs avoir pouss un rand soupir5 sepenc%a vers son voisin Tifernand et c%uc%ota "

L is donc5 ce (ue &'ai de la veine5 moi (ui tais l'undes plus petitsM

Tifernand ne rpondit pas. Une rosse larme roulaitsur sa &oue. 0ibi vit soudain cette larme5 au moment oV ilouvrait la bouc%e pour dire autre c%ose. Il se tint coi etan par une brus(ue envie de pleurer aussi5 reardafiEement les c%eveuE de Qlicien5 (ui tait plac devant lui.

ais . !incent a>ant fini de se mouc%er5 se leva

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lestement5 frappa de ses deuE mains plat sur la table5s'efforGa de sourire et conclut "

L !oil5 mes enfants5 ce (ue &'avais vous dire. /lleJ

vous promeneJ en ruminant tout celaM :enseJ surtout auEbelles c%oses (ue nous ferons ensemble5 la solide (uipedont vous faites partie5 et au bon%eur (u'on a de vivre l'Ile Ros5 au milieu de ens (u'on aime. /u&ourd'%ui5nous allons tous d&euner la mBme table5 celle du milieu.Tc%eJ (u'elle soit bien fleurie M

escendant de l'estrade5 l',nc%anteur et ceuE (u'il

appelait ses lieutenants re&oinirent les enfants et (uittFrentla salle avec euE5 prenant part des conversations animes5rpondant un flot de (uestions.

L ites5 onsieur $ucas5 demandait T%o5 onpourra bien faire son lit soiKmBme N

L :arfaitement5 c'est dans le proramme5 assurait .$ucas5 on fera tout soiKmBme5 toutM ais on ne cirera passes souliers.

L /% N :our(uoi NL :arce (u 'on ne portera (ue des espadrilles M

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D-#ARTS

$es enfants de la 6olonie vcurent les &ournes (ui

suivirent dans une eEaltation nreuse. Touc%s de laconfiance (u'on leur tmoinait5 fiers de leur propredcision5 impatients de se rendre utiles5 ils c%erc%aientconstamment une occasion d'prouver leur dvouement etleur ardeur au travail. /ttendris la pense

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(ue l',nc%anteur tait devenu pauvre5 ils s'eEaraientun peu cette pauvret. ,n ralit5 . !incent n'tait pas court d'arent. Il avait pu se faire rembourser (uel(ues

centaines de mille francs prBtes l'anne prcdente l'unde ses amisH et il > avait encore5 dans son coffreKfort5(uel(ues bi&ouE de rand priE (u'il se rservait de vendre.

Tout cela tait insinifiant en comparaison desmillions (u'il avait possds5 et l'on ne va pas bien loinavec cent mille francs lors(u'il s'ait de faire vivre unetrentaine de personnes5 mais enfin le prsent tait assur.

'empBc%e (ue les arGonnets de l'Ile Ros5 (uiavaient d& pres(ue tous connu la pauvret dans leursfamilles5 reprirent5 sans (u'on le leur demandt5 d'anciennes%abitudes d'conomie.

/ table5 ils se recommandaient l'un l'autre de ne pasaspiller le painH et certains d'entre euE dcidFrent de neplus naviuer (u la rame pour ne pas dpenser d'essenceavec leur moteur.

Qonsine s'aperGut un matin (ue 0ibi se lavait sanssavon. ,lle le (uestionna "

L Si tu n'as plus de savon5 pour(uoi n'en demandesKtu pas N

L :arce (ue &e devrais en avoir encore5 eEpli(ua

0ibi5 &'ai oubli dans l'eau %ier une savonnette (ui taitpres(ue neuve. ,lle a fondu. Tant pis pour moiMTifernand et 0ouboule5 a>ant trouv un morceau de

cuir5 imainFrent d'en tirer des talons (u'ils fiEFrent leursespadrilles pour prserver cellesKci de l'usure.

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al%eureusement5 pour > parvenir5 ils emplo>Frent unfil de fer trop ros (ui les blessa et les fit boiter.

:ar roupes de trois ou de (uatre5 nos arGons

parcouraient l'Ile en tout sens dans l'espoir de trouver(uel(ue matiFre prcieuse eEploiter5 (uel(ue ide soumettre . !incent ou . Qanc%et.

$'un proposa la rcolte et la vente des pines ouamandes du pin parasolH un autre5 la fabrication desceintures de sauvetae avec le liFe du 0ois des /ventures.Rirette5 (ui ramassait sur la plae des (uantits de alets

blancs veins de ros5 estimait (u'on pouvait les vendredans les baJars de :aris.

Un soir5 avant le dPner5 Tifernand et 0ouboulearrivFrent tout essouffls sur la terrasse oV . Qanc%etlisait un trait de culture potaFre5 et ils dclarFrent leurmaPtre (u'ils venaient de dcouvrir une mine de cra>onsroues et de sanuine. Ils montrFrent des c%antillons d'unepierre roue5 friable5 avec la(uelle on pouvait crire.

L ,%M dit . Qanc%et5 c'est de la bauEite. Oa sepulvrise trop facilement pour (u'on puisse en faire descra>ons5 mais on en eEtrait l'aluminium. -ui5 mes enfants5c'est du minerai d'aluminium (ue vous aveJ trouv l M

L /lors5 c'est une ric%esseN s'cria Tifernand.

L Sans rand intrBt pour nous5 mon petit5 rponditl'instituteur. Il > a d'importantes carriFres de bauEite dans ledpartement du !ar. :our(uoi voudraisKtu (u'on vienne rands frais c%erc%er la ntre5 en admettant (u'elle soitasseJ ric%e en mtal N ais votre

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trouvaille n'est pas inutile et vous permet au moins defaire connaissance avec le minerai d'aluminium.

. !incent5 %eureuE de trouver c%eJ les enfants autant

de bonne volont5 s'entretenait lonuement avec euE etnotait c%acune de leurs ides5 en dclarant (u'ellespourraient servir un &our. ais il entreprit tout d'abordd'oraniser l'eEistence nouvelle et d'arrBter un prorammede travail (ui ft immdiatement ralisable.

:uis(u'on allait cultiver l'Ile Ros5 en commenGant parla rion du 7randK!erdeau et de la 0aie des uinJeK:as5 il

tait indispensable de crer un c%emin carrossable entrecette rion et le :ort. Si de nombreuE sentiers sillonnaientl'Ile Ros5 elle ne possdait encore (u'une seule voie lareet empierre " c'tait l'alle (ui reliait le terraind'atterrissae au :alais. $a route pro&ete5 utilisantpartiellement cette alle5 devait partir de la ferme5 passernon loin du terrain d'atterrissae et descendre vers le :orten utilisant un des sentiers eEistants. Un autre c%emin5parallFle au 7randK!erdeau5 reliant le :%are nord laferme5 desservirait toute la plaine cultivable.

-n n'attendrait pas5 bien sr5 pour labourer etplanter 5(ue les c%emins fussent termins5 mais on pouvaitles commencer immdiatement.

Il > avait une autre besone urente et5 celleKci5 decourte dure5 la(uelle les enfants allaient se consacrersans plus tarder. 6'tait le netto>ae et la mise au arae devintKdeuE petits canots moteur.

$a (uestion des canots avait t dbattue table.6%a(ue arGon et renonc de bon cur au sien5 puis(ue

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. !incent renonGait son >ac%t. ais un tel sacrificene s'imposait pas. -n avait donc finalement convenu5 lasatisfaction nrale5 (ue l'on arderait un canot pour deuE

enfants5 soit diE en tout5 Tifernand partaeant le sien avecRirette. $es autres seraient mis en vente au mo>end'annonces publies dans les &ournauE sportifs. :our entrouver un priE convenable5 il ne fallait pas se %ter. Ilimportait donc de les conserver en bon tat5 euE et leursmoteurs.

. 6olombo et ses (uatre %ommes d'(uipae allaient

incessamment (uitter la 6olonie sur le >ac%t l&'le Ros. Ilsle conduiraient arseille oV un constructeur se c%areraitde lui trouver un ac(ureur.

5 $ucas5 devenu capitaine du :ort et patron de $a(aladeuse, irait c%a(ue matin pBc%er en mer5 car le poissondevait5 plus (ue &amais5 constituer la base de l'alimentation5et "a (aladeuse disposait d'un attirail de pFc%e admirableet trFs complet " filets et lines de toutes sortes5 nasses5boPtes capturer les %omards et les lanoustes. $'(uipaede . $ucas serait compos de :aul $amandin et de deuEarGons.

!ous penseJ bien (ue beaucoup d'autres travauE furentprvus pour le prsent et pour l'avenir. -n dcida (ue tout

le monde participerait c%acun d'euE et (u'aucun des&eunes colons ne se spcialiserait avant lontemps5 cartoutes les besones n'taient pas alement arables et ilimportait d'en faire un &uste partae. 'autre part5 le travailserait d'autant plus attac%ant (ue l'emploi du temps seraitplus vari. -n devait d'ailleurs prvoir la ncessit des'atteler parfois tous ensemble certaines tc%es.

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,n somme 5de tous les ens nauFre emplo>s l'IleRos5 les(uels allaient > demeurerN Il faut (ue &e vous ledise une fois pour toutes5 et ce ne sera mal%eureusement

pas lon.'abord 0ricot i5 (ui aurait renonc au plus faible

salaire plutt (ue de (uitter son c%er patron. 6apable des'adapter aisment tous les mtiers5 0ricot connaissait lesmoteurs5 l'lectricit5 la T.S.Q.5 ce (ui ne l'empBc%ait pasd'aimer la pBc%e et le &ardinae et de se montrer eEcellentcuisinier l'occasion.

6'est lui (ue . !incent confia le soin et l'entreKliend'un moteur (ui fournissait la lumiFre lectri(ue dans le:alais5 la ferme et les btiments du :ort.

Sur les cin( femmes de c%ambre5 il tait impossibled'en arder plus de deuE. . !incent c%oisit /nFle etQonsine5 (ui s'taient montres les plus couraeuses lesplus dvoues5 les plus attac%es auE enfants et la6olonie. ,lles acceptFrent d'assurer avec me $amandintous les travauE mnaers et la confection des repas.

,nfin5 . 6ormier5 le c%ef &ardinier5 conservait sonposte. -n avait rand besoin de ses conseils et5 la saisonn'tant pas encore trop avance5 il allait immdiatementdirier la plantation d'une (uantit de &eunes amandiers et

pBc%ers.$e #rand$ %oraa, en plusieurs vo>aes (uis'espacFrent sur une (uinJaine de &ours5 emporta tous ceuE(ui ne pouvaient plus rester l'Ile Ros" . et

i !alet de c%ambre de . !incent.

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me 0ou(uet5 leurs aides $abille et Quseau5 lle0ernadette5 le vieuE pFre S>lvestre5 deuE mcaniciens5 les&ardiniers et valets de ferme (ui avaient travaill sous les

ordres de . 6ormier. uant auE femmes de c%ambre5aria5 Reina et /ntoinette5 elles taient d& parles5 soiKdisant en con.

6es dparts furent mouvants et tous ceuE (uirestaient > assistFrent. -n promit de s'crire5 on sou%aita dese revoir et l'on essu>a plus d'une larme au milieud'embrassades.

$e dernier repas (ue prpara . 0ou(uet futreliieusement compos par lui de toutes les friandises (ueles convives5 petits et rands5 avaient tou&ours prfres.-n > manea pour la derniFre fois ces merveilleuE pts la crote lFre et dore (ui taient &ustement clFbres la6olonie et (u 'on appelait les C pts 0ou(uet D.

Seul5 peutKBtre5 le pFre S>lvestre partit sans beaucoupde reretsH car5 devenu trFs vieuE5 il allait raliser son rBveen retournant dans son pa>s au milieu de ses enfants et deses petitsKenfants.

!int le &our oV le >ac%t "&'le$Ros appareilla pourarseille. ,n outre de son (uipae et du capitaine6olombo5 il emmenait . Qaustin5 (ui prfrait le bateau

l'avion. ais5 avant de prendre le lare5 l'lant petitbtiment fit une derniFre fois le tour de l'Ile5 a>ant sonbord pres(ue tous les membres de la 6olonie. -n pouvaits'attendre ce (ue cette promenade ft (uel(ue peumlancoli(ue. /u contraire5 c%acun s'> montra de fortbonne %umeur. $e capitaine 6olombo5 (ui avait le ot des

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lonues traverses5 venait d'obtenir un poste de secondsur un caro et allait bientt vouer vers l',EtrBmeK-rient.Son reret de (uitter . !incent se trouvait compens par

l'attrait de ce vo>ae.

":our l',nc%anteur5 (ue son entreprise de l'Ile Ros

passionnait uni(uement5 le >ac%t ne reprsentait plus (u'unob&et de valeur dont la vente pouvait assurer l'eEistence dela 6olonie durant un certain temps. ,n companie de .$ucas et de . Qanc%et5 il le visita une derniFre fois5 descabines la mac%inerie5 de la cambuse au salon. Tout >

tait luEueuE et en parfait tat. :artout5 sur les tentures5 lesboiseries5 les tapisseries5 se mariaient les couleurs de la6olonie " des ris et des roues de toutes nuances5 (uere%aussait l'clat du cuivre.

L !ous aveJ raison5 disait5 miKsrieuE5 miKplaisantant5. $ucas l',nc%anteur5 vous aveJ raison5 dbarrasseJKvous de ce bateau M Il est trop c%ic et trop bien asti(u. oi(ui suis maire5 &'ai tou&ours craint5 en m'asse>ant sur lesban(uettes d'aca&ou de la salle maner5 d'en ra>er levernis avec la pointe de mes fessesM

D :arleJKmoi du C carr D de"a (aladeuse, oV il n'> a(u'une table de bois blanc5 une %uc%e et un banc et oV l'onpeut dormir (uatre sur des paillasses5 sans ter ses

espadrillesM D$a plupart des enfants5 tout comme . $ucas5prfraient "a (aladeuse "&'le$Ros. 6ertes5 le >ac%t lesavait merveills lors(u'ils l'avaient visit pour la premiFrefois. ais tout > tait trop ordonn5 trop prcieuE5 tropsalissant. -n > man(uait de place et

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de libertH il fallait s'> tenir saement assis5 sanstouc%er rien et sans aider la manuvre.

$e >ac%t sentait l'encausti(ue et la C pte pour les

cuivres DH la tartane sentait le oudron5 le poisson5 la merMSur la tartane5 les enfants se cro>aient matelots. Ilscouraient5 sautaient5 rimpaient leur rH ils prouvaientune sorte d'ent%ousiasme et de vertie en reardant auKdessus d'euE la rande voile trianulaire (ui cla(uait et seonflait (uand le bateau virait de bord.

Tandis (ue le >ac%t loneait lentement et pour la

derniFre fois les rivaes de l'Ile5 c'tait surtout ceuEKci (uiintressaient les &eunes passaers. Ils nommaient c%a(ueendroit5 ils en discutaient les arments et les ressources.$'un assurait (ue la 6ri(ue du Soleil $evant tait peuplede crevettes normes. Tel autre avait dcouvert5 auE abordsdu 6ap !incent5 une paisse couc%e de terre noire commeen rclamait la culture des salades et des radis...

"&'le$Ros revint au :ort et s'> arrBta le temps dedbar(uer tous ceuE (ui restaient. /prFs (uoi5 le 6apitaine6olombo5 penc% %ors de sa dunette de commandement5 sacas(uette la main5 fit un lare salut5 tandis5 (ueretentissait trois lons coups de sirFne. u (uai et de la&ete5 trente voiE rpondirent cet adieu. ,t "&'le$Ros

reprit la mer. $ontemps les enfants virent . Qaustin5debout l'arriFre5 aiter vers euE son mouc%oirH puis le>ac%t ne fut plus (u'un point l'%oriJon5 et c%acun se sentitbrus(uement triste.

L /u travail5 maintenantM s'cria . $ucas enfrappant dans ses mains " (ui veut nous aider laver le

)A


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pont de"a (aladeuse NL oiM oiM oiM$a tristesse s'vanouit et "a (aladeuse fut

&o>eusement prise d'assaut.uel(ues &ours plus tard5 un matin vers siE %eures5 les

enfants5 (ui dormaient encore5 leurs fenBtres ouvertes5furent rveills en sursaut par les puissants moteurs du#rand$%oraa. $'avion survolait le :alais pour la derniFrefois5 avant de aner :aris oV son constructeur5 l'a>antrac%et5 allait en faire un avion de rand tourisme.

. !incent5 (ui aimait son c%er #rand$%oraa, avaitrsolu d'viter les motions d'une promenade d'adieu. Ilavait prfr5 pour tous et pour luiKmBme5 ce dpartbrus(u5 cette surprise matinale.

,n entendant l'avion5 les enfants eurent vite faitd'enfiler leur culotte et de rimper sur la terrasse suprieuredu :alais.

/prFs maintes volutions5 le #rand$%oraa vints'immobiliser trente mFtres auKdessus d'euE. IlsaperGurent . $atourette et son mcanicien arcel5 (ui5 lebuste penc% %ors de leur poste5 faisaient de rands estesd'adieu et lanGaient une multitude de petits drapeauE auEcouleurs de la 6olonie 1. / ce moment5 le carillon du

:alais5 oV . $ucas remplaGait . Qaustin5 &oua lentementet avec une eEpression de reret "(on vo!age, Monsieur #rand$%oraa

1 7ris perle et roue roseille. !oir"&'le Ros.

)?


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$'air aussitt termin5 les enfants5 bras levs5s'criFrent "

L !ive le #rand$%oraal !ive . $atouretteM

$'avion s'leva verticalement d'une centaine de mFtres5puis s'lanGa vers le ord.

Toute la 6olonie5 rassemble sur la terrasse5 le suivitdes >euE &us(u' ce (u'il et disparu.

Seul5 l',nc%anteur tait absent " en companie de .$amandin5 il tait all au terrain d'atterrissae5 pour assister l'envol du #rand$%oraa.

Il en revenait maintenant5 petits pas5 sans rien dire son companon. Il s'arrBtait de temps en temps pourcouter le bourdonnement dcroissant de l'avion5 puisreprenait sa marc%e en poussant un ros soupir.

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AU TRAVAIL

/uE premiers &ours de mars5 la nouvelle oranisationde la 6olonie fonctionnait ruliFrement.

uand retentissait le carillon du rveil5 pour le(uel Unsonneur diffrent tait dsin c%a(ue &our5 les enfantssautaient de leur lit et mettaient l'air matelas5 draps etcouvertures5 ainsi (u'ils l'avaient tou&ours fait. $eur toiletteac%eve5 ils descendaient au rfectoire. :lus de brioc%es5plus de alettes pour le d&euner du matinH mais une laretartine de miel et un bol de c%ocolat.

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$e miel tait fourni par les ruc%es de la 6olonie5installes prFs de la ferme et dont on allait peu peuaumenter le nombre.

/ la fin du d&euner5 . Qanc%et disait (uel(ues motsdu travail de la veille5 encouraeant les uns5 flicitant lesautres5 recommandant tous de fournir un effort rulier5de ne pas s'essouffler ni se mettre en sueur. :uis il lisaittout %aut le proramme de la matine5 dsinait c%acunson travail. :ar eEemple5 trois arGons devaient se rendre la ferme avec . 6ormier pour travailler au &ardin potaer

d& eEistantH cin( autres5 accompanant . Qanc%et5allaient tracer avec lui le c%emin (ui devait traverser laplaine du 7randK!erdeau. SiE autres tait dsins pouraider . $amandin (ui coupait des arbres et des bru>FresauE abords du terrain d'atterrissae5 sur le parcours de laroute pro&ete. euE petits arGons5 les moins robustes5taient c%ars de netto>er la rande voliFre5 tou&ourspeuple d'oiseauE de tous pa>s et de toutes couleurs5 et d'>remplir abreuvoirs et maneoires. euE autres5 enfin5devaient se &oindre l'(uipe de . $ucas5 dFs (u'elleserait rentre de la pBc%e5 pour continuer de netto>er et deremiser les petits canots vendre.

/prFs le d&euner5 les enfants allaient faire leur lit et

leur c%ambre. Ils se rassemblaient ensuite sur la terrasse&us(u' ce (ue leurs c%efs d'(uipe fussentprBts partir avec euE au travail. Il tait alors peine

%uit %eures et c'tait souvent le moment oV"a (aladeuserentrait au :ort5 dont elle tait sortie avant le lever dusoleil.

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Son arrive retardait souvent le dpart des travailleurs5car c%acun tant pBc%eur son tour5 le rsultat de la pBc%eintressait tout le monde. uel(ues arGons couraient

&us(u'au 7rand 6Fdre5 auKdevant de . $ucas et de ses&eunes matelots pour voir ce (u'ils rapportaient dans leurpaniers. 6omme le temps tait prcieuE et (ue . $ucasvoulait prendre aussi sa part des travauE aricoles5 on sebornait pBc%er au c%alut5 c'estKKdire laisser tramer unrand filet en forme de poc%e derriFre le bateau (uimarc%ait au moteur. $e filet tait remont au mo>en d'un

treuil actionn5 lui aussi5 par le moteur et l'on pouvait ainsicapturer en peu de temps asseJ de poisson pour la &ourne.

. $ucas5 au cours de la pBc%e5 ne rsistait pas auplaisir de poser5 dans de bons endroits (u'il connaissait5 desC boPtes D %omards et lanoustes (u'il relevait lelendemain. Il eEistait dans le port une C rserve D oV l'onpouvait conserver vivants les poissons et les %omards5lors(u'il > en avait trop ou pas asseJ pour un repas.

/ midi5 tout le monde revenait d&euner5 aucun desc%antiers ne se trouvant plus d'une demiK%eure de marc%edu :alais.

'alleJ pas croire (ue nos amis avaient pein sansarrBt toute la matine. $e travail5 (u'on trouvait tou&ours le

mo>en de rendre amusant5 tait coup derepos5 de bavardaes5 de leGons sur la maniFre de seservir des outils.

e (uel apptit l'on maneait et (uelle animation

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rnait d'un bout l'autre de la rande table5 dans lerfectoire enva%i de lumiFre M

L /u&ourd'%ui5 disait . $ucas en faisant allusion

ceuE (ui netto>aient les petits canots sous ses ordres5au&ourd'%ui l'(uipe des 6%antiers de la arine taitcompose de ars fort distinus.

L ais5 a&outaitKil5 &'avais ce matin un matelot (uiplissait. ;e ne l'emmFnerai plus (uand il > aura de la%oule.

$e petit matelot mis en cause protestait "

L ;e n'ai &amais eu le mal de mer5 monsieur $ucasMais ce matin5 sur le bateau5 &'ai voulu maner commevous du pain et du saucisson et Ga ne passait pas M

L 6'est bon5 camarade5 rpondait . $ucas5 &e voisce (ue c'estM Une autre fois5 &'arroserai ton pain avec del'alcool de ment%eM

L Qanc%et5 demandait l',nc%anteur5 parleJKmoi devos terrassiers.

L es terrassiers d'au&ourd'%ui taient aussi vaillants(ue ceuE d'%ier5 rpondait . Qanc%etH &'tais obli demodrer leur ardeur. Si tout va bien5 aprFsKdemain nousaurons fini de poser la petite voie ferre (ui permettrad'amener les alets du 6ap ord sur le c%emin du

!erdeau.D6ette petite voie ferre tait celle (ui5 nauFre5conduisait au :alais baaes et approvisionnementsapports par le #rand %oraa.

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L $e difficile5 poursuivait . Qanc%et5 sera detransporter les Zaonnets.

L ous nous attellerons tous5 disait le docteur.

L -%M s'criait Tifernand5 &e propose (ue . !incentvienne inauurer la line de c%emin de fer. Il montera dansun Zaonnet et nous lui ferons faire tout le parcours aurand alop M

L -uiM -uiML ;'accepteM dclarait l',nc%anteurH il > a bien

lontemps (ue &e ne suis alle en c%emin de fer. ,t aprFs la

crmonie5 &'offrirai un oter au vin sucr.L ,ncoreN protestait le docteur en riantH encore des

foliesN ,nc%anteur5 vous alleJ nous ruinerMIl faut dire (ue le docteur avait accept de tenir le livre

de dpenses de la 6olonie./vant de (uitter la table5 les enfants c%antaient en

c%ur une ou deuE c%ansons accompanes au piano parme Qanc%etH puis . Qanc%et composait de nouvelles(uipes pour l'aprFsKmidi afin de permettre ceuE (ui ledsiraient de c%aner de travail et de c%antier.

-n ne retournait l'ouvrae (u'aprFs une demiK%eurede flnerie et de &eu et comme cette po(ue de l'anne lanuit tombait trFs vite5 les (uipes d'enfants rentraient vers

(uatre %eures et demie pour aller en classe avec meQanc%et &us(ue vers siE %eures.,n attendant le dPner5 (u'on servait sept %eures5

c%acun faisait un peu de toilette5 puis se rendait la sallede &euE ou la bibliot%F(ue. Il > avait tou&ours (uel(uesarGons complaisants (ui aidaient /nFle ou

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Qonsine mettre le couvert ou (ui fleurissaient latable.

,t Rirette N direJKvous. ue faisait Rirette N Rirette

allait en classe le matin5 avec les trois arGons les pluspetits5 parmi les(uels il > avait 0ibi. Rirette5 auprFs de samaman5 cousait des robes pour les trois poupes (uel',nc%anteur lui avait donnes " une toute petite5 unemo>enne et une rande. ,lles avaient toutes les trois leur litet leur petite voiture. uand ses filles dormaient5 Riretteallait arder la petite Rosette5 (ui dans son berceau5 aprFs

avoir tt5 dormait aussi bien (u'une poupe ou semblaitattendre saement de devenir rande en reardant auplafond.

uant 0ibi et ses deuE petits copains (uis'appelaient Toinou et Ri(uet5 ils prtendaient se rendreutiles comme les rands et5 pour leur faire plaisir5 on leurdemandait (uantit de petits services dont ils s'ac(uittaientparfaitement bien. Ils allaient ramasser des pommes de pin(ui servaient allumer les fourneauE de la cuisineH me$amandin les envo>ait la ferme c%erc%er un peu de persilou voir si les poules avaient pondu et . 6ormier leurdemandait de faire de l'%erbe pour les lapins.

/vant %uit %eures5 le soir5 on avait fini de dPner5 mais

on ne se couc%ait uFre avant neuf %eures et demie etmBme diE %euresH soit (u'il > et sance de cinma5 soit(ue . Qanc%et fPt une lecture %aute voiE ou par eEempleune causerie sur les cultures (u'on pouvait entreprendre l'Ile Ros. uel (ue ft leur emploi5 les soires taient trFsarables et souvent a>es de surprises dont . $ucascontinuait de se

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montrer un inpuisable inventeur. ais les enfantss'efforGaient de l'imiter. Il n 'tait pas rare de voir deuE outrois d'entre euE faire au rfectoire une entre

sensationnelle5 dans un accoutrement de leur faGon. Il > eutdes concours de duisements5 des concours de farces5 desconcours de c%arades.

L 6'est trFs $ien de travailler5 disait . !incent5mais n 'oublions pas de nous amuser M

:ersonne la 6olonie ne l'oubliait. me il semblait la plupart de nos arGons (u 'ils ne s'taient &amais tant

amuss " amuss construire une route5 poser une voieferre5 faire la rande pBc%e au filet.

L ,n somme5 constatait Tifernand5 travailler5 c'esttout simplement &ouer (uel(ue c%ose d'utile.

:endant ce mois de &anvier oV la 6olonie commenGade se transformer5 l'activit de . !incent tonna et r&ouittout le monde. $a saison des plantations5 pour les arbres etla vine5 tait d& bien avance. $e printemps apparaPt trFstt dans la rion mditerranenneH amandiers et pBc%ersfleurissent au dbut de mars. :our ne point perdre uneanne5 . !incent voulait (u'on se %tt de planter. Fsfvrier5 il et t trop tard.

euE fois par semaine5 "a (aladeuse se rendait

arseille pour assurer le ravitaillement5 notamment enpain et en viande fraPc%eH elle rapportait aussi le courrier.. !incent et . 6ormier5 le &ardinier5

accompanFrent . $ucas dans plusieurs de ces vo>aes.Ils en rapportFrent successivement plusieurs douJaines de

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pioc%es5 de pelles5 de bBc%es pouvant5 par leur poids etleurs dimensions5 convenir des enfantsH une c%arrue5 une%erse5 une fauc%euse mcani(ue et (uantit d'instruments

et d'outils (ui man(uaient la ferme.Ils visitFrent les meilleurs %orticulteurs de :rovence et

firent livrer bord de $a(aladeuse une centaine d'arbresfruitiers " pBc%ers5 amandiers5 pruniers5 fiuiers. Il eneEistait d& pres(ue autant en pleine production l'IleRos et l'on aurait pu en planter bien davantae si le tempsn'avait man(u.

'autre part5 il fallait mettre en terre trois mille plantsde vine5 (ui arrivFrent un &our sur"a (aladeuse, en petitsfaots ruliers et serrs.

,n attendant (ue leur emplacement ft prpar5arbustes et plants furent couc%s dans un sillon5 leursracines soineusement recouvertes de terre fraPc%e.

/ l'un de ses vo>aes5 . !incent russit c%anertrois petits canots contre une bonne bar(ue de pBc%e voileet moteur. /insi . $ucas ne serait pas tou&ours obli desortir avec la tartane (ui5 rande et %aute sur l'eau5 neconvenait pas toutes les pBc%es et dpensait beaucoupd'essence lors(u'on devait5 faute de vent5 renoncer lavoile. 6ette bar(ue de pBc%e fut baptise"a Rascasse, du

nom de ce beau poisson roue auE naeoires pineuses5sans le(uel on ne peut faire une bonne bouillabaisse.$a (aladeuse, un &our (ue la mer tait trFs calme5

embar(ua dans le vieuE port5 arseille5 une solidec%arrette et un non moins solide c%eval de trait et de labour(ui tait noir avec une tac%e blanc%e sur le front ets'appelait outon.

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outon ne fut pas trFs rassur sur le pont de "a(aladeuse bien (ue celuiKci ft asseJ lare. -n attac%a lec%eval au mt et on l'entoura de solides barriFres.

Son arrive l'Ile Ros fPt sensation. Tous les enfantsl'accompanFrent &us(u' l'curie (ue . 6ormier lui avaitamnae la ferme5 et les plus petits5 0ibi5 Toinou etRi(uet montFrent ensemble sur son dos.

Il > avait encore la ferme5 un important poulailler5 uncolombier peupl d'une trentaine de pieons et une bererie(u'%abitaient %uit c%Fvres laitiFres5 un bouc et (uel(ues

c%armants petits c%evreauE.6es animauE taient soins par . 6ormier (ui

loeait prFs d'euE et c%a(ue matin5 Qonsine et /nFleallaient traire les c%Fvres H mais on dcida (ue deuE outrois des plus rands arGons apprendraient panser et conduire outon.

Tout de suite on emplo>a le c%eval " on lui fittransporter sur la plaine du !erdeau les rails et lesZaonnets du petit c%emin de fer5 puis l'attelant lafauc%euse5 on lui fit tondre la plaine (u'on allait cultiver5 ce(ui permit de faire ample provision de fourrae.

ais pour dfric%er cette plaine il fallait labourer trFsprofondment et un seul c%eval n'> pouvait suffire. -n fit

donc venir5 des environs d'/rles5 un cultivateur avec unec%arrue au soc puissant et deuE c%evauE devant les(uels onattela outon. Trois %ectares de terrain furent dfoncs. Ilstaient traverss en leur milieu par le c%emin enconstruction. . Qanc%et5 $ucas5 $amandin et mBmel',nc%anteur profitFrent de ce travail pour apprendre conduire la c%arrue5 tandis

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(ue :ierre $amandin menait l'attelae en s'appli(uant marc%er bien droit dans le sillon.

:endant ce temps5 . 6ormier dirieait les

plantations. Il s'occupa d'abord des arbres fruitiers (ui.espacs de %uit mFtres5 furent disposs sur plusieursranes le lon de la route menant de la ferme l'ancienterrain d'aviation.

:our c%a(ue arbuste il fallait creuser un trou d'unmFtre cube environ5 afin (ue les racines pussent sedvelopper

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dans une terre bien remue. :ioc%es et pelles eurentdonc fort faire. -n abandonna momentanment la routeet le c%emin. Bme il > eut des &ours oV . $ucas n'alla

pas la pBc%e et tous5 petits et rands5 %ommes et enfantss'emplo>Frent auE plantations.

Une rande partie du terrain labour fut consacr lavine. $es plants de vine5 si petits (u'ils soient5 eEienteuE aussi de rands trous et un terrain bien prpar. :ourvenir bout5 en temps utile5 d'une besone aussiconsidrable5 . !incent dut faire venir encore deuE aides

vinerons. -n se dpBc%a de planter aussi plusieurscentaines de Xilos de pommes de terre.

$es enfants montrFrent d'autant plus d'ardeur et deaPt au cours de ces travauE (u'ils en comprenaientl'urence et (u'ils en pouvaient mesurer les prorFs de &ouren &our et mBme d'%eure en %eure.

:lanter un arbre est un vnement important et unebelle action. !oici un endroit du sol oV il n'> avait rien (uedes %erbes et des pierres. ,t maintenant un petit arbrel'%abiteH il > poussera bien l'aise5 dans une bonne terreH ildeviendra rand et fortH il do

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