Hume,David - Essai Sur Les Premiers Principes Du Gouvernement (Uqac)

6
David HUME (1752) Essais moraux, politiques et littéraires Essai sur les premiers principes du gouvernement Traduction française anonyme du XVIIIe siècle publiée en !"#$  %otes de &'ilippe (olliot, )uillet #**#$ +n document produit en version numérique par &'ilippe (olliot, bénévole, &rofesseur de p'ilosop'ie au ycée -ng o . /ieppe en %ormandie 0ourriel1 folliot$p'ilippe2club3internet$fr 4ite 5eb1 'ttp166555$p'ilotra$com 'ttp166perso$ club3internet$f r6folliot$p'il ippe6  /ans le cadre de la collection1 7es classiques des sciences sociales7 dirigée et fondée par )ean38arie Tremblay,  professeur de soc iologie au 0égep d e 0'icoutimi 4ite 5eb1 'ttp166555$ uqac$uquebec$ca69one :*60lassiques;des;sc iences;sociales6 index$'tml +ne collection développée en collaboration avec la <ibliot'èque &aul3=mile3<oule t de l>+niversité du ?uébec . 0'icoutimi 4ite 5eb1 'ttp166bibliot'eque$uqac$uquebec$ca6index$'tm

description

Hume,David - Essai Sur Les Premiers Principes Du Gouvernement (Uqac)

Transcript of Hume,David - Essai Sur Les Premiers Principes Du Gouvernement (Uqac)

7/18/2019 Hume,David - Essai Sur Les Premiers Principes Du Gouvernement (Uqac)

http://slidepdf.com/reader/full/humedavid-essai-sur-les-premiers-principes-du-gouvernement-uqac 1/6

David HUME (1752)

Essais moraux, politiques et littéraires

Essai sur les premiers principes

du gouvernementTraduction française anonyme du XVIIIe siècle publiée en !"#$

 %otes de &'ilippe (olliot, )uillet #**#$

+n document produit en version numérique par &'ilippe (olliot, bénévole,

&rofesseur de p'ilosop'ie au ycée -ngo . /ieppe en %ormandie0ourriel1 folliot$p'ilippe2club3internet$fr 

4ite 5eb1 'ttp166555$p'ilotra$com'ttp166perso$club3internet$fr6folliot$p'ilippe6 

/ans le cadre de la collection1 7es classiques des sciences sociales7dirigée et fondée par )ean38arie Tremblay,

 professeur de sociologie au 0égep de 0'icoutimi4ite 5eb1 'ttp166555$uqac$uquebec$ca69one:*60lassiques;des;sciences;sociales6index$'tml

+ne collection développée en collaboration avec la <ibliot'èque&aul3=mile3<oulet de l>+niversité du ?uébec . 0'icoutimi

4ite 5eb1 'ttp166bibliot'eque$uqac$uquebec$ca6index$'tm

7/18/2019 Hume,David - Essai Sur Les Premiers Principes Du Gouvernement (Uqac)

http://slidepdf.com/reader/full/humedavid-essai-sur-les-premiers-principes-du-gouvernement-uqac 2/6

/avid @ume, Essai sur les premiers principes du gouvernement A!"#B #

+n document produit en version numérique par 8$ &'ilippe (olliot, bénévole,&rofesseur de p'ilosop'ie au ycée -ngo . /ieppe en %ormandie0ourriel1 folliot$p'ilippe2club3internet$fr 

4ite 5eb1 'ttp166555$p'ilotra$com'ttp166perso$club3internet$fr6folliot$p'ilippe6. partir de 1

/avid @ume A!3!!CB

Essais moraux, politiques et littéraires 1es premiers principes du gouvernement A!"#B

+ne édition électronique réalisée . partir du texte de /avid @ume, Essais moraux, politiques etlittéraires 1 Essai sur les premiers principes du gouvernement $ Traduction anonyme du XVIIIe siècle publiée en !"# . -msterdam par )$@$ 4c'neider, éditeur$ %otes de &'ilippe (olliot, )uillet #**#$

&olices de caractères utilisée 1

&our le texte1 Times %e5 Doman, # points$&our les citations 1 Times %e5 Doman * points$&our les notes de bas de page 1 Times %e5 Doman, * points$

=dition électronique réalisée avec le traitement de textes 8icrosoft ord #***$8ise en page sur papier formatETTDE A+4 letterB, F$"GG x GGB

=dition complétée le #" Huillet #**# . 0'icoutimi, ?uébec$-vec lGautorisation de 8$ &'ilippe (olliot$

7/18/2019 Hume,David - Essai Sur Les Premiers Principes Du Gouvernement (Uqac)

http://slidepdf.com/reader/full/humedavid-essai-sur-les-premiers-principes-du-gouvernement-uqac 3/6

/avid @ume, Essai sur les premiers principes du gouvernement A!"#B :

David Hume

Les premiers principes du

gouvernement.

Traduction anonyme du XVIIIème

 %otes de &$(olliot

Dien ne parat plus surprenant . ceux qui contemplent les c'oses 'umaines d>un oeil

 p'ilosop'ique, que de voir la facilité avec laquelle le grand nombre est gouverné par le petit, etl>'umble soumission avec laquelle les 'ommes sacrifient leurs sentiments et leurs penc'ants .ceux de leurs c'efs$ ?uelle est la cause de cette merveilleJ 0e n>est pas la (KD0EL les suHets sonttouHours les plus forts$ 0e ne peut donc Mtre que l>K&I%IK%$ 0>est sur l>opinion que toutgouvernement est fondé, le plus despotique et le plus militaire, aussi bien que le plus populaire etle plus libre$ +n sultan dG=gypte, un empereur de Dome peut forcer les actions de ses peuplesinnocents, mais ce n>est qu>après s>Mtre affermi dans l>opinion de ses gardes$ Ils peuvent mener leurs suHets comme des bMtes brutes, mais il faut qu>ils traitent comme des 'ommes, l>un sesmamelucs, l>autre sa co'orte prétorienne$

Il y a deux sortes d>opinions, opinion d>I%TEDET, et opinion de /DKIT$

&ar opinion d>intérMt, H>entends le sentiment de l>utilité publique, que le gouvernement engénéral peut procurer, Hoint . la persuasion que le gouvernement, sous lequel nous vivons, la

1 Le texte anglais dit : "Le sultan d’Égypte, ou l'empereur de Rome, peut conduire ses sujets inoffensifs comme

des bêtes brutes, à l'encontre de leurs sentiments et de leurs inclinations, mais il doit du moins avoir men é ses

mamelouks comme des hommes, par leur opinion. (P. Folliot)

7/18/2019 Hume,David - Essai Sur Les Premiers Principes Du Gouvernement (Uqac)

http://slidepdf.com/reader/full/humedavid-essai-sur-les-premiers-principes-du-gouvernement-uqac 4/6

/avid @ume, Essai sur les premiers principes du gouvernement A!"#B N

 prouve autant que tout autre pourrait le faire$ 0ette opinion, lorsqu>elle prévaut dans un =tat, oudu moins auprès de ceux qui font la force de lG=tat, fait la plus grande sOreté des c'efs$

Il y a aussi deux sortes de droits 1 droit de &+I44-%0E et droit de &DK&DI=T=$

&our voir Husqu>oP peut influer l>opinion du droit de puissance, il n>y a qu>. considérer l>attac'ement que toutes les nations ont pour leur ancien gouvernement, et pour les noms mMmequi portent le sceau de l>antiquité$ >antiquité fait touHours natre une opinion de droit, et quelquemal qu>on puisse dire des 'ommes, on les a touHours vu prodigues de leurs biens et de leur sang,lorsqu>il s>est agi de maintenir ce qu>ils ont cru Mtre de droit public$ ?u>on donne . cette passion lenom d>ent'ousiasme, ou tel nom que l>on voudra, ce qu>il y a de très sOr, c>est qu>un politique quinéglige d>en tenir compte, ne peut Mtre qu>un esprit borné #$ Il est vrai qu>. la première vue, rien ne parat plus contradictoire que cette circonstance$ orsque les 'ommes sont une fois engagés dansune faction, nous les voyons, sans 'onte et sans remords, fouler aux pieds tous leurs devoirs ettoutes les lois de l>'onneur$ 4>agit3il de rendre service . leur partiJ Ils sont capables de tout :  $0ependant, lorsque les factions se forment, nous voyons les mMmes 'ommes ne se déterminer qu>en vertu de quelque principe de droit, et maintenir obstinément la Hustice et l>équité$ 0e quel>on aperçoit ici de contradictoire, vient pourtant de la mMme source, He veux dire du penc'ant quenous avons tous pour la société$

Kn voit de reste que l>opinion du droit de propriété est de la dernière importance dans tout cequi regarde le gouvernement$ +n auteur connu a fondé tout le droit de gouverner sur la propriété,et son sentiment parat avoir été goOté par la plupart de nos auteurs qui ont écrit sur la politique$Il est vrai que c>était aller trop loin 1 cependant, on ne saurait disconvenir d>un autre cQté, quel>opinion du droit de propriété n>ait une très grande influence$

Il n>y a donc point de gouvernement, point d>autorité exercée par un petit nombre de personnes sur un grand nombre, qui ne soit fondée sur quelqu>une de ces trois opinions, celle del>intérêt public, celle du droit de puissance, ou celle du droit de propriété$ 0e n>est pas qu>il n>y aitd>autres principes propres . fortifier ceux3ci, de mMme qu>. déterminer, . limiter et . c'anger leursopérations$ Tels sont l>intérêt propre N , la crainte et l'affection$ Tout ce que He soutiens, c>est queces derniers principes ne peuvent avoir aucun effet indépendamment des premiers, et que leur influence suppose touHours l>influence antérieure des opinions dont H>ai fait le dénombrement$ Knne doit donc pas, . proprement parler, les appeler principes originaires, mais principes secon3daires du gouvernement$

/>abord, l>intérMt propre n>étant autre c'ose que l>attente d>un avantage particulier, et qui n>est point compris dans ceux que le gouvernement procure tous, il est clair que l. oP l>autorité dumagistrat n>est pas préalablement établie, ou du moins présumée, cette attente ne saurait avoir lieu$ >espoir de la récompense peut augmenter l>autorité du magistrat . l>égard de quelques particuliers, mais ne peut Hamais la faire natre . l>égard du public$ 0>est de leurs amis et des

1 Plus exactement "sûreté du gouvernement". (P. Folliot)2 Phrase présente seulement dans certaines éditions.(P.Folliot)3 Passage auquel rien ne correspond dans le texte humien. Il est préf érable ici de consulter la traduction de Jean-

Pierre Jackson (Editions Alive), nettement plus fidèle.(P.Folliot)4 "Intérêt personnel" ou "égoïsme" est meilleur.(P.Folliot)

7/18/2019 Hume,David - Essai Sur Les Premiers Principes Du Gouvernement (Uqac)

http://slidepdf.com/reader/full/humedavid-essai-sur-les-premiers-principes-du-gouvernement-uqac 5/6

/avid @ume, Essai sur les premiers principes du gouvernement A!"#B "

 personnes de leur connaissance que les 'ommes se promettent naturellement des avantages et des bienfaitsL et comme dans un =tat, ces relations sont extrMmement variées, il serait impossible queles espérances du grand nombre s>appuyassent sur la mMme classe d>'ommes, si ces 'ommesn>avaient d>autres titres . la magistrature que celui de bienfaiteurs$ Il faut absolument quel>opinion les qualifie pour cette dignité par une influence qui lui est propre$

Il en est de mMme des principes de la crainte et de l'affection$ Kn n>aurait aucune raison decraindre la fureur d>un tyran, si la crainte était l>unique appui de son autorité$ En tant qu>'omme,sa force corporelle se réduit . fort peu de c'oseL sa puissance ne peut Mtre fondée que sur l>opinion que nous en avons, ou sur celle que nous présumons qu>en ont les autres$ Enfin, quelqueloin que puisse aller l>affection des peuples pour un souverain sage et vertueux, si on ne lesupposait d>avance revMtu d>un caractère public, cette affection ne lui servirait guère, et l>estimeque ses vertus inspirent, n>aurait que des influences très bornées$

+n gouvernement peut subsister pendant plusieurs générations, quoique la balance ne soit paségale entre le pouvoir et la propriété$ 0ela se voit principalement dans des =tats oP un certainordre de personnes, exclu du gouvernement par les lois fondamentales, possède de grandesric'esses$ 4ous quel prétexte un individu de cet ordre prétendrait3il se mMler des affaires publiquesJ es citoyens affectionnés, comme ils le sont communément . leur ancienne consti3tution, favoriseraient3ils de pareilles usurpationsJ 8ais en éc'ange, partout oP les lois de lG=tataccordent une portion de pouvoir, quelque petite qu>elle puisse Mtre, . une classe d>'ommes qui Houit de grands biens, il lui sera aisé d>étendre peu . peu son autorité, et de faire . la fin coRncider la balance du pouvoir avec celle de la propriété$ a c'ambre des 0ommunes nous en fournit unexemple domestique$

a plupart des auteurs qui ont écrit sur le gouvernement britannique supposent que lac'ambre des 0ommunes, qui représente tout le peuple de la Srande <retagne , doit avoir, dans la balance, un poids proportionné au pouvoir et . la propriété de tous ceux dont elle estreprésentatrice$ 0ela n>est rien moins qu>absolument vrai$ ?uoique le peuple, regardant lac'ambre des 0ommunes comme son représentant, et comme la gardienne de sa liberté, lui soitordinairement plus attac'é qu>aux autres membres de la constitution, il est pourtant arrivé quecette c'ambre, lors mMme qu>elle contrariait la couronne, n>a point été suivie par le peuple$ %ousen voyons un exemple frappant sous le règne de Suillaume, lorsque les 0ommunes étaientcomposées de Torys #$ 0e serait autre c'ose, si les membres de ce corps étaient obligés de prendredes instructions de ceux qui les élisent, comme cela se pratique en @ollande . l>égard des députésaux états$ En ce cas, le pouvoir et les ric'esses immenses de toute la nation étant mises dans le bassin, il n>est pas douteux qu>ils n>emportassent la balance$ -lors il serait mMme concevable quela couronne pOt influer en aucune façon sur la multitude, ou qu>elle pOt tenir contre ce poidssupérieur de propriété$ Il est vrai qu>il lui resterait l>élection des membres, et par conséquent lecrédit qu>elle peut donner sur le corps collectif de la nation, mais si ce crédit, dont elle ne Houitqu>une fois dans sept ans, devait Mtre employé . gagner c'aque suffrage l>un après l>autre, il serait bientQt dissipéL et tout l>art, toutes les intrigues, les manières les plus insinuantes, et tous les reve3nus de la cour ne seraient pas en état de le maintenir$ )e ne puis m>empMc'er de croire qu>un pareilc'angement n>entrant le c'angement total de notre constitution$ Il la réduirait . un =tat

1  "...que la chambre basse qui représente toutes les communes de Grande Bretagne ..."(P.Folliot)2 Exactement "la chambre tory". (P. Folliot)

7/18/2019 Hume,David - Essai Sur Les Premiers Principes Du Gouvernement (Uqac)

http://slidepdf.com/reader/full/humedavid-essai-sur-les-premiers-principes-du-gouvernement-uqac 6/6

/avid @ume, Essai sur les premiers principes du gouvernement A!"#B C

 purement républicain, et peut3Mtre . une forme asse9 passable$ Kn me dira que le peuple réunidans un grand corps, comme l>étaient autrefois les tributs romaines, n>est nullement propre augouvernement$ )>en conviens, mais il en serait tout autrement, s>il était dispersé en plusieurs petitscorps$ -lors la raison et l>ordre reprendraient leur ascendantL l>impétuosité du torrent seraitrompue$ Kn pourrait introduire des procédés mét'odiques et des règles constantes, convenables

au bien de la société$ 8ais . quoi bon faire des spéculations sur une forme qui probablementn>aura Hamais lieu en -ngleterre, et dont les différents partis qui nous divisent, paraissentégalement éloignésJ 0'érissons plutQt le gouvernement qui nous a été transmis par nos ancMtres,et nous bornant . le corriger autant qu>il est possible, gardons3nous de donner . nos compatriotesdu goOt pour des innovations qui sont touHours dangereuses$

)e conclurai, en remarquant que la controverse sur les  Instructions, qui actuellementtourmente si fort nos politiques, est la c'ose du monde la plus frivoleL et que de la manière donton s>y prend de part et d>autre, il est impossible qu>elle soit Hamais terminée$

e  Parti National #  ne prétend pas que les membres soient absolument liés par leursinstructions, comme le serait un -mbassadeur, ou un général, et que leurs suffrages ne soientrecevables dans la c'ambre qu>autant qu>ils sont conformes . ces instructions$

/>un autre cQté, le parti de la cour ne prétend pas non plus que le membre élu ne doive avoir aucun égard pour les avis du peuple qu>il représente, encore moins qu>il doive mépriser ces avis etles relations particulières qu>il a avec ceux qui les lui donnent$ 4>ils ont des vues utiles . lui proposer, pourquoi ne les proposeraient3ils pasJ a question ne roule que sur les degrés de valeur affectés aux instructionsL et ici le langage manque de termes propres . spécifier ces différentsdegrés$ -insi, pour peu que l>on pousse cette dispute, il peut arriver que l>on s>accorde pour lefond, tandis qu>on diffère dans l>expression, ou bien que l>on accorde pour l>expression, tandis quel>on diffère pour le fond$ />ailleurs, comment fixer ces degrés dans cette grande variété d>affairesqui se présentent . débattre devant la c'ambre, et dans cette diversité de villes ou de provincesque les différents membres représententJ es instructions de Totness auront3elles le mMme poidsque celles de la 0ité de ondresJ (audra3t3il y avoir les mMmes égards dans les affaires étrangèreset dans les affaires domestiques, les mMmes lorsqu>il s>agit de la convention et lorsqu>il s>agit del> ExciseJ:

(in de l>essai$

1 Dans certaines éditions, le texte s'arrête à cet endroit. (P.Folliot)2 "the country-party". (P. Folliot)3 Les contributions indirectes.(P. Folliot)