Guardian of the Transcendent

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EHESS Guardians of the Transcendant. An Ethnography of a Jain Ascetic Community by Anne Vallely Review by: André Padoux Archives de sciences sociales des religions, 50e Année, No. 131/132 (Jul. - Dec., 2005), pp. 299- 301 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30116784 . Accessed: 18/06/2014 00:54 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.79.15 on Wed, 18 Jun 2014 00:54:57 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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EHESS

Guardians of the Transcendant. An Ethnography of a Jain Ascetic Community by AnneVallelyReview by: André PadouxArchives de sciences sociales des religions, 50e Année, No. 131/132 (Jul. - Dec., 2005), pp. 299-301Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30116784 .

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE - 299

Franklin Rausky propose une relecture des

hypotheses freudiennes autour du mythe d'une conspiration juive pour la domination mondiale.

Sujet suscitant les passions, les causes de l'antisemitisme sont complexes et se situent au confluent de l'histoire, du politique, de la culture et de la religion. La contribution de la psychanalyse permet de mieux identifier les g61ments psycho-dynamiques en jeu dans les conflits psychiques du rapport a l'Autre lors- que celui-ci apparait comme l'incarnation du mal. Ce numbro intbressera ceux qui recher- chent un 6clairage different dans le debat actuel et qui souhaitent comprendre les influences de l'inconscient dans la constitution des iden- titrs collectives.

Gilbert Guindon

132-68 Marie-Jose TUBIANA

Parcours de femmes. Les nouvelles 6lites. Entretiens Paris, Editions Sepia, coil, Pour mieux connaltre le Tchad >, 2004, 336 p,

Au temps des ind~pendances (annees 1960) et dans les d~cennies qui ont suivi, la condition feminine en Afrique subsaharienne a fait l'objet d'un certain nombre d'etudes auxquelles sont lies les noms de D. Paulme, J.-F. Vincent, C. Coquery-Vidrovitch, R. Deniel, pour n'en citer que quelques-uns : on y parlait surtout de l'Afrique de l'Ouest. Cette fois, il est question du Tchad que l'auteure, directeur de recherche honoraire au CNRS et ethno- logue de renom, connait bien pour y avoir consacr6, pendant plus de quarante ans, une part importante de ses travaux.

L'ouvrage, modeste dans son propos, se lit comme un roman et nous apprend beau- coup de choses. Il s'agit, ici, moins de parler des femmes tchadiennes que de les ecouter parler. Les entretiens, qui nous sont rapportes dans leur integralit6 dans la deuxieme partie du livre, ont

t~t realises pour l'essentiel a

N'Djamena entre 1997 et 2003. Les inter- locutrices, que M.-J. Tubiana a choisies en rai- son d'affinites et de liens d'amitie parfois anciens, ne sont pas trris nombreuses: trente. Dix-huit sont originaires du nord du pays et musulmanes, douze sont originaires du sud et chr&tiennes (catholiques ou protestantes). Elles vivent a N'Djamena, la capitale. Toutes ont fait des 6tudes et exercent des responsabilites importantes dans de nombreux domaines:

sante (pharmacie, medecine generale, gyneco- logie, chirurgie); enseignement (de l'ecole i

l'Universit6) ; droit (juristes et militantes des Droits de l'Homme); communication (journa- listes de presse et de radio) ; economie oi cer- taines ont des responsabilites nationales ou internationales en mati~re de developpement, d'autres se souciant d'abord de faire fructifier leur entreprise. Plusieurs d'entre elles ont etudid a l'6tranger (France, Belgique, Russie, Canada, Ertats-Unis, Togo, B&nin).

Et de quoi parlent ces femmes tcha- diennes, avec une grande libertr de ton ? De leur parcours de vie, de leur milieu familial, de leur education, du mariage, des enfants, des problimes qu'elles ont rencontres, en tant que femmes, dans leur vie familiale, profession- nelle, militante. Mime s'il y a entre elles une grande disparit6 d'ige - en fait trois g~nera- tions -, toutes ont souffert de l'instabilit6 poli- tique qu'a connue le Tchad depuis les annees d'independance: certaines ont vu nombre de leurs proches assassines, d'autres ont connu la prison. Malgre cela, elles n'ont pas renonc6 & lutter et a se vouloir < responsabilisdes >, non seulement pour elles-mimes mais aussi pour leurs

, soeurs illettrres > que l'on continue de traiter en mineures. Et comment ne denonce- raient-elles pas avec vigueur ces oppositions factices A leurs yeux entre < nordistes > et Ssudistes >, musulmans et chretiens, alors

qu'autrefois on acceptait avec sr&6nit6, au sein des families ou dans le milieu professionnel, des appartenances religieuses differentes. Elles n'en perdent pas pour autant perspicacite et humour: < Les grandes d~cisions viennent de nous dit I'une d'elles (...) derriere chaque grand homme se trouve toujours une femme. Les chefs d'Etat sont la mais ce sont les femmes qui dirigent le monde de maniere offi- cieuse >. (p. 185).

La femme, a ce qu'on dit, est < l'avenir de l'homme >. Nul ne doute aujourd'hui que l'avenir de l'Afrique repose, pour une part essentielle, sur ses femmes. Le beau livre de M.-J. Tubiana en est la vivante illustration.

Rene Luneau

132-69 Anne VALLELY

Guardians of the Transcendant. An Ethno- graphy of a Jain Ascetic Community loronto, University ot loronto Press, 2UU2, X + 2Y1 p,

Anne Vallely, qui est canadienne, a par- tage de decembre 1995 a janvier 1997 la vie

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300 - ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

d'une communaute de renongantes jaina de la secte g r~form&e des Therapanthis, a Ladnun, une petite ville du Rajasthan, un des Etats de l'Inde. Particulierement intdress&e par la reli- gion jaina et la non-violence, puis s'orientant vers les g gender studies >, c'est le probleme pose par l'ascetisme feminin au sein d'une reli- gion reposant sur I'autorite masculine, mais oiu les femmes jouent un r6le fondamental de gardiennes de la tradition religieuse et incar- nent un aspect essentiel de celle-ci, qui l'avait amen&e a entreprendre le travail d'anthropo- logie participante dont elle rend compte ici. Les renongantes sont particuliirement nom- breuses dans la religion jaina: il y aurait six mille nonnes ordonn~es dans la seule petite secte des Therapanthis - placees sous l'auto- rite d'un seul dcarya (maitre), de sexe mascu- lin evidemment. La situation de ces religieuses a ceci de particulier et d'ambigu qu'elles y

repr~sentent le renoncement au monde alors que, &tant des femmes, elles relkvent par leur nature mame du monde des sens, des piages duquel tout bon jaina doit s'efforcer de se lib&- rer. Prisonnier das sa naissance du domaine mondain, le laukik, le jaina pieux, doit, dans sa vie, viser a le depasser vers ce qui le trans- cende, le lokottara, I'au-deli du monde. C'est ce cas de g gendered assymetry > qu'apres une annae de vie partag&e dans un monastere, l'au- teur veut exposer en examinant, selon une per- spective anthropologique occidentale feministe, la fagon parfois difficile dont les renongantes de Ladnun vivent I'interaction entre un idaal de puretr6 transcendante et les realites empi- riques du monde, en s'efforgant de ne privil6- gier aucun des deux.

La premiere partie, g The Ethics of Renun- ciation >, presente le problime ici evoqua et rappelle en particulier l'ideal de non-violence (ahimsa) dont les religieux jaina poussent l'ap- plication particulierement loin, puisque le seul fait de respirer est, pour eux, risquer de tuer un atre vivant et que, par exemple, cuisiner est

consid&ra comme un acte de violence envers les plantes (ou divers animalcules) - d'oit, pour les renongants, I'obligation absolue de mendier leur nourriture (bhiksa), en laissant ainsi, pourrions-nous penser, a ceux qui les nourrissent, la charge du pacha de violence...

La deuxiame partie, g The Ritual of Sepa- ration >, est consacree a la vision ascetique jai'na de l'univers telle qu'elle est v&cue dans la pratique de la vie renongante. Est d'abord examine le rite de bhiksa, qui est important parce que mendier sa nourriture, c'est rejeter

un aspect essentiel de la vie du monde; c'est refuser toute interaction, tout &change avec lui (puisque le don n'est pas rendu). Le religieux jaina se pose en se refusant. La petite commu- naut6 des Therapanthis (qui ne compte gui~re plus de 500 000 membres), issue d'une reforme remontant au XVIIIe siecle au sein de la commu- naute jaina des Shvetambaras, les g Vatus de blanc > (les moines y atant ainsi habill~s, I la difference des Digambaras, g Vatus d'espace >,

qui vont nus), jug6e alors trop laxiste, repre- sente a cet egard une forme particulierement extrame de rupture des renongants avec le monde. Le chapitre 4, g The Making of an Ascetic. The Construction of Difference >, sou- ligne le caractare etroit et nagatif d'un renon- cement qui est une recherche solipsiste du salut, une vie sans aucune ouverture sociale, oil seuls des interdits sont I observer. Si la religion jaina n'admet la croyance en aucune divinite, les ames individuelles, monades spirituelles n'echappant aux renaissances que par une fusion impersonnelle en un absolu sans forme ni nom, les Jainas, pourtant, ne laissent pas de croire, comme les hindous en genaral, a l'exis- tence de forces surnaturelles individualis6es, notamment a celle de demons et, surtout, d'es- prits, tmes des morts, les bhuta. Ceux-ci peu- vent posseder les vivants - et de prefarence les femmes, cela non seulement parce qu'elles seraient par nature plus emotives et moins rasistantes que les hommes a ces forces obs- cures, mais aussi et surtout parce que les bhuta seraient I'expression du desir sexuel que les femmes incarnent et que mame les renon- gantes, vouaes pourtant a la chastete et a la quate de l'absolu, ne maitriseraient pas. Le chapitre 5, g Death, Demons and Desire >

est consacr6 A ce sujet et d6crit deux cas de possession.

La troisieme partie, < Being in the World >

(chap. 6-8) entend montrer que, malgra leur radicale opposition, les domaines de ce monde et de l'autre - laukik et lokottara - sont, a

bien des egards, inseparables et elle dacrit la fagon dont les renongantes gerent leurs rap- ports en laissant dans leur vie une place au laukik. Le chapitre 7, g The Wordly Life of Renunciants >, d&crivant la vie des nonnes et des sceurs converses (sadhvi et saman), montre ainsi que leur vie communautaire est une forme de societa, hors du monde certes, mais sociale. A. Vallely attire aussi l'attention sur le caractrare hierarchique de cette societa basae sur la relation dissymatrique du maitre (le guru), toujours un homme et du (ou, ici, de

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE - 301

la) disciple. Les Therapanthis forment a cet egard, selon la formule de N. Balbir cit~e p. 157, g une organisation de type a la fois centralise et socialiste, alliance de dictature et de socialisme democratique >>, societe egali- taire, mais dirigee de la fagon la plus autori- taire par un pontife - ce qui, note d'ailleurs N. Balbir, va a l'encontre des injonctions des textes canoniques jaina. De son experience vecue dans le monastere de Ladnun, I'auteur tire la conclusion que la vie quotidienne des renongantes d4pend largement de leur situation hierarchique qui, elle-mime, depend de nombreux facteurs mondains ou extra- mondains. En fait, il semble que l'effort des renongantes a se d~marquer du monde est si grand qu'il tend a prendre plus de place, pour elles, que la recherche du salut. < The constructed "untouchability" of wordly life, note-t-elle p. 170, requires vigilance, administra- tion and vigour. And, with time, it grows increa- singly complex to ensure no gap remains >.

Le chapitre 7, g Devotion and Divinity g montre que, dans cette religion sans dieu qu'est le jainisme, conception particulierement soulign6e chez les Therapanthis, la devotion, element de toute vie religieuse, ne pouvant s'adresser i la divinite, se reporte sur le guru, le maitre spirituel. Comme le fait remarquer une sp~cialiste frangaise citee (p. 206) par A. Vallely, la devotion jaina se caracterise par l'admiration de la realisation spirituelle des Tirthamkaras, les fondateurs de cette religion,

, dans le but ultime de les imiter et par la de

se purifier, de se libhrer <>. Admiration et devo- tion envers ces maitres, mais aussi, dans le cas present, envers le maitre vivant, le guru, a qui il faut plaire et par qui on souhaite etre remarqu6. Dans cette perspective, les nonnes &tudices dans cet ouvrage tendent a 8tre consi- d&rees par les fideles moins comme des exem- ples de spiritualite, de detachement, que comme se trouvant dans le r61e tout feminin de reli- gieuses devouees a leur guru.

Dans ce mime chapitre, tout en notant que cette admiration du guru peut s'interpre- ter en termes d'< ascetic self-help >> (p. 178), I'auteur souligne le fait que la voie suivie par les religieuses de Ladnun est animme moins par un desir de rupture avec le monde que par des g efforts to connect with something greater than themselves, to not be alone - neither in the order nor in the universe > (p. 179). II s'agit de se d~passer vers le transcendant, effort oii la devotion, la bhakti, joue un grand r61e. C'est de cela que les quelques milliers de

moines et nonnes jaina seraient des exemples pour les trois millions de fiddles du jainisme.

En conclusion (chap. 8 : g Ascetic Women - The Link in the Laukik and the Lokot- tara >), reprenant plus particulierement la per- spective feministe qui est la sienne, A. Vallely fait remarquer que la purete, I'ascetisme du comportement est, en fait, un trait essentiel du comportement des femmes pergues, en mime temps, comme symboles d'attachement au monde. De ce fait, les femmes ascetes, incar- nant a la fois la renonciation et I'attachement, representent le lien du mondain et du trans- cendant. De ce point de vue, dans la soci6t6 patriarcale jaina, alors que pour les hommes le renoncement est une rupture heroi'que, il est, pour les femmes, seulement un d6veloppe- ment (< a process of extension >) de leur r6l1e naturel. La femme serait, en somme, naturelle- ment renongante puisqu'elle doit, en tout, se sacrifier aux hommes. Mais, en mime temps, elle est la nature, avec tous ses pieges. En optant pour le renoncement religieux, elle ne transgresse pas son statut de femme: elle ne fait qu'accentuer les vertus propres (ou impo- sees) i son sexe en se construisant comme symbole par excellence de la purete - un sym- bole cependant ambigu. C'est cette situation complexe, paradoxale, qui a, avant tout, retenu l'attention d'A. Vallely, dont I'etude est de ce point de vue (comme par tout ce qu'elle rapporte de ce qu'elle a vecu) d'un reel inter&t, un interit qui depasse d'ailleurs le cas d'une petite secte : il y a lI des traits qui se retrou- vent non seulement chez les jaina en gen~ral, mais aussi ailleurs dans le monde hindou.

Six appendices donnent, avec des textes cites, des precisions supplementaires sur l'as- c6tisme jaina et sur la routine quotidienne des renongantes. Le glossaire est utile alors que l'index est tres sommaire.

Andre Padoux

132-70 Cecile VANDERPELEN-DIAGRE

Ecrire en Belgique sous le regard de Dieu. La littirature catholique belge dans I'entre- deux-guerres Bruxelles, Editions Complexe-UEGES, 2004, 319 p.

Deux parties bien distinctes partagent ce livre. La premiere, intitulee g la plume et la croix : les elites catholiques et la litterature >, souligne les relations des ecrivains g revendi- quant leur appartenance au catholicisme

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