Dossier de presse : Exposition "A travers un cercle de regards"

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Une nouvelle organisation des expositions des artistes résidents à la Cité internationale des Arts La mission principale de la Cité internationale des Arts, forte de 317 ateliers-logements, est l’accueil en résidence d’artistes du monde entier, dans toutes les disciplines et la création d’échanges avec la scène artistique française. Depuis sa création, en 1965, près de 15 500 artistes ont ainsi pu devenir parisiens à un moment de leur existence, le temps d’un projet artistique. Il suffit de parcourir la liste de ses anciens résidents pour prendre la mesure du soutien de la Fondation à la création contemporaine, en ayant accueilli des artistes souvent à l’aube d’une carrière internationale prestigieuse : les artistes Alain Fleischer, Daniel Firman, Barthélémy Toguo ou Adel Abdessemed pour ne citer que quelques exemples dans le domaine des arts visuels. Avec le désir de toujours mieux accompagner les artistes résidents et de participer à leur reconnaissance professionnelle, la Cité internationale des Arts met en œuvre une nouvelle organisation des expositions à leur attention : confiées à un jeune commissaire, également en résidence, celles-ci font dorénavant l’objet d’un appel à candidatures annuel. A travers une sélection d’artistes d’horizons géographiques très différents, Mathieu K. Abonnenc, premier commissaire de ce projet naissant, nous offre un instantané de la vie artistique de la Cité internationale des Arts et tisse un lien permettant de relier leurs vocabulaires variés (peinture, photographie, vidéo, installations). Son regard nous permet ainsi de découvrir celui de 13 artistes résidents au sein de la Fondation, en 2010: Anahita BATHAIE // Sarah BEDDINGTON // Lisa BIEDLINGMAIER // Davide CASCIO // Victor COSTALES & Julia ROMETTI // Nicolas GIRAUD // Ramiro GUERREIRO // Beat LIPPERT // Michèle MAGEMA // Ebba MATZ // Assaf SHOSHAN // Ronen SIMAN-TOV. Du 09 juin au 25 juillet 2010 Tous les jours de 14h à 19h. Fermeture le 14 juillet Accès libre Cité internationale des Arts 18, rue de l’Hôtel de Ville, Paris 4è M° Pont Marie ou Saint-Paul Tél. : 01 42 78 71 72 www.citedesartsparis.net Contacts :

� Corinne Loisel, chargée du développement culturel & de la communication Tél. : 01 44 78 25 86 / [email protected]

� Geneviève Varlik, responsable des manifestations culturelles

Tél. : 01 44 78 25 70 / [email protected]

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« Ce que je vois est la vie qui me regarde.

Je regarde à travers un cercle dans un cercle de regards »

Ces deux phrases sont empruntées au beau film de Trinh Minh-ha, Reassemblage, dans lequel elle procède, lors d’un long séjour au Sénégal, à une déconstruction précise et sensible de la complexité des jeux de regards et de pouvoir qui traversent chaque moment de notre relation à l’autre. C’est sous cet augure que l’exposition A travers un cercle de regards est née. Bien que l’apparente hétérogénéité des gestes de chacun des artistes présents dans l’exposition ne permette pas de résumer ni de superposer leurs pratiques, ils se rencontrent pourtant tous à un moment dans les relations qu’ils entretiennent au visible. Une relation difficile, suspicieuse et assurément complexe, qui interroge notre rapport à l’histoire, au territoire et à l’identité, mais aussi au savoir. Assaf Shoshan et Sarah Beddington s’intéressent tous les deux à ces lieux qui, dans leur calme apparent, leur terrifiant abandon, sont des témoignages en creux, des plaies discrètes de blessures historiques encore vives. Ils nous parlent de ces peuples et des frontières arbitraires qui, jusque dans la mort, les brutalisent. C’est à cette difficile réalité que nous confronte d’une manière douce et subtile le film de S. Beddington. Elle nous convie à une déambulation dans le cimetière abandonné de Mamilla, au cœur de Jérusalem, alors qu’une voix déchiffre les noms inscrits sur les tombes, pour les dire bien haut et ainsi nier la violence faite à leurs sépultures. Anahita Bathaie, en revanche, nous fait percevoir cette violence littéralement, frontalement en nous regardant avec défi, nue, à genoux, la bouche bâillonnée d’une épaisse ligne noire qui court dans tout l’espace ; une ligne de démarcation dont l’installation de Ramiro Guerreiro, un mur supplémentaire qui traverse le bâtiment, pourrait être un pendant architectural. Plus loin, comme un écho à ces quartiers rudimentaires où vivent des populations de bédouins, quartiers non reconnus par l’Etat israélien qu’A. Shoshan photographie, A. Bathaie fait ressurgir une langue morte, du grec ancien, pour nous conter l’histoire des vaincus. De ceux qui sont condamnés à disparaître. Et c’est bien de disparition dont il va s’agir ici, une disparition dont les œuvres de Nicolas Giraud, de Beat Lippert et d’Ebba Matz tentent de rendre compte. S’il s’agit, chez E. Matz, d’explorer les outils de contrôle et de surveillance dont le panoptique de Jérémy Bentham fut l’un des modèles incontournables, elle s’intéresse à ce qui ne peut plus se représenter, qui fuit, qui échappe, posant ainsi la question des possibilités qui nous sont offertes pour échapper à ces systèmes de contrôles. Ses monochromes noirs seraient donc des marques de l’impossible de la représentation, la possibilité d’une fuite ou peut-être la manifestation d’un secret. Ce secret, écrit en lettres rouges, que N. Giraud enferme dans une boîte de plexiglas rouge. Impossible à déchiffrer, il garde pourtant toute sa capacité d’évocation, son potentiel poétique, tout comme cette fiole de verre dans laquelle B. Lippert conserve précieusement, comme s’il s’agissait d’un matériau précieux, la poussière recueillie dans les caves de la bibliothèque de Genève, les restes d’un savoir inaccessible, illisible.

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Comme une métaphore possible de la circulation du spectateur dans l’exposition, les peintures de Ronen Siman-Tov nous montrent des hommes aveugles, perdus dans une ville inconnue, butant de monument en monument, comme le visiteur pourrait ici rebondir d’œuvres en œuvres. Quand le savoir devient inaccessible, il faut pourtant bien lui trouver de nouvelles formes, de nouvelles manifestations. Une manière de rejouer des histoires oubliées, des légendes étranges ou des faits avérés d’une manière onirique et libératrice. C’est ce à quoi va s’atteler Lisa Biedlingmaier quand elle met en scène des histoires folkloriques. Créant ainsi une espèce de distorsion étrange où des figures fantasmées retrouvent une existence dans le moment présent. Là encore, la question qui nous est posée serait de savoir comment vivre avec des choses absentes, des souvenirs passés que pourtant nous chérissons. La vidéo de Michèle Magema, Across the souvenir, en propose une belle vision: une femme dédoublée, translucide, se retrouve à se traverser elle-même à plusieurs reprises. La figure magique des jumeaux, ces ibejis du candomblé brésilien, devient ici la manifestation de cette histoire qui, pour s’éloigner de la violence qui la forme, trouve une échappée dans des représentations fantastiques. L’exposition A travers un cercle de regards tente de rendre compte de l’actualité de ces gestes, des gestes qui pourraient nous permettre de tracer quelques pistes afin d’imaginer à nouveau ces regards et ces histoires qui nous traversent. Mathieu K. Abonnenc

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Les artistes de l’exposition A travers un cercle de regards

Anahita BATHAIE Née en1973 à Téhéran en Iran. Vit et travaille en France. Diplômée des Beaux-Arts de Paris (avec les félicitations du jury), en 2003, A. Bathaie a également un DEUG en Histoire de l’Art (Université Paris-I Sorbonne, 1995) et suivi les cours de l’Ecole du Louvre (1994). Récemment, elle a exposé au Centre d’art contemporain de Castres, à la Galerie ColletPark et dans le cadre de Light Box à Beaubourg (Paris). « La conscience d'une tension entre un ici et un ailleurs, culturel et personnel, est au centre de mon travail. Mon expérience constante de « double appartenance » m'a conduite à ne jamais me sentir ni tout à fait iranienne, ni tout à fait française. D'où la place cruciale du doute et du questionnement dans ma pratique artistique. Dans une constante « mise en abyme » et à travers de multiples mediums, je tente de développer l'identité multiple, celle de la femme, celle de l'artiste, celle de l'Étrangère à elle-même. Les performances que je réalise sont une transgression des tabous et interdits relatifs aux femmes dans le monde musulman, un moyen de mesurer ma liberté. Je cherche à lier notre culture visuelle à une conscience des questions sociales et politiques. Cette recherche est avant tout déterminée par mon expérience individuelle du statut d’artiste dans la société. Je tente d'analyser la crise traversée par ma génération, faite de tensions face à l'héritage de la génération précédente et confrontée aux différents mondes politiques et socio-économiques qui s'affrontent ou ne s'affrontent plus. » A. Bathaie

Limites Photographie argentique 80cm x 80cm Paris, 2009-2010

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Sarah BEDDINGTON Née à Winchester en Grande-Bretagne, S. Beddington vit et travaille à Paris et à Londres. Après un “BA Fine Art” à la City and Guilds of London Art School, S. Beddington a obtenu un “MA Fine Art » au Central St Martin’s College of Art and Design. Récemment, elle a exposé au Centro de Arte Reina-Sofia (Les Rencontres Internationales, Madrid, 2009), au MASS MoCA (Eastern Standards: Western Artists in China, USA, 2009) ou encore la RIWAQ Biennale à Ramallah (2009). Le travail de S. Beddington explore l'interpénétration des réalités sociales, personnelles et politiques, que l'on observe partout dans le monde aujourd'hui. A l'aide de divers médias, elle enregistre les faits uniques sociaux, historiques et esthétiques qui arrivent à l'improviste. Ses films et vidéos ne sont pas des mises en scène. Se servant d'une caméra fixe, elle documente des instants du quotidien sans les circonscrire. S. Beddington se sert souvent d'écrans multiples pour mettre en place ses recherches, qu'elles soient actuelles, historiques ou psychologiques. C'est cet enchevêtrement du passé et du présent, du lieu et de l'espace qui confond la linéarité du temps et de la narration et qui suggère la possibilité de réalités parallèles et concurrentes.

Elegy to Mamilla, 2009 Vidéo HD, 18:25 min, courtesy de l’artiste et de l’ArtSchool Palestine

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Lisa BIEDLINGMAIER Née en 1975 à Tscheljabinsk (Russie), L. Biedlingmaier vit et travaille à Zurich (Suisse) et Stuttgart (Allemagne). L. Biedlingmaier a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Stuttgart (Allemagne, 1997-2003), à l’Université Complutense de Madrid (Espagne, 1999-2000). Elle a également fait des études de photographie à l’Université des Arts de Zurich (Suisse, 2003-2005). Depuis 2001, elle est membre du forschungsgruppe_f (international action research). Ses expositions récentes ont été organisées à Stuttgart et Darmstadt (Maschavera, Fotosommer 2010, BW-Kunstverein, Allemagne) et à Zurich (Ninka’s Institute for Democracy, Helmhaus, 2009 ). « Maschavera » – 2004-2010 Maschavera est le nom de la rivière de montagne qui entoure le village de Kazreti en Géorgie du Sud, délimitant ses frontières géographiques. On dit que deux sœurs, Mascha et Véra, se sont noyées dans son cours. Lisa Biedlingmaier se sert de cette histoire, ainsi que d'autres, pour faire un portrait photographique du village où elle a vécu jusqu' à l'âge de treize ans. Dans les endroits où les gens vivent proches l'un de l'autre, où il n'y a pas d'autres formes de distraction culturelle, les rumeurs, les histoires, les mythes, les intrigues et les animosités se transmettent. Ils tiennent lieu de distraction en devenant une constante préoccupation. C'est ce moment d'équilibre entre un monde sain et le désastre, saisi par la description des traits de caractère et des particularités culturelles, qui est le thème central de cette confrontation photographique avec un village géorgien.

Untitled( from the series Maschavera), 2004-2010

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Davide CASCIO Né en 1976 à Lugano en Suisse, D. Cascio vit et travaille à Lugano et Paris. D. Cascio a suivi une formation à l’Ecole des Beaux-Arts d’Athènes (Grèce, 1998) et à l’Académie des Beaux-Arts de Rome (Italie, 1996-2000). Récemment, il a exposé à Ansan, en Corée du Sud (The multicultural in our time, commissariat Manu Park) au Gyeonggi MOMA (Le Pavillon, Laboratoire de Création du Palais de Tokyo, 2010) et au Nicolas Krupp Contemporary Art à Bâle (Be-building, 2009). Davide Cascio scrute le passé et le présent de l'architecture, du design, de la littérature et de la société à la recherche d'idées ayant un potentiel d'utopie. L'Ulysse de James Joyce, L'Esprit Nouveau de Le Corbusier et les modèles urbains super-structurels de Yona Friedman forment autant d'horizons à ses explorations intellectuelles, tout comme des supports glanés dans le monde de la publicité et de l'érotisme des années 1960 et 70. Ses oeuvres explorent les utopies idéologiques pour trouver leur contenu social. D. Cascio se sert de matériaux simples tels le carton, le bois et le néon pour créer des installations allégoriques qui reflètent les obsessions, les espoirs et les rêves de progrès social. En parallèle, dans ses collages, il mêle des images séduisantes découpées dans des revues de mode et de publicité créant des scénarios rétro-futuristes. Ses oeuvres critiquent la promesse métaphysique d'un espace et cadre de vie harmonieux, adaptés aux besoins humains. Promesse reitérée tout au long de l'histoire de l'époque moderne, qui réapparaît aujourd'hui dans l'ubiquité et la haute technologie. Sabine Rusterholz

E.N. Elementa Pamatforma, 2008 wood, neon, cardboard, collage on MDF 216 x 416 x 384 cm Latvian Centre for Contemporary Art, Project Space Ednica, Andrejostas iela 4, Riga

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Victor COSTALES Né en 1974 à Minsk, en Biélorussie. V. Costales collabore depuis 2005 avec l’artiste Julia ROMETTI, qui l’accompagne également dans le cadre de sa résidence à la Cité internationale des Arts. Il a étudié à l’Institut de photographie de Milan (Italie, 2001). En 2010, il a participé à la 29ème Biennale de São Paulo (Brésil). Without rain, partial nights aerial days a été créé en se servant de cartes postales collectées en Amérique Latine par Julia Rometti et Victor Costales sur une période de trois années.

La sélection présentée dans ce livre couvre les hémisphères nord et sud du continent américain. Il s'agit d'un parcours géo-poétique, où lieux et époques s'entremêlent sans aucune linéarité temporelle ou géographique. Il n'y a pas de texte. On ne nous dit pas les noms des lieux que nous voyons. C'est un voyage anonyme, une séquence de pérégrinations sans route définie, la seule constante étant la succession des jours et des nuits. Ce livre fait partie de la collection de Capacete "Livros para..." en tant que "Livro para ver". Imprimé à São Paulo, Brésil, en mai 2010, en 1000 exemplaires. Il comporte 344 pages.

Without Rain partial nights aerial days Livre couleur, 344 pages 17 x 24 cm, relié broché édition 1000 exemplaires 2010

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Nicolas GIRAUD Né en 1978 à Saint-Etienne en France. Après des études à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie (Paris, 2004), N. Giraud est entré au Fresnoy, Studio national des arts contemporains (Tourcoing, 2008). Récemment, il a exposé à Saint Etienne (Unstable à Gran Lux en 2010) et à Paris, à la Galerie Incognito (A distance, 2009) et à la Galerie Intuiti (Impact, 2009). Marcher à l’envers dans la neige. Un carré d’aluminium constitué de 5 rangées de carrés d’aluminium. Une sculpture plate, que le spectateur peut, car il l’a peut être déjà rencontré ailleurs, associer au sculpteur Américain Carl André, père de l’art minimal. Cependant, à y regarder plus longtemps, ce même spectateur se rendra compte qu’il s’agit moins ici d’une sculpture que d’un signe. En effet, si cette surface composée de 25 carrés d’aluminium constitue la réplique parfaite de l’œuvre du sculpteur, il s’agit pour Nicolas Giraud qui nous la redonne à voir, de questionner la complexité d’un tel geste, de sa remise en jeu. Une interrogation sur la cohabitation de l’œuvre et de sa réplique, dans le même monde mais à quelques distances pourtant. Dans cette distance, la sculpture accéderait à une autre vie où elle serait écartelée entre ici et là, oscillant entre la matérialité historique de ses intentions premières – certains diraient originales- et son avenir dans un monde flou de reproduction et de diffusion intensive des formes culturelles. Les raisons pour faire ressurgir cette sculpture ne seraient pas moins originales, pas plus arbitraires que celles ayant présidées à sa conception par Carl André. C’est par la force du texte, qui complète ou même termine la réplique, par ce « regard », que Nicolas Giraud disjoint ces plaques trop bien alignées pour extraire cette réplique à son silence de chose reproduite. Marcher à l’envers donc. Une belle image qui tente de condenser le mouvement qui l’occupe. Mais il oublie de nous dire dans quelle direction se tourne notre tête, et il en faut peu pour que nous ne nous retrouvions dans l’un de ces nœuds complexe que Walter Benjamin chérissait tant, à regarder le passé tout en se projetant à une vitesse folle dans l’avenir.

Red box Une boîte en plexiglas contenant un texte imprimé à l'encre rouge. L'énoncé de la phrase invisible prolonge et achève le mécanisme de l'objet. La boîte rouge aurait pu, à posteriori, s'intituler À mots couverts, étant un remake inversé et involontaire de À bruit secret où l'objet caché est visible mais inaudible (illisible).

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Ramiro GUERREIRO Né en 1978 à Lisbonne au Portugal, R. Guerreiro vit et travaille à Lisbonne. Il a étudié l’architecture à l’Université de Porto, à la Faculté d’architecture et au MAUMAUS , Ecole d’arts visuels à Lisbonne. R. Guerreiro inscrit son travail dans l’architecture et les espaces urbains en privilégiant les résidus et les abris, les lieux en friche de la ville et en utilisant une pluralité de médias : photographies couleur et noir et blanc, vidéos, installations, actions et performances. Il crée généralement in-situ, dans des contextes spécifiques, interagissant ainsi avec les espaces existants ou les symboles des lieux dans lesquels son travail est présenté. Pour l’exposition à la Cité internationale des Arts, R. Guerreiro a conçu une installation consistant en la réalisation d’un nouveau mur sur trois étages, restructurant l’espace d’exposition et proposant au visiteur une redécouverte des lieux.

Projet pour l’installation à la Cité internationale des Arts, mai 2010. Dessin sur papier, 42 x 29,7 cm (détail)

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Beat LIPPERT Né en 1977 à Lausanne en Suisse. Après une formation à la Alanus Hochschule für Kunst und Gesellschaft (Haute Ecole d'Art et des Sciences Humaines) - section Sculpture – à Bonn (Allemagne, 1997-2001), B. Lippert a suivi les cours de la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD) à Genève (Suisse, 2003-2007). Récemment, il a exposé dans le cadre de Shifting Identities Swiss art now, Kunsthaus de Zurich (Suisse, 2009), à la Galerie Laleh June à Bâle (Suisse, 2009) ou encore au Kalmar Kunstmuseum (Suède, 2009). Dust, l’œuvre présentée à la Cité internationale des Arts, traite l’enjeu principal qui est celui du déplacement, de ou vers un lieu dans lequel une forte charge d’histoire et de tradition y est préservée. Une petite quantité de poussière a été prélevée dans les sous-sols de la bibliothèque de Genève. Un lieu dans lequel sont préservés tous les livres empruntés par les lecteurs et dont certains n’ont pas bougé de place depuis 40 ans.

Poussière provenant des sous-sols de la bibliothèque de Genève 2008, verre, poussière, 18 x 5 x 5 cm

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Michèle MAGEMA Née en1977 à Kinshasa en République Démocratique du Congo. Après une licence d’arts plastiques (Université de Paris 8), M. Magema a suivi les cours de l’Ecole Nationale Supérieure d’arts de Cergy (France, 1997-2002). Récemment, elle a été exposée à l’Arco Madrid avec Arte Invisible (Espagne, 2010) et au Musée d’art contemporain Herzliya (A collective diary an African contemporary Journey, Israël, 2010) Imprégnée par l’engagement politique, M. Magema interroge depuis quelques années l’Histoire et les histoires. L’artiste poursuit une quête singulière liée à ses origines africaines élargies à sa propre diversité culturelle ainsi qu’à son genre féminin. Le son, les images, la présence intensive du corps et le mouvement combinés dans le médium vidéo sont pour l’artiste un moyen de réactualiser et de moderniser l’acte de transmission orale, venant d’une certaine tradition africaine. L’artiste offre des mises en scènes de son identité féminine composite, Dans Across the souvenirs, vêtue de blanc, transparente, elle traverse les espaces dans un chassé croisé singulier. Michèle Magema laisse paraître à la fois sa révolte et son espoir, son questionnement et son discernement à travers ses photos et ses installations vidéo tel un miroir aux multiples apparences. Métaphores, intrusions poétiques, explorations critiques face à l’Histoire et aux histoires empreintes d’une intime féminité l’artiste aborde des points fondamentaux de l'histoire de l'humanité.

, Across the souvenirs Michèle Magema©2010/ADAGP

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Ebba MATZ Née en 1963 à Leksand en Suède, E. Matz vit et travaille à Stockholm (Suède). Elle a suivi les cours de l’Idun Lovén School of Art, Stockholm (1983-85) puis du Royal University College of Fine Arts, Stockholm (1987-1992). Récemment, elle a exposé à la Galerie Aronowitsch, Stockholm (Suède, 2010) et au Ystads Konstmuseum, Ystad (Utan title, Suède, 2010) Un matin, alors que je venais à peine de m’installer dans mon atelier à la Cité internationale des Arts, je me rendis compte que ma chambre fonctionnait comme une camera obscura. La lumière pénétrait par une minuscule ouverture ménagée entre les rideaux, pour projeter une image inversée de l’extérieur, mouvante, sur les murs et le plafond. Ainsi, cachée depuis mon lit, je pouvais savoir ce qu’il se passait à l’extérieur des murs de mon atelier. Je n’avais aucun besoin de me pencher à la fenêtre pour savoir si quelqu’un passait dans la cour. Cette anecdote me fit réfléchir sur les limites entre l’extérieur et l’intérieur et la notion de contrôle. En effet, je me sentais dans cette chambre comme un observateur au centre d’une tour de contrôle panoptique, mais, à l’inverse, je me sentais aussi enfermée et observée dans l’une des cellules. C’est ce double mouvement, cette double position « d’observateur observé » qui est à l’origine de mon travail dans le cadre de ma résidence à Paris.

Venetian blind, 2010 50x88 cm each, collage photo paper

View inside my bedroom, Cité internationale des Arts, 2010

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Assaf SHOSHAN Né en 1973 à Jérusalem en Israël, A. Shoshan vit et travaille à Tel Aviv et Paris. Après un B.A. de Philosophie à l’Hebrew University de Jérusalem (1995-1998), A. Shoshan a suivi les cours de la Betzalel Academy of Art & Design à Jérusalem -département photographie, vidéo et images digitales (1998-2000). Récemment, il a exposé au Forum des Images Moment en mouvement (Paris, 2009), dans le cadre de la Nuit Blanche 100% Tel Aviv (Barrier, 2009) ou encore de Slick (Le 104, Paris, 2009). Le travail d'Assaf Shoshan se focalise sur les gens et les sites liés à sa propre vie et à l'histoire de son pays. Il tente de définir une réalité chargée d'émotion et de mettre en évidence les extrêmes de l'aliénation, tout en reconnaissant ce qu'il y a d'ambivalent dans la vie elle-même. La plupart de ses photographies et vidéos ont été faites en Israël et dans les Territoires occupés de la Palestine. Ses sujets sont divers: paysages avec amis ou parents, sites abandonnés, refugiés, histoires effacées ou jamais écrites... Elles exposent la tension qui existe entre le centre et la marge, les manifestations liées à la conquête et la discrimination; une société dynamique perchée au bord du précipice.

Aabu Talul#3- 140 x 180 cm (2007) Aabu Talul#1 – 140x180 cm (2007)

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Ronen SIMAN-TOV Né à Jérusalem en Israël. Après une maîtrise en architecture à l’Université de Delft (Pays-Bas, 1985-1992), R. Siman-Tov a obtenu un M.F.A, Bezalel Academy of Art and Design de Jérusalem (1997-1999) Récemment, il a exposé à la Bineth Galerie à Tel Aviv (Maidservant at the sea, Israël, 2010) et à la Nachshon Gallery Kibbutz (Wanted, Israël, 2009). Je peins des villes fantômes, des monuments énormes, des pierres éparpillées, un paysage ouvert indéfini. Des figures aux yeux masqués pour signifier la cécité, à la recherche de pierres précieuses, au delà de l'infini. Est-ce que ces figures aveugles rappellent ma propre cécité, quand je reconnais la futilité de vouloir confronter les limites de la peinture? Est-ce que leur activité vise à empêcher un acte de destruction ou est-ce qu'elle tente de réparer une conflagration qui s'est déjà produite? Le choix de l'huile sur papier calque est une prise de position pour invoquer la main de la providence. Je charge le papier jusqu' à ce qu'il ne puisse plus absorber d'huile, je perds ainsi le contrôle du résultat. La peinture est créée par la recherche d'une nouvelle réalité mentale.

Blindness 2, 2010 Huile sur papier calque, 70 x 90 cm