Diversions bourgogne mars 2015

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Bourgogne Culture et tourisme mars 2015 #68 La place royale ou l’amoureux extravagant au Théâtre Dijon Bourgogne - Slow Joe and the Ginger Accident et Kadebostany à La Vapeur Les Pirates et Klô Pelgag à l’Espace Mendès- France de Quetigny - CharlÉlie Couture au Cèdre de Chenôve - Exposition de Micheli à la Galerie La Source de Fontaine-Lès-Dijon - Pierre et le loup... et le jazz ! à l’Espace des Arts de Chalon- sur-Saône - Fantaisies, l’idéal féminin n’est plus ce qu’il était à Mâcon Scène Nationale... + l’agenda du mois + Chroniques CD, Livres, Cinéma... et notre feuilleton Les Voyages de Max www.diversions-magazine.com Mensuel gratuit d’information

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BourgogneCulture et tourisme

mars2015

#68

La place royale ou l’amoureux extravagant au Théâtre Dijon Bourgogne - Slow Joe and the Ginger Accident et Kadebostany à La Vapeur Les Pirates et Klô Pelgag à l’Espace Mendès-France de Quetigny - CharlÉlie Couture au Cèdre de Chenôve - Exposition de Micheli à la Galerie La Source de Fontaine-Lès-Dijon - Pierre et le loup... et le jazz ! à l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône - Fantaisies, l’idéal féminin n’est plus ce qu’il était à Mâcon Scène Nationale... + l’agenda du mois + Chroniques CD, Livres, Cinéma... et notre feuilleton Les Voyages de Maxwww.diversions-magazine.com

Mensuel gratuit d’information

BourgogneL’AGENDA - 4

DIJON - 6La place royale ou l’amoureux extravagant au Théâtre Dijon BourgogneSlow Joe and the Ginger Accident et Kadebostany à La Vapeur

QUETIGNY - 7Les Belles d’Hiver(ses) : Les Pirates et Klô Pelgag

CHENÔVE - 7CharlÉlie Couture au Cèdre

FONTAINE-LÈS-DIJON - 8Exposition de Micheli à la Galerie La Source

CHALON-SUR-SAÔNE - 9Pierre et le loup... et le jazz ! à l’Espace des Arts

BEAUNE - 10Festival International du Film policier

EN RÉGION - 10Itinéraires Singuliers

MÂCON - 11Drôles de Dames à Mâcon Scène Nationale

LES VOYAGES DE MAX - 12Retrouvez chaque mois les chroniques des voyages de Maxime Péroz

CHRONIQUES CD - 13

CHRONIQUES LIVRES - 14

CINÉMA - 15

Diversions - Edition BourgogneJournal d’information gratuit 1, rue de Vittel25000 Besançon03 81 87 40 05 - 06 34 12 01 [email protected] : SARL DiversionsRCS : 508 184 934Directeur de la publication : Boban Stanojevic03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 [email protected]

Rédacteur en chef : Dominique [email protected]

Rédaction : Martial Cavatz, Frédéric Dassonville, Dominique Demangeot, Manu Gilles, Amandine Mannier, Laura Prenat, Paul Sobrin, Marc Vincent, Caroline Vo Minh

Comité de relecture : Dominique Demangeot, Caroline Vo Minh

Régie publicitaire : Boban Stanojevic - 03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 91- [email protected]

Dépôt légal : mars 2015© Diversions 2015Imprimé en Espagne ISSN : en cours

valeur : 1,15 euros offertDiversions est diffusé gratuitement sur la Bourgogne Franche-ComtéProchaine parution : Jeudi 26 mars 2015

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mars2015

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#68

4Diversions - L’Agenda du mois

BEAUNEThéâtre de Beaune12 mars à 20h30 : Regardez mais ne touchez pas ! ( à partir de 8 ans) - Théâtre

CHENÔVELe Cèdre 14 mars à 20h30 : Murray Head - Rock20 mars à 20h30 : CharlÉlie Couture : ImMortel - Chanson28 mars à 20h : Au delà par la Compagnie Baninga - Danse

Gymnase Chapitre29 mars : Tournoi de badminton - Sport

DIJONABC Théâtre des feuillants13 mars à 20h : Regardez mais ne touchez pas ! - Théâtre

Grand théâtreDu 19 au 21 mars : Queen of Heart - Cabaret

Bains du Nord (FRAC Bourgogne)Du 15 janvier au 18 avril : Celebration? Realife revisited par Marc Camille Chaimowicz - Art contemporain

Bistrot de la Scène11 mars à 20h30 : La famille déguste ! Par les Aligotés - Théâtre humour12 mars à 20h30 : Leslie Lewis : Jazz at the Bistro(t) - Jazz13 et 14 mars à 20h30 : Ce soir ou jamais par LISA 21 - Improvisation comique13 et 14 mars : Italiart 9ème édition : culture et gastronomie italiennes à Dijon18 mars à 15h et 17h : Les Bi clowns et la P’tite abeille ( à partir de 4 ans) - Clown18 mars à 21h : Sur les traces de l’immigration italienne - Chorale19 mars à 20h30 : Sur les traces de l’immigration italienne - Chorale20 mars à 20h30 : On a fait de nous des immigrés - Lecture spectacle20 mars à 22h : Le père de S.K, hommage à Sarah Kane - Lecture théâtralisée 21 mars à 20h30 : Pablo Neruda, la poésie de la vie - Théâtre, danse, poésie21 mars à 22h : Le père de S.K, hommage à Sarah Kane - Lecture théâtralisée25 mars à 15h et 17h : L’étrange histoire de Monsieur Grumbach (à partir de 5 ans) - Comédie musicale26 mars à 20h30 : Nahotchan + 1ère partie - Musiques du monde27 et 28 mars à 20h30 : San Sey’a et Philibert - Chanson

Le ConsortiumDu 14 février au 17 mai : Exposition Robert Overby, Oscar Tuazon, Marie AngelettiVernissage le 13 février à 18h- Art contemporain

Latitude 21Du 22 janvier au 7 mars : Intérieurs - Exposition photographiqueDu 22 janvier au 28 mars : objectif -7% - Expo jeu4 et 7 mars à 14h30 : Fabrication de nichoirs - AtelierDu 9 mars au 19 avril : Voiliers solaires - Exposition11 mars à 14h30 : Bijoux en perles de papier - Atelier14 mars à 14h30 : Fabrication de gîtes à chauve-souris - AtelierDu 15 mars au 1er juin : Climartique - Exposition18 mars à 14h30 : Recyclage à partir de briques alimentaires, fabrication d’étuis à téléphone et de porte monnaie - Atelier21 mars à 14h30 : Fabrication de bougies - Atelier

Musée MagninJusqu’au 5 mars : Exposition « Bon Boullogne - Un chef d’école au Grand Siècle » - Peinture

Musée de la vie bourguignonneDu 5 novembre au 2 mars : Exposition « Un homme, un objet, une histoire »

Opéra de Dijon10 mars à 20h : Mendelssohn/Beethoven/Ravel - Musique classiqueDu 11 au 13 mars : Der Kaiser Von Atlantis - Opéra12 et 13 mars : Petites histoires tchèques - Musique classique14 mars à 20h : La descente d’Orphée aux Enfers - Opéra en concert15 mars à 15h : Quatuor Pavel Haas - Musique classique20 et 21 mars : La guerre des salamandres - Traverses

20 mars à 20h : Quatuor Bennewitz - Musique classique21 mars à 18h : Mémoires - Apéro de l’opéra25 mars à 20h : Autour du clavier bien tempéré 1 - Musique classique26 mars à 20h : Autour du clavier bien tempéré 2 - Musique classique

27 mars à 20h : Jordi Savall - Musique classique28 mars à 20h : Bach profane - Musique classique29 mars à 15h : Café Zimmermann - Musique classique29 mars à 15h : Café Zimmermann - Atelier

Péniche Cancale5 mars à 21h : The Pussy Warners - Folk rock’n roll6 mars à 22h : DJ Sets : We are not James Murphy - New wave 80s7 mars à 21h : Mango Time + DJ Suave - Concert et DJ Sets12 mars à 21h : Mayd Hubb + Doctor Red + Dub Forge - Dub13 mars à 22h : Drum’n bass Party - Bateau ivre - Drum’n bass14 mars à 21h : The Banyans + Kiko Selecta - Reggae19 mars à 21h : The Moorings + Chambard Brothers - Celtic folk rock20 mars à 22h : Alcor + Miqi O - Electro21 mars à 21h : Aalma Dili + Nenad Selecta - Musiques du monde26 mars à 21h : Le fou et la Vénus, Canal Cancale - Rock27 mars à 22h : Mr Choubi & Le sicilien feat La Gougère - Electro29 mars à 16h : Magi cien + Jondimanche - Hip hop

Théâtre Dijon BourgogneDu 10 au 14 mars : Un fils de notre temps - ThéâtreDu 24 au 27 mars : Avant que j’oublie - Théâtre

Avant que j’oublie du 24 au 27 mars au Théâtre Dijon Bourgogne

© Jean-Louis Fernand

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Murray Head à Chenôve

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Les sorties du mois en un clin d’oeil

Diversions - Journal culturel en Bourgogne 5

Théâtre Mansart12 mars à 19h : Musiques de RU - Tremplin musical étudiant18 et 19 mars : Moby Dick wanted par les Mécaniques célibataires - Théâtre/Musique20 mars à 20h30 : Enfin libres - Improvisation musicale et concert

FONTAINE-LES-DIJONGalerie La SourceDu 6 au 29 mars : Claude Micheli - Exposition de peinture

CHALON-SUR-SAÔNEAuditorium du ConservatoireDu 9 au 12 mars : Bounce ! - Danse jeune public (Rendez-vous des Piccolis)17 mars à 20h : Festa Italina avec Lucilla Gaelozzi - Concert chant et musique21 mars à 17h : White Page, Black Page : Orchestre d’improvisateurs du CNSMD de Lyon 27 et 28 mars : Temps fort Flamenco - Conférence, atelier, concert

Espace des Arts Du 9 au 14 mars : Rumba sur la lune - Marionnette (Rendez-vous des Piccolis)12 mars à 20h : Pierre et le loup... et le jazz ! - Concert jazz jeune public (Rendez-vous des Piccolis)14 mars à 20h : Ray Lema VSNP Quintet - Jazz17 et 18 mars à 20h : Orlando ou l’impuissance - ThéâtreDu 24 au 25 mars à 20h : Petit Eyolf - Théâtre27 et 28 mars à 20h : The Roots - Danse

Musée DenonDu 13 décembre au 15 mars : Le rat miroir de l’homme - Exposition peintures, sculptures

Musée Nicéphore NiépceDu 14 février au 17 mai : Exposition Patrick Zachmann : « Mare, Mater » - PhotographieDu 14 février au 17 mai : « Toute photographie fait énigme » - Photographie1er mars à 15h30 : Visite découverte2 mars à 15h30 : Visite générale5 mars à 15h30 : Visite parents /enfants (6-12 ans)11 mars à 18h45 : Rencontre avec la photographe Cécile Hartmann15 mars à 15h30 : Visite : nouvelles expositions, nouveaux regards

Parc des expositionsDu 13 au 16 mars : Salon Habitat et Déco

La Péniche5 mars à 19h : Santa Cruz acoustique - Indie folk rock7 mars à 21h : Chill Bump + Sorg & Napoleon Maddox - Hip-hop Electro13 mars à 21h : Lords of Altamont + Little Garçon + Paul Duterche - Rock’n roll21 mars à 21h : Oiseaux tempêtes + Cendres - Noise / indé27 mars à 20h30 : Païaka + MS and the O - Soutien asso Karama

Salle Marcel Sembat10 mars à 20h : Nina - Théâtre humour20 mars à 20h30 : Marcel Rufo : De l’enfant à l’homme : l’éducation en question - Conférence28 mars à 20h30 : Nolwen Leroy - Chanson31 mars à 20h30 : Kendji - Pop

Théâtre Piccolo28 mars à 20h : Jerez, ou la ville Flamenca - Chant et guitare

MÂCONCave à Musique5 mars à 20h : Le peuple de l’herbe + Perfect Hand Crew - Electro13 mars à 21h : Alex et les japonaises + Cie Sivouplait - Electro, mime19 mars à 20h : CharlÉlie Couture - Chanson21 mars de 15h à 18h : Danses de bal folk - Atelier d’initiation21 mars à 20h : Lost Highway + Selecta Patrick - Electro25 mars à 16h45 : Le voyage de Bama - Conte musical27 mars à 21h : Set&Match + Sckrib - Hip hop29 mars à 19h : Triggerfinger + Oyster’s reluctance - Noise rock

Le Crescent6 mars à 20h30 : Vandojam - Scène ouverte7 mars à 20h30 : Raven + VKNG - Pop13 mars de 18h30 à 21h30 : Aper’o Crescent - Soirée à thème14 mars de 18h30 à 21h30 : Concert Big Band « Le Buloo» jazz en herbe - Jazz funk15 mars de 16h à 17h : Concert Nanan! - Jeune public19 mars à 20h30 : Jam session20 mars de 18h30 à 21h30 : Aper’o Crescent : concert des élèves des ateliers du Crescent21 mars de 18h30 à 21h30 : Aper’o Crescent : Dorn / Latreille / Morard Trio - Jazz27 mars de 19h30 à 1h : Aper’o Crescent : scène ouverte28 mars à 20h30 : Concert K Trio - Jazz

Mâcon Scène Nationale10 mars à 20h30 : Dansez pipelettes ! (à partir de 10 ans) - Danse11 mars de 14h à 16h : Stage de danse hip-hop17 mars à 19h30 : La plus forte - Théâtre et marionnette17 et 18 mars : Capilotractées (à partir de 8 ans) - Cirque19 mars à 12h30 : Concert sandwich Claire Monot + Anaïs Pin - Théâtre musical21 mars à 17h : La belle escampette de Claire Monot - Théâtre musical

24 mars à 20h30 : Fantaisies, l’idéal féminin n’est plus ce qu’il était (à partir de 15 ans) - Théâtre25 mars à 12h30 : Concert sandwich : élèves du Conservatoire du Macônnais Val de Saône29 mars à 16h : Documentaire autour de Mahler 29 mars à 17h : Mahler par l’Orchestre Symphonique de Mâcon

MJC Héritan12 mars à 18h30 : Conférence : thème à préciser16 mars à 14h30 et 18h30 : Himalaya, la jungle oubliée - Carnets de voyage24 mars à 14h30 et 18h30 : Le corps supplicié 1 : La passion du Christ - Conférence

Musée des UrsulinesDu 16 novembre au 15 mars : « Autour de Géricault : les dessins du 17ème au 19ème siècle » - Dessins

MARSANNAY-LA-COTEÉglise de Marsannay7 mars à 20h30 : Concert annuelproposé par DièsElles, avec le chœur d’hommes Le Chorum - Chant choral

Espace Wallon26 mars à 18h30 : Musik’Audition #1Audition des classes instrumentales et orchestre junior du Centre Musical de Marsannay

Maison de Marsannay28 mars : Soirée Cabaret des Scarline’sTarif individuel par personne (dîner, spectacle et bal) : 45 €.Inscriptions : Fabienne SCARPA LIMBARDET - 06 15 42 73 [email protected]

QUETIGNYBibliothèque municipale 4 mars à 14h : Confection de cartes postales - Atelier11 mars à 10h : Biblio comme 3 pommes : découvrir les livres pour les tout petits - Atelier18 mars à 17h30 : Rencontre... ries avec Dorothée Piatek - Rencontre littéraire24 mars à 18h30 : Paratageons nos lectures - Causerie littéraire25 mars de 14h à 15h : Animations de l’espace public numérique (8-12 ans) - Atelier

Espace Mendès-France14 mars à 20h30 : Les pirates - Chants de marins 31 mars à 20h30 : Klô Pelgag - Chanson francophone

Théâtre des Prairies6 mars à 15h : La légende du puits-milieu (à partir de 6 ans) - Conte musical

Triggerfinger à la Cave à Musique de Mâcon le 29 mars

Ray Lema à l’Espace des Arts

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Diversions - Journal culturel en Bourgogne 6

Théâtre Dijon Bourgogne La place royale ou l’amoureux extravagantAprès Tartuffe mis en scène par Benoît Lambert à l’automne dernier, le Théâtre Dijon Bourgogne accueille une autre adaptation d’un classique du théâtre français. C’est cette fois une pièce de Corneille qui est portée à la scène par François Rancillac.

Alidor et Angélique forment un couple jeune et beau, et ils auraient tout pour être heureux si ce n’est ce désir mordant d’Alidor de préserver sa liberté. Pour lui, le couple va à l’encontre de cette émancipation. Apprenant que son meilleur ami Cléandre nourrit une passion pour son aimée, Alidor échafaude alors un stratagème pour que les deux jeunes gens tombent dans les bras l’un de l’autre.

Ici Corneille produisait une comédie dans la plus pure tradition, avec son lot de complots et de quiproquos. Pour François Rancillac, La place royale ou l’amoureux extravagant est « la plus belle de toutes, la plus violente et étonnante aussi ». Une œuvre sur laquelle le dramaturge travailla de longues années, et peut-être surtout une pièce, comme le dit encore le metteur en scène, qui est à la fois un théâtre « de pensée » et « de situations poussées à l’extrême, de retournements imprévisibles ». Une pièce où l’exaltation des sentiments est très présente, du rire aux larmes. Qu’il s’agisse des tragédies ou des comédies de Corneille, toutes traitent de la question de l’homme et de sa nature d’être libre, face aux dogmes religieux ou familiaux, face à la société. François Rancillac ajoute à cette première notion de liberté celle de l’héroïsme : « pour vivre absolument, chez Corneille, il faut mourir, et le plus vite, et le

plus glorieusement possible - c’est-à-dire en duel, au combat, et surtout en public : le maître n’existe que dans le regard subjugué des autres : l’héroïsme aussi exige des spectateurs ! ». On comprend comment ce mode de représentation qu’est le théâtre peut justement mettre en scène, donner à voir, ces héros dont parle François Rancillac. Dans le carré de parquet installé sur le plateau, les relations se font, se défont, les complots aussi au sein de cet univers mondain, où notre héros déchu qu’incarne Alidor peut agir aux regards de tous, comme sur un ring.

Alidor fait partie de ces héros cornéliens, mais un héros « raté », « manqué » comme le suggère François Rancillac. S’il est assez déterminé pour s’affranchir du joug de son amour, il s’y emploie en faisant souffrir Angélique, afin de pousser cette dernière à rompre elle-même... et à terminer sa vie dans un couvent. Une méthode radicale, de la part d’Alidor, que François Rancillac ne manque pas de mettre en parallèle avec la jeunesse d’aujourd’hui, adepte elle aussi - mais ne l’a-t-elle pas toujours été ? - des extrêmes et des solutions radicales, en proie aux passions, en particulier en ce qui

concerne la relation à l’autre. Si la forme cornélienne est bien présente, et ne faillit pas à la réputation d’auteur rigoureux qu’était le dramaturge, le théâtre de Corneille porte aussi des messages, comme cette réflexion aigüe sur la liberté, sur ce qui nous détermine en tant qu’êtres humains. Aussi heureux qu’il soit dans son couple, Alidor est-il pour autant épanoui ? Notons que c’est une partition pour clavecin qui rythmera « la vitalité du vers cornélien », comme le dit encore François Rancillac.

La place royale ou l’amoureux extravagant est également une pièce où la jeunesse est omniprésente. Récemment François Rancillac, qui a notamment travaillé pendant huit années avec de jeunes comédiens en formation à l’École de La Comédie de Saint-Étienne, a dirigé à l’aquarium un stage dédié aux comédies de Corneille. Ce fut l’occasion pour le metteur en scène d’être conforté dans l’idée que La place royale est une comédie à part - et incontournable selon lui - dans l’œuvre de Pierre Corneille.

- Paul Sobrin -

La place royale ou l’amoureux extravagant, Théâtre Dijon Bourgogne, Grand Théâtre, du 31 mars au 4 avril Présenté en partenariat avec l’Association Bourguignonne Culturelle www.tdb-cdn.com

La Vapeur Slow Joe and the Ginger Accident et KadebostanyLa Vapeur nous propose une soirée contrastée qui convie d’une part Kadebostany, formation hybride, groupe concept qui nous présente le pays imaginaire du même nom, et d’autre part Slow Joe and the Ginger Accident, mené par l’étonnant Joseph Rocha, découvert - sur le tard ! - il y a quelques années par un producteur français, sur l’île de Goa en Inde.

Slow Joe and the Ginger AccidentCédric de La Chapelle a eu indéniablement du nez, et peut-être aussi de la chance, lorsqu’il a rencontré un vieux guide qui, outre guider, possédait une voix exceptionnelle. Une voix faite pour chanter le blues, pour chauffer quelques bons vieux rocks. Le crooner septuagénaire donne donc une suite au très remarqué Sunny Side Up en 2011, qu’il signait avec son groupe Slow Joe and the Ginger Accident, dont fait partie Cédric. Lost For Love, sorti sur le label Tôt ou Tard en septembre dernier, mélange rock, blues, sans oublier l’échappée hindoue de Hum Diya, respiration sur cette galette qui demeure principalement blues et rock, et a tout d’un album intemporel.

Mais Lost For Love fait également la place à quelques morceaux particulièrement sombres. Le blues chez Slow Joe, il se situe justement dans ces moments plus intimistes, et notamment sur You don’t have to tell me qui ouvre l’album, avec ses cordes classieuses et lyriques qui se mêlent à un réel côté pop. Lost For Love fait donc une belle place au blues, sur Too old to be loved, ou encore She’s all women. Avec Cover me over, balade qui rappelle par son lyrisme soul You don’t have to tell me évoqué plus haut, Slow Joe invite Yael Naim. Chanteur né - il est bien sûr évident qu’il n’a jamais pris le moindre cours de musique ! -, Joseph fait swinguer le jazz et le rock sur No Caramel Custards et

The Mulberry Bush, deux titres mordants qui rappellent, avec leur combinaison batterie/clavier, les envolées psyché-rock et sixties des Doors. Au-delà de morceaux sonnant immédiatement comme des « classics » du soul rock, citons encore des titres plus libres comme The Eye Of Death, avec son riff funky, bel hommage à la jeunesse et surtout à la liberté de création, avec son texte surréaliste et sa musique pour le moins... free. Les spoken words de Slow Joe s’intègrent parfaitement ici à cette partition versatile. Comme Leonard Cohen, Slow Joe a aussi la classe quand il parle ! Le fumant Gimme No Direction, avec ses couleurs de cithare et ses changements de tempo, semble là encore

nous transporter vers des contrées bien perchées...

KadebostanyKadebostany, c’est l’union féconde d’un producteur suisse avec trois musiciens et une chanteuse. Kadebostany, c’est un état imaginaire, avec son président, Kadebostan, un pays mosaïque, métissé, à l’image de ce premier album. Dans Pop Collection en effet, le hip-hop voisinne avec les sonorités d’Europe de l’Est, comme un écho au nom de la formation qui rappelle un micro-état des Balkans... Difficile cependant, en écoutant la première piste - Walking With A Ghost -, flow rappé sur fond de trompette mariachi, de deviner toute la richesse musicale de ce premier opus. Contre toute attente, Invisible Man déroule ses couleurs électro et dansantes, avant que le tempo ne redescende avec Castle In The Snow, titre davantage pop, frêle ballade en apesanteur, soulignée d’un piano discret. La voix d’Amina s’adapte à merveille à ces différents univers distillés de belle manière : electro pop - Bugs & Flowers -, electro danse à tendance hip-hop avec l’abrasif K-Airline, Pays de l’Est - Hay ! à reprendre en chœur -, ou encore cette reprise inspirée - et cuivrée - De Crazy In Love de Beyoncé, complètement transformée ici. Prenez votre aller simple pour la Kadebostanie !

- Dominique Demangeot -

Slow Joe and the Ginger Accident + Kadebostany, La Vapeur, Dijon, 20 mars à 20h - www.lavapeur.com

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Diversions - Journal culturel en Bourgogne 7

Les Belles d’Hiver(ses), ce sont deux rendez-vous, deux soirées sous le signe de la chanson et de la féminité à Quetigny. L’une des formations nous vient de Cancale en Bretagne, l’autre de la Belle - encore - Province, à savoir le Québec. Deux rendez-vous qui donnent des envies de voyage...

Le soir du 14 mars à l’Espace Mendès-France, les jeunes chanteuses des Pirates nous présenteront leur répertoire basé sur cette tradition musicale peu connue, qui est celle des chants de marins. À l’origine, il y a pour certaines une rencontre avec Paul Terral, intervenant musical dans les écoles. C’est à partir de là qu’est né le projet des Pirates. Les jeunes élèves avaient découvert les chants de marins... et Paul Terral avait trouvé ses chanteuses ! Depuis, le projet a bien grandi. Nos chères Pirates sillonnent les scènes d’Europe et d’ailleurs, et même si leur cœur reste en Bretagne, elles voyagent beaucoup, comme ces marins à qui elles rendent un hommage vibrant.

Paul Terral a rencontré un jour un ancien marin de 91 ans, qui l’a initié à la tradition du chant marin. Il faut dire que l’histoire du groupe Pirates, c’est aussi une histoire de transmission... L’association poursuit cette œuvre de transmission à travers des ateliers, des rencontres intergénérationnelles également entre enfants et personnes âgées. Pour remettre aussi au goût du jour le chant de marin qui pourrait avoir une image désuète, elle portent la bonne parole des travailleurs de la mer, au son de l’accordéon et de la contrebasse, de la guitare et du violon. Plusieurs disques des Pirates sont déjà sortis, dont l’un rend hommage au capitaine Auguste Van de Zande, un album tissé des chants recueillis auprès de cet officier né en 1898, originaire de Dunkerque. Les jeunes chanteuses des Pirates reprennent

également d’autres chants des années 30 à 50, issus d’anciens cahiers de matelots, et qui rythmaient la vie sur les bateaux, chants pour danser, chants pour travailler ou pour simplement se divertir.

À noter que les chanteuses de Pirates mèneront un atelier les 13 et 14 mars, pour faire découvrir ce style de chant particulier. Samedi 14 mars – de 14h à 19h et dimanche 15 mars – de 9h30 à 12h30 et de 14h à 16hEspace Léo-FerréRenseignements auprès du Lab (Liaisons Arts Bourgogne) au 03 80 68 23 56

Place ensuite au Québec avec la venue de Klô Pelgag le 31 mars. Derrière ce nom intriguant se cache une jeune chanteuse, Chloé de son vrai prénom. Doucement mais

sûrement, elle impose ce drôle de patronyme dans notre vieille Europe. Il faut dire que son premier album, L’alchimie des monstres, est une vraie réussite, pour qui aime les univers décalés et poétiques. Si on la dit réservée dans la - vraie - vie, Chloé est ce que l’on appelle une personnalité sur scène. Ses chansons pleines de vie y sont sûrement pour beaucoup. Elle nous dépeint des scènes et des paysages surréalistes, adepte tant des phrases à doubles sens que des rythmiques contrariées. La chanteuse, qui voue une admiration à Boris Vian, est bien sûr particulièrement attachée aux textes. Mais Klô Pelgag soigne aussi les orchestrations, à l’image des cuivres ronds qui réchauffent la mélodie du Dermatologue, un album où la chanteuse fait preuve d’une grande créativité, et où elle invente « des îles à colorier ». Chloé évoque, avec pudeur et poésie, le cancer sur La fièvre des fleurs, l’addiction aux drogues dans Tunnel. La Québécoise nous emmène dans le monde des comptines avec Les corbeaux, dépeint des univers sombres sans jamais se départir d’une impression de légèreté qui envahit tout l’album. Et nous avec. - Paul Sobrin -

Belles d’Hiver(ses) à Quetigny, Espace Mendès-France : Les Pirates, 14 mars à 20h30, Klô Pelgag, 31 mars à 20h30www.quetigny.fr

Quetigny Belles d’Hiver(ses)

Chenôve CharlÉlie Couture au CèdreLe peintre, photographe et poète exilé à New York retrouve le chemin des studios avec un nouvel album où le timbre si particulier de CharlÉlie Couture, rencontre ici le talent de compositeur de Benjamin Biolay. Pourtant le créateur de La Superbe a su s’effacer pour se mettre au service du vieux briscard, qui publie son dix-neuvième album.

Le premier single L’amour au fond, annonçait il y a quelques mois ce nouveau disque. Le chanteur s’interroge sur l’essence de ce sentiment, une musique enjouée pour nous glisser pourtant, au coin de l’oreille, que l’amour finit toujours – souvent ? – par fondre comme neige au soleil. On perçoit assez distinctement ici la patte de Biolay, la thématique et la manière de la traiter, même si la voix et le groove propres à CharlÉlie Couture sont immédiatement reconnaissables. C’est bien l’un des traits forts de cet album, de la part d’un chanteur qui ne fait décidément pas les choses comme les autres. Exilé à l’autre bout de la terre, également peintre et possédant sa propre galerie, l’artiste opère aujourd’hui un retour avec l’un des compositeurs paroliers les plus en vue, mais tout en conservant son identité.

Le temps passe, comme CharlÉlie le chante sur La dernière heure, conscience du caractère éphémère de la vie comme le suggère également le titre ImMortel, comme un symbole aussi de ce grand écart de

l’artiste entre New York, où le peintre a installé sa galerie, et sa mère patrie. Pour ses nouvelles Lettres à France, Couture est donc allé chercher Biolay. Sur Méchante envie, on retrouve les orchestrations de cuivres dans l’esprit du chanteur méché, et les épanchements de violons qui rappelleront à l’oreille avertie le romantisme des Cerfs-volants. Le même sentiment plane sur le philosophe L’autre côté (avant l’ivresse), qu’aurait d’ailleurs très bien pu chanter Biolay, et sur le délicat Mifasolitude où s’invite une voix féminine.

Les racines américaines de CharlÉlie continuent cependant de fouiller la terre fertile du poète. On les perçoit dans Broken, évocations de tours brisées, de traffic jams et de héros déchus, comme un condensé désabusé de ce siècle qui a commencé dans les cendres, même si la musique groove, elle, à souhait. Un morceau qui rappelle les ambiances des deux précédents albums, New Yorcœur et Fort Rêveur – 2006 et 2011 -, deux disques qui bruissaient de l’énergie férocement urbaine de la grosse pomme. Car à l’instar de Lavilliers, CharlÉlie, tout

français qu’il demeure dans sa manière de manier notre langue, aime de temps à autres à jammer avec des musiciens américains. Une énergie bien particulière qui émane également du très personnel Be An Artist, sans oublier La comédienne (bipolaire) qui sonnent plus rock, plus sales, plus urbains là encore. Juste après, les brisures sonores, les riffs hargneux laissent place à la délicatesse extrême d’une comptine, revisitée à la sauce CharlÉlie/Benjamin, là encore partition délicate pour histoires beaucoup moins angéliques, fermetures d’usines, emplois en berne, violence sociale. L’Ami Pierrot est amère, mais CharlÉlie nous traîne ensuite en haut d’une montagne et nous propose un conte sombre et fantastique. Car l’imagination a toujours le dernier mot. - Dominique Demangeot -

Charlélie Couture, Le Cèdre, Chenôve, 20 mars à 20h30 - www.ville-chenove.fr

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Gérard

Rancinan

Exilé à l’autre bout de la terre, également peintre et possédant sa propre galerie, l’artiste opère aujourd’hui un retour avec l’un des compositeurs paroliers les plus en vue, mais tout en conservant son identité

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Klô Pelgag

Les Pirates

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Fontaine-lès-Dijon Micheli à la galerie La SourceLa Source accueille, du 6 au 29 mars, l’artiste Micheli qui présentera plusieurs de ses toiles. Une belle occasion de replonger dans l’œuvre riche du peintre, visions « poétiques et métaphysiques », pour reprendre ses propres termes, que les amateurs de peinture avaient déjà pu apprécier à la galerie en 2010.

Né à Marseille, c’est dans la cité phocéenne puis à Paris que Micheli suit sa formation, influencé notamment par les maîtres classiques. Le peintre évoque d’ailleurs volontiers les maîtres italiens du XVIe siècle, notamment en ce qui concerne les contrastes entre ombres et lumières, les modelés, les drapés... On retrouve au fil de son œuvre, quelques traits récurrents à l’image de ce fameux drapé, le bois également, comme un appel à la nature - réelle ou rêvée -. Le bois, les drapés, on les retrouve également en tant que matières propres qui viennent peupler ses toiles, comme une autre manière d’apporter du relief. Le motif du carré, Micheli l’a traité dans plusieurs environnements, dont celui des lieux sacrés entre 1995 et 1997. La forme carrée, l’artiste l’a également explorée à travers l’ordinateur dans la première moitié des années 90.

C’est avec la série Chemises de Forêts, de 1998 à 2003, que le travail évolue vers l’univers du Zen, convoquant notamment sur la toile, le Keza, manteau de prières matérialisé à travers des collages de tissus, qui se mêle à la peinture. Le drapé toujours, les points des coutures imposant leur rythme. « Ils formaient des digues pour contenir le flux vivant et mouvant des couleurs », explique Micheli.

En ce qui concerne les thématiques, l’artiste traite en particulier de la notion de temps, et de l’œuvre de ce dernier sur toutes choses, toutes créatures. Le masque est un motif qui revient également sans cesse dans l’œuvre de Micheli. Le masque comme pourvoyeur de mystère. Dans ses premières toiles, l’artiste dissimulait les objets à notre regard en les drapant complètement, tandis qu’à d’autres moments, ce sont des voiles translucides qui épousent les silhouettes.

À la Source en 2010, la précédente exposition de Micheli s’intitulait « Une autre nature », des huiles et des pastels, « des sujet de la nature, ordinaires comme des branches de charmes mais tailladées par les machines », nous explique l’artiste, « de telle façon qu’elles en devenaient des sujet étranges avec parfois des aspects presque humains ». À la fin des années 2000, c’est en effet l’observation de la nature, et notamment de branches de charme taillées, qui occupent l’artiste.

La production de Micheli est très diversifiée. Huiles ou pastels, mais aussi dessins à la plume, aquarelles, les œuvres de Micheli s’aventurent dans les domaines du paysage, ou plongent au cœur des tempêtes maritimes, comme dans la série Intemporalité qui présente la nature dans toute sa puissance. « J’ai cherché dans ce vacarme marin à percevoir ce qui le relie à l’espace sidéral, à caresser l’accord maîtrisé de l’éternité avec l’homme », explique le peintre.

Si Micheli a copié plusieurs toiles de maîtres, les dernières œuvres en date de l’artiste, baptisées Modulations, à découvrir ce mois à Fontaine-lès-Dijon, fouillent le champ de l’abstrait. « À la suite des vagues, en travaillant la légèreté de ces vagues, je me suis élancé dans une espèce de légèreté dans la ligne, dans la forme, dans des modulations qui sont des formes abstraites ». L’artiste invite le spectateur à y plonger, évoquant également, à l’encontre de ces modulations, « une forme de danse, un rapport également avec la musique ». L’artiste poursuit ici son exploration des drapés, et sous l’ondulation du pinceau naissent des paysages aux allures d’aurores boréales, des toiles qui sont comme des « vibrations » pour reprendre le terme de Micheli.

- Paul Sobrin -

Exposition Micheli, Galerie La Source, Fontaine-lès-Dijon, du 6 au 29 marswww.fontainelesdijon.fr

Orchestres en Fête ! Du 24 au 29 mars à Dijon

Orchestre Dijon BourgogneDirection Gergely Madaras

Chaque année, l’Orchestre Dijon Bourgogne développe à travers « Orchestres en Fête ! » son volet d’actions artistiques auprès d’un public large et diversifié. Sortir des salles de concerts pour aller jouer ailleurs, dans d’autres lieux, et rencontrer le public autrement, sur la base de la découverte et des échanges, c’est ainsi que l’orchestre est dans la cité.

Pour cette 7ème édition d’ « Orchestres en Fête ! », Dijon va résonner de tous les instruments de l’orchestre ! Gergely Madaras et l’ODB investissent les quartiers de la ville le temps d’une semaine pour jouer dans des lieux inhabituels et faire découvrir au public cette grande famille.

Surprises musicales itinérantes, peut-être croiserez-vous les cuivres de l’orchestre sous les halles du marché ou les bois de l’ODB dans les rues de la ville…! La journée de clôture du festival, le dimanche 29 mars rassemblera tous les musiciens pour un concert à la gare de Dijon !

Dans le cadre des Petites Musiques

de Chambres, une intervention aura lieu dans un service du CHU de Dijon, pour que « Orchestres en Fête ! » soit aussi auprès de ceux qui ne peuvent se déplacer.

Mardi 24 mars - 15h30 - Service de soins palliatifs du CHU La Mirandière Christelle Marion & Isabelle ChabrierAirs à chanter, airs à danser, airs à jouerToutes deux violonistes de l’Orchestre Dijon Bourgogne, Christelle Marion et Isabelle Chabrier composent un programme de duos depuis l'époque baroque à nos jours, un large panel de pièces courtes et de styles différents allant du florilège d’airs

d’opéras de Mozart ( La Flûte enchantée, Les Noces de Figaro...), à quelques duos de Telemann et de Charles de Bériot en passant par le fameux Duo des Fleurs de Lakmé de Léo Deliebe, des mélodies irlandaises aussi et des tangos (Astor Piazzolla), ainsi que des musiques de films. Mercredi 25 mars - de 15h à 16h - Bibliothèque de Fontaine d'OucheL'Orchestre des QuartiersConcert et ateliers de découverte des instrumentsEncadrés par Christelle Marion et Sylvie Brochard (respectivement violoniste et violoncelliste de l'Orchestre Dijon

Bourgogne), les jeunes musiciens de l'Orchestre des Quartiers vont jouer au milieu des livres de la bibliothèque de Fontaine d'Ouche ! Ce projet de l'ODB existe depuis 5 ans et permet la découverte de la musique aux enfants de 8 à 12 ans à travers la pratique immédiate de l'instrument au sein d'ateliers collectifs hebdomadaires. A l'issue du petit concert, le public pourra s'initier au violon et au violoncelle. Samedi 28 mars - toute la journée - A Dijon - Trio de bois et quintette de cuivres - Surprises musicales itinérantesEn promenade en différents endroits de la ville (rues, transport en commun, commerces, places publiques...), les instruments à vent de l'ODB vont à la rencontre du public proposer de joyeux impromptus musicaux. Dimanche 29 mars - 17h - L'ODB en gare de DijonOrchestre Dijon Bourgogne - Direction, Gergely MadarasConcert symphoniqueQue vous soyez sur le départ ou à l'arrivée, simple promeneur ou passager curieux, l'ODB et Gergely Madaras vous donnent rendez-vous en gare de Dijon pour un concert exceptionnel ! Pour clôturer le festival "Orchestres en Fête !", tous les musiciens se réunissent pour vous faire entendre un florilège d'airs classiques.

Infos/renseignements : ODB 03 80 44 95 95

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Gérard

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Chalon-sur-Saône Pierre et le loup... et le jazz ! à l’Espace des ArtsQui n’a jamais entendu le thème du canard et du grand-père ? Avec Pierre et le loup, Prokofiev créait en 1936 un bestiaire musical qui est aujourd’hui encore mondialement connu. Une œuvre destinée au jeune public, dans laquelle chaque instrument incarne un animal. Aujourd’hui, cette pièce est adaptée en version jazz par The Amazing Keystone Big-Band.

Nous suivons Pierre, un jeune garçon qui vit avec son grand-père dans la campagne en Russie. L’enfant rencontre un canard, un oiseau, un chat, mais attention... le loup rôde et décide de sortir de sa forêt... L’histoire est contée par un récitant, mais c’est surtout la musique qui porte ce conte. Ainsi le jeune Pierre est personnifié par un quatuor à cordes, tandis que la flûte traversière donne vie à l’oiseau, le hautbois au canard, la clarinette au chat, les cors au loup... Le basson est employé pour exprimer la grosse voix du grand-père tandis que les chasseurs sont pris en charge par les bois et les cuivres.

La version présentée à l’Espace des Arts, dans le cadre du Rendez-vous des Piccolis les 12 et 13 mars, fait entrer l’univers du jazz dans l’histoire inventée par Prokofiev. Pierre et le loup... et le jazz ! est une commande du festival « Jazz à Vienne ». Si l’œuvre originale a été un formidable moyen de faire découvrir l’univers du classique aux plus jeunes, cette version a la même ambition en ce qui concerne le jazz. « Ce que nous proposons avec ce projet n’est pas un arrangement de « Pierre et le Loup » mais une véritable

adaptation », précise The Amazing Keystone Big-Band. De 25 minutes, cette nouvelle version passe ainsi à près d’une heure trente. Il faut bien cela pour faire découvrir l’histoire du jazz, ses instruments, son univers et ses nombreux courants comme le be bop, le funk, hip-hop et bien d’autres ! L’humour, très présent dans l’œuvre de Prokofiev, est encore accentué ici.

Pierre est désormais incarné par une section piano/contrebasse/guitare, quant à

l’oiseau, s’il est toujours interprété par une flûte traversière, il se voit renforcé par des trompettes. Le fameux canard est devenu saxophone soprano, et le chat saxophone ténor - les clarinettes sont toujours là -. Les cors, pour incarner le dangereux loup, laissent la place aux trombones, tandis que la voix du grand-père est portée par un saxophone baryton. Les chasseurs sont quant à eux personnifiés par les trompettes, d’autres cuivres ainsi qu’une batterie. Il ne faut pas oublier la forte dimension d’improvisation qui caractérise la musique jazz, et que l’on retrouvera également dans cette adaptation à découvrir lors du Rendez-vous des Piccolis.

- Paul Sobrin -

Pierre et le loup... et le jazz ! Espace des Arts (Grand Espace), Chalon-sur-Saône, 12 mars à 14h30 et 20h, 13 mars à 10hwww.espace-des-arts.com

© Bruno Belleud

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La version présentée à l’Espace des Arts, dans le cadre du Rendez-vous des Piccolis les 12 et 13 mars, fait entrer l’univers du jazz dans l’histoire inventée par Prokofiev

L’histoire du jazz, ses instruments, son univers et ses nombreux courants comme le be bop, le funk, hip-hop...

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Beaune Festival Internationaldu Film Policier

En région Festival Itinéraires Singuliers

Du 25 au 29 mars, la ville de Beaune accueillera la septième édition de son festival dédié au film policier. Une nouvelle édition qui rend hommage chaque année à une ville en particulier. Cette année, c’est Séoul qui a été retenue, après Mexico l’an dernier. La scénariste et réalisatrice Danièle Thompson présidera le jury à l’occasion de cette nouvelle édition du festival.

Il faut dire que le nouveau polar coréen fait parler de lui depuis quelques années. Le réalisateur Bong Joon Ho ouvrait le bal en 2003 avec son film Memories Of Murder. Un cinéma qui s’inspire bien sûr de l’histoire tumultueuse du pays, qui a vécu sous la coupe d’une dictature militaire jusqu’en 1993. Old Boy, de Park Chan-Wook, a illustré quant à lui cette période de privations de libertés. Le cinéma coréen moderne porte en lui cette culture de la violence et de la vengeance, tandis que les rues de Séoul sont le théâtre d’impressionnantes courses poursuites, de duels et d’actes de torture. Les forces de police en prennent également pour leur grade, et là encore semble se faire jour une critique du pouvoir et de son bras armé, les forces de police.

Le Festival International du Film Policier proposera donc de nombreuses projections pour mieux connaître ce cinéma coréen qui remporte un réel succès dans le monde, et a contribué à renouveler l’esthétique du cinéma de genre. Le cinéma sud-coréen, par son dynamisme, concurrence sur son sol

les grosses machines hollywoodiennes, et ses représentants font désormais régulièrement partie des sélections des festivals internationaux, comme cette année dans la ville de Beaune.

N’oublions pas que le festival propose aussi une compétition, dont le jury est présidé cette année par Danièle Thompson. Après Cédric Klapisch la saison dernière, la réalisatrice de Décalage horaire et Fauteuil d’orchestre sera donc cette année aux manettes.

- Paul Sobrin -

Festival International du Film Policier de Beaune, du 25 au 29 mars - www.beaune.frwww.beaunefestivalpolicier.com

La neuvième édition du festival porté par l’association Itinéraires Singuliers se déroulera du 9 mars au 19 avril en Bourgogne, proposant spectacles mais aussi projections, expositions, ateliers et débats. Le partenariat entre le Centre Hospitalier La Chartreuse de Dijon et l’association Itinéraires Singuliers se poursuit, tandis que 2015 voit l’ouverture d’un lieu d’exposition permanent dédié aux arts singuliers. L’ancienne conciergerie de la Chartreuse de Champmol abrite ainsi ce lieu.

Une fois encore, le festival possède une dimension véritablement régionale, et c’est dans toute la Bourgogne que les propositions artistiques seront présentées. Des « ouvertures festives » se dérouleront ainsi un peu partout dans les quatre départements. Cette année, le festival Itinéraires Singuliers se déroulera sous le signe des « cris », le cri comme témoignage, comme vecteur d’action et comme vibration, une incitation à la création également. Et de créations, le festival Itinéraires Singuliers n’en manque pas, mêlant notamment expositions et spectacle vivant.

Ainsi à Saint-Marcel en Saône-et-Loire, non loin de Chalon-sur-Saône, la salle du Réservoir proposera son ouverture festive d’Itinéraires Singuliers le 26 mars dès 19h, avec une exposition de peintures de Subness, mais aussi la restitution de projets participatifs, car la particularité d’Itinéraires Singuliers est de ménager des passerelles entre amateurs et artistes professionnels. Au Réservoir, seront présentées les restitutions de projets menés conjointement par des compagnies professionnelles et des APAI/ESAT et IME.

À la Bibliothèque Gaspard Monge de Beaune, une exposition retracera à partir du 13 mars la carrière de la chanteuse Barbara et son engagement pour les enfants, sa lutte contre le SIDA... Le 10 avril au Théâtre de Beaune, le comédien Laurent Viel rendra hommage à la dame brune dans un spectacle.

Les structures accueillant le festival en région sont très nombreuses, à l’image du Musée de la Vie Bourguignonne qui proposera du 26 mars au 19 avril l’exposition « André Robillard - Tuer la misère » présentant les pièces créées à l’occasion du montage des spectacles Tuer la misère et Changer la vie, mis en scène par Alexis Forestier. André Robillard, résident d’un hôpital psychiatrique, évolue dans le domaine de l’art brut depuis les années 60. Citons encore un week-end artistique les 4 et 5 avril prochains au CH La Chartreuse toujours à Dijon, avec au programme théâtre, lectures, musique... Le samedi à 20h, la pièce Rendez-Vous gare de l’Est sera présentée, montée à partir de témoignages recueillis par le metteur en scène Guillaume Vincent auprès d’une jeune femme maniaco-dépressive. Un second week-end artistique à la Chartreuse se tiendra les 11 et 12 avril, avec là encore de nombreux spectacles. Notons que La Chartreuse est devenue lieu de fabrique artistique, accueillant en résidence plusieurs artistes qui présenteront les aboutissements de leurs travaux lors du festival.

- Paul Sobrin -

Festival Itinéraires Singuliers, divers lieux en Bourgogne, du 9 mars au 19 avrilProgramme complet : www.itinerairessinguliers.com

Memories Of Murder, un classique du nouveau cinéma coréen

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Mâcon Scène Nationale Fantaisies, l’idéal féminin n’est plus ce qu’il étaitC’est dans le cadre du fameux temps fort Drôles de Dames, initié par la Scène nationale mâconnaise, que sera programmé le 24 mars prochain Fantaisies, l’idéal féminin n’est plus ce qu’il était, pièce de théâtre explorant le mythe féminin... pour mieux le contrecarrer. Et puis pour poser cette question centrale : c’est quoi, être une femme ?

Si Carole Thibaut, auteure, comédienne et metteure en scène, se défend d’intentions féministes à l’occasion de la création de son spectacle, c’est pourtant bien la femme qui est au cœur de cette pièce, mais davantage dans un souci de poser des questions, plutôt que de faire passer un message. Le spectacle va donc chercher à définir ce que cela implique, d’être femme aujourd’hui, à l’aune des regards portés, des idées toutes faites, de l’environnement culturel, du monde du travail...

Carole Thibaut est seule en scène, pour pointer du doigt la pression sociale et son déterminisme sexuel. Car il faut bien dire que les préjugés ne manquent pas, tout comme leurs formes - la société, la religion, le « sexe masculin tout puissant », les canons esthétiques... - mais les moyens de les dénoncer non plus ! Fantaisies... fait intervenir sur la scène des chansons, des jeux, plusieurs chorégraphies - sous le regard complice de Fanny Zeller -, mais également des créations sonores. Si Carole Thibaut se veut multiple dans cette pièce, si elle endosse des identités diverses : femme à barbe pour incarner la toute puissante - et réductrice - pensée freudienne, ou femme fatale et séductrice,

c’est pour montrer qu’il n’est pas de femme unique, que la femme idéale, incarnée au début du spectacle, est au mieux un fantasme, au pire un stéréotype. Face à ce portrait lisse et - il faut bien le dire - désincarné, une mosaïque de figures féminines pour briser les préjugés simplistes. La comédienne a beaucoup travaillé sur l’histoire de la femme à travers le monde et les cultures, publiant notamment un recueil intitulé « Istoires », composé de témoignages de femmes. On retrouve ces recherches dans ce spectacle qui, de plus, évolue au fil du temps. Plusieurs

versions se succèdent ainsi année après année. Il est même arrivé à Carole Thibaut de jouer ses Fantaisies... alors qu’elle était enceinte. À l’image du titre, le spectacle interprété et mis en scène par Carole Thibaut ne manque pas d’humour, pour tourner en dérision tour à tour le macho ultime ou la femme bimbo, en passant par le psychanalyste conspuant à longueur de conférences le « non sexe, le sexe sale, ce con qui porte bien son nom ».

- Amandine Mannier -

Fantaisies, l’idéal féminin n’est plus ce qu’il était, Mâcon Scène Nationale24 mars à 20h30www.theatre-macon.com

Drôles de Dames

Mâcon Scène Nationale propose une nouvelle édition de son temps fort tournant autour de la création féminine. Plusieurs spectacles et plusieurs esthétiques entre danse, théâtre, théâtre musical et cirque.

Depuis la première soirée composée de plusieurs pièces de danse - qui évoquent, chacune à leur manière, l’expérience d’être danseuse -, jusqu’au solo de Carole Thibaut qui clôturera Drôles de Dames, en passant par un duo poétique mettant en scène une comédienne et une marionnette, La plus forte, inspiré d’une pièce d’August Strindberg, cette série de cinq spectacles est à suivre du 10 au 24 mars.

Création vidéo

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12 À suivre... les voyages de Max

Chroniques CD 13

ROCK

Monsieur PinkRoad Is Home(Troll’s Production)

Non, Monsieur Pink n’est pas un split inattendu entre les Francs-Comtois de Monsieur Z et la chanteuse à la voix éraillée Pink. Le titre du premier album de Monsieur Pink sonnerait plutôt comme un credo. Road is Home. La route est notre maison. Entendez par là les tournées, les concerts, les ambiances électriques des salles de spectacle où s’est forgé le son des Jurassiens. Monsieur Pink est composé principalement de transfuges du fameux Washing Machine Cie, formation blues and roll émanée du dynamique label Troll’s Production. On retrouve d’ailleurs quelques notes blues sur ce premier album, comme sur la chanson titre qui ouvre les festivités ainsi que sur le tanguant Hello. Leur voix, les musiciens de Monsieur Pink sont allés la chercher en Irlande, Kevin chantant les textes anglophones du groupe. Quant à la musique, elle est donc rock indéniablement, un rock tel qu’on pouvait en tricoter dans les années 90, un rock versatile, tantôt frappé du sceau de la pop - Breeze, Get Together, Spark (In The Dark)-, tantôt plus graisseux -

le final grandiose d’I Am A Stone -. Mais la hargne n’interdit pas la finesse parfois. Ainsi l’on trouve sur le pourtant musclé Back On The Ground des moments plus planants, tandis que Golden Child, premier single, investit une veine davantage acoustique, parcouru d’une slide claire et entêtante. Mais Monsieur Pink sait aussi de temps à autres se la jouer plus pépère comme sur Doors Keep Closing avec sa basse d’intro très groovy - niveau groove, No Reason n’est pas mal non plus -. You Won’t Forget ménage des contrastes forts entre un couplet presque évanescent, et deux couplets plus étriqués, en roue libre, pour pogoter dans les concerts. Avec ce grand milk shake musical, Monsieur Pink oxygène le rock et c’est tant mieux ! - Dominique Demangeot -

HIP-HOP

YenichRétro Cassé(Mary J Music)C’est sur le tout nouveau label Mary J Music, que paraît le dernier album de Yenich, alias Thomas. Dosage habile de hip-hop, de musiques métissées et de textes positifs, cette mosaïque musicale a été composée

à Besançon avec le complice San Cesco. Sur Rétro Cassé il y a un accordéon, des airs latino-américains pour prendre le pouls du Cœur des anges, évoquer la culture gitane qui est celle de Yenich, cette culture parfois « mal aimée » et beaucoup d’autres, celle des enfants et des petits enfants d’immigrés, les fantômes de la guerre si bien dépeints sur le lyrique Bad Feeling avec ses chœurs. Et même si les couleurs musicales nous amènent souvent vers des ambiances mélancoliques, l’artiste reste optimiste. Car Yenich sait surtout prendre du recul, s’éloigner, comme il le dit sur Toucher les étoiles. Yenich serait-il un vieux sage ? Il semble en tous cas vouloir se protéger - et son auditeur avec - du bruit ambiant qui brouille et corrompt. Et quand Thomas nous conseille de Couper la FM, il accompagne sa demande d’une instru toute en coolitude, hip-hop détendu et suintant le groove. Pour Yenich la vie est une « demoiselle » qui ne se laisse pas aisément séduire - Seul maître à bord, savant mélange d’électro et de piano -. Il a invité l’ami Caporal Poopa, notamment sur le chaleureux et cuivré Fight To Survive, où les artistes retrouvent l’environnement reggae world qu’ils connaissent bien. Le hip-hop de Yenich se fait abrasif sur La frek, plus urbain et lyrique sur Apparences - où s’invite une douce voix d’enfant... album de contrastes, disions-nous ! -. « On fume on plane on rêve », nous propose Yenich. Et si l’artiste semble vouloir tutoyer les cieux, c’est pourtant bien un timbre venu des profondeurs de la terre qui porte les morceaux de Rétro Cassé, opus forgé avec le cœur. - Dominique Demangeot -

RYTHM’N’BLUES/FOLK

She & HimClassics(Columbia)

Le duo vintage composé de Zooey Deschanel et Matthew Ward se fait plaisir en publiant des albums de reprises. Le successeur de Volume 3 se veut un hommage à des standards de la musique américaine, des reprises de crooners, de rythm’n’blues et de folk enregistrées live, le tout habillé avec les arrangements d’un orchestre de vingt musiciens. La liste non exhaustive des artistes repris est longue et dorée. Mais à l’exception de Unchained Melody et de We’ll Meet Again déjà revisitée chez Johnny Cash, le public français non érudit ne sera pas familier avec les morceaux. Néanmoins, on est toujours charmé par la voix si suave et pleine de fraicheur de la New Girl, qui accompagne à merveille ces moments jazzy ou délicieusement sixties. Et quand M. Ward se joint à elle, on plonge tout droit dans une cave enfumée du New-York d’un film de gangsters. - Florian Antunes Pires -

POST ROCK

PauwellsElina(October Tone)

« Une hydre à mille temps ». Voici ce qu’on peut lire sur le groupe mulhousien. Mais si on voulait rester dans la mythologie, on parlerait volontiers de Minotaure tant elle est la créature qu’on s’attend à rencontrer à la sortie du labyrinthe sonore que tisse cette formation atypique construite autour de deux batteries. Et comme dans un labyrinthe, en se lançant dans l’écoute d’Elina, on se rend vite compte de l’inutilité de revenir sur nos pas. L’issue se trouve au bout de cet EP qui nécessite une immersion totale afin de bien saisir toutes ses atmosphères et ses ambiances. On ressent une approche très cinématographique, entre fantastique et ésotérisme pour citer une amie, proche d’un John Carpenter dans la création de ce court recueil purement instrumental. La Une nous accueille dans une vague au traitement brut à la Helmet, avant de plonger dans des compositions alambiquées où la mauvaise conscience de Sonic Youth prend le dessus pour offrir un noise sombre (Wig). En concentrant toute son énergie dans une approche totalement instrumentale, Pauwels ne se fixe pas de

limite et ouvre des portes vers un univers sombre en panoramique. - Florian Antunes Pires -

ROCK

Sleater-KinneyNo Cities To Love(Sub Pop/PIAS)

Fer de lance du « Riot Grrrl », mouvement autant musical que politique qui émergea au début des années 90, le trio démontre plus que jamais que le rock est aussi une affaire de femme. Les dix pistes de No Cities To Love ne font pas de fioritures. Carrie Brownstein, Corin Tucker et Janet Weiss envoient le bois pendant à peine plus d’une demi-heure qui ne renferme aucun temps mort. Lo-fi (No Anthems), grunge (Surface Envy), garage (Bury Our Friends), noise (Price Tag, Fade), parfois avec une pointe popeuse (Hey Darling). Rien n’arrête Sleater-Kinney et renvoie Brody Dalle à ses gammes et Courtney Love à ses injections de botox. S’appuyant sur le single titre avec son refrain entêtant et son break aérien fleurant bon les nineties, Sleater-Kinney reprend avec No Cities To Love les choses où elles les avaient laissées. Et à notre avis, elles en ont encore à dire. - Florian Antunes Pires -

Littératures 14

Audrey Tuaillon Demésy est maître de conférences en sociologie à l’Université de Franche-Comté et conseillère technique de la Fédération Française des Arts Martiaux Historiques Européens (FFAMHE). Elle obtenait, en 2012, le prix Jeune docteur décerné par la Région Franche-Comté et l’UFC. Cette thèse est désormais publiée dans une version remaniée aux Presses Universitaires de Franche-Comté : La re-création du passé : enjeux identitaires et mémoriels (PUFC, 2013).

Votre recherche s’appuie sur une enquête de terrain qui combine observation participante, questionnaires et entretiens.L’approche est socio-ethnographique. Des observations participantes ont constitué le cœur de la recherche (il s’agit de prendre part au quotidien des participants). Travailler sur les pratiques de reconstitution nécessitait de faire partie du groupe et d’être accepté par lui. Deux séries de questionnaires ont été distribuées (l’un pour les reconstituteurs, l’autre pour les pratiquants d’AMHE) et une cinquantaine d’entretiens (avec des présidents d’associations, des adhérents, des organisateurs d’événements, des artisans, etc.) est venue compléter l’approche.

Pourriez-vous expliquer en quoi consiste l’histoire vivante médiévale ?Avant de la définir par son époque, il faut déjà préciser ce qu’est l’histoire vivante. Ce concept est encore peu connu en France. Il provient des pratiques de Living history (en Grande-Bretagne, mais aussi en Allemagne, Pologne, etc.), qui visent à remettre en vie un événement ou des manières de faire d’un temps passé. Plus précisément, pour ma recherche, et parce qu’il existe des spécificités de cette pratique en France, j’ai fait le choix de distinguer deux activités. D’un

côté, la reconstitution historique, qui vise à représenter une personne, conforme à une période historique spécifique et, de l’autre, les Arts martiaux historiques européens (dont l’objectif est la reproduction d’un geste technique, martial). Ces deux activités sont pratiquées, très souvent, par les mêmes personnes ; elles sont donc les deux faces d’une même pièce qu’est l’histoire vivante. Enfin, celle-ci se décline selon les époques et peut être « antique », « médiévale », mais aussi prendre pour cadre la Révolution française ou encore, la Seconde Guerre mondiale.

Vous distinguez les « festivals d’histoire vivante » des « fêtes médiévales » ?Oui, il s’agit de deux approches complètement différentes. Les festivals ont pour objectif la connaissance de l’histoire par le biais d’une approche pédagogique : le but est de rendre le passé « vivant ». Les fêtes médiévales mettent l’accent sur l’imaginaire médiéval et non sur la réalité de l’époque. La véracité historique n’est, bien souvent, pas leur préoccupation principale.

Quels sont les enjeux mémoriels de cette activité de loisir ?Les pratiquants mettent en avant un désir de transmission de l’histoire, et notamment

d’une meilleure connaissance de la vie quotidienne des époques reconstituées. Il ne faut pas voir, dans cette dimension, une quelconque nostalgie d’un temps révolu, mais bien une valeur de l’histoire vivante, visant à « ne pas oublier » les événements mais aussi les savoir-faire.

Ce qui vous intéresse aussi dans ces reconstitutions, c’est tout ce qui tourne autour du geste et du corps ?C’est effectivement une thématique centrale, puisqu’elle interroge à la fois les manières d’être et de faire dans les reconstitutions (martiales ou artisanales). Les réflexions portées sur la corporéité en histoire vivante permettent aussi de saisir les limites de cette démarche : l’écart entre le corps « passé » et le corps contemporain, mais aussi la question de la mémoire corporelle, par exemple. Enfin, d’autres domaines sont aussi sources de réflexions, telles les reconstitutions de croyances, les enjeux touristiques de l’histoire vivante, etc.

- Propos recueillis par Martial Cavatz -

Audrey Tuaillon Demésy, La re-création du passé : enjeux identitaires et mémoriels, PUFC, 2013

BANDE DESSINÉEAnne-Caroline Pandolf et Terkel RisbjergLe Roi des scarabéesSarbacane

Nous suivons le parcours d’Aksel dans le Danemark du XIXe siècle. Il naît d’un riche exploitant agricole et de la douce Klara, oiseau fragile et rêveur dans une campagne très croyante, au climat rude et aux mœurs sévères. Aksel grandit dans le monde imaginaire qu’il s’est construit avec son ami Sophus, dans lequel se côtoient la reine des neiges et une foule de créatures merveilleuses. Il a promis à sa mère qu’il deviendrait poète pour la sauver de l’ennui et de la monotonie de cette vie bourgeoise et paysanne. Deux rencontres vont bouleverser son existence. D’abord, l’arrivée de Frederik, enfant mais déjà plein de fougue. C’est un artiste, comme notre héros, mais plus spontané et plus tourmenté. Quelque temps après le départ de Frederik, la cousine d’Aksel, Laurine, vient s’installer dans le domaine familiale pour se reposer. Première expérience de l’amour. Jeune adulte, Aksel rejoindra Frederik à Copenhague pour enfin écrire et entamer sa vie d’artiste. Son parcours semble semé d’embûches, de projets avortés, de relations laissant un goût amer d’inachevé. Il vit à travers les autres. Comme s’il ne pouvait se rencontrer lui-même que par le biais de tous ces personnages. Le roi des scarabées nous propose une très belle définition de ce que c’est qu’être un artiste, ou comment la littérature et les mythes participent à l’élaboration d’une œuvre. L’esthétique de la BD accentue et met superbement en valeur cette vision si juste de la poésie. - Laura Prenat -

BANDE DESSINÉEFabienne Roulié et Simon MoreauZACChocolat ! Jeunesse

Zac rencontre un jour un écureuil, un bel écureuil bien plus grand que lui ! Ce n’est pas le seul évènement hors du commun qui va survenir dans la vie du petit garçon, qui n’en attendait pas tant... On retrouve avec Zac l’univers sens dessus dessous de l’auteure Fabienne Roulié, qui s’amuse de la raison et de la réalité. Elle va d’ailleurs emmener son jeune héros Zac sur des chemins une fois encore merveilleux. Cet auteur phare des éditions Chocolat ! Jeunesse travaille ici avec Simon Moreau, dont on a déjà pu apprécier là encore le trait dans certains albums de la maison d’édition haute-saônoise. Comme toujours les ouvrages sont aussi de beaux objets, et les dessinateurs disposent de tout le champ nécessaire pour exprimer leur talent. Simon Moreau varie les cadrages pour évoquer le périple du jeune écureuil. La bande dessinée Zac prône l’ouverture d’esprit à travers le voyage, les rencontres, et donnera sûrement l’envie à beaucoup de jeunes lecteurs de prendre la route - accompagnés de leurs parents bien sûr ! -. - Manu Gilles -

MUSIQUELaurent CharliotL’année du rock français et autres scènes actuellesLe mot et le reste - Iena Éditions

Laurent Charliot a réuni autour de lui de nombreux rédacteurs, journalistes, auteurs mais aussi musiciens qui posent leurs plumes sur l’année rock 2014, qui n’est déjà plus qu’un souvenir. Le terme « rock » ici, il faut l’entendre au sens large, car ce dernier, en soixante ans, a eu le temps d’évoluer, d’être traversé pas de multiples influences. Dans un ouvrage très structuré, faisant ainsi véritablement office de guide, Laurent Charliot et ses complices évoquent pour nous les « Ténors » du moment, à l’image du phénomène Fauve, pour les uns horripilants, pour les autres géniaux, dépeints pourtant ici en toute objectivité, ou encore des Lillois de Skip The Use et leur deuxième et inclassable album. On n’oublie pas les artistes intemporels à l’image de Daho qui publiait à la toute fin 2013 ses Chansons de l’innocence retrouvée, son œuvre au noir que nous chroniquions à l’époque dans Diversions. Laurent Charliot a souhaité évoquer également le rock qui nait et se pratique dans nos régions, non pas un rock « régionaliste » incapable de sortir de ses contrées, mais une musique tout à fait à même de se donner à entendre partout en France, voire au-delà comme l’illustre la belle aventure des jeunes Graylois de Carbon Airways. Comme l’écrit Didier Varrod dans la préface, le rock français se porte bien, très bien même, justifiant pleinement un tel ouvrage. L’année du rock est appelée à revenir chaque année comme un bilan - des pistes pour 2015 sont d’ailleurs données en fin d’ouvrage -. - Dominique Demangeot -

Entretien avec Laurent Charliot

Peut-on dire que vous êtes en quelque sorte le coordinateur de l’ouvrage ? Etes-vous allé solliciter les différents rédacteurs ?Oui, tout à fait. J’avais déjà eu une expérience collaborative sur un de mes précédents ouvrages (ROK) et j’avais apprécié la méthode. Pour L’année du rock français, c’était pour moi une évidence que de ne pas l’écrire seul. Même si j’ai une grande passion et une connaissance assez profonde de la scène française, je trouvais ça dangereux que le seul prisme d’une personne décrive tout ce qui se passe sur la scène nationale. Et puis très honnêtement, il y a des familles musicales que je connais beaucoup moins bien que d’autres, que j’apprécie moins aussi parfois… Aussi, j’ai décidé de construire une « dream team », de journalistes et de spécialistes dont j’estimais le travail et surtout venant d’horizons très différents pour assurer cette vision globale.

Peut-on déjà annoncer qu’un tome 2015 paraitra ?Je l’espère très sincèrement bien sûr et c’est le « Vox Populi » qui en décidera. C’est un projet ambitieux, un investissement conséquent et il faudra donc que ce livre trouve sa place chez les lecteurs, que ce premier opus soit un succès permettant d’envisager la suite chaque année…

Didier Varrod est très présent à travers notamment des billets. Pourquoi avoir sollicité son regard en particulier ?En fait, je l’ai sollicité pour la préface au départ, car j’aime beaucoup sa capacité à analyser et commenter le travail des artistes et j’apprécie sa large culture musicale. Il n’est pas directeur de la Musique à France Inter pour rien… Il a eu un gros coup de cœur sur le projet et c’est lui qui m’a demandé si je souhaitais qu’il écrive ce que l’on a appelé les « billets de Varrod » à savoir un texte court sur le regard qu’il porte sur différents artistes du livre, qu’il a choisi lui-même de commenter.

- Propos recueillis par Dominique Demangeot -

Enquête sur l’histoire vivante médiévale et ceux qui font revivre le passé

Cinéma 15

25 février GunmanDe Pierre Morel Action Avec Ray Winstone, Sean PennMarin Terrier, ancien tueur à gages, tente d’échapper à des tueurs qui veulent sa mort mais aussi celle de son ancienne compagne.

AnnieDe Will Gluck Musical Avec Cameron Diaz, Jamie Foxx Une jeune orpheline rencontre le candidat à la mairie qui décide de l’accueillir chez lui.

BirdmanDe Alejandro González Inárritu ComédieAvec Michael KeatonRiggan Thomson décide de monter une pièce à Broadway autour de son propre personnage : un super héros du passé.

Le Dernier loup De Jean-Jacques Annaud DrameAvec Shawn Dou, William Feng Chen Zhen est envoyé en Mongolie Intérieure pour étudier la tribu des bergers nomades et les loups.

KickbackDe Franck Phelizon Comédie Avec Lee Delong, Vincent McDoomUn psychiatre atypique et un travesti noir vivent ensemble et se complètent de par leurs différences.

Hungry HeartsDe Saverio Costanzo Drame Avec Victor Williams, Natalie GoldUn jeune américain et une jeune femme italienne tombent amoureux. La jeune femme accouche d’un petit garçon.

NingenDe Çağla Zencirci FantastiqueAvec Masahiro Yoshino, Megumi AyukawaLe PDG Yoshimo possède une entreprise au bord de la faillite. Il tente de la sauver par tous les moyens.

Projet AlmanacDe Dean Israelite Science-fiction Avec Jonny WestonQuatre adolescents découvrent une machine aux pouvoirs infinis.

Le Petit hommeDe Sudabeh Mortezai DrameAvec Ramasan Minkailov, Aslan ElbievRamasan est un jeune garçon qui vit avec sa mère et ses deux sœurs en Autriche. Un ancien ami de son père décédé arrive dans leur foyer.

À 14 ansDe Hélène Zimmer Drame Avec Athalia Routier, Galatea BellugiSarah, Jade et Louise sont en dernière année au collège. Elles vivent pleinement leur adolescence entre joies, rivalités, révoltes, séduction.

TracersDe Daniel Benmayor Action Avec Taylor Lautner, Marie AvgeropoulosUn coursier renverse par mégarde une jeune fille qui appartient à un gang des rues.

Les Chevaliers du Zodiaque- La Légende du Sanctuaire De Keichi Sato AnimationAthéna, déesse chargée de protéger la Terre, est menacée. Les chevaliers du Zodiaque doivent affronter les douze chevaliers d’Or pour la sauver.

La Duchesse de VarsovieDe Joseph Morder Comédie dramatique Avec Rosette, Andy GilletValentin est un jeune peintre. Il retrouve sa grand-mère Nina qui a vécu la déportation dans les camps de concentration.

4 marsInherent ViceDe Paul Thomas Anderson ThrillerAvec Maya Rudolph, Joaquin PhoenixDoc Sportello, détective privé, est contacté par son ancienne compagne qui pense que son nouvel amant va être interné par son épouse.

ChappieDe Neill Blomkamp Comédie Avec Hugh Jackman, Sigourney Weaver Des gangsters décident de voler un robot pourvu d’une intelligence artificielle.

L’Art de la fugueDe Brice Cauvin Comédie dramatiqueAvec Benjamin Biolay, Laurent Lafitte Patrick a tout pour être heureux mais s’ennuie. Son frère est sur le point de se marier mais il est amoureux d’une autre femme.

Dear White PeopleDe Justin Simien ComédieAvec Kyle Gallner, Marque RichardsonSamantha White est une étudiante métisse. Elle est admise à la prestigieuse école de Winchester.

Retour à la vieDe Guido Freddi Drame Avec Setha Moniroth, Ilaria BorelliMia est une photographe parisienne. Elle décide de se rendre au Cambodge pour rejoindre son mari.

L’Ennemi de la classe De Rok Bicek Drame Avec Robert Prebil, Masa DergancUn professeur allemand arrive pour effectuer un remplacement. Peu de temps après, un élève se suicide.

11 marsThe VoicesDe Marjane Satrapi ComédieAvec Jacki Weaver, Anna KendrickJerry travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il vit avec son chat et son chien. Il confie à sa psychiatre qu’il apprécie beaucoup une jeune femme qui travaille avec lui.

Paranormal Activity 5De Gregory Plotkin Épouvante Avec Demi Lovato, Katie FeatherstonLe cinquième volet de la saga.

Night Run De Jaume Collet-Serra ThrillerAvec Liam Neeson, Joel KinnamanJimmy Conlon est un tueur à gages. Sa prochaine mission est d’assassiner Mike, son fils qu’il n’a pas revu depuis des années.

Un Incroyable talent De David Frankel Comédie musicaleAvec James Corden, Julie WaltersPaul Potts est un vendeur de portables. En 2007, il participe à l’émission et remporte le concours.

Le Dernier coup de marteauDe Alix Delaporte Drame Avec Grégory Gadebois, Farida RahouadjVictor, jeune garçon de 13 ans, doit quitter la maison sur la plage où il habite avec sa mère.

1001 grammes De Bent Hamer DrameAvec Ane Dahl Torp, Peter HudsonMarie, scientifique norvégienne, doit se rendre à un séminaire à Paris sur le poids réel du kilo.

SelmaDe Ava DuVernay Biopic Avec David Oyelowo, Tim Blake Nelson La lutte de Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens. Une campagne qui s’est terminée par une longue marche de la ville de Selma jusqu’à Montgomery, en Alabama.

Lazarus EffectDe David Gelb Épouvante Avec Olivia Wilde, Bruno GunnDes chercheurs universitaires travaillent sur la résurrection des morts. Ils réussissent mais leurs actes auront des conséquences.

White ShadowDe Noaz Deshe DrameAvec Hamisi Bazili, James GayoEn 2008 en Tanzanie, les albinos étaient persécutés. Des médecins «sorciers» proposaient des récompenses pour récupérer des parties de leurs corps et réaliser des potions magiques.

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1001 grammes le 11 marsProjet Almanac le 25 février

Chappie le 4 mars