The World-Renowned Jazz at Lincoln Center Orchestra Wynton ...
dimanche 22 mai – 20h Wynton marsalis Quintet & Richard...
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dimanche 22 mai – 20h
Wynton marsalis Quintet & Richard Galliano
De Billie Holiday à Édith Piaf
Richard Galliano, accordéon
Wynton Marsalis Quintet
Wynton Marsalis, trompette
Walter Blanding, saxophones
Dan Nimmer, piano
Carlos Henriquez, contrebasse
Ali Jackson, batterie
Fin du concert vers 21h30.
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.sallepleyel.fr
Ladies and gentlemen
Marciac, 13 août 2008… Wynton, l’enfant du pays qui lui a élevé une statue, rejoint son
rendez-vous annuel. Comme chaque année, une création au programme. Cette année-là, il
emmène dans ses bagages quelques chansons immortalisées par Billie Holiday : Strange
Fruit, Them There Eyes, What a Little Moonlight Can Do, Sailboat in the Moonlight… Richard
Galliano, lui, a fait le voyage de la Côte d’Azur avec quelques classiques d’Édith Piaf dans la
valise : La Foule, Padam… Padam…, L’Homme à la moto, La Vie en rose…
Billie et Édith ? Deux ladies entrées au Panthéon de l’émotion musicale par les cicatrices
de leur vie de femme, l’hiératisme de leur présence scénique et l’intensité de leur identité
vocale. Deux destins parallèles, deux mondes intérieurs chaotiques, deux vies pourries
pour qui l’art fut un exutoire sublime.
Les deux gentlemen extravertis que sont le trompettiste et l’accordéoniste ont choisi de
faire simple et d’aller droit au cœur. Richard Galliano viendra enrichir le seul quintette de
Wynton de sa french touch inimitable. Le résultat prendra à la gorge les 3000 spectateurs
du chapiteau gersois. Pour ce que ces chansons éveillent de mémoire collective, bien sûr.
Et pour l’énorme générosité de tous les musiciens. Ce quintette a été façonné à sa mesure
par Wynton Marsalis. Quatre amis et compagnons de longue date, certains, comme Dan
Nimmer, carrément nés sous son aile, tous en empathie totale avec l’univers du leader.
Expressivité, mobilité, assise rythmique, brillance instrumentale et jaillissements soudains,
ils sont sur la même longueur d’onde. Cinq doigts de la même main.
Un CD-DVD témoigne de cette alchimie et du bonheur partagé sur scène lors de la création
du répertoire De Billie Holiday à Édith Piaf. Il faut dire que la captation live était la bonne
idée pour éviter tout contresens, pour trouver un terrain commun à ces deux monstres
sacrés qui happaient les regards et les enfermaient sous leurs paupières.
C’est aussi un peu de l’âme des peuples qui se joue dans ces répertoires hérités de la
chanson réaliste de l’entre-deux-guerres pour l’une, des plaies béantes du blues pour
l’autre. La gouaille fait souvent bon ménage avec le pathos, sous toutes les latitudes. On
tape donc en plein cœur de sentiments universels. Toutes générations, toutes cultures,
toutes sensibilités : les uns y retrouvent des madeleines, les autres la nécessaire violence
des sentiments dans un monde aseptisé.
La rencontre peut surprendre ceux qui pensent – à tort – Wynton Marsalis enfermé dans
l’orthodoxie du jazz afro-américain. Oublie-t-on que le jazzman d’exception qu’il est peut
aussi s’avérer un interprète surdoué de concertos baroques, classiques ou contemporains
pour la trompette ? Mieux, durant la dernière décennie, on l’a vu s’ouvrir au flamenco (avec
Paco de Lucía et Chano Domínguez) ou aux percussions africaines (pour célébrer le Congo
Square de sa ville natale). Et il sait parfaitement ce que John Coltrane est allé chercher en
Inde ou Dizzy Gillespie dans les Caraïbes.
Ce néo-orléanais viscéral est aussi totalement conscient de la part de culture française qui
forge l’identité de La Nouvelle-Orléans. Sous l’apparence d’un homme de pouvoir (à New
York, il dirige Jazz at the Lincoln Center, l’une des très symboliques institutions culturelles
de son pays), Wynton Marsalis est un homme du partage. C’est une place de prince qu’il
offre à Richard Galliano au sein du quintette rutilant de ses fidèles. Honneur rendu au
centuple, parce que l’accordéoniste trouve là une émulation inespérée pour sa virtuosité
naturelle. Chacun d’eux est tout simplement un maître de son instrument et un phare
générationnel.
Tous deux se sont aussi coltiné la question de l’identité artistique, de la dette vis-à-vis
de son propre patrimoine culturel et de la nécessaire émancipation par une créativité
boulimique. Ils sont deux bourreaux de travail qui s’oxygènent en s’époumonant sur les
planches ! Que ce soit dans des échanges à fleurets non mouchetés avec Michel Portal,
Chet Baker ou Eddy Louiss, ou par ses relectures d’Astor Piazzolla ou Johann Sebastian
Bach, Richard Galliano s’est depuis toujours nourri de ses rencontres pour élargir l’horizon
jadis balisé de son instrument.
Wynton et Richard ont en commun ce côté insatiable. Ils sont tous deux happés par un
mouvement permanent, celui d’un work in progress, à peine ralenti par une série de chefs-
d’œuvre gravés au passage. En prime, ils ont la passion de la transmission et une force de
conviction. Chez Wynton Marsalis, cela passe par le plaisir de s’adresser à des enfants et
adolescents, par le cadre pédagogique des masterclasses ou des grands rendez-vous de
talk show de la télévision américaine. Chez Richard Galliano, c’est un long combat, jamais
gagné par KO, mais souvent aux points, pour démontrer que l’accordéon « n’est pas celui
que vous croyez ».
Enfin, ces deux sudistes (ils sont originaires tous deux du sud-est de leurs pays respectifs)
sont aussi deux lyriques extrêmes. Ce sont le grain et la raucité de la voix humaine – la
sienne – qui s’entendent dans les effets expressionnistes de la trompette de Wynton ; ce
sont le chant ample de l’opéra italien et de la chanson populaire qui s’échappent à soufflet
déployé de l’accordéon de Richard.
Il y en a deux qui vont plisser leurs yeux du bonheur qui leur fut compté de leur vivant en
entendant leurs chansons rugir ainsi de swing et de couleurs cuivrées. Et si en dernière
analyse, il s’agissait d’un back to basics en direction du blues ? Bleu de geai et blue
gardenia… Pour sûr, de quoi guérir bien des bleus à l’âme.
Alex Dutilh
Les partenaires média de la Salle Pleyel
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Salle Pleyel
Président : Laurent Bayle
Notes de programme
Éditeur : Hugues de Saint Simon
Rédacteur en chef : Pascal Huynh
Rédactrice : Gaëlle Plasseraud
Graphiste : Ariane fermont
Stagiaires : Anna Soliman et Delphine Anquetil
maRdi 12 JUiLLeT 2011, 20h
Keith Jarrett, pianoGary Peacock, contrebasseJack DeJohnette, batterie
JeUdi 27 OcTOBRe 2011, 20h
David Krakauer joue John Zorn
David Krakauer, clarinetteKeepalive, machinesSheryl Bailey, guitareJerome Harris, basseMichael Sarin, batterie
meRcRedi 16 nOVemBRe 2011, 20h
Hommage à Nino Rota
Première PartieGiovanni Mirabassi, pianoDeuxième PartieLa Strada QuintetRichard Galliano, accordéonJohn Surman, saxophoneDave Douglas, trompetteBoris Kozlov, contrebasseClarence Penn, batterie
dimanche 11 maRS 2012, 20h
Kenny Garrett Quartet
Kenny Garrett, saxophoneBenito Gonzales, pianoNat Reeves, contrebasseNathan Webb, batterie
LUndi 16 aVRiL 2012, 20h
Manu Katché, batteriePaolo Fresu, trompetteNils Petter Molvaer, trompette, machines
maRdi 17 aVRiL 2012, 20h
Chick Corea & Gary Burton Duo
Chick Corea, pianoGary Burton, vibraphone
Samedi 16 JUin 2012, 20h
Joshua Redman / Brad Mehldau duo
Joshua Redman, saxophoneBrad Mehldau, piano
Salle Pleyel | Jazz