Cycle d'Exploitation

download Cycle d'Exploitation

of 38

Transcript of Cycle d'Exploitation

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    1/38

    Master 104FinancedirigparEdithGinglinger,Professeurhttp://www.Master104Finance.com

    Mmoiredu

    MASTER104FINANCE

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    2/38

    D i r i g p a r M o n s i e u r

    H e r v A L E X A N D R E

    M a s t e r 1 0 4 F i n a n c e

    R e c h e r c h e

    U n i v e r s i t P a r i s I X

    D a u p h i n e

    S e p t e m b r e 2 0 0 9

    Hlne BUISSON

    Rsum

    Le rationnement du crdit se produit lorsque des

    investissements rentables ne trouvent pas de financement.

    Les PME, particulirement touches par ce phnomne,

    seraient les principales victimes de la crise financire et

    conomique actuelle.

    Ce mmoire estime le rationnement du crdit pour les

    PME franaises sur la priode 2000-2008 par un modle

    dit de dsquilibre .

    Celles-ci sembleraient rationnes sur lensemble de la

    priode et tout particulirement en 2008, anne de crisefinancire. Les PME les plus exposes au rationnement

    du crdit bancaire sont plus jeunes, prsentent un plus

    fort taux de croissance, dgagent moins de cash flow et

    ont moins dactifs disponibles mettre en garantie.

    LIMPACT DE LACRISE SUR LERATIONNEMENT

    DU CRDIT DESPME FRANAISES

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    3/38

    2

    SOMMAIRE

    I. INTRODUCTION P.3II. LES DIFFICULTS FINANCIRES RENCONTRES PAR LES PME DANS UN

    CONTEXTE DE CRISE P.5

    1. Les difficults financires rencontres par les PME franaises P.52. renforces avec la crise financire P.93. Ble II : un effet positif compensateur de la crise ? P.9

    III. LES MESURES EMPIRIQUES DE RATIONNEMENT DU CRDIT P.111. Le rationnement du crdit par les taux P.112. Lapplication de la thorie du financement hirarchique P.113. Un modle variables qualitatives P.124. Les expriences naturelles P.125. Le modle de dsquilibre P.13

    IV. LESTIMATION DU RATIONNEMENT DU CRDIT BANCAIRE DES PMEFRANAISES SUR LA PRIODE 2000-2008 P.16

    1. Les hypothses sous-jacentes au modle et le choix des proxies P.161.1.Les dterminants de loffre de crdit P.161.2.Les dterminants de la demande de crdit P.19

    2. Spcification du modle et de la mthode destimation P.213. Description des donnes P.23

    V. RSULTATS P.271. Lanalyse des quations doffre et de demande estimes P.272. Les entreprises franaises encore plus rationnes avec la crise P.303. Profil des entreprises rationnes P.314. Les limites du modle et de la mthode destimation P.33

    VI. CONCLUSION P.35

    BIBLIOGRAPHIE P.36

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    4/38

    3

    I. INTRODUCTION

    Le rationnement du crdit est une des formes les plus courantes dinefficience du march. Des

    entreprises proposant des projets dinvestissements rentables se voient refuser des prts bancaires

    mme un taux dintrt lev. En situation de crise financire et conomique, la restriction de laccs

    au crdit bancaire sen trouve renforce. Ce mmoire se propose de mesurer le rationnement du crdit

    bancaire, en France, sur les PME qui sont particulirement exposes au rationnement en cette priode

    de crise.

    Le phnomne de rationnement sexplique par des problmes dasymtries dinformation entre des

    prteurs et des emprunteurs.Les banques dcident de rationner la quantit de crdit quelles accordent

    car agir sur les taux dintrt influence le risque de lemprunteur. En effet, des taux levs attirent des

    emprunteurs plus risqus (slection adverse) et incitent ceux-ci augmenter le risque de leurs projets

    (ala moral). Ce rationnement est une consquence du manque dinformation des banques sur le risque

    des emprunteurs. Cette information est en effet coteuse collecter ou indisponible. Les banques

    fixent donc un niveau dintrt optimal et rationnent les emprunteurs qui semblent tre les plus

    risqus. Ainsi, le rationnement du crdit par les quantits et non par les prix correspond un

    comportement rationnel du prteur. Le mcanisme dajustement des prix permettant dquilibrer

    loffre et la demande peut donc ne pas se produire sur le march du crdit bancaire.

    Le rationnement du crdit touche lensemble des entreprises. Dans cette tude, nous nous intressons

    plus particulirement aux petites et moyennes entreprises (PME) pour lesquelles laccs au crdit

    semble plus difficile1. En effet, les problmes dasymtries dinformation sont plus prsents pour les

    PME pour lesquelles linformation publique est moindre. Elles sont supposes moins fiables, moins

    prvisibles, plus risques et moins bien garanties de manire gnrale. Or, nayant bien souvent pas

    accs aux marchs, ne pouvant mettre de titres de dettes, moins de faire partie dun groupe, elles

    dpendent davantage des intermdiaires financiers, les banques commerciales, que les grandes

    entreprises. Les emprunts bancaires sont leur seule source de financement externe.

    Dans le contexte actuel de crise financire et conomique, ce phnomne de rationnement

    saccentuerait pour les PME. Il semble donc pertinent de sinterroger sur limpact de la crise sur

    laccs au crdit des PME franaises.

    1 Etude AFTE (Association Franaise des Trsoriers dEntreprise), 2009. En France, laccs au crdit est plusdifficile pour les PME que pour les grandes entreprises.La tribune.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    5/38

    4

    A laide dun chantillon de PME sur la priode 2000-2008, cette tude vise estimer le rationnement

    du crdit. Lestimation du rationnement est une procdure complexe car la demande et loffre de crdit

    ne sont pas des donnes directement observables. Nous avons donc reproduit la logique de prcdentes

    tudes (Atanasova & Wilson (2004) et Steijvers (2008)) pour estimer le rationnement, tout en adoptant

    une rsolution conomtrique simplifie.

    Nous concluons lexistence de rationnement du crdit bancaire pour environ 45% des PME de notre

    chantillon de 2000 2007, et un rationnement renforc pour 49,1% dentre elles en 2008, priode

    de crise. Les PME rationnes sont plus jeunes et croissent plus rapidement, ont moins dactifs

    disponibles mettre en garanties et dgagent moins de cash flow que les PME qui ne sont pas

    rationnes.

    Ltude se droule de la faon suivante : la deuxime section dveloppe les difficults financires

    auxquelles sont confrontes les PME franaises en temps de crise ; la troisime section expose les

    principales mesures empiriques de rationnement prsentes dans la littrature ; la quatrime section

    explicite les lments thoriques sous-jacents au modle que lon souhaite appliquer, spcifie ce

    modle ainsi que la mthode destimation utilise ; la cinquime section expose les rsultats de ltude

    avant de conclure dans une dernire section.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    6/38

    5

    II. LES DIFFICULTES FINANCIRES RENCONTRESPAR LES PME DANS UN CONTEXTE DE CRISE

    1. Les difficults financires rencontres par les PME franaisesLes PME sont des acteurs essentiels pour lconomie, lemploi, linnovation, la croissance. Elles sont

    trs nombreuses et contribuent trs fortement laugmentation de la comptitivit mondiale et au

    dynamisme de lconomie. Il est essentiel quelles puissent avoir un accs aux diverses sources de

    financement qui soit quivalent celui des grandes entreprises. Le processus de financement duneentreprise est une tape cruciale pour sa croissance. Dans les faits, lenvironnement financier des PME

    est trop pauvre pour quelles puissent exploiter pleinement leur potentiel et raliser leurs projets

    dinvestissement.

    Afin de dfinir les lments dterminants de loffre et de la demande de crdit, il convient de se

    concentrer sur les caractristiques essentielles de notre chantillon c'est--dire les PME franaises.

    Plusieurs articles prsentent leurs spcificits et leurs difficults daccs aux ressources financires :

    Levratto (1996) dans le cas de la France, St-Pierre (1999 & 2004) dans le cas du Canada, Mac Mahon(1993), cit par St-Pierre (1999). Certaines des caractristiques que ces auteurs prsentent peuvent tre

    considres comme pertinentes pour lensemble des PME, quel que soit le pays dans lequel elles se

    situent.

    Outre les difficults financires que les PME peuvent rencontrer, il faut garder lesprit que ce sont

    des entreprises pour lesquelles il nest pas possible datteindre le seuil de production suffisant pour

    bnficier des conomies dchelle, leurs activits sont peu ou pas diversifies, et il leur est difficile de

    dterminer des plan stratgiques. Ces entreprises ont souvent un nombre dimportants clients limit oubien elles sont des sous-traitants de grandes entreprises (comme cest le cas dans le secteur automobile

    par exemple), entranant une dpendance conomique et financire sur les marchs rels qui les

    affaiblies.

    Dun point de vue financier, les faits conjugus de plusieurs lments expliquent les difficults des

    PME : du caractre particulier de lentrepreneur par rapport un dirigeant de grande entreprise la

    rputation risque des petites entreprises, en passant par laccs limit aux marchs de capitaux et par

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    7/38

    6

    la longueur du cycle de production financer. Lassociation de ces facteurs entrane une trs faible

    flexibilit financire des PME.

    Les spcificits de lentrepreneur

    Lorsque les PME se dveloppent, elles font face un dilemme entre la volont des actionnaires, bien

    souvent fondateurs, de conserver le capital et le pouvoir, c'est--dire de rester indpendant dune part,

    et le besoin daugmenter son capital ce qui implique douvrir le capital de nouveaux actionnaires

    dautre part. Les PME sont de ce fait des socits fermes ayant des ressources limites. Leur situation

    financire est souvent fragile.

    Les entrepreneurs ont une fonction dutilit bien plus complexe que celle des dirigeants des grandes

    entreprises. Ils ont des objectifs diversifis : outre la maximisation de la richesse, du rendement

    financier et la minimisation du risque, ils recherchent la satisfaction, lautonomie, la libert et

    lindpendance notamment financire. Et il sagit mme plus exactement darriver un rendement

    satisfaisant plutt quoptimal. Ils sinvestissent pleinement dans leur projet, humainement et

    financirement. Lentrepreneur, dirigeant-fondateur, est au centre du dveloppement mais il sous-

    estime bien souvent le rle et les bnfices dune bonne gestion financire.

    Les marchs financiers pour les PME

    En France tout particulirement, les marchs financiers ne sont pas trs accessibles aux PME2 et leur

    prsence sur les marchs ncessiterait quelles disposent dune cellule spcialise en finance en leur

    sein. Mais les cots de fonctionnement de tels dpartements sont prohibitifs pour elles et il leur est trs

    difficile de collecter et traiter correctement linformation interne. La gestion financire est une

    fonction inexistante dans les petites structures ou bien elle dpend de la comptence dun faible

    nombre de personnes ce qui se traduit par labsence de documents comptables fiables, de systme de

    contrle de gestion, de gestion de la trsorerie. Or, les tats financiers sont les documents les plus

    utiliss par les actionnaires, les bailleurs de fonds et les autres parties prenantes pour valuer une

    socit. De ce fait, et galement en raison de la volont du fondateur de conserver le contrle de son

    entreprise, les augmentations de capital sont plus rares dans les PME que dans les grandes entreprises.

    2 La cration dAlternext, march organis et rgul mais non rglement, en Mai 2005 par Euronext, visait

    permettre aux PME de la zone euro de tous secteurs confondus daccder la bourse de manire simplifie. En

    particulier, les obligations dinformation ont t allges et adaptes aux PME tout en tant suffisante pour

    assurer la protection des investisseurs. Mais mme si ces dernires annes les PME ont davantage eu recours aux

    marchs financiers pour se financer, cela concerne un petit nombre dentreprise et leurs titres restent trs peu

    liquides.

    Les rformes dj entreprises et les rflexions menes par lAMF (Autorit des Marchs Financiers) sur lesmarchs dactions franais restent toutefois une voie importante pour l'accs des PME aux marchs financiers.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    8/38

    7

    Le manque dinformation, de transparence contribue galement rduire le pouvoir de ngociation des

    PME et constitue une explication sur leur incapacit emprunter taux fixe ou un taux index sur

    les taux des marchs montaires plutt qu un taux de base de la banque plus lourd.

    Ainsi, les prteurs prfrent financer en priorit les grandes entreprises qui peuvent fournir une

    information rgulire et prcise et ont mme des obligations cet gard afin quelles puissent tre

    values par les diffrents acteurs des marchs financiers. Les PME nont pas ces obligations

    dinformations do lexistence dasymtries dinformation, lesquelles sont lorigine dun quilibre

    du march du crdit en situation de rationnement c'est--dire un taux dintrt qui nannule pas

    lexcs doffre ou lexcs de demande.

    Les banques sont donc trs sollicites par les managers des PME dont ils veulent conserver le contrle

    de la stratgie industrielle et financire pour obtenir des prts. La demande importante de prt face

    un capital qui se trouve limit rduit le pouvoir de ngociation des PME au niveau du prix de largent

    qui leur est appliqu. Les PME souffrent du manque de diversification de leurs ressources financires.

    Elles sont relativement trs dpendantes des crdits bancaires, nayant pas daccs direct aux marchs

    financiers, et elles recourent principalement aux crdits court terme pour financer un montant

    important de crdits commerciaux.

    Le cycle dexploitation des PME

    En raison de leur faible pouvoir de ngociation face des clients qui sont de grandes entreprises et par

    les exigences auxquelles elles doivent faire face de la part de ces clients, les PME dites indpendantes3

    ont un cycle dexploitation plus long que celui des grandes entreprises4. Ce sont les PME qui

    supportent les stocks car les grandes entreprises ont mis en place des processus de juste temps et

    de zro stock .

    En outre, la marge de profit des PME est trop faible. Le prix de vente, dtermin avec la pression des

    clients, nest pas appropri au regard des cots de la production (prix des matires premires, cot du

    matriel, frais de personnel).

    Dans le cas particulier de la France, les crdits commerciaux sont souvent utiliss comme argument

    commercial par les entreprises qui veulent conserver ou acqurir des parts de march. Les dlais depaiement sont plus longs en France que dans le reste de lUnion Europenne. L encore ce sont les

    plus petites entreprises qui sont contraintes daccorder des paiements terme aux autres parties

    contractantes mais elles peuvent galement en profiter avec leurs propres fournisseurs.

    Les crdits commerciaux sont considrs comme une vritable source de financement. Ils constituent

    une alternative loffre insuffisante de crdit bancaire et ils reprsentent mme une ressource plus

    3 On parle des PME indpendantes par opposition aux PME qui appartiennent un groupe.

    4 Le BFR des PME indpendantes reprsente 12% du total bilan contre 4% pour les grands groupes, daprs lebulletin de la Banque de France n165

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    9/38

    8

    importante que les crdits bancaires aux entreprises - prs de quatre fois le montant des crdits court

    terme accords par les institutions financires (Dairi (2009)). En raison de limportant cycle de

    production quelles doivent financer, les PME ont un niveau lev de dettes court terme (infrieur

    un an), dettes bancaires ou dettes fournisseur.

    Les PME ont des difficults dans la gestion de leur besoin en fonds de roulement (BFR), dans la

    gestion des divers flux entrants et sortants non simultanment. Or la gestion du BFR est un lment

    fondamental. Une mauvaise gestion des lments qui le composent (stocks, crances clients, dettes

    fournisseurs) peut amener des problmes de liquidit : lentreprise ne peut plus payer ses chances

    quelle quelles soient, ce qui augmente les difficults pour obtenir du financement externe court

    terme. Il est frquent que lentreprise se retrouve court de liquidits, surtout en priode de croissance.

    Pour assurer leur solvabilit, ces entreprises doivent donc avoir un montant de cash flow disponible

    suffisamment important. Mais malgr cela, les PME savent que leurs capacits de remboursement sont

    le plus souvent juge insuffisantes par les prteurs et que ces derniers trouvent un intrt les

    rationner sur le march du crdit. Do lutilisation de facilits de paiement comme substitut au crdit

    bancaire.

    Les PME : risques par dfinition

    Les PME ne trouvent pas de financement externe des conditions acceptables c'est--dire qui

    permettent au projet que lon souhaite financer de rester rentable. Outre leur faible pouvoir de

    ngociation face aux banquiers en raison de la souvent faible capitalisation initiale de lentreprise

    (lentrepreneur dissocie mal ses ressources propres de celles de lentreprise et nen saisit pas lutilit)

    et du manque de diversification de leurs ressources qui en font des clients captifs, les PME sont

    considres comme tant risques par nature. Leur processus de croissance et lvolution de leur

    rentabilit sont irrguliers et fluctuants. De plus, les dfaillances dentreprises concernent plus souvent

    les PME que les grandes entreprises. La probabilit quune entreprise fasse dfaut est inversement lie

    la taille de son chiffre daffaire. Ceci explique que les PME soient dsavantages dans leur recherche

    de financement et que les prteurs considrent les PME comme tant plus fragiles, disposant de plus

    faibles capacits de remboursement. Ils leur appliquent donc un taux dintrt plus lev que pour lesgrandes entreprises. Mais lendettement est galement dautant plus important que lentreprise est de

    petite taille. Le risque dinsolvabilit est ainsi renforc chez les PME, et cette fragilit sera plus forte si

    le rendement des actifs et les cash-flows sont faibles.

    Malgr la libralisation des marchs financiers, la cration de commercial paperet louverture dun

    second march, les PME narrivent pas satisfaire leurs besoins financiers. Ces entreprises manquent

    donc de flexibilit financire pour pouvoir entreprendre des activits rentables.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    10/38

    9

    2. renforces avec la crise financireLa crise mondiale, qui est partie de leffondrement du march immobilier amricain durant lt 2007,

    a dabord t une crise financire puis conomique. Elle a pour point de dpart les marchs, puis sest

    propage lensemble du systme bancaire, puis lconomie mondiale.

    Les banques qui ont pris des risques souvent inconsidrs avant la crise, ne veulent dsormais plus

    assumer pleinement leur rle de gestion des risques. Une crise de liquidit due la perte totale de

    confiance de tous sest installe. Or, le crdit repose sur la confiance que le crancier accorde son

    dbiteur et plus exactement sur la confiance quil a en la capacit du dbiteur rembourser ses dettes

    terme. La consquence directe est la difficult de financement renforce voir la restriction daccs au

    crdit pour les entreprises associe au retour de la prime de risque. Mme les banques entre elles ne

    veulent plus se prter dargent. Les notions de liquidit et de flexibilit financire ont depuis lors prisune importance primordiale et vitale.

    Cette crise a donc affect financirement les PME, et ce plusieurs niveaux.

    Tout dabord, en raison de la crise de liquidit qui sest produite, les banques ont ralis des pertes

    importantes les contraignants rduire leur activit de prt tant quelles nont pas reconstitu un

    niveau de fonds propres suffisant et conforme la rglementation de Ble II. Cest llment justifiant

    lintrt de cet article et la problmatique que lon a pos.

    Par ailleurs, les PME sont affectes par le fait quune majeure partie de leur activit est souvent destination des grandes entreprises auprs desquelles elles ont un rle de fournisseur. Or, ces grandes

    entreprises ont diminu sensiblement leur commandes voir les ont arrtes, comme cest le cas dans le

    secteur automobile. Ceci dtriore dautant plus la situation des PME que le chiffre daffaires de ces

    dernires est le rsultat dun faible nombre dimportants clients, c'est--dire quelles sont trs

    dpendante de chacun de leurs clients.

    En outre, elles peuvent faire face davantage de retards de paiement de la part de leurs clients. Les

    retards de paiement, associs une accumulation des stocks, augmentent leur cycle dexploitation et

    donc le besoin de financement qui y est associ.

    3. Ble II : un effet positif compensateur de la crise ?Les normes Ble II, instaure par le comit de Ble, constituent un dispositif prudentiel visant

    stabiliser le systme bancaire international, en particulier en vitant que des banques fassent faillite. La

    nouvelle rglementation, plus fine que la prcdente, vise mieux cerner les risques bancaires, dont le

    risque de crdit, encourager une meilleure gestion, une meilleure allocation des fonds propres et une

    plus grande transparence de linformation. Il sagit de dterminer le niveau de fonds propres que la

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    11/38

    10

    banque doit respecter en fonction des diffrents risques quelle prend et auxquels elle est de fait

    confronte. Cette rglementation impose entre autre aux banques de catgoriser les prts en fonction

    de leur risque rel, de leur attribuer une pondration spcifique qui impactera le calcul du ratio de

    fonds propres sur lequel les banques ont des obligations. Pour cela, elles sont incites dvelopper en

    interne leur propre systme de notation pour valuer le risque de crdit des entits auxquelles elles

    prtent de largent. Un risque valu au plus proche de la ralit est le plus souvent au bnfice de la

    banque qui doit alors conserver une rserve de fonds propres moindre. Le capital rglementaire exig

    est croissant avec le risque de lemprunteur.

    En ce qui concerne les PME, Aubier (2007) tudie limpact de Ble sur loffre de crdit qui leur est

    faite et conclue positivement.

    Ble II prend en compte leur spcificit et envisage un dcoupage plus fin des crdits accords selon

    des critres de taille pour viter quelles ne soient pnalises. On a deux catgories : PME-retail et

    PME-corporate. La rglementation favorise les PME du fait du rle important quelles remplissent

    dans lconomie et galement en raison du rle de diversification quont les crances de ces

    entreprises dans le portefeuille des banques. En effet, le risque de ces entreprises est principalement un

    risque spcifique qui nest pas corrl avec le risque des autres entits ni avec ltat de la conjoncture

    conomique.

    De plus, Ble II devrait inciter les banques davantage diffrencier leur tarification en fonction du

    risque de lentreprise, ce qui est peu courant en France, et ainsi amliorer les conditions de crdit.

    Autrement dit, les PME stables ayant des projets rentables devraient avoir accs au financement

    ncessaire la ralisation de ces projets.

    Enfin, cela devrait conduire lamlioration de la relation entre banque et PME donc une plus

    grande transparence, une meilleure transmission de linformation. La conjonction de ces lments

    permettant la rduction des asymtries dinformation et une potentielle diminution du rationnement du

    crdit des PME.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    12/38

    11

    III. LES MESURES EMPIRIQUES DE RATIONNEMENTDU CRDIT

    Le rationnement du crdit est une situation dans laquelle des entreprises ayant des projets

    dinvestissement rentables ne trouvent pas de financement. Les banques limitent laccs au crdit en

    raison des problmes dasymtries dinformations que nous avons voqus en introduction. Ainsi,

    lorsque la demande de crdit est suprieure loffre de crdit et que les banques ne veulent pas

    augmenter les taux dintrt pour obtenir lquilibre du march, nous sommes conduits une situation

    de rationnement du crdit.

    Empiriquement, mesurer le rationnement est complexe puisque loffre et la demande de crdit ne sont

    pas des donnes directement observables. Cest pour cela que lon rencontre diverses mesures de

    rationnement dans la littrature. Nous en prsentons ici quelques unes.

    1. Le rationnement du crdit par les tauxBerger & Udell (1992,1995, 2002) appliquent une approche base sur ltude des prts commerciaux,

    des taux et de leur rigidit. Cette mesure considre plutt un aspect de rationnement par les prix plusque par les quantits. Les mesures de rationnement suivantes considrent uniquement un rationnement

    par les quantits, ce qui est plus adapt. On a vu que les banques fixent bien souvent le taux dintrt

    leur permettant un profit optimal. Le taux dintrt nest ainsi plus une variable permettant dajuster

    loffre et la demande. Plutt que daugmenter le cot du crdit, les banques ne rpondent pas la

    demande do un rationnement quantitatif du crdit.

    2. Lapplication de la thorie du financement hirarchiqueUne mesure classique qui a t largement utilise est celle dveloppe par Petersen & Rajan (1994).

    Elle se fonde sur la thorie du financement hirarchique de Myers & Majluf (1984). Les PME peuvent

    utiliser trois sources de financement lorsquelles ont un projet financer. Elles commencent par

    exploiter la source la moins couteuse, puis lorsquelle nest plus disponible, passent celle un peu plus

    coteuse condition que le cot marginal reste infrieur au taux interne de rendement de

    linvestissement marginal.Les trois sources que les auteurs considrent sont les suivantes, de la moins

    couteuse la plus couteuse : lauto financement ou financement interne, la dette bancaire, les crdits

    commerciaux. Ces derniers constituent une source de financement court terme utilise pour financer

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    13/38

    12

    le cycle dexploitation de lentreprise. Ils ont pour contrepartie les dlais de paiement accords aux

    clients. Petersen & Rajan (1994) dmontrent que cette source de financement a un cot extrmement

    lev. On lutilise lorsque la banque ne nous accorde plus de crdit supplmentaire. Ainsi, le recours

    plus ou moins important aux crdits commerciaux et le fait davoir des retards de paiement indique si

    lentreprise est rationne au niveau du crdit bancaire.

    De nombreuses tudes ont dmontr le respect de cette thorie, et ce galement pour le cas plus

    particulier des PME. Toutefois, sans remettre en cause la thorie du financement hirarchique, les

    enseignements apports par la crise conduisent prendre en compte le cot de la liquidit. En effet, les

    ressources internes de financement, lors de la crise, ont acquis un prix trs lev. Les entreprises

    disposant de liquidits peuvent continuer se dvelopper tandis que les autres entreprises ont perdu

    leur flexibilit et ont des difficults faire face leurs engagements.

    Cette mthode est dj largement rpandue et ncessite des donnes particulires donc on ne la

    retiendra pas en tant que telle.En revanche, cette tude ainsi que de nombreuses autres par la suite

    (Biais & Gollier (1997), Petersen & Rajan (1997)) ont rellement mis jour le recours massif aux

    crdits commerciaux en tant que source de financement pour les PME, dautant plus que ces dernires

    sont rationnes. Il sera donc intressant dobserver et dutiliser cette donne dans notre tude.

    3. Un modle variable qualitatives

    Cole (1998) souhaite tester si les relations prexistantes entre une banque et un emprunteur potentielgnrent des informations prives facilitant loctroi de crdit c'est--dire permettant de ne pas tre

    rationn. Il applique pour cela un modle conomtrique de variables qualitatives pour tudier

    lvnement binaire crdit accord vs crdit refus. Plus prcisment, il utilise un modle Probit

    dcrivant la probabilit dun vnement en fonction des valeurs prises par diffrentes variables

    explicatives. Il conclut que les relations banque-emprunteur gnrent de linformation prive qui

    facilite lobtention de crdit.

    4. Les expriences naturellesPlus rcemment, Duflo & Banerjee (2004) ont utilis une mthode dite des expriences naturelles pour

    mesurer le rationnement du crdit des PME en Inde. Bach (2005) applique ce modle aux entreprises

    franaises. Le principe est de trouver une influence brutale sur la facilit daccs au crdit des

    entreprises. En France, lEtat a mis en place diffrents outils pour aider les PME obtenir du

    financement. Il utilise donc des volutions de politiques publiques, le CODEVI et la SOFARIS,

    comme autant dexpriences naturelles. Il conclue que ces rformes ont permis aux PME franaises de

    sendetter davantage pour entreprendre des projets rentables donc que ces entreprises taient

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    14/38

    13

    rationnes au milieu des annes 1990. Cette mthode danalyse des contraintes de crdit est trs

    intressante. Elle ncessite toutefois que les volutions ayant lieu soient suffisamment importantes

    pour tre considres comme des expriences naturelles. Il nest donc pas vident dappliquer cette

    mthode.

    5. Le modle du dsquilibreCette dernire mesure de rationnement, qui repose sur un modle conomtrique gnral, est celle que

    lon a choisi de retenir. Il sagit du modle de dsquilibre de Maddala & Nelson (1974) permettant de

    mesurer loffre et la demande de marchs en dsquilibres, c'est--dire pour lesquels loffre et la

    demande ne squilibrent pas par un ajustement du prix, par opposition la situation dquilibre

    gnral concurrentiel de Walras. Il a dj t appliqu au march du crdit. En premier par Ang &Petersen (1986) puis par dautres qui ont tent dapporter des amliorations, notamment par Cieply et

    Paranque (1997) sur les firmes franaises sur la priode 1985-1995 et plus rcemment par Atanasova

    & Wilson (2004) sur les PME anglaises, et par Steijvers (2008) sur les PME belges sur la priode

    1993-2001 en diffrenciant le rationnement du crdit court terme du rationnement du crdit long

    terme.

    Lestimation de ce modle se base sur la mthode conomtrique du maximum de vraisemblance. Il

    consiste estimer lquation de la fonction doffre et celle de la fonction de demande de marchs se

    trouvant en dsquilibre, tels que le march du crdit. Et il se compose dune troisime quation quireprsente la condition telle que la quantit observe rsulte du minimum entre la quantit offerte et

    celle demande.

    Steijvers (2008), largement inspir de ltude dAtanasova & Wilson (2004), utilise cette

    mthodologie pour mesurer lcart entre loffre et la demande de crdit. Si loffre est infrieure la

    demande, alors on est en situation de rationnement du crdit. Il sappuie sur des tudes dj faites ce

    sujet et apporte quelques amliorations. Les principales caractristiques de son article sont les

    suivantes :- Il utilise un panel dentreprises spares de manire endogne par opposition de prcdentes

    tudes qui utilisaient des proxies pour dterminer les entreprises qui seraient priori rationnes.

    Ce procd permet notamment de prendre en compte le fait que les entreprises qui sont rationnes

    une priode t ne le sont plus forcment un priode t+1, ou inversement.

    - Il est le premier proposer dappliquer deux modles diffrents son chantillon afin dedterminer le rationnement du crdit de court terme dune part, et le rationnement du crdit de

    long terme dautre part. Les problmes dasymtries dinformation rencontrs par les prteurs,

    slection adverse et ala moral, sont dautant plus importants que le crdit est accord pour une

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    15/38

    longue priode. De ce fait,

    montant du crdit quils veul

    terme. Il montre que les ent

    risque support par le prteu

    Steijvers (2008) ralise ainsi de

    fonction doffre, une quation

    condition telle que la quantit d

    celle demande, appele quati

    Le modle thorique gnral du

    (1974) se prsente comme suit :

    O et reprsentent la

    dterminer et expliquer. e

    et sont leur coefficient re

    Pour chacun de ses modles, S

    influent sur loffre et/ou la demalentreprise par exemple. Pour ch

    modle final adapt son tude

    de mesurer les variables explic

    quantitatives sur les entreprises.

    Il estime chacun les modles c

    rationnes par la mthode des

    technique est une combinaiso

    instrumentales et de la mtho

    dquations simultanes qui utili

    davoir loffre de crdit infrie

    rsulte de la dernire tape de l

    vraisemblance.

    Les rsultats de son tude amn

    2001, plus de la moiti des PM

    crdit long terme que pour du

    les prteurs utiliseront des critres diffrents

    ent bien accorder une entreprise pour du court

    eprises subissent davantage de rationnement l

    est plus important dans ce cas.

    x modles conomtriques comprenant chacun

    pour la fonction de demande ainsi quune

    crdit observe est le minimum entre la quanti

    on de transaction .

    dsquilibre ou changement de rgime d

    emande et loffre sur un march considr et

    t reprsentent le vecteur des variables exog

    pectif. et sont les termes derreur.

    eijvers (2008) dtermine les lments ou varia

    de de crdit c'est--dire les variables expliqueraque lment, il dfini les proxies utiliss et qui

    e rationnement sur les PME belges. Les donne

    atives du modle sont des donnes financire

    urt et long terme puis il mesure la proportion de

    triples moindres carrs ou three stage least s

    de la mthode de doubles moindres carr

    e Seemingly Unrelated Relations (SUR). Il

    se ainsi toute linformation disponible dans le sy

    re la demande, c'est--dire que les entrepris

    a mthode des triples moindres carrs faisant a

    nt Steijvers (2008) conclure que, en Belgique,

    E ont t rationnes, ce rationnement tant pl

    rdit court terme. Ce sont principalement les

    14

    pour dterminer le

    erme et pour du long

    ong terme puisque le

    une quation pour la

    uation traduisant la

    t de crdit offerte et

    Maddala & Nelson

    sont les variables

    nes, indpendantes ;

    bles explicatives qui

    , tels que le risque depermettent davoir le

    s utilises permettant

    s microconomiques

    s entreprises qui sont

    quare (3SLS). Cette

    s ou des variables

    sagit dun procd

    stme. La probabilit

    es soient rationnes,

    pel au maximum de

    sur la priode 1993-

    s important pour du

    etites et jeunes PME

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    16/38

    15

    disposant de faibles ressources internes et nayant pas ou peu dactifs pouvant servir de garantie en cas

    de dfaut qui subissent le plus le rationnement.

    Nous souhaitons rpliquer ce mme type dtude, qui a un droulement relativement logique et intuitif

    et qui prsente lavantage de requrir des donnes accessibles, sur un chantillon de PME franaises

    sur la priode 2000-2008. Toutefois lestimation du modle de dsquilibre par quations simultanes

    avec les triples moindres carrs est trs complexe et, si elle devait tre ralise, ncessiterait un travail

    bien plus long que le temps imparti pour un mmoire de recherche. Nous adopterons donc une

    procdure destimation simplifie pour voir ce quil en est du rationnement des PME franaises, et

    galement observer limpact ventuel de la crise sur ce rationnement.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    17/38

    16

    IV. LESTIMATION DU RATIONNEMENT DU CRDITBANCAIRE DES PME FRANAISES SUR LA

    PRIODE 2000-2008

    Le cur de cette tude vise mesurer leffet de la crise sur le rationnement du crdit des PME

    franaises. On considre la priode 2000-2008, priode sur laquelle les donnes sont disponibles et

    permettant de pouvoir comparer la priode de rationnement durant la crise une priode suffisamment

    longue. La validit des conclusions nen sera que renforce.

    En se rfrant aux caractristiques et aux spcificits des PME en France et selon la dmarche adopte

    par Steijvers (2008), nous poserons certaines hypothses concernant les facteurs susceptibles

    dinfluencer loffre et la demande de crdit et nous choisirons les variables microconomiques

    quantitatives les plus pertinentes pour la constitution et lvaluation du modle. Enfin, nous

    appliquerons le modle pralablement dfini et nous donnerons dans la cinquime section de ltude

    les rsultats, notamment la proportion de PME concerne par le rationnement et les caractristiques de

    ces dernires.

    1. Les hypothses sous jacentes au modle et le choix des proxiesNous dcrivons ici les phnomnes conomiques et les thories ayant conduit au choix et

    lutilisation des variables dans le modle que nous appliquerons ensuite. Il sagit essentiellement de

    variables microconomiques qui se rattachent des concepts danalyse financire5.

    1.1. Les dterminants de loffre de crdit

    Le risque dune entreprise

    Loffre de crdit bancaire aux PME est, assez logiquement, dtermine selon le risque de lentreprise.

    En effet, les PME sont considres comme des actifs risqus, plus imprvisibles et moins bien garantis

    que dautres entreprises. Pour les banques, le risque associ un prt dargent est le risque de dfaut,

    le risque que la contrepartie ne puisse plus rpondre ses engagements : rembourser les intrts et le

    capital aux dates convenues. Ce risque de dfaillance, de faillite est llment principal analyser pour

    5Les recherches du Comit europen des centrales de bilans ont montr que les ratios sensibles au risque de

    lentreprise se rattachent aux concepts danalyse financire, en ce qui concerne les pays de la zone euro.Une analyse comparative des procdures de faillites.Regards sur les PME La Tribune n16

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    18/38

    17

    les banques. Nous rappelons que ces dernires rationnent en raison de limportante asymtrie

    dinformation qui caractrise les PME ; le risque qui leur est inhrent est donc difficile et coteux

    estimer.

    Les banques souhaiteront accorder dautant moins de crdit que la probabilit dtre rembours est

    faible. Le risque de dfaut est le risque que la banque doit anticiper et contre lequel elle doit se

    protger. En ce qui concerne les PME, nous avons vu prcdemment que les faillites et donc le dfaut

    des PME est en premier lieu le fait dune mauvaise gestion notamment financire de lentreprise. Il est

    donc important, dans lestimation du risque dune PME, de prendre en compte sa capacit de

    remboursement ainsi que sa solvabilit et sa liquidit, plus gnralement de mesurer sa sant, sa

    solidit financire. Cest le rle de lanalyse financire et des ratios financiers que daider mesurer ce

    risque et lanticiper pour pouvoir mettre en uvre des solutions (restructuration dune dette accorde

    par exemple) avant que le dfaut se manifeste et pour viter ce dernier.

    Par ailleurs, nous savons que des lments tels que la taille de lentreprise refltent le risque de

    lentreprise. Cest dailleurs pour cette raison que les PME subissent priori davantage le

    rationnement que les grandes entreprises.

    Pour le modle que nous souhaitons tablir, nous retenons comme mesure de risque de dfaillance les

    variables suivantes :

    - Le ratio de couverture des frais financiers : rsultat dexploitation / charges financires. Ce ratiopermet de mesurer la capacit de lentreprise faire face ses frais financiers. Nous dterminons

    ainsi si lentreprise est capable de rembourser les intrts relatifs son endettement grce son

    activit normale.

    - Le ratio de solvabilit : fonds propres / total dettes. Il mesure la capacit de lentreprise rembourser ses cranciers en cas de liquidation. Plus les fonds propres sont importants, et surtout

    tant quils sont suprieurs lendettement net total de lentreprise, plus la banque verra sa

    probabilit dtre rembourse en cas de faillite de lentreprise emprunteuse augmenter. Les

    capitaux propres garantissent la solvabilit de lentreprise. Par ailleurs, un bon quilibre entre ces

    deux lments assure la diversification des ressources de lentreprise.- Le montant de cash flow interne gnr par lentreprise, rapport au total de lactif de lanne

    prcdente est un lment important. En effet, ils permettent de faire face aux chances court

    terme de lentreprise : paiement des intrts, remboursement de dettes court terme ou

    remboursement dune chance de dettes long terme. Un montant de cash flow important assure

    ainsi la prennit de lentreprise court terme et diminue le risque pour la banque. Cette dernire

    sera dautant plus encline prter de largent une entreprise que celle-ci dgage un important

    cash flow.

    - Le risque dinsolvabilit. Lentreprise est qualifie dinsolvable lorsquelle ne peut plus faire face ses engagements, notamment rembourser les intrts et/ou le principal dune dette. Lentreprise

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    19/38

    18

    peut tre insolvable du fait dune trop faible rentabilit de lexploitation ou dun recours trop lourd

    lendettement.

    Comme nous lavons indiqu, la taille de lentreprise reflte son risque. Ainsi, le total des actifs, pris

    en logarithme, sera utilis pour approximer cet lment.

    Peut tre couvert par des garanties

    Pour la banque, un moyen de rduire ou au moins de se protger contre le risque de dfaut des entits

    auxquelles elle prte de largent et contre leur ventuelle insolvabilit est de demander des garanties.

    Lutilisation de nantissements dans les contrats de prt entre banques et PME est largement rpandue.

    Elle permet de rsoudre une partie du problme dasymtrie dinformation entre prteur et emprunteur

    en servant de signal. Cest le modle de Bester (1985). Grce des contrats discriminants deux

    dimensions (taux dintrt et niveau de garanties), on aboutit un quilibre sparant. Lemprunteur

    montre quil a confiance en son projet en acceptant de mettre en garantie des biens de son entreprise.

    Le prteur est galement protg contre un ventuel futur mauvais comportement de lemprunteur,

    plus risqu par exemple, puisque le systme de garantie permet daligner les intrts du prteur ceux

    de lemprunteur. Plus lentreprise aura dlments disponibles pour servir de garantie, moins le risque

    sur cette entreprise sera lev pour la banque. Dans le cas o lentreprise ferait dfaut, la banque

    rcupre les actifs servant de garantie et peut les revendre. Plus le montant des actifs servant de

    garantie est important, plus le montant rcupr par la banque en cas de dfaut est important et sera

    susceptible de couvrir le montant prt.

    Les lments couramment mis en garantie sont les actifs corporels, les crances et les stocks de

    lentreprise. Le modle sera donc constitu dun ratio intgrant ces lments avec une pondration de

    50% pour les lments de long terme (actifs corporels) et de 50% pour les lments de court terme

    (crances et stocks, chacun proportion gale) : (1/2 actifs corporels + 1/4 crances + 1/4 stocks) /

    total actif.

    Les variables qui ne sont pas des ratios mais directement des postes des tats financiers sont rapportes

    au total des actifs afin de pouvoir comparer les entreprises et de ne pas avoir de problmes de niveau

    quant aux valeurs des variables.

    Les crdits commerciaux : un signal ?

    Petersen & Rajan (1994, 1997) et Biais & Gollier (1997) prsentent trs clairement les problmatiques

    autour des crdits commerciaux et proposent des thories assez intressantes.

    Petersen & Rajan (1994) testent un modle de rationnement, comme nous lavons dj voqu dans

    notre revue de littrature des mesures empiriques de rationnement, dans lequel les crdits

    commerciaux sont considrs comme une alternative, ultime car coteuse, de financement lorsque lon

    ne peut obtenir davantage de crdit bancaire. Lutilisation des crdits commerciaux et le fait de payeravec plus ou moins de retard signifie que les entreprises nont pas accs suffisamment de crdit

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    20/38

    19

    bancaires, elles sont rationnes. Les crdits commerciaux constituent donc un substitut aux crdits

    bancaires.

    Biais et Gollier (1997) sappuient sur la thorie du signal pour dmontrer que crdits commerciaux et

    crdits bancaires sont complmentaires, lun servant lautre. En effet, le fait de disposer de crdits

    commerciaux envoie un signal positif sur la qualit de lentreprise emprunteuse, facilitant son accs

    aux crdits bancaires. Les fournisseurs disposent dinformations prives sur leurs clients ou ont un

    avantage comparatif collecter linformation par rapport aux banques. Laccord de dlai de paiement

    transmet de linformation la banque, contribuant ainsi la rduction des asymtries dinformation

    entre prteur et emprunteur. Ltude empirique de Voordeckers & Steijvers (2006) amne mme la

    conclusion que les entreprises qui obtiennent des crdits commerciaux ont moins besoin de garantie

    que dautres pour assurer leur qualit.

    Le signal apport par les crdits commerciaux serait dautant plus fort dans le cas franais puisque la

    loi des faillites franaise nest pas du tout favorable aux prteurs. Ces derniers ne peuvent rien

    rcuprer en cas de faillite, ou presque, alors que les crdits commerciaux sont normment utiliss

    (Biais & Malcot (1996) cit par Biais & Gollier (1997)).

    Ainsi, du ct de la banque, lobservation dune large utilisation des crdits commerciaux est un signal

    positif qui lincite offrir plus de crdit bancaire. Loffre crdit sera donc dautant plus leve que

    lentreprise a beaucoup recours aux crdits commerciaux pour se financer.

    Les crdits commerciaux sont approxims par deux variables :

    - le montant des dettes fournisseurs nettes des crances clients, rapport au total de lactif afindviter tout problme de niveau des montants ;

    - une dummy variable dettes fournisseurs industrie permettant de mesurer si le montant desdettes commerciales dune entreprise est suprieur ou infrieur la moyenne des dettes

    fournisseurs des entreprises de son secteur dactivit (commerce, industrie, construction, services).

    Lorsque le montant des dettes dune entreprise i est suprieur au montant moyen de lindustrie, la

    dummy variable prend la valeur 1, et elle prend la valeur 0 dans le cas contraire. La PME qui

    utilise moins de crdits commerciaux que la moyenne de son secteur pour se financer envoie un

    signal ngatif aux banques. Ces dernires considrent que les fournisseurs qui disposentdinformations prives ont moins confiance dans ces entreprises que dans les autres entreprises du

    mme secteur.

    1.2. Les dterminants de la demande de crdit

    Afin de trouver les dterminants pertinents de la fonction de demande de crdit, il convient de se poser

    la question suivante : Quest ce qui est susceptible daugmenter ou diminuer le besoin de financement

    externe des entreprises ?

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    21/38

    20

    Le niveau dactivit de lentreprise et sa croissance

    Lorsquune entreprise crot, son cycle de production devient mcaniquement plus important. Les PME

    sappuient fortement sur les crdits court terme pour financer leur activit. Elles auront besoin de

    dautant plus de financement que leur actif et leur activit sont importants. Nous prenons le taux de

    croissance de lactif comme proxy pour mesurer la croissance de lentreprise et de son activit. Nous

    utilisons galement la valeur ajoute, prise en logarithme, pour mesurer le niveau de production de

    lentreprise comme le fait Steijvers (2008).

    Lautonomie financire

    Le besoin de financement externe ncessaire une entreprise est plus grand si cette dernire narrive

    pas financer seule son niveau de production, c'est--dire si elle a dj puis toutes ses ressources

    internes, selon le respect de la thorie du financement hirarchique (Pecking Order Theory).

    Le ratio de liquidit gnrale (actifs circulants / passif exigible court terme, c'est--dire moins dun

    an) montre la capacit de lentreprise financer elle-mme son cycle dactivit. Il permet de sassurer

    que les ressources court terme de lentreprise permettent de couvrir ses emplois. Autrement dit, nous

    vrifions que ses actifs courants sont suffisants pour quelle puisse faire face aux chances de ses

    dettes fournisseurs ou bancaires ou encore fiscales et sociales dont lchance est infrieure un an.

    Sil est lev, lentreprise ne devrait pas avoir besoin de beaucoup de crdit donc le coefficient devrait

    avoir un signe ngatif.

    Le montant du cash flow interne, calcul partir du rsultat net auquel on ajoute les amortissements,

    sert galement mesurer la capacit de lentreprise se financer grce la richesse produite par son

    activit. L encore, plus le cash flow interne de lentreprise est important, moins elle a besoin de

    recourir du financement externe.

    Enfin, la rentabilit de lentreprise reprsente galement un lment de sa capacit dgager une

    marge importante et donc un rsultat net plus ou moins lev.

    Le recours aux crdits commerciauxSelon les thories dveloppes prcdemment dans le cas de loffre, les entreprises recourent aux

    crdits commerciaux dfaut de disposer de suffisamment de crdits bancaires. Ainsi, un recours

    important aux crdits commerciaux traduit des difficults daccs au crdit bancaire. Les entreprises

    qui nont pas obtenu le montant de crdit bancaires souhait se tournent vers les crdits commerciaux

    et en profitent pour envoyer un signal positif la banque par ce biais. La demande de crdit est donc

    dautant plus leve que lentreprise a beaucoup recours aux crdits commerciaux pour se financer.

    Nous utilisons deux variables comme mesure des crdits commerciaux : les dettes fournisseurs dune

    part, et les dettes fournisseurs nettes des crances clients dautre part. Ces deux variables tantrapportes au total de lactif de lanne antrieure.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    22/38

    21

    Le niveau des taux dintrt

    Nous retenons lEURIBOR un an pour chaque anne de lchantillon. Il reprsente le taux sur lequel

    se base la banque pour fixer le cot de la dette de chaque entreprise individuellement. Nous avons le

    mme taux pour toutes les entreprises pour une anne considre. Nous utilisons un taux court terme

    car les PME sendettent principalement court terme. La demande de crdit bancaire manant des

    PME sera dautant plus forte que les taux dintrt sont faibles.

    Pour chacune des deux quations (offre et demande), nous ajoutons aux variables que nous venons de

    dfinir deux types de dummy variables. Les dummy variables permettent de prendre en compte des

    caractristiques particulires une fraction des observations. Nous avons :

    - Des dummy variables pour chaque anne permettant de capter linfluence de la priode sur lesmontants de crdit demands. Nous pensons en particulier ltat de la conjoncture conomique

    ou dimportants vnements qui auraient pu survenir certaines des annes tudies.

    - Des dummy variables pour chaque secteur (commerce, construction, industrie, services)permettant de capter leffet spcifique ventuel dun secteur sur la demande de crdit bancaire. En

    effet, les entreprises nont pas forcment les mmes caractristiques financires ni les mmes

    besoins financiers dun secteur un autre.

    2.

    Spcification du modle et de la mthode destimation

    Nous avons un modle de dsquilibre constitu de trois quations : deux quations comportementales

    (lquation de loffre de crdit et celle de la demande de crdit) et une quation comptable c'est--dire

    une pure identit mathmatique dpourvue de perturbation alatoire et de coefficients inconnus

    estimer.

    Les quations comportementales sont linaires c'est--dire que lon a une variable endogne,

    dpendante, expliquer qui suppose tre la rsultante dun ensemble de variables exognes,

    indpendantes, explicatives dtermines prcdemment et dune perturbation alatoire.

    Nous avons choisi de ne pas reprendre la diffrenciation, propose par Steijvers (2008), entre crdit

    long terme et crdit court terme. Tout dabord, les donnes sur les montants de crdits court terme

    et de crdits long terme sont difficilement accessibles. La base de donnes Diane que nous avons

    utilise pour une grande partie des donnes propose cette diffrenciation mais elle est en ralit

    souvent mal renseigne. Les dettes auprs des tablissements de crdits sont souvent classes par

    dfaut en dettes court terme auprs des tablissements de crdit pour leur totalit. Par ailleurs, nous

    pouvons nous poser la question de la pertinence des variables exognes choisies soit pour expliquer le

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    23/38

    22

    court terme soit pour expliquer le long terme. Cette question se pose dautant plus que les PME, en

    France, disposent principalement de crdit court terme et trs peu long terme.

    Selon les hypothses et thories exposes concernant les variables expliquant loffre et celles

    expliquant la demande dans la partie prcdente, nous dfinissons le modle que nous allons estimer

    comme suit :

    :

    , = + + ln ( ) + + +

    +

    , +

    , +

    ,+ +

    +

    + ,

    :

    , = + + + ln ( ) +

    , +

    +

    , +

    ,+ +

    +

    + ,

    :

    = min ( , )

    et sont les variables endognes ou variables expliquer, qui ne sont pas observables dans le casprsent. est une variable observable : le montant de crdit chang. Toutes les autres variables, quisont des variables explicatives, sont exognes.

    Nous avons des donnes de panel. Chaque observation de lchantillon de donnes reprsenteune donne sur une PME pour lanne .

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    24/38

    23

    Nous nestimons pas ces quations par la mthode dquations simultanes des triples moindres carrs

    comme le fait Steijvers (2008) car bien quil sagisse dune technique trs performante utilisant toute

    linformation du systme, elle est trs complexe appliquer. Elle demanderait un travail bien plus

    lourd et long que le temps dont nous disposons pour un mmoire de recherche.

    Toutefois, nous souhaitons garder la mme logique. Nous allons appliquer une mthodologie en trois

    grandes tapes, suivant un raisonnement similaire celui de Steijvers (2008) ou encore dAtanasova et

    Wilson (2004).

    En premier lieu, nous estimons les coefficients de chaque variable explicative des quations doffre et

    de demande en partant dune hypothse dquilibre de march tel que : montant de crdit bancaire

    chang = montant de crdit bancaire offert = montant de crdit bancaire demand.

    =

    =

    A partir des coefficients ainsi dtermins, nous calculons les valeurs ajustes de loffre de crdit et de

    la demande de crdit pour chacune des entreprises de lchantillon. De cette manire, nous identifions

    les variables non observables que sont loffre de crdit et la demande de crdit.

    En second lieu, il sagit de dterminer la proportion dentreprises rationnes par anne. Une entreprise

    est rationne si le montant de crdit quelle demande est suprieur au montant du crdit que les

    banques sont prtes lui offrir c'est--dire si > . Cest la traduction de la 3me quation dusystme du modle dfini plus haut. Pour se faire, nous comparons simplement les valeurs ajustes de

    loffre et de la demande de crdit et nous calculons la proportion dentreprises pour lesquelles lademande est suprieure loffre.

    En troisime et dernier lieu, nous construisons deux sous-chantillons, lun rassemblant les entreprises

    rationnes, lautre les non rationnes. Nous dterminons leurs statistiques descriptives respectives.

    Nous pouvons alors dresser une typologie des PME qui sont le plus sujettes au rationnement et dfinir

    les variables qui ont le plus dimportance dans la dcision de rationnement prise par les banques.

    3. Description des donnesLes PME constituent un groupe dentreprises assez large et souvent htrogne. Leur structure et leur

    taille peuvent tre assez largement influences par leur environnement conomique national. En

    France, il nexiste pas de dfinition unique, notamment au niveau du seuil du nombre demploys qui

    est bien souvent de 500 mais peut tre de 250 personnes.

    Depuis le 1er janvier 2005 toutefois, une dfinition europenne ayant t adopte est applique. Elle

    stipule que les entreprises sont des PME lorsquelles rpondent aux critres suivants6 :

    - Les effectifs doivent tre infrieurs 250 personnes ;6 Commission europenne La nouvelle dfinition des PME - 2006

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    25/38

    24

    - Le chiffre daffaires annuel ne doit pas dpasser 50 millions deuros et/ou le total du bilan ne doitpas excder 43 millions deuros.

    - Il convient dexclure les micro-entreprises qui emploient moins de 10 personnes, dont le chiffredaffaires annuel et/ou le total du bilan sont infrieurs 2 millions deuros.

    - Il faut enfin considrer si lentreprise est indpendante, partenaire ou lie c'est--dire que lonprend en compte la nature dventuelles relations existantes avec dautres entreprises. En effet, des

    PME auparavant indpendantes peuvent se lier avec un groupe ce qui leur permet davoir plus de

    fonds propres, un accs facilit aux services bancaires en gnral, voir mme un accs aux

    marchs financiers tout en conservant leurs capacits dinnovation. Picard (2006) montre que les

    PME sont gnralement intgres un grand groupe au cours de leur processus de croissance.

    Cela leur permet davoir accs aux ressources financires ncessaires leur dveloppement.

    Depuis 1996, la part des PME indpendantes a diminu de 79% 51% dans le total des PME au

    profit des PME appartenant un groupe7. Ces dernires ne peuvent alors plus tre rellement

    considres de la mme manire que les PME qualifies dindpendantes.

    Toutes les donnes financires quantitatives relatives chacune de nos entreprises et ncessaires

    lestimation des diffrentes quations ont t collectes grce la base de donnes DIANE (Disque

    pour lAnalyse Economique) Bureau Van Dijk Editions Electroniques, Coface. Cette base de

    donnes rassemble les informations comptables et financires de plus dun million dentreprises

    franaises et offre un historique de 10 ans sur ces donnes. Les entreprises intgrant cette base de

    donnes sont celles ayant publi et dpos leur comptes annuels (bilan, compte de rsultat et annexe)

    auprs des Greffes de Tribunaux de commerce. Elle incorpore les entreprises publiques du secteur

    marchand mais exclue lartisanat, la production sous statut associatif, les professions librales non

    inscrites au Registre du Commerce, les fonctions publiques, les agriculteurs except les entreprises de

    services aux productions agricoles.

    Les critres de slection de notre chantillon dentreprises, conformment la dfinition europenne

    dune PME explicite prcdemment, sont les suivants :

    -Effectifs infrieurs 250 personnes

    - Chiffre daffaire infrieur 50 millions deuros- Total de lactif infrieur 43 millions deurosChaque PME respecte ces trois conditions. Quant au critre dindpendance, les donnes ncessaires

    sa prise en compte sont trs dlicates trouver et traiter. Il nexistait pas dlment renseign

    permettant de sparer les PME indpendantes de celles appartenant un groupe au sein de la base de

    donnes DIANE. La slection a donc t faite manuellement : partir des sites internet des socits

    slectionnes et qui taient renseigns pour la majorit des entreprises, nous avons pu rechercher

    7 Bulletin de la Banque de France n165, 31-48

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    26/38

    25

    lappartenance un groupe. Cette slection, bien quimparfaite, a permis dexclure un nombre

    important dentreprises, davoir un chantillon de PME qui soit moins pollu par la prsence de PME

    non indpendantes et ainsi de pouvoir prsenter des rsultats qui permettent de rpondre la

    problmatique pose.

    Le taux dintrt EURIBOR (Euro Interbank Offered Rate) retenu est le taux 1 an moyen sur

    lanne, la moyenne ayant t ralise partir des taux 1 an mensuels. Le taux Euribor est le taux

    dintrt des marchs financiers tabli entre de nombreuses banques. Il sert de taux de rfrence. Les

    taux ont t rcuprs sur le site Euribor-rates.eu.

    On a ainsi un chantillon compos de 3.957 entreprises rpondants aux critres de dfinition dune

    PME et dont les donnes ncessaires notre modle sont disponibles de 1999 2008 inclus ; soit un

    total de 35.613 observations compte tenu du fait que lanne 1999 est lanne servant de comparaison

    donc nest pas comptabilise. Nous avons retir les observations aberrantes et celles qui taient

    incompltes. Les donnes traites sont des donnes de panel ou donnes croises. notelobservation de la variable pour lentreprise lanne .

    Lchantillon final se prsente comme suit :

    Tableau 1 : Rpartition des entreprises observes par anne :

    Anne 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Total

    2505 3068 3204 3356 3506 3780 3868 3860 2841 29988

    Le tableau 2 prsente quelques statistiques descriptives des variables pour lchantillon dentreprises

    slectionnes. Lentreprise mdiane existe depuis 25 ans, dispose de 4.366.300 dactifs et dgage une

    valeur ajoute de 2.157.600. La solvabilit de lentreprise mdiane signifie que les fonds propres ne

    reprsentent que 34,9% du total des dettes. La couverture des frais financiers apparat trs leve. La

    PME mdiane dispose de 21,6% dlments de bilan pouvant tre mis en garanties. Le taux de

    croissance des PME est positif, tout comme leur rentabilit conomique.

    Lchantillon prsent ici semble tre globalement compos dentreprises moins jeunes, moins encroissance que celles de lchantillon de Steijvers (2008) bien que dans un cas il sagisse de PME

    franaises et dans lautre de PME belges et que la priode tudie soit diffrente.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    27/38

    26

    Tableau 2 : Statistiques descriptives

    Variable Moyenne Mdiane

    Total de lactif net 6.387.700 4.366.300

    Valeur ajoute 2.847.200 2.157.600

    Age 28,632 ans 25 ans

    Solvabilit 0,36197 0,34871

    Risque dinsolvabilit 0,16645 0,075814

    Couverture des frais financiers 30,172 6,7169

    Cash flow / Total actif t-1 0,11187 0,099179

    Garanties / Total actif t-1 0,21179 0,21601

    Taux de croissance de lactif 0,10519 0,054414

    Rentabilit conomique 5,2566 4,4222

    Liquidit gnrale 1,6152 1,3983

    Dettes fournisseurs / Total actift-1 0,29859 0,26359

    Dettes fournisseur nettes / Total actift-1 -0,066093 -0,074275

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    28/38

    27

    V. RSULTATS

    Nous prsentons dans cette section les rsultats de ltude empirique. Les estimations ont t ralises

    laide du logiciel dconomtrie Gretl. Dans une premire sous-section, nous analysons les

    coefficients des quations estimes afin de voir sils correspondent aux prdictions prcdemment

    nonces. Ensuite, nous exposons les rsultats quant lexistence dun rationnement, son importance

    relative en priode de crise avant de dfinir le profil des PME contraintes financirement par les

    banques. Enfin, nous discutons des limites du modle et de la mthode destimation applique.

    1. Lanalyse des quations doffre et de demande estimesLes tableaux 3a et 3b synthtisent les rsultats de la premire tape destimation dans laquelle nous

    avons suppos un quilibre du march du crdit pour pouvoir estimer les quations doffre et de

    demande.

    A partir de ces rsultats, nous commentons les coefficients obtenus et leur sens par rapport aux

    hypothses mises auparavant.

    Tout dabord, concernant loffre de crdit aux PME, nous constatons que le coefficient relatif lge

    est significatif et a un signe en accord avec les prdictions. Cest galement le cas pour la solvabilit et

    de la variable refltant le niveau dactifs pouvant tre donns en garantie. Ce dernier lment est

    important et les rsultats montrent bien le rle des nantissements dans la rduction des asymtries

    dinformation entre prteur et emprunteur. En revanche, le critre de taille - ln(total actif)) - est

    inversement li loffre de crdit, contrairement ce que lon a prdit, ce qui est un rsultat assez

    tonnant et difficilement explicable. La couverture des frais financier qui est une faon de mesurer la

    capacit de remboursement de lemprunteur est aussi inverse ce que nous anticipions.Le risque dinsolvabilit et le montant de cash flow ne sont pas significatifs.

    Un lment intressant et sur lequel nous avons insist au niveau de la thorie est lutilisation de dlais

    de paiement fournisseurs. Les rsultats concernant lutilisation des crdits commerciaux sont difficiles

    interprts et ne permettent pas de conclure quant au sens du signal que leur utilisation par les

    entreprises envoie aux banques. Dune part, lutilisation de crdits commerciaux par rapport aux

    montants de crdits commerciaux accords aux clients est positivement li loffre de crdit bancaire

    ce qui valide lhypothse de Biais & Gollier (1997) stipulant que lutilisation de crdits commerciaux

    confre une information positive aux banques. Dautre part, le fait de disposer dun montant de crditscommerciaux plus important que la moyenne de lindustrie laquelle appartient une entreprise nest

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    29/38

    28

    pas un bon signal. Ceci signifie plutt que les banques considrent que les entreprises qui recourent

    aux crdits commerciaux sont celles qui se sont vues refuser du financement bancaire, ce qui constitue

    un signal ngatif. Cela reflte galement le fait quil existe un rel rseau de financement

    interentreprise : les plus flexibles accordant des dlais de paiement aux moins flexibles et moins

    liquides, y trouvant un avantage dans laugmentation de leur activit par ce biais.

    Tableau 3a : Modle appliqu pour loffre de crdit aux PME

    Variables explicatives Offre de crdit de la banque

    Coefficient P value

    Age 0,000133033

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    30/38

    29

    Tableau 3b : Modle appliqu pour la demande de crdit des PME

    Variables explicatives Demande de crdit bancaire

    Coefficient P value

    Croissance de lactif 0,0271828

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    31/38

    30

    Tout comme pour lanalyse de loffre de crdit, il est ici difficile de conclure propos des crdits

    commerciaux. Les dettes fournisseurs nettes des crances clients sont lies positivement la demande

    de crdit tandis que les dettes fournisseurs y sont lies ngativement. Le signe positif des dettes

    fournisseurs nettes permet de dire que les crdits commerciaux sont dautant plus utilise que nous

    souhaitons plus de crdit dune manire gnrale (dont du crdit bancaire) et indique un probable

    rationnement. Le lien ngatif entre dettes fournisseurs et demande de crdit signifie que crdits

    commerciaux et crdits bancaires sont complmentaires plutt que substituables.

    Pour chaque variable dont le lien avec loffre de crdit nest pas dans le sens prdit, il est possible que

    les explications relatives aux rsultats soient en fait lis la demande de crdit, et inversement. Il y

    aurait une confusion entre les variables expliquant loffre et celles expliquant la demande de crdit du

    fait de lhypothse forte de la premire tape de lestimation :

    =

    = . Ainsi, la taille est

    positivement lie la demande de crdit, les entreprises qui recourent davantage aux dlais de

    paiement fournisseurs sont celles qui demandent plus de crdit bancaire.

    2. Les entreprises franaises encore plus rationnes avec la crisePour dterminer la proportion de PME contraintes financirement par les banques, nous comparons les

    valeurs ajustes doffre et de demande de crdit des modles estims puis nous les confrontons. Si,

    pour une entreprise considre pour une anne nous avons un montant de crdit demand plusimportant que le montant de crdit offert, alors lentreprise est rationne pour cette anne.

    Inversement, si le montant de crdit offert est plus important que le montant de crdit demand, alors

    lentreprise nest pas rationne pour cette anne. Il est important de noter que la mthode destimation

    permet offre la possibilit aux entreprise de changer de sous-chantillon (rationnes vs non rationnes)

    au cours du temps. Une fois les entreprises catgorises selon les deux sous chantillons et classes

    par annes, nous calculons aisment la proportion dentreprises rationnes sur lchantillon total. Le

    tableau 4 prsente les rsultats de cette tape destimation.

    Sur toute la priode tudie (2000-2008), les rsultats indiquent un rationnement du crdit bancaire

    pour 45,3% des PME franaises. Steijvers (2008) a estim ce rationnement 53,4% et 52,7%,

    respectivement pour le long terme et le court terme, concernant les PME belges sur la priode 1993-

    2001. Atanasova & Wilson (2004) estiment que 42,7% des PME anglaises sont rationnes sur la

    priode 1989-2009.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    32/38

    31

    Tableau 4 : Proportion dentreprises subissant un rationnement du crdit bancaire

    Anne

    2008 49.1%

    2007 45.9%

    2006 44.3%

    2005 45.4%

    2004 45.3%

    2003 43.5%

    2002 45.4%

    2001 44.6%

    2000 44.9%

    2000-2008 45.3%

    Il est encore plus intressant de constater que ce rationnement est peu prs constant jusquen 2007,

    autour de 45%, et quil augmente pour la seule anne 2008. Les PME ont, selon les rsultats prsents

    ici, subit un rationnement renforc en raison de la crise financire et conomique actuelle. La crise de

    liquidit et les lourdes pertes auxquelles les banques ont t confrontes ont conduit une rduction de

    lactivit de prt. Avec Ble II, les banques ont du rduire cette activit pour pouvoir reconstituer un

    niveau de fonds propres conforme la rglementation. Leffet positif attendu du dispositif de Ble II

    sur le financement des PME na de ce fait pas t constat. Il sagit pour le moment plutt dun effetngatif.

    En France, un mdiateur du crdit a t mis en place pour aider les PME obtenir du financement en

    cette priode de crise. Bien quun certain nombre dentreprise ont t aides, ceci na pas t suffisant

    pour contenir le rationnement son niveau des dernires annes voir pour le faire diminuer.

    Par ailleurs, le rationnement mesur en 2007 apparat en augmentation par rapport 2006. Il est

    toutefois difficile de conclure quant une ventuelle anticipation de la crise conomique et financire

    par les banques et une restriction de laccs au crdit ds 2007.

    3. Profil des entreprises rationnesLes statistiques descriptives prsentes dans le tableau 5 permettent de dfinir les caractristiques des

    PME ayant t contraintes financirement par les banques. Nous avons ralis un test dgalit des

    esprances de deux observations de variances diffrentes afin de pouvoir affirmer ou non que les

    moyennes des deux sous chantillons sont significativement diffrentes.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    33/38

    32

    Tableau 5 : Statistiques descriptives des sous-chantillons, PME rationnes vs PME non rationnes

    Variable PME rationnes PME non rationnes

    Moyenne Moyenne

    Dettes bancaires / Total actift-1 0,04346# 0,04956#

    Total de lactif net 8.334.250# 4.748.690#

    Valeur ajoute 3.340.980# 2.468.310#

    Age 25,6822# ans 31,2364# ans

    Ln (total actif) 8,75216# 8,26030#

    Solvabilit 0,34313# 0,37802#

    Risque dinsolvabilit 0,17437 0,16137

    Couverture des frais financiers 45,1317# 17,9978#

    Cash flow / Total actift-1 0,11090# 0,11390#

    Garanties / Total actift-1 0,18082# 0,23895#

    Taux de croissance de lactif 0,13397# 0,07954#

    Ln (valeur ajoute) 7,83689# 7,60770#

    Rentabilit conomique 4,65861# 5,83074#

    Liquidit gnrale 1,60536 1,62474

    Dettes fournisseurs / Total actift-1 0,27406# 0,32063#

    Dettes fournisseur nettes / Total actift-1 -0,05382# -0,07781#

    # La diffrence de moyenne entre PME rationnes et non rationnes est significative (t-test,

    intervalle de confiance 95%)

    Dune faon gnrale, les entreprises de lchantillon de cette tude prsentent un endettement bien

    moins lev que celles de ltude ralise par Steijvers (2008) ou encore celles de larticle de

    Atanasova & Wilson (2004).

    Les entreprises rationnes financent seulement 4,3% de leur actif par endettement bancaire contre 5%

    pour les entreprises qui ne sont pas contraintes, bien que la proportion globale de lactif financ parendettement bancaire soit du mme ordre de grandeur.

    Daprs les rsultats, les PME rationnes sont plus jeunes, dgagent moins de cash flow et disposent

    de moins dactifs pouvant tre mis en garantie, c'est--dire que les PME plus risques ou pour

    lesquelles les asymtries dinformation et lincertitude sont leves sont plus sujettes au rationnement

    du crdit bancaire, ce qui est en accord avec la thorie. En revanche, elles sont plus grandes, ce qui

    constitue un rsultat assez surprenant. Par ailleurs, leur niveau dactivit est plus lev et elles

    croissent plus rapidement mais elles sont moins rentables. Les entreprises qui ont besoin de plus de

    ressources pour leur croissance narrivent pas en obtenir. Il semble tout de mme quelles aient dj

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    34/38

    33

    russi atteindre un niveau lev dactivit. Compte de la trop faible rentabilit de leur activit, les

    banques sont rticentes leur prter de largent. Enfin, les entreprises rationnes ont un ratio de dettes

    fournisseurs plus faible mais un ratio de dettes fournisseurs nettes plus importants que les entreprises

    non rationnes. Elles recourent proportionnellement plus aux dettes fournisseurs et accordent moins de

    dlais de paiement leurs clients que les entreprises non rationnes. Il est cependant dlicat de

    conclure quant lusage et lutilit des crdits commerciaux par rapport laccs au crdit bancaire.

    Les rsultats trouvs ici sont assez similaires ceux trouvs par Steijvers (2008) sur les PME Belges,

    bien que ce dernier ait scind son modle en deux pour pouvoir considrer le crdit bancaire long

    terme dune part et le crdit bancaire court terme dautre part. En revanche, Atanasova & Wilson

    (2004), concernant les PME anglaises, ont plutt conclu que les entreprises rationnes sont les petites

    entreprises forte croissance ayant des projets dinvestissement rentables. Et ils ont pu confirmer le

    recours plus important aux crdits commerciaux pour ces entreprises, tel un substitut aux crdits

    bancaires.

    4. Les limites du modle et de la mthode destimationLe modle que nous avons dfini et estim, construit avec des variables microconomiques

    quantitatives, prsente limmense avantage de requrir des donnes qui sont relativement aisment

    consultables, except concernant lappartenance un groupe. Il est cependant possible que la prise en

    compte dlments qualitatifs tels que la position de march de lentreprise (petite entreprise surmarch local, sous-traitant dun petit ou dun grand nombre de donneurs dordre, entreprise moyenne

    tourne vers linternational), la position de lentreprise au sein de sa courbe de vie, les relations de

    lentreprise avec les institutions bancaires, des signaux dalerte comme une action en justice en cours

    ou des demandes de crdit successives, les engagements bancaires ou les incidents financiers

    rencontrs par lentreprise... En particulier, de nombreuses tudes ont montr les effets bnfiques

    dune relation lengagement sur la disponibilit du crdit. Malheureusement, il nexiste que peu

    souvent de base de donnes pour de tels lments. Ces derniers sont trs complexes apprhender et

    lapplication dans un modle de ce type de donnes est impossible lorsque lon souhaite traiter unchantillon large et donc reprsentatif et plus fiable.

    Par ailleurs, nous avons pu voir que la fonction objectif dun entrepreneur de PME est trs diffrente

    de celle dun dirigeant de grande entreprise. Ce dernier souhaite maximiser les profits de son

    entreprise alors que lentrepreneur recherche la satisfaction et lautonomie. De ce fait, il est critiquable

    dvaluer la capacit de crdit des PME uniquement partir des lments prsents dans leurs tats

    financiers.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    35/38

    34

    Les donnes utilises ont pour seul inconvnient le fait ne pas avoir de renseignements exploitables

    sur lindpendance des PME par rapport un groupe. Le tri a de ce fait t ralis manuellement pour

    la plus grande partie de lchantillon considr. Toutefois, il est vident quune mthode de traitement

    de donnes manuelle sur un chantillon aussi large, et qui tait encore plus important avant ce tri, est

    imparfaite. Il est probable que des PME non indpendantes fassent partie de lchantillon trait et

    quelles biaisent quelque peu les rsultats des estimations.

    Dans le modle estim, nous avons considr le montant de crdit chang comme variable

    explicative, puis comme variable dterminer. Sevestre (1997) prsente les consquences lies

    lutilisation de lencours de crdit la place des flux de nouveaux contrats de prts et conclue quil est

    plus adquat de mesurer le nombre de nouveaux prts accords. Cependant, lobtention de cette

    donne pose problme.

    La mthode destimation utilise, les MCO (Moindres Carrs Ordinaires), est dlicate appliquer sur

    des donnes de panels et nous la rencontrons de ce fait peu souvent pour ce type de donnes. Elle

    suppose en effet le respect de trois hypothses importantes: labsence de corrlation entre les

    individus, labsence de corrlation dans le temps pour une mme entreprise et une mme volatilit

    pour les diffrents individus. Nous avons toutefois dcid dappliquer cette mthode destimation car

    lutilisation dune mthode plus labore telle que les 3SLS (three stage least squares) aurait ncessit

    une tude beaucoup plus longue. Il serait nanmoins trs intressant de pouvoir appliquer les 3SLS

    notre chantillon.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    36/38

    35

    VI. CONCLUSION

    Les difficults de financement rencontres par les PME franaises constituent une entrave majeure

    leur dveloppement. Il est probable que la crise financire et conomique actuelle ne fasse que

    renforcer le phnomne de rationnement du crdit qui touche ces entreprises.

    Cette tude vise mesurer le rationnement du crdit des PME franaises sur la priode 2000-2008.

    Nous avons souhait traiter avec attention la crise conomique et financire actuelle et ses

    consquences sur laccs au financement pour des PME qui rencontrent dj souvent des difficults

    pour se financer.

    Le modle de dsquilibre dfini et appliqu prsente lavantage de prendre en compte lexistence du

    rationnement du crdit et de le mesurer en catgorisant les entreprises rationnes et non rationnes de

    manire endogne.

    Lestimation ralise sur un chantillon de 3957 PME franaises a permis de conclure un

    rationnement du crdit bancaire consquent denviron 45% de 2000 2007, et un rationnement

    renforc de 49,1% en 2008, priode de crise. Les PME rationnes sont plus jeunes, disposent de moins

    de garanties, dgagent moins de cash flow et croissent plus rapidement que les autres. Ainsi, en

    France, les PME correspondant ce type de profil sont plus fortement exposes un rationnement du

    crdit bancaire, et ce dautant plus fortement en cette priode de crise. Lexistence dun tel

    rationnement explique que le modle de croissance des PME franaises semble de plus en plus

    privilgier un dveloppement au sein des grands groupes, leur permettant de rsoudre leurs difficults

    financires. Pour pouvoir se dvelopper, les PME seraient donc contraintes de sintgrer un groupe

    et, pour les dirigeants actionnaires, de cder trs probablement une partie du contrle et du pouvoir

    quils dtiennent.

    Lestimation du modle de dsquilibre par MCO prsente certaines limites en raison des hypothses

    fortes quimplique lapplication de cette mthode. Lamlioration apporter cette tude serait la en

    uvre dune mthode conomtrique plus labore pour estimer notre modle. Il serait intressant

    dutiliser lestimation par quations simultanes avec les triples moindres carrs sur nos donnes de

    PME franaises.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    37/38

    36

    BIBLIOGRAPHIE

    AECM (European Association of Mutual Guarantee Societies), Novembre 2008. Dclaration delAECM sur la crise et laccs au financement des PME ainsi que la contribution du cautionnement,Lisbonne.

    Atanasova C.V., Wilson N., 2004. Disequilibrium in the UK corporate loan market. Journal ofBanking and Finance, Vol.28, 595-614.

    Aubier M., 2007. Impact de Ble II sur loffre de crdit aux PME. CAIRN, La documentationfranaise Economie et prvisions, n 178, 141-148.

    Aubier M., Cherbonnier F., 2007. Laccs des entreprises au crdit bancaire. La documentationfranaise Economie et prvisions, n177, 121-128.

    Bach L., 2005. Dans quelle mesure les entreprises franaises font-elles face des contraintes decrdit ? Estimation partir des dispositifs daide au financement des PME (1991-2000). Mmoire deDEA dAnalyse et Politique Economiques - Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, ParisBanerjee A. and Duflo E., 2004. Do firms want to borrow more? Testing credit constraints using adirected lending program.MIT Working Paper.

    Banque de France, Septembre 2007. Bulletin n165.

    Banque de France, Fvrier 2009. La crise financire.Documents et dbats, n2.

    Bester H., 1985. Screening vs. rationing in credit markets with imperfect information. AmericanEconomic Review, Vol. 75, 850-855.

    Biais B., Gollier C., 1997. Trade credit and credit rationing.Review of financial studies, Vol.10, 903-937.

    Cole A., 1998. Importance of relationships to the availability of credit. Journal of Banking andFinance.

    Dairi M., 2009. Les alternatives de financement des PME dans un contexte dasymtrie dinformationet de rationnement : dettes fournisseurs vs dettes bancaires. PhD Workshop Affi Brest.

    Damodaran A.. Finance dentreprise : thorie et pratique.De Boeck 2me dition.

    Jaffee, D., Modigliani F., 1969. A theory and test of credit rationing. American Economic ReviewVol.59, 850-872.

    Levratto N., 1996. Small firms finance in France. Small Business Economics, n8, 279-295.

  • 8/2/2019 Cycle d'Exploitation

    38/38

    Maddala G.S., Nelson F.D., 1974. Maximum likelihood methods for models of market disequilibrium.Econometrica, Vol.42, n6, 1013-1030.

    OCDE, Fvrier 2007. Le financement des PME et des entrepreneurs. Synthses.

    Paranque B., Cieply S., 1997. French manufacturing firms and the capital gap since 1985: A creditrationing approach. Working paper.

    Perez S.J., 1998. Testing for credit rationing: an application of disequilibrium econometrics. Journalof macroeconomics, Vol.20 n4, 721-739

    Petersen M.A., Rajan R.G., 1994. Benefits of lending relationships: evidence from small businessdata.Journal of Finance, Vol.40, 3-37.

    Petersen M.A., Rajan R.G., 1995. The effect of credit market competition on lending relationships.Quarterly Journal of Economics, Vol.110, 407-443.

    Petersen and Rajan, 1997. Trade credit theories and evidence. The review of financial studies. TheReview of Financial Studies, Vol.10, 661-691

    Picard C., 2006. La reprsentation identitaire de la TPE artisanale.Revue Internationale PME, Vol.19,n3-4, 13-50.

    Reid G.C., 1993. Small business enterprise: an economic analysis.Routledge.

    Sevestre P., 1997. On the Use of Banks Balance Sheet Data in Loan Market Studies: A Note. Banquede France, Note dEtude et de recherche, n49.

    Steijvers T., 2008. Existence of credit rationing for SMEs in the Belgian corporate bank loan market.Working Paper.

    Stiglitz J.,Weiss A., 1981. Credit rationing in markets with imperfect information.American EconomicReview, Vol. 71, 393-410.

    St-Pierre J., 1999. La gestion financire des PME : thorie et pratique.

    St-Pierre J., 2004. La gestion du risque : comment amliorer le financement des PME et faciliter leurdveloppement.

    Voordeckers, Steijvers T., 2006. Business collateral and personal commitments in SME lending.Journal of Banking and Finance, vol.30.

    Givord, Picart, Toutlemonde, 2008. La situation financire des entreprises: vue densemble et situationrelative des PME.Etude INSEE, Lconomie franaise.