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Journal de l a Cre use l ibe rtaire - Num éro spécial - Avril 2006 Cre u s e -Citron SOIREE W ATKINS - MUNCH l e 8 avril 2006 à L’ATELIER co-organis ée par l 'association Em il e a une vach e et Cre use -Citron R ENCO NTR E ANNO NCÉE ENTR E D EUX R EBELLES l e cinéas te e tl e pe intre , créate urs d’im age s à l a fois produits e ts ource s d’une ce rtaine révol te artis tiq ue L a biograph ie d’un créate ur n’a pas la m oindre im portance . Si on ne re connaît pas l ’h om m e à se s œ uvre s, de de ux ch ose s l ’une : soit c’e st l ’h om m e q ui ne vaut rie n, soit ce sont se s ouvrage s. C’e st pourq uoi l ’h om m e créate ur ne de vraitpas avoir d’autre biograph ie q ue s e s œ uvre s . C’e s tdans s e s œ uvre s q u’il e xpose à la critiq ue s a pe rs onnal ité e t sa vie . Re t M arut / Be n Trave n (aute ur de "L e vais s e au de s m orts ", "L e trés or de la Sie rra M adre ", "La révol te de s pe ndus "). M ême si la réfl e xion de Trave n nous paraîtprofondém e ntjus te , voici q ue l q ue s él ém e nts très partie l s e ttrès s ubje ctif s de s biograph ie s de W atk ins e tde M unch . P e te r W ATK INS, cinéas te , est né en Angl eterre en 19 35. Il vit actue ll e m e nt e n L ituanie. Le succès de La Bataill e de Cullode n réal isée pour la BBC en 19 64 lui assure rapidem ent une te ll e estim e qu’il peut e nch aîne r aus s itôt la réal isation de La Bom be (19 66), film cél èbre tant par l e ch oc q u’ilprocura aux spectateurs de ce « docum entaire- vérité » s ur l es effets de l ’explosion d’une bom be atom ique sur la Grande-Bretagne que par son interdiction d’antenne à la BBC pendant plus de vingt ans ! Le regard subversif (conséquence d’une construction et d’une tech nique révolutionnaires de l ’œ uvre ciném atograph iq ue ) as s ocié à un sujet tabou en pl eine guerre froide fait de cette réal isation la prem ière pièce d’une « m ach ine infernal e » autant pol itique que m édiatique qui devait m ener Peter W atk ins à q uitte r définitive m e ntl ’Angl e te rre (19 68). Alors com m ence l e parcours difficil e d’un « réfractaire » à toute soum ission de quel q ue nature q u’e ll e soit: pratiq ue, te ch niq ue , inte ll e ctue ll e, pol itique,… Au fil de ses réal isations (Punish m ent Park [19 71], Edvard M unch [19 73],… jusq u’à La Com m une-Paris 1871 [2000]), il approfondit et affine sa m ise à nu sans concession des m écanism es d’asservissem ent qui régissent l es m ass m édias audiovisuel s dom inants. E dvard M UNCH , artiste peintre né en Norvège en 1863. Il y m eurten 19 44. Pe ndant s a pe tite e nfance , la tube rculos e fauch e s a m ère puis sa sœ ur, Soph ie. Ces événem ents tragiq ue s font partie des él ém ents q ui m arq ue ront Edvard e t q ui auront un rôl e non négl igeabl e dans son appréh ension tourm entée de l ’artpictural . En 1880, il décide de devenir peintre puis en 1881 , il va suivre l es cours de l ’Ecol e de dessin d’Oslo. A partir de 1884, Munch fréquente la boh èm e artistique et l ittéraire de Ch ristiana (O slo) dans laq uell e on trouve des personnal ités m arq uantes com m e l es peintres Krohg et Je ns e n-H je ll , m ais c’est sans doute l ’écrivain anarch is te H ans Jaeger qui représente l e m ieux la radical ité de ce petit groupe d’inte ll e ctue l s. J .P H odin nous décrit assez bien ce m il ieu : « la boh èm e de Ch ris tiana était l e porte-parol e d’une contestation individual iste s’insurgeant contre l ’h ypocrisie d’une m oral e m ensongère ; ell e exigeait que la société et l es esprits fus s e nt l ibérés de l e urs e ntrave s , critiq uait m inutie us e m e nt toutes l e s val eurs et voulait transposer dans la réal ité l ’idéal d’un ordre social m eill eur ». Associés à des séjours à Paris puis un peu plus tard à Berl in , ces « m auvaises » fréq ue ntations s ’ajoutant à ce tte e nfance où il côtoya la

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  • Journal de la Cre use libe rtaire - Num ro spcial - Avril 2006Cre us e -Citron

    SOIREE W ATK INS - MUNCH le 8 avril 2006 LATELIER

    co-organis e par l'as s ociation Em ile a une vach e e t Cre us e -Citron

    R ENCO NTR E ANNO NCE ENTR E DEUX R EBELLES le cinas te e t le pe intre , crate urs dim age s la fois produits e t s ource s dune ce rtaine rvolte artis tiq ue

    La biograph ie dun crate ur na pas la m oindre im portance . Si on ne re connat pas lh om m e s e s uvre s , de de ux ch os e s lune : s oit ce s t lh om m e q ui ne vaut rie n, soit ce sont s e s ouvrage s . Ce s t pourq uoi lh om m e crate ur ne de vrait pas avoir dautre b iograph ie q ue s e s uvre s . Ce s t dans s e s uvre s q uil e xpos e la critiq ue sa pe rsonnalit e t sa vie . Re t M arut / Be n Trave n (aute ur de "Le vais s e au de s m orts ", "Le trs or de la Sie rra M adre ", "La rvolte de s pe ndus ").

    M m e s i la rfle xion de Trave n nous parat profondm e nt jus te , voici q ue lq ue s lm e nts trs partie ls e t trs s ubje ctifs de s b iograph ie s de W atk ins e t de M unch .

    Peter W ATKINS, cinaste , e st n en Angleterre en 19 35. Il vit actuellem ent en Lituanie .

    Le succs de La Bataille de Culloden ralise pour la BBC en 19 64 lui as sure rapidem ent une telle e stim e q uil peut ench aner aus s itt la ralisation de La Bom be (19 66), film clbre tant par le

    ch oc q uil procura aux spectateurs de ce docum entaire -vrit sur le s effets de lexplos ion dune bom be atom iq ue sur la Grande -Bretagne q ue par son interdiction dantenne la BBC pendant plus de vingt ans ! Le regard subvers if (consq uence dune construction et dune tech niq ue rvolutionnaire s de l uvre cinm atograph iq ue) as soci un sujet tabou en pleine guerre froide fait de cette ralisation la prem ire pice dune m ach ine infernale autant politiq ue q ue m diatiq ue q ui devait m ener Peter W atk ins q uitter dfinitivem ent lAngleterre (19 68).

    Alors com m ence le parcours difficile dun rfractaire toute soum is s ion de q uelq ue nature q uelle soit : pratiq ue , tech niq ue , intellectuelle, politiq ue , Au fil de s e s ralisations (Punis h m ent Park [19 71], Edvard M unch [19 73], jus q u La Com m une -Paris 1871 [2000]), il approfondit et affine sa m is e nu sans conce s s ion de s m canism e s das s e rvis s em ent q ui rgis s ent le s m as s m dias audiovisuels dom inants .

    E dvard M UNCH , artiste pe intre n en Norvge en 1863. Il y m eurt en 19 44.

    Pendant sa petite enfance, la tuberculose fauch e sa m re puis sa s ur, Soph ie . Ce s vnem ents tragiq ue s font partie de s lm ents q ui m arq ueront Edvard et q ui auront un rle non ngligeable dans son apprh ens ion

    tourm ente de lart pictural. En 1880, il dcide de devenir pe intre puis en 1881 , il va

    suivre le s cours de lEcole de de s s in dO slo.A partir de 1884, M unch frq uente la boh m e artistiq ue et littraire de Ch ristiana (O slo) dans laq uelle on trouve de s personnalits m arq uante s com m e le s pe intre s Kroh g et Jens en-H jell, m ais ce st sans doute lcrivain anarch iste H ans Jaeger q ui reprs ente le m ieux la radicalit de ce petit groupe dintellectuels .

    J.P H odin nous dcrit as s ez bien ce m ilieu : la boh m e de Ch ristiana tait le porte -parole dune conte station individualiste sinsurgeant contre lh ypocris ie dune m orale m ensongre ; elle exigeait q ue la socit et le s e sprits fus s ent librs de leurs entraves , critiq uait m inutieus em ent toute s le s valeurs et voulait transpos er dans la ralit lidal dun ordre social m e illeur . As socis de s s jours Paris puis un peu plus tard Berlin , ce s m auvais e s frq uentations sajoutant cette enfance o il ctoya la

  • Il conceptualis e ce q uil appelle la M onoform e ( le langage interne m ontage, structure narrative, - utilis par la tlvis ion et le cinm a com m ercial pour faire pas s e r leurs m e s sage s P.W ) et m et en vidence le s consq uence s inh rente s de ce procd auth entiq uem ent totalitaire .

    En effet, cette m th ode de ralisation pos e un double problm e : dune part, dun point de vue profe s s ionnel et artistiq ue , lindustrie audiovisuelle adopte m aintenant de s m e sure s de rpre s s ion tendue s pour standaris e r la com plexit ventuelle de s film s [ ]dautre part, la form e audiovisuelle standarise a un im pact dsastreux sur le s proce s sus sociaux et politiq ue s (P.W ).

    Son travail cinm atograph iq ue exceptionnel par son pouvoir analytiq ue rvolutionnaire a t prs ent et trs rem arq u lors du Fe stival International de La Roch elle en juin 2004. Dernirem ent, Peter W atk ins a publi un e s sai , M edia cris is aux ditions H om nisph re s .

    Aujourdh ui, Peter W atk ins poursuit toujours , m algr lisolem ent et le dnigrem ent dont il fait lobjet de la part de s m dias dom inateurs , le com bat q uil a engag voil de s anne s pour une utilisation vraim ent m ancipatrice et libre (voire libertaire) de s tech niq ue s audiovisuelles .

    Petite film ograph ie com plm entaire :Privilge (19 67)Gladiateurs (19 69 )Force de frappe (19 77)Le voyage (19 87)Le libre Pens eur (19 9 4)

    m ort, devaient avoir un rle non ngligeable sur sa personnalit et son uvre .

    Puisant dans ce terreau de rvolte s m ultiples , M unch allait faire fi de s conventions picturales de lpoq ue et aller, alors , au devant de lindignation et de lire de s intelligents ias et critiq ue s effrays par tant dim pudence , de libert voire de subvers ion.

    Le prem ie r scandale clate en 1886 lors de lexpos ition dAutom ne dO slo avec Lenfant m alade et portrait de m a s ur Inger , toile q ualifie de rpugnante au m m e titre q ue Louis e M ich el (anarch iste franais e de cette poq ue) par q uelq ue s journaleux profe s s ionnels de la pre s s e q uotidienne .

    En 189 2, M unch participe lexpos ition de lAssociation de s Artiste s berlinois et le scandale continue : lexpos ition ferm e au bout d pe ine une s em aine ( Ce s tableaux ne sont q ue de s barbouillage s bcls).

    M ais dix ans plus tard, en 19 02, la Sce s s ion de Berlin organis e une expos ition avec 22 toile s de M unch prs ente s com m e de s cycles q ui constitueront la fam eus e Fris e de la Vie . Dans celle-ci, nous trouvons q uelq ue s une s de s e s toile s , Le Cri , M adone , La fem m e aux trois stade s de son existence , la dans e de la vie ou encore Soire sur lavenue Karl-Joh ann q ui font office d uvre s m onum entales et m yth iq ue s .

    Une tim ide reconnais sance par son pays dorigine , aprs m oult rebondis s em ents , vit le jour avec s e s pe inture s m urales de lUnivers it dO slo (19 16) ; m ais la vritable reconnais sance de son gnie vient dAllem agne en 19 30 ( Parm i le s grands pe intre s trangers , Edvard M unch a peut-tre t le plus im portant pour lart allem and le plus rcent L.Justi, directeur de la Nationalgalerie de Berlin).Sept ans plus tard, le s nazis , cons idrant son art com m e dgnr , firent sais ir 42 de s e s uvre s .

    A sa m ort (19 44), M unch lgua toute s s e s uvre s la ville dO slo (prs de 1000 toile s sans com pter le s aq uarelles , de s s ins , gravure s sur bois , ) .

    W atk ins & Munch , suite

    La critiq ue pas s e m ais ne ch ange pas

    Peter W atk ins (fin du XX s icle) Se s film s relvent davantage de lexploitation

    h ystriq ue q ue de linve stigation srieus e

    Ce ne st pas s eulem ent du m auvais cinm a ou une m auvais e exprience collective, ce st le m al, s i ce m ot a encore un s ens . Ce st la pornograph ie de la h aine

    W atk ins ( ) verra s e s productions interdite s de projection publiq ue ( ) et ce st as surm ent une form e de rpre s s ion q ue je cautionne

    E dvard M unch (fin du XIX s icle) Le public ne com prendra pas une telle folie

    Ca doit tre l uvre dune personne au bord de la m aladie m entale q ui h allucine com m e dans de s accs de fivre

    M unch ne devrait tre expos q ue sil tait sur le point de m ourir de faim

    M unch fut forte m e nt influe nc par lanarch iste H ans Jae ge r, crivain e t figure de proue de la Boh m e de Ch ristiana, groupe dartiste s e t dcrivains is s us de la bourge ois ie urbaine qui sopposaie nt aux m urs e t aux conve ntions dom inante s ( ). Las sociation de M unch ave c Jae ge r e t son ce rcle danarch iste s radicaux m arqua un tournant dans la vie du pe intre e t de vint pour lui une source dinstabilit e t de conflit intrie ur ( ). A linstar de s ide s de Jae ge r, M unch voulait prs e nte r de s instantans de langois s e e t de s ds irs h um ains . ( ) M unch fut lun de s pre m ie rs artiste s conte m porains , s inon le pre m ie r, pre s s e ntir le s calam its qui s e m ble nt tre e n pas s e de s ubm e rge r notre plante .

    Peter W atk ins (s eptem bre 2004)

  • Extrait de lAUTO-INTERVIEW de Pe te r W ATK INS Vilnius , m ai 2005

    Que st ce qu i vou s a am en faire Edvard M unch ?

    ( )Jai t trs touch par cette m anire q ua M unch dutilis e r le space et la form e , de dcaler le tem ps , et par le fait q uil y ait confrontation directe avec le spectateur. Sur la gauch e de M ort dans la ch am bre de la m alade, sa jeune s ur Inger nous regarde droit dans le s yeux javais com m enc utilis e r le m m e procd de contact avec le spectateur ds La Bataille de Culloden, en dem andant aux gens dans m e s film s de regarder la cam ra certains m om ents . Cela perm et de faire tom ber le prtendu q uatrim e m ur , cette ligne de dm arcation litiste entre acteur et spectateur, ralisateur et spectateur. ( )

    Jai re s s enti une affinit trs profonde avec cet artiste norvgien. ( ) Je nai pas ralis dans ce s prem ie rs m om ents au m use M unch (la dcouverte de s uvre s du pe intre ) q uel point le com bat artistiq ue de ce pe intre et loppos ition son travail, notam m ent dans son pays refltait m e s propre s exprience s . M ais jai rapidem ent com pris q uen faisant un film sur Edvard M unch , je faisais en m m e tem ps un film sur m oi-m m e .

    Votre film e st bien un docum entaire , ne st-ce pas ?

    Lexpre s s ion docum entaire m e parat tre devenue totalem ent artificielle et trom peus e voire dangereus e . Il faut, m e s em ble -t-il, q ue nous nous dem andions ce q ui fait q uun film e st, ou ne st pas , un docum entaire . Quelle e st la diffrence entre docum entaire et fiction ? Vue la standarisation dans le s m as s m edia audiovisuels, je rois q uil ny en a plus aucune : la m ajorit de s docum entaire s sont tout aus s i construits et le plus souvent au m oins aus s i m anipulateurs q ue de s film s h ollyw oodiens . ( )

    Jai e s say dans m on travail daffronter ce s notions de ralit docum entaire et d objectivit en m ettant m e s film s en scne com m e sils s e pas saient sous nos

    yeux - tout en insrant dans cette illus ion un certain nom bre dlm ents perturbateurs q ui, non sans am bigut, en dvoilent le ct construit et fictionnel.

    Y aurait-il quelque ch os e de "politiqu e" dans Edvard M unch ? Ce st quand m m e un film qu i traite principalem ent du proce s su s cratif, non ?

    La plupart de s profe s s ionnels de s m dias , y com pris le s critiq ue s , m ontrent, je trouve, beaucoup de rticence reconnatre q uEdvard M unch e st entre autre s ch os e s -une uvre politiq ue , et ils refus ent den parler, ou de perm ettre den parler, sur un plan politiq ue . Il y en a eu de s exem ples frappants rcem m ent en France, o de s propritaire s de salles ne voulaient pas q ue lq uipe q ui distribuait le film organis e dans leur cinm a de s dbats portant sur le s ens et le rle politiq ue s du film . ( ) Cela e st extrm em ent dangereux. Je pos e la q ue stion clairem ent : q ue st-ce q ui ne st pas politiq ue dans une uvre dart surtout q uand elle utilis e un m oyen de com m unication aus s i puis sant q ue le cinm a ou la tlvis ion ?

    Et o e st la sparation entre com bat artistiq ue et engagem ent social ? Il ny en a strictem ent aucune m e s yeux, surtout dans le cas dun artiste com m e M unch q ui se st tellem ent oppos la socit ractionnaire de son poq ue .

    Autant il e st vrai q ue l uvre de M unch a trait principalem ent de la souffrance de la vie , et de s relations entre le s h om m e s et le s fem m e s , autant nous devons tre extrm em ent prudents lors q ue nous relguons ce s dom aine s dans le non-politiq ue . ( )

    M on film , par s e s rfrence s rcurrente s divers vnem ents h istoriq ue s inq uitants et le paralllism e q uil tablit avec de s

    vnem ents personnels dans la vie dEdvard M unch , tente de relier langois s e intrieure de lartiste la ralit sociale et politiq ue extrieure parce q uelles sont de fait indis sociables sous bien de s aspects .

    A propos de la vers ion diffu se ce soir.La vers ion originale dEdvard M unch pour la tlvis ion durait trois h eure s et dem i. Jai refus davoir faire entrer dans de s m orceaux de tem ps prdfinis ce q ue je voulais exprim er et ce q ue je voulais dpe indre de la vie et de l uvre dEdvard M unch . Et, com m e je lai expliq u, je souh aitais donner au public le tem ps dentrer en relation avec ce q ue le film disait de la vie et de s rapports h um ains ch os e q ue le s m dias cons idrent m aintenant com m e une parfaite h rs ie .

    En conclus ion.Voici une ph ras e q ue jai dite ou crite il

    y a longtem ps : Je nai pas fait ce film pour une raison particulire il y avait plutt tout un faisceau de ds irs et de be soins m ais s i je devais le justifie r brivem ent, je dirais q ue ce st parce q ue javais lintuition profonde q uEdvard M unch en dpit de s preuve s continuelles et de son angois s e personnelle, en dpit de lenvironnem ent social et fam ilial violem m ent rpre s s if dans leq uel il travaillait e st re st fidle lui-m m e tous le s niveaux et q uil na jam ais renonc suivre sa voie propre , q uel q ue soit le prix payer en term e s personnels ou profe s s ionnels . Ce st ce q ue jai e s say de faire en crant ce film reconnatre lexem ple dEdvard M unch com m e une exigence pour m oi, et pour nous tous .

    Inte rvie w publie ave c le DVD Edvard M unch

  • Le CriUn soir, je suivais un

    s e ntie r. Dun ct ste ndait la ville , ave c le fjord e n contre bas .

    Epuis, au bord du m alais e , je m e suis arrt e t ai re gard lautre rive du fjord, le sole il s e couch ait e t le s nuage s s e te ignaie nt e n rouge -sang.

    Jai s e nti un im m e ns e cri trave rs e r la nature : il m a s e m bl que ce cri, je le nte ndais .

    Jai fait ce table au o jai pe int le s nuage s com m e du sang frais . La coule ur h urlait.

    Ce tte toile e st de ve nue Le Cri, que jai inclus dans la Fris e de la Vie .Journal, Saint-Cloud 1889

    Voici ve nir le te m ps de s ouvrie rs . Pe ut-tre alors lart appartie ndra-t-il tous e t trouve ra-t-il sa place sur le s m urs im m e ns e s de s difice s publics ? (Lettre de 19 29 )

    ANNONCEDans le cadre du Prem ie r Salon de s m dias libre s (le s 12 et

    13 m ai Ch ante ix en Corrze), nous retrouverons Patrick W atk ins en tant q uanim ateur dun atelier dinitiation aux outils danalys e critiq ue de s m dias . Il introduira galem ent diffrente s notions et niveaux danalys e s com plm entaire s .

    Nous pourrons as s ister aus s i la projection de LH orloge Univers elle , un docum entaire du canadien Geoff Bow ie q ui prend le proce s sus de ralisation du film La Com m une (de Peter W atk ins) com m e point de dpart dune rflexion sur la standarisation de la production audiovisuelle et q ui m ontre com m ent Peter W atk ins tente dy rs ister.

    RAPPELPatrick W atk ins a prs ent en fvrier dernie r Aubus son son

    dernie r film Kw as sa Kw as sa Creus e . Ce docum entaire retrace litinraire de q uelq ue s lves m ah orais (h abitants de lle de M ayotte) parach uts de s m illiers de k ilom tre s de ch ez eux, au lyce profe s s ionnel dAubus son. A LIRE

    Interview de Patrick W atk ins parue dans CREUSE-CITRON n5 lors de la sortie du film en salle en Creus e .

    Dos s ie r sur W atk ins -M unch sur le s ite internet de la cooprative de diffus ion Co-errance s .

    Jai pe int le s ligne s e t le s coule urs qui m e uve nt m on il intrie ur. Je pe ignais de m m oire sans ajoute r quoi que ce soit, sans le s dtails que je navais plus sous le s ye ux. Ce ci e xplique la s im plicit de s table aux le vide vide nt. Jai pe int le s im pre s s ions de m on e nfance . Le s coule urs trouble s de s jours pas ss . Edvard M unch

    Le s trois ge s de la fe m m e

    M adone