La dépression : quels impacts chez le patient atteint de ...
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CONSTIPATION ET
OCCLUSION INTESTINALE
EN SITUATION PALLIATIVE
Lauris LY
Benoit COZZI
Master 1 Soins palliatifs, Université Paris Descartes
16/11/2016
CONSTIPATION
Evaluation difficile et peu fréquente de petites selles dures, <3/semaine, associée à des symptômes (gaz, ballonnements, sensation d’évacuation incomplète, douleur)
SNFGE définit depuis 2007
Insatisfaction lors de la défécation
Selles peu fréquentes
Difficultés à exonérer
Évolution depuis moins de 6 mois : critère pas toujours pertinent pour les patients suivis en SP + Symptômes pouvant apparaître rapidement (quelques jours et devenir très invalidant)
CONSTIPATION
HAS/ANAES : Prévalence variable selon étude et population – davantage en cas de cancer, dépression, alitement. Sous-déclaré par les patients
Étude observationnelle, en France sur 77 centres :
61,7 % des patients atteints de cancer et ttt par opioïdes rapportent une constipation avec retentissement sur la QdV.
Symptômes associés à une hospitalisation pour 16% des patients, à des douleurs pour 75% des patients
8% des hospitalisations dont 15% avec symptômes très sévères
CONSTIPATION
Etiologies principales en soins palliatifs :
Immobilité - alitement prolongé
Faible apport hydrique (déshydratation) et alimentaire
(fibres)
Iatrogène : Opioïdes, anticholinergiques…
Causes digestives (obstruction digestive)
Causes neurologiques (compression ou lésion
lombosacré de la moelle épinière, AVC, confusion…)
Causes métaboliques (hypercalcémie…)
Causes psy : dépression…
Causes environnementales : installation, intimité…
CONSTIPATION
Prise en charge préventive :
Evaluation quotidienne par le soignant : consistance des
selles, facilité d’évacuation, laxatifs pris ou non,
agitation, incontinence/rétention urinaire
Activité physique dans la mesure du possible,
verticalisation si possible, mise au fauteuil…
Massage du cadre colique si alitement (avis médical)
Maintenir une hydratation orale suffisante selon
possibilités, contre indications et goûts (1,5 litre / j, eau,
Hépar*, jus de fruits, jus de pruneaux…)
Favoriser une alimentation riche en fibres selon
possibilités et goûts (légumes, fruits, compotes,…)
CONSTIPATION
Prise en charge préventive (suite):
Maintenir un environnement favorisant (respecter
horaire, position physiologique, intimité, toute habitude
facilitant l’exonération des selles)
Prescrire systématiquement un traitement laxatif à visée
préventive lors de toute prescription d’opiacés,
d’anticholinergiques, d’imipraminiques
CONSTIPATION
Examen clinique : recherche d'hémorroïdes externes, de fissure anal, d’un fécalome (incontinence/rétention urinaire, agitation, confusion). L’examen négatif n’exclut pas le diagnostic (fécalome haut situé) !
Complications :
Hémorroïde/fissure anale
Impaction fécale
Incontinence fécale
Confusion sur fécalome
Dilatation colique majeure
Examen complémentaire : pas nécessaire, ASP parfois si doute entre constipation et occlusion
CONSTIPATION
Traitement :
Objectif : bien-être du patient ! La fréquence
d’exonération n’est pas un élément de priorité en
soins palliatifs
En fin de vie, évaluer l’intérêt des traitements : ils
ne doivent pas aggraver l’inconfort
CONSTIPATION
Traitement symptomatique : Laxatifs
Le choix d’un laxatif va dépendre de la cause de la
constipation, de la préférence du patient et du
mode d’action du laxatif
Privilégier en 1ère intention la forme orale
Nécessité d’une prise régulière à adapter tous les 3
à 5 jours, en fonction de l’efficacité et de la
tolérance (consistance des selles, distension,
flatulences)
CONSTIPATION
Traitement symptomatique par laxatifs oraux
2 grandes classes même si action mixte :
Stimulants
Doux
CONSTIPATION
Laxatifs oraux :
Stimulants :
les laxatifs anthracéniques (Senokot*, X-prep*…) et le
bisacodyl (Dulcolax*…)
les laxatifs dits « de contact » (docusate sodique,
poloxamère) (Jamylene*). Augmentent la charge aqueuse des
selles, délai : 1 à 3 jours
les laxatifs salins (sulfate ou hydroxyde de magnésium, sulfate
de sodium) (Colopeg*, Fortrans*, Klean-prep*), à utiliser en
dernier recours car peuvent être à l’origine de purges brutales
CONSTIPATION
Laxatifs oraux
Doux :
les laxatifs osmotiques (macrogol, sorbitol et lactulose)
(Forlax*, Movicol*, Transipeg*, Duphalac*…): ni absorbés ni
dégradés dans l’intestin grêle, pouvoir osmotique permettant
de retenir l’eau dans la lumière digestive, ce qui stimule le
péristaltisme colique et augmente le volume des selles. Délai
d’action 1 à 2 j, conso asssociée à un apport hydrique plus
important
les laxatifs lubrifiants/émollients (huile de paraffine)
(Lansoyl*…)
les laxatifs de lest (son, mucilages) qui sont plus des agents
régulateurs du transit intestinal que des laxatifs. A éviter en SP
CONSTIPATION
Voie rectale : si échec de la voie per os, parfois
indiquée mais ne doit pas être systématique.
Indispensables en cas de fécalome ou de
constipation liée à des lésions neurologiques (Ex :
Compression de la moelle épinière…) quand un
traitement au long cours est nécessaire
Association aux laxatifs per os non systématique
Suppositoires ou lavements
2 classes :
Suppositoire à la glycérine (Eductyl suppo*)
laxatifs stimulants (bisacodyl (Dulcolax suppo*),
docusate sodique (Norgalax* lavement), lavement salin
(Normacol*, Microlax*)
CONSTIPATION
Si fécalome :
Bas situé (perçu au TR) : Suppositoire à la glycérine ou
laxatif stimulant par voie rectale +/- lavement à l’eau
tiède et aux produits lubrifiants le soir, avant lavement
salin le lendemain +/- Cathéter de Foley intra-rectal
(ballon à gonfler une dizaine de minutes pour éviter le
rejet immédiat du produit)
Haut situé : laxatif péristaltogène intestinal + laxatif
stimulant
Si échec, évacuation manuelle sous sédation (MEOPA*
ou Hypnovel*) (Pas nécessaire chez le malade
paraplégique)
Cas particulier du malade neurologique : provoquer
l'exonération avec suppos de glycérine (Eductyl*)
CONSTIPATION
En dernier recours :
Laxatifs péristaltogènes intestinaux (prostigmine et
dérivés), voie per os, en l’absence d’obstacle, en
association aux laxatifs osmotiques et stimulants
Bromure de méthylnaltrexone (Relistor*), vois SC, en
l’absence d’obstacle
OCCLUSION INTESTINALE
Arrêt complet du transit intestinal
En situation palliative, pas de traitement chirurgical
curatif
HAS/ANAES : peu d’étude sur l’incidence ou la
prévalence ; varierait de 3 %, chez des patients au
stade terminal de pathologies diverses, à 42 %
chez des patientes atteintes de cancer de l’ovaire
(tous stades confondus)
Cause principale en soins palliatifs : tumorale
Obstruction intra ou extra luminale
Autres phénomènes liés : œdème inflammatoire,
fécalome, fibrose, inertie de la paroi musculaire
digestive, changement dans la flore intestinale
OCCLUSION INTESTINALE
Diagnostic : Douleur, anorexie, nausées,
vomissements, diarrhées, confusion et troubles
urinaires. Abs totale de selles si occlusion haute
En cas d’occlusion, deux diagnostics doivent être
éliminés :
la constipation
l’ileus curable médicalement (ileus dû à des
médicaments inhibant le péristaltisme intestinal ou lié à
une hypercalcémie)
OCCLUSION INTESTINALE
ASP si doute entre constipation et occlusion
Les examens radiologiques avec produit de
contraste et les explorations endoscopiques ne
sont utiles que si un geste chirurgical palliatif est
envisagé
OCCLUSION INTESTINALE
Chimiothérapie et Chirurgie palliatives à discuter
(résection tumorale et réanastomose, colostomie
ou iléostomie, gastroentérostomie ou colostomie
iléotransverse, stent, libération de brides ou
d’adhérences)
Si non faisable, traitement médical
BIBLIOGRAPHIE
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Prévention et traitement hors conseils hygiéno-diététiques,Plaquette à destination
des professionnels de la santé, Octobre 2008