Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de...

41
Commentaires sur l'application de la Loi sur la distribution de produits et services financiers (LDPSF) Présentés au ministère des Finances du Québec Septembre 2015

Transcript of Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de...

Page 1: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

Commentaires sur l'application de la 

Loi sur la distribution de produits  

et services financiers (LDPSF) 

Présentés au ministère des Finances du Québec 

 

Septembre 2015  

Page 2: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    2 

Sommaire de gestion 

La consultation publique sur la révision de la LDPSF interpelle directement l’Ordre des 

administrateurs  agréés  du Québec  (OAAQ),  particulièrement  quant  à  l’encadrement 

des services  financiers prodigués aux consommateurs et aux aspects managériaux de 

l’encadrement de la pratique. Compte tenu du leadership de l’OAAQ en administration 

patrimoniale et son expertise disciplinaire, ce mémoire vise une recherche d’efficience 

dans le meilleur intérêt des consommateurs. 

Réponses aux questions du ministre 

1. Les avantages du double encadrement excèdent‐ils les coûts engendrés?  

L’OAAQ considère qu’il est préférable que  le représentant doive  interagir avec un seul 

intervenant  et  que  l’encadrement  demeure  au  niveau  provincial,  comme  c’est  le  cas 

actuellement  dans  le  système  professionnel  québécois.  Nous  laissons  le  soin  au 

gouvernement  de  décider  lequel  organisme  est  le  mieux  pour  chaque  type  de 

représentant. Ce scénario permettrait un cadre global qui amènerait une économie de 

ressources et favoriserait l’harmonisation interdisciplinaire. 

2. Quel type d’encadrement le gouvernement devrait‐il envisager dans le cas   particulier 

des représentants en épargne collective et en plans de bourses d’études?  

L’OAAQ  recommande  au  législateur  d’étudier  l’opportunité  d’intégrer  ces  deux 

disciplines,  dans  un  objectif  d’efficience  de  l’encadrement  et  de  protection  du 

consommateur. 

3. Dans le cas où l’ACFM serait reconnue (pour encadrer les représentants de courtiers en 

épargne collective), devrait‐on conserver  la protection du Fonds d’indemnisation des 

services financiers (FISF) en plus de la Corporation de protection des investisseurs (CPI) 

de l’ACFM?  

L’OAAQ  est d’opinion que  la mission d’un  fonds d’indemnisation devrait  se  limiter  à 

l’indemnisation de cas de malversations reliées à la pratique généralement reconnue de 

chaque discipline. 

4. Quel type d’encadrement  le gouvernement devrait‐il envisager dans  le cas particulier 

des employés des assureurs ? 

L’OAAQ est d’opinion que  les employés donnant des conseils ou offrant des produits 

d’assurance au public (y compris par l’entremise de représentants) soient assujettis aux 

mêmes normes d’encadrement que les représentants. 

Page 3: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    3 

5. Quel  type  d’encadrement  le  gouvernement  devrait‐il  envisager  pour  les  experts  en 

sinistre employés des assureurs ? 

L’OAAQ considère que  l’argumentaire de  la question précédente s’applique aussi aux 

experts en sinistre employés des assureurs. 

6. Quel type d’encadrement le gouvernement devrait‐il envisager pour les représentants 

autonomes ?  

L’OAAQ  est  d’avis  que  le  statut  de  représentant  autonome  est  nécessaire  dans  la structure  d’encadrement.  Tous  les  représentants  doivent  être  assujettis  aux mêmes obligations  règlementaires.  L’OAAQ  est  d’opinion  que  les  représentants  devraient rendre compte auprès d’un seul organisme. 

7. Devrait‐on assujettir les représentants des Fonds de travailleurs aux mêmes règles de 

distribution? 

Considérant  le  risque  lié à  ces  véhicules,  l’OAAQ est d’opinion que  les  représentants 

offrant des actions de Fonds de travailleurs ou recevant  les souscriptions d’actions de 

Fonds de travailleurs soient assujettis aux mêmes règles que les autres représentants de 

courtiers en épargne collective. 

Autres recommandations à propos de l’encadrement des services financiers 

En sus des questions émises par le ministre, l’OAAQ discute des points suivants : 

1. Définir  qui  est  le  « consommateur »  et  le  « public »  ainsi  que  l’expression 

« services financiers » dans la LDPSF; 

2. Réserver  l’usage du terme « professionnel » aux personnes soumises à un ordre 

professionnel; 

3. Prohiber l’usage du qualificatif « indépendant » pour désigner le conseiller ou le 

représentant autonome; 

4. Établir  une  interconnexion  des  logiciels  de  planification  financière  de  type 

patrimoniale avec les régimes publics et les données des autorités fiscales; 

5. Mieux encadrer l’usage des technologies modernes de l’information; 

6. Définir  la nature et  la portée de  la discipline « planification financière » de type 

patrimoniale et spécifier  l’offre de services en « planification financière» qui est 

exclusive aux Pl.Fin.;  

7. Établir le titre de « Planificateur financier agréé » (PFA); 

8. Retirer  l’incompatibilité  de  l’exercice  des  activités  de  représentant  avec 

l’exercice des activités de courtier immobilier; 

9. Modifier le règlement de l’AMF sur les titres dits similaires à Pl.Fin.;  

10. Harmoniser l’administration de la formation continue obligatoire; 

Page 4: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    4 

11. Réviser  l’article sur  les exigences  rattachées à un  rapport écrit en planification 

financière; 

12. Établir une « mission de prévision et de projection » aux planificateurs financiers 

(Pl.Fin.); 

13. Élargir  l’admissibilité  des  Pl.Fin.  pouvant  être  encadrés  par  un  ordre 

professionnel. 

Finalement,  dans  le  contexte  de  la  révision  de  la  LDPSF,  l’OAAQ  reconfirme  son 

ouverture et sa capacité à encadrer tous les « planificateurs financiers » qui se qualifient 

à ses critères d’admission.   

Page 5: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    5 

Table des matières 

 

Mise en contexte .............................................................................................. 6 

Préoccupations générales relatives à l’encadrement sous la LDPSF ......................... 8 

Préoccupations spécifiques à la planification financière de type patrimoniale ......... 14 

Réponses aux questions du ministre .................................................................. 26 

Conclusion .................................................................................................... 35 

Annexe ......................................................................................................... 38 

Positionnement de l’administration patrimoniale laquelle intègre l’activité de  

« planification financière de type patrimoniale » ...................................................... 38 

 

 Intervenants ‐ section professionnelle en administration patrimoniale 

Ce  mémoire  a  été  conçu  grâce  à  la  contribution  de  l’équipe  suivante,  sous  la coordination de Gaétan Veillette :  

Jacques Brouillard, Adm.A., Pl.Fin. Services Financiers Groupe Investors inc.

Robin W. De Celles, Adm.A., Pl.Fin. Gestion financière RDC inc. 

Luc Drolet, Adm.A. Tactique PME 

François Morency, F.Adm.A., C.M.C., 

Pl.Fin. Aviso, Les Conseillers financiers inc. 

Yvon Rudolphe, Adm.A., É.A. Rudolf Groupe Conseil 

Thierry Vallette Viallard, Adm.A. Services Financiers Groupe Investors inc. 

Gaétan Veillette, F.Adm.A., Pl.Fin. Services Financiers Groupe Investors inc.  

Nicolas Handfield, LL.B., MBA, notaire, 

Adm.A. Directeur, Affaires juridiques et Secrétaire, Ordre des administrateurs agréés du Québec 

Page 6: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    6 

Mise en contexte 

La consultation publique sur la révision de la LDPSF interpelle directement l’Ordre des 

administrateurs agréés du Québec (OAAQ), surtout quant à l’encadrement des services 

financiers prodigués. Bien que  la LDPSF ne définisse pas dans son  libellé  la nature de 

l’encadrement  des  services  financiers,  l’OAAQ  les  associe  à  diverses  activités 

professionnelles reliées à l’administration patrimoniale. 

Les  modèles  de  pratique  généralement  acceptés  pour  les  porteurs  du  titre  de 

« Planificateur  financier »  sont  associés  à  la  fonction  de  « planification  de  type 

patrimoniale » et ces derniers exercent généralement en mode « conseil ». Les modèles 

de pratique en administration patrimoniale conçus par  l’OAAQ sont eux plus étendus 

afin de couvrir  les quatre autres  fonctions de  l’administration patrimoniale (organiser, 

coordonner, diriger et contrôler) ainsi que  l’administration de tout type de ressources, 

tels des biens mobiliers et immobiliers. 

Compte tenu du leadership historique de l’OAAQ en administration patrimoniale et de 

son expertise disciplinaire,  l’OAAQ  réitère plusieurs  requêtes  sur  l’encadrement de  la 

discipline  « planification  financière »  et  présente  des  observations  sur 

l’interdépendance des autres disciplines de  la LDPSF entre elles et avec  l’exercice des 

professionnels.  La  multidisciplinarité  des  intervenants  impose  un  regard  global  sur 

l’offre et la prestation des services financiers aux consommateurs. Ce mémoire évoque 

aussi des aspects managériaux de l’encadrement de la pratique. 

Plusieurs  administrateurs  agréés  (Adm.A.),  ayant  une  pratique  multidisciplinaire, 

exercent des activités relevant notamment de lois relevant du ministère des Finances, à 

savoir  de  la  LDPSF,  de  la  Loi  sur  les  valeurs mobilières  et  de  la  Loi  sur  le  courtage 

immobilier.  Ainsi,  l’encadrement  des  Adm.A.  implique  certaines  interrelations  de 

l’OAAQ  avec  les  organismes  règlementaires  administrant  la  LDPSF,  notamment 

l’Institut  québécois  de  planification  financière  (IQPF),  la  Chambre  de  la  sécurité 

financière  (CSF)  et  l’Autorité  des marchés  financiers  (AMF).  En  sus,  l’entente  AMF‐

OAAQ régissant l’encadrement des pratiques des Pl.Fin. encadrés par l’OAAQ implique 

une  harmonisation  avec  les  règles  en  vigueur  sous  l’égide  de  la  LDPSF;  d’où 

l’importance pour l’OAAQ d’intervenir en amont. 

Ce mémoire a été rédigé dans une recherche d’efficience de la pratique professionnelle 

et  de  l’encadrement,  tout  en  gardant  à  l’esprit  le  meilleur  intérêt  des 

consommateurs. 

Page 7: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    7 

Note : Étant donné que les activités du planificateur financier membre de l’OAAQ peuvent 

aller  au‐delà  de  la  « planification  financière  personnelle  intégrée »,  dans  le  présent 

mémoire, l’OAAQ utilise l’expression « Planification financière de type patrimoniale » pour 

désigner plus clairement les activités des « Planificateurs financiers ».

Page 8: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    8 

Préoccupations générales relatives à l’encadrement sous la LDPSF 

Au Québec, la prestation de services en « planification financière de type patrimoniale » 

est variable selon le client (ou le groupe familial), le conseiller, le cabinet ou l’institution 

financière  émettrice  de  produits  et  services  financiers.  Elle  est  aussi  tributaire 

notamment  de  l’ouverture  du  client  à  parler  de  ses  affaires,  à  exposer  son  portrait 

socio‐économique,  à  partager  ses  préoccupations,  contraintes,  objectifs  et  priorités. 

Cette  prestation  de  services  est  aussi  évolutive  dans  le  temps,  selon  notamment  le 

portrait socio‐économique du client, les décisions du client, les marchés financiers et la 

fiscalité. 

Cette  prestation  de  services  est  aussi  limitée  notamment  aux  connaissances  du 

conseiller,  à  ses  licences de pratique,  à  ses outils de  travail  (outils de  compilation  et 

mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à 

la distance en  cas de déplacement, aux accès virtuels du  client  (ex. :  Internet) et aux 

disponibilités  du  client.  Le  conseiller  peut  aussi  choisir  de  restreindre  son  champ  de 

pratique  à  certains  domaines,  à  certains  types  de  clientèle,  à  certaines  régions 

géographiques...  D’autres  contraintes  peuvent  être  imposées  par  son  cabinet  (ex. : 

territoire prédéterminé, type de clientèle, type de services prodigués). 

L’encadrement par les cabinets de distribution ou par les représentants autonomes vise 

à  assurer  un  standard  cible  en  termes  de  quantité  et  de  qualité  des  services 

professionnels (ex. : faire un inventaire financier personnel ou avoir en dossier une copie 

à  jour des avis de cotisation du fédéral et du Québec). Certains standards de pratique 

peuvent  être  personnalisés  par  les  conseillers  selon  le  potentiel  d’affaire  ou  les 

contraintes  (ex. :  temps,  déplacement,  langue,  outils  de  travail,  standards  de 

conformité). 

Les grands défis des cabinets et des institutions sont associés à l’offre, à leurs assujettis, 

d’outils performants, de  formations adaptées, d’un service à  la clientèle efficace, d’un 

support  administratif  efficace,  ainsi  que  d’une  gamme  appropriée  de  produits  et 

services. 

Pour les régulateurs, la préoccupation prédominante est de s’assurer de l’application de 

standards minimums protégeant  le public consommateur de produits ou utilisateur de 

services  financiers,  quelque  soit  l’émetteur  du  produit  ou  du  service,  le  cabinet  de 

distribution ou le conseiller. 

Page 9: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    9 

1. Définir le « consommateur » et le « public » dans la mission de protection 

La Loi sur l’Autorité des marchés financiers dispose à l’article 4 : 

« L’Autorité a pour mission de : (…) 

1°  prêter  assistance  aux  consommateurs  de  produits  et  utilisateurs  de 

services financiers notamment en établissant des programmes éducationnels 

en matière de consommation de produits et services financiers, en assurant le 

traitement des plaintes reçues des consommateurs et en leur donnant accès à 

des services de règlement de différends; » 

Par  ailleurs,  les  lois  encadrant  les  personnes œuvrant  dans  le  secteur  financier,  se 

réfèrent  au  terme  « public ».  Le  cadre  légal  québécois  ne  définit  pas  qui  est  le  

« consommateur » et qui est  le « public »  relativement à  la mission de « protection ». 

Les  notions  de  « consommateur »  et  de  « public »  incluent‐elles  les  entreprises,  les 

organisations,  les  entités  fiduciaires?  L’OAAQ  est  d’opinion  que  le  terme 

«consommateur» devrait désigner exclusivement des personnes physiques  commises 

dans une démarche transactionnelle impliquant des produits et services financiers. 

RECOMMANDATION 1 

L’OAAQ  recommande que  le  législateur québécois définisse plus clairement  la notion 

de « consommateur » et de « public ».  

2. Usage  du  terme  « professionnel »  pour  désigner  les  représentants  encadrés 

sous la LDPSF 

L’article 1 de  la LDPSF dispose: « Sont des représentants,  le représentant en assurance, 

l'expert en sinistre et le planificateur financier. » 

L’article 1 du Code des professions stipule : « c) «professionnel» ou «membre d'un ordre»: 

toute  personne  qui  est  titulaire  d'un  permis  délivré  par  un  ordre  et  qui  est  inscrite  au 

tableau de ce dernier ». 

Au Québec,  par  le  passé,  le  terme  « professionnel »  a  été  emprunté  pour  un  usage 

nominal notamment par des associations  regroupant des conseillers, des organismes 

d’encadrement et des cabinets pour désigner  leurs assujettis. Cet usage visait à  faire 

valoir  la  notoriété  des  assujettis.  L’usage  de  ce  terme  sur  le  plan  nominal  a  été 

remarqué  dans  leurs  communications  au  public,  notamment  en  publicité,  sur  le  site 

Internet  et  dans  leurs  publications.  Cet  emprunt  du  terme  « professionnel »  par  les 

assujettis  à  la  LDPSF  a  créé  une  confusion  avec  la  désignation  de  « professionnel » 

reconnue pour les 378 000 personnes assujetties au Code des professions. 

Page 10: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    10 

RECOMMANDATION 2 

L’OAAQ recommande que le législateur québécois : 

1) accorde explicitement une exclusivité d’usage du terme « professionnel » lorsqu’il est 

employé de façon nominale aux assujettis du Code des professions; 

2)  statue  que  les  Planificateurs  financiers  encadrés  par  l’AMF  soient  désignés 

« conseillers » et non plus catégorisés comme « représentants ».  

3. Définir l’expression « services financiers » selon la LDPSF 

La  Loi  sur  la  distribution  de  produits  et  services  financiers  (LDPSF)  fait  référence  à 

plusieurs  reprises  à  l’expression  « Services  financiers »,  sans  définir  la  nature  des 

services  financiers assujettis au  cadre de  la LDPSF. La LDPSF  fait aussi  référence au 

Fonds d’indemnisation des services financiers (FISF) constitué par la LDPSF et à la Loi sur 

les coopératives de services financiers. 

Il n’est pas déraisonnable de croire que les dits services financiers sont notamment des 

services  complémentaires  aux  produits  offerts  par  les  représentants  assujettis  à  la 

LDPSF et aux services prodigués par les porteurs du titre de « Planificateur financier »; 

et dans la même veine, les services offerts au Québec par les Assureurs‐vie agréés (AVA) 

ou les Assureurs‐vie certifiés (AVC). 

Cette  indéfinition de  l’expression « services  financiers » engendre  la confusion auprès 

du public et des  intervenants du  secteur  financier. Est‐ce que  cette expression  inclut 

aussi  les autres services en administration patrimoniale? Par exemple,  les services de 

gestion  de  patrimoine,  les  services  de  déclaration  de  revenu,  les  services  de 

comptabilité,  les services d’administration de succession,  les services de  représentant 

professionnel  selon  la Loi de  l’impôt  sur  le  revenu, etc. Cette  indéfinition empêche de 

départager ce qu’est un service professionnel prodigué par un professionnel relevant du 

Code des professions, versus un service financier rendu par un assujetti à LDPSF. 

RECOMMANDATION 3 

L’OAAQ  recommande  au  législateur  de  définir  la  nature  de  l’expression  « services 

financiers » et à l’appuyer par des exemples ou des balises claires. 

Page 11: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    11 

4. Prohiber l’usage du qualificatif « indépendant » pour désigner le conseiller ou le 

représentant autonome 

Plusieurs assujettis à  la LDPSF  s’affichent comme « conseiller  indépendant ». L’usage 

du terme « indépendant » crée une confusion : 

en amenant une prétention sous‐entendue qu’un représentant a accès à tous les 

produits et qu’il peut sélectionner les meilleurs selon les besoins du client; 

en  laissant  croire que  leurs homologues appartenant à  l’autre groupe ne  sont 

point indépendants d’esprit lorsqu’ils prodiguent des conseils ou sont restreints 

dans leurs recommandations de produits et services financiers. 

Le terme « indépendant » n’est point indiqué dans le cadre légal québécois, ni prohibé. 

Dans les faits : 

les  cabinets  encadrant  les  représentants  rattachés,  les  conseillers  inscrits  à 

l’AMF ou auprès d’un ordre professionnel, ont généralement  suffisamment de 

marge de manœuvre en terme de gamme de produits ou de services pour bien 

conseiller et administrer le patrimoine du client; 

les représentants non rattachés à un cabinet sélectionnent leurs fournisseurs et 

privilégient généralement quelques  fournisseurs  clés. Une grande diversité de 

fournisseurs  peut  engendrer  une  administration  plus  lourde,  une 

instrumentation  plus  élaborée,  une  formation  accrue  et  un  réseautage  plus 

étendu avec les divers fournisseurs. 

L’usage du terme « indépendant » peut laisser croire à une autonomie factice qui n’est 

pas nécessairement  fondée. Cette notoriété évoquée n’est pas une plus‐value pour  le 

consommateur et peut induire le public à errer dans ses choix.  

RECOMMANDATION 4 

L’OAAQ recommande que le législateur : 

1)  prohibe  explicitement  l’usage  du  terme  « indépendant »  lorsque  le  terme  est 

employé pour qualifier le conseiller ou le cabinet régi sous la LDPSF; 

2) oblige le représentant à divulguer l’historique récent de la répartition générale de ses 

affaires  auprès  de  ses  fournisseurs  de  produits  ou  services  financiers,  par  souci  de 

transparence. 

Page 12: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    12 

5. Interconnexion  des  logiciels  de  planification  financière  de  type  patrimoniale 

avec les régimes publics et les données des autorités fiscales 

La  démarche  de  cueillette  des  renseignements  sur  le  portrait  socio‐économique  du 

client  s’appuie  de  plus  en  plus  sur  des  logiciels  de  planification  financière  de  type 

patrimoniale.  Ils  permettent  d’approfondir  l’analyse,  d’établir  des  scénarios 

d’optimisation, de  projeter dans  le  temps divers  scénarios  et de  faire des  choix  plus 

judicieux.  La  consultation  de  données  de  première  source  ou  leur  vérification  est 

fondamentale;  l’autodéclaration  du  client  (ou  de  ses  fournisseurs)  ne  suffit  pas 

nécessairement. 

Ces  logiciels de base de données  se  relient de  façon automatique  (souvent en  temps 

différé) avec  les données de  l’institution  financière du client. Mais  l’accès  informatisé 

aux  données  des  régimes  publics  et  des  autorités  fiscales  est  encore  limitatif. 

Néanmoins, les logiciels de production de déclaration de revenu sont maintenant mieux 

interreliés avec les banques de données des autorités fiscales. 

RECOMMANDATION 5 

L’OAAQ recommande aux régimes publics, aux autorités fiscales et aux concepteurs de 

logiciels  de  planification  financière  de  type  patrimoniale  d’étudier  une  meilleure 

interconnexion.  

Le but est notamment d’établir un portrait  financier et  fiscal  fidèle  à  la  réalité  et en 

temps  réel, afin de planifier avec  justesse en connaissant  les droits de cotisation aux 

régimes d’investissement  (ex. : REÉR, CÉLI, REÉÉ) ou  les droits de décaissement,  les 

excédents  de  cotisation,  de  prévoir  les  exigences  fiscales  applicables  au  client,  etc. 

Conséquemment, l’administration patrimoniale sera aussi plus efficiente. 

RECOMMANDATION 6 

Un premier pas en cette direction serait de permettre aux administrateurs agréés et aux 

planificateurs  financiers  d’avoir  la  possibilité,  à  l’instar  des  avocats,  notaires  et 

comptables  professionnels  agréés,  d’être  désignés  comme  représentants 

professionnels « Pro + » auprès de Revenu Québec. Cela  leur permettrait de gérer des 

dossiers  et  d'agir  au  nom  de  leurs  clients,  ainsi  que  de  s’assurer  qu’ils  aient  une 

information plus fiable et valide. 

Page 13: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    13 

6. Mieux encadrer l’usage des technologies modernes de l’information 

L’encadrement professionnel ne peut faire fi de l’usage grandissant des technologies de 

l’information  ainsi  que  de  la  cybernisation  de  l’information. Dans  le  contexte  où  cet 

univers  technologique  grandit  à  un  rythme  impressionnant,  comment  chaque 

régulateur doit‐il adapter  sa  surveillance de  la pratique d’affaire de  ses assujettis? Et 

comment adapter l’encadrement à l’évolution des technologies de l’information? 

RECOMMANDATION 7 

L’OAAQ est d’opinion que cette problématique englobe l’ensemble des régulateurs et, 

conséquemment,  recommande  de  créer  un  comité  multidisciplinaire  représentant 

divers  régulateurs. La mission de ce comité serait de suivre  l’évolution de  l’usage des 

technologies de  l’information,  identifier  les problématiques et opportunités, cerner  les 

bonnes pratiques, ébaucher des pistes de solutions et faire des recommandations aux 

régulateurs participants. 

Les  résultats  de  ces  travaux  pourraient  être  mieux  documentés  ou  instrumentés 

notamment  par  les  services  d’inspection  professionnelle,  les  services  de 

développement  professionnel,  les  cabinets  de  distribution  et  les 

représentants/professionnels eux‐mêmes.   

Page 14: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    14 

Préoccupations spécifiques à la planification financière de type patrimoniale  

Le cadre règlementaire sous l’égide de la LDPSF semble fondamentalement axé sur des 

modèles de pratique en distribution de produits  financiers  (ex. : police d’assurance) et 

sur  l’administration  de  portefeuille  détenu  par  les  clients  malgré  que  la  notion  de 

« gestion de patrimoine » ne figure pas dans la LDPSF. 

En  complémentarité,  les  conseillers,  les  cabinets  de  distribution  et  les  institutions 

misent sur l’acquisition d’expertise en « planification financière personnelle » (désignée 

« planification financière de type patrimoniale » sous  l’égide de  l’OAAQ) afin d’assurer 

une  bonne  adéquation  des  produits  et  services  financiers  selon  le  contexte  socio‐

économique du client. Ainsi,  les porteurs du titre « Planificateur financier » bénéficient 

d’une certaine notoriété dans le secteur financier et des services professionnels. 

Outre  l’obligation d’avoir un mandat écrit,  la quantité et  la qualité de  services  inclus 

dans  l’offre  et  la  prestation  de  services  en  « planification  financière  de  type 

patrimoniale » sont  laissées aux cabinets ou au conseiller lui‐même et à  la négociation 

avec leur client. 

Règle  générale,  au  Québec  la  relation  conseiller‐client  est  régie  par  plusieurs 

régulateurs :  AMF,  CSF,  IQPF,  ordres  professionnels…  Sauf  en  cas  de  plaintes,  les 

consommateurs  ne  s’intéressent  généralement  pas  aux  particularités  du  cadre 

règlementaire,  aux  licences  multiples  et  à  la  régie  des  organismes  encadrant  leur 

conseiller.  Le  consommateur  est  plutôt  préoccupé  par  le  traitement  adéquat  de  ses 

affaires par son conseiller et par les entités qu’il représente, ainsi que par la qualité et la 

quantité de service dont il bénéficie. 

1. Définir  la nature et  la portée de  la discipline « planification financière » de type 

patrimoniale 

Au  Canada,  depuis  longtemps,  les  « planificateurs  financiers »,  les  organismes  et  les 

entreprises  réclament  que  le  législateur  définisse  la  nature  et  la  portée  de  la 

« planification financière de type patrimoniale ». Par le passé, les quelques initiatives du 

législateur  (ou  des  autres  intervenants)  de  rédiger  un  énoncé  générique  décrivant 

Page 15: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    15 

l’activité de « planification financière » se sont heurtées à des difficultés de bien saisir la 

nature de cette pratique professionnelle et d’obtenir un consensus. 

Jusqu’ici  le  législateur  préfère  laisser  les  acteurs  de  l’industrie  des  services  et/ou  les 

acteurs de  la  formation de ce domaine définir  l’activité de « planification  financière ». 

Ceux‐ci ont adopté des énoncés descriptifs de l’activité en s’appuyant sur des modèles 

de pratique généralement reconnus. 

Cette  indéfinition  officielle  crée  une  confusion,  notamment  avec  la  « planification 

financière de type managériale » qui constitue un domaine de pratique important pour 

les  membres  de  l’OAAQ.  Par  exemple,  un  gestionnaire  d’entreprise  faisant  une 

« planification  financière »  pour  le  remplacement  de  la  technologie  d’une  chaine  de 

production, exerce sur le plan managérial. 

Faut‐il définir  l’activité de planification  financière,  la discipline encadrée par  la LDPSF 

ou  le  rôle du porteur du  titre? Une définition générique officielle de  la « planification 

financière  de  type  patrimoniale »  risque‐t‐elle  de  restreigne  l’innovation 

professionnelle?  Risquerait‐elle  d’empiéter  sur  d’autres  domaines  de  pratique  des 

sciences  de  la  gestion?  Une  définition  trop  spécifique  limiterait‐t‐elle  la  pratique 

professionnelle? 

RECOMMANDATION 8 

L’OAAQ recommande : 

1)  d’amender  l’article  13  de  la  LDPSF  afin  que  la  discipline  dans  laquelle œuvre  le 

« Planificateur financier » soit dorénavant reconnue comme la discipline « Planification 

financière de type patrimoniale »; 

2) de  convenir d’une définition générale de  la nature  et de  la portée de  la discipline 

«planification  financière  de  type  patrimoniale ».  Cette  définition  devrait  exclure  la 

« planification financière de type managériale ». 

Définition de la planification financière de type patrimoniale 

La présente définition à laquelle l’OAAQ se réfère dans l’encadrement de ses membres 

porteurs  du  titre  Pl.Fin.  a  été  conçue  par  des  professionnels  Adm.A.  œuvrant  en 

administration patrimoniale. 

« La  planification  financière  de  type  patrimoniale  est  une  démarche  professionnelle  de 

cueillette d'informations et d'analyse de  la  situation d’un  client qui  souhaite acquérir ou 

gérer son indépendance financière. Cette démarche professionnelle génère : 

Page 16: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    16 

des conseils relatifs aux flux de trésorerie à court, moyen et long terme;  des  conseils  relatifs  à  la  planification  et  l’organisation  économique  des  affaires 

personnelles et familiales;  des états financiers patrimoniaux;  des projections de l’évolution du patrimoine;  un  plan  segmenté/global  comportant  des  conseils,  des  stratégies  ou  des 

recommandations  inter‐reliés aux domaines de  la planification  financière de  type patrimoniale; 

des décisions du client, ainsi que leur mise en œuvre. » 

2. Spécifier  l’exclusivité de  l’offre de services en « planification  financière de type 

patrimoniale » 

L’article 101 de la LDPSF dispose : « Malgré l’article 56, un cabinet unidisciplinaire ou une 

société autonome dont  tous  les  représentants  sont des  planificateurs  financiers  peut  se 

présenter comme tel. Seul un planificateur financier, un cabinet ou une société autonome 

qui agit par  l’entremise d’un planificateur  financier peut se présenter comme offrant des 

services de planification financière. » 

Aussi,  l’article  465  de  la  LDPSF  dispose  :  « Quiconque  utilise  un  titre  similaire  à  celui 

d’expert  en  sinistre  ou,  sans  y  être  autorisé,  un  titre  similaire  à  celui  de  planificateur 

financier déterminé par règlement de l'Autorité, ou une abréviation d’un tel titre, commet 

une infraction. » 

En  fait,  un  non‐porteur  du  titre  de planificateur  financier (Pl.fin.)  peut  effectuer  la 

même démarche de planification financière de type patrimoniale que les titulaires. S’il a 

la  compétence,  le  temps  et  l’instrumentation  requise,  il  peut  dispenser  les mêmes 

conseils, utiliser les mêmes logiciels de planification, faire les mêmes illustrations, faire 

les mêmes  rapports  de  planification  globale  de  type  patrimonial  intégrant  tous  les 

domaines  désignés  en  planification  financière  de  type  patrimoniale.  Les  livrables 

peuvent  être  les  mêmes.  En  effet,  l’activité  de  planification  financière  de  type 

patrimoniale n’est ni réservée, ni exclusive. 

Seule  l’offre de service en planification  financière est réservée aux Pl.fin. en vertu des 

articles 56 et 101 de la LDPSF. En fait, il y a des dizaines de façons implicites d’offrir un 

service  professionnel menant  à  des  conseils  ou  à  un  plan  financier,  notamment  en 

utilisant un autre langage, tels : offrir des conseils sur le patrimoine, offrir de mettre en 

perspectives  son  avenir  financier,  mettre  par  écrit  le  portrait  financier  et  des 

recommandations, informatiser la situation actuelle afin de l’optimiser. 

 

Page 17: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    17 

L’OAAQ  s’oppose  à  l’appropriation  exclusive  de  l’offre  de  services  en  planification 

financière  de  type  patrimoniale  par  un  seul  type  d’intervenant.  L’offre  de  services 

devrait être accessible à tous  les  intervenants, sous réserve de  leur  instrumentation et 

de leurs compétences en la matière. 

RECOMMANDATION 9 

L’OAAQ recommande de spécifier à  l’article 56 et 101 de  la LDPSF que  l’exclusivité de 

l’offre de service concerne la « planification financière de type patrimoniale ». Sinon, tel 

que  libellés,  les  articles  56  et  101  interdisent  à  quiconque  l’offre  de  service  en 

planification financière de type managériale. 

3. Établir le titre de « Planificateur financier agréé » (PFA) 

Au Québec, les principaux titres reliés directement à la planification financière de type 

patrimoniale sont : 

Titres  Organismes d’encadrement 

Planificateur financier (Pl.fin.)  AMF, CSF, IQPF, CPA, OAAQ 

Administrateur agréé (Adm.A.)  OAAQ 

Comptable professionnel agréé (CPA)  OCPA 

Assureur vie certifié (AVC)  CSF 

Assureur vie agréé (AVA)  CSF 

 Les principaux  titres canadiens  reliés directement à  la planification  financière de  type patrimoniale sont : 

Titres  Organismes d’encadrement 

Certified Financial Planner (CFP)  Financial Planners Standards Council (FPSC) et des organismes affiliés (ex. : Advocis) 

Registered Financial Planner, (R.F.P.)  Institute of Advanced Financial Planners 

Chartered Life Underwriter (CLU)   

Chartered Financial Consultant (CH.F.C.)   

Certified Health Insurance Specialiste (CHS) 

Institute for Advanced Financial Education 

Fellow of the Canadian Securities Institute (FCSI) 

Canadian Securities Institute, pour les RFP ayant une expertise avancée. 

 Parmi tous ces titres, seul le titre « Planificateur financier » québécois ne comporte pas 

de qualificatif d’agrément. 

Page 18: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    18 

L’absence d’un qualificatif d’agrément dans  le  titre « Planificateur  financier » diminue 

sa  valeur  aux  yeux du public,  ainsi que dans  la perception générale des  intervenants 

notamment du secteur professionnel et du secteur financier. 

Un qualificatif d’agrément dans un titre d’affaire donne une accréditation à son porteur 

et  signale  implicitement qu’il est  redevable à un encadrement. Un agrément dans  le 

titre s’avère un gage de protection accrue du public. Aussi, le diplôme de l’IQPF inscrit 

que  le  titulaire détient un « diplôme de planificateur  financier ». Or, avec  la  situation 

actuelle,  le public pourrait croire que  le titulaire de ce diplôme est autorisé à utiliser  le 

titre de planificateur financier. Il est donc important de distinguer les personnes qui ont 

obtenu la formation de ceux qui sont réellement encadrés par un organisme. 

RECOMMANDATION 10 

L’OAAQ  recommande donc au  législateur d’établir  le  titre de « Planificateur  financier 

agréé (PFA) ». 

4. Retirer l’incompatibilité de l’exercice des activités de représentant avec 

l’exercice des activités de courtier immobilier 

Règle générale,  l’immobilier  est  une  composante  importante dans  le patrimoine des 

particuliers et des familles. Ce domaine implique une vue d’ensemble du portrait socio‐

économique, une planification de  type patrimoniale appropriée et une administration 

patrimoniale bien organisée. 

À  regret,  les courtiers  immobiliers ne peuvent être porteurs du  titre Pl.Fin., sauf pour 

l’exercice des activités de courtage  relativement à des prêts garantis par hypothèque 

immobilière  (réf. :  Règlement  sur  l’exercice  des  activités  des  représentants,  art.  2.7). 

Pourtant,  leurs conseils en planification  financière de type patrimoniale peuvent avoir 

des  impacts  sérieux  sur  les  choix  stratégiques  des  particuliers  relativement  à  leur 

patrimoine. 

RECOMMANDATION 11 

L’OAAQ recommande de : 

1) retirer la clause d’incompatibilité relativement aux activités de courtier immobilier à 

l’article  2.7  du  Règlement  sur  l’exercice  des  activités  de  représentants ,  afin  de 

permettre  aux  courtiers  immobiliers  qui  le  désirent  de  devenir  porteur  du  titre 

« Planificateur financier »; 

2) créer une passerelle réglementaire entre la LDPSF et l’OACIQ, de même type que la passerelle réglementaire avec les ordres professionnels conventionnés. 

Page 19: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    19 

En  somme,  le  titre de planificateur  financier devrait être accessible à  l’ensemble des 

détenteurs de certificats pertinents de pratique. Règle générale,  le cloisonnement des 

permis s’avère inefficient en planification de type patrimoniale. 

5. Modifier le règlement de l’AMF sur les titres dits similaires à Pl.Fin. 

L’article 215 de la LDPSF dispose : «  L'Autorité peut, par règlement, déterminer les titres 

similaires à celui de planificateur  financier ou d’expert en  sinistre, ou  les abréviations de 

tels titres, qui ne peuvent être utilisés. »  

Ce règlement soulève un questionnement profond de convenance réglementaire : 

Est‐ce  qu’un Pl.Fin.  québécois  se  perfectionnant  pour  décrocher  un  titre  de 

planificateur  financier  reconnu  hors  Québec  (ex. :  CFP,  RFP/PFC)  perd  ses 

compétences  et  son  savoir  acquis  au  Québec?  Pourquoi  ne  pourrait‐il  pas 

utiliser un titre en « planification  financière » reconnu hors Québec en sus du 

titre Pl.Fin. québécois, surtout s’il a une pratique multi‐provinciale? 

Est‐ce que la prétendue similarité du titre « Gestionnaire de patrimoine privé » 

(GPP) avec le titre Pl.Fin. veut dire que la pratique générale de ces derniers est 

d’agir comme des  représentants du client  (ex. : auprès des autorités  fiscales, 

auprès  des  créanciers),  exercer  en  administration  du  bien  d’autrui  (ex. : 

mandataire, liquidateur, fiduciaire, tuteur, séquestre)? Si oui, il faudrait que la 

formation  de  base  et  continue  des  Pl.Fin.  soit  rajustée  en  conséquence. 

Faudrait‐il réviser  leur  fonds d’indemnisation et  leur assurance responsabilité 

professionnelle? Le cas échéant, le terme « planificateur » dans le titre devient 

inapproprié,  car  ces  nouveaux  rôles  lui  confèrent  plutôt  une  désignation 

d’administrateur du bien d’autrui; 

Est‐ce qu’un  individu utilisant  le  titre « coordonnateur  financier » d’un projet 

d’ingénierie se trouve en infraction? Selon ce règlement, la prohibition d’usage 

s’applique à « quiconque ». 

Est‐ce  qu’un  Adm.A.  ou  un  CPA  se  présentant  comme  étant  « consultant 

financier » pour le compte d’une société est en infraction à ce règlement? 

Pourquoi  associer  davantage  ces  titres  prohibés  à  « planificateur  financier » 

plutôt qu’à d’autres titres d’affaires ou professionnels en vigueur au Québec? 

  

 

Page 20: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    20 

Tel  que  formulé,  ce  règlement  sur  les  titres  prétendument  similaires  s’avère protectionniste et : 

freine  l’expansion  des  services  professionnels  interprovinciaux  des 

intervenants québécois en planification financière de type patrimoniale; 

crée  la  confusion  sur  les  rôles  génériques  du  Pl.Fin.  et  sur  la  nature 

généralement  reconnue de ses tâches, tels que décrites dans  les modèles de 

pratique de l’IQPF; 

excède  la nature et  la portée de  l’article 215 de  la LDPSF en attribuant une 

similarité  à  des  désignations  de  gestion  (ex. :  coordonnateur  financier, 

gestionnaire de patrimoine privé) qui n’ont aucune  ressemblance au  titre de 

« Planificateur  financier »  et  dont  le  rôle  excède  la  pratique  généralement 

reconnue d’un Pl.Fin. 

 Dans  le système professionnel,  les ordres possèdent une plus grande  flexibilité que  la 

détermination à  l’avance de titres similaires, et ce, par  l’intervention des articles 36 et 

188.1 du Code des professions. Par exemple, pour l’OAAQ : 

36. Nul ne peut de quelque façon: (…) 

i)  utiliser  le  titre  d'«administrateur  agréé»  ou  de  «conseiller  en management 

certifié»  ni  un  titre  ou  une  abréviation  pouvant  laisser  croire  qu'il  l'est,  ou 

s'attribuer des initiales pouvant laisser croire qu'il l'est ou les initiales «Adm.A.», 

«C.Adm.» ou «C.M.C.», s'il n'est titulaire d'un permis valide à cette fin et s'il n'est 

inscrit  au  tableau  de  l'Ordre  professionnel  des  administrateurs  agréés  du 

Québec; 

 (…) 

188. Commet une infraction et est passible, pour chaque infraction, de l'amende 

prévue à l'article 188, quiconque sciemment: 

 1° n'étant pas membre d'un ordre professionnel, se laisse annoncer ou désigner 

par  un  titre,  par  une  abréviation  de  ce  titre  ou  par  des  initiales,  réservés  aux 

membres d'un tel ordre, ou par un titre, une abréviation ou des initiales pouvant 

laisser croire qu'il l'est; [nos soulignements] 

Les  tribunaux  ont  par  le  passé  interprété  de  façon  large  cet  article  afin  d’y  inclure 

l’interdiction d’utiliser des titres similaires aux titres réservés par le Code. Nous croyons 

que  le  législateur,  en modifiant  l’article  215  de  la  LDPSF  en  ce  sens,  octroierait  une 

meilleure flexibilité d’action à l’AMF pour combattre l’exercice illégal de la fonction. 

 

Page 21: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    21 

RECOMMANDATION 12 

L’OAAQ  recommande  donc  de  (i)  remplacer  l’article  215  LDPSF  par  une  disposition 

similaire  aux  articles  du  Code  des  professions  ou  (ii)  modifier  significativement  le 

règlement de  l’AMF  sur  les  titres dits  similaires  (Règlement no.  13 de  l’AMF)  afin de 

répondre aux questions susmentionnées. 

6. Harmoniser l’administration de la formation continue obligatoire 

RECOMMANDATION 13 

Dans un contexte de multidisciplinarité des praticiens,  l’OAAQ  recommande d’établir 

une  interface  informatique  commune  pour  l’administration  de  la  formation  continue 

obligatoire encadrée par les organismes règlementaires sous la LDPSF (l’AMF, la CSF et 

l’IQPF).  

D’ailleurs, l’OAAQ, l’IQPF et la CSF utilisent déjà les services du même fournisseur pour 

la  gestion  de  la  formation  continue  obligatoire!  Ce  service  de  guichet  unique 

permettrait aux usagers : 

d’y  créer  leur  propre  profil  en  y  inscrivant  à  priori  les  organismes 

règlementaires auxquelles ils sont des adhérents; 

d’inscrire les activités de formation continue obligatoire sur une seule interface 

informatique;  ainsi,  une  répartition  de  l’information  se  ferait 

automatiquement vers le registre des organismes concernés (à défaut d’avoir 

un registre commun interdisciplinaire); 

de se référer à un numéro unique d’activités ou de programmes de formation 

accréditée; 

d’interrelier ce guichet unique au registre de la formation continue obligatoire 

des Ordres professionnels conventionnés encadrant  le titre de « Planificateur 

financier » porté par leurs membres; 

d’interrelier ce guichet unique au registre de la formation continue obligatoire 

des  organismes  règlementaires  pancanadiens  œuvrant  dans  les  disciplines 

similaires régies par la LDPSF. 

RECOMMANDATION 14 

L’OAAQ recommande aussi : 

d’intégrer  le  règlement  de  l’AMF  sur  la  formation  continue  obligatoire  des planificateurs financiers avec  le règlement sur  la formation continue des autres représentants assujettis à la LDPSF; 

Page 22: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    22 

de réviser  le domaine d’intervention en « assurance »  indiqué au règlement sur la  formation  continue des Planificateurs  financiers, pour  le désigner  « gestion des risques », « prévention et protection contre  les risques » ou « protection du patrimoine »; 

d’établir un seul guichet d’accréditation pour la formation des assujettis à l’AMF, incluant les Pl.Fin.; 

d’établir un seul registre de formation continue obligatoire, remplaçant les deux registres  actuels  (celui  de  la  CSF  et  celui  applicables  aux  Pl.Fin.)  pour  les assujettis de la LDPSF; 

de  faciliter  l’accréditation  automatique  sans  redevance  à  d’autres  organismes règlementaires,  de  toutes  activités  de  formation  continue  obligatoire  en planification  financière  de  type  patrimoniale  des  ordres  professionnels conventionnés; 

d’ouvrir  la  formation  PFPI  et NP‐PF  aux  autres  pourvoyeurs  de  formation  en planification financière de type patrimoniale. 

 

7. Réviser l’article sur les exigences rattachées à un rapport écrit en planification 

financière 

L’article  9  du  Règlement  sur  l’exercice  des  activités  des  représentants  dispose  :  « le 

planificateur financier doit préparer un rapport écrit de la planification financière effectuée 

et le remettre au client. » 

Certes, le professionnel doit bien annoter ses interventions au dossier du client et il est 

de bonne pratique de renseigner le client par écrit. 

 

Dans un contexte de multidisciplinarité, qu’advient‐il lorsque l’intervention d’un porteur 

du titre Pl.Fin. auprès de son client concerne : 

des renseignements qui font suite à de simples questions ou préoccupations? 

des conseils verbaux ponctuels? 

Certes, la rédaction d’un rapport à remettre au client permet notamment de décrire la 

situation,  de  l’analyser,  d’identifier  les  opportunités/besoins,  d’avancer  des 

recommandations et un plan d’action. Un document écrit contribue à clarifier les choses 

et créer un langage commun sur les orientations du dossier. Il permet au client et à ses 

fournisseurs  de  s’y  référer.  Par  ailleurs,  le  rapport  engendre  une  responsabilité 

professionnelle à l’égard de son client. 

 

Page 23: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    23 

Règle générale,  le Pl.Fin.  investira davantage  son  temps et  ses énergies aux dossiers 

offrant  un  potentiel  d’affaire  plus  intéressant;  le  rapport  écrit  sera  élaboré  en 

conséquence.  Le  professionnel  consacrera moins  de  temps  aux  cas  offrant  peu  de 

potentiel. 

Il  n’est  point  déraisonnable  de  se  demander  à  quel  niveau  devrait  débuter  cette obligation de remettre un rapport écrit compte tenu que : 

l’activité de planification financière de type patrimoniale n’est pas exclusive à une seule profession; 

ce domaine d’activité n’est aucunement défini par la loi; 

l’intervention ponctuelle d’un Pl.Fin. peut‐être segmentée à un seul domaine de la planification financière ou à une préoccupation spécifique. 

 

RECOMMANDATION 15 

L’OAAQ recommande de réviser cet article 9 de manière à ce que cette obligation de remettre un  rapport écrit de planification  financière soit mieux définie et s’applique à tous  les  intervenants  qui  pratiquent  l’activité  de  planification  financière  de  type patrimoniale. 

8. Établir une « mission de prévision et de projection » aux Pl.Fin. 

Autant  en  planification  stratégique  que  tactique,  les  Planificateurs  financiers  et  les 

Administrateurs  agréés  spécialisés  en  administration  patrimoniale  réalisent  des 

prévisions et des projections notamment de nature financière ou fiscale. Ces prévisions 

et projections aident à comprendre ou confirment souvent  la  justesse d’une stratégie. 

Ils mettent  en  perspective  l’évolution  d’une  situation  sur  les  plans  patrimoniaux  et 

managériaux. 

RECOMMANDATION 16 

L’OAAQ recommande au législateur d’attribuer exclusivement la « mission de prévision et de projection » relativement à la planification financière de type patrimoniale, aux « Planificateurs  financiers  »  et  à  l’administration  managériale,  aux  Administrateurs agréés et aux CPA. 

   

Page 24: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    24 

9. Rétablir les conditions d’encadrement préexistantes avant 2003 (soit avant la 

mise en application de la loi 107) 

Depuis l’adoption de la loi 107, le cadre actuel de l’article 59 engendre un dédoublement 

des  obligations  des  porteurs  du  titre  Pl.Fin.  encadrés  par  l’AMF  qui  souhaitent 

conserver  le titre Adm.A ou CPA. En 2002,  le  législateur évoquait une économie pour 

les  conseillers  pour  justifier  la  révision  de  la  LDPSF;  dans  le  cas  des  Adm.A. 

multidisciplinaires  dont  le  titre  Pl.Fin.  est  encadré  par  l’AMF,  les  coûts  sont 

significativement plus élevés. 

RECOMMANDATION 17 

L’OAAQ  recommande  au  législateur  de  rétablir  les  conditions  d’encadrement 

préexistantes  avant  l’adoption  en  décembre  2002  de  la  loi  107,  en  modifiant  le 

paragraphe d’exception de l’article 59 de la LDPSF ou en l’éliminant.  

En conséquence, les Pl.Fin. pourraient adhérer à leur gré au : 

système  professionnel  sous  l’égide  des  ordres  professionnels  actuellement 

conventionnés (OAAQ ou CPA); ou 

au système des représentants. 

10. Ouverture de l’OAAQ à encadrer les Planificateurs financiers 

Dans  le  contexte de  la  révision de  la LDPSF,  l’OAAQ  reconfirme  son ouverture et  sa 

capacité  à  encadrer  tous  les  planificateurs  financiers  qui  se  qualifient  à  ses  critères 

d’admission. 

En  termes de services professionnels en planification  financière de  type patrimoniale, 

l’exigence académique pertinente à  l’administration,  la formation continue obligatoire 

et  un  encadrement  adéquat  notamment  par  l’inspection  professionnelle,  constituent 

une base fondamentale pour la protection générale du public. Mettons en perspectives 

qu’avant  l’adoption  de  la  loi  107  en  décembre  2002,  l’OAAQ  encadrait  efficacement 

jusqu’à 650 Pl.Fin. L’activité de planification  financière de  type patrimoniale doit être 

une démarche professionnelle exercée par un professionnel dont  la pratique est  régie 

par le Code des professions. 

L’unicité de l’encadrement des porteurs du titre Pl.Fin. sous l’égide de l’OAAQ simplifie 

grandement  la  pratique  des  professionnels  de  cette  discipline.  L’encadrement  des 

membres Adm.A. porteurs du titre Pl.Fin. est pleinement intégré sans être redevable à 

Page 25: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    25 

plusieurs  autres  organismes  d’encadrement.  Cette  unicité  de  l’encadrement  est 

appréciée des professionnels Adm.A. et/ou de leur cabinet/firme. 

En  sus,  le  positionnement  de  l’OAAQ  accroit  l’expertise  professionnelle  des Adm.A. 

notamment  par  l’établissement  des  modèles  de  pratique  professionnelle  en 

administration patrimoniale comportant des processus de travail ainsi que des outils de 

référence,  dont  la  Charte  des  compétences  du  planificateur  financier  et  l’ouvrage 

« Gestion de patrimoine privé – Guide des meilleures pratiques ». 

Les processus d’inspection professionnelle de  l’OAAQ ont été  révisés, appuyés par de 

nouveaux  questionnaires  d’inspection,  selon  les  nouvelles  pratiques  des  Adm.A.  en 

administration  patrimoniale.  Cette  instrumentation  de  surveillance  de  la  pratique 

contribue  à  sensibiliser,  éduquer  et  prévenir  des  irrégularités.  Cette  expertise 

disciplinaire  de  l’OAAQ  s’accroit  au  fur  et  à  mesure  de  la  recherche  et  de 

l’instrumentalisation en administration patrimoniale. 

  

 

   

Page 26: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    26 

Réponses aux questions du ministre 

1. Les avantages du double encadrement excèdent‐ils les coûts engendrés ?  

Fondamentalement, l’encadrement se réfère aux rôles de l’AMF et des deux chambres 

disciplinaires  qui  ont  été  constituées  en  1998  sous  l’égide  de  la  LDPSF.  Plus 

spécifiquement, les Pl.Fin. qui ne sont pas encadrés par un ordre professionnel doivent 

interagir avec  trois organismes dans  le  cadre de  leur encadrement :  l’AMF,  la CSF et 

l’IQPF. Aussi, pour l’encadrement de l’épargne collective, nous avons également évalué 

la possibilité du regroupement national avec l’ACFM. 

Les Chambres disciplinaires 

La portée de la mission de la CSF a évolué dans le temps notamment par le transfert de 

l’encadrement des représentants de courtiers en épargne collective de la LDPSF vers la 

Loi  sur  les  valeurs  mobilières.  Néanmoins,  la  CSF  administre  la  déontologie  et  la 

formation  continue des  représentants de  courtiers  en  épargne  collective  et  ceux des 

autres disciplines qui lui sont attribuées. 

En sus,  le volet dit « associatif » de  la CSF est maintenant dévolu depuis octobre 2014 

au « Conseil des professionnels en  services  financiers »  (CDPSF),  soit un organisme à 

but non lucratif collaborant avec ses vingt délégations régionales qui remplacement les 

anciennes  sections  de  la  CSF.  La  CDPSF  et  ses  délégations  régionales  œuvrent 

notamment dans  cinq disciplines  et  catégories d’inscription :  le  courtage  en  épargne 

collective, la planification financière, l’assurance de personnes, l’assurance collective de 

personnes et le courtage en plans de bourses d’études. 

Nul doute que la CSF et la ChAD exercent bien leur mission et que leur encadrement est 

harmonisé avec les autres régulateurs. 

L’ACFM 

Le rôle unidisciplinaire (de courtage en épargne collective) de  l’ACFM et son expertise 

permettent un encadrement national uniforme. Ce guichet unique pancanadien  sous 

l’égide de  l’ACFM  répond ainsi aux  requêtes générales des  institutions  financières qui 

souhaitent éviter d’avoir à administrer des exceptions règlementaires pour une même 

discipline. 

Confier  l’encadrement  des  « représentants  québécois  de  courtiers  en  épargne 

collective »  à  l’ACFM  (un  OAR)  favoriserait  l’enjeu  de  l’harmonisation  en  valeurs 

mobilières au Canada. 

Page 27: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    27 

Structure 

Quelle  structure  permettrait  une  meilleure  efficience  de  l’encadrement  des 

représentants?  L’efficience  est‐elle  mieux  atteinte  sous  un  encadrement 

multidiciplinaire intégré au niveau provincial ou un encadrement unidisciplinaire (OAR) 

au niveau national pour le courtage en épargne collective? 

Chaque  scénario  de  structure  d’encadrement  comporte  des  avantages  et  des 

inconvénients.  Administrer,  c’est  exercer  des  choix.  Et  légiférer,  c’est  exercer  un 

discernement. 

L’OAAQ  est  d’opinion  que  le  guichet  unique multidisciplinaire  s’avère  un  avantage 

prépondérant,  autant  pour  le  public,  les  représentants  ainsi  que  les  cabinets  et  les 

institutions  financières.  Dans  le  contexte  actuel,  une  structure  provinciale  intégrée 

rejoint  mieux  cet  objectif.  Compte  tenu  que  les  domaines  autres  que  l’épargne 

collective  relèvent des  juridictions provinciales  et  territoriales  au Canada,  il n’est pas 

déraisonnable de  croire qu’un guichet unique pancanadien et multidisciplinaire  serait 

difficile à envisager. 

Ce  scénario  de  guichet  unique  provincial  permet  un  cadre  global  qui  amènerait  une 

économie de ressources et favoriserait l’administration interdisciplinaire de l’ensemble 

des  facettes  de  l’encadrement.  D’ailleurs,  avec  la  complexification  des  besoins  des 

clients qui nécessite de plus en plus  l’intervention d’équipes  interdisciplinaires,  il serait 

de  mise  que  les  régulateurs  financiers  prônent  par  l’exemple  en  intégrant  leur 

encadrement  de  façon  interdisciplinaire.  De  ce  fait,  le  public  n’aurait  qu’un  guichet 

unique à consulter,  les normes de pratique seraient développées en ayant toujours en 

tête  cette  interdisciplinarité  maintenant  nécessaire  et  les  représentants  pourraient 

consacrer  plus  de  temps  à  leurs  clients  et  moins  en  complétion  d’obligations 

redondantes. Néanmoins, ce scénario requiert des rapports appropriés avec  les autres 

régulateurs dont l’ACFM et une certaine harmonisation du cadre règlementaire. 

RECOMMANDATION 18 

L’OAAQ considère qu’il est préférable que  le représentant doive  interagir avec un seul 

intervenant  et  que  l’encadrement  demeure  au  niveau  provincial,  comme  c’est  le  cas 

actuellement  dans  le  système  professionnel  québécois.  Nous  laissons  le  soin  au 

gouvernement  de  décider  lequel  organisme  est  le  mieux  pour  chaque  type  de 

représentant.  

Page 28: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    28 

2. Quel  type d’encadrement  le gouvernement devrait‐il envisager dans  le  cas 

particulier des  représentants en  l’épargne collective et en plans de bourses 

d’étude ? 

À  priori,  il  y  a  lieu  de  s’interroger  sur  le maintien  ou  non  de  la  segmentation  des 

pratiques de distribution des produits d’épargne collective et de bourses d’étude et, en 

conséquence, de la segmentation des certificats de ces deux disciplines. 

Les spécificités relatives à ces disciplines justifient‐elles une mise‐à‐part des certificats 

de pratique? La distinction entre  les deux disciplines est  surtout axée sur  les  régimes 

d’investissement  pour  fin  de  l’épargne  étude :  le  régime  enregistré  d’épargne  étude 

(REÉÉ) individuel ou familial, ainsi que le programme de bourses d’études. 

Les  porteurs  du  titre  de  représentant  en  bourses  d’études  ont  généralement  une 

pratique  spécialisée. Tandis  que  les  représentants  de  courtiers  en  épargne  collective 

peuvent généralement offrir une gamme élargie de régimes d’investissements ; ce qui 

leur confère une plus grande perspective dans  l’analyse du portrait socio‐économique 

du client et dans  l’offre de produits et services. Or,  le REÉÉ est déjà distribué par  les 

représentants de courtiers en épargne collective; ce  régime ne constitue donc pas un 

élément distinctif d’une discipline ou l’autre. 

RECOMMANDATION 19 

L’OAAQ  recommande  au  législateur  d’étudier  l’opportunité  d’intégrer  ces  deux 

disciplines,  dans  un  objectif  d’efficience  de  l’encadrement  et  de  protection  du 

consommateur. 

Règle  générale,  la multidisciplinarité  favorise  l’approche  globale  des  assujettis  de  la 

LDPSF  dans  la  compréhension  de  la  situation  du  client,  l’analyse  des 

besoins/opportunités,  et  favorise  une  recherche  de  solutions  adaptées  basée  sur  le 

meilleur intérêt des consommateurs. 

   

Page 29: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    29 

3. Dans  le cas où  l’ACFM serait  reconnue  (pour encadrer  les  représentants de 

courtiers en épargne collective), devrait‐on conserver la protection du Fonds 

d’indemnisation des  services  financiers  (FISF) en plus de  la Corporation de 

protection des investisseurs (CPI) de l’ACFM? 

Faut‐il étendre la protection d’un fonds d’indemnisation au‐delà des activités reconnues 

d’une discipline donnée ? 

Dans un  contexte de multidisciplinarité des  acteurs de  l’industrie,  il  y  a un  risque de débordement  des  réclamations  et  des  charges  dérivées  auprès  du  fonds d’indemnisation,  si  le  législateur  étend  sa  mission  d’indemnisation  à  des  activités comportant de la malversation qui vont au‐delà de la pratique généralement reconnue à chaque discipline. 

Par  exemple,  en  cas  de  malversation,  un  fonds  d’indemnisation  couvrirait‐il  un représentant de courtier en épargne collective qui prodiguerait auprès de sa clientèle ces services complémentaires :  

compte en fidéicommis; 

comptabilité; 

autres déclarations aux autorités (ex.: déclaration de revenu, TPS/TVQ); 

services de démarrage en affaire; 

services de transfert d’entreprise; 

services de transfert patrimonial; 

services de gestion d’inventaire; 

services de dédouanage; 

représentation  du  client  (ex. :  auprès  des  autorités  gouvernementales,  des créanciers); 

services d’administration d’immeuble en copropriété; 

services de médiation ou d’arbitrage; 

opérations internationales?  

RECOMMANDATION 20 

L’OAAQ  considère  que  la  mission  d’un  fonds  d’indemnisation  devrait  se  limiter  à 

l’indemnisation de cas de malversations reliées à la pratique généralement reconnue de 

chaque discipline. 

FISF versus CPI? 

Dans  le marché  québécois  de  la  distribution  de  produits  en  épargne  collective,  quel 

fonds d’indemnisation serait  le plus approprié pour bien protéger  les consommateurs, 

avoir une efficience de gestion, bien partager les risques actuariels relatifs à la mission 

du fonds d’indemnisation et maintenir des cotisations aussi abordables que possible?  

Page 30: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    30 

Le marché de l’épargne collective s’inscrit dans le contexte : 

d’une multidisciplinarité accrue des représentants; 

de la multiplicité des services connexes (ex. : fiscalité, droit, immobilier); 

des opérations interprovinciales accrues des conseillers; 

des opérations interprovinciales ou internationales accrues de la clientèle desservie par les conseillers; 

de complexification des règles fiscales, financières et légales; 

de la multiplicité des régimes d’investissement (ex. : REÉR, RVER, REÉÉ, CÉLI, CRI); 

d’un besoin de mise‐à‐niveau continuelle des technologies de l’information; 

du renforcement progressif du cadre règlementaire. 

En  sus,  on  note  que  les  représentants  de  cette  discipline  relèvent  en  majorité  de 

cabinets d’envergure  canadienne ou qui  sont détenus par des  institutions  financières 

canadiennes.  

Les  risques  actuariels  d’un  fonds  d’indemnisation  imposent  d’avoir  une  base  de 

cotisation suffisamment étendue pour assumer  le risque et  le partager adéquatement 

entre  les  cotisants.  Par  ailleurs,  plus  le  nombre  de  représentants  est  élevé,  plus  les 

risques  d’indemnisation  peuvent  constituer  un  coût  d’échelle.  Règle  générale,  les 

réclamations  les  plus  importantes  en  termes  de  déboursés  risquent  de  mettre  en 

déséquilibre (ou en péril) un fonds d’indemnisation. 

Un  fonds  d’indemnisation  devrait‐il  être  établi  en  corrélation  avec  la  structure  des 

émetteurs  de  produits  d’épargne  collective,  des  cabinets  de  distribution  ou  des 

organismes  règlementaires? Compte  tenu de  la multidisciplinarité des  représentants, 

est‐ce  qu’un  fonds  d’indemnisation  devrait  couvrir  plusieurs  disciplines,  évitant  ainsi 

d’avoir  à démêler  à quelle discipline  s’associe davantage  la  faute  commise? La  régie 

d’un  fonds  d’indemnisation  en  épargne  collective  serait‐elle  plus  efficiente  sous  une 

structure nationale ou provinciale?  

Certes,  si  l’ACFM  est  reconnue  au Québec  pour  l’encadrement des  représentants de 

courtiers  en  épargne  collective,  le  maintien  de  la  FISF  entretiendrait  un  régime 

d’exception  pour  cette  discipline.  À  maintes  reprises,  les  institutions  financières 

canadiennes  et  les  cabinets  de  distribution  ayant  une  pratique multiprovinciale  ont 

exprimés  leur préoccupation à administrer des régimes d'exception, à cause des coûts 

plus élevés de se conformer à des paramètres distincts d’une juridiction à l’autre. 

 

Page 31: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    31 

Inévitablement, plus il y a de juridictions et plus les paramètres de fonctionnement sont 

distincts  d’une  juridiction  à  l’autre,  plus  les  risques  de  non‐conformité  sont  élevés; 

conséquemment,  il  n’est  pas  déraisonnable  de  s’attendre  à  ce  que  le  fonds 

d’indemnisation ait à assumer une plus grande charge de compensation à  l’égard des 

consommateurs lésés. 

À  priori,  pour  répondre  à  cette  question,  il  faut  déterminer  la  portée  de  la mission 

révisée du FISF versus la CPI. 

Dans  le  contexte où  les  régulateurs nationaux et provinciaux  forcent  la  recherche de 

coût  moindre  pour  l’administration  des  véhicules  d’épargne  collective,  l’OAAQ  est 

d’opinion  de  privilégier  une  structure  de  fonds  d’indemnisation  qui  se  marie  à  la 

structure d’encadrement de  la discipline. Cela assurerait une meilleure cohésion entre 

l’administration du fonds et le régulateur. Il en résulterait une meilleure adaptabilité des 

paramètres d’un fonds d’indemnisation selon  l’évolution du cadre règlementaire de ce 

secteur sous l’égide du même régulateur. 

Certes, en cas d’application du CPI au Québec, si l’encadrement de l’ACFM prévaut, les 

praticiens québécois multidisciplinaires auraient à participer financièrement à plusieurs 

fonds d’indemnisation à chaque période de cotisation. Quel serait alors le rôle de l’État 

en cas de provisionnement insuffisant? 

4. Quel type d’encadrement le gouvernement devrait‐il envisager dans le cas 

particulier des employés des assureurs ? 

La LDPSF dispose : 

Article 409. « Un employé d’un assureur dont  les  fonctions principales consistent à offrir 

du  crédit peut agir  comme distributeur pour  faire adhérer un  client à un produit visé au 

paragraphe 1° de l’article 426. » 

Article 425. « Une  institution de dépôts peut distribuer des produits d’assurance‐voyage. 

Elle  est  alors  réputée  agir  comme  distributeur.  Un  employé  d’un  assureur  peut  aussi 

distribuer des produits d’assurance‐voyage. Il est alors réputé agir comme distributeur. » 

Ce point doit  faire  la distinction  entre  les  employés  reliés directement  à  la  vente de 

produits d’assurance versus : 

les employés qui sont réputés agir comme « distributeur », 

les autres employés assignés à des tâches administratives ou de support. 

Page 32: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    32 

Même  si  l’employeur  est  ultimement  responsable des  actions de  son  employé,  il  est 

primordial que le public soit protégé.  

RECOMMANDATION 21 

L’OAAQ est d’opinion que  les employés donnant des conseils ou offrant des produits 

d’assurance au public  (incluant par  l’entremise de  représentants) soient assujettis aux 

mêmes normes d’encadrement que les représentants. 

Le cadre réglementaire sous la LDPSF devrait établir des balises plus spécifiques sur les 

activités  requérant  un  permis  de  pratique  de  représentant,  versus  les  activités  où 

l’employé agit comme distributeur. 

5. Quel type d’encadrement le gouvernement devrait‐il envisager pour les 

experts en sinistre employés des assureurs ? 

L’OAAQ considère que l’argumentaire de la question précédente s’applique aussi aux 

experts en sinistre employés des assureurs. 

RECOMMANDATION 22 

L’OAAQ considère que  les experts en sinistre employés des assureurs soient assujettis 

aux mêmes normes d’encadrement que les représentants. 

6. Quel type d’encadrement le gouvernement devrait‐il envisager pour les 

représentants autonomes ? 

Les défis perçus des représentants autonomes sont notamment : 

d'établir leur organisation du travail avec discipline, cohésion et efficience; 

d’administrer eux‐mêmes leurs ressources humaines, financières et matérielles; 

de tisser leurs propres alliances notamment avec d’autres pourvoyeurs de produits (ex. : émetteur de produits) ou services financiers (ex. : cpa, fiscaliste, juriste, actuaire); 

d’être autodidacte dans leur apprentissage; 

d’établir eux‐mêmes leurs charges de travail et leur mode de rétribution; 

de développer seul (ou avec des alliances) leurs affaires; 

de valider leur pratique auprès d’homologues (ou comparer leur modèle de pratique); 

de s’autodiscipliner dans l’application du cadre règlementaire. 

Page 33: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    33 

Les autonomes ont‐ils généralement moins accès à des outils de  travail performants 

et/ou mis‐à‐niveau? À des  référentiels performants? Aujourd’hui,  leurs outils d’études 

de  besoin  (ex. :  en  assurance  de  personnes)  s’intègrent  aux  outils  de  planification 

financière  de  type  patrimonial.  Leurs  fournisseurs  de  services  et  les  institutions 

financières  qui  s’associent  au  système  de  courtage  autonome,  leur  offrent  une 

instrumentation de plus en plus performante.  

En  somme,  les  autonomes  sont  redevables  à  eux‐mêmes,  à  leurs  clients  et  à  leurs 

pourvoyeurs  de  produits  et  services  lorsqu’ils  agissent  comme  intermédiaires.  Ils 

doivent développer un sens de l’entrepreneurship et une autodiscipline règlementaire. 

Les autonomes  répondent à un besoin de diversité d’offre de produits ou de services 

financiers. Selon le contexte, les autonomes choisissent de ne pas être redevables à un 

cabinet de distribution ou à une société autonome. 

En  contrepartie,  la  surveillance des  cabinets  ou des  sociétés  autonomes  impose  une 

discipline  dans  la  pratique  professionnelle :  tenue  des  dossiers,  consignation  des 

informations,  divulgations  aux  clients,  organisation  du  travail,  développement  des 

affaires, reddition de comptes à l’État, instrumentation… 

RECOMMANDATION 23 

L’OAAQ  est  d’avis  que  le  statut  de  représentant  autonome  est  nécessaire  dans  la structure d’encadrement. 

Il n’est pas déraisonnable de croire que dans la pratique : 

les  représentants  autonomes  font  l’objet  d’une  surveillance  accrue  des régulateurs,  car  il  est  généralement  plus  difficile  à  un  autonome  de  se conformer pleinement aux exigences règlementaires; 

les  représentants  rattachés  font  l’objet d’une surveillance particulière de  leur cabinet / société autonome et sont redevables de leur pratique. 

Aussi,  tous  les  représentants  sont  assujettis  aux mêmes  obligations  règlementaires. Pourquoi  certains devraient‐ils  rendre  compte à deux organismes et d’autres qu’à un seul?  

RECOMMANDATION 24 

L’OAAQ est d’opinion que  l’ensemble des processus d’encadrement des représentants devrait relever d’un seul organisme règlementaire. 

Page 34: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    34 

7. Assujettir les représentants des fonds de travailleurs aux mêmes règles 

La  loi constitutive du Fonds de solidarité des  travailleurs du Québec  (F.T.Q.)1 de 1983 

établit cette personne morale sous le statut de « compagnie à fonds social ». Tandis que 

la loi constitutive du Fondaction (CSN) a été adoptée en 1995. 

Ainsi,  le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec (F.T.Q.) et du Fondaction de  la 

CSN bénéficient d’une dispense selon la Loi sur les valeurs mobilières du Québec2, car il 

s’agit d’une « compagnie à fonds social ». Leurs démarcheurs n’ont pas  l’obligation de 

détenir un permis en valeurs mobilières pour recevoir les souscriptions ou solliciter des 

consommateurs à souscrire des actions de fonds de travailleurs ou pour prodiguer des 

conseils relativement à ces actions. 

En sus, plusieurs bénévoles volontaires ou  les  intervenants des services de  ressources 

humaines participent à la souscription d’actions de Fonds de travailleurs auprès de leurs 

collègues au sein de leur organisation. 

Cette dispense de licence constitue une mesure d’exception dans le marché des valeurs 

mobilières.  Conséquemment,  les  représentants  de  fonds  de  travailleurs  qui  ne 

détiennent pas de licence de distribution sous l’égide de la Loi sur les valeurs mobilières, 

n’ont  pas  à  cotiser  au  FISF,  à  une  assurance  responsabilité  professionnelle,  à  la 

formation continue obligatoire d’un régulateur et aux autres règles régissant la pratique 

en  valeurs  mobilières.  Compte  tenu  de  ces  conditions  d’exception,  il  n’est  pas 

déraisonnable de croire que le consommateur peut être lésé. 

Cette dispense de licence de distribution pour les représentants de fonds de travailleurs 

constitue  une  iniquité  dans  le  marché  des  valeurs  mobilières.  Dans  l’esprit  du 

consommateur,  les  crédits  fiscaux  reliés  aux  cotisations  admissibles  à  un  fonds  de 

travailleurs prévalent sur les risques et contraintes de ce placement collectif. 

RECOMMANDATION 25 

L’OAAQ est d’opinion que les représentants offrant des actions de Fonds de travailleurs 

ou  recevant  les  souscriptions  d’actions  de  fonds  de  travailleurs  soient  assujettis  aux 

mêmes  règles  que  les  autres  représentants  de  courtiers  en  épargne  collective.  Le 

rehaussement des exigences de souscription des fonds de travailleurs permettrait une 

meilleure protection du consommateur.   

                                                                  1 Loi constituant le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec (F.T.Q.) – article 1. 2 Loi  sur  les  valeurs mobilières  du Québec  –  Article  3.3  disposant :  « Les  formes  d’investissement  suivantes  sont  dispensées  de l’application des titres II à VIII (…) :  3. les titres émis par une personne morale à but non lucratif, à condition que le placement des titres n’entraîne aucune rémunération. »

Page 35: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    35 

Conclusion 

L’expérience  passée  de  l’encadrement  du  secteur  des  services  professionnels 

d’assujettis  exerçant  en multidisciplinarité  permet  de  conclure  que  la  LDPSF  et  son 

environnement règlementaire : 

i. encadrent mieux  la  distribution  de  produits  financiers  que  la  prestation  des 

services connexes ou services non associés à l’offre de produits financiers; 

ii. devraient mieux s’harmoniser à la multidisciplinarité des représentants et des 

cabinets  de  distribution,  particulièrement  pour  la  pratique  des  porteurs  de 

licences détenues auprès d’autres régulateurs que l’AMF; 

iii. devraient  mieux  s’harmoniser  avec  les  activités  interprovinciales  ou 

transfrontalières  des  planificateurs  financiers  (ex. :  règlement  sur  les  titres 

similaires à Pl.Fin.); 

iv. impliquent  une  démarche  rigoureuse  de  vérification  de  la  conformité  des 

cabinets, des sociétés autonomes et des représentants autonomes, requérant 

une actualisation fréquente des techniques de vérification de  la pratique, une 

instrumentation améliorée de  la relation conseiller‐client et des processus de 

travail efficient; 

v. représentent un défi accru d’application chez  les représentants non rattachés 

à un cabinet ou à une société autonome; 

vi. imposent  aux  représentants,  aux  cabinets de distribution  et  aux  institutions 

financières  des  charges  élevées  qui  freinent  le  recrutement  de  nouveaux 

représentants,  nuisent  à  la  rétention  des  représentants  ou  incitent  certains 

représentants à restreindre le nombre de licences; 

vii. incitent  certains  cabinets/société  autonomes  et  représentants  à  segmenter 

leur clientèle, en accordant des privilèges accrus aux clients à valeur élevée et 

à  potentiel  d’affaires  élevé;  et  en  délaissant  les  clients  ayant  des  actifs 

modestes ou représentant peu de potentiel d’affaires. 

 

Les  principaux  enjeux  du  législateur  québécois  relativement  à  la  LDPSF  et  à  son 

application :  

assurer  l’harmonisation  du  cadre  règlementaire  québécois  avec  celui  en 

vigueur dans les autres juridictions; 

viser  l’efficience  dans  l’offre  et  la  distribution  des  produits  et  services 

financiers; 

encadrer les services‐conseils connexes à l’activité de distribution des produits 

financiers; 

Page 36: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    36 

appliquer le cadre règlementaire en faisant l’adéquation entre la protection du 

consommateur  et  la  capacité  des  pourvoyeurs  de  produits  et  services 

financiers à prodiguer les services adéquats; 

encadrer  efficacement  les  conseillers  non  rattachés  à  un  cabinet  ou  à  une 

société autonome; 

paramétrer adéquatement les divulgations requises aux consommateurs. 

 

Les principaux enjeux du  secteur de  la distribution des produits et  services  financiers 

sont notamment: 

se positionner  face à  la cybernisation de  l’offre et de  la  livraison de produits 

financiers et de services financiers; 

se conformer aux exigences des régulateurs, notamment  le MRCC2  (pour  les 

représentants de courtiers en épargne collective); 

se  positionner  quant  à  la  nature  et  la  portée  des  services‐conseils 

accompagnant l’offre de produits financiers ainsi que les services non associés 

à l’offre ou à l’administration de produits financiers; 

administrer les charges relatives à l’exploitation d’un cabinet de distribution de 

produits  et  services  financiers,  dans  un  marché  compétitif  et  un 

environnement  réglementaire de plus en plus couteux. Note :  les services de 

conformité  constituent  à  la  fois  un  centre  de  coût  et  une  forme 

d’investissement; 

recruter  la  relève  et  assurer  une  formation  adéquate  compte‐tenu  de  l’âge 

moyen des représentants en services actifs; 

transférer les blocs d’affaires d’un conseiller à l’autre (ex.: à la suite d’une prise 

de retraite, d’une invalidité ou d’un repositionnement de carrière); 

modaliser les livrables en services‐conseils; 

encadrer  davantage  leurs  assujettis  pour  leurs  interventions  en  services‐

conseils,  notamment  par  l’instrumentation,  l’établissement  de  processus  de 

travail efficient, la formation et la surveillance de leur pratique. 

La recherche d’efficience de  l’encadrement commence par  la diminution des entraves 

dans  la pratique du conseiller et  l’élimination de certaines exceptions  règlementaires. 

En  conséquence,  une  actualisation  de  la  LDPSF  et  de  la  règlementation  afférente 

s’impose particulièrement en termes : 

de limitation du nombre d’intervenants pour l’encadrement du représentant; 

de révision des restrictions relativement aux titres prétendument similaires à 

« planificateur financier » (réf.: règlement no. 13 de l’AMF); 

Page 37: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    37 

d’élargissement  du  pouvoir  des  ordres  professionnels  conventionnés  à 

encadrer  les  planificateurs  financiers  multidisciplinaires  détenant  d’autres 

certificats de l’AMF (réf. : article 59 2e alinéa  de la LDPSF); 

d’intégration de la formation continue obligatoire pour les Pl.Fin. et les autres 

assujettis à l’AMF; 

d’encadrement accru des activités de distribution de produits et services par 

Internet en relation avec la LDPSF, notamment en terme de divulgation (ex. : 

risques  découlant  des  choix  exercés  par  le  client  sans  intervention  d’un 

conseiller). 

   

Page 38: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    38 

Annexe 

Positionnement de l’administration patrimoniale laquelle intègre l’activité de « planification financière de type patrimoniale » 

Depuis 2004, l’OAAQ a modélisé la pratique professionnelle de ses membres en définissant un positionnement distinctif entre l’administration patrimoniale et managériale. 

Ce  positionnement  a  été  diffusé  dans  l’ouvrage  « Gestion  de  patrimoine  privé  –  Guide  des meilleures pratiques » publié en 2008. Cet ouvrage est devenu un outil de  référence pour  les professionnels exerçant dans divers domaines, notamment en « planification financière de type patrimoniale » et en fiscalité. 

Cet ouvrage comporte un guide d’encadrement en conseil et gestion de patrimoine privé (GPP) qui  régit  la pratique en administration patrimoniale.  Il définit ce champ d’activités et propose une démarche professionnelle reconnue dans ce secteur professionnel. 

L’administration  patrimoniale  intègre  pleinement  la  « Planification  financière  de  type patrimoniale »  pour  les Pl.Fin.  accrédités  par  l’OAAQ.  Les  activités  du  planificateur  financier s’assimilent  généralement  au  mode  « conseil »,  par  rapport  au  mode  « gestion »  ou  de « surveillance de patrimoine ». 

1. Modélisation de la pratique professionnelle 

Les  domaines  d’intervention  des  membres  de  l’OAAQ  se  divisent  en  administration managériale ou en administration patrimoniale. 

 

En mode patrimonial,  le professionnel conseille, programme et dirige  les processus de gestion  des  droits,  des  obligations  et  des  biens  de  particuliers,  d’entreprises,  ou  de fiducies; il s’agit d’un rôle de conseil ou d’administration du bien d’autrui, ou un rôle de représentation de son client. 

En mode managérial, le professionnel conseille ou gère des organisations. 

La gouvernance fait l’adéquation entre le patrimonial et le managérial, en intégrant les décisions stratégiques des parties prenantes. Cette adéquation s’appuie sur des valeurs éthiques et déontologiques qui se traduisent notamment en principes d’administration responsable. 

Page 39: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    39 

Selon ses modes de pratique patrimoniale ou managériale, l’Adm.A. applique les cinq fonctions reconnues de la saine gestion : planifier, organiser, coordonner, diriger et contrôler. 

2.  Principaux rôles exercés par un Adm.A. en conseil et gestion de patrimoine privé 

Lorsque  l’Adm.A.  détenant  une  expertise  en  administration  patrimoniale  intervient  dans l’administration  de  patrimoine  individuel  ou  familial,  incluant  le  patrimoine  fiduciaire  ou d’entreprise,  il  peut  avoir  un  rôle  décisionnel  ou  consultatif,  selon  l’entente  de  services professionnels convenu avec son client. 

A. Stratège prodiguant des conseils : 

B. Administrateur des droits, des charges et des biens du patrimoine (de pleine ou de simple administration) : 

C. Surveillant, vérificateur, évaluateur, médiateur: 

au détenteur des droits, charges et biens, 

aux administrateurs (de simple ou pleine administration) des droits, des charges et des biens du patrimoine, 

aux surveillants, vérificateurs et évaluateurs du patrimoine, 

aux autres intervenants. 

mandataire (pleine ou simple administration), 

liquidateur, notamment de succession, d’entreprise, de fiducie, 

fiduciaire,  curateur, tuteur ou administrateur légal, 

administrateur de biens spécifiques (en fidéicommis), 

administrateur participant à un conseil d’administration, 

gestionnaire de projets,  gestionnaire intérimaire. Note : ce rôle peut inclure la représentation du client (ex. : auprès des autorités fiscales) et divers services. 

1. Surveillance :  de portefeuilles (profil, risques, rendement, propriété, fiscalité, objectifs, politiques, contrôle) notamment en valeurs mobilières, assurance, immobilier, etc. 

d’opérations interprovinciales et internationales, 

du transfert de patrimoine (entreprise, particuliers, fiducies), 

de fiducies,  d’entreprises,  de projets spéciaux.  2. Vérification :  Audit patrimonial de saine administration, 

 3. Évaluation :  d’un actif ou d’une dette,  d’une activité en GPP,  des risques.  4. Médiation :  

Arbitrage ou médiation des conflits (familiaux, associés, en entreprise…). 

Note :  ces  exemples  ne  sont  ni  exhaustifs,  ni  exclusifs.  Le  spécialiste  en  administration patrimoniale  s’appuie  sur des modèles de pratique professionnelle qu’il personnalise  selon  le type de clientèle desservie et le contexte d’affaires. 

Page 40: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

  

    40 

Les modèles de pratique en administration patrimoniale sont  les assises de  l’encadrement de l’OAAQ  auprès  de  ses  membres.  En  somme,  les  modèles  de  pratique  en  administration patrimoniale privilégiés par  l’OAAQ, vont bien au‐delà des modèles de pratique généralement reconnus au Canada dans le domaine de la « planification financière de type patrimoniale ». 

3. Interventions de l'Adm.A. dans la distribution de produits et services financiers 

C’est un mythe de  croire que  l’activité de planification  financière de  type patrimoniale  cesse lorsque le pourvoyeur de services discute de produits financiers spécifiques avec son client. Les caractéristiques  propres  aux  produits  et  services  financiers  engendrent  nécessairement  des contraintes  ou  des  opportunités  en  planification  financière  de  type  patrimoniale.  Un planificateur prodiguant des conseils ou produisant un plan financier global, intégrant plusieurs domaines, ne peut faire fi des produits et services financiers auxquels le client peut se qualifier. 

L’intégration  des  produits  ou  services  financiers  au  portrait  socio‐économique  d’un  client, impliquent nécessairement une démarche de planification financière de type patrimoniale. Le praticien doit faire la conciliation de ses rôles entre les services d’administration patrimoniale et le courtage des services  financiers. L’aspect professionnel de  la démarche en planification de type patrimonial ne doit pas être ignoré. 

Au‐delà de cette interdépendance, le spécialiste en administration patrimoniale doit appliquer une démarche globale et intégrée de type professionnelle en ayant à l’esprit le meilleur intérêt du  client.  Cette  démarche  requiert  une  indépendance  d’esprit  afin  de  conseiller  le  client  et identifier des stratégies appropriées à sa situation, à amener le client à prendre une décision et de convenir d’un plan d’action. 

Une des qualités du professionnel est d’exercer un discernement dans sa pratique. 

En administration patrimoniale particulièrement,  les Administrateurs agréés porteurs du  titre Pl.Fin. affichent une compétence distinctive. En sus, l’OAAQ a bien démontré son expérience et sa profondeur dans l’encadrement de cette pratique. 

Page 41: Commentaires sur l'application de la · mise‐à‐jour, d’illustration, de projection et de conception d’un plan financier, de suivi), à la distance en cas de déplacement,

 

 

 

 

 

 

 

L’Ordre des administrateurs agréés du Québec assure la 

protection du public et valorise la profession 

d’administrateur agréé en priorisant l’excellence, 

l’intégrité et la compétence de niveau supérieur 

en administration et gouvernance.  

 

www.adma.qc.ca