Collection Cérès Franco - Polad Hardouin · Autoportrait, 1986 (détail) Technique mixte 57 x 35...
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CollectionCérès Franco ActeILesimagiersdel’imaginaire
Ce catalogue est édité à l'occasion de la présentation de la Collection Cérès Franco - Acte 1, Les imagiers de l' imaginaire, organisée par la ville de Carcassonne au musée des beaux-arts de Carcassonne, dans le cadre de l'installation progressive de la Collection Cérès Franco au sein du musée.
Commissaire générale Dominique Polad-Hardouin, historienne de l'art et galeriste
Commissaires associées Catherine Camusso, secrétaire générale de l'association "Les amis de Cérès Franco" Marie-Noëlle Maynard, conservateur en chef du musée des beaux-arts de Carcassonne
Lydia Harambourg, critique d'art et membre correspondant de l'Institut, auteure du texte intitulé "Les imagiers de l'imaginaire"
Nous souhaitons exprimer notre reconnaissance à toutes les personnes qui ont prêté leur concours à la réalisation de cet acte 1 de la présentation de la Collection Cérès Franco et du catalogue qui l'accompagne.
Monsieur le Maire de CarcassonneMonsieur l'Adjoint à la culture, au tourisme et au patrimoineMonsieur le Président du Conseil GénéralMonsieur le Président du Conseil Régional
Mario del Curto, Jean de Martini, Tania Pedrosa, Christine Sefolosha et Serpentine Teyssier qui ont prêté des oeuvres.
Cecilia Matteucci, Beatriz Morales, Julie Sfez et Agnès Vessemont qui ont secondé la Commissaire générale.
Que l’ensemble du personnel du musée accepte notre profonde gratitude tout particulièrement Jean-Paul Clergue et Frédéric Dumas, sans lesquels aucun montage ne pourrait se faire, Emilie Frafil et Christophe Horriot pour leurs animations inventives et renouvelées, Catherine Molina, secrétaire disponible et souriante. Enfin que les Amis du musée reçoivent notre reconnaissance pour leur soutien indéfectible comme les services techniques et les électriciens plus spécifiquement.
CollectionCérès Franco ActeILesimagiersdel’imaginaire
àpartirdu28septembre2013
Muséedesbeaux-artsdeCarcassonne
C’est avec un immense plaisir que je retrouve, en cette année 2013, Cérès Franco dans les salles refaites de l’ancienne bibliothèque d’étude offrant ainsi de réels espaces à notre musée des beaux-arts. Un nouveau parcours est né. Un ascenseur permet un accès plus aisé à l’étage et bien sûr je me réjouis de vous accueillir dans la belle lumière de ces grandes salles où l’art sera chez lui.
Les œuvres que nous propose Cérès Franco sont en réalité une part d’elle-même. Elles marquent l' installation progressive de la Collection Cérès Franco au sein du musée. Sa liberté, son enthousiasme, ses passions se lient dans les œuvres réunies. Indépendamment des modes ou des goûts, elle a toujours suivi ses coups de cœur et ce qui faisait sens dans sa vie et plus largement la vie humaine. Elle n’a pas cherché les noms ou les écoles, elle a poursuivi la sincérité. Ce faisant, ce sont les grandes interrogations et peurs de l’homme qu’elle nous apporte. Des humbles ex-voto aux cris de désespoir des personnages d’Aïni, c’est bien notre condition et nos plus profondes angoisses que traduisent ces pièces. Le pied ou la main dédiés à une divinité supérieure en prière ou en remerciement, les personnages provocateurs de Jaber, violents démiurges, comme les terres ensorcelées de Christine Sefolosha clament tous une angoisse profonde et sans issue. La joie, les couleurs criantes elles-mêmes ne semblent qu’un masque craquelé sur ces archaïques tourments et interrogations.
Je veux ici témoigner ma reconnaissance à Cérès pour son immense générosité et saluer la personnalité exceptionnelle de cette femme qui décide de se séparer de ce qu’elle est. Cette décision assurément lourde et difficile, sa fille Dominique Polad-Hardouin la partage et la porte aussi. La part de cette dernière dans la mise en place du don à venir comme de cette première manifestation est immense. C’est donc aussi à elle que j’adresse mes plus sincères remerciements, ce sont de riches et âpres moments à traverser.
Cet été aura été particulièrement riche en découvertes artistiques de toutes sortes, je suis ravi qu’il se prolonge par cette première présentation où l’ inattendu se conjugue au bouleversant ; alors à toutes et tous, je souhaite la meilleure des visites.
Monsieur le Maire de Carcassonne
JaberAutoportrait, 1986 (détail)Technique mixte57 x 35 x 32 cm
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GontranNettoSaudades do Brasil, 1972Gouache sur toile66 x 66 cm
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J’aitoujoursconnumamèreoccupéeàréunirsesamisartistes,lamaisonétaitunerucheoù,chaquejour,arrivaientdenouveauxvenusdontonnesavaitpasgrand-chosesicen’estqu’ilslaissaientderrière eux les traces de leur travail. Maman a toujours acheté,échangé, troqué.Lesdîners réunissaientces familleshétéroclitesetbaroquesqui,danslabonnehumeur,discutaientetrefaisaientlaplanèteartistique.Enfantpuisadolescente,j’aiparticipéavecuneimmensecuriositéàtoutceci.Pourfinalementchoisirmaroute :Mai68estarrivé,etpourmoi,l’aventurec’étaitlaRévolution! InstalléeavecmonfrèreetmoidanslepremierloftdelarueQuincampoixen1963,mamèreouvresagalerie"L’ŒildeBœuf"en1972.Ellecommenceuneautrehistoireetmoijemesouviensm’êtredite "Jamais je ne serai galeriste", en pensant sans doute à cettephrasedeBrancusi"Riennepousseàl’ombredesgrandsarbres".Eneffet,commenttrouversaplacefaceàunetellepersonnalité?Ilafalludutemps.Etmaman,pendantcetemps,n’acesséd’accumuler,seconstituantunecollectionétonnante,disparate,richedetoutessesrencontres,sesvoyages,sescoupsdecœur,sescoupsdegueule.Aprèslafermeturedesagalerie,elledécidedetrouverunlieuoùellevapouvoirvoiretdonneràvoir tousses trésors.En 1994, la"collectionCérèsFranco"ouvresesportesàLagrasse(Aude).Noncontented’avoirouvertunpremierespace, "l’ancienCasino",elleachèteuneautremaisonsurleboulevarddelaPromenadedonnantainsiunemeilleurevisibilitéàsonprojet.Aujourd’hui,c’estplusde1500piècesquiontétéréuniesdepuispresquecinquanteans. En 2012, nouvelle étape. La Ville de Carcassonne proposeà ma mère de mettre à disposition un lieu pour accueillir sa
collection. L’aile droite du Musée des beaux-arts, qui abritait laBibliothèque municipale, est libérée et la Ville souhaite créerun espace pour abriter de manière permanente la collection. Lafamilleestconvoquée.Quefait-on?Cetété,l’acteIdeladonationcommenceparcettepremièreexpositiondontjesuisresponsable.J’aichoisidemontreraupubliclapartielapluscolorée,lumineuse,brésiliennedelacollection. Deux grandes salles majestueuses vont accueillir deuxensemblesd’œuvres:l’unedesartistesnaïfsquidialoguerontavecdes objets de l’art populaire dont des ex-voto brésiliens et desmasquesmexicains;l’autreréuniraneufartistesautodidactesqueCérèsa,ensontemps,faitconnaîtredanssagalerie. Organisermeschoixdansseschoix,voilàledéfiquem’imposecetexercicedetransmission.Eneffet,elleacréésesmaisonsdeLagrassecommedevéritablesgrottes,cavernesd’AliBaba.J’aiprisun parti inverse. Celui d’épurer afin de donner une lisibilité auxœuvres.Amonsens,ilauraitétéimpossibleetpeusouhaitabledevouloirreconstitueràl’identiqueleslieux. J’espèrequemonregardpermettrademagnifieretderendreplusintelligibleceparcoursexceptionneldecetémoinatypiquedumondedel’artquiasuvoiretmontrerd’autresformesd’expressiondepuislesannéessoixante. Ceparcoursaujourd’huivapouvoir,aufildesaccrochagesdanslecadredecettedonation,êtrereconsidéréetpermettreenfinàdesartistesjugésinclassablesd’êtreintégrésdansl’Histoiredel’art.
DominiquePolad-Hardouin Juin2013
Une collection, c'est aussi une histoire de famille...
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Cérès Franco : de l'Œil de Bœuf à Lagrasse
Après avoir étudié l’histoire de l’art à l’Université Columbiaet à la New School de New York City, Cérès Franco, d’originebrésilienne, part pour l’Europe afin de compléter sa formation.En 1951, elle s’installe définitivement à Paris et collabore commecritiqued’artpourlesjournauxdesonpays. En1962,elleorganisesapremièreexpositiondepeintureàParis,rue de Seine où, pour marquer sa différence, elle demande auxartistesdetravaillersurunformatovaleourond. La première exposition s’intitulera L’Œil de Bœuf, et ce nomdeviendra l’emblème des différentes manifestations qu’elleconcevraparlasuite.
En 1963, elle organisera, sous la présidence de Jean Cocteau,unegrandeexposition,Formes et magie,desculpturesdansleboisdeBoulogne.EllerassembledesœuvresdeGermaineRichier,HenriLaurens,César,EtienneMartin,Picasso,Arp,MaxErnst… En 1964, elle devient membre de l’AICA, associationinternationaledescritiquesd’art. En1965et1966,elleprésenteraunesélectiond’artistesvivantsàParisauMuséed’artmodernedeRiodeJaneiro:Opinio 65puisOpinio 66.Danscemêmemusée,elleprésenteraégalementpourla première fois au Brésil, Alain Jacquet et Martin Barré, chacundansuneexpositionmonographique.
Exposition La Nouvelle Figuration de l’Ecole de Paris, 1964 à la galerie Relevó, Rio de Janeiro, Brésil, (DR)
Photo prise par Corneille en 1968 dans l’appartement de la rue Quincampoix, sur le mur des peintures de Corneille.
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En1972,onlaverraarpenterànouveaulesterresbrésiliennesà la recherche d’œuvres issues de la culture vernaculaire. Eneffet, son gouvernement la charge d’organiser la sélection desmeilleurs artistes pour la Triennale d’art naïf de Bratislava (ex-Tchécoslovaquie). La section brésilienne recevra le prix de lameilleuresélectionnationale. Toujours en 1972, elle ouvre sa propre galerie qu’elle intituletoutnaturellementL’Œil de Bœuf. En 1975, le Ministère de la Culture en France la consacreChevalierdansl’OrdredesArtsetdesLettres.
Depuis 1972 dans sa galerie, elle a soutenu des artistes issusde la Nouvelle Figuration s’opposant au minimalisme pictural quienvahissait les cimaises parisiennes. Marcel Pouget, Jean Rustin,Michel Macréau, Jacques Grinberg, Corneille, Abraham Hadad,DimiterKazakov,Komet,Lucebert,PaellaChimicosettantd’autresseront ses invités.Parallèlementet sous l’œilbienveillantde JeanDubuffet, elle a montré plusieurs artistes qualifiés à l’époqued’artistesbruts:StaniNitkowski,Jaber,Chaïbia,ChristineSefolosha…
Exposition des œuvres de Corneille à la FIAC en 1979 avec Jacques Chirac. © André Morain
Exposition des œuvres de Chaïbia à la FIAC en 1984 avec Michel Troche et Jack Lang. © Daniel Franck
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Pendant toutes ces années, Cérès Franco a rassemblé unecollection audacieuse d’environ 1500 œuvres. Depuis 1994, cettecollectionestprésentéedanslevillagedeLagrasse(Aude).
Aujourd’hui la ville de Carcassonne souhaite accueillir cettecollection et lui offrir un lieu permanent. Cette exposition "Les Imagiers de l’Imaginaire"enconstituelapremièreétape.
Légende à venir Dans son appartement parisien en 2013 devant une toile de Marcel Pouget. © Patrice Bouvier
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Salle du 1er étage de la collection dans la maison dite "Le Casino" à Lagrasse © Hervé Samzun
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L’histoiredel’artnecessedes’enrichirdeladécouverted’œuvres,dontcertaineséchappentauxdogmesdel’artdontnoussommesnourris. Elle constitue un vivier régénéré depuis des millénairesaux sources créatrices où puise l’historien qui classe, inventorie,hiérarchise, systématise. Dans ce champ arbitré par les conceptsde la connaissance, de la beauté canonique et platonicienne, del’harmonie des proportions, nos yeux s’égarent et ne savent plusvoircequibousculenospréventionsetnoscroyances.Commenttrierlegraindel’ivraie?Biendesconquêtesplastiquessontpasséesparl’incompréhensionavantd’ouvrirdenouvellesvoies.Desêtresprédestinésnousyaident,desvoyantsausensrimbaldiendumotpourdécillerlespaupièresdesaveuglesetlesouvriràunautreréel.Cérès Franco compte parmi les éveilleurs d’une réalité artistiquerendue accessible grâce à sa liberté de regard et de pensée. De1972à1996ellearévéléetexposédesartistesdanssagaleriedelarueQuincampoix,devenuelecentredegravitéd’undialogueavecl’universalitédel’imagepouruntête-à-têteaveclemerveilleux,etpournousréconcilieraveclesoriginesprofondesdel’humanité.
Sa passion épaulée par l’opiniâtreté a renversé les obstaclescommelesaveuglementsvolontaires.Elleafaitfidesloisdelarai-son,desidéesnettesetintelligiblesaubénéficedesessensationsetdesessentimentslibresdeleurexercice.CérèsFrancos’estmiseàl’écoutedesontempsetenaglanélespépitesfécondesdanslesrêvesetl’imaginairedesorpailleursquiexercentleursforcessen-siblesàdémontrerlespouvoirsdel’image.Oùlalogiquedomine,lafictionopposesoninventivité.Lesréseauxdesensetd’images
entremêlentlesfilsdelaraisonetpréparentl’évasionvisuellepor-teusedepossibilitésinfinies.LesœuvresachetéesparCérèsFrancodepuisplusd’undemi-siècleensontlestémoinspertinents.
L’hommeacréédel’artavantd’écrire.Intuitivement il sait que l’image peinte ou sculptée est autantfiguration que symbole. Les artistes auxquels Cérès Franco s’estattachéesontdecetteveine.Àtraverslessiècles,l’hégémoniedel’images’estexercéesurlavieconformeàl’âmedechacun.Fruitdesrêvesetdesautomatismesdelapensée,l’imagedébondelessignifications.Lesmythesyontgagnéeninterprétationraisonnéeou fantasque et un va-et-vient s’est établi entre la réalité objec-tiveetlaréalitéintimeapteàlaisservagabonderl’esprit.Lessur-réalistes avaient expérimenté les images de rêves et délivré "laBelle, l’imagination" qu’appelait de ses vœux Saint-Pol Roux. Duchocquetouteimagedéclenchesurlasensibilité,CérèsFrancoenprend conscience après ses études classiques littéraires et d’his-toire de l’art. Sur le terrain surréaliste fécondé par les songes etl’inconscient,l’automatismeetlapoésie,Cobraalancélecripourune"défiguration".Coupésdelaculturepourunelibérationtotale,ses protagonistes prônent le délire narratif, l’efficacité violentede lacouleur, l’énergiegraphique, fontappelà l’artprimitifet àl’artpopulaire, àceluidesenfants.Naïfs, autodidactes séduisentcellequiestconvaincueque"labeautéconvulsiveseraérotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas"selonAndréBreton.C’estaveceuxqueCérès,aunomprédestiné,moissonnesespremiersachats,débusquantdesanonymesetdes
Les imagiers de l'imaginaire
PaulinaLaksEizerikSans titre, 1989 (détail)Acrylique sur toile50 x 61 cm
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inconnus lors de ses voyages à travers le monde, tout en s’atta-chantàdesartistesdéjàreconnus.Uneaventurevécueenmargedes institutions qui en 1994 trouve un point d’ancrage muséal àLagrasse,dansl’Aude.Pieddenezàl’histoireparcellequiretournelesensetinversel’ordredeschoses.En2013,lacollectionestplusvivantequejamais,ellearattrapél’officialitéetestaccueillieparlavilledeCarcassonne.
NéeauBrésil,CérèsFrancoestpréparéeaumerveilleuxparlescontesetlégendeslatinoafroeuropéens.Unartdumétissages’ypratiquecommesurvie,uneéchappéevécuedansl’irrationnel.Leton est donné et la partition débute avec le commissariat de lasectionbrésiliennequeluiconfielegouvernementbrésilienpourla3èmeTriennaled’artàBratislavaen1972.Soninclinationpourlesartsspontanésnésderuptures, lametà l’écoutedes fantasmes.Pointdestylepouruneémotionquienfantedesformesnouvelles.Lacritiqued’art,membredel’AICA,poselesfondationsdesacol-lectionquinecesserades’enrichirdesesexplorationsartistiquesenEurope,enAmériqueduSudoùellecultivelesrencontresavecunecuriositédechaqueinstantetd’unordresouverain,d’unein-jonction:resteréveillée.
Être disponible requiert une disposition à appréhender l’artavecuneintuitionetunecapacitéàtransmettre.Lagaleriedel’Œil de BœufseracelieumagiqueetenchanteuroùlesgrandesfiguresCobracommeCorneilleetLucebert,desartistesexpressionnistesetexistentiels,JeanRustin,Macréau,Christoforou,HughWeiss,Marcel
Pouget, Nitkowski, de la Nouvelle Figuration, Jacques Grinberg,côtoientlesnomadesdel’art.Ceuxdel’artbrut–lacritiqueparled’unartsingulieroùDubuffetetChaissacapparaissentcommelesfigures tutélaires d’une famille d’artistes atypiques – de l’art naïfparcequ’exerçantloindesacadémies.Unbrassagejoyeux,détonnant,incongru,provocant,poétique,articuléautourdelasurpriseetdumerveilleux,estoffertàunpublicnovicefidéliséparl’enthousiasmecommunicatifdeCérèsFranco.
Ces familles de créateurs, hors normes, exercent la magie deleur art au quotidien. Elles se livrent de nouveau aujourd’hui ànous.Exclusivementfiguratifs,cesartistessontattachésàuneréa-lité transfigurée.Toushantéspar ledésirdepartager leursémo-tions secrètes, leur peur et leur joie, leurs songes, ils invententdesmondesaussiimprobablesqu’évidentspuisqueajustésàleurscertitudes.Tousontlaisséécloreuntalentcaché, métamorpho-sépardesdispositionsartistiquesquinoussurprennent,dont ilsignoraienteux-mêmes laportée.Savent-ilsqu’ilspartagentcettemanneavecleursancêtresquiontinscritunbestiairesacrésurlesparoisdesgrottes,à l’originede l’art ?Etquediredecesscènesénigmatiques peintes par des anonymes toujours dans les cata-combesdespremiersChrétiensquiexprimentleurcroyanceàpar-tird’imagesàdéchiffrer.Tousnouslivrentleurvisiondelavieetdel’au-delà.Cesimagiersdel’imaginairerassemblésparCérèsFrancoontencommunlafougueetlarutilancedelacouleur,expressionhautementsymboliquedeleurappétencevitale.
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L’Indien d’Amazonie, Francisco Domingos Da Silva, disparu en1985, peintre des poissons et des dragons volants, imagine unefauneaussidélirantequemystérieuse. QuantàEliMalvinaHeil,intarissableàquatre-vingt-quatreans,elle poursuit son œuvre dans l’Etat de Santa Catarina au Brésild’oùelleestoriginaire.Sesatelierssontdevenusunmuséequ’ellenomme"leMonde-Œuf", parceque"monœuvreestpourresterdanslesyeuxdevoustous".Elles’inventedestechniquesàpartirde toutes sortes de médiums, ramasse tout ce qu’elle trouve etprocèdeàunealchimieoùlaforcedesonimaginationseréalisegrâceàunecapacitédecréationhorsducommun. Purautodidacte,commeMariaGraubenDoMonteLima,PauloPedroLealrespectivementdisparusen1972eten1968, lapoésieestleurexpressionnaturelle. WaldomiroDeDeus,TaniaPedrosaetPaulinaLaksEizerik,MitaStanciu d’origine roumaine et Fevronia Soudia d’Ukraine appar-tiennentàlagénérationsuivante. Une semblable frénésie picturale anime les autodidactes ap-partenant à différentes nations. Pour Philippe Aïni, pâtissier desonétat,néàBordeaux,l’enviedepeindreleconduitàdéroberlaboîtedecouleursdesesenfantspourtransposer lespectaclevudesesfenêtres.Ilexpérimentedesmatièresauxquellesilmêledugoudron.Levraidéclicestprovoquéparsesinsomniesqu’iltentedecombattreengrattantsonmatelasdontilarrachelabourre.Ilprendl’habitudedetravaillercette"épongeàrêve"commedelapâteàmodelerdont il rehaussesespeinturesendotantsesper-sonnagesdecettechairinattenduequiintroduitlerelief.
Marocaine, Chaïbia, disparue en 2004, est considérée au-jourd’huicommeune"divinitévivante".Lestonsflamboyantsdesapalettesontinspirésparlescouleursdesonpays.Poséesenaplatscontrastés,elless’emboîtentdansdescompositionsparfaitementmaîtrisées,qu’admirelepeintreCorneille.Depuissonrêvefaiten1965 dans lequel un homme lui ordonne de peindre, Chaïbia ra-conteenimages,sonenfance,sonvillageetsesfêtes,lesfleurs. PepeDoñate,historiendel’artetphotographe,exerceluiaussila peinture sans y avoir été formé. Le caractère volontairementrupestredesapeintures’accompagned’uneattentionparticulièrequ’ilporteauxtechniquesquicontredisentl’apparentefacilitédudessin,spontanéetélaboréparlegeste. Cérès Franco décèle chez le Français Daniel-Simon Faure une"formetrèsparticulièreetfrappante". LeTunisienJaberâgédesoixante-quinzeansorchestreununi-verscocassedanslequelilsereprésenteaumilieud’unefoulefan-tasque.Ildispersedessymboles,poissons,bateaux-lèvresdansdesscènesoniriquesetréjouissantes.Ce"citoyendumonde"accumuleles sculptures polychromes, acteurs espiègles d’une distributionimprobable. Néen1944àLaHavaneoùilvit,ManuelMendiveexorcisesacultureafrocubaine,dansundialogueavec lanaturedont ilénu-mèrelesmerveillesdelaterrenourricière,maisaussiledramedela création et ses mystérieuses métamorphoses. Sa peinture estcependantunhymneàlajubilation. De culture latino-américaine, Mario Murua est né au Chili en1952 où il vit de nouveau depuis 1995. Il se qualifie de "canniba-
Daniel-SimonFaureHommage aux sportifs, 1992 (détail)Acrylique sur toile144 x 260 cm
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liste"termejustifiéparlechassé-croisédesimagesqu’ilmanipuleetcontraintdansunlangagehéritierd’unsurréalismequ’ilmetauserviced’unepenséesocialeetpolitique. Une dimension onirique imprègne l’œuvre de Christine Sefo-losha.NéeàMontreuxenSuisseen1955,unlongséjourenAfriquel’enracinedanslestraditionsoralesauxquelleselledonneuneréa-lité.Animauxethumanoïdeshabitentses"terres".Unprimitivismerevendiquépar l’emploidespigmentsnaturelsqu’elleétale aveclesmainssurdegrandsformats.DeretourenSuisse,ellerenoueavecunimaginaireromantiqued’oùlefantastiquen’estpasexclu. L’œuvreprolixedeFernandTeyssierestenrelationaveclaviechaotiquedecetautodidacteà l’inconscient tourmenté,dont lecredoest"lepiétinementestlatristessedel’âme".Serenouveler,s’imprégner de cultures différentes (il séjourne régulièrement auLaos),revisiterlesgrandsmaîtresparticipentàuncorpusengagé.Franc-tireur du réel qu’il piège et confronte à ses rêves, d’où sesscènesfragmentéesjusqu’àlatentationd’uneabstractiongéomé-triqueavantunretourenforced’insectesquienvahissentsespein-tures.Ilmetfinàsesjoursen1988.
Aucunesurpriseàvoircesartistescohabiteravecdesex-voto,desobjetsconjurateurs.CérèsFrancoylitdestémoignagesspon-tanésexpriméspardesmainspaysannes,noires,métis,blanches,qui avec une ferveur intuitive, application, maladresse et vérité,investiesdeleursproprestraditionsethniques,confientleursbles-sures,leurssouhaitsmuets,avouéspudiquementdanscessimplesobjets. Ces têtes de bois appelées "miracles" par les paysans du
Nord-EstduBrésilsontdansl’attented’untransfert.LacollectionpersonnelledeCérèsFrancorévèleaussicetensembledepierres-savonduSoudan,desmasquespolychromesduMexique. Révélercequiestcachételsembleêtreundesmotsd’ordredecettecollection.Ilnepeutêtredissociédelapassionhorsducom-munquicontinued’habiterCérèsFrancoetdelamainteniratten-tiveàtoutcequil’entoure.Pouraccompagnerlepremiervoletdesacollection,etenformedesignature,uneréuniondeportraitsdel’ordonnatrice,dusàdesartistesquinousenrévèlentl’imageaveccequ’elledissimuleoulivre.
Vestaled’unartvivantquiparleàchacund’entrenous,quellequesoitnotreinitiationculturelleetartistique,CérèsFranconousoffre lavisiond’hommesetdefemmes,multipleet foisonnante,sortie de l’ombre, surgie des mécanismes inconnus de l’imagina-tionetdelamémoiresableusedesrêves.
LydiaHarambourg
Historienne Critique d’art Membre correspondant de l’Institut, Académie des Beaux-Arts
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Naïfs et art populaire
FranciscoDaSilvaSans titre, 1966Gouache sur papier56 x 77 cm
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Francisco DomingosDa Silva ou Chico Da Silva
Cruzeiro do Sul - Alto Tejo, Acre, 1910 – Fortaleza, 1985, Ceara
Fils d’une mère brésilienne et d’un père péruvien,il commence à peindre en 1937. Il est découvert par unartistesuisse,Jean-PierreChabloz(1910-1984)àFortaleza(Ceara) en 1943. Ce dernier écrit un texte en 1957 dansunepublicationdeChristianZervos:"Un indien brésilien réinvente la peinture". FranciscoDomingosDaSilvapeintàlacraiedecouleuret au fusain des peintures murales sur les cabanes depêcheurs. Enthousiasmé par cette rencontre, il proposeàl’artistedetransposersafauneetsonmondemythiquesurlepapier.NaîtraainsilephénomèneChicoDaSilva. Àpartirde1963,savieetsonœuvrevontconnaîtredesturbulences. Un grand atelier collectif s’organise autourde son travail. Les expositions vont se succéder tant auBrésil qu’à l’étranger. Il est distingué avec une mentiond’honneuràlaXXXIIIèmebiennaledeVeniseen1966. Enl’an2000,àl’occasiondelacommérationdes500ansdeladécouverteduBrésil–Mostra do Redescobrimento : Brasil + 500, ilest le seulartistebrésilienàêtremontrédanslesquatregrandessectionsdel’exposition. En2012,CérèsFrancoaprêtésixdessinsde1966àlaFondationCartierpourHistoire de Voir.
Sans titre
1966Gouache sur papier56 x 77 cm
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Waldomiro De DeusNé en 1944 à Boa Nova, Etat de Bahia
Agéde20ansetsansunsousenpoche,ilvients’établiràSaoPaulooùilexerceratoutessortesdepetitsmétiers.Garçondeménage,cireurdechaussures, iln’aqu’unpasàfranchirpourdevenircecolporteurd’imagescoloriéesqu’il commence à vendre sur les marchés de la ville. Sasituations’améliore,ildécidedesuivredescoursdusoirpourapprendreàlireetàécrire.Plusieurscritiquesd’artde Sao Paulo vont commencer à soutenir son travail luipermettantd’améliorersasituationfinancière.En1967,ilserareprésentéàlaIXèmebiennaledeSaoPaulo.En1969,il débarque à Paris après avoir échangé un billet d’avioncontredestableaux.Lesbraschargésdetoilesroulées,ilseprésenteàAnatoleJakovskyquil’introduitauprèsdelagalerieAntoinetteoùilexposera.SacarrièrevaconnaîtreundéveloppementinternationalavecdesexpositionsauPortugal, en Belgique, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. En l’an 2000, "la Bienal naïfs du Brasil" de Sao Paulo(SESCPiracicaba)luiconsacreraunesallespéciale. Très apprécié par de nombreux auteurs et critiques,JorgeAmadoécritàproposdelui :"IlvientvraimentdeDieuceWaldomiroquiréinventelavieaveclapuretédesasagesseingénue.Unpoètedupeuple,unmagicien."
A mulher e a onça
1973Acrylique sur toile46 x 33 cm
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Grauben Do Monte LimaNée à Crato, Ceara en 1889 – Décédée en 1972
Elleestlapremièrefemmefonctionnairedel’adminis-tration brésilienne. Cardiaque et hospitalisée, ses petitsenfantsluioffredescrayonsdecouleurs,c’estainsiqu’ellecommenceàpeindreàl’âgede70ans.Pours’initierellefait des études rudimentaire à la petite école d’art IvanSerpaauMuséed’artmodernedeRiodeJaneiro.Sesœuvres sont inspiréespar la luxuriancede lanaturequ’elle peint avec des petits points sans avoir jamais vuune œuvre pointilliste. Elle connaît rapidement unenotoriétéimportante. En1972, lavilledeSaoPaulo inaugura lemuséed’artnaïf d’Amérique Latine, Museu Do Sol. La collectionrassembléeparlepeintreIracemaArditisedéveloppaets’installaen1978àPenapolis,(nord-ouestdeSaoPaulo).GraubendoMonteLimaestreprésentéedanscemusée. En 1972 également, le gouvernement brésilien(ministère des Affaires étrangères) charge Cérès Francodu commissariat de la sélection brésilienne pour la 3èmeTriennale d’art naïf à Bratislava (ex-Tchécoslovaquie).Graubenainsique laplupartdesartistesnaïfsbrésiliensprésentésdanscecatalogueferontpartiedelasélection.
Papillons et fleurs fanées
1966Huile sur toile70 x 50 cm
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Eli Malvina HeilNée en 1929 à Palhoca, Etat de Santa Catarina.Vit à Florianopolis, Brésil
Eli Heil était monitrice d’éducation physique dansuneécolecommunaledeFlorianopolis.Elleadébutéenpeinture en 1963 à la suite d’un pari avec son frère. Elleessaied’abordlescrayonsdecouleurdesesenfantspuisadopte la peinture à l’huile. Bientôt elle remplace lepinceau par une alène prenant directement la peinturedans le tube. Ses premières peintures ont le relief et laminutied’unvéritabletravaild’aiguille.Sansavoir jamaisvulesmaîtresanciensoumodernes,EliHeilrejointparsafouguelesgrandsexpressionnistesallemands. Récemment sesœuvres sontdevenues descréationstridimensionnelles, elle mélange divers matériaux (laine,peinture, bois, plastique fondu…), elle travaille aussi lacéramique.Pourabriterl’ensembledesonœuvre,EliHeila fait construire son musée personnel "le Monde-Œuf"qu’elle a inauguré en 1989, d’immenses sculptures ontinvestileparc.Tellel’architecteGaudi,elleremodèletoutsonenvironnementjusqu’auxgrillesdesonmusée.
Maisons sur les rochers
1966Acrylique sur toile76 x 92 cm
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Paulina Laks EizerikNée à Varsovie, naturalisée brésilienneVit à Porto Alegre (Etat de Rio Grande do Sul)
VientauBrésilàl’âgedesixans.Dentiste de profession. À sa retraite, elle suit des coursdelithographieetdepeintureàlapetiteécoledePortoAlegredirigéeparlepeintreDanubioquilafitconnaîtreàCérèsFranco. A réalisé plus de trente expositions individuelles auBrésil,enEurope,auxEtats-Unis.Ellea bénéficiéenl’an2000d’unegrandeexpositionauMuseuInternacionaldeArteNaifdoBrasil(MIAN)deRiodeJaneiro. Ses œuvres sont dans de multiples collectionsinstitutionnelles dont l’Institut culturel brésilien deWashington. Sonœuvrereflètesesoriginesjuivespolonaisesetsoninsertiondanslaréalitébrésilienne.Ellejouesurlesdeuxuniversavecbeaucoupd’humour.
Sans titre
1989Acrylique sur toile50 x 61 cm
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Paulo Pedro LealNé en 1884 à Botafogo, Rio de Janeiro – Décédé en 1968 à Coelho da Rocha, Etat de Rio de Janeiro.
PauloPedroLealcommenceàpeindrevers1950,commeun"chroniqueuraupinceau".Ilpeintdesoeuvresinspiréespar des sentiments extrêmement violents. Il s’agit d’unepeinturedramatique,véritablemanifestequidénoncedessituations intolérables. Au départ, il utilise des morceauxde papier ou de carton qu’il trouve dans la rue. Malgréle caractère précaire de ce support, il eut de nombreuxacheteurs et en particulier parmi les gens du peuple quiétaient touchés par les sujets qui les concernaient deprès. En effet, il décrivait les désastres, les naufrages, lesdéraillementsdetrains,lesbataillesdesoldats... Domestique dans une famille de Français, il voit desillustrésavecdes reproductionsde laguerre 14-18dont ils’inspire.Parfoisilreprésenteaussidesscèneslicencieusesvoire criminelles commises par des gens proches de lui :prostitués,vagabonds,personnesàmoitiéfolles… Lucien Finkelstein, Président-Fondateur du MIANMuséeInternationald’artnaïf(RiodeJaneiro)aécritunepréfaceàl’occasiond’uneexpositionposthumeconsacréeàPauloPedroLealàlagaleriaRelevóen1999.Danscelle-ci,ils’émeutdevantuntableauqu’ilconsidèrehistorique:"Lanoyadedesmendiants".Eneffet,en1965, lapolicedeRiodécidade"nettoyer"lavilledeRiopourlesfêtesduquatrecentième anniversaire de la fondation de Rio de Janeiro.Lucien Finkelstein souligne la proximité avec "Les Fusillésdu3mai1808"peintparGoya. En 1965, Cérès Franco et Jean Boghici (directeur dela galerie Relevó) ont montré ce grand talent à Paris àl’occasiondel’exposition"HuitpeintresNaïfsBrésiliens",àlagalerieJacquesMassol.
Sans titre
Non datéGouache sur bois98 x 67 cm
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Tania de Maya PedrosaNée en 1933 à Maceió, Etat d’Alagoas
NéedansunefamillebourgeoiseduBrésil.Avocateetcollectionneused’artpopulaire(enparticulierd’Alagoas), elle organise, en 1993 et 1994, une grandeexposition de ces artistes à Rio de Janeiro avec uncatalogue"Arte Alagoas". En 1994, Tania Pedrosa se décide à prendre lespinceauxenautodidactepourreprésenteràsontourdespersonnagesextraordinaires,anges,dévotionspopulaires,fêtes folkloriques et autres types d’expressionsmédiumniques. Sa peinture traduit une forte religiositésyncrétique. En1998,ellegagnele1erPrixdela4èmeBiennaled’ArtNaïfduBrésil.Sontableau"Dévotionspopulaires"feralaunedesmédiasbrésiliens.Ellemetenscènelesindividusissus de la culture populaire brésilienne, tels le PadreCicero ou Sao Joao ou bien encore Lampião, bandit/justicier nordestin. L’ensemble est composé comme unebroderieoùsemélangesouventtissuetpeinture. En 2013, elle a fait don de sa collection, qui compteplusde1500pièces,àla"CasadoPatrimonio"àMaceió.Aujourd’hui elle poursuit simultanément sa carrièred’artiste,lesdeuxs’enrichissantréciproquement.
O destino de Lampião e Maria Bonita
Non datéAcrylique sur toile69 x 29 cm
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Fevronia SoudiaNée en Ukraine – Décédée à Paris
RéfugiéeenFranceaprèsladeuxièmeguerremondiale,FevroniaSoudiadevientemployéedemaison.Ellesemarieavecunautreréfugiépolonaisrencontrédansletrain.ElleestprésentéeàCérèsFrancoparlaconservatricedumusée d'art moderne de la Ville de Paris, Marie-OdileBriot(1939-1998).Àl’occasiond’unrêve,elletrouvesavocation.Ellerelateainsi son rêve à Cérès Franco : la terre s’ouvre et là ellese voit enterrée vivante dans un gouffre. Réveillée etsauvée,elle remercie laViergeetdécidedesemettreàpeindre. Elleachètedescartonsetdespeintureset faitdes tableaux comme des ex-voto. Elle se représente àgenoudanschaquetableauetrecréelespaysagesdesonpaysnatal.ElleseraexposéeàlagalerieL’Œil de Bœufdanslecadredeplusieursaccrochagescollectifs.
Vendredi Saint
1977Huile sur toile27 x 22 cm
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Mita StanciuNée en Roumanie en 1908 – Décédée à Paris en 1994Mère de Miron Kiropol, poète et peintre
MitaStanciuvientàParisvisitersonfilsquiexposaitàlagalerieL’Œil de Bœuf.Pendantsonséjour,MironKiropollui donne des papiers et des crayons de couleurs pourl’occuper.Surprisetadmiratifdel’imaginairedesamère,ill’encourageetluienseignedesrudimentsdepeinture.IlmontreraàCérèsFrancosontravailen1988quil’exposera. Miron Kiropol évoque ainsi son souvenir : "Après mafuitedeRoumanieen 1968, je luiaiordonnédepeindrepour qu’elle mette fin à son torrent de larmes. Je lui aienvoyé couleurs et pinceaux, et soudain, comme untrésor qui ne demandait qu’à être déterré, prirent vied’innombrablesdessinsd’unefraîcheurdenouveau-né."
L'heure du thé
Non datéFixé sous verre41 x 48 cm
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Art populaire mexicain Les masques mexicains trouvent leur origine dansl’époque préhispanique, c’étaient des objets de rituel :ilsprotègent,transformentetdonnentdupouvoiràceuxquilesportent.Ilsétaientutilisésàl’occasiondedanses,ilssymbolisentdespersonnages,desdieux,desanimaux.Les plus célèbres sont les masques mayas en jade. LesEspagnolsutilisèrentlesmasquesàdesfinsévangéliques,ilsfurentunoutilcentralduthéâtreévangélisateurdelaNouvelle-Espagne mais les indigènes incorporèrent cenouveau vocabulaire au leur en les dotant de pouvoirsmagiques,satiriques,guerriers,érotiques,didactiques. Victor José Moya Rubio, anthropologue mexicains’étonne:"Cesmasquesmagnifiquessontissusdesmainsdesimplespaysans,engénéralanalphabètesquitravaillentdansunatelier,souventleurlogement,enpiséetautoitdepalme.Durantlepeudetempsdontilsdisposententreles durs labeurs des champs, ils le dédient à cela. "LespaysansdesEtatsdeGuerrero,Michoacan,Jalisco,Oaxaca,Tiaxcala et Sonora continuent à élaborer des masquesavec des personnages ancestraux, saints catholiques,dieux,etanimauxsacrésquisontutilisésdanslesdansesrituellesetreligieuses.Dansespourappelerlapluie,pourdemanderunebonnerécolteoupourremercier. Mais ces objets sont aussi des œuvres d’art, il y ades masques réalistes, fidèles portraits des personnagesreprésentés. Il y en a aussi avec des superpositionsd’animauxcommedesgrenouilles,desreptiles...Certainssont sérieux,d’autres souriants,d’autrescaricaturaux.Laplupartsontenboisparfois ilsenexistentencuirouenpapier.Cetartseperdparcequelesnouvellesgénérationsvontchercherd’autreschosesetlesplusvieuxn’ontpluspersonneàquitransmettreleurartetleurmagie. AMexico,ilexisteunmuséedesmasquesmexicains.
Ensemble de masques
Bois polychrome
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Ex-voto du Brésil En1966,CérèsFrancoorganiselapremièreexpositiond’ex-votobrésiliensàlagalerieFlorenceHouston-BrownàParis. GeorgesRaillardécrivaitalorsdanslecatalogue(extraits): "Ces têtes de bois sont des "miracles". Il ne s’agit pas de qualification esthétique, du moinsd’abord,maisdunomque leurdonnent lespaysansduNord-EstduBrésil,noirs,métis,pauvresblancs,empruntantauportugaislemotde‘milagre’,liantdansleurdénuementleurangoisse,leurssouffrances,lamagiedunometcelledel’objetvotifporteurdeleursblessuresapparentes(…). Aujourd’hui, au Brésil, comme dans le monde marqué de la tradition méditerranéenne, sevendent,auvoisinagedessanctuaires,desex-votodecire,blancheourouge,quandilsfigurentlecœur,maisleplussouventmembres,corpsd’enfants,ventres,identiquesdansleurfactureàRioetNaples,àBarceloneetàLapalud,dansleVaucluse.DepuislesGrecs,etlesRomainsontétéicileurshéritiers,puis lesChrétiensdumondelatinisé, latraditionestrestéevivante : imploration,remerciement.L’actiondegrâceestplutôtnarrative :petitstableauxnaïfssi libéralemententrésdansnotremuséeimaginaire.L’ex-votoreprésentantunepartieducorpsest,lui,plusostensiblementmagique:ilestimmolation,exhibition,scissiondesoiroublarde,ils’agittoujoursd’induireunpeuenerreurladivinité.(…) Oublions les images de cire, regardons ces têtes de bois, fermées sur elles-mêmes, secommuniquantànousparcestylemêmedefermeture:ellessontledépositaired’unsecret.(…) Celles qui parlent directement sont marquées visiblement de blessures. Elles attachentnaïvement.Lesplussecrètes,aucontraire,ontprisleurdistance(…)aveclasouffranceéclatante.(…) Lasimplificationdelaface,lejeudesyeuxavecl’axenasal,au-delàdesparticularités,renvoientàlagrandeleçondelastatuairenoire.Enconfrontantungrandnombredepièces,enétablissantdesrelevésparsanctuaire,croixvotive,village,onpourrasansdoutemettreunpeud’ordrescientifiqueparmielles,retrouverdestracesd’ateliers–desartisansdesvillages.(…) En1959,tandisquel’oninauguraitlacapitaledeNiemeyer,l’oninauguraitaussiégalementàRiolapremièregalerieconsacréeàl’artpopulairebrésilien,etpourlapremièrefois,danscetteville,étaientexposésàlaventeces‘miracles’.Lesdeuxévénements,lecélèbreetl’anecdotique,étaientassezbienenliaison.LaplastiqueauBrésilatoujours,poursameilleurepart,étéfaitepourforcerlesort,pourseconcilierlesdieux."
Ensemble d’ex-voto
Bois polychromes
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D'Aifa-Juan Plannells1907 – 1980 Ibiza (Espagne)
CérèsFrancodécouvre l’îled’Ibiza (Baléares)en1953.Depuiscettedate,lerendez-vousaveccetteîlemagiquea lieu tous les ans pendant presque trois mois. C’estdonc assez naturellement qu’elle organise de nombreuxévénements culturels à Ibiza, souvent en collaborationavec la galerie de Ivan Spence. Et bien évidemmentégalement,lesartistes"ibizencos"neluiontpaséchappés.D’Aifa, potier, fait partie de ces artistes touchés par lagrâce. Né d’une famille de paysans pauvres, enfant il estberger,puisguided’aveuglevendantdesbilletsdeloterienationale, puis pâtissier. Enfin à l’âge de 18 ans, il entrecomme apprenti dans un atelier de poterie. Il s’essaie àtoutes les techniques de la céramique pour trouver sapropreécritureverslasoixantaineetdeveniruncréateuràpartentièreenmêmetempsqu’ilouvresonatelieràdejeunesapprentispourtransmettresonsavoir.SonœuvreaétéreconnueetmontréedenombreusesfoisauMuséed’Ibiza. En 1985, il eut droit à une grande rétrospectiveposthumeàMadrid. D’Aifa est un céramiste de la sensualité, voire del’érotisme inspiré par les nombreuses civilisationsantiquesquionttraversél’îled’Ibiza.
Groupe de figurines
Terre cuite
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Autodidactes
ChristineSefoloshaDanseurs de terres, 1995Huile et terre encollée sur toile105 x 150 cmCollection Geneviève Roulin et Jean de Martini, Lausanne, Suisse© Mario del Curto
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Philippe Aïni Né à Bordeaux en 1952.
Ilromptbrutalementavecsonexistenced’ouvrierpâtissierpourseconsacreràlapeintureetlasculpture:pendant8ans,seuldanssonatelier,ilpeintavecacharnement,nevoyantquetrèspeud'artistesetd'amisproches;certainsamateursd'artlesollicitentpourl'exposer:J.PierreRoche,directeurde lagalerie "Émergences"àBordeaux,qui aimepassionnément son travail, l'exposeàplusieursreprises,contribuantainsiàlefaireconnaîtredansleSud-Ouest.DemêmeGuyLafarguequidirigelagalerie"ArtCru"àAuch. En1985,sonexpositionauMuséeduCarmelàLibourneconnaîtunénormesuccèsquil'étonneetl'encourageàlafois ; unsuccèsquiserenouvellel'annéed'aprèsaveclagalerie"ArtObjet"àAngoulême.Fin1985,premiercontactavecCérèsFrancoàlagalerie"L’ŒildeBœuf"àParis.C'estsoussonimpulsionqu'ilparticipeàl'exposition"70Sculpturespolychromes"organiséeparleDr.FraissexàEymoutiersenaoût1986.Et,pendant10ans,CérèsFrancolesuit. Ses incursions en Belgique (Musée d'art moderne à Mons - Foire Internationale Linéart deGant en 1991-92) et en Suisse (Foire Internationale d'Art Contemporain à Genève en mai 1992)ne l'empêchentpasdeparticiperactivementauxdifférentesmanifestationsartistiquesdePariscommele"Salondemai"en1989eten1991ou"Figurationcritique"en1987-1990-1991,quil'amènentàl'exposeràMoscou,LeningradetCopenhague,succèsartistiquecroissantque"Découvertes"enfévrier1993,auGrandPalais,nefaitqueconfirmer.PhilippeAïniexpérimenteunenouvelleformed'expression,lesmoulagesdecorps.Touteunesériedesculptures(lessallesdebainsetdetableauxenrelief)seratrèsappréciéeàlagalerieJean-ClaudeRiedelàParis. L'année 2002 marque son passage à New York où il obtient un vif succès à la Outsider ArtFair,passagequiaboutiraàdenouvellesexpositionsauxEtats-Unis : il louerapendantquelquesmoisunatelierdansBrooklyn: isolédetout, iltrouverasonalphabet,sanouvelleécriture.Uneexpositionen2003àMiami,encouragerasadémarched'ermite,etrentrantenFrance,ilexposeraenseptembre2003,àlagalerielesSinguliers:"Evolutionéchangeante". Depuis2004,ilestsoutenuparlagalerieidéesd'artistes:exposition"Al'assautduciel”en2006.Aïnipeaufinesonabécédaire,ponctuantsestoilesetsessculpturesdepictogrammes-bourre;ainsi,ces œuvres deviennent monochromes, il se sert de plus en plus de l'ultime matière, sa “chair àmatelas”, comme base d'écriture sur des toiles de lin brutes. Sa parole d'artiste ne change pas,austèreetauthentique,élargiesurlemonded'éternelscombatsentrelemaletlebeau.
Char
1989Huile sur toile et bourre à matelas120 x 170 cm
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ChaïbiaNée en 1929 à Chtouka – Décédée en 2004 à Casablanca, Maroc
Chaïbia est une légende vivante au Maroc. Mariéeà 13ans,mèreà 14,veuveà 15,elledeviendrafemmedeménagepouréleversonfilsTallal(ildeviendralui-mêmepeintre,bienavantsamère). En 1963, à l’âge de 36 ans, elle commence à peindreaprèsavoirentenduenrêvelavoixd’Allahluidire"Chaïbiaprendslescouleursetpeins!"Découverteparlecritiqued’artPierreGaudibertquil’encourage,elleexposepourlapremièrefoisauGœthe InstitutdeCasablanca.En1966,elleexposeàParisauMuséed’artmoderne,ausalondesIndépendantsetàlagalerieSolsticeprésentéeparCérèsFranco, lecatalogueestpréfacépar lepeintreCorneille.En1974,lagaleriel’ŒildeBœufluiconsacresapremièreexpositionindividuelle.LanotoriétédeChaïbianecessedecroître. Aujourd’huibonnombredemuséesetdecollectionspossèdent ses œuvres (la Collection royale de S.M.Hassan II à Rabat, l’Institut du Monde arabe à Paris, LeMuséedel’artbrutdeLausanne,LeFondsNationald’ArtContemporain…) Coloriste de grand talent, son œuvre est intuitive etsensorielle;ellepeintsessouvenirsd’enfance,lesfleurs,lestisseuses,sonvillagedeChtouka,desscènesdelaviequotidienneoulagloireàDieu.
La fête du mariage
1983Huile sur toile180 x 180 cm
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Pepe Doñate Ilestarrivétardàlapeinture.Égalementphotographe,ilestdeformationhistoriendel’artetpubliedenombreuxarticlesconsacrésàl’histoiredelaphotographie. Lorsque Cérès Franco le rencontre, elle se passionnepour son travail. Elle l’aideraàmontrer sonœuvrealorsquesagalerieestdéjàfermée. Ilditdelui:"JesuisnéenEspagneparerreur.J’auraisdûnaîtreàParis,maisfinalementavecletempsleschosesse sont arrangées. Je fus élevé au milieu d’artistes et jepréfèreconsidérerquejen’aipaseudeparents.(…)Jenecroispasaufamilledesang.Mesbonsamisontsupplééleur rôle avec avantage. Surtout celui de frère et demère.Aveclepère,rienn’aétépossible.Comptetenudel’anxiété liée à la lutte franquiste dans les organisationsuniversitaires,jefisdesétudesdeScienceséconomiquesafin de m’intégrer au plus vite en résistance. Mais pourmon cerveau chaotique, ce fut un supplice. Ensuite jefis une licence en Histoire médiévale, passion qui s’estajoutéeàl’archéologie.Etjecroisqu’onlesretrouvedansmestableaux.Pendant des années, je fis un travail alimentaire dansune fondation culturelle financée par une banque quim’attachaavecuncadenasenor.(Detoutefaçonimaginervivre de sa peinture en Espagne était pure chimère).Pendantlongtemps, j’aipratiquélaphotographiequej’aiabandonnéecomplètement,saufquandjel’utilisecommeauxiliairepourmapeinture.J’aiaussiécritsurl’artetàcetitre j’appartiensmaintenantà l’AICA. (…)Heureusementje n’ai participé à aucune école de formation artistique.Depuispresquevingtans,jemeconsacretotalementàlapeinture."
Lady Godiva
Technique mixte sur toile, 200265 x 81 cm© Pascual Mercé
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Daniel-Simon FaureNé à Saint-Etienne en 1953 – Décédé en 2002
Nédansunefamilled'artistes,parsamèreLellBoehm(artiste peintre) et son père Henri Simon Faure (hommedelettres).Aprèsdesétudesdedroit, ilselancedanslapeinture. Ilestinspiréparl'artbrutetadeséchangesépistolairesavec le peintre Dubuffet. Il participe dès 1972 à de trèsnombreusesexpositionsdegroupeetpersonnelles(Saint-Etienne,Bourg-en-Bresse,l’IslesurSorgue,Lyon…).Ilcréeraégalementdespeinturessurdrapsetsurdesvêtements.Il illustre des livres. Il participe aussi à la réalisation devitrail... Daniel-SimonFaurearencontréCérèsFrancoen1981encouragé par Jean Dubuffet. Ce dernier lui avait écritle 30 juin 1981 : "Vos ouvrages m’apparaissent pleinsd’inventionetdesentimentsetjevousengagevivementàlespoursuivreetdéveloppervotreproductiondanssaformetrèsparticulièreetfrappantequivouspassionneàjustetitre." Lors de l’installation de la collection à Lagrasse en1994, il a beaucoup participé à l’accrochage des œuvresetaréaliséunepeinturesurlaportemétalliquedonnantverslaruedesRemparts. Safresque"Hommageauxsportifs"estmontréepourlapremièrefoisà l’occasiondecetteprésentationde lacollection.
Hommage aux sportifs
1992Acrylique sur toile 144 x 260 cm
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Jaber El MahjoubNé en 1938 à Msaken (Tunisie)Vit et travaille à Paris
Jabersedéfinitcommeun"citoyendumonde".IlarriveenFrance,dansleMidi,en1956puisserendàParisoùildevient"leroideBeaubourg".Alorsqu’ilétaitboulanger,ruedesRosiers,Jaberaimeàraconterqu’allongésurlelit,ilvoyaitdespâtisseriesauplafonddesachambrequiluidonnèrentenviedepeindre. CeTunisienestunartistecomplet:musicien,chanteur,comédien, sculpteur, peintre, poète. Il se représentesouventdanssestableauxoudanssesgouachesetiln’estpasétonnantde le retrouveraumilieudepersonnalitésde la scène politique française. Comme un chroniqueur,Jabermetenscènedesfoulesoùilfaitlui-mêmelepitre,perché sur les cheminées du Centre Pompidou, laissantapparaîtreenarrièreplanParisavecsaTourEiffel,Notre-Dame,l’ObélisquedelaConcorde,l’ArcdeTriomphe. DécouvertparCérèsFrancoquil’exposedanssagalerieen 1984, ainsi qu’en 1986, à la Biennale de La Havane, àCuba.Sontravailestprésentdanslesprincipauxmuséesd’artbrut.Dubuffetvoyaitenluiundesderniers"artistesbruts" dans sa conception première. Il a engendré uneœuvreinventive,insaisissableetprécaire.
Portrait de Jean Dubuffet
Non datéGouache sur papier81 x 63 cm
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Manuel MendiveNé en 1944 à la Havane où il vit.
ManuelMendiveestsansaucundouteleplusimportantartisteactueldeCuba. Ilaexposépour lapremière foisau Centre d’art de la Havane en 1964. Depuis il a étémontré dans plusieurs pays (Hongrie, Tchécoslovaquie,Espagne, Japon, Algérie, Canada, URSS, Norvège, USA,GrandeBretagne,France,Italie…).LepavilloncubaindelaXLIIémeBiennaleinternationaledeVeniseen1988luiaétéentièrementconsacré. Mendive a exploré avec une incroyable sensibilitésa propre identité de Cubain en reliant, à travers lestraditionsoralesetleslégendesdesacultureancestrale,l’Afriquetribaleàlalatinitéhispano-américaine.Lemondede Mendive préfigure l’extraordinaire "aquarium" d’unemémoirecollective.Sonartreprendetévoquelesdramesde la création, de la métamorphose, des combinaisonstransformistesdel’énergievitale.Toutyestaniméenunmouvementfluidefaitdebras,branchestentacules,etlegeste est toujours expressif, souvent complémentaire àl’intensitécommunicativedesregardsetdesbouches. La peinture de Mendive est un acte exceptionneld’optimisme,créateurbasésuruneprofondeculturequirejointlaquestiondelaNature,mère-nourricière. Le critique Edward Sullivan écrit : "Je considère sontravailcommeaudacieux,indocile,nonconventionneletcourageux.Ilnesesouciepasdelamodeoudestendances.Ses images fusionnent souvent et transforment d'unemanièreextravagantelesvestigesafricains." Sesœuvressontprésentesdansdenombreuxmusées:Muséenationaldesbeaux-artde laHavane,Muséed’artmoderne de Paris, en Russie, Somalie, Congo, Norvège,Danemark,Finlande,Etats-Unis…
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1986Pastel sur papier71 x 93 cm
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Mario MuruaNé en 1952 à Valparaiso, Chili – Vit entre Paris et le Chili
Mario Murua a été beaucoup soutenu par le peintre RobertoMattaquivoyaiten lui sonfilsspirituel.CetartisteengagéarriveenFranceàlafindesannéessoixante-dixchasséparPinochet.Sonœuvreesttoutentièrenourriedemagiesurréalisteetdevisions.C’esten1982qu’ilfondelegroupeMagie-Image,collectifartistiqueintégrantles artistes Cogollo, Aresti, Kaminer, Zarate et Cuevas.Poursuivant lechemin artistique de Wilfredo Lam et de RobertoMatta, ilsonttravaillésurlethèmedelarédemptiondesracinessud-américainesetdesformesoriginalesens’insurgeantcontrela"dictaturegraphique"del’arteuropéen.Leurdémarcheartistiqueest,avanttout,identitaire,picturaleetethnologique. Voicicommentilseprésente:"J’aidelachanced’êtredevenuleMuruad’aujourd’hui,celuiquivientdesmontagnesdelaprovincechilienneoùl’onaperçoitauloinundesplushautssommetsdelacordillèredesAndes, leMontAconcagua.Unerégionarideoù lepeupleDiaguitapratiquaitunartpétroglyphebienavantl’arrivéedesEspagnols.Monamourpour lemonderuralm’aététransmispar ma grand-mère. D’origine Diaguita, elle possédait une largeconnaissancepratique comme pour vivre sans électricité et sansargent.Ellecroyaitauxespritsetsavaitfairedelafarineenmoulantle grain entre deux pierres, faire pousser des pommes de terre,fabriquerdesoutilsenglaiseetutiliser lesplantescuratives.Elleselevaittouslesjoursàl’aubeettravaillaittoutelajournéeentredeuxtremblementsdeterre;cessecoussesquej’aidéjàvécuesetquionttuédeshommesparcentaines. Suite à une série de péripéties familiales, j’ai déambulé toutemon enfance comme un jeune aventurier à travers l’Amériquelatine.D’abordauParaguayoùjemesuisviteretrouvédanslacourderécréationaumilieud’uncercled’enfantstelleuneproiepriseaupiègeàs’entendredire:"Étranger!Étranger!".Àcetteépoque,leParanáétaitl’undesplusgrandsfleuvesdumonde.Depuislarived’Encarnacion,àlanuittombée,onpouvaitapercevoirleslumièresde la ville argentine de Posadas, de l’autre côté de la rivière.Comme dans les romans de Augusto Roa Bastos, j’ai appris àmarcher dans la jungle pieds nus comme les Guaranis. La junglepossèdececharmedésuetd’unmondeendestruction.J’aivudesoiseaux,desanimauxetdesplantesquin’existentplusaujourd’hui
maisquiresterontàjamaisdansmamémoire.Onsebaignaittousnusaveclesplusbellesfemmesdumonde. EnsuiteonestarrivéauBrésildansunegrandemégalopoleoùl’ons’estmélangéauxautrescommunautésd’étrangerstelsquelesJaponais.OnlisaitdesmangasetonregardaitdesfilmsjaponaisdegrandedistributionenpleinSaoPaulo.DeretourauChili,onmetraitaitencored’étranger:onm’appelaitleBrésilien.Puisl’erranceacontinué,onestpartiavecmafamillevivredansleSuddupays,prèsdesvolcansenéruption,dessaumonsquiremontentlefleuveet de la magie des machis, ces femmes guérisseuses. Les livresm’ontensuitefaitprendreconscienceque lemondeestvasteetremplidechosesàdécouvrir. En tant qu’artiste, j’ai commencé par écrire des poèmes, ceshorriblestextesd’adolescent,puispetitàpetitj’airéussiàmefaireunnom,etàfairedesexpositions.C’estcommeçaqu’estnéMurua.J’aitoujoursdessiné,toujoursenmelaissantunelibertégraphiquetotale,pourraconterdeshistoires.C’estcommeçaquej’aiparticipécommegraffiteurauxmillejoursd’Allende.J’aiélaborélesscènesetdécorsdelavilledeSantiagooùdevaitseproduirel’histoire.J’aivécuquelquesannéesdifficilesavecelcome-pueblo, ladictature,quim’ontimposél’anonymatetprovoquémondépartduChili. Mes voyages en Amérique latine m’ont immergé dans lafabuleuseculturedecespeuplesvolésethumiliés.EnColombie,unedemesaffichespourunnouveauthéâtreagagnéunprixaveclequelj’aipupayermonbilletpourParis.J’étaissanspapiersetjenepouvaispasrevenirauChili,c’estpourcelaquej’aichoisil’asilepolitiqueenFrance.Unefoislà-basj’aicontinuéavecmesdélirespicturauxetmarecherchedelacouleur. C’est comme ça que j’ai rencontré Cérés Franco, avec qui jepartageaisdéjà lesmêmesconvictions.Cettevisiondumondesiparticulièreestdevenueavecletempsuneformed’expressionquiaprisplusieursnomsmaisquipourmoirestesurtoutunmoyenderaconterunehistoiresubalterne."
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1989Acrylique sur papier marouflé sur toile97 x 130 cm
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Christine SefoloshaNée en 1955 en Suisse où elle travaille
Issued’unefamilled’origineallemandeàlagrand-mèrefantasqueetromanesque. Enfant, sujette aux insomnies, elle trouve refuge dans ledessin.EllevituneenfancesolitaireetprotégéeauborddulacLéman. Étudesterminéesjusqu'aubaccalauréatetdépartpourl'AfriqueduSudàl'âgede20ansoùellevahabiterle"felt"danslabanlieue(privilégiée)dunorddeJohannesburg.Travaillantrégulièrementledessinetlapeinture,elle décide de rompre avec cette vie aisée et hypocrite et va habiterdans le quartier de Kensington (quartier pauvre de Johannesburg) avecunmusiciennoir.Cetterupturevapermettredemettreenperspectivel'acquis culturel européen et plonger dans le monde mystérieux etinquiétantd'unpeupledontlesracinesontéténiéesmaislaforceviveestporteused'uneextraordinaireénergiecréatrice. Çaseraenquelquessortesunapprentissagevécuprofondémentaucontactdelascèneartistiquequipourbeaucoupdesesacteursetdufaitdelacomplexitépolitiquesetrouvaitàlalimitedelaclandestinité. Sanspréjugéetsanscraintedurésultatàvenir,ChristineSefoloshaselaisseporterparlesvisionsquis’inscrivent"malgréelle".Commel’évoqueGérardSendrey:"Fiction,vision,fable…ChristineSefoloshasembleavoirle pouvoir de convoquer sur la toile la présence des esprits. Elle leurdonne corps avec ces étonnantes matières de terre, goudron et huile,suggèreleurdélicatetransparenceparunejavelinesubtile,dissoutleuressencedans l’encreou l’aquarelle. Ellepratiqueaussidepuisplusieursannéeslatechniquedumonotype.Enalchimiste,ellefaitsurgirl’humaindesonbestiairemagique…" ChristineSefoloshaaparticipéàd'importantesexpositionsmuséalesen Suisse, en France, aux Etats-Unis, (musée du Lagerhaus à Saint Gall,Halle Saint-Pierre à Paris, le musée des arts visionnaires à Baltimore...).SontravailestrégulièrementmontréàNew-York,Chicago,Paris.
Vaudou
1993Huile et terre encollée sur toile150 x 100 cm© Mario del Curto
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Fernand TeyssierParis 1937 – Paris 1988
FernandTeyssierestavanttoutunautodidacte,l'originedesoninspirationetdesapeintureestdoncàchercherdanssonparcoursdeviebienplusquedansuneformationtraditionnelleenécoled'art. Néen1937,àParis,ilexpérimentelapeinturedès1960àtraversdesœuvressombres,grotesquesetnourriesd'expressionnisme.Enparallèle, ilamorceuntravaildegraveuravecdesminiaturesciseléesetcorrosivessousleregardbienveillantdeJeanDelpech.(BiennaledeParis,salondelajeunepeinture..) Ilfréquentel'Atelierde"Lagrandechaumière"etprésentelorsdesapremièreexpositionpersonnelleàCopenhagueen1965àlaGalerieFrieUdstillingtouteunesériedetoilessaisissantesauxsujetsmutiléssurfondrouge. De1967à1973,ils'orienteversunepériode"PopArt",seprêtantaudétournementd'imagespublicitairesavecunesprittrèsprovocateur(nombreusesexpositionsdetoiles,assemblagesetsérigraphiesenFranceetenAllemagne).C'esten1973,aprèsunlongséjouràl'étrangerqu'ilvapuiserunenouvelleinspiration,teintéed'exotisme.Unemutationradicaleestentraindes'opérerdanssontravail. Il rencontre Céres Franco et débute une collaboration avec la Galerie L'Œil de Bœuf. Il est alorsincarcéréàlaprisondelaSanté,profitantdecetteréclusiontemporairepourtravaillersursesfuturestoiles : "lesnatures intérieures". Ilparticipe régulièrementde 1981à 1987aux salonsdeMai, Figurationcritique,Comparaisonsoù ilcôtoieMonory,Arroyo,Cuecosans jamaistotalementserevendiquerdesgrandscourantscontemporainsd'alors. Ilagardédesespremièresannéeslacuriositépourlesœuvresdesgrandsmaîtresetvainstaurerundialogueàtraversleurdétournement,onvoitapparaîtresursestoilesdespersonnagesissusdel'universd'Archimboldo,deDaVinciquiconstituerontenquelquesortelabasedeses"foulesangoissées".IlrevisiteGoya,jongleavecManetetGéricault,rendhommageàVanGoghautantdeclinsd'œilquinevontcesserdeponctuersontravail. Franc-tireur, il continue son questionnement sur la représentation formelle des rêves, fragmentantsessujetsparfoisjusqu'àl'excès,frôlantl'abstractiongéométriqueen1986suruneséries'inspirantdespoèmesdeFrancisPonge. En1988,ildécidedemettrefinàsesjours.
Danaéeee ou la pluie d'or
1979Acrylique sur toile65 x 92 cmPrêt Serpentine Teyssier©Jean-Paul Merkens
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AïniPhilippeLe cavalier de l'absurde, 1988Acrylique travaillé avec de la bourre de matelas198 x 111 cmRéférence : 6
C’est Français, 1988Acrylique travaillé avec de la bourre de matelas190 x 97 cmRéférence : 9
Sans titre, 1988Bourre de matelas polychrome sur structure métallique174 x 37 cm x 37 cmRéférence : 11
Sans titre, non datéBourre de matelas polychrome sur structure métallique114 x 34,5 cmRéférence : 12
Sans titre, 1988Bourre de matelas polychrome sur structure métallique73 x 70 cmRéférence : 13
Char, 1989Acrylique travaillé avec de la bourre de matelas 120 x 170 cmRéférence : 293
BilweisJean-LouisPortrait de Cérès Franco, 1980Plaque d’aluminium et collages115 x 100 cmRéférence : 1486
CabotRolandPortrait de Cérès Franco, non datéHuile sur toile37 x 33 cmRéférence : 420
ChaïbiaPersonnage de Taroudan, 1966Huile sur bois 99 x 75 cmRéférence : 16
Sans titre, non datéGouache sur papier marouflé sur aggloméré78 x 58 cmRéférence : 21
Le cycliste, 1975 ou 1978Huile sur toile113 x 93 cmRéférence : 22
La fête du mariage, 1983Huile sur toile180 x 180 cmRéférence : 29
CieslewiczRomanPortrait de Cérès Franco, Duc, 1973-1974Sérigraphie sur papier, tirage n° 2/4550,4 x 64 cmRéférence : 1498
D’AifaEnsemble de céramiques Provenance : Ibiza Espagne
DanubioGonçalvèsPortrait de Cérès Franco, 1991Acrylique sur toile40 x 50 cmRéférence : 481
DaSilva,FranciscoSans titre, 1966Gouache sur papier 56 x 76 cmRéférence : 43
Sans titre, 1965Gouache sur papier 56 x 77 cmRéférence : 1460
Sans titre, 1966Gouache sur papier 56 x 77 cmRéférence : 1461
Sans titre, 1966Gouache sur papier 56 x 77 cmRéférence : 1462
Sans titre, 1966Gouache sur papier 56 x 77 cmRéférence : 1463
Sans titre, 1965Gouache sur papier 56 x 77 cmRéférence : 1464
DeDeusWaldomiroJeune fille à la fenêtre, 1969 Acrylique sur toile54,5 x 46 cmRéférence : 272
Sans titre, 1975Acrylique sur toile67 x 48 cmRéférence : 276
Le terrassement de Lucifer, 1974Acrylique sur toile70 x 50 cmRéférence : 277
Os retirantes, 1974Acrylique sur toile118 x 60 cmRéférence : 281
Sereias amantes, non datéAcrylique sur toile54 x 54 cmRéférence : 283
A mulher e a onça, 1973Acrylique sur toile46 x 33 cmRéférence : 285
DoñatePepeLady Godiva, 2002Technique mixte sur toile89 x 100 cmRéférence : 44
Toro, 2002Technique mixte sur toile114 x 146 cmRéférence : 46
Oso Hormigueo, 2007Technique mixte sur toile65 x 70 cmRéférence : 295
Le sauteur, non datéHuile sur toile45 x 81 cmRéférence : 296
Torito, 2004Huile sur toile46 x 61 cmRéférence : 297
FaureDaniel-SimonColombie, 1991Acrylique sur toile73 x 54 cmRéférence : 56
Etrange, 1992Acrylique sur toile73 x 60 cmRéférence : 62
Hommage aux sportifs, 1992Acrylique sur toile144 x 260 cmRéférence : 302
FlatauJoannaPortrait de Cérès Franco, 1996Acrylique sur toile80 x 64 cmRéférence : 537
GraubenSans titre, 1985Huile sur toile80 x 63 cmRéférence : 66
Papillons et fleurs fanées, 1966Huile sur toile70 x 50 cmRéférence : 67
Sans titre, 1964 - 1965Huile sur toile40 x 34 cmRéférence : 68
HeilEliMalvinaSans titre,1978Acrylique et technique mixte sur carton26 x 40 cm Référence : 70
Sans titre,1978Acrylique et technique mixte sur carton42 x 20 cm Référence : 71
Maisons sur les rochers,1966Acrylique et huile sur toile76 x 92 cm Référence : 72
Chemins entre les maisons, non datéAcrylique et huile sur toile58 x 69 cm Référence : 74
Animaux entourés de pierres, 1967acrylique et huile sur toile69 x 88 cm Référence : 75
Propriété explosive, 1967Acrylique et huile sur toile69 x 88 cm Référence : 77
Sans titre, 1967Acrylique et huile sur toile69 x 88 cm Référence : 78
Sans titre, 1976Peinture vinyle sur toile30 x 60 cm Référence : 82
Sans titre, 1976Peinture vinyle sur toile60 x 30 cm Référence : 88
Sans titre, 1978Technique mixte sur bois30 x 20 cm Référence : 90
EliMalvinaHeilSans titre, 1979Peinture vinyle sur toile55 x 73 cm Référence : 91
Navire rempli d'animaux, 1967Acrylique et huile sur toile69 x 88 cm Référence : 99
Sans titre, 1976Technique mixte sur cuvette de WC peint avec vinyle47 x 40 cm Référence : 115
Cabeça de Mono, 1974Peinture vinyle sur toile54 x 45 cm Référence : 116
JaberSans titre, 1988Gouache sur papier70 x 50 cmRéférence : 123
Sans titre, 1990Gouache sur papier64 x 50 cmRéférence : 124
Sans titre, non datéGouache sur papier64 x 50 cmRéférence : 127
Portrait de Jean Dubuffet, non datéGouache sur papier81 x 63 cmRéférence : 140
Liste des artistes et œuvres exposées
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Portrait de Cérès Franco, non datéGouache sur papier, non daté100 x 74 cmRéférence : 133
Vous êtes tous Toubon, 1994Gouache sur toile130 x 195 cmRéférence : 142
Le cycliste, 1988Plâtre peint à la gouache 70 x 38 x 52 cm Référence 156
Mariane, non datéPlâtre peint à la gouache 55 x 23 cmRéférence : 166
Sans titre, non datéPlâtre peint à la gouache67 x 39 cmRéférence : 170
La bateleur, 1990Plâtre peint à la gouache90 x 40 cmRéférence : 171
Sans titre, 1982Plâtre peint à la gouache60 x 47 cmRéférence : 177
Sans titre, 1993Plâtre peint à la gouache92 x 38 cmRéférence : 178
Autoportrait, 1986Plâtre peint à la gouache57 x 35 cmRéférence : 182
LaksPaulinaEizerikSans titre, 1988Gouache sur toile45,5 x 55 cmRéférence : 207
Sans titre, 1989Acrylique sur toile50 x 61 cmRéférence : 208
Sortie de synagogue, 1988Acrylique et huile sur toile50 x 61 cmRéférence : 210
Sans titre, 1989Acrylique et huile sur toile50 x 61 cmRéférence : 211
Portrait de Cérès Franco, 1989Acrylique sur papier35 x 50 cmRéférence : 1496
LealPauloPedroSans titre, non datéGouache sur bois98 x 67 cmRéférence : 212
Sans titre, non datéGouache sur toile fixée sur de l'aggloméré81 x 100 cmRéférence : 213
A dança do boi, non datéGouache sur aggloméré71 x 100 cmRéférence : 214
LooyschelderLouisPortrait de Cérès Franco, 1980Acrylique sur toile16 x 22 cmRéférence : 1489
MendiveHoyoManuelSans titre, 1988Pastel sur papier55,5 x 76 cmRéférence : 906
Sans titre, 1986Pastel sur papier71 x 93 cmRéférence : 907
Sans titre, 1991Pastel sur papier56 x 75 cmRéférence : 908
Sans titre, 1990Pastel sur papier50 x 65 cmRéférence : 1499
Sans titre, 1990Pastel sur papier50 x 65 cmRéférence : 1500
Sans titre, 1990Pastel sur papier50 x 65 cmRéférence : 1501
Sans titre, 1990Pastel sur papier50 x 65 cmRéférence : 1502
MuruaMarioLes trois faces de la nature, 1989Acrylique sur toile130 x 97 cmRéférence : 232
Sans titre, 1989Acrylique sur papier marouflé sur toile97 x 130 cmRéférence : 237
Rare Violence, 2009Acrylique sur papier marouflé sur toile200 x 174 cmRéférence : 1610
NettoGontranSaudades do Brasil, 1972Gouache sur toile 66 x 66 cmRéférence : 929
PedrosaTaniaO destino de Lampião e Maria Bonita, non daté Acrylique sur toile69 x 29 cmRéférence : 1014
Meu Padrino Cicero, non daté Technique mixte sur toile et reliefs fixés sur aggloméré50 x 40 cmRéférence : 1015
Santo protetor, 2000 Acrylique sur toile tendue sur bois et ex-voto en bois 50 x 40 cmRéférence : 1016
Mulher Benoleira, 2004Huile sur toile60 x 50 cmRéférence : 1453Don de l’artiste
Pezado destino, 2004Huile sur toile50 x 60 cmRéférence : 1456Don de l’artiste
Sans titre, 2004Huile sur toile60 x 50 cmRéférence : 1457Don de l’artiste
Sertao sempre vivo, non datéHuile sur toile50 x 65 cmRéférence : 1458Don de l’artiste
SefoloshaChristineVaudou, 1993Huile et terre encollée sur toile150 x 100 cmRéférence : 257
Les génies de la forêt, 1994Huile et terre encollée sur toile105 x 150 cmCollection Mario del Curto, Suisse
Danseurs de terre, 1995Huile et terre encollée sur toile105 x 150 cmCollection Geneviève Roulin et Jean de Martini, Lausanne, Suisse
Autoportrait aux ailes, 1994Huile et terre encollée sur toile148 x 98 cmPrêt de l’artiste
SoudiaFevroniaSans titre, 1977Huile sur papier marouflé sur aggloméré33 x 41 cmRéférence : 260
Vendredi Saint, 1977Huile sur toile27 x 22 cmRéférence : 265
Sans titre, non datéHuile sur toile47 x 67 cmRéférence : 266
Sans titre, 1982Huile sur papier24 x 32 cmRéférence : 267
Dites de paître là ici, non datéHuile sur papier33 x 41 cmRéférence : 269
StanciuMitaL'heure du thé, non datéFixé sur verre41 x 48 cmRéférence : 1448
Sans titre, non datéFixé sous verre48 x 41 cmRéférence : 1449Sans titre, non datéFixé sous verre44 x 37 cmRéférence : 1450
Van Gogh, non daté21,5 x 13,5 cmRéférence : 1451
TeyssierFernandPortrait à la clef bleue ou Por-trait au petit doigt, 1979Huile sur toile54,5 x 46 cmRéférence : 1215
Sans titre, 1978Acrylique sur toile116 x 89 cmPrêt Serpentine Teyssier
En recherche d’équilibre, 1978Acrylique sur toile100 x 73 cmPrêt Serpentine Teyssier
Danaéeee…ou la pluie d’or, 1979Acrylique sur toile65 x 92 cmPrêt Serpentine Teyssier
Le couple conformiste, 1979Acrylique sur toile130 x 162 cmPrêt Serpentine Teyssier
Le voyage oriental, 1978Acrylique sur toile73 x 100 cmPrêt Serpentine Teyssier
Ensembled’ex-votoBoisProvenance Nord-Est du Brésil
EnsembledemasquesetdesculpturesduMexique
PhotosdelacollectionCérèsFrancoàLagrasse, 2013Hervé Samzun.
Conception graphique Jean-Pierre Borezée, Avignon© Photographies Hervé Samzun (sauf mention particulière)Impression Antoli, Carcassonne, septembre 2013