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Article Cirphis BLE BERRI
Elevage
Cirphis : une étude sur des solutions alternatives à la lutte chimique lancée
Après les années 2016 et 2018, cette fin d’été 2020 voit des colonies de chenilles des prairies ravager
certaines parcelles…Différentes structures locales se sont emparées du problème afin de trouver des
solutions alternatives plus durables pour tous.
Contexte et enjeux locaux
Les attaques de cirphis se font de plus en plus fréquentes sur le piémont Pyrénéen. Cela impacte
durement les fermes basées principalement sur des systèmes herbagers, en diminuant les stocks
d’herbe et de fourrage des éleveurs les plus touchés. Cette perte d’autonomie alimentaire déjà
fragile inquiète beaucoup de paysans, notamment ceux qui doivent descendre leurs bêtes des
estives. La méthode de lutte la plus pratiquée est chimique à l’aide de pyréthrénoïdes de synthèse.
Elle a des effets néfastes sur le biodiversité car n’est pas spécifique de le chenille des prairies, et ces
insecticides se retrouvent dans les eaux de captage des rivières. C’est toute la chaine trophique qui
se trouve contaminée. Ces traitements ne constituent pas une solution pérenne, c’est pour cela
qu’une étude locale a été lancée par BLE, EHLG, la LPO, la FDGDON64 et le lycée Jean Errecart afin de
rechercher des solutions alternatives.
Ce que l’on sait :
Aujourd’hui, peu de données concernant le papillon et la chenille sont disponibles, les dégâts n’étant
cantonnés qu’à quelques pays, sur des territoires bien particuliers. Même dans notre territoire, des
localités sont plus sujettes eux attaques que d’autres. Un travail de veille bibliographique a permis de
mieux cerner le cycle de vie et les conditions de
développement de la chenille. Elle effectue 3 à 4 générations
par ans de mai à novembre avec des dégâts plus importants sur
la 3ème génération d’automne (septembre-octobre). Les
chenilles effectuerait leur cycle près des bas fonds et zones
humides, pour se déplacer ensuite vers des parties plus
séchantes et s’attaquer principalement aux graminées. Les
matières organiques non décomposés (fumiers frais, vieille
herbe) associés à des températures clémentes et une bonne
humidité favorisent aussi leur développement. Les hivers doux
permettent également aux chrysalides de survivre plus facilement.
Quand intervenir ?
L’étape préalable indispensable à une quelconque intervention et l’observation par le comptage, afin
de connaitre la densité de chenille par m2. Il faut effectuer plusieurs comptage à l’aide de quadrats
de 1 m2 à différents endroits de la parcelle afin d’avoir une idée plus fine du niveau d’infestation de
la parcelle. Il est important de faire le comptage à l’aube ou en fin de journée, période d’activité les
plus intenses pour les chenilles. On considère ensuite qu’une intervention est nécessaire si :
> 10 chenilles / m2 en période de croissance végétale faible
> 20 chenilles / m2 en période de croissance végétale soutenue
Pour diminuer la pression, différentes techniques peuvent être mises en place :
- piétinement des brebis par le pâturage - Roulage à faible vitesse - Herse à prairie : efficace pour écraser - Faucher - Application de Bt : Bacillus Thuringensis, traitement homologué en AB efficace mais
uniquement au stade larvaire (chenilles de 2 cm maximum). - La chaux vive (interdite en AB)
En dernier recours, le traitement chimique doit être réfléchit : ne pas traiter en cas de vent, respecter
les distances avec le voisinage, respecter les règles de traitements et prévenir les apiculteurs pour
préserver les ruchers. Penser également à prévenir les maraîchers voisins, les producteurs de fruits,
de PPAM
Le projet LEADER Cirphis 2020
L’objectif du projet est de capitaliser le plus grand nombre d’informations concernant l’activité du
papillon et de mettre en place des protocoles permettant d’évaluer les dégâts liés aux émergences
de chenilles. Certains protocoles d’essais sont actuellement en cours (typologie des prairies
attaquées/non attaquées, recherche des prédateurs des chenilles, recherches de fermes volontaires
pour créer un réseau de fermes pilotes, etc)…. L’idée est de construire un programme de recherche
centrée sur la prévention et la réduction des impacts écologiques et économiques. Les premiers
résultats expérimentaux permettront d’amener aux agriculteurs des informations leur permettant
d’adapter certaines de leurs pratiques et avoir à leur disposition des outils de lutte alternative.
L’intérêt sera aussi de sensibiliser les acteurs agricoles et les différents organismes techniques et
territoriaux à la problématique. Enfin, cette étude s’intègre dans une démarche plus large où le
travail sera présenté à des instituts de recherches nationaux (INRAE, CIRAD), pouvant intégrer une
thèse de doctorats.