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CONGO BELGE ET RUANDA·URUNDI Direction Generale des Affaires Economiques BULLETIN DU SERVICE GEOlOGIQUE Bureau de Leopoldville 2 - 1946 Fase. n LeopoldvilIe Congo Belge Service geologigue Bureau de Costermansville ,{',-, , , \

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CONGO BELGE ET RUANDA·URUNDI

Direction Generale des Affaires Economiques

BULLETIN

DU

SERVICE GEOlOGIQUE

Bureau de Leopoldville

N° 2 - 1946

Fase. n

LeopoldvilIe

Congo Belge

Service geologigue Bureau de

Costermansville

,{',-,

, , \

SOMMAIRE

L. CAHEN,' A. JAMOTTE, J. LEPERSONNE et G.

MORTELMANS. - Note preliminaire sur les al-

gues des series calcaires anciennes au Congo Beige p. 171

L. CAHEN, A. JAMOTTE, J. LEPERSONNE et G.

Mortelmans. - Etat actuel des connaissances rela­

tives it la stra tigraphie des systemes du Kalahari et

du Karroo au Congo BeIge .................... p. 237

M. SLUYS. - Le bassin d'age « Lukuga » du Moyen

Epulu .................................... p. 291

M. SLUYS. - Le plateau granitique et la region des

« Monts de Fer» entre Pciwa et Paulis .......... p. 299

,M. SLUYS. -- La region d'Andudu (Haut-Nepoko) .. p. 305

J. DEMELENNE. - Statistique appliquee. - Prospec­

tions alluvionnaires par puits. -- Surestimation syste-

matiqlle de la tenellr des zones payantgs ........ p. 309

Statistique appliquee Prospections alluviollnaires par puits

Surestimation systematique de la teneur des zones payantes

par J. DEMELENNE lngenieur a. la Compagnie Miniere des Grands Lacs

Les exploitants alluvionnaires ont con state depuis long temps que, si jamais les prospecteurs abandonnaient leurs nombreux coefficients de securite, toutes les zones delimitees payantes au~ raient une teneur moyenne surestimee, et toutes les zones periphe~ riques une teneur moyenne sousestimee. Dans le cas de zones payantes etroites, les coefficients de securite sont meme absolu~ ment insuffisants, et une surestimation importante de la teneur sub~ siste.

Pour donner un ordre de grandeur disons que les cubes mis en reserve accusent dans ce dernier cas une teneur deux ~l trois plus forte que la teneur reelle a l'exploitation.

D'une fa.;;on plus precise, disons que la surestimation est d'au~ tant plus importante que la proportion des puits payants est plus faible, et que les determinations sont moins precises.

Dans une operation statistique correcte, la teneur probable observee doit Hre egale a la teneur moyenne du gisement mais il s'y superpose une erreur accidentelle tan tot positive, tantot nega~ tive, et dont la valeur probable est zero.

Il est immedia t que si on se met a se/ec/ionner les teneurs, la moyenne selection nee sera plus elevee que la moyenne veritable, et 1'0n risque de realiser une operation statistique incorrecte. C'est le cas des prospections alluvionnaires telles qu'on les pratique cou~ ramment.

Dans ce qui suit, on trouvera I'analyse statistique de cette operation, et les details en seront biens mis en lumiere. Le resulat le plus important de cette analyse sera le theoreme suivant,

« Le trace classique de la zone payante prolloque la sUl'estimation » systematique de la bande mal'ginale intel'ieul'e, et la sous~ » estimation systematique de la bande mal'ginale exterieUl'e »,

nous le demontrons theoriquement et nous en donnerons des exem~ pIes frappants. Chacun, sur ce modele, pourra etudier un cas par~ ticulier relatif a sa propre experience; il n'y a aucun doute que ces essais ne confirment nos explications.

Nous evitons, dans le present expose, de faire appel aux theo~ des statistiques speciales, afin d'en permettre la lecture et la com~

,

310 J. DEMELENNE

prehension immediate. Pour de plus amples details. signalons que nous avons en preparation un ouvrage de statistique appliquee, contenant les theories de l' echantillonnage et de la prospection, l'etude des alluvions auriferes, de la granulometrie de 1'01', etc ... La presente note n'en est, en somme, qu'un chapitre pal'ticuier.

A. - DISTRIBUTION DES TENEURS DANS UN FLAT

1. - Allure locale observee.

Nous savons par experience que la teneur est localement tres variable. Si on exploitait le flat en tier par puits jointifs, il ne faudrait pas s'etonner de rencontrer, dans des puits jointifs, des variations de teneul' de I Et 2, de I Et 4, de I Et 8.

Le prospecteur qUi renseignerait des teneurs variant re­gulierement par exemple 0,20-- 0,40--- 0,60-- 0,80--· 1.00-- 1.20---1,40·-- 1,60·--- 1,40·_ .. 1,20--- j ,00-- etc. serait, il bon droit, accuse des sllpercherie.

La segregation natllrelle, autrcmcnt dit la disposition irreguliere des particules de matiere utile, causes par le simple has3l'd, donne deja une forte variabiIite de la teneur. Sans entrer dans les details des calculs theoriques, disons que dans un gisement aurifere dont les paillettes d'or. ont quelques milligrammes de poids, il faut deja s'attendre il trouver une variabilite de I Et 2, due au simple hasard,

Les effets Jocaux de I'irregularite du bed rock, par ex em pIe, ou de sa fissuration, provoquent une segregation que nous avons appelee fine, et qui accuse une variabilite,

On arrive donc Et J'explication du fait bien connll de tous ceux qUi se sont occupes de gisements alluvionnaires, que Ies teneurs pre­sentent de tres fortes variations locales, variations qu'iJ serail' vain de vouloir representer par une fOl1ction nlilthemalique (fig, 1, pilrtie superieure).

2. -- Allure generale observee.

Si on fait abstraction des variations locales, m~me elevees, on remarque que, dans J'ensemble, les fortes teneurs se renconl'rent dans une bande que I'on appelle run, et qui represente apparemment une concentration des trajectoires des particules d'or que la rivib'e a chariees et a transportees progressivement vel'S l'avEd lors dl! re­maniement des alluvions,

Surestimation systematique de la teneur des zones payantes 311

Cessons par consequent de considerer des puits jointifs, mais imaginons que le flat exploite par ban des jointives paralleles a la direction du run. La longueur de chaque bande serait, par ex em pIe, egale a J'interligne, tandis que la largeur en serait 1 metre.

Chacune de ces ban des representerait ainsi un volume de gra­vier egal a celui de 25, 50 ou 100 puits jointifs. On con<;;oit que dans ces conditions, les effets du hasard sur la teneur moyenne dc la bande soient fortement reduits. La theorie indique, dans ces trois cas, que les variations aJeatoires sont 5, 7 ou 10 fois plus faibles que dans le cas de puits jointifs.

Le diagramme de ccs tenems, comme il est indique fig. I, re­presentera assez bien la variation generale des teneurs dans la coupe transversale du flat. •

Il est alors tres visible qu'jJ existe une cOlll'be moyenne, M, affectant grossierement J'allure probable des teneurs dans une cou­pe perpendiculaire a la direction moyenne du run.

3 •. - Allure des autres caracteristiques.

Now; ,]VOl1S ,\ dcssein parIe des tencurs, dans ce qui precede, parce que cc He carackristiquc est bien determinee. Il serait cl'ail­lems preferable cI'utiliser la teneur au m", qui vaut le procluit de la tcneur au m" par J' epaisseur clu gisement.

Ce qui interesse generalement J'exploitant, c'est de savoir si l'exploitation clu gisement laissera un benefice. La caracteristiquc qui J'interessera est le prix de revient du kg. d'or extrait, ou cle la tonne de cassiterite extraite. Pour obtenir ce prix cle revient. on divisera le prix de revient du 111" ex cave et traite, par la teneu!'.

Unc autre caracteristiqu( souvent utilisee, et qui convicnt clans les exploitations peu mecanisees, est le rende111ent or/hj., que l'on obtjent cn mu1tiplicmt la teneur par le rende111ent cube pos­sible il l'hoDlmc-jour.

Da11s un gisement qui presente une certaine homogeneite, tou­tes les caracteristiques que nOllS venons de clefinir auront leurs va­riations complete111ent dirigees par celles de la teneur.

De ce fait nous nous exprimerons, clans la suite de cet expose, en teneurs, afin de faciliter J'expose. Les conclusions ne seraient l1ullement changees, si on considerait quelqu 'autre caracteristique. Ou encore, si I'on veut, HOllS traiterons le cas d'un ,flat a epaisseur constan te.

4. - Moyenne probable des teneurs, M.

Dans ce qui suit, nous representerons toujours par M. la l110yenne probable cles teneurs. Cette quantite part cle zero ou pres­que, sur les bords du flat, pour atteindre son maximum dans le run.

312 J, DEMELENNE

B. - SELECTION DES TENEllRS All MOYEN D'UNE REFERENCE

5. Allure locale de la payabilite.

Dans l'exploitation par puils jointifs signa!es plus haut, certai11s puits vont 1'tre declares payants, d'autres non pagants,

Cetle discrimination suppose l'existence de ce que nous appe­lerons une tej'etcnce, c'esh3-dire une valeur determinee d'une ~er­taine caracteristique fonction du prix de revient de l'unite de ma­tierc utile n'cuperee,

Dans ce qui suit, nous supposerons, pour sil11plifier l'expo!;e, que le gisement est suffissament homo gene pour que la reference soit une teneur, generalement appeIee « tcneut-limitc » par les ex­ploitants,

Une ligne le long de laquelle la teneur est constante sera ap­pelee isoteneur dl! gisement, tandis qu'une ligne le 10n\) de laquelle le prix de revient de l'unite de matiere utile recuperee est constant sera une ligne d'isopayabilite, Dans l'ensemblc, le faisceau de iignes d'isopayabjJil:e epousera done la forme du faisceau des isoteneurs,

II ne faut nullement s'attendre il ce que la payabilite soit 10ciJH

lement lIniforme, A cote de puits payants, on rencontrera, disposes au hasard, des puits non payants.

I1 suWt de jeter les yeux sur les resultats de quelques pros­pections, pour s'apercevoir que les puits non payants inclus dans le.'; zones payantes representent une proportion importante, pou­vant aller de 20 a 50,

6. -- Allure IF'nel'ale de la payabilite,

Ce qui sera tres net, dans l'ensemble c'est la variation de la proportion de puits payants dans la coupe transversale du flat. Sur les bords du run, on verra brusquement cette proportion dimi­nuet', pour tomber il une valeur tres faible sur les bords du flat.

7. - Moyel1l1e haute et moyel1l1e basset H. et B.

Pour simplifier l'expose, nous prendrons Ja references egale a 1,00,

Considerons uniquement les teneui'S in[erieures a la n?{erencc, en faisant abstraction des autres. Dans ce cas, il est immediat que nous obtiendrons une autre moyenne, B. que nous appellerons la moyenne basse, et qui aura egalement une forme grossiere en clo­che, partant de zero ou presque sur les bards, pour atteindre un maximum clans le run mais en restant toujours enHdessous de ],00.

.)urestimation systematique de la teneur des zones payantes 313

Si au contraire nous ne considerons que 1es teneurs supetieurs [i la reference en faisant abstraction des teneurs basses, nous cons­taterons que ces teneurs definissent encore une autre 1TI0yenne, H, que nous appellerons la moyyen haute. Cette 1TI0yenne presentera egalement une allure en cloche, mais restera toujours au-dessus de la reference, par construction.

Les deux moyennes que nous venons de definir sont des moyennes selectionnees; lors de I'exploitation du flat, on ne doH esperer obtenir ni J'une ni J'autre, mais bien la moyenne generale M ddinie plus haut. .

8. - Probabilite haute et pl'obabilite basse.

II est bien clair que le canevas de prospection n' a aUCllne rela­tion avec la segregation locale des teneurs; le hasard aUt'ait pu pia" cer ce canevas 10 m. en amont ou 10 m. en avaJ, 2 m. a gauche Oll

a droite. Jl s'en suit que J'obtention d'un puits payant ou non payant depend. du hasard. Suivant la proportion p de puits payants dans une ban de, nous aul'ons une probabilite p d'obtenir, it laprospection, un puits payant. Cette probabilite p s'appellera la pl'Obabilite hallte.

Dans ces conditions, q .= I -- p devient la pl'Obabilite basse, Qutrement dit la probabilite de tomber sur un puits non payant.

Par definition meme des 1110yennes, on voit qu' on a, en cha­que point de la coupe transversale du flat, la relation:

M =~ pH -+- qB. ( 1 )

Comme pest faible au bord du flat et forte dans le run, on voit que la moyenne generale M tend it se rapprocher de B au bord du flat, et suit de plus pres H dans le run.

De la formule (1) on tire que: H-M P.

(2 ) M-B q

9. Moyennes secondes et tierces.

II peut se faire que les regles adoptees dans la delimitation des zones payantes n'ecartent pas les puits non payants isoles it J'in(erieur des zones payantes. M'ais si ces puits payants se presen­tent par groupes de deux ou trois, on devra les isoler. Dans ces cas, le procede amene it considerer des moyennes secondes et tier­ces, definies it partir de nouvelle valeur de la probabilite.

La probabilite pour qu'un puits soit non payant, mais qu'il soit encastres entre deux puits payants etant qp2, la probabilite pour qu'iJ soit non payant et non encastre entre deux puits payants est q(l_p2).

• :l

\:i,

i ;

~ :

, .

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. i,

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"~ ,

314 J. DEMELENNE .~-- ........ -._.- ..•.•.•. _-----

Si on rejette tous les puits non payants se presentant en grau" pes de deux au moins, la moyenne probable deviendra

M2 = (M - Bq (1- p'))/l - q (I - p') (3 )

On montre egalement que la probabilite pour qu'un puits £asse partie d'un groupe de trois puits non payants au moins, est q (1 ...... p' -. 2qp'). Si on rejette tous les puits se presentant par Hraupes de trois au moins, la moyenne probable sera :

M,cc (M-Bq(l-p'-2pq'))Il.-q(l-p'-.2qp') (1)

Nous appellerons ces moyennes : moyennes secondes, tierces, etc.

11 y aura evidement aussi des moyennes bass·es secondes, ti.er" ces, suivant qu'on exclut de la zone non payantes des graupes de deux puits payants, ou de trois puits payants.

10. -- Courbes des moyennes pfobables .

Dans un cas concret, iI est immcdiat qu'il est difficile de tra" eer exactemcnt ccs courbes. Nous pouvons cependant recueillir assez de donnees pour calculer.

I) d,ms la bordure exterieure immediat : la moyenne basse; 2) dans la bordure interieure immediat : la moyenne haute; 3) dans la zone centrale: la moyenne generale, les moyennes

et probabilites hautes ct basses.

Avec ces chiffres, iI nous sera possible de noUS representer l'allure vraisemblable des courbes en question, ce qui sera bien suffisant pour le but poursuivi (fig. 2).

1 L -.- Delimitation des zones payantes.

Le prospecteur ayant dessine sa carte, entoure les puits payants par une limite, et declare payante la zone interieure.

Cette definition est trop simpliste; iI est bon d'examiner 1'ope­ration de plus pres. Lorsque des puits payants attel'l1ent avec des non pay ants, iI faut savoir Oil on fera passer la limite.

II intervient ici des regles implicites, que I'on applique in­consciemment, parce qu'elles paraissent naturelles. On peut les re" sumer comme suit :

a) la bordure interieure de 1 puits est obligatoirement payante, par construction, car sinon, on aurait fait passer la Iimite ailleurs;

b) la bordure exterieul'e, de 2 puits, est obligatoirement constituee de puits non payants, sinon la limite serai egalement deplacee;

SUl'cstill1ation systematiquc de la teneul' des zones payantes 315 _._ .. _---_ ..... _."-- --.-.. ----.. ---- ... -----.-.--~ .. ---.-.- .. -------.---.•. ---

c) une ban de interieure de 2 puits, longeant celle signalee en a) ne peut avoir plus de I puits non payant. sinon, la limite serait de­placee;

d) line bande exterieure de 2 puits, longeant celle indiquee en b) ne peLlt avoir pIllS de I puits payant; ,-

e) dansla zone centrale, on ne peut l'encontrer pIlls de 2 puits non payants .consecutifs;

f) dans la zone exterieure, on ne peut avoir plus de 2 PLlitS payants consecutifs, sinon on·y ferait une zone payante.

Rassemblons toutes ces conditions dans un seul schema:

Z on e o Clll maxic

mum groupes de deux

puits pay ants

p8yantc I 0 0

au maxi­mum

un puits payant

Iimite payante o 0 1 0

obligatoi- obligatoi-remen t rcmcn t

deux puits payant non

pay ants

Zone payclntc io 01000

au maxi­mum

un puits non payant

au maxi­mum

groupes de deux

puits non

payants

J] est bien evident que les conditions que nous indiquons ne son(: que schel11atiques et ne sont pas suivies d'une mankre in .. flexible. Ce qui est constant, c'est la composition des deux ban des marHinalcs, composees exclusivel11ent de puits payants d'un cote, et de puits non payants de ]' autre.

C. --- EFFETS DE SUR- ET DE SOUS·ESTIMATION

Si on rassemble les resultats de nombreuses zones payantes, lcs en'eurs systematiques que nous allons etudier s'accul11ulent, tandis que les el'reurs accidentelles se neutralisent progressivement, pou.r n£ represent er, dans J'ensemble, qu"t1l1c erreur relative infime.

Cependant, les errcurs systematiques que nous signalons ci" dessous sont deja tres marquees dans chaque cas particulier, asse;:. en tou.t cas, ponr entrainer la conviction immediate.

12. --. Les ban des mar gin ales immediates.

Par construction, la bande marginale interieure immediate, de un puits, est forl11ee exclusivement de puits payants. Sa tenel.1r llloyenne probabk est done la cOUl'be H.

Pal' construction egalement, la ban de marginale exteriellre il11" mediate de deux puits, est formee exclllSivel11ent de puits non payants. Sa teneur moyenne probable suivra done la courbe B.

On touche ici a la raison la plus generale de la sous-estimation des zones payantes,

I I I I I

'.',

;

t

316 J. DEMELENNE

13. - Les ban des lllarginales secondes.

Pal' construction, la bande marginale interieure seconde con­tient au moins un puits payant. Sa moyenne probable sera obser­vee sur H 2 •

Pal' construction, la bande marginaie exterieure seconde, de deux puits, contient au plus un puits payant. On en tl'ouvera done la teneur moyenne probable sur B2.

La verification experimentale est moins marquee dans chaque cas pal'ticulier; iI faut pour eela des zones payantes tres larges.

14. -- Les zones interiellres et exteriellres.

Pal' constntction, la zone interieure ne eontiendra pas des groupes de trois puits non payants, cc qui en fixe la moyennc sur Hi!' Si au contrairc ce sont seulement lcs groupes de 4 puits non payants qui sont exclus, on observel'a la moyenne quatre

Pal' cOl1stl'llctiol1, la zone non payante peripherique ne con­tiendra jamais de groupes de trois puits payants (ou de quatre). La moyenne observee sera done B3 (ou B4).

II est immediat que Ics cHets de ces sur- et sous-estimation peuvent (,tre deeelee directement. lis n'agissent done que dans l' ensemble.

15, Le diagramme probable des tenell!'S.

Si 011 rassemble les resulats obtel1uS d-dessus. 011 obtiendra lln diagramme d' estimation qui ne suit nulle part a cOUl,be moyenne M suivant laquelle I' estimation devrait avoil' lieu (fig. 3),

Oil remarque sur les bords de la zone payante une montagne de teneur voisinant une depression tres forte.

Plus loin, on rencontrera des exemples pris au hasard dans une prospection, la sur-estimation de la bande marginale interieure immediate est tres bien marquee. Les autres sur-estimations sont plus diHiciles Et mettre en evidence.

16. - Tel1eur moyenl1e gel1eralement estimee.

S', S2 et S' sont les surfaces respectives de la bande mar­ginale interieure immediate, de la bande marginale interieure se­eonde, et de la zone interieure, la teneur moyenne generalc esti­mee sera:

t (5 )

8urestimation systematique de la tenew' des zones payantes 317

Theoreme. La sur-estimation est d'autant plus forte que la proportion de puits payants est plus faible. En effet. Si cette pro" portion diminue, c'est d'abord la surface S qui diminuera la pre­miere, ce qUi va relever t.

Ensuite, la surface S2 va se restreindre, de sorte que finale­ment le gisement se limitera finalement aux seules bandes margi~ nales. La valeur probable de la teneur moyenne t sera exactement la moyenne haute H.

Comme la teneur M baisse par suite de l' augmentation de la probabilite basse, le coefficient de sur-estimation f-I/M continue il ilLlgmenter.

D. - CONSEQUENCES PRATIQUES

17. - Exelllples elllpruntes aux giselllents exist ants.

Nous pourrions en fou~nir un grand nombre. Voici les resul­tats de trois zones que nOLls a soumises M. De Dycker, chef du service Geologique, it Costermansville.

Zones Teneurs moyennes Reference 1.00 Reference 2.000

Bande marginale Zone inter. Bande marginale Zone interiel1re interieure residuelle inlerieure residuelle

A 2,93 2,28 1,14 1,51 J3 2,57 2,89 1,14 1,23 C 3,84 1,10 1,83 2,50

On remarque parfaitement la montagne de teneur que le trace de la limite fait naitre, par construction, dans les bandes margina­les interieures,

18. - Ol'dre de grandeur des surestimations.

Dans la plupart des cas que nous avons traites, la teneur moyenne de la bande marginale interieure valait de 1 it 3 fois celle de la zone interieure residuelle, et de 2 it 3,5 fois la reference, alors qu'elle devrait au contra ire etre voisine de cette reference.

On peut done compter sur des sur-estimations de 100 p.c. de la bande marginale interieure, ce chiffre n'etant qu'un ordre de grandeur. Dans les zones payantes etroites, la sur-estimation peut depasser largement ce chiffre, et atteindre 2 it 300 p.c,

19. - Surestimation des zones payantes lal'ges.

Pour fixer les idees, soit une surestimation de 150 p.c. dans les bandes marginales d'tlne zone dont les !ignes ont en moyenne 10

.t

, .

, i , ,

,I

318 J. DEMELENNE

puits situes dans la zone payante. Si la teneur moyenne de la zone l'esiduelle est egale a 1,5 fois la reference, tandis que celle des zones marginales vaut la reference, on obtiendra comme coefficient general de sur-estimation le nombre

1,5 X 8 + 2,5 X 2 17 -c 1,21

1,5 X IS -I 1,0 X 2 11

en negligeant les effets des moyennes secondes et tierces. On voit . que ceUe sur-estimation n'est pas tres dangel'euse.

20. - Gisements etroits.

L'effet du hasard, dans les gisements etroits, sera de donner des runs en chapelet. Les memes phenomenes peripheriques se pre­sentent dans le sens longitudinal. Les lignes initiales et terminales des zones son t sur-estimees.

21. -- Inventaires des reserves.

11 va sans dire que les inventaires de reserves, etablis par les methodes classiques. ne peuvent pas i'tre representatifs.

Si les tonnages de matiere utile sont sensiblement acceptable~;. par contre les teneurs indiquees seront trop elevees, autrement di! les cubes a exriloiter seront toujours plus eleves en rea lite que ce que n'indique le calcul classique.

L'ancienne methode « des rectangles ». qui ecartait system a­tiquement du caleul tous les puits non payants. elant la plus defec~ tueuse a cet egard. Elle ne pouvait donner comme 1:eneur moyen­ne que la moyenne haute H et non la moyenne generale du gise­ment. Cette rriethode a ele, heureusement. abandonnee partout.

I1 est cependant regrettable qu'il s'y soit substitue une methode qui, sous des apparences acceptables. ne corrige pas la suresti­mation systetnatique des bandes marginales. Dans cette methode que M. Preudhomme par exemple, a fait adopter par ses services de Kilo-Moto et de M.G.L. les puits non payants rencontres par hasard a l'interieure des limites payantes sont inc1us dans le cal~ cuI de la teneur moyenne; mais si on admet reffet du hasal'd a l'interieur de la zone payante, on ne reflechit pas que cet effet doit etre encore plus important en bordure de la zone payante. Si la moyenne des zones interieures residuelles re descend sur les cour­bes de moyennes hautes secondes. tierces, ou quatres, par contre la bande marginale interieure conserve inchangee sa moyenne haute (fig. 4).

Dans les zones payantes etroites. la methode des zones rejoint celle des rectangles. et aboutit a des sur"estimations catastrophiques.

Surestimation systematiqae de la tenelll' des zones payantes 319

E. - CONCLUSIONS

22. Procede rationneI de delimitation de zones.

De l'etude qui precede, nous concluons que:

J) Le trace· ,{ane limite basee uniquement sur tallure apparente des teneal'S realise dans son uoisinage immediai' tine s';kction arbitraire de ces tenellt's.

2) !I en resulte une sur-estimation systematiqlle de la bande mar· ginale interietlre a la zone payante, et line sOils-estimation sys­tematique de la bande marginale exteriellre.

3) fl est euident qae ces sur-estimations et sOlls-estimations se compensent SI on rermit en une meme zone peripheriqlle les ban­des margin ales interieures et exterieures.

4) On peat fixer en premiere approximation les iargeurs de ces bandes ii lIn sondage pOllr la bande interiellre, et deux sonda­ges pour la bande exterieure.

5) Le trace des zones a evaluer se fait done en deux phases : la premiere consiste a tracer llne ligne d'isopayabilite; la seconde ,i cJe/imiter la zone peripherique de celte ligne (fig. 5).

23. - Etudes statistiques complementaires.

II est bien certain qu'on ne peut donner, dans l'etude d'un sujet aussi multi forme, que les grandes lignes et des resultats moyens,

Pour preciser les details, indiquer les remedes efficients, il [aut reunir une documentation importante, manipuler cl'importantes statistiques de resultats cle prospection et cl'exploitation, sans ou­blier de controler la sincerite de leurs auteurs, Ce travail me rite­rait d'etre entrepris, aHn de faire cesser definitivement l'incertitude qui entoure les resultats de toute prospection,

CostermanslJille, le 17 septembre J 945,

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I I

Surestimation systbnatique de la teneur des zones payantes 321

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