Barbarin Georges - Recherche de La Nme Dimension
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8/17/2019 Barbarin Georges - Recherche de La Nme Dimension
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GEORGES BARBARIN
RECHERCHE
DE LA
N me
DIMENSION
LES MIS DE GEORGES RS RIN
les Ouches ROMENET
18150 GERMIGNY l EXEMPT
Tel: 09-7U9-03-42
Mel: amisgb@wanadoo fr
www georgesbarbarin com
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TITRE
ANNEEefDITIONSGENRE
1926B1lammarion
poésie
1926B2
rix de la Femme
oman
1927
B3
lammarion
nature 1928
B4lammarionhumour
1929B5lammarion
roman
1931B6lammarionroman 1935
B7
azainville Astra
pirituel
1936B8
alman-Lévy
oman
1936
B9
Stocknature 1936
B10
dyar J ai Lu
sotérique
1937
B11
Dangles
pirituel
1937
B12
Plon
sotérique
1938
B13ourrier du Livre
pirituel
1938B14
Advarsotérique
1939
B15a Sourcerieociété 1939B16.Olivenf AGB
pirituel
1939
B17
alman-Levv
oman
1942B18
Astra
sotérique
1942
B19ourrier du Livre
pirituel
1943B20
Danglespirituel
1943B21ourrier du Livre
pirituel
1944B22
Niclaus
ociété
1945B23
J.Olivenociété 1946
B24
dvar J ai Lusotérique
1946
B25
u Roseau
pirituel
1946
B26 Astra
sotérique
1947B27u Roseau
pirituel
1947
B28Aillaud
vécu
1949
B29mnium AGB
pirituel
1949B30iclaus AGB
pirituel
1949B31
Danglespirituel
1949
B32
Ermite
sotérique
1950B33
Danglespirituel
1950
B34
stra Dangles
pirituel
1950B35 Ermite
ature
1950
B36Niclaus
ociété
1950
B37Du Rocher
pirituel
1951B38u Rocher
sotérique
1951
B39
angiesfAGBpirituel
1951
B40
Dervysotérique
1953B41
ubanel iDangles
ociété 1953
B42mour et vie AGBociété
1953
B43Niclausociété
1954
B44iclaus AGB
pirituel
1954B45
Danglespirituel
1954B46
Astra
sotérique
1954B66Auteur
ociété
1955
B47Aubanel
pirituel
1955
B48
Adyar
sotérique
1955B49
Nizet
pirituel
1956
BSOstra AGB
pirituel
1956B51 Nizet
ociété
1957
B5.2Astra
pirituel
1958
B53u Roseau
pirituel
1959
B54
repin-Leblond
ature
1960
B55lammarionoman
1961
B56
Niclaus
ociété
1962
B57
A :Jed orpirituel
1963
B58iclaus AGB
pirituel
1963
B59
ubanel AGB
pirituel
1963
B60
Qed orl AGBpirituel
1964
B61
qe d orl AGB
pirituel
1964
B62
ubanel AGB
pirituel
1966
B63stra AGBécu
1966
B64ubanel IAGB
pirituel
1968B65
J.MeversotériCiue
2002
B68
AGB
pirituel
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OUVRAGES de Georges BARBARIN édités actuettement
TARIF Jan 2008 disponible en librairie, à l association ,et
u
famille de l auteur
Titres
1
Ref
1
Poids
1
Prix €
laclé
1
87
11669
l Invisible et Moi
1
G813
152g
G819
02g
2
G821
51g
Comment vaincre
urs et an oisses
G831
7 5
G845
7 5
G841
7 5
G833
7 5
A l ASSOCIATION reéditions privées)
Faites des Miracles
Demande et tu recevras car Il y a un Trésor en toi
Sois ton propre Médecin, le Docteur Soi Même
Clé du Succès
Le Mysticisme expérimental
Dieu mon copain inédit)
Le Jeu Passionnant de la Vie
Calendrier Spirituel
Comment le PROTECTEUR INCONNU devint l AMI
Vous êtes jeunes mais vous ne le savez pas
Le règne de l Amour ex le règne de l agneau)
Le Seigneur m a dit
Comment on soulève les montagnes
Sois unAs
LIVRET: résumé du site sous plastique 40 p. avec Photos
La guérison par la foi
FAMILLE DE l AUTEUR fin de série)
L Après Mort grand format
Vivre avec le Divin ex Vivre Divinement)
Le Livre de la Mort Douce
La Nouvelle Clé
Le livre de chevet l ami des heures difficiles)
Je et Moi
J ai Vécu 100 Vies *
Voyage au Bout de la Raison
*
20 Histoires de Bêtes
France Fille Aînèe de l Esprit
Quelques Photocopies reliées de livres épuisés liste sur demande)
* vieilles éditions dont il faut découper les reliures de pages
G858
G829+30
G842+62
G850
GB44
G868
G834
G861
G863
G859
G816
GB60
G839
G864
G847
G838
G837
G811
G853
G825
G827
G865
G857
G854
G823
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~
~
2299
2189
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~
3419
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160g
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~
3039
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~
1259
~
~
~
779
12
9
12
12
12
12
12
12
12
12
12
12
1
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1
12
18
18
15
15
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5
5
5
4
8à15
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contre trois timbres tarif normal
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Tous droit s réservés pour t ous pays.
CHAPITRE PREMIER
L RE HER HE DE L QU TRIÈME DIMENSION
L étude du mystère de la mort nous a conduit au cours
de précédents ouvra~es à faire le tour des moyens normaux
de l information humaine et nous nous sommes inspiré
successivement des données de la révélation religieuse de
l occultisme de l intuition de la clairvoyance du raison
nement de l induction et de l observation. La science
positive nous a été d un faible sec ours parce que repliée
dans sa foi expérimentale elle s est obstinément soustraite
aux recherche s d ordr e intérieur. M ais la sc ience positive
n est pas toute la science et déjà une avant-garde scienti
fique la déborde sous forme d astro:physique d hypergéo
métrie de mathématique transcendante etc... Un monde
entièrement neuf apparaît dans la première moitié du
xx siècle et submerge peu
à
peu les anciens concepts de
labora~oire purement expérimentaux.
C est ainsi que les esprits curieux ont prospecté des
voies jusqu alors inexplorées et abordé l inconnaissable au
moyen de l hypothèse d une .quatrième dimension. Peu
nombreux sont ceux qui les ont suivis. Et l on pourrait
compter sur les doigts des deux mains les hommes qui
ont apporté du nouveau en pareille m atière. Si pauvre que
soit sa bibliographie la recherche de la quatrième dimen
sion n en représente pas moins l effort mental le plus
récent et le plus efficace de l homme pour se dépasser
lui-même et entrer dans l inconnu.
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RECHERCHE DE LA N° DIMENSION
A LA RECHERCHE DE LA QUATRIÈME DIMENSION
La quatrième dimension est considérée par le grand
public comme une spéculation abstraite et idéale. Nous
espérons faire toucher du doigt les possibilités qu'elle
offre pour expliquer l'inexplicable et notamment l'après
mort.
Il existe, à la vérité, une mathématique de la quatrième
dimension, accessible à la seule élite scientifique, mais
notre dessein n'est pas de pénétrer dans ce terrain particu
lièrement ardu. Nos propres facultés de compréhension s'y
opposent et, par conséquent, celles de la plupart des
personnes qui nous lisent. Nous nous bornerons donc pour
commencer à un essai psychologique de vulgarisation.
D'autres écrivains l'ont tenté et Maurice Maeterlinck en
fut le plus illustre. Son livre
La Vie de l Espace
(1) s'est
inspiré particulièrement des travaux de Howard Hinton,
de Gaston de Pawlowski et de P. D. Ouspensky.
C'est par conséquent, sur ces quatre auteurs que nous
nous appuierons, au début, non sans y joindre le fruit de
nos réflexions personnelles.
Qu'entend-on par quatrième dimension? Jusqu'à présent
on n'a guère songé à la quatrième dimension que comme
à une dimension supplémentaire de l'espace, venant
s'ajouter aux trois dimensions déjà connues de l'homme
et qui sont
la longueur la largeur et la hauteur.
En dehors de ces trois mesures, le cerveau humain est
incapable d'évaluer les corps spatiaux, puisque, depuis
qu'il existe, il n'a enregistré d'autres notions que celles du
long, du large et du haut.
Tout ne pami pas rassembler les trois dimensions;
ainsi la ligne n'en a qu'une, c'est-à-dire la longueur, sans
la largeur ni la hauteur; la surface ne possède que deux
dimensions : la longueur et la largeur, sans la hauteur
(ou épaisseur) ; le solide enfin (cube, sphère, etc...) réunit
les trois dimensions et constitue le corps spatial le plus
(1) FasqucIle éditeur.
complet que connaisse l'Homme à l'aide du témoignage de
ses sens et du raisonnement de son cerveau.
Mais rien ne prouve qu'il n'existe pas une quatrième
dimension, qui ne serait ni la longueur, ni la largeur, ni
la hauteur ou épaisseur et dont nos cinq sens et même
notre raisonnement ne nous donneraient aucune idée et
qui serait située précisément en dehors de notre logique
et de la compréhension par nos sens.
Si cette quatrième dimension n'est pas uniquement une
hypothèse, elle doit donner lieu à des constructions spatiales
qui ne seraient ni la ligne, ni la surface, ni le solide, mais
autre chose de plus complet, qui les comprendrait tous
les trois.
Comme nous n'avons aucun point d'appui logique pour
raisonner directement sur la quatrième dimension il ne
nous reste, dans la pratique, qu'à raisonner sur les trois
premières et à inférer du comportement de la première à
l'endroit de la seconde et de la seconde
à
l'endroit de la
troisième ce que peut être le comportement de la troisième
à l'endroit de la quatrième dimension.
C'est à ce jeu que s'est livré plus spécialement le mathé
maticien Howard Hinton qui, dans une série d'ouvrages
ingénieux (2), s'est efforcé de mettre ses déductions à la
portée d'une intelligence moyenne par l'emploi d'exemples,
classiques depuis trente ans . .
a notion de profondeur
Avant d'examiner quelques-uns de ceux-ci, posons
d'abord les matériaux d'une base positive, puisqu'aussi
bien ce sont les positivistes qui ont le plus grand besoin
d'être informés.
Le point, déplacé en longueur, crée la ligne (première
dimension).
(2) Une nouvelle ère de pensée; La . dimension; Contes Icienti
fiques; Un épisode du Pays plat (Londres).
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RECHERCHE DE LA N° DIMENSION
A LA RECHERCHE DE LA QUATRIÈME DIMENSION
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La ligne, déplacée en largeur, crée la surface deuxième
dimension).
La surface, déplacée en hauteur, crée le solide troisième
dimension).
Le solide, déplacé en qui n est ni longueur, ni
largeur, ni hauteur), crée le quatrième dimension).
Donc longueur X largeur
2° dimension. Longueur
X
largeur
X
hauteur
=
3° dimension. Longueur
X
lar
geur
X
hauteur
X
x
4° dimension.
L Homme appartient physiquement à la troisième
dimension puisqu il est lui-même un solide.
Toutefois, le raisonnement qui précède appelle une
remarque. Tandis que ligne et surface doivent se mou
voir en direcLion perpendiculaire à elles-mêmes poQr pro
duire la figure géométrique d une dimension supérieure
et que, notamment, le carré n aboutit au cube qu en s éloi
gnant perpendiculairement de son aire de départ d une
hauteur égale
à
celle d un de ses côtés, le cercle, lui, pro
cède différemment pour aboutir à la sphère et doit, non pas
s éloigner perpendiculairement de son aire de départ, ce
qui créerait un cylindre, mais bien pivoter sur son dia
mètre jusqu à ce que chaque demi-cercle ait accompli une
demi-conversion.
Quelle est donc cette direction inconnue dans laquelle
doit démarrer un solide et qui est ni longueur, ni largeur,
ni hauteur?
Si surprenant que cela paraisse, une réponse a été faite
à cette question, dès le premier siècle de notre ère, par l un
des plus grands initiés chréliens, nous voulons dire St
Paul. L apôtre ayant énuméré les trois dimensions déjà
connues, y ajoute la
profondeur
3) Ephésiens III, 18-19).
Cel lains pourraient être tentés de considérer la profon
deur comme une variante ou un équivalent de la hauteur,
mais un instant de réflexion dissipe cette impression
3) D ans l A pocal ypse, St Jean par le d une c cité cubique:t, soigneu·
sement mesurée, qui descend des ci eux.
superficielle. Si l on médite
profondément
sur ce mot
pro-
fond
de
profondeur
l un des plus denses et des plus
chargés de sens qui soient dans la langue humaine, on
s apercevra qu en effet le problème réside dans la profon-
deur de l Homme, là où cesse le contrôle des sens.
Nous reviendrons sur ce point qui mérite une étude
particulière. En attendant, poursuivons à travers l espace
notre rudiment de démonstration.
onstructions empiriques de Hinton
Si vous déplacez un objet quelconque pour le transporter
il
un endroit différent de celui où il se trouve, vous êtes
presque toujours amené
à
faire trois sortes de mouvements
distincts, correspondant chacun à l une des trois dimen
sions. Cela vous semble si aisé et si naturel qui vous ne
voyez pas ce que représente d efficacité la combinaison
harmonieuse des trois mouvements essentiels effectués, et
ce dans trois directions perpendiculaires entre elles, puis
que chacune forme avec les deux autres un angle droit.
Essayez d imaginer une autre ligne, c e st-à-dIre un nou
veau mouvement, qui soit perpendiculaire aux trois autres,
aussitôt votre cerveau, lui-même axé sur longueur, lar
geur, hauteur, refusera de vous obéir.
Un entraînement spécial et la .recherche de toute une vie
ont permis à Hinton de construire une figure géomé
trique qu il nomme Tesseract Cette figure, normalement
inconcévable, paraît à son Inventeur constituer un corps
quadri-dimensionnel doué de propriétés inconnues à notre
troisième dimension.
Hinton se base sur le tableau suivant pour former son
concept hypothétique. Le point est limité par lui-même. La
ligne est limitée par deux points ~par elle-même. La sur
face carrée est limitée par quatre points, quatre lignes et
par elle-même. Le cube est limité par huit points, douze
lignes, six surfaces et par lui-même. Le
Tesseract
est
limité par seize points, trente-deux lignes, vingt-quatre
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RECHERCHE DE LA N DIMENSION
A LA RECHERCHE DE LA QUATRIÈME DIMENSION
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surfaces, huit solides et par lui-même. On voit que la
construction m térielle de cette figure est impossible pour
un homme de la troisième dimension. Il ne s ensuit pas
nécessairement qu elle n existe pas, ainsi que bien d autres
du même ordre (ou d un ordre encore plus élevé), mais
seulement que l état ctuel de notre esprit ne nous permet
pas de l utiliser consciemmenl.
ogique des dimensions inférieures
Hinton ne s est pas borné à l élaboration de cette forme
inusitée, sœur des figures de l hyperespace ainsi baptisées
par la géométrie non-euclidienne et dont Maeterlinck a dit
qu elles semblaient issues « d un cauchemar de polytech
nicien
».
Il nous a proposé l être idéalement plat de Flat
land, destiné à nous faire comprendre les possibilités de
raisonnement des êtres de la dimension inférieure à la
nôtre, c est-à-dire du domaine de la surface ou de la
deuxième dimension.
Supposons, en effet, un être raisonnant extra-plat, vivant
sur une surface et qui, n ayant ni haut ni bas, ne pourrait
concevoir ni épaisseur, ni hauteur. Pour lui, tout ce qui
serait haut ou épais n existerait pas et seules les lignes
et les surfaces lui seraient accessibles. Posons donc sur sa
surface deux triangles dont les trois côtés sont inégaux.
Si ces t.riangles sont orientés dans la même direction, l être
superficiel, en les mesurant exactement, constatera leur
parallélisme et leur équivalence. S il lui était possihle de
les faire glisser l un sur l autre, il les ferait coïncider
rigoureusement. Pour lui, aucune autre position des trian
gles qui viendrait à les opposer ne serait logiquement pos
sible. -Or, ce qui est irréalisahle par l être de la deuxième
dimension est logiquement réalisable par l être de la troi
sième dimension. Si, en effet, nous, qui avons le sens de
la hauteur. retournons l un des triangles dans le plan de
la troisième, c est-à-dire en le faisant pivoter sur un de ses
côtés, nous aurons réalisé un des miracles de la deuxième
1.
\
dimension. Mais ce qui est un miracle pour la deuxième
dimension n est pas un miracle pour la troisième et ce
qui est un miracle pour la trois,ième n est pas un miracle
pour la quatrième. de sorte que tout, même le surnaturel,
pt ut s expliquer logiquement par le facteur d une nouvelle
dimension.
De même, dans notre troisième dimension, nous ne pou-
vons parvenir à superposer exactement notre main droite
à notre main gauche. De quelque manière que nous nous
y prenions les pouces n auront pas la même orientation,
ou, quand ils auront la même orientation, les dos et les
faces seront opposés.
Il faudrait un retournement complet d une des mains
dans une direction inconnue pour obtenir une exacte super
position. Ce retournement est du domaine de la quatrième
dimension et suppose une intervention intérieure comme
celle qui permet de faire coïncider deux gants en retour
nant à la façon d une peau d anguille) l un d entre eux.
Exemple grossier et imparfait d une manœuvre supérieure.
accessible aux êtres quadri-dimensionnels. Nous verrons
plus loin que cette manœuvre est chose courante en matière
d expérimentation supra-normale et que certains phéno
mènes spirites sont de la plus authentique quatrième
dimension.
On peut donc dire que tout objet déplacé dans une
dimension supérieure apparaît ou disparaît dans les dimen
sions qui sont au-dessous.
Ainsi la plupart de nos mouvements sont inexplicables
logiquement par les êtres de la deuxième dimension,
comme les mouvements de ceux-ci le sont pour les êtres
de la première.
Ouspensky a classé le chat, le chien, le cheval parmi les
êtres à deux dimensions et la limace est considérée par
lui comme uni-dimensionnelle.
Tout au plus est-il permis de dire que l animal a une
faculté de perception des objets qui n est pas la même que
celle de l Homme. Chose curieuse, cette perception, très
supérieure à la nôtre pour le témoignage de sens animaux,
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RE HER HE DE L N° DIMENSION
L RE HER HE DE L QU TRIÈME DIMENSION
15
beaucoup plus parfaits que les sens humains, lui est très
inférieure par la compréhension cérébrale, de sorte que
J Homme parvient à une connaissance réelle plus étendue
que la hête en dépit de sens plus restreints. Démonstration
péremptoire de la primauté de l esprit sur la matière et
premier échelon vers la connaissance des mondes direc
teurs.
Comment, en effet, le chien prend-il connaissance d un
cube? En découvrant chacune de ses faces l une après
J autre. Le cube lui apparaît, de la sorte, comme une
succession de surfaces identiques sans qu il ait la moindre
notion de leurs rapports. Tout au plus peut-il se loger
dans son cerveau une vague idée de ce qui est devant ou
derrière, mais sans l impression de perspective ni la sensa
tion de relief. Le chat, devant le miroir, passe ses pattes
de l autre côté, non par raisonnement mais pour assurer
la prise au-delà d un obstacle physique, la notion de miroir
lui échappant totalement.
De même, en présence de la sphère, l animal ne voit pas
la rotondité mais un disque invariablement le même s il
en fait le tour.
Nous percevons différemment en imaginant la sphère
comme une multiplicité de cercles juxtaposés autour d un
même diamètre et si rapprochés les uns des autres que
leurs bords extérieurs se présentent sous forme de surface
arrondie.
Nous aussi, nous ne voyons les faces du cube opposées
à notre vue que comme une succession de surfaces iden
tiques quoique différentes, mais la raison nous dit que ces
surfaces s opposent à angle droit. Nous sommes donc supé
rieurs à l animal et encore plus à l être extra-plat dans
nolre perception
subjective
du cube, mais la perception
objective de ce même cube, ne nous est permise que partiel
lement. Seul, un être de la quatrième dimension a la vision
totale d un solide sans êlre obligé d en faire le tour ni de
se livrer à aucune sorte de raisonnement.
Si le esser ct existe, ou quelque autre objet de la qua
trième dimension, l être quadri-dimensionnel n en doit avoir
lui-même qu une perception incomplète et suppléer par ce
qui lui sert de logique à l imperfection de sa vision.
De là, inévitablement, l hypothèse de dimensions tou
jours supérieures permettant aux êtres qui les utiliseraient
la compréhension et le maniement des échelons dimen
sionnels demeurés au-dessous d eux.
Nous vivons dans un monde c truqué
On aurait tort de croire que l existence d une qua
trième dimension n a été envisagée que par des physiciens
ou mathématiciens présomptueux, ou des francs-tireurs
sans mandat de l avant-garde scientifique.
Certains savants, parmi les plus illustres, n ont pas
hésité à admettre l hypothèse de la quatrième dimension.
Il en fut ainsi de Henri Poincaré qui la considérait comme
incontestable 4), suivi en cela par une élite de hauts
mathématiciens.
Les fameuses théories d Einstein sont elles-mêmes
basées sur l hyper-espace. Quant à Daniel Berthelot, son
sens quadri-dimensionnel s affirma ouvertement plusieurs
fois.
Mais cette spéculation sur les hauteurs n est permise qu à
certaines organisations transcendantes, non aveuglées par
le conformisme et capables de s évader du
«
sens com
mun ~. N est-ce pas Henri Poincaré qui disait aussi : « Il
est
ommo e
d admettre que la terre tourne autour du
soleil. ,.
Si la quatrième dimension de l espace n est pas seule
ment un mot, il est vraisemblable que, dans ce domaine,
les planètes ne sont pas isolées les unes des autres, comme
4) « La géométrie A N dimensions, a-t-il écrit, a un objet réel...
Les êtres de l h yperespace sont susceptibles de définitions comme
ceux de l espace ordin aire et, si no us ne po uvo ns nou s les rEprésenter,
nous pouvons les concevoir et les étudier. ,.
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RECHERCHE DE LA N° DIMENSION
A LA RECHERCHE DE LA OUATRIÈME DIMENSION
17
il semble
à
la vue tronquée des hommes de la troisième
dimension. Mais les systèmes stellaires form.eraient des
«
tout» compacts 5), rappelant les organismes tri-dimen
sionnels des animaux et fédérés entre eux par une amal
gamation toujours plus étendue, vérité que certains astro
nomes ont pressentie et qui se rapproche de celle entrevue
par les Anciens.
Les découvertes les plus récentes et notamment celle
des radiations permeUent de supposer la co-existence de
plusieurs mondes dans le même espace et même la
co-existence de plusieurs espaces dans le même univers.
En effet, les radiations, dont la plupart sont invisibles,
inaudibles, intangibles, traversent nos corps organiques
sans que les divers plans cessent de fonctionner.
L influence que ces plans exercent mutuellement l un
sur l autre, pour n être que rarement décelable, n en
existe pas moins,
mème en dehors de notre conscience.
Mais il ne nous est pas absolument interdit d en devenir
conscients.
C est précisément parce que nous som.mes enfermés
dans la notion des trois premières dimensions que nous
concevons l univers sensible tel que nos sens nous le pré
sentent, ceux-ci fussent-ils prolongés par des télescopes,
spectroscopes, microscopes, sismographes ou microphones
géants.
Par suite, il est à peu près certain que nous n avons pas
la notion de l Univers tel qu il est, ni du monde véritable
et que tout nous apparaîtrait différent dans la quatrième
dimension.
Il est donc possible, comme nous le suggérions plus
haut, que, doués tics ~cns d unc nouvclle dimcnsion, nous
ne voyions plus la terre tourner autour du soleil, ni les
astres tourner autour de leur axe. Il est également possible
que ceux-ci n aient pas une forme sphérique, détachée des
5 ) Tel le système apparent de l atome.
autres formes et que le vide stellaire apparent soit le
plein de la réalité.
Il apparaît non moins probable que l univers de la
4° dimension n est pas encore l Univers tel qu il existe en
lUi-même et que chaque dimension nouvelle 5°, 6°, etc...)
en accroît les perspectives et les possibilités.
Tout est un perpétuel devenir, au lieu d être, comme
nous le croyons, une perpétuelle stagnation dans un monde
classé et fixé d avance et l Homme doit, sous peine de
rétrogradation, être lui-même un perpétuel devenir.
Quant à ce qui est de son existence propre par rapport
à l Univers ou de l existence propre de l Univers par rap
port à lui, nous ne pouvons le définir
mais il nOllS est
permis de le l ivre.
Car la Vie est un mouvant empirisme
qui génère infatigablement les solutions devant les pro
blèmes et les problèmes après les solutions.
nombre n a t il que troi. dimensions?
Dans un de nos livres précédents 6) nous avons fait
ressortir l infirmité congénitale des mathématiques hu
maines, insensiblement écartées de la mathématique
divine et sur lesquelles le progrès industriel moderne est
en partie construit.
Ces mathématiques imparfaites n en constituent pas
m.oins un instrument efficace en ce sens que, faussées par
l intervention des hommes, elles découlent cependant, à
l orig.ine, d un concept supérieur
TeUès...quelles et en raison de leur genèse divine, elles
portent en clles-miomes et
en dépit de l lomme,
des possi
bilités qui dépassent ce dernier.
Ouspensky a traduit le même sentiment lorsqu il a dit:
«
La science ne saurait nier que les mathématiques se
6 Vieu est-il mathématicien? Ed. Astra).
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REl HERCHE DE L N° DIMENSION
L RECHERCHE DE L QU TRIÈME DIMENSION
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explique la difficulté et l invraisemblance de la plupart
de nos humaines interprétations.
fss.1 d ad.pt.tion de nos sens à qu.tre dimensions
Certains ont écrit que nos sens physiques étaient seuls
responsables de notre compréhension à trois dimensions.
Et Maeterlinck s est fait l écho d une opinion suivant
laquelle un simple perfectionnement du mécanisme ocu
laire, « les yeux, par exemple, étant doués de mouvements
«
indépendants et de vitesses différentes), nous révélerait...
«
des coordinations imprévues d espace :t, bref, nous per
mettrait de saisir visuellement au moins quelques aspects
de la quatrième dimension.
Cette thèse a été soutenue par Poincaré, selon qui une
modification de la courbure du cristallin et de la conver
gence oculaire procurerait le sens de la quatrième au
regard humain.
« Rien n est moins sûr, fait observer René Sudre. On
«
peut soutenir, au contraire, que, s il y a harmonie préé
«
tabLie des efforts moteurs, c est parce que la nature des
«
choses nous l a imposée, autrement dit parce que l es
« pace de l expérience visuelle, confirmée par le toucher
«
et les déplacements de notre corps, n a que trois dimen
«
sions. Par suite, le décret de l esprit qui essaierait d en
«
imposer quatre, même en cas de dérèglement des mus
«
des de l œil, resterait impuissant. :
Et le même auteur ajouLe judicieusement : « Un êLre
primitif, capable de se remuer en tous sens, pourrait
«
croire que les dimensions de l espace sont innombra
«
lIlcs. 11a fallu beaucoup de réllexioll pour comprcndre
« qu on pouvait fixer la position d un point au moyen de
« trois disLances et de trois seulement par exemple ses
.~ d istances perpendiculaires aux trois faces d un cube. ~
Ainsi nous heurtons-nous de nouveau à l impuissance
d expliquer par la seule logique sensorielle une dimension
supérieure de la compréhension humaine, que l on s obs
tine à vouloir chercher sp ti lement
Le lecteur commence peut-être à entrevoir que la désa
grégation du corps, si elle nous soustrait
à
l univers que
nos sens physiques révèlent, facilite, par contre, notre avè
nement dans un univers inconnu.
-
8/17/2019 Barbarin Georges - Recherche de La Nme Dimension
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CHAPITRE II
L HOMME DE LA QUATRIÈME DIMENSION
Quelles sont les possibilités de l homme moyen en vue
d accéder il la compréhension d une dimension supérieure?
Presque nulles la plupart du temps parce que l Homme
ne réfléchit pas par lui-même et se contente d enregistrer
ce qu ont élaboré de rares penseurs. Encore l œuvre des pen
seurs est-elle perdue dans la broussaille des philosophies
positives et dans l amas expérimental de sciences basées
sur le contrôle sensoriel.
Dans ces conditions et bien qu entouré d un monde
inexploré incommensurable l Homme préfère borner sa
curiosité au monde étroit de sa vie de tous les jours.
Il ne sortirait presque jamais de cette torpeur psychique
si la religion les arts par exemple ne le sollicitaient vers
les hauteurs. Mais ces élans supérieurs ont généralement
besoin d une forme objective pour se traduire et le plus
souvent ils se figent en essayant de se formuler. La haute
vertu morale qui brIse les moules vulgaires n est pas à
la portée de beaucoup. En revanche la mort projette tous
les vivanLs dans un état de conscience différente et les
nchemine vers de nouveaux plans.
Jusqu à présent l immense majorité des êtres humains
répugne à envisager cette transition d apparence brutale.
Ce n est pas pour ceux-là que nous écrivons mais pour
ceu X q ui se cherchent eux-mêmes et désirent trouver la
Vie et son véritable :\ens.
L nOMME DE LA QUATRIÈME DIMENSION
3
Il en existe de-ci de-là qui ignorent leur propre science.
Une lectrice. nous proposait naguère quelques idées peu
courantes au sujet des trois premières dimensions.
Les trois dimensions de l homme
Comment disait-elle parler valablement de la quatrième
dimension alors que nous ne connaissons même pas la troi
sième ? Nous ignorons tout des rayonnements et des
fluides e et n avons même pas conscience du comporte
e ment de nos organes et de nos humeurs.
e Combien d hommes en dehors des Gitans d es Bas
e ques de certains Américains ont le sentiment de leur
e e masse » et sont non des e contenants » mais des
e e contenus
»
?
e La presque unanimité des personnes s apparaissent
« à elles-mêmes non comme volume mais comme surface.
e Elles ne représentent pas l escargot dans sa coquille
e mais la coquille de l escargot. Elles habitent en général
e leur corps comme une carapace.
e Même pour un architecte une maison n est faite que
e de surfaces différenciées. L univers nous apparaît comme
e une sphère creuse et le vulgaire n a pas idée de sa den
e sité.
e La sensation de volume nous échappe habituellement.
e Pour bien des gens un solide n est qu une surface fer
e mée de toutes parts. Dedans c est le néant ou le vide.
e On voit par suite que peu d hommes se rendent
e compte de leurs trois dimensions.
e Quand l homme aura véritablement compris ses trois
e dimensions c est qu il en aura quatre »
Cittanova a serré de plus près encore l explication de
l homme tri-dimensionnel : e La géométrie euclidienne ne
e s est jamais élevée à la conception d une quatrième
e dimension qui sort du cadre de l expérience
sensible
-
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RECHEUCHE DE LA
DIMENSION
L HOMME DE LA QUATRIÈME DIMENSION
5
«
Quand le géomètre euclidien dit que l esprit a trois
« dimensions, qu il n en a pas moins et qu il ne peut
e en avoir davantage, il fait allusion à ce fait que notre
«
organisme est constitué de telle sorte que
« l étendue
« sensible
apparait
à
nos sens composée de six comparti
e ments :
«
l avant et l arrière,
e le haut et le bas,
«
la droite et la gauche,
«
ces six compartiments pouvant être réunis deux à deux
e au moyen de trois axes seulement se rencontrant en un
e point donné.
«
Empiriquement, l un de ces axes, qui réunit le haut et
e le bas, est constitué par notre colonne vertébrale, le
«
deuxième, qui réunit la droite et la gauche, est donné
«
par le déploiement de nos deux bras, enfin le troisième
e est donné par le déploiement des membres inférieurs.
«
Chacun transporte avec soi en tout point de l étendue
« ses trois axes coordonnés et le sens qui lui permet
à
e tout instant de rajuster ces trois axes est le sens de
«
l équilibre.
:t
n quoi le sens de l équilibre nous enchaîne
aux dimensions inférieures
Ici l auteur de l nalyse psychologique des notions
d espace, de temps et de relativité 1) émet une hypothèse
curieuse dont peu d hommes se sont avisés mais qui sem
ble avoir été amorcée par Gaston de Pawlowski.
Ce sens de l équilibre
«
est le moins connu et le moins
«
analysé de tous les sens de l Homme. Des travaux d émi
« nents physiologistes ont rattaché l équilibre aux canaux
«
semi-circulaires et, de fait, il résulte de leurs travaux
«
que les nerfs afférents à ces canaux nous permettent
1 ) Ed. Ady ar.
«
à chaque instant d aviser inconsciemment aux déplace
« ments du centre de gravité de notre tête, ce qui nous
« conduit
à
la ramener dans l axe de la verticale, afin de
«
stabiliser l a ttitude du corps . .. II semble donc bien que
«
les mouvements autres que c~ux qui permettent à l or
e ganisme de se déplacer suivant les trois directions pri
e vilégiées qui correspondent
à
la disposition des canaux
«
semi-circulaires soient une cause de perturbation du sens
«
de l équilibre et de la notion toute biologique des trois
«
dimensions.
«
Les trois axes des coordonnées et les trois dimensions
«
de la géométrie euclidienne ne sont donc pas une inven
« tion des géométres mais, bien au contraire, la consta
«
tation d un fait d expérience, insuffisamment analysé« de nos jours, mais se rattachant très certainement aux
e nécessités physiologiques de l organisme humain. »
Pawlowski, supposant l homme en possession de sa qua
trième dimension, lie cet agrandissement de la person
nalité humaine à l apparition dans l oreille interne d un
canal nouveau, non plus semi-circulaire celui-là, mais cir
culaire et donnant
à
l Homme la sensation d équilibre qui
lui est indispensable pour déplacer son corps à quatre
dimensions. Sans les trois canaux semi-circulaires existant
aujourd hui dans l oreille humaine nous n aurions pas la
notion de l espace tridimensionnel ni la sensation d équi
libre dans les positions des corps à trois dimensions.
Chaque canal l horizontal, le vertical antérieur et le verti
cal postérieur) correspond à une des trois dimensions de
notre étendue et, sans même imaginer le canal circulaire
de Pawlowski, il suffirait peut-être d un quatrième canal
semi-circulaire dans notre oreille pour nous donner le sensde l é quilibre dans la quatrième dimension.
Ici, nous devons mentionner une remarque supplémen
taire de Cittanova dont les conséquences sont plus impor
tantes qu il ne le suppose lui-même :
e II semble, dit-il, que le sens de l équilibre inclus dans
e l oreille, rappelons-·le) soit intimement lié à la vue et
«
au sens kinesthésique ou des images visuelles), qui
-
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RECHERCHE DE LA N° DIMENSION
L HOMME DE LA QUATRIÈME DIMENSION
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c nous incitent dans nos déplacements à ramener le corps
c dans la position de la verticale.
« L aveugle, privé de la vue qui nous renseigne sur la
c direction de notre organisme parallèlement aux objets
c verticaux, est obligé de maintenir la colonne vertébrale
«
et la tête dans une position constamment verticale, afin
«
de prendre conscience des sensations musculaires qui
« tendent à déplacer son sens de gravité.
«
Le sens de l équilibre n est stabilisé chez l enfant
«
qu après une certaine période de tâtonnements. Quant
«
à
l adulte, il suffira de plusieurs rotations successives
«
et rapides autour d un axe fixe pour lui faire perdre
«
momentanément l usage de ce sens.
»
Cette liaison du sens de la vue au sens de l ouïe est
d aulant plus intéressante que certains auteurs, dont Poin
caré n est pas le moindre, ont, comme on l a vu au précé
dent chapitre, suggéré qu un perfectionnement de la cour
bure de l œil et des muscles oculaires permettrait d ac
quérir la
vile
de la quatrième dimension. Que ces divers
auteurs aient tort ou raison dans leurs spéculations parti
cularistes, il importe peu; l essentiel est de constater
que,
dans leur état anatomique actuel nos sens s opposent
à ce que n ll accédions physiquement à une nouvelle
dimension.
Sommes-nous des emmurés de la troisième dimension
La deuxième constatation qui s impose s applique au
fait que l équilibre normal participerait à la fois de l ouïe
eL de la vue 2). Et nous trouverions la confirmation de
Ilp hypolhi se dans ll~ vl l ligp, lui esL ordinaircmcnt
commandé p~lr l un ou l autre de ces deux sens.
2) Toutefois, il nous semble eneore plus juste de dire que l ouïe
et la vue sont moins en jeu que l oreille et l œil. C est le mécanisme
de l œil qui est lié au mécanisme du sommeil et la preuve est que
les aveugles dorment, eux qui n ont pas la vue.
Dans le
Livre de la Mort Douce 3
nous faisions déjà
remarquer que le sommeil et la mort sont des vertiges.
Le vertige apparaîtrait donc comme le glissement vers
d autres dimensions. Et, conséquence plus grave, l équi
libre humain confié aux systèmes auditif et oculaire, ne
serait pas un perfectionnement de l espace tri-dimension
nel
mais un moyen de nous empêcher de nous en évader.
Par suite,
les atteintes à notre équilibre constitueraient
autant
de
moyens de sortie de nos actuelles trois dimen-
sions
et de
moyens d accès à
une
dimension supérieure.
De même que le sens de la conservation de la vie et celui
de l intégrité physique ont été donnés à l Homme pour
l empêcher de désirer la mort, de même tout a été combiné
par la nature et par l Intelligence Cachée pour nous murer
physiquement, durant notre vie
physique
dans la troi
sième dimension.
Qu est-ce que cela semble prouver? Que l Homme est
fait pour agir
avec son corps
dans un monde à trois dimen
sions. Mais
son âme
n a ni bras, ni jambes, ni colonne
vertébrale et rien ne lui interdit d agir dans un monde
à qua tre dime nsions.
Nous parlions, il y a un instant, de l incapacité où nous
sommes de contrôler la plupart de nos organes physiques.
Le mystère demeure à peu près opaque en ce qui concerne
nos pll xUS nerveux. Sans parler du cerveau, plexus lui
aussi, dont nous avons vu ailleurs la déconcertante com
plexité tri-dimensionnelle, la fonction intime du plexus
solaire échappe aux anatomistes les plus réputés. Tout ce
que nous pouvons ajouter nous-même c est que ces centres
tourbillonnants de forces vitales représentent un achemi
nement vers les plexus invisibles, dénommés
Chakras
par
lcs .yogis hindous. Lcs prcmiers sont vraisemblablement
de la troisième dimension, les seconds de la quatrième.
Montandon pretend même que les chakras du corps astral
s étendent dans une direction inconnue au corps éthérique
3) Adyar. Traduit en six langues.
-
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RECHERCHE DE LA N° DIMENSION
L HOMME DE LA OUATRn~ME DIMENSION
29
et n ont, avec les chakras de ce dernier, qu un certain
nombre de points communs.
Le sommeil est une des portes de la quatrième dimension
Mais revenons au sommeil dont il est de plus en plus
avéré qu il constitue une sorte d antichambre, non seule
ment de la mort mais aussi d une nouvelle dimension.
On a vu, dans un chapitre spécial de l Après-Mort 4)
que ce que nous appelons le
décousu du rêve n est peut
être que la difficulté de traduire son déroulement dans
notre logique à trois dimensions.
Il apparait de plus en plus évident que le sommeil n est
pas seulement la mise en jachère de notre corps à trois
dimensions mais qu il annule également ou neutralise
notre conscience tri-dimensionnelle et tend à libérer notre
conscience à quatre dimensions.
Qu est-ce, en efi et , que l abolition de la douleur, consta~
tée généralement au cours du rêve et qui permet de rece
voir coups et blessures sans souffrance et même de sup
porter sereinement des mutilations?
Dans la quatrième, la faim et la soif n existent pas
réellement. Ces nécessités physiques restent le lot de la
troisièm.e.
La faim et la soif dans le rêve constituent des gestes
vides et qui ne correspondent à aucun besoin réel.
Vue, toucher, ouïe, goût, odorat deviennent anormaux et
leur efficacité pratique est presque abolie au cours du
songe.
Le sommeil, de plus, entraine la disparition du temps
et de l espace, ces deux fncteurs indispensables de l exis
tence à trois dimensions. Les rêves ne comportent aucune
notion de l espace et du temps. Ils ne tiennent compte
ni des servitudes de lieu, ni des servitudes de durée. On
« Astra.
y franchit la distance avec des bottes de cent lieues et les
heures n y ont pas de sablier.
Cette ubiquité et cette simultanéité sont le privilège de
la quatrième dimension, comme le fait de changer d em
blée d interlocuteur, de situation, d atmosphère ou de
pensée..
Les précurseurs et les prophètes sont de simples
voyants de la quatrième dimension. Leurs prophéties sem
blent obscures parce que les choses de la quatrième dimen
sion ne peuvent être exprimées au moyen d instruments
de la troisième. C est aussi le propre du rêve qui semble
incohérent à travers l espace et le temps.
Or, dans lequel des deux états se révèle la véritable
incohérence? Dans l état de veille ou dans le sommeil?
Dans la troisième ou dans la quatrième dimension?
Quand nous sommes éveillés et que nous essayons de
reconstituer nos songes, nous sommes frappés de leur
manque d enchainement logique alors que c est notre logi
que qui est enchainée à notre cerveau.
Dans un autre ordre d idées l illogisme du fou nous
parait un signe de perturbation cérébrale. Mais qui nous
dit que cette perturbation objective ne libère pas préci
sément son entendement subjectif? Privé de son moyen
normal d expression dans le monde à trois dimensions,
l aliéné mental ne serait-il pas déjà pourvu de moyens
anormaux d expression dans le monde de la quatrième?
Fréquemment, les aliénistes rencontrent dans les asiles
des sujets qui prétendent recevoir sans appareil les ondes
de T.S.F. Et personnellement, nous avons reçu les lettres
d un dément qui se disait torpillé par les radiations
d antipathie dues à ses ennem.is personnels.
Où est, nous le répétons, la vérité, dans ce cas? Du
côté de la conscience normale ou du côté de la conscience
anormale?
On constate ainsi que le domaine de notre connaissance
à trois dimensions est extrêmement limité et qu il faut aux
professionnels de l expérimentation positive une naïveté
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RE CHERCHE DE LA N D IMENSION
L HOMME DE LA QUATRI ÈME DIME NSION 81
ingénue pour scruter l énigme universelle à l aide de
moyens d observation tronqués.
l homme qui dort se dégage de la troisième dimension
Nous commençons à comprendre que le sommeil est
la seule phase de notre existence courante qui nous
permette de rompre avec la logique et le raisonnnement
déductif.
Dès que nous sommes gagnés par lui une véritable révo
lution s opère dans notre jugement et dans notre con
science au point que presque tous nos réflexes sentimen
taux sont pervertis ou abolis.
Cela ne provoque chez l homme ordinaire aucun éton
nement parce que c est sa condition de tous les jours et
qu il la subit le plus souvent la façon des bêtes de
somme sans se préoccuper d en rechercher les motifs.
Ce n est pas que l animal ne rêve point dans son som
meil. On peut observer chez le chien endormi des esquisses
d aboiements un essoufflement et des frémissements des
pattes qui impliquent à n en pas douter un rêve de pour
suite de chasse ou de danger.
Mai s le propre de l observate ur intel ligent est préci sément
de se dégager de la vie bestiale et de rechercher le sens
de son comportement habituel. La périodicité quotidienne
du sommeil ne peut manquer d éveiller son attention. La
durée considérable de cet état l intrigue et le frappe. Il cher
che à savoir pourquoi au moins un tiers de la vie physique et mentale se passe dans l inconscience ou du
moins dans un élat qui n est plus normalement conscient.
El il cst alllcné
sc dClllandcl si le sommcil n cst pas
une évasion. temporaire qui permet à l être animé d une
dimension quelconque de faire l apprentissage de la dimen
sion ve na nt immé di ate ment au-dessus.
Pour l Homme le sommeil constituerait le deuxième
temps d une existence amphibie à laquelle il ne peut davan
tage se soustraire que la grenouille ou la baleine ces deux
extrêmes du monde animal. Il est patent qu i l nous est
aussi indispensable de changer de conscience par le som
meil qu au cétacé de venir respirer à la surface. Nous
sommes véritablement des êtres à double vie dont une
part réside dans les profondeurs inconnues et une autre
part se situe dans ce qui nous paraît le Connu.
Il est stupéfiant de constater avec quelle indifférence
l homme accepte de mourir chaque soir à sa vie consciente
pour y renattre chaque matin. L accoutumance tradition
nelle et congénitale lui fait considérer sans surprise un
phénomène aussi extraordinaire et dont l étude révèle de
tels enseignements. Si le rôle du sommeil était uniquement
comme on l a cru de remédier à une déperdition de l éner
gie nerveuse et musculaire la Nature s en fût aussi bien
acquittée sans abolir en nous le sentiment. En réalité le
rôle du sommeil serait de nous extraire de notre cellule
tri-dimensionnelle pour nous libérer dans la quatrième
charge pour nous de réintégrer périodiquement la troi
sième dimension.
Considéré de la sorte le sommeil est comme nous
l avons déjà suggéré une répétition de la mort qui nous
emporte pour un temps plus long dans la quatrième dimen
sion inaugurant ainsi le cycle plus étendu des morts et
des vies succ essive s a u rythme des ré incarnati ons.
les états vertigineux seraient des ascenseur.s
entre la troisième et la quatrième
Dort-on dans
l Après Mort?
Il est permis de se le
demander quand on sait que l occultisme et la tradition
enregistrent des périodes d inconscience qui suivraient im
médiatement le réveil dans l Autre Vie et précéderaient
immédiatement la réincarnation dans la chair.
Le sommeil de la quatrième dimension peut être aussi
le séjour momentané dans la cinquième chaque étape
préparant la suivante au moyen d un accroissement dimen
sionnel.
-
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RECHERCHE DE LA N· DIMENSION
L H OMME DE LA QUATRIÈME DIMENSIOlIl
33
Sur ce point la lucidité habituelle de Pawlowski paraît
être en défaut puisque celui-ci assigne au rêve et au som
meil les dimensions de la deuxième alors que sommeil et
rêve sont un dégagement indispensable de notre être à
trois dimensions.
Ce qui confirme notre assertion, c est justement que
l accès à la connaissance supra-normale voyance, médinm
nité, régression de la mémoire, etc ... ) résulte le plus sou
vent d un sommeil. Provoquée ou non, l hypnose ou transe
n est qu un sommeil plus profond que l autre et grâce
auquel la conscience est transposée dans la quatrième di
mension.
Syncope, léthargie, catalepsie, somnambulisme et autres
états dits confusionnels sont justiciables de la même remar
que. La mise en sommeil de nos facultés normales d ex
pression physique et mentale ouvre d emblée la porte d une
autre dimension.
Il en est de même, à une échelle moindre, de toute
atteinte à notre équilibre ordinaire, chaque diminution
enregistrée par la nature physique de l Homme correspon
dant
un accroissement de sa vitalité dans les états supé
rieurs.
Nous revenons donc insensiblement à notre conception
paradoxale du vertige qui, par l inhibition de notre
conscience de la troisième, jette son pont sur le fossé qui
nous sépare du monde super-conscient. Si l on réfléchit
que le vertige aigu résulte parfois d une lésion du cerveau
et que, le plus souvent, il est la marque d une affection
organique, on erra que l'infirmitP ou la maladie, bien loin
d'amoindrir l'homme véritable, le propulse dans les
ré lion.,;hautes cila façon d'un tremplin.
le bloc « Humanité
l >
peut être de fa
N eme
dimension
Le plus infime des individus humains représente, en
effet, lin monde étendu et complexe. Toutefois, l individu
n en prend conscience qu au bout d une certaine évolution.
Or nous avons à tenir compte, durant cette évolution,
non seulement de nos innombrables possibilités, mais
encore des innombrables possibilités des autres hommes,
l enchevêtrement de tant de réflexes et de mobiles formant
le colossal univers humain.
Il n est pas surprenant que l individu, pris isolément,
ne comprenne rien, la plupart du temps, à cette nébuleuse
consciente que représente l armée des hommes, les vivants
comme les morts. Si, comme nous le supposons, cet orga
nisme énorme a la conscience d exister et de se déter
miner en tant qu individualité géante, il n a lui-même
de sa masse qu une notion d ensemble aussi superficielle
que celle que nous avons de notre propre agrégat corporel.
Dans ce cas, l Homme général, c est-à-dire le bloc hu
main pris dans son ensemble, appartiendrait à une dimen
sion plus élevée que celle de l homme-individu. Pareille
ment l individu humain relèverait d une dimension plus
élevée que celle de la cellule humaine. D étage en étag~
la conscience change et se développe, au point qu il n y a
presque pas de cOllllllunÏcntion entre deux paliers. Pour
continuer cette comparaison on serait tenté de penser à
leur union par un escalier dont les marches permettraient
une élévation progressive, mais on a certaines raisons de
croire que le mur de séparation entre deux vies de dimen
sions différentes est beaucoup plus abrupt.
o existence des différentes dimensions
En outre, les différentes dimensions ne sont pas super
posées, comme notre sentiment l imagine, mais plutôt
interposées, si l on ose employer cet impuissant vocable
de la troisième dimension. La co-existence de dimensions
différentes rappellerait plutôt la situation de ce donjon
historique où l escalier dérobé s enroule autour de l esca
lier apparent sans que les visiteurs de l un ou de l autre
puissent jamais se voir, s entendre ni se rencontrer.
8
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RECHERCHE DE LA N° DIMENSION L'HOMME DE LA QUATRIÈME DIMENSION
35
Ouspensky a tenté d'exprimer le même sentiment au
moyen de la comparaison suivante :
« Considérez la rue d'une grande cité dans tous ses
« détails. Une énorme diversité de faits en résulte. Mais
« combien de ces faits nous demeurent cachés Que de
c désirs, de pensées, de convoitises, de cupidités Que
« de souffrances aussi, à la fois grandes et mesquines
c
Que de fourberie, de mensonges, de fausseté Combien
c de fils invisibles (sympathies, antipathies, intérêts) re
c lient cette rue au monde entier, comme aussi à tout
c le passé et à tout le futur. Si nous nous représentons
c cela en imagination nous comprendrons clairement
c qu'il nous est impossible d'étudier la rue uniquement
c au moyen de ce qui est lJisible Il est indispensable de
c plonger dans ses profondeurs. L'énorme et complexe
« phénomène de la rue ne révèlera pas son infini noumène,
« qui rebondit à la fois dans l éternité et le temps, dans
« le passé et dans le futur. comme aussi dans le monde
« entier.
« C'est pourquoi nous avons le droit de considérer le
c monde visible des phénomènes comme une section (5)
c de quelque autre monde infiniment plus complexe, se
« manifestant lui-mème il un moment donné ...
« Et ce monde nouménal (c'est-à-dire extra phénoménal)
« est infini et incompréhensible pour nous, exactement
c comme notre monde tri-dimensionnel le serait pour un
« être à deux dimensions.
Comment ne pas faire observer, à ce propos, que si l'être
sllpposé idéulement ~I deux dimensions est superficiel de
corps, nOllS, êtres
à
trois dimensions, sommes superficiels
d'esprit par rapport aux êlres de la quatrième dimension.
NOlls nOlls contenlons en général (et la science encore plus
(5) Il ne s'agit pas d'une c division _ mais bien de la surface de la
tranche d'un autre monde. Ainsi une sphère coupée en deux ne révè
lera au regard que la superficie plane de chaque hémisphère et non
l'intérieur de celle-ci.
ingénuement que nous) de scarifier timidement les pro
blèmes de la surface, au lieu de pénétrer à l intérieur du
volume, seul terrain valable, quoique provisoire, d'une plus
complète explication.
Car il faut en arriver à cette conception que les mondes
de dimensions différentes ne sont pas spatialement dis
tincts ni séparés les uns des autres, mais s'associent et
se combinent intimement entre eux.
L'être de la première dimension vit déjà, mais sans
s'en douter, dans la seconde dimension et l'être de' la
seconde s'agite déjà, à son insu, dans la troisième, tandis
que l'Homme, être de la troisième se meut dans la qua
trième, mêm.e s'il n'en a pas le sentiment. Bien mieu;x :
l'être de la première dimension vit à plein dans toutes les
dimensions qui existent au-dessus de la sienne. Et nous,
qui nouS croyons seulement tri-dimensionnels, pataugeons
dans la Nmodimension, les yeux fermés. L'infusoire peut
nier l'existence de l'océan qui l'entoure; cela n'empêche
pas l'océan d'exister apparemment ni la terre d'englober
l'océan, ni le système solaire d~englober la terre, ni l'uni-
vers d'englober le soleil.
Mais nous verrons, plus tard, ce qu'il faut penser des
lois du temps et de l'espace en un domaine où tout peut
exister en dehors de l'espace et du temps.
Nous comprendrons aussi comment la solution n'est
pas extérieure il nous-mêm:es mais suppose, ce qui est
peut-être plus difficile que tous les exercices physiques,
un rétablissement spirituel.
e c rc n de l pes nteur
Nous avons fait ressortir que les trois directions spa
tiales : longueur, largeur, hauteur répondaient aux mou
vemep.ts permis à l'Homme quand il se sert de son corps.
Une hypothèse analogue a été formulée à propos du
quadrupède. La marche révèle à celui-ci le sens de l'avant
et de l'arrière; la lutte, la quête, la digestion, la crois-
-
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RECHERCHE DE LA Ne DIMENSION
L H OI lI ME D E L A Q UA TRI ÈME D Il Il EN SIO N
7
sance lui enseignent le sens de la largeur; la gravitation
enfin lui inculque la notion d un effort destiné neutra
liser l attraction terrestre et, par conséquent, le sens de
la hauteur,
Si l on évoque la gravitation il faut aller jusqu au bout
de cette idée. De toutes les limitations physiques qui nous
enchaînent la plus difficile
à
supporter est certainement
la pesanteur. Nous sommes littéralement plaqués au sol
par cette force inconnue et condamnés, comme Atlas, à
porter dix-sept mille kilogrammes d air sur nos reins.
L habitude congénitale que nous en avons rend notre
martyre moins sensible. Ainsi les lapins nés dans une
caisse ignorent la détente en liberté. Notre lourdeur ne
nous en rendrait pas moins l exlstence intolérable si, une
minute seulement, elle cessait de peser sur nous. Quel
ques hommes privilégiés se sont, à de rares moments,
déchargés de la pesanteur humaine. Dès lors, aucun d eux
n a supporté sans frémir la charge de l existence à trois
dimensions. Ces hommes sont semblables à l étalon sau
vage habitué à fendre comme l éclair les herbes de la
savane et que le gaucho attelle au chariot limitateur.
Nul animal autant que l Homme n est rivé à la terre
par la pesanteur physique. L oiseau. s en évade partielle
ment avec ses ailes, le poisson avec ses nageoires, dans les
fluides de l air et de l eau. Les quadrupèdes répartissent
leur pesanteur sur quatre points d appui. Les insectes
tombent de plus de mille fois leur hauteur sans en éprou
ver de dommage .
. ICI/l, l lIommc subit le faix inlégral
la grt1l1i1alion à cal/se de :m lJ(~rt icaLi lé. Mais cel le vert ica
LiI(:
elle-Il111me
l si la condition de son élévation inlérieure.
EII vaill la lIalllrc lc OIlI IlC SOIIS SOli jOllg Cil l CIHlallt SOli
cerveau pesant. Il émane de lui une force qui échappe à
la loi tri-dimensionnelle et, par le jeu de la pensée imma
térielle, le place hors des frontières physiques de l uni
vers.
Enkystés dans la pesanteur, bornés en long et en large,
des ascètes ont dénoué leurs chaînes corporelles et libéré
leur corps par l esprit Ce que certains ont fait, par consé
quent, d autres qu eux peuvent le faire. Un chemin leur
est tracé vers les cieux.
égèreté de l mort
La captivité intégrale dans les trois premières dimen
sions est un apanage des créatures vivantes. Les objets
inertes, n a yant ni mouvement ni conscience, échappent à
l étreinte dimensionnelle mais non
à
la limitation de pesan
teur. On peut même dire que cette pesanteur est la plus
évidente manifestation de leurs énergies passives, en même
temps que l accumulation atomique qui fait leur apparente
densité.
Or, on a pu dire justement qu un lingot de plomb est
surtout constitué par du vide, puisque, dans les atomes qui
le constituent, les corpuscules en mouvement sont séparés
par des espaces fabuleux. De même quand nous serrons
les mains, ce sont, à proprement parler, des collections
d univers qui s affrontent.
Leurs possibilités d attraction respectives devraient sous
traire lingot et mains aux liens de la pesanteur. Mais la
malédiction tri-dimensionnelle les ramène vers le bas, ainsi
que toutes les créatures vivantes, les choses dites inertes
et l unanimité des objets.
Le jour où l Homme échapperait
la pesanteur, c est
qu une dimension de plus lui permettrait d alléger ses
épaules, car le propre de chaque dimension supérieure est
de faire disparaître une part des limitations de la dim.en-
sion qui est au-dessous.
Comment se soustraire à la pesanteur? En abandonnant
sa mentalité tri-dimensionnelle. Certains sont capables de
le faire de leur vivant, mais la presque totalité sont inca
pables de le réaliser avant la mort.
La mort seule met fin
à
la tyrannie de la pesanteur,
parce qu elle abandonne à celle-ci le cerveau et la dépouille
-
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38
RECHERCHE DE LA N D IMENSION
physique. Elle est donc l introduction normale à la qua
trième dimension. Le
resqlliescat in pace
de la religion
catholique ne s adresse qu à notre corps dont la tâche col
lective est presque terminée mais non pas notre esprit
dont l activité va devenir plus grande que jamais. Heposer
en paix ne peut même pas être le lot de notre organisme
défunt car celui-ci est en proie à la décomposition cellu
laire et représente l un des plus grouillants chantiers de
démolition de l univers.
En réalité nous abandonnons la mort le fantôme à
trois dimensions qui nous sert de camisole de force et
dont les hommes en général ont si grand peur de se
débarrasser. Ceux-ci ressemblent aux serins élevés en cap
tivité et dont le monde se limite aux barreaux de leur
cage. Qu on les rende au grand air ils ne savent que faire
de leurs ailes et loin de leur auge de leur abreuvoir de
leur balançoire et de Jeur os de seiche ils périssent de leur
liberté.
Si la vie dans la Nième dimension n était pas indispen
sable à l homme celui-ci n y serait pas obligatoirement
conduit par la mOrt. Mais nul ne peut échapper à son ave
nir à quatre dimensions même si son refus obstiné de s y
adapter le ramène dans la Vie tridimensionnelle. En dépit
de leurs fautes de leurs incompréhensions de leur s r ua
des tous les hommes passeront un jour dans le monde à
quatre dimensions.
CHA PIT HE III
EXPLOR TION U MON E QU TRE IMENSIONS
Si
à
côté d hommes sages probes éclairés le spiritisme
n avait pas aggloméré autour de lui une foule de charla
tans et d imbéciles nul doute qu un nombre beaucoup plus
élevé de chercheurs qualifiés ne se fût penché sur ses mani
festations.
C est qu en effet le .spiritisme est un des rares terrains
d expérience qui peuvent témoigner objectivement de
l après-mort
comme aussi de l existence d une dimension
supplémentaire. On peut même dire que le fait spirite est
le seul qui nous fasse toucher du doigt la quatrième
dimension.
On pense bien que nous ne nous payons pas de mots et
que nous n avançons pas ce qui précède à la légère. Notre
opinion concernant les phénomènes médiumniques est basée
sur une étude approfondie des procès-verbaux spirites et
métapsychiques en même temps que sur les objections de
leurs contradicteurs. Nous avons lu à peu près tout ce qui
s est publié sur cette catégorie de phénomènes et nous
avons tenu le plus grand compte des chances d erreur
d improbité et de suggestion. Si nous n avons pas nous
même participé aux expériences spirites c est en vertu
d une délibération expresse et pour les motifs que nous
avons exposés dans notre ouvrage sur
l Après-Mort.
Mais
nous revendiquons précisément cette qualité de non
témoin auditif et oculaire qui a le mérite de nous sous
traire
à
la faillibilité de nos sens. Si nous étions allés nous-
-
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RECHERCHE DE LA N° DIMENSION
EXPLORATION DU MONDE A QUATRE DIMENSIONS
41
même au pÔle Nord, il est vraisemblable que nous en sau
rions beaucoup moins sur lui qu après avoir étudié de
sang-froid toute la littérature consacrée aux régions arcti
ques et confronté les dires, relations, opinions, dessins,
calculs, photographies des explorateurs et des savants qua
lifiés.
Certains phénomènesspirites appartiennent ils
à la quatrième dimension
Il est absolument incontestable, et d ailleurs incontesté,
fût-ce par les spirites eux-mêmes, que de nombreux mé
diums ont pratiqué la fraude et que les phénomènes spi
rites sont ordinairement admis avec une aveugle crédulité.
Toutefois et les observateurs de bonne foi l attesteront),
il reste un nombre élevé de témoignages authentiques qui
ne laissent subsister aucun doute sur l ouverture d un nou
veau plan de la conscience humaine et d u n cheminement
dans la quatrième dimension.
Les rites spirites sont trop connus pour que nous les
évoquions à cette place. Nous nous contenterons de rappe
ler que l appel à la force inconnue s effectue au moyen de
l union mentale et physique de tout un cercle d assistants.
Plus ceux-ci seront élevés spirituellement, plus les mani
festations prendront d ampleur dans le domaine de la
haute conscience. Nous soulignerons cependant que les
phénomènes dits d apport ou de matérialisation ont fré
quemment à l origine lin médium ou détecteur de l éner
gie inconnue) doué de moyens grossiers.
L importance des phénomènes purement physiques tels
que déplacement d ohjeLs, ~OUpSfrappés, matérialisaLion
ectoplasmique, apparitions, etc ...) n est donc pas liée à la
valeur spirituelle du médium ou des assistants, bien au
contraire. C est même dans les séances
spe t ul ires
que
s accumulent les chances de tricherie ou d erreur.
Voilà pourquoi les expérimentateurs non-spirites, et par
ticulièr ement ce ux des Instituts de re cherc hes métapsychi-
ques, ont renforcé leur surveillance au moyen d instru
ments modernes et précis.
Vpton Sinclair, dont l esprit critique n est pas contesté,
a dit à ce propos, en rapportant les incidents d une séance
contrôlée par de nombreux médecins en Amérique:
«
Je n affirme pas que de telles cboses se produisent, je
«
dis qu elles semblent se produire et que j aimerais bien
« savoir la vérité. Il semble y avoir une énergie émanant
« du cercle des assistants qui s empare de la substance du
«
corps humain, la transforme et la fait sortir par les
« divers orifices du corps, la modèle et lui donne des
« formes, lui fait une figure, des mains, un corps entier,
« puis la ramène à son point de départ, laissant le médium
« totalement épuisé à l issue de sa transe, mais à part
«cela indemne. Cette énergie est idéopl stique
elle
«
modèle la substance selon les forces émanées de l esprit
« des assistants. La même énergie qui, dans la nature, fait
« se développer des fleurs, des arbres, des animaux, des
« corps et des esprits humains conformément il un modèle,
«
agit ici 1) de manière aveugle, au petit bonheur, en se
« servant des matériaux qu elle a pu se procurer. )
La substance idéoplastique dont parle Vpton Sinclair
n est autre que le fameux c ectoplasme ) secrété par les
médiums et qui, depuis les expériences retentissantes
effectuées au siècle dernier par Eusapia Paladino, sous la
direction du criminaliste Lombroso, a suscité des commen
taires passionnés.
Cette substance, à demi fluidique, serait-elle le point de
jonction de deux états de la matière et de l esprit, ou d une
dimension à l autre? Il ne .nous appartient pas de le
rechercher dans le domaine de la raison puisque son exis
tence n a pu être établie
«
scientifiquement ), c est-à-dire
contrôlée, sans possibilité de fraude ou d erreur,
à
la
lumière d un laboratoire. Nous n ignorons pas que cette
lacune expérimentale ne suffit pas à infirmer l e xistence de
la formation ectoplasmique, car ce serait nier également
1) Ou du moins parait agir.
-
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l existence de la
foudre en boule
qu aucun savant n a eu
l occasion ni la possibilité de manier et dont personne ne
-
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« de retrouver le fraudeur si le truquage. était possible,
« tellement l objet est concret, réaliste. Aucun de ces mou
e lages ne correspond ni aux mains du médium, ni à celles
« des assistants. »
Il semble qu on n ait rien à ajouter à cela et cependant
le plus extraordinaire reste à dire. Tels de ces moulages
~ont ceux d une main terminée par un poignet très menu,
de sorte que l objet moulé ne peut sans le briser être
retiré du moule 4). 11 a donc fallu, pour que celui-ci
demeurât intact, une dissociation, une dématérialisation
de l objet. Les plâtres obtenus par coulage dans de pareils
moules ont été examinés ·longuement par des mouleurs de
profession. Or
ceux-ci ont reconnu que par des moyens
matériels aucun de ces moulages n était possible.
Nous ajouterons seulement que cette impossibilité est de
la troisième dimension.
Déplacement d objets sans contact
De même, il y a impossibilité dans la troisièm.e dimen
sion de soulever sans contact une lourde table. C est cepen
dant un fait qui a été observé des milliers de fois sous
contrôle organisé. L un des plus anciens de ces contrôles
fut celui de MM. de G~sparin, de Foucault et Robinet,
tous de l Académie des Sciences, qui, sans pouvoir l ex
pliquer, constatèrent à maintes reprises le phénomène,
en
pleine lumière l un des témoins regardant sous la table et
les autres ayant répandu de la poudre de lycopode sur le
plateau. Ceci se passait au siècle dernier, à Thury, en
Suisse. au cours de séances dont on n a pas perdu le
souvenir. Des expériences moins lointaines mais identi
ques ont eu lieu en 1905, 1906, 1907, sous le contrôle de
Branly, d Arsonval, Langevin, Bergson et des époux Curie.
RECHERCHE DE LA N° DIMENSION
«
Un baquet, écrit-il, contient de la parafine fondue flot
« tant sur de l eau chaude. Il est placé près du m.édium.
« L entité matérialisée est priée de plonger un pied, une
« main ou même une partie de son visage,
à
plusieurs
« reprises, dans la parafine. Il se forme, presque instan
e tanément, un moule exactement appliqué Sur ce mem
« bre. Ce moule durcit rapidement à l air. Puis, la partie
« organique en jeu
se dématérialise
et abandonne le
gant
c aux expérimentateurs.
c Ici encore, je prie le lecteur d imaginer comment tou
« jours sous le même contrôle) 3) un prestidigitateur
c pourrait jouer la difficulté en réalisant des
gants
aussi
«
complexes que ceux de mains aux doigts entre-croisés,
« de doigts se chevauchant, ou des
chaussettes
gantant
c chaque orteil du pied - et puis se dégager sans casser
« ces fragiles enveloppes, aussi minces que du papier.
« C est u problème géométriquement insoluble.
« Quant à apporter l objet tout fait, je puis dire que sa
« fragilité et son volume sont bien trop contradictoires de
« cette cachotterie et que d ailleurs, par une substance chi
c mique, versée au dernier moment par M. Arnaud de
« Gramont à l insu de tout le monde), celle-ci se trouve
« identifiée ipso facto. Aucune substitution de matière
« n est d onc possible.
« Avec le moulage de Franck Kluski, les fantômes réa
c lisent en ronde bosse le vœu qu Henri Heine leur deman
c dait seulement d exaucer en photographie. Allez palper
c ces plIUres qui garnissent toute une vitrine de l Institut
« Métapsychique, examinez les détails de ces m.ains entre
« cl oisées. dont les doigts se chevauchent comme pour
« défier toute fraude, le « bertillonnage) de la paume, des
« rides digitales dont aucune n est absente, des sillons
« épidermiques, enfin, qui permettraient éventuellement
EXPLORATION DU 1Il0NDE A OUATRE DIMENSIONS
3) En l espèce celui de MM . Flam marion, R ichet, Geley, Arnaud de
ramont.
4) A l approcher du chapitre précédent, consacré à l homme de
l Avant-Mort et de la quatrième, où figure le passage du c gant
retourné ).
-
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46
RECHERCHE DE LA N° DIMENSION
Le même
fail anliphysique :t, pour ne parler que de
celui-IÙ, a été opposé à ces illustres contrôleurs.
Or que répondait le professeur d Arsonval, trente ans
après, en 1936,à Jean Labadie qui lui demandait s il main
tenait son témoignage?
Ceci:
Le rapport de Couturier sur Eusapia (le médium) a été
approuvé par tous les membres de la commission. En ce
qui me concerne je n ai rien à changer à ce que j ai vu.
Quant à l expliquer c est une autre affaire.
Mais si je devais nier tout ce que je ne comprends
pas 1...
Anliphysique
voilà bien le mot et même
unlilogique
à ce point que le grand physicien Foucault, invité en 1854
par les Gasparin à venir chez eux vérifier le fait, refusait
en déclarant que s i l voyait un brin de paille remuer sans
cause mécanique il en serait épouvanté.
Mais physique et logique sont de la troisième dimension.
C est pourquoi elles ne peuvent donner l explication d un
phénomène de la quatrième.
m rche sur le feu
On a certainement entendu parler des expériences de
marche sur le feu, pratiquée en Asie au cours de certaines
cérémonies religieuses.
Dans l In{1uence InlJi.~ible le Dr Cannon a relaté
succintement celle dont il fut témoin à Duduan, dans
Inde.
Un fakir réputé, dit-il, était arrivé et avait creusé une
grande tranchée qui s étendait sur plus d un quart de
mille. Ce fakir, aidé par les habitants du village, emplit
la tranchée de bois et de matériaux combustibles; il jeta
dessus du charbon en même temps qu une grande quan-
EXPLORATION DU MONDE A OUATRE DIMENSIONS 47
tité de branches de frêne. Le tout se mit à brûler jusqu à
ce que la tranchée ne fût plus qu un brasier. Il fallait se
tenir au loin, tant la chaleur était grande. Pendant ce
temps, le fakir chantait des prières mahométanes, en
demandant à ceux qui voulaient le suivre de l imiter.
Comme le feu commençait à s affaisser (beaucoup avaient
jeté dedans leurs mouchoirs pour s assurer de sa réalité
et se persuader qu il ne s agissait pas d une illusion de
leurs sens), et comme les cendres étaient devenues d un
rouge vif et dégageaient une chaleur énorme, le fakir
commença à marcher dessus, les pieds nus.e Il avançait à pas lents et décidés mettant environ dix
minutes à parcourir les cendres sur toute la longueur de
la tranchée. Il vint alors à nous et nous montra qu il ne
portait aucune phlyctène, aucune plaie et aucun mal à
ses pieds. :t
Beaucoup moins étendue, quant à la distance, est l expé
rience relatée par Upton Sinclair. Mais celle-ci a le mérite
d avoir été effectuée dans la grande banlieue de Londres et
de compter parmi ses observateurs un médecin distingué.
La tentative fut réalisée par un jeune hindou, nommé
Ruda Bux et pesant une soixantaine de kilos, sur deux
brasiers ardents placés l un à la suite de l autre, et dont
chacun avait deux mètres de large sur près de quatre
mètres de long.
Voici ce que le Dr Charles Pannet, Directeur des services
chirurgicaux de l Hôpital Sainte-Marie, à Londres, écrivitalors à propos de l épreuve dont il fut le témoin:
c L expérience a eu lieu dans le jardin d une maison
c particulière, à une dizaine de milles de Londres environ.
c On avait creusé deux tranchées de onze pieds de long sur
six de large et neuf de profondeur. Le matin de la dé
c monstration, à huit heures, le feu fut allumé dans les
c deux fosses. On y avait mis sept tonnes de bûches de
c chêne, une de bois résineux, quarante litres de pétrole
c et cinquante journaux pour allumer le feu. Sur le tout,
on avait répandu cinq cents kilos de charbon de bois
de chêne de fabrication forestière.
-
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RECHERCHE DE LA N8 DIMENSION
EXPLORATION DU MONDE A QUATRE DIMENSIONS
9
L expérience eut lieu vers trois heures de l après-midi
une fois que le brasier eut atteint sa chaleur maxima
au point qu il était nécessaire de s abriter les yeux quand
«
on approchait du borel.
Kuda Bux est originaire du Cachemire. C est un
homme de taille et de carrure plutôt légèrement au
dessous de la moyenne. Il se dit magicien. Son attitude
impressionna beaucoup en général les témoins par la
confiance et l assurance dont il témoignait. Il déclara
que s i l on possède une foi suffisante marcher sur le
feu est tout ce qu il y a de plus faisable. Il ne manifesta
pas par avance la moindre appréhension au sujet de
e l épreuve à laquelle il allait se soumettre.
J ai examiné ses pieds. L épiderme en était parfaite
e ment lisse et souple. Pas la moindre trace de callosité ou
d induration. Ses pieds furent lavés et essuyés et je suis
certain qu il ne fut procédé à aucune application d aucun
produit. La plante des pieds autant qu on pouvait en
e juger avait une sensibilité normale.
Après avoir arpenté la pelouse pieds nus pendant une
vingtaine de minutes Ruda Bux déclara qu il était prêt
pour l expérience et il parcourut l une des tranchées
dans toute sa longueur c eci en quatre enjambées. Il
marchait avec légèreté mais sans précipitation et rien
dans l expression de son visage ne manifestait qu il
ressentît quelque douleur. Une fois arrivé à la sépara
tion entre les deux tranchées on lui demanda de conti
nuer sa route; il dit que la seconde tranchée l impres
sionnait défavorablement mais qu il allait de nouveau
parcourir la première. Ce qu il fit. J ai pris la tempéra
ture de ]a plante de ses pieds immédiatement avant et
après l épreuve au moyen d un thermomètre épidermi
que et je n ai pu relever aucune différence appréciable
entre les deux températures. La première était de
9302
Fahr. la seconde de 930• J ai de plus fixé sous la plante
de ses pieds un morceau d emplâtre à l oxyde de zinc
d une surface d environ 5/8 de pouce carré dans l espoir
qu il donnerait un témoignage de la température à
laquelle il avait été porté. A l issue de l épreuve le mor
e ceau d emplâtre n avait pas changé d aspect ni de cou
e leur à l exception d un léger roussissement de la partie
effilochée du tissu de coton à l endroit où on l avait
coupé. Le papier ou l ouate prennent feu à 1200 C
environ.
e Deci delà sur la plante des pieds on remarquait de
petites zones donnant l impression que la partie superfi
e cielle de sa peau avait été soumise à une température à
peine suffisante pour produire une ampoule. Elles étaient
blanchâtres mais d une apparence trop peu normale
e pour qu on puisse être certain de leur nature tout parti
e culièrement en raison de la variété de pigmentation de
l épiderme de la plante.
Ruda Bux a déclaré que cet exploit était un acte de foi
et pouvait être accompli au prix d une grande concen
tration mentale. Il dit que c était un acte religieux.
c Quand on lui demanda s il voulait recommencer le par
c cours il répondit qu il le ferait autant de fois qu on le
e désirerait. Mais la troisième tentative il regagna le
c bord de la fosse et s arrêta. Il semblait avoir perdu cou
e rage. Il revint sur ses pas et renonça de nouveau décla
rant à ce moment que quelque chose était parti de lui.
c qu il ne pourrait refaire le parcours qu après s être am
e p]ement reposé. Il dit que le physicien M.C.R. Darling
e avait profané la fosse en y plaçant un instrument un
thermocouple pour relever la