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" ATLAS COTIER •• , DU NORD-EST Q I4U"Iûr - - ,u"iJ", Environnement et patrimoine culturel de la Région de Fort-Liberté

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" ATLAS COTIER •• ,

DU NORD-EST

Q I4U"Iûr -- .1"~·eJ ,u"iJ",

Environnement et patrimoine culturel

de la Région de Fort-Liberté

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La réfé rence à tout ou partie de cet ouvrage doit paraître sous la forme suivante / Reference to the who/e or to part of this volume shou/d be made as fo //ows: MÉNANTEAU L. & VANNEY J.-R. (coord . scient. / edi tors), 1997. Atlas côtier du Nord-Est d 'Haïti. Environnement et patrimoine culturel de la région de Fort-Liberté. Port-au-Prince / Nantes. Ed. Projet "Route 2004". Min istère de la Culture (Haïti) / PNUD, iv+62 p.

Edition Projet "Route 2004". Ministère de la Culture (Haïti) / PNUD, 1997.

Achevé d'imprimer en Janvier 1998 Imprimerie Planchenault - M ésanger-Ancenis (France)

0240988959

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ATLAS COTIER DU NORD-EST D'HAITI Environnement et patrimoine cultuœl de la région de Fort-Libet"té

, , GENERIQUE

Publication réalisée dans le cadre d'une étude sur la région Nord-Est d'Haïti initiée par le projet HA1!95/010 "Route 2004" - Préservation et mise en valeur des ressources historiques. culturelles el naturelles - exécuté par le Ministère de la Culture (MC) avec un cofinancemen l du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la coopération de l'Organisation des Nations Unies pour l' Education. la Science et la Culture (UNESCO).

Coordination de l'é tude Harold GASPARD. directeur du Patrimoine culturel (Ministère haïtien de la Culture) et coordonnateur du Projet HAI/95/010 "Route 2004" Giselle HWERT. conseiller technique. Projet HA1!95/010 "Route 2004"

Coordination scientifique de r Atlas Loïc MENANTEAU, géographe. chercheur au CNRS. Géolittomer-Nantes. UMR 6554-CNRS. France Jean-René VANNEY. geographe et océanographe. professeur à l'Université de Paris IV-Sorbonne. France

Composition de la mission üuillet-août 1996) Béatrice DussARAT. hydrogéologue. Proje t Cellule d'appui à la gestion de plan d'eau. FAOIHAV89,024. Haïti Healher MCPHERSON. ornithologue. Université de Floride. Gainesville. USA Loïc MENANTEAU. chercheur au CNRS. UMR 6554 du CNRS. Géolittomer-Nantes, France Pierre Louis Serge MICHEL, agronome. Ministère de l'Environnement. Haïti Toyum NOORNODJI. cartographe. HA1/95/010 "Route 2004". Haïti Rorence SERGILE. Haili NET. agronome. Rorida Museum of Nalural Hislory / Université de: Floride. Gainesville, USA Jean-René VANNEY. géographe et océanographe, Universi té de Paris IV - Sorbonne, France

avec la collaboration de : I lans CHARlES. Alix INNOCB'lT. Jean-Marc RAcINE. étudiants de l'Université Quisqueya. AJrt-au-Prince. Ilaïti

REALISATION

Conception de l'Atlas e t maquette Loïc MENANTEAU Jean-René V ANNEY avec la collaboration d 'Harold GASPARD et Giselle H YVERT

Rédaction d'ensemble Jean-René V ANNEY Loïc MENANTEAU

Rapports d'étude utilisés pour la rédaction .. Ressources en eau" : Béatrice DUSSARAT ., L 'environnement naturel de l'extrême Nord -Est d' Haïti .. : Rorence SERGILE. Heather MCPHERSQN

.. Forl -Liberté. paramètres historiques. urbains. architecturaux el sociaux .. : Didier DOMINIQUE. architecte urbaniste. conseiller villes historiques à l'ISPAN. Rachel Beauvoi r D OMINIQUE. anthropo­logue. Bernard et Jeanine MILLET. architedes. Eddy LUB1N. historien. responsable du bureau régio ­nal Nord, ISPAN

Conception et maquettes des cartes et des graphiques Jean-René VANNE't. Loïc MENANTEAU Did ier DOM1N!QUE. Béatri ce DUSSARAT. Bernard et Jeanine M!LLET. Florence SERG!LE. Nils TREMMEL

Réalisation graphique Laurent POUR!NET. ingénieur d·études. cartographe. Géolittomer-Nantes. UMR 6554-CNRS

Recherches iconographiques et documentaires Loïc M CNANTEAU

Marja lEw-OSTIK-KOSTRQWICKA. MARIEN 92

Photographies Didier DoMINIQUE. Jean-Pierre GRASSET (Imagine Haïti). Harold GASPARD. Giselle H VVERT. Loïc MENANTEAU. Bernard et Jeanine MIllET. Patrick SARDIN

Traitement de l'imagerie satellitaire Loïc MENANTEAU Yves-François THOMAS. chercheur au CNRS (URA 141-CNRS. Meudon)

Traduction Marja lEW-OSTIK-KOSTRQWICKA

Prémaquette Laurent POURINET. Loïc MENANTEAU, Marja LEW-QST1K-KOSTROWICKA. Katia PETITCOWN

Couve rture Zsuzsa VANDOR

Réalisation technique Laboratoire Géolittomer-Nantes. UMR 6554-CNRS

Edition Ministère de la Culture (MC), Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO)

Financement Gouvernement Haïtien Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) - Haïti Banque Interaméricaine de Développement (BIO) - Haïti

Port-au-Prince / Nantes

1997

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SOMMAIRE

GENERIQUE, 1

PROLOGUES, III

PREFACE, IV

"Vue de la baie du Fort-Dauphin" , 1

UN "COSTIER" D'UN NOUVEAU GENRE , [ATLAS CÔTIER DU NORD-EST D'HAïTI. ' , , , , , , ,

• Profil de la cote nord de ["Hispaniola (1492), 2 • Localisation de la zone d'étude. 2 • [environnement océanique, 2

LA NATURE AUX "ISLES", """"""""""""""',""""""""'" _ ' ,

• Coupe TS de la branche côtière du couTùnt des Antilles, 3 • La morphostructure des Grandes Antilles, 4 • Le cadre géologique et slmctura1. 5 • Extrait de la " Carle de la Plaine du Nord de Saint-Domingue (, .,) ". vers 1780, 6 • Le Nord-Est d' Haïti vu du ciel (image SPOT en XS) . 7 • Extrait d'une carte de la plaine du Nord. XVlH" s .. 8 • Le relief terrestre et sous-marin, 9

LES CYCLES DE L'EAU,

lEs SYSTÈMES, 10 (1) Un bras de mer méconnu, 10

• Mouvement présumé des fluides sur l'Atlantique. au nord-est d'Haïti. ID (2) Des cours d'eau indigents. 10

• Hyétogrammes des précipitations moyennes mensuelles, Il (3) Des plans d 'eau intermédiaires, Il

• Les quatre termes évolutifs de l'hydrologie. 12

lEs PROBLÈMES. 12 (1) Le constat, 12 (2) Les perspectives. 12

• Les ressources en eaux continentales de la région de Fort·Liberté, 13 • .. Carte de Bayaha représentant la frontière terminée présentement par la rivière du Massacre".

1728, - Photographies, 14 • Le Lagon-aux-Bceufs et son cadre physiographique (photo aérienne verticale. image SPOT en Pl, 15

LES ELEMENTS DE L'ENVIRDNNEMENT,

LA MOSAIQUE PWOLOGIQUE. 16 Lr. TAP!S VEGI:'TAL. 16 lEs FAUNf5 TERHESTRf5. 16 L-\ VIE AQUATIQUE. 16

• La Baie de Fort-Liberté et ses bordures (fond de carte : image SPOT en Pl. 17 • Les éléments de l'environnement de la région de Fort-liberté : sols, végétation, faune. ressources, 19 • Le!;> aires à protéger, 21 • Carte n° 2 du "Pilote de Saint-Domingue ( .. ,) ", 1787,22 • " Plan de la Ville et de la Baie du Fort Dauphin ( ... ) ", 1786,23 • Vue aérienne oblique de l'entrée de la Souque, - "Plan du Fort Laboucle ( ... ) "et ·· Plan de la Baye

du Fort Dauphin", XVIII~ s. , 24 • La baie de Fort-Liberté: bathymétrie, 25

LA BAIE DE CARACDL. """""' "

LE MQDD..E DES RECIFS CORAWENS, 26 LEs MANGROVES ET LES EfFETS DE LA COUPE, 26

• Récifs coralliens et mangroves de la Baie de Caraco! (traitement d'une image SPOT en XS), 27 • Extrait d'un plan ancien du XVllle s, (ouest de la Baie de Caracal). 28 • Ancienne ligue de rivage à l'ouest de la Baie de Caracol (fond de carte: image SPOT en Pl. 29

UNE EvowrrON DU unOHAL UEE A LHISTOJRE DES AMÉNAGEME/'ffS, 30 lEs VARIATIONS DES UGUES DE RIVAGE DEruIS 1492,30

• " Embarquadaire de limonade" (I762) - Photographies, 31

2

3

9

16

26

CHRONOLOGIE DE LA RÉGION DE FORT-LIBERTE De Bord-de-Mer de limo nade à la rivière du Massacre

• Dessins d'objets précolombiens. 32 • "Plan de la ville du Fort Dauphin". vers 1730. 33 • " Plan du Port de Bayaha ". 1731. 34 • La Ville de Fort-Liberté; plan et typologie. 35

FORT-LIBERTÉ , HISTOIRE ET MORPHOLOGIE URBA INES,

L E SITE URBAJN : LES RAISONS D'UN CHOIX, 36 LA TRAME EN DAMIER DE U\ V1U.E COLONIALE. 36 [EVOWTIQN RÉCENTE DE LA VIllE. 36

• La Ville de Fort-Liberté. Quartiers, habitat et paramètres de préservation. 37 LHABITAT ANCIEN ET MODERNE DE lJI. VIlLE ACTUELLE. 38

• .. Plan de la Ville du Fort liberté L .. ) ". 1797. photographies. 38

GÉDGRAPHIE LITTORALE ET STRATÉGIE , , , , , , , , _ , , , , , , , ' , , , ' , _ , , , , _ , ' , • ' Le system e d éfensif du Fort-Dauphin (Fort-Liberté)

• Photographies du Fort Dauphin_ 41 • Plan ancien de la batterie dite de l'Ance, photographies, 42 • Plans anciens de fortifications: Fort Dauphin, Fort La Bouque, St Frédéric, St Charles, 43

CARTE PHYSIOGRAPHIQUE DU LITTORAL , , , Des provinces a ux régio ns ph ysiographiques

l, L\ PROVINCE MARINE, 44 2 , LA PROVINCE UTTORALE, 44 3, LA PROVINCE ALllJVIALE. 46 4, LA PROVINCE DES FREDOCHES, 47 5, LA PROVINCE DE.':i MORNES ET DES MORNETS, 47

• Légende de la carte physiographique, 48 • Carte physiographique, planche A (ouest). 49 • Des images anciennes mais toujours pertinentes. 50 • Carte physiographique, planche B (centrale ). 51 • Région de Fort-liberté : coupe el types de cotes, 52 • Carte physiographique, planche C (est). 53

PIlINCIPALES SOURCES UTILISEES , , , , , , , , , , , , , , ' , ' , , , , . ' , , , , . ' , , ' ,

1. BI~UOGRAPH1E. 54, 56 .58 2. CARTOGRAPHIE. 58, 60

• Planches de photos, 55, 57. 59

GLOSSAIRE. 60

DEUX SIECLES APRÈS (1797· 1997), 61

REMERCIEMENTS. 62

LISTE des TABLEAUX : 1 - F-burcentages mensuels des principaux vents actifs au nord-est d'Haïti, 4 11 - Signalement des eaux au nord d'Haïti, 4 III - Régimes thermiques de l'air et de l'eau au nord-est d'Haïti, 4 N - Caractères hydrométriques des trois neuves de la Plaine du Nord, Il V - Les sols du nord-est d'Haïti, 16 VI - La végétation du nord-est d'Haïti, 16 Vil - Liste des espèces végétales du nord·est d'Haïti. 18 VIII - Liste des oiseaux de la région de Fort-Liberté, 18 IX - Répartition des oiseaux de la région de Fort-Liberté, 20 X - Principales espèces de poissons. de la Baie de Fort-Liberté avec leur répartition pc.lr taiUe. 20 Xl - Liste des principales espèces aquatiques de la région de Fort-Liberté, Pisciculture et pêche artisanale, 20 XII - La mangrove de la Baie de Caracal: espèces végétales e l fonnes d'exploitation, 26 X111 - Régression géographique des mangroves de la Baie de Caracol (1957-89).30 XIV - Cultures précolombiennes de la région de Fort-liberté. 32 XV - Principales caractéristiques l'habitai urbain de Fort-liberté, 40

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· .. REPUBLIQUE D'HAIT)

, MINISTERE DE LA CULTURE

D l:pui'i un peu plus dl' dix :Hl!-., I-Lùri ,\ r~,()Julm:nr pl'i ., k: dll:min de 1.\ démocr,uil.! 1l1.11gré cie, période~ dl.' lourdes incertitudes. Le chemin c!>r long. le, haïtiens s'~' attè1em ,IVC!.: cou­rage. Ccpcnd.U\t, .llleUI1!.! rl'm,lIive , ,j lIrgcllTC \Oih:lk:, dl: rn:ol1'>truin: un pays comme

I-I:tïri , ne ... l11r:lir ~l: p.l\M:r du rcmCmbrl"mCnr de ,",\ mémoire. S,l mémoilT hi:-.toriqUt:, sa t11~moin.: or.lk, "~l mémoin: lit- pinn.:. Elit: représl'mc LI ridlc:-,sl' d'un p;trrillloim: l:ncorc nul connu.

Chd:lieu du d~p.lrremenr du 1\'ord-E:-.t d ' l-I.lÏri, Forr- Libert~ apparaÎr ,HI premier n:gard comme un.: ville pùrifiéc tbns son décor du XIX"nw ~i~:cle. C.:rrc rorpcur n',1 pas ~p,ltgllée b r~gion envi­ronn,lIltt·. Poun,lIn, rarement Ull terriroire .w"i rc~trcint que cclui visé 1',11' le pr6em Ar];". aur:t concenrré ,HIt.lIlt dl..' n:sSOl\n:c~ culturclle!> Cf hi,roriquc, d:tll~ lIli Lldrc narurcl ,IUSSÎ richc ct di"e r­.,ifié.

l:occllpario[} pl'rmanelltl' de t:et C ';;p~KC depuis environ .. ix mille (6 000) :ms par di\'l'r ... e~ ethnie!:o cr peuplade, du pal~o-indil'n ,lUX tlt-rnin!> t:olon i ~.l tcllt'" r~moignl' de., .want,lgn tuturd ... t't !:otra t~giqlll's qu'il 0l1'r3ir. Ln tr;ll·c .... 1>un.:n ... i\'c ... dl' Ù~!:o ()CŒIXlI1t:., dl' J'è re précolomhienne 3. l'lTt' indll!:otridlc, ont défini les ,lménagen1l:nL~ progressit~ et marqué 1,1 ZOlll' de Fort-Libert~ dom la ville acmelle a g,lrdé la t rame cr qudquc ... l11.li:-.on., de l:t \·ille l'oloniale. Ln \ 'e,rige~ de ccs cll irure~, les 6it.s historique ... qui s'y SOnt déroulés, l'importa'Ke du ... y:-.rènll: déti:mif k long de b b,lie ,mesrcnr dl..' l'inrensiré de:-. .Kti­vité.;; lI1.1i., Ilurtour de la mulriplicité de~ chocs cr dc<; édl,lI1gCS t:ulrurcl, \'écus sur cc "bollf dl..' rcrr~" dlargé d'h iSTOire.

Aujourd'hui , cerre région e ... r devellllC ;l\l:-.!:oi s~'nonyme de dégr.Klatiotl : n:lle des tllotltl!llellt!:o er sire::. hisroriques, du parrillloine architectur,ll ct urbain , .lin5i que de kur l'lwironnl'lllt'nr, a\'l'C la de~tt' llc ­tion de l'équi libre bio-marin.

Réalisé dans le cad re du pmjt:[ Hai 95/010 " Rome 2004" (Ministère de b Culrun:/ PNU D/ UNESCO), l'Atl as côtier du Nord-Est d'Haïti rirt' k., kçom du p.l ...... ~ Cl nou::. oOrc \lIlC masse d'inl(>nnarion~ , d 'extrêmc illllXlrtancc, sur la rit:hc ... se culnll'Clk, ,ur k ... cap,K Î r~::. cr les limir,ltÎuns de CCftC r~gion qui allie dans son nom k-s idées de fi.>rcc cr de libcrré.

Nous nc saurons aSSe1.. fëlit"itl't ks aurcurs dl..' cet Ar1.t" Olltil d\:ùucation ct dl' référence pour II..':' jeuncs, pour fOUS ceux qui , dcmain, décidcrom du dê\'cloppelllcnt l·t dl' l'aménagement du Nord·Esr d ' I-I:tïti.

~. Raoul PECK

Ministre de ln, CultJO"C

RÉPUBLIQUE D'HAÏTI

, MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT

Dl: 110S jours, des projl'r.~ I.k zone t'r;uKhc m:U1ufacnlrièrc, d'cnclwc rourisriqlU.:, d'ngriudrun: irriguée, cl!: raflincrics dc produit, pérrolicrs som évoqués pour l.1 ZOIl!..' h,IS:'>\': l.:f lirror:lk du dép;lITCllh:1lI" du Non..l-Esr. Qud, MIni" kms imp,lcts potentiels, posirifs 011 n~g~lrifs , l'Iur l'en ­

virol\ncmcnt dc 1,1 7..onc : Les ch,\llgcmem~ tll1i se rollt induits si l'un ou 1\'\I\rre de ces projets e~r lllj~ ell o.:uvn: seront-ib. mcÎlleun. ail pÎn.'~ Mir le pl,1Il tk l '~cologie qLK' ceux ,IIIXqllt·J.., on doit Il'atrendre:-.i b si tuation économique de I.t 1..0ne rc~rc ineh :lIlg~l' ? QUl·lk.~ kçol1~ tirt~r du p;b~~ :

1 :':~ I);lCe lit[()ral t' r côtier du Nord-E ... r d 'H ,lÏti :. ' inscrir parmi le ... milieux J1:tntrd:-. les plus 11t()(llInit~ du rerriu)in: procurant de ... rc~ ... olln.:c ... imporr,Ulte<; qui ~OJlt ('ssen rielles 3. l'exisreIlCi: de millier ... dl..' f:UllÎlIc, de pécheurs apparren :lI1r :mx cOmmUnJllfé<; cûri~:rcs de I.t région du Nord. C'e....r am.,i, 1l1.l1heurcuse­ment, un milieu tuntrd [ ri:!> fr,lgilc, .1\'e(· lin indice de bicxji\'ersiré ,lCntcllcmcnr faible L't comporr.lIlt dc!:o c<;pèce ... mell.lcée<i dl..' di.,paririon au\\i bien :1 l'échdle turÎon.llc qu 'à l'éch~lIc lllondi,lle.

M.llgré 1,1 d~gr;ldarioll subie, certc w lle rccèlc CI1l'orl' le.. fèrmellts d 'un mode de dé\'cloppemcm (lu i peur rai~Olltl,lbkmenr :lppo rrer d',lllthentique., ,lmélior;lrioll1> à la qll:llité de vic de ... résidenrs (!t- l'en ­droit tout en préservant sa \'it~l lité cr :',1 di"er ... iré. Un rcl progr;ltlln1l' passe par la I·cstallt.ltion des C,II);I­ciré.., de pmdw.:tion des popllbtiotl~ , dc:. "01." de~ ét:O\ysr~me~ tnre<;tn:s, littoram: ct aqu;niqLlc<; cr de la culnllT. Pour ~[re durablc, il SllPPOSt' de 1.t 1',111 des décideurs politiqul's, dc~ it1\'c:-.ti!>i>l'UrS cr dc~

t:(>llllllunaurés, une bonne t'ompréhensiun dll poremiel , des limires cr (k.~ innTdépl·nd.lIlo:s des rC1>­i>()urces n.lfurclle1> et culmrdk ... de la zonl'.

Le présent' Arias cùrier, réalisé dalls k (,ldre du projet H ai 95/010 "Rourc 2004" (Mini ... rl:rc de la Cllirurc/PNUD/U~ESCO) repré ... enrc lIll omil import.lllt d,ms cettc optique. Il.lpporrc LU Il' ~omml.' d'inforllurions utiles sur les cap:-lciré.-. er k., lill1irati()t1~ de1> écmystr:Il1('s de la ZOlle ,Iill~i que sur la riches~e dt" !:<On histoire .

II ne pl'm y a\,(lir de d éveloppement dur;lbk S,Ul~ 1111 <ienrimellf d 'a pparrcn:l.Ilce il un milieu narurel ct j une commun auté détcnninée . Au ... !:o i, nOIl~ ."lluons (Ic TOur cccur cerre iniriative qui peur !>crvir d 'ou­ril d'éducario n elwironncmcnralc pour UIlC l_onc qui , de p.lr ::'.1 lXlsi rion géogr.lphiqllc, elll J jouer un rôle import,lllt lbns !l()fr(' hî ... [()in.· cr ... em ccruinelllent encore .lppclé :\ être l'objet d 'cnjclt\: imporranr<;. Nous :,ollha itom q ue ce doculllem conn,l i~M.' une l.trgt· diflll!:oion pour l'enscignement de l.l géographie ù:ms notrl' pays, Ct qu'ainsi, il ,lidc j l'ém.lIlcÎparÎoll dl..' communautés encort: rdégu~es j une sint,uion d'arrière-pays ct all déclenchement ù ' illiri,IrÎ\'e~ omrrihu;uH 3. .~orti r notrl' pa}'., de l 'orni~rc du "m,ll­dé\'l'I()ppement" .

Yves-André WAfNRIGHT Millùtre de I JEIlI'ÏI'OII11CIllCllt

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PREFACE

L' èSp:lCl: g~ographiqlH': insulaire cr rropll.::lI , la grande \':lriéré des paysages des lu ures Illon·

raglll:s aux rivages découpés vam ~ H :ùri lin parrimoine ll :ltu rd d'une extrême richl.:ssc. C'est. enrrc :lmres, "le rr:lCé long cr capricieux de ses rivages découpés de criques, dt:

luvres, de promolltoires ; les îles et îlo ts du dom:ti ne n:nion:l.l, :l lLX noms qlll tllltcnt de réso­llances historiques: la Tortue, ks Caycmites, [' Ile à Vache, la Gonave. Cc patrimoine ('l'sr :lllssi b ElUnc, cdlc qui g:l rdc t:ncon: quelques CSpl-u.:s :lnimales aux loi mai1ll:s origines iss ues des [(Omps géologiques, ran.·s ré llloin~ de J'évolution milknaire dc b vic sur i.:Lm: île cr prl:c icux élé~ mcnr$ de l'équilibre écoJogiqw.: dom dépend la fragile harrnonit: biologique dl' nom: environne­ment".

"Auj o urd'hui , lt.: P:ltri mo ine natu rel cst rragiquclm:nr rnell<lCé &lIlS son imégritr.: fonlbrnenra!c. L H aïri des "haurcs te rres" dont Christophe Co lo mb dr.:criv:lit les splendeurs, a perdu b plus gr:lllde partie de ses torêts vi('rges ; l'érosion détig urc lcs tlancs r.:corchés d'un trop gr;1lld nombre de nos mOl1t:lgllcs, et ll:s quelques vestiges de fo rêts en hautes altitudes som condamnés à dispa r:\Ître tota ­lenKnt avant dnlX dr.:cl:nnies si l'action inco nsidérée des ho mmes conrre la na turl: n'est pas enr;\yée. Ixs résl:r"es en so urces d'cau viw som lm:nacées d'épuisement, la popula tion des zo nes ruralt:s appauvries émign.: vers ks villes dom k dé\'cloppel1lenr incohérenr détruit l'équ ilibre écologiquc du Territoire" (Albcrt J\ilangonès, an:hirecrc, initiateur dll mouvement de s:\u vcga rde du patrimoine nationa l haïtien ).

Gl'nèse des rétlexiolls de 1'01iS Cl' lI .\' qui , depuis plus de dL\: ans, Ont été impliqués ou concernés p;lr kt sa uvegardl: du pau'imoinc national haïtien , le projL·t H :li 95/010 " Route 2004" - Préserv:uion et mise l'n valeur des l"l'ssourtcs historiques, cultun:lk's et natun:lles s't'st voulu mmeur d 'ulli: symbiose: cul­rure, to uri sme, environnement.

Initié en 1992, conjointl:nKnt avcc le plan directeur du tourisllle, le projet;1, rour au long cie "o n exé­curion, pris cn compte la problématique du patrimoine culrurel cr na m rd en unI: vision globale cie développemenr qui présuppose:

• um: meilleure connaissance des va leurs patrimoni;tles ;

• un programme de sa uveg'1.rde du patrimoinc t:lngiblc er im;lllgiblc ;

• \ln renforcelm:m insrinnionm:l ct juridique.

En choisissant, dans son plan d'exécution, de mettre l'accent sur la pr~scrvarion et la misc l'Il v:llc ur des ressources historiques, culturelles et naturelles de la côte septemrionale; dont trois zones: Môle St. Nico1:ts, Cap-H aïtien et Sl'S environs ct Fort-Liberte.:, justifient à c1les seules un pl.1I1 de dévelop­pl.'ment cr de misl: en valeur, le projet " ROute 2004" r':p(mdait aussi J l'e.\' igl.'l1ce d 'Lin tourisme nou­veau, pl us sl5 lt:ctit~ plus "culntt"d" nril:llTé dans un premier temps vers des circuits nationaux et régio­n;llL.\' avec b Républiq ue Dominicaine,

Ces tro is zones ont l'avant.lge d e joindre ~ l' intérêt culturel de leurs ves tiges précolo mbiens cr co loni~lUx , la beauté du li n or:ll el la va riété de la tlon: c t dc la f.\l1l1e SÛ us-11l:1 rines. f ort- Li ber ré, proche (k b Ré pu bliquc Dominicaine par OU:llul11inthe représentl: l'I.:spacc côtier k· plus riche, mai s a uss i l'éI.:osyst(:me k~ plLlS m~n:lcé en raison des fo rtes pres .~ions d 'aménagl.:me nrs industrids, portu :l ires ou roLlris tique,~ suscept ibles de S'l:xcrccr dans un proche a\'enir tOut au long n aux abords du littoral.

Ce sont ces facteurs qui om conduit le projer ~ s'ori enter vers 1111 "projct pilore" pluridisciplinaire de pnEscrvatio ll cr de mi se cn valeur du littoral dans l'espace côtier compris cntre la baie de l'And du Nord et la bail' de Fort-Liberté, lllett:lllt l'emphasl: sur la zone comprise entre kt ba ic ch; Ca racol et kt rivihc Massacre (bordure dc 1.1 R~publiqul' Dominicai ne).

Le projl:t " Forr-Libl.:rrC visair dl:$ objectifs apportant unt.' réponsl: à court CI' moyen t1.:1lll\.: : • aux besoins de préservation 1:[ dl' misl: en V:lk:ur des ~i te~ culturels er narurels de la rég ion

Nord et Nord-Est; • ;\ b nécessité de collcctn er de regroupn k s donnée.; rd~Hi\'I:~ :l LlX ressoun.:cs historiquc ... , cul­

turelles ct naturelles; • à b gestion et à la PlDtlxtion des zones c6tières et nurim:s mglobanr ks aspca,<, culnm:ls, émlo­

giqut"S (·t touristiques de cet espace. Le but fin .ll étant de protillirc lin docullll:nr dl: synth(.~e cli.: toutes Ie_\ donn~es susœpribk:s d 'être prises en compte p.lr les autorit~ gOlI\'eIlKmema!es et les bailleurs de tc-lllds dans les plUgrammes de dé\'l'loppemem et d'amr.:n:lgement de œrre zone côtière,

Le projer a ell l'avanr;lge de bénéticier dans son I:xécLltion de lb:pùience de dem: éminents sCÎelltitlques, le Professeur Jean René V:lnne); géographe cr océanographe de l'Univers ité de Paris rv- Sorbonne ct Mr Loïc M.én:ll1rc:lu, chcn:hell r au CN RS (Géoli rrorner-Nanrcs, UI'vI R 6554-CNRS) qui , depuis 1988, étudient dans le cadre du projet Marien 92 (cf. p. 60 ) le lirroral de la baie de l'Acul au Cap-I-bïtien , .,ans oublier l'imén?t archéologique particulier (l ue Lok Mén.llltcall porre à cene région , A cette r.:quipe s'esr jointe Mme Flon.·nce EtÎl:nnc Sergile, agronume, gestiunnaire de ressources n;\ rllrelks, du Musée d'Histoire Naturdle dl: l'Université de Flo ride qui a ajouté à l'inve nt:.\irc des ressou rces mturelles les don­nécs reCl1eilliÇ.~ dix ans auparavanr par ses coll~guÇ.~ . La compilation de ces infor1l1.ltiom confin1'll.: l'i m· lX)rTancc d'une prorr:crion côti~rc ct marinl: de kt bail: de F()rt~Liberté si l'on \ 'l~llt éviter 1.1 disp.lrition de cert:linc.~ cspèo:s. Cornitholob'11e l-Ic;lthn McPhersoll, r.:gakmenr de l'Un ivt:rsité de Floride, nOlis a toltrni un invent:.lire de b fUHle, Lhydrog~ologlle Bé:micL' f)ussar:1T (projet !-=AO "Ccll\1 1e d'Appui à la gestion d'cau") :l sur un ~cul documenr, réca pirulé l'Oures les rc.~sourcc~ en t~,H1 de certl: b~liL'. Sur un plan histo­rique ct urbanistique, Edd y Lubin hisrorien, Didier Do minique :Irchirecn: urbaniste, Ibchel Bcauvolr DominiL]llO: .mthropolo!:,'1.1C, )l-.mÎm:: ct Ikm.m.:! Millet .Irehitc..:tcs, no\1."> Ont bros:.é un t.lbk.Hl L-Olllplct de la ville de Fort-Litx:rté. I..:étm!l' des paramètres historiques, Jrchitcl.lllr;\UX, SOCi.llL\: et urbai ns J apporté une \' i.~ion plus précise (il' l' habi tat l· t des zones à protéger ai nsi que des St'ctems susceptibles d'être développés. Cerre ville t:.~t en dtà appelr.:e à dewnir un point d'ancrage des extensions h.mm:s dl: la région, I:n parti­culier, dans le CIS d'lm d15vdopPCllll:nt TOuristique.

Lc souci de pror':ger les écosysrèmes côtiers fragiles que constiruenr les réc ils coralliens, les Ill:lngHwes, la l.lg llllC intérieu re :lU.\' caux S:lllll1<lrrCS qui fl'çoir les fllllunds roses, 'l insi 'lue le patrimoim: hisru­ri'1uc , culturel ct son environnement, a conduit les .Iuteurs de certe étude ct le projet " Route 2004":l proposer dl'S zones de protection renforcée le Lagon-:ltlX- Boeufs, le goulet, l'îk B;1y:l U ct 1.\ poi nte de Fort-Liberté ~ur 1:tqucllc fut construit IL- Fort D;1uphill ; des zones de protection nUJl1cr.:e ;1urour lk la baie 1.:1 le long du linoral jusqu'à la baie de Caraco!. En outre, le caract(re se mi tlTl11~ ck la baie de f on -Liberté, plus rade que baie, nou.~ inci[(.: j insi,\tcr su r les cons~CJul.:nces q LK peur encourir routl: 1.1 périphéri e dJns le C:lS d'unt' modificlfioll physiqul' du goulet,

Cet "Atl.ls", résultat d'u l1 premier projet pilon~ incluant la préser\',uion dll parrîmoim:. CIllturcl et Il.ltll­rel d 'une zone parriculièreml:nt sollicitée, sc prése nte comme le point de départ de recherches plus va,~tl:s, plus compl~tl:s cil- la b:lie dl: l'And du Nord:\ LI rivière M:lS~:lLT(~ SUSL'l' ptibles de s'inscri re dam unI: canographie de.~ .~i Tl:: s historiques, culnll'c!s ct naturels intJgr~e d:lns k plan d ':llllénagl:lll enr du rerriroire de 1:1 région.

Gi se lle HYVE RT Conseiller Tec!mùjllc

Harold GASPARD Directeur du Projet

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En guise d'ouverture . cette gravure fail accéder le lecteur au centre géographique de l'Allas. En venant du large (prem ier plan ). on voit les navires emprunter le goulet profond (la Bouque), défendu par une ligne de batteries (voir légende), pour atteindre ['excellent abri

-/ /.,' / il/.· ' . 1 /~~n/Jt,,·,.,,(h~·(· ft· ft, (;.("/,,,, .. ~ /.l'I~./ .', 1:0'l"N." ).

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d'une rade en eau profonde (la " Baye" de Fort-Dauphin) . A l'extrémité de I"alignement d'entrée (milieu de la planche) se dresse Fort-Dauphin (maintenant Fort-Liberté). symbole historique et géographique de ce lte si tuation exceptionneHe.

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Recueil de vues des lieux princIpaux de la colonie française de Saint-Domingue gravées par les soins de M. Ponce ( ... 1, Paris, 179 1 (BNF, Cabinet des Estampes et de la Photographie ancienne).

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A

UN "COSTIER" D'UN NOUVEAU GENRE: IJATLAS COTIER DU NORD-EST D'HAITI

Paru en 1997.200 ans après ['ouvrage précurseur de Moreau de Saint-Méry (voir encadré in fine ). qui offre la première description méticuleuse et sagace de la région (1797), le présent Atlas répond à une conception et à des intentions sensiblement différentes de celles des atlas théma­

tiques. Il ambitionne d'offrir des bases chiffrées, cartographiées, illustrées aux personnes susceptibles d 'être impliquées dans la défense du présent, la préparation du futur et la sauvegarde du passé d'une région qui sut préserver son originalité tou t au long de ses géographies successives. D'autre part. l'Atlas n'a pas la côte pour terme mais pour thème: aussi intègre-I-illargemen! les eaux côtières.

On remarquera: (1) la largeur de l'aire présentée : il s'agit d'une façade océanique prise dans son acception la plus

large, S'y trouvent associés: l'océan proche, les bords de mer, la plaine côtière et les premières hauteurs qui la ferment vers le sud.

(2) la diversité des thèmes abordés qui relèvent de multiples registres du savoir: les fonds et les eaux océa­niques, l'écoulement continental et ses problèmes. les sols et leur couvert végétal ainsi que les espèces du règne animal, l'habitat. la géographie culturelle envisagée sous son aspect historique, les caractères physiographiques synthétisés en trois feuilles finales. Létat actuel de l'information a conseillé d'écarter quelques thèmes comme l'influence et la fréquence des types de temps, par exemple ,

(3 ) la variété de l'iconographie qui puise à des sources multiples. au passé comme au présent : plans anciens, documents d 'archives, gravures historiques, cartes nautiques. cartes thématiques et syn­thétiques, imagerie satellitaire, couverture aérienne, photographies au sol, figures extraites de rap­ports, etc , Le caractère diachronique de l'illustration s'explique par la place tenue par la région dans l'histoire mondiale , au XVIIIèm<! siècle par exemple,

Linformation ainsi mise en oeuvre doit beaucoup aux travaux antérieurs {voir références dans la biblio ­graphie) ainsi qu'aux enquêtes (du projet HAV95/0l0 " Route 2004 ") qui ont précédé la nôtre Uuillet­aoùt 1996), Une part majoritaire des documents présentés est encore inédite, Notamment pour ce qui a trait à l'imagerie satellitaire et la documentation d'archives qui ont fait j'objet d'un traitement en labora­toire et d'une enquête spécifique entrepris dans le cadre du projet MARIEN 92,

Loïc MENANTEAU - Jean-René VANNEY

• Les termes techniques et géographiques, anciens et actuels, sont définis dans le glossaire placé en fin d'ouvrage,

Première représentation de la côte nord d 'Haïti (Hispaniola), Dessin, attribué à Christophe Colomb , illustrant le Journal de bord du premier voyage (1492), l'ac tuelle région du Nord ·Est se si tue entfe Monte Cris!i et le fort de la Nativité, édifié après l'échouage de la nef Santo Ma rfa survenu d ons la nuit de Noël 1492, Doc, Colomb " Arch, de la Ca sa de Alba, Madrid . Doc, MOfien 92,

LOCALISATION DE LA ZONE D'ÉTUDE

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L 'ENVIRONNEMENT OCÉANIQUE

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Rêpublique Dommicaine

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Mer des Antilles

ROUIes OOS Cyclo<'les

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LA NATURE AUX "ISLES"

C omme les premiers découvreurs et les voiliers d'antan, les navires actuels qui font cap sur Je nord d'Hispaniola (localisation p. 2), onl à doubler une suite de "pays" liquides et solides, tou­jours les mêmes : les cartes, les quelques graphiques el les tableaux qui su ivent (p. 4), sont

destinés à présenter sommairement ces "avant-pays" atlantiques. C'est là une introduction qui dou­blement s'impose: aujourd'hui comme hier. ils influent directement el en permanence sur r environ­nement de la façade du nord d'Haïti qui en donne une manière d'image de synthèse.

Très tôt, les navigateurs ont décrit et utilisé au large deux aspects majeurs auxquels ils se familiarisè· rent précocement : 1°) Les tableaux 1 et Il (direction des vents et signalement des eaux) suffisent pour caractériser l' a lizé

et la branche méridionale du courant des Anti lles, semblables à deux "fleuves", aérien et marin , Coulant depuis le bord africain de l'Atlantique, ce double système circulatoire véhicule une eau aussi chaude que l'air (voir tableau III) , presque aussi régulier et constant l'un que l'autre dans leurs valeurs et leur direction. Haïti est sur la berge du grand "débordement" énergétique de l'Atlantique tropical. Mais le transfert opéré par le courant des Antilles n'est que la préfiguration lointaine. et encore modeste , du grand système d'échanges des courants de Floride et surtout du Golfe ("Gulf Stream") dont il n'est que l'un des tributaires (voir carte p. 2).

A noter aussi que: a) le fl ux des a lizés n'est point astreint à une marche constante . Leur flanc méridional oscille, et cela

de plu!'; en phI!'; ~ rapproche de 10"1 tPITP: nu côté septentrional également, les alizés pe"uvpnt être interrompus par des "advections" d'air polaire, qui génèrent des poussées des "nards" ("nordés") dont on verra le rôle dans l'accentuation des temps côtiers.

b) la quantité d 'eau evaporée est sensiblement supêrieure à celle précipitée : le bilan d'eau est donc négatif, la région exportant sa chaleur et son eau vers J'ouest et vers l'atmosphère

c) le degré de sa lure superficielle en est relevé d·autant. d) la couche chaude et sa lée, relativement mince, s'écoule sur une tranche d'eau plus salee encore

(voir coupe hydrologique ci·dessous). e) enfin, par son caractère déficitaire l'économie hydrique du large annonce et conditionne celle qui

règne sur les rivages et les rives du nord-est d·Haïti.

COUPE TS DE LA BRANCHE CÔTlERE DU COURANT DES ANTILLES ,

" 2() ,

, • Couche isotherme salOO. rapide : 2 (hiver) j 3 kmlh (êtê)

2· Couche (le dlsconllnultê tiede mais plus salfie, len te : infêrieure à , kmlh

3 • Couche de trsnsmon

4· Eau intermêdialre froide (6 C) et dlluOO (34.7 à 35~). tres len te: environ 0, 1 kmlh

Ct 101(; 1'N\XI1!1N9§I010\ UN~SCO UUR6SS'·CNRS~""_

2°) Comme un fleuve se conforme à son iiI. les flux d'eau chaude empruntent des "canaux" (';canales", chenaux) encastrés entre des rangées d'archipels (voir carte p. 2) , Les canaux sont: 1) encaissés en auge profonde entre des murailles à pic; 2) flanqués d'immenses plates-formes carbonatées à fleur d'eau, élevées par la prolifération géo­

logique des organismes constructeurs appelés madréporaires.

3) longés par des myriades d'îles plates (cayes. "cayos") construites par le foisonnement des innombrables organismes et I"activité des courants .

Le paysage insolite de ces rangées de pierre et d'eau peu profondes, forme ainsi de véritables ··jar· dins" de récifs et d'écueils qui enchâssent les contours de terres plus hautes et plus massives. [ossature de ces grosses arêtes insulaires, construites sur le même modèle ou presque, résulte non plus de rac· tivité bâtisseuse des organismes marins mais surtout du travail édificateur et plus profond des plisse· ments et des volcans.

La configuration du terrain et la nature de ses assises géologiques indiquent qu'il s'agit d'anciennes guirlandes dïles et de volcans éteints. Leur géographie présente résulte d'un double mouvement: al un rapprochement entre les continents proches depuis plusieurs dizaines de millions d'années: b) un coulissement dû à un excès de serrage entre les deux màchoires de l'étau.

Sur la carte ci-après (p. 4). on lit aisément nnsertion des Grandes Antilles dans l'architecture fonda· mentale de l'Atlantique de l'ouest. Entre autres faits significatifs. on remarquera que la grande cica­trice cisaillante qui encadre le canal Hispaniola se prolonge loin vers l'est et l'ouest par les deux grandes fosses dites de Porto Rico el des Caïmans. Lavant-pays atlantique d' Haïti conserve une double et profonde empreinte tellurique : a) celle d'un émiettement spectaculaire en panneaux tabulaires. dénivelés et décalés en pans coupés

p<:lr des hautes muraillps snus·marines : b) celle d'un raccourcissement exprimé par la poursuite d'une activité séismique sporadique (avec

quelques raz de marée virulents plus à l'est), et par une exondation riveraine lente mais générali­sée,

Au total. la façade nord·haïtienne décrite par l'Atlas offre une particularité rare: celle d'être double· ment soumise, el selon des directions proches. à la vie profonde de l'eau et de l'air qui la baigne a insi qu'a celte de l'écorce qui la déforme et l'agite. [analyse des cartes côlières donne l'occasion de pré~ ciser cette conjonction d'in fluences.

Pêche CI la tortue. "L:15Ie SI-Domlngue ou Espognole~ . 1723 (Coll. l. Ménonteoul

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Tableau 1. Pourcentage mensuel des ve nts principaux actifs au nord-est d 'Haïti. Sources: Atlas océanographiques.

Mois Vent N NE E Calme

Janvier 8 32 41 2 Février 18 36 31 2 Ma~ 10 32 34 2 Avril 9 37 32 3 Mai 6 31 38 2 Juin 4 35 54 2 Juillet 2 40 55 1 Août 0 45 54 1 Septembre 5 39 40 2 Octobre 7 30 31 8 Novembre 8 39 45 2 Décembre 5 49 45 3

*De 50 il 90% des observations sont des vents émanant du quadrant NE-E. Calme : situation atmosphérique dans laquelle la vitesse du vent est inférieure il un noeud (un mille marin par heure, soit 1.85 km/h ).

Tableau II. S ignalement des eaux au nord d'Haïti (branche côtière du courant des Antilles)

Perte en eau (évaporation) env. 2100-2400 mm

Perte évaporatoire max. env. 230 mm (en janvier)

Entrée d 'eau (pluie) moins de 1000 mm (8oo-900 mm ?)

Déficit en eau de llOOà 1400mm ?

Température max. (surface) 28,3-28,5·C Salinité max. (surface) env. 36,S p.l OOO

Vitesse max. (surface) entre 1.5 et 2 km/h

Débit moyen entre 5 et 10 millions m3/s Production (annuelle) de phytoplancton de r ordre de ISO mg Clm2/ jour

Sources diuerses dont .' Baumgartner & Reichel. 1975 : Gorschkov. 1974 : Tardy, 1986 ; [semer & Hasse, 1987,

Tableau III. Régimes thermiques de l'a ir et de l'eau a u nord-est d 'Haïti. Source: divers atlas et publications des Etat.s-Unis,

Mois

Janvier

Février

Ma~

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobr2

Novembre

Décembre

Moyenne annuelle

Amplitude

1 : Température en oC de l'air océanique 2 : Température en oC cie l'eau océanique Valeurs toujours supérieures à 25 oc.

1 2 25,5 26 25,6 26 25,8 26.4

26,1 26,8

26,6 27,1

27,7 27.5

27,9 28 28,5 28.6

27,5 28.2 27,2 28. 1

27 28 26.2 27 26,8 27.3

3 2.8

LA MORPHOSTRUCTURE DES G.RANDES ANTILLES

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_ Fosse ~ Plongement et cr evauchement

La région de Fort-Liberte est situee sur la côte atlantique du nord-est d 'Ho"ll1, à l'est de celle formée par les baies de l'Acul et du Cap-Haïfien. La Plaine du Nord, plaine alluviale qui s'étire sur 65 km pour une largeur variable de 5 â 20 km , borde ce littoral. Elle est le prolongement occidental de la dépression du Cibao (RépUblique DominiCaine). Les reliefs du Massif du Nord (150 km sur 35 km) qui , au sud, la délimitent, sont modelés dans les formations d 'une pu issante série volcanique et volcano-sédimentolre, la formation du Tlreo (Cretacé supérieur), dont les divers facies sont ceux d'un arc insulaire volcanique. La façade côtiere des reliefs basaltiques est fran­gée de collines escarpées (mornes) qui dominent à l'ouest du Cap-Haïtien. Le contraste lithologique joue un rôle fondamental dans la morphologie, le type de sol, la végétation el l'utilisation du sol. Aux mornes calcaires tertiaires (Eocene) du nord s'opposent les mornes basaltiques (de roches magmatiques crétacées) du sud . Quelques reliefs isolés, les Mornes du Haut du Cap (morne Cabane: B13 ml, qui separent les baies du Cap­Haïtien et de l'Acul, dominent la Plaine du Nord et la mer.

D'un point de vue tectonique , Il convient de souligner que les principales failles , de direction NNW-SSE, sont paral­lèles au littoral et, recoupées par d 'outres failles, de direction NW-SE. Plusieurs niveaux de calcaires coralliens plio­quaternaires, soulevés et fracturés, sont visibles près du village du Borgne (Ouest de la baie de l'Acul) et de Fort­liberté . Ils démontrent le caractère récent de cette tectonique . Rappelons que le 7 mai 1B42, un tremblement de terre a détruit une gronde portie de la ville du Cap-Ha"llien ainsi que le fameux palais de Sans-Souci du roi Christophe (cf. p. 34).

la Plaine du Nord comprend quatre unites physiographiques qui sont, du sud au nord: (0) une plate-forme rocheuse de largeur variable, au pied du Massif du Nord : (b) des collines basses, modelées dons les roches magmatiques sous-jacentes, formant des Îlots dans la plaine

d'érosion (ex . Morne Bekly : 54 m, Morne Mantègue : 227 m) ; (c) un glacis de graviers quaternaires laniérés par l'érosion ; (d) une ptaine alluviale presque plate bordée par une côte qui compone des zones importantes colonisées par

les mangroves et des récifs coralliens, Les trois cartes physiographlques (p. 49, 51 , 53) Illustrent Jes paysages façonnés dans la retombée de l'ore Insulaire haïtien,

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D ela Baye de Manceni/le au large de la côte de la région de Fort~Uberté, l'auteur a dessiné des navires de différents types (frégate. goélettes. brigantins. à deux ou Irois-mâts. flûtes) , pour montrer l'intensité du trafic maritime qui existail à l'époque coloniale française devant la côte

limitrophe de la Plaine du Nord. A droite de la carle. une ligne marque la frontière tracée en 1776 entre la colonie française de Saint­Domingue el celle, espagnole, de Santo Domingo. La partie nord de la frontière coïncide avec le lit de la rivière du Massacre que des reliefs séparent. sur sa rive gauche. du Lagon de la Saline aux Bœufs (voir aussi p. 14. 15).

1

A partir de l' embouchure de la rivière se succèdent. sur l'ouest . la Pointe à Bruze. la Petite Melonière el la Grande Melonière (cf p. 53). Dans ce secteur côlier. aucun habitat actuel n·a pris le relais de celui figuré sur la carte (Bruze et Fabre). S'ouvre ensuite le goulet de la baie actuelle de Fort-Liberté. défendu par quatre fo rtifications. toutes situées sur sa rive occ1dentale. Au fond de la baie multibilo­bée s'avance le promontoire du Fort-Dauphin. Au nord-ouest, se d~tachent bien les deux petits reliefs arrondis des Mamelles (cf p. 51). En vert. sont figurées les ma~roves encadrant les baies de Caracol et de Jacquezy. Au nord, le cartographe a ,dessiné les contoors,des cayes et récifs coralliens avec leurs différentes passes. ...

, " On note le fait important sui­vant 11es symbj,les qu' il a cru utile d'insérer sur la partie colorée en bleu verdâtre Signalent peut-être la pré­sence dei mangliers sur les récifs de cette épo:jue. avant leur coupe (bois de chauf­fage. calf~age des navires ... ). préalablement à leur exploi­tation en carrière.

La carte apporte aussi des données sur la physiogra­phie (drainage. relief). l"habi­lai et les infrastructures (routes. chemins. digues) des Quartiers de la région. Une importance supérieure est accordee aux .. Embarqu<'l­daires·· (orlh. de J'époque) de Caracol et Jacquezy qui existaient avant 1716. Enfin , le Vieux Bourg correspond au bourg de Bayaha. site fondé par les Français en 1703. avant la creation du Fort-Dauphin.

Reproducllon partielle de la Carte de la Plaine d u Nord d e Saint-Domingue, depuis la Baie de /'Acul Jusqu'à celle de Mancenille, avec à l'Interieur des ferres jusqu'à 10 ligne de démarcation franco-espogno/e. Marchand, vels t 780. SHAT, Vincennes. Doc. MARIEN 92.

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LE NORD-EST D'HAITI VU DU CIEL

Extrait d 'une Image (scène 643/310/5) du satellite SPOT 2, en mode multispectral (XS) , acquise le 18/08/90. Composition cOlorée (Rouge =, XS3, Vert = XS2 , Bleu = XS1). Traitement laïc Ménanteau. Bathymétrie (profondeurs en m) réalisée par J.-R. Vonney â partir de levés américains au 1 :75.000.

Sur l'Image apparaissent \es principaux élêments géographiques du littoral de 10 région du Nord-Est d 'Ham, entre le delta de 10 Gronde Rivière du Nord, à l'ouest, et 10 trontière de 10 République Dominicaine, à l'es!. On distingue, d 'es! en ouest : le Lagon aux Bœufs, 10 bole de Fort-Uberlé et son étroit goulet encadré par les FredocHes de mer, 10 bole de CaracO! bordé por les mangroves, la bofrlèré cOfallielYle. entrecoupée de passes. qui 10 ferme vers le nord. Le trace géométrique du trait de c6te résulte sans aucun doute de la néotectonique (soulèvement et fractures).

Quelques cles d'Interpretation des couleurs: - noir : surfaces en eau ;

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- feinles bleulêes : récifs frangeants dont t'intensité du bleu augmente avec la profondeur ;

- teinles blanchâtres : zones 6 forte «rellecfance : sols nus des calcaires coralliens des Fredoches (notomment 6 l'ouesl el ou sud du lagon-aux-Bœufs), anciennes plages recouvertes d 'efflorescences salines à l'arrière des mangroves. quelques petits nuages. ele. :

- teintes grisolles el verdôlres : sols des anciennes plantotions Industrielles de sisal (Plantollon Dauphin) qui les ont appauvris (quadrillage encore visible de 10 plantotion) ou à des lerralns humides sons végétation :

- diverses teinles de rouge : presence de végétation octlve : cultures (connes Cl sucre. bananeroies, etc.) sur les sols de la province alluviale , prairies naturelles ("savannes"), mangroves encadrent la baie de Caracol et occu­pant le tond des peIlles anses de la baie de Forl-liberle, etc . l.:Inlenslle du rouge c roil en fonction de 10 densile du couverl végétal e t de l'humidité des sols.

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Cette carte ancienne vient en complément de la précédente pour fournir des informations pré­cises sur la répartition. en rouge. de l'habitat et des activi tés industrielles (briqueteries. indigo­teries) ainsi que sur les aménagements (rou les. chemins) de la plaine.

Le document. quoique inachevé dans sa confection (absence de surcharge en couleurs des man­groves à l'est de la Baye de Caracol) ou incomplet (''terre in dont le détail n'est pas reconnu") donne de nombreuses informations géographiques, parmi lesquelles:

Les noms des passes ouvertes par le travers du grand récif corallien (d 'est en ouest) : passe pour les Canols, des Fonds Blancs, de Caracolle et Grande passe de Limonade (les noms ont été repris pour désigner les formes sous-marines adjacentes: cf cartes physiographiques p, 49, 51. 53),

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_ La bonne représentation de la topographie et de l'hydrographie. A remarquer que la rivière au sud de la Ville du Fort-Dauphin est a ppelée Rivière des Marions (au pluriel). les deux rivières de Roche et Marion étant les deux branches d 'un même cours d'eau. On suit aussi le tracé du Iii de la Petite rivière du Fossé de Limonade. La localisation des "savannes" (sic) : Limonade. Caracolle. de Terrier Rouge ... , de la Grande Saline et des "salines" (parties des plages isolées et asséchant à l'arrière et au-dessus des mangroves),

ReproduClion partielle de 10 Corte de la Pla ine du Nord de Saint-Domingue, depuis la Baie de l'Acul jusqu'à celle de Mancenille, XVllieme siècle. BNF, Dêp. Corles el Pions. Doc , MARIEN 92,

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LE RELIEF TERRESTRE ET SOUS-MARIN

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LES CYCLES DE VEAU

L a géographie des milieux: aquatiques du nord-est d'Haïti décrit une succession de zones relativement étroites, étagées depuis le domaine pré-littoral jusqu'aux collines basses (ou -mornes) de l'arrière-pays. Les trois systèmes qui baignent ou imprègnent plus ou moins profondement [a façade sont inégalement,

anciennement et su rtoul imparfaitement connus, Toutefois, les informations consignées en divers atlas ou rap­ports. des observations anciennes. el les données acquises au cours d'enquêtes de terrain permettent d'esquis­ser quelques traits originaux des "systèmes" d'écoulement et de définir plusieurs problèmes.

LES SYSTÊMES

( J) Un bras de mer méconnu.

linformalion relative aux fluides côtiers est encore déficiente. malgré la fréquentation par des flottilles de pêche (étrangères) et de probables possibilités offertes au développement de l'exploitation halieutique. Fait principale­ment défaut tout ce qui a :rait au rythme saisonnier de quelques paramètres majeurs : thermiques. dynamiques. chimiques. Malgré ces lacunes fâcheuses , qui devront être comblées au plus tôt, la lisière océanique nord-haï­tienne semble posséder une "signature" régionale qui mériterait d'être testée à raide des résultats fournis par le dépouillement de l'imagerie satellitaire.

Lair océanique ; dans les publications nautiques. les trois faits suivants sont mentionnés (voir schéma ci-contre) ; a) l'effet d'abri aéro/ogique : l'obstacle opposé par la chaîne dominicaine (altitude supérieure à 1000 m) à la

marche de l'alizé détourne et élève son flux. !.:aire située sous le vent de la crête s'affaisse et perd en humi­dité sur la baie Mancenil1p el sec; riw .. ~

b) l'effet de ventilation : depuis les observations anciennes (Labat, Charlevoix. Moreau de Saint-Méry) jusqu'aux enquêtes récentes. les auteurs onl insisté sur le rôle des brises qui renforcent ou tempèrent l"a1îzé quelle que soit la saison. La brise de mer qui donne de la force à J'alizé prédomine et pénètre à l'intérieur des terres pendant toute la seconde partie du jour, Cette brise que l'on disait jadis "carabinée" (Moreau) doit sa réputation d'im­pétuosité à ses rafales tempétueuses, Alors, la couche aérienne dilatée et allégée à terre par la torridité du jour s'élève et crée un vide relatif et un foyer d'appel que comble avec force I"alizé marin. Inversement, la première moitié du jour bénéficie de la situation barométrique inverse : I"air nocturne et matinal alourdi à terre est appelé par les basses pressions établies sur la baie de Mancenille, Le souffle suave de cette brise de terre crée à I"or­dinaire un temps serein ("un ciel du plus bel azur". Moreau ), maniable pour le pêcheur, Il est aisé de com­prendre combien cette al ter­nance peut influer sur le mou­vement et la vie des eaux et des habitants,

c) I"effet d'aduection po/aire : on a noté sur le tableau 1 (p. 4) que I"alîzé peut laisser place à un pourcentage non négli­geable de vents soufflant du secteur nord. Ils accompa­gnent les invasions d'air polaire qui descend le long du bord oriental du maximum barométrique des Bermudes temporairement bloqué dans sa progression vers 1" €31.

MOUVEMENT PRÊSUMÊ DES FLUIDES SUR L 'ATlANTIQUE AU NORD-EST D 'HAÏTI

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En l'absence de stations locales on ne peut assurer que la région de Forl·Uberté est atteinte par des ~nordés" (·'nortes") semblables aux incursions décrites sur des rivages proches des Grandes Antilles. Les statistiques du Cap-Haïtien. les Instructions nautiques le laissent entendre ainsi que la littérature ancienne et récente. On leur impute une influence brève (surtout en saison fraîche) mais bénéfique: celle de faire trève à la chaleur impo­sée par la lourde et longue hégémonie de J'alizé. !.:action combinée de ces effets aériens est schématiquement représentée sur la bloc-diagramme ci-dessus,

Leau océanique : la baie de Mancenille et ses approches se distinguent par la modération des quatre aspects suivants de leur régime hydrologique : a ) l'aspect dynamique: les Instructions Nautiques avertissent les navigateurs que les types de temps de nord dura­

blement établis impriment au courant côtier une rolation contrahoraire assez semblable à un contre-courant de baie (voir la rétroflexion de ces courants occasionnels sur les trois cartes physiographiques p, 49, 51,53). 11 est probable que le ralentissement produit par la diffluence du flux est favorisé par le rabatiement et r amortisse­ment des houles qui sont diffractées vers le sud puis le sud-est en franchissant des plates-formes rocheuses fai­blement immergées ou émergées (région des "Cayos de Siete Hermanos·' dans les eaux dominicaines),

b) l'aspect thermique : la consultation des caries thermiques mensuelles établies à partir des observations satel­litaires de l'océan inclinerait à penser que le contenu thermique est inférieur à celui des eaux proches de la mer des Antilles. Cest singuHèremenlla situation en été, saison pendant laquelle les températures moyennes mensuel1es ne semblent pas excéder 28,3-28SC. Les raisons suivantes pourraient être invoquées; le détournement en direction du rivage: ou I"affleurement compensatoire des eaux sous-jacentes. On remar­quera que, ici comme au Vénézuela, le sub-para!!èlisme du mouvement général des vents et du littoral recréent les conditions optimales pour l'apparition d'une ligne de divergence et de résurgence, La "signa­ture"' thermique de ces ·'pompages" d'eau fraîche vers la surface devrait être lisible sur l"imagerie satel!itaire. Le mouvement ascensionnel présumé est schématisé sur le bJoc-diagramme précité,

c) l'aspect lido/· : l'onde de marée principale semi-diurne (voir la localisation du point amphidromique de I"onde M2 sur figure p. 2). dont le marnage est déjà sensiblement amoindri sur la côte nord-dominicaine (Puerto Plata: 0,60 m en marée moyenne) se réduit ici plus encore. aux 2/3 voire la moitié de cette valeur. Il s'agi! d·un régime exemplairement "microtidal", caractérisê par son mouvement lent et faiblement rotatif (courant de flot et de ·jusant porlant respectivement vers l'ouest et l"esI) ,

d) l'aspect cyclonique : les cartes. atlas et statistiques relatifs aux trajectoires suivies par les temp€tes tropicales dénoncent la faible fréquentation des eaux nord-est haïtiennes par ces météores. Une clémence relative qui oppose ces rivages à d'autres régions haïtiennes. méridionales notamment, plus lourdement désolées par leur virulence (voir trajectoires principales sur la figure p. 2). Le nombre des cyclones à effets destructeurs est relati­vement peu élevé (exemples: Haze1. octobre 1954 : Gracie, septembre 1959 : David. septembre 1979). Le pointé des positions occupées par les ouragans fa isant initialement route franche vers l'ouest montre qu·avant d'atteindre la région ils semblent se recourber en un mouvement de repli parabolique vers la branche hautu­rière du courant des Antilles (à titre d'exemples on citera la terrible tourmente d'octobre 1786 el le cyclone Clio d'août 1964). Leur violence et leur fréquence, graduellement affaiblies sur ces eaux, relèvent de causes qui sont encore loin d'être établies. Ce qui vient d'être dit du contenu thermique et des montées en résurgence donne à penser que les cyclones ne trouvent pas sur la baie de Mancenille, trop modérément êvaporatoire en com­paraison des régions circonvoisines, une alimentation énergétique en vapeur d'eau suffisante .

.. Je ne dois pas omeffre, en vantant la Partie du Nord, de dire qu'elle éprouve plus rarement que les deux outres, ces coups de vent funestes, ces ouragans furieux, qui détruisent absolument l'es­poir et la récompense du cultivateur. et qui semblent une guerre des éléments entr'eux, Elle n'est pas non plus menacée de subversion comme celle de l'Ouest, par ces commotions vIolentes où l'on croit sentir la terre vaciller sur son axe, et où la demeure de l'homme devient tout-à-coup son tombeau. » (Moreau de Sainl-Méry, 1797).

(2) Des cours d'eau indigents

La région souffre d'une double déficience : a) pluviométrique d'abord. La majeure partie du secteur cartographié est traversée en biais par une sorte de

"diagonale aride", inscrite à l'intérieur de l'isohyète annuelle de 1000 mm. Pourlant fréquemment dissimu­lées dans des lointains de brumes, de pluies et surtout d 'orages (comme en été], les mornes groupés vers rouest (Cap-Haïtien: 1529 mm) et le sud (Ouanaminthe; 1120 mm ) font figure de modestes châteaux d'eau au-dessus de ce golfe de sécheresse. Carrière-pays est sans doute trop faiblement penté pour avoir un gra­dient pluviométrique favorable à des précipitations orographiques substantielles, Tout se passe comme si la stabilité relaHve de l'atmosphère prolongeait en golfe des conditions semblables entretenues par le régime des fluides sur le proche océan.

Les hyétogra mmes reproduits ci-con tre (p. Il ) sont ceux d'un régime tropical classique. Les grands abats d'eau surviennent de la fin de l'automne au début de t'hivernage (oct·déc ou janvier) avec des pluies mensuelles

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HYÊTOGRAMMES DES PRÊCIPITATfONS MOYENNES MENSUELLES

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de l'ordre de 150 mm. Une courte saison de pluies apparaît à la mi-printemps (avril-mai). Les périodes les moins pourvues (chutes mensuelles inférieures â 50 mm ) couvrent le milieu de l'hivernage (février-mars) et surtou t le coeur évaporatoire de l'été (minimum: juillet).

Le nombre relativement élevé des diagrammes pluviométriques ne doit pas faire i!lusion. Ils sont dressés â par­tir de séries de données courtes. anciennes et depuis longtemps interrompues. Il serait souhaitable de reprendre les enregistrements afin d'apprécier l'influence des changements récents du couver! végétal (consécutivement à la disparition des plantations du sisal par ex.).

b) hydrologique aussi : une alimentation météorique médiocre jointe à une perte évaporatoire sensible engen­drent un régime des eaux continentales très particulier qui pèse lourdement sur l'agencement de l'espace rural (risques d'inondation) et agricole (types de cultures) . La région plus orientale ou région de Fort-Liberté, objectif principal de la cartographie, possède un système de drainage formé par deux artères principales (rivières Lamatry/Massacre et MarionJTerrier Rouge) et J'aquifère alluvial de la Plaine du Nord.

Tableau IV : Caractères hydrométriques de trois fl euves de la plaine du Nord

Nom Rivière du Limbé Grande Rivière du Nord Rivière du Massacre

Module (débit moyen annuel, m3/s) 7,66 4,29 5,33

Débit garanti à 90% du temps 1,23 1,26 1.14

à 50% du temps 5,72 2,95 3.45

Période d'observations: 1922-1940. Source : Lalande. Girouard & Letendre. 1977. In : Inventaire des res­sources hydrauliques d'Haïti.

La carte synthétique de la figure p. 13 (B. Dussaral, 1996) met en œuvre la quasi totalité des données encore éparses et partielles (voir Encadré: Les sources hydrologiques). Sont représentés les facteurs et phénomènes hydrologiques suivants : (l) sur la carte principale :

- le cadre hydrogéologique (formations lithologiques, principaux aquifères. failles. profondeur du substra­tum en cartouche) ;

- le potentiel hydrique d 'origine météorique (hyétogrammes) : le drainage superficiel est ponctuellement chiffré par des valeurs du débit moyen ;

- les possibilités d'exploitation du système aquifère: sont chiffrées par des paramètres hydrodynamiques (transmissivité et coefficient d'emmagasinement). la profondeur et le débit des pompages:

- enfin les types d'ouvrage (puits. forage) et leur utilisation (reconnaissance, culture. alimentation) : des car­rés ou des cercles de couleurs différentes .

(2) la carte annexe présente la qualité des eaux. Y ont indiquées des valeurs ponctuelles de conductivité élec· trique, de pH et du taux d 'absorption du sodium (SAR), utiles pour les eaux d' irrigation. Les diagrammes représentent le pourcentage en ions majeurs des eaux afin de mettre en valeur les divers types d-eau dans la nappe alluviale. La surcharge en rouge souligne l'extension de l'eau saumâtre (salinité> ép. 1000) dans la nappe libre en 1989.

Les sources Ilydrologiques Les hauteurs. les ressources et les variations saisonnières des eaux continentales ne sont connues que dans leurs grandes lignes (B.Dussarat. 1996) : - pas de mesures hydrométriques autres que très anciennes (1922-1940); - rien sur les parties les plus sèches qui doivent payer un lourd tribut à l'évaporation: - rien encore sur les débits extrêmes: . rien non plus sur les débits solides et la dégradation spécifique (vraisemblablement élevée) des bassins-versants. ainsi que l'évolution corrélative des lits: . aucune information Sur la qualité bac­tériologique (aucune usine de traitement des eaux usées) .

A Fort-Liberté. la Direction Départementale du Ministère de J'Agriculture ne détient aucune donnée brute . Au Service National des Ressources en Eau (SN RE. Port-au·Prince) on ne peut encore consulter les bases de données informatisées: seules sont disponibles les valeurs manuscrites. Aussi les informations consignées sur la figure p, 13 proviennent principalement des rapports de synthèse du projet HAl 86/003 ("'Développement des ressources en eau") . Notamment pour ce qui a trait aux eaux souterraines. Malheureusement. depuis l'~,chèvement du proje~. l.'acquisition ~es do.nn.ées (h~dr~éol?9ie. h~droc~imie) est insignifiante. Les der­meres mesures piezometrlques et phySIco-chImIques realisees à Fort-LIberte par la SNRE. datent de 1992.

La carte et les graphiques rendent lisibles les faits majeurs suivants:

(1) des valeurs d'écoulement : caractérisées par : • la faiblesse de l'abondance moyenne. Le tableau ci-contre donne quelques débits caractéristiques de quelques fleuves anciennement jaugés. Les modules sont de l'ordre de 5 m3/s. Mais les stations étant hors du périmètre des sécheresses. on peut prêter aux autres cours d'eau des modules incomparablement plus faibles. de l'ordre du mJ/s peut-etre. - •• les contrastes saison­niers marqués: des hautes eaux d'hivernage (novembre à février), avec des débits oscillant autour de 8 il. 9 m3/s. En raison des données. le calendrier et la valeur des maxima restent imprécisables. Cependant. les conditions topographiques et pluviométriques sont trop médiocres pour qu'on puisse soupçonner des écou­lements de pointe faramineux. du même ordre de grandeur des bassins de taille comparable aux Hawaii et en Océanie. Les basses eaux (de février à mai), déprimées jusqu'à des valeurs de 2 à 3 m3/s. Dans les par­ties les plus sèches de la plaine. les étiages les plus graves mettent à sec nombre de lits .

(2) des formes d'écoulement: parmi les plus déterminantes pour l'environnement. on retiendra: • le caractère brutal de l'écoulement comme la soudaineté des crues: • • leur divagation (du type écoulement en nappes ruisselantes) et l'absorption des eaux dans la zone des *pieds-mornes : ••• la place importante tenue par les sous-écoulements (*inféroflux des lits : profondeur des nappes souterraines) .

(3) Des plans d'eau intermédiaires

Les deux lisières de constructions. celle des récifs bâtis par les madréporaires et celle ces vasières édifiées par les apports des crues, délimitent une aire géographique étendue (estimée au tiers de la terre ferme ici cartographiée. voir les cartes physiographiques p. 49. 51. 53) où les écoulements interposés entre mer et fleuve adoptent des caractères mixtes. Il s'agit d'une hydrologie établie sur remplacement d'un ancien golfe isolé par les mouvements du sol et la colonisation vivante ou terrigène. Hydrologie ambiguë aussi: mal connue. non encore mesurée, où les influences marines cèdent devant ceHes imposées par la conquête de la terre ferme. Hydrologie polymorphe enfin, où l'imagerie satellitaire invite fort opportunément il. différencier les étapes d'une série évolutive : elle corn· porte quatre termes, schématiquement représentés sur le croquis ci-après (p. 12). De l'ouest à l'est. le passage s'exprime par un double gradient:

(1) un gradient de réduction d'ilbord: de superficie, de profondeur (les fonds de la Baie dépassenl25 m. et la "bouque" est plus creuse encore (plus de 40 ml. alors que le Lagon-aux-Boeufs est une tranche d'eau sans épaisseur connue mais certainement moindre), de volume et de relief enfin . La Baie conserve un emboîte­ment assez complet de formes depuis les falaises élevées et découpées jusqu'aux petites "plaines" qui uni­formisent son fond (voir carte bathymétrique p. 25). Le Lagon n'a plus que des contours indécis, à peine soulignés par des berges sinueuses (niveau de plein bord) ou plates (en période ou saison sèches). Tous ces amenuisements dimensionnels ont pour traduction la réduction logique des oscillations de niveau. des échanges_ des mélanges eau marine-eau douce, des possibilités de communication et de renouvellement des eaux.

(2) il s'ensuit un gradient d'integration : les quatre stades marquent les termes de passage de l'eau circulante et encore salée à l'eau stagnante et déjà saumâtre:

- la ''Baie'' est une rade semi-close par une *bouqu e étroite. encore en pleine eau sensible â l'agitation . il. l'ondulation de la marée (amplifiée jusqu'à plus de 0.60 m, selon un relevé fait à Fort-Liberté. en juillet 1996. par marée moyenne). Les courants sont réputés pOLIr leur modération. Comme dans une lagune. leur circuit lent et contrahoraire conservent sa fonction de mélangeur .il faible dessalure .

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- les baies de Caracal et de Limonade sont des · wadd ens mais déjà partiellement enfermés et parcourus par des courants de fiai et de jusant matérialisés par le tracé des chenaux.

- la basse rivière du Massacre est un estuaire mais déjà atrophié par la réduction de la section mouillée entre des berges plates. La marée que l'on dira dynamique remonte-t-elle encore jusqu'à 8 km en amont de son embouchure comme au XVlllèrml siècle (Moreau) ? « Leau y est très difficile à faire, pour ne pas dire impossible, car il faudrai! la remanIer de près de deux lieux. précisaient des Ins­tructions Nautiques parues en 1773, enfin le Lagon-aux-Boeufs n'est plus qu'un étang mais du type saumâtre (salinité: 20 p,l 00Q, selon Woodring et al.. 1924). Il représente le stade ultime de l'isole­ment : cet ancien fond de baie aujourd'hui tolale­ment enclavé est réduit à n'être plus qu'un modeste plan d'eau intérieur, une cuvette d'inondation, un épanchoir de crues.

LES QUATRE TERMES ÊVOLUTIFS DE L'HYDROLOGIE

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Avec le Lagon-aux-Boeufs est atteint le stade pénultième de l'effacement des influences et des formes marines. [hydrologie a graduellement basculé de la mer à la terre jusqu'à s'intégrer à la variété stagnante de l'écoule­ment continental.

Sur les pages 14. 15. 17. 27 et 31 (entre autres) sont illustrées et commentées quelques-unes de ces formes tran­sitoires, actuelles et passées, ainsi que leur influence sur l'ensemble de l'environnement. naturel. humain et cul­turel.

LES PROBLÈMES

(1 ) Le comtat : l'état des lieux aquatiques. tel qu'il vient d'être dressé, souligne l'originalité d'une façade à l'échelle des régions cara'ibes et. plus généralement encore, des régions tropicales. Trois termes: modéra­tion, interrelation et modification serviront à définir les traits distinctifs de l'hydrologie régionale:

al la modération: les divers segments participants, les transferts (mer <-> air, air <-> terre et terre <-> mer) ne s'établissent pas à des niveaux d'échanges aussi actifs, aussi élevés qu'en de nombreuses façades insulaires tropicales, proches et lointaines. De cette moindre turbulence, de ce degré plus bas de risques et de menaces témoignent les tendances en faveur de la stabilité de l'air. la parcimonie des précipitations. l'éta­lement dans le temps et l'espace des hautes eaux, l'aplatissement des crues, la réduction de l'effet dyna­mique des bords de mer (récifs frangeants, vasières). l'amortissement consécutif des longues et fortes houles alizéennes, et, sur la majeure partie des rivages, même exposês, la prédominance des modes "calmes- sur les modes "battus". pour reprendre J'expression des bionomistes. A cette relative réduction de l'agressivité, de la violence des agents et des échanges naturels participent des facteurs qui "favorisent" celte région par rapport à ses voisines. On rappellera ici : la situation rare et la largeur inusitée de la plaine du Nord. la médiocrité altimétrique et partant pluviométrique de J'arrière-pays immédiat peuplé des collines éparses. l'interposition de formes hydrologiques amples assurant les fonctions de zones tampon modératrices des volumes et des niveaux.

b) /'interrelation: dans les larges espaces enchevêtrés entre les fonds marins protecteurs et plats. et les mornes aux basses pentes faiblement déclives, les fl uides circulant entre les vases communicants manifestent leur influence environnementale apaisante par leur interaction. ainsi qu 'il vient d'étre dit. Mais elle s'exprime plus concrètement encore par leur interpénétration. La meilleure illustration est donnée par l'extension des

milieux saumâtres : - dans le mélange des eaux. partiellement dans la "Baie". principalemen t dans le "Lagon"; - et la pénétration de la salure dans les nappes souterraines. comme l'illustre l'extension des eaux supérieures à 2 gr/l (voir carte p. 13) circulant librement aux profondeurs d'échantillonnage (inférieures à 40 m. soit de 20 à 30 m sous le niveau de la mer) .

c) la modification : - dans l'espace : la transition qui s'opère entre l'eau salée et l'eau douce. le passage des paysages marins

aux paysages fluviaux par l'intermédiaire des quatre types précités doivent nécessairement s'accompagner d'autres modifications que celles plus haut signalées, d'ordre géochimique entre autres, par exemple de la nature des eaux (solutions, suspensions) et de leurs dépôts. De telles mulations soupçonnées ne peuvent ëtre sans conséquences sur les possibilités offertes à la colonisation vivante et. parlant. à l'évolution des berges et des lits. [étude fine des dépôts récents permettrait d-entrevoir révolution présente et récente (pluriséculaire) de l'environnement naturel et anthropisé.

- dans le temps: en effet. l'étude comparée des documents anciens et de l'imagerie satellitaire démontre que la région a connu des bouleversements hydrologiques. II est compréhensible que la déforestation consécutive il. l'extension de l'agriculture spéculative et coloniale au XVl1Ième siècle ail produit des perturbations cie tracé et de régime. Sans doute en fut-il de même lors de l'introduction. puis de l'abandon, des plantations de sisal dans des régions fragi les. perméables, à la végétation clairsemée. Il y a de nombreuses décennies que l'on parle de dérèglement du régime des eaux, de l'exaltation de l'érosion (Moral, 1%1) et. par voie de consé­quence, de l'exacerbation de la tommtialité. Tout dans le paysage confilme cette dégradation. Au point qu'on est en droit de se demander si cette rupture de l'équilibre environnemental ne cesse de s'aggraver,

Au total. ce sont les quatre plans d'eau intercalaires qui posent le problème crucial: celui de leur devenir. Compte tenu de l'érosion indéniablement accélêrée, des surplus des apports terrigènes, et de J'élévation inéluctable des rivages. on ne peut écarter l'idée que ces formes d'hydrologie frontalières sont aussi des formes transitoires, condamnées à se réduire par colmatage et émersion à une échéance plus ou moins brève. Un jour viendra où le Lagon-aux-Boeufs déjà soustrai t à la pénétration marine échappera aussi à remprise aquatique des eaux cou­rantes. Jusqu'à quand la "bouque", privée dit-on de courants actifs pollr:a-t-el1e maintenir la liaison entre la Baie et la mer? De telles conquêtes inéluctables sur la mer en faveur des eaux terrestres ne peuvent rester sans influence sur les aménagements prévus à court ou moyen terme.

(2 ) Les perspectives

A l'évidence, toute conception d'un projet de développement régional "rationnel" devra mettre en oeuvre une part plus ou moins importante des volumes circulant dans les cycles décrits, Dès lors se trouve posé les problèmes de leur préservation et de leur aménagement. [utilisation judicieuse des milieux aquatiques passe par une meilleure connaissance de leur régime et de leurs "potentialités" , Les exploitations futures impliquent l'accom­plissement immédiat de quelques recherches. En effet. d'inévitables atteintes aux divers systèmes ne pourront être compris. maîtrisés et jugulés que si l'on parvient à répondre à un petit nombre de questions. La liste qui suit n'indique aucun ordre de priorité: 1°) Quelle est l'origine, le taux et le sens de propagation de la salure dont on a cartographié le cheminement

dans les niveaux aqUifères profonds (p. 13)? Faut-il en rechercher les causes dans le déficit de pression créë dans les nappes par les exces de pompage? Ou bien faut-il invoquer le pendage el la nature poreuse des roches-magasins (perméabilité des calcaires récifaux en voie de soulèvement) ?

2~) Comment opèrent les échanges à la profondeur actuellement atteinte par les ouvrages, c'est-à-dire environ 40m?

3") Quelle est la géographie et quel est le régime de l'impluvium principal. centré autour de la "Baie" et dont la diversité parait grande (des nappes alluviales aux aquifères profonds) .

4C1) Quel rôle hydrologique peut-on attribuer au Lagon-aux-Boeufs ? Se déverse-t-il dans la Rivière du

Massacre? ou en reçoit-il ses eaux? Quel est le régime d'expansion et de récession de son plan d'eau? A­t-il une fonction régulatrice de r appareil hydrologique régional?

5C1) Comment se réalise le mélange qui. apparemment. fonctionne dans la Baie? Influence-i-il la nature et la pro­

ductivité des eaux situées au large de la "bouque" ? 6) Quels sont les débits solides et la degradation spécifique (poids de matériel perdu par unité de surface drai·

née) des principaux cours d'eau? Quel est le taux de remplissage sédimentaire des plans d'eau intercalaires? Quel est leur destin?

7<» Quel esl le contenu et le régime thermiques des principaux réservoirs? Et leur influence sur le régime des précipitations et de l'humidité?

8 <» Ces charges et ces contenus thermiques peuvent-ils influer sur les floraisons planctoniques de la Baie et de la ceinture pré-littorale?

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LES RESSOURCES EN EAUX CONTINENTALES DE LA RÉGION DE FORT-LIBERTÉ

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La carle manuscrite a é té réalisée avant la fondation du Fort­Dauphin (couleur jaune = en projet). Elle apporte des données précieuses sur l'hydrographie de la région située entre le sud de

la baie de Forl-Li berté el la rivière du Massacre, dont l' île du même nom (résultant de la div ision de ses bras) fut à l'origine d 'un litige fron­talier avec la colonie espagnole de San to Domingo. Son t figurés les tra­cés des d ifférentes riviè!fcs Rivière de Roche don t ]' embouchurê est double (*ester de Meray) et Ravine à Canon; Rivière du Massacre et ses principaux affluents de rive gauche. les ~r i'Jières de La Matri e, dont une "levée de chaux". bord de plateau calcaire où se dresse le bourg de Meillac. souligne la rive près de sa confluence. et de l' Artibonite. ainsi que les lits moins im portants des rivières de Sable, du Canarq et de Huatapana . Le Lagon-aux-Bœ ufs est défini comme "étang sau­maque"- saumâtre - et "terres arides et salineuses".

A remarquer aussi la densité des habita tions dans la "riche plaine" allu ­viale du "quartier de Mariebarou" (voir carte physiographique. p. 53) et celle fo rmée par la rivière de Roche. Le bourg de Bayaha, premier établissemen t frança is, fondé en 1703. borde la rive gauche de la Ravine à Canon. De nombreuses terres. mo ins fertiles. ne sont pas encore concédées. Les noms de "la poterie", "la Thuilerie" ou "la Tuillerie" indiquent une exploi tation des niveaux argileux (niveaux allu­viaux ou de déca lcification ?) .

Un p roje t de for t existai t sur l'I sle des Boucaniers d a ns la Baye de Bayaha (de For t-Liberté). Des noms sont donnés aux d iffé­rents re li efs. Certai ns des mornes comme ceux des Pitons des Flambeaux, Grandes et Petites Ténèbres ( .. ) servaien t d''''a mers a ux navigateurs.

CARTf Of SArAHA RfPRESfNTANT LA FRONT/ERf TfRMINEf PRfSfl<l1EMfNT PAR LA RMfRf DU M ASSACRf. D ElAlANCE, AU PETIT G OAVl' , FÊVRIEII 1728 (S.H.A.l , VINCENNES). Photo MARIEN 92.

Bordure occidentale du logon·aux-Bœufs, decouverte en periode de bosses-eaux, et ponctuee de touffes résiduelles de mangliers.

Le logon-aux-Bœufs depuiS sa rive occidentate . A t'avant-plon , pirogue monoxyle abandonnée (approx. 6 m de long) .

Partie meridionale du Logan-aux-Bœufs. A l'arrière-plan, sur l'aufre rive. talus qui limite à l'ouest les reliefs tabulaires tailles dans les cal­caires coralliens des Fredoches de terre (p . 53) . Sur les eaux peu pro­fondes du lagon, quelques flamants roses .

Depression humide marquant l'ancienne communication nord-est du lagon-aux-BœufS avec la rivière du Massacre.

Photos L. Ménanteau. 25-07-96

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LE LAGON-AUX-BOEUFS ET SON CADRE PHYSIOGRAPHIQUE

Photographie aérienne verticale (d' 268) de la mission HAI-01/400 du 19/01/78 (al1ilude 6080 m)

C ION 19781 CNES 199().Oistr. SPOT Image f Marien 92 / UMA 6554-CNAS.Géollttomer-Narnes

Extrait d'une image en mode panchromatique (P) du sare/me SPOT 2 (scène 643-310/5) acquise le 18/08/90. Traitement : L MÉNANTEAU

Anciennes communications :

~ avec la Rivière du Massacre jI.:. * avec la Baie de Fort-Liberté (probable)

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LES ELEMENTS DE L'ENVIRONNEMENT

LA MOSAïQUE PEDOlOGIQUE

Deux traits caractérisent la géographie des sols (carte p.19, Tableau V) : leur diversité el leur surex­ploitation . Cela s'explique par : 1) leur jeunesse de sols de plaine alluviale et côtière récemment exondée. 2) leur support varié : récifs soulevés, berges sableuses ou marécageuses . ou li thosols des mornes

principalement basaltiques. 3) leur exposition aux conditions'variables de l'érosion torrentielle ou de l'évaporation (évolution

locale vers sols sa lins type solontchak. 4) et , dans les aires cultivées depuis plusieurs millénaires, la survivance de pratiques agrico les défi ­

cien tes, réincorporant insuffisamment la matière organique dans le cycle m inéral.

Tableau V. Les sols du Nord·Est d'Haïti.

Code Sols Fert il ité Vocation B Sol sur basalte Passable Culture de tubercule MRC Sol mince sur récifs corall iens Bonne Pâturage, culture résistante à la sécheresse,

arbustes el arbres pour bois de feu et charbon PRC Sul prufullù sur récifs curi,llliens Bonne Agriculture pluviale ARC Sol âgé sur récifs coralliens Faible Sols fragiles facilement lessivés et érosifs,

Cultures arbustives pour production de bois M Sol organique de marécages Bonne Mauvais drainage, Conservation

des étangs, Riziculture aquaculture MM Sol organique marécageux de la mangrove Bonne Sols fragiles il garder en mangroves pour

la protection des berges et des terrains côtiers U\ Sol sabla-limoneux sur argile Moyenne Riziculture , aquaculture JAS Sol jeune d'alluvions sur sable Moyenne Pâturage, tubercules AS Sol âgé d'alluvions sur sable Bonne Culture vivrière, Culture maTilichère saisonnière,

horticul ture SF Sable fi n Faible Vêgétation naturelle, végétation arborée CS Limon sur sable Bonne Culture maraîchère saisonnière

LE TAPIS VEGÊTAl

Il fail l'objet du tableau ci-dessous (VI) :

Tableau VI. La végétatio n du Nord-Est d 'Haïti (Flo rence Sergile ).

Commu nauté Espèces Caractères

Mangrove manglier rouge Densité , hauteur et santé variables

manglier noir mais ordinairement médiocres

manglier blanc

Forêt (ou brousse il épineux #caclées: Viennent en complément raquelles 1) sur les récifs coralliens, des raisins de mer,

pikan kouenna l'absinthe, des lianes molles, etc,

2) sur les surfaces karstifiées ; chandelier des agaves, des feuillus (bois d'ortie). des gaiacs

# légumineuses: (dont Je gaiac marron) et d'importants

divi-divi peuplements de WeÎmnannÎa sp,

bayahonde

cambron zong chat

# gommiers

Communauté ESI)èces Caractères # herbacées :

euphorbes Ti medsiyen

graminées, etc,

"Brousses anthropiques .. #post-plantation Mémes espèces d 'épineux mais très appauvries qui ont succédé au sisal

abandonné depuis 1986 Paysage clôturé de haies vives (candélabres), Cultures irriguées : riz , banane, figue -banane,

canne a sucre #jardins et jachères Cultures pluviales : manioc, maïs, canne à sucre

.. Seuls les noms communs SOllt ici retenus. Pour les noms latins et les famill es, prière de se reporter au tableau VII,

La carte et le tableau aident à mieux comprendre les paysages du nord-est haïtien notamment en CE

qui concerne: 1) les relations étro ites qui unissent les formùlions végétales il leur support li tho-pédologique et à

l'évolution morphologique (la karstification par exemple) . 2) la fragilité de toutes les communautés (sauf le gommier) soumises à une dégradation poussée natu­

relle (ravinement) et surtout an thropique (fabrication du charbon de bois, surpâfurage). Cependant, même dégradées les limites entre les communautés primitives restent encore visibles sur le terrain .

LES FAUNES TERRESTRES

En dehors des communautés aquatiques qui iont [' objet d 'une rubrique à part , les fau nes terrestres proprement aériennes de la région n'ont pas été soumises à un inventaire particulier. A leur propos. on se bornera à signaler la présence :

d' insectes et de papillons; d'oiseaux appartenant à 22 espèces, allant de l' oisea u-mouche au flamant rose . On trouvera leur liste dans le tableau VIII. Le flamant rose , espèce relativement rare. a été observé à quatre reprises a u cours de notre enquête de terrain autour du Lagon-aux-Bœufs (voir tableau IX), Aussi paraît-il conseillé de résumer ici les connaissances relatives à cette communauté , A savoir : leur présence dans le Lagon : de juillet (fin de la saison des croisements) à novembre: leur nombre (de 400 à 1000) q ui varierail dV~C le nivea u ù'~aU (max. ~Il nov~mbre , avant leur migration) ; et leur destination migratoire : probablement les Bahamas.

Le mai ntien de leur présence et leur protection impliquent la surveillance du niveau d 'eau da ns les plans d'eau intermédiaires décrits plus haut.

L A VIE AQUATIQUE

La pauvreté des eaux hauturières est un fait notoire depuis longtemps démontré (médiocres teneurs en sels nutritifs. productivité primaire au niveau le plus bas, faible renouvellemen t des eaux ), Toutefois le brassage par les rouleaux déferlant sur les hauts-fonds. l'intervention probable des remontées d·eau, la largeur des plans d·eau intermédia ires sont autant de conditions qui donnent à penser que le régime *"oligotrophe" du large rédu it sensiblement ses effets a ux approches de la côte, Cette amélioration des conditions trophiques trouve son illustration dans la relative abondance et la diversité de la vie aqua­tique. Malheureusement.. de telles conditions naturelles ont entraîné des conséquences désastreuses : la réduction, la désertion vo ire la disparition de nombreuses espèces,

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LA BAIE DE FORT-LIBERTE ET SES BORDURES

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L e catalogue qui suit ne saurait être qu'un inven taire très incomplet. Dans les divers maillons de la chaine trophique n'onl été retenues que les espèces les plus significatives de l'état dégradé de l'environnement. Le tableau XI donne la liste des principales espèces. On trouvera plus loin

des données complémentaires classées par provinces el régions physiographiques.

• les plantes aquatiques et la pollution : mangrove mise à parI. les étages proprement infralittoraux sont occupés par des prairies d"algues et des herbiers. Cette végétation fourn it oxygène el nourri­ture à l' ensemble de la faune amphibie. Malheureusement. de nombreux témoignages donnent à croire qu'elle est menacée par divers vecteurs polluants locaux ou allogènes.

• les communautés récifales et leur dégradation : les madréporaires et leurs commensaux (crustacés. mollusques. coqu illages, etc.) forment une ceinture continue et protectrice. Aussi doit-on vivement déplorer la destruction fréquente des coraux et des anémones sans raison apparente.

• les communautés reptitiennes et leur raréfaction : o les crocodiles (Crocody/us acutus) ou "caïmans" :

collectivité en réduction cantonnée à l'embouchure du Massacre; - habitat : mangrove et eau de faible salure; été dans l'eau el saison fraîche sur les berges; - menaces : chasse (alimentation. médication traditionnelle) , dégrada tion de la mangrove et des

berges. o les carets (Erelmochelys imbricata) et les tortues de mer (Dermochelys coriacea) :

- population très faible; - habitat : les herbiers (bords de mer, Baie) et leurs parages: - vie : croisement et ponte sur les fonds des Sept Frères (Siete Hermanos) et les plages domini-

caines üuin-octobre) : éclosion en novembre ("dès les premiers coups de tonnerre" dit-on ) : - menaces: destruction (mangrove). pollution (herbiers), pêches (filet et fusil).

• les mammifères marins et leur désertion: ne sont plus représentés que par les lamantins (Trichechus manatus ) :

population en déclin: - habitat : algaies e t herbiers : - menaces : massacre par les pêcheurs. mouillage. pollution des eaux (lavage du sisal).

• les espèces halieutiques sont relativement abondantes mais it s'agit là encore de ressources surex­ploitées don t la taille et la quantité ne cessent de s'amenuiser.

.. J'observerai que les fredoches, terres sèches très rocheuses et qui ont plusieurs lieues quarrés de surface contiennent en grande quantité l'arbuste que nous désignons sous le nom de geng/na et dont l'écorce opère à peu près les mêmes effets que celle du pérou ". Du Portal. 1764-65. MémOire général sur la côte de l'isle de St, Domingue ( ... ).

Tableau VII. Liste des espèces végétales du Nord-Est d 'Haïti (Florence Sergile).

Nom franc,: .. is Nom lillin ' :"mille CommunaUlé végétale , C 1= humjftJ~ Pli (ollaracl'Oe FSlWcifs coralli<!ns ., Weimnannio Cunrmloceae 1'5 Formation karsl; 0" AOs'n1he Aterm iSlO ab&inrhium Co", ileoe R>rêt §èche

Absinthe marron Ambrosio I)('It.lllna Com ~ R>rit §èche

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Tableau VIII . Liste des oiseaux de la Sergi lel.

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LES ÉLÉMENTS DE L'ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION DE FORT-LIBERTÉ

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No m fnlllçais No m latin Num anglais No" , créole

Sucrier man'lle, l\llil ji\une f)endrolça ,Welli" Yellow w,l1hler Ti chit ·on. Tilin. Ti'on

Tourterelle ucue·finc Z"noido mocrouro Mourni Koo" Toutr"'! ke (en Tourterelle rouge. Gr~ Zen ",do ourilO Mourning Dove Toulrèl rouj tounerelle Valet de ca·,man. C«1l1ier Butarides striall'S Green-rocked heran Ki.lbye.Kr1lkr1l. R1Ikrak verl ,,,chelé

Tableau IX. Répartition des oiseaux de la région de Fort-liberté (Heather McPherson & Florence Sergile).

Nom haWen Nom latin Jan Il rele an kreyo l BF CA LB '" EM PC

Ai rette blanche Egreno rllula Egrill blllll • Barbarin Z"noida aslo/ica Toulrè zèl blan • Bêeassine Chorodrius wllsonis I3ekasin • • Bouts-tabac Crotophoga oni Bouslabilk • C.'\nard sauvage Speôes 2? K1Inn1l • Ch<Nillier Spedes 2? I3ekasin • Chev"lier il pattes jaunes Tringa povipes J3ekasin jilllm jon • Ciseaux Voir Jrégale

Colibri Todus suhulalus KoIibri • Collier Chorodrius IIDdJerus Kolye doub • Crabier Eg ... ,uo tricolor Krahye véOnt blan • • Crabier blanc Ardr:o 0100 alb"s Krilbye hlan • • • • Crab,er noir Ardeo herodlas Krabye • embier Vert l1Iehelé VOir Valel de =omon Echasse Himonlopus m cxicamtS Pèlpèt • Faucon Foleo sparueri"s Grigri • • Flilman! rose PhoeniCOplerus ruber fl1lnm1ln • Frègille Fregolo magniflcens Fregal • • • Goéland Voi r MaulJC il iCte noire Grue blanche Buhl,lcus ibis Kmbye g. .. d ·bêf • • • • • Hirondelle f-lirundo Jl" l10 lrondèl • Judelle VOir Poule d 'eau

Madame sara Ploceus cucullorus Mada" .5.-.r,l • • Mill"'C à têle noire l.arus OIridl/a Mov rel nwil • Oise1lu_mouche Anthmcothomx dominiclJ.'i W .. nQil -nègès • • Pélican Relecanus occidelltolis Gran gozye • • • • Pelit jaune Voir Sucrier ",angle Pintade Numido meleogris Pinlad • Pipi rile Tyronnus dominÎCensis Pipirll gr; • • • • Poule d'eau FulÎCo · a lllericana Poul dlo jidèl • Quatre·yeux PhocnicophillJ.'i palmarum Kat jé • • • Hossignol M,mus polyglotlO$ Resiyol. rosiyol • Sierne Sierno mrudmo Fou bèkjon • Sucrier m"ngl" D,,"droica petechio Ti ehrl jOn, Tilrn . Tijbn • • Tourt«relle 41",ue-line ZcnaÎeda mOCTOum Tuutrèl ke fen • Tourterelle rouge. Z"noido aurita Toutrèl rouj V1Ilel de c"oman Bu/arides striarus Krabye. Kr1lkr1l. Jl1lkr1lk • • • • • • Nombre lolal d ·espèces ,. • 20 • 3 8

Légende : BF = Baie de Fort-Liberte: CA = Cole Atlantique: lB= Ile Bayilu : PC = Plaine col ière : B = Lagon-aux-Bn!ufs :

EM = Embouchure de la Rivière du Massacre

Tableau X. Principales espèces de poissons de la Baie de Fort-liberté avec leur répartition par taille (Florence Sergile).

Taille 10 cm oind

Nom hilïlien Nnm ilnglais Genre % Vingt·quatre heures 1

Blanche 4

Borgne 8 Kakapoul 0.002

Makreè mackerel Scomberomorus 3

Merian ,

Nom h"i!ie n Nom an lais Genre %

Mà l Molidae 0.002

Sardines Harangula sp 1

Total 18.004

Taille 20-25 cm o ind

No m haït ien Nom anglais Genre %

lUo" HerrinQS HilTenQula SP. O U Chiroce ntrodon 2 Balbarin Goatfish Pseudu neus! Mulloidichlh 13 Borama ? 8 Boui lang Halfbeak/ n in ish Hemiram hus 2 Bouton roo. Rainoow rrotfish Scaridae 3 Bourrou 3 Cru " Too S" on fish Acanthurus 6 Karan Joc," Car;mx 3 Kola ellO\vlail sni! , Lll ijanus 1 Kroko rouj Siri ,

"' Haemulon Siriaius 18 50fi "" Myrophis sp> 8 ToOO ? 2 Total 69

Taille : 25-30 cm et plus oind

Nom haïtie n Nom anglais Genre %

Sardes Rose. ~" Snanper Luliimu, s , L. Ava. L. qriSE!uS 5 Zandolit Uzard/ish Synodus fOf!tens 2 Mayonbe , 2 T~ Cero Scomberomorus 2 Bekin reat bùrraeudaJ <l uanche 5 h aenù 0.002 Tol1l1 11.002

A"lres 2

Tableau XI. Liste des principales espèces aquatiques de la région de Fort-Liberté. Pisciculture et pèche artisanale.

Nom Garde- L.. .. gOU· .. Ul)( Projel Origine S aline .Bœufs ProloS

K.bo • • • Marine Silval (MegillopSli allilnlicus) • • • Marine T1Inoouren (S hoeroides tesludineus) • Marine Borama. • • Marine Sol (Achirus s 1 • • Marine Telil Gobiosox s ., • Marine Brochet (Centropomus undecimi!kis) • • Mil rine Kabon~1 (Ci.lfilnll ? • Marine? Gran zcpon • , Blanche • Marine Tila lil (TIla ia aurea • SPP'inlroduit Orea Tilil ia mOZilmbical • SPP'inrroduit C. C nnus ca '0 • SP? inlrodurt Umia dominicencis • • .,

MilrineEndémÎ{ ue Poecilia his laniolana • • Eau>; doutes Endémie ue Poecili1l dominicensis • • Eaux douces Endêmr ue Rivulus roloffi • • Eaux douces Endémi "' Mange-moustique (Gamblisia ilffinis • Introduit Crevettes • Marine

spp Service des pêches et pisciculture du Ministère de l'Agriculture. des Ressources Naturelles el du Developpement Rural.

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LES AIRES A PROTEGER

Terrier Rouge

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Paulette •

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Savane Cardé

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• Colette

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- Protection renforcée D Zones de production (plantation de sisal abandonnée)

• Fortifications

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Lagon­aux-

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Ferrier •

Baie de

Mancenille

• Artaud

.Â. Sites d'archéologie précolombienne identifiés par F. Rainey et 1. Rouse

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PROTECTION RENFORCEE • le Lagon-aux-Bœufs. s"étendant sur une

superficie d"environ 500 hectares (5 km2),

est un milieu naturel Oll s'allient beauté du site et valeur scientifique: flore aquatique variée. faune aviaire riche et importante population de flamants roses. ~aire de protection proposée inclut la périphérie du lagon sur une largeur de 300 mètres à partir de la limite d 'extension pluviale ainsi que la bordure de la rivière du Massacre et son embouchure.

• le gou let, étranglement naturel ouvert da ns les récifs corall iens assure la pro­tection naturelle de la ba ie de Fort­liberté. C 'est aussi un lieu de passage d'espèces marines et celui de la plus grande concentration de vestiges de for­tifications coloniales. Une cein ture large de 500 mètres est proposée pour assurer la protection du gou let et des vestiges défensifs.

• 1ïle Bayau était le lieu de prédi lection des flibustiers aux XVlleme et XVllIème siècles. A cette époque, l'ouest de l'île était réservé au carénage des grands vaisseaux. Sa protection doit être totale .

• la poin te de Fort-Liber té (Pointe de Roche), sur laquelle fut construit le Fort Dauphin dans le prolongement de l'axe central de la ville est. depuis le XVllIeme

siècle, un lieu stratégique parachevant le système défensif de protection de l'in té­rieur des terres. Laire à protéger incorpore la fortification et 100 mètres de bordure périphérique côté terre .

• les vestiges historiques et les sites précolom­biens, situés à l'extérieur des zones retenues. feront l'objet d'une protection spécifique.

PROTECTION NUANCEE

- Protection nuancée M Mangroves â réhabiliter [] Vestiges historiques • Probable occupat ion précolombienne

• le long du littoral. de l'embouchure de la rivière Massacre à la baie de Caracol en incluant la zone des Mamelles pour sa richesse historique et culturelle:

: F. rèa l,S[J!,orl L. POURINET Q MCI UMR 6554-CNRS-GeoIrUomm Nantes • la périphérie de la baie de Fort Liberté .

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Les a ires de protection proposées prennent en compte : l'évolution culturelle et naturelle de cette zone occupée depuiS plusieurs millénai res: l'interaction multidisciplinaire régie par les lois de la nature: l'utilisation rationnelle des espaces retenus et de leur environnement afin que soit maintenu l'équilibre entre 1" Homme el son milieu culturel et naturel d'une part e t le développement de la région d'autre part.

Deux zones proposées pour assurer la protection des sites culturels et naturels: a) zone de protection renforcée considérée comme étant non œdificandi, dans les limites définies b) zone de protection nuancée, ceBe-ci s'étend sur 100 m de part et d·autre du trait de côte. Les construc­

tions autorisées par les services compétents sont tolérées dans cette zone, sous réserve qu'elles ne por­tent pas atteinte à l'environnement.

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Le Pilote de Saint-Domingue avec vue perspec tive des rives ( .. J. Carfe n 2. Gravêe. De Chastenet Puységur. 1787 (B.N.F., Oêp. Cartes et Plans).

[intérêt de cette carte marine, de la fin du XVIII i>me siècle, est double (1) d'ordre toponymique, car elle donne le nom des pointes et des quatre forts encadrant, respecti­

vement à l'ouest et à l'est, le goulet ou la bouque donnant accès à la rade du Fort-Dauphin. révé­lant ainsi l"importance stratégique de la baie de Fort-Liberté à cette époque, Autres noms à remar­quer : Petite et Grande Mellonière . la Crochue, etc. ;

(2) d 'ordre bathymétrique aussi. car elle comporte un certa in nombre de sondes en pieds. notam-

ment le long du chenal principal menant au mouillage de la ville de Fort-Dauphin. et quelques indi­cations sur le type de fond .

Un autre intérêt. plus particulier, réside dans la présence de plusieurs vues de côte où son l signalés les principaux *amers, du littoral ou du massif du nord, servant d'alignement d'entrée pour les naviga­teurs. A ce sujet. remarquer l'importance des Mamelles. dans les Fredoches de l'ouest.

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C e beau plan gravé et colorié. orienté sud-nord. fournil une image précise de la Baye du For t-Dauphin (de Fort -liberté) et de son proche environnement tels quïls étaient à la fin du XVllleme siècle.

A l'est (à droite), le Lagon de la Saline aux Bœufs, déjà signalé. dont la communication avec la Baie était déjà établie . Cette dernière. de forme bilobée. communique avec la mer par un étroit goulet au chenal sinueux défendu sur sa rive orientale (à gauche) par quatre fortifications (Fort La Souque. Batterie de l'Anse. Fort St. Charles et Redoute St. Frédéric). Le goulet est encadré par les Fredoches. où sur celle de t'ouest. est campé le relief isolé d'une des deux Mamelles. En bas. le con tour extérieur des récifs frangeants coratliens. figurés en bleu. dessine deux "crans" en forme de demi-melon, Petite Melonnière el Grande Melonnière. précédemment signalés sur le plan de la p. 6,

La carte donne le nom des pointes, des anses (ex. Anse du Grand Carénage) et des îlets (ex. Islet à Boyau. auparavant des Boucaniers), la position et les routes d'accès aux quatre mouillages

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(ancres) de la baie. avec une soixantaine de sondes en pieds. la localisat ion de quelq ues embar­cadères (de la Crochue. à Caron. à Girard). Au-dessus du Cul-de-Sac de Jaray. au sud-est. on dis­tingue. en bleu. le quadrilatère de la Saline à Cariez avec son double bassin d'évaporation el de concentration e n sel. et les petits carrés de ses crisla llisoirs (tein te bleue). modèle vraisemblable­ment inspiré sans aucun doute des salines du littoral atlantique français.

En haut (sud). à droite du promontoire du Fort Dauphin et la ville du même nom (en rouge: par­tie construite: en jaune: en projet) s'étend la plaine alluviale formée par les lits à divagation de la rivière Marion dont J'une des deux branches se divise elle-même en deux. Un ancien îlet (près de r embarcadère à Caron) a été rattaché à la terre ferme par la progression des alluvions sur le fond de la baie. En vert foncé apparaît la zone transformée en cultures. Cet aménagement agri­cole a provoqué une profonde modification de l'hydrologie de la plaine (d igues. chemins. etc,) qu'il convient de comparer avec la situation actue lle. notamment la carte physiographique de l'es! (p . 53).

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« en tout on peut assurer que le port est l'un des plus beaux, des plus vastes et des plus sûrs de de la colonie, le mouillage excellent », Du Portat, 1764-65. Mémoire gé­nérai sur la côte de l'isle de St . Domingue ( ... ) .

« Il ne faut que voir le plan du Fort Dauphin pour juger de fétendue, de la beauté et de la sureté naturelle de son port qui peut contenir et mettre à rabry de tous vents un grand nombre de vais­seaux de tout rang, ,) Desmousseau, 1773.

« La baie de Bayaho, que nous nommons oujourdhui fe Port Dauphin, est un des plus beaux ports qu'il y ait dans toute ri/e de Saint-Domingue, pOINant contenir un grand nombre de vaisseaux com­me dans un bassin, » (1773) ,

Plon de 10 Ville el de 10 Baye du Fort Dauphin dans l'Isle de St. Domingue. Phelipeau. 1786 ISHAT. Vincennes!.

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« Plan du Fort Loboucle autrement d it Fart St Louis ou Fort Dauphin _, XVlllàrne

siècle (SHM, Vincennes) , Au centre, loge­ment du Maître canonnier.

Entrée du goulet (largeur : 400 m) défendue par le Fort la Souque, construit en 1736, au premier plon, En portant de la gauche (est). on voit la surface calcaire des Fredaches tranchée par une falaise bosse (envi­ron une dizaine de ml, indentée, cl visieres ; puiS une éhoite plage de sable prolongée sous l'eau jusqu 'ou sommet du front récifal , découpé en éperons, bien visible grâce cl la clarté des eaux . Photo aérienne oblique de l'ISPAN (Institut de Sauvegarde du Patrimoine Notional d'Haïti) .

« C'est au fond de ce port qu'est l'embarcadaire de la Crochüe dans la baye du même nom et il y a un bon mouillage (.,.) au sud ouest du dit port est J'embarcadaire à Girard. Il y a un bon carénage aceque l'on assure à l'islet aux Boucaniers pour les grands vaisseaux de guerre », Du Portal. 1764-65, Mémoire général sur la côte de l'isle de SI. Domingue ( ... 1

PLAN DE LA BAYE DU FORT DAUPHIN DE ST. DOMINGUE ( .. . )

Chillres : sondes en brasses (1 brasse = 1,60 m environ).

légende : A, fort dauphin éxécute : B, fort projette ; C, Ville du Fort Dauphin ; D, islet des Boucaniers : E, pointe d'entrée sur laquelle on doit bdtir une redoute.

Sur cette carte a été tracée par une ligne en double pointillé "la route que les vaisseaux doivent tenir pour se rendre aux différents mouillages" (signalés par des ancres) situés à l'Intélieur de la baie. les *Fredoches sont défi­nies comme des "Terres arides", En bas, cl droite, les Mamelles, 'amers importants pour les navigateurs, De gauche (est) cl droite (ouest) : Riviere de Roche el son bras. rester à Meray, puis la Riviere Marion. Une dizaine d'habitations sont localisées. BNF. Dép. Cortes et Plans.

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la corte est une synthese de la bathymétrie de )0 baie de Fort-Uberté réalisée à partir de levés américains ou 1110.000 et ou 1/20.000 (carte marine pUbliée en 1987 par le Delense Mapping Agency, Hydrogra­phlc/Topographlc Center). la baie est larmée par : (1) un étroit goulet de 2,5 km de long qui s'évase vers le sud (largeur de moins de 400 m ou nord et 1 km ou sud

et qui est emprunté par un chenal sinueux atteignant plus de 40 m de prolondeur dons sa portie médiane ; (2) une rode à la larme mulljlobée ou contour découpé par des pointes et des anses dont une porlie, en voie de

comblement, est occupée par d 'étroites mangroves. les lands les plus creux (axe du goulet et autour de IÎle Boyau) sont de Yloisemblables vestiges d'un ancien réseau à méandres ... les petites boies situées à l'est, à l'ouest et ou sud ont toutes des lands inférieurs cl 5 m.

Une analyse détaillée de nombreux documents iconographiques [cartes de la lin du XVIIe au XXe sièCleS) a per­mis d 'enrichir sensiblement la toponymie de la baie. Sur le document, sont reportés : les pointes (Noire , de l'Anse­à-Faloise, Bec de MO/souin, etc.), les baies (Torpédo, du Cul-de-Sac du Jaray. de la Crochue . etc .), les embor­cO/deres (d'Anselin, cl Girard, Caron, de Ferand , de la Crochue, etc .), les mouillages, les fortilications,

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LA BAIE DE FORT-LIBERTÉ Bathymétrie

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LA BAIE DE CARACOL

O ccupant une grande partie de l'espace littoral compris entre les baies de Fort-Liberté et du Cap-Haïtien. la Baie de Caracol esl. à plusieurs points de vue. J'une des zones écologique· ment el historiquement les plus riches de la côte nord d'Ham. Elle doit cet avantage à la pré~

sence de longs récifs-barrières coralliens, de vastes mangroves et, entre sa partie occidentale et la Grande Rivière du Nord. à des sites majeurs de la découverte de J'Amérique.

L E MODELÉ DES RÉCIFS CORALLI ENS

A l'ouest de la baie de Fort-liberté. entre les Fredoches de l'ouest et la baie externe du Cap-Haïtien. s'étire un alignement de récifs-barrières, comparé joliment à un serpent par Christophe Colomb dans son Journal de bord. La barrière est coupée par quatre passes qui sont. d'est en ouest : la Passe des Canots. la Passe des Fonds Blancs, la Fhsse de Caracol et la Grande Passe de Limonade (voir p . 27 et cartes physiographiques p. 49 et 5 1).

La morphologie des récifs corall iens a été fortement modifiée par leur intense exploitation en carrières pour la reconstruction de la ville du Cap Fra nçais au XVlIle siècle (Moreau de Saint-Méry). En effet. après le grand incendie qui détruisit la moitié de la ville le 20·2 1 septembre 1734. il fut totalement interdit de la rebâtir avec du bois. Les calcaires récifaux furent donc employés pour l'édification des murs et, surtout. pour la production de la chaux. comme en témoignent les nombreux vestiges de fours à chaux encore visibles su r la côte.

La télédétection spatiale se révèle utile pour l'analyse de leur modelé. Les données utilisées ont été fournies par les radiomètres Thematic Mapper (TM) du satell ite américain Landsat 5 (scène 009·046 du 11 -0 1-1986) et Haute Résolution Visible (HRV 1 et 2) du satellite français SPOT 2 (scènes 643-3 10/5 du 18-08- 1990) opérant respectivement en mode mult ispectral (XS ) et panchromatique (P). [objectif de l'analyse s'est limité à l' é tude de la profondeur d'eau à partir de l'observation des niveaux de luminilnce, observés et mesurés par les radiomètres TM el HR\I. pour décrire la physiographic des zones récifales (voir image SPOT traitée et son commentaire. p . 27) .

L ES MANGROVES ET LES EFFETS DE LA COUPE

Les mangroves de la Baie de Caracol. d'une superficie estimée à 3.990 ha (39.9 km2). sont les plus é tendues du nord d 'Haïti (environ 5 .800 ha) et. les secondes à J'échelle nationale après celles de l'Estère (environ 8.490 ha). au fond de la baie des Gonaïves (delta de I" Artibonite). Avant 1750. la mangrove recouvrait en partie les réci fs coralliens. Les principales espèces reconnues dans la Baie de Caracol sont caractéristiques des mangroves caribéennes : Rhizophora mangle L. ou palétuvier rouge, Lagllncularia racemosa Gaertn . f. ou manglier blanc, Conocarpus erecta L. ou manglier gris. Avicennia germinans ou palétuvier noir. Dodonea viscosa ou ., pativier" (voir tableau XII ). Là où les cond itions sont davantage Ouvio-marines (eaux moins saümalTes). les palétuviers blancs cèdent la place aux palétuviers rouges.

Comme les récifs. ["écosystème de la mangrove a é té fortement dégradé depuis le milieu du XVIIIe siècle , car de nombreux palétuviers et mangliers ont été coupés pour fourn ir du bois de chauffage et du charbon de bois. ou bien encore. ont été employés pour le calfatage des navires et [" obtention de matières colorantes (tanin ). [ évolution. accentuée au cours des dern ières décennies (voir tableau XIII p . 30), s'est traduite par une diminution tant spatiale que qualitative de la mangrove . En effe t. la coupe généralisée d'arbres de petite taille, sans aucun programme de coupe ni plan de gestion. empêche la nécessaire regénération des arbres de la mangrove. A Jacquezy. il est courant d 'exploiter des arbres encore très jeunes don t la taille est inférieure à 1.15 m et le diamètre. à 10 cm! Les forts impacts de ["utilisation anarchique de la forêt aquatique rend difficile sa cartographie. Pour une large part. la densité et la taille des arbres de ta mangrove ou leu r absence totale (sols nus vaseux), ne son t pas les résultats d 'une évolution naturelle, mais de ["action de ["homme.

L.enquête menée dans la baie de Caracol par J.-B. Lucien (1994) indiq ue que pour près de la moitié (47%) des" coupeurs" de mangliers. qu i en différencient parfaitement les trois types précités (rouge. blanc et nOir). la coupe constitue la seule activité quotidienne. les autres ne la pratiquant qu'une fois

par semaine. La fabrication de poteaux et J'extraction du tanin (à partir de 1'écorce du manglier rouge) sont J'œuvre d 'une petite minorité d'exploitants. uniquement à Bord~de-Merde Limonade. La plupart des arbres (principalement des mangliers rouges) sont transformés en charbon de bois ou utilisés comme bois de chauffage dans les boulangeries e t laveries à sec. en particulier au Cap-Haïtien . Chaque site de coupe a défini sa propre un ité de mesure pour la vente du bois : canot à Bord-de-Mer de limonade. camion à Caracol./ot à Jacquezy. La poursuite incontrôlée des coupes ne peut qu'ame­ner une diminutio n des ressources halieutiques côtières. les mangroves servant de frayères à de nom­breuses espèces de poissons (voir tableaux X et XI) e l. ainsi. de manière indirecte, appauvrir plus encore les communautés de pêcheurs. Non seulement celles de la baie de Caracol. mais aussi celles de tout le littoral de la région du Cap-Haïtien.

Tableau XII. La ma ngrove de la Baie de Ca racol : espèces végétales et formes d 'exploita ti on . D'a près J .-B. Lucien , 199 4.

Espèces Caractéristiques Conditio ns Utili satio n

Rhizophora mangle L. - racines·échasses en - bordures des chenaux - bois de feu. charbon (famille : forme d'arc de marée à forte intru- - bois dur et pesant : Rhizophoracées) - h : 4-15 m Uusqu'à sion saline. des fonds poteaux. traverses che-mangle rouge 40m) de baie et des rives min de fer, poutres. manglier rouge - d : 20·50 cm (parfois insulaires rames. etc. palétuvier rouge 70 cm) - sable pur. anfractuosi- - écorce : extraction du

- bois de couleur tés des coraux tanin rendant les rouge foncé - espèces arborée pion- peaux imputrescibles.

nière sur bancs coral- durcissement des cuirs. liens proouction de colle.

teintures, préservation des filets de pêche

Laguncu/orio rocemosa - arbuste toujours vert - espèce pionnière colo- - peu exploité. car Gaertn. f. - h : 4·6m (12 m max.) nisant les bancs de actuellement rare (famille : Combrétacées) - écorce fi ssurée de cou- vase - bois modérément lourd mangle blanc leur claire - bande intermédiaire et dur : charbon. manglier blanc - autour du tronc racines entre le Rhizophora et poteaux. palétuvier blanc pneumatophores peu I"Avicennia - écorce : tanin pour tan-

dévelcppées - substrats sableux ou nage des cuirs rocheux immergés. riches en matière orga-nique

- sols salins bien drainés

Auicennio germinons. - racines pneumato- - périphérie des zones de - bois très dur et pesant: (famille : Verbénacées) phares salines au niveau de bois de chauffage. mangle noÎr - feuilles en forme de balancement des charbon. poteaux manglier noir lance marées (IS cm exigé) - écorce : tanin. remèdes

- rarement en formation - bien représentée dans locaux (gomme) pure (souvent associé la baie de Caracal - fleurs riches en nectar au manglier blanc) miel

- arbuste toujours vert h : 3-12 m (20 m max.)

- d : trO:1C : 20·60 cm

Conocorpus erecto - développement fré- - substrat : consolidé - individus rares. coupés (famille : Combrétacées) quent comme arbuste (plages, arrières-plages - état de souches palétuvier - h . 5-7 m (max.) de mangrove. lagons).

- écorce sombre (fissures parties les plus hautes longitudinales) du sol

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RÉCIFS CORALLIENS ET MANGROVES DE LA BAIE DE CARACOL

Extrott d'une image (scène 643/31015) du satellite SPOT 2. en mode mulfispeclrol (XS), acqUJse le 18108/90. Troltements de "image (Yves-Fronçols THQfv1AS elloic MÉNANTEAUJ :

11 Composition cOlorée Rouge [XS3). Vert (XS2) el Bleu (XS1) ;

2) Exffocllon manuelle des limites des donlaines continental. morin el des mangroves ;

3) Trcltement individualisé de choque milieu : - domaine conllnental, expansion lineaire ellitlfoge de 10 bonde du proche·infrarouge (XS3 (R:c XS3 , V= XS3 et S"",XS3j, - domaine mOlln, expansion logarithmique des bondes XSl el XS2, - zone de mangroves, expansion et mirage des bondes XS2 et XS3 ;

4) Combinaison des Irois informations. le Ilci1ement de l'image permet de bien individualiser les récifs coralliens el de comprendre leur rôle dons l'histoire el l'envllonnemenl de 10 façade du nord-est d 'Hoîti. les bleus les plus clairs correspondent aux moindres profon­deurs. les bleus deviennent plus intenses lOrsqu'elles augmentent Dons les mangroves, plus le teinte est verte et intense, plus le végétation est dense et bien conservêe. Au conlraire, les leintes claires ou }cuootres Indiquenl une végêlation davantage clarrsemée el dêgradée por l'homme (coupes de mangliers) . la .soline representêe sur la p . 59 ph . 5. 6) est situee â l'auesl du bourg de CaracoL Remorquer les deux allgnemenls de récifs en position externe (avec ses pesses) ellnlerne, et leur rôle dons la conquêle alluviale.

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Récifs coralliens du XVIII" siecle. situés sous remplacement actuel du della de la Grande Riviere du Nord. Reproduction partielle d'un Plan des environs du Cap ( ... 1, 17BO (SHAT, Vincennes).

1 ---\

le document, dont le rédacteur et la date sont inconnus. est d 'une rare précision pour l'époque. Il donne des informations de premier ordre sur la configuration de la côte et l'aménagement agricole de 10 Plaine du Nord, CI l'ouest de la baie de Caracol (parcellaire, structures des habitations. che­mins, elc.l. Une mention manuscrite, portée au centre des mangroves de l'ouest de la boie de Caracal concerne leur assèchement : " ce son (siclla position de ce terrain. Je vois le raport des ferres que le fossé (de limonade) apporte pourrait bonnifie (bonifié) cette partie. el par les moyens de petits canaux que l'on ouvrira on parviendra à dessoler la terre. ". A comparer avec les images salellitalres des p . 27 et 29. Pour comprendre l'extension des atterissements qui , CI présent, enfer­mentla "Baie" (aujourd'hui "anse" de Caracal. Reproduction partielle d'un plon manuscrit du XVIIIe siecle (BNF. Dép. Cortes el Plans).

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ANCIENNES LIGNES DE RIVAGE À L'OUEST DE LA BAIE DE CARACOL

Site du village Taino de Bas-Saline (occupé au XVème s.)

2

Lieu de découverte de l'ancre attn'buée à la nef Santa·Maria (échouée en 1492)

Site de la vil/e espagnole de Puerto Real (XV/ème 5.)

Ligne de rivage du XVII/ème s. d 'après la carte ancienne ci-contre

Ligne de rivage présumée au XVéme s.

Ex/mit d'untI image en mode panchromafique (P) du satelMe SPOT 2 (seime 643·3 Ill15) acquise le 1&1>&'90 traitement : L. Mi!NANTEAU rêallsal/Ofl graphique : L POUR/NET

1

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Tableau XIII . Régress io n géographique des mangroves d e la Baie d e Caracol (1957·89). D'après J .. B. Lucie n , 1994.

Anllée(s} 1957 1978 1989 1957·78 1978·89 1957·89

Arbres de grande dimension avec strate 24.32 17,44 14.33 6.88 3.11. 9.99 arborée dense Arbres de grande dimension avec strate 348.72 208 170.92 110,72 37,08 147.80 arborée clairsemée Arpres de dimension moyenne avec 425.28 220 180.78 205,28 39.22 244.40 strate intermédiaire Arbres de petite dimension 1826.72 1648 1354 178.72 293.75 462.47 Sols nus argileux internes 228.32 353.60 29057 + 125.28 63.03 + 58,25 Sols nus argileux externes 469.92 613.12 507.15 + 143.2 105.97 . + 38,23 Strate arbustive 1139.68 1016.40 853,69 23,28 162.71 285.99 Terre ferme 57.92 35.63 29.5 1 22 ,29 6,12 28.41 Total (sans sols nus argileux et surfaces 2595.04 2093.44 1720.28 501.60 373.16 874.76 en eau)

• Superficies en ha (10000 m 2) .

UNE ÉVOLUTION DU lIlTORAL LIÉE À L'HISTOIRE DES AMÊNAGEMENTS

Le déboisemen t in tensif par l'homme, au cours des trois ou quatre dernie rs siècles, afin de produire du charbon de bois utilisé comme source quasi exclusive de combustible, a provoqué une intense é rosion des \l'ersants des mornes dans les bassins hydrographiques, tous déboisés depuis les années 1978- 1985 . Ce phénomène d'origi ne anthropique a eu une influence considérable sur la sédimen­ta tion et les écosystèmes côtiers. Les vastes panaches de turbidité qui s'observent sur les images de satellite et les photographies aériennes verticales devant les embouchures des principales rivières (ex. Gra nde Rivière du Nord) a ttestent la force de nmpact géomorphologique et écologique.

Il est indispensable de connaître ["histoire de cette zone pour en bien comprendre la genèse de ses paysages. Depuis l'arrivée de Christophe Colomb, dont la nef s'échoua sur un récif corallien de la baie du Cap·Haïtien dans la nuit de Noël de décembre 1492, jusqu 'à nos jours, l'homme a fortement modifié les paysages légués par les indiens taïnos du caciquat de Marien . De leur dégradation , la colonisation française du XVIIIe siècle fu t la principale cause . En effet, la Plaine du Nord devint, à cette époque, la principale plaine s ucrière des colonies françaises d'Amérique et. le Cap Français (Cap-Haïtien). sa plus grande ville portuaire. De nombreux documents (caries, plans, archives. etc .) permettent de suivre de manière très détaillée les étapes de la transformation coloniale des paysages (endiguemen ts et déviation de cours d'eau. assèchement de la mangrove. création d'un réseau dense de chemins et de canaux, fortification de la côte, ele.). La grande richesse de l'information historique dont on dispose, rend possible une étude précise de l'évolution du littoral depuis la fin du xvue siècle (levés des premiers plans de précision).

La présence de récifs isolés ou alignés joue un rôle considérable sur la morphologie de la Baie de Caracal. Elle explique la persistance historique de maintes formes comme la poin te de Caracol dont la position et le tracé sont restés inchangés du débu t du XVIW siècle à nos jours. Le contour actuel de [a baie coïncide en grande partie avec l'alignement des formalions coralliennes. fait toujours par­faitement vis ible au nord de l'a nse de Limonade. Un autre fac teur susceptible de façonner la phy­siographie de la ma ngrove est ['hydrologie continentale. Des levées naturelles se sont fo rmées au­devant des em bouchures des rivières comme le cas du Fossé de Limonade de la Petite Rivière du Nord , cours d'eau dont le li t est actuellement colmaté. La photo-in terpréta tion permet de reconnaître les traces des autres li ts de l'ancien delta de la Grande Rivière du Nord (d'ouest en est : Ravine à la Chesnaye, Marre à Cayman, Petite Rivière de Limonade , Ville à Canot). La confron ta tion des images SPOT e t des cartes anciennes indiq ue une progression des mangroves vers le nord et le rembla ie­me nt partiel des anses comme la baie de Bekly e t celle de Limonade. Une morphodynamique active qui a provoqué la fermeture de la passe des Fonds Blancs et le profond changement de la configu­ra tion de la baie de Limonade.

LES VARIATIONS DES LI GNES DE RIVAGE DEPUIS 1492

Limage de sate llite fait apparaître une étroite bande de sols nus à haute réflectance qui souligne. sur la plus grande partie de son tracé , [e contact entre la mangrove et la zone con tinen tale de la Plaine du Nord. Les sables vaseux et salés (boues , *bucanes) des sols sont les marqueurs de ["ancien litto­rai précolombien . La position de plusieurs sites indiens de culture taïno (X IIe-XVie siècles), comme celui de Bas Saline, en bordure même de ce paléo- rivage. confi rme cette hypothèse et laisse à pen­ser qu ' il s'agit bien là de la côte telle que la découvrit Christophe Colomb en décembre 1492.

Ultérieurement, les processus sédimentaires ont profondément modifié. en plusieurs endroits. la configuration de ce littoral ··colombin". L.:endiguement , en 1750, de la section finale du cours de la Grande Rivière du Nord afin de lutter contre les inondations des habitations coloniales a provoqué la déviation vers l'est de son embouchure et, de forme indirecte , la création de son delta actuel. Avec la bande du proche-infrarouge (XS3) de SPOT on détecte l'emplacement de l'ancienne bouche flu­viale, actuellement exutoire de la Rivière du Quartier Morin (ou Rivière Salée) . Les hauts-fonds cora1!iens ont accéléré et perturbé le dépôt des sédiments pro-fluviaux. Trois de ces alignements réci­faux. représentés sur les cartes du XVIW siècle (voir p. 28), ont été fossi lisés par les allUVions mais ont continué de guider le tracé du bas cours de la rivière . Un récif. d 'orientation est-ouest , délimite au nord le delta et lui confère sa forme singulière . On reconnaît aussi les différentes levées naturelles et les flèches de sable qui unissent les micro-reliefs, coralliens ou a1!uviaux .

Une découverte archéologique de grande importance (1781), une ancre attribuée à la nef Santa Maria de Christophe Colomb, démontre l'ampleur de la progradation côtière dans le secteur. Une corrélation avec d'autres données révèle que le lieu de la trouvaille, situé à une distance de 1780 m du rivage marin actuel. est un jalon de la ligne de rivage de la fin du XVe siècle .

Un autre exemple du remblaiement alluvial est visible au nord d u village de Limonade : c'est 1"an­cienne anse au fond de laquelle se trouvent les vestiges de ["ancienne ville espagnole de Puerto Real. occupée par les Espagnols en tre 1503 el 1578.

.. On a trouvé sur l'habitation de Mme Fournier de Bellevue, 900 toises de la mer et à quatre pieds de profondeur dons une terre de rapport, une ancre don t la fige ou verge que j'ai mesurée, a neuf pieds deux pouces de long. " Moreau de Sa lnl·Méry, 1797.

1 toise = l ,949m

1 pied Ironçois .. JO cm 1 pouce = 1/12 de pied

Borne posée en 1892 p O Uf signaler l'emplacemeni de la découverte de l'anc re. Détail de l'insc ription. Photos Loïc Ménanteau (6/09/1 991 J.

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1,- "Emborquodoile de limonade", 1762. Ce beau plan manuscrit colorié (orienté sud-nord) représente 10 côle de l'embarca­dère el bourg de limonade (BOId-de-Me' de limonade) â 10 Pointe cl Goualelle. Sur le cordon sableux bordonllo mer sont figurées les trois redoules destinées â proteger des botierJes (_ retranchements foits en 1762 pour sa délanse. mois dont aucune portion d'ouvrage n'o êta ochevee lOI. A l'alrlere de ce cordon. la zone ponctuée de loulles correspond Q la mangrove SUI laquelle onl gagné les terres cultivees de l'habitation de Madame Veuve Fournier de Belle Vüe dont sanl dessinées certaines installations (sucre­rie. indigalerie). Près de la redoute cenlrale. on remarque. au fond d'une dépression liae ou débouché de la rivière de limonade. la presence de marais salanls (quadrille des crislallisoirs). SHAT, Vincennes. 2.- Porllel du "Plon du bourg el embarcadere de limonade avec les reIJanchemenls faits en 1762 pour sa defense ( ... r Du Portal. 18 moi 1764. SHAT, Vincennes. 3.· Rivage è Bord-de·Mer de limonade, vue en direction de l'ouesl. Au premier plon. cordon dunaire bordant la plage. A l'horizon. une ligne marque l'm'ancee du della de 10 Gronde Riviere du Nord. dominé. ou loin. por les mOines du Hout du Cap. 4.- Plage de Bord·de·Mer de limonade prise vers l'esl. avec laisse et microtalaise de pleine mer. 5.' Monticule è l'esl du bourg de Bord·de·Mer de limonade, sur lequel subsisle la pou. drlère d'une fortification (construile vers 1762) el, acluellement. en gronde pollie delruite. A l'arrière-plon, manIJlove degradée et plaine alluviale limitée. au sud. por les mOines el mornels de la chaine du Nord. 6.' EloI actuel de la poudrière. Pholos loic Menonleou {J. 6-09-91 : 3-6, 08·97).

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CHRONOLOGIE DE LA REGION DE FORT-LIBERTE de Bord-de-Mer de Limonade à la rivière du Massacre

&emplsiru de Û ramiquf Ce"";"r B!I'yod.a 1982

Les données historiques, présentées sous forme de tableaux, ne sont pas exhaustives. Elles ont uniquement pour bul de fournir quelques références chronologiques. concernant des grands et petits et évène­ments, afin de faciliter la compréhension de l'environnement naturel e l du patrimoine culturel de cette zone historique.

PÉRIODE PRÉCOLOMBIENNE

. ~ f~

La région de Fort-Liberté constitue un véritable réservoir d'archéologie caribéenne classique, En témoigne le nombre de sites répertoriés (locali­sés sur la carte p, 21) et le fait que plusieurs toponymes ont été attribués aux catégories de céramique les plus connues: Carrier (quartier de Fort­Liberté), plus tardivement remplacé par Chican ou Chicoïde, du site de Boca Chica en République Dominicaine, et Meillac (lrving Rouse, 1934-35), Plusieurs sites pré-céramiques ont été fouil!és par hving Rouse et Froelich G, Raincy (Couri, Savanne Carrée 1 et 2, Rivière Maurice. Moyeaux, Diale 1 et 2, Macady), P.:l.rmî les autres si tes fouillés, dtons ceux de Grosses-Roches (versant oriental du mome Desprade1. au sud­ouest de la Baie de Fort-Liberté), converti en vaste prairie de maïs, de manioc et d·haricots. où les prospections archéologiques (J, Hamilton & W. Hodges, 1982) ont révélé la présence des deux cultures indiennes, Meillac et Carrier et confirmé la présence d'un village de type Carrier, • L-____________ ~

De plus. l'ensemble de l'ancienne Bande du Nord (zone du nord de l'jle. mal con trôlée par les Espagnols au XVIe siècle. el dans laquelle se situent Puerto Real. Bayaha el Forl-Liberté ) est. d'un point de vue chronologique, representatiVe de l'archéologie de l'île.

Sites lihiques et archaïques avec buttes coquillères (ex. Source Pascade Il. près de Limonade. daté au 14C de 1090 av. J.-C.) el Savane Dekly. Sites Meillac et Carrier sur tout le littoral. dont l'un des plus importants sites Carrier des Grandes Antilles (Deagan K., 1987). situé En Bas­Saline. à l'esl de Bord~e-Mer de Limonade. Siège supposé du cacique Guaœnagaric qui accueillit Christophe Colomb en décembre 1492. et qui dirigeait Marien. l'un des cinq cadquats (chefferies) de nie.

- Sites espagnols de Puerto Real (limonade) et de Bayahâ, fondês respectivement en 1503 sur un site Meillac, el. en 1578, sur un site Meillac et Carrier. Le premier subissait les raids de bandes marrons, en particulier celles de l'Intrépide Tamaya. guerrier farouche qui, plus tard, s'alliera au cacique Henri du Baoruco.

Tableau XlV. Cultures précolombiennes de la région de Fort-liberté,

Chronologie Phénomênes marquants Indicateurs de culture matérie lle

Vers 4000 ans av, J ·C Amvee des premiers habilanls Bi(;\œS t"illés sur une seule face, Casimiroides ou Mordanmdes. lonques et étroites lames en ~i".'X

Vers 600 ans av. J ·C Transformation de la branche Ob)elS en pierre polie (haches des SalaCO'ldes en celle des Ostionoldes, il 1 ou 2 trilnchants, meules, L'age arch(llque succede a l'âge de la pierre, pilons comques, ele) L'origine de cene culture pose un grand Appanllon de la cer;Jml<1u"" , problème archéologique celui de son absence campan.forme, bols ;, bords droits, dans les Petites Antilles décors peints en blanc 5UT engobe

Vers 9(X) an5 ap, J,-C Nord·Est d'Hêllii : 05liol\OIdes meillacans rouge, motif, geomélriques, figmes (Tamo de r ouesl) anthropœoomorphes ou womorphes,

Vers 1200 ans a])_ J. -c. Nord d'Ha'ii : progression de la C\l ll\lTe (h,ean Cér~m,que de Iype Meillac rugueuse, vers l'ouesl el rempl<tcement par elle de la paroi fine, décor de hachures droitl':s C\lllure meill,u:.,m et pointilles, appliques zoomorphes,

1400·1500 Haiti et Rêpublique Dominicaine, Puerto Rico. Céramique de type Carrier Jam<llque Est Cuba, Sainle Croix - domination r~aroi plus êP.l.lSS<?, motifs de la civilisation Tatno SQUS Sil forme class'que dlicoratifs inCisés et curvilignes, (Carrier ou Chicoide) figures anlhropomorphes,

ch1>uw-souris, ,.

COLONISATION ESPAGNOLE D ' HISPANIOLA

1492 (25 décembre) Echouage de la nef Santa MarIa de Christophe Colomb (premier voyage) sur un banc à l'est du Cap-Haïtien.

1493 (à partir du 4 janvier) Construction du Fort de la Nativité, près du del ta actuel de la Grande Rivière du Nord , Première colonisation européenne (39 hommes sous les ordres de Diego de Arana) .

1493 (22 novembre) Deuxième visite de Christophe Colomb (17 navires et 1500 hommes environ). 1503 Fondation de la ville de Puerto Real sur ordre de Nicolâs de Ovando (W. Hodges, 1979). D'après un

document d'archives de 1514 relatif à Puerto Real. un certain Francisco de Pedrosa aurait reçu "en enco­mienda" le cacique Francisco de Bayahâ, ce qui laisserait supposer que le nom de Bayahâ est d'origine indienne,

1520 Les Africains constituent la principale force de travail sur l'ile d'Hispaniola. 1528 La population de colons de Puerto Real est passée 100 à 15. 1578 Ordre royal d'abandonner Puerto Real et fondation de la ville espagnole de Bayaha (site étudié en 1982

par W HocIges et J, Hamilton) , Construction par les Espagnols d'un fort à l'entrée de la Bocca (La Bouque).

1603 Evacuation par les Espagnols de la partie occidentale de 1ïle d' Hispaniola (achevée en 1605 par le gou­verneur Antonio Osoriol afin d'er, faire disparaître le commerce frauduleux. ce qui facilita la colonisation française.

PREMIERE PRESENCE FRANÇAISE

1640-1 670 Occupation du port de Bayaha par les boucaniers et les aventuriers, Boucaniers sur l'île Bayau jus­qu'en 1662, Premières implantations françaises ("'hattes, indigoteries, cultures de mais et de manioc. etc),

1676 Installation des premiers colons à Limonade, Embarcadère et petite chapelle (1679, refonclée pour la troi-:.ième fois en 1694 et une sixième fois, en 1777),

1685 "'Hattes à Limonade. 1690 Colons dans le canton du Bois de Lance (entre la Grande Rivière du Nord et le Fossé) . 1690 (27 juin) Les habitants de Limonade mettent en défaite les Espagnols. 169 1 (21 janVier) Bataille de (la savanne) de Limonade, Défaite des Français (1000 hommes) face aux

Espagnols (3000 hommes), Le:. Espagnols ravagent la Plaine du Nord. 1695 Les Espagnols et les Anglais ravagent une nouvelle fois la Plaine du Nord .

COLONIE FRANÇAISE DE SAINT-DOMINGUE

1697 Traité de Ryswick. partageant l'ile d'Hispaniola entre les Français et les Espagnols, 1700 (novembre) Première compagnie de cavalerie-milice de Limonade, 1703 Création du Bourg français de &yaha (local. carte ci-contre) . 1705 Limonade. puis Le Trou (acltlel Trou du Nord) deviennent paroisses. 1707 Fondation d'une chapelle succursale de Limonade entre les bras des rivières des Roches et de Marion, au

sud-ouest de Fort-Liberté, et d'une autre chapelle à Terrier-Rouge Uusqu'en 1714). 1713 (vers) Corps de garde à l'embarcadère de Limonade, 1714 Plusieurs "'hattes, sucreries et indigoteries dans la région de Bayaha, 1716 (Vers) Embarcadère à Jacqu€zy. 17 17 (Vers) Embarcadère à Caracal. 1725 Transfert des habitants de Bayaha au site actuel de la ville de Fort-Liberté, 1728 Création d'un commandement militaire au Fort-Dauphin (Etat-Major supprimé en 1777), 1730 (8 août) Pose de la première pierre du bastion Maurepas à Fort-Dauphin , 1730 (décembre) M, de la Rochelau donne le nom de Fort-Dauphin à la citadelle el ville de Bayaha pour célé­

brer te premier anniversaire du Prince Dauphin (fits du roi Louis XV), 173 1 (18 octobre) Ordonnance rendam obligatoire, pour les officiers publics, l'utilisation du nouveau nom. 1732 (28 juin) Apport de pierres de taille de France par la flûte Le Profond, pour la construction du Fort·

Dauphin. 1736 (16 juillet) Première garnison au Fort Labouque (nommé fort Saint-Louis en 1742), Les Espagnols avaient

édifié il rentrée de la baie de Bayahâ un fort pour protéger l'exploitation de leurs mines d'Of dans les mon­tagnes de Cibao. dont les vestiges, encore visibles en 1736, ont servi à la construction du Fort Labouque,

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BAYE DE LA VILLE DU

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Plon de 10 ville du Fort Dauphin. Vers 1730. BNF, Déportement des Cartes et P1ans. Le nord est à gauche. le document. où SOf1t troces avec précision les contours des calCaires coralliens el des mangroves, montre que 10 trame urbaine se surimpose de moniÈ!fe géométrique (plan en damier), au subIraI existant sons tenir compte de celui-ci (problèmes de l'insalubrité des mangroves). A remorquer : en haut (est), le mouillage du port avec représentotion de divers types de

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navires : en bas (ouest), le carénage, ou fond d'une petite anse. et le bas cours de la liviere de Roche. le projet de la ville. comme l'atteste l'orientation de 10 Grande Rue, a été conçu en fonction de l'occes à la fortification prévue sur l'ex­trémité du promontoire calcaire (en forme de botte) . Les "Remarques" du cartouche au bos de 10 carte donnent des Informalioos détaillées sur les mesures (pied= 0 ,30 ml qui ont prévalU à sa construction. Echelle de 200 toises (389,8 ml.

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Plon du port de Bayola. D'Anville, 1731. Coll. LOle Mênonteou. Sur ce plon esT liguré. dans nnlertluve compris entre la rivière de Roche et la ravine Cl Conon. le bourg de Bavalo (actuellement Verbouc). fondê par les Fronçais en 1703. Dons 10 SOie, ne des Boucaniers et. sur 10 rive orientole de ta Souque, RedouTe du Fort Espagnol.

1738 (31 mars) Incendie du donjon du Fort Labouque.

1740 Premières levées en bordure de la Grande Rivière du Nord.

1750 Redressement du Ht de la Grande Rivière du Nord, sur les habitations de Fournier de la Chapelle et Fournier de Bellevue.

1759 (23 avril) Delimitation de la frontière orien­tale (ordonnance des Administrateurs). Naissance au Fort-Dauphin d'Eustache Bruix. amiral et ministre de la Marine en 1798.

1765 (Vers) Dans la Plaine du Nord. les haies de citronniers son! remplacées par des haies de campêches.

1768 (1"" avril) Création (ordonnance du roi) de cinq Quartiers dans la partie nord. dont ceux du Fort-Dauphin e: de Limonade .

1776 Tracé de la fron lière avec l'Espagne (sec­teur concernée dans la région : rivière du Massacre et Maribaroux). Révision du trai té de Ryswick (l697) par celui d 'Aranjuez (1777).

1740-1790 Développement d'habitations su­crières aux environs de Jacquezy. Terrier­Rouge, Grand-Bassin, les Perches. I"Acul Samedi et le canton de Maribaroux (54 sucreries produisant 9 millions de !ivres d'un sucre considéré comme te plus beau de Saint-Domingue). Exemple de I"habita­tian Cottineau . dont les archives. deux paquets de lettres (501 au total). retrouvées par hasard dans un manoir de la Vendée (France). ont été étudiées par Gabriel Debien. Sur les terres infertiles. briqueteries, fours à chaux. indigoteries .... ).

EPOQUE REVOLUTIONNAIRE ET GUERRE D ' INDEPENDANCE

179 1 (24 août) Soulèvement des esclaves. 1794 (4 février) Abolition de l'esclavage. 1794 Retour de la ville du Fort-Dauphin au pouvoir espagnol. 1794 (6 juillet) Jean-François (anti-républicain), après avoir promis à ses soldats de piller la ville du Fort­

Dauphin s'ils lullaient ensuite contre Biassou, entre dans la ville occupée par des !Taupes espagnoles (commandées par le colonel Montalva). Massacre de 950 civils français par ses soldats. et pillage de la ville. avec la complicité passive des Espagnols.

1795 Uuillet) Par le traité de Bâle. l'Espagne cède la parne orientale de rile à la France. 1796 (26 Prairial An 4 ) Par décision de la commission civile. Fort-Dauph in devient Fort-Liberté . Armement du

Fort Labouque et de la batterie de l'Anse. 1796 (15 juin ) Entrée des Républicains à Fort-Liberté e t évacuation des troupes espagnoles vers Santo

Domingo (par quatre vaisseaux de l'escadre du marqu is EI-Socorro). 1796 (15 octobre. 24 Vendémiaire) Fort-liberté sous contrôle de Toussaint-Louverture. Manigat. juge de paix

noir, reçoit d' Hédouville (qui voulait supprimer la puissance de Toussaint-Louverture à Fort-Liberté) les pleins pouvoirs, civils e t militaires. En l'absence du gênerai Moyse (commandant l·arrondissement). il fait désarmer les 3000 hommes de la 5ème Coloniale, puis donne rordre de les exterminer. Malgré leur résis­tance, ils sont en grande partie massacrés. Reprise de la place aux Français au cours d'un soulèvement des cultivateurs de la Plaine du Nord. "Les blancs furen t tués sur leurs habitations comme aux premières époques de la Révolution."

180 1 Toussaint Louverture, conformément au traité de Bâle (1795) occupe au nom de 1" France la partie orientale de l'île. qui restera sous son autorité jusqu'à l'arrivée de l'expédition Leclerc.

1803 (28 novembre) Signature de la proclamation de l'Indépendance à Fort-liberté par Dessalines. Christophe et Clerveaux (documen t publié le 4 janvier 1804 dans la Gazelle de Philadelphie).

1804 (ler janvier) Proclamation de l"lndépendance d' Haiti par Dessalines. sur la Place d'Armes aux Gonaïves.

DE ~INDÉPENDANCE À NOS JOURS

1806 (19 octobre) Assassinat de Cappoix la Mort (Capois la Mort) près du carrefour du même nom. Christophe est frappé d'une crise d'apoplexie dans I"êglise de Limonade.

1807 Scission du pays en deux parties sous les présidences respectives d'Alexandre Pétion, dans l'ouest. el d 'Henri Christophe. dans le nord .

1811 (26 mars) Au cours d'lme réception à Fort lJbcrté, Christophe sc fait nommer roi sous le nom de Henri 1er La ville prend le nom de Fort Royal qu'elle gardera toute la durée de son règne.

1820 Réunion du Nord et de l'Ouest par Jean-Pierre Boyer. 1822-1844 Fusion des deux parties de l'ile. Haïti n'a plus de fron tières jusqu'en 1844. année de création de la

République Dominicaine. 1843-1920 Période des Cacos (paysans révoltés du Nord et mercenaires sous les ordres de bourgeois. militaires et

politiciens). La région de Fort-Liberté. avec le massif du Nord. les plaines du Cap et le Plateau Central. fui I"un de leurs bastions. En 1911. au cours de la deuxième guerre des Cacas. répressions sanglantes à Ouanaminthe.

1844 Par le traité de Paris, la France rétrocède à l'Espagne l'ancienne partie espagnole. amputée des territoires occupês en 1809 par Henri Christophe.

1849-59 Le fort Labouque transformé en prison pour les ennemis de l'empereur Faustin 1er (Faustin Soulouque. avant sa proclamation comme empereur).

1876 Ouverture du port de Fort-Liberté au commerce extêrieur (important trafic de bois précieux) , Douane res­tant succursale du Cap-Haïtien. malgré le fait que le droit d'échelle permettait le mouillage des vapeurs. Exportation de boeufs vers Cuba. de la pite e l du bois de campêche. Prospérité de rarrondissemenl.

1867-69 Ralliement de Fort-Liberté au projet populiste du président Sylvain Salnave. fait singulier à un moment où la majeure partie des paysans. jugeant son projet trop urbain. s'étaient liguée contre lui.

XIX~ s iècle Abattage du campêche el dégradation du système hydraulique ancien. 1910 (8 juillet) Ouverture totale du port de Fort-Liberté au commerce extérieur. 1910-1916 Le port rivalise pendant cette courte pêriode avec celui du Cap-Haïtien. Gros commerce dominé

par les Syr:ens, Français. Anglais, Dominicains et Allemands. La poursuite du débarquement des mar­chand ises au Cap-Haïtien provoque le retour défini tif des commerçants dans cette ville.

1915 (28 juillet)-1934 Occupation américaine (militaire). Controle des finances jusqu'en 1947. L'occupant améri­cain affronte, de 1915 à 1922. des paysans en aml€S sous la conduite de chefs locaux. souvent grands pro­priétaires terriens. A cette époque, les différents ports de province sont fermés au commerce extérieur.

1922 Concession à deux grandes compagnies américaines de grandes é tendues de terres (loi dite des baux à long terme à la faveur du "boom" de la ficelle lieuse pour les moissons américaines).

1927 Création de la Plantation Dauphin (25.000 acres) par Robert Pettigrew. Aménagements portuaires à Dérac et Phaëton pour I"exportation du sisal. Ancienneté de la culture du sisal. pite ou arbre pite ou chanvre des indiens appelé coulalou par les Cara'rbes et Cabouille par les noirs de Saint Domingue. Convenant aux régions semi-arides, elle demande assez peu de soin. mais une main d'œuvre abondante pour la coupe. En 1848. Haïti en exportait environ 100 tonnes. L'installation de grands domaines constitués par expropriation ou par concession de vasles terres de l'Etat a eu pour conséquence le détournement du (J<"1ysan de ses tâches traditionnelles (ex culture" \livripres)

1962 Fort-Liberté. chef-lieu de département sous François Duvalier. 1975 Découvert" du site de Puerto Real par Williams Hodges au cours de ses recherches du Fort de la Nativité. 1986 Abandon de la plantation Dauphin après plusieurs années de léthargie. Exportations en chute libre du fai t

de la concurrence des matières plastiques. Prolétariat agricole affaibli et population déracinée. Des exploi ­tations privées se sont maintenues et alimentent actuellement l'artisanat local

1986 (7 février) Port ouvert au commerce. mais activités se tournant davantage vers le poste frontière avec la République Dominicaine. Ouanaminthe.

CHRONOLOGIE DES ÉVÉNEMENTS NATURELS (XVIIE - XIXE s.)

Crues 1684 Entre la rivière Salée (ou du Quartier-Morin) et le Fossé (de Limonade). forma tion de plusieurs li ts par la rivière de Limonade: 1705 (13 décembre) Débordements de la Grande Rivière du Nord dans le Fossé: 1707 (30 novembre) : 1722 (octobre) : 1751 (6 janvier) : 1754 : 1761 (septembre) Crues des rivières du Massacre et de La Matrie (Lamatry) : 1763 (20 novembre) : 1765 (27-28 février) : 1772 (4-5 août) Passage d'un cyclone ; 1780 (17- 18 octobre) Renversement des digues bordant la Grande Rivière du Nord: 1787 Durée: 25 jours.

Sécheresse 1776 : 1785 (fin août) à 1786 (avril) Grande sécheresse.

Tremblements de terre 1784 (28 août) Forte secousse séismique: 1842 (7 mai) Séisme destructeur (au moins 84 maisons à Fort­Liberté : une grande par tie de la ville du Cap-Haïtien est détruite). Secousse ressentie à Puerto-Rico. la Jamaïque et la Nouvelle-Orléans (Louisiane) .

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LA VILLE DE FORT-LIBERTE

~ Plan de la ville et fort Dauphin représentant le progrès de l'éto­bllssement de 10 vilfe. Le lavis en rouge marque les moisons foltes ou commencées. Le premier de l'année dernière, il n'y avoit Qu'une maison bâtie -, Au 100 Dauphin. Delclcnce, le 8 février 1732. Construite en plon quadrillé â l'eK1remllé de l'un des promontoires des Fredoches de tene, 10 ville de Fort-liberté domine un grand lene-pleln ollwlol conquis por la rivière de Roche (6 l'ouesl) et la mongrove (en vert). Sonl bien visibles les deux petites buttes­témoins de calcaire corallien SUI lesquels s'implanta et grandit l'ag­glomération. la plus gronde Insalubrité de la dépression Intercolee enlre les buttes est de nalure à expliquer 10 flagrante solution de continuité dons 10 construction ulbolne (en jaune). SHAT, Vincennes.

PLAN ET TYPOLOGIE "

Fort Salnt..Jouph

+

PLAN DE LA VILLE

_ ancienne VIlle coIomale

_ nouvelle Ville

zones d'elC/enSlon

limite sud de la ville colomale

elCtension de vome prévue au XVI/fil Siècle

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BAIE DE FORT-LIBERTÉ

+

+

_ mangrove

D zone boIsee roUIe pnnclpale

~ salme piste ou semler

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courbe de niveau (en m)

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TYPOLOGIE _

zone â Io"e denSIt8 (résidentielle), habilat /ntégre rural-urbam

" +

BAIE DE FORT-LIBERTÉ

+

_zone m/lCle a moyenne denslte (reSidenllelle et commemale), hab/lat en transformation (nouve/fe typologIe)

_zone m/xle à faible denslte (residentlelle et serwces), habitat ancIen relal/vement conserve

,-------, zone" faible densité, ImmigraI/on récente L-J nouvelles zones a habitaI pauure _

zone d'mrerven/lons récentes rup ture, ulrllsa lion du béton armé

concepllOn III maqU9l1~ B. MILLET el 0 DOMINIQUE ~Plan tlo 19 Voile) B MILLET (TypoIog>B) grapt"Sffie tIO baH N TREMMEL ,eabSdIlon giaphlQue L POURINET

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FORT-LIBERTE • • HISTOIRE ET MORPHOLOGIE URBAINES

Laville de Fort-Liberté. chef-lieu de Département depuis 1962, semble assumer avec fierté son statut de cité somnolente. A son entrée, s'offre au regard du visiteur, la devise mémorable : "la douceur dans J'effort" , inscrite au fronton d'un modeste arc de triomphe (ph. 7 p. 39). Terre de

contrastes el de contradictions. Fort liberté. longtemps délaissée et abandonnée. ne doit la protection de son sile qu 'au désintérêt qu 'on lui a porté el à son incapacité à jouer pleinement sa fonction de capi tale régionale. lieu de prédilection des premiers conquérants. la ville , successivement Bayahâ. Fort Dauphin, For! Liberté el Fort Royal (pendan t la durée du royaume du Nord), eut tout au long de son occupation une histoire chaotique, qui continuera jusqu'à la fin du siècle dernier avec les mou­vements cacos et les conflits frontaliers. Aujourd'hu i, Fort Liberté est devenu un pôle important du développement régional. Seize quartiers, implantés sur un petit territoire d'une vingtaine de rues. constituent la trame urbaine de la ville (d. carte p. 37) . Seize quartiers aux caractéristiques bien différenciées, parsemés de ves­tiges. de ruines, de vides. mais ponctués de belles bâtisses anciennes. Au nord , l'ensemble est déli­mité par des fortifications coloniales côtières, Malgré son état de délabrement, l'architecture ancienne reste remarquable. Toutefois, les travaux récents d'aménagement et de construction tendent à en amoindrir les qualités visuelles et sensorielles et par là même. les attraits esthétiques de la ville .

Les trop grandes rues de Fort-Liberté demeurent aussi présentes que ses îlots détruits. ce qui laisse une désagréable impression de vide . accentuée par des perspectives aboutissant à des terres sèches et délaissées. A l'intérieur du périmètre de la ville du XVIIIe siècle, le processus de super­position de structures modernes aux anciennes se révèle inquiétant , car difficile à maîtriser. Il convient de connaître le degré de dégradation (dénatura lisati on ou destruction) de la trame urbaine coloniale. Nouveau territoire d'enjeu et de convoitise, l'avenir du patrimoine de la ville dépendra autant du type d ' aménagement urbain qui sera mis en œuvre que de la dynamique actuelle de ses habitants,

LE SITE URBAIN , LES RAISONS D'UN CHOIX.

Malgré la présence de quelques indigoteries et de sucreries, la ville de Fort-Liberté ne fut pas créée pour en réglementer et en administrer la production . Des raisons stratégiques. militaires et maritimes. qui avaient conduit le Comte de Maurepas, Ministre et Secrétaire d'Etat de la Marine. a en reconnaître l'utilité. ont prévalu dans la décision de créer la ville. Il en a résulté. en 1725. le déplacement de la population du bourg français de Bayaha (localisation p . 34) au nouveau site urbain et, en 1730, le changement de nom en Fort-Dauphin.

L'importance stratégique du site de Fort-Dauphin est due à plusieurs facteurs: au fond d'une vasle baie. un port abrité , dominé par un promontoire aligné dans l'axe d'un goulet aisément équipé pour la défense de ta frontière espagnole proche. et quelques sites très favorables pour en défendre l'unique accès maritime (le goulet). Selon Moreau de Saint-Méry (1787). "cette uille a eu pour origine le double dessein de protéger une magnifique baie où fennemi aurait pu se reposer. se réparer et même tenter une descente qui aurait inquiété la partie Nord de la colonie et de s'opposer aux incursions des Espagnols, dont j 'ai fail uoir. les réclamations comprenaient toujours le quartier de Bayahé ". Le port procure un repli et un abri protecteur contre la violence des vents. Il fournit d'excellents mouillages aux navires forcés d'y relâcher lorsque la sortie de la baie est menacée par les flottes ennemies. Il sert aussi d'~ntr~pôt g~n~rill de munitions et de magasin il vivr'=!s pour l'armée de terre et la marin~ . Fort­liberté est également favorisé par le commerce avec la partie espagnole qui fournit la majeure partie des pièces de monnaies e t des animaux à la colonie de Sain t-Domingue.

Proche de la frontière , Fort-Dauphin exerce une fonction de contrôle territorial. Si le Cap-Haïtien. Port-au-Prince. St-Marc ou les Cayes, remplissaient pleinement des fonctio ns essentiellement écono­miques. Fort-Dauphin, avec ses larges rues devait surtout faciliter le déplacement des troupes e t le transport rapide de l'artillerie lourde .

De nos jours. la ville a perdu tout rôle stratégique . Le tracé routier régional actuel qui coupe directement du Cap-Haïtien à Ouanaminthe vers la frontière ne passe plus par elle. Le dépla -

cement de la roule plus au sud a con tribué à en accentuer nsolemenl. Déjà. durant leur occu­pation de 1915 à 1931. les Américains avaient aménagé des sorties portuaires directes pour leurs usines de Dérac et de Phaëton, en oubliant l'existence du port de Fort-liberté .

LA TRAME EN DAMIER DE LA VIllE COLONIALE.

Les plans de la ville du Fort-Dauphin reproduits dans cet Atlas (p. 33, 37 et 39) donnent une idée très précise de la configurati on de la vî!le coloniale. Selon la description de Moreau de St Méry, elle comprenait douze rues qui en recoupaient sept autres à angle droit, le tout formant un polygone trapézoïdal à la trame quadrî!lée. Tout le plan de la ville est organ isé autour de l'axe. orienté nord­ouest sud -est de la rue centrale : la Grande Rue. seul accès terrestre au promontoire calcaire sur lequel fui édifié , à partir de 1730. le fort Dauphin/Saint-Joseph (p. 40-43). Les rues de 50 pieds (env. 15 ml de large (la Grande Rue . 60), non pavées. séparaient 75 carrés ou îlels (incomplets su r les bordures externes de la ville) de 243 pieds (env. 73 ml de côté, comportant 390 emplacements. Cependant, seulement 170 maisons étaient construites en 1765 et 214. à la veille de la Révolution (104 en 1751. 116 en 1755. 138 en 1761). Fort-Dauphin n'avait qu'une seule place publique. la Place Royale. d ' une centaine de mètres de côté . A son angle sud-ouest se dressait l'église St Joseph. achevée en 1783, e t considérée alors comme rune des plus belles églises de Saint-Domingue. Le centre de la place était occupé. à partir de 1787. par une fontaine monumentale dont le projet est reproduit à la page 38. Le plan ancien de Fort-Liberté de l'an 7 (1797) de la page 39 (ph , 1) loca­lise la fontaine et son aqueduc ainsi que les principaux bâtiments et éléments urbains (ex . paroisse , presbytère , cimetières, prison. forts, postes. arsenal , marché aux vivres. porte). Au débouché de la rue Bourbon s'ouvrait une cale de 150 pieds (env. 45 m) de large. par laquelle on accédait en barque au mouillage du port.

Une des particularités de la ville du Fort-Dauphin est sa disposition obl ique au littoral. ce qu i en aug­mente la distance avec la mer. Le projet initial de trame urbaine est fondamentalement auto-centré : les habitations des terres intérieures donnent sur le chemin du Cap-Français et la ville , sur la mer en un seul point. le port. C'est cette ample relation avec le littoral qui s'observe dans l'évolution du plan de la ville du Cap-Haïtien. mais aussi celles de Port-au-Prince et de Saint-Marc. et. dans une moindre mesure, de Petit-Goâve.

Durant la colonisation française. qui a légué en grande partie le tissu urbain actuel. peu de villes ont eu une relation aussi flagrante avec le système défensif attenant. La fonction militaire du Fort~Dauphin. ville-garnison , a joué un rôle prépondérant dans la morphologie de la ville. Si grande est cette relation axiale que c'est toujours le long de la Grande Rue que restent concentrées les activités de première importance. A cet égard, le bourg de la Petite-Anse, sur un site de promontoire entouré de mangroves. avec sa large rue centrale permettant l'acheminement des produits agricoles de la Plaine du Nord vers son embarcadère. présente des analogies avec Fort-Dauphin.

Lexistence du fort de Saint-Joseph à l'extrémité nord d 'un promontoire "en forme de botle", a ncienne ile corallienne rattachée en presqu'île, et l'importance stratégique de son accès. a contraint les ingé­nieurs à installer une partie de la ville sur des terres marécageuses (mangroves) , Ces alluvions occu­paient une dépression entre les deux buttes-témoins du fort et de la ville. et bordaient la rive droite de l'embouchure de la rivière de Roche (p. 35) . Un tel environnement géographique insalubre est à l'ori­gine de la forte mortalité des soldats espagnols et français.

I:EVOLUTION RECENTE DE LA VIllE.

L.:abandon de la fonction militaire amena une rupture des relations unissant l'axe principal au quadrillage urbain et une dégradation des espaces intermédiaires. Mangl iers. boues. demeures de fortune y pren­dront place, niant le rapport d'autrefois. Il faudra attendre la dernière décennie pour connaître un étire­ment de l'axe central avec une timide renaissance de son ancien rôle. A Fort-Uberté. un espoir est sus­ceptible de revivifier les relations entre le fort et la ville : la mise en valeur patrimoniale et touristique des fortifications coloniales.

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LA VILLE DE FORT-LIBERTE: QUARTIERS, ENQUÊTE HABITAT, PARAMÈTRES DE PRÉSERVATION "

",.

Ouartiers

1 Cllé Fort Saint-Joseph t FOrT Saint-Joseph

2 Carénage 3 Cné Estudiantine 4 Cité Noire Dame 5 Bord de Mer 6 TI Legllz 7 La VictOire 6 Delivrance 9 L'Avancée

10 Cite Archange 11 Laurel1e 12 Cite Max 13 Cite Bourgeois

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14 Dufour 15 Clle Néber 16 SlCard

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Si. durant tout le Xlxe siècle et la première partie du xxe. la ville vécu t un relatif repliement sur el1e-méme, on perçoit néanmoins les prémices d 'une nouvelle extension.

Le développement du sisaL sous l'occupation américaine. a constitué un facteur d'attraction importanl en faveur de Fort-Liberté, au cœur d 'une région d'économie rurale précaire. L'établissement d 'usi nes de transforma­tion à Phaëton et Dérac ell'ouverture effective du port à l'exportation. expli­quent probablement le bilan migratoire positif assez élevé de l'arrondisse­ment. plus de 15% entre 1950 et 1965. Mais. en revanche. la ville n'a bénéficié d'aucune activité "structurante" durable. L'électrification de Fort­Liberté en 1961, était destinée à couvrir les besoins en énergie de la plan­talion Dauphin. L'installation d'établissements publics. liée à sa fonction politique de cllef-Iieu d 'arrondissement et de département (tribunal de paix. annexes des ministères. casernes. etc.). a contribué à renforcer son rôle de centre de services. Ausssi. de 1957 à 1969. la construction a connu un grand essor. 678 maisons en 12 ans (de 886 à 1564). soit un taux de crois­sance de 8.33% par an. mais, depuis lors, elle a diminué sensiblement (1283 en 1995-96) . De manière concomitante. la population augmenta de 98% entre 1950 el 1971 ! La création de nouveaux quartiers - Sicard, Lorette, La Victoire. etc. (p. 37 gauche) - et l'éclatement des limites de la ville coloniale marquent les étapes de l'expansion.

Le déclin (1950-1969). puis la fermeture complète des compagnies d'ex_ ploitation du sisal durant les années 1980 fit croître le chômage. Entre 1976 et 1982. l'Eglise. à travers une association belgo-haïtienne dirigée par le frère Gabriel Daems. construisit trois cités (207 logements) destinées aux plus démunis: Notre-Dame. Estudiantine et Fort-Joseph.

L'absence de réseau routier adéquat et de rapports fonctionnels et perma­nents avec le milieu rural et les autres localités environnantes. sont des freins à l'essor économique de Fort-Liberté. Comme autrefois. le Cap­Haïtien accapare l'ensemble de la production régionale (ex. produits de la pêche) et Ouanaminthe l'essentiel du commerce avec la République

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Projet de Fontaine de la ville du Fort Dauphin. N° 6. ln : Recueil des vues anciennes de la colonie de Saint­Domingue ( .. ,). BNF. Cabinet des Estampes el de la Photographie ancienne. Placée au milieu de la place d'Armes. achevée en 17B7 , la fonlalne n'a pas été tout à fait décorée selon le projel (COr­niche surmontée de qualle dauphins .... ). Posée Sur un batardeau, elle a suscile des polémiques à cause de son coût exorbitant pour l'epoque, CI. ph. \Oeill . p , 39.

Dominicaine. Ces deux centres. à des niveaux divers et à des échelons dif­férents , approvisionnent Fort-Liberté en matériaux de construction (cimen t. bois, fers . etc.). en carburant et en produits alimentaires (avec Limonade). Les autres agglomérations du réseau urbain du Nord. Grande-Rivière-du­Nord, Trou-du-Nord. Terrier-Rouge, plus peuplées. ont, grâce à leurs mar­chés. plus d'influence que Fort-liberté. On ra vu, la route départementale qui relie le Cap-Haïtien à la frontière ne passe pas par le chef-lieu mais par toutes les agglomérations précédemment citées.

Aujourd'hui. le port a retrouvé un peu de son activité, dans une ville béné­ficiant par ailleurs de quelques petits projets ponctuels.

t:HABITAT ANCIEN ET MODERNE DE LA VILLE ACTUELLE.

[ensemble des quartiers de la ville rassemble une population divisée en deux groupes. Le premier est relativement stable. tant en termes de son habitat qu 'en ce qui à trait à ses origines. Il est souvent d'âge plus avancé et exerce un métier ou un commerce, Le second est plus jeune et mobile. de provenance extérieure à la ville , et attiré par des perspectives écono­miques. Sur un échantillonnage de 28 maisons plus de 93 % son t des bâtisses anciennes situées à l'intérieur de la trame coloniale et provenant pour la plupart d'héritages familiaux . Dans la ville, 54 % sont des maisons récentes et traduisent l'évolution actuelle du bâti. Toutes les maisons nouvellement bâties ont une fonction résidentielle con tre 21 % des anciennes.

La maison mur. alignée sur la rue en bordure des îlots. très tôt intégrée au système défensif de la ville coloniale a évolué lentement au XIXe siècle (apparition de balcons). pour disparaître quasiment au XXI". L'ouverture vers l'extérieur et la rupture de l'alignement sur rue sont à ranger parmi les caractéristiques dominantes de la ville,

Aux travaux de modernisalion (installation de toilettes modernes) et de cloisonnement des espaces intermédiaires, s'ajoute la banalisation de l'em­ploi de certains matériaux (parpaings e l claustras de ciment, tôle el béton) pour l'agrandissement des demeures anciennes et la réalisation de galeries sur façade . Les blocs de ciment moulurés. avec une face en relief. très utili­sés dans les logements de la plantation Dérac. ont fait leur apparition dans la ville durant les années 1930-1940.

Le style colonial du XVIIIe siècle, en vigueur au Cap-Français. a grandement marqué l'architecture du Fort-Dauphin. L'ordonnance de 1735. promulguée après l'incendie du Cap-Français. demandait de ne plus construire en bois mais en maçonnerie ou en "briques entre poteaux" . Les maisons basses et maçonnées étaient prépondérantes à Fort-Dauphin. "( ... ) presque toutes ... ont un petit perron carrelé ou pavé, quelquefOis même entouré de murs ( .. ,). Les maisons sont assez jolies; il Y en a beaucoup qui sont de maçonnerie. toutes avec le seul rez-de-chaussée, L'intêrieur en est frais. parce que les emplace­ments sont assez profonds pour qu'on puisse avoir des galeries et des cours où rair dn:ule librement'· (Moreau de St Méry, 1797).

A partir d'un échantillonnage de 15 maisons étudiées (Enquête habitat. p, 37), Irois dalent du XVIIIe. quatre du XIXe et huit du début XX\! siècle. Même si. en raison des remaniements qu 'elles ont subi. elles comportent souvent des éléments plus récents, certains traits persistent comme le plan rectangu laire. et la distribution des pièces en enfilade de deux à six pièces.

Trois maisons construites au XVIII '" siècle ou inspirées de cette période se situent dans le quartier du Bord-de-Mer (deux) et à Ti Legliz (une ). Toutes présentent des similitudes avec celles du Cap-Haïtien. Notons qu 'à !a suite

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2 Maison du XVIIIe siècle . dans un étal actuel proche du style colonial en vigueur au Cap·Haïtien, Photo Jeanine l. Millet,

3. Rare exemple subsislant de "maison-mur" édifiée en bor­dure d'îlol. Les moisons de ce type. intégrées au système défensif de la ville coloniale. sont alignées de maniere continue sur la rue. Photo Jeanine l. Millet.

4. Maison {rue des Boorbons) du XIX" siècle avec étage inférieur datant sans doute du XVIII" siecte . Photo Jeonine L Millel.

5. Maison de 10 fin du XtXe siêcle (Bord-de-Mer : rue des Bourbans). Construction caractérisée par l'apparition de l'étage en bois Installé sur ta structure ancienne en maçonnerie et l'ajout d'un balcon menuisé. Les toitures en tuiles sont progressivement remplacées par de la tôle. Photo Bernard Millet.

6 Maison (ongle Sténia Vincent & Montarcher) construite en planches feuillerées. vraisemblablement malson­entrepôt de la fin de l'occupation américaine (1915-\945) . Photo Jeanine L. Millet.

7 "AJc de triomphe'. structure monumentale édifiée ou début du XXe siècle. à l'enlrée de la ville de Fort-liberté. Pholo Giselle Hyvert.

B. Maison du Xlxe siècle . bâtie en plusieurs étapes. Elle est ac tuellement occupée por "Ecole de Droit de Fort· Liberté {Université d 'Etat d'Haili).

9. Ancienne fonfaine coloniale sur 10 ~Grande rue". construite en pieHe de toille importée de Fronce. Elle est aujourd'hui peinte en rouge et encastrée enlre des moi­sons. Photo Jeonine l. Millel.

10-11 . La place d'Armes de l'époque coloniale (17401 a subi de nombreuses transformotions depuis le XVlIte siècle. Interventions regrellables même si les intentions etaient louables. Les canons entoU/ant la fontaine (cf gravure p . 381 ont été récupérés sur le Fort-Dauphin. Photos Giselle Hyvert.

12, Maison de la Douane. l'un des premiers bâtiments cor­respondant à la réouvertU/e du port ou commerce exté­rieur (1910). Son rez-de-chaussée a été construit entre 1915 et 1920 et son étage. rajouté dons les années 50 . Photo Jeanine l. Millet.

13, Maison du début du XX" siècle (Bord de Mer : rue du Quai) . ancienne école nationale des filles (1935-1936). Les maisons de celle période sont caractérisées par des toi ts mansardés à lucarnes. ovec ruptU/es de pente. des galelies à colonnades en bois tourné. des dentelles de bois el un détournement des toitures SUI la rue. Photo Bernard Mille!.

14. Type de maison (angle rue des Bourbans & St Charles) a rez-de-chaussée en maçonnerie de p ieffe. qui. ou cours de la première moitié du xxe siècle. a conservé cerlains éléments architecturaux traditionnels. Un appentis en tôle. raccordé sous 10 corniche, couvre son balcon. Photo Didier Dominique.

15. Maison (rue St Charles). avec mélange de styles. qui intègre des éléments d'Qfchitectwe du début el de la seconde moitié du XX" siècle. Photo Jeanine l. Millet.

16. Type de maison basse (rue Clugnyl à rez·de-chaussee SUrélevé. escalier d'accès sur foçade el construc tion en planches feuillerées. La propagation de galeries exté­rieures se développe vers la fin de l'occupation améri­c aine (1915-\945) . Photo Jeanine l. Mille!.

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1.' ' Plon de 10 Ville du Fort-lIberlé cy devont forl Douphin." 30 Germinal on 7 (1797) . Signé Vincent (BNF, Dép, Cortes el Pions).

légende : A. Porolsse : 8. Molson de l'Elal ; C, Prison ; D, Presbylere ; E. Clmetiere : F, Ancien cimeliere : G, fontaine : l, forlla Ville ; K, Palissades : l, Porle de 10 Tonnerie : M. Posle de la Guérile : N, Posle Chousson : O. failla Viclolre : P. Posle de lavance : Q , Posle du cimetlere des fronçais : ~ R, Posle Ardouln : S, Arsenal ; T, MOlche ou vivres. W

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du séisme destructeur de 1842 ("84 maisons au moins" anéanties), il est probable que de nombreuses demeures, à l'instar du Cap-Haïtien, furent reconstruites sur l'ancien modèle colonial. Quoique la mul­tiplicité des vestiges de murs pare-feu et de murs de refend, en maçonnerie de mœllons et de briques, porte à croire que les emplacements primitifs ont été abandonnés.

Les essentes sont de nouveau utilisées. comme au début du XVIII" (emploi interdit en 1721 . car maté­riau considéré inflammable) : "Après fe tremblement de terre qui bouleversa la ville de fond en comble ( .. . ), fa population n'a pas reconstruit de fa même maniere, elle préféra bâtir en bois et couvrir en ais­seaux", Peut-être s'agit-t'il d'un simple réemploi de matériau plus ancien dans le bardage des pignons des maisons basses en bois. et parfois à étage? Deux maisons de ce type ont été répertoriées dans le quartier du Bord-de-Mer, La première. en mauvais état. présentant un mélange de tuiles de bois et de tôles sur les murs et sur le toit. semble résulter du colmatage d'une demeure assez pauvre; la seconde est une maison apparemment très simple avec pignon en a isseaux et galerie sur rue, ajoutée posté­rieurement (cassure dans la pente du toit).

A la fin du XIxe siècle. l'habitat urbain est marqué par plusieurs transformations comme: l'apparition de l'étage en bois, installé sur une structure antérieure en maçonnerie du rez-de-chaussée: l'ajout du balcon en bois menuisé, monté sur la façade donnant sur rue pour les bâtiments à étage en maçonnerie , Puis. commença le règne de la tôle ondulée qui remplaça progressivement les matériaux de toiture autrefois importés d'Europe mais devenus introuvables (tuile, ardoise) , Rien d'original par rapport au Cap-Haïtien. si ce n'est l'écheUe réduite du phénomène. Durant cette période, l'alignement sur rue perdura.

Bien que rares à Fort-liberté, les loits mansardés avec lucarnes et changement de pentes. les galeries à colonnades en bois tourné. tes dentelles de bois. les débordements de toiture avançant sur la rue. ont vu leur extension croître au début du XX'" siècle.

Enfin, dans l'échantillonnage précité. onze maisons sont de la seconde moitié du XX'" siècle et deux, plus difficiles à dater. Toutes les maisons construites depuis 1950 util isent , en partie ou totalement. des matériaux modernes: tôle , blocs de ciment. béton. L'usage très répandu de la roche, en provenance de la Plantation Dauphin, est sans dou te dû à son coût inférieur au ciment et au bois, el. peut-être, à la tradition coloniale. Le clissage et la toiture en paille sont utilisés par la population résidant dans les quartiers défavorisés et marginaux (Délivrance, Sicard. Carénage. etc.),

Tableau XV, Principales caractéristiques de l'habitat urba in de Fort -Liberté.

XVlll~ siècle XIXe siècle Début XX" siècle

- inclinaison accentuée des toits, 45°, - pignon en DOUANE (1915-20) , plus faible sur la galerie .. aisseaux

.. - galerie frontale ceinturée d'arcades

- utilisation de l'ardoise et de la tuile - apparition de en maçonnerie plate sur les toits l'étage en - pourlour des arcades souligné par

- inexistence des débords de toi lure et bois une surépaisseur des gouttières - ajout de - ouvertures en plein cintre

- hauteur élevée des murs extérieurs balcons - pilastres en relief aux angles en maçonnerie de moellons menuisés sur

- élancement des ouvertures avec la façade sur ANCIENNE ECOLE NATIONALE DES nl.l.ES feuillures aux baies. arquées dans 2 rue (1935-36) , cas - ajout d'un - toiture en tôles à 4 pentes tronquées

- corniches moulurées étage en avec lucarnes - murs mitoyens coupe-feu en maçonnerie - galerie sur 3 côtés avec balustrades

maçonnerie de moellons - apparition et colonnes en bois tournés - plan rectangulaire su r un niveau de la tôle - arcades en maçonnerie de roches

avec perron surélevé du sa! ondulée au sur colonnes en relief, à l'intérieur - structure en bois de la charpente lieu de !a des salles

(ferm es) tuile et de - escalier extérieur légèrement - alignement des maisons sur rlle l'ardoise, courbé sur la façade latérale - pilastres en relief aux angles (2 cas) devenues très - cours et annexes situées à l'arrière rares

La construction de nouvelles maisons omées de galeries extérieures sur les franges sud de la ville (rues Montarcher et la Paix) est absente des quartiers pauvres, On retrouve des galeries en plein centre historique, dans des constructions neuves sur des parcelles redécoupées ou en remplacement d'anciennes bâtisses,

Ce phénomène. encore restreint. se révèle d'autant plus grave qu'il n'affecte pas seulemenlle tracé des rues mais l'organisation générale des volumes de la ville . Des maisons à deux étages avec terrasse en béton. particulièrement sur la "Grande rue". et d'autres encore plus hautes. finissent par détruire la cohérence de l'ensemble du Bord de Mer.

Vue aérienne oblique de Forf·Uberté. En bas [NO/dl, le fort Dauphin à l'extrémité d'un promontoire corallien "en forme de botte". En haut (Sud], Irame urbaine quadrillée de Fort·Liberté. Ce document montre clallement que la ville s'est orgonisêe autour de la "Grande rue", qui est l'axe direct de communication ou fort. Photo Patrick Sardin, 1996.

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GEOGRAPHIE LITIORALE ET STRATEGIE le systèITle défensif de Fort-Dauphin (Fort-Liberté)

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Q li e falla it-il d éfendre? Les entrepôts côtiers elles navires assurant la desserte du grand commerce sucrier en plein essor depuis la fin du XVIIe s. période. qui vit la reconnaissance par l'Espagne de l'autorité française sur le tiers occidental d'Hispaniola el la substitution de la grande propriété à la petite (tabac. indigo et autres).

O ù le fa ire? Autour des positions clés comme le Môle Sainl-Nicolas. le Cap-Haïtien et surtout la Baie de Fort-liberté remarquable­ment placée sur une façade océanique de plaines fertiles et donc menacées d'attaque et de pillage. Le développement commercial et la maîtrise militaire l'imposaient d'autant mieux que la Baie. depuis le début de la colonisation française. était fréquentée par les bou­caniers chassant (bœufs, cochons sauvages) et guerroyant (contre les Espagnols). tts trouvaient refuge et retraite. avant 1662. sur un relief insulaire isolé par l'érosion au milieu de la Baie: l'îlet Bayau.

Comme nt procéder ? Créer un jalonnement de fortins entre océan et rade. Ainsi, sur la côte nord de Saint-Domingue. furent éd ifiés. tout au long du XV11le s., une quarantaine d'ouvrages dans le but de contrôler les voies de pénétration venant de la mer. Ils illustrent tout à la fois les tendances de l'art des fortifications de l'époque et les ajustements des principes architecturaux à la morphologie sinueuse et con trastée du littoral. A Fort-Liberté. le goulet estuarien à méandres, barré par une chaîne au XVlI1 l! s .. et bordé de falaises coralliennes où furent assis les ouvrages, se situe entre Fredoches et plaines alluviales (voir cartes physiographiques). les premières inaptes aux cultures coloniales qui prospéraient dans les secondes ainsi que la Ville et le port. Les batteries à barbettes orientées vers la mer se fermaient du côté terre par un mur percé de meurtrières ou par des épineux. Le tir sur parapet crénelé fut utilisé pour appuyer celui des mortiers bien que ne présentant pas les avantages du tir à barbette. qui ne limi­tait pas le mouvement de visee et n'entravait pas la poursuite de la cible mobile que représentait le navire ennemi.

Q uels e n furent les po inls d 'appui ? Le Fort Labouque el lrois autres fortifications. situées toules sur la rive orientale du goulet. défen­daient le canal d'accès à la baie de Forl-liberté. "On a jugé qu'il conuenait de proposer les trois batteries du canal sur le même riuage afin qu'el/es puissent s'entresecourir plus promptement qu'en trauersant le canal pour communiquer à des batteries qui seraient des deux côtés ..... (Louis Joseph de La Lance. ingénieur en chef de la conduite des fortifications à Saint-Domingue. 1727). Au sud. dans l'axe du canal ou goulet. le Fort-Dauphin assurait la protection de la ville el de la baie. "Cette baie qui a 6 à 9 lieues de tour contient un port dune lieue de superficie et 6 bons carénages" : rance du carénage dans le canal pour les vaisseaux du 1er rang. l'isle aux bou­caniers et la pointe cherchée pour ceux du 3 et 4ème rang. la grosse pointe. l'embarcadère du fort et la pointe de la houe pour les navires en dessous.

Fort Labouque : construit sur les vestiges d'une bat1erie espagnole à l'entrée de la baie (pointe du Fort Espagnol). le Fort se présente sous la forme d'un carré flanqué de deux bastions d'angle de forme circulaire , côté mer. et en ligne brisée. côté lerre. Au centre. un réduit , entouré d'un fossé à sec. jouait le rôle de cavalier. Sous le lerre-plein. un passage voûté pourvu de meurtrières permettait de tirer à revers sur les assaillants. Première garnison: 1736 (16 juillet). Histoire ultérieure: reprise par les Espagnols (1794). combats du corps expédi tionnaire Leclerc (1802) , prison d'Etat sous l'empereur Faustin 1 er (1849-1859), comblement des fossés en 1860 (sous Geffrard).

Bastion de Maurepas et magasin è poudre. vu vers le nord-ouest . Photo Giselle Hyvert. 1996.

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Vue aérienne oblique du Fort-Dauphin sur son promontoire de calcaire corallien. Au premier plon, bastion de Maurepas : è droile , bastion de la Rochalau el batterie bosse. A l'arrière· plon et è "ouesl du lorI, mangrove occupant è l'ancienne embouchure de la rivière de Roche. A comparer avec les plans 1·3. p . 43. Photo Harold Gaspard.

Batterie basse de la porte de la marine après restauration. " ... Bien soutenue par les feux de revers et plongeonts de 10 courtine. des flancs et faces de ' enceinte et avec le même usoge dune tenaille. elle bot !embouchure de la rivière de Roche et rase à fleur deau la mer. Ses embrasures sont obliques, pour aulonl qu'il est possible sur le port' (l. J. de la lance, 1736). Pholo Giselle Hyverl. 1996.

Vue panoramique du Forl-Dauphln. Murailles crénelées el bastion de Maurepas. côté ouest. Pholo Giselle Hyverl. 1996.

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Batterie de l'A nse : construction circa 1756, pièce cardinale de la défense "parce que chaque bâtiment est forcé de se présenter à son feu" (coté mer : parapet en ligne brisée: glacis côté terre) . Equipement : poudrière, logements, citerne de 300 barriques d'eau, 21 canons de calibre 18 et 24 (14 de 24 et 7 de 18).

Fort Saint Charles (nom donné en 1742). Contemporain du Fort Labouque et d'abord redoute , resté inachevé. "II n'est d'autre qu'une ébauche et il y est inutile d'yen jamais placer n'y d'y faire un sot de défense." (Jacques Du Portal. 1764).

Fort Frédéric ou Saint Frédérique (nom donné en 1742. appelé avant Redoute de la Grosse­Pointe): commencé en 1740. inachevé lui aussi. "Ce fort est un colifichet qui ne fait pas hon­neur à celui qui en a dirigé le projet. 1/ n'était pas militaire et n'auait surement jamais défendu de poste." (Jacques Du Portal. 1764).

Fort Dauph in ou Fort Saint Joseph (Fort de la Pointe de la Roche. De La Lance, 1727) . Construit en 1730 (première pierre posée au bastion Maurepas le 8 août de celte année) et achevé en 1735, à l'exception des merlons et des plates-formes des batteries (fin de 1741 à 1743). "Le Fort Dauphin est éleué sur un roc triangulaire escarpé à plomb de 14 à 16 toises, figurant une presqu'île dont la gorge est coupée par un fossé, if s'avance du fond de la baie et se présente en face du canal d'entrée qu'il découvre jusqu'à son embouchure" (Louis Joseph de La Lance , 1736). Décrit comme "une simple enceinte ayant trois bastions sur les bords des escarpements", le fort "renferme tous les bâtiments nécessaires et a l'auantage de ne pouvoir être battu d'aucun point de la côte, de dominer toule la baie et la mer au-delà du goulet" (Moreau de St Méry, 1797). 11 "aura les auantages d'une for tification de montagne et de plaine, il dominera toute la baie, découvrira le long canal jusqu'en pleine mer, aura ses feux razants du côté terre et ne pourra étre ballu d'aucun endroit de la coste" (Louis Joseph de La Lance, 1727) . Défendu, du côté terre, par un castele t d'entrée suivi d 'un fossé à sec fermé par un batardeau à dame. Equipement: corps des casernes (32 chambres). magasin à poudre, citerne d 'une capacité de 70 tonneaux (garnison de 200 hommes pendant trois mois), 22 pièces de différen ts calibres. 24 de 24 et 12 pe tites pièces à la redoute de l'entrée (1736) .

Le premier et le dernier de ces ouvrages, véritables fleurons d 'une "géographie militaire", jus­tifient donc la campagne de préservation et de valorisation des fortifica tions de la Baie en tre­prise par le Ministère haïtien de la Culture.

Portial du "Plon du poste de 'embouchure du Massacre."

Archives Nationales, CAOM, Aix·en·Provence.

·Plan de la bafferie diffa de 'anse de la Boye du fort dauphin. Elle n'a été qUébauchée mois elfe serait la mieux placée et la plus utile." A l'ouesl (partie non repro­duile), citerne avec une poIlle des mUis du réservoir el moaosin CI poudre pour 40 milliers. SHM, Vincennes.

En/oncés dans le sol sur choque rive de l'entrée du goulel de la Baie (en haut. CI l'est ; en bas. CI l'ouesl), fûts de conon servant CI accrocher la chaine pouvant en inlerdire Je franchissement aux novires ennemis. Photos l. Ménanleau (26-07 et 27-07-1996) .

Tour·vigle el bollerie sur la côle. pres de "embouchure de la rivière du Massacre, visible à l'alllere·plon. Photo l. Ménonleau (28-07·96) .

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1. "Plan du fort Dauphin faisant voir ravancement où il est, depuis le B aoust 1730, que la premiere p ierre a eté posée, jusqu'ou B février 1732." Defalanc e (SHAT. Vincennes. Doc . MARIEN 2) ,

2. "Elévation du fort Dauphin" (pcrliel doc. 1). Vu de ,'ouesl . "L'entrée esl prêcêdee dun fossé à sec bordé de droite et de gauche dun mur crénelé dune tres modique résislance on y rentre par un pont a bascule, pont-levis et barr/ére, il est précédé dun bout de chemin couvert parallèle, sons défense ni fermeture ... L'entrée de la porte du fort est occupée por un bâtiment qui sert de magasin dormes et cowre le corps de garde." (Du Portal , 1764).

3 . 'Plon du fort Dauphln. ' ISHM. Vincennes). légende : 1. la place d'ormes du chemin couverl à l'enfrée du fort avec borriere : 2 . pavillon d 'artillerie & salle d 'arme sur la place : 3, casernes & salle de malades : 4, casernes: 5. caserne & une salle de malades : 6, pavillons d'officiers & hangords : 7. cavalier sous lequel sont quatre souter­rains, prisons & cachots ; 8, place d'armes : 9. lausse­brave ou botlerie bosse : 10, citerne : 11 , magasin à poudle : 12, latrines ; 13. pont de la place avec bos· cule. ' Le cavolier de Maurepas, placé dons le bastion du même nom. couvre le magasin à poudre. il impose par un amphithéâtre de batteries en face de rentrée de la baie. 1/ commande par terre et par mer, tous les envi­rons du fort. /1 pourrait servir même de réduit, élant capable de soutenir seul ce poste contre les attaques des voisins : sa batterie est à barbeffe, parce que les vaisseaux les plus élevés ne pourront pas éteindre ses feux. Sous la plateforme du cavalier. sont des souter­rains crénelés et voutés à 'épreuve de la bombe dune gronde utilité pour les blessés, pour des magasins et autres nécessités pendant un bombardement .. ." (Du Poltal, 1764).

• 4 . 'Plan dune redoute diffe St. Frédéric ou Fort Dauphin" • (SHM, Vincennes).

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5, "Redoute St. Charles du Fort dauphin. Na. Cette redoule n'a jamaIs été achevée et ne doit être regar· dée Que comme une batterie angUlaire emoussée mois non finy." 1765 (SHM, Vincennes)

6. "Carte de baye de forl Dauphin ( ... J". Plon en perspec · tive el élévations du fotl St louis ou labouque ISHAT, Vincennes).

7. Pcrtiel du "Plan et coupe du fort La Souque". Fort Liberté 5eme année Républicaine . 1797, colonel Vincent (SHAT, Vincennes).

8. "Plon de rentrée de la boye du fort Dauphin el des bat­lerles de gabions que 'on y a construit pour raugmen· tation de sa défense aux points ABC." D, Redoute St louis : E, Redoute St Charles : F, Redoute SI Frédéric ( ... ). Meinal , juilet 1748 (BNF, Dép. Cortes el Pions).

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LA CARTE PHYSIOGRAPHIQUE DU LITTORAL Des provinces aux régions physiographiques

- Unité: La région présente une unité éviden te fondée sur une histoire commune naturelle. envi­ronnementale. humaine et culturelle. Son apparente indifférenciation est celle d 'une plaine côtière: même fa iblesse des altitudes (en majeure partie inférieures à 200 ml et des pentes à peine augmen­tées au sud dans les premières rampes formant les contreforts des chaînes intérieures (province des mornes et des mornets) ; même prédominance des plates-formes carbonatées (province marine) et des platiers coralliens graduellement émergés et accolés (province des Frecloches) : même position de charnière et même mouvement d'ascension et de déformation en panneaux basculés en touches de piano obliques: même hégémonie de la sécheresse que n'arrêtent pas les alignements de mornes et mornets, et même réduction de la saison humide à moins de 5 ou 6 mois; même empiètement des constructions palustres et alluviales alimentées par une érosion exacerbée: mêmes problèmes de l'eau et de l'entretien d'un maigre couvert de brousse xérophytique et partout menacée: même pauvreté relative des sols. tantôt des lithosols trop secs, tantôt des terres lourdes, argileuses, pauvrement drai ­nées : même faiblesse des densités de peuplement. Incontestable unité des paysages donc, périodi­quement renforcée au cours de J'histoire par la récurrence des exploitations monoculturales : jadis, celle de la grande plantation colon iale et, naguère encore. celle du sisal développé en raison de la proximité des ports (Fort-Liberté, Caracol).

- Diversité : Celle harmonie d'ensemble met en accord des portions d 'espace qu i ont conservé ou récemment repris, depuis l'abandon du sisal. nombre de traits de différenciation locale ou régionale. Ils témoignent d'un retour lent et périodique vers J'équilibre. Les diverses formes de l'imagerie qui viennent d'étre présen tées ont rendu sensible la variété des composantes des pay­sages et des ressources dans la "longue durée". Au lecteur maintenant famil iarisé et sensibilisé aux ense ignemen ts visuels du passé et du présent par la consultation des documents qui précèdent. trois cartes "physiographiques" finales sont offertes afin de lui donner une vue synthétique des phénomènes naturels et culturels intégrés de la manière la plus étroite possible , en mettant à pro­fit tous les avantages de l'imagerie jusque là analysée. La description d 'un tel assemblage exem­plaire doit prendre en compte le maximum de fa its: pari des hommes, pOids e t vestiges du passé, au même titre que les contraintes "naturelles". Elle su it un cheminement ascendant. de l'Atlantique aux premiers contrefor ts de la Cordillère. Le découpage retenu individualise cinq provinces à l'in­térieur desquelles on a tenté de régionaler J'espèce de solidarité qui unit la terre et l'occupant. le milieu et l'activité, le passé et le futur des formes du terrain el de la présence humaine.

1. PROVINCE MARINE

Présentation : La Baie de Mancenille et ses approches occidentales (coupe, planche p. 52) com­prennent : - Le bassin de Mancenille (1.1) : cuvelle triangulaire , étroite (moins de 5 km), asymétrique (pro­

fil en demi-graben). dont le fond plat provient du nivellement séd imentaire des boues coral­liennes.

- La pente insulaire (1.2) : de type carbonaté, subrectiligne. exiguë (largeur d'ordre kilométrique ), e n forte décl ivité, surtout à l'est (200-400 p. 1000), modérément enta illée, à l'aspect d 'escarpement de faille origineL

- Les vallées sous-marines ne sont pas sans évoquer les grands "rentrants" propres à toutes les marges carbonatées du monde. Rares à l'ouest, elles sont normales à la côte Fonds-Blancs, Caracol, limonade. A J'est, la vallée Liberté est différente : canyon sous-marin court (une vingtaine de km de longueur dans la zone d'étude), tracé linéaire (N 290). tête ram ifiée, tracé subpara llèle à la direction moyenne de la pente et de la côte insulaires.

- Le rebord de la plate-forme insulaire (1.3) : rupture de pente accentuée vers 100 m de profondeur, à bords francs, indentée par le recul prononcé de quelques têtes de ravins tributaires des vallées sous-marines.

- La rampe corallienne (1.5) : occupe la moitié externe de la plate-forme, palier en glacis étroit {200-300 ml, faiblement accidenté sous le remblai séd imentaire biodétritique corallien.

- Le front récifal (1.61 : marque la limite supérieure de la province marine: contrefort abrupt créé par J'empilement des édifices coralliens, découpé en éperons et sillons étagés entre 50 m et la première ligne de brisants de platiers récifaux (ph. p. 241.

Comme nta ire: La province regroupe les principales formes et forces sous-marines propres aux arcs insulaires tropicaux des Grandes Antilles:

{Il Les formes sont en majeure partie d'origine structurale: l'épaisse masse tabulaire de calcaires coralliens - identique à celle des Bahamas située en vis-à-vis - est disloquée par le grand mouvement de cisaille­ment ("faille Hispaniola") qui prolonge vers l'ouest l'accident de la fosse de furto Rico. Ce comparti­mentage prend la fonne d'un décrochement "sénestre". c'est-à-dire que le bloc méridional (micro-plaque Hispaniola transportant Haïti) a coulissé vers l"CSE, en sens inverse du bloc septentrional comprenant les prolongements insulaires et sous-marins des Sierras du nord de la République Dominicaine (plaque Caraïbe). La région. bien que modérément séismique, est établie sur rune des grandes zones d'instabi­lité de J'Atlantique occidental. produite par la convergence transpressive récente opposant les plaques Amérique du Nord (portanlles plateaux et l'archipel des Bahamas) et Caraïbes (p. 5).

(2) Les niveaux supérieurs de cette cuvette tectonique active baignent dans des eaux typiquemen t tro­picales (p. 10) : chaudes (moyenne annuelle : 27 C environ). à amplitude thermique remarqua­blement faib le (valeurs extrêmes: 28,5° et 25,5° C ; différence: 3°C), et relativement dessalées (36 à 36,S p.IODO) par les pluies et le ruissellement. Cette couche à fort contenu thermique recouvre les eaux plus fraîches (l2-15°C) et dessalées (35.5 p.IODO) qui, originaires des latitudes plus hautes , occupent les fonds supérieurs à 200-300 m (comme le fond du bassin de Mancenille et la vallée liberté). Les eaux superficielles, en provenance du courant nord-équatorial. son t entraînées vers J'ouest par l'alizé du nord-est et forment une des branches supérieures du courant des Antilles. tributaire important du Courant du Golfe. La vitesse est moyenne: entre 0.7 et 1.4 km/ho Il s'agit donc d 'un mouvement de dérive relativement simple, à composante occidentale, qui entraîne les eaux et les subtances sédimentaires el nutritives vers le secteur de Cap-Haïtien (à 7 km plus à J'ouest). Cependant des conditions particulières, tant topographiques (baies) que météorologiques (vents du nord fo rts) compliquent le schéma par la formation de girations anti-horaires, principa­lement dans la baie de Mancenille. De telles rota tions paraissent responsables d 'épisodiques mou­vements d'ascension et de divergence au sein de la couche supérieure . notamment lors du pas­sage des tempêtes cycloniques les plus vio len tes, heureusement rares.

2 . PROVINCE lIlTORALE

C'est la province physiographique la plus importante car la plus différenciée. Elle comporte des uni­tés variées où les facleurs d 'exposition permettent de distinguer les trois sous-provinces suivantes:

2 . 1. la façade océanique, en position externe ou frontale :

Long ensemble (40 km) de côte. prédominemment rocheuse et corallienne . exposée à l'é nergie des actions mécaniques (houle et dérive poussées par l'alizé) et à l'activité de la construction madrépo­rique. Les éléments du paysage suivants ont été cartographiés (p. 49, 51 ) :

Deux récifs-barrières (de Limonade et de Caraco\) , longs (20 km ) et étroits (0,5- 1 km) brise-lames, rat­tachés à la côte à l'est de la Vallée des Fonds-Blancs (2. 1.1), Ce son t de puissan tes constructions bio­logiques, qui émergen t à basse mer, et opposent à l'attaque des houles une ligne de brisants externes. abrupts au-dessus d 'un front récifal remarquablement exigu et déclive, fort apparent dans les eaux lim­pides, Le plalier corallien à fleur d'eau présente un réseau de rainures et de cuveHes : l'analyse des documents anciens (texte el cartes. p. 6 el 26-28) donne à penser que la Barrière de Caracol a fait l'objet d 'une exploitation en clairières (mangrove) el en carrières (pierres à bâtir). Le platier porle aussi un chapelet discontinu d'îlots submersibles ou *cayes, constructions cimentées de sables coralliens. allongées ou arrondies selon la force du déferlement .

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Les récifs-barrières sont percés par deux passes récifales subméridiennes dont les entrées s'ouvrent au-dessus des têtes de vallées homonymes la passe Caracol {encore profonde et la plus longue: 2,5 km} et la passe des Fonds Blancs (moins de 500 m de large), A l'est de celle-ci, la bordure interne de la barrière de Caracol est soulignée par une suite discontinue de dépressions ennoyées par la pleine mer : ce sont des chenaux d'embarcation.

Dans le même secteur. soit à mi-longueur du secteur étudié. on observe une modification remar­quable de la côte. Les cayes de la barrière de Caracol sont soudées, soulevées en une péninsule filiforme. incorporée définitivement à la terre ferme (province des Fredoches), A la terminaison orientale de ce relief karstifié (surface criblée par des "lapiés" et des "puits"). au-delà de l'ancienne passe pour les canots, (carte, p . 8), aujourd'hui éffacée et émergée. jusqu'à l'embouchure de la rivière du Massacre. la falaise devient la forme prédominante (2.I.3). Son tracé d'ensemble est subrectiligne , mais dans le détailla côte rocheuse est une suite de petites criques très indentées. Sur une hauteur de quelques mètres au-dessus de la plaine mer. la falaise tranche d'anciennes plates­formes coralliennes maintenant émergées. Ordinairement. la base de la falaise est sapée en visières et encoches à encorbellement (p. 57) . Elle est précédée par un étroit platier façonné en rochers­champignons. mares et lapiés (fig. p. 52) qu'enferme un simple récif-frangeant apparemment continu. Le pied de falaise est tantôt enfoui sous des matériaux procédant de sa destruction (grèves de cailloutis), tantôt souligné par des accumulations temporaires de sable en transit (étroi t cordon de sable et de dunes embryonnaires),

A environ 4 km à l'est de la Bouque. la falaise basse et vive devient morte, Le récif frangeant décrit deux avancées notables doucement arquées qui encadrent des rentrants ouverts en accent circon­flexe : ce sont les Grande et Petite Mellonières, déjà bien représentées sous les documents anciens (cartes p. 6, 22, 23) , [observation aérienne et le traitement de l'imagerie donnent à penser qu' il s'agit du front récifal en voie d·émersion. [espace enclos entre le récif neuf et la fûlais€ morte est occupé par un microlagon à chenaux courts et une petite mangrove (ph. 2, 3 p. 57).

2 .2 , Les bords de mer, en position interne,

Les récifs-barrière de Limonade et de Caracol forment l'hypothénuse d'un grand triangle aquatique comprenant principalement un vaste plan d'eau formé par les Baies homonymes. Ce sonl des lagons en cours de remblaiement par les apports turbides charriés par les cours d'eau (Grande et Petite Rivière du Nord) et les contre-courants de baie entrant par la passe de Limonade. Malgré l'alluvion­nement conquérant sont encore bien visibles les anciens reliefs madréporiques en croissance ralentie. On distingue: des constructions élevées et isolées (pinacles coralliens) et des monticules groupées entre les passes Limonade et des Fonds-Blancs (pâtés coralliens) : des cuvettes et des chenaux, ves­tiges probables d'un réseau hydrographique ennoyé : une ancienne barrière récifale ensédimenlée, fractionnée par des couloirs de marée, cernée par une ligne de déferlement de faible énergie (2.2. 1).

Partout ailleurs les formes d'envasement présentent la disposition connue dans tous les marais tropi­caux des cuvettes toujours immergées, même à basse mer (anses de Limonade, de Caracol. de Bécly, de Jaquesi, etc.) ; des chenaux au dessin dendritique et. pour certains d'entre eux, des goulets et des deltas de marée. Divers indices ont été utilisés pour reconstituer le tracé des rivages à différentes périodes historiques (p, 27-30).

Enfin les rivages in térieurs des Baies, de l'embouchure de la Grande Rivière du Nord à la Saline des Fonds-Blancs, dessinent une mince ourlet de plages, de cordons littoraux et dunaires, construi ts et allongés par la dérive littorale. A l'ouest. les flèches ont barré et détourné les embouchures des cours d'eau. Au sud, le liseré est au contraire étonnamment rectiligne et seulement décalé en son milieu. Peut-être faut-i l voir dans la relative rigidité du trait de côte nnfluence d'un mouvement de flexure . Lextraction du sel de mer, forme traditionnelle de l'exploitation des bords de mangrove. trouve ici des conditions climatiques relativement propices (ph. 5. 6 p. 59).

2 .3, Les mÎlieux fluvio-marins, en position estuarienne.

Ils sont représentés par deux écosystèmes exemplaires.

D'abord le moins connu: l'estuaire côtier de la rivière du Massacre (p. 15). C'est une auge alluviale simple , large (0,5- 1 km), encaissée dans les ensembles carbonatés des Fredoches de mer, barrée par

deux courtes flèches littorales sableuses, Le cours de l'embouchure décrit des méandres prononcés parfois recoupés et abandonnées en bras morts. Lestuaire est remonté par l'onde de marée jusqu'au voisinage de la confluence avec la rivière Lamatry. C'est là, près du bourg de Meillac, que l'on situe l'habitat des derniers crocodiles capturés en saison fraiche alors qu'ils viennent se prélasser sur les berges à mangrove de l'estuaire.

Lautre estuaire, de type intérieur, est autrement plus vaste et important. C'est la Baie de Fort-Liberté (fig. p, 17,25) : grande rade semi-c1ose (10 km dans le sens ouest-est) définissable comme une "ria corallienne", Ce remarquable plan d'eau au dessin plurilobé et multidigité (voir noms des "baies" sur les cartes antérieures) comporte les éléments physiographiques suivants:

la Bouque, goulet profond (plus de 40 m), étroit (0,5 km en moyenne), rocheux, sineux (3 ou 4 méandres encaissés de plus de 50 m dans les reliefs encadrant).

- les rives du goulet. exposées aux houles (entrée, p . 24) et aux courants d'échanges, font alterner promontoires ébouleux à falaises et visières avec de petites criques barrées par des mangroves minuscules (ph, 4. 5, 7,8, Il. 12 p. 57). Cest sur le haut des caps que son t conservés les vestiges des anciennes fortifications décrites plus haut (p. 41, 42 : ph. 12. 13, 14 p. 57).

- les fonds de la Baie proprement dite sont typiques d'une morphologie d'ennoyage : entailles des chenaux sinueux (environ 20 ml. piquetis de poinlements rocheux et de buttes qui sont et furent des dangers pour la navigation. Les plus élevées de ces éminences rocheuses son t insularisées (ex: île Bayau - ph, 6 p , 57) et pourraient être interprétées comme d'anciens pinacles coraltiens préser­vés par l'érosion marine et subaérienne. les rives regardant vers le sud sont de hautes falaises découpées en éperons digités, en crêtes ravi­nées (ex: région dite de la Satine aux Bœufs) ou en buttes littorales. de grands remblais alluviaux (en partie colonisés par des prairies aquatiques) occupent la moitié méridionale de la Baie. lis ont été construits par la progression des appareils fluviatiles dont les berges plates bordent les Baies Ouest el Sud-Est (de la Crochue) ,

Toute la côte de la Baie est semblable à celle d 'un petit golfe découpé en une succession d'anses très échancrées. pénétrant profondément à l'intérieur des plateaux environnants (p, 17.25). A l'accoutu­mée, ces anses en doigts de gant ont leur entrée barrée par une mangrove: à basse mer. celle-ci isole une minilagune (exploitée parfois en salines) et une plagette de sable fin couverte à pleine mer et en période de hautes eaux. Localement. la mangrove et la levée qui la porte péninsularisent d'anciens îles ou buttes (ex: la péninsule Laurentine - ph, 6 p. 55).

[étroitesse et les coudes brusques du goulet d'une part. et l'élargissement brusque de la Baie d'autre part accélèrent les courants d'échanges établis avec l'océan, Jadis. de délicats problèmes d'accès étaient posés aux navigateurs, le gouvernail ayant à peine le temps d'agir; mais ils étaient sûrs. en revanche, de trouver un abri et un plan d'eau calme seulement animé par un lent mouvement circu­laire de mélange (fig. p. 10-12), Circonstance favorable à la décantation des eaux, au nourrissement et au lissage des fonds de "bonne tenue au mouillage" (Instructions Nautiques). De telles qualités hydrologiques et nautiques offrent à "la plus belle des rades d'HaïtI des conditions écologiques très favorables au développement de la vie et à 1·entretien d'une faune diversifiée. On rappelera seulement ici : l'extension des prairies d 'algues et des herbiers: la visite d'espèces migratrices comme les tortues de mer (à la saison des accouplements mais non à celle de la ponle en raison de l'exiguïté des pla­gettesJ. les poissons (voir liste des espèces: Tableau XI, venant compléter les espèces endémiques). ou l'avifaune. Pour clore ce tableau . on évoquera l'ancienneté de la fonction portuaire et la persistance de l'activité halieutique. encore géographiquement limitée et techniquement entravée par un équipe­ment sommaire (ph. 1 p. 59) (poissons, coquillages, crustacés, oursins, etc,).

La Baie qui offre ainsi des ressources marines non négligeables, a cependant souffert de nombreux mécomptes dans le domaine environnemental. Citons, depuis le XVIW'me siècle: - la destruction des récifs de la Souque et la consommation inconsidérée de la mangrove (ph. 7 p. 55) :

la surexploitation des espèces animales et l'appauvrissement consécutif des stocks ; le surpâturage destructeur (ex: île Bayau): le déclin alarmant de certaines communautés, comme les Lamantins au débouché des cours d'eau Marion. Malféty, etc. : la pollution des eaux consécutive à l'apparition (lavage du sisal) et à la disparition (érosion des sols des aires affluentes) de la Plantation Dauphin, aux rejets de déchets et aux déblais de toute nature le long de nombreuses berges.

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Ce sont là autan! de dégradations qui font courir des risques croissants aux activités riveraines et nau­tiques, à la qualité ct à la fertilité des écosystèmes, ainsi qu'à la beauté mélancolique des paysages. Les atouts et le potentiel écologiques de la Baie de Fort-Liberté restent cependant grands: ils impo­sent une gestion et une surveillance du patrimoine naturel (p.19, 21). Il en est de même du patrimoine culturel (monuments historiques, sites archéologiques) dont on a vu la valeur (p. 32-43).

Bila n : [ensemble de la province littorale offre les caractères, les avantages, mais aussi les faiblesses propres aux espaces côtiers du domaine cara·lbe :

une relative résistance aux attaques de l'érosion côtière: elle est due à l'exondation. œuvre de la tectonique vivante qui guide l'orientation et la forme de nombreux segments récifaux, de falaises et même de plages. une incontestable fertilité des eaux et des fonds due à la variété des mélanges, des milieux (corail. sable et vase) et des communautés florales et animales (biodiversité). une remarquable conquête sur le mer (voir jalons reconnus et datés depuis le XVllIcme siècle) due au fort alluvionnement terrigène passé et présent. Le fait est particulièrement sensible dans toute ["aire marine enclose par les récifs-barrières: les Baies de Limonade et de Caracol fonctionnent comme d'actifs pièges sédimentaires. Dans la Baie de Fort-Liberté. on assiste à un empiètement graduel de la province alluviale. A long terme, la fonction de mélangeur assurée par la Baie risque de décliner à la mesure du progrès des atterrissements si la section mouillée de la Bouque ne peut être conservée par l'érosion actuelle. l'.avenir de la Baie, comme celui de l'ensemble de la province, dépend ainsi du rapport entre le soulèvement du sol et de l'érosion du sol. Ce sont là des méca­nismes et des processus qui mériteraient d'être quantifiés. enfin, une fragilité inquiétante. Si l'érosion et la torrentialité des eaux ruisselantes relèvent de phé­nomènes d'ordre naturel, la dégradation est indéniablement aggravée par un enchaînement de phénomènes anthropiques ancestraux.

Dernière remarq ue: les documents du XVIIIème siècle (voir Moreau) attribuent une profondeur de 35 brasses (56 m) à la Bouque où les sondes ne dépassent pas 42 m. Il S(:!rait térnérairl::' de conclure 4ue Id morphologie du goulet a enduré en deux siècles une réduction spectaculaire en profil et en profondeur.

3. PROVINCE ALLUVIALE

Environ un tiers de la surface cartographiée est couvert par une topographie basse de raccordement interposée entre les rivages et le soubassement rocheux: tabulaire et carbonaté (les Fredoches) et les premiers affleurements de roches éruptives (mornes et mornets) . Cette ample ceinture de relief adouci qui prend en écharpe toute [a plaine du nord est ["œuvre de l'accumu[ation des débris abandonnés et façonnés par les cours d'eau descendant du Massi f du Nord. La progression du manteau détritique a graduellement réduit l'espace naturellement laissé à l'écoulement et. localement. à l'emmagasine­ment, des eaux ruissellantes et stagnantes. Aussi convient-il de distinguer le cortège des grands glacis d'épandage du plus vaste plan d'eau relique: le Lagon-aux-Bœufs.

1") Des glacis d·épandage. Ils évoquent la morphologie de piedmonts surbaissés dont la déclivité diminue vers le nord et dont la largeur décroît vers l'est (de 10 à 5 km). Si leurs parties basses se soudent jusqu'à se confondre, les parties sommitales sont insérées dans les angles largement ouverts entre les prolongements des montagnes, On pourrait croire qu 'il n'y a rien de plus uni­forme et de plus monotone que les paysages de ces grands surfaces planes ouvertes vers [es arrières-côtes comme des éventails. Cependant. l"imagerie amène à reconnaître depuis leur extré­mité aval. les variétés de paysages suivantes:

les deltas fluviatiles (31) dont on a peine à reconnaître les étapes d·édification dans le lacis du réseau de drainage présent: bifurcations mu[tiples, cours anastomosés, bras à sinuosités trem­blées, cours à méandres à de multip[es fois coupés ou rectifiés. Ces édifices triangulaires offrent à I·exploitation de \.iastes surfaces aux sols vite ressuyés après les grandes pluies. Les aquifères profonds sont accessibles. Mais certains secteurs peuvent être rendus infertiles par la durée excessive de la saison sèche et rabaissement anormal des nappes.

les lits des cours d'eau constructeurs se présentent ordinairement sous la forme de plaines inon­dables (32a) soumises à un régime excessif. Moreau parlait de "déssèchement presque total'· et de "violence des débordements", les ravages des grandes inondations élevant ["eau à 34 pieds

(près de Il m !) au-dessus de son niveau ordinaire". Les talwegs sont sinueux, coupés de mares, d'étangs, de retenues artificielles. Parmi les rubans alluviaux les mieux représentés figurent ceux des Grande et Petite Rivières du Nord: celu i de la Rivière du Trou du Nord: ceux du système Marion et Roche qui bénéficient de conditions plus favorables en raison de la présence des nappes d·argiles imperméables sous-jacentes: el celui de Lamatry arrosant la plaine du canton de Maribarou (à l'extrémité sud-est de la carte). Les aquifères. alimentés en toute saison. ne sont pas sans poser des problèmes d'adduction , de régulation et de réhabilitation. comme dans la région de Garde- Saline (nettoyage des lits, reconstruction des portes d'écluses, etc.).

parfois. comme au voisinage des mornes, les lits fluviaux sont occupés par de longues digita­tions sableuses coalescentes (32b ). Cest en particulier le cas de la vallée de La Matrie aux aqui­fères plus abondants. aisément accessibles et exploitables.

dans les espaces interde[taïques les plus proches de [a côte, le sol s'aplatit. s'engorge à la saison des pluies ou se couvre d'efflorescences salines au cœur de la saison sèche. Ce sonl d'anciens marais maritimes (33), barrés par les flèches sableuses, émergés par le soulèvement. plus ou moins bien drainés. On les rencontre par exemple aux abords méridionaux des Baies de Limonade et de Caracol et sur le pourtour du Lagon-aux-Bœufs.

on a mis à part (34 ) des interfluves au sous-sol ··crayeux" ou ,. crétacé·'(comme on disait jadiS), c'est-à-dire formé de récifs sou levés, où le revêtement alluvial est rare ou absent. Il s·agit d'un type particulier de ce qui était jadis défini comme des "savanes" (de Limonade, de Caracal), aux sols évolués. mais coupés de dépressions qui étaient des trous d·eau produits par I"effon.­drement du soubassement carbonaté trop mince.

enfin , la partie sommitale du système alluvial est occupée par des cônes (35). Le dessin arqué des courbes de niveau représente assez bien leur forme en éventail ample ("'le sol est composé de graviers et de couches terreuses qui annoncent l'ouvrage des eaux·', Moreau ). Les premiers établissements de la colonie française comme Limonade (vers 1676), le Trou du Nord, elc. y furent créés au-dessus des lits humides, des bords de mer et au contact avec les savanes et les *pieds-mornes. Ils sont constitués par la partie la plus grossière du matériel épandu dans le pro­longement des pieds-mornes. Les eaux pluviales qui les incisent en ravins rayonnants sont vite absorbés après la saison des pluies.

« Mois quelle vue délicieuse que celle offerte ou voyageur lorsque de l'extrémité de ces savanes, il découvre la riche plaine du canton de Maribarou ! Son œil se promène sur des champs de conne qui semblent s'embellir encore par le contraste des points qu'il vient de parcourir. Il aime l'effet que produit sur ce vert ondoyant, des arbres d'un vert plus pro­noncé et placés çà et là, comme pour varier la scène, Les bâtiments d'un grand nombre de manufactures y ajoutent leur intérêt, et les bois qui bordent les rivières du Massacre, couronnent et fixent l'horizon » (Moreau de St Méry, 1797).

Les paysages et les habitants de cette province souffrent des excès ou du manque d'eau et. plus récem­ment, des déséquilibres ou bouleversements introduits par l'extension et la ruine du sisal. Présentement, les problèmes posés par le désordre de l'écoulement et ["érosion des sols, fragilisés par la disparition de l'écran végétal et des pratiques cultura[es, sont encore compliqués par la lente reco­Ionisation des sols les moins fertiles par de grandes plaques de broussailles qui, il y a deux siècles, ren­daient si difficiles les parcours. Les populations, réparties en essaims de bourgades étirées le long des terrains les mieux ressuyées, vivent un retour précaire à [a vie rurale.

2°) Un bassin de stockage le Lagon-aux-Bœufs. Pièce d·eau saumâtre (salure moyenne 20 p. 1000), de dimensions réduites (env. 5 km2). relativement creuse (se lon les textes anciens), mais sans profondeur connue, encastrée entre des terres élevées par des ourlés de mangrove résiduelle. le Lagon est un appareil encore mal connu mais qui occupe une place originale dans réquipemem hydrologique et écologique de ta région. ainsi que l'avaient déjà remarqué des travaux anciens. Ce paysage empreint d'un charme mélancolique est insolite en domaine tropical. illustré par I"os­cillation particulière de son plan d'eau: les basses eaux estivales (bilan d 'écoulement àéficitaire , force de l'évaporation réduisant les effets des pluies de saison tiède, étiage aggravé par les rete­nues d'amont), sont suivies, dès novembre, par une remontée lente de saison ·'froide·' (apport direct des pluies d·hiver, onde différée alimentée par le ruissellement des bassins-versants). On

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peut le considérer comme le déversoir naturel du trop plein exceptionnel des eaux de la rivière Lamatry (p. 14. 15). t.:.allongement anormal des périodes sèches découvre de longues plages. voire des îles de sable et de limon. comme en 1996. Ce rythme oscillatoire. propre à un déversoir de crue. marque de son empreinte tous les cycles de la vie. Aquatique d'abord. principalement la gêo­ch imie des eaux, comme la salure (montée estivale qui peut être dangereuse pour I"abreuvage des troupeaux) et même souillure. naguère encore. par su ite du trempage et du lavage des fibres de sisal de la plantation proche. Des eaux. de leur teneur oxygène et en nutriments (fournis par les fourrés de plantes aquatiques accompagnatrices). la mangrove vit de plus en plus difficilement car elle est doublement menacée. Par la dessication et l'induration des berges boueuses qui entravent l'enra­cinement des plants jeunes de rhyzophores : et. comme partout ailleurs. par l'exploitation et la des­truction par l'homme qui n'en laisse qu'une bande de lande durcie. livrée sans défense à l'évapo­ration et au piétinement des troupeaux. La souffrance estivale et la dégradation permanente et accélérée expliquent que la récession de la mangrove est chaque année plus flagrante: en juillet 1996 (observations de Florence Sergile). sa lisière était en retrait de 6 à 7 m par rapport aux rives de l'étang. Même situation de péril pour la vie animale: les mollusques benthiques. les poissons (8 espèces, tableau XII ) exploités par les pêcheurs venus de Dérae et Garde-Saline (lignes. paniers. pièges. filets). et ravifaune migratrice (2 1 espèces dont mouette. canard et surtout flamant rose : 400 ou 1000) qui. en été. vien! trouver un refuge face à la menace cyclonique des régions septen­trionales. comme les Bahamas. Autre aspect de la dégradation de l'environement : la disparition des derniers crocodiles vers les années 1970. Ce qui reste de la richesse florale. aviaire du "bijou de la région du nord-est'· (E Sergile). mériterait ta prise de mesures prioritaires de protection et de conservation. La vocation d'lm des plus beaux paysages de la région ne peut être que celle d'lm espace consacré à la pêche (en réintroduisant des espèces à protéger. et en interd isant la pêche au filet) et la recherche (réhabilitation des écosystèmes aquatiques menacés) .

4. PROVINCE DES FREDOCHES

Entre l'arrière-côte et la lisière des premières zones humides ou cultivées. les fredoches forment des éten­dues subtabulaires basses. presque au ras de l'eau, qui sont à ranger parmi les éléments du paysage les plus pauvres. les plus abandonnés et les plus dégradés de la "plaine côtière". Leur position gêographique et leurs caractères de '"terres arides" (ainsi les définissaient les cartes du XV111L>me siècle. p. 8. 24) les ren­dent aisément différenciables sur les cartes topographiques (p. 9) et. plus encore. sur les vues de satellites (p. 7,25). Une impression de désolation semblable à celle de la ';Champagne pou illeuse" (France) d'an­tan : rien de plus sec et de plus dénudé que ces larges horizons de pierrailles qui a découragé la culture comme la monoculture de l'agave qui avait trouvé là une sorte de terrain d·élection. Comme en toute région "crayeuse" ("crétacée" d isait Moreau de Saint-Méry). c'estle soubassement (ph. 4. 5 p. 55) qui fait la région: d 'anciens platiers coralliens un à un sortis de l'eau au-dessus des récifs, en replis de terrain éta­gés comme des marches d'escalier vite colonisées par la végétation ca1cimorphe (c'est-à-dire adaptée aux sols calcaires). puis graduellement ··météorisées". a ltérées sous Iïnnuence de la dégradation karstique et pédologique (ph. 3 p. 55). C'est l'éloignement de la mer. l'altitude et. en dernier ressort. la profondeur des sols. qui conseillent de di fférencier entre les deux familles physiographiques de Fredoches.

« Les Fredoches renferment quelques indigoteries, condamnées par les sécheresses è une triste longueur. Ce sol convient mieux ô quatre poteries, qui ayant par la mer un débou­ché facite, fournissent les sucreries de quartiers même éloignés. On y voit aussi plusieurs four ô chaux, auprès desquels la pierre calcaire et le bois se trouvent placés, et en outre trois briqueteries et fuileries dons le nombre desquelles est comprise celle qui est ou sor­tir de la ville du Fort-Dauphin Il (Moreau de St Méry, 1797).

Les Fredoches de mer (41) :

Ils forment une sorte de replat côtier large (de 4 km environ). le plus récemment exondé. le plus sou­mis à J'air marin, le mieux perfusé par l'eau de mer infiltrée dans toutes les discontinuités du bâti réci­fal (voir carte p. 13). [ imagerie et l'altimétrie aident à differencier deux bandes disposées obliquement par rapport à la d irection générale des fa laises. D·abord. un ourlet côtier (41 1) encore peu surélevé au-dessus de l'océan (moins de 10 ml, d'âge récent. irrégulièrement couvert de tithosols ou de coll u­vions rubéfiées. Le domine faiblemen t. une zone quasi tabulaire (412). soulevée à 10 ou 20 m. bien lisible sur les cartes topographiques. Elle est légèrement décalée vers l'intérieur. et donc plus âgée. et

couverte de sols plus profonds et plus évolués (p. 19). Sur ces sortes de "causses" côtiers, on n'a vu. pendant des siècles (et encore ceux qui ont précédé l'implantation du sisal). que des communautés végétales d'épineux et d'herbacées (liste des espèces: tableau VII!.) et de plantes natives (gaiac. cam­pêche. bayahonde. etc.). Toute cette végétation "climacique" a été éradiquée pour faire la place au sisal qui envahit tout le causse jusqu'à moins de 20 m des rivages externes et internes (p. 18.51). Depuis l'abandon de la Plantation Dauphin. la repousse des plantes natives reste des plus chétives. constamment menacée qu'elle est par routi! de l'homme et la dent de l'animal. C'est vers l'ouest qu'il faut progresser pour rencontrer une végétation "naturelle" plus diversifiée ainsi que les rares reliefs d'une certaine importance au point d'avoir longtemps servi d· ·amers pour les pilotes recherchant l'en­trée de la Bouque. Ces "mornes calcaires" três apparents sont appelés "Mamelles". la Grande (la plus large mais plus basse : 39 ml et la Petite (étroite mais haute: 46 m. p. 5I). A l'origine. ce sont des horsts identiquement orientés. au centre desquels affleure un petit noyau de socle éruptif (Mamelle de l'ouest) . Toutefois. l'érosion karstique de leurs sommets (petites cavités) et de leurs flancs redressés (champs de lapiés) les a façonnées en crêts étroites et symétriques (ph. 2. 5 p. 55). A la réduction du bloc initial a participé l'exploitation en carrières des abords immédiats (vestige d'un double four à chaux du XV[1Je siècle, contre le pied nord de la Mamelle de l'ouest). Limagerie aérienne et satellitaire s'est révélée précieuse pour localiser et identifier des dépressions discontinues, longues (1 à 2 km par­fois). étroites (queques centaines de ml. à peine prononcées (profondeur d'ordre métrique). appa­remment alignées subparallèlement aux ressauts de terrain (p. 7. 18). Il faudrait des observations de terrain plus longues pour asseoir la première interprétation qui tend à les assimiler à des dépressions karstiques du type "ouvala··. [accumulation de colluvions et de sols rouges. ainsi que la présence de flaques d'eau temporaires sont des arguments favorables à cette hypothèse.

Les Fredoches de terre (42) :

Au-delà de la cuvette en partie occupée par la Baie. on traverse de larges surfaces pierreuses étendues à perte de vue dans son sud-sud-ouest (région de Paulette) et au sud du Lagon-aux-Bœufs. Il s'agit de platiers cora ll iens les p lus anciennement émergés. refaçonnjs par les agents subaériens. et décou­pés en interfluves en forme d'éperons digités. aux bords très indenlés. Les pierrailles blanchâtres éparses et les cuvettes aréniques ou de sols rouges sont ["œuvre de la désagrégation mécanique et de la corrosion chimique. [ensemble de ces plateaux morcelés présente des paysages plus âpres qui pro­cèdent d'une morphogenèse plus longue. plus complexe. et d'une pédogenèse plus avancée. Bien que certains secteurs offren t des sols pouvant être plus profonds et plus fertiles. tous ont été conquis puis abandonnés par l'exploitation du sisal (p. 51).

5. PROVINCE DES MORNES ET MORNETS

Les cônes a lluviaux reposent sur les premières pentes d'une montagne peu marquee appelée Chaîne du Nord d'où proviennent leur matériaux et leur eaux (p. 5). Seuls les contreforts septentrionaux. composés de mornes et de mornets (49) n'excédant pas l'altitude de 500 m. occupent une position suffisamment avancée dans la "Plaine du Nord" pour pouvoir figurer sur la carte. Leur hauteur et leur volume décroissent vers l'est : mornes de Bellevue, 455 m : mornes Veron. 237 m avec ses mornets satellites (Bellevue. 243 m, Fournier. 242 ml. mornes de Bel Air. 210 m, avant-postes des mornes de la Belle Hôtesse. Tous sont des reliefs de résistance lithologiques. dégagës par l'érosion différentielle dans un cortège de roches magmatiques d 'âge crétacé (principalement des basaltes. des andésites. des granodiorites. ele.). Tous se dressent en .; épatement montueux .. (Moreau) sur un ample piedestal rocheux (49), nappé de débris caillouteux latéritisés. découpés en lanières. Ce ··socle··. appelé jadis *pied-morne. est interprété comme le rësultat de ["aplanissement de type ·"pédimentaire·· opéré par J'érosion des nappes ruissellantes torrentielles émanant des mornes. Ceux-ci et leur version minialuri­sëe appelée mornets. sont de véritables montagnes non par le volume mais par leur relief (ph. 1 p. 55 et ph. 10 p. 57). Ils présentent le disposition systématique suivante: au-dessus d'un abrupt remar­quablement marqué. des crêtes sommitales relativement massives sont prolongées par un étoilement de crêtes latérales profondément burinées par l'érosion (p. 51).

« Le c limat è Fort-Liberté y est extrême. Après une sécheresse annuelle, qui dure ordinai­rement depuis le mois de Février jusqu'ô celui de Mai ou de Juin, les pluies deviennent excessives après les premiers orages, et amènent des fièvres bilieuses ardentes. Il résulte de ces avalasses, qu'après avoir consulté les vivres de terre, de nouvelles plantations faites pour les remplacer sont sons succès » (Moreau de St Méry, 1797).

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LÉGENDE DES CARTES PHYSIOGRAPHIQUES

PLAN DE MDNTAGE

Planche A Planche B Planche C

-=:J ,. PROVINCE MARINE

c:::::::. 2 - PROVINCE LITTORALE

SIGNES GÉNÉRAUX

Bathymétrie. hypsométne (en

~ Faille Hispaniola

Rivages historiques :

XVII/ème siècle

XVeme siècle

- Barrage

t i Mouillage ancien, actuel

.L Emoarcadère ancien

Circulation' - wande route Cap-Haïtien-Ouanaminthe)

raute el chemin pnncipaux

USines abandonnées :

0 à sucre

IZI de Sisal

El Dépôt de carburant abandonné

ml

r=:I 3. PROVINCE ALLUVIALE

CJ 4 - PROVINCE DES FREDOCHES

5 . PROVINCE DES MORNES ET MORNET$

." Point coté (en ml

p pP Fle~ure et cassure transversale

Cours d'eau :

---- pérenne

~ ---~ temporaire

i;t Saline

· . , Pêcherie

Front ière internationale

Habitat: - aire de concentration de la population

~ .me de peuplement rural dense

• < > Fortifications (XVlllème) • 0 Four â chaux (vestiges)

J.- Ancre présumée de la Santa Mana

• Ancien village laïno

1 - PROVINCE MARINE ,., . Bassm profond 1.4 ~ Plate·forme carbonatée

' .2 Pente Insulaire et vallée 1.5 _ Rampe (plate-forme externe)

Rebord 1.6 \\\\111111// Front réci fal

Courant dommant --.. Courant occasionnel

..... _ 2 · PROVINCE LITTORALE

2. f • Bords de mer en position frontale

2.1.1 RECIF BARRIÈRE 2.1.2

Bnsants externes

~ Platler rainuré ou cavité

Caye

Chenal d'embarcation

2.1.3

2.1.4

2.2 - Bords de mer en position abritée

,,~~

2.2.1 111111111 Récif barrière ensédimenté 2.2.4

2.2.2 _~-........... Chenal

./'MM

== ~

(t 1

-

RéCif frangeant

Falaise haute

Falaise basse à criques el viSières

Passe récifale

Couloir de marée

Plage el flèche littorale

Surface sableuse d'amère·plage ou dunes

_ ~ Cuvette de fond de lagon 2.2.5 MARAIS MAR ITIME (wadden)

0°0 2.2.3

• • • •

ConstrUClions récifales de lagon (pinacles)

ConstructJons récifales de lagon (région de pâtés coralliens)

--.. Contre·courant de baie

---- 2.3 - Mflieux fluvio-marins

2.3. 1 _ Berge escarpée

2.3.2 Berge plate

2.3.3 wm Berge ravinée

Mélange d'eau :

océanique (0)

continentale (c)

mixohahne (ml

2.3.4

2.3.5

2.3.6

2.3.7

'-==:= Mangrove, partie émergente --: Strate arborée en t 978

Delta de marée

---~ ,..............

Llill

'. b

"li.~

Chenal de marée

Goulet de marée

Front turbide

Talus sous-aquatique

Fond plat ensédlmenté

Remblai pro-allUVial

Anse à mangrove-barrière (a)

et plagene (b)

Prairie sous·marine

__ 3 - PROVINCE ALLUVIALE

3' ~ 32 0 3.3

Delta flUViatile

lit Inondable :

auge allUViale

ln sableux

AnCien marais marillme mterdeltaïque

3.4 . 3.5 ~ 3.' .

Interfluve réc ifal

Glacis·cène

Plage découverte par les basses-eaux (Lagon-aux·Bœufs)

4 - PRDVINCE DES FREDOCHES

4. 1 - Fredoches de mer

4./.1 D Ourlet récent

/VV'A Ressaut de terrain

a Morne calcaire

4.2 - Fredoches de terre

4.2.1 -...J '-" -' Ancien passage abandonné • ./ ..--.~ Direction présumée ~r"""" "\ de l'écoulement

---Zone tabulaire

DépreSSion mondable à matériaux colluv iaux

__ 5 · PROVINCE DES MORNES ET MDRNETS ___ _

5.1 * Mornet

5.2 • Pied-morne (pédiment)

O~ __ c=~ ____ ==~2 km

5.3 ~ Base escarpée des mornes , 5.4 Crête sommitale des mornes (a)

Crêtes latérales à versants lanièrés (b)

Echelle comm(Jne a(Jx planches A. Bel C

Conception et maquette : J .-A. VANNEY el L MENANTEAU Réallsallon graphIque : L POURINET

Sources : courbes bathymélriq(Jes dessinées d'après les sondes des documents hydrographiques américains. Courbes hypsométriques reproduites d'après les cartes topographiques américaines. Interprétallon : relevés de terrain. survol aérien, imageries aériennes et satellita ires (archives Marien 92). publicat ions scientifiques (travaux de Butlerlin, Calais, Mercier de Lépinay, Pubell ier, Stephan. WOOd. Woodring. référencés dans la bibliographie).

Cl J·R VANNEY et L MENANTEAU

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DES IMAGES ANCIENNES MAIS TOUJOURS PERTINENTES

LE LAGON AUX BŒUFS: UN CONSTAT HYDROLOGIQUE TOUJOURS D'ACTUALITE (carte physio­graphique Cl "Le lagon aux Bœufs qui it /0 uérité se dégorge dans la riu/ère du Massacre cr une gronde profondeur : ses eaux sont infec/(~es par une décomposition Irês anciem;€ de végétaux el d'onimaux qui les ont corrompus Dli point que le poisson n'en est pas mangeable ( . .). Ce lagon est à deux lieux de 10 ville et fai éprouvé qu'au moment de la brise les parties les plus exposées à son courant ne sont pas tenables" . Du Portal, 1764-65. Mémoire géné­ral sur la côte de St. Domingue ( .. ,).

.. . .. Lagon-aux-Bœufs. espèce de petit lac dont les eaux contenues de toute port par des terres élevées n'ont pas pu se retirer avec fa mer lorsqu'elle cr abandonné les lieux voisins. Cependant comme ses bords sont moins éle­vés au nord-est, c'est par là que dons les crues d'eau, l'excédent se déverse dons La Mafrie," Moreau de St. Méry, 1797.

DESCRIPTION DE l A COTE (cartes physiographiques B et C)

"(. . .) entre la pointe d'Icaque et l'entrée du Port ou baye du Fort-Dauphin. trois points propres il desserte de quelques chaloupes : ( .. .) la petite Melonière ( .. . ), la grande Melonière, (. .. ) la pointe de {"Oranger" . Du Portal. 1764-65. Mémoire général sur la côte de lïsle de St. Domingue ( ... )"'

"Ce port est Ull des plus beaux que l'on puisse voir. n'ayant d'un côté il /"autre qu 'ull quart de lieue de large ; mais au bout d'une lieue, il s'étend en deux grandes baies, l'une au SudEst, & I"aulre au SudOuest. dans les­quelles il y a plusieurs fielS, au pied desquels il y a de l'eau pour y caréner les plus grands vaisseaux, On peul y mouiller tout auprès de terre, si on veut, & s'y amarer ; le fond est bon par-tout, Le seul inconvénient est que la rivière qui est Ol/ fond, est fort profonde, & en fournit de l'eau saumâtre bien avant dans la rivière" . 1773. Description des débouquements qui sont au nord de lïsle de Saint-Domingue.

"Du fort Dauphin au Cap la COle est bordée d'un fond très blanc entouré d'Url récif au pied duquel il y a grande eau. Ces récifs laissent quelques posses par lesquels on peut bien pénétré au milieu des fonds blanc et venir mouil/er devant la grande terre mais ces passes sont tellement barré de haut fond et de récif qu'il est bien diffi­cile pour ne pas dire impossible de venir la cherc/ler sans un pilote qui les connaisse parfaitement. la passe de Caracal est la moins difficile et la seul par ou l'on puisse reellement approcher la terre il y a un four à chaux qui sert de remarque l'entrée de la passe et l'absence de fond blanc la montre assez mais on en doit pas s 'y risquer sans pi/Ole que dans un cas forcé au reste des que l'on aura depassé les fonds blancs il faut mouiller car le fond se/eve subitement en approchant de la cote un bctiment tirant de 14 pieds d'eau risquerait sil se hasardait en dedans de les récifs." Détail sur la navigation de St. Domingue. Aterrage sur St Domingue, XVllle siède, Archives Nationales, Paris.

LA BAIE DE CARACOl ET SES MARAIS DE MANGROVES INONDABLES (Cartes physiographiques B)

.. ( .. .) Entre le Cap & et le Port Dauphin, il y a L1ne petite baie nommée la baie de Caracal. au fond de laquelle se décharge la rivière de Jacquesi. Comme elle est barrée par le rescif, il ne peut y entrer qLle des chaloupes, & de petites barques pour y charger les marehansdises de habitations voisines," 1773. Description des débouque­ments qui sont au nord de l'isle de Saint-Domingue.

"1/ y a une baye entre cette pointe (de Jacquezy) et celle de Caracal avec un embarcadaire qtli est précédé par ulle passe nommée passe du Canal. les ravines ou ruisseaux dilS de sable (?) et des aeajoux débouchent dans la mer au fond de cette baye par deux branches, c'est à cet embarcadaire que les habitants des environs vien­nent embarquer leur denrée pour le Cap ou l'Europe. De la pointe de Caracol à la pointe de Limonade la côle forme une anse assez enfonçée au fond duquel est I"em­barcodaÎre de /'esterre de Limonade avec le bourg du même nom. toute cette partie est bordée de lagons impra­ticables'" Du Portal, 1764-65. Mémoire généra! sur la côte de St. Domingue ( ... j.

"Les *esters des Fonds-Blancs et de Caracol. SOl1t couverlS de palétuviers qui fournissent du tan et où J'on vient cueil/ir des huîtres. Lester de Caracal est formé]XIr douze portions appelées ilelS, qui en composent l'ensemble qL/e l'on nomme la pointe de Caracal, ( ... ) le canton de Caracal, qui porte le nom espagnol de limaçon, peut-être à cause de renfoncement de la baie de Békly ou des t.oumoiemenlS des parties de l'eslcr'' ( .. . ). Moreau de Saint-Méry, 1797.

"( .. .) sont des marais salés couverts de mangles que les bestiaux ne peuvent traverser encore moins les hommes pendant presque toute l'année parce que la pleine mer y monte de 6. 8 et 10 pal/ces, ce qui suffit pour rendre cet espace impraticable." 1764. SHAT.

DES PAYSAGES COTI ERS DEJA MENACES

"des marins qlli la (Rade du Cap-Haïtien) fréqllentent depuis 1733. m 'ont assuré qu 'elle était beaucoup plus tranquille, lorsque les ressifs étant plus élevés qu'à présent. ils étaient de plus couverts de mangliers qui for·

moient encore un rideau de de dix ou douze pieds d'élévation [3-4 ml. Les mangliers on/ donné dl/ bois à brû­ler ou du bois de fa rdage, et la base qui les portait à foumi de la pierre â chaux Ol/ des pierres à bâtir pour le Cap ( ... ). Lon va, depuis 1776, démolir les ressifs au-delà de la rade, entirant vers Fort-Dauphin (Fort -Liberté). Dans la guerre de 1778. des corsaires ont méme enlevé des canots qui y faisaient de la roche. comme l'on dit dans le pays,"' Moreau de Saint-Méry, 1797.

[HYDRAULIQUE AU SIECLE DES LUMIERES

"J'ai engagé Mrs. Dion et Sicard riverains de la rivière au-dessus de la ville (de Fort -Liberté) à opérer le redres­sement de son cours qui m 'a paru nécessaire pour le rétablissement de la passe qui est très mauvaise, je leur ai donné des alignements et leurs ateliers étaient à J'œuvre avant mon départ"'. Du Portal. 1764-65. Mémoire général sur la côte de St. Domingue ( ... l.

"(. .. ) il falhll toute l"insistance de M. de Chastenoye. gouverneur du Cap, pour donner naissance en 1740 aux premières levées qu 'on vit commencer sur les bords de la Grande Rivière, afin de préserver différents terrains d 'inondation. "' "En 1750. M. FOL/rnier de la Chapelle et M. Fournier de Bellevue donnèrent une direction droite à la Grande rivière, le long de leurs habitations, situées à leur embouchure: il en a réslllté que la rivière a creusé son lit ( .. )." Moreau de Sain t-Méry, 1797.

BAIE DE LIMONADE (carte physiographique A)

'"Entre les récifs et l'embarcadère est un mouillage excellent d 'une étendue capable de contenir un grand nombre de vai~eaux de tout rang. lesquels peuvent mouiller ... près de terre pour favoriser une descente dans cette par­tie de de la côte qui esl platte et décOLwerte plus de trois lieues de fouts caltés : particulièrement la partie de la plage depuis lembarcadere jusques a une petite pointe diNe Goualette. Les autre parties de la côte .. elont embarancé d'une sorle d'arbres qu'on nomme mangles fort loufris de branches et de racines lesquels croissent dans la mer sur les côtes." Du Portal.. 1764-65. Mémoire général sur la côte de St. Domingue ( ... ).

DEJA UN HAUT LIEU DE l:ANAlYSE MORPHOLOG IQUE (carte physiographique A)

"Je répète que la Gronde rivière paraît avoir formé par ses alluvions, la plaine qu 'elle sépare entre les deux paroisses de Limonade et du Quartier-Morin. ( ... ) Le sol est composé, dans cet espace. de graviers et de couches terreuse...;; horizontales qui annoncent l'ouvrage des eaux. On trouve des cail/oux roulés ou des galets , dans taule la partie supérieure de la plaine et ils diminuent de volume en s 'approchant de la mer, parce que I"eau perdant de Jo vitesse, à proportion que la pente du terrain diminue. le courant n'a pas assez de force pour chasser les gros cailloux au loin . A l'embouchure. on ne trouve que du gravier et du sable."' Moreau de Saint-Méry. 1797 .

"(.. , ) 011 peut observer combien la mer remblaye dans cette partie, puisque chaque jour. des espèces de dunes sablonneuses. où on reconnaît aussi le limon de la Grande Rivière, s 'élèvent du fond des eaux et étendent le domaine terrestre en s 'unissant au rivage, par de nouveOlIX atierrissemenlS. ( .. ,) Avec une pareille rapidité, il ne faudrait pas des siècles pour que la chaîne de ressifs qui est au devant de cette plage en fîl partie, d'autant qu'entre elle et la terre, sont déjà des haut-fonds plus DU moins larges et plus ou moins élevés que le.. .. débor­demnts doivent étendre chaque jour." Moreau de Saint-Méry, 1797,

PLAINE DU NOIlD

'Taule la plaine du Cap est coupée par des chemins de quarante pieds de large. tirés au cordeau. & presque tous bordés de haies de citronniers, chargées de fruits. & assez épaisses pour servir de barrières contre les bêtes. Divers particl/liers ont aussi planté de longues avenues d'arbres qui mènent à leurs habitations. I/s peuvent à peu de frais la (eau de montagne) changer en limonade : il se trouve des citrons sur tOtlS les grands chemins: & le sucre y est très commun." Abbé Delaporte, 1775 (ln le voyageur français ou la connaissance de l'Ancien Monde. Il).

SAVANE DE LIMONADE (carte physiographique Al

"A l'extrémité sud-est de la plaine, se trouve une savane qui porte Je nom de savane de Limonade ( .. ). Formée en dos d'âne, eUe ne reçoit aucune des dégradations des mornes. Tout annonce que ce terrein a été couvert par la mer, et formait la plate-forme d'ull ressif ou plutôt d'une coye." Moreau de Saint-Méry. 1797.

LA GRANDE RAQUE (carte physiographique A)

'La portion de Roucou. appelée aussi la Gronde raque, parce qll 'elle était comprise autrefois dans I"étendue qu 'on nommait les Raques de Caracol, offre des terres de COli leur fort noire. Elles so/1/ le prcxiuit de la putré­faction des végétaux el de la précipitation du fer. (. .. ) Si rOll y ollvre une tranchée, la fouille met alternativement à I"air, des terres rougeatres et noirâtres." Moreau de Saint-Méry. 1797.

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RÉGION DE FORT-LIBERTÉ

Nord

200

600

COUPE SYNTHÉTIQUE

Cayes de Siete Hermanos

2km

PROVINCE MARINE

Il PROVINCE LITTORALE

III PROVINCE ALLUVIALE

IV PROVINCE DES FREDOCHES

1

Baie Manzanillo

V PROVINCE DES MORNES ET MORNETS

TYPES DE CÔTE

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Nappes alluviales

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Sud

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Niveaux madréporiques couronnant la série carbonatée mio-pl iocène

Calcaire de plate-forme d'âge éocène

Socle éruptif d'âge crétacé 5 + a) andésite. dacite

b) granite à 2 micas , b

b : brisants ba .- dépression d'arriere-côte d : dune e.- encorbellement f : falaise basse

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1. La plaine alluviale el les mornes de la chaÎne du Nord , vus depuis la fort ific ation du Fort·Dauphln. A l'horizon, se profilent des mornets (a gauche) el un morne (olt. sup. a 400 ml.

2. les Fredoches de mer, C l'ouest de la Boie de FOIt­libértê. plan d 'eau dont on vail les terminaisons occi­dentales, ourlêes de berges plates CI mangrove. A noter la maigreur des sols squelettiques ou caillouteux. super­ficiellement rubéfiés el érodés. épuises par 10 culture du sisal de la Plantation Dauphin, abondonnêe depuis 1986, dons une région ou climot CI tendance suboride prononçée. A l'arrière-plon, les reliels reslduels des Mamelles. omers importants pour les navigateurs (à gauche, Pet!le Mamelle. voir 5) .

3. Coupe de lerrain dons une carrière des Fredoches de l'ouest. ou nord-ouest de Phaéton. Kartlsficalion des cal­caires corall iens avec formolions de laplés et lubéfac· lion des li thosols.

4 . Sols ca illouteux ca lca ires des Fredoches de mer, à l'ouesl de la bouque de 10 Soie de Fort-liberté. avec végétation épineuse qui a remplace les anciennes cul­lures de sisal de la Planlation Dauphin.

5. Fredoches de mer et la Petite Momelle (46 ml, vue du sud (cl. 55-2) . Echine calcaire insolite. isolée por le ron­gement korslique dons un bloc bascule .

6. Fredoches de mer, à la bordure sud-est de la Baie de Forl·liberlé . Les sols , Ici encore. conservent l'empreinte de l'épuisante monoculture du sisal . Au centre , la Pointe Laurentine, cortège de reliques récifales réunies en "chaussêe" par des pédoncules alluvionnes. A droite. Illei Séran.

7. Au nord-ouest de Phoëton (ouest de la 8aie de Fort­Uberté) , souches de palétuviers après la coupe de la mangrove. Dons les laintans, l'entablement calcaire des Fredoches de mer.

Photos Loïc Mênontoau (1. 25-07-96: 2-6, 27-07-96 : 7, 24-07-96).

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1. Embouchure de la rivière du Massacre. Mangliers rouges de gronde taille dans la mangrove bordant la rive droite de la rivière (République Dominicaine), Berge de sable fin découverte en saison des bosses-eaux et en periode de bosse mer.

2. A l'est de la bouque de la Baie de Fort-Liberté, mangliers rouges sur la plage de la côte des Fredoches de mer. A droite, le cordon littoral sableux peut parvenir CI 1501er une dépression humide con Ire la falaise morte taillee en talvs bas dons le dernier plotier caramen exondé.

3. A l'est de la bouque de la Baie de Fort·Liberté. manglier rouge sur l'estran vaseux de la plage des Fredoches de mer. A l'arrière-plan. brisants du récif corallien frangeant.

4. Sur la rive orientale de la Bauque. mangliers rouges pro· tégeant de l'érosion la falaise de calcaires coralliens,

5. Au sud de la batterie de l'Anse, éros:on de la laloise corallienne démantelée en grondes dalles écroulées le long des ca5sures el des diaclases.

6. Sur la rive orientale de l'île Boyau, ancienne Île aux Boucaniers , falaise vive dons les calcaires coralliens .. Niveau supérieur des sols rubéfié avec cactées.

7. Sur la rive orientale de la bouQue. falaise bosse et recti­ligne â encorbellement façonnée dons les calcaires coralliens. Développement de la visière d'ordre métrique.

8. Sur la rive orientale de la bauQue. lalaise bosse CI visière et encorbellement, dons les calcoires coralliens ou contour échancré por l'érosion,

9. Vues de l'île Bayou. les falaises coralliennes en bordure des Fredoches de mer. au nard-ouesl de la Baie de Fort­liberté . Elles forment un rivage inlerne. modérément escO/pe et festonné.

10. Portie méridionale de la baie de Fort-Liberte vue. depuis le Fort-Dauphin. en direction du sud -ouest. Au premier plan (à gauche) , promontoire taillé en falaise dons les calcaires récifaux. Au centre, renlranl de côte bosse colo­nisé por la mangrove. Noter l'étendue et le c alme du plan d'eau abrité. A l'arrière·plan. netteté du contact de la plaine alluviale et des pieds·mornes avec les mornes et mornets aux floncs ravinés de la chaîne du Nord.

11 . Sur la rive orientale de la bouQue de la baie de Fort­liberté. Falaise corallienne avec blocs écroulés et anse ou nord du fort Saint·Charles.

12. Au pied de la falaise coraillenne dominée par les mer­lons modelés en rOCheS-Champignons du forl Soint­Frédéric . mangliers rouges sur la plage graveleuse CI basse mer (marnage : 0.60 ml.

13. La Baie de Fort-Liberlé vue depuis 10 batterie Saint­Frédéric . Au premier plon, sol rouge et broussailles typiques des Fredaches de mer. A l'arriére·plon (sud­ouestl. île Boyau et mornes de la chaîne du Nord.

14. Depuis le fort Saint-Frédéric (extrémité sud-est de la bouque). les fortifications el la ville de Fort-liberté. au sud de la Baie,

15. Parties occidentales des forlilicatlons du FOlt-Dauphin , éd ifiées CI pO/tir de 1 738 sur un promontOire de calcaires coralliens.

Photos Loïc Ménonteou (1 -3,28-07-96 ; 6 et 9. 25-07-96 ; 4-5,7-8 el 10-14, 26-07·96).

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Il . CARTOGRAPHI E

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2) ' /25.000 Service de Gêodésie & Forces Armées d 'Haïti : Haiti 1 :25.000. Caraco/. Sheet 5775 11 SE. 1961. Hoiti 1 :25.000. Phaeton. Sheet 5875 111 SW, 1961 . Haiti 1 :25.000. Baie de Fort liberte. Sheet 5875 111 SE, 1961. 3) 1/ 12.500 Defense Mapping Agency (HydrographiqTapographic Center. Bethesda. MD) Haili City Map 1:12,500. Fort Liberte. Ed. 3-DMA. Series E935.1994.

B ) CARTES HYDROGRAPHIQUES

I I 1/200.000 Admiralty (The) : West Indies. H allj. Far! Liberte to Ile Torluga {from the United States Governments Charts). Londres. échelle 1 :200.000. sondes en pieds. 1955. 2) 1175.000 Defence Mapping Agency : Approaclles ta Cap-Hartien and Ballio de Monte Cristi. Washington. Defence Mapping Ager,cy. Hydrographie & Topographie Center Ed .. Hydrographical Chart Number 26. 142. Echelle 1 :75.000. sondes en mètres. 1984.

3 1 1/55.000 Service Hydrographique de la Marine : Mer des Antilles. Ibrts et mouillages il la CÔle nord de lïle d'Hispaniola. Répllbliql!.~ d'Hait! : Baie de Fort-Liberté (d 'oprès un leue américain de 1905). Echelle. 1:55.000. Paris. 1890. édition de février 1940.

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1. Sur 10 rive occidentale de 10 bouque de la Boie de Fort· libellé, scène de pêChe artisanale â la senne. féqulpemenl sommaire des emborcollons (pas de moto­risation) Interdit les sotlles ou large et la maitrise halieu­tlque de la houle mer. Il en resulte une surexploitation des eaux côtieres qui pose des prOblèmes graves que la cooperative de pêche, crêêe â Phoëton. a pour tâche de résoudre.

2. A Phaëton (sud -ouest de la baie de FOIt-liberté). ruines el cheminee de l'un des bâtiments de l'usine à sisal de la plantation Dauphin (abandonnee en 1986).

3. A l'est des Fredoches de mer el au OOfd de la pellte Mamelle. enlree d 'un four à choux du XVIII" Siécle (cal· caires récifaux exploités en carrière).

4 Au pied du versanl nord de la petile Mamelle. produc­lion de charbon de bOis apres la coupe. Les sols el la végétation portenl les marques circula ires. de couleur brunâlre ou nairâl/e, d'une surexploltatlon qui est a l'orl· gine de la pr%nde dégradation des paysages.

5. A l'ouesl du bourg de Caracal, l'une des nombreuses salines traditionnelles Implantées en bordure de la mon· grove. A remorquer l'aménagement des levées avec des pilotis, les piquels en bois plonlés poUl crislollJser le sel. les cha ises pour les salinieres qui récoUent le sel en sur/ace avec des toites, parfois apparlenant à leurs propres vêtements.

6. Vue détaillée de la mème soline. CI Caracol. A l'arrière· plon. tongues penles de 10 province olluvio le montant vers Jes piedHnornes el les mornes de la chaine du Nord.

Photos Loïc Ménantaou (1 , 26-07-96 : 2. 24-07·96 : 3-4. 27-07-96 : 5-6, 9-08-96)

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4 1 1/25 _000 et 1/30 _000 Service Hydrographique de la Marine; Mer des Antilles. Ports el mouillages Ô /0 côte nord de me d'Hispaniola, République d 'Hair!: Port François (d'après une carte américaine de 1918). Echelle 1:30.000, Paris. 1890. édi­tÎon de février 1940. Admiralty (Thel : West Indies. Haiïi. Baie de Fort Liberté (from the United States Governments Charts). Londres. échelle 1 : 25.000. sondes en pieds. 1955. 51 1/ 12 _500 Defence Mapping Agency : Port de Cap Hoilien. Washington . Defence Mapping Agency. Hydrographie & Topographie Cenler Ed .. Hydrographieal Chart Number 26.147 . Echelle 1:12.500, sondes en mètres. 1984.

C ) C ARTES GEOLOGIQUES

I I 11200_000 Butlerlin J .. 1989. Carte géologique de la République dHaïti. Feuille Nord-Es! : Cap Horlien', Paris, Imagéo.

El A UTRES TYPES Occupation de respace. Echelle 1/250000. Direction de l'Aménagement du Territoire et Protectiol' de l'Environnement, Secrétairie d'Etat du Plan. 1982 (Consultant : BDPA).

F ) IMAGES DE SATELLITE. PHOTOGRAPUI ES AER IENNES

1) Images de satellite Les données utilisées pour cette étude ont été fournies par le satellite américain Landsat 5 (scène 009-046 acquise le Il janvier 1986 par le radiomètre Thematic Mapper) et par le satellite européen Spot 2 (scènes 643-3]0/5 acquises le 18 août 1990 par les radiomètres Haute Résolution Visible (HRV) 1 et 2 opêrant respective­ment en mode multispectrai et panchromatique).

PARAMETRES 2 3

Satellite LANDSAT 5 SPOT 2 SPOT 2 Radiomètre TM HRV- 1 HRV -1 Mode / XS P Date 11 -0 1-1986 18-08- 1990 18-08- 1990 Heure T.U . 15h 19 mn 35 sec 15 h 19 min 28 sec K 009 643 643 J 046 310/5 310.'5 Latitude 20' 14- N 19' 45- N 19' 45- N LonQitude 72 33- W 72' 05- W 72' 04- W Azimut solaire 101' ST 101' 54-Elévation solaire 66' 5T 66- 54-

O rientation 8' 29- 3r- 8' 06- 00--

Incidence / 22' 42- D 22_7" D Niveau browse dOla 1 B 1 B

CARACTERISTIQUES D'ACQUISITION DES IMAGES LANDSAT ET SPOT.

2) Photographies aérien nes vert icilles:

. lnstitut Géographique National : Photographies aériennes verticales à l"écheUe du 1 :40.(X)() réalisées en jan­vier-février 1978 (1978 Haïti) . O.EA, 1978.

G) CARTES ET PIAN S ANCIENS

Reproduction dans l'atlas de documents, gravés ou manuscrits, provenant des centres d'archives suivants : 1) Archives Nationales - Centre des Archives d'Outre-Mer (Aix-en·Provence), cité CAOM. 2) Bibliothèque Nationale de France (Paris). citée BNE

- Cabinet des Estampes et de la Photographie ancienne. • Département des Cartes et Plans: fonds du Service Hydrographique. etc.

3 ) Service Historique de l'Armée de Terre (château de Vincennes), cité SHAT. - Archives du Génie ; article 14 Saint-Domingue. . Mémoires ei Reconnaissances

4 ) Service Historique de la Marine (château de Vincennes), cité SHM.

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GLOSSAIRE

Sont expliqués les mots anciens. spéciaux et mal connus. utilisés dans l'Atlas. Dans le corps du texte. ils sonl désignës par un •.

ACUl. n.m .. renfoncement en do igt de gant, parfois en gorge,

AMER, n. m., particularité du paysage côtier, fixe et bien visible. servant de point de repère à un navire pour se localiser.

BOUQUE. nL passe étroite (de l'espagnol bocal.

BUCAN(ES). n.m .. en République Dominicaine. terre nue, résultat de la salinisation (du mot taïno ··bucacui'" . lieu avec présence de sels).

CAILLE, n.f., maison.

CAVE. nJ., .. banc ou roche qui est dans l'eau" : écueil.

ESTER (pour ex-terre). n.f .. partie marécageuse . atterrissement marin .

FREDOCHES, n.f. , ,. terrain don t le fond est une espèce de luf blanchâtre et argileux qui ne donne la vie qu'à des ronces ou à quelques bois blancs .. : au sens large, région stérile et aride.

GA ILLÉES (EAUX). nJ.pl.. marécages.

GA LErrE, n.f., ravin encombré de galets.

HArrE. n.f.. .. lieu où l'on élève des bestiaux ,. (de l'espagnol). "savane ou prairie ou l'on élève des bœufs" (17731_

INFEROFWX. n.m .. écoulement qui se produit sous un cours d·eau . dans les alluvions du fond de son lit.

JUSANT, n.m .. marée descendante.

MORNE, n.m .. mont , "groupe considérable de monticules".

MORNET, n.m .. petite montagne. monticule isolé.

OLIGOTROPHE. n. m., qualifie un milieu dans lequel les taux des éléments nutritifs sont peu élevés et la pro-duction organique faible .

PIED-MORNE. n.m .. base du versant d 'un morne

PED IMENT. n.m., glacis d'érosion plan. en pente marquée. développé dans des roches massives et résistantes.

PIT(T)E. nJ, agave. aloès. sisal.

RAQUE (RAC). nL "assemblage de bois rabougris et imputrescibles" .

RAlITE, n. L friche buissonneuse.

RÉFLECTANCE, n. f.. en télédétection. rapport entre rénergle incidente et l'énergie rénéchie.

SAVANE, n.f.. prairie naturelle (de l'espagnol souano).

SCHORRE. n.m. (du néerlandais). Partie supérieure d'une vasière.située au-dessus des pleines mers moyennes, colonisée de manifère continue par des halophytes (ici la formation forestière amphibie appelée mangrove), et dont le sol connait un début d'évolution pédologique.

S LIK KE. n. f. (du néerlandais) . Partie basse d'une vasière d'estuaire ou de marais maritime, recouverte à chaque marée , dont les vases n'ont pas encore subi d'évolution pédologique et ne porle allcune végétation.

TIDAL, adj., en relation avec la marée .

TROU. n.m., .. Tout ouverture un peu long qui se prolonge entre deux. montagnes el qui se termine dans quelque plaine: teHe est la situalion de la paroisse du Trou ... (Margal. 1743).

WADDEN. n.m. (du néerlandais). marais maritime. vasière .

MAIllEN 92, qui emprunle son nom a 10 chetterie toino de 10 région du Cop·Hollien. est un groupe créé en 1987 a Madrid (Espagne). Son pro­jel inbtule • En busco de 10 noo Sonia Mono V dei Fuerle Novidod • [A 10 recherche de 10 net Sonia Mono et du Fort de 10 NoIivllé) a pour objE!Ch! SCientifique une elude Inlerdiscipiiooue pour localiser . !I)1e lieu d'echOUoge de 10 Sonto Mano. (2) les siles du Fuefle NcMdod el dIJ village du cocique GUOCOnog011. Au--deI6, MARIEN 92 a pour obJecm second de conltibuer, oprés accord des autorités holliennes, ott deve· Jappement de 10 région du Cap Hoitien, por (1) une formaUon en cartographie et télédétection destinée aux Ha"itiens, (2) une animation cul· turel~ et touristique aulour du pottimolne orchitectulol, [J) une aide a 10 gestion de l'enwonnement, ..

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, , DEUX SIECLES APRES : 1797-1997

U N aUVHAGE l'RÉCUn S EU H : « D ESCRIPTION TOPOGRAPHIQUE, PI lYS /QUE, C IVILE, POLITIQUE ET HISTORIQUE DE LA PARTIE F RANÇOISE DE L'ISLE DE SAINT-D oM/NOUE, AVEC DES OBSERVATIONS GENERALES SUR

SA P OPUI_ATION, LE CAHACTÈRE ET LES M ŒURS DE SES D IVERS HABI- , 1 '/ 11 TANTS, SUR SON CUMA?: SA C ULTURE, SES P RODUCTIONS, SON . I II ( A DMINISTRATION. ETC(. .. ) ACCOMPAGNÉES DES DÉTAILS LES PLUS PROPRES A FAIIŒ CONNAÎTRE L'ETAT DE CETTE COLONIE A L'ÉPOQUE DU 18 OCTOBRE 1 789. »

En 1 797. paraissait à Philade lphie le p remier lome. d e ce tte .. somme" qui regroupe une masse consi­d é rable de données sur la côte nord d' H aïti . e n core ple inement utile de n os jours. Le lecteur cur ieux y trouvera une d escript ion des .. Quartiers" de J'ac­tue lle région d e Fo rt-Liberté . Sont à rete nir les d éveloppements préc is portant sur : le temps. les sa ison s, le climat (les avalasses) ; les évén ements h yd rologiques (ex. inondatio n s, Lago n -aux­B œu fs, e tc.) les descri ption s régi o n a les (Fredoches, sauanes, raqu es) : l ' h ab itat: les fo rti ­fi cation s : e tc,

L.:ouvrage auto rise à faire d e fructueuses comparai­son s avec l'environnement actuel. Ainsi. les comme n ­taires accompagnant les planches d e cet atlas se sont­ils efforcés de tirer parti de la descriptio n de paysages apparus au cours du XVII l ème siècle.

, :::: , '-• -.

La publ ication a fait J'objet d 'une réédition récen te (1984 ) sous la direction d e B. Maure l & E . Taillcmite (ré f. p . 58) .

R E P È R ES BI OG R AP HIQ UES :

• 1750 (13 j a n vier ) : naissance au Fo rl Royal de la Martinique.

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• 1752 : d écès d e son père (poitevin 7). Education par sa m ère. Marie-Rose B esson .

• 1769 : ven u e à Paris du jeune créole o ù il entre dans le corps des gend armes du roi.

• 1772 : après de brillantes études, avocat au Parlement.

• 1775 : avocat au Cap Français e t. en 1780, admission dans le Conse il Supéri eur de Saint-D omingu e . Secr é taire d e la Chambre d'Agriculture de la v ille du C ap.

• 1781 ( 18 a vril) : mariage au Cap avec Lou ise-Catherine Milhet , native d e la N ouvelle-Orléans.

• 1774-1784 : rédacti on d'un o uvrage sur l'histo i re p o litique e t juridique d es co lo nies intitulé" Loix e t Constituti o n s des Colon ies franço ises d e l'Amérique sou s le Vent, de ] 550 à 1785 "_

• 1784 : fo ndateur avec Pilâstre d e Rozier du " musée " de Paris dont il d evient le secr étaire perpétuel. Prés ident d ' un autre" musée " à Paris.

• 1789 (juill et ) : président de l'Assemblée des é lecteurs du Ti e rs à Paris et v ice­préSident de la Commune d e Paris, L e ] 7 jui lle t. h arangue au roi Louis XVI venu dans la capitale .

U N AUTEUil: MÉCONNU M ÉDÉIlIC- L oU ls-Eu E M O R EAU D E SAINT-M E RY ( 1750- 18 19)

Il fut le représentant ty piqu e du siècle des Lumières, Fran c-maço n (ex. président d e loges maçonniques au C ap e t à Paris), dis­

cip le de D ider o t e t d e J ean-Jacques Rousseau, ., ari stocrate éclairé ", d oué d 'une grande i ntelligence e l d'une prodi ­

gieu se mémoire, b o n et intègre , grand trava illeur, ambi -

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tieux .

Il a é té le parent lo intain d e Joséphine d e Beauharnais qui lui apporta son aide. et l' am i d e l'amiral Bruix, ministre d e la M arine de Louis XVI, natif de Fort­Dauphin (actue l Fo rt -liberté), e t d e Talleyrand .

Il fut aussi le Conserva teur des archives de la Marine e t des Colon ies. La collection d e ces d ocumen ts qui porte son nom const itu e aujourd ' hui une source fo ndame ntale p o ur J'h istoire d es Caraïbes (Archives Nationales. C AOM, Aix-en-Proven ce). E lle est fo r ­m ée par ses papiers p e r sonne ls (287 volumes dont 135 concern en t Saint-D omingu e) e t sa biblio­thèque.

Sa carrière fut ce lle d ' un homme de lo i e t d e fon c­t io nnaire. Ses talents d 'enquê teur furent insig n es

com m e e n témoigne la qualité des sources mises e n œuvre d ans la .. description ".

L a chrono logie qui su it r ésume sa biographie.

Portrait de Moreau de Saint-Méry. BNF. Cabine t des Estampes et de la Photographie ancienne.

• 1790 : député d e la M artinique à l ' Assemblée Con stituante.

• 1792 ( 10 août) : devenu su sp ect. il tro uve re fuge à Forges- les-Eaux . e n Normandie .

• 1793 (7 n ovembre) : émigration avec sa fam i lle aux Etats-Unis. Installat ion comme libraire à Philade lphie. activité complé tée par ce lle d'impr imeur. Utilisation de sa boutique comme salon p o ur les ,- exilés .. français (Talleyrand ... ).

• 1798 (24 août) : re to ur e n France , n o minati o n par Talleyrand comm e conseiller d ' Etal.

• 1800 (7 aoû t) : d ésignation par B o naparte co mme résid ent d e la République França ise à Parm e.

• 1802-1806 : administrateur gén éral des Etats d e Parme .

• 1806 (22 j a nvie r ) : révocation de son poste par Napoléon pour ne pas avoir a ssez réprimé une rébe ll ion dans les montagnes d e Plaisa n ce (Italie ).

• 1817 : a chat de ses archives par le r o i L o uis XV III qui lu i en la isse ,'en ti ère jouissan ce sa vie durant.

·181 9 (28 janv i er ) : décès. à l'âge de 68 a n s. au 26. rue Guillaume à Paris.

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REMERCIEMENTS

Le Ministère de la Culture el le Programme des Nations Unies pour le Développement remercient les personnes et institu tions ayant participé ou apporté leur appui à la réalisation de la publication LAtlas Côtier du Nord-Est d 'Haïti et tout particulièrement:

- Harold GASPARD et Giselle HYVERT pour avoir initié l'élude de la préservation des ressources histo­riques, culturelles et naturelles de la région Nord-Est d"Haïti, étude qui est à J'origine de l'Atlas;

Loïc MENANTEAU et Jean-René VANNEY pour leur important apport sc ientifique et leur dynamique el efficiente participation à la rédaction et à la maquette de l'ouvrage:

- Laurenl POURlNET. pour son travail considérable et la qualité d'exécution des caries de rAtias :

- Florence SERGILE. Heather MCPHERSON pour l'étude de l'environnement naturel du Nord-Est d' Haïti:

- Béatrice DUSSARAT pour l'étude des ressources en eau :

- Didier DOMINIQUE, Rachel BEAUVOIR DOMINIQUE, Eddy luBIN, Bernard et Jeanine MIUET pour l'étude de la ville de Fort-Liberté;

- La Société MARIEN 92 et son président, Jesus CASTRILlD, pour avoir facilité l'utilisation d'une grande partie du matériel iconographique:

Marja LEW-OSflK-KoSTROW!CKA, pour la recherche documentaire et l'aide précieuse Qu 'elle a apporté à la préparation de la publication,

- Le Laboratoire Géolittomer - Nantes (UMR 6554-CNRS) el son Directeur, Jean-Pierre CORLAY pour avoir permis sa réalisation technique;

Le Ministère de la Culture et le Programme des Nations Unies pour le Développement assurent de leur reconnaissance:

- L.:.Ambassade d' Haïti à Paris et plus spécialement son Excellence, M . Marc TROUIUDT el Mme Michaële LAFONTANT-MEDARD. Chargée des Affaires Culturelles et de la Documentation, pour leur constant sou lien ;

- La délégation locale Cara'lbes-Nord d'Air France et son Directeur M. François ERB-ORENGO pour avoir facilité le transport en Haïti de l'Atlas,

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CARTE PHYSIOGRAPHIQUE DU LITTORAL NORD-EST D'HAïTI

BAIE +

BAIE

DE CARACOL

Montage des planches A, S, C (p. 49, 5 f , 53). Voir légende p. 48

<;---1

Conc~ion et maquette : J .-A. VANNEY et L. MENANTEAU Réalisation graphique : L POURINET o 2 4km

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Atlas cô tie r du Nord-est d 'Haïti : Environnement e t p atrimoine culturel de la région de Fort-Liberté

L 'Atlas côtier du Nord·Est dHaïti décrit par l'image et par le texte, répartis en parts égales sur une soixantaine de

planches, l'environnement naturel, cu lturel et patrimonial d 'une partie de la façade atlantique haïtienne qui forme une véritable entité régionale centrée sur la Baie de Fort-Liberté. L'ample éta lement de la plaine côtière du Nord d 'Haïti, étagée du proche océan aux premières hauteurs qui la ferment vers le Sud, autorise une revue élargie des thèmes abordant les principaux registres des connaissances présentes: types et cycles hydrologiques des eaux marines aux eaux ruisselantes; composantes diversifiées de l'environnement, des so ls et de leur couvert végétal aux faunes terrestres et aquatiques; aspects majeurs d e la géographie cu lturelle et de l'occupation historique et défensive des sols, notamment pour ce qui concerne le développement du patrimoine architectural de la Baie et de la vill e de Fort-liberté. L'analyse des paysages et des problèmes est étroitement intégrée, dans l'espace et le temps, à la documentation iconographique composée de figures dans le texte. de qu inze tableaux. de quatre planches photographiques, et de nombreuses cartes. tant historiques (une vingtaine de plans et cartes du XVIIIe siècle) que satellitaires (quatre images SPOT). Le caractère à la fois polymathique et diachromique de l'illustration s'explique par la place tenue par la région aussi bien dans l'histoire mondiale que dans l'histoire naturelle d 'un environnement original, mais partout et toujours plus menacé. La carte physiographique du littoral (trois planches au 1/50 000) résume les traits dominants de la géographie où cinq provinces, subdivisées en sous-régions, sont différenciées et commentées. L'Atlas côtier du Nord-Est dHaïti a été conçu et composé comme un dossier dont chacune des pièces, des plus anciennes aux plus récentes, contient la matière indispensable pour comprendre et entreprendre la défense du présent, la préparation du futur et la sauvegarde du passé dans une région originale qui doit préserver un environnement et un patrimoine acquis tout au long de l'histoire de ses géographies successives.

The Coastal Atlas of North East Haiti Environment and cult ural heritage of the Fort Liberté Region

T he Coastal Atlas of North East Haiti describes by means of imagery and text, distributed equally over sorne sixt Y pages,

the natural, cultural and historie environ ment of a part of the Atlantic facade of Haiti, which constitutes a real regional entity centred on the Bay of Fort liberté. The vast extension of the coastal plain of Northern Haiti , rising from the near Ocean to the lower foothills which close it to the South, justifies a review of the main aspects of our present knowledge : hydrological types and cycles, from marine waters to running waters; various components of the environmenl, from soils and their vegetal cover to land and aquatic fau na ; key elements of cu ltura l geography and historie settlement patterns, especially with regard to the development of the architectural heritage of the Bay and the town of Fort liberté. The ana lysis of landscapes and their problems is fully integrated, both in time and in space, in the iconographie documents. The Atlas comprises figures in the texts, fifteen tables. four photographie plates, and numerous maps, both early (sorne twenty 18th century maps and plans) and contemporary (four SPOT images) . The nature of the illustrations, at the same time polymathic and diachronie, is explained by the place ofthe region in world history and in the natural history of a remarkable environment under constant and increaslng threat on ail sides. The Physiographic Map of the littoral (three plates at scale 1/50,000) su ms up the dominant features of the geography where five areas, subdivided into sub-regions, are distinguished and described . The Coastal Atlas of North East Haiti was conceived and put together as a file in which each and every one of the pieces, from the earliest to the most recent, contains the material indispensable to understanding and undertaking the defense of the present, the preparation of the future and the safeguarding of the past of a singular region which must preserve an environ ment and a heritage acquired in the course of its successive geographies.

CENTRE NATIONAL 01:. LA RECIŒROIE SCIENTIl-lQUE

Atlas castera de i Noreste de Haiti : Medioambiente y patrimonio cultural de la region de Fort Liberté

E ' Atlas costero dei Noreste de Haitî describe. mediante la imagen y el texto, repartidos por partes iguales en unas

sesenta planchas, el medioambiente natural. cultural y patrimonial de una parte de la fachada atlântica haitiana que constituye una verdadera entidad regional cuyo centro es la Bahia de Fort liberté. El despliegue de la lIanura costera dei Norte de Haiti, que se extiende desde el océano proximo a las primeras e levaciones que la cierran hacia el Sur, justifica una amplia revis ion de los principales aspectos de los conocimientos actuales con referencia a : tipos y ciclos hidrol6glcos, desde las aguas marinas hasta las aguas de escorrentÎa ; diversos componentes dei medioambiente, desde los suelos y su cobertura vegetal hasta la fauna terrestre y acuâtica ; rasgos mayores de la geograffa cultural y de la ocupaci6n hist6rica de los suelos, especialmente en 10 que conderne a l desarrol1o dei patrimonio arquitect6nico de la Bahia y de la Villa de Fort liberté. El anâlisis de los paisajes y de sus problemas esta estrechamente integrado, en el tiempo y en el espado, en la documenlaci6n iconogrâfica compuesta de figuras en el texto, de Quince tablas, de cuatro planchas fotogrâficas. y de numerosos mapas, tanto hist6rieos (una \/eintena de pianos y mapas deI siglo XVIII) como contemporâneos (cuatro imâgenes SPOT) . El carâcter a la vez polimâtico y diacr6nico de la i1ustraci6n se explica por ellugar que ha ocupado la regiôn tanto en la historia mundial como en la historia natural de un entorno singular. pero bajo constante y omnipresente amenaza. El mapa fisiogrâfico dei !itoral (tres planchas a 1/50.000) resume las caracteristicas dominantes de la geograffa , quedando diferendadas y comentadas cinco provinclas, subdivididas en subregiones. El Atlas costero dei Noreste de Haitî ha sido concebido y compuesto coma un registro en el cual cada una de las piezas, desde las mas antiguas hasta las mas redentes. contiene la materia indispensable para comprender y emprender la defensa dei presente, la preparaci6n dei futuro y la salvaguarda deI pasado de una regi6n excepcional, que ha de conservar un entorno y un patrimonio adquiridos a 10 largo de sus sucesivas geografias.

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