ANTON WEBERN MATTHIAS PINTSCHER STRAVINSKY · de Stravinsky. À l’été 1904, Webern, qui n’est...

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ANTON WEBERN MATTHIAS PINTSCHER IGOR STRAVINSKY 30 octobre 2013 Orchestre de l’Opéra national de Paris Direction, Matthias Pintscher

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ANTON WEBERNMATTHIAS PINTSCHERIGOR STRAVINSKY30 octobre 2013Orchestre de l’Opéra national de ParisDirection, Matthias Pintscher

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Anton WebernIm SommerwindIdylle pour grand orchestrePoème symphonique d’après un texte de Bruno WilleComposition : 1904 Création : 25 mai 1962, Washington, USA ; par l’Orchestre de Philadelphie, direction Eugene Ormandy Éditeur : Carl Fischer 1962 Durée : 12’

À l’été 1904, Anton Webern revient en vacances dansle domaine familial du Preglhof, en Carinthie, nonloin de Klagenfurt. Là, il compose Im Sommerwind,sa première partition d’orchestre véritable, à l’inter-section du romantisme tardif de ses modèles d’alors(Gustav Mahler et Richard Strauss) et d’une austéritétoute moderne qu’il fera bientôt sienne. L’œuvre s’inspire d’un poème du philosophe BrunoWille, extrait de « Connais-toi toi-même », paru dansle volume Révélations d’un genévrier, publié troisans plus tôt, et dont la bibliothèque de Webernconserve un exemplaire de la seconde édition –Webern en recopia même des passages dans sonjournal. De ce poème, décrivant des champs et desbois, traversés un soir d’été par une tempête à l’issuede laquelle s’élève un chant d’oiseau, le musicienillustre l’extase, l’élévation de l’âme en miroir dupaysage, et l’hymne à la nature.Si, en ces mêmes années, Debussy compose La Meret exalte librement ses ressacs, Webern semble déjàpercevoir dans les structures des modèles naturelsl’origine de ses variations et de ses symétries enmiroir. Semblable à la cellule, qui naît, croît et meurt,et que l’intuition sait une, son écriture rejoint uneconviction du Goethe de La Métamorphose desplantes : tout, dans les œuvres d’art, doit être « abso-lument semblable à la nature, car nous voyons làaussi la nature s’exprimer sous la forme particulièrede l’homme ». Recherché et concis, Im Sommerwinddéploie des subtilités et une opulence orchestrales,des thèmes à la découpe nette, des contrepointsvoluptueux, de brèves sections en choral et d’im-posants tutti, comme des sonorités à nu, jusqu’àl’imperceptible et au silence. Webern, qui conservaprécieusement le manuscrit de son œuvre et le mon-tra à certains de ses élèves, ne l’entendit jamais enconcert.

Laurent Feneyrou

Matthias PintscherChute d’étoilesHommage à Anselm Kieferpour deux trompettes et orchestre (2012)Création en France. Commande : RocheCréation : Festival de Lucerne, 25 août 2012, par l’Orchestre de Cleveland, direction Franz Welser-MöstÉditions Bärenreiter Durée : 18’

Chute d’étoiles : un accident galactique, une catas-trophe géologique, ou l’effondrement d’une civili-sation ? La musique laisse la question ouverte. Rienne trouble, néanmoins, l’impression d’un immensedésastre initial. Le modèle qui inspira à Pintschersa composition reste ambigü sur ce point. C’est biennormal, car son objet n’est pas scientifique, maisesthétique : Sternenfall – Chute d’étoiles, l’installationmonumentale que Anselm Kiefer créa pour la gigan-tesque verrière du Grand Palais à Paris, en 2007. Cette installation consistait en des tonnes de gravatsprovenant d’une tour en béton de dix-sept mètres,qui avait été construite, puis démolie, mais aussien sept « maisons » disposées tout autour commeautant d’espaces d’exposition pour d’autres objetset représentations figuratives agençant divers maté-riaux, comme l’argile, le plâtre ou le plomb. Un arbredéraciné gisait aussi dans l’une de ces « maisons »,entre les peintures. Le matériau définissait en termesterrestres cette œuvre d’art outrepassant toute limite,et son titre, Sternenfall, lui donnait une significationmythologique, au-delà du temps. […]

Comment la musique continue-t-elle après cet effon-drement dramatique au commencement de Chuted’étoiles? Ce big bangmusical reste évidemment unévénement unique par sa densité sonore et sa com-plexité. Le caractère de base d’une écriture orchestraletraversée de conflits est cependant maintenu toutau long de l’œuvre et les énergies libérées d’embléene cessent de gronder. La pesanteur de l’accord initialaussi. Matthias Pintscher a été fasciné par la manièredont Kiefer a travaillé le plomb dans son installation :« Quelle force dans ce matériau ! C’est flexible, mal-léable, mais aussi incroyablement lourd. Je trouvepassionnant cet état de la matière, ce mélange dedouceur et de pesanteur : c’est ce que j’essaye derendre audible dans la musique ». La tension entrela force de gravité du son et l’énergie de propulsion

Magistralement, Im Sommerwind et L’Oiseau de feuinaugurent, ou presque, l’œuvre de Webern et cellede Stravinsky. À l’été 1904, Webern, qui n’est pasencore l’élève de Schoenberg, compose à 21 ans sapremière authentique partition d’orchestre, Im Som-merwind, suggérant par les timbres l’immense natureet ses lois.Cinq ans plus tard, au cours de l’hiver 1909-1910, àSaint-Pétersbourg, Stravinsky entreprend à 27 ansson premier ballet, L’Oiseau de feu, dans lequel unjeune prince, par la puissance de sa pitié, terrasseun ogre aux griffes vertes, Kastcheï. D’ancienneslégendes russes, des contes de fées et le souvenirdu Coq d’orde Rimski-Korsakov traversent ce « contedansé », dont la brillance harmonique et orchestraleest devenue légendaire.Chute d’étoiles s’inspire de l’installation monumentalequ’Anselm Kiefer, à qui l’œuvre rend hommage,réalisa en 2007 au Grand Palais, oscillant entre untemps de la création et un temps de la ruine. Lecompositeur et chef d’orchestre Matthias Pintscheren retient la spectaculaire puissance du matériauet, au-delà de la pesanteur de la pierre et du plomb,sa souplesse et sa malléable clarté. Comme un écholointain de l’origine du monde, d’une catastrophepremière, sinon du big bang, l’œuvre, éruptive, etdélivrant de luxuriantes énergies, s’ouvre sur unedétonation. Celle-ci, peu à peu, sera domptée, fissurée,voire percée par un duo de trompettes au visagedouble de Janus, ambivalent.

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Anton Webern Im SommerwindMatthias Pintscher Chute d’étoilesHommage à Anselm Kieferpour deux trompettes et orchestre (création en France)

entracte

Igor Stravinsky L’Oiseau de feu(version intégrale du ballet, 1910)

I. Introduction Premier tableauII. Le Jardin enchanté de KastcheïIII. Apparition de l’Oiseau de feu, poursuivi par Ivan TsarévitchIV. Danse de l’Oiseau de feuV. Capture de l’Oiseau de feu par Ivan TsarévitchVI. Supplications de l’Oiseau de feu – Apparition des treize princessesenchantéesVII. Jeu des princesses avec les pommes d’or. ScherzoVIII. Brusque apparition d’Ivan TsarévitchIX. Khorovode (Ronde) des princessesX. Lever du jour – Ivan Tsarévitch pénètre dans le palais de KastcheïXI. Carillon féerique, apparition des monstres-gardiens de Kastcheï etcapture d’Ivan Tsarévitch – Arrivée de Kastcheï l’Immortel – Dialogue deKastcheï avec Ivan Tsarévitch – Intercession des princesses – Apparitionde l’Oiseau de feuXII. Danse de la suite de Kastcheï, enchantée par l’Oiseau de feuXIII. Danse infernale de tous les sujets de Kastche Berceuse (L’Oiseau defeu) – Réveil de Kastcheï – Mort de Kastcheï – Profondes ténèbresSecond tableauXIV. Disparition du palais et des sortilèges de Kastcheï, animation deschevaliers pétrifiés, allégresse générale

Reinhold Friedrich, trompette Marc Geujon, trompette

Orchestre de l’Opéra national de ParisDirection, Matthias Pintscher

Coréalisation Opéra national de Paris ; Festival d’Automne à Paris Avec le concours de la Sacem

Photographie couverture : Matthias Pintscher © Aymeric Warmé-Janville

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BIOGRAPHIESCompositeursAnton WebernCompositeur autrichien, né à Vienne, le 3 décembre1883, et mort à Mittersill, abattu par un soldat amé-ricain, le 15 septembre 1945, Anton Webern est issud’une lignée de propriétaires terriens du sud duTyrol. En 1902, il s’inscrit à l’Université de Vienne.Sa thèse de doctorat, sous la direction de GuidoAdler, porte sur le Choralis Constantinus de HeinrichIsaac et manifeste son intérêt pour la polyphonieancienne. En 1904, il rencontre Arnold Schoenberg,dont il devient l’élève jusqu’en 1908. Sujet à desennuis de santé et à des périodes de dépression(Alfred Adler l’a pour patient), Webern est mobilisélors de la Première Guerre mondiale, puis réforméen 1916. Il déploie alors une intense et méticuleuseactivité de chef d’orchestre et de chœur, notammentau Verein für musikalische Privataufführungen, puisavec les Wiener Arbeiter-Symphonie-Konzerteet, dès1927, avec la Radio de Vienne, avec laquelle il tourneen Allemagne et à Londres. La Ville de Vienne luidécerne en 1924 et en 1932 son prix. Mais après l’avè-nement du nazisme et l’annexion de l’Autriche, samusique est dite « dégénérée » ; Webern ne survitque grâce à des conférences et des correctionsd’épreuves pour Universal.

Matthias PintscherComposition et direction d’orchestre : dans l’espritde Matthias Pintscher, ces deux domaines d’activitésont totalement complémentaires. « Ma réflexionde chef d’orchestre est enrichie par mon propre processusd’écriture, et vice versa », explique-t-il. Créateur d’œu-vres majeures pour des orchestres de premier plan,sa sensibilité de compositeur lui apporte une com-préhension de la partition « de l’intérieur » qu’ilpartage avec les musiciens. Matthias Pintscher entre-tient ainsi d’étroites collaborations avec de grandsinterprètes (Gil Shaham, Julia Fischer, Frank PeterZimmermann, Truls Mørk, Emmanuel Pahud, TabeaZimmermann, Antoine Tamestit, Jean-Yves Thibau-det…) et des chefs tels que Simon Rattle, PierreBoulez, Claudio Abbado, Valery Gergiev, Christophvon Dohnányi, Kent Nagano, Christoph Eschenbach,Franz Welser-Möst ou Daniel Harding. Artiste associé du BBC Scottish Symphony Orchestradepuis la saison 2010-11. Il dirige aujourd’hui enEurope et aux États-Unis de grandes formationsinternationales : orchestres philharmoniques de

New York, de Londres et Berlin, orchestres de Cle-veland, Chicago, Philadelphie, Paris, orchestres sym-phoniques de la BBC, de la Rai, orchestres du ThéâtreMariinsky, de la NDR Hambourg, de la Tonhalle deZürich, Philharmonia de Londres, Mahler ChamberOrchestra. Très engagé dans la diffusion du répertoire contem-porain, Matthias Pintscher est nommé directeurmusical de l’Ensemble intercontemporain en juin2012, pour une prise de fonction à partir de la saison2013-14. Il collabore avec de nombreux ensemblestels que l’Ensemble Modern, le Klangforum Wien,l’Ensemble Contrechamps, l’Ensemble Avanti (Hel-sinki), et le Scharoun Ensemble (Berlin).Matthias Pintscher est directeur artistique de l’Aca-démie du festival de Printemps de Heidelberg, dédiéeaux jeunes compositeurs. En 2012, il est sélectionnépar la « Commission Roche » qui lui commandeChute d’étoiles dont la première a lieu au Festivalde Lucerne, avec l’orchestre de Cleveland sous ladirection de Franz Welser-Möst. L’œuvre est ensuitereprise au Severance Hall de Cleveland et au CarnegieHall de New York. Matthias Pintscher suit une formation musicale dèsson plus jeune âge (piano, violon, percussion). À 15ans, il dirige l’orchestre symphonique des jeunes dela ville de Marl en Allemagne. Il commence à com-poser quelques années plus tard parallèlement à saformation en direction d’orchestre, notammentauprès de Péter Eötvös en 1994 à Vienne. Depuis, ilpartage ses activités entre la composition et la direc-tion d’orchestre.Matthias Pintscher est l’auteur de deux opéras (dontL’Espace dernier, créé à l’Opéra national de Paris-Bastille en 2004), de nombreuses œuvres orchestrales,de concertos (dont Mar’eh, concerto pour violoncréé en novembre 2011 par Julia Fischer), et d’œuvresde musique de chambre, toutes publiées aux éditionsBärenreiter.Matthias Pintscher a enregistré plus de vingt disquespour de nombreux labels : Kairos, EMI, ECM, Teldec,Wergo, etc. Il réside à New York et à Paris.

www.matthiaspintscher.com

Nouveau directeur de l’Ensemble intercontemporain,Matthias Pintscher dirige le concert du 8 novembre à laCité de la musique (programme Hugues Dufourt/LuciaRonchetti).

parcourt toute la partition et crée des contrastesDes surfaces sonores aux contours subtils sont abrup-tement interrompues par des éruptions des instu-ments à vent ; des chaînes rythmiques rapides,harmoniques, mais statiques, passent furtivementà travers les groupes instrumentaux, puis se concen-trent en un geste violemment heurté de l’orchestre.L’important pupitre des percussions est en mesurede soutenir les deux trompettes solistes par des sonsdélicatement colorés, mais aussi, l’instant d’après,de retentir à nouveau violemment.

D’après Max Nyffeler, Ein Bild schöpferischer Zerstörung,dans Matthias Pintscher, Lucerne, Roche, 2012, p. 111 et 117

Traduction Laurent Feneyrou

Igor StravinskyL’Oiseau de feu version de 1910Composition : 1909-1910. Création à Paris, 25 juin 1910Commande de Serge Diaghilev pour les Ballets RussesÉditions SchottDurée : 47’

Créé à Paris le 25 juin 1910 sous la direction de GabrielPierné, dans une chorégraphie de Michel Fokine(auteur également de l’argument tiré d’un fameuxconte russe), L’Oiseau de feu résulte de la premièrecommande faite à Stravinsky par Diaghilev, pour sacompagnie des Ballets Russes. C’est l’immense succèsde cette partition auprès du public et de la pressequi donna le coup d’envoi à la carrière de Stravinsky.Cette année 1910 voit d’ailleurs le départ du com-positeur hors de Russie – il n’y reviendra que trèsrarement par la suite. Le ballet est le premier de la« trilogie russe » de son auteur, avec Petrouchka (1911)et Le Sacre du printemps (1913).L’action pourrait se résumer ainsi : ébloui par ladécouverte d’un oiseau merveilleux, le Prince IvanTsarévitch le poursuit jusqu’au territoire du demi-dieu Kastcheï et des treize princesses qu’il retientcaptives. Échappant grâce à elles à Kastcheï quitentait de le changer en pierre (comme il l’avait déjàfait de plusieurs chevaliers avant lui), Ivan Tsarévitchse verra finalement sauvé par l’Oiseau, qui dissiperales enchantements – disparition de Kastcheï et desprincesses ; les chevaliers ranimés s’emparent despommes d’or de son jardin avec Ivan Tsarévitch.

L’Oiseau de feu est placé sous le signe d’un autregrand compositeur russe, Nikolaï Rimski-Korsakov,(maître de Stravinsky de 1903 jusqu’à sa mort en1908), à qui Stravinsky dédiera plusieurs de sesœuvres. De l’immense orchestrateur qu’était Rimski(auteur d’un traité d’orchestration qui fit date), Stra-vinsky retient la leçon coloriste, non seulement surle plan purement instrumental, mais également parson interprétation moderne de l’orientalisme russe,de ses mélismes mélodiques particuliers et de sescodes harmoniques – ce qu’André Lischke, spécialistedu répertoire russe, nomme de façon bienvenueune « captivante ambiguïté entre le thématisme etl’ornementation ». Un autre lien entre les deux musi-ciens se révèle par la parenté entre plusieurs oiseauxdotés de pouvoirs magiques : celui du Coq d’or, opérade Rimski-Korsakov, L’Oiseau de feu du ballet et leRossignol, dans l’opéra éponyme de Stravinky. Cedernier insère par ailleurs dans la partition deL’Oiseaude feu des chants russes appartenant au recueilpublié par Rimski-Korsakov en 1877. Enfin, le per-sonnage même de Kastcheï l’immortel n’est autreque le rôle-titre d’un opéra de Rimski-Korsakovcom-posé en 1901–1902. Dans L’Oiseau de feu, l’esprit de la danse, ressortnaturel de l’œuvre du fait de sa destination choré-graphique, ne s’exprime pas encore par le sens desarêtes rythmiques ni la virulence percussive quimarqueront Le Sacre du printemps trois ans plustard. Mais la splendeur instrumentale, le sens de laféérie et la mise en musique de l’étrangeté sont fas-cinantes – de l’évocation des battements d’ailes àcelle de la lumière éblouissante, de l’inquiétude sug-gérée par les cuivres graves à la jubilation festivedes scènes de liesse – tout L’Oiseau de feu sonnecomme une célébration de la puissance polychromede l’orchestre.

Hélène Pierrakos

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royale de musique il y a plus de trois siècles. C’estpour cet orchestre que des compositeurs commeLully, Rameau, Gluck, Rossini, Verdi, Wagner, Gounod,Massenet, Saint-Saëns, Ravel, Stravinsky, Poulencou encore Messiaen ont écrit des chefs-d’œuvre.Aujourd’hui, ses 174 musiciens se produisent auPalais Garnier et à l’Opéra Bastille. Leur répertoiren’a cessé de s’élargir, et ils occupent une place depremier plan dans la vie musicale française et inter-nationale. En près de trente ans, ils ont travailléavec des chefs tels que Lorin Maazel, Georges Prêtre,Zubin Mehta, Christoph von Dohnányi, ClaudioAbbado, Daniel Barenboim, Myung-Whun Chung,James Conlon, Pierre Boulez, Semyon Bychkov,Valery Gergiev…Des moments d’exception auront marqué ce par-cours : la création de la version intégrale de Luluavec Pierre Boulez, celle du Saint François d’Assised’Olivier Messiaen sous la direction de Seiji Ozawa,Der Rosenkavalier avec Karl Böhm ou encore, en1996, Don Giovanni, la dernière production mozar-tienne de Sir Georg Solti… Autant d’expériences quiont renouvelé et approfondi la personnalité d’unorchestre nourri des partitions les plus délicates etles plus exigeantes quant à l’interprétation. Cettepersonnalité s’exprime avec éloquence dans de nom-breux enregistrements, qui ont valu à l’Orchestrede l’Opéra national de Paris d’être reconnu commel’un des premiers orchestres au monde. Elle est aussimise en lumière lorsque ses musiciens se produisenten concert ou lors de tournées internationales. Lesmusiciens cultivent aussi leur connivence au traversd’une saison de musique de chambre ouverte auxgrandes pages des répertoires d’hier et d’aujourd’hui.Depuis la saison 2009-2010, Philippe Jordan est direc-teur musical de l’Orchestre de l’Opéra national deParis, avec lequel il a enregistré Eine Alpensinfoniede Richard Strauss (Naïve), récompensé par un Chocde l’année/Classica 2010, et un CD Debussy / Stra-vinsky / Ravel (2013). Deux nouveaux enregistrementsparaîtront fin 2013, le Requiem de Giuseppe Verdi(Erato) ainsi qu’un CD des extraits symphoniquesdu Ring de Richard Wagner (Erato).

Violons 1Maxime Tholance, Eric Lacrouts,Thibault Vieux, Franck Aubin, Cécile Brey, Stéphane Causse, François Harmelle, Carolyn Kalhorn-Peyrin, Pierre Martel, Arnaud Nuvolone, Alexandre Pelovski, Alain Persiaux, Yue Zhang, Cécile Duport

Violons 2 Sylvie Sentenac, Christophe Guiot,Marianne Lagarde, Magali Buttin,Frank Gali, Cyril Ghestem, Eun-Hee Joe, Jeanne Lancien-Mondon, Sophie Maurel, Hélène Roblin, Cécile Tête, Thierry CadéAltos Jean-Charles Monciero, François Bodin,Laurence Carpentier, Olivier Grimoin,Jean-Michel Lénert, Michel Nguyen, Noëlle Santos,Étienne Tavitian, Benjamin Fabre, Jérémie Nazé,Catherine MaroleauVioloncelles Tatjana Uhde, Matthieu Rogué,Katarzyna Alemany-Ewald, Alexis Descharmes, Philippe Feret, Jérôme Lefranc, Miwa Rosso,Myrtille Hertzel, Héloïse Luzzati, Cédric ConchonContrebasses Daniel Marillier, Sylvain Le Provost,Nicolas Charron, Amandine Dehant, LudovicDutriez, Dominique Guérouet, Philippe Noharet, Anne ScherrerFlûtes Catherine Cantin, Claude Lefèbvre,Sabrina Maaroufi, Isabelle PierreHautbois Jacques Tys, Keiko Inoue, Anne Régnier, François-Xavier BourrinClarinettes Philippe Cuper, Véronique Cottet-Dumoulin, Vincent Penot, Pierre RaguBassons Laurent Lefèvre, Marc Chamouard,Geneviève Grisenti, Nicolas Pinard, Marie GondotCors Vladimir Dubois, Guillaume Bégni, François Cagnon, Benjamin Chareyron,Pierre Turpin, Pierre BadolTrompettes Pascal Clarhaut, Clément GarrecTrombones Daniel Breszynski, Nicolas ValladeTrombone basse Guillaume VarupenneTuba Laurent PézièreTimbales Lionel PostollecPercussions Jean-Baptiste Leclère, Christophe Vella,Didier Vérité, Sylvie Dukaez, Stéphane DavidClaviers/percussions Jean-Yves Sébillotte, Maryse GachenHarpes David Lootvoet, Sylvie Perret, Marion Ravot

Igor StravinskyCompositeur russe, naturalisé� français, puis amé-ricain, né� à Oranienbaum, sur le golfe de Finlande,le 5 juin 1882, et mort à� New York, le 6 avril 1971, IgorFéodorovitch Stravinsky entreprend, aprè�s ses pre-mières leçons de musique, des é�tudes de droit à�l’Université de Saint-Pé�tersbourg, tout en se perfec-tionnant, de 1902 à 1908, auprès de Nikolaï Rimski-Korsakov. Sa rencontre avec Serge Diaghilev estdé�cisive, de L’Oiseau de feu à Petrouchka et au Sacredu printempsdont la création appartient à� l’histoiredes scandales du XXe siècle. Lié à Debussy, Ravel etSatie, comme à� Cocteau, Gide et Valéry, il rencontreen 1915 Charles-Ferdinand Ramuz, avec lequel il cré�el’Histoire du soldat. La ré�volution russe de 1917 ledécide à� s’installer en France où� il entreprend en1923 une carrière de pianiste et de chef d’orchestre,qui le mè�ne aux États-Unis dès 1925. Invité�, en 1939-1940, par l’Université de Harvard pour des cours surla poé�tique musicale, il s’installe à Hollywood en1941 et opte pour la nationalité américaine en 1945– il retournera en Urss en 1962, à l’occasion d’unetournée triomphale. Après sa première période,« russe », et une période « néo-classique », qui s’achèveavec The Rake’s Progress,Stravinsky intègre dans sesdernières œuvres la série dodécaphonique.

InterprètesReinhold Friedrich, trompetteNé à Weingarten (Allemagne), Reinhold Friedrich areçu le Prix du Conservatoire de Karlsruhe, institutionoù il enseigne aujourd’hui. Depuis 1986, après avoirété lauréat du Concours International de l’ARD, iljoue dans le monde entier en formation de chambreet en soliste. Depuis 2003, il est trompette solo del’Orchestre du Festival de Lucerne que dirige ClaudioAbbado. Soliste, il s’est produit avec les plus impor-tants orchestres, dirigés entre autres par ClaudioAbbado, Dennis Russell-Davies, Christopher Hog-wood, Eliahu Inbal, Krystjan et Neeme Jaervi, IngoMetzmacher, Jonathan Nott, Kashushi Ono, LeifSegerstam et Hans Zender. Parmi ses partenaires de musique de chambre figu-rent, entre autres, Albrecht Mayer (hautbois), ThomasQuasthoff (basse), Ruth Ziesak (soprano) et AndrásSchiff (piano). Reinhold Friedrich est attaché au répertoire d’œuvresnouvelles. Il a créé des compositions de BenedictMason, Rebecca Saunders, Herbert Willi, HildaParedes, Hans Werner Henze, Sir Peter Maxwell

Davies et Wolfgang Rihm. Une discographie très riche est publiée par DeutscheGrammophon, Denon et récemment Capriccio. Lesenregistrements Trumpet and Organavec l’organisteIveta Apkalna et Assisi Christmas Cantatasavec RuthZiesak, Ingeborg Danz et l’ensemble Arte del Mondo,viennent de paraitre (Phoenix/Capriccio). RussianTrumpet Concertos (MDG) a reçu le Prix ECHO Clas-sique. Reinhold Friedrich enseigne à la Royal Academy ofMusic de Londres, à l’Académie de musique de Aarhuset à la Elisabethen Music School de Hiroshima.

www.reinhold-friedrich.de

Marc Geujon, trompetteNé en 1974, Marc Geujon obtient les premiers prixde trompette à l’unanimité des conservatoires d’Arraset de Rueil-Malmaison avant d’entrer au ConservatoireNational Supérieur de Musique de Paris où il obtientle premier prix de trompette à l’unanimité. Il se per-fectionne ensuite auprès de Häkan Hardenberger,James Watson, Frits Damrow et Max Sommerhalderau cours de masterclasses. En 1997, Maurice André invite Marc Geujon à par-ticiper à ses côtés aux concerts « Prestige de la Trom-pette ». Depuis, il se produit en soliste dans lesgrandes salles françaises et dans plusieurs festivalsen Europe. En avril 2010, il est invité par le BalticChamber Orchestra (solistes de la Philharmonie deSaint Pétersbourg). Il est depuis plus de dix ansl’invité régulier de l’Orchestre de chambre PaulKuentz avec lequel il a enregistré les concertos deHummel et de Haydn.Marc Geujon a joué en soliste avec de nombreuxorchestres comme l’Ensemble Orchestral de Paris,les formations de Radio-France, de Lille, la Philhar-monie de Iéna, RTV Ljubljana, DSO Berlin… Il occupeaujourd’hui le poste de trompette solo à l’Orchestrede l’Opéra national de Paris. Marc Geujon joue lesinstruments du facteur américain Schilke.

www.marc-geujon.fr

Matthias Pintschervoir page 5

Orchestre de l’Opéra national de ParisDirecteur musical, Philippe JordanL’Orchestre de l’Opéra national de Paris est l’un desorchestres les plus jeunes de France, tout en étantaussi l’un des plus vénérables puisque sa fondationremonte à la création par Louis XIV de l’Académie

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Directeur : Nicolas Joel120, rue de Lyon – 75012 Pariswww.operadeparis.fr

Président : Pierre RichardDirecteur général : Emmanuel Demarcy-MotaDirectrices artistiques : Marie Collin, Joséphine Markovitswww.festival-automne.com

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