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1Séquence 2 – SE01
Séquence 2
Sommaire
Introduction
1. Quels sont les fondements du commerce internationalet de l’internationalisation de la production ?
2. Comment s’opère le financement de l’économie mondiale ?
3. Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ?
Corrigés des exercices
Mondialisation, finance internationale etintégration européenne
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3Séquence 2 – SE01
Introduction
L’insertion dans le commerce international est un des objectifs des politiques économiques au même titre que la croissance-(Cf sé-
quence1). Les échanges n’ont cessé de s’accroître sous l’impulsion des pays mais aussi des entreprises qui sont désormais des acteurs essen-tiels de ces échanges. D’autres acteurs, financiers, prennent aussi part à la mondialisation et la finance s’internationalise, ce qui aboutit parfois à des dérives. Dans ce contexte, les pays européens qui se sont regroupés dans le cadre de l’Union Européenne et de la zone euro ont une place toute particulière.
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4 Séquence 2 – SE01
1Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?
IntroductionNous consommons quotidiennement des produits fabriqués ailleurs et importés en France. Ces produits sont donc des biens échangés dans le cadre du commerce international. L’étude de ces échanges sera l’objet de ce chapitre.
gains à l’échange, spécialisation,
échange marchand.
Pré-requis
Avantage comparatif, dotation factorielle, libre
échange et protectionnisme, commerce intra-firme,
compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externa-
lisation, firmes multinationales.
Notions à acquérir
Sensibilisation : Qu’est-ce que le commerce international ?
Document n° 1
« Designed by Apple in California. Assembled in China ». La mention gravée au dos de chaque iPod et de chaque iPhone pourrait donner à penser que la Chine est le principal bénéficiaire du succès commercial des produits phares d’Apple. Il n’en est pourtant rien. […] En fait, la valeur ajoutée dégagée par l’assemblage réalisé sur le sol chinois est inférieure à …quatre dollars ! Les composants clés de l’iPod proviennent en effet de fournisseurs japonais, coréens ou américains. L’entreprise qui assemble les iPod en Chine n’est d’ailleurs pas chinoise, mais… taïwanaise. Malgré les apparences, l’écono-mie chinoise ne profite que donc peu du succès de l’iPod.
Le constat est similaire sur le plan de l’emploi. […] Les emplois situés en dehors du territoire américain sont à une majorité écrasante des emplois d’ouvriers dans la production. C’est presque exclusivement le cas en Chine. Les Etats-Unis concentrent quant à eux l’essentiel des em-plois d’ingénieurs de cadres, mais aussi des postes dans les fonctions commerciales. Ainsi, bien que l’iPod soit responsable de deux fois plus d’emplois en dehors des États-Unis que sur son sol, la somme des sa-laires payés aux Etats Unis reste plus de deux fois plus importante que celle des salaires payés à l’étranger.
Made in china ? Pas vraiment., Marc Chevalier,
Alternatives Economiques n° 292 juin 2010
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Activité 1
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5Séquence 2 – SE01
Questions
� Décrivez le processus de production d’un iPod.
� Pourquoi assembler l’iPod en Chine ?
� Pourquoi ne pas le produire entièrement en Chine ?
� Que peut-on en conclure sur la spécialisation des pays cités ici ? Pourquoi ?
� Dans cet exemple quels sont les produits échangés dans le cadre du commerce international ?
Problématique
Le commerce international n’est donc pas unique-ment constitué d’échanges de produits à destination des consommateurs finaux (exemple : des voitures japonaises pour des clients français). Une partie importante des échanges se fait dans le cadre du pro-cessus de production. On peut alors de demander :
Pourquoi les pays et les entreprises réalisent-ils des échanges ?
Après avoir décrit les échanges internationaux et leurs évolutions, nous verrons les raisons de l’échange avant d’aborder le rôle des entreprises.
Un panorama des évolutionsdu commerce international
1. Un essor des échanges
Document n° 2
Parts du commerce international (exports + imports) dans le PIB, en %
Asie
de l’Est et
Pacifique
0
10
20
30
40
50
60
70
80
%
Afrique
subsaha-
rienne
Moyen-Orient
et Afrique
du Nord
Europe
centrale et
orientale
Amérique
latine et
Caraïbes
Asie
du Sud
19701980199020002007
Alternatives Economiques Hors série n° 82, 2009.
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Le commerce international dé-
signe l’ensemble des échanges
de biens et de services entre
agents résidents sur des terri-
toires économiques différents.
A
Activité 2S
ou
rce
: b
an
qu
e m
on
dia
le
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6 Séquence 2 – SE01
Question
� Comment a évolué la part du commerce international dans la produc-tion nationale depuis 1990 ?
Depuis le milieu du 20ème siècle, la croissance des échanges interna-
tionaux est supérieure à celle de la production mondiale. Il y a donc un
accroissement de l’interdépendance entre les pays puisque la part du com-
merce mondial dans le PIB de chaque pays ne cesse de s’accroître.
A retenir
2. Une évolution structurelle des échanges
Document n° 3
Volume du commerce des marchandises par grands groupede produits, 1950-2009 (indices de volume 1950 = 100)
1950 1955 1960
100
250
500
1000
2500
5000
Éche
lle lo
g.
10000
1965 1970 1975 1980 1985 1990
Combustibles
Produitsagricoles
Produitsmanufacturés
1995 2000 2005
Exportations totaleProduits manufacturésCombustiblesProduits agricoles
6,07,04,03,5
Variation annuelle moyenne
en pourcentage 1950-2009
OMC, statistiques de commerce international, 2010.
Questions
� Décrivez l’évolution des trois groupes de produits.
� Comment pouvez-vous expliquer vous la relativement faible crois-sance des échanges de produits agricoles et la forte augmentation des produits manufacturés ?
Activité 3
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7Séquence 2 – SE01
Questions
� Calculez les parts afin de compléter le tableau ci-dessous
Les échanges mondiaux de biens et servicesLes échanges mondiaux de biens et services
En 2005En 2005 En 2008En 2008
En milliards En milliards
de $de $En %En %
En milliards En milliards
de $de $En %En %
Marchandises 8 907 13 619
Services 2 125 3 085
Total
� Faites une phrase de lecture avec chacun de vos résultats
Si les produits primaires (produits agricoles et combustibles) ont dominé les
échanges internationaux jusqu’au milieu du XXe siècle, ce n’est plus le cas
depuis, car le commerce international des produits manufacturés a progres-
sé plus rapidement que celui des produits agricoles et des combustibles.
Même la forte croissance du commerce des services depuis le début des
années quatre-vingt ne parvient pas à détrôner le poids des produits ma-
nufacturés dans l’ensemble des échanges. Le commerce international des
services, représente environ 20 % de l’ensemble des échanges mondiaux.
A retenir
3. Une nouvelle géographie des échanges
a) Régionalisation et tripolarisation
Document n° 4
CEI=Communauté d’États indépendants
OMC, statistiques de commerce international, 2010.
Activité 4
Activité 5
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8 Séquence 2 – SE01
Questions
� Où peut-on, dans le document, voir le commerce intra-régional ?
� Que représentait le commerce intra-européen en 2009 dans le com-merce européen ?
� Complétez la phrase suivante (donnée chiffrée)
…………… des exportations de l’Asie sont restées dans la région.
� Faites une phrase de lecture avec le nombre 48 (pour l’Amérique du Nord).
� Quels sont les principaux destinataires des échanges extra régionaux ? Afin de répondre à cette question complétez le tableau ci-dessous.
En provenance des paysEn provenance des pays Premier destinatairePremier destinataire Second destinataireSecond destinataire
PaysPays ChiffreChiffre PaysPays chiffrechiffre
d’Amérique du Nord
d’Europe
d’Asie
d’Afrique
Un commerce dominé par trois groupes de pays
Pour la plupart des pays, le commerce intra-régional domine le commerce
mondial. En Europe, Amérique du nord et en Asie, le commerce se fait prin-
cipalement à l’intérieur de la région et bien moins avec le Moyen Orient,
CEI, l’Afrique, l’Amérique centrale et du Sud.
D’autre part, pour ces pays où le commerce international ne domine pas les
échanges, les principales destinations d’exportation restent l’Europe, l’Asie
et l’Amérique du Nord, on parle ainsi parfois de tripolarisation des échanges.
A retenir
b) Vers une redistribution des rôles ?
Pour traiter cette activité reprenez le document n° 2
� A partir du document n° 2 iden-tifiez dans quelle zone le com-merce international est le plus important.
� À partir du document n° 2 iden-tifiez dans quelle zone se dé-veloppe surtout le commerce international.
Activité 6
Les pays d’Asie et plus particulièrement d’Asie de l’Est
prennent une place de plus en plus importante dans le
commerce international, et connaissent l’évolution la
plus impressionnante. Cela s’explique notamment par
le dynamisme de la Chine.
A retenir
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9Séquence 2 – SE01
Document n° 5
Part du commerce international (exports + imports) dans le PIB, en %
Les pays pauvres commercent plus que les autres
Pays à basrevenus
26,5
46,748,3
62,6
Pays les moinsdéveloppés
31,231,9
44,9
58,4
Pays à revenusmoyens
16,9
32,4
45,5
55,9
1970
Monde
20,3
36,6
41,1
51
Pays richesS
ou
rce
: B
an
qu
e m
on
dia
le
20,9
37,240
49,1
1980
1990
2000
2007
32,332,230,730,4
38,9
Alternatives Economiques Hors série n° 82, 2009.
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Questions
� Comparez le poids du commerce international dans le PIB des pays riches par rapport à la moyenne mondiale.
� Comment peut-on l’expliquer ?
� Quels pays commencent le plus avec les autres ?
Il faut nuancer le constat traditionnel des échanges triangulaires puisque
ce sont surtout les pays à bas revenu qui commercent le plus avec les
autres, et ce poids ne cesse de s’accroître.
A retenir
Activité 7
Activité 4
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10 Séquence 2 – SE01
Pourquoi échanger ?
Nous allons ici aborder les justifications théoriques au libre échange. Les raisonnements, même s’ils diffèrent, ont pour point commun d’être au niveau macroéconomique.
1. Des avantages absolus aux avantages comparatifs
a) L’échange est justifié par la théorie des avantages absolus
Pour A Smith (1723-1790), économiste classique, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production et l’exportation de produits pour les-quels il dispose d’avantages absolus, c’est-à-dire des coûts de produc-
tion plus faibles que dans les autres pays.
Pour Smith, qui s’oppose donc au protectionnisme, le commerce interna-tional est un jeu à somme positive puisque la spécialisation et l’échange font qu’il est possible d’obtenir une production de biens supérieure à celle obtenue en situation d’autarcie.
Smith affirme que les pays, dès lors qu’ils disposent d’un avantage ab-solu, ont mutuellement intérêt à se spécialiser et à s’ouvrir. Parallèle-ment, l’échange serait aussi, selon lui, un instrument de pacification des rapports sociaux.
b) L’échange est justifié par la théorie des avantages comparatifs
Pour Smith, si un pays (ou un individu dans notre exemple) ne dispose d’aucun avantage absolu, il ne peut prendre part aux échanges. C’est pour lever cette limite que Ricardo
(1772-1823) a développé un modèle d’avantages
comparatifs (ou relatifs).
Selon Ricardo, même si un pays dispose d’avan-tages absolus dans la plupart des activités, il doit néanmoins se spécialiser dans les activités pour les-quelles il dispose d’avantages comparatifs.
La théorie des avantages comparatifs montre que les
pays ont intérêt à se spécialiser dans la production où
ils l’avantage le plus fort (ou du désavantage le plus faible). Le pays va alors concentrer ses efforts dans la production pour laquelle il dispose d’un avantage
B
Un avantage comparatif (ou rela-
tif) consiste, pour les producteurs
les plus efficaces, à produire un
bien ou un service au coût uni-
taire relatif (c’est-à-dire comparé
aux coûts unitaires des autres
producteurs) le plus bas ou, pour
les producteurs les moins effi-
caces, au coût unitaire relatif le
plus faiblement supérieur.
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11Séquence 2 – SE01
comparatif, les facteurs de production seront alors utilisés de la meilleure façon possible : il y a une allocation optimale des facteurs de production.
La spécialisation internationale selon les avantages comparatifs et l’échange international permettent donc que les quantités de biens obtenues au niveau mondial soient supérieures aux quantités obtenues en situation d’autarcie.
La théorie de Ricardo repose sur des hypothèses et notamment :
– les facteurs de production sont immobiles au niveau international– les facteurs de production sont mobiles au niveau national– les biens produits sont mobiles au niveau international.
Comprendre les avantages comparatifs
Quantités de travailleurs nécessaires à la productionQuantités de travailleurs nécessaires à la production
d’1unité de chacun des biensd’1unité de chacun des biens
PortugalPortugal AngleterreAngleterre
Drap 90 100
Vin 80 120
Drap/vin
Vin/drap
Questions
� Quel pays dispose d’un avantage absolu dans le drap ? Dans le vin ?
� Calculez les rapports vin/drap et drap/vin pour chaque pays et com-plétez les deux dernières lignes du tableau.
Drap/vin
Vin/drap
� Complétez les propositions suivantes à l’aide de vos résultats :
Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à
…………… unité de drap et le Royaume Uni à …………… unité de drap.
Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à
…………… unité de vin et le Royaume Uni à …………… unité de drap.
� Dans quelle production le Portugal est-il le plus efficient ?
� Dans quelle production le Royaume Uni est-il le moins inefficient ?
� Comment les pays doivent-ils se spécialiser selon Ricardo ?
Pourquoi peut-on dire qu’en se spécialisant selon les avantages re-latifs, le commerce international est un jeu à somme positive ? Pour répondre à cette question vous comparerez la situation en libre échange à celle en l’autarcie.
Activité 8
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12 Séquence 2 – SE01
2. Échanger selon ses facteurs de production
La théorie des avantages compa-ratifs a été approfondie au XXème siècle par les économistes Hecks-her, Ohlin et Samuelson. Selon eux, la spécialisation s’explique par les dotations factorielles de chaque pays.
Document n° 6
Suivant la théorie classique et néo-classique du commerce international, les pays se spécialisent dans les productions où ils ont un avantage com-paratif. La montée en puissance de la Chine dans les échanges internatio-naux repose sur son avantage comparatif dans les industries intensives en travail que lui assurent des réserves quasi-illimitées de main-d’œuvre. [..]
Au fur et à mesure que le produit atteint sa maturité, les inputs1 requis pour sa production changent, les coûts en capital et travail augmentent et la production tend à se déplacer vers les pays moins avancés. Dans la phase de production standardisée, la production requiert essentielle-ment du travail non qualifié et elle tend à se déplacer vers les pays qui ont les coûts du travail les plus bas.
Chine : spécialisation internationale et rattrapage technologique
Françoise Lemoine & Deniz Ünal-Kesenci,
Économie internationale n° 92 (2002), p. 11-40.
Questions
� Dans quel facteur de production la Chine dispose-t-elle d’un avan-tage comparatif ?
� Quels types de production ont permis la montée en puissance de la Chine dans le commerce international ?
3. Les nouvelles théories du commerceinternational
Les analyses récentes de l’échange expliquent l’échange par des condi-tions relatives à la demande : les consommateurs souhaitent acheter des produits semblables mais qui se différencient par leurs caractéristiques.
Paul Krugman a ainsi, dans les années 1980, mis en évidence que le commerce international est un commerce intrabranche c’est-à-dire un commerce portant sur les échanges croisés de produits similaires appar-tenant à une même branche.
1. *synonyme de facteur de production
Le théorème HOS (du nom des auteurs) stipule que
chaque pays doit se spécialiser selon ses dotations
factorielles c’est-à-dire que chaque pays doit se spé-
cialiser dans la production utilisant les facteurs de
production dont il est le plus abondamment doté.
Activité 9
Activité 4
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13Séquence 2 – SE01
Ces nouvelles théories consi-dèrent que les avantages compa-ratifs seraient davantage une conséquence qu’une cause des échanges internationaux. En effet, dans un univers très concurrentiel, la rentabilité de la production se-rait permise par les économies d’échelle et les effets d’apprentis-sage. D’autre part la concurrence est axée sur la différenciation des produits ce qui explique ces échanges de produits similaires.
Allez sur le site http://ecodico.bnpparibas.com/
Afin de faire apparaître toutes les vidéos cliquez sur l’onglet liste
Visionnez la vidéo intitulée « Les avantages comparatifs »
Répondez aux questions suivantes.
Questions
� Selon la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, en fonction de quoi les pays doivent-ils se spécialiser ?
� Selon la théorie d’Hekscher, Ohlin et Samuelson, en fonction de quoi les pays doivent-ils se spécialiser ?
� La théorie de Ricardo permet-elle d’expliquer les échanges actuels ?
→ L’échange conduit à une Division Internationale du Travail.
La division internationale du travail (DIT), désigne le fait que les pays se sont spécialisés : ils ne fabriquent pas tous la même chose et, de ce fait, échangent entre eux leur production. Cette spécialisation de pays ou zones repose sur les avantages comparatifs des différents pays, du moins en théorie. On distingue :
– La DIT traditionnelle : les pays développés produisent des biens manufacturés et des services et les pays pauvres, fournissent des produits primaires. Cependant, la division internationale du travail se transforme, les spécialisations évoluent. Ainsi certains pays du sud se sont mis à fabriquer les produits manufacturés courants (tex-tiles, par exemple).
– La «nouvelle division internationale du travail» désigne la spécia-lisation actuelle des pays : les nouveaux pays industrialisés, asia-tiques surtout, produisent aujourd’hui des produits manufactu-rés, y compris des produits haut de gamme. Les pays développés fabriquent surtout les produits technologiques et les services dont la production nécessite de hautes qualifications. Les pays les plus pauvres restent cantonnés dans les produits primaires à faible va-leur ajoutée.
Le commerce intra branche est la partie des
échanges internationaux de produits qui a lieu à
l’intérieur d’une même branche. (de l’industrie ou
des services.) En d’autres termes, le commerce
intra-branche d’un pays correspond aux exporta-
tions et importations de produits appartenant à une
même branche.
Activité 10Activité 10
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14 Séquence 2 – SE01
Intérêts et limites de l’échange internationalÀ partir de 1947, l’économie mondiale est caractérisée par une tendance au libre échange qui est cependant contestée.
1. Les avantages liés à l’échange
Le Libre échange est une théorie qui préconise la suppression de toute en-
trave aux échanges. Cette théorie s’appuie sur les thèses libérales.
Document n° 7
Libreéchange
Favorise lacroissance
économique
Augmentationdes exportations
Augmentationdes importations
Augmentation de lacompétitivité prix
et hors-prix
Extensiondes marchés
Économiesd’échelle
Baissedes prix
Hausse dupouvoir d’achat
Hausse de laconcurrence
Hausse de laproductivité
Hausse de l’innovation de
l’investissement
Augmentationdes revenus
C
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15Séquence 2 – SE01
a) L’échange accroît le choix des consommateurs
À partir du document n° 7, traitez la question suivante :
� À partir du schéma expliquez pourquoi le libre échange peut être fa-vorable aux consommateurs.
Le libre échange permet, pour les consommateurs, d’accéder à des biens
qui ne sont ou ne peuvent être produits localement. On peut ainsi penser
à des produits agricoles tels le café ou le cacao, qui bien que non produits
en France sont des produits de consommation courante. Les consomma-
teurs peuvent aussi avoir accès à des biens qui ont des caractéristiques
différentes des biens produits localement (voitures japonaises ou améri-
caines par exemple). Le commerce international accroît donc le choix des
consommateurs.
A retenir
b) L’échange accroît la compétitivité des producteurs
À partir du document n° 7, traitez les questions suivantes :
� Définissez « économie d’échelle »
� À partir du schéma expliquez pourquoi le libre échange peut-être fa-vorable aux producteurs.
� Pourquoi le libre échange incite-t-il à l’innovation ?
Le commerce international et le libre échange génèrent des avantages pour
les producteurs puisqu’ils permettent d’accroître la productivité.
En effet, en situation de libre-échange la taille des marchés s’accroît (suite
à l’ouverture des frontières et à l’abaissement des barrières aux échanges),
cela permet eux entreprises de vendre plus, et donc de produire plus. Cette
augmentation de la production entraîne, dans beaucoup de secteurs et
notamment les secteurs industriels, la réalisation d’économies d’échelle
et donc la baisse des coûts de production.
La baisse des coûts de production permise par les économies d’échelle permet
la baisse des prix. Les consommateurs peuvent donc acheter une plus grande
quantité de biens et de services, leur pouvoir d’achat s’est accru. Les producteurs
doivent donc répondre à cette nouvelle demande et donc produire davantage.
Cela renforce encore les économies d’échelle. On a donc un «cercle vertueux»
qui s’enclenche entre le commerce international et la croissance économique.
A retenir
Activité 11
Activité 12
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16 Séquence 2 – SE01
� Représentez le mécanisme décrit dans le paragraphe précédent par un schéma comportant les termes suivants : baisse des prix, hausse
de la demande, augmentation de la production, économies d’échelle,
hausse du pouvoir d’achat.
La compétitivité est la capacité d’une entreprise,
d’un secteur ou d’une économie à faire face à la
concurrence, tant sur les marchés extérieurs que sur
son marché interne.
La compétitivité prix est la capacité à produire des
biens ou services à des prix inférieurs à ceux des
concurrents.
La compétitivité hors prix ou structurelle est la
capacité à vendre des biens et des services pour
d’autres motifs que leur prix (qualité, innovation..).
Selon les principes libéraux le libre
échange serait donc favorable aux
consommateurs qui pourraient ainsi
accéder à des produits plus variés et
moins coûteux. D’autre part le libre
échange et la spécialisation en fonc-
tion des avantages comparatifs per-
mettrait aux entreprises de gagner
en compétitivité.
A retenir
Enfin de manière générale, le libre échange serait, d’après les écono-mistes classiques un « jeu à somme positive » c’est-à-dire que la produc-tion s’accroît. Le libre échange est donc favorable à la croissance.
c) L’échange est donc source de croissance
À partir du document n° 7 et des 2 activités précédentes, rédigez un petit paragraphe afin de montrer que le libre échange est favorable à la crois-sance économique.
Document n° 8 : Croissance du volume du commerce mondial des marchandises et du PIB mondial
–15
2000-09
0
3
5
9
12
Variation annuelle en %
–12
–9
–5
–3
2001 2002 2003 2004
Volume desexportations totales
PIB
2005 2006 2007 2008 2009
Statistiques du commerce mondial OMC 2010 rapport annuel.
Activité 13
Activité 14
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17Séquence 2 – SE01
Questions
� Quelle relation pouvez-vous établir entre croissance du PIB et crois-sance des exportations ?
� À partir du document n° 3 indiquez pour quel type de marchandises la relation entre croissance du PIB et croissance des exportations se vérifie le plus.
On voit donc que le libre-échange génère des effets économiques favo-rables à la croissance économique : abaissement des coûts de produc-tion et des prix, économies d’échelle, diversité accrue des produits. On peut cependant constater que des pratiques protectionnistes demeu-rent. Cette persistance indique que le libre-échange n’a semble-t-il pas que des effets positifs.
2. Les limites du libre échange
a) Libre échange, domination et dépendance
Les effets de l’ouverture internationale croissante depuis 1960 (phéno-mène de mondialisation) sont bien différents selon le type de spécia-lisation. Ainsi, les pays producteurs de matières premières sont alors dépendants de l’évolution de la demande adressée principalement par les pays développés. L’insertion des PED dans le commerce mondial, par l’application des principes du libre-échange, se traduirait par un ren-forcement de la dépendance de ces pays à l’égard des pays développés à économie de marché, ce qui empêche la réduction des inégalités de développement.
Le libre-échange aurait donc instauré une division internationale du travail (DIT) conforme aux besoins des Pays développés à économie de marché qui dominent les pays en développement.
Arghiri Emmanuel, utilise quant à lui l’expression d’échange inégal, pour désigner le fait la mondialisation maintient les pays en développement qui sont aussi les moins productifs dans la production de produits de base qu’ils échangent contre des biens et des services incorporant une moins grande quantité de travail. Les PED servent donc de débouchés aux pays développés.
L’ouverture internationale diminue l’autonomie dans le choix des poli-
tiques économiques : Ainsi, un pays qui souhaite mener une politique économique de relance de manière isolée (ses partenaires commerciaux menant une politique de rigueur) verra ses capitaux fuir ce qui engendre automatiquement une dévalorisation du taux de change et une dégra-dation du solde commercial. Le pays sera alors rapidement contraint de mener une politique économique similaire à celle de ses partenaires commerciaux.
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18 Séquence 2 – SE01
L’ouverture crée également la dépendance dans la mesure où les pays sont désormais dépendants des autres tant pour leurs débouchés que pour leurs approvisionnements (on peut penser à la dépendance énergé-tique par exemple) que pour leurs politiques économiques.
b) Le libre échange peut fragiliser l’économie nationale
Document n° 9
Combien la mondialisation a-t-elle contribué à détruire d’emploi en France ? Une étude de l’Insee avait déjà tenté de répondre à cette ques-tion en 2005 : elle concluait que l’industrie française avait perdu 13 500 emplois salariés par an entre 1995 et 2001, du fait des délocalisations. […] Or, la mondialisation se traduit aussi par des changements de sous-traitants, par des restructurations avec réduction de personnel, par des pertes de parts de marché pour certaines entreprises obligées alors de réduire la voilure, etc.ref le résultat sous-estimait probablement l’am-pleur des effets de la mondialisation sur les suppressions d’emplois. […]
Il ne faut pas oublier non plus les effets induits. Ainsi, lorsqu’un donneur d’ordre décide de ne plus passer par des sous-traitants nationaux, mais d’importer les produits qu’il leur achetait, il ne diminue pas seulement leur activité, mais également la demande de biens et services qu’ils achetaient jusqu’alors sur le marché intérieur. […]
Résultat des courses : les suppressions nettes d’emplois au titre de la mondialisation auraient été de 36 000 en moyenne par an pour l’en-semble des branches de l’économie nationale entre 2000 et 2005. Il convient cependant de relativiser l’ampleur de ces effets négatifs : pour un emploi détruit du fait de la mondialisation, quatorze le sont du fait des gains de productivité. De plus ces pertes n’ont pas empêché le nombre total d’emplois en France de progresser de 176 000 par an du-rant cette période.
Denis clerc, « Mondialisation : des pertes d’emplois réévaluées »,
Alternatives Economiques n° 293 juillet – août 2010.
www.alternatives-economiques.fr
La mondialisation serait source de destruction d’emplois en France. Il y a tout d’abord une destruction directe d’emplois. En effet du fait des délo-calisations certaines productions sont effectuées à l’étranger, des em-plois sont donc détruits en France (et créés dans le pays où s’exercera la
production).
Un des principaux éléments d’ex-plications tient au coût des fac-teurs de production.
Des effets indirects sur l’emploi existent aussi et amplifient les ef-fets directs. En effet les entreprises sont nombreuses à sous-traiter ou
Une délocalisation consiste à fermer une usine sur le ter-
ritoire national pour en ouvrir une autre à l’étranger où les
conditions de production sont jugées plus favorables.
L’externalisation consiste à faire réaliser une tâche par
une autre société plutôt qu’à l’intérieur de l’entreprise.
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19Séquence 2 – SE01
à externaliser une partie de leur production. Si ces opérations se font avec des entreprises étrangères ce seront là encore des emplois en France qui seront détruits.
c) Le protectionnisme : une réponse aux limites du libre échange ?
Face aux problèmes liés au libre échange mais aussi, dans le contexte actuel, face aux turbulences de l’économie mondiale, le protectionnisme est une tentation. Cependant nous verrons que le protectionnisme com-porte lui aussi des risques.
Il va ici d’agir d’analyser deux documents afin de montrer les avantages et limites du protectionnisme.
Document n° 10
En présence d’économies d’échelle, les entreprises qui vendent le plus sont les plus compétitives. Il peut donc être justifié de protéger le mar-ché intérieur, lorsque celui-ci est vaste pour permettre aux entreprises locales d’atteindre une taille suffisante pour être compétitives. Un cas de figure assez proche est celui où le coût d’entrée sur un marché dépend de l’expérience acquise. Les nouveaux entrants, qui ont du mal à être compétitifs, peuvent le devenir si un protectionnisme temporaire leur donne la possibilité d’accumuler l’expérience nécessaire. [..]
Lorsque l’échelle nécessaire pour être compétitif est telle qu’il n’y a place que pour un producteur sur le marché mondial, des subventions à une entreprise nationale peuvent donner à cette dernière un avantage qui la conduit à un monopole mondial. Dans les années 1980, Barbara Brander et James spencer ont présenté des modèles s’inspirant de cette idée, en l’appliquant notamment au cas de la concurrence entre airbus et Boeing. Ils ont montré qu’une « politique commerciale stratégique » peut donner un avantage décisif à une entreprise sur l’autre.
Un cas très différent est la situation dans laquelle une activité écono-mique dégage des externalités positives. Si par exemple, les industries culturelles comme le cinéma dégagent des externalités positives, sous la forme de cohésion nationale ou de capital humain, ces externalités peuvent justifier des mesures de protection. La difficulté est que ces ex-ternalités sont souvent impossibles à mesurer ; le jugement à leur sujet est purement politique. D’autres arguments politiques sont invoqués en faveurs des fournisseurs de la défense nationale, considérés comme ayant une fonction stratégique, ou de l’agriculture, au nom de l’autosuf-fisance alimentaire. Ces références à l’intérêt national sont vagues mais fréquentes […]
Protectionnisme ou libre-échange ? Arnaud Parienty,
Alternatives Economiques n° 283 Septembre 2009.
www.alternatives-economiques.fr
Activité 15
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20 Séquence 2 – SE01
Document n° 11
Le principal problème soulevé par le protectionnisme est que les me-sures arrêtes ne le sont pas toujours en fonction de l’intérêt général, mais en fonction des intérêts de groupes de pression particuliers. […]
Faut-il alors refuser d’échanger ? Si le commerce extérieur est globale-ment favorable, mieux vaut indemniser les détenteurs du facteur perdant en utilisant une partie du surplus obtenu grâce à l’échange. Cependant, les perdants préfèrent demander des mesures protectionnistes, plus fa-ciles à obtenir, car pénalisant en apparence les entreprises étrangères. C’est évidemment une illusion : le protectionnisme entraîne la hausse des prix, car des concurrents efficaces sont éliminés du marché ou pé-nalisées, et provoque un transfert de revenu des consommateurs vers les entreprises protégées. […] La situation est donc asymétrique : d’un côté, le protectionnisme est vital pour certains groupes de producteurs, de l’autre, il coûte cher à l’ensemble des consommateurs, mais ne repré-sente qu’une petite somme pour chacun d’entre eux. Les premiers sont prêts à se battre pour obtenir une protection, les seconds sont d’autant plus indifférents qu’ils sont mal informés. Les groupes de pression se-ront d’autant plus facilement entendus que leur capacité de nuisance ou leur poids politique est élevée. […] Il est alors facile de comprendre qu’un État risque de prendre des mesures protectionnistes contraires à l’intérêt général.
Même dans le cas où les décisions politiques sont motivées par l’intérêt général, il n’est pas toujours facile de choisir quelles industries mérites d’être protégées. […]
Enfin, les méthodes protectionnistes concrètement employées, qui sont choisies pour leur discrétion, sont aussi celles qui ont le plus d’incon-vénients. Ainsi, un droit de douane influe sur la concurrence, mais ne la supprime pas ; il rapporte de l’argent à l’Etat, prélevé sur l’importateur, c’est donc une bonne mesure. Mais, malheureusement très voyante et souvent interdite par les accords internationaux. Au contraire, imposer des normes sanitaires ou techniques élimine les concurrents étrangers sans inciter les producteurs locaux à faire mieux. Quant aux quotas d’im-portation, ils permettent aux importateurs de pratiquer des prix élevés au détriment des consommateurs (puisque leurs ventes sont de toute façon limitées) et d’accumuler des rentes. Il est également plus efficace de distribuer des subventions à la production, qui encouragent les ex-portations et la consommation, que d’abaisser le taux de change, ce qui encourage les exportations mais décourage la consommation. Malheu-reusement, les subventions à la production sont plus aisément repérées et condamnées que les manipulations du taux de change. Les politiques protectionnistes privilégient donc souvent des mesures à l’efficacité économique douteuse.
Protectionnisme ou libre-échange ? Arnaud Parienty,
Alternatives Economiques n° 283 Septembre 2009.
www.alternatives-economiques.fr
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21Séquence 2 – SE01
Questions
� À partir du document n° 10 identifiez et définissez les instruments du protectionnisme.
� À partir des documents n° 10 et n° 11 complétez le tableau ci-des-sous afin de mettre en évidence mais aussi d’expliquer des argu-ments pour et contre le protectionnisme.
Avantages du protectionnismeAvantages du protectionnisme Risques du protectionnismeRisques du protectionnisme
– Arguments économiques :
– Arguments politiques
Protectionnisme et ouverture ne sont pas à opposer. En effet il ne faut pas assimiler protectionnisme et autarcie (qui en serait la forme ex-trême). L’autarcie ne semble envisagée par personne puisque l’ouver-ture semble essentielle à la croissance, au développement et donne l’ac-cès (pour les entreprises) aux facteurs de production.
Nous allons maintenant aborder le rôle des entreprises dans le com-merce international.
Les entreprises : des acteurs majeurs du commerce international
1. Le rôle prépondérant des firmestransnationales
Allez sur le site http://ecodico.bnpparibas.com/
Afin de faire apparaître toutes les vidéos cliquez sur l’onglet liste
Visionnez la vidéo intitulée « Les firmes transnationales »
Répondez aux questions suivantes.
Questions
� Qu’est-ce qu’une firme transnationale ?
� À quoi est lié leur développement ?
Conclusion
D
Activité 16
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22 Séquence 2 – SE01
� Quels sont les principaux objectifs des firmes transnationales ?
� Comment a évolué le nombre de firmes transnationales ?
Il existe différents types de filiales
– les filiales de commercialisation : elles ont pour rôle d’importer et de vendre les produits de la société-mère.
– les filiales de production qui peuvent-être soit des filiales relais c’est-à-dire qu’elles produisent la même chose que la maison-mère soit des filiales ateliers. Ces dernières sont spécia-lisées dans la production d’un élé-ment de la gamme ou dans un type de pièces détachées. Les filiales-ate-liers d’une FTN se livrent ainsi mu-tuellement leurs productions.
L’investissement direct à l’étranger (IDE) est un des vecteurs d’action des multinationales dans leurs stratégies internationales. Il y a IDE lorsqu’une firme achète au moins 10 % du capital social d’une entre-prise implantée à l’étranger déjà existante, ou lorsqu’elle crée à l’étran-ger une unité de production qui jusqu’alors n’existait pas.
L’essor des FTN pour conséquence le développement du commerce in-tra-firme.
2. L’essor du commerce intra-firme
Le commerce intra-firme désigne les Echanges de biens à l’intérieur d’une
FTN, c’est-à-dire entre la maison mère et ses filiales ou entre ses filiales.
Les prix auxquels sont facturés les biens ou services qui font l’objet de
transactions au sein d’une FTN sont déterminés par la firme elle-même et
peuvent donc être très différents des prix des exportations identiques réa-
lisées par d’autres entreprises. Ce prix, appelé prix de transfert ou prix de
cession interne peut donc être modifié selon la fiscalité ou la Réglementa-
tion des différents pays.
Au total, on estime que le commerce intra-firme représente à peu près 1/3
du commerce international de produits.
A retenir
Une firme transnationale (FTN) ou multinationale
(FMN) est une entreprise composée d’une société
mère qui se situe dans le pays d’origine et de l’en-
semble des entreprises détenues ou contrôlées par
cette société-mère et appelées filiales.
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23Séquence 2 – SE01
Autoévaluation Valeur/volumeDans un moteur de recherche internet tapez « apprendre avec l’INSEE », allez sur le site.
Allez sur l’onglet « échanges extérieurs » puis dans l’arborescence à gauche sur « pourquoi » et « les échanges intra-firme ».
Vous pouvez désormais répondre aux questions qui suivent le tableau affiché, les réponses s’afficheront ensuite.
Document n° 12
Trente ans après avoir lancé sa politique d’ouverture, la Chine est deve-nue en 2009 le premier exportateur mondial devant l’Allemagne. Cette formidable ascension commerciale a été portée par une rapide diversifi-cation des exportations. Initialement positionnée sur le marché mondial des produits à faible intensité technologique (textiles, jouets), la Chine a effectué une percée foudroyante sur le marché mondial des produits électroniques et informatiques au début des années 1990. […]
La segmentation internationale des processus productifs tend à gonfler les performances exportatrices d’un pays comme la Chine qui est spé-
cialisée sur les stades finals de production et dont les exportations ont
un contenu très élevé en importations. Ainsi, les exportations chinoises proviennent-elles pour moitié environ d’opérations d’assemblage (qui consistent à transformer, pour les réexporter, des intrants importés hors droit de douanes). L’émergence de la Chine a conduit à une réorganisa-tion des productions en Asie et à un réseau d’échanges triangulaire. Les
entreprises des économies avancées d’Asie ont en Chine des bases de
production et au lieu d’exporter des produits finis vers les États-Unis et
l’Europe, elles exportent des produits intermédiaires vers la Chine pour
les y assembler.
Ce commerce d’assemblage, qui assure l’essentiel (78 % en 2007) des exportations de haute technologie, est très largement (à plus de 80 % en 2007-2008) aux mains d’entreprises à capital étranger. La progres-sion spectaculaire de ces exportations ne reflète donc pas l’avancée des entreprises proprement chinoises dans l’innovation et la maîtrise tech-nologique.
Sandra Poncet, Françoise Lemoine, Guillaume Gaulier,
Joachim Jarreau, Deniz Ünal, « Chine : fin du modèle de croissance
extravertie », la lettre du CEPII n° 298, 21 avril 2010.
Questions
� Expliquez le premier passage en vert en utilisant le vocabulaire vu précédemment
� Expliquez en quoi consiste le commerce triangulaire cité dans le do-cument en vous aidant du second passage en vert.
Activité 17
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24 Séquence 2 – SE01
Document n° 13
Padimpo
pays de production
T-shirt Pacher
pays de distribution
T-shirt Paradis
paradis fiscal
T-shirt
Paradis
revend
le t-shirt
à la filiale
T-shirt Pacher
pour 20 €
T-shirt
Pacher
revend
le t-shirt
pour
15 €
Bénéfice = 5 €
donc impôt = 0
et éventuellement
des subventions
ou aides
Bénéfice = 0
Impôt = 0
Bénéfice = 10 €
mais impôt = 0
car paradis fiscal
Bén
Im
La société
Padimpo
produit
un t-shirt
pour 10 €
et le vend à
T-shirt Paradis
à prix coutant
Questions
� Pourquoi le T-shirt est vendu dans le pays de distribution à un prix inférieur à son coût de d’achat ? Cela aurait-il été possible dans le cas de 2 entreprises distinctes ?
� L’entreprise fait-elle réelle-ment des pertes ?
� Quel est l’intérêt de faire transiter le T-shirt par un paradis fiscal ?
Activité 18
Le commerce intra-firme est une
conséquence de la DIPP (décompo-
sition internationale des processus
productifs) au sein des FTN. La DIPP
consiste pour une entreprise, à éta-
blir dans différents pays du monde en
fonctions des avantages spécifiques
apportés par chacun les différentes
étapes du processus de production.
A retenir
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25Séquence 2 – SE01
3. Stratégies et localisation des FTN
Document n° 14
Selon J.L Mucchielli, « en s’implantant à l’étranger, l’entreprise recherche
de meilleures conditions d’offre : amélioration de ses coûts, sécurité de
ses approvisionnements, accès à la technologie. Elle cherche également
de meilleures conditions de demande : accès privilégié aux marchés, ac-
croissement de ses parts de marché. En fin l’entreprise souhaite acquérir
une meilleure position concurrentielle face à ses rivaux. » (Multinatio-nales et mondialisation, 1998).
La multinationalisation d’une entreprise peut donc se réaliser suivant quatre types de stratégie :
– une stratégie d’approvisionnement qui consiste en ce qu’une firme dé-cide de s’assurer de la régularité de ses approvisionnements en pro-duits primaires (matières premières, énergie).
– une stratégie de marché qui consiste en ce qu’une firme cherche à se rapprocher de ses principaux marchés par le biais de « filiales-relais » généralement spécialisées dans la commercialisation et la distribution.
– une stratégie de rationalisation de la production selon laquelle une firme décide de l’implantation de « filiales atelier » qui peuvent être en charge de la production de la totalité du produit ou d’un de ses com-posants. Ainsi dans le domaine de la maroquinerie, Lancel exporte ses peaux découpées à l’Ile Maurice pour les faire coudre sur place et les réimporter ensuite vers l’Europe. Lorsqu’une filiale atelier a pour seule fonction le montage des différents composants d’un produit, on parle alors d’ « usine tournevis ».
– une stratégie technico-financière par laquelle une firme prend en compte non seulement les données technologiques et commerciales (qualité de la main-d’œuvre, infrastructure, débouchés, transport,…) mais également les données financières (taux de change, niveau de prélèvement obligatoire,..) avant de s’implanter sur un territoire donné.
ð La multinationalisation d’une entreprise répond à une volonté de ren-forcement de sa position concurrentielle.
A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, E. Le Masson,
Aide-mémoire, Économie, Sirey, éd. 2009.
Questions
� Quel lien pouvez-vous établir entre la dernière phrase du texte et la notion (vue précédemment) de compétitivité ?
Activité 19
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26 Séquence 2 – SE01
� Choisissez la bonne réponse.
S’implanter dans un pays :S’implanter dans un pays : Compétitivité prixCompétitivité prix Compétitivité hors-prixCompétitivité hors-prix
– où le coût du travail est faible
– où la fiscalité est attractive
– où les concurrents sont rares
– où la main-d’œuvre est pro-
ductive et qualifiée
� À quel type de stratégie correspondent les propositions suivantes :
a) S’implanter en Chine pour profiter du Yuan sous-évalué.
b) Produire en Roumanie pour bénéficier d’une main-d’œuvre moins coûteuse.
c) Implanter le siège de la maison mère au Luxembourg pour bénéfi-cier de la fiscalité attractive.
d) Acheter une start up (petite entreprise innovante) pour acquérir une technologie.
e) Produire dans un pays pour s’adapter aux goûts des consommateurs
f) S’implanter dans la Silicon Valley pour apprendre les technologies modernes.
Les firmes cherchent à devenir transnationales du fait de la concurrence qui les pousse à ac-
croître leur compétitivité. Elles cherchent ainsi à réduire leurs coûts afin de gagner en compéti-
tivité prix. Cependant, la stratégie qui semble aujourd’hui essentielle est la différenciation des
produits. En effet, en proposant un produit inédit, ou tout du moins distinct de ce qui existe déjà,
l’entreprise accroît sa compétitivité hors prix.
Pour s’internationaliser les firmes adoptent des stratégies qui visent à rechercher de faibles
coûts de production mais aussi une main d’œuvre qualifiée et une technologie adaptée. Les ob-
jectifs sont aussi divers puisqu’il eut s’agir de se rapprocher des consommateurs pour mieux les
connaître (Peugeot s’est ainsi implanté au Brésil), se donner une image de producteur national
(Toyota à Valencienne communique sur cet aspect) ou encore bénéficier d’effet d’agglomération.
La réduction sur le long terme des coûts de transport et les facilités de communication (liées à
l’ère Internet) ont été l’un des facteurs importants de l’internationalisation des firmes. L’obstacle
des distances est largement réduit et les entreprises choisissent d’implanter leurs filiales (ou de
sous traiter) dans le monde entier en fonction, des coûts de production mais également de la
qualité de leurs produits, de leur fiabilité.
L’augmentation actuelle des prix du pétrole accroît les coûts de production des entreprises, et
en particulier les coûts de transport. Elle pourrait remettre en cause à plus ou moins long terme
les stratèges des firmes et plus globalement le processus d’internationalisation des échanges.
A retenir
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27Séquence 2 – SE01
Conformément aux théories classiques on observe une spécialisation des pays. Ces spécialisations ne sont pas figées et la division interna-tionale du travail a évolué. Toutefois, le commerce international a consi-dérablement évolué du fait l’internationalisation des firmes. Le proces-sus de production est donc décomposé puisque les firmes elles-mêmes s’implantent dans différents endroits du monde pour bénéficier d’avan-tages.
Un des éléments que ces dernières tentent de prendre en compte est le taux de change qui peut jouer ou sur le prix des produits (qu’ils soient exportés ou importés).
Conclusion
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28 Séquence 2 – SE01
2 Comment s’opère le finance-ment de l’économie mondiale ?
Introduction
Les échanges internationaux, dont nous avons présenté l’évolution dans le chapitre précédent, ont connu un certain repli. Dans le contexte de crise actuelle, les conditions de financement se sont durcies ce qui a rendu plus difficile son accès. D’autre part avec la globalisation et la déréglementa-tion financières, les agents économiques cherchent à obtenir du finance-ment à des fins spéculatives (cf chapitre 2 séquence1). Le financement des opérations économiques traditionnelles est alors plus difficile à obte-nir puisque même les banques hésitent à se prêter de l’argent entre-elles.
Offre, demande, banque cen-
trale, fonctions de la monnaie,
taux d’intérêt.
Pré-requis
Balance des paiements, flux internationaux de capi-
taux, devises, marché des changes, spéculation.
Notions à acquérir
Sensibilisation : Document n° 15
Valeur de l’euro en dollars
0,9
0,8
0,7
0,6
1,0
1,1
1,2
1,3
1,4
1,5
1,6
1999
So
urc
e : O
CE
1,3
2001 2003 2005 2007 2009
Activité 20
Alternatives
Economiques,
HS n° 88,
l’état de l’éco-
nomie 2011.
www.alterna-
tives-econo-
miques.fr
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29Séquence 2 – SE01
Questions
� Faites une phrase de lecture avec la valeur de 2010.
� Comparez la situation de 2010 à celle de 2001.
� À quelle période était-il le plus intéressant pour un touriste français d’aller aux Etats Unis ?
� Quelle conséquence un euro élevé par rapport au dollar peut-il avoir sur le nombre de touristes américains se rendant en Europe.
Problématique
Des échanges ont sans cesse lieu entre différents agents économiques situés dans différents pays.
Nous nous demanderons d’abord ici comment sont enregistrés ces échanges avant d’aborder en particulier les flux de capitaux. Enfin nous verrons pour-quoi le taux de change est un déterminant primordial et fait l’objet d’enjeux pour les pays qui cherchent à rendre leurs produits compétitifs pour pouvoir les exporter et leurs territoires attractifs pour attirer les capitaux.
La balance des paiements : instrument de mesure des échanges internationaux
1. Qu’est-ce que la balance des paiements ?
Elle est composée de plusieurs balances particulières qui s’emboîtent les unes dans les autres.
Document n° 16
La balance des paiements regroupe trois grands comptes ainsi qu’un poste « erreurs et omissions », qui est un poste d’ajustement lié aux difficultés sta-tistiques d’enregistrement des transactions entre pays. Ce sont le compte des transactions courantes le compte de capital et le compte financier.
Le compte des transactions courantes regroupe la balance commerciale et la balance des invisibles.
A
La balance des paiements est
un document comptable qui
récence les opérations écono-
miques (commerciales, finan-
cières et monétaires) qu’un
pays entretient avec le reste du
monde, généralement pendant
une année civile.
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30 Séquence 2 – SE01
La balance commerciale enregistre les flux de marchandises entre la France et le reste du monde c’est-à-dire les exportations et les importa-tions. Le solde commercial est égal à la différence entre les exportations et les importations.
La balance des invisibles recense l’ensemble des échanges des services avec l’extérieur (exemples : le transport, le tourisme, les brevets…), cer-tains revenus du travail (travailleurs frontaliers) et les revenus du capital sous forme d’intérêts et de dividendes. Le dernier ensemble qui com-pose la balance des invisibles correspond aux transferts courants qui sont des opérations sans contreparties (exemples : dons, aide publique, envois de fonds des travailleurs..).
Le compte de capital retrace les transferts nets en capital entre la France et le reste du monde (exemple : annulation des dettes) et les acquisi-tions d’actifs non financiers tels que les brevets.
Le compte financier distingue les opérations relatives aux investisse-ments directs, aux investissements de portefeuille, aux autres investis-sements (crédits commerciaux, prêts..) et enfin les mouvements relatifs aux avoirs de réserve (or, devises étrangères..).
Les Investissements Directs à l’Étranger (IDE) sont ceux qui conduisent à
une prise de contrôle des activités économiques (création d’unité de pro-
duction, investissements immobiliers, acquisition d’au moins 10 % du
capital d’entreprises étrangères cotées sur les marchés financiers).
Les investissements de portefeuille recensent les achats (<10% du capital)
de parts ou d’actions de sociétés étrangères dans une optique de rentabi-
lité de l’investissement financier.
Questions
� À l’aide du document n° 15, complétez le schéma suivant à l’aide des termes : balance commerciale, revenus, balance des invisibles,
échanges de services et transferts courants.
Balance
des
transactions
courantes
Activité 21
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31Séquence 2 – SE01
� À l’aide du document n° 15, complétez le schéma suivant :
–
–
–
–
–
– Avoirs de réserve
(or, devises étrangères...)
Flux
internationaux
de capitaux
La balance des paiements
– Exportations et
importations de services
– Revenus
– Transferts courants
Chaque opération correspond à une entrée ou une
sortie de devises ainsi par exemple le fait que des tou-
ristes étrangers viennent en France (et consomment)
correspond à une exportation de services et donc à
une entrée de devises.
A retenir
Le terme devise est utilisé pour
désigner une monnaie étran-
gère.
Questions
Pour chacune des opérations suivantes, vous indiquerez à quel type d’opération cela fait référence et s’il s’agit d’une entrée ou d’une sortie de devises. Pour ce faire, vous placerez le numéro de chaque opération dans la case correspondante.
Activité 22
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32 Séquence 2 – SE01
Entrées de devisesEntrées de devises Sorties de devisesSorties de devises
Biens
Services
Revenus
Transferts courants
Transferts en capital
Acquisition d’actifs non financiers
Investissements directs à l’étranger
Investissements de portefeuille
Propositions
� Expédition par Lenôtre, installé à Paris, de pâtisseries en Russie.
� Livraison aux concessionnaires Dacia de Bordeaux, de voitures fabri-quées à Casablanca au Maroc.
� Vente par l’unité d’assemblage Dell de Dublin d’un ordinateur à un particulier français.
� Annulation de la dette publique du Congo.
� Vente de brevets américains aux laboratoires Sanofi-Aventis.
� Séjour de touristes français en Tunisie.
Billets de train SNCF achetés par une agence de voyage chinoise pour le compte de ses clients.
Achat par TF1 d’épisodes de la série des Experts.
� Achat par la télévision québécoise des droits de diffusion d’un film française.
� Acquisition de 51 % du capital de Maroc télécom par Vivendi (France).
Prise de participation du capital de Péchiney (France) par Alcan (Ca-nada).
� Paiement de dividendes aux actionnaires américains de L’Oréal.
� Aide de la croix rouge aux victimes du tremblement de terre et du tsunami au Japon.
� Envoi de fonds à Madagascar par un travailleur immigré en France.
� Salaire d’un fonctionnaire français en poste à Bruxelles.
� Salaire d’un diplomate chinois en poste à Paris.
� Subvention de l’Union Européenne au Mont St Michel.
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33Séquence 2 – SE01
La balance des paiements obéit au principe de la comptabilité en par-
tie double c’est-à-dire que chaque opération donne lieu à deux écritures
comptables. Une opération est ainsi enregistrée comme un flux, comme
une transaction et une seconde fois (avec inversion de signe) comme un
règlement. Par exemple, une exportation de marchandise a pour contrepar-
tie une entrée de devises. De ce fait la balance des paiements est nécessai-
rement équilibrée et seuls les soldes intermédiaires peuvent être déséqui-
librés (en excédent ou en déficit). Ce sont alors ces soldes intermédiaires
qui sont étudiés.
A retenir
2. L’interprétation des soldes de la balance des paiements
L’étude des soldes intermédiaires (positifs ou négatifs) permet d’établir un
diagnostic de la situation d’un pays. Les soldes les plus commentés sont le
solde de la balance (ou du compte) des transactions courantes et le solde
du compte de capital.
Le solde du compte des transactions courantes est l’un des résultats les
plus importants d’une économie.
Lorsqu’il est négatif on parle de déficit courant et cela signifie que l’écono-
mie vit au-dessus de ses moyens puisqu’elle consomme et investit davan-
tage qu’elle ne produit.
Elle est alors en besoin de financement puisqu’elle doit financer cette
consommation ou cet investissement supplémentaire en faisant appel à
l’extérieur, à l’épargne étrangère.
A retenir
Complétez le texte suivant
Si le solde de la balance des transactions courantes est ………………… cela
signifie que le pays produit ………………… qu’il ne consomme et investit. Il
est alors en ………………… puisqu’il dégage une épargne supplémentaire
qu’il peut placer ………………….
Activité 23
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34 Séquence 2 – SE01
Lorsqu’on analyse une balance des paiements, un déficit du compte des
transactions courantes correspond (mécaniquement compte tenu de l’équi-
libre) à un excédent du compte de capital et/ou du compte financier.
La somme du solde du compte des transactions courantes et du solde du
compte de capital (négligeable), indique par approximation la capacité ou
le besoin de financement du pays on parle alors parfois du solde à financer.
Le solde du compte des transactions courantes et du compte de capital
coïncident avec le solde du compte financier. L’ajustement se fait par les
flux monétaires (les réserves de change)
La variation des avoirs de réserve regroupe des moyens de financement
destinés à « solder » la balance des paiements, par construction toujours
équilibrée.
A retenir
Résumé :
Le solde du compte de capital étant relativement négligeable pour l’inter-prétation, un déficit du compte des transactions courantes signifie que :
– Le pays investit et consomme plus qu’il ne produit
– Le pays est en besoin de financement et doit faire appel à l’épargne étrangère pour financer le déficit
– Il y a excédent du compte financier
– Ce déficit est égal à l’excédent du compte financier si les réserves de changes restent constantes.
Document n° 17
Les difficultés liées à l’interprétation des soldes
de la balance de paiements
Il serait simpliste d’assimiler déficit commercial et mauvaise écono-mique. Pour interpréter un solde commercial il faut chercher avant tout à expliquer comment il s’est formé. Ainsi une nation peut connaître un déficit commercial du fait d’une forte croissance qui stimule les importa-tions, ou encore d’une dépendance énergétique sans que cela ne puisse être interpréter comme un manque de compétitivité. Un déficit commer-cial peut être compensé par un excédent des services qui est alors révé-lateur du dynamisme du secteur tertiaire. Inversement, un excédent des transactions courantes peut-être dû à un ralentissement économique pesant sur les importations.
Activité 24
© Cned – Académie en ligne
35Séquence 2 – SE01
Questions
� Qu’est-ce qu’un déficit commercial ?
� Expliquez le passage en vert.
� Expliquez pourquoi un déficit du compte financier peut être signe d’une bonne santé des firmes transnationales.
Document n° 18
En milliards d’euros
Soldes bruts
–80
–60
–40
–20
0
20
40
60
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Transactions courantes
Biens
Services
Revenus
Transferts courants
2006 2007 2008 2009 2010
Transactions courantes
Banque de France, 2010 Rapport annuel : la balance des paiements
et la position extérieure de la France, juin 2011
Questions
� Faites une phrase pour exprimer le solde des transactions courantes de la France en 2010.
� Quelle en est la cause principale ? Pour répondre comparez la situa-tion de 2010 à celle de 2009.
� Quels soldes viennent limiter le déficit du compte des transactions courantes ?
Pour aller plus loin vous pouvez aller sur le site de la Banque de France.
Au sein de la balance des paiements, on peut constater que les flux in-ternationaux de capitaux ont connu une forte croissance. Ils ont ainsi augmenté près de trois fois plus que le commerce mondial entre 1994 et 2007 d’après l’OCDE.
Activité 25
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36 Séquence 2 – SE01
L’essor des flux de capitaux dans les échanges internationaux
Les flux internationaux de capitaux s’observent dans la balance des paie-
ments dans le compte financier. Ces flux, composés notamment d’investis-
sement de portefeuille et d’investissements directs.
1. Le constat
Document n° 19
En milliards de dollars(échelle de gauche)
En % duPIB mondial(échelle de
droite)
1000
1995 2000 05
20003
0
6
9
12
15
Les flux bruts mondiaux de capitaux
sont montés en flèche depuis 1995
3000
4000
5000
6000
7000
8000
Questions
� Faites une phrase de lecture avec les données de 2005.
� Par combien ont été multipliés les flux de capitaux entre 1995 et 2005 ?
B
Activité 26
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37Séquence 2 – SE01
2. Des éléments d’explication
Document n° 20
Cette accélération de l’intégration financière mondiale a reflété une com-binaison de divers facteurs conjoncturels et structurels :
� La poursuite de l’innovation et du développement financiers aussi bien dans les économies émergentes que dans les économies développées a accéléré l’intégration financière mondiale. Le vif essor des activités ban-caires internationales, couplé à l’extension des intérêts étrangers dans les institutions financières, et la tendance croissante de ces dernières à se financer sur les marchés de capitaux internationaux ont joué un rôle important, surtout dans la période antérieure à la crise.
[…] Ces activités étaient surtout concentrées dans les économies avan-cées. […]
� La croissance rapide des échanges a également contribué à l’intégra-tion financière mondiale par la création de crédits commerciaux et de contrats d’assurance à l’exportation. Toutefois, les flux internationaux de capitaux ont augmenté près de trois fois plus que le commerce mondial entre 1994 et 2007.
� Dans les pays avancés, après la création de l’euro, l’élimination de la prime de risque de change au sein de la zone euro a contribué à une intégration financière européenne plus poussée […]
� Les opportunités d’investissements se sont multipliées dans de nom-breuses économies émergentes, qui ont aussi bénéficié d’une nette di-minution du biais domestique, même si la plupart des flux continuent de se produire entre les pays avancés.
� L’impact de ces changements structurels a été exacerbé jusqu’en 2007 par des facteurs cycliques, notamment une période prolongée de fai-blesse des taux d’intérêt dans les pays avancés et une épargne excep-tionnelle des pays exportateurs de produits de base.
Perspectives économiques de l’ocde, volume 2001/1 OCDE
Question
� Identifiez les principaux facteurs de la hausse des flux de capitaux.
Rappel de première sur la globalisation financière :
L’accroissement des flux de capitaux a été possible grâce au processus de libéralisation quasi complète des échanges de capitaux qui est inter-venu depuis le début des années 1980, débouchant sur la réalisation d’un marché mondial des capitaux très peu contrôlé. C’est la « globalisa-
tion financière » qui s’est réalisée suivant la « règle des 3 D » :
– déréglementation des mouvements de capitaux : il n’y a quasiment plus de contrôles, de réglementations, dans le but de favoriser leur circulation internationale ;
Activité 27
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38 Séquence 2 – SE01
– décloisonnement des marchés : les différents marchés des capitaux ne sont plus séparés les uns des autres et tous les acteurs peuvent inter-venir sur tous les marchés ;
– désintermédiation : les entreprises ont un accès direct aux marchés des capitaux sans passer par les intermédiaires traditionnels que sont les banques.
L’innovation technologique et la circulation accélérée de l’information, conjuguées à l’augmentation considérable de l’épargne globale traver-sant les frontières sous forme d’instruments financiers, ont favorisé une internationalisation spectaculaire des flux de capitaux.
L’impact du taux de changesur les échanges
Comme nous l’avons vu la balance des paiements enregistre les opéra-tions économiques d’un pays avec le reste du monde. Or tous les pays ne possèdent pas la même monnaie. Ainsi par exemple si vous partez en va-cances à l’étranger (or zone euro) il vous faudra changer vos euros contre des devises c’est-à-dire la monnaie locale, vous aurez alors effectué une opération de change. Il en est de même pour toutes les transactions effectuées avec l’étranger puisque généralement la monnaie nationale doit être conver-tie dans la monnaie du pays avec lequel s’effectue la transaction.
1. Les systèmes de change
Le marché des changes est le marché sur lequel s’échangent des devises les unes contre les autres et se forment les taux de changes en fonction des offres et des demandes des agents économiques et de l’intervention des autorités monétaires.
Le taux de change (ou cours de change) qui est le prix d’une monnaie exprimé par rapport à une monnaie étrangère.
Ce marché n’a pas d’existence matérielle et est constitué de l’ensemble des opérateurs qui sont connectés par les moyens informatiques.
Il existe deux systèmes de changes : les changes fixes et les changes
flottants.
C
Une opération de change
consiste à échanger une mon-
naie dans une autre monnaie
(appelée devise)
Les échanges de devises se réa-
lisent sur le marché des changes.
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39Séquence 2 – SE01
Document n° 21
Pour éviter que les fluctuations monétaires n’entravent les échanges commerciaux, les pays peuvent instaurer des changes fixes et stables entre leurs monnaies nationales.
Le système monétaire international est un ensemble d’accords interna-tionaux qui indiquent comment sont déterminés les taux de change. Une monnaie peut être indexée à un étalon (par exemple, une quantité d’or), à une autre devise (le dollar) ou à une combinaison de devises. On parle alors de changes fixes.
Le système monétaire européen qui existait avant la création de la mon-naie unique européenne fixait ainsi une partié entre le franc français et le mark allemand (1 mark = 3,40 francs par exemple). La parité définit donc la valeur officielle d’une monnaie par rapport à une autre.
La difficulté réside alors dans le maintien de cette parité. Elle nécessite l’intervention des banques centrales. Si la parité franc/mark se modifie
en faveur de la devise allemande, la banque de France doit acheter du franc afin de soutenir son cours.
Si une banque centrale est dans l’incapacité de défendre la parité offi-cielle de sa monnaie, faute de réserves de changes suffisantes, elle peut être amenée à modifier son taux de change : elle dévaluera ou réévaluera sa monnaie des taux de change fixés (dévaluation).
Question
� Illustrez la phrase en vert en partant d’une situation où 1mark=3,40 francs.
� Pourquoi, dans un système de changes fixes, les autorités monétaires doivent-elles intervenir ?
� Comment les autorités monétaires peuvent-elles faire pour assurer la parité ?
Document n° 22
Un système de changes flottants est un système de change dans lequel la banque centrale d’un pays n’a aucune obligation d’intervenir sur la valeur de sa monnaie. Les monnaies n’ont pas de parité officielle, leur cours se forme sur le marché des changes en fonction des offres et des
demandes.
On distingue deux sous systèmes de flottement :
Le flottement pur : les autorités monétaires n’interviennent pas sur le marché des changes.
Cependant dans la réalité les banques centrales interviennent toujours plus ou moins afin d’éviter de trop fortes fluctuations de leurs monnaies.
Activité 28
Activité 29
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40 Séquence 2 – SE01
Le flottement administré : les autorités monétaires peuvent intervenir sur le marché des changes pour réguler le cours de leur monnaie.
Question
� À partir des documents n° 21 et n° 22, complétez le schéma suivant : avec les termes, « peuvent », « doivent », « ne doivent pas ».
Changes fixes
Les autorités monétaires
intervenir pour
maintenir la parité
Les autorités monétaires
intervenir
Changes flottants
pur
administréLes autorités monétaires
intervenir
Dans un système de changes flexibles une monnaie peut s’apprécier ou se déprécier. Les dévaluations ou réévaluation ne peuvent se produire qu’en changes fixes.
Que ce soit dans un système de changes fixes ou de changes flottants, l’offre et la demande de devises déterminent donc le taux de change.
2. Le fonctionnement du marché des changes
Le marché des changes fonctionne comme un marché « classique », c’est-à-dire que le taux de change est déterminé par la loi de l’offre et de la demande. (Rappels de seconde et de première)
Document n° 23
Quantités de devises
Taux de change
Courbe de demandede devises
Courbe d’offrede devises
Le taux de change est déterminé par la rencontre (au point d’équilibre) entre l’offre et la demande sur le marché des changes.
Le taux de change est déterminé par l’offre et la demande de chacune des deux monnaies : si la demande dépasse l’offre, le cours augmente et inversement si l’offre dépasse la demande le cours baisse.
Remarque
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41Séquence 2 – SE01
Plus une devise est demandée, plus son taux de change par rapport aux autres augmente.
Le taux de change étant le résultant de la confrontation entre l’offre et la demande de monnaie
a) L’influence de la balance des transactions courantes.
Questions
� Complétez le texte suivant avec les termes : baisser (2 fois), offerte, demandée, importe, exporte, augmenter.
Lorsqu’un pays connaît un excédent commercial (par exemple), il
………………… plus qu’il n …………………, les exportateurs désirant recevoir
leur propre monnaie, les importateurs vont devoir s’en procurer. Le cours
de la monnaie du pays en excédent commercial va donc …………………, et
inversement le cours de la devise en usage dans le pays qui importe va
………………….
À l’inverse, un pays dont la balance commerciale est déficitaire voit sa
monnaie davantage ………………… (par les importateurs qui cherchent
des devises) que …………………. Le cours de la monnaie nationale va alors
………………….
Les offres et les demandes de devises peuvent donc avoir pour origine les échanges internationaux de biens et services mais aussi les mouve-ments internationaux d’actifs financiers.
b) Les taux d’intérêts déterminants de l’offre et de la demande de devises
Document n° 24
Les choix de politique monétaire ont aussi un impact sur le cours des monnaies. Les écarts entre taux d’intérêts sont traditionnellement un dé-terminant majeur des évolutions des taux de change, puisque les inves-tisseurs se portent naturellement sur les monnaies dans lesquelles sont libellés les actifs les mieux rémunérés. Avec un taux directeur de la Fed à 0,25 %, les placements en dollars ne sont pas franchement attractifs. Cet effet est aujourd’hui amplifié par les opérations spéculatives consistant
à vendre des dollars pour acheter des actifs dans d’autres devises.
Alternatives Economiques n° 286, décembre 2009.
www.alternatives-economiques.fr
D’autres facteurs autres que commerciaux interviennent dans la déter-mination du taux de change, ainsi on peut appliquer le même raison-nement aux transactions portant sur des actifs financiers. Par exemple, si les taux d’intérêts sont plus élevés en Europe qu’aux États Unis,
Activité 30
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42 Séquence 2 – SE01
les titres (obligations notamment) libellées en dollars vont être délaissés au profit de titres libellés en euros. Ainsi, des sorties de capitaux des Etats-Unis engendrent une demande d’euros et une offre de dollars. Le dollar se déprécie. Les autorités monétaires, peuvent donc, y compris en changes flottants, influencer le cours de leur monnaie en jouant sur les taux directeurs
D’autre part, les variations des taux de change s’expliquent aussi par la spéculation.
Revoir votre cours de première sur la politique monétaire et les taux d’in-térêts.
c) La spéculation : motif d’offre et de demande de devises
Le marché des changes fonctionne en continu et les cours peuvent se modifier en permanence, les opé-rateurs financiers peuvent alors chercher à acheter/vendre des devises uniquement dans le but de bénéficier du différentiel de change entre 2 opérations d’achet et de vente. On parle alors de spé-culation sur les monnaies.
Document n° 25
La crise de confiance des marchés envers la soutenabilité des dettes grecque, portugaise et espagnole fait le bonheur des hedge funds2. Seul un message fort des dirigeants de l’UE pourra mettre un terme à ces at-taques spéculatives qui se répercutent sur l’euro.
Au sommet il y a moins de quatre mois, l’euro est actuellement au plus bas : la monnaie unique européenne vaut à peine 1,37 dollar, son plus bas niveau depuis huit mois, contre plus de 1,50 dollar en octobre 2009. Cette évolution est moins le reflet d’un regain de vigueur du billet vert que de la défiance des investisseurs envers l’endettement et les déficits records des pays d’Europe du Sud. Le problème est que cette inquiétude légitime a laissé place à une forte dose d’irrationnel.
[…]
La Grèce, dont les déficits et la dette publics sont si élevés que la Com-mission européenne a placé le pays sous une quasi-tutelle, a été le dé-
2. *Un hedge funds est un fonds de placement spécial avec pour objectif la performance maximale. Il utilise toute une panoplie d’instruments financiers : la vente à terme, la vente à découvert… Ce fonds peut investir pour profiter de la hausse comme de la baisse des marchés !
Remarque
La spéculation est une transac-
tion effectuée sur des titres (ac-
tions, obligations..), des matières
premières ou des devises dans la
perspective d’une variation de
prix à la hausse ou à la baisse et
dont l’objectif est de réaliser un
gain en capital.
Activité 31
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43Séquence 2 – SE01
clencheur de cette débâcle financière qui a contaminé depuis le Portugal et l’Espagne. Depuis trois semaines, le prix des obligations émises par les trésors grecs, portugais et espagnol ont perdu plus de 5 % de leur valeur, tandis que les taux d’intérêt de leurs emprunts sont montés en flèche.
Athènes, Lisbonne et Madrid dénoncent des attaques spéculatives. […]
Car l’opportunité de s’enrichir, pour ces fonds spéculatifs, est double. Pariant sur la baisse du prix des obligations des pays du sud de la zone euro, ils vendent à terme ces obligations à découvert – c’est-à-dire avant d’en être les propriétaires réels – espérant ainsi profiter d’une baisse rapide pour générer des plus values. Une tendance qu’ils alimentent en achetant des positions et en les revendant dans la foulée. De fait, plus
ils vendent, plus les prix baissent. […]
Par ricochet, ces attaques se répercutent sur l’euro : sous la pression des fonds spéculatifs, les investisseurs privilégient les placements jugés aujourd’hui moins risqués, en dollar, traditionnelle valeur refuge lorsque les marchés tanguent.
La zone euro, nouveau terrain de jeu des spéculateurs,
Émilie Lévêque, Lexpansion.com – 08/02/2010
� Pourquoi les taux d’intérêt ont-ils augmenté ?
� Expliquez ce qu’est la vente à terme.
� Expliquez ce qu’est la vente à découvert.
� Pourquoi l’euro se trouve affaibli ?
� Expliquez le passage en vert « De fait, plus ils vendent, plus les prix baissent ».
La spéculation a une incidence sur le taux de change.
En effet, en achetant/vendant des titres massivement, les spéculateurs
vont provoquer une évolution de leurs cours :
Si des titres sont fortement demandés leurs cours vont augmenter
Si des titres sont massivement mis en vente, leur cours va baisser.
Spéculer va de fait avoir une incidence sur l’offre et la demande de devises
qui sont demandées par exemple pour acheter ces titres. La spéculation
ayant un impact sur l’offre et la demande de devises, elle modifie donc les
cours de change.
A retenir
La spéculation peut s’opérer directement sur les devises, en les ache-tant/vendant afin de bénéficier des différentiels de change.
Le taux de change d’une monnaie varie donc en fonction de nombreux déterminants et son suivi est important puisqu’il a un impact sur la situa-tion économique des pays dans lesquels cette monnaie est en usage.
Remarque
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44 Séquence 2 – SE01
Pour aller plus loin
Allez sur www.france-info.com
Puis dans chroniques
Sélectionnez « tout info, tout éco »
Recherchez dans les archives de la Semaine du 08/02/2010 au 14/02/2010
Une liste de chronique apparaît, cliquez sur celle intitulée « Crise de l’eu-ro : la spéculation, maître du jeu ? »
Téléchargez le Podcast ou lisez l’article.
3. L’impact d’une variation des cours de change
DatesDates Taux de changeTaux de changePrix en dollar d’un produit fabriqué en Prix en dollar d’un produit fabriqué en
zone euro et vendu 100 €zone euro et vendu 100 €
28 décembre 2004 1 € =1,36 $
3 décembre 2009 1 € =1,51 $
25 mai 2010 1 € = 1,22 $
17 août 2011 1 € =1,45 $
� Comment l’euro a-t-il évolué entre décembre 2004 et décembre 2009 ?
� Comment l’euro a-t-il évolué entre décembre 2009 et mai 2010 ?
� Les pays de la zone euro produisent et vendent aux Etats Unis un produit facturé 100€. Calculez le prix en dollar pour les américains pour ces 4 dates. Complétez la colonne correspondante.
� Comment les exportations de ce produit peuvent-elles avoir évolué entre décembre 2004 et dé-cembre 2009 ?
� Quel impact a l’évolution du taux de change sur la compétitivité ?
Document n° 26
Côté américain, la politique monétaire ultra-expansive conduite par la Fed, la Banque centrale américaine, depuis la fin 2008 a entraîné une dépréciation importante du dollar. Cette chute a facilité à son tour la re-prise des exportations américaines au second trimestre 2009.
[…]
Activité 32
Le taux de change est donc une
des sources de la compétitivité
prix, lorsqu’une monnaie est
sous-évaluée ou se déprécie cela
accroît la compétitivité prix de
son pays émetteur.
Activité 33
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45Séquence 2 – SE01
Par ailleurs, les autorités chinoises ont décidé en août 2008 de revenir à la parité fixe du yuan vis-à-vis du dollar, politique en vigueur de 1994 à 2005. […] Le yuan a donc suivi le dollar à la baisse à partir de mars 2009, se dépréciant de 17 % par rapport à l’euro et de 12 % par rapport au yen. Si l’on tient compte de l’orientation des échanges, le yuan s’est dépré-cié vis-à-vis des monnaies des principaux partenaires de la chine de 16 % en termes nominaux3 et de 11 % en termes réels4 en huit mois. De la
part d’un pays ayant accumulé en dix ans 2 000 milliards de réserves de
change et dont l’excédent des échanges courants approchait les 10 % du
PIB en 2008, une telle politique ne peut passer que pour l’expression d’un
mercantilisme agressif […] la sous-évaluation du yuan étant l’équivalent
monétaire d’un tarif à l’importation ou d’une subvention à l’exportation.
Jacques Adda, La double face du yuan,
Alternatives Économiques n° 287, janvier 2010
www.alternatives-economiques.fr
� Les Etats Unis sont-ils en changes fixes ou flottants ?
� La monnaie chinoise est elle fixe ou flottante vis-à-vis du dollar ?
� En quoi consiste une politique monétaire expansive ?
� Expliquez pourquoi une politique monétaire expansive peut conduire à une hausse des exportations ?
� Expliquez le passage en vert.
En maintenant le yuan sous évalué, le gouvernement chinois espère augmenter la compétitivité. En effet, puisque la valeur de la monnaie nationale baisse,
� le prix en monnaie étrangère des produits exportés va baisser et les rendre plus compétitifs.
� le prix des produits à l’importation exprimé en monnaie locale va aug-menter et donc les rendre moins compétitifs.
Par la baisse des importations et la hausse des exportations, la balance commerciale doit s’améliorer.
Conclusion
Les échanges internationaux se sont nettement accrus notamment sous l’impulsion des flux de capitaux qui ont connu un essor important du fait de la globalisation financière. L’Europe, qui arrive en tête dans ce domaine des flux de capitaux, a connu un essor rapide des flux à l’intérieur du conti-nent, encouragés par l’adoption de l’euro comme monnaie commune.
Nous allons voir dans le 3e et dernier chapitre de cette séquence quelle est la place de l’Union européenne et plus particulièrement des pays ayant pour monnaie l’euro dans l’économie globale.
3. taux de change nominal : celui constaté à travers les prix courants
4. taux de change réel : il est calculé de manière à éliminer les écarts d’inflation entre pays.
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46 Séquence 2 – SE01
3 Quelle est la place de l’Union euro-péenne dans l’économie globale ?
Introduction
Le libre échange est censé apporter un surcroît de croissance éco-nomique. C’est pour cela que des Unions régionales ont vu le jour, comme la CEE devenue Union Européenne ou d’autres Unions régio-nales comme l’ALENA (accord de libre échange nord américain), le MERCOSUR en Amérique Latine ou l’ASEAN en Asie. Et, si un prin-cipe bien connu veut que l’union fasse la force, on peut penser que lorsque des pays se regroupent pour négocier, ils auront plus d’in-fluence. En effet, ensemble ils représentent une part plus impor-tante du commerce international, des IDE, (investissement direct à l’étranger) etc. C’est l’un des aspects qui peut expliquer l’intégra-tion poussée de l’Union européenne. Ici nous nous intéresserons à l’aspect économique de l’intégration européenne mais il faut garder à l’esprit que l’objectif fondamental des « pères de l’Europe » était un objectif de paix.
Banque centrale, politique budgétaire, politique moné-taire.
Pré-requis
Euro, union économique et monétaire.
Notions à acquérir
Sensibilisation
Allez sur le site www.touteleurope.eu
Dans thème sélectionnez « euro » puis « quizz euro »
Vous ferez alors un point sur vos connaissances de départ.
Problématique :
Comment et pourquoi l’Union économique et monétaire s’est-elle mise en place ? À quelles difficultés doit-elle faire face ?
Activité 34
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47Séquence 2 – SE01
L’Union Européenne : une expé-rience d’intégration régionale inédite et originale
1. La marche vers l’Union économique et monétaire
a) Les différents degrés de l’intégration régionale
L’intégration économique et monétaire de l’Europe résulte d’un long processus engagé au len-demain de la Seconde Guerre Mondiale. D’emblée, les finali-tés de la construction euro-péenne combinent des objectifs politiques, comme l’instaura-tion d’une paix durable entre Etats européens et des objectifs économiques et monétaires comme l’instauration d’un mar-ché unique et la volonté de par-venir à une union monétaire.
Document n° 27
On distingue différents degrés dans le processus d’intégration écono-mique, selon l’importance de l’unifaciation des marchés, et selon la nature des accords entre les pays de la zone. Selon la « Théorie de l’inté-gration économique » (1961) de B Balassa (1928-1991), il existe cinq degrés d’intégration.
– La zone de libre échange se caractérise par une diminution ou une suppression des barrières douanières à l’intérieur de la région. Ce type d’accord laisse libre chaque membre de sa politique commerciale envers les pays extérieurs à la zone : le libre-échange reste intra-régional, ce qui préserve l’autonomie des Etats dans leurs politiques commerciales na-tionales. L’ALENA, zone de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada créée en 1992 en fournit un exemple. […].
– L’union douanière est une zone de libre-échange dont les membres décident d’adopter une politique commerciale unique vis-à-vis du reste du monde en fixant des tarifs douaniers extérieurs communs. […] le MER-COSUR est organisé sur ce mode depuis sa création en 1991. […].
A
L’intégration économique concerne un ensemble de
pays proches géographiquement et qui décident de
construire un espace économique et social au sein
duquel il n’y aura plus d’entraves aux échanges (mar-
chandises, hommes, capitaux). Cette intégration s’ac-
compagne d’institutions communes qui sont chargées
de gérer les intérêts communs des pays ( BCE, com-
mission européenne, parlement européen etc.
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48 Séquence 2 – SE01
– Dans un marché commun les pays membres ajoutent à l’union doua-nière la libre circulation des facteurs de production (capital, travail, bre-vets…). Cela suppose une harmonisation poussée des règlementations nationales, par exemple la fixation des règles communes concernant les diplômes et l’accès des professions protégées par leur statut.
Après le Traité de Rome de 1957, l’usage était de parler de « marché com-
mun » pour désigner ce qui constitue à cette époque une union doua-
nière. En revanche, le « marché unique européen » entrée en vigueur en
1993 constitue bien un marché commun en raison de la libre circulation
des marchandises et des facteurs de production.
– L’union économique peut se définir par l’adoption d’objectifs de po-litique économique communs, ce qui conduit à une harmonisation pro-gressive des politiques économiques dans la zone. Pour B Balassa, cela inclut une politique monétaire commune.
Certains économistes distinguent l’uniuon économique, qui entraîne uniquement l’harmonisation des politiques économiques, et l’union monétaire qui implique en outre une politique monétaire unique. Ainsi, l’Union européenne s’est engagée sur la voie de l’union économique et monétaire, définie en 1992 par le traité de Maastricht.
A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, E. Le Masson,
Aide mémoire, Économie, Sirey, éd. 2009.
Complétez le schéma suivant afin de représenter les étapes de l’intégra-tion régionale en précisant ce qu’apporte chaque étape.
Union monétaire : ………………………………………………………………………………
Union économique : ………………………………………………………………………
Marché commun : ………………………………………………………………………
Union douanière : …………………………………………………………………
Zone de libre-échange : …………………………………………………
Les 5 étapes théoriques de l’intégration : de la zone de libre échange à l’Union économique et monétaire
B. Balassa (1928 – 1991) (économiste américain) dans Théorie de l’in-
tégration économique (1961) a proposé un schéma d’intégration régio-nale, qui durant de longues années, fait figure de modèle de référence au processus de régionalisation (constitution d’unions régionales) : Les cinq étapes de l’intégration.
� Zone de libre échange = diminution ou suppression des barrières douanières entre les pays d’une même zone.
� Union douanière= zone de libre échange + tarif douanier commun en-vers le reste du monde.
� Marché commun = union douanière + libre circulation des facteurs de production (travail, capital). Cela nécessite une certaine réglementation.
Activité 35
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49Séquence 2 – SE01
� Union économique = marché commun + mise en œuvre de politiques économiques communes concernant les politiques budgétaires et mo-nétaires.
� Union économique et monétaire : mise en place d’une politique moné-taire identique avec la création d’une monnaie unique et d’une banque centrale qui gère la politique monétaire pour l’ensemble de la zone.
b) Les principales étapes de la construction euro-péenne en matière d’intégration régionale
La construction européenne démarre réellement à partir des années 50. Différents traités ponctuent les principales étapes menant à l’Union éco-nomique et monétaire.
� La création de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) en 1951.
� Le traité de Rome en 1957 institue la CEE (communauté économique européenne).
� L’Acte unique européen en 1987 (date d’entrée en vigueur mais la si-gnature a lieu en 1986) qui prévoit la création du marché unique des personnes, des capitaux et des biens en 1993.
� Le traité de Maastricht de 1992 institue l’Union Européenne (UE) et les conditions d’un passage à la monnaie unique : c’est la mise en place de l’euro. (entrée en vigueur en 1993).
� le traité d’Amsterdam en 1997 complète le dispositif avec l’adoption du Pacte de stabilité et de croissance qui permet le contrôle des défi-cits budgétaires des pays membres.
� 1998 : création de la Banque Centrale Européenne (BCE)
� 1janvier 1999 : entrée en vigueur de l’Union économique et monétaire pour onze pays de l’UE.
� 2002 : mise en circulation des pièces et des billets en € et retrait pro-gressif des monnaies nationales.
� En 2007, signature du Traité de Lisbonne
⇒ Ces étapes ont contribué à la réalisation d’une véritable intégration
régionale européenne c’est-à-dire le développement de rapports éco-nomiques, sociaux et politiques créant une interdépendance croissante entre Etats membres d’un espace spécifique.
Effectuez des recherches afin de répondre aux questions suivantes :
� Quels pays ont intégré l’UE en 2004 ?
� Quels pays ont rejoint l’UE en 2007 ?
Activité 36
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50 Séquence 2 – SE01
L’originalité de l’intégration européenne se perçoit à travers :
� un élargissement progressif à un nombre toujours plus grand de pays (27
en 2011)
� la mise en place de politiques communes. Exemples : la politique com-
merciale (négociations à l’OMC pour favoriser la mise en place du mar-
ché unique) ; la politique de la concurrence (contrôle des fusions, ... pour
permettre «une concurrence libre et non faussée») ; la politique régio-
nale permet aux pays nouvellement entrés ou aux régions en difficulté de
bénéficier de fonds européens pour combler leur retard ; la PAC (politique
agricole commune qui permet de soutenir les prix agricoles), la politique
monétaire, ... Ces politiques ont notamment pour but de compenser l’hé-
térogénéité de développement des territoires des pays membres.
� La création d’institutions politiques supranationales.
A retenir
Document n° 28
Conseil européenRéunion des chefs d’État
et de gouvernementquatre fois par an
Opère les arbitragesau sein du Conseil
des Ministres
Commissioneuropéenne
Réunit les commissairesnommés par les États
membres, pour assurerle respect des Traités, diriger
les politiques communeset proposer les directives
et réglements
Parlement européenÉlu au suffrage universel
pour cinq ans, il représenteles citoyens, vote les lois
et le budget européen
Cour de justiceAssure le respectdu droit européen
Commissiondes Ministres
Organe législatifregroupant les ministres
des États membresd’un domaine donné
Les institutions de l’Union européenne
Définit les grandesorientations
A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, E. Le Masson,
Aide mémoire, Économie, Sirey, éd. 2009.
© Cned – Académie en ligne
51Séquence 2 – SE01
Complétez le schéma suivant
On parle
d’intégration
économique
lorsque :
des pays proches géographiquement construisent un espace
où les se font sans entraves
des sont élaborées et mise en place
des sont chargées de gérer les intérêts communs
2. De l’Union économique à l’union monétaire
Le traité de Maastricht en 1992 décide d’instituer une monnaie unique, donc une union économique et monétaire avec une seule monnaie et une banque centrale unique. L’euro est devenu cette monnaie unique pour 11 pays de l’Union le 1er janvier 1999 (toutes les opérations sur les marchés financiers de la zone se font en eu-ros) ; la Banque Centrale Européenne (BCE) a été mise en place le 1er janvier 1999.
L’euro est le nom donné à la monnaie unique des
pays de l’Union Européenne.
L’Union économique et monétaire (UEM) est un ac-
cord entre les pays européens au sommet de Maas-
tricht en décembre 1991 pour instaurer une monnaie
unique en Europe avant 2002. Cet accord stipule que
les pays devront abandonner leur souveraineté monétaire au profit d’une
souveraineté commune c’est-à-dire d’une monnaie et d’une politique mo-
nétaire uniques.
Activité 37
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52 Séquence 2 – SE01
Document n° 29
www.touteleurope.eu
Allez sur le site de la BCE http://www.ecb.int
Cliquez sur « The €uro » dans les onglets du haut de page
Sélectionnez la langue en cliquant sur FR en haut
Dans l’encart « L’élargissement de la zone euro » cliquez sur Animation interactive : l’élargissement de la zone euro
Vous découvrez alors une carte interactive. Utilisez là pour traiter les questions suivantes.
� Combien de pays compte la zone euro ?
� Quand les premiers pays ont-ils adopté l’euro ? quels sont ces pays ?
� Quand la Grèce a-telle adopté l’euro ?
� Quel pays adopte à son tour l’euro en 2007 ?
� Quels pays intègrent ensuite la zone euro qui comprend alors 15 membres ?
� Quand les 2 derniers pays qui ont intégré la zone euro ont-ils adopté cette monnaie ?
a) Les conditions de passage à la monnaie unique
� Le traité de Maastricht (1992) organise le passage à la monnaie unique et le mode de fonctionnement de l’UEM. Il conditionne l’adoption de la monnaie unique (l’euro) au respect des critères de convergence : en-
Activité 38
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53Séquence 2 – SE01
semble d’objectifs macroéconomiques assignés aux membres de l’UE afin de réduire leurs disparités.
Cinq critères ont été retenus :
– Stabilité des prix : le taux d’inflation ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point la hausse moyenne des prix des trois membres de l’UE les moins inflationnistes.
– Taux d’intérêt à long terme : le taux d’intérêt à long terme ne doit pas dépasser de plus de 2 points la moyenne des taux d’intérêt des trois pays membres de l’UE les moins inflationnistes.
– Taux de change : absence de dévaluation de la monnaie nationale (sur une période de deux ans) et respect des marges de fluctuation prévues par le système monétaire européen.
– Déficit public : doit être inférieur à 3 % du PIB.
– Dette publique : doit être inférieure à 60 % du PIB
� Le traité d’Amsterdam et le pacte de stabilité et de croissance signé
en 1997
Le pacte de stabilité et de croissance est un accord entre les pays de l’Union européenne, qui fixe des règles limitant les déficits publics des pays ayant adopté l’euro ou de ceux qui le souhaitent.
Le pacte de stabilité pérennise l’un des critères de Maastricht (limite du déficit public 3 % de son PIB), sous peine de sanction (prélèvement sur le PNB du pays fautif).
Il est en outre recommandé aux États membres de réduire leurs déficits voire de dégager un solde positif.
Chaque année, les États membres déposent auprès de la Commission et du Conseil de l’Union européenne un « pacte de stabilité et de crois-sance » définissant les objectifs des finances publiques à l’horizon de trois ans.
Déficit public =déficit de l’Etat, des collectivités territoriales et de la Sécurité sociale.
La dette publique de la France fin 2010 représentait 81,7 % du PIB.
Le déficit public de la France fin 2009 représentait 7,7 % du PIB.
b) Les avantages attendus de l’adoption de l’euro
L’union monétaire peut être considérée comme une forme de réponse à la mondialisation : afin d’être moins vulnérables et de mieux résister à la concurrence, les pays seraient ainsi moins vulnérables.
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54 Séquence 2 – SE01
Document n° 30
Les principaux avantages de l’euro sont :
– ..........................................................................................................
Le fait de pouvoir d’avoir des prix affichés partout dans la même monnaie est bénéfique pour les consommateurs, qui peuvent alors comparer les produits et faire le bon choix en termes de prix. Il en résulte par ailleurs une concurrence accrue entre les Etats membres et donc d’éventuelles répercussions sur les prix, qui s’en trouvent alors tirés vers le bas.
– ..........................................................................................................
L’introduction de la monnaie unique a de fait éliminé les opérations de change et ainsi permis des économies. Désormais, au sein de la zone euro, il n’existe plus de frais liés à l’achat et à la vente de devises sur les marchés des changes ; aux mesures visant à se prémunir contre les évolutions défavorables des cours de change ; aux paiements transfron-taliers en devises qui s’accompagnaient auparavant de frais élevés ; à la détention de plusieurs comptes en devises rendant la gestion de ses comptes plus difficile et onéreuse. Évidemment, les échanges commu-nautaires s’en trouvent depuis nettement facilités.
– ..........................................................................................................
L’euro a induit la disparition des fluctuations de cours de change, et donc des risques de change au sein de la zone euro. Auparavant, ces coûts liés aux cours et aux risques de change constituaient des obstacles aux échanges commerciaux et à la concurrence au niveau transfrontalier. Ainsi, la disparition des fluctuations de cours de change réduit l’incerti-tude sur le niveau des prix et la rentabilité future des investissements.
– ..........................................................................................................
La stabilité de l’euro a permis pendant longtemps d’avoir accès à des taux d’intérêt très faibles, grâce à des anticipations d’inflation et des primes de risque liées à l’inflation qui sont demeurées limitées et stables. Cependant, force est de constater que la zone euro n’a pas réussi par contre à contenir l’envolée des taux d’intérêt des émissions obligataires de certains pays en 2010 et 2011
www.touteleurope.eu
� Proposez un titre pour chacun des paragraphes du document n° 30.
La monnaie comporte des avantages :
� Diminution des coûts et des risques de change. Depuis les années 70, les taux de change des pays européens sont placés sous un régime de changes flottants. Cela signifie que les taux de change sont fixés libre-ment par la loi de l’offre et de la demande de monnaie et qu’ils peu-vent varier fortement. Jusqu’à la mise en place de l’euro, les échanges intra-européens étaient freinés par les coûts de conversion des mon-naies les unes dans les autres ainsi que par les variations des taux de
Activité 39
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55Séquence 2 – SE01
change. En effet, du jour au lendemain, un constructeur automobile français pourtant à égalité de prix avec son concurrent italien pouvait perdre sa compétitivité à cause d’une forte dévaluation de la lire ita-lienne. Le commerce entre les pays européens se caractérisait par une très forte incertitude sur laquelle les entreprises ne pouvaient pas agir. La mise en place d’une monnaie unique allait permettre de résoudre ce problème.
� amélioration de la concurrence car il est plus facile de comparer les prix entre les pays. Cet accroissement de la concurrence doit normale-ment entraîner une pression à la baisse sur les prix, et permettre une plus grande liberté de choix pour les consommateurs. Cette baisse des prix doit relancer la compétitivité-prix des produits européens ainsi que la consommation, ce qui est source de croissance économique.
� meilleure attraction des capitaux d’origine extérieure à l’espace euro-péen, ce qui permet le financement des entreprises européennes. Des taux d’intérêt nominaux faibles et l’absence d’inflation dans tous les pays de la zone euro favoriseront l’activité puisque les agents trouveront facilement des ressources peu coûteuses pour consommer ou investir.
� Meilleure insertion dans la mondialisation de l’économie et concur-rence éventuelle au dollar.
L’euro représente un outil politique essentiel de l’intégration euro-péenne. Cependant les événements récents et la crise que connaît la zone euro montrent que l’Euro comporte des inconvénients et que l’UEM doit faire face à de nouveaux enjeux.
Les difficultés soulevées par l’intégration européenne
1. Les problèmes liés à la monnaie unique
Document n° 31
La construction européenne a privé corrélativement les États d’Europe de certaines de leurs compétences. […] L’harmonisation des règles de
finances publiques restreint certaines marges de manœuvre.
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� De quelles compétences sont privés les Etats ?
� Comment les Etats peuvent-ils intervenir ?
� Expliquez le passage en vert.
B
Activité 40
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56 Séquence 2 – SE01
L’entrée dans l’UEM et l’adoption de la monnaie unique comportent des in-
convénients puisqu’elles limitent les possibilités d’intervention des Etats :
– l’euro entraîne des contraintes fortes limitant la possibilité des Etats de
faire face à des chocs économiques négatifs : si la croissance écono-
mique du pays ralentit, il y a impossibilité de dévaluer la monnaie pour
retrouver de la compétitivité.
– Il est difficile en respectant les critères de Maastricht de recourir au déficit
budgétaire pour relancer l’économie.
– pour pouvoir satisfaire les critères de Maastricht, de nombreux pays vont
devoir s’engager dans des politiques d’austérité, de rigueur d’inspiration
libérale qui peuvent être des mesures défavorables en termes de crois-
sance économique et d’emploi.
A retenir
2. L’euro renforce les interdépendances
La crise récente et la menace qu’elle fait peser sur la stabilité de la zone euro ont mis en évidence l’interdépendance et la vulnérabilité des États membres, notamment ceux qui ont adopté la monnaie unique.
Document n° 32
« Une défaillance de la Grèce amènerait à une hausse des taux d’intérêt pour toute la zone. »
L’euro est-il menacé par la crise ? Laurent Jeanneau et Guillaume
Duval, Alternatives économiques HS n° 84 p43.
Expliquez cette citation.
La crise de solvabilité de pays membres de la zone euro se double d’une
crise de liquidité des banques européennes. En effet ces dernières pos-
sèdent la majorité de la dette grecque et portugaise. En cas de restructura-
tion ou de moratoire annulant tout ou partie de ces dettes, la crise se trans-
formerait en crise financière. Les banques évitent alors de se prêter leurs
excédents de liquidité, ou le font à très court terme et à des taux élevés de
peur que la banque débitrice fasse défaut.
Deux grandes banques françaises (Société Générale et le Crédit Agricole) ont
ainsi vu leur note se dégrader (note mise par les agences de notation) en sep-
tembre 2011 du fait de la détention d’une grande part de la dette grecque.
A retenir
Activité 41
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57Séquence 2 – SE01
Document n° 33
Les plans annoncés le 10 avril, le 2 mai et le 10 mai par les Etats euro-péens et la Banque centrale européenne (BCE), avec le soutien du Fonds monétaire international (FMI), pour mettre un terme à la crise de la dette souveraine n’y on rien fait. Une fois passé l’effet de surprise, l’euro est revenu à chaque fois sur sa tendance baissière, comme si les 110 mil-liards débloqués pour la Grèce et les 750 milliards mobilisés pour les autres pays en difficultés de la zone (Portugal, Espagne, Irlande) ne changeaient pas vraiment les données du problème.
Euro : les raisons de la défiance, Jacques Adda,
Alternatives Économiques n° 293 juillet-aout 2010, p.85.
www.alternatives-economiques.fr
Questions
� Pourquoi l’euro se déprécie.
� Expliquez l’impact d’une dépréciation de l’euro sur le coût des impor-tations et des exportations ?
� Pourquoi l’aide apportée par l’Union européenne et le FMI n’ont pas enrayé la baisse de l’euro ?
En cas de crise, l’euro renforce donc les interdépendances entre les pays
membres. Cette interdépendance est d’autant plus forte qu’avec la titrisation
(voir chap2 séquence1), elle menace aussi les banques et implicitement les
Etats qui comme en 2008 se portent implicitement garants d’elles.
Ainsi la prise en compte des finances publiques nationales mais aussi des
dettes bancaires (implicitement garanties par les Etats ) incitent les inves-
tisseurs à placer leurs fonds hors de la zone euro.
A retenir
3. La zone euro peine à coordonner lespolitiques économiques de ses membres
L’UEM doit à présent faire face à des enjeux cruciaux : sauver la Grèce menacée de faillite par sa dette astronomique et éviter la contagion qui menace de se propager à d’autres pays tout en réussissant à convaincre les marchés de sa crédibilité afin de garder la confiance des investis-seurs. Cependant cela ne se fait pas sans poser des difficultés, la coordi-nation s’avérant une tâche difficile.
Activité 42
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58 Séquence 2 – SE01
Document n° 34
En construisant l’euro, les européens ont voulu croire qu’une monnaie ne nécessitait pas de pilotage politique et qu’on pouvait s’en remettre à des règles de « bons pères de famille » (avec le pacte de croissance en particulier). Or construire une monnaie sans souveraineté politique en fait une entreprise fragile […]. Les marchés financiers l’ont flairé et ont testé la capacité des dirigeants européens à faire preuve de solidarité.
Première illustration de cette carence de la dimension politique : les eu-ropéens n’avaient pas voulu prévoir de dispositif pour aider un Etat qui rencontrerait des difficultés à lever des fonds auprès des marchés. Le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) exclut, dans son article 125, toute intervention des Etats ou de l’Union pour soulager la dette d’un Etat, et dans son article 123, toute action de la BCE en ce sens. L’article 123 prévoit certes l’octroi de crédits pour aider un pays présentant des difficultés de balance de paiements…, mais en interdit le bénéfice aux pays de la zone euro !
Devant l’ampleur des tensions sur les marchés obligataires, les euro-péens ont su, dans l’urgence, adopter une interprétation souple des trai-tés pour aider la Grèce au premier semestre 2010 (pour un montant de 110 milliards d’euros), puis l’Irlande fin novembre (pour un montant de 85 milliards). […]. De son côté, la BCE a acheté des titres de dette des Etats attaqués par la spéculation pour limiter la hausse des taux d’inté-rêts qu’ils subissaient. […]
Enfin (et, peut-être, surtout), la zone euro n’a pas réussi à mettre en place une véritable coordination des politiques économiques natio-nales. Au lieu de se rapprocher, les trajectoires des pays européens ont plutôt divergé. Certains (l’Espagne et l’Irlande) avaient fait reposer leur croissance sur l’endettement et l’immobilier, tandis que d’autres (l’Alle-magne et les Pays Bas) veillaient davantage à leur compétitivité. D’où des performances à l’exportation très différentes. […]
Pour surmonter ses divergences de compétitivité et ses problèmes budgétaires, l’Europe veut renforcer les sanctions dans le cadre de la surveillance multilatérale, notamment du pacte de stabilité et de crois-sance. Une fois de plus, elle s’en remet à des règles. Sans doute faudrait-il injecter davantage de politique et de coordination.
Olivier Lacoste, Faudrait-il renoncer à l’Euro ? L’État de l’économie 2011,
Alternatives Economiques HS n° 88, 2e trimestre 2011,
www.alternatives-economiques.fr
Questions
� Pourquoi peut-on dire qu’il n’y a pas de pilotage politique de la zone euro ?
� Expliquez la phrase en vert.
Document n° 35
Le budget européen ne dépasse pas 1 % du PIB communautaire [….]. Le fait qu’une majorité d’Etats soient aux prises avec de sérieuses difficul-
Activité 43
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59Séquence 2 – SE01
tés financières pourrait favoriser la mise en commun de certaines dé-penses. Par ailleurs, les dépenses d’investissement, comme les grandes infrastructures ou la recherche, pourraient légitimement être fiancées, en partie au moins, par emprunt au niveau européen. Ce serait un moyen d’alléger les charges des Etats tout en sauvegardant des dépenses d’ave-nir. […] À défaut de budget commun, les pays membres parient une fois de plus sur la coordination des politiques économiques. Une expression derrière laquelle tous les Européens ne mettent pas le même sens, au-deçà de l’accord de façade qu’ils s’efforcent de préserver.
Pour les Allemands, la coordination passe essentiellement par une meilleure surveillance budgétaire, assortie de sanctions plus sévères pour les mau-vais élèves. Une coordination efficace devrait cependant s’étendre, au-delà des équilibres budgétaires, à l’ensemble des grands équilibres macroéco-nomiques (solde de la balance commerciale, coût du travail, dynamique de l’endettement privé, etc. L’expérience de la crise a montré que la conver-gence dans le domaine budgétaire ne suffisait pas. Il faut aussi une conver-gence accrue en matière d’évolution des prix et des salaires notamment, si on veut éviter que les pays ne perdent durablement en compétitivité, très difficile à rattraper ensuite vu l’impossibilité de dévaluer. […]
Bref, il ne suffira pas, à l’avenir, de tancer les Etats trop laxistes. Il faudra aussi convaincre les pays trop rigoureux de participer davantage à la de-mande communautaire. Cette symétrie de traitement serait une grande nouveauté pour la zone euro.
Sandra Moatti, Alternatives Economiques n° 292,
juin 2010, p.9 10, Issn 0247-3739
www.alternatives-economiques.fr
Questions
� Pourquoi un budget européen conséquent serait utile pour lutter contre des difficultés ?
� Pourquoi la coordination est-elle difficile à mener ?
L’adoption de l’euro, d’une monnaie unique est l’aboutissement de l’in-tégration européenne. Cette expérience est inédite et face à la crise est critiquée. Ainsi, la question de sortir de l’euro émerge dans le débat mé-diatique. Si cette alternative ne semble pas la voie choisie, c’est parce que l’euro présente malgré tout de nombreux avantages. Néanmoins, la crise de 2008 et la crise grecque montent l’urgence de remédier aux dé-fauts de l’Union européenne. Ulrich Beck (sociologue allemand), dans un entretien au magazine alternatives économiques du mois d’avril 2011 mettait notamment l’accent sur la nécessité :
– de sauver les Etats (la Grèce).
– de mettre en œuvre une réelle solidarité européenne (en émettant par exemple des bons du Trésor européens=titre de dette euro-péenne).
– de créer un véritable budget européen qui serait financé par un im-pôt européen et non plus uniquement des contributions des Etats membres.
Activité 44
Conclusion
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60 Séquence 2 – SE01
Auto-évaluation de la séquence
Vrai/faux
VraiVrai FauxFaux
La thèse des avantages comparatifs montre que les pays ont intérêt à se spéciali-
ser dans une activité même s’ils n’ont pas d’avantage absolu.
Les IDE sont des flux de capitaux des entreprises désirant développer leur produc-
tion à l’étranger.
Le protectionnisme peut être utilisé pour protéger des industries naissantes.
La DIPP est la division internationale du processus de production.
La DIT est la décomposition internationale du travail.
Le commerce intra-firme mesure les échanges entre les différentes filiales d’un
même groupe.
La différenciation des produits est source de compétitivité prix.
Etude d’un document statistique
Coût d’une heure de travail d’un ouvrier de l’industrie dans différents pays (base 100 : ouvrier américain).
PaysPays 20072007
Etats Unis 100
France 116
Taïwan 27
Brésil 24
Pologne 25
Allemagne 153
Bureau of Labor Statistics, 2009.
� Comparez le coût du travail d’un ouvrier de l’industrie en France et aux Etats-Unis.
� Pourquoi un producteur français pourrait choisir d’implanter une fi-liale atelier au Brésil ?
� Quel avantage pourrait-il avoir à choisir la Pologne plutôt que le Brésil ?
� Outre le coût quel autre élément concernant la main-d’œuvre peut-être déterminant ?
Exercice 1
Exercice 2
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61Séquence 2 – SE01
Analyse des transactions courantes
20082008 20092009 20102010
Recettes Dépenses Soldes Recettes Dépenses Soldes Recettes Dépenses Soldes
Transactions courantes 726,6 760,4 -33,7 615,8 644,2 -28,4 675,1 708,7 -33,7
Biens et services
Biens
Services
Revenus
Transferts courants
523,7
410,8
112,9
183,3
19,7
566,6
470,2
96,4
149,9
43,9
-42,9
-59,4
16,5
33,4
-24,2
445,2
341,5
103,7
151,5
19,1
478,1
384,6
93,5
119,9
46,2
-33,0
-43,1
10,2
31,6
-27,1
499,9
390,1
109,9
157,4
17,8
543,6
443,7
99,8
120,8
44,3
-43,7
-53,7
10
36,5
-26,5
Banque de France, 2010 Rapport annuel : la balance des paiements
et la position extérieure de la France, juin 2011
� À combien s’élevaient les exportations de biens de la France en 2010.
� Faites une phrase permettant d’interpréter de solde de la balance des services de la France en 2010.
Extrait d’article
La dévaluation de 50 % du bolivar, annoncée ce week-end par le prési-
dent socialiste Hugo Chavez, pourrait entraîner une flambée des prix.
Le pari est risqué pour le leader bolivarien. La décision du président vé-nézuélien Hugo Chavez de dévaluer la monnaie locale, le bolivar, et d’im-poser un double régime de change, pour freiner les importations et doper l’économie locale risque d’entraîner une forte hausse des prix. Et ce dans un pays en récession, confronté à une inflation record – plus 25 % en 2009 – et des pénuries récurrentes de produits agricoles de base.
[…]
Déjà dévaluée en 2004 et 2005, la parité fixée jusqu’à présent à 2,15 bo-livars pour un dollar passe désormais à 2,60 pour les biens de première nécessité (santé, alimentation et équipements) et à 4,30 dollars pour les autres secteurs, soit une dévaluation de 50 %. Redoutant une flambée des prix, les Vénézuéliens n’ont pas attendu pour se ruer dans les ma-gasins, notamment de hi-fi. Dans l’idée aussi d’écouler leurs économies avant qu’elles ne soient dépréciées.
L’objectif pour le chef de l’Etat est de remplir les caisses de l’Etat en mon-nayant son pétrole à meilleur prix grâce à la dévaluation. Car l’or noir, dont le Venezuela est le 5 ème exportateur mondial, fournit 80 % de ses devises et la moitié du budget national. […]
Venezuela : une dévaluation à haut risque,
Lefigaro.fr/11-01-2010, © Anne Cheyvialle.
� Qu’est-ce qu’une dévaluation ?
� Quels sont ici les buts de cette dévaluation ?
� Quels effets néfastes risquent d’apparaître ? Pourquoi ?
Exercice 3
Exercice 4
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62 Séquence 2 – SE01
Depuis fin 2009, un certain nombre d’acteurs financiers, dont probable-ment Goldman Sachs5 vendent en effet massivement des bons du trésor grecs. Ils les vendent souvent à terme, c’est-à-dire pour dans quelques semaines ou mois et à découvert, comme on dit dans le jargon des finan-ciers. C’est-à-dire qu’ils ne possèdent pas ces titres, mais parient qu’au moment où il faudra effectivement les livrer à leurs clients, ils coûteront moins cher que le prix convenu aujourd’hui. Ce qui leur permettra d’em-pocher la différence.
Comment les spéculateurs profitent de la crise, Christian Chavagneux, alternatives économiques n° 289, mars 2010 p 11 12
� Quel impact la vente de bons du trésor grecs doit-elle avoir sur les cours des titres grecs ?
� Quel est l’intérêt de vendre à terme et à découvert ici ?
� Pourquoi peut-on dire que les spéculateurs alimentent la baisse des prix des titres grecs ?
5. banque d’affaire américaine.
Exercice 5
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63Séquence 2 – SE01
Corrigés des activités� La conception se fait aux États-Unis, les pièces qui le composent sont
produites en grande partie en Asie du Sud est et l’assemblage se fait en Chine.
� L’iPod est assemblé en Chine pour bénéficier d’une main-d’œuvre peu chère sur des tâches simples et répétitives.
� La Chine dispose de main-d’œuvre abondante et peu chère mais pour ce qui est de l’élaboration du produit (en amont) ou encore de la fabrication de ses composants, elle ne possède pas le savoir-faire nécessaire.
� Tous les pays n’ont pas la même spécialisation car ne disposent pas des mêmes facteurs de production ni des mêmes conditions pour produire.
� Ici les produits échangés sont principalement des matières premières et pièces détachées ainsi que des produits semi-finis.
� Dans les six groupes de pays, la part du commerce internationale dans le PIB a augmenté depuis 1990. Ainsi par exemple le poids du commerce international dans le PIB en Europe centrale et orientale est passé de 20 % à 55 % soit une augmentation de 35points. Sa-chant qu’il y a eu de la croissance économique depuis 1990, on peut en déduire que le commerce international a cru plus vite que la pro-duction nationale depuis 1990.
� Les produits agricoles connaissent le taux de croissance annuel moyen le plus faible (3,5 %) mais le plus régulier.
Le commerce de combustibles a augmenté en moyenne de 4 % par an entre 1950 et 2009 mais sa progression s’est ralentie à partir des années 1980 suite aux chocs pétroliers.
Enfin, les produits manufacturés ont connu la croissance la plus éle-vée : 7 % en moyenne chaque année.
� Avec l’accroissement des niveaux de vie, la consommation de biens alimentaires s’accroît moins vite que celle des produits manufacturés. C’est ce qu’a montré le statisticien Ernst Engel et connu sous le nom de loi d’Engel : la part des dépenses alimen-taires dans le budget des ménages diminue avec l’augmentation des revenus.
Activité 1
Activité 2
Activité 3
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64 Séquence 2 – SE01
�
Les échanges mondiaux de biens et servicesLes échanges mondiaux de biens et services
En 2005En 2005 En 2008En 2008
En milliards de $
En %En milliards
de $En %
Marchandises 8 907 80,7 13 619 81,5
Services 2 125 19,3 3 085 18,5
Total 11 032 100 16 704 100
� En 2005 80,7 % des échanges mondiaux étaient des échanges de marchandises et 19,7 % étaient des échanges de services.
En 2008 81,5 % des échanges mondiaux étaient des échanges de mar-chandises et 18,5 % étaient des échanges de services.
� À partir de la diagonale comprenant les données (48, 26,1…51,6)
� En 2009, le commerce intra européen représentait 72,2 % du com-merce de l’Europe.
� 51,6 % des exportations de l’Asie sont restées dans la région.
� Environ 48 % des exportations de l’Amérique du Nord sont restées (avaient pour destination) en Amérique du Nord.
�
En provenance des paysEn provenance des pays Premier destinatairePremier destinataire Second destinataireSecond destinataire
PaysPays ChiffreChiffre PaysPays chiffrechiffre
d’Amérique du Nord Asie 20,2 % Europe 18,2 %
d’Europe Asie 8,5 % Amérique du nord 7,3 %
d’Asie Europe 17,9 % Amérique du nord 17,5 %
d’Afrique Asie 51,8 % Amérique du nord 17,1 %
� La part du commerce international dans le PIB est la plus élevée en Asie de l’Est et Pacifique puisque les échanges (exportations et impor-tations) représentent 75 % des richesses produites.
� L’évolution du commerce international est la plus forte en Asie de l’Est puisque la part du commerce international dans le PIB a aug-menté d’environ 15 points contre environ 10 points pour l’Afrique et le Moyen Orient et moins pour les trois autres groupes de pays.
En Asie du Sud (Inde, Pakistan..) la part du commerce international dans le PIB a quadruplé en quatre décennies mais le niveau reste bas.
Activité 4
Activité 5
Activité 6
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65Séquence 2 – SE01
� La part du commerce international dans le PIB des pays riches est 2 points inférieure à celle de la moyenne mondiale.
� L’économie des pays les plus riches est principalement une écono-mie de services. Or comme nous l’avons évoqué, les services se prê-tent moins que les biens aux échanges internationaux.
� Ce sont les pays à bas revenu qui commercent le plus avec les autres. Attention cependant, ici nous nous basons sur des données relatives. Les PIB de ces pays sont faibles, et donc même si la part des échanges dans le PIB est élevée, leur valeur reste elle aussi faible.
Comprendre les avantages comparatifs
� Le Portugal dispose d’un avantage absolu dans les deux biens. L’An-gleterre ne dispose d’aucun avantage absolu.
� Calculez les rapports vin/drap et drap/vin pour chaque pays et com-plétez le tableau.
Drap/vin 1,125 0,83
Vin/drap 0,88 1,2
� Pour produire 1 unité de vin en plus, le Portugal doit renoncer à 0,88 unité de drap et le Royaume Uni à 1,2 unité de drap.Pour produire 1 unité de drap en plus, le Portugal doit renoncer à 1,125 unité de vin et le Royaume Uni à 0,83 unité de drap.
� Le Portugal est plus efficient dans la production de vin comparative-ment à celle de drap.
� Le Royaume Uni est plus efficient ou moins inefficient dans la produc-tion de drap comparativement à celle de vin.
� Dans cet exemple le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la produc-tion de vin et le Royaume Uni dans la production de drap.
En se spécialisant et en échangeant, le Portugal peut obtenir contre 1 unité de vin 1,2 unité de drap au lieu de 0,88 en autarcie. De même, le Royaume Uni peut obtenir contre 1 unité de drap, 1,125 unité de vin contre 0,83 en autarcie. Ainsi les deux pays tirent un avantage de l’échange.
Activité 7
Activité 8
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66 Séquence 2 – SE01
� La Chine possède une main-d’œuvre abondante « réserves quasi-illi-mitées de main-d’œuvre » et bon marché.
� La Chine disposant d’un avantage comparatif en terme de main-d’œuvre s’est spécialisée dans des productions à forte intensité tra-vaillistique c’est-à-dire incorporant beaucoup de facteur travail dans la combinaison productive.
� D’après Ricardo, tout pays, même le plus désavantagé, a intérêt à se spécialiser dans la production du bien pour lequel il a la plus forte productivité du travail, et donc le coût de production le plus faible.
� La spécialisation doit se faire en fonction de la dotation factorielle. Un pays qui a une main-d’œuvre abondante, et donc un coût du travail faible, aura tendance à se spécialiser dans la production de biens re-lativement intensifs en facteur travail, par exemple le textile en Chine.
A contrario, un pays relativement riche en capital, par exemple l’ensemble des pays développés, aura tendance à se spécialiser dans les produc-tions de biens relativement intensifs en facteur capital, type automobile.
� Finalement, on s’aperçoit que la théorie de Ricardo répond à une part très faible des échanges internationaux puisque, aujourd’hui, le commerce international est dit majoritairement intra-branche, c’est-à-dire qu’il re-pose sur les échanges de biens de même type mais différenciés par leur qualité. Par exemple, l’Allemagne exporte des voitures haut de gamme, alors que la Chine exporte plutôt des voitures d’entrée de gamme.
� Grâce aux importations, les consommateurs se voient offrir une quan-tité plus vaste de produits.
De plus ces importations peuvent être moins coûteuses ce qui accroît le niveau de vie des consommateurs. Enfin face à la concurrence les entreprises, pour pouvoir accroître ou conserver leurs parts de marché vont devoir faire un effort en termes de prix.
� Une économie d’échelle désigne la diminution des coûts de produc-tion due à une augmentation des quantités produites.
� Pour les producteurs, le libre-échange permet de ne plus se limiter au marché national. Ce faisant l’échelle de la production s’accroît ce qui peut leur permettre de réaliser des économies d’échelle. Grâce aux économies d’échelles les coûts de production baissent et les produc-teurs peuvent offrir leurs produits à un prix plus bas ce qui accroît leur compétitivité prix.
� Face à la concurrence liée à l’ouverture des marchés, les entreprises cherchent à conserver ou accroître leurs parts de marché. Pour cela elles peuvent tenter d’agir sur les prix mais aussi sur les produits of-ferts. Ainsi les entreprises sont incitées à innover, et ce afin de se distinguer de leurs concurrents et gagner en compétitivité (hors prix). Dans certains cas elles peuvent même se retrouver en situation de monopole.
Activité 9
Activité 10
Activité 11
Activité 12
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67Séquence 2 – SE01
�
Augmentation dela production
Économiesd’échelle
Baissedes prix
Hausse dupouvoir d’achat
Hausse dela demande
La spécialisation des pays en fonction de leurs avantages comparatifs élargit les débouchés (augmentation de la taille des marchés) et accroît les revenus nationaux des pays.
Les économies d’échelle que dégagent les entreprises abaissent les coûts unitaires permettant une baisse des prix, ce qui accroît la demande. Les revenus des travailleurs peuvent augmenter grâce à l’accroissement des exportations, ce qui stimule la demande intérieure. Les importations de biens de consommation à bas prix relèvent leur pourvoir d’achat d’où la croissance de leur consommation.
Les importations d’intrants moins coûteux et/ou de bonne qualité ac-croissent l’efficience des appareils productifs et les investissements et l’innovation sont stimulés du fait de la concurrence et de la croissance de la demande.
Tous ces éléments montrent que le libre-échange favorise la croissance économique.
� Une croissance des exportations va généralement de pair avec une croissance du PIB.
Si comme nous l’avons expliqué, un accroissement des exportations accroît le PIB, l’inverse est aussi vrai : un ralentissement de la crois-sance du PIB, voire une baisse du PIB entraîne un ralentissement ou une baisse des exportations puisqu’il y a moins de revenu donc moins de demande (intérieure et extérieure).
Illustration : la crise économique de 2008-2009 se traduit par une contraction du commerce sans précédent en plus de 70 ans.
� La liaison repérée entre croissance du PIB et croissance des expor-tations se vérifie pour toutes les catégories de marchandises même si c’est plus particulièrement le cas pour les produits manufacturés.
� Il existe des barrières tarifaires et non tarifaires.
� Les barrières tarifaires désignent les tarifs douaniers.
Le « Droit de douane » est une taxe imposée aux produits importés afin d’accroître leur prix.
� Les barrières non tarifaires sont l’ensemble des mesures protection-nistes autres que les droits de douane.
Les « quotas » sont un volume d’importation qui ne peut être dépassé. C’est une restriction quantitative au même titre que les contingente-ments et les accords d’autolimitation.
Activité 13
Activité 14
Activité 15
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68 Séquence 2 – SE01
Les « normes sanitaires ou techniques » sont des normes que tous les produits, locaux ou importés doivent respecter. De telles mesures ne sont donc pas toujours protectionnistes mais sont souvent édictées à ces fins.
Les « subventions » aux producteurs sont effectuées sous couvert d’aide à l’emploi ou d’aide à la recherche. Elles permettent donc de baisser les coûts de production.
Le « taux de change ». En réduisant le taux de change de sa monnaie au-dessous de sa valeur d’équilibre (par des interventions sur le marché des changes) un pays peut rendre ses produits moins coûteux.
�
Avantages du protectionnismeAvantages du protectionnisme Risques du protectionnismeRisques du protectionnisme
– Arguments économiques :
Un premier argument est que le protection-
nisme serait la voie pour parvenir au libre-
échange. Il serait alors nécessaire de protéger
certaines activités afin qu’elles deviennent
compétitives.
Cet argument a été développé dès le XIXè siècle
par Friederich List (1789-1846) sous le nom de
protectionnisme éducateur ou de protection
des industries naissantes.
Un second argument économique tient à la
structure du marché : des mesures protection-
nistes peuvent permettre de gagner des parts
de marché voire de se trouver en situation de
monopole. Cela est particulièrement le cas
lorsque les coûts sont très importants et les
concurrents peu nombreux.
– Arguments politiques
Il peut être nécessaire ou tout du moins avanta-
geux d’avoir recours à des mesures protection-
nistes dans des activités créant une utilité, un
avantage pour d’autres agents économiques
ou d’autres activités. D’autre part certains sec-
teurs devraient être protégés au nom de l’inté-
rêt national (secteurs de l’énergie ou du chemin
de fer par exemple).
– Le protectionnisme sert les intérêts de
groupes de pression (ou lobbies) au détriment
de l’intérêt général.
– Le protectionnisme pénalise les consom-
mateurs : il entraîne la hausse des prix. Les
concurrents étant moins nombreux il y a moins
de pression à la baisse sur les prix
– L’Etat peut être amené à prendre des mesures
protectionnistes contraires à l’intérêt général à
des fins électorales. Il peut ainsi satisfaire les
demandes d’un groupe de pression en vue
d’obtenir des voix.
– Si des mesures protectionnistes pourraient
être nécessaires le choix des instruments se
fait au détriment des consommateurs puisque
ne favorisent pas la baisse des prix mais aussi
des producteurs puisqu’un certain nombre de
mesures décourage la consommation et auront
donc un impact négatif sur la demande et donc
à terme la production.
� Les firmes transnationales sont les entreprises qui ont au moins une unité de production à l’étranger, appelée filiale.
Activité 16
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69Séquence 2 – SE01
� Leur développement est étroitement lié à l’accroissement du com-merce international et des flux financiers.
� Les principaux objectifs des firmes transnationales sont : l’exploita-tion des matières premières, la recherche de nouveaux débouchés, la qualité de la main-d’œuvre, avec, par exemple, l’industrie informa-tique en Inde ou la baisse des coûts de production avec, par exemple, la Chine.
� Depuis les années soixante, le nombre de firmes transnationales a été multiplié par dix, et elles réalisent environ deux tiers du com-merce international.
� Les entreprises exportatrices implantées en Chine seraient pour beaucoup des filiales ateliers (« aux mains d’entreprises à capital étranger »). Ces dernières reçoivent des matières premières, des pièces détachées ou encore des produits semi-finis et les transfor-ment ou les assemblent avant de les exporter.
� Des entreprises situées en Asie du sud Est (Taïwan, Corée, Hong Kong…) exportent des produits semi-finis vers la Chine, afin de les assembler à moindre coût grâce à une main-d’œuvre bon marché. Ces produits seront alors exportés vers les consommateurs finaux en Eu-rope ou aux Etats Unis.
� L’intérêt de vendre à un prix inférieur au coût d’achat est d’afficher des pertes. Grâce à elles l’entreprise pourra éviter l’impôt voire être subventionnée. Ce type de pratique : la vente à perte est interdite dans le cas d’entreprises distinctes.
� L’entreprise ne fait pas de réelles pertes mais un gain de 5€/T-shirt puisqu’il qu’il faut comparer le prix de vente au coût de pro-duction.
� En vendant le T-shirt à sa filiale située dans un paradis fiscal, l’entre-prise peut dégager des bénéfices sans payer d’impôts.
� Afin de renforcer sa position concurrentielle, l’entreprise, la firme, doit accroître ses parts de marché. Pour ce faire elle doit être aussi compétitive si ce n’est davantage que ses concurrents. Pour accroître sa compétitivité elle peut tenter de diminuer ses coûts : en s’implantant là où la main-d’œuvre, ou les matières premières sont moins chères. Il s’agit alors de la compétitivité prix.
Cependant, face à la concurrence qui adopte elle aussi ce type de stra-tégie, les entreprises cherchent à produire des produits différenciés, elles cherchent par exemple à créer une identité de marque forte, à proposer des produits innovants… elles cherchent alors à accroître leur compétitivité hors-prix.
Activité 17
Activité 18
Activité 19
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70 Séquence 2 – SE01
�
S’implanter dans un pays :S’implanter dans un pays : Compétitivité prixCompétitivité prix Compétitivité hors-prixCompétitivité hors-prix
– où le coût du travail est faible X
– où la fiscalité est attractive X
– où les concurrents sont rares X
– où la main-d’œuvre est productive et qualifiée
X
�
a) stratégie technico-financière
b) stratégie de rationalisation
c) stratégie technico-financière
d) stratégie technico-financière
e) stratégie de marché
f) stratégie technico-financière
� En 2010, 1 euro s’échangeait contre 1,3$.
� En 2001, 1€ s’échangeait contre 0,9$, donc entre 2001 et 2010, avec la même quantité d’euro on peut obtenir davantage de dollar. On dit que l’euro s’est apprécié.
Deux marchands, l’un français, l’autre américain vendent le même produit, l’un à 500€ et l’autre à 700$.
� La période la plus intéressante, en termes de pouvoir d’achat est celle où l’euro était le plus élevé, c’est-à-dire en 2008 où 1 euro s’échan-geait contre 1,58$.
� Un euro élevé par rapport au dollar signifie qu’avec 1 euro on obtient une quantité relativement importante de dollars. Mais du point de vue américain, cela signifie que pour obtenir une quantité donnée d’euro (par exemple pour payer un hôtel) il faut échanger davantage de dollar. Lorsque l’euro s’est apprécié en 2008 par rapport au dollar, cela a donc mécaniquement renchérit le coût des produits facturés en euros pour les Américains. L’impact sur le tourisme est qu’il risque d’y avoir moins de touristes américains à visiter l’Europe.
�
Échanges de services
Balance
des invisibles
Balance
commerciale Balance
des
transactions
courantesRevenus
Transferts courants
Activité 20
Activité 21
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71Séquence 2 – SE01
�
Balance
commerciale
– Exportations et
importations de marchandises
Comptedestransactionscourantes
Comptede capital
Comptefinancier
– Transferts nets en capital
– Acquisition d’actifs non financiers (brevets)
– Investissements directs
– Investissements
de portefeuille
– Avoirs de réserve
(or, devises étrangères...)
Flux
internationaux
de capitaux
La balance des paiements
Balance des
invisibles
– Exportations et
importations de services
– Revenus
– Transferts courants
�
Entrées de devisesEntrées de devises Sorties de devisesSorties de devises
Biens 1 2-3
Services 7-9 6-8
Revenus 16 12-15
Transferts courants 17 13-14
Transferts en capital 4
Acquisition d’actifs non financiers 5
Investissements directs à l’étranger 10
Investissements de portefeuille 11
� Excédentaire/ davantage / capacité de financement / dans le reste du monde.
Activité 22
Activité 23
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72 Séquence 2 – SE01
� Un déficit commercial désigne un solde négatif de la balance com-merciale résultant d’exportations inférieures aux importations.
� Un déficit commercial peut être signe d’un défaut compétitivité de l’éco-nomie nationale. Ce manque de compétitivité peut être dû à des pro-duits plus chers que la concurrence (compétitivité prix) ou à des produits obsolètes, de faible qualité ou encore trop peu innovants (compétitivité hors prix). Dans ce cas le déficit commercial est « mauvais ».
Cependant, un déficit commercial peut être interprété différemment.
Il peut d’une part est signe d’une dépendance : dans le texte il est évo-qué la dépendance énergétique (au pétrole notamment), dans ce cas le déficit n’est pas révélateur de la situation économique. D’autre part, le déficit commercial peut au contraire être signe d’une situation écono-mique favorable. En effet en période de croissance, la consommation peut s’accroître et si le choix des consommateurs se porte sur des pro-duits en provenance du reste du monde (des importations donc), un déficit commercial peut en découler mais c’est alors « bon signe ».
Ainsi et par analogie, un excédent commercial ou plus largement un excédent courant peut être signe d’un manque de consommation et d’investissement lié à une « croissance molle ».
� Un déficit du compte financier peut être dû au dynamisme des IDE en provenance des firmes transnationales d’origine française. Ainsi, l’implantation d’un site de production d’une entreprise française à l’étranger diminue le solde du compte financier (diminue l’excédent ou accroît le déficit) alors qu’il peut aussi illustrer le dynamisme éco-nomique de cette dernière.
� Le solde des transactions courantes de la France en 2010 était défici-taire de 33,7 milliards d’euros.
� La dégradation des échanges de biens, proche de 11 milliards par rapport à 2009.
� La dégradation du solde du compte des transactions courantes est limitée, en partie, par une amélioration du solde des revenus (essen-tiellement des revenus des investissements). Au sein des services, l’excédent demeure à 10 milliards.
� En 2005, les flux de capitaux dépassaient les 6 000 milliards de dol-lars et représentaient 15 % du PIB mondial.
� Calcul d’un coefficient multiplicateur. 6,5/1,5= 4,33
Entre 10 ans les flux internationaux de capitaux ont été multipliés par 4,3.
� – l’innovation et du développement financier
– l’internationalisation des échanges
– l’intégration financière européenne
– l’attractivité des pays émergents
– les niveaux des taux d’intérêts et de l’épargne
Activité 24
Activité 25
Activité 26
Activité 27
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73Séquence 2 – SE01
� Si la parité évolue en faveur du mark cela signifie qu’avec 1 mark on peut obtenir davantage de francs ou qu’il faut davantage de francs pour obtenir 1 mark. Le mark est donc en hausse, par exemple 1 mark=3,60 francs.
� Dans les systèmes de parités fixes, les autorités monétaires sont te-nues d’intervenir pour maintenir le taux de change à l’intérieur de marges étroites de fluctuation autour de la parité.
� Les autorités monétaires (les banques centrales) interviennent sur le marché des changes afin d’assurer la parité en achetant ou vendant des devises.
Elles peuvent aussi dévaluer ou réévaluer une monnaie.
�
Changes fixes
Les autorités monétaires
doivent intervenir pour
maintenir la parité
Les autorités monétaires
ne doivent pas intervenir
Les autorités monétaires
peuvent intervenir
Changes flottants
pur
administré
� Exporte/importe/augmenter/baisser./ offerte /demandée/ baisser.
� Le gouvernement grec est obligé de proposer des taux d’intérêts de plus en plus élevés pour attirer des investisseurs lorsqu’il a besoin de placer des nouveaux titres
� Contrat par lequel le vendeur s’engage à livrer le titre, dont le prix est fixé à la date du contrat, à une date donnée ultérieure.
� Le titre vendu n’est pas possédé par le vendeur qui doit donc se le procurer.
� Les investisseurs, craignant que l’euro ne soit menacé privilégient les placements en d’autres monnaies internationales et notamment en dollar. Ils préfèrent donc vendre pour acquérir des placements li-bellés dans d’autres devises. Ce faisant l’euro se trouve encore plus affaibli.
� On parle alors de prophétie auto réalisatrice pour désigner le fait que les spéculateurs, par leur comportement font que leurs anticipations se réalisent.
Activité 28
Activité 29
Activité 30
Activité 31
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74 Séquence 2 – SE01
�
DatesDates Taux de changeTaux de change
Prix en dollar d’un produit Prix en dollar d’un produit
fabriqué en zone euro et fabriqué en zone euro et
vendu 100 €vendu 100 €
28 décembre 2004 1 € =1,36 $ 136 $
3 décembre 2009 1 € =1,51 $ 151 $
25 mai 2010 1 € = 1,22 $ 122 $
17 août 2011 1 € =1,45 $ 145 $
� L’euro s’est apprécié.
� L’euro s’est déprécié.
� cf tableau.
� Les exportations en provenance de la zone euro vers les Etats Unis peuvent avoir baissé car leur coût s’est renchéri.
� Lorsqu’une monnaie s’apprécie, elle rend les importations moins coûteuses et renchérit le coût des exportations. L’appréciation d’une monnaie diminue donc la compétitivité prix d’une économie.
� Le dollar est une monnaie qui fluctue librement en fonction de l’offre et de la demande. Le terme « dépréciation » confirme qu’il s’agit bien de changes flottants.
� La monnaie chinoise a une parité fixe par rapport au dollar.
� Une politique monétaire expansive consiste à émettre une quantité importante de monnaie.
� En augmentant la création monétaire, offre de monnaie s’accroît et contribue donc à la faire perdre de sa valeur : il y a dépréciation. Cette dépréciation a rendu les prix des produits exportés vers des pays ayant une autre monnaie plus compétitifs et les exportations ont donc augmenté.
� Le fait que le yuan soit sous évalué résulte d’une volonté délibérée des autorités chinoises qui sont en capacité de soutenir le cours de leur monnaie puisqu’à même d’en acheter du marché grâce à leur excédent commercial mais aussi à leurs réserves de changes accu-mulées.
Les autorités maintiennent le yuan à un cours faible afin de gagner en compétitivité prix. Cela peut apparaître comme une forme de protec-tionnisme (« tarif à l’importation », « subvention à l’exportation » cf chapitre précédent) puisque les autres monnaies (euro, dollar, yen) sont en changes flottants.
Activité 32
Activité 33
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75Séquence 2 – SE01
�
Correction en ligne
�
Union monétaire Union économique + Politique monétaire commune
Marché commun + Adoption d’objectifs de politiques économiques communs
Zone de libre échange + tarif douanier commun envers le reste du Monde
Diminution ou suppression des barrières entre les paysd’une même zone
Union douanière + libre circulation des facteurs de production (travail, capital).Cela nécessite une certaine réglementation.
Union économique
Marché commun
Union douanière
Zone de libre-échange
� En 2004, adhésion de la Pologne, la Hongrie, la République Tchèque, l’Estonie, la Slovénie, Chypre, la Slovaquie, La Lituanie, la Lettonie et Malte. = Europe des 25
� En 2007, la Bulgarie et la Roumanie, ont rejoint l’UE= Europe des 27 :
�
On parle
d’intégration
économique
lorsque :
des pays proches géographiquement construisent un espace
où les échanges se font sans entraves
des politiques communes sont élaborées et mise en place
des institutions sont chargées de gérer les intérêts communs
� En 2011, dix-sept des 27 Etats membres de l’Union européenne ont adopté l’euro (Belgique, Allemagne, Estonie, Irlande, Grèce, Espagne, France, Italie, Chypre, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Autriche, Portu-gal, Slovénie, Slovaquie, Finlande)
� Depuis 1999 : 11 pays : Belgique, Allemagne, Irlande, Espagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande
� En 2001 car elle ne respectait pas les critères demandés avant.
� La Slovénie.
� En 2008 : Malte et Chypre.
� La Slovaquie en 2009-L’Estonie en 2011.
Activité 34
Activité 35
Activité 36
Activité 37
Activité 38
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76 Séquence 2 – SE01
� La transparence des prix lorsque vous faites des achats ou que vous voyagez dans la zone euro.
L’élimination des coûts de transaction.
La disparition des fluctuations de cours de change.
Des taux d’intérêt tirés vers le bas.
� En adoptant l’euro les Etats ont renoncé à leur souveraineté en ma-tière de change et de politique monétaire.
� Face à un problème spécifique (choc asymétrique) les pays peuvent attirer les producteurs en jouant sur la fiscalité ou la Réglementation (notamment du marché du travail). Mais si de telles interventions peuvent être utiles à un pays elles sont préjudiciables pour l’en-semble des pays de la zone.
L’autre levier d’action qui reste aux pays est alors la politique budgétaire.
� L’adhésion à l’UEM a imposé des contraintes en termes de déficit et de dette (critères du pacte de stabilité et de croissance). Ces cri-tères viennent limiter les possibilités d’action via le levier budgétaire puisque mener une politique de relance en ayant un déficit supérieur à 3 % du PIB n’est pas autorisé.
Une défaillance de la Grèce signifie que celle-ci serait dans l’incapacité de rembourser ses dettes. La dette de la Grèce étant libellée en euro, les autres titres de dette libellés dans cette monnaie seraient alors per-çus comme plus risqués. Le taux d’intérêt inclurait alors cette « prime de risque » et augmenterait pour tous les pays ayant comme monnaie l’euro. Mécaniquement la charge de la dette des autres pays membres de la zone s’en trouverait donc alourdie.
� La crainte de défaillance de la Grèce et de sa propagation rendent moins attractifs les placements en euro, la monnaie, moins deman-dée se déprécie.
� Une baisse de l’euro renchérit le cout des importations (les matières premières comme le pétrole par exemple), et diminue les coûts des exportations, ce qui accroît la compétitivité prix des entreprises ex-portatrices.
� Pour les marchés financiers, l’aide apportée par les Etats européens et le FMI ne fait qu’accroître la dette et le risque de non-remboursement.
� La zone euro est un regroupement d’Etats qui ont certes renoncés à leur politique monétaire mais sous condition.
Lors de la création de l’UEM une des conditions fixées (imposée par le gouvernement allemand) était l’absence de solidarité financière, la crainte étant de devoir pays pour l’Europe du sud. Cette absence de solidarité.
Activité 39
Activité 40
Activité 41
Activité 42
Activité 43
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77Séquence 2 – SE01
Par ailleurs les Etats membres gardent une latitude en matière budgé-taire et peuvent donc (sous réserve de respect des critères du pacte de stabilité) adopter les politiques souhaitées.
� Des pays européens se sont attachés à maintenir voire à élever leur compétitivité. Pour cela ils peuvent agir sur la compétitivité hors prix par exemple en favorisant l’innovation. Cependant dans le contexte de crise, l’action devait être rapide et l’action s’est portée sur la com-pétitivité prix. L’Allemagne a ainsi baissé ses charges sociales.
� Les pays de la zone euro sont en prise avec des difficultés parfois similaires, on parle alors de choc symétrique. L’outil budgétaire peut alors être adapté mais faute de réel budget européen (moins d’1 % du PIB), chaque pays doit mener sa propre politique budgétaire. Ces politiques budgétaires nationales n’étant pas nécessairement coor-données.
Pour 2011, le budget de l’UE s’élève à 126,5 milliards d’euros.
� La coordination n’est pas aisée à mener car les pays ne se mettent pas d’accord sur l’orientation de cette coordination. Cette dernière se limite principalement au respect des critères du pacte de stabilité.
Toutefois plus qu’une coordination, il faudrait une convergence réelle des pays. Cette dernière passe par une fiscalité, une législation, un niveau des prix… proches voire identiques.
Activité 44
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78 Séquence 2 – SE01
Corrigés des exercicesVrai/faux
Exercice 1 Vrai/faux
VraiVrai FauxFaux
La thèse des avantages comparatifs montre que les pays ont intérêt à se spéciali-
ser dans une activité même s’ils n’ont pas d’avantage absolu.X
Les IDE sont des flux de capitaux des entreprises désirant développer leur produc-
tion à l’étranger.X
Le protectionnisme peut être utilisé pour protéger des industries naissantes. X
La DIPP est la division internationale du processus de production. X
La DIT est la décomposition internationale du travail. X
Le commerce intra-firme mesure les échanges entre les différentes filiales d’un
même groupe.X
La différenciation des produits est source de compétitivité prix. X
Étude d’un document statistique
� Une heure de travail d’un ouvrier de l’industrie est 16 % plus coûteux en France qu’aux Etats Unis.
� Pour bénéficier d’une main-d’œuvre moins coûteuse.
� Produire en Pologne peut être avantageux si les produits sont desti-nés à la zone euro puisqu’il n’y a pas de risque de change.
� Sa qualification, sa productivité
Analyse des transactions courantes
� La France a exporté des biens pour une valeur de 499,9 milliards d’euros en 2010.
� En 2010, la France a eu un excédent du solde de la balance des ser-vices de 10 milliards d’euros ce qui signifie qu’elle a exporté 10 mil-liards d’euros de services en plus qu’elle n’en a importés.
Extrait d’article
� La dévaluation d’une monnaie consiste à modifier (à la baisse) la parité officielle d’une monnaie par rapport à une autre monnaie de référence.
Exercice 1
Exercice 2
Exercice 3
Exercice 4
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79Séquence 2 – SE01
� Un des buts est de renchérir le prix des importations afin de les li-miter et ce faisant améliorer le solde de la balance des transactions courantes. Les importations ainsi réduites, la demande se portera sur des produits issus de l’économie nationale.
Le second objectif est de diminuer le prix en monnaie étrangère des produits exportés, rendant ainsi le pétrole vénézuélien plus compétitif.
� Un des principaux risques est l’augmentation des prix (=l’inflation), car face à la hausse de la demande de produits domestiques, les pro-ducteurs ne pouvant tout du moins à cours terme produire plus vont augmenter les prix. Un second risque est celui de la pénurie car l’outil de production ne pourra satisfaire la demande.
� En vendant massivement des bons du trésor grecs, les banques les rendent abondants, leur cours baisse.
� En en vendant à terme et à découvert, les banques spéculent sur la baisse de la valeur des titres. Ils vendent en effet un titre qu’ils ne possèdent pas, au cours du jour, en misant sur le fait qu’à l’échéance de l’opération : lorsqu’ils devront se procurer le titre pour le livrer, il vaudra moins cher.
� Plus ils vendent, pour espérer bénéficier d’une baisse des prix, plus les prix baissent.
■
Exercice 5
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