Abraham Lincoln - Lesperut, A

download Abraham Lincoln - Lesperut, A

of 32

Transcript of Abraham Lincoln - Lesperut, A

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    1/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    2/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    3/32

    (/ / U^A>u.w/ V^S^

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    4/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    5/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    6/32

    Digitized by the Internet Archivein 2010 with funding from

    State of Indiana through the Indiana State Library

    ,4

    http://www.archive.org/details/abrahamlincolnOOIesp

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    7/32

    .r/ 1

    '''^-^^-^^wiy^. 4^^^ ^ii^_^

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    8/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    9/32

    ABRAHAML I N (K) L N

    1' \ii

    A. LESPERUT

    PARISE. DE>Tr, LIBRAIRK-I'DITEUP.

    17 r T 10. P A I. A I S - [; ( 1 Y \ [

    1 S 6 :>

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    10/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    11/32

    INTRODUCTION

    Nous n'avons aucune prtention au titre d'rudit.Nous publions quelques renseignements historiques elbiographiques sur Abraham Lincoln, parce que, partidu bas de l'chelle sociale, il a su en atteindre le fate.Notre but est de faire connatre une noble et belle vie.Nous croyons bon que le grand nombre sache quellenergique personnalit vient d'tre perdue pour lemonde par le fait d'un monstrueux assassinat.

    A. LKSPF.niT

    Paris, mai 1S(J5

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    12/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    13/32

    AVANT-PROPOSPlaton conseillait son pays de conduire ses potes hors du territoire

    de la rpublique, aprs les avoir combls d'honneurs: en lisant le projetde loi pour la rorganisation de l'arme, si laborieusement difi par leshommes rputs comptents, il nous est venu l'ide qu'une mesureanalogue devrait bien tre prise pour les militaires illustres. Du moins,si nous n'avons pas song pour eux l'ostracisme, nous serions bien tentde demander leur exil du gouvernement en gnral et da la prparationdes lois en particulier.

    C'est en effet un des meilleurs arguments l'appui des ides que nous d-veloppons plus loin, que cette mconnaissance remarquable, de la partdes militaires, des aspirations et des besoins de la socit civile.

    Il est ais de voir le peu de cas qu'on fait gnralement, dans cette r-gion, de l'opinion du bourgeois que d'aucuns affublent d'un nom plus pit-toresque. Cependant il faut bien reconnatre que le bonhomme n'est pasmanchot, car il a su faire, des dates mmorables, quelques vigoureuxchangements sa position; il est devenu par l assez indpendant, et ilfaut compter avec lui. Gomment se fait-il donc qu'on lui propose aujour-d'hui de se mettre pieds et poings lis entre les mains des chefs mili-taires? C'est trop compter surs navet. Et du moins, si son abngationdevait avoir pour rsultat de rendre la nation invincible, on aurait l'ex-cuse du salut public invoquer, mais s'il lui est dmontr sans peine quela nation n'en serait que plus affaiblie, quel accueil peut-on esprer depareils projets?Eh quoi est-ce bien nous qui avons vers tant de sang pour toutes les

    liberts, que l'on demande srieusement les neuf plus belles annes denotre jeunesse pour les passer sous le commandement militaire direct ouindirect

    Et que deviennent ces principes d'galit qui ont donn lieu de siterribles luttes que nous en tremblons encore? Les uns, favoriss du sortou assez riches pour rejeter tout fardeau, n'auront jamais craindre d'tredrangs du coin de leur foyer; les autres resteront quatre ou neuf ansau service, la rserve ou sous les drapeaux, et parmi ces derniers, ceuxqui auront pay leur dette de la manire la plus complte et la plus dure,dans le service actif, seront seuls considrs encore comme dbiteurs etseront maintenus sous le joug militaire jusqu' l'ge de vingt-neuf ansMais qu'on se rassure; il y aura encore des Franais, quelques-uns, qui

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    14/32

    2 jouiront de quelque libert : on pourra se marier dans la.garde nationalemobile, et l'on y restera en repos, moins quinze jours par anne et l'ex-ception du temps de guerre, pourvu qu'on y respecte profondment sescaporaux. Quant aux hommes ayant servi activement, ils sont condamnsau clibat, car il n'est pas question de la libert du mariage dans la r-serve.

    Mais cet ingnieux projet qui place tant de gnrations sous la frulemilitaire, doit par cela mme former une nation aguerrie, vigoureuse,un peuple de fer? C'est prcisment l o l'on n'y comprend plus rien.En comptant sans crayon ni papier, nous voyons tout d'abord que sur les160,000 hommes qui formeront le joli petit contingent annuel, 80,000, nichair ni poisson, c'est--dire de la rserve, mais non soldats, n'aurontque la mdiocre instruction militaire acquise dans les exercices annuels;il leur manquera toujours le plus important, savoir l'esprit militaire quine s'acquiert qu'au rgiment.

    Il y aura en outre les 150,000 jeunes gens exempts chaque anne detout service par leur chance heureuse au tirage, lesquels continueront s'en frotter les mains et ne toucheront jamais un fusil : total 230,000 hom-mes perdus chaque anne pour la dfense du pays, tout le fardeau retom-bant sur les 80,000 maladroits ayant amen les mauvais numros.

    Or, 80,000 X par 9 = 720,000. Ce chiffre reprsenterait donc la forcearme de la France, c'est--dire rellement instruite au mtier des armes.

    Mais le projet qui n'a pas eu la prtention de songer tout, oublie lamortalit, les maladies et non-valeurs de toutes sortes. Qu'on ouvre lestableaux de recensement et l'on verra bien vite que, s'il reste600,000 hommes de cette catgorie rassembler dans un moment su-prme, on devra s'estimer fort heureux.

    Voil donc le rsultat obtenu au prix des ingalits les plus criantes, enchange du sacrifice de nos liberts, et, quoiqu'on en dise, avec un budgetcrasant car enfin il y aura 400,000 hommes en permanence sous lesarmes, sans compter les runions de la rserve et de la garde nationalemobile; bref, une petite arme et un gros budgetTout cela prouve une fois de plus que les corps constitus, politiques,

    religieux ou militaires, composs cependant d'hommes dous de grandescapacits, n'en arrivent pas moins l'impuissance quand ils ne vivent qued'ides traditionnelles ; quand ils n'coutent plus la grande voix discor-dante, mais souvent juste, de l'opinion publique qui proclame en sommeles ides simples de la justice et de la libert. Essayons, nous, de nousrattacher ces ides, de les couter et de les appliquer, et bientt nousallons voir s'ouvrir devant nous une voie sre, large et facile.

    UN BOURGEOIS.

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    15/32

    ABRAHAM LINCOLN

    En novembre 1860, Abraham Lincoln fut proclam prsi-dent des tats-Unis.

    Avant d'tudier les rares qualits de ce quatorzime chef dupouvoir excutif de la grande rpublique amricaine, exami-nons brivement l'tat gographique de celle-ci, sa constitu-tion, et la situation morale des gouverns.

    L'Union comprend l'tendue territoriale situe de 25 5 : 'latitude Nord, et de 70 127 longitude Ouest, entre l'Atlan-tique l'Est, la confdration mexicaine au Sud, la mer Paci-fique l'Ouest et l'Amrique anglaise au Nord.

    Sa superficie peut tre value 315,000 lieues carres dontun quinzime couvert d'eau. 800 lieues de ctessur l'Atlantiqueet 400 sur le golfe du Mexique forment un dveloppement ma-ritime de 1,200 Heues.

    La division territoriale, en 1860, tait de 51 tats et 5 terri-toires.

    Les tats dates sont indpendants et se gouvernenteux-mmes pour leurs intrts locaux; les territoires terri-tories sont rgis parle gouvernement fdral. Les districtsdpendent d'un tat ou d'un territoire.

    La runion de ces diffrentes rpubliques forme la Confd-ration. Le Congrs, ou pouvoir lgislatif, comprend le Snat etla Chambre des reprsentants. Le pouvoir excutif est confi un prsident hgible 55 ans, pour quatre annes, avec untraitement annuel de 125,000 francs.

    Les Europens constituent en grande partie la population,dont les sept diximes sont d'origine anglaise. Ceux-ci se divi-

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    16/32

    6 AlillAHAM LlsCOL^.sent eu deux types bien distincts, le Virginien et le Yaiilvee. Lepremier reprsente l'aristocratie noble, le second, la bour-geoisie commerante.En 1860, les tats-Unis comptaient '25,205,497 habitants,

    dont 4,207,465 noirs esclaves.L'indpendance des Amricains date de 1776. Sauf leur

    guerre avec l'Angleterre de 1812 1815, ils avaient vcu enpaix jusqu'en 1861.

    Le pouvoir excutif tant confr par le suffrage universel,la valeur des lecteurs est une garantie du mrite de l'lu.Avant de dire ce que fut Lincoln, voyons succinctement quelshommes le trouvaient digne de les gouverner.On a beaucoup mdit des organisations rpublicaines; cepen-dant aux tats-Unis elles ont produit des rsultats trs-bons etincontestables.On a appel le peuple amricain, le peuple homme d'affaires;

    mais ayant le bon sens d'viter la guerre, qu'il sait si bienfaire, quelle plus grande preuve de sagesse pouvait-il donnerque de se livrer au commerce? Celui-ci comprend l'agricultureet l'industrie, donc ncessite toutes sciences.

    Aussi quelle exubrance de vitalit intellectuelle constatepar exemple New-York parla publication de soixante-dix-huiljournaux, et par une statistique donnant un colier sur troisenfants

    L'instruction videmment ne pervertit pas les esprits m-chants et srement elle amliore les bons ; ce sont donc d'in-telligents suffrages qui ont donn la prsidence Lincoln ennovembre 1860.

    Aussi allons-nous voir celui-ci la hauteur de son mandat.Abraham Lincoln, n le 12 fvrier 1809, dans le Kentucky,

    d'une famille de pauvres cultivateurs, avait cinquante et un anslors de son lection.

    Enfant, il ne reut aucune instruction. Oblig d'tre ouvrier,il se fit bcheron et portefaix, utilisant ainsi la force hercu-lenne que la nature lui avait donne. Gant d'esprit comme decorps, il conomisait, achetait des livres; et ses bches fen-dues, il tudiait.A force d'pargnes il put tablir une petite picerie ; et lesoir, sa boutique ferme, il prludait sa future autorit eninstruisant ceux plus ignorants que lui

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    17/32

    ABRAHAM LINCOLN. 7De professeur il devint fermier l'aide d'un pcule chre-

    ment amass. Plus de repos lui permet de se livrer davantage l'tude. Et bientt il quitte la ferme pour la jurisprudencequ'il avait approfondie tant employ chez un lgiste.

    Ds lors son nergie, appuye sur un talent solide, s'affirmepour tous. Homme de loi, il se gagne bien vite une clientle s-rieuse, sre de son honntet, de son activit, et sduite par ladouceur de son caractre, douceur tonnante presque dans untel colosse.

    Ses concitoyens l'envoient d'abord la lgislature de l'illi-nois, et ensuite au Congrs, de 1847 1849.

    Certain de son mrite, il dispute en 1858 une lection desnateur M. Stephen Douglas.

    Enfin, en 1860, il lutte contre M. Seward et le gnral Fr-mont pour la prsidence, laquelle il est lu aprs un bal-lottage de scrutin, prouvant la srieuse concurrence de sesrivaux. Il tait candidat du parti rpublicain et des abolition-nistes, mais mal vu des dmocrates, c'est--dire des futursconfdrs.

    Ceux-ci, sans doute, outre le regret de ne pas voir le pouvoirexcutif aux mains d'un des leurs, redoutaient la fermet decet homme, qui s'tait lui-mme cr : individualit redou-table.Deux partis existaient donc. La configuration du sol, le cli-

    mat, en modifiant les produits, avaient chang les habitudeset par suite les ides des habitants des divers tats.

    Les hommes du Nord, non amollis par la chaleur, et appro-visionns par les luxurianles productions du Sud, s'taientlivrs l'tude et l'industrie.

    Les hommes du Sud, devant leurs plantations de tabac, desucre, de coton, de riz, de froment, de caf , sur une terreleur donnant tout, laissaient tout travail, s'en reposant sur lesesclaves.

    Plusieurs causes se trouvaient en prsence : l'antagonismepolitique entre la dmocratie et l'aristocratie, l'intrt des plan-teurs sudistes l'esclavage , les ides anti-esclavagistes descommerants et manufacturiers du Nord.A l'lection de Lincoln, il y avait dans la rpublique aumoins quatre millions de noirs que l'on vendait l'encancomme chepteL

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    18/32

    s ABRAHAM LINCOLN.Les Sudistes avaient abus de l'incapacit du dernier prsi-

    dent et des sympathies du dernier \ice-president pour agglo-mrer chez eux les approvisionnements de toutes sortes desEtats-Unis. Croyant le moment propice, ils prononcent leursparation de l'Union au lendemain de l'lection Lincoln, etchoisissent pour leur excutif M.. Jeierson Davis, illustrationmilitaire.

    Le prdestin l'attentat du 14 avril 1865 apprend un pre-mier complot sudiste qui voulait l'enlever et le tuer dans letrajet de l'IUinois Washington, sige du gouvernement de-puis 1801. 11 djoue cet audacieux coup de main et s'installe la Maison-Blanche.On appelle ainsi le palais excutif. C'est une grandiose mai-

    son carre, trs-luxueuse, mais sans caractre architectural.Elle est perdue dans la capitale de la Columbia, qui, situesur les bords du Potomac et de VEastern Branche n'a que dix-sept mille habitants, quand elle pourrait en contenir dix foisplus dans son enceinte.

    Le i mars 1861, Abraham Lincoln inaugure sa prsidencepar un discours d'appel la modration et la conciliation despartis. Quelle habilet de langage, mais surtout quelle foi dansla puissance du peuple, qu'il ne subordonne qu' Dieu

    Concitoyens, dit-il, nous sommes tous amis; appelons-en(( la dcision populaire. C'est un crime de prendre les armesu pour conclure des tiaits. Ceux-ci seront-ils mieux observs(( entre trangers que des lois entre frres? Si le Tout-Puissant, matre des nations, avec sa vrit et sa justice ternelles, est de votre ct, hommes du Nord, ou du vtre, hommes du(( Sud, votre cause prvaudra certainement par l'arrt de ce grand tribunal qui s'appelle le peuple amricain. La passion ne peut pas briser nos liens d'affection. Les cordes mystiques du souvenir, qui vont de chacun de nos champs de bataille, du tombeau de chacun de nos patriotes, chaque cur qui(( bat et chaque foyer de ce vaste pays, vibreront encore en chur pour l Union sous le toucher des bons anges de la nation. Comme rponse, les Sudistes ou confdrs, les hommes dela Gorgie, de l'Alabama, de la Caroline, de la Floride, du Mis-sissipi,de la Louisiane, du Texas, commencent les hostilits dansla Caroline du Nord en s'emparant du fo t Sumter. La petite

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    19/32

    ABRAHAM LINCOLN. 9garnison, trente-six soldats et le majoi' Andersen, doit capitu-ler aprs une rsistance d'un jour et demi.A cette nouvelle, le 15 avril, Lincoln convoque les deuxChambres du Congrs. Lui, si modr hier, en prsence delConstitution viole, se rappelle son serment de la faire respec-ter. Il demande soixante-quinze mille hommes pour toufferla rbellion, qu'il annonce officiellement dans une proclama-tion contre-signe W. N. Seward.

    Une desminentes qualits de Lincoln tait de s'entourer depersonnages trs-capables; aussi s'tait-il adjoint M. Sewardcomme secrtaire d'tat. Ce choix devait tre funeste, quatreans plus tard, celui qu'il honorait.

    C'est dans celte lutte de Titans que va s'tablir la rputationde grand homme du prsident Abraham. Quelle magnifiqueorganisation ncessite, en effet, cette srie de batailles surterre et sur mer Lincoln dsigne les gnraux, dirige les af-faires, les dfend lgislativement, et bouleverse l'art de laguerre maritime en construisant et lanant les monitors. 11diplomatise en politique consomm. Il protge les intrts dechacun. Il bat monnaie avec un succs attestant la mutuelleconfiance du peuple et du prsident dans leur patriotisme com-mun. Voici une remarquable explication de cette formidableguerre fratricide, modle d'loquence habile :

    (( Les hostilits de l'ennemi ont impos au pays une alter- native formelle, la dissolution immdiate ou le sang. El cette alternative embrasse plus que le sort des tats-Unis. Elle Soulve pour tous les hommes la question de savoir si(( une rpublique constitutionnelle ou une dmocratie un gouvernement du peuple par le peuple lui-mme peut ou(( ne peut pas maintenir son intgrit territoriale contre ses propres ennemis intrieurs. Le gouvernement insurrectionnelu a t transfr Richmond. J ai appel les forces de l'Union, et l'lan unanime a dpass les esprances les plus ardentes. J'ai autoris le commandant gnral de ces forces arrter,u juger, condamner, quand il le trouverait ncessaire. Comme je suspendais ainsi le privilge du writ d'habeas corpus, on m'a accus de violer les lois. Celles-ci me donnent ce droit en(( prvoyant les cas de force majeure, et la rbellion est certes

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    20/32

    10 ADRAHAM LINCOLN. 400,000 lioiimies et 400 millions de dollars. Nos motifs sont(( aussi puissants de maintenir nos liberts qu'ils Ttaient pour les tablir. Les tats n'ont pas d'autre position lgale que leur position dans l'Union. C'est celle-ci et non pas chacunu d'eux qui a conquis l'indpendance et la libert.

    La nation a achet les pays d'o ont t forms plusieurs(( de ces tats. Est-il juste qu'ils se retirent sans permission et sans restitution? La nation est endette pour des emprunts bnticant aux sparatistes. Est-il juste que les cranciersu perdent leur argent ou que nous payions pour les rebelles? Nous luttons pour lever la condition de l'homme. Tous les hommes sont gaux. Si nous triomphons, l'excutif agira l- gaiement et constitutionnellement. Il a compris qu'il n'avaitc( nul droit moral de reculer, ni mme de supputer les chances de sa propre vie dans ce qui pourra suivre.

    Lincoln compte sur lui, sur son peuple et sur le Tout-Puis-sant, qu'il invoque dans toutes ses proclamations et tous sesmessages. Tous les cultes sont tolrs aux tats-Unis, mais lareligion rforme y domine. Naturellement la sparation dePglise et de l'tal y existe. Ses bienfaits sont dus l'illustreprsident Jefferson, deux fois lu, en 1801 et en 1805.

    Lincoln tait diste, et, sans en faire parade, il le tmoignait^souvent. Il ordonne un jour djeune et d'humiliation aprs labataille de BuU's Run, perdue par les fdraux sous les ordresde Mac Dowell, battus par Jahnston, Smith, Beauregard etJakson.

    II fait un appel de 500,000 hommes et charge Mac Clellande les conduire la victoire. Cependant, Lexington, Ball's-Bluf, les rpublicains sont encore battus. Des succs viennentrelever leur courage. Ils ont l'avantage Millspiing, puis Pea Ridge. Grant prend le port Henry sur le Tennessee et faitcapituler Donnelson. C'est encore lui qui est vainqueur Pitts-burg-Landiiig.A ce moment de la lutte apparat Lincoln comme organisa-teur. Il rpare les perles considrables de Parme et maintientle blocus sur une ligne de ctes de 5,000 milles.

    Le Merrimac, le Cnmberland, le Momtor, luttent de courage,de tmrit, de solidit; Pavantage reste au Monitor dans cepremier combat de navires cuirasss, tonnant le monde.

    Burnside est envov enlever les lies Roanoke. Ferragut, the

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    21/32

    ABRAHAM LINCOLN. UOUI Salamandre^ et Butler, soumettent la cit du Croissant.Butler met en pratique le dcret d'mancipation des esclavesproclam par Lincoln.

    Constatons l'honntet de l'excutif qui veut aider l'aboli-tion de l'esclavage en la payant :

    Une nation, dit-il, se compose de trois parties : le terri-en toire, la population, les lois. Les gnrations disparaissent, les lois, changent, la terre reste seule. La situation territo-(c riale amnera quand mme la runion. J'offre de payer en

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    22/32

    1^2 A BU A H A M Ll.NCOLs.la Virginie, mais il est battu par le gnral Lee Seveu-pines.Jakson bat les troupes de Pone, et Braxton-Bragg avance surl'Ohio.

    Lincoln, comprenant qu'il manque de gnraux, demande Garibaldi de conduire de nouveau au feu les soldats des tats-Unis. Mais le hros de Gaprera, sollicit par ses frres d'armesde ne point les quitter, dcline l'honneur de tirer l'pecontre l'esclavage. Son refus dut lui coter. Lee marche surWashington, que Mac-Clellan parvient dfendre. Jakson faitprisonniers onze mille fdraux surpris Harper's Ferry, ofut supplici John Brown, et force capituler les cinq milledfenseurs de Murfordville.

    Hooker et Burnside font des prodiges de valeur sur les bordsde l'Antietan, et aprs une nuit passe en prsence par lesdeux armes sur le champ de bataille, couvert de vingt raillemorts, celle de Lee repasse le Potomac.

    L'attaque hroque mais sans rsultat, Fredericksburg, deshgnesde Lee par Burnside termine l'anne 1862.

    Les pertes n'arrtent pas Lincoln dans son nergie. Hdemande des hommes et de l'argent, les obtient de la nationet active la lutte. La bataille de Murfresboro cote vingt millemorts aux deux armes, et n'a qu'un effet moral pour les fd-raux. Ceux-ci, vaincus Chancellorsville, perdent vingt millecombattants, mais les confdrs payent la journe par la mortde Jakson, un de leurs meilleurs gnraux. Lincoln envoieGeorge Meade contre Lee, qui, battu Gettysburg, vacue leMaryland. Le gnral Grant, second parles amiraux Porter etFerragut, force Wickburg capituler, et fait prisonnire la gar-nison, de vingt-cinq mille hommes. L'amiral Dalhgren et legnral du gnie Gilmore rduisent en cendres Charleslon.Cette ville, au confluent de l'Ushley et du Cooper, a trente millehabitants habitus aux douceurs d'un climat qui permet auxorangers de passer l'hiver en pleine terre. L'effroi est soncomble sous les bombes des monitors; l ville s'effondre, maisl'Union ne peut l'occuper, y planter son drapeau.Au mois de dcembre, le Tennessee est enfin la possessiondes fdraux.Abraham Lincoln ne se rebute pas. Avant la guerre, la dette

    fdrale tait de 60 millions de dollar>, le revenu tait peuprs d'autant, et les dpenses n'excdaient pas 77 millions

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    23/32

    ABRAHAM LlsGOLN. 15de dollars. Le prsident voit cette dette monter oOO millionssterling, sans s'elfrayer.

    Il a confiance, dit-il, dans le Tout- Puissant qui conduiratout bien au moment et par les voies que lui inspire sa sa-gesse. Il s'abstient de prendre part toute querelle soit entredes tats trangers, soit entre des partis ou des factions ausein de ces tats. Il dclare vouloir laisser chaque nation lesoin de ses affaires. Il publie un dcret de reprsailles appelantanachronisme des temps barbares, et crime contre la civilisa-tion du sicle, de rduire en esclavage ou de vendre, cause desa couleur, un prisonnier de guerre. Le Sud ne comprend pasce langage, car un de ses chefs de gurillas, Forrest, dsho-nore la prise du fortPillov en passant par les armes la garnisoncompose de ngres qui s'taient rendus.

    Le gnral Banks est culbut dans le Red River, mais estsauv par l'ingnieur Barly, qui improvise un barrage et four-nit ainsi le moven la flotille fdrale de rentrer la Nouvelle-Orlans.

    Cette succession de revers et de victoires dcide Lincoln runir dans une seule main le commandement de toutes lesforces fdrales. Il propose le major gnral Grant pour le titreet le grade de lieutenant gnral. Il devinait le vainqueur dela rbellion.

    Pour la cinquime fois Grant rorganise l'arme du Potomac,et songe attaquer Richmond par trois cts simultanment.Malheureusement, Lincoln, pour mnagerie parti abolitionnistedans Butler et le parti allemand dans Sigel, adjoint ces deuxgnraux au gnralissime. Ceux-ci envoys, le premier, sur larivire James, et le second dans la valle de Shenandoah, sontbattus et ne secondent pas le plan de Grant. Celui-ci attaqueLee avec 90,000 hommes dans le fourr de Wilderness. Pen-dant six jours les gnraux font des prodiges d'intelligence,les soldats des miracles de courage. Le carnage est affreux, etpas un pouce de terrain n'est gagn d'aucun ct. Grant, privde ses ailes d'arme, confies Butler et Sigel, fait sur Rich-mond un mouvement de liane, et engage Spott-Sylvania unebataille de quatre jours, sans plus de rsultat que celle de AVil-derness. Le gnral en chef va s'tablir City-Point afin d'atta-quer Richmond du ct du Sud. Pour enlever Petersburg, illance l'assaut ses troupes noires, quand ses meilleurs soldats

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    24/32

    \i ABRAHAM LI>COL>'.auraient t ncessaires. Les rgiments entiers disparaissentsous l'explosion d'une mine destine faire brche, mais quilaisse vivants assez de dfenseurs pour sauver la place.

    Alors gnral et soldats entreprennent sans dcouragementet sans murmure un sige rgulier. En vain Lee fait-il envahirle Maryland, Grant ne bouge pas.

    Lincoln n'est pas effray de la victoire d'Ewell Monocacy,et l'attend dans Washington, dont les fortifications effrayentles confdrs qui reculent. Beaucoup de stratgistes accusentde folie Sherman, qui envahit la Gorgie et les deux Carolines,mais bientt il faut l'admirer quand il plante le drapeau del'Union sur le berceau de la sparation vacu par sa garnison.Terry et Ferragut prennent Wilmington et Mobile ; Hood sefait battre dans le Tenessee, et Lee ne peut secourir ses lieu-tenants, oblig lui-mme de faire face Grant, qui opre sajonction avec Sheridan successeur de Sigel. Le 29, le 50 et le31 mars, le gnralissime fdral force victorieusement toutesles lignes de son adversaire. Le lendemain il est Lynchburgot Richinond. En vain Lee tente de sauver les dbris de sonarme. Battu Burkesville il dpose les armes le 9 avril, pen-sant la cause du Sud perdue, et Grant lui ayant offert une hono-rable capitulation.

    Le prsident Lincoln tait si parfaitement capable pourmai' riser cette gigantesque situation, faite parla guerre, quele peuple lui avait de nouveau confr le pouvoir excutif aucommencement de 1865. Cette faveur, dont, en prs d'un sicle,on n'avait vu que quatre exemples, le rendait aussi clbre queGeorge Washington, James Madeson, James Monro, AndrewJackson, les seuls rlus de la prsidence.

    Loin d'tJ'e fier de cette rcompense nationale, il prononcele 4 mars un discours empreint d'une gravit impose par lesvnements, mais si conciliant et si fraternel, qu'un vquefranais grand connaisseur, M. Dupanloup, en constate officiel-lement avec admiration le cachet tout chrtien.

    Lincoln voyait dj luire le jour de la rconciliation, la finde Fesclavage. A la nouvelle des succs permettant d'esprerla paix, il ne parle plus que de concorde. Son caractre toutde franchise ne s'occupe pas du mauvais ct de l'avenir. Il nesonge point qu'il lui faudra conserver cetite paix au dehors el Tintrieur, dominer les partis, ramener les populations ;i

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    25/32

    ABRAHAM L1NC0L^^ lTordre, au travail, la libert. C'est qu'il se sent capable decette grande tche, et nul ne songe lui contester cette va-leur.

    Il ne devait raliser aucun de ses rves ; sa joie devait trede courte dure. Le Tout-Puissant, qu'il aimait invoquer, l'aenlev sa famille, ses amis, son peuple, l'univers en-tier qui l'admiraient et l'aimaient.

    Minuscules instruments du Crateur, nous concourons unensemble mcanique et intellectuel, dont le but nous est in-connu, puis nous quittons cette vie. Heureux ceux qui leursderniers instants peuvent se dire avoir t bien partags dansla rpartition, par Dieu, du travail utile son uvre, l'orga-nisation des mondes

    Abraham Lincoln, assassin le 14 avril 1865, dans sa logeau thtre de Washington, et mort le \ au matin, tait undes privilgis, puisqu'il avait eu en partage : le talent, la sa-gesse, la bont, lui permettant de sortir d'une classe peu leve,pour atleindre le faite du pouvoir. L'extraction humble ajoute la gloire du parvenu aux honneurs, et fait l'loge du peuplerpublicain, sans prjugs.

    Abraham Lincoln avait une physionomie respirant la fran-chise et la bienveillance. Sa modestie tait connue de tous= Sagrande taille lui donnait une allure embarrasse. Sa tte allon-ge, son nez pointu, ses oreilles et sa bouche dmesurmentnormes, sa barbe et ses cheveux noirs peu soigns, auraient dului donner un ?irdur. Mais ses yeux noirs et pntrants, rem-plis d'une remarquable expression de douceur, changeaientl'air de svrit en air grave trs-convenable et mme pointdsagrable. Protecteur des arts, il tait trs-populaire; on l'ap-pelait the OUI Abj le vieux Ab, par abrviation de son prnom.

    Sa mort est un deuil gnral.Le 14, M. Lincoln se rendit au thtre et se plaa dans une

    avant-scne. Avec lui taient madame Lincoln et deux autrespersonnes, madame Harris et M. Rathburn. Sur les dix heures,on entendit dans la salle un coup de feu. Au mme instant unhomme sautait de la loge du prsident, sur la scne, un poi-gnard la main.

    ((Sic semper tyrannis Le Sud est veng cria-t-il en bran-dissant l'arme. Le temps pour le public de comprendre la v-rit suffit l'assassin pour fuir.

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    26/32

    10 ABRAHAM LINCOLN.M. Lincoln respirait encore, mais avait la tte ouverte par le

    coup de feu.Les prcautions prises par le meurtrier, ses dclamations, etun attentat commis au mme instant sur M. Seward, font sup-

    poser un complot.La cause du Sud tait perdue aprs la dfaite de Lee; si lesconfdrs sont pour quelque chose dans ce drame dont ledernier acteur sera le bourreau, leur cause est dshonore.

    La mort du prsident ne nioditera pas les destines du peu-ple amricain, parce que les hommes de gnie ne font pas d-faut aux peuples libres.

    La constitution fait de droit, pour le restant de la priodeprsidentielle, le vice-prsident, chef du pouvoir excutif. Lesrouages administratifs ne seront donc mme pas arrts..

    Trente secondes ont suffi pour enlever tous Abraham Lin-coln, mais aussi pour l'immortaliser. Il est mort martyr de lacause si vaillamment dfendue, elle tait sainte, la renommede la victime ne prira point.

    Il laisse une femme et un fils dsols, des concitoyens enlarmes. Qu'ils soient fiers du cri spontan et unanime jet partous les gouvernements, par toutes les nations: Honneur Lincoln

    Bless dix heures du soir, le prsident a vcu jusqu'aulendemain sept heures du matin, mais sans recouvrer connais-sance. Il est mort sans agonie apparente. L'autopsie a trouvla halle dans le cerveau. Le corps embaum a t plac dansun cercueil avec cette simple inscription :

    ABUAUA M L1INC0L>SI5IZ1ME PRSIDENT DES TATS-UNIS

    N LE i'2 FVIilEIl 1809MORT LE l AVRIL 1865.

    Ses funrailles ont eu lieu i milieu d'une foule considra-ble en pleurs. La perte d'un granc lomme minemment bonne saurait tre trop pleure. Mais ses regrets, le peuple amri-cain doit les prouver en continuant la sage politique Lincoln,et il le comprendra.

    ivi'iN r.TON tT r^MP., mr ii'Kr.Fip.Tii, I.

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    27/32

    J

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    28/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    29/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    30/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    31/32

  • 8/12/2019 Abraham Lincoln - Lesperut, A

    32/32