5Styles magazine 66

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SPORT STORY LEBRON JAMES INTERVIEW ROHFF MAN IN THE MIRROR MICHAEL JACKSON TV STORY LE S.A.V DES ÉMISSIONS N°66 JANVIER 2010 AU COEUR DU RAP refresh your communication

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5Styles magazine, le n°1 de la culture urbaine. Avec la Fouine, Rohff, Ankama...

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SPORT STORY LEBRON JAMES

INTERVIEW ROHFF

MAN IN THE MIRROR MICHAEL JACKSON

TV STORY LE S.A.V DES

ÉMISSIONS

N°66 JANVIER 2010

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RemerciementsA l’équipe Wrung, Carine Lavignette, Houarif, Karim Thiam, Charles « Obsen », Thierry (CDB), Olivier, Marie, Run (Ankama), Richard (Cgr), François, Bruno, Mahassine, Chris-tophe Neny (Générations), Vincent Boivin, Fred Goeslier, Sabine, Florent Boix, Perrine Champagne, Beryll (Notorious), Pamela (KR Média), les vendeurs des réseaux Fnac : Karl, Nico,Baouz, Marc, Alex, Mewin, Nico, Atman. A Kamel Amrane, Greg Choplin, Ahmed Kerrar, Derek Boxing. A l’équipe 5Styles, et tout ceux qui gravitent autour. Merci à nos lecteurs qui contribuent au succès de notre revue !

EDITO #66

Les canards de rap, victimes de La crise du disque…Fabien Offner a publié un article sur le site d’informations Rue89 : « Rap : Comment Internet a tué la presse hiphop ? ».

Le journaliste fait un constat après avoir rencontré l’un des rédacteurs du magazine RAP MAG, précisant que c’est « Le seul magazine grand public dont le contenu tient la route » (Fabien tu déconnes, mec, informe-toi !). Il conclut son papier en disant qu’Internet a tué la presse. Disons plutôt que la presse a changé. Elle ne s’achète plus (surtout au dessus de 2 €) et, il faut le reconnaître, la survie de la presse musicale dépend de la santé du disque. Aujourd’hui, ses ventes sont insuffisantes pour générer et assurer l’existence et/ou la pérennité des titres.

Au-delà du maigre contenu offert et de l’arrivée d’Internet, un vrai problème se pose. Les budgets publicitaires des maisons de disques et des indépen-dants ont considérablement diminué entre 2004 et 2009. Aujourd’hui, les chefs de produits ciblent les supports incontournables. Cette sélection na-turelle a blessé ou fait mourir les plus fragiles. En plus de ces budgets limi-tés, les ventes de magazines restent faibles.

Les consommateurs potentiels de la presse payante, les trentenaires, ont décroché avec le rap d’aujourd’hui et ces consommateurs potentiels ne sont donc pas près de consommer des titres d’un genre musical qu’ils n’écoutent plus. Les plus jeunes, eux, ne lisent plus et s’alimentent sur les plateformes vidéo. A vrai dire, les formules de presse sont inadaptées : pas d’accroche choc, pas de titres vendeurs, pas de clashs en couverture etc. La presse rap et hip hop française est timide et n’a pas l’arrogance, l’égo ou l’originalité de la musique qu’elle traite. Dans le fond, mon cher Fabien, Internet n’a tué personne (disons peut être blessé), ni la musique, ni la presse rap. C’est le rap qui a limogé sa propre presse avec la chute de ses ventes et le manque d’implication de ses acteurs (rappeurs et journalistes) pour lui donner de la matière en presse et l’accès à l’information avec les sites et les gratuits.

Rachid Santaki

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SOMMAIRE #66

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PAGE 12 INTERVIEW : ROHFF PAGE 18 MUSIC STORY : MICHAEL JACKSON PAGE 22 COVER : LA FOUINE PAGE 28 TV STORY : SAV DES EMISSIONS PAGE 30 MEC À L’ANCIENNE PAGE 34 SÉLECTION COURIR PAGE 36 MODE PAGE 40

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MAGAZINE GRATUIT DIFFUSE DANS LES RESEAUX FNAC ET COURIR

5styles - 53 rue de Chantilly - 93200 Saint [email protected]

Comité de DirectionRachid Santaki – Felix Houetinou

Direction ArtistiqueCharles «Obsen» Eloidin

Rédacteur en chefRachid Santaki

Journalistes Elisabeth Gomis, Adnen Bouachir, Noémie Pen-nacino, Tatiana Bayina, Vivien Lo Pinto.

5 Styles est édité par AJC COMMUNICATION - RCS Bobigny 501500490ISSN 1638-8194

MENSUEL GRATUIT - NE PEUT ETRE VENDU. 5 STYLES et HIP HOP LE MAGsont des marques déposées à l’INPI.

©Tous droits réservés. La rédaction n’est pas re-sponsable des textes et des photos publiées qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Toute reproduction de textes, photos, logos ou au-tres est strictement interdite sans accord écrit de la part de l’éditeur sous peine de poursuite. Les docu-ments reçus ne sont pas retournés et leur réception implique l’accord de l’auteur.

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N°66 JANVIER 2010

MUTAFUKAZ 3 un pavé dans la mare de la Bd

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N°66 JANVIER 2010

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Photo de Yann Levy issue de son livre intitulé Marge(s). Plus d’info dans la rubrique livres.

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AdidAs et le côté obscur de lA forceDark Vador, Maître Yoda, Princesse Leïa et Luke Skywalker débarquent chez Adidas.

Lucas film et Adidas lancent une ligne spéciale Star Wars annoncée pour le printemps/été 2010. Les vêtements et chaussures sont inspi-rés des décors de la saga. La collection sera divisée en trois packs : Le « Characters Pack» (avec les personnages de la saga), le « Vehicles Pack » (inspiré des vaisseaux spatiaux et décor du film) et le « Direct Pack » (on y retrouve Dark Vador, les Soldats de l’Empire galactique et la princesse Leia). Petit avant goût de la collection à venir pour les fans inconditionnels.

Mo’Nique et MAriAh cArey priMéesAlors que Precious de Lee Daniels (adaptation du livre « Push » de Sap-phire, 1996) n’a pas encore rencontré son public français, Mo’nique, plus connue pour ses rôles comiques, est repartie tout sourire avec son Golden Globe sous le bras, en récompense à son époustouflante performance de mère fouettarde et incestueuse. Quant à Mariah Ca-rey, c’est en vacillant qu’elle a reçu son trophée du Palm Springs Fes-tival. La diva s’étant laissée porter par les bulles de champagne, avait eu peine à formuler son discours de remerciements. Precious, en salles le 10 mars 2010.

rAdicAl Mc uN fruit « à MAturité »Après des apparitions sur des projets musicaux comme One Beat ou Affaire de famille (avec le titre Où sont les MCs ?), Radi-cal MC a sorti son premier opus : Maturité. Déjà disponible dans les bacs depuis décembre 2009, cet album reflète l’état d’esprit de ce rappeur authentique et passionné. Exit les clichés du rap dur et incisif, Radical Mc use de beats chaleureux et son message n’en demeure pas moins réfléchi et poignant. Les titres Des signes et Unité sont d’ailleurs deux exemples de sa technique et de sa sincérité ly-ricale. Découvrez une autre dé-finition de l’art du rap.

oN dit yep Au WipLe nouvel espace de La Vil-lette le « WIP » ouvre ses portes le 03 février prochain.Créations artistiques et cultures urbaines seront au rendez vous. Le WIP se veut être l’un des futurs espaces porte-parole de l’art de la rue, avec l’ambition de faire écho de son action artis-tique dans toute l’Europe et au niveau international également.

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AkoN is bAckAprès les albums Trouble (2004), Konvicted (2006) et Freedom (2008), Akon sera de retour pour l’été 2010 avec un nouvel album intitulé Stadium Music. L’artiste américain d’origine sénégalaise n’a pas pour autant chômé au cours de l’année 2009 en signant des collaborations avec Whitney Houston, Flo Rida, Lady Gaga, Leona Lewis ou encore Colby O’Donis. Quelques échos se font déjà entendre sur le premier titre de l’album, qui pourrait être Takin’ it off (she’s gettin’ naked). Akon laisse encore planer le mystère et fait mijoter ses fans.

petite découverte AssAssiNeAprès le succès du maxi Fais rentrer les euros sur Mental Groove Records avec Feadz & Uffie, Mitch sort son premier album Routine Assassine, assez sombre mais qui réserve des surprises comme les titres V.I.P Pass ou encore Crack. Pour la touche féminine, on re-trouve Yethz., présente sur deux morceaux : Asesino et Superstar, pour le seul featuring de l’album. L’opus est disponible dans les bacs depuis le 18 janvier 2010. La voix aiguisée de Mitch cassera-t-elle votre routine?

trAvoltA dANs les rues pArisieNNesJames Reese est un agent de la CIA infiltré à l’ambassade américaine de Paris qui rend quelquefois service aux forces spéciales. Alors que se prépare un sommet international, il se voit confier une mission à me-ner avec un nouveau partenaire, Wax, qu’il récupère le jour même à l’aéroport… Scénario de Luc Besson, réalisation signée Pierre Morel (Banlieue 13, Taken), cas-ting américain de haut vol... Ré-sultat : un concentré d’actions, de courses poursuites et d’uppercuts. From Paris with love, sortie le 17 février 2010

vv broWN dANs les bAcsVV Brown débarque en France avec son album Travelling like the light disponible depuis le 18 janvier 2010. Agée de 26 ans, VV Brown, surnommée aussi Geeki, cartonne en Angleterre. Ancienne choriste de Madonna, elle compte également dans son cv des colla-borations avec les groupes féminins Sugababes et Pussicat Dolls. VV annonce clairement la couleur avec punch : un look et un univers sixties acidulés, une voix groovy et des titres comme Leave et Crying Blood qui font sensation, surtout auprès des publicitaires (BNP Pa-ribas et Alinéa). Autant vous le dire avec cet album, VV nous offre du grand art musical.

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AliciA KeysLa belle New-Yorkaise a ponctué l’année 2009 d’une touche de soul/R&B avec son dernier album « The Elements of Freedom ». Elle entame naturellement une grande tournée avec un arrêt par Bercy le 31 mai prochain.

LA BELLEMEUF

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ROHFFAprès plus de 10 ans de carrière, 5 albums et 2 rééditions,

Rohff a décidé de partager avec son public des images de

concerts. En décembre dernier, le poids lourd du rap fran-

çais a sorti Zénith Classics, un CD/DVD live inédit avant l’ar-

rivée de son prochain album prévu pour 2010. Entretien.

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Pourquoi avoir fait un DVD plutôt qu’une réédition de l’album avec DVD inclus ?On a déjà fait des rééditions. Des DVD de R.O.H.2F, en revanche, il n’y en a pas, à part celui de la Ma-fia K’1 Fry.

Ce DVD est axé sur ton concert au Zénith. Tu n’as ja-mais eu l’idée d’en sortir un sur ton parcours ?J’veux pas. Ce genre de projet, ça sent trop la fin. Je ferai ça quand je serai en fin de carrière. J’ai réussi à faire une bonne tournée et je me suis dit que ce serait bien d’en montrer les images.

As-tu une idée de ce qui te fe-rait arrêter le rap ?Là, je te dis franchement : je suis chaud. A chaque album, j’ai une période de transition. Je me dis que si je fais un morceau tout de suite, dans la lancée, il va res-sembler à ce que je faisais avant. Je suis donc obligé d’attendre un peu. J’écoute du rap, je me renou-velle. Quand j’ai passé le cap, je commence à penser au prochain album, imaginer ce qu’il va être. Et pour répondre à ta question : la fin de ma carrière, je n’y pense pas du tout.

Tu écoutes du rap français ?Pas du tout. J’ai entendu des mor-ceaux en changeant de chaîne. Et si, demain, un pote me montre un clip sur Internet, je le regar-derai. C’est tout.

Pourquoi ?En fait, j’ai toujours été dans cette position. Je reconnais le talent de certains rappeurs fran-çais mais je ne trouve pas mon truc. Mon oreille a été éduquée par le rap cainri. Autant techni-quement que musicalement, je ne me sens pas français.

Dans Pleure pas, tu dis : « Je tire pas à coté donc pourquoi rééditer ? » Pourquoi avoir sorti des rééditions, donc ?Tu parles de Au Delà de mes li-mites ? Je l’ai réédité parce que

j’avais abandonné l’album, blo-qué la tournée pour partir au bled pendant deux mois, et j’ai tout foutu en l’air en arrêtant la promotion. Je l’ai relancée à mon retour. En fait, la phrase que tu cites aurait été trahie si j’avais sorti une réédition pour com-penser un manque de ventes. Là, j’avais vendu 215 000 albums.

Aujourd’hui, chacune de tes interventions se veut plus discrète qu’avant, où tout était bon pour créer la polé-mique autour de ta promo...Tu parles de faits divers. On a mûri, il y a des choses qu’on peut faire de manière plus in-telligente. Mais si ça doit mal tourner, même si c’est en direct, je suis mon instinct. Connu ou pas connu, si ça doit partir en su-cette, ça partira en sucette.

En ce qui concerne la vidéo de toi qui a tourné sur In-ternet, c’était un peu réduc-teur, non?T’as raison. J’ai revu cette vidéo quand je suis sorti du placard. On m’a filmé sur un tournage de clip J’ai commencé à chauf-fer, pendant que je parlais je jouais avec la pelle. Et les gens ont interprété, voilà. Il a filmé et je me suis exprimé. Après ça, si je lui demandais de ne pas diffuser la vidéo, c’était faire la tapette. De toute façon, ça al-lait se faire.

Il y a eu des parodies…C’est pas de ma gueule que les gens se moquaient. Ils savent que je ne prendrais pas l’initia-tive de parler devant une caméra comme ça.

Tu contrôles ton image, tes apparitions sont peu ris-quées.J’ai toujours été effacé. Même dans la vie privée.

Qu’avais-tu pensé du repor-tage « La guerre du rap »?J’étais au placard quand il a été diffusé. J’étais déçu pour moi. Tu as des mecs qui crient et des médias qui ternissent ta répu-tation, ton image. C’était pas bon pour moi. Je pensais à ma famille, à mes amis. J’étais en train de me dire que ça parlait, et que les gens ne m’aimaient plus. Après, les gens m’ont dit «Tu t’en fous. Quand tu sortiras les gens n’en tiendront pas compte, ils ne font qu’attendre ton album.

Tu pouvais quand même me-surer ta popularité avec les lettres que tu recevais, non ?

Ouais, j’ai vu que des gens me soutenaient. D’ailleurs, Big Up. J’appréhendais un peu, quand même. Quand je suis sorti, j’ai vu tout le monde debout avec les portables. Je me suis dit « C’est parti! »

Ca a été un choc de sortir de l’isolement, et de te retrouver en première partie de 50cent à Bercy ?J’ai eu mal au crâne. Je n’ai pas dormi de la nuit. J’ai eu mal à la tête par rapport au nombre de personnes présentes et à la mu-sique.

Aujourd’hui, tu t’expliques en détail sur ton différend avec Booba ?Je ne sais pas si c’est utile d’en parler encore aujourd’hui. Il n’y a pas de fumée sans feu. Il fallait s’expliquer, je sais ce qui s’est passé. m

« Ils n’ont pas besoin de moi et je n’ai pas besoin d’eux. »

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Que vous travailliez ensemble lui et toi, c’est impossible ?L’amour du rap français, je ne sais pas s’il existe encore au-jourd’hui. Je pense qu’il faut être à la hauteur de son image. Booba le fait de son côté et je le fais à ma manière. Après, mélanger nos deux univers, je ne sais pas si c’est une chose à faire. Je l’ai déjà dit il a son truc, son talent. Et si il fait parler de lui ce n’est pas pour rien. On aime ou on n’aime pas.

Pour revenir à ton DVD, il contient des bonus ?Oui, mais tu verras. Toi aussi il faut te surprendre. On a trop d’images. Et je pense que ce DVD est le premier d’une longue série. Mettre trop d’infos dans un seul DVD, c’est faire comme pour un double album dans le-quel tu mets trente titres alors que les gens n’en retiennent que quelques uns.

As-tu déjà regretté d’avoir fait un double album ?Je ne regrette rien. Sur le mo-ment je voulais tout mettre car je recherchais la performance.

Vas-tu rentrer en studio ?J’enregistre des fois. Je com-mence à sélectionner des sons et je ne vais pas tarder à partir à l’étranger.

Il n’y a pas d’invités de rap français sur ton dernier al-bum. Tu les as punis ?Ils n’ont pas besoin de moi, et je n’ai pas besoin d’eux. Si quelqu’un m’interpelle je l’invite-rai. Je préfère travailler avec les gens avec qui j’ai des affinités. Un album c’est intime. Et quand quelqu’un vient au milieu de tout

ça, je n’aime pas.

Peut-être un coté un peu in-grat, de la déception ?Oui ! J’ai été déçu. Un ami à moi m’a donné une image : « C’est comme un rayon de soleil sous lequel les gens bronzent pour ensuite faire les beaux avec leur bronzage. Mais le bronzage, ça part. » Ce que j’ai donné, ils l’ont pris, ils ont chié et ils ont tiré la chasse. Il y en a plein qui se sont servis de l’effet R.o.h.2f et au-

jourd’hui ne font plus rien.

Et cela te dérange ?C’est l’hip-hopcrisie. En France, il y a une crise du disque et une crise d’égo.

L’album avec Kery va-t-il se faire ou pas ?Il ne se fera pas car nous ne sommes plus les amis d’avant. Et cela sonnerait faux. On ne peut pas faire les choses à contre cœur. La question ne se pose pas, l’album ne va pas sonner.

Ne dois-tu pas des comptes à ton public sur ce genre de choses ? C’est entre nous, c’est une his-toire qui part de l’enfance. C’est dans le domaine du privé.

Pourtant, quand tu fais un al-bum, tu le dis toi-même, c’est une certaine intimité. Donc, le public peut savoir...Je pense que le public est assez grand pour comprendre que nous sommes deux personnes qui se connaissaient bien et que si on ne se fréquente plus, il ne peut plus y avoir d’albums. Ce n’est pas la peine de rentrer là-dedans. Je ne pense pas que cela va éclairer le public.

Des gens extérieurs au rap sont rapidement au courant de ces affaires privées ... Je pense que des gens de mon en-tourage parlent pour faire croire qu’ils me connaissent et véhicu-lent l’information. Ca passe de département en département, puis les gens déforment.

Certains disent que La Fouine parlait de toi en disant « Rien à foutre de ton rap game ». Tu t’es senti visé ?Quand il dit « rap game », tu y penses forcément. J’ai posé la question à des gens proches de lui et il a répondu qu’il parlait du rap en général. Mon frère l’a croisé et il lui a confirmé que ça n’avait rien à voir avec moi.

Les petites rumeurs qui par-tent d’internet attisent ce genre d’histoires…Il y a les fans et les fanatiques et quand ils sont réunis, c’est là que ça devient dangereux. Il faut faire la part des choses et ne pas dormir sur les forums. Par-fois, ça peut te monter à la tête. Je prends du recul avec ça et je ne squatte pas le net. Les gens veulent leur héros dans le rap français. Les mecs de 35 ans ne squattent pas sur le net, ce sont plus des jeunes.

C’est un peu comme l’histoire autour de J’t’emmerde de MC Jean Gabin et les différentes versions des gens.L’esprit hip hop avait déjà bien disparu et il est arrivé en in-sultant tout le monde. Les jeunes rappeurs ont fait pareil. Après, la question dans le rap, c’est de savoir qui dit vrai, qui dit faux. Et à un moment, il faut arrêter de parler et poser les stylos.

Tu te places dans le hip hop ou dans le rap ?Hip hop. Je pense que ça repré-sente la performance, l’évolution, la perfection, la qualité, réussir à s’interpreter.

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« C’est l’hip-hopcrisie. En France, il y a une crise du disque et une crise d’égo. »

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INTERVIEWMUSIQUE

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Quand tu es numéro 1 dans le rap, contre qui es-tu en com-pétition ?Moi-même. J’aimerais mieux rap-per que Lil’ Wayne.

C’est du rap américain. Le rap français a une identité propre-donc la comparaison n’est pas valable.J’ai écouté du rap français mais jamais à outrance. Et un mec aux states qui a mon âge a écouté les mêmes choses que moi. Donc, techniquement, je suis dans la

même direction que les Améri-cains. Quand j’avais quatorze ans, j’allais aux concerts de Das EFX, EPMD etc. Le rap français, je ne veux pas lui ressembler.

Tu dis avoir l’esprit hip hop mais le hip hop c’est l’unité. Tu n’as pas envie de rassembler ?Je rassemble mes textes. (rires)

Maintenant que tu as un label, n’es-tu pas obligé d’écouter du rap français ?Dans mes signatures, il y a Cas-

sius et il est hip hop. Pour Bushy et Amy, elles connaissent le rap. Je travaille avec les gens avec qui j’ai des affinités.

Qui inviterais-tu dans le rap français ?Aujourd’hui, personne. Mais cela ne veut pas dire que je ne respecte pas les gens.

Certains pensent que tu es hautain. Je suis et reste souvent tout seul. Je connais plein de monde mais

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je suis mieux comme ça. Au Ze-nith, j’ai invité Sefyu et on a fait quelque chose de bien à deux. Bon esprit.

En ce qui concerne les thèmes que tu abordes, le choix est-il toujours évident ?J’ai plein d’images à donner. Les thèmes se renouvellent imagent bien ce que je vis, ce que je res-sens. Evidemment, je ne vais plus parler d’agressions, etc mais je ne pourrai plus pas écrire des morceaux comme un jeune de dix-neuf ans. A l’époque de Géné-ration sacrifiée, je ne pouvais pas donner autant d’images qu’au-jourd’hui. Certains thèmes sont récurrents mais tu les traites for-cément différemment au fur et à mesure que tu vieillis.

le 23 janvier, tu as participé à un concert donné à Marseille en faveur des familles des victimes du crash de l’A310 Yéménia. Tu as toujours été attaché à ton pays pourtant on te reproche souvent de ne pas le montrer...J’aide les Comores. L’histoire de ce pays est spéciale. Je n’ai rien envie de montrer. J’ai vu des gens parler de projets etc. Et rien n’était fait cinq ans plus tard. Faire quelque chose, c’est le faire pour soi, pas pour pouvoir dire qu’on l’a fait. Quand je suis en mesure de faire des choses, je les fais. Sans avoir besoin de l’étaler.

Tu as déjà fait un concert là-bas ?J’ai un problème avec un éven-tuel concert là bas. Je viens d’un village assez religieux ; mon père est imâm et il aime pas ces histoires. Et puis c’est vrai que par pudeur, je ne me vois pas chanter du hardcore. Chacun sa manière de voir les choses. Bien sûr que si demain je remplis un stade là-bas, je vais donner la recette à un hôpital ou autre. Ce sera caritatif pour moi et je n’irai pas faire de l’argent sur les pauvres.

Tu as toujours eu un souci avec la télévision …Je ne voulais pas faire la même chose que tout le monde. Je voulais rencontrer des gens qui savent de quoi ils parlent. J’ai apprécié l’émission que j’ai faite il n’y a pas longtemps avec Jean d’Ormesson. Le présentateur connaissait le sujet, les titres des premiers albums de Tupac... Et il avait un intérêt pour l’écriture, il a remarqué Testament.

Pourquoi n’étai-tu pas à l’aise lors de ton passage au Grand Journal. C’était le fait de voir Mouloud faire le con ?Non. Déjà, j’avais mis un gros pull alors qu’il faisait chaud. Du coup, je n’étais pas bien. Et dès que je me suis posé, on m’a posé une question à propos du rap et de Molière...

C’est dur de faire de la télé-vision ?Des mecs m’ont demandé de faire La Ferme Célébrité. Je me suis dit qu’ils voulaient niquer ma vie. (Rires) Il y a plein de petits trucs comme ça. Depuis que j’ai posé ma voix sur Arthur et les Mini-

moys, les gens pensent qu’ils peuvent utiliser mon image et me décrédibiliser.

Quel est le programme de té-lévision auquel tu ne pour-rais vraiment pas participer ?Pascal le grand frère.

Pourtant, quelque part, tu joues au grand frère dans tes textes ?Le grand frère a un rôle d’éduca-teur. C’est pas pour moi.

As-tu vu le reportage d’Harry Roselmack dans les cités ? Oui. J’ai bien aimé son côté « renoi qui va dans les cités » et je trouve que sa démarche n’est pas négative.

Que dire sur ton pas-sage dans Paris Dernière ?Il sont arrivés et ont filmé direct. Calibre, flingue, violence... Il m’a attaqué sur les points sensibles du rap. Dans la télé, ils se servent de toi, ils sont dans leur monde, ils ont leurs amis, leurs fournis-seurs de coke. Et au final, ils pren-nent les réponses qu’ils veulent.

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Il y a les fans et les fanatiques et quand ils sont

réunis, ça devient dangereux.

Propos recueillis par R.S, N.P & A.B.

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Russel simmonsBusinessman, mais surtout Co-fondateur du label Def Jam Records, c’est l’une des figures incontournables de la culture et de la musique hip-hop aux États Unis.

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ussell Simmons est né à New York, le 4 octobre 1957, dans le mythique

quartier du Queens. Il reçoit une éducation approfondie no-tamment de son père profes-seur d’Histoire noire. La famille Simmons vit à deux pas d’un coin réputé pour être le point de rencontre des dealers et des consommateurs de drogues. Russell parvient à éviter la plu-part des pièges de la rue en se contentant de petits méfaits qui lui coûteront quelques mois de prison avec sursis tout de même.

En 1975, il intègre le Manhat-tan City College pour étudier la sociologie. Pendant quelques années, il allie études et sorties nocturnes qui seront financées par la vente de fausse cocaïne. Mais cette activité ne dure qu’un

temps puisqu’il fait la connais-sance d’un DJ nommé Eddie Cheeba : l’un des premiers à po-ser ses rimes sur des classiques de Georges Clinton comme « Flashlight » en boite de nuit. Le déclic eut lieu. Simmons prend alors la décision d’abandonner ses études et de se consacrer à la promotion de concerts et créer sa propre entreprise de mana-gement d’artistes, qu’il baptisa Rush Management.

Il signe des artistes tels que Kur-tis Blow et Whodini, mais c’est le groupe de son jeune frère Joey qui va lui permettre de se faire un nom dans l’industrie.Avec un style fait de contenus violents, de touches d’humour habiles et de commentaires sociaux inci-sifs, les Etats-Unis découvrent le phénomène Run-DMC. Le pre-mier single du groupe, « It’s like that » fait l’effet d’une bombe. Devant le succès du groupe et après avoir fait la connaissance de Rick Rubin, un jeune pro-ducteur blanc, fan de punk rock, qui partage son gout pour le côté cru et agressif du hip hop, Sim-mons fonde en 1985 avec celui-ci, le premier véritable label rap : Def Jam. Le succès est rapide-ment au rendez-vous avec un certain LL Cool J et son single « I need a beat ». CBS Records sai-

sit l’opportunité et leur propose un contrat de distribution. En quelques années, Def Jam de-vint le premier géant du rap bu-siness avec des artistes tels que Slick Rick, Public Enemy, The Beastie boys ou encore EPMD.

Rubin quitte Def Jam en 1988 mais Simmons continue de faire prospérer le label tout en diversifiant son activité. Il lance notamment Def Comedy Jam, un show télévisé diffusé sur HBC

qui a pour but de faire découvrir de nouveaux talents comiques. Le show a, entre autres, fait décoller les carrières de Chris Tucker, Martin Lawrence ou encore Chris Rock. En 1992, c’est une marque de vêtements urbains appelée Phat Farm qui voit le jour donnant, peu de temps après, naissance à son homologue féminin Baby Phat, supervisée par sa compagne de l’époque, Kimora Lee.

Ce n’est qu’en 1999 et après avoir fait signer des artistes tels que Redman, DMX, Jarule ou Method man qu’il se décide à vendre les dernières parts qu’il possède chez Def Jam (40%). Il empoche alors 100 millions de dollars. Son empire est au-jourd’hui estimé à 530 millions de dollars. Russell Simmons est considéré comme l’un des entrepreneurs les plus brillants de sa génération par ses pairs. Et même dix ans après avoir quitté Def Jam, il reste un personnage majeur et infiniment respecté du monde du hip hop et restera un visionnaire en termes d’évolu-tions musicales.

Son empire est aujourd’hui estimé à 530 millions de dollars. Russell Simmons est considéré comme l’un des entrepreneurs les plus brillants de sa génération.

RUN DMC

LL COOL J

RUSSEL SUMMONS LORS D’UNE INTERVIEW

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«l’évolution et la vie d’un quartier dépendent de ses habitants»

Abasse 32 ans, animateur jeunesse à Saint Denis

ENTRAIDE + SOLIDARITÉ = ÉVOLUTION DU QUARTIER

www.saintdenispositif.wordpress.com

Faire en sorte que l’entraide et la solidarité

s’inscrive dans la politique sociale comme nouveau

letmotiv pour faire évoluer ce quartier, et à long terme s’étendre à la ville toute en

entière, ou encore à la région.

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FOUINELA

Kor

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Peux-tu te présenter en quelques mots ?Je m’appelle La Fouine, j’ai sorti trois albums, quelques mixtapes, j’habite à Trappes et en ce mo-ment je suis sur une mixtape qui s’appelle Capitale du crime 2.

Dans cette mixtape, Canardo, Green, MLC et Gued’1 sont mis en avant. Toi un peu moins, non ?Je me mets un peu en avant quand même parce que c’est vrai que j’ai déjà un nom et que ça porte le projet mais il a été fait pour faire découvrir leurs sons à eux. C’était un projet collectif entre mecs de Trappes. J’espère que ça va continuer, qu’il y en aura d’autres.

Pourquoi avoir invité Nessbeal ?Parce que je l’aime bien. On se cô-toie depuis pas mal de temps par

rapport à Booba ou à Animalsons mais dernièrement on s’est rap-proché. Pour moi, il est l’un des meilleurs auteurs du rap français. Pareil pour Lino. J’ai voulu rame-ner les meilleurs sur le projet.

Les premiers titres, Banlieue sale music et Krav Maga, sont très vulgaires. Pourquoi ?Ca me soûle d’être aussi vulgaire. Mais c’était sur le coup, je pensais à ça, je l’ai écrit, je l’ai posé. Et je trouve nul de se censurer soi-même. J’aime quand le son vient vraiment du cœur, quand c’est spontané. C’est le cas pour ces morceaux. Mais en les réécoutant, je suis d’accord avec toi : c’est trop vulgaire. Surtout pour une meuf, c’est complètement nul.

Comment arrives-tu à alter-ner des morceaux comme ceux-là avec des morceaux plus doux, avec une écriture m

Il est l’un des MC les plus crus du rap français, des plus critiqués aussi. Mais il est surtout l’un des plus vendeurs, ce qui lui vaut une double nomination aux Victoires de la Musique 2010 (catégories Album de musique urbaine et Révélation du public). Ce fan de Zoxea et Calogero ose tout du moment qu’il s’y retrouve et va jusqu’à détourner des classiques de la variété avec un seul mot d’ordre : provoquer. Ca passe ou ça clashe.

FOUINEAu coeur du rAp

INTERVIEWMuSIQue

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plus recherchée comme Nés pour briller ou Bois d’Arcy ?C’est ma vision de la musique. Je suis un grand fan de soul music, de tout ce qui touche vraiment à l’amour, aux sentiments. Mais d’un autre côté, j’aime beaucoup entendre en boîte, que ce soit aux Etats-Unis ou en France, des morceaux qui ne veulent stric-tement rien dire, qui parlent de meufs, etc. J’aime écouter un mec comme James Brown qui peut chanter It’s a man’s man’s world mais aussi Sex machine pour faire bouger les gens de sa communauté. Et puis, je suis plus à l’aise à faire des choses qui ne se font pas.

Et ça se fait d’inviter le Roi Heenok ?Voilà, ça, les gens n’osent pas. Le mec ne sait pas rapper mais il di-vertit tout le monde depuis trois ans sur Internet. En plus, il a bien rappé sur le morceau. Mieux que pas mal de personnes dans le rap français aujourd’hui.

Sa phase sur Sinik vient-elle de lui ou de toi ?Ah non ça vient de lui. J’ai hésité à l’enlever parce que je trouve que ça ne se fait pas vis-à-vis de Sinik. Mais bon, il est venu du Canada pour faire son morceau, je ne peux pas le couper. C’est bien de le sou-ligner, pour qu’on sache que je n’ai rien à voir dans cette histoire.

Ce que tu aimes c’est provo-quer, en fait ?J’essaie juste d’aller plus loin que les autres. Prendre le micro et faire ce qui se fait déjà depuis des années, ça sert à quoi ? Dans ce cas-là, j’arrête. J’ai des inves-tissements un peu partout, je ne cours pas seulement derrière le rap. Mon prochain album sera différent. Il marquera une limite entre ce qui se fait et ce qui devra se faire à l’avenir.

Mais tu n’as pas toujours été aussi trash, si ?J’ai été connu avec une chanson

qui s’appelle J’ai des tas’. Que dire de plus ? J’aimerais bien que ma fille puisse écouter mon al-bum en entier mais je dois sou-vent zapper. Et ça, je l’assume de moins en moins parce que je muris. J’arrive à un stade où j’ai envie de passer à autre chose. Je pense qu’aujourd’hui, nous trois présents dans cette pièce, nous ne sommes pas dans le coup ni-veau rap. Aucun album de rap ne nous a sauvé la vie cette année comme certains l’ont fait pour moi quand j’avais 16-17 ans, que j’étais seul dans ma cellule à Osny et que je ne croyais plus en rien. Comme ceux de Shurik’n, de la FF, de Lunatic, d’Oxmo Puccino, de Zoxea que j’écoutais en boucle et qui m’ont donné de la force.

Penses-tu que tes albums peuvent sauver la vie de cer-tains ?Mes albums ont sauvé des vies, oui. Un jour, à la fin d’un concert au Mali, un mec est arrivé en pleurs devant ma loge, le service de sécurité n’a pas réussi à le faire partir. Je suis sorti, il m’a serré dans ses bras et m’a dit « Je viens de perdre ma Maman et je pense que si je n’avais pas eu la chanson que tu as faite sur la tienne (Quand j’regarde là-haut, ndlr), je me serais suicidé. » Moi, je n’ai pas fait de longues études, je ne sais pas écrire une phrase

sans faute mais mes paroles lui ont transpercé le cœur. Depuis ce jour, je m’applique encore plus quand j’écris ce genre de morceaux.

Penses-tu sincèrement qu’en-tendre des insultes fait du bien aux jeunes qui t’écou-tent ?Il y a des jeunes qui aiment se défouler, sauter en l’air, se défou-ler pour respirer. S’il n’y avait que du rap comme celui de Médine, tu penses qu’ils pourraient faire ça ? Il y a trois sortes de rap : ce-lui écrit avec le cœur, celui écrit avec la rage et celui écrit avec le cerveau, très intellectuel. Moi, je ne me reconnais pas dans ce der-nier et je n’en fais pas.

Tu critiques ceux qui en font ?Non pas du tout. Mais ce n’est pas ce qu’aime mon public. Ca s’adresse à des gens plus matures qui aiment ce genre de lyrics. Moi, je n’écris pas des textes avec mon cerveau. La meilleure des chan-sons est celle qui transmet le plus grand des messages avec le moins de mots possible. Celle écrite avec le cœur. C’est ça le rap : une mu-sique qui nous ressemble écrite par des gens qui n’ont rien. Bien sûr, les gens se disent « Pour-quoi tu parles de meufs ? » Parce que j’aime les meufs. « Pourquoi tu parles d’argent ? » Parce que j’aime l’argent…

Pourquoi tu parles de drogue ?Parce que j’en ai vendu pas mal. Je n’en ai jamais pris, Dieu merci. Je n’ai jamais sniffé et je le conseille à personne. Mais je parle de meufs et d’argent parce que j’aime tout ça. La plupart des rappeurs conscients aussi. Je n’ai pas envie de dire de noms et de briser des carrières mais la plupart de ces rappeurs cho-queraient leur public si tout se savait.

Il y a des choses qu’on ne peut pas dire dans le rap français ?Il y a des choses qu’on doit dire

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« Je suis plus à l’aise en faisant des choses qui ne se font pas. »

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INTERVIEWMuSIQue

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mais ce n’est pas à moi de le faire. Je suis juste un rappeur.

Il y a toujours eu des his-toires sales dans le rap.Oui mais dans ce cas-là, soit fidèle à toi-même. Ils rappent contre ça toute la journée. Ils disent pas-ser un message sur le respect de la femme, ont un discours posé. C’est ce discours que leurs fans aiment. Mais ces artistes donnent une fausse image d’eux-mêmes. Dès qu’ils terminent une inter-view, un clip dans lequel il n’y a

aucune fille, ils baisent des meufs sales. Et font des trucs sales.

Et ça te choque ?Bien sûr. Comme ils disent, il y a le rap conscient et le rap incons-cient. A partir de là, tu véhicules une image. Les gens n’achètent même pas ton disque mais ce que tu représentes. Avec La Fouine, ils savent à quoi s’attendre.

Es-tu sollicité pour des pro-jets associatifs ?Je l’ai toujours été. Pour chaque

projet caritatif, je fonce. J’ai moi-même une association. Je ne suis pas quelqu’un de droit mais je suis croyant. Et si j’en suis là, c’est parce que j’ai demandé à Dieu qu’il m’aide dans tout ce que je veux entreprendre pour pou-voir gagner beaucoup d’argent et aider mes proches.

C’est quoi ton association ?Foot de cœur. On organise des matchs de foot, des petits concerts, on récolte de l’argent et on le donne à des enfants

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« Il y a des albums de rap qui m’ont sauvé la vie. »

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INTERVIEWMuSIQue

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qui souffrent. J’ai une fille et c’est une cause qui m’est chère. Même en Afrique, j’ai aidé à construire des écoles, ce genre de choses, mais je n’en fais pas mon fond de commerce. Et quand tu agis avec cœur sans l’étaler, Dieu te le rend. Tu ne trouveras jamais quelqu’un dans le milieu à qui je dois 1 franc, à qui j’ai fait une crasse, envers qui j’ai été malhonnête. Parce que j’aime les gens et je me soucie d’eux. Je viens de très loin. Je m’imaginais toxico, chez moi à 40 ans, sans enfant ni femme, sale… parce que j’ai grandi dans un quartier de toxi-cos où dès mon enfance j’ai dû ramener de l’héroïne ici, vendre du bédo là, voler un poste pour pouvoir manger… c’était la merde. Alors je suis obligé de positiver. D’ailleurs, le prochain album sera très positif. J’ai en-vie de faire un album que ma fille pourra écouter de A à Z. Il parlera beaucoup de ce que j’ai vécu, je suis très nostalgique en ce moment. Je fais un bilan.

Tu vas aller aux Victoires de la Musique ?Bien sûr. Pourquoi je n’irais pas ? (rires) Je ne partage pas l’avis de Kery James. J’aime bien les Victoires de la Musique et j’aimerais être récompensé. C’est bien qu’il y ait des rappeurs là-dedans. La France ne peut pas se permettre d’ignorer cette mu-sique qui vend autant.

Si tu devais faire un featu-ring avec une star de la chan-son française, ce serait qui ?Il y a un artiste que j’aime beau-coup, c’est Tété. Mais impossible de faire un album ensemble, nos deux publics ne seraient pas com-patibles. En revanche, je pourrais l’inviter à l’un de mes concerts, là ça aurait du sens. Je ne suis pas en froid avec la variété française, j’adore ça et je l’utilise. Les gens prennent ce que tu leur donnes. Moi personnellement, je vais m’ennuyer à un concert d’ I Am.

Parce qu’il ne se passe rien. Je ne leur reproche rien. Mais il y a des gens qui, scéniquement parlant, me font rêver, d’autres non.

Qui te fait rêver, par exemple ?NTM, c’est du lourd. Médine est bon, même si ce n’est pas mon style. Les Psy4 de la Rime, aussi, apportent quelque chose. Tu as le Saïan Suppa Crew, Sefyu qui a son propre délire… Il suffit de peu. Parfois la présence, parfois les sons choisis… Mais l’important c’est de divertir les gens. Idem pour les albums. Il faut marquer le changement entre un album sorti en 1995 et un autre qui sort en 2010. Si on n’évolue pas, ça ne sert à rien. J’ai l’impression de pouvoir proposer quelque chose de différent et je vais le faire. En toute humilité.

Que penses-tu de l’impact d’Internet sur la musique ?Internet a tué la musique. Celui qui est derrière son ordinateur a tout qui lui vient sans qu’il ait besoin de chercher. Il reçoit trop d’informations en même temps et, du coup, va se faire un avis sur un morceau en cinq minutes alors que, parfois, tu as besoin de l’écouter cent fois avant de l’ap-précier. Et même s’il l’aime, il va l’aimer 20 minutes, avant l’arri-vée du suivant.

Internet te dérange?Oui et non. C’est bien pour se faire connaître mais il y a aussi le problème du téléchar-gement. Mais on ne va pas se plaindre de ça, tout le monde subit le même sort.

Pas exactement. Le rap et le r&b sont les styles de mu-sique les plus téléchargés.Le rap et le r&b sont les plus té-léchargés mais dans les bilans de fin d’année, la musique urbaine est celle qui a le plus vendu. Parce qu’il y a beaucoup de pro-jets. Il faut prendre en compte la tranche d’âge aussi. : les 15-25 ans téléchargent plus. Moi, un petit jeune qui télécharge ma musique, je ne lui en veux pas. Au contraire, ça me fait plaisir de la partager avec lui.

Parle-nous de ton ressenti face au rap français.Il y a beaucoup de gens qui sont bons, qui font de la bonne mu-sique. Sans parler des piliers ou de Nessbeal et Lino que j’ai déjà cités, il y a Sexion d’Assaut qui fait du bon travail, Black Kent que j’aime beaucoup… Un autre qui est passé inaperçu : Phile-mon. Le problème dans le rap français, c’est qu’on oublie de souligner ce qu’il y a de bien, on parle seulement du mauvais. Moi, j’ai beau critiquer untel ou untel, je suis fier du rap français. Parce que sans cette musique, je serais où aujourd’hui ? Il y a peut-être moins de bonnes sorties qu’avant mais il y en a quand même. Ce que je ne comprends pas, ce sont ceux qui insultent le rap améri-cain. C’est complètement nul. Un mec qui aime le reggae ne va pas insulter la Jamaïque.

Le mot de la fin :Allez acheter Capitale du Crime 2. C’est du lourd.

propos recueillis par rachid Santaki et

Noémie pennacino.

«C’est ça le rap : une musique qui nous

ressemble écrite par

des gens qui n’ont rien.»

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Il est le seul service téléphonique qui nous fait rire. Pas d’attente interminable ni de mauvaise foi de la part des interlocuteurs qui prennent la peine d’écouter les revendications et ont toujours des ré-pliques hilarantes. Avec leur SAV des Emissions, Omar (Sy) et Fred (Testot) dérident tout le monde. Même Michel Denisot. Leur secret ? Ils osent tout. Tout dire, tout représenter, tout porter. Leurs per-sonnages, loufoques et sans scrupule, balancent n’importe quoi sur n’importe qui avec une inso-

lence calculée et un degré maximum sur le ther-momètre de l’humour. De l’humour noir, surtout. Si le show n’est pas toujours carré, la capacité du duo de choc à utiliser l’actualité comme fil conduc-teur l’empêche de tourner en rond.

En 2005, ce centre de réception d’appels hors du commun ouvre ses portes aux téléspectateurs sous la forme d’un programme court de deux minutes diffusé sur Canal +. D’abord intégré dans l’émis-

Présenté par Omar et Fred, le SAV des Emissions rebondit sur l’actu avec désinvolture. Décalé et osé, il est rapidement devenu la petite note d’humour indispensable au Grand Journal de Canal +.

LE SAV DES EMISSIONS

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TV STORY

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sion 20h10 pétantes de Stéphane Bern, le SAV bascule vers le Grand Journal en septembre 2006.

Pendant deux minutes, donc, Omar et Fred alter-nent passage et réception de coups de fils. Alors que celui qui répond au téléphone porte toujours un costume rouge et une cravate noire (sauf pendant le festival de Cannes où le costume est pailleté), l’appelant revêt chaque fois un costume différent, probablement confectionné avec tous les vête-ments et accessoires du vestiaire Canal + que per-sonne d’autre dans la rédaction ne voulait porter. Bref, les déguisements, les vannes, le rire d’Omar, la répartie de Fred… tout est réuni pour que le té-léspectateur rie. Et il ne s’en prive pas.

De plus, Omar n’étant pas toujours au courant du texte de Fred et vice-versa, les épisodes sont sou-vent ponctués d’improvisation, ce qui apporte une

légèreté supplémentaire à l’émission. Et même si certaines blagues tombent à l’eau (surtout celles de Jean Blaguin, humoriste), parfois, le potentiel humoristique est énorme et les retombées satis-faisantes. Cinq ans plus tard, on ne s’en lasse tou-jours pas.

Les personnages qu’on préfère rocco et sa bite, copains comme cochons.Réplique culte : « C’était ma biiiite. »

Captain Chocolat le commandant de bord au pur accent sénégalais qui parle anglais comme notre grand-mère et demande aux passagers de faire coucou au cousin Obama. Réplique culte : « Salam Alikoum, this is the Captain Chocolate. Mesdames et Messieurs, bonjour, ici le Captain Chocolat.”

super Connard qui, avec son masque de catcheur, représente toutes ces per-sonnes qui nous gâchent la vie au quotidien. Réplique culte : « Tu m’reconnais ? C’est moi, Su-per Connard. »

Celui qui va avoir de gros problèmes parce qu’il se moque régulièrement de la petite taille de Nicolas Sarkozy. Réplique culte : « Il va avoir 55 ans, c’est pile sa taille. »

Tata suzanne soixantenaire excentrique et dé-vergondée. Elle porte des lunettes énormes, une veste en tweed et parle de sexe comme de cuisine Réplique culte : « Salut mon chéri, c’est Tata Su-zanne. J’reviens du Club au Sénégal, là »

françois le français qui se vexe quand on ne le reconnaît pas malgré ses vêtements aux couleurs de la France. Réplique culte : « Bleu blanc rouge, c’est moi François le Français. »

Du lundi au vendredi vers 20h40, puis tous les autres jours en rediffusion sur www.canalplus.fr.

D.R

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L’année de mes dix piges,

l’époque aussi où Madonna cartonne avec Holiday et que Michael Jackson va boulever-ser la musique avec Thriller. Au cinéma, Belmondo pète les scores avec Le Marginal et Le Retour Du Jedi attire les foules.

Mercredi après midi, mon frère et moi sommes à la maison en train de nous taper pour le der-nier morceau de sucre (il veut m’empêcher de préparer mon goûter préféré : le pain « beurre-cacao-sucre »). Chers copine et copain lecteurs, toi aussi t’as sû-rement connu ça si tu viens des années 80…

En pleine baston de chiffons, alors que le dessin animé qui fout le cafard Watoo Watoo

s’achève, un générique nous interpelle, le chanteur nous met dans l’ambiance.

…X-Or, le shérif, shérif de l’espace ! …X-Or, son domaine, c’est notre galaxie !

Après avoir fait la paix, on se cale illico dans le canapé et on regarde le générique : un mec en métal qui claque, un 4×4 rouge qui slalome entre des explosions et de la vraie tape ! Le mec en cuir marron, un Rebeu-Chinois avec de gros cheveux fait comme nous : il se roule dans la terre et fait des sauts de karatéka. Sa meuf, une Chinoise en mini jupe avec un casque de l’an 2000, nous fait kiffer ! Son vaisseau apparaît avec un dragon en métal qui se détache et envoie des rayons lasers. Une tuerie. « Ça va être

chaud, me dit mon refré. Heu-reusement qu’on a fait la paix ! »Ce qu’il ne sait pas c’est que je vais lui casser la figure dès la fin de cette série !

La cerise de la série c’est sa bé-cane rouge ! On n’a jamais vu ça C’est pas un dessin animé genre Albator, Capitaine Flam etc. X-Or, c’est pour de vrai !

La série débute et une équipe de gamins joue au foot. Un vieux

X-or le shérif de l’espaceLes séries Sankukaï et Spectroman ont connu un gros succès et leur diffusion a cessé mais un nouveau mec chaud va débarquer, le bien nommé X-Or. D

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Mec À l’aNcieNNe

aVaNTC’ÉTAIT MIEUX

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monsieur prend le journal. On découvre alors qu’en Chine les mecs sont déjà dans l’es-pace alors qu’à Saint-Ouen on marche avec les baskets du ché-mar. Après que le gars finit de lire le journal à l’un des gamins, les C-Rex qui attaquent une station spatiale s’en prennent à la Terre… Mon frère et moi sommes dégoutés… Ils détrui-sent la station spatiale ainsi que la Chine. D’ailleurs, tout ce que disent les victimes de leur attaque, c’est : « Mais qu’est ce que ça peut être ? »

Mon frère et moi crions de-vant la télé : « Sauvez vous ce sont les silex ! » (Arrête de golri, la phonétique de C-Rex, faut avoir fait 5 ans d’Anglais ou être un cainri pour la comprendre).

Alors que mon frère est en pa-nique pour les Terriens, le Re-beu-Chinois du générique (en fait, c’est X-Or mais on le sait pas) dans un ensemble mou-lant blanc comme celui de mon Big Jim, qui conduit un vais-seau spatial de ouf, reçoit un message. Il doit aller défendre la Terre. Le mec super chaud débarque avec son matos. En quelques coups de manettes, il réduit à néant les méchants. Tu l’as peut-être pas compris - et c’est que t’as pas écouté la chanson - X-Or est un shérif de l’espace. Il est membre de l’union des polices inter galac-tiques. En gros, on kiffe sur un flic. Un keuf, quoi !

Alors que le shérif de l’espace met à l’amende les méchants, sa copine Bimmy débarque. Mais elle fuguera de la série, et réapparaitra dans les derniers épisodes. Mon frère me deman-dait souvent le mercredi soir dans la chambre, avec une voix désespérée : « Tu crois qu’elle reviendra, Bimmy ? »

Le moment le plus fort de la série pour nous les mecs, c’est bien sûr la transmutation ! En

un centième de seconde, le re-beu-chinois prend la forme d’un robot. Pour ceux qui n’ont pas suivi la série, X-Or fait un geste d’appel à son vaisseau spatial et qui lui envoie par ondes magné-tiques son scaphandre de com-bat. Quand t’as dix ans, tu peux te faire carna facilement. Et je profite de cet article pour poser quelques questions aux produc-teurs de la série : Pourquoi X-Or tenait un néon et vous nous avez fait croire que c’était un la-serolame ? Pourquoi X-Or n’a ja-mais été aux toilettes en plus de cinquante épisodes ? Pourquoi on ne voit jamais son vaisseau

spatial s’arrêter chez Total (par hasard) ? Pourquoi vous avez laissé le fondateur de Robocop pomper l’armure d’X-Or ?

Sur Terre, X-Or s’appelle Gor-dan. Il travaille dans un ranch pour protéger lesTerriens, mais aussi retrouver son daron. Le truc qu’on a kiffé, au-delà de sa voiture, et ses nombreux accessoires de dingue, c’est qu’X-Or aimait les enfants et les défendait. Bien sûr, le fait qu’il était quelqu’un de bien, c’était cool mais on voulait avant tout de la violence, de la bagarre. X-Or nous en donnait. A chaque fin d’épisode, il était dans un monde parallèle à se ta-

per et à découper au laserosabre les boss des C-rex. A dix ans, je pensais que le laserosabre était une arme de dingue. A vingt ans, je découvrirais que les mecs avaient juste utilisé un néon, le même qui éclairait notre cuisine.

Plus tard, j’ai appris que l’acteur n’était pas un Rebeu-Chinois, mais un Japonais et qu’il s’ap-pelait Kenji Ohba. Il a participé à sankukaï et assurait les cas-cades de Starros (le personnage habillé en rouge). D’ailleurs ,après X-Or, il a joué dans des téléfilms et même des films. On a pu le voir dans Kill Bill. Au-

jourd’hui, il dirige la Japan Ac-tion Club, une école de cascade au Japon.

La série nous a fait rêver.Quelques années plus tard, les Bioman et compagnie ont dé-barqué mais rien ne valait X-Or, et ça les vrais te le diront !

rachid santaki

D.R

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Rendez-vous sur le netwww.mecalancienne.wordpress.com

Bande son de l’article : «Billie Jean» Michael Jackson«Dès que le vent soufflera» Renaud«Holiday» Madonna«Eye of the tiger» Survivor

Ce qu’on kiffait, au-delà de sa voiture, c’est que X-Or aimait les enfants et les défendait.

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Bambi n’est plus mais il vit à travers la multitude de documents parus entre juin 2009, date de sa disparition et aujourd’hui. Ron Galella, paparazzi devenus ami des stars, signe l’un des plus bel album photo, hommage à Michael Jackson. Le « Man in the Mirror » comme vous avez rarement eu l’occasion de le voir. 120 photos en noir et blanc, certaines devenues classiques et d’autres en exclusivité pour tous les nostalgiques du King.

E.G

MAN IN THE MIRRORMICHAEL JACKSON

Feb. 8, 1984: New York City, Helmsley Palace Hotel. Mi-chael Jackson, 25 ans, quitte le parking de l’hôtel pour aller voir The Tap Dance Kid au Broadhurst Theatre.accompagné de Sean Lennon.

De Ron Galella - Préface de Brooke Shields

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STORYMUSIC

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March 31, 1981: Los Angeles, California. Dorothy Chandler Pavilion 53rd Academy Awards. Academy Awards.

Brooke Shields et Michael Jackson.

March 20, 1983: Hollywood, California, cérémonie d’ouverture de Dreamgirls au TVC Studios Liberace

and Michael Jackson. Le style de Jackson est un mix entre les paillettes de Liberace et

un uniforme militaire.

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April 9, 1983: Universal City, California, Whomphopper’s Res-taurant. Liza Minnelli et Michael Jackson s’enlacent à la soirée

de Miss Minnelli. PLus tôt dans la soirée, Jackson assistait à son concert à guichet fermé à l’amphithéâtre Universal.

STORYMUSIC

Tout

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Nom Tony Musulin, ça ne sonne pas escroc, ça fait ron-geur. Un nom qui ne passe pas inaperçu mais qui ne fait pas « riche ».

Jérome Kerviel, c’est du lourd. Comme Madof. Tout de suite, on pense à une personnalité complexe, à des grosses thunes.

1 point pour Jérôme. avec son nom, il n’est pas grillé. Enfin, avec la banqueroute et les médias, maintenant, si !

Physique Tony, c’est le physique de Rambo. « Avec lui on se sentait en sécurité », a déclaré l’un de ses collègues. Un mètre quatre vingts pour cent kilos. Musulin, faut pas le chercher.

Chez Jérôme, tout est dans la tête. Il a le phy-sique de l’emploi : un mix entre un corps de jeune adolescent avec des airs de Tom Cruise.

1 point pour Tony. En promenade, il se fera respecter. Jérôme, lui, va avoir droit à son bi-zutage sous la douche.

Carrière Tony a travaillé pendant dix ans chez Loomis, une société de transport de fonds. Amateur d’altères, il conduisait les camions et touchait un salaire de 2000 €. En parallèle, il avait une société immobi-lière au capital de 100 000 €.

Jérôme est titulaire d’un master finance et marché. Il travaillait pour la Société Générale depuis 2000 et touchait un salaire annuel situé entre 50 et 100 000 €.

Ce mois-ci, Tony le convoyeur musclé et Jérôme le trader ché-tif s’affrontent dans notre rubrique. Ces deux rois du cash, ont fini derrière les barreaux mais 5Styles les a libéré le temps d’un clash.

LE CLASHToNy musuliN Vs Jérome KerViel

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Jérome Kerviel

Tony Musulin

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CLASH

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. 1point partout. Malgré leurs sous, les deux sont bloqués à la case prison.

mode oPéraToire Tony a réfléchi. Dès que la police a débuté son en-quête, elle a tout de suite compris que le type avait préparé le casse du siècle. Un camion volatilisé, un appartement nettoyé, un frigo totalement vidé. Et pire il a même emporté tous ses vêtements et ses draps. Plus aucun papier non plus. Le type a orga-nisé son coup minutieusement et ça, personne ne dira le contraire. Il a raflé 10 millions d’euros sans aucune violence.

Jérôme a joué avec l’argent de son employeur pour se faire du bénef. Quand on a découvert qu’il y avait un trou dans la caisse, le nom de Kerviel est sorti. Il devait acheter et vendre. Et il a fait perdre 48 milliards à cause de ses erreurs d’appréciation.

1 point pour Tony. le casse façon Heat mais sans arme ni violence, ça a tout de suite fait kiffer l’opinion publique. le cash à gogo et un mec volatilisé. Jérôme, ça reste virtuel, même si le montant fait tourner la tête, on ne voit pas la couleur des billets.

faiblesses Tony a tout de suite fait rêver mais n’était pas si organisé que ça. Il loue une Renault Kangoo qui prend feu et va porter plainte au commissariat la veille de son coup. Il vole une trentaine de sacs remplis de liasses de billets non marqués et n’en prend que cinq. Il disparaît, puis se rend aux auto-rités. Musulin n’était qu’un mythe. Il a rapidement montré ses limites.

Jérôme a tout de suite fait flipper. Il a été accusé d’escroquerie mais s’est tout simplement planté dans les achats. Il achète, et fait perdre des sous à sa société. Pratiquement 50 milliards. Et il n’en a tiré aucun profit.

1 point partout. Finalement, Tony a fait rê-ver mais n’a pas bien réfléchi. Et puis, où aller

quand on a fait le casse du siècle ? Jérôme a-t-il vraiment été l’escroc qu’on décrit ou un bouc émissaire ? Que ce soit Musulin ou Ker-viel, tous deux sont des bras cassés.

CôTe de PoPulariTé Musulin est devenu la superstar du net : sur Fa-cebook, les groupes à son honneur se sont multi-pliés. Un convoyeur qui disparaît avec 11 millions d’euros sans tirer un coup de feu, sans faire couler de sang, forcément, ça fascine. Alors que certains font de la violence pour 20 euros ou un portable, Tony est devenu sur la toile un Robin des Bois, un Arsène Lupin.

Kerviel est devenu la risée de tout le monde. Le trader n’a pas su gagner d’argent et a fait perdre 50 milliards à son employeur. Un triste record pour une triste vie. Jérôme est le pauvre type, celui qu’on veut faire emprisonner.

1 point pour Tony. le coup du convoyeur est le rêve de tout le monde. Qu’est ce que tu fe-rais pour une poignée de dollars ? lui, c’était 11 millions !

4 points pour Tony Musulin qui remporte le clash. Un employé qui brasse des billets pendant toute sa vie et qui s’improvise voleur, un type qui roule en Ferrari, qui disparaît, puis se rend à la police, un convoyeur qui devient une star et que les médias nous présentent comme un cer-veau... En réalité, Tony n’a rien d’un Arsène Lu-pin ou d’un Coluche. Il a juste essayé de subtili-ser de l’argent. Tu connais le dicton : « Bien mal acquis ne profite jamais. » Tony a trois ans pour le comprendre. Une chose est sûre : Pôle Em-ploi ne leur trouvera plus de travail dans leurs domaines respectifs. Mais les adaptations au ci-néma leur permettront de se faire un bon billet.

Rachid Santaki

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l est aussi Queen James, produit de la hype à l’égo surdimensionné et à la force athlétique parfois douteuse et qui éclipse les vrais génies

de la balle orange, couvé par la NBA désireuse d’en faire son image de marque. The Spoiled Child, l’En-fant Pourri-Gâté.

BronBron, du haut de son trône, se fiche roya-lement de ce qui peut être dit sur lui. L’enfant chéri de Cleveland trace la route qu’il s’est dé-

finie avec des ambitions qui vont bien au-delà des parquets. Il veut être une icône internatio-nale et l’homme le plus riche du monde. Rien que ça. Mais ses projets ne collent pas vraiment avec le lieu de ses exploits : Cleveland, 400 000 ha-bitants. Alors, LeBron est appelé, à court-terme, à s’envoler vers un « gros-marché ». New-York, baby ! Son grand ami Jay-Z, actionnaire des fu-turs Nets de Brooklyn, est d’ailleurs prêt à l’ac-cueillir quand le temps sera venu.

LEBRONJAMES

Il est King James, l’Elu de la planète basket, appelé depuis son plus jeune âge à succéder à Sa Majesté Michael Jordan car régnant sur le royaume NBA par ses performances hors du commun. The Golden Child, l’Enfant en Or.

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HATE ME NOWD.R

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STORYSPORT

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En attendant, LeBron, numéro 23 dans le dos (MJ quand tu nous tiens), s’évertue à squatter autant qu’il peut l’espace médiatique, à défaut de mener son équipe vers la victoire. Sur ce terrain, il ne laisse souvent que des miettes à ses adversaires. Seul le génial repenti Kobe Bryant, remonté des enfers après ses déboires judiciaires de début de carrière, est de taille à grignoter sur sa célébrité.

Il faut dire que le Golden Child a tâté de la hype dès son plus jeune âge. Ses performances en high-school (collège) avec sa team des Fighting Irish d’Akron ont très vite attiré les médias, au point de voir ses matchs retransmis à l’échelle nationale afin que le monde soit témoin de la naissance d’un messie. A 18 ans, il signe un contrat de 90 millions de dollars avec Nike, sa-chant que Jordan signa son 1er contrat avec le Swoosh pour 4,5 millions de dollars... La jeune star devient le symbole d’une nouvelle époque dans le monde du sport. Quelques semaines plus tard, il fait le grand saut vers la NBA, passant au-dessus de la traditionnelle case université.

Toute sa « jeunesse » est retracée aujourd’hui sous la forme d’un film-docu à sa gloire : More Than A Game. Pour faire sa promotion, le King a fait une tournée mondiale l’été dernier, déplaçant les foules sur son passage. L’occasion de mesurer sa popularité, évidemment, mais aussi d’agacer encore plus les « haters » qui n’en peuvent plus de manger du LeBron à toutes les sauces depuis 2003. Pour certains, il tient plus de l’antéchrist que du messie, celui par qui la fin du bon vieux basket qu’ils aiment va arriver. Il serait le sym-bole d’un sport américain bouffé par l’argent et la surmédiatisation. Sur le plan sportif, on lui re-proche de dénaturer le basketball, sport collectif et technique s’il en est. Avec ses 2,03 mètres et ses 113 kilos de muscles tatoués, il a des allures de bulldozer taillé dans l’ében. Il use et, parfois, abuse de son physique pour faire plier les dé-fenses. Pour ne rien arranger, il fait preuve d’un comportement qui frôle l’arrogance et le manque de respect. Et lorsqu’on lui fait savoir qu’il a dé-passé les limites, il prend cet ait d’enfant gâté qui semble dire « Bah quoi, je m’amuse c’est tout. ».

But i won’t stop now. Effectivement, le jeune homme semble s’amuser face à la concurence sur les parquets. Puisqu’il faut bien évoquer un peu de sport, BronBron domine de la tête et des épaules la NBA d’un point de vue individuel. On ne compte plus les records du type « plus jeune joueur à avoir... » qu’il a fait tomber. Il a surtout redonné vie à une franchise de loosers, les Cleveland Cavaliers, et fait aujourd’hui marcher l’économie de la ville à lui tout seul. Problème : en six ans, il n’a toujours pas gagné un seul titre collec-tif. Un point de plus pour ses détracteurs.

Mais encore une fois, le King s’en moque. Et à dire vrai, il a bien raison car son futur s’annonce ra-dieux dans tous les domaines. Un jour, il sera un gagnant, c’est écrit. En attendant, le vrai gagnant de l’histoire, Nike, résume : « Les gens n’ont pas à aimer LeBron James. Il ont juste à parler de LeBron James. Vous me suivez ? ». Tout est dit.

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Il a surtout redonné vie à une franchise de loosers, les Cleveland Cavaliers, et fait aujourd’hui marcher l’économie de la ville à lui tout seul.

Vivien Lo Pinto

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oe Madureira, directeur artistique de Vigil, a présenté ce jeu comme étant le résultat de longs débats au sein de l’équipe d’édition et

de différentes influences de son enfance. Avec une modélisation des personnages et une mise en scène époustouflante, l’éditeur nous a livré un jeu léché dans les moindres détails, ce qui ex-plique l’engouement du public.

L’apocalypse a eu lieu sur Terre et vous incarnez War, un cavalier accusé d’avoir violé la loi sacrée en provoquant une guerre entre le Paradis et l’En-

fer. Les démons se sont installés sur la planète. Votre mission est de découvrir les responsables et les punir. Vous allez affronter des adversaires démoniaques dans un paysage urbain entière-ment détruit. Avec un graphisme cinématique et épique, des personnages modélisés et très styli-sés, Darksiders va au delà de ses promesses dans la forme. Le jeu qui propose à la fois du combat, de la réflexion et de l’exploration va au delà de toutes nos attentes dans le fond. Vous pourrez ainsi vous retrouver pendant des heures à ex-plorer des cathédrales, à résoudre des énigmes ou bien à affronter des adversaires plus impres-sionnants les uns que les autres. Vous serez te-nus en haleine puisqu’au fil du jeu vous obtenez de nouvelles armes et de nouveaux pouvoirs et aussi une monture « Ruin ». Si les connaisseurs retrouveront clairement des influences de jeux cultes comme Prince Of Persia, God Of War ou encore Zelda, ils vous confirmeront clairement que Darksiders est un chef d’œuvre d’action et d’aventure à part entière, qui s’adresse bien sûr à un public averti à cause de sa violence.

The Game(r)

DARKSIDERS(Vigil Games/THQ) XBOX 360, PS3

Darksiders commercialisé début janvier, est l’une des sorties les plus attendues de 2010. Influencé par des classiques du jeu vidéo, ce nouveau titre est-il un plagiat ou une œuvre originale ?

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JEUX

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GTA ChInATown wARS sur Iphone (Rockstar)Les utilisateurs du mobile d’Apple peuvent enfin découvrir la référence de l’éditeur Rockstar an-noncé depuis plus d’un an puisque le jeu le plus « caillera » est téléchargeable pour la somme de 7,99 €. Il vous faudra bien sur disposer de la mé-moire nécessaire (188 Mo) et d’une mise à jour 3.1 sur votre appareil pour l’utiliser.

The Game(r)

GRAn TuRISmo 5 sur PS3 (Polyphony Digital/ Sony) Le jeu pourtant très attendu laisse les adeptes du genre sceptiques. C’est l’une des raisons qui poussent l’éditeur à reconsidérer la date de sortie du titre, et espère en faire à nouveau une réfé-rence. Gran Turismo devrait être commercialisé en mars, si d’autres épisodes malheureux ne re-culent pas cette date.

The Game(r)

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1 Archos 9 PC TabletArchos, éternel deuxième derrière le géant Apple, a toujours offert le meilleur de la tech-nologie sans jamais savoir communiquer « à la cool ». On espère que la marque française reprendra la main avec ce petit notebook tactile reprenant tous les codes d’un PC traditionnel dans un petit écrin (17mm pour 800gr).

2 Leica X1Dernier compact du plus célèbre des construc-teurs d’appareil photo, le X1 de Leica apporte toute la satisfaction d’un grand reflex numé-rique dans un boitier compact. Cent ans d’in-génierie allemande valent bien les 1600 euros annoncés !

3 Optoma PK 102Faites entrer une image de plus d’1m50 dans votre poche. Voilà de quoi vous alléger lors de vos présentations clients. Photos, vidéos, fichiers Powerpoint sont transférables via un ordinateur de bureau bien sûr mais aussi d’un netbook, Ipod, Iphone ou de téléphones, camé-ras numériques ou encore consoles de jeux. Elle est pas belle la vie avec Optoma ?

4 Skull Candy NBA HeadphonesEn partenariat avec la NBA, Skull Candy vous propose maintenant d’écouter vos sons les plus lourds approuvés par les meilleurs players du monde. LeBron James, Kobe Bryant, Derrick Rose, Wayne Wade, etc sont les joueurs que vous aurez l’honneur de représenter jusque sur votre tête en 2010 !

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MULTIMEDIA

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«l’évolution et la vie d’un quartier dépendent de ses habitants»

Abasse 32 ans, animateur jeunesse à Saint Denis

ENTRAIDE + SOLIDARITÉ = ÉVOLUTION DU QUARTIER

www.saintdenispositif.wordpress.com

Faire en sorte que l’entraide et la solidarité

s’inscrive dans la politique sociale comme nouveau

letmotiv pour faire évoluer ce quartier, et à long terme s’étendre à la ville toute en

entière, ou encore à la région.

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MANGA

Naoki Urasawa, auteur de Monster et de 20th Century boys, nous donne rendez-vous dans un monde peuplé de machines à la pointe de la technologie. Une société futuriste dans la-quelle les robots vivent en harmonie avec les êtres humains. Une impression de déjà vu, non ? I Robot, probablement. Mais le scéna-rio hollywoodien ne pèse que très peu face au génie japonais. Pluto est inspiré de l’une des histoires de Tezuka, auteur d’Astroboy, intitu-lée Le robot le plus fort du monde. (On retrouve dans cette série quelques apparitions d’Astro-boy, personnage mythique qui a révolutionné le monde des mangas).

Le thriller démarre sur les chapeaux de roues : deux victimes sont découvertes. Elles n’ont pas de lien, l’une était un robot nommé Mont Blanc, l’autre un scientifique réputé, pourtant les mêmes indices étranges sont retrouvés sur les scènes de crimes.

Qui est l’auteur de ce double meurtre ? Un ro-

bot (pourtant soumis à la loi des robots qui leur interdit de tuer des humains) ? Un humain ?

Gesicht, un inspecteur robot, est chargé de l’af-faire. Il découvre que les victimes sont des vété-rans du dernier conflit d’Asie centrale et que les robots visés sont les 7 robots les plus puissants de la planète dont il fait lui-même partie. Il part alors à la rencontre des concernés pour tenter de les protéger du danger.

Urasawa cultive un suspense et une intrigue qui nous tiennent en haleine tout au long des tomes, mettant également à contribution son sens de l’investigation.

Il établit une certaine corrélation entre humains et robots dans une ambiance sombre et nous ramène à une réflexion philosophique d’un avenir possible ou impossible entre hommes et machines.

Tatiana Bayina

PLUTO de Naoki Urasawa (Kana)

Pluto est un manga que vous savourerez en une bouchée ! Ou presque… Puisqu’il s’étend sur 8 tomes.

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FIVE de Shiori Furukawa (Kana)Shiori Furukawa opte pour un manga girly (shôjo) tourbillonnant d’humour et d’amour.Hina Asou, héroine de la série, avait jusqu’ici une vie de petit migrateur et déménageait souvent. Elle pense trouver la stabilité en intégrant son lycée définitif. Mais à sa grande surprise, elle se retrouve dans une classe de surdoués où elle est la seule fille ! Elle fait la connaissance du groupe des « five » qui la prend sous son aile.

Entre histoire d’amitié et histoire d’amour, mais aussi de petites chamailleries sur un fond de ré-

solutions mathématiques à 10 inconnues, Five ravira surement plus les petites âmes roman-tiques en mal d’amour que les blasés de soap à l’eau de rose. Quoique les petites répliques co-miques et le quotidien burlesque de nos com-pères les rendent attachants et font oublier le côté candide et fleur bleue du manga.

Tatiana Bayina

Ha-gun Chroniques d’un démon (tome 2) de Satoru Akahori & Kan HasimotoPetit résumé du tome 1, pour ceux qui prendraient la lecture au vol avec ce tome 2…

Kyosha, mi-humain mi-cyborg, traque les groupes terroristes dans un futur proche où la constitution du Japon a été révisée et où le pays est dé-sormais contrôlé par l’armée. Il est aidé par son satellite Uranus qui gravite afin de lui redonner l’énergie dont il a besoin. Suite

à un combat qui tourne mal, Kyosha est proje-té en 1582 à l’époque des Samouraïs en pleine guerre de territoire. Il rejoint alors une guerrière et sa princesse, et se lance sur les traces de Toko,

sa petite amie, qui a mystérieusement disparu et qui a peut-être traversé le temps aussi….

Un scénario qui n’est pas méconnu, dans la li-gnée des mangas comme Commando Samouraï 1549 de Fukui Harutoshi et reprend l’idée de voyages dans le temps et de choc des techno-logies et des générations. Mais il n’en perd pas pour autant son piquant puisque l’action y est constante et prenante. Du rebondissement, de l’humour, des combats dignes de guerriers, assez pour nous faire oublier le manque d’originalité. Dans ce tome, Kyosha se rend compte, au cœur des batailles, de l’impact de sa venue dans cette époque.

Tatiana Bayina

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LeBanlieuzartLeBanlieuzartwww.lebanlieuzart.com

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LIVRES

Marge(s) de Yann Lévy (Libertalia)10 ans de photographie, des voyages et une passion pour la musique underground. On parle principalement de cultures hip hop et punk, quand on pense à Yann Levy. Deux courants marginalisés par la culture avec un grand C dont il aime néanmoins capter les instants : « Je photographie plus particulièrement la scène underground, punk et hip hop, la musique à l’ombre des médias classiques, celle où la sincérité des émotions prévaut sur le rendement financier des compositions, celle où les idéaux et les engagements restent entiers. » Marge(s) s’arrête donc sur ces deux mouvements en y associant les salles de MMA ou encore les coulisses de la nuit. Carte de privilégié pour vous lecteurs, en noir et blanc et en couleur dans le monde de Yann Levy.

Elisabeth Gomis

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Les combattantes de la libertéde Anniel Hatton (Loeuvre éd.)

Martin Luther King avait un rêve, Barack Obama est la preuve qu’il est réalisable. L’histoire est belle mais pas aussi simple. Car si ces deux hommes sont devenus des symboles de la lutte contre la ségrégation raciale, il faut savoir que c’est grâce à des femmes qui ont combattu dans l’ombre. Des

femmes courageuse, visionnaires et inflexibles. Des héroïnes malheureusement souvent reléguées à l’arrière-plan médiatique.Anniel Hatton, femme pasteur passionnée par l’histoire des Etats-Unis et la lutte pour les droits civiques, dresse le portrait de 21 d’entre elles. Le style est parfois maladroit et redondant mais les faits sont explicites. De Rosa Parks à Ruby Nell Bridges, en passant par Diane Nash, on découvre ou se remémore ces combattantes de la liberté et on les suit dans leur parcours.Bonus : une liste étoffée d’associations de lutte pour les droits civiques et une bibliographie utile pour aller plus loin dans le sujet.

www.oeuvre-editions.fr Prix : 19€Noemie Pennacino

Un léger passage à vide de Nicolas Rey (Au Diable Vauvert)

Coup de projecteur sur la partie sombre et dé-viante de l’écrivain Ni-colas Rey, Un léger pas-sage à vide nous plonge en 182 pages dans ce qu’il serait plus appro-prié d’appeler « Gran-deur de la décadence ».

Caméra subjective donc sur cet écrivain qui tarde à publier son deu-

xième roman très attendu par son éditeur et son public, suite au Prix de Flore reçu en 2000. Nico-las Rey brûle sa vie par les deux bouts avec l’aide de ses amis du matin (alcool), du jour (cocaïne) et de tard dans la nuit (anxiolytiques), au risque de mettre en branle sa vie de couple, son rôle de père et toute forme de vie sociale.

Un léger passage à vide rendrait chèvre plus d’un médecin en toxicologie parce que Rey arrive à eni-vrer son lecteur avec une écriture simple, des mots bien sentis et un humour noir au point.

Prix : 17 €E.G.

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Vous avez aimé When We Were Kings pour la gouaille et le jeu de jambes de Mohamed Ali., vous saurez apprécier la bande son live qui accompagne ce match mythique de 1974 opposant le GOAT (Greatest Of All Time) à George Foreman à Kinshasa, Zaïre. Ali la grande gueule est encore au rendez vous mais les stars ici sont Miriam Makeba, The Spinners, Bill Withers ou Célia Cruz sans oublier la tête d’affiche, Soul Brother #1, le grand James Brown. 1h30 de live, des bruits de couloirs, des entretiens privilégiés avec une équipe d’artistes comme on a ra-rement eu l’occasion de réunir et une ambiance digne des meilleurs soirées seventies à l’africaine.

Un DVD dans la lignée de « Our Latin Thing » (Vampisoul) qui en plus de transcrire un inoubliable moment de musique, se dote de remar-quables bonus nécessaires à une immersion totale dans Kin’ la belle, véritable capitale musicale africaine de l’époque. E.G.

un film de Jeffrey Levy-Hinte

Muhammad AliJames Brown

Celia CruzB.B. KingDon King

Miriam Makeba…

adap

tatio

n :

DASFilms, LTD. présente une production Antidote Filmsun film de Jeffrey Levy-Hinte “SOUL POWER”

James Brown and the J.B.’s Muhammad Ali The SpinnersMiriam Makeba B.B. King Bill Withers Celia Cruz

et Fania All Stars Franco Tabu Ley Big Black The Crusaders Don King Stewart Levine Lloyd Price

photo Paul Goldsmith, ASC Kevin Keating Albert MayslesRoderick Young montage David Smith

producteurs du festival musical Hugh Masekela Stewart Levineconcept original Stewart Levine

produit par David Sonenberg Leon Gastproduit et réalisé par Jeffrey Levy-Hinte

© 2008 DASFilms LTD / Antidote International Films, Inc.Tous Droits Réservés.

Soul power de Jeffrey Levy-Hinte (Océan Films)

Coup dE Cœur du mois

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DVD

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Fish Tank d’Andréa Arnold (MK2 Vidéo)

Mia, adolescente rebelle, est en échec scolaire et en conflit ouvert avec sa jeune mère. Elle ne trouve refuge que dans la danse Hip Hop qu’elle pratique quotidiennement seule dans un appartement laissé à l’abandon. Elevée avec sa petite sœur par une mère un poil alcoolique, elle cherche sa place dans cette maison où les filles tentent toutes de prendre le pouvoir. Jusqu’au jour où elle fait la connaissance de Connor, au petit-déjeuner…

Belle performance de Kate Jarvis, en jeune fille incapable de finir ses phrases sans un « Fuck off ». Re-becca Griffiths, dans le rôle de la petite sœur, apporte une belle touche humoristique au film en petite prolo à la langue bien pendue. Quant à Michael Fassbender, il met tout le monde d’accord parce qu’il joue à merveille le « mec du 21ème siècle » à savoir : sexy, charmant, compréhensif mais excessivement lâche. E.G.

Un Prophète de Jacques Audiard (Sony Pictures)

Malik El Djebena, 19 ans débarque pour 6 ans à la centrale de Brécourt. Seul et un peu perdu dans l’espace, il est pris à parti en promenade moins d’une semaine après son arrivée et sollicité par un détenu en transfert sous les douches. Une situation qui n’échappe pas à Luciani, le mafieux corse qui détient toutes les clés de la prison en partie grâce à la corruption de matons.

Un prophète retranscrit parfaitement l’univers carcéral dans tout ce qu’il a de plus crade et de vicieux. Tuer ou être tué, tel aurait pu être le titre du film parce qu’il s’agit de survivre entre tous ces vieux briscards criminels. Tahar Rahim n’a ici rien à envier aux plus grands tant il est habité par ce Malik, petite frappe devenue penseur du grand banditisme. Un grand prix du Jury plus que mérité. E.G.

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CINÉ

INVICTUSDeux ans après Gran Torino, Clint Eastwood revient avec une adaptation de livre. Porté par les deux acteurs principaux, Invictus traine pourtant déjà derrière lui un lot de mauvaises critiques. Il y a du bon et du moins bon. De la réalité mêlée à de l’utopie.

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1994, Afrique du Sud. L’élection de Nelson Man-dela lors des premières élections présidentielles non raciales de l’histoire du pays sonne la fin du système politique d’Apartheid. Pourtant, la na-tion reste fortement divisée sur les plans racial et économique, les disparités et incompréhen-sions l’empêchant de réellement avancer.

Soucieux de réconcilier les deux clans qui s’oppo-sent dans son pays avec un objectif de paix, Nel-son Mandela décide de trouver des moyens de les réunir. Le premier est d’associer des agents de sé-curité blancs à ses gardes du corps noirs déjà en place ; le deuxième est de rassembler son peuple dans un même projet : mener les Springboks (équipe de rugby nationale) le plus loin possible dans la Coupe du Monde 1995. Le but étant de promouvoir cette équipe afin que chaque citoyen devienne supporter et que la nation soit soudée derrière 15 de leur représentants. Dont un seul Noir, Chester Williams.

Ceux qui détestaient le rugby se mettent à l’ap-précier, les gardes du corps se font des passes en arrière dans le jardin, les joueurs de l’équipe nationale acceptent d’aller initier au rugby les enfants des quartiers défavorisés, les Blancs considèrent les Noirs, les Noirs pardonnent aux Blancs. Et la marmotte...

Peut mieux faire Morgan Freeman et Matt Damon, doués et consciencieux, ont préparé ce film avec passion, n’hésitant pas à passer beaucoup de temps avec ceux dont ils allaient jouer le rôle afin de s’im-prégner de leur façon d’être et de penser, leurs

attitudes et les éléments qui les ont construits. Freeman est criant de vérité en Mandela et même si Matt Damon n’a pas le même gabarit que François Pienaar, capitaine des Springboks, il s’est appliqué à en adopter le charisme serein et l’ambition.

Si l’on ne peut qu’applaudir la performance des deux acteurs principaux et apprécier l’idée sur la-quelle se base le scénario, le reste du film est dis-cutable. Les joueurs de rugby ont été dirigés par Chester Williams lui-même mais Clint Eastwood semble avoir eu du mal à véritablement péné-trer le monde de l’Ovalie. Ce qui est dommage puisque le film est entièrement construit autour de cela. On note d’ailleurs son aspect réducteur vis-à-vis de l’action de Mandela. Il est évident

qu’il est difficile de raconter plusieurs années de combat en deux heures seulement mais peut-être qu’une meilleure construction aurait permis de ne pas négliger certains faits, ici relégués au rang de détails. Quant à la bande son, avec toute la richesse musicale qu’offre l’Afrique du Sud, elle est un peu légère. Bravo à l’équipe marketing.

Invictus, de Clint Eastwood avec Morgan Freeman et Matt Damon. D’après le livre « Déjouer l’enne-mi » de John Carlin. Durée : 2h12.

Noémie Pennacino

Les Blancs considèrent les Noirs, les Noirs par-donnent aux Blancs. Et la marmotte...

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En 2008, Ankama jetait un pavé dans la mare de la bande dessinée avec le label 619, sa toute nouvelle ex-tension éditoriale orientée « cultures urbaines ». Run, responsable du label et au-teur de Mutafukaz le titre phare du 619, revient sur son parcours et s’exprime sur sa vision de la culture hip hop et de l’univers gra-phique qui en découle.

Si tu devais définir ton métier en quelques mots, ce serait...?Salut 5Styles ! Je me considère comme graphiste. C’est vaste mais ce n’est pas réducteur.

Quand tu étais petit, quel métier envisa-geais-tu?Quand j’étais petit, je dessinais déjà beaucoup, mais tout le monde me disait que faire de la BD ce n’était pas un vrai métier. Alors je m’étais mis en tête de devenir prof de dessin… Je faisais mes propres BD et, vers 10 ans, je posais déjà les bases de Mutafukaz : des flingues et des aliens, hehe…

MUTAFUKAZ 3 & le label 619, raconté par Run

RENCONTRE

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j’ai lu quelque part

que fumer

provoque le cancer...

depuis, j’ai

arrêté de

lire...

et puis vivre,

c’est déjà

cancérigène,

non ?

la

bague de

Jessy...

ça ?

c’est...

comment

dire...

c’est...

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-77-

Quelle est ta vision de la culture hip hop ? Je tomberai forcément dans les cli-chés du type « avant c’était authen-tique » et cie… Avec le temps, je me suis lassé du hip hop social, le rap conscient etc. J’ai trouvé ça bien à une époque mais ça tourne en rond depuis un moment. En plus, le rap français, maintenant, tape de plus en plus dans le prosélytisme et ça me saoule méchamment. Au-jourd’hui, j’aspire juste à écouter du gros son et si je sens que les textes me prennent pour un con, je zappe. J’aime pas qu’on m’explique comment je dois penser.

En tant qu’artiste issu du graf-fiti, es-tu plutôt vandale ou

mur ?Bien qu’ayant fréquenté pas mal de graffiti artistes (123Klan, Dany, Super2), je n’en suis pas un moi-même… ce serait prétentieux de dire que je viens de ce milieu…J’ai jamais été foutu de tenir une bombe de peinture proprement, alors j’ai vite abandonné. Je dirais alors que je suis plutôt « tables d’école ».

Le graffiti t’a-t-il néanmoins influencé dans ton travail d’aujourd’hui ?Il m’a apporté une certaine li-berté d’expression et, surtout, une ouverture d’esprit. Dans ma BD, j’essaie aussi de jouer avec le lettrage, travailler le

texte comme une image. Je dois tenir ça de l’influence graffiti. J’étais graphiste, je baignais dans cet univers. Je faisais des illustrations pour Warner Music, Swatch ou pour des mag comme Max à l’époque, Wad, etc. J’ai été parmi les premiers à faire du toy design en France, bien avant la déferlante qu’on connait maintenant. Je me suis mis à la BD par besoin de ra-conter quelque chose sur la longueur. L’illustration c’est intéressant mais ça a fini par me lasser. Je trouvais que je tournais en rond et que ça devenait stérile. La BD est un moyen d’expression infini. C’est comme si tu étais le réalisateur

t’entends pas ?enlève ta

capuche, on t’a dit...

kesskiss

pass ?y a un

blème ?

nosoucy,homies, on s’en occupe !

nonvinz, n’y pense même pas...

un blondinet

!!!

je m’en doutais !

tu t’esmis dans une belle merde, en venant ici,maggot !

tu t’es cru plus malin

que les autres, uh ? hey, j’te parle, blanc-

bec...

enlève tacapuche,faggot !

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RENCONTRE

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j’ai lu quelque part

que fumer

provoque le cancer...

depuis, j’ai

arrêté de

lire...

et puis vivre,

c’est déjà

cancérigène,

non ?

la

bague de

Jessy...

ça ?

c’est...

comment

dire...

c’est...

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d’une superproduction cinéma-tographique avec des moyens illimités, alors que tu as juste du papier, un crayon et un ordi…

Quelles sont tes références et tes goûts musicaux ?Mes réf sont 123Klan, Mear one, David Ellis, Slick et les inévitables Cope 2 et Saber. Etant directeur de collection du label 619, qui

brasse aussi bien de BD que des arts books, je suis très content de pouvoir éditer en France Juxtapoz Remix, sous forme de recueil, afin de pouvoir faire connaître un peu plus les artistes - issus du graffiti ou pas - que j’aime.

En musique, je suis plutôt orienté hip hop Westcoast et reggaeton mais je ne suis pas fermé aux autres styles musicaux. Il m’arrive aussi d’écouter de l’électro, du mé-tal ou Dean Martin.

Pour revenir à la BD, que penses-tu du travail d’El Dia-blo sur les projets de BD ? (pa-rus en 2002)

Je trouve ça vraiment bien, même si je trouve que les albums des Lascars auraient mérité une fab’ plus singulière…

Nous sommes en train de tra-vailler lui et moi sur des pro-jets d’albums qui sortiront chez Ankama édition sous le label 619.

Les volumes de Mutafukaz sont très poignants On a l’im-pression d’être dans la rue et de prendre du street art plein la vue. C’est ce que tu cherches à donner ?Oui, j’aime beaucoup les ruptures, elles empêchent le lecteur de s’as-soupir ! Lire une BD de 48 planches sans interlude ni pause visuelle peut parfois être monotone, alors que dire de 128 pages ! J’aime bien balader mon lecteur dans mon univers, en l’éloignant un peu de la trame principale, quitte à le perdre parfois. Mais je trouve ça intéres-sant. Dans le domaine du divertis-sement, en ce moment, tout est de plus en plus mâché, formaté, lisse et sans aspérité. Il n’y a qu’à allu-mer la télé pour s’en apercevoir. On arrive à un niveau de médiocrité incroyable ! Quand on sait qu’un épisode de Joséphine ange gar-dien rassemble plus de 9 millions de Français consentants, ça fait peur… Vous avez déjà regardé un épisode en entier ? C’est cousu de fil blanc… Ma BD n’est pas parfaite, mais je pense qu’elle est généreuse, authentique et pleine de surprises.

m

Ma BD n’est pas parfaite mais elle est généreuse et authentique.

on a une armada

aux trousses ! on va se faire massacrer !

ouvrez la porte,

j’men occupe...

sayhello tomy littlefriend !

yeah !bien joué,

mec !

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RENCONTRE

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w

DEUX DÉCENNIES D’ABUS D’ALCOOL, DE TABAC ET DE KANGOUROUS !

"Le graphisme de Jamie Hewlett vient de la rue. Il est cynique, brillant, drôle…"

NEIL GAIMAN, WIRED

"Tank Girl est une des icônes de l’anti-mode, le remède idéal pour démoder la notion même de mode."

MALCOM McCLAREN

1

JAMIE HEWLETT ALAN MARTIN

Jamie Hewlett est aujourd’hui un dessinateur de bande dessinée, un concepteur visuel, un créatif dans l’animation et un designer de costumes... Avec son ami Alan Martin, il publie en 1988 leur œuvre culte dans le fanzine Deadline (mélange de comic strips et d’articles musicaux et culturels) : Tank Girl. Hewlett s’est forgé un style graphique bien particulier qui lui donne une place unique sur la scène culturelle pop britannique. La B.D. Tank Girl est son premier grand succès et est considérée comme une des œuvres majeures du style underground et de la bande dessinée. Mais Hewlett est également connu pour avoir cofondé en 1997 le groupe de musique Gorillaz, puis l’opéra pop Monkey, Journey to the West (2007) avec Damon Albarn, le chanteur de Blur.

Alan Martin est le scénariste de Tank Girl qu’il co-créa en 1988 avec son ami Jamie Hewlett. Ils étudièrent les arts graphiques et l’illustration au College of Art and Design de Worthing où ils se rencontrèrent. Leurs passions et leurs trips communs les amenèrent à créer un petit fanzine, Atomtan, prémices de la collaboration future entre Jamie et Alan. Le succès est là et très vite, ils rencontrent l’équipe de Deadline, un magazine tiré à 20 000 exemplaires, pour laquelle ils imaginent alors Tank Girl.En 2007, Alan plonge à nouveau dans la B.D. en écrivant des épisodes exclusifs dans Tank Girl : Visions of Booga, créé avec les célèbres dessinateurs Ashley Wood et Rufus Dayglo pour l’éditeur américain IDW, et se relance dans Tank Girl avec en mars 2008 un roman : Tank Girl : Armadillo ! And a Bushel Others Stories.

Retrouvez les succès du Label 619 disponibles dans toutes les bonnes librairies.

TANK GIRL TOME 1, 2, 3Alan Martin & Jamie HewlettTHE CREAM OF TANK GIRL

Alan Martin & Jamie Hewlett

MUTAFUKAZ TOME 0, 1, 2, 3 - RUNMÉTAMUTA - Jérémie Labsolu

FREAKS’ SQUEELE TOME 1, 2, 3 - Florent Maudoux

DEBASER TOME 1, 2, 3 - Rafchan

ROCKABILLY ZOMBIE SUPERSTAR TOME 1, 2 - Lou & Nikopek

JUXTAPOZ REMIX TOME 1, 2DIARY OF INHUMAN SPECIES - Stan

LOS TIGRES DEL RING - Jimmy Pantera

ISBN : 978-2-35910-009-9 12,90 €

JA

MIE

HE

WL

ET

T A

LA

N M

AR

TIN

TO

ME

1

RENCONTRE

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Ton univers artistique semble contestataire, avec toute cette explosivité.Pas forcément contestataire, non… Je me fais plaisir et j’espère que le lecteur le partage.

Dans une interview, tu expli-quais que tu n’avais pas de problème à lâcher Mutafukaz à d’autres auteurs. C’est l’es-prit urbain, la performance, l’échange etc. Mais, justement, tu choisis les gens avec qui tu travailles par affinités ou pour leur travail ?Avant tout, par affinités et mieux encore si leur univers est complé-mentaire au mien, comme pour Jeremie Labsolu (Metamuta). Mais c’est très rare, ce genre de rencontres…

Ce qui est surprenant c’est qu’on te situe dans le manga, le Japon... alors que tes in-fluences sont américaines.Je ne sais pas qui me situe dans le manga, certainement ceux qui ne m’ont pas lu. Mutafukaz est édité par Ankama éditions, qui s’est fait connaître grâce au Manga Dofus, qui fait un carton, et qui brasse un public essentiel-lement orienté culture nippone… Je pense que c’est de là que vient la confusion. J’ai vu pas mal de trucs incroyables dans les rayons des libraires. On me classe par-fois avec les mangas, parfois avec les comics, parfois avec la franco belge, parfois en label indé. Mais de temps en temps, je retrouve Muta en humour, entre les bla-gues de Bigard et les blondes ! Ça

doit vouloir dire que Mutafukaz est inclassable. Ça devrait me ré-jouir mais la plupart du temps ça me consterne. Moi, je me rangerai aux côtés d’autres bandes dessi-nées d’aventure, et basta !

Propos recueillis par Rachid Santaki

w

DEUX DÉCENNIES D’ABUS D’ALCOOL, DE TABAC ET DE KANGOUROUS !

"Le graphisme de Jamie Hewlett vient de la rue. Il est cynique, brillant, drôle…"

NEIL GAIMAN, WIRED

"Tank Girl est une des icônes de l’anti-mode, le remède idéal pour démoder la notion même de mode."

MALCOM McCLAREN

1

JAMIE HEWLETT ALAN MARTIN

Jamie Hewlett est aujourd’hui un dessinateur de bande dessinée, un concepteur visuel, un créatif dans l’animation et un designer de costumes... Avec son ami Alan Martin, il publie en 1988 leur œuvre culte dans le fanzine Deadline (mélange de comic strips et d’articles musicaux et culturels) : Tank Girl. Hewlett s’est forgé un style graphique bien particulier qui lui donne une place unique sur la scène culturelle pop britannique. La B.D. Tank Girl est son premier grand succès et est considérée comme une des œuvres majeures du style underground et de la bande dessinée. Mais Hewlett est également connu pour avoir cofondé en 1997 le groupe de musique Gorillaz, puis l’opéra pop Monkey, Journey to the West (2007) avec Damon Albarn, le chanteur de Blur.

Alan Martin est le scénariste de Tank Girl qu’il co-créa en 1988 avec son ami Jamie Hewlett. Ils étudièrent les arts graphiques et l’illustration au College of Art and Design de Worthing où ils se rencontrèrent. Leurs passions et leurs trips communs les amenèrent à créer un petit fanzine, Atomtan, prémices de la collaboration future entre Jamie et Alan. Le succès est là et très vite, ils rencontrent l’équipe de Deadline, un magazine tiré à 20 000 exemplaires, pour laquelle ils imaginent alors Tank Girl.En 2007, Alan plonge à nouveau dans la B.D. en écrivant des épisodes exclusifs dans Tank Girl : Visions of Booga, créé avec les célèbres dessinateurs Ashley Wood et Rufus Dayglo pour l’éditeur américain IDW, et se relance dans Tank Girl avec en mars 2008 un roman : Tank Girl : Armadillo ! And a Bushel Others Stories.

Retrouvez les succès du Label 619 disponibles dans toutes les bonnes librairies.

TANK GIRL TOME 1, 2, 3Alan Martin & Jamie HewlettTHE CREAM OF TANK GIRL

Alan Martin & Jamie Hewlett

MUTAFUKAZ TOME 0, 1, 2, 3 - RUNMÉTAMUTA - Jérémie Labsolu

FREAKS’ SQUEELE TOME 1, 2, 3 - Florent Maudoux

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ROCKABILLY ZOMBIE SUPERSTAR TOME 1, 2 - Lou & Nikopek

JUXTAPOZ REMIX TOME 1, 2DIARY OF INHUMAN SPECIES - Stan

LOS TIGRES DEL RING - Jimmy Pantera

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RENCONTRE

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Page 70: 5Styles magazine  66

EL SEEDCalligraffiti

El Seed est un graffiti artist français d’origine tunisienne installé au Canada. Fortement influencé par l’artiste Hassan Massoudy et la calligraphie arabe, il désire partager sa passion de l’art urbain mixé avec cette discipline ancestrale.

URBAN TALENTS

Page 71: 5Styles magazine  66

5 STYLES - WWW.5STYLES.COM 72

Page 72: 5Styles magazine  66

URBAN TALENTS

5 STYLES - WWW.5STYLES.COM71

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ELSEED

Pour en savoir plus sur cet artiste, rendez vous sur son site internet. www.elseed-art.com

5 STYLES - WWW.5STYLES.COM 70

Page 74: 5Styles magazine  66

PorschePanamera 4sCertains puristes ne toléraient pas que le blason de la marque soit arboré par un autre capot que la 911. La marque allemande qui a néanmoins innové sa gamme en 2003 avec le Cayenne, a élargi son choix avec une nouvelle et première berline 4 portes. Le conducteur appréciera l’ergonomie impeccable et quelques nouveautés comme le cadran intégré qui reprend les informations de l’ordinateur de bord. Côté passager, avec son gabarit large et sa remarquable habitabilité, la berline met un point d’honneur sur le confort. Niveau motorisation, l’Allemande dotée de 4 roues motrices dévore le bitume grâce à son moteur V8 de 400 ch qui lui permet d’atteindre les 280 km/h. Elle existe en trois version S, 4S et Turbo. Bref, une nouvelle série réussie qui fera le bonheur des amoureux de la marque.

Le coach

BoLIDes

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Anciennement DJ des stars, Mark Ronson est devenue une des figures incontour-nables de la production depuis « Back to Black » d’Amy Winehouse. Il semblerait que 2010 sonne son retour sur la scène, encore un peu de patience.

Mark ronson

GosseLE BEAU

Page 76: 5Styles magazine  66

LE GRATUIT N°1 DE LA CULTURE URBAINE

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Page 78: 5Styles magazine  66

Ce mois-ci, 5Styles revient sur les plus méchants psychopathes

du cinéma. Tueurs nés, déglingués sanguinaires, assassins dé-

pressifs... ils ont un point commun : ils jouent les apprentis

bouchers. Un classement morbide.

LE Top 5 dEs psychopaThEs

12

3

MICHAEL MYERS

(Halloween)

THOMAS BROWN HEWIT

(Massacre à la tronçonneuse)

JASON VOORHEES

(Vendredi 13)

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4

5JASON VOORHEES

(Vendredi 13)HANNIBAL LECTER

(Le silence des agneaux)

PATRICK BATEMAN

(American psycho)

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TOPFIVE

MICHAEL MYERSIl a débuté sa carrière de psychopathe à l’âge de six ans et a fini à l’asile psychiatrique de Smith’s Grove mais le jeune Myers a fait plu-sieurs fugues et de nombreuses victimes. Son obsession une certaine Laurie Strode. A ne pas ajouter à tes contacts Facebook.

THOMAS BROWN HEWITSi tu écoutes un peu de rap français, c’est à cause de lui qu’Intouchable a posé La nuit je ne dors plus. Thomas est un méchant que tu reconnais tout de suite ! Il se balade avec une tronçonneuse et une masse. Sa nourriture pré-férée ? La chair humaine. Tu peux lui faire à l’envers car il est légèrement attardé et obèse.

JASON VOORHEESC’était un garçon mignon avant qu’il ne soit porté disparu dans le lac d’une colonie de vacances. Depuis, le petit Jason est devenu moche parce qu’il n’a pas pris soin de sa peau. Si tu le croises, parles lui de sa maman Pamela et de ses cookies, il se calmera.

HANNIBAL LECTERC’est le genre de type qui passe inaperçu mais se languit de la cervelle des autres. Attention, tu peux le croiser dans les lieux classes, c’est un de nos concitoyens. Lituanien de nais-sance, il a obtenu la nationalité française. On naturalise un type comme ça et on renvoi des Afghans dans leur pays ! Clarice, l’une de ses groupies, pourra te donner des détails pour t’en sortir.

PATRICK BATEMANSous ses airs de golden boy se cache un terrible psychopathe. Si vous êtes dans les finances, évitez ce type vous risquez de finir dans un emballage. Bateman (à ne pas confondre avec Batman) est la confirmation qu’un psy-chopathe n’a pas de couleur et qu’une seule odeur : celle du sang.

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SOMMAIRE #66

LE GRATUIT N°1 DE LA CULTURE URBAINE

PAGE 44 LE CLASH PAGE 46 SPORT STORY PAGE 48 JEUX VIDEO PAGE 52 MULTIMEDIA PAGE 54 MANGAS PAGE 56 CHRONIQUES LIVRES PAGE 58 CHRONIQUES DVD PAGE 62 ANKAMA PAGE 70 URBAN TALENTS PAGE 74 LE BEAU GOSSE PAGE 75 BOLIDE PAGE 76 TOP FIVE

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Page 82: 5Styles magazine  66
Page 83: 5Styles magazine  66
Page 84: 5Styles magazine  66

N°66 JANVIER 2010

MUTAFUKAZ 3 un pavé dans la mare de la Bd

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