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Couvents de la Syrie du Nord portant le nom de SimonAuthor(s): Joseph NasrallahReviewed work(s):Source: Syria, T. 49, Fasc. 1/2 (1972), pp. 127-159Published by: Institut Francais du Proche-OrientStable URL: http://www.jstor.org/stable/4197788.
Accessed: 03/07/2012 09:47
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Syria.
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http://www.jstor.org/action/showPublisher?publisherCode=ifpohttp://www.jstor.org/stable/4197788?origin=JSTOR-pdfhttp://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsphttp://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsphttp://www.jstor.org/stable/4197788?origin=JSTOR-pdfhttp://www.jstor.org/action/showPublisher?publisherCode=ifpo -
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COUVENTS
DE
LA
SYRIE DU NORD
PORTANT
LE NOM DE
SIMfPON
PAR
Joseph
NASRALLAH
Les sources
hagiographiques et
litteraires, plus
que
l'e'pigraphie,
nous
apprennent que plusieurs
nionasteres portaient
le nom de
Simeon,
en
dehors de celui de
Qal'at Sim'an
(1).
Dans l'Anianus nous en
connaissorns
deux
fondes par Sinueorn
'Ancien,
l'un sur la
crete, I'autre sous ce
premier,
au
pied
de la
montagne.
D'apres
Theodoret de Cyr
(2),
Simeon
avait commence
par
vivre en
ermite,
habitant
une
petite
grotte
dans une
region qui n'est
pas
indiquee,
dont nous savons seulement
qu'il
s'y
trouvait des
Sarrasins, qu'elle
etait
desertique et
nourrissait
des
lions et qu'elle
etait
"a
une
granide
distance de
l'Amanus.
Corrime
il
avait
fait
un eclatant miracle et
que
le
bruit qui en
etait resulte lui
avait
attiret une foule
d'Arabes
qui
l'incommodaient, il
vint se
refugier sur
l'Amianus. Le lieu
out il se fixa
n'est
pas
indique
non
plus,
mais il
etait proche
d'un
village qui faisait encore partie de
1'Antiochene et non de la Cilicie seconde.
L"aencore
Simeon
accomplit
des
miracles,
si
bien
que la ville
entiere courut
apres lui, pour
lui
demander
la
guerison des
possedes, des
fievreux ou d'autres
malades. Importune
de
nouveau, il se
rendit
en
pelerinage au SinaY.
A
son
retour,
il fonda sur
l'Amanus deux
monasteres.
Des
Antiochiens
y
inontaient
pour recevoir
(1)
Nous avons
consacr6 deux longs
articles
a
ce
couvent
dans Parole de
l'Orient,
1970, fasc.
2,
pp.
327-357; 1971,
fasc.
2, pp. 345-365. Le
pre-
sent
article fait
suite aux
pr6c6dents et les
complUte.
(
2) IIistoria
Religiosa, cap.
VI.
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128
SYRIA
[XLIX
la benediction
du saint.
Ainsi la
mere de Theoodoret,
de qui 1'historien
recut
ce
qu'il
rapporte
sur cet ermite
(1)*
Pour
le distinguier
de
Simeon Stylite,
Theodoret
le qualifie
d'ancien
(palaios).
Ce qualificatif
lui a 'ete garde par
la
tradition
melchite.
C'est
ainsi
que
l'archidiacre
Paul Za'im (t
1669)
dans son
Histoire
du patriarcat
d'Antioche
(ms.
de
la collection
H.
Zayat)
fixe
sa
fete
au
26
janvier
et
lui
consacre
les lignes
suivantes:
Le
bienheuretux
Simeon l'Ancien
((
Il
choisit
et aima,
des son jeune
age,
la vie
de
pauvrete,
il
habita
dans
uine petite
grotte...
puis
partit
vers la
Montagne et
pene'tra
dans
la caverne
dans
laquelle Mloise s'etait anciennement cac1ie
(2)
I
revint
ensuite
de
la
Montagne
et
fonda
deux rnonasteres
))
(3).
Macaire
est plus
prolixe
que
son
fils.
Mais
sa predilection
pour
les
details
lui fait commettre
des erreurs. Il
consacre, pour
le 26 juillet, jour
de sa fete,
la
notice
suivante
((26
juillet,
notre
pere
saint Simeon
Stylite,
pretre
devenu higoumene
des
monasteres.
Il etait
d'un
village situe
a l'Est
d'Alep,
appele
Deir Murran.
Il
enibrassa
la
vie
rnonastique
dans le Gabal
al-Wastarni,
a
'Oa st
d'Alep
et
"i 'Est
de Dercos
(4).
I
pratiqua
diverses
sortes de penitence et demeura sur une colonne tous les jours de sa vie.
Il
etait
l'ami de
Palladius
(5), erniite
dans la montagne
d'Al-Amhal,
(1) 1R6sume
de l'H.X.
d'apres
A. J. FESTU-
GIERE,
Antioche
pafenne
et chretienne,
Paris,
1959, p.
263.
(2)
Allusion
a son voyage
au Sinai.
(3)
Passage cite
par H.
ZAYkT,
Adydr
Dimasq,
Mach., 1949,
p. 407. Ce
dernier est
certainement
dans
l'erreur en
faisant un m8me
personnage
de Simeon l'Ancien et de Simeon, higoumene
du monastere
pres
de Nikerta.
Il voit
dans
l'expression
((fonda
deux
monasteres
,
une
allusion
au couvent
de Nikerta
et
a
celli
de
Simeon
dans la Svrie
Ile.
Mie J. Lafontaine-Dosogne
emet l'hypothese
que
ce saint
est represente
sur une eulogie
de
terre publiee
par J.
LASSUS,
Images
de
stylites,
in B.E.O.,
t.
Il, p.
75,
P1. XIX,
n. 9. Ce
serait
le seul ascete
et le seul exemple,
en
dehors
des
Simeon
Stylites qui
aurait
ete
honore
de cette
fa?on. D'ailleurs
l'auteur
n'etaye
sa supposition
d'aucune
preuve
(J. LAFONTAINE-DOSOGNE,
Iltinraires
archeologiques
dans la region
d'An-
lioche
Recherches
sur le
monashere
et
sur
l'iconographie
de S.
Symeon Stylite
le Jeune,
Bruxelles,
1967,
p.
177, n. 1).
(4)
Actuel
DerkfIs, bourgade
sur
l'Oronte,
au
pied
de
Gabal Dueili,
cf. DUSSAUD,
Topographie,
pp. 155-163;
TCHALENKO,
Villages, I, p. 94.
( 5)
Reclus
qui vivait
a
Imma ou
Emma,
aujourd'hui
'Imm a 40
km environ
d'Antioche
at
Alep
(cf.
CUMONT,
Etudes
Syriennes,
p.
7;
DUSSAUD,
Topographie,
pp.
231
sq.)
Palladius
etait
lami
de
Simeon
lAncien,
cf. FESTUGIERE,
Antioche paienne,
pp.
262-264,
qui
resume
Theodoret
de Cyr. Sur
Pailadius
cf.
J. M. SAUGET,
Premieres
recherches
sur
l'origine
el les caracth-
ristiques
des
synaxaires
melkites
(XIe-XVIue
s.),
Bruxelles,
1969,
pp. 318-322.
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COUVENTS PORTANT LE
NOM DE
SIMION 129
c'
est-a-dire
Gabal
Barisa.
C'est
lui
qui pria
avec
le
bienheureux
Palladius
et
(avec lui)
ressuscita
l'homme
assassine
par Maurice l'h'telier...
Ce
bienheureux Simeon, alla vers Dieu apres une vieillesse chargee de bonnes
ceuvres.
Sache
qu'il y
a
quatre
saints
du
nom
de
Simeon.
Le
premier,
Simeon
Stylite
l'Alepin
dont
la
fete
tombe
le
ler
septembre.
Le
second
est
Simeon
l'Antiochien
ou le
Thaumaturge
; il
est
fete
le
24
mai.
Le
troisieme
est ce
bienheureux
Simeon,
ermite dans
le
Gabal
al-Wastani;
sa
f te
tombe
le 26 de
ce
mois
de
juillet.
Ces
trois
bienhaureux
sont
tous
stylites;
chacun
est
d'urie
ville
differente et les
trois ont
vecu
a
iine
epoque differente.
Quant
au
quatrieme Simeon, c'est Simeon
Salos,
nomme
ci-dessus, dont
la fete est marquee au 21 juillet. C'est
'a
ces
quatre bienheureux
que fait
allusion le
saint
melode dans le
canon de
tous les saints
(recite)
le
samedi
de la semaine
du
Tyrophage, dans
une
strophe de
la 6e
ode:
((
Quatre
astres brillants se
sont leves sur
terre,
ce
sont
les
celestes
Simeon.
Trois
parmi eux
ce
sont les stylites
et
le
quatrieme
est
Simeon Salos ,,
(1).
Cette erreur
de
Macaire
peut
trouver
son
origine
dans
certains
calendriers melchites
anciens,
commnecelui du
Vat.
syr.
20
(1215
J.-C.)
qui mentionnent
au
26
juillet
(fol.
21
v)
la
((memoire
de
Simeon, premier
des
stylites
)),
ou
plut6t
dans des
synaxaires
byzantins, grecs
ou
georgiens
dont le
patriarche
etait
friand
et
qui venerent
le
27
du meme
mois
un
S.
Simeon.
Suivant
les
temoins,
la
me'nioire se
rapporte
soit
a saint
Simeon
l'Alepin,
soit "a aint
Simeon
le
Thaumaturge (2). Ne connaissant
qu'une
fAete,
le
ler
septembre, pour Simeon
l'Alepin, Macaire
crea
un
troisikene
Simeon Stylite
dans
la
vie
duquel il
introduisit des
elements de la Vie
de Simeon l'Ancien.
Cette confusion
n'est
pas
particuliere
au
patriarche ; elle
se retrouve
dans
l'hagiographie
melchite
ancienne. Ainsi dans sa
Vie arabe
de
(1) Br.
Mus.
Addil.
9965,
fol.
32
v-33 r.
(2)
Cf.
SAUGET, Premi&res recherches,
pp. 42'3-
424.
L'auteur, i la suite de G. Garitte et
du
P.
Peeters, croit cependant que
a
ces
commEmo-
raisons se rattachent probablemnent a la
solennit6
que S. Symeon
stylite I'Ancien
(I'Al6pin),
d'apres sa Vie syriaque, avait coutume de
c6l6brer au mois de
juillet
pour
perp6tuer
le
souvenir
de la
cessation
miraculeuse
d'une
s6cheresse
D
(GARITTE, Le
Calendrier
paleslino-
gJor
gien du
Sinallicus 34
(xe s.)
(= Subsidia
hagiographica,
30),
Bruxelles,
1958, pp.
288-289,
citb
in
SAUGET,
op. cit., p.
424).
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SYRIA [XLIX
Palladius, 'Isa ibn
Constantin (xe
s.)
fait
rendre visite par le
((
bieiiheureux
Simeon
de
Gabal al-Awsat et ses disciples
'a Palladius malade
)).
Plus loin,
lors
de la persecution de Valens, Palladius, avec
Simeon et d'autres ermites,
marcherent
stir
fdesse pour reconforter les
chretiens
persecutes. L'epithete
d'an-Naqiri,
accolbe
au nom
de
Simeon l'Ancien,
fait
croire avec vrai-
semblance que
l'auteur
et Macaire
Za'im, apres lui,
font
un merne
personnage du
fondateur
des deux
monasteres
de
l'Amanus, compagnon
de Palladius et
de
Simeon,
dont le
noni
est mele a
deux
monasteres voisins
de la
Syrie Ile.
C'est dans le
chapitre
III
de l'Historia
religios(t
de
Theodoret que nous
puisons les renseignements sur la fondation des rnionasteres
de
Nikerta et
de
Simeon
dans
la Syrie
Ile.
Marcianus, d'une
noble famille de
Cyrrhus,
se retira,
apres avoir vecu
dans la
cour
impe'riale,
ati
fond
dti
desert, oui
il
mena
d'abord
une
vie
solitaire.
Plus
tard
il
accueillit
deux
disciples,
Eusebe
et
Agapet.
Eusebe
lui
succeda
dans
son
erniitage. Agapet
fonda
a
Nikerta, pr'es d'Apamee,
deux
montasteres
(1),
dont
l'un
por-ta
son nom
(2),
I'autre celui
du
moine Simeon
qui y
vecut
cinquante
ans. Theodoret
note
que vivaient ((]a"encore aujourd'hui plus de quatre cents moines athletes
de
la
vertu,
aniants
de
la
piete, qui par
leurs
peines
achetPerent
le ciel.
Or
ceux
qui
ont
etabli
leur
regle
sont
Agapet
et
Symeon, qui
eux-memes
l'avaient revue
du
grand
Marcianus. Et
de ces
monasteres
sont
sortis
bien
d'autres lieux de
retraite monastique )
(3).
L'eveque
de
Cyr se refugia "a
deux
reprises
dans le
monastere de
Nikerta.
Une
premiere
fois
lorsque j
eune
etudiant, rompu
"a toutes
les
prouesses
verbales
de la
soplhistique,
il choisit
de
s'ensevelir
dans
la solitude.
II y passa plusieurs annees. II y revint en 449 lorsqu'il fut oblige de quitter
sa
charge d'eveque
de
Cyr.
Si Simeon
finit
sa
vie comme
higoumene
du
monastere
auquel
son
nom
resta attache,
Agapet fut
choisi
eveque d'Apamee
(4).
II succeda 'aMarcellus
(1) Les attestations de ces couvents (lans
la
littkrature syriaque ont
W
relev6es
par
E.
HONIGMANN, Historische Topographie von
Nordsyrien in Altertum, n. 328, in Zeitschrift des
Deutschen Palastina-Vereins, t. XLVII, p. 21.
(
2)
Le
Moni
tou
makariou
Agapitou
est
mentionn6
dans
des t extes
de
la Collectio
Sabballica, Ed.
SCHWARTZ,
1940,
p.
106.
(3)
D'apres
FESTUGILRE, op. cit.,
p. 252-253.
(4)
THf:ODORET,
Hist.
Ideligiosa,
V, 27,
1
et
3;
FESTUGIfERE, Op.
cit., pp. 253 sq.
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COUVENTS PORTANT LE NOM DE SIMRON
131
qui s'etait rendu fameux par
la destruction du temple de Zeus de sa
ville
episcopale (1).
Par suite
de
la proximite
de
la
tombe
du
calife
omayyade
'Umar
ibn
'Abd
al-'Aziz
des
deux
monasteres
de
Nikerta
et de
Simeon,
les historiens
arabes
ont
seme
la
confusion
quant
"a
'emplacement
des
deux couvents
A
la
suite de G. Tchalenko
(2)
nous avons situe celui de
Nikerta,
a
Qarruttiye, sur
le
versant meridional de
Gabal
Zawie, a
6 km au
Nord-Est
d'Apamee
(3).
Le nionastere
de
Saint-Sine'on est a rechercher dans le meme
sectcur.
Qarrt-iiyve
offre des citernes et, en surface, des traces de constructions
anciennes. Trois chapiteaux,
un
aigle brise,
une
statue mutilee representant
un
personnage drape
assis
sur
une
chaise
curule
v
ont ete reperes par
P. Cannivet
et
M. T.
Fortuna
en 1965
(4),
lors d'une mission de
prospection
dans la
region.
Au
Nord de
l'agglomeration
des
tombes creusees
dans le
roc.
Sur la
crete
qui
domine au
Nord
le
petit village,
s'etend
un
vaste
ensemble
avec
eglise,
grands
blatimnents
et necropole. Signes qui denotent
un
ensemble
de
caractere
religieux.
Cependant
ces deux
archeolooues contestent
l'identification de Nikerta avec Qarriutiye, parce que, disent-ils, Theodoret
de
Cyr place
le
nionastere a
trois milles
(4,500 kim) d'Apamee.
Or
Qarruitiye
en
est
a
8
krm. Faisons
rermarquerque pour Tchalenko,
elle
en
est
seulement
a
6 km.
Ils
sont
plutOt
d'avis
de
rechercher
Nikerta
dans une serie
de
sites
rapproches, presque
a
deux
tiers
du
chemin entre Apamee et Qarrfitiye.
La distance de trois
milles
est
ainsi
mieux respectee,
puisque
les sites
ne
sont
qu''a 4,500
lkm
d'Apamee.
Les
sondages operes
leur
ont
permis de
conclure "a
'existence
d'une
agglomeration
etendue
dotee
de
constructions
a caracteres religieux. Cependant ils reservent encore leur opinion et
attendent
pour
se
prononcer
definitivement
sur une
etude
methodique de
l'ensemble
du
secteur
et
sur
des
sondages
ou mieux des
fouilles
plus
poussees.
(1)
THEODORET,
Hisl.
Religiosa,
V, 21, 5-15;
II.
DELEHAYE,
Saints et reliquaires d'Apamene,
Anal. Boll., 1935, pp. 232-236.
( Villages,
t.
II, I. 101.
(3a)
Cf. notre article Le Couvent de Saint-
Sim6on l'Alepin T6moignages lilttraires
et
jalons
sur son hisloire, in
Paroles de l'Orient, 1970,
pp.
352-354.
(4) P. CANIVET
et
M. T.
FORTUNA, Recherches
sur
le
site de Nikertai,
in
Annales arch6ologiques
arabes
syriennes,
1968,
t.
XVIII, p. 44.
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SYRIA
[XLIX
Un couvent,
Dair Sam'
un
(equivalent
de
Sim'an)
etait
situ'
dans
le Gabal al-'A'la,
trois
km au Sud-Ouest
de
Qalbloze
(1).
Son
higotimene,
a signe
le
quatri'nme
documient
des
superieurs
des monasteres inoiio-
physites
(2).
L'actuiel
DaYrSimn'n,
hameau encore
habite,
jouxtant un champ
de
ruines
au
pied
de
Qal'at Sirnan,
au
Nord de
la plaire de Qatu-fa
se
refere
encore
a
Simeon.
Ce
qui
est
scUr
'est
que
ce
toponyme
ne
lui
etait
gtiere
applique durant
tout
le
Moyen Age, SoIn
nom
priniitif etail
Telanissos.
C'est la que
Simeon l'Ale'pin
s'est
retire dans la communaute
de
Maris,
fils de Bar'aton,
apres
avoir rompu
en
412 avec le couvent
d'Heliodore,
a Teleda.
II y
demeura trois ans
avant
de monter
sur la montagne
voisine
qui
servira
d'assises a
Qal'at
Sim'an.
Le couvent
priniitif n'a
pas laisse
de
traces
:
il a ete
efface
sans doute par
la
construction
d'ui-ndes grands
couvents
du vIe s. C'est Telanissos qui
reparaSt
dans la liste
des
coujvents
monophysites.
La
vie monastique
y
persista jusqu'au
Ixe S.
et
peut-ctre
meme au
x1le
s., puisque
selon
Littnian,
des
inscriptions
syriaques
non
datees qu'on y
a
relevees peuveilt
remoilter
a cette epoque.
L'enseinble
monastique de Tetlanissosn'entre pas dans notre cliamp d'investigation
puisque,
nialgre le s6jour
qu'y
fit le saint,
il
ne porta pas
son nom
avant
I'epoque
moderne
(3).
Le monastere
le plus
imnportant
des environs
d'Antioche
est celui
de
Simeon-du-Mont-Adminrable.
Treize knm
6parent
ce site de la
metropole
syrienne.
C'est sur
les
pentes
de ce
mnont,
u monastere
du moine Jean
(4)
que
Simeon
le
Jeune
(521-592)
fit
I'apprentissage
de la vie de
stylite;
a
l'age
de
vingt
ans it l'abandonna
pour ecliapperaux foules qui accouraientau bruit de ses miracleset s'etablit
(1)
Sur
ce
couvent
cf. G. TCHALENKO,
Villages
antiques,
t. 11,
Paris, II, p.
92.
(2)
Cf.
notre article,
L'Orthodoxie
de Simeon
stylile l'Alhpin
et
sa survie
dans l'I?glise
melchite,
in Parole de l'Orient,
1971, p. 359.
( a)
Sur Dair-Sim'Sin,
village
et couvents
cf.
G. TCHALENKO,
Villages antiques,
t.
I, pp.
152,
188, 205-222,
392;
t. 11, pp.
92-93.
(4) Sur ce monast6re cf.
VAN
DEN
VEN,
La
Vie ancienne
de S.
SymJon
.Slylite
le Jeune
(521-592),
collection
Subsidia Hagiographica,
no
32, Bruxelles,
1962, pp. 191-200;
P.
PETE'ERS,
Saini
Thomas
d'Amese
el
la
Vie de Sainte
MlIarthe
dans
Anal. Boll.,
t. 45,
1927,
pp.
282-287;
J. MECERIAN,
ExpJdilion
archIologique
dans
l'AnliochUne
Occidenlale,
in
MUSJ, 1964, t.
XL,
pp.
46-58.
-
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SYRIA,
XLIX
(1972),
1-2
_~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~M
P
W
-Ai
1.-
Colonne
du Stylite
et cote
sud de
l'Octogone.
.3~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.A
4"-
,
_-
'2.
-
Colonne
du
Stylite
avec
la
partie
rupestre.
* 0
I'
3.
-
Pilier
de
l'Octogone. 4.
gglise
centrale ou
de
la
Sainte-Trinite,
vue
vers
l'Est.
SAINT-SIME~ON
DU
MONT
ADMIRABLE
(Photos
P. T.
Bois)
-
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SYRIA, XLIX
(1972), 1-2
5.
gJglise
de
la
Sainte-Trinite, abside vue
de
l'exterieur.
6.
Le
martyrium
triconique.
Iglise de la
Sainte
-
Trinit6
7.
-Chapiteau
sculpte.
8.
-
Dalle
d'architrave.
SAlNT-SIMI:ON
DU
MONT
ADMIHABLE
(Photos P. T.
Bois)
-
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1972] COUVENTS
PORTANT LE NOM DE SIMRON
133
tout
en
haut
du Mont.
Les
disciples qui
l'avaient entoure dains le
premier
monastere
le
suivirent
dans son
ascension.
Pendant les
dix
premieres
annees qui suivirent, Simeon occupa le creux d'une aiguille rocheuserem-
placant
la
colonne, tandis que ses moines
habiterent
un
baraquement,
construit par
eux-memes,
vraisemblablement en
moellons.
((Les
conditions
inhumaines qui
pesaient,
au
sommet denude de
la montagne, tant sur
l'existence
des
moines que
sur
celle
des
pelerins et
des
malades
venant
en foule visiter Simeon,
amenerent celnii-ci, sur une
injonction d'en haut,
a
construire sur le meme
emplacement un monastere et
une eglise
Le couvent de Qal'at Sim'an
servit
de
mnodele.Mais
disposant
vrai-
semblablement de moyens moindres que les b}atisseursqui, aides largement
par le tresor imperial, avaient
ceuvre
en
l'honneur
de
Simeon l'Alepin,
les architectes
virent moins
grand qu'eux, tant
au
point de
vue
des
dimen-
sions de
l'ensemble
qu'a
celui du luxe de la
decoration. Le
monastere
termine
comprenait, en
plus d'une
eglise
cruciforme
placee sous le vocable de
la
Sainte
Trinite
dont les nefs
debouchaient sur uIi octogone
inon couvert,
au
milieu duquel se dressait
la colonne de Sime'on,des
habitations pour
les
moines,
des
h6telleries
pour
les
pelerins
et
diverses
dependances,
cuisine, boulangerie, forge,
refectoire, niagasin
a ble, citernes. Les travaux
durerent
vraisemblablement de
541
a 551.
Des
amenagements,
telle
la
construction
du niartyriuni,
bati
au
Suid de
l'eglise
furent
executes par
la suite
(apres
la
mort
du sainlt, en 592).
Si
nous
disposons de
quelques
indications
precises, grace
aux
textes,
en
particulier aux
biographies de Simeon
Stylite
et de
sa mere, Marthe (2),
grace
aux
fouilles
(3),
concernant les construtctions edifie;es au
soromet du
(1) P.
VAN
DEN
VEN, Op.
Cit.,
p. 200.
(C)
cf.
infra.
(')
De
1932 a
1939, le P.
MWc6rian
a entam6
plusieurs
campagnes
de
fouilles dans
le
site de
Saint-Sim6on.
Ses
tiravaux
ont fait
l'objet
de
S
rapports,
dont
trois
pr6sent6s
par
Gabriel
Millet
dans
les
Comptes
rendus de
I'Acad6mie
des
Inscriptions
et
Belles-Lettres, 1933,
pp. 343
sq;
1935, p.
195; 1936,
p. 205.
Le
rapport
d6flnitif
n'a pas
encore W
fait. Le
P.
Mc6rian
6tant
d6c6d6 en 1965, c'est son confrere, le P. M. Tallon,
qui
est
charg6
de
sa
publication.
Les recherches du
regrettO j6suite concernant
Saint-Sim6on, sont,
en
dehors des
comptes
rendus
signal6s plus
haut:
un
expose
dans
les
Actes
du VIII Congres international
d'Etudes
byzantines,
1951, II, pp. 300-302;
Les
Inscrip-
tions
du
Mont
Admirable,
in
M.U.S.J.,
1962,
t.
XXXVIII,
pp.
297-330; Exp dition archeolo-
gique
dans
l'AntiochWne
occidentale,
M.U.S.J.,
1964,
t.
XL, pp.
1-144.
Ce
dernier
travail
a
paru
dans
la Collection
Recherche,
n.
27, dirig6e par
l'Institut de Lettres Orientales, de l'Universitb
Saint-Joseph,
sous le
titre
Exp1dition
arch olo-
-
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134
SYRIA [XLIX
Mont
Admirable, IIous
somnies
mal
renseignes
sur
F'histoire
du
monastere.
La
biographie de
Sineon
nous distille quelques
details
sur
la
vie de
la
Communaute
(1).
Evagrius
(2)
nous eclaire en quelques lignes sur les
relations
de
Sinieon
avec le
patriarche Gregoire d'Antioche (570-593)
et 1'empereur Maurice
(582-602). Simeon avait
pr6dit un
jour, vers
la fitn
de sa
vie, que le discr6dit toinberait
sur
le nionastere
apres sa mort, par
la trahison d'un des nmoines,
Angoulas.
Ce
moine
isaurien,
du
vivant du
saint,
ne manquait aucune occasion de le
vilipender en presence de ses
confreres et de les agiter
contre
lui.
I
irnonta meme une cabale contre
Simeon
au
sein
de la
Conimunaute.
Les
agissements
d'Angoulas
produisirent
leur
ellet peu
de
temps
apres la mort
du
saint.
La
mernoire
de celui-ci subit un
moment
une sorte
d'eclipse,
le
prestige
et l'influence
duL
Mont-Admirable
s'en
troivierent
atteints. Ce
qui expliquerait, peut-etre, pourquoi
Jean
Moschus,
au moment
de sa
peregrination dans les monasteres
des
environs d'Antioche entre 603
et
607, prefera
demander
l'hospitalite
au couvent
de Saint-Theodose-du-
Skopelos.
II
semble n'avoir eu
aucun
contact
avec
Saint-Simeon
et
ne
consacre que peu de pages aux ((gestes )) du stylite
(3).
La Vie du saint n'a
pas
un mot au
sujet
du
grand
tremblement de
giqute
dans
l'AntiochNne
occidentale.
L'1E:glise
arm#fno-gtforgienne
de
Saint-
Thomas.
Les fouilles
du
P.
Mkc6rian
ont
W
reprises
et
complWtBes
en 1963 par
le Professeur
Wachtting
Djobadze.
11 a
d6ji
donn6
deux
rapports
sur ses
travaux
et
un
article:
Vorlauflger
Bericht iiber
Grabungen
und
Untersuchungen
in
der
Gegend
von Antiochia am Orontes, dans Istanbuler
Mitteilungen,
t. 15,
1965, pp.
218-242;
Second
preliminary
Report
on
Excavations
in the
Vicinity
of Antioch-on-the-Orontes,
dans
Turk Arkeoloji
Dergisi,
t. XIII,
2 (1964),
pp. 32-35;
Material
Inscriptions
in the
Vicinity
of
Antioche-on-the-
Orontes,
dans
Oriens Christianus
t. 49,
1965,
pp.
116-130 (11
est consacr6
aux
inscriptions
g6orgiennes
de
Ia
r6gion)
.Le m0me
Professeur
pr6pare
un ouvrage
d'ensemble.
Une
troisieme
mission
a Wt conduite par
Mine Jacqueline Lafontaine-Dosogne, en 1965,
sous
l'6gide
de la Fondation byzantine de
Bruxelles et des Affaires Culturelles
du Ministdre
de l'lducation
Nationale.
Lc
but
essentiel
de
cette mission
(tait "1I'examen des vestiges du
monast.re de
Saint-Sym6on
Stylite
et de
la
topographie du
site, en relation
6troite
avec les
travaux de MI. Paul Van den Ven
sur Ia Vie
Ancienne de cc saint o. MnieLafontaine-Dosogne
a publiH le r6sultat de ses
recherches dans un
volume, Itin9raires
arch6ologiques
de la
r6gion
d'Antioche-Recherches
sur
le
monastere
et suir
l'iconographie
de S. Symeon Stylite le Jeune,
Bruxelles, 1967,
222 pages et LI planches.
(')
VAN DEN
VEN,
Op.
cit., pp.
108-123
(r6sum6
de la
Vie).
(2)
Hist. eccl., V, 21; VI,
23-214.
(3)
Cf.
a
cc
sujet,
VAN DEN
VEN, op. cit.,
pp. 96-100.
-
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1972] COUVENTS PORTANT LE NOM DE SIMRON 135
terre qui fit perir
60 000
personnes
"a
Antioche en 588
et
provoqua
d'importantes destructions. ((Nous ignorons tout du sort de la Communaute
du Mont-Admirable
a
la
fin du
Vle
et au
viie
s.,
a
travers
les
grands
evenements politiques
et
religieux
qui,
"a
Antioche, precederent
la
conquete
arabe de
638,
et, notamment,
nous ne savons ce
qu'il
advint
du
rnonastere
pendant l'occupation
de
la
Syrie
par
les
Perses,
de 611
a
628, qui
fut
marquee
par
de cruelles vexations
vis-a-vis
des
chretiens.
Nous ne soinmes
pas
mieux
renseignes
sur
ce
qui
se
passa
autour
de
la
colonne
de
Simeon
solls
la domination arabe en
Syrie, laquelle
se
prolongea jusqu''a
la
reprise
du pays par Nicephore Phocas en 969 (1).), Un texte de Michel le Grand
pourrait
nous induire en erreur
((Cependant Heraclius,
afin de
s'opposer
a leurs progres (les Arabes), rassenibla une armic'equ'il
dirigea,
contre eux
sous le
conmmandement
de
Theodorice (Theodore)
son frere.
Parvenue
a
Antioche, cette
arm6e
campa au village de Gousit. Dans le voisinage, se
trouvait
un
stylite
du
nom dee
Simeoii. Theodorice
se rendit avec ses officiers
aupres
de
lui, pour obtenir
ses
prieres et pour consulter
le
Seigneur par
son
intermediaire
(.
ePromettez-moi, leur dit-il, que si le
Seigneur favorise
notre entreprise, vous ferez disparaitre les adversaires du saint concile
de
Chalcedoine
-
Nous te le jurons, repondirent-ils et meme nous en
avons regu l'ordre de l'empereur
-
Allez done maintenant,
reprit le stylite,
les
prieres
du
saint concile vous accompagneront
(2)
>* La mention
d'Antioche et du stylite
Simeoni
pourrait inciter
a
penser
a
notre saint,
ou
du
moins
a
son monastere
-
et effectivement
l'editeur
de
Michel a cru y
trouver une
reference
a Simeon le Jeune (3). Rien ne
permet pareille
confusion. D'abord Gousit n'est pas
pres
d'Antioche.
Barhebraeus
qui
rapporte le meme fait la situe egalement pres de Theoupolis dans son
Chronicon
Syriacum
(4),
mais dans son Hist.
eccl.
1,320,
il
indique sa
veritable
localisation
((
dans le
territoire de Honis >).Gousit, l'actuel
Giuse,
en arabe
litteraire Giisia, en est, en effet
a
35 km
(5).
Barhebraeus
en second
lieu
(')
VAN DEN
VEN
Op. cit.,
pp.
914-215.
(2) Chronique,
edit. V.
LANGLOIS,
Pp.
229-230.
(S) Sa note 3 de
la p. 230.
(4i)
Version
arabe 6dit6e
par le
P.
ISAAC
ARMALE in
Mach. XLIII,
1949, p.
469.
(5)
DUSSAUD, Topographie,
pp.
112,
114-115;
L.
JALABERT et R.
MOUTERDE, IGLS,
t. V,
p.
296.
-
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136
SYRIA
[XLIX
ne donne
pas de prenom
'a
l'interlocutetur
de Theodore,
il
le qualifie
de
((moine stylite
chalcedonien
)).
En 1006 saint
Lazare
le Galiziote,
de retour
de
Palestine
vers son
pays,
passa
par le
Mont-Admirable
(1).
Quelques
decades plus
tard Ibn Butlan
(t
2
sept. 1066)
(2)
qui
visita
Antioche
et ses environs en
1049
decrit
ce
qu'il
avait vu
dans
une
epitre envoyee
a
Abii
l-Hasan Hilal
ibn Hasan as-Sabe'
(3).
Or il dit
du couivent
de Saint-Simeon
qu'il etait
vaste comme
la
moitie
de
D5r
al-Hilafa
(les
palais
califiens de Bagdad)
(4). Ses rentrees
annuelles
5'elevaient
a
400
000 dinars.
Yaqut
(5) qui cite
Ibn
Buttla,
les
evalue de
son
cote
a
plusieurs
quintaux
d'or et
d'argent.
II ajoute que
les voyageurs
trouvaient
asile dans le
monastiere.
L.e xe et le
Xi0
s.
furent l'age
d'or de Saint-Simeon-dui-Mont-Admirable.
Il
continua
a
etre
un
centre litt6raire
actif au
xII0
et
au
X1110 s., mais
sa
marche fut entrecoupee
de
heurts et de violence,
et sa
vie
eclairee
de
lueurs
d'incendies.
Le
premier
ecrit
qui
sortit du
monastZere fut, apres
les
ceuvres
de
son fondateur
(6),
la
Vie
de
Simeon (7).
Tout
donne
a
croire qu'elle
ae
(1)
H.
DIELEHAYE,
Les
saints
stylites,
p.
cix.
(2)
Nous
trouvons
des divergences tr6s
grandes
sur
l'ann6e de la mort
d'Ibn
Butlan,
et partant
sur
la date de son vovage,
entre
les historiens
anciens
comme
Ibn
abi Usaibi'a, Ibn
al-Qifti,
Barh6braeus
et
Hagg
tIalifa.
Nous suivons
celles
arrWhies
par J.
SCIHACHT
dans
son art. Ibn Bttllan,
E. .,
2e 6dit., pp.
763-764.
lbn
Butl5n,
a
la fin de
sa vie,
se
fit
moine
et se retira dans un monastere d'Antioclhe, ii
mourut le 2
sept. 1066
et fut inhum6
dans
1'6glise
du
monastcre.
Sur Ibn Butlan
en dehors
de
I'art.
de El, cf. GRAF,
CGAL.,
t.
II, pp.
191-195.
(3) La relation d'Ibn
Butl5n
a e
incorporee
au Kitdb
ar-Rabi'
de Muhammad
b.
Hilal,
et
des extraits
importants
en ont 6t6 conserv6s
dans la biographic
d'Ibn al-Qift
et
le Geogra-
phisches
Worterbuch
de
'AqQt
; ils
ont elc
traduits
eni ariglais
par G. LE STRANGE,
Palestine
under the Mluslims,
370-5
et
de
l'anglais
en
allemand par R.
HOHRICHIT,
Geschichte des
ersten
Kreuzzuges,
Insbruck,
1901, '242-6
(J1.
SCHACHT,
art. cit.,
p.
764). La
partie
concer-
nant
le voyage
entre
Alep
et Lattaqui6
a
6t6
publiee
en arabe
par
L. CHEIKHO,
Les
PoHtes
arabes chretiens
apres
l'Islam,
Beyrouth,
19'27,
pp.
"272-277.
(4)
Sur
le terme
et 1'6tendue
de
DMr
al-UjiSfa,
cf.
M. CANARD,
L'histoire
de la
dynasfie
des
Hamdanides,
pp.
169-173.
(5)
Mu'jam, edit. Beyrouth, p. 517.
(6)
Sur
les
ecrits
de
Sim6on, cf.
VAN
DEN
VEN,
Les
IEcrils
de
S. SymJon
Stylile le
Jeune,
avec
trois
sermons
ingdits,
dans
le
Museon,
t.
70,
1957,
pp.
1-57; La
Vie
ancienne
de S.
Symeon,
pp.
178-180;
en
note 2, VAN
DEN VEN
donne
la bibliographie
anterieure
a ses
travaux.
Sur les
versions arabes
des fuvres
de
Simbon,
cf. GRAF,
GCAL.,
t.
1,
pp.
404-405.
(7) Elle
a
e
publiie
dans
l'original
grec
par
P.
VAN
DEN
VEN,
La Vie ancienne
de
S.
Symgon
stylite le Jeune (521-592), t. I, pp. 1-2'24, et
-
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1972]
COUVENTS PORTANT LE NOM DE
SIMEON 137
composee par
un
disciple
et un familier du saint vers la
fin
du
Vle
s.
Son
identite est encore recouverte de l'anonymat. La Vie de sainte Marthe
(t
562
?)
(1) mere de
Simeon,
fornie une sorte
de
complement
a
celle
du
stylite.
Son auteur semble etre un moine du
monastere
du
Mont-Admirable,
ayant
vecu
au
viie
s.
Les deux
Vies ont e
traduites par un moine
getorgien
du
couvent dans
la
langue de son
pays,
anterieurement
"a
'an 950.
Au
xe
s., Saint-Simeon
etait gouverne
par
l'higoumiene Antoine.
D'apres
le
ms. 346
(1733 J.-C.)
de
la
Bibliotheque
Orientale de
Beyrouth
et la
preface
de la
recension
du
patriarche Sylvestre des
ecrits
de Jean de
Damas, Antoine
fut d'abord moine a Mar-Saba, en Palestine, avant d'entrer dans le
monastere de Saint-Simeon et d'en devenir le
superieur.
Le
Vat. arab. 436
qui
transmet sa version des
oeuvres
du
Damascene date de mai
7089
(1581
J.-C.) ; mais iHse
presente
comme
une copie
d'un
codex transcrit en
379 H.
(989
J.-C.). Antoine
a
donc
vecu
anterieurement
"a
ette date et non
au
xnle s.
comme l'ont
avance
tous
ceux
qui ont en "a
'occuper
de
litterature
chretienne en langue arabe.
Cet
auteur
ne laissa aucune ceuvre
originale.
Il fut exclusivement un
traducteur. Il choisit des ceuvres du Damascene la Dialectique, 1'Expose
de
la
Foi et
cinq autres
traites, introduits dans
sa version par le
titre
general Cinq
traites
sutr l'expose
de la foi
et
refutation
des
heretiques
contra-
dicteurs.
Ces cinq
traites sont les
suivants: Expositio et
declaratio
fidei,
Contre les
Nestoriens, Contre
les Jacobites, Contre
les Iconoclastes, la
Duree
du sejour
de N.-S. au tornbeau
(2).
II traduisit
egalement
les
Dialogues de
saint
Gregoire le Grand,
d'apres
la version du
pape Zacharie
-
les
Recits
de l'abbe
Daniel de
Scete
-
des
Enseignements recueillis
dans les discours
de Chrysostome, Basile, Ephrem, Nil, Carpus (?)
-
des Maximes de saint
en
version
frangaise,
t. 11,
Bruxelles,
1970. Sur
les editions
partielles
faites avant celle
de
VAN DEN
VEN,
voir
son
introduction
a
l'edition
grecque,
pp. 11-12
et
BHG,
1689.
L'un
des
mss. sur
lequel
1'editeur a
etabli
son
texte
est le
Ilierosolymitanus
Sabaiticuis
108
(xe-xie s.)
qui provient
du
monast6re
de
Saint-
Sim6on.
(1)
8dit6e dans ACTA
SS.
Mai,
t. 5,
pp. 403-
431,
3e edit.,
pp.
399-425.
Une Edition
critique
en est
donn6e par
VAN
DEN
VEN dans
le t. 1I
de
La Vie
ancienne
de Saint
Sym,6on le
Jeune,
Bruxelles,
1970, pp.
253-314.
(2)
Sur les mss.
arabes contenant
cette version
cf.,
en
attendant la
publication de notre
Hisioire
du Mouvement
liittraire
dans 1'1Xglise
melchite,
GRAF,
GCAL, II, pp.
43-45;
notre
Saint Jean
de
Damas,
Harissa,
Liban,
1950, pp.
181-186.
-
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138
SYRIA
[XLIX
Athanase
-
les
Dialoghismoi
de Zozime
- les recits pieux (Dighisis)
de
Paul de Monembasie. Cette ceuvre d'Antoine se trouve dans le Par.
arab.
276 (XIIIe
s.). Nous
lui devons egalement
la traduction
du
commen-
taire de
saint
Jean Chrysostome
(P.G.,
t.
LIX)
sur
l'Evangile
de
saint
Jean (1).
Le niagistros
Nicepbore
Ouranos
qui vivait
Solus
Basile
11 (976-1025)
et A
qui Cedreniis
donne
le titre
d'archon
ld'Antioche,
auteur
d'une
Vie
de Simeon
le Jeune,
qui
est une
m6traphrase
de
la
Vie
ancienne,
dut
souvent visiter
le
monastere
durant
soIn s6jour "a
Antioche
(999-1006)
(2)
car il en donne des details dont seul est capable quelqu'un qui a vu par
lui-meme.
11 noua
meme
des relations
avec la comniuriaute
des moines
(3).
Nicon
de la Montagne
Noire
(vers
1025-debut
du
X11eS.)
(4)
ne vecut
que
peu
de temps a
Saint-Simeon.
11
avait
tente de fonder
itne
communaute
monacale
pour
laquelle
il
avait
compose
un Typicon.
Les moines
rl'en
voulurent
pas
et se dispers'erent.
II
fit
alors partie
de
la communaute
de
Saint-Simeon.
Mais le
4
dec. 1084,
Antioche
et toute la contree
avoisinante
furent prises
par
les Seljoukides
(5). Notre
moine
se
refugia
dans
le
monastiere de la Vierge 'a la Grenade, chez les Arme'niens chalcedoniens,
les Dzatoi.
II
revint
cependant
"a
Saint-Simeon quelque
temps
apr6s,
peut-etre
apres
la
prise
d'Antioche
par
les Croises.
11
y mourut
dans
la
pren1iere
decade
du
xIIe
s.
Si nous
ne
pouvons
pas
compter
Nicon
parmi
les
ecrivains
du
Mont-
(1)
Sur
les dbtails
de ces versions, cf.
GRAF,
op. cit.,
pp. 41-43
et
notre
Histoire .
(2)
Sur
le
gouvernorat
de Nic6phore
cf.
V. LAURENT,
La chronologie des
gouverneurs
d'Antioche sous
la
domination
byzantine,
in
M.U.S.J.,
t.
XXXVIII,
1962,
pp.
235-236.
(3)
BHG,
n. 1690. Elle
a 6t6
pubfibe
par
C. JANNINCK,
Acta
Sanctorum,
t. V du mois
de
mai,
1685,
pp. 307-401
; 3e edition,
pp.
310-397;
MIGNE,
P.G., t.
86, col.
2987-3216.
(4)
GRAF,
GCAL,
II,
pp.
64-69; DOENS,
Nicon
de la Montagne
Noire,
in
Byzantion,
t.
XXIV,
1954, pp. 131-140; J.
NASRALLAH,
un auteur
antiochien
du Xle
S.:
Nicon de la
Maontagne
Noire
(vers
1025-dJbut
du
XIIe
s.),
P.O.C.,
t. Xl),
1969, pp.
150-162;
on
y trouvera
totite
la bibliogiaphie
concernant
sa vie
et
son ceuvre.
(5) J. LAURENT,
Des Grecs auix
Croisds,
Byzantion,
t. I,
1924,
pp.
384-403.
En
1066,
Af;ln,
lieutenant
du
sultan
seljoukide
Alp-
Arslan
flt
une incursion
dans le pays
d'Antioche
et
la
Montagne
Noire.
Nombre
de couvents
et
de villages
furentincendi6s
(MATTIIJEU
D' DESSE,
Chionique,
trad.
E.
DULAURIER,
d.ans
Biblio-
Whique
islorique
armdnienne,
Paris,
1858, pp.
156-
157).
-
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1972]
COUVENTS PORTANT
LE
NOM DE
SIMION
139
Admirable
puisque
l'histoire le connait sous le nom de Nicon
de la
Montagne
Noire, nous trouvons cependant, dans ses ouvrages, de nombreux passages
concernant
le monastere.
Ainsi
le
chap.
XII de son
Tacticon
(1)
est une
epitre
envoybe au
epretre
de
1'eglise
de
Saint-Simeon))
surla prise
du
couvent
par
les Turcs
et sur la
legon
"a
tirer de
l'evenement. Le
cha-
pitre
XXXV est une lettre
envoyee par
Nicon
"a
Anthime,
patriarche
de
Jerusalem et
'a
Pierre, higoumene
du
monastere de
Saint-Simeon
sur la
maniere
de traiter
les
Dzatoi;
le
chap.
XXXVI
mentionne
egalement
la
lettre
"a
l'higoumene
de
Saint-Simeon. Dans le
chap.
XXXVIII, adresse
au ( pretre )) de l'eglise de Saint-Simeon, Nicon mentionne les erreurs des
Latins et parle de la restauration dii
couvent. Le dernier
chap.,
le
XL, est
adresse
au
superieur
de
Saint-Simeon,
Pierre.
Contemporain
de Nicon est le
moine
Simeon,
((le
premier des
pr4tres
du
couvent )),
qui
raconte
la
vision
qu'il
eut
en
1032-1033.
Le fondateur
lui
ayant
apparu pour
lui
donner ses
recommandations au
sujet de
ses
confreres
lesquels
se
laissaient
aller
'a
beaucoup de
d'sordre
(2).
Quoiqu'il en
soit
de
la
realite'
de
cette
apparition,
son
objet
est vrai. La
decadence
battait
son
plein dans le monastere, comme d'ailleurs dans tous ceux de l'Antiochene,
a
tel
point que
le
patriarche
d'Antioche,
Theodose,
s'en
emut.
Il
chargea
Nicon de
remedier
"a cette situation
; il
lui
demanda
((d'enseigner et
de
corriger
))
les moines du
patriarcat et de
les
rappeler "a
'obeissance et
'a la
soumission aux
eveques
du
lieu. Mal en
prit
au
delegue.
II
subit
des
persecutions de
la
part
de ceux
qu'il
avait
charge
de
corriger.
Chasse' par
eux,
il
dut se
refugier
de
((monastere
en
monastere
et
de lieu en
lieu ));
on en vint
jusqu'a
incendier la
cella
dans
laquelle
il
s'etait
refugie. Les
textes georgiens contemporains revelent egalement cet etat de choses.
(1) Cet
ouvrage se
trouve dans le Sin.
Graec.
441.
V. BENESEVIC
n publia
cinq chapitres
en
1911,
Catalogus
codicum mss.
graecorum
qui in
monasterio Sanctae
Catharinae in
Monte Sina
asservantur,
1,
PNtrograd, 1911.
Analyse du
codex, pp.
237-246; texte
des
chapitres 4,
31, 35,
36,
37, pp.
561-601. It
commenga
en
1917
l'edition du texte
int6gral.
I1 n'eut le
temps
que d'en
publier
les quatre
premiers chapitres,
Taklicon
Nikona
Cermogorza,
PNtrograd, 1917.
Version
arabe
dans le Vat.
arab. 76,
fol.
1-402.
A.
MAI,
Script.
veterum
nova
collectio, t.
IV,
Rome,
1831,
donne aux
pp.
155 sq.
la
traduction
latine
de la table des
matieres.
(
2) Cette
pi6ce
est
conserv6e dans le
Sabaiticus
108,
fonds du
Patriarcat de
J6rusalem,
fol.
20Ov-
201v.
Le
ms. date du
xiie
s.
-
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140
SYRIA
[XLIX
Michel
(1),
hi6romoine
de Saint-Simeon
(2), vivait
i
la meme
epoque.
Il
a
ecrit
en
arabe,
I'an
6594
de la
Creation
(1085 J.-C.),
une
biographie
de
saint
Jean
Damas'erie.
Elle
a
e-te
publiee
pour
la
premi'ere
fois,
en 1912,
par
le P.
C.
Bacha,
d'apries
le
Vat.
arab.
79,
fol.
328
r-339
v,
datant de
620
H.
(1223
J.-C.),
un
ms. de
Homs
et
un
autre
de
Kafar
Buhum,
transcrit en
1646.
Cette
Vie,
composee
par Michel,
a
ete a
l'origine
de deux
biographies
grecques
du
saint.
L'une, composee
par
((
un
patriarche
Jean
))
qu
on
n
a
pas
encore
r6ussi
a identifier.
Serait-il
l'hierarque
Jean de
Jerusalem,
oi
meme
Jean
l'Oxite
comme
le
proposent
certains
mss
? La
seconde,
par
le
metropolite
Samuel
d'Adana.
Cette
derniere
servit
de
base
'a une
traduction
georgienne
d'Etienne
de
Mtsire,
au debut
dii xiie
s.
Si
Nicon
mentionne
la prise
d'Antioche
par
les
Croises (chap.
38)
(3),
nous
ne trouvons
aucun
indice
dans
ses
ouvrages
sur leur
comportement
vis-a-vis
de la hierarchie
locale
et
du
monachisme
indigenie.
D'ailleurs
il
dut
mourir
dans
la
premiere
decade
du xIiC
s. D'autres
sources
cependant
nous
renseignent
sur l'etat
de
sujetion
imposee
par
les
Latins
"a
'Jglise
locale.
Le siege d'Antioche etait occupe, au moment de la prise de la ville,
par
Jean
l'Oxite.
Celui-ci
fut d'abord
reconnu
par
les
Latins;
il
pourvtit
d'eveques
les
petites
villes voisines
dont
les sieges
etaient
venus
a
vaqtuer.
Par la
suite
il
fut
evince par
Bohemond
e-t
se retira
a
Constantinople.
Un patriarche
latin
le
remplaga
en 1100.
Cela
dura jusqu'"a
a
fin
des
Etats
francs.
Les
hierarques
melchites
ne
demeurierent
a
Antioche
que
sporadiquement
(1098-1100,
1165-1170,
1206-1208
?).
Ils residaient
soit
a
Constantinople,
soit
dans
un diocese
quelconque
du
patriarcat
cecume-
nique et 'a partir du XIIIe s. en Bithyi-ie. Le patriarche Macaire Za' in
donne
un temoignage
assez
curieux
a ce
sujet
eSache...
que
pour
le
patriarcat
d'Antioche,
le
patriarche
des Francs siegeait
dans
une
partie
de
la
ville
et le notre, parfois
dans
un
autre
quartier,
parfois
dans
le
couvent
de
l'Antiochene,
a
Saint-Simeon
le
Thaumaturge.
It
y
accomplissait
toutes
(1) GRAF,
GCAL,
t. II, pp.
69-70.
(2)
Cette
qualification
de
Michel
n'est
pas
mentionn6e
dans
la Vie
arabe
publi6e
par
Bacha,
mais conserv6c dans la version g6orgienne 6dit6e
par
KEKEIIDZi,X:,
Khristianskij
Vostok,
t.. IV,
p.
142.
(3)
A. MAT,
Script.
Vet.
Nova
Coll.,
t. V,
pp. 158-159.
-
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1972]
COUVENTS PORTANT LE
NOM
DE
SIMION
141
ses fonctions
patriarcales
sans
empi'etenient
(1).
)
Cette
assertion
aurait
besoin de preuves. Surtout lorsque nous savons que dans les rares fois o"u
le
patriarche
melchite
a
reside dans sa
metropole,
le
hierarque
latin
ne
manquait pas de faire des
esclandres.
L'assertion de
Za'im a
ete
reprise
par
son
successeur,
Athanase
Dabbas,
dans son Histoire
du
Patriarcat
d'Antioche. Cahen
(2),
qui
cite ce
dernier
fait,
le
nmet sur le
compte
de la
politique
de
conciliation de Dabb5s.
La
majorite
des
siieges
episcopaux furent
pourvus de
titulaires
latins.
Quelques
rares
dioceses
restierent aux mains
des
melchites.
Quant aux
monasteres, ((les Francs, revivifianit les couvents en partie ruin6s par
l'invasion
turque,
installerent des
moines latins
"a a
place ou
'a
cote
de
ceux, Grecs ou
autres, qu'ils
y trouvaient et les
communautes ainsi
creees
acquirent
vite
une
grande
importance
;
d'une
part a
cause de
leur
richesse,
d'autre
part en raison
des
contacts
spirituels
qui
se
nouerent avec
les
milieux
indigienes
correspondants
))
3). Trois
grandes
abbayes
benedictines
furent
etablies dans
l'Antioche',ne,
celle
de
Saint-Paul,
celle
de
Saint-
Georges
et celle
de
Saint-Simeon. La
prerniiere
evinga la
communaute.
religieuse melchite. Les Benedictins de Saint-Georges de la Montagne
Noire
(Saint-Georges-de-Jubin)
furent
remplaces
eux-memes par
des
Cisterciens en 1214
(4).
Le
souvenir de
l'abbaye de
Saint-Simeon
revient
dans
Guillaume de
Tyr,
lors
du conflit
qui
opposa
Raymond
de
Poitiers
avec
le
patriarche
Raoul de
Domfront
(1136-1142),
ensuite "a
propos d'un
conflit fiscal
entre
Bohemond
IV
et les
Benedictins
au
sujet
d'une
rente sur
un
moulin
(5).
Dies
son
election au
patriarcat,
Raoul
avait
rencontre
des
resistances
parmi son clerge, notamment dans le Chapitre. Le prince Raymond, avec
lequel
il avait
eu des
denim`1s,
en tira
parti
pour luli
enjoindre
de se
rendre
a
Rome. Le
patriarche, qui avait de
l'entregent, reussit "a
agner
la
confiance
d'Innocent II
et des cardinaux. II
retourna en
Syrie
pour
y
attendre
l'arrivee
du
legat
charge
d'une
enquete
"a
on
suLjet.
Les
clercs
d'Antioche,
appuyes
(1)
An-Nahla, ms.
14
du couvent de
Kreini,
pp.
42.1-422.
(3')
La
Syrie du
Nord,
p.
335,
note 21.
(3) op. cit., p.
323.
(4)
Sur ces deux
abbayes
cf.
CAHEN, op.
cit.,
pp.
323-324 et
DOM
PH.
SCHMITZ,
Histoire de
l'Ordre
de
Saint-Benoit, t.
I,
1942, p.
245.
(6) Cf.
REY,
Recherches,
p. 23.
-
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142
SYRIA
[XLIX
par
le prince,
refuserent
de le recevoir.
Raoul
savait
plier. Mis
'a
la porte
par
((la malice de son clergc )) derriere lequel il sentait l'action du prince, il
redouta
le
courroux
de
ce
dernier et se
garda
bien
de
vouloir
entrer
de vive
force dans
Antioche.
Il se
retira dans
une
abbaye
des environs.
Invite
par
le
Comte d'EIdesse,
Jocelin II,
le
patriarche
s'y
rendit ; il
fut regu
avec les
plus
grands
honneurs.
Raymond
de
Poitiers,
jugeant prudent
de
ne pas
laisser
faire l'union
de ses
adversaires,
ceda aux instances
des
amis
du
patriarche.
11
consentit
"a
une reconciliation,
du moins
en
apparence,
et
invita le patriarche
'a
regagner
son siege.
Sa
rentree
"aAntioche prit
les
allures d'un triomphe. Cependant l'enquete, decidee en cour de Rome,
commenoa.
Un premier legat
nomme
mourut
(27
mai 1139)
avant
d'arriver
en
Syrie.
Un nouveau legat,
Alberic
d'Ostie, partit
"ason tour et pre'sida
un concile
le 30
nov.
1139 dans
l'eglise
Saint-Pierre
d'Antioche.
Raoull
fut
accuse
de
simonie
et d'incontinence,
condamnc'
"a
a
deposition
et
livre
au
prince
d'Antioche qui
le fit ((mout honteusement
))
conduire
au
monastere
de
Saint-Simeon
oihul fut
jete
dans une
((
chartre
))
dec.
1139).
Le
malheureutx
(fu longtemps
tenuz
a
mesese
dedenz
cele
prison
)).
Il
finit
par
s'en echapper
et se rendit "aRome
(1)*
Le
26
juillet
1224,
le
pape
Honorius
III adressa
un bref
(2) au
patriarche
latin
et
au
prieur
des
Templiers
d'Antioche,
sur
la
plainte
de
l'abbe
et
du
couvent
S.
Symeonis
de
Antiochia,
en butte
aux exactions
du comte
de
Tripoli.
L'importance
de Saint-Simeon
fut
si
grande
au
temps
des
Francs
que
ceux-ci
baptiserent
Suwaidiya,
Port
Saint-Simeon.
Les autres
chroniqueurs
des
Croisades,
s'ils
sont amemes
a
parler
du
monastere,
c'est
pour
nous
decrire
ses
vicissitudes
lors
des luttes
entre Croises et arme'es musulmanes
qui
eurent parfois
pour
champ
Antioche
et ses environs.
C'est d'abord
en
1119.
Apres
la defaite
de
l'Ager sanguinis
et
la
mort
de
Roger
d'Antioche,
l'armee
victorieuse
d'AI-Gazi,
emir
ortoqide
de
Mlardin,
pour
couper
la
(1)
GUILLAUME
DE
TYR.
Historia
rerum
transmarinarlum,
XIV-XXIV;
H.
GROUSSET,
Hisioire
des Croisades,
t.
II,
pp.
41-48; FLICHE,
Hisioire de l'Pg9ise, t. IX, 1, pp. 76-77;
REY,
Les
Dignitaires,
pp. 324,
334,
504.
( 2)
IRdit.
J.-B.
PITRA, Analecla
novissima
Spicilegii
Solesmensis.
Altera contintiatio,
t. 1,
1885, p.
586;
P.
PEETERS,
Anal. Blolland.,
t. 46,
1928, p. 248, note 4.
-
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1972]
COUVENTS PORTANT
LE NOM DE SIMRON
143
route au roi Baudouin
II de
Jerusalem,
qui
venait
avec
son armee a
marches
forcees, au
secours
de la
Principaute,
se dirigea
vers Lattaquie.
Les
10.000 Turcomans, qui la composaient, se diviserent en plusieurs groupes,
pour battre plus
commodement
la
campagne.
Une partie
se dirigea vers le
Port
Saint-Simeon.
Certains remonterent
au Nord-Ouest jusqu'a la
montagne Noire, a
travers
le
Mont
Admirable
dont les
couvents furent
saccages
et les moines massacres
(1),
Trente
ans plus tard, en
1149,
un autre
seigneur
d'Antioche,
Ravmond
de Poitiers,
mourait
les armes a la main,
vaincu
par
Niir
ad-Din
a Fons
Murez,
ou Fons
Muratus
(2).
La
fleur
des barons d'Antioche avait
peri
avec le prince. L'Estoire d'Eracles nous montre le vainqueur chevauchant
(tout
a
sa
volonte
))
a travers
la
Principaute,
prenant
les
places
de second
ordre,
brulant
les
bourgs, saccageant
le
plat pays,
ne
respectant
que
les
citadelles trop
fortes pour etre
enlevees
au
premier
assaut.
D'une
seule
chevauchee,
il courut jusqu''a
Antioche, I'investit
et la depassant avec
son
avant-garde, poussa
jusqu'a
Saint-Simeon,
le
port
de
la
grande
cite.
((
Les
villes
ardoit
qui
estoient pres
d'iluec,
et
vint
jusqu'a
iine abaie
de
Saint-
Symeon qui
siet
en
montaignes
mout
hautes,
entre
la mer et
Antioche
(3).
Le meme Nuir ad-Din, depuis sa defaite de la Boquee en 1163, n'avait
cesse
de
songer
'a la
revanche.
11
la
prit pres
de
Harem
(10
aout
1164)
en aneantissant
l'armee
de
Bohemond III.
La route d'Antioche etait
libre
devant
lui.
Ses conseillers le
pressaient
d'attaquer
la
ville
degarnie
de
defensetirs. L'Atabeg
refusa par crainte
des
Byzantins
a qui les
Francs
aux
abois
risquaient
de livrer
la
citadelle.
((
J'aime
mieux,
leur
dit-il,
avoir
Bohemond pour
voisin
que
le roi
de Grecs
))
(Ibn al-Atir).
It
se contenta
d'envoyer
des
detachements
ravager
le
territoire
de
la
capitale
jusqu'aux
ports de Lattaquie et de Saint-Simeon. Michel le Syrien ajoute que les
coureurs
penetrerent
au
couvent
grec de
Saint-Sim'on
et
reduisirent
les
moines
en
captivit6
(4).
(1) BARIIEBRAEUS,
Chronicon,
p. 306 et
R.
GROUSSET,
Hist.
des Croisades,
I, p. 562.
(2)
ldentifiM
par
DUSSAUD,
Topographie histo-
rique, p. 167,
a Ma'arratha, village sur
la route
d'Apam6e
a
l'Oronte
par El-Kefr
et a
l'Ouest
de
Belyun.
(3)
GuILLAUME
DE 1TYR,
p.
774,
Mitc
in
B. GROUSSET,Hist. des (roisades, IJ, p. 279.
(4)
III,
p.
325,
d'apr'&s
GROUSSE-r,
Histoire
des
Croisades, 11, pp.
459-465.
10
-
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144
SYRIA
[XLIX
Malgre
ces lueurs
d'incendies,
ces destructions
partielles
et
ces
massacres, le couvent se releva. II reprit en meme temps sa vie intellec-
tuelle.
Des voyageurs
menie,
venant parfois
de la
lointaine
Europe
nous
laisserent
quelques
renseignements
a son sujet.
C'est
d'abord Jean
Phocas
quii,
au
xiIe
s.,
visita
le monastere
et en donnia
une
description
circonstanciee
quoique
peu
detaillee
(1). Le sommet
de la
montagne,
dit-il,
a ete
taille
profondement
et
I'on
a
pratique
des cellutles
(lans la paroi.
Dans
l'espace
libre
se dressait
la colonne, egalemeint
taillec
dans le roc.
A l'Est
se voyait
une
belle eglise,
oiu
les moines passaient
de
longues
veilles.
Parmi
les
tombes decouvertes par le P. NIce'rian dans l'une des eglises du monastere,
deux portaient
une
inscription
dont
l'une
mentionne
le
moine
Makarios,
de Saifi,
decede
le
3
janvier
1193 (2).
La Chronique
anonyme
d'Idesse
decrit
en 1475
des
Seleucides
(=
1164
J.-C.)
le tresor
du couvent grec,
et en
1222,
Olivier
de Cologne,
visitant
le Mont-Adrnirable,
fait
miention de
ces
livres
liturgiques
que possedaienit
les
Georgiens,
en tout pareils
'a
ceux
des Grecs,
ainsi que
leur
sanctuaire,
appel6
chez
les Grecs,
le
((
Boisseau
))(3).
La perte des ouvrages d'un moine de Saint-Simeon, du
XIIIe
s., nous a
prives
de sources
de premiere
main
sur l'histoire
dui
monachisme
antiochien
en general
et
la vie
de Saint-Simeon
en
particulier.
11
s'agit
de
l'ceuvre
du
moine
Qaisar,
auteur
d'une
Risala fi
adyrat
rntadinat
Anta-kia
wa rubhaniha,
E
pitre sur les
couvents
de la ville
d'Antioche
et sur ses moines,
et
d'une
Risala
fi
Dair
Mar
Sint'an
al-'Amrndi
wa
rubhInihn,
Epitre
sur
le couvent
de Saint-Simeon
le Stylite
et ses
moines.
Le
P.
Sbath
(4)
en a
signa1l
des
exemplaires
'a Alep,
dans la Collection
des
heritiers
de R. Basile.
Mal-
heureuseinent
nous avons
appris
que
ce
fonds
a
ete
dilapide
et vendu
comme
papier
d'eiiballage.
La controverse
du moine
simeonien
Georges
est assez
celebre
pour
que
(1)
Dans Ilistoriens
Grecs
des Croisades,
t.
1,
P.
529.
(
2)
Les
Inscriptions
du
Mont
Admirable,
in
M.U.S.J.,
t.
XXXVIII,
1962,
pp.
321-324.
(3)
Historia Damiatina, 6dit.
HOOGEWEG,
Die
Schriften
des
Kolner
Domsscholas
ters
spaiteren
B3ishofs
von
Paderborn
und
Kardinalbischols
von
S.
Sabina
Oliverius Tuibingen,
1894,
p.
265,
1-9,
d'apris
VAN
DEN
VEN,
La Vie
Ancienne,
p. 219.
(4)
Al-Fihris,
nos
492-493.
-
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1972] COUVENTS
PORTANT LE NOM DE
SIMIRON
145
nous nous y
arretions
outre mesure. Son historicite semble
'tablie
; elle
ne peut etre prise pour
une fiction ou
un
genre litteraire.
Girgi ar-raheb
as-sim'aini eut
"a
Alep
en 1217
(1),
une controverse
avec
trois
ulemas.
La
discussion
eut lieu en
presence
du
saiyed al-Musammar,
frere d'al-Malek
az-Zaher
Gazi
ibn Yuisuf ibn
Ayyuib,
roi
d'Alep,
du
tenips
du
regne
de
Leon II l'Armenien,
fils d'I3tienne.
Sans la mention expresse,
faite dans la
preface
(( du couvent
de Saint-
Simeon al-Bahri)) nous aurions pu penser qu'il s'agissait
du couvent
de
Simeon l'Alpin.
En effet tout
porte
a
le croire la
proximite d'Alep
ou eut
lieu la discussion et le but de la visite du moine theologien, it accompagnait,
avec des
confreres,
l'higoumene
du
monastere
venti entretenir le
suLltan
de
questions
concernant
la
restauration
du couivent. Nous ne
voyons
pas
l'interet que pouvait porter
un
prince
musulman
a un
centre religieux eleve
en dehors
de ses
etats,
pour
ne
pas
dire aux
portes
de
la
capitale
de ses
ennemis.
Cependant
la bienveillance
des
Ayxroubides
etait suffisamment
connue pour que
des
moines,
dont
l'Islam prinitif
avait
protege
la
vie et
reconnu
1'utilite. puissent
leur tendre la main.
A
moins
que
l'higoumene
n'ait ete pousse dans sa tentative par une demande osee de repafation
des
dommages
suibis
par
le
monastere
lors de la
campagne
de Saladin en
1188. Saladin en effet,
aide de son fils
az-Zaher, conquit
le 29
juillet
1188
Qal'at Sahyun et
d'a utres
places
fortes comme
Sugr-Bakas,
Sermaniya,
Burzey,
etc. La zone
au Sud
d'Antioche
une
fois tombee
Saladin
passa
ati
nord
de la ville
et
vint attaquer Darbesac,
Bagris. Peut-etre
qu'a
cette
occasion,
des
detachemeiits
de son
armee
avaient
pousse jusqu''a
Saint-
Simeon et commis
des
depredations
contre le nionastere.
La fin de la controverse rapporte quelques details interessants. I.'emir
d'Alep
etait
tellement satisfait
de la
tournure
prise par
la
joute
theologique
et des
reparties pleines d''a-propos
du
moine
qu'il
lui
accorda, a titre de
donation
a
lui
et a son
monast6re,
uin chargement
de
mulet de gros
(I) La
plupart des inss.
portent la date de
1107. Mais 1217
indiqu6e
par certains est la
seule qui r6alise la
conjonction historique
men-
tionn6e
dans le sous-titre,
c'est-&-dire ia simul-
tan6itE
du
r6gne
d'AI-Malek az-Z5her ibn Yusuf
ibn Ayyub (1193-1217) avec celui de L6on
11
(1185-1219).
-
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146
SYRIA
[XLIX
poissons, pris
sur sa
part
dans la
pecherie
de
Burzey
(1). La
Muga4dala
al-anba
6irgTi
ar-ra3hebas-sint'ani
a
ete tres populaire en Orient a
en juger
d'apries
le grand nombre de manuscrits qui nous la donnent (2).
Elle a connu
au moins deux
editions,
l'une anonymie "aBeyrouth et l'autre par
les soins
du P. P.
Cara'li,
a Bei-Sabab,
une annee plus tard.
Au
meme
xiiIe
s.
appartiennent
deux ecrivains simeoniens,
un
hisLorien
et un controversiste.
Malheureusement
les rares
renseignements
que nous
avons sur eux sont tires
des sous-titres
de
leurs ouvrages. Le premier est
le
rnoine Sim'a-n,
auteur
d'une Histoire d'Antioche la Grande
dont Sbath
a signale un exemplaire transcrit au xiiIe s. dans la Collection du P. Nahhas
a Alep(3)*
Dans
son Synaxaire
des
Saints du Patriarcat
d'Antioche, Macaire Za'im
mentionne Gerasime, superieur
du
mnonastere de Saint-Simeon. I1
luiI
attribue ((des controverses, des homelies et
al-Kitab
as-Safi, ce]eibre
pour
(1) La citadelle de Burzey est
situee au
Sud
de Sermaniya, au Nord
et en
face d'Apamee,
de l'autre
cote du marais du Gab (Cf. R.
GROUS-
SET,
Hisloire des Croisades, II, p. 828). ((Le
second (lac)
ah quelque
distance
au Nord
et
environ quatre fois plus grand que le precedent,
appartenait au district de Bourzey. On
le
denom-
mait le lac des
chretiens
))
(ABOULFEDA,
Geogra-
phie, traduction par REINAUD et S.
GUYARD,
Paris, 1848-1883, p. 40;
LE STRANGE,
pp. 70
et
sq.) et fitter l'a reconnu dans l'actuel lac
et-Taqa. Comme au temps
d'Aboulfeda, ce
lac
constitue une p8cherie tres productive.
Ouand
vient
i'hiver et que les eaux de l'Oronte se
refroidissent, les poissons affluent en masse
dans les eaux
du lac plus tiedes et,
pendant
les
mois de novembre et de decembre
notamment,
les p8cheurs du village de Sheria,
montes
sur
des barques les prennent au nioyen de
harpons
))
(DUSSAUD, Topographie historique, pp. 197-198).
(2)
Liste dans
GRAF,
GCAL, t.
II, p. 81.
Graf
ignore que
cette
mugadala
eut
une
version
et une
edition francaise au
xvIIIe s.
Elle a
pour
titre Controverse sur la religion chr6tienne
et celle
des
mahometans, entre trois docteurs
musulmans
et
un
religieux
de
la nation
maronite, ouvrage
traduit de l'arabe par M. Le Grand,
secretaire
interprete du roi pour
les
langues orientales,
d6di6 a Mgr. le
duc
de Praslin. Paris, La Combe,
1767.
Dans l'introduction l'auteur repete
son erreur
du titre et y ajoute d'autres. Ii dit
qu'il a passe
36 ans
hors de sa patrie. Le texte qu'il
traduit
d'apres
un
manuscrit arabe qui lui a e
procur6
par
des religieux d'un
couvent maronite est une
controverse
((
entre trois
docteurs de la loi
mahometane et le venerable Abbe Giorgi,
religieux maronite (sic) du monastere de
Mar Semeanu el Bahri )); la dispute a lieu
devant
uIn
fils de Saladin, a Alep, vers 1215 de l'ere
chr6tienne
(612
de
l'hegire).
Le
traducteur
ajoute: ((j'ai conserve la forme
de
l'original
arabe;
la
dispute
est sur le ton de la
conver-
sation... un
cenobite et trois
docteurs
parlent;
le
prince devant qui se passe la dispute
est
l'interlocuteur... Dans la traduction j'ai
suivi
exactement
mon
original; je
n'ai
ajoute
ni
retranche rien au texte ; je pourrais
le fournir
a ceux qui sont verses dans la langue
arabe
)).
Cependant
le
style de la version
est
trop
61lgant
pour que
la
traduction
soit
litterale.
(3)
Al-Fihris, 11, In.
2565.
-
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1972]
COUVENTS PORTANT LE NOM
DE SIMION 147
ses merites et d'autres
ceuvres
encore >
(D*
Le
patriarche
ne donne
aucun
autre renseignenient, sauf que Gerasime ((mourut apres une viedllesse
pleine
de bonnes euvres
)). Seul
KitaJba`-Safi
nous est parventu. C'est
une apologie
en cinq parties de la religion chretienne.
Elle est
encore
inedite.
Nous en connaissons plusieurs
manuscrits dont le plus
ancien
est
le Bodl.
arab. chret. Urn
49
qui date de 1656.
Comme
la
plupart
des
monasteres
d'une certaine importance,
Saint-
Simeon
avait un grapheion ou les moines
consacraient uine partie
de
leur
temps
at
la
transcription
des ouvrages
de
spiritualite
ou de
liturgie. Dans
leurs colophons ces manuscrits mentionnent parfois les noms des higou-
Imenes qui presidaient
aux
destinees
du
monastere
au
moment
de l'acheve-
ment
du codex.
La
version
arabe
des ecrits
de
Nicon contient
des indications
interessantes
sur
des
manuscrits conserves 'a Saint-Sim6on.
Par ailleurs
le Sabaiticus gr. 108
(2)
qui
renferme les Vies
de
Saint Simeon
et de sa
mere Marthe
(cette partie est du
xie s.
d'aprnes
Erhard, du
xe
d'apres
Mgr Lefort) et
la
vision
du
moine Simeon (transcrite
au
xIe s.)
a appartenu
a ce grapheion
du
Mont-Admirable.
II