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1 1-TABLE DES MATIÈRES 1) Table des matières 1 2) Équipe de création 2 3) Résumé de la pièce 3 4) Photo du spectacle - par Caroline Laberge 4 5) Mot du traducteur - Laurent Muhleisen 5 6) Entretien avec Denise Guilbault - par Geneviève Billette 6, 7 7) Repères biographiques de l’auteure 8, 9 8) Repères biographiques de la metteure en scène 10, 11 9) Repères biographiques des interprètes 12, 13, 14 10) Repères biographiques de l’équipe de création 15, 16, 17, 18 11) Notes sur le décor - par Max-Otto Fauteux 19, 20, 21 12) Autour de MANHATTAN MEDEA - par Geneviève Billette 22, 23, 24, 25 13) Le mythe de Médée et Jason 26, 27, 28, 29 14) Équipe du spectacle 30, 31 15) Équipe d’ESPACE GO 32 16) Remerciements 33 17) Contacts 34 Documentation pour consultation seulement! Également disponible sur www.espacego.com

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1-TABLE DES MATIÈRES 1) Table des matières 1

2) Équipe de création 2

3) Résumé de la pièce 3

4) Photo du spectacle - par Caroline Laberge 4

5) Mot du traducteur - Laurent Muhleisen 5

6) Entretien avec Denise Guilbault - par Geneviève Billette 6, 7

7) Repères biographiques de l’auteure 8, 9

8) Repères biographiques de la metteure en scène 10, 11

9) Repères biographiques des interprètes 12, 13, 14

10) Repères biographiques de l’équipe de création 15, 16, 17, 18

11) Notes sur le décor - par Max-Otto Fauteux 19, 20, 21

12) Autour de MANHATTAN MEDEA - par Geneviève Billette 22, 23, 24, 25

13) Le mythe de Médée et Jason 26, 27, 28, 29

14) Équipe du spectacle 30, 31

15) Équipe d’ESPACE GO 32

16) Remerciements 33

17) Contacts 34

Documentation pour consultation seulement! Également disponible sur www.espacego.com

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2-ÉQUIPE DE CRÉATION

MANHATTAN MEDEA Du 29 mars au 23 avril 2011 Texte : Dea Loher Traduction : Olivier Balagna + Laurent Muhleisen Mise en scène : Denise Guilbault Avec : Paul Ahmarani + Geneviève Alarie + Alexandre Goyette + Germain Houde + Didier Lucien Équipe du spectacle Assistance à la mise en scène et régie : Stéphanie Capistran-Lalonde Décor : Max-Otto Fauteux Costumes : Mérédith Caron Lumières : Caroline Ross Musique : Catherine Gadouas Vidéo : Valérie Leduc Accessoires : Normand Blais Maquillages : Jean Bégin L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. Une production ESPACE GO

www.espacego.com

DURÉE DE LA REPRÉSENTATION : 1 h 10

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3- LE RÉSUMÉ

« Devrais-je entendre comment tu la baises, nuit après nuit, son plaisir, l’arme avec laquelle tu la domines et te

la rends docile, soumise. Devrais-je entendre comment mon enfant appelle une étrangère sa mère. *…+ Jusqu’où

va ta cruauté, Jason. » Médée

Rêvant d’un avenir meilleur, Médée et Jason décident de fuir ensemble leur pays en ruine. Arrivés à

Manhattan, ils vont d’hôtel en hôtel, là où « l’air pue, te ronge les poumons ». Ils doivent composer avec la

réalité des clandestins et avec leur fils, né à leur arrivée. Sept ans plus tard, Jason, toujours en quête de son

« rêve américain », délaisse Médée pour séduire Claire, la fille de Sweatshop-Boss, un riche fabricant de

vêtements chez qui il s’installe. Médée se présente à la maison de la 5e Avenue pour retrouver « Son homme

» et récupérer son fils. Jason ne veut pas la suivre. Trahie, désespérée, elle demande qu’on lui laisse l’enfant.

Sweatshop-Boss refuse et la chasse. Médée n’aura plus d’autre choix que d’appliquer sa propre loi et de se

faire justice.

Vingt-cinq siècles après Euripide, Dea Loher redonne vie au mythe de Médée et à sa tragédie de l’Amour et de

l’Exil, l’ancrant dans une cruelle actualité. MANHATTAN MEDEA, créée à Gräz (Autriche) en 1998, met en

situation deux jeunes adultes qui tentent de trouver leur place dans une mégapole corrompue par l’argent et

marquée par l’inégalité des rapports sociaux. Est-il possible d’échapper à son sort? Bien que les grands thèmes

propres aux tragédies grecques soient présents dans la pièce, le destin des hommes et des femmes n’est plus ici

l’affaire des dieux. L’auteure oppose à l’idée de fatalité celles du libre arbitre et de la responsabilité individuelle.

Dea Loher est née en Allemagne en 1964. Auteure engagée et prolifique, elle se hisse très rapidement au

nombre des dramaturges les plus talentueux de sa génération. On reconnaît la maturité de son écriture et

l’intensité des thèmes abordés dans son œuvre. Dea Loher est l’auteure d’une quinzaine de pièces et

récipiendaire de nombreux prix. Elle est aujourd’hui auteure associée au Deutsches Theater de Berlin où est

actuellement présentée sa dernière pièce intitulée VOLEURS.

Metteure en scène d’une quarantaine de pièces, Denise Guilbault est reconnue pour sa rigoureuse et sensible

direction d’acteurs de même que pour son audace à plonger dans des univers troubles et variés, conviant

chaque fois le spectateur à retenir son souffle avec elle. Ceux qui ont assisté aux pièces LE CRYPTOGRAMME de

David Mamet, L’ABDICATION de Ruth Wolff, POUR ADULTES SEULEMENT et LE GÉNIE DU CRIME de George F.

Walker et WIT de Margaret Edson (lauréate de quatre Masques) s’en souviennent encore.

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4 –PHOTO DU SPECTACLE

Photo © Caroline Laberge

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5 – MOT DU TRADUCTEUR

DEA LOHER OU L’IMPOSSIBLE INNOCENCE

«Tous, nous aimerions bien être innocents. » Cette phrase, que Dea Loher met dans la bouche d’un personnage

d’une de ses pièces1 est peut-être ce qui résume le mieux son rapport au monde et à l’écriture, une activité

qu’elle n’a jamais conçue autrement que comme une nécessité.

Dans la première moitié des années quatre-vingt-dix, quand les traductions de ses premières pièces ont

commencé à circuler en France, les réactions de ses premiers lecteurs – et plus tard de ses premiers spectateurs

– , eurent de quoi la surprendre; l’expression hexagonale de quelques préjugés solidement ancrés en faisait une

héritière de Brecht, sans doute de la même génération que Heiner Müller, et bien sûr issue de la même partie

de l’Allemagne que ce dernier. Il fallait prendre cela comme un compliment. Ce qui était vanté, c’était la

maturité de l’écriture et l’intensité des thèmes abordés. Or le seul point en commun de Dea Loher avec Brecht

est d’être née et d’avoir grandi en Bavière – une région si féconde en auteurs de talent. Quant à Heiner Müller,

elle est sa cadette de trente-cinq ans, et l’autre légende, qui veut qu’il ait été un temps son professeur au

département d’écriture scénique de l’École supérieure des beaux-arts à Berlin, est elle aussi infondée.

Dea Loher est née dans les années soixante au beau milieu du miracle économique allemand, qui précède d’une

décennie les années de plomb, celles de la RAF2, et d’un quart de siècle la chute du mur de Berlin auquel

personne ne s’attendait. Fille unique d’un couple d’employés (son père a travaillé pour les Eaux et Forêts), elle a

grandi dans une petite ville bavaroise à la frontière de l’Autriche, essentiellement auprès de sa grand-mère.

C’est dans ce contexte – relativement solitaire – qu’elle a commencé à écrire, pratiquement dès qu’elle a su

tenir un stylo en main, selon ses propres termes. « Je n’ai jamais imaginé faire autre chose de ma vie » a-t-elle

confié à plusieurs reprises. Son adolescence a été bercée par les mêmes rythmes que ceux des gens de sa

génération, avec un penchant plus marqué pour Nick Cave que pour Supertramp…

S’il faut trouver une filiation dans l’écriture de Dea Loher, c’est davantage vers Ödön von Horváth qu’il faut se

tourner. Comme lui, elle se soucie en permanence du destin de ses personnages et explore la tragi-comédie de

leurs petites vies. Il n’y a que des héros dans ses pièces, si minuscule – voire misérable – leur héroïsme fût-il. Le

moteur de son écriture est l’empathie. Sa visée, une tentative de répondre à la question cruciale : « est-il

possible d’échapper à la responsabilité? » S’il n’y a pas d’explication satisfaisante à notre présence sur terre, si

nos vies se résument souvent à une épuisante - et vaine - quête du bonheur, il n’en reste pas moins que ce qui

fonde notre humanité est le fait que nous soyons responsables de ce que nous sommes. Cette nostalgie de

l’innocence n’est pas liée à quelque culpabilité; non, simplement, parfois, nous aimerions tant que quelqu’un

prenne en charge notre vie, ou au moins une part de notre vie, pour la rendre supportable.

Les pièces de Dea Loher sondent les termes de cette difficulté – pour ne pas dire de cette impossibilité. Elles

affirment à chaque fois un peu plus le caractère incontournable de ce principe de responsabilité.

L’écriture de Dea Loher suit l’amplitude de plus en plus grande avec laquelle elle explore cette thématique… Elle

fait se croiser des destins dans lesquels nous nous reconnaissons fatalement. La justesse et la portée de ses

mots répondent à chaque fois un peu plus à la nécessité et au sens qui fondent le geste même de son art. Il y a

ce qu’il faut raconter, ce dont il faut rendre compte, mais aussi, mais surtout, comment il faut en rendre compte.

C’est parce qu’à chaque œuvre la question du « pourquoi écrire » est remise sur le tapis que le souffle,

l’architecture, la dramaturgie de ses pièces ne cessent de s’enrichir. À chacune d’entre elles, le traducteur que je

suis découvre de nouvelles missions assignées à la langue, de nouveaux échos, de nouvelles correspondances,

qui me font pénétrer toujours plus profondément dans le passionnant et mystérieux exercice consistant à «

rendre » le théâtre de Dea Loher en français.

Laurent Muhleisen

Co-traducteur, avec Olivier Balagna

1 FRAU HABERSATT, lors de sa rencontre avec Elisio, dans la scène 13 de Innocence

2 RAF : ROTE ARMEE FRAKTION, le mouvement d’Andreas Baader et Ulrike Meinhof

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6 –ENTRETIEN AVEC DENISE GUILBAULT, METTEURE EN SCÈNE Propos recueillis par Geneviève Billette

UN REGARD VIF ET ARDENT C’est qui, pour toi, Médée? Une figure féminine chez qui la force de la fureur prend une dimension cathartique : l’écho d’une rage que plusieurs d’entre nous portent. Elle est libératrice parce qu’elle va jusqu’au tréfonds de sa souffrance et pose des gestes inacceptables. On ne se rend jamais jusque-là, mais on comprend tout de même de quoi est composé son cri. Toutes les femmes de mon époque qui ont crié, hurlé, ont été essentielles à ma propre survie. Je ne pouvais pas me permettre l’inconcevable, alors il me fallait d’autres voix que la mienne pour expulser ce genre de poison qui s’insinue quand la souffrance est trop grande. Je me rappelle un jour, quand ma sœur Élise jouait l’Albertine de 40 ans dans

ALBERTINE, EN CINQ TEMPS3, un personnage habité d’une rage immense, elle m’a dit « Denise, je ne veux plus aller jouer ça, c’est trop exigeant ». Je lui ai écrit un mot que j’ai envoyé au théâtre : « Mais tu cries pour tant de femmes… Fais-le pour elles ». C’est ça, pour moi, Médée. Une tragédie qui traduit l’impuissance de la raison quand le désespoir est trop profond. Qu’est-ce qui t’a interpellée dans la Médée de Dea Loher? Sa droiture. Son amour inconditionnel pour Jason. Contrairement à la Médée antique, celle de Dea Loher ne peut compter que sur elle-même. Aucun dieu puissant, aucun roi ne peut l’aider. Elle est seule et démunie. Elle porte le fardeau de la culpabilité de l’assassinat de son frère, mais sa force la garde debout. Les gens qui se tiennent droits dans la tourmente imposent le respect. C’est une Médée bien humaine, que celle de Loher. Cette Médée-là, c’est l’une de celles qu’on peut voir dans le Journal de Montréal… des femmes trahies, acculées au pied du mur et qui finissent par poser un geste insensé quand elles sentent que la vie n’a plus de sens. Cette Médée-là, c’est aussi le cardiologue de Saint-Jérôme qui a tué ses enfants à cause d’une séparation. Les circonstances sont essentiellement les mêmes et l’issue en est aussi tragique. Au début du travail de table, chacun avait son histoire de rupture qui tourne mal à raconter. Personne n’avait tué évidemment, mais la douleur de la trahison, tout le monde la connaissait… On comprenait aussi ce qu’était le désir de vengeance. Le côté absolument insupportable de penser que l’autre, à qui on s’était abandonné, allait se construire un bonheur en-dehors de nous. Avec une autre, avec un autre. Jason propose même à Médée de « rester amis ». C’est assez cruel. À titre de metteure en scène, il faut bien que tu prennes le parti de Jason, ne serait-ce que pendant quelques répliques. Comment as-tu fait pour te réconcilier avec lui? Le Jason de Loher, contrairement peut-être à celui de l’Antiquité, est fatigué, épuisé d’une condition de vie misérable. Il est à la recherche de mieux. Médée aussi d’ailleurs, mais Médée, c’est une planète qui tourne autour de Jason. Tant que leur union était forte, ne pas manger trois fois par jour, vivre dans un endroit miteux, ça pouvait aller. Mais Jason, qui est déjà installé chez Claire, a goûté au confort et il ne veut pas le laisser. On ne peut pas lui reprocher de vouloir une vie meilleure. La misère, d’ailleurs, joue un rôle très important dans la MÉDÉE de Manhattan : elle est réelle et elle régit la vie de ce couple incapable de faire vivre décemment leur enfant. Et, non seulement Jason s’est-il trouvé un nid douillet, il a aussi rencontré quelqu’un qui le regarde avec des yeux neufs, qui ne lui rappellent pas tout le temps qu’il est coupable de deux meurtres.

3 Pièce de Michel Tremblay produite par ESPACE GO en 1995, dans une mise en scène de Martine Beaulne.

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De quelle façon, Geneviève Alarie et toi avez-vous abordé le rôle de Médée?

Je voyais un personnage jeune. Elle a tout quitté pour suivre son amour, elle vit dans la pauvreté des immigrés clandestins depuis sept ans. Elle a donc l’énergie de la rue. Des chiens de ruelle. D’ailleurs, le lien qu’on a installé entre Médée et Jason est très animal, sexuel, une attraction inexplicable… Au départ, dans le travail, on a gommé le nom de Médée. Juste de prononcer les mots « je suis Médée », ça évoque une telle tradition… On a travaillé en se disant qu’elle pouvait porter le nom de n’importe quelle fille. Il fallait pouvoir se dire qu’elle pouvait vraiment exister dans un coin du Chinatown. Sentir qu’elle pouvait s’asseoir dans un snack-bar et manger un hot-dog. On est allé au bout de cette exploration et ça a donné une Médée faible, plaintive, victime. Il fallait remettre les pendules à l’heure, lui redonner son nom et sa force. Geneviève joue désormais une femme qui se débat pour reprendre son homme jusqu’aux dernières limites. Vous êtes à quinze jours de la première. Quelle est la question qui domine actuellement la salle de répétition?

C’est la même difficulté encore et toujours : réussir à faire entendre toute la poésie du texte sans pour autant la jouer. La langue de Loher, traduite par Laurent Muhleisen, est ciselée, très travaillée, alors que les personnages sont aux prises avec des enjeux extrêmement âpres et rugueux. C’est à nous de traduire les mots en pulsions. La modernité de cet univers, ce n’est pas le cuir des costumes, ce sont les rapports physiques entre les personnages, leur démarche, leur gestuelle. Médée doit pouvoir empoigner Jason brusquement par le revers du collet, peu importe la majesté de sa langue. Notre bagage culturel nous donne à penser que la tragédie se joue avec une certaine emphase. Même inconsciemment, on a tendance à glisser vers ce registre. Il a fallu demeurer vigilant tout au long des répétitions. Trouver comment respirer ce texte… Comment se l’approprier. C’est une des productions pour lesquelles j’ai fait le plus de travail de table avec les acteurs, alors que le texte n’est pas très long. En fait, il fallait trouver des ressorts dans la langue qui permettent aux corps de demeurer vifs et aux aguets. Sous la plume de Loher, la figure de Médée n’a plus rien d’une magicienne. À tes yeux, ça la rend plus libre ou encore plus dépossédée?

Plus dépossédée. Personne ne va l’accueillir après le meurtre de Claire et celui de son enfant. Mais, Loher lui a quand même laissé un don. Médée a un ascendant sur les personnages qu’elle rencontre. Dans son roman MÉDÉE : VOIX, Christa Wolf isole tous les personnages de la légende et les fait parler de la perception qu’ils ont des autres. Ce que dit Jason à propos de Médée, c’est qu’il doit éviter de la regarder dans les yeux, sous peine d’être soumis à son charme. Je crois que la Médée de Loher possède le même genre d’influence. Le personnage du portier Vélasquez décrit le regard de Médée comme étant « vif et ardent », un regard qui veut transpercer. « Vif et ardent », comme du feu. Médée, c’est du feu. Tout le monde a entendu parler de cette femme. Il faut voir la première apparition de Geneviève sur scène, on se dit : « cette fille-là a une puissance, un charme qui fascine… » C’est Jason qui voulait partir en Amérique, mais c’est grâce à Médée qu’ils peuvent y aller. Elle parle la « langue étrangère », elle a un peu d’argent, elle a un couteau. C’est ce que Dea Loher lui a laissé comme moyens. Cela dit, elle se fait encore traiter de sorcière. Comme on a pu traiter de sorcières, dans les années soixante-dix, les femmes qui sortaient de leur cocon et qui devenaient menaçantes. Comment, dans l’espace, avez-vous traduit cet univers?

Pour dessiner l’espace, on a adopté le point de vue de Médée. Une immigrée clandestine dans une ville très peu hospitalière pour des sans-papiers. Le côté démesuré des villes avec leurs tours plus grandes que nature. On souhaitait montrer combien Médée n’était rien dans cet univers clinquant. Médée n’est pas la première grande figure féminine que tu côtoies à titre de metteure en scène…

C’est vrai. Ça peut paraître étrange, mais ce n’est qu’en répétant MANHATTAN MEDEA que je l’ai réalisé. J’ai monté L’ABDICATION, qui met en scène la reine Christine de Suède, une femme de tête, élevée comme un homme, qui disait d’elle-même qu’elle n’était pas être sûre d’être une femme ou un homme. J’ai monté LA REINE MORTE dans laquelle l’infante, le personnage le plus intéressant de la pièce, a elle aussi reçu une éducation d’homme. Il y a eu WIT, dans laquelle se trouve une professeure d’université, carriériste, une femme de tête encore une fois. Et puis, j’ai aussi travaillé ÉLECTRE au Théâtre du Trident, et maintenant MÉDÉE. Ces grands portraits de femmes nous rappellent l’impact qu’elles ont eu dans l’histoire, la culture et la mythologie. Elles sont souvent l’expression des passions déchaînées dont les femmes sont capables.

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7 –REPÈRES BIOGRAPHIQUES DE L’AUTEURE

DEA LOHER

Dea Loher est née en 1964 à Traunstein, une petite ville allemande

de Haute-Bavière, à la frontière autrichienne. En 2003, après des

études en langue et littérature allemandes et de philosophie à

Munich, elle part au Brésil pour un an, à l’initiative du Goethe

Institut et de la Biennale d’art de São Paolo. Elle y trouvera la

matière de sa première pièce, L'ESPACE D'OLGA (OLGAS RAUM), qui

traite des rapports de domination dans une situation d'enfermement entre un bourreau et sa victime.

À son retour, en 1988, elle s'installe à Berlin, travaille pour la radio et étudie l'écriture scénique à l’École

supérieure des beaux-arts de Berlin. Sa pièce L'ESPACE D'OLGA est achevée en 1990 et aussitôt publiée au

Verlag der Autoren, où sont également publiés Fassbinder, Botho Strauss, Tankred Dorst, Franz Xavier Kroetz et

bien d'autres.

En 1992, sa deuxième pièce, TATOUAGE (TÄTOWIERUNG), lui vaut le prix de la meilleure pièce contemporaine

d'un jeune auteur du Goethe Institut, ainsi que le Playwrights Award du Royal Court Theater. Cette pièce,

comme toutes celles qui vont suivre, connaîtra un très grand nombre de productions en Allemagne, en Autriche

et en Suisse.

En 1993, Dea Loher devient auteure en résidence au Schauspielhaus de Hanovre, où ont été créés

respectivement LEVIATHAN, UN AUTRE TOIT (FREMDES HAUS) et ESPRIT ADAM (ADAM GEIST), qui obtiendra en

1997 le prix de la meilleure pièce au Festival de théâtre contemporain de Mülheim.

Dès lors, commence pour elle une carrière d'auteure reconnue et estimée par l'ensemble du milieu théâtral

dans le monde germanique.

Ses textes témoignent d’un univers qui se révèle à la fois doux et violent : une écriture du no man’s land, de la

marginalité et du libre arbitre. Sur l’éternelle question de l’amour, Dea Loher a sa propre vision : c’est un

sentiment qui fait des ravages et qui lui-même engendre mort et souffrance. Les pièces BARBE-BLEUE, ESPOIR

DES FEMMES (BLAUBART-HOFFNUNG DER FRAUEN) et MANHATTAN MEDEA s’appliquent à graver cette théorie.

Dea Loher y démontre les notions de libre arbitre et de responsabilité individuelle qui sont absentes des grandes

tragédies remontées jusqu’à nous. Ces deux pièces ont en commun la mort de l'amour et le désir profond de

tuer l'amour.

BARBE-BLEUE, ESPOIR DES FEMMES est le fruit d'un atelier d'écriture et de mise en scène en 1997 au Residenz

Theater de Munich, avec le metteur en scène et créateur de la plupart de ses pièces, Andreas Kriegenburg.

MANHATTAN MEDEA, est d’abord créée en 1998 au festival Steierischer Herbst de Gräz en Autriche, puis en

français au Théâtre de la Colline en janvier 2010 sous la direction de Sophie Loucachevsky.

En 1999, Dea Loher écrit LES RELATIONS DE CLAIRE (KLARAS VERHÄLTNISSE) pour le Burgtheater de Vienne.

Auteure en résidence au Théâtre Thalia de Hambourg, elle écrit LE TROISIÈME SECTEUR (DER DRITTE SEKTOR),

qui est créé en juin 2001 par le metteur en scène bulgare Dimiter Gotschev. Elle vient de terminer une série de

pièces courtes intitulé MAGAZINES DU BONHEUR (MAGAZIN DES GLÜCKS) qui sont créées par Andréas

Kriegenburg.

Elle est aujourd’hui auteure associée au Deutsches Theater de Berlin où est présentée sa dernière pièce intitulée

VOLEURS (DIEBE). La plupart des pièces de Dea Loher sont traduites en français et publiées aux Éditions de

l'Arche.

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DEA LOHER | PIÈCES (Créations) DIEBE (VOLEURS) Deutsches Theater, Berlin (Allemagne), 2010 DAS LETZTE FEUEUR (LE DERNIER FEU) Thalia Theater, Hambourg (Allemagne), 2008 DAS LEBEN AUF DER PRAÇA ROOSEVELT (LA VIE SUR LA PRAÇA ROOSEVELT) Thalia Theater, Hambourg (Allemagne), 2004 UNSCHULD (INNOCENCE) Thalia Theater, Hambourg (Allemagne), 2003 MAGAZIN DES GLÜKS (MAGASIN DU BONHEUR) (En sept parties) Thalia Theater, Hambourg (Allemagne), octobre 2001 DER DRITTE SEKTOR (LE TROISIÈME SECTEUR) Thalia Theater, Hambourg (Allemagne), mai 2001 KLARAS VERHÄLNISSE (LES RELATIONS DE KLARA) Burgtheater, Vienne (Autriche), mars 2000 MANHATTAN MEDEA Festival Steirischer Herbst, Gräz (Autriche), octobre 1999 ADAM GEIST (ESPRIT ADAM) Théâtre national de Basse-Saxe, Hanovre (Allemagne), février 1998 BLAUBART-HOFFNUNG DER FRAUEN (BARBE BLEUE-ESPOIR DES FEMMES) Théâtre national bavarois, Munich (Allemagne), novembre 1997 FREMDES HAUS (MAISON ÉTRANGÈRE) Théâtre national de Basse-Saxe, Hanovre (Allemagne), septembre 1995 LEVIATHAN Théâtre national de Basse-Saxe, Hanovre (Allemagne), octobre 1993 TÄTOWIERUNG (TATOUAGE) Ensemble Theater am Südstern, Berlin (Allemagne), décembre 1992 OLGAS RAUM (L'ESPACE D'OLGA) Théâtre Ernst-Deutsch, Hambourg (Allemagne), août 1992

DEA LOHER | PRIX ET DISTINCTIONS

Prix de l'œuvre dramatique de la Hamburger Volksbühne, en 1990

Royal Court Theater Playwrights Award pour TATOUAGE (TÄTOWIERUNG), en 1992

Prix de soutien aux œuvres dramatiques du Goethe-Institut pour TATOUAGE (TÄTOWIERUNG), en 1993

Prix de la Fondation des Auteurs de la ville de Francfort, en 1993

Nommée Meilleur espoir jeune auteure dramatique par Theater Heute, en 1993 et 1994

Bourse d'encouragement du prix commémoratif Schiller du Baden-Wurtemberg, en 1995

Prix Jakob Michael Reinhold Lenz de la ville de Léna, en 1997

Prix Gerrit Engelke de la ville de Hanovre, en 1997

Prix de l'œuvre dramatique de Mülheim pour ESPRIT ADAM (ADAM GEIST), en 1998

Invitation aux Journées théâtrales de Mülheim, en 1993, 1994, 1998, 2001 et 2005

La mise en scène de sa pièce LA VIE SUR LA PRAÇA ROOSEVELT (DAS LEBEN AUF DER PRAÇA ROOSEVELT) a été invitée à

la Biennale d’art de São Paulo ainsi qu’à des festivals à Porto Alegre et Rio de Janeiro), au cours de l’automne 2004

Prix de dramaturgie de Mülheim pour DAS LETZTE FEUER (LE DERNIER FEU), en 2008

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8 –REPÈRES BIOGRAPHIQUES DE LA METTEURE EN SCÈNE

DENISE GUILBAULT Metteure en scène Denise Guilbault œuvre dans le métier depuis plusieurs années, et ce, à plus

d’un titre : professeure de théâtre, metteure en scène et depuis dix ans,

directrice de l’École nationale de théâtre du Canada.

Au cours de sa carrière, elle a signé plus d’une quarantaine de productions dont

les textes étaient tirés d’un répertoire varié, allant de Handke à Mishima,

d’Euripide à Chaurette.

C’est d’ailleurs après avoir assisté à une représentation des REINES de Normand

Chaurette, qu’elle avait orchestrée au Collège Brébeuf, où elle a enseigné

pendant vingt-deux ans, que Pierre Bernard, alors directeur artistique du

Théâtre de Quat’Sous, l’invite au 100, avenue des Pins. Elle y signera LE CRYPTOGRAMME de David Mamet,

L’ABDICATION de Ruth Wolff, POUR ADULTES SEULEMENT et LE GÉNIE DU CRIME de George F. Walker, pièce qui

lui a valu une nomination pour le Prix de la meilleure mise en scène.

En 1997, elle monte LA GUERRE DES CLOCHERS de Victor-Lévy Beaulieu au Théâtre de Trois-Pistoles, pièce qui

lui vaut le Masque de la meilleure production en région. Suivront le spectacle musical GEORGE GERSHWIN : I

GOT RHYTHM, produit par Radio-Canada, LA REINE MORTE d’Henry de Montherlant au Théâtre Denise-Pelletier

et, en 2005, LA TEMPÊTE de William Shakespeare au TNM, conçue en collaboration avec Michel Lemieux et

Victor Pilon, et qui reçoit le Prix du public pour la meilleure mise en scène. Le succès de ce spectacle le mènera

en tournée dans plusieurs villes d’Europe et des États-Unis, dont à New York au prestigieux Festival BAM.

En 2006, la pièce WIT de Margaret Edson, présentée au Théâtre de Quat’Sous, reçoit pour sa part quatre prix au

Gala des Masques. Il y a deux ans, enfin, Denise Guilbault montait ÉLECTRE OU LA CHUTE DES MASQUES de

Marguerite Yourcenar au Théâtre du Trident.

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QUELQUE MISES EN SCÈNE DE DENISE GUILBAULT

1. L’ABDICATION, de Ruth Wolff

Une mise en scène de Denise Guilbault, une production du Théâtre de Quat’Sous, saison 1997-1998 Photo © Guy Borremans et Lydia Pawelak | Sur la photo: James Hyndman, Élise Guilbault

2. LA REINE MORTE, de Henry de Montherlant, Une mise en scène de Denise Guilbault, une production du Théâtre Denise-Pelletier, automne 2000 Photo © Josée Lambert

3. WIT, de Margaret Edson

Une mise en scène de Denise Guilbault, une production du Théâtre de Quat’Sous, saison 2005-2006 Photo © Yanick MacDonal | Sur la photo : Louise Turcot

4. LA TEMPÊTE, de William Shakespeare

Une mise en scène de Michel Lemieux, Victor Pilon, Denise Guilbault, coproduction 4D art et Théâtre du Nouveau Monde Photo © Victor Pilon, Sur la photo : Paul Ahmarani

5. LE CRYPTOGRAMME de David Mamet

Une mise en scène de Denise Guilbault, une production du Théâtre de Quat’Sous, saison 1998-1999 Photo © Guy Borremans | Sur la photo Marc Labrèche, Élise Guilbault

6. LE GÉNIE DU CRIME, de George F. Walker Une mise en scène de Denise Guilbault, une production du Théâtre de Quat’Sous, saison 1998-1999 Photo © Yanick MacDonald | Sur la photo : Jacques Girard, Nathalie Mallette

7. POUR ADULTES SEULEMENT, de George F. Walker Une mise en scène de Denise Guilbault, une production du Théâtre de Quat’Sous, saison 1998-1999 Photo © Yanick MacDonald | Sur la photo : Gilles Renaud, Marcel Leboeuf

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9 –REPÈRES BIOGRAPHIQUES DES INTERPRÈTES

PAUL AHMARANI Vélasquez Diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 1993, Paul Ahmarani est un

acteur polyvalent aux multiples facettes.

Au théâtre, il a joué dans des productions très différentes, comme LA TEMPÊTE de

William Shakespeare (m.e.s. de Denise Guilbault, Victor Pilon et Michel Lemieux, TNM,

2005), BLASTÉ de Sarah Kane (m.e.s. de Brigitte Haentjens, Sibyllines, 2008), WOYZECK de

Georg Büchner (m.e.s. de Brigitte Haentjens, Sibyllines, 2009 — tournée au Québec et en Ontario) et CŒUR DE

CHIEN de Mikhaïl Boulgakov (m.e.s. de Gregory Hlady, Le Groupe La Veillée, 2009). Dernièrement, on a pu le voir

dans le solo EXÉCUTEUR 14 d’Adel Hakim (m.e.s. de Peter Batakliev, Théâtre Décalage, 2010), présenté dans la

petite salle de l’Usine C. et dans LA NOCE de Bertold Brecht (m.e.s. de Peter Batakliev, Le Groupe La Veillée,

2011).

Les cinéphiles québécois découvrent également son talent dans les films LA MOITIÉ GAUCHE DU FRIGO de

Philippe Falardeau (Jutra 2001 de la meilleure interprétation masculine), LE MARAIS de Kim Nguyen (2002), deux

films de Sébastien Rose : COMMENT MA MÈRE ACCOUCHA DE MOI PENDANT MA MÉNOPAUSE (2002) et LA VIE

AVEC MON PÈRE (2004), CONGORAMA de Philippe Falardeau (Jutra 2007 de la meilleure interprétation

masculine), UN CAPITALISME SENTIMENTAL d’Olivier Asselin (2007) et aussi MARS ET AVRIL de Martin

Villeneuve (2009).

À la télévision, Paul Ahmarani a été de la distribution des séries BUNKER, LE CIRQUE et LA JOB. Dernièrement,

nous avons pu le voir dans les séries TOUTE LA VÉRITÉ et TRAUMA. Il fait aussi partie de la 5e saison de

KABOUM.

GENEVIÈVE ALARIE Médée Deux fois diplômée en interprétation (UQAM, École nationale de théâtre du Canada),

Geneviève Alarie s'impose comme l'une des figures importantes et prometteuses de la

nouvelle génération, tant au théâtre qu'au cinéma, en passant par la télévision. Depuis sa

sortie de l'ENT en 2002, elle prend part à un nombre impressionnant de productions, aussi

marquantes que variées.

Au théâtre, elle est Olive Houde dans PIED DE POULE, comédie musicale revisitée par Serge Denoncourt (2003-

2005). Elle est également de la distribution de la pièce de théâtre musicale FRÈRES DE SANG, mise en scène par

René-Richard Cyr (Théâtre Jean Duceppe, 2006). Dans un tout autre registre, elle interprète la même année le

personnage de Junie dans la pièce BRITANNICUS de Racine, mise en scène par Martin Faucher au Théâtre

Denise-Pelletier. Elle a également participé au décapant spectacle J’AURAIS VOULU ÊTRE UN ARTISTE (m.e.s. de

Philippe Lambert, Théâtre de la Manufacture, 2009). Dernièrement, elle a participé à L’OPÉRA DE QUAT’SOUS de

Berthold Brecht, mis en scène par Robert Bellefeuille au TNM.

Au grand écran, Geneviève Alarie a incarné Marie dans HORLOGE BIOLOGIQUE, du réalisateur Ricardo Trogi. À la

télévision, elle a participé entre autres à ANNIE ET SES HOMMES, TEMPS DURS, et TROIS X RIEN.

Ayant plusieurs cordes à son arc, Geneviève Alarie fait aussi beaucoup de travail de voix, tant en doublage qu’en

publicité. Chanteuse au timbre chaud et versatile, elle a participé à de nombreux événements corporatifs et

caresse le rêve de présenter un spectacle Jazz dans la prochaine année.

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ALEXANDRE GOYETTE Jason Diplômé de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe en 2002, Alexandre Goyette a su faire sa marque tant sur les planches, qu’au petit et au grand écran. Cofondateur et directeur artistique de la compagnie de théâtre LIF:T (LE GÉNIE DU CRIME, PIÈCE D’IDENTITÉ), il reçoit en 2005, pour son solo KING DAVE, les masques du Meilleur interprète masculin de l’année et du Meilleur texte original.

Au théâtre, Alexandre Goyette a été dirigé par Claude Poissant, Benoît Vermeulen, Daniel Paquette, Jacques Rossi, Christian Fortin et Brigitte Poupart. On a récemment pu le voir dans KISS BILL de Paula de Vasconcelos (Pigeons International, 2008-2009) et LA GRANDE MACHINERIE DU MONDE, texte et m.e.s de Patrice Dubois (Théâtre PÀP, 2008). Depuis sa sortie de l’école, nous le retrouvons aussi au petit écran, entre autres dans PROVIDENCE, LA PROMESSE, MUSÉE EDEN, sans oublier C.A. Cette année, il est également de la distribution de 19-2, la nouvelle série réalisée par Podz. Au cinéma, il a travaillé avec Ricardo Trogi (INTERSECTION, court métrage), Simon Lavoie (LE DÉSERTEUR), Alain Desrochers (NITRO), Podz (LES 7 JOURS DU TALION), Léa Pool (UNE BELLE MORT), François Delisle (2 FOIS UNE FEMME). Il sera de la distribution des films LE SENS DE L’HUMOUR de Émile Gaudreault et de LA PEUR DE L’EAU de Gabriel Pelletier.

GERMAIN HOUDE Sweatshop-Boss Comédien depuis plus de trente ans, Germain Houde a participé à plus de 40 productions théâtrales parmi lesquelles EQUUS de Peter Shaffer (m.e.s. de Daniel Roussel, Compagnie Jean Duceppe, 2008), BONBONS ASSORTIS de Michel Tremblay (m.e.s. de René Richard Cyr, Théâtre du Rideau Vert, 2006), LE PEINTRE DES MADONES de Michel-Marc Bouchard (m.e.s. de Serge Denoncourt, ESPACE GO, 2004), LA CERISAIE d’Anton Tchekhov (m.e.s. de Serge Denoncourt, TNM, 1999-2000) ou encore HEDDA GABLER de Henrik Ibsen (m.e.s. de

Lorraine Pintal, TNM, 1996) Plusieurs fois lauréat de prix prestigieux, il a également marqué le cinéma québécois dans LES BONS DÉBARRAS de Francis Mankiewicz (1978) et MOURIR À TUE-TÊTE d’Anne-Claire Poirier (1978). Depuis, il a joué dans plus d’une vingtaine de films, dont LA LIGNE BRISÉE de Louis Choquette (2007), LE SURVENANT d’Érik Canuel (2004) et SAINTS-MARTYRS-DES-DAMNÉS de Robin Aubert (2004). En 2011, il sera à l’affiche du film LE BONHEUR DES AUTRES de Jean-Philippe Pearson et de LA PEUR DE L’EAU de Gabriel Pelletier. Très présent à la télévision, il fait (ou a fait partie) de la distribution des émissions LA PROMESSE, LES INVINCIBLES, TEMPS DUR, TABOU (prix Gémeaux 2002 de la meilleure interprétation masculine), CASERNE 24, OMERTÀ et LE VOLCAN TRANQUILLE.

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DIDIER LUCIEN Deaf Daisy

Diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada, où il enseigne aujourd’hui, Didier Lucien est un comédien très polyvalent. Au théâtre, on a pu le voir, entre autres, dans L’AVARE de Molière dans une m.e.s. de Luc Durand (Productions Jean-Bernard Hébert, 1995), CABARET NEIGES NOIRES dans une m.e.s. de Dominic Champagne, (Théâtre Il va sans dire, 1992), LADIE’S NIGHT

d’Anthony McCarten et Stephen Sinclair dans une m.e.s. de Denis Bouchard (Zone 3, 2001-2005), MADEMOISELLE EILEEN FONTENOT POUR LES DIX SOUS DE LIBERTÉ d’Erik Charpentier dans une m.e.s. de Jean-Frédéric Messier (Théâtre d’Aujourd’hui, 2002), LA CHARGE DE L’ORIGNAL ÉPORMYABLE de Claude Gauvreau dans une m.e.s. de Lorraine Pintal (TNM, 2009) et IL N'Y A PLUS RIEN de Robert Gravel dans une m.e.s. de Claude Laroche (Théâtre du Rideau Vert, 2009). Très présent dans le milieu télévisuel, Didier Lucien a joué dans les séries VIRGINIE, JASMINE, OMERTA II, PURE LAINE et dans la populaire émission DANS UNE GALAXIE PRÈS DE CHEZ VOUS. Il a d’ailleurs repris son rôle de Bob dans l’adaptation cinématographique de cette série pour les films DANS UNE GALAXIE PRÈS DE CHEZ VOUS I et II signés Claude Desrosiers et Philippe Gagnon. Au cinéma, on a aussi pu le voir dans les films COMMENT CONQUÉRIR L’AMÉRIQUE EN UNE NUIT de Dany Laferrière, LA BALADE DES DANGEREUX de Louis Saïa, L’ÂGE DES TÉNÈBRES de Denys Arcand, ainsi que dans FRENCH KISS de Sylvain Archambault. On peut voir Didier Lucien dans la série web humoristique DIDIER ZE MIME sur le site www.didierzemime.com.

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10 –REPÈRES BIOGRAPHIQUES DE L’ÉQUIPE DE CRÉATION

STEPHANIE CAPISTRAN-LALONDE Assistance à la mise en scène et régie

Depuis sa sortie de l'École nationale de théâtre du Canada en 2002, Stéphanie Capistran-Lalonde a travaillé avec

de nombreux metteurs en scène comme Éric Jean (CORNEMUSE de Larry Tremblay, Théâtre d’Aujourd’hui,

2003), Jean-Frédérique Messier (VENISE-EN-QUÉBEC d’Olivier Choinière, Théâtre d’Aujourd’hui, 2006), Martin

Faucher (DU VENT ENTRE LES DENTS d’Emmanuelle Jimenez, Théâtre d’Aujourd’hui, 2007), Louise Marleau (LA

VIE DEVANT SOI, d’après Romain Gary, Théâtre du Rideau Vert, 2008), Marie-Thérèse Fortin (LA LISTE de

Jennifer Tremblay, Théâtre d’Aujourd’hui, 2010), Claude Poissant (ABRAHAM LINCOLN VA AU THÉÂTRE de Larry

Tremblay, Théâtre PÀP, 2010) ou encore Geoffrey Gaquère (TOXIQUE de Greg Macarthur, Théâtre

d’Aujourd’hui, 2011).

Stéphanie Capistran-Lalonde est également cofondatrice de la compagnie Trois Tristes Tigres et y a participé à la

conception et la régie de plusieurs spectacles, dont CABARETS (CLIM), TOUT CE QUI EST DEBOUT SE COUCHERA

(texte et mise en scène d’Olivier Kemeid et Patrick Drolet, 2004), L'ÉNEIDE (texte et mise en scène d’Olivier

Kemeid, d’après le texte de Virgile, 2007), et prochainement LES LETTRES ARABES (texte et mise en scène

d’Olivier Kemeid et Geoffrey Gaquère).

En danse, elle était de l'équipe de création de TROIS TERRITOIRES QUOTIDIENS d'Estelle Clareton, Harold

Rhéaume et Catherine La Frenière à l'Agora de la danse (Création Caféine, 2007). Elle fait également de la

direction de production.

MAX-OTTO FAUTEUX Décor

Diplômé en 2010 de l’École nationale de théâtre du Canada, Max-Otto Fauteux y a travaillé sous la supervision

de metteurs en scène tels Alice Ronfard (habillage pour L’ORESTIE d’après Eschyle, 2007), Carl Béchard

(confection des accessoires pour MÈRE COURAGE ET SES ENFANTS de Bertolt Brecht, 2008) ou encore Gill

Champagne (conception du décor pour KLINIKEN de Lars Norén, 2010).

Depuis sa sortie de l’école, Max-Otto Fauteux a conçu le décor et les costumes pour le spectacle « pop-rock » du

groupe RANDOM RECIPE (Montréal en lumière, 2011) et le décor du spectacle humoristique DORICE SIMON…

C’EST DES CHOSES QUI ARRIVENT (m.e.s. de Marie Charlebois, 2011). On pourra aussi voir son travail en

mai 2011 lors des VENDREDIS NOCTURES du Musée d’art contemporain et, pendant l’été 2011, au Pavillon de

l’Île de Chateauguay dans la pièce LA DÉPRIME de Denis Bouchard, Rémy Girard, Raymond Legault et Julie

Vincent, dans une mise en scène de Patrice Coquereau.

D’autre part, en 2009, Max-Otto Fauteux a participé à une exposition de peinture au Théâtre d’Aujourd’hui sous

la supervision de François Vincent.

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MÉRÉDITH CARON Costumes

Chef de file dans la création de costumes, Mérédith Caron compte plus de 200 collaborations à son actif et prête

son talent tant au théâtre, qu’au cinéma et à l'opéra.

Débutée auprès d’André Brassard, sa carrière l’a amenée à travailler avec des metteurs en scène émérites, dont

Robert Lepage, René Richard Cyr, Serge Denoncourt, Daniele Finzi Pasca , Martine Beaulne, Pierre Bernard,

Martin Faucher, Claude Poissant, Denise Guilbault, de même qu'avec Richard Monette au Stratford Festival.

Mérédith Caron a conçu les costumes de spectacles très remarqués, dont NOMADE et RAIN pour le Cirque

Éloize, et le spectacle Criss Angel-BELIEVE du Cirque du Soleil. Elle sera d’ailleurs de l’équipe de création du

prochain spectacle de tournée du Cirque du Soleil, mis en scène par Diane Paulus en 2012.

À ESPACE GO, elle a entre autres signé la conception des costumes des pièces LE TRIOMPHE DE L''AMOUR de

Marivaux dans une m.e.s. de Claude Poissant (1994), TÊTE D'OR de Paul Claudel dans une m.e.s. de Martin

Faucher (1994) BAJAZET de Jean Racine dans une m.e.s. de Claude Poissant (1998), JUSTE LA FIN DU MONDE de

Jean-Luc Lagarce (m.e.s. de Serge Denoncourt et Pierre Bernard, 2002), BLUE HEART et TOP GIRLS, deux pièces

de Caryl Churchill (m.e.s. de Martine Beaule, 2005-2006), et UNE TRUITE POUR ERNESTINE SHUSWAP de

Tomson Highway (m.e.s. d’André Brassard, 2009).

En 2011, Mérédith Caron travaille sur HAMLET de Shakespeare (m.e.s. de Marc Béland, TNM) et sur SHIRLEY

VALENTINE de Willy Russel (m.e.s. de Jacques Girard, Compagnie Jean Duceppe).

L'excellence de son travail lui a valu de remporter de nombreux prix : un prix Gémeaux, cinq prix Gascon-Roux et

deux Masques.

CAROLINE ROSS Lumières

Artiste multidisciplinaire, directrice artistique, conceptrice visuelle et conceptrice d’éclairages, Caroline Ross vit

à Québec.

Depuis la fin de ses études en scénographie au Collège Lionel-Groulx en 1991, Caroline Ross développe des

outils technologiques qui lui permettent d’étudier et d’expérimenter le potentiel dramaturgique de la

scénographie et de la lumière, et de créer des installations et des performances multidisciplinaires

(MIROIR/MIRROR, 2008; ARBRE, 2008; FRAGMENTS, 2006; THE SIGHT TOWER, 2003; LUMENS, 2000). Son travail

a été présenté dans plusieurs événements internationaux comme le Mois Multi (Québec), Temps d’images

(Montréal), le Carrefour international de théâtre de Québec, le Festival Free Fall (Toronto) et la Quadriennale de

Prague.

Caroline Ross a également collaboré à titre de conceptrice d’éclairages à la création de plus d’une centaine de

productions auprès de metteurs en scène tels que Pol Pelletier (OCÉAN, 1995 et JOIE, 1996), Brigitte Poupart

(AUTOROUTE, Transthéâtre, 2006 et UN JOUR OÙ L’AUTRE, Transthéâtre, 2008), Marie Gignac (LES MAINS

SALES, Le Trident, 2007), Alice Ronfard (LES PIEDS DES ANGES, ESPACE GO, 2009), Stéphane Crête (MYCOLOGIE,

Momentum, 2009) et de chorégraphes de renom (Roger Sinha, Isabelle Van Grimde, Manon Oligny et Hélène

Blackburn). Ces collaborations l’ont amenée en tournée en Asie, en Europe et en Amérique du Nord.

De 1993 à 2007, Caroline Ross a assuré la codirection artistique des Productions Recto-Verso, une compagnie de

création en arts multidisciplinaires, et de 2000 à 2007, celle du Mois Multi, un festival d’arts multidisciplinaires

et électroniques. Elle est membre fondatrice du Regroupement des arts interdisciplinaires du Québec, participe

à plusieurs jurys et siège sur les conseils d’administration de divers organismes artistiques.

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CATHERINE GADOUAS Musique Musicienne de grand talent, Catherine Gadouas est compositrice, directrice de chœur, répétitrice, recherchiste,

professeure de chant choral et directrice musicale à l’École nationale de théâtre du Canada. Depuis 1981, elle a

réalisé plus de 120 créations de musique originale et trames sonores pour les différentes scènes montréalaises,

en collaboration avec les metteurs en scène André Brassard, Yves Desgagnés, Pierre Bernard, Françoise Faucher,

Denise Guilbault, Lorraine Pintal, Claude Poissant, Jean-Pierre Ronfard, et tant d’autres.

Pour ESPACE GO, elle a créé les musiques des pièces UNE TRUITE POUR ERNESTINE SHUSWAP de Tomson

Highway (m.e.s. d’André Brassard, 2009) et LA PROMESSE DE L’AUBE de Romain Gary (m.e.s. d’André Melançon,

2006).

À la télévision, elle a signé la musique des téléséries MONTRÉAL P.Q. et SOUS LE SIGNE DU LION, et a aussi

composé le thème musical de nombreux téléfilms.

Au cinéma, on a entendu sa musique dans les films ROMÉO ET JULIETTE et IDOLE INSTANTANÉE (Yves

Desgagnés), de même que dans le court-métrage NOW THAT WE KNOW (Sébastien Girard).

Son travail remarquable a été salué de plusieurs nominations et récompenses, notamment de plusieurs prix

décernés par le public et lors des Soirées des Masques.

VALÉRIE LEDUC Vidéo Diplômée de l’École ICARI en animation 2D-3D, Valérie Leduc fonde en 1999 la compagnie K-motion Projection

Design, au sein de laquelle elle conçoit les projections visuelles d’un nombre important de spectacles musicaux

comme CHILL’EM ALL de DJ Champion (Tournée 2005-2006; Félix du spectacle de l’année), LETTRES OUVERTES

de Richard Séguin (Tournée 2007), SMILE de IMA (Tournée 2008), ainsi que les spectacles de Misstress Barbara

et Geneviève Jodoin (2010).

On retrouve aussi ses conceptions visuelles lors de LA FÊTE DE LA SAINT-JEAN-BAPTISTE (Québec 2005-2007 et

Montréal 2008-2010), du GALA DES GÉMEAUX (2007), de L’AUTRE GALA DE L’ADISQ (2007), des spectacles de la

série RYTHMES du Festival International de Jazz de Montréal (2007-2010), ou encore du GRAND RIRE DE

QUÉBEC (2007-2010). Depuis 2004, Valérie Leduc réalise toutes les projections vidéo des émissions en direct de

BELLE ET BUM à Télé-Québec.

Au théâtre, Valérie Leduc est conceptrice attitrée du spectacle REVUE ET CORRIGÉE (Théâtre du Rideau Vert,

2006-2008 et 2010).

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NORMAND BLAIS Accessoires Normand Blais est l'un des concepteurs d'accessoires les plus recherchés. Il a collaboré à plus de 200 spectacles

depuis sa sortie du cégep de Saint-Hyacinthe en 1987. Accessoiriste attitré de la Compagnie Jean Duceppe

depuis 1987, il travaille à la plupart de leurs productions, ce qui ne l’a jamais empêché d’entretenir des

collaborations fructueuses avec bon nombre de metteurs en scène, ici comme à l’étranger.

Mentionnons son travail dans LE MARIAGE DE FIGARO de Beaumarchais, UBU ROI d’Alfred Jarry, L’HIVER DE

FORCE de Réjean Ducharme, UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR de Tennessee Williams, L’ASILE DE LA PURETÉ de

Claude Gauvreau, de même que L’HOMME DE LA MANCHA (pièce musicale adaptée de la version américaine par

Jacques Brel), ZUMANITY du Cirque du Soleil, à Las Vegas, et le spectacle du transformiste italien Arturo

Brachetti.

À ESPACE GO, Normand Blais signe la conception des accessoires pour PROJET ANDROMAQUE de Jean Racine

(m.e.s. de Serge Denoncourt), LES SAISONS de Sylvie Drapeau et Isabelle Vincent (m.e.s. de Martine Beaulne,

2010) et UNE TRUITE POUR ERNESTINE SHUSWAP de Tomson Highway (m.e.s. d’André Brassard, 2009). Il a

également participé à l’équipe de création de TOUTEFEMME de Péter Kárpáti (m.e.s. de Martine Beaulne, 2008),

TOP GIRLS de Caryl Churchill (m.e.s. de Martine Beaulne, 2005), LES FELUETTES de Michel Marc Bouchard (m.e.s.

de Serge Denoncourt, 2002) et LE CHANT DU DIRE‐DIRE de Daniel Danis (m.e.s. de René Richard Cyr, 1998).

En 2009, il faisait ses débuts à titre de scénographe dans la production UN PEU, BEAUCOUP, PASSIONNÉMENT

de Richard Baer, dans une mise en scène de Monique Duceppe.

JEAN BÉGIN Maquillages Autodidacte, Jean Bégin a fait ses classes à la télévision de Radio-Canada. Artiste polyvalent, il œuvre aussi bien

au cinéma, qu’au théâtre et au cirque. On a pu voir son travail sur des productions de grandes envergures telles

ALEGRÍA, SALTIMBANCO, et surtout ELVIS STORY, encore en tournée aujourd’hui.

Au théâtre, il collabore à plus d’une trentaine de spectacles comme LES LEÇONS DE MARIA CALLAS de Terrence

McNally (m.e.s. de Denise Filiatrault, Théâtre du Rideau-Vert, 2010), BELLES SŒURS d’après LES BELLES SŒURS

de Michel Tremblay (m.e.s. de René Richard Cyr, Théâtre d’Aujourd’hui, 2010), UN VIOLON SUR LE TOIT de

Sholem Aleichem (m.e.s. de Denise Filiatrault, Théâtre du Rideau Vert, 2009), BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN

de William Shakespeare (m.e.s. de René Richard Cyr, TNM, 2009), SWEET CHARITY de Neil Simon (m.e.s. de

Denise Filiatrault, Théâtre du Rideau Vert, 2008), TRANS-ATLANTIQUE d’après un roman de Witold Gombrowicz

(m.e.s. de Téo Spychalski, Le Groupe de la Veillée, 2007), REVUE ET CORRIGÉE (2006-2011), ou encore LES

MAINS D’EDWIGE AU MOMENT DE LA NAISSANCE de Wajdi Mouawad (m.e.s. d’André Brassard, Théâtre

d’Aujourd’hui, 1999).

Il travaillera prochainement sur les spectacles LES FOURBERIES DE SCAPIN de Molière (m.e.s. de Denise

Filiatrault, Théâtre du Rideau Vert, 2011) et LES FILLES DE CALEB, L’OPÉRA-FOLK d’après la série télévisée du

même nom (m.e.s. d’Yvon Bilodeau, Tandem.mu).

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11 – NOTES SUR LE DÉCOR Voici quelques images qui constituent la démarche du scénographe Max-Otto Fauteux pour sa conception du décor de MANHATTAN MEDEA.

De l'Olympe à Wall Street

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12 – AUTOUR DE MANHATTAN MEDEA – par Geneviève Billette

Le mythe de Médée est l’un des plus fascinants et des plus terribles qu'ait engendrés l'imagination humaine.

Trahison, orgueil, vengeance, il visite les zones les plus sombres de l’être. Sans compter ses résonnances

davantage politiques : soif de conquête, exil, peur de l’Autre. Médée était effectivement une « Barbare », issue

des mystérieuses terres d’Orient et, de surcroît, magicienne. Aux yeux des Grecs de l’Antiquité, son savoir et ses

pouvoirs exceptionnels (le nom Médée signifie « rusée et savante ») ne pouvaient que constituer une menace.

LE MYTHE

Le mythe de Médée date d'environ 2000 ans avant Jésus-Christ. Fille d'Aiétès, roi de Colchide, et petite-fille du

soleil, Médée devient dès son plus jeune âge une magicienne habile et qu’on disait bienveillante. Quand les

Argonautes, sous la gouverne de Jason, débarquent en Colchide pour conquérir la Toison d'or, ils se heurtent à

l'hostilité du roi Aiétès, gardien du trésor. Médée, qui s'est éprise de Jason, tourne le dos à son père et emploie

ses dons au profit des Argonautes. Reconnaissant, Jason propose à Médée de l’épouser. La magicienne s'enfuit

alors avec lui et, afin d'empêcher son père Aiétès de les poursuivre, tue son propre frère, le dépèce et sème les

morceaux sur sa route. Le vieux Aiètes, trahi et dépossédé, ramasse un à un les membres sanglants de son fils,

laissant filer sa fille avec la Toison. Ce serait donc l’amour, pour ne pas dire la passion, qui aurait corrompu

Médée dans l’utilisation de ses pouvoirs.

Les époux gagnent Iolcos, terre de Jason. Pélias, usurpateur du trône, refuse de rendre à Jason son royaume. Il

goûtera à la ruse de Médée. Elle persuade les filles de Pélias qu’il est possible de rendre sa jeunesse à leur vieux

père. La magicienne procède à une démonstration sur un bélier, qui après avoir été dépecé et plongé dans une

marmite d’eau bouillante, redevient un tendre agneau. Enchantées, les filles de Pélias appliquent les mêmes

bons soins à leur père. Elles n’obtiendront, bien évidemment, qu’un horrifiant ragoût. Le meurtre oblige Jason et

Médée à fuir Iolcos.

Les deux époux se réfugient à Corinthe, où Médée donne le jour à deux fils. Au bout de quelques années de

bonheur, Jason abandonne Médée pour Créuse, la fille de Créon, roi de Corinthe, afin de retrouver sa

renommée (le statut de banni était un lourd stigmate). Répudiée et bafouée, Médée médite sa vengeance. Elle

offre à Créuse un voile et un diadème qui s’incrustent au corps de la jeune épousée et prennent feu, lui

infligeant une mort atroce.

Volant au secours de sa fille, Créon périra également dans les flammes, enchaîné au corps de sa fille et aux

cadeaux empoisonnés de Médée.

Fait à remarquer, les récits demeuraient flous autour du meurtre des enfants de Médée. On disait généralement

qu’ils avaient été tués par les Corinthiens mais que, pour se disculper, ceux-ci avaient accusé Médée elle-même.

D’après d’autres récits, Médée avait voulu rendre ses enfants immortels, mais avait échoué, ou encore avait été

interrompue par Jason, ce qui aurait empêché le rite d’être mené à terme.

EURIPIDE CRISTALLISE LE MYTHE

L’infanticide, pierre angulaire du mythe qui s’est transmis jusqu’à nous, ne semblait pas faire partie de la

légende originelle. Les commentateurs s’entendent pour dire que c’est Euripide qui, en 431 avant Jésus-Christ, a

imaginé de faire du meurtre des enfants un geste délibéré de Médée. Ce qui, à l’époque, constituait une

audacieuse entorse à la règle.

Jusqu’alors, l’infanticide avait été traité dans la tragédie grecque comme un moment d’égarement, de

dépossession de soi, provoqué par les dieux. La Médée d’Euripide, comme en témoignent ses douloureuses

tergiversations, tue en toute connaissance de cause. Scandale. Euripide ne remporte pas la palme du concours

de dramaturgie cette année-là, il finit troisième, pour ne pas dire bon dernier (oui, il y avait en Grèce, des siècles

avant Jésus-Christ, des concours de dramaturgie. Et l’État, soucieux que l’ensemble des citoyens ait accès au

concours et à la parole des poètes, payait le billet d’entrée des plus démunis.)

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Ce qui interpelle le plus par-delà le spectaculaire de l’infanticide, ce sont les multiples explications conscientes et

inconscientes qui sous-tendent ce geste. Faire souffrir Jason, annihiler toute trace de son union avec ce dernier, se punir

soi-même le plus violemment possible des meurtres précédents… En 431 avant Jésus-Christ, à l’âge de 49 ans, non

seulement Euripide cristallise un mythe, mais donne naissance à l’un des plus grands personnages que le théâtre

occidental ne connaîtra jamais.

SE CONFRONTER À MÉDÉE

Sénèque, à Rome, trois siècles plus tard, a lu Euripide et compose à son tour une tragédie autour de la même figure.

Médée n’a cessé depuis d’inspirer les artistes. On compte aujourd’hui plus de 300 œuvres la représentant, que ce soit en

peinture, en littérature, à l’opéra, au cinéma (mentionnons Pasolini) ou au théâtre (parmi eux, Caldéron de la Barca, Pierre

Corneille, Jean Anouilh, Heiner Müller).

LA MÉDÉE DE DEA LOHER

Dea Loher s’est emparé à bras le corps du thème de l’exil, l’ancrant dans une cruelle actualité. La pièce a été écrite en

1999, à la fin d’une décennie qui a vu de nombreuses régions d’Europe centrale s’entre-déchirer. Sous la plume de Loher,

Jason et Médée revêtent la figure de deux immigrants qui ont fui la guerre qui sévissait dans leur pays en s’embarquant de

façon clandestine sur un cargo. La fameuse Toison d’Or ici n’est rien autre que le pécule que Médée a volé à son père afin

de payer leur traversée au « passeur ».

L’intrigue de la pièce se situe sept ans après que Médée et Jason aient foulé de façon illégale le sol new-yorkais. Mais leur

statut de clandestins demeure toujours inchangé. Ils vivent dans des hôtels miteux, changeant de lieu de semaine en

semaine, afin d’éviter les descentes de sans-papiers (l’éternelle errance des époux du mythe originel, leur obligation à la

fuite constante est ici brillamment reprise). Le dramaturge Jean Anouilh avait lui aussi exploré le thème de la clandestinité

en écho aux enjeux de son époque, en dessinant Médée sous les traits d’une bohémienne. C’était tout juste après la

Seconde Guerre mondiale, les Gitans faisaient encore l’objet de nombreuses traques.

New York, terre de tous les possibles, ville qui a dessiné son visage grâce aux immigrants, ne constitue pas un simple décor

dans la pièce de Dea Loher, elle en est le poumon même. Poumon asphyxié? Le rêve américain ou l’espoir d’échapper à sa

destinée habite chacun des personnages de MANHATTAN MEDEA, mais ce rêve semble dorénavant bien difficile à

atteindre. Seule la figure de Sweatshop Boss, transposition du roi Créon, est parvenue à s’élever dans l’échelle sociale.

Mais par quels moyens… « Sweatshop » se traduirait en français par « atelier de misère ». Ce self-made-man, propriétaire

entre autres d’une teinturerie, a construit sa fortune sous le signe de l’exploitation. En témoigne le portier de sa

résidence, Vélasquez, qui se plaint de son maigre salaire. Ce personnage, que l’on peut associer au coryphée de la tragédie

antique, emploie toutefois ses temps libres à copier les œuvres du peintre espagnol Diego Velázquez, sûr qu’il arrivera un

jour à dépasser le maître et deviendra à son tour un peintre de génie. Le personnage de Deaf Daisy, un travesti sourd,

véritable oracle de la pièce, témoigne également du désir, par son travestissement, d’intervenir de façon intime sur son

état premier.

Bien que fidèle au squelette de l’intrigue d’Euripide (Jason a quitté Médée pour la fille de Sweatshop Boss), dès la

première scène, Loher impose son originalité. Il est des plus surprenants de découvrir Médée faire le guet, non sans une

certaine retenue, devant la riche maison de Sweatshop Boss qu’habite dorénavant Jason. Cette position de vulnérabilité,

voire de possible humiliation, constitue une étrange entrée en scène pour un personnage d’une telle trempe. On

comprend les raisons de ce calme relatif dès lors qu’on découvre les innovations que l’intrigue comporte. D’une part,

Jason a disparu de la vie de Médée en emmenant leur enfant avec lui. Fait qui ne se retrouve chez aucun des

prédécesseurs de Loher, Médée a toujours conservé jalousement sa progéniture auprès d’elle. D’autre part, la dramaturge

allemande prête au couple une dynamique toute nouvelle. Tant Jason que Médée ont l’habitude de disparaître chacun de

leur côté, pour partir avec d’autres (bien souvent dans le but de les escroquer) et ensuite regagner le nid familial. Comme

Médée le rappelle à Jason :

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« (…) Ce n’était que des jeux,

comme on laisse un cerf-volant s’élever

et on se réjouit de son vol,

en sachant que la corde qui se tord

dans la main en bourdonnant

le ramènera sûrement.

Et ensuite on s’élève soi-même et

l’on jouit du vent frais étranger et

l’on se sait par la main de l’autre

à nouveau ramené sur terre. »

Postée devant la demeure de Sweatshop Boss, Médée attend donc de savoir de la bouche de Jason quand il

compte mettre fin à son envol. La réponse tombe comme un couperet :

« Entre nous ce serait toujours la mort.

Nous nous sommes créé un enfer

Et je dois te quitter ou-

Ce feu me dévorera »

Leur dynamique n’est pas sans rappeler celle des amants (Valmont et Merteuil) des LIAISONS DANGEREUSES de

Laclos. Jason n’a jamais prononcé le mot « amour » à l’adresse de Médée, Valmont s’est toujours ri de l’amour,

et l’un et l’autre finissent par s’éprendre d’une de leurs conquêtes, une figure de pureté dans les deux cas, et ils

mettent alors brutalement fin au jeu. La Médée de Loher, à l’instar de Merteuil, demeure prisonnière des filets

de la passion.

Jason, un traître, un lâche? Le personnage est décrit par le peintre-portier Vélasquez, comme « marchant

courbé ». Jason porte en effet sur ses épaules une lourde culpabilité : le meurtre de sa mère, autre innovation

de la dramaturge allemande. La tradition ne réservait jusqu’alors le statut de meurtrière qu’à Médée, Jason

n’était connu que pour avoir tué sur les champs de batailles. S’il veut investir ce meurtre d’un certain sens, Jason

doit réussir à échapper à toute forme de misère. Est-il réellement amoureux de sa promise, ou désireux

d’accéder à la pureté qu’elle représente à ses yeux, ainsi qu’à la « pureté » de sa maison d’or et de marbre?

Reste que Médée demeure aux prises avec une passion dévorante, destructrice. Elle va jusqu’à s’entailler une

joue au couteau pour convaincre Jason de revenir auprès d’elle. Geste désespéré, peut-être, mais qui pourrait

tout aussi bien être interprété comme une ultime tentative de rappeler à Jason ce qui, entre autres, les unit. Et

ça n’a rien de pur. Tous deux ont du sang sur les mains, ensemble sur le cargo, ils ont assassiné le frère de

Médée. Non, dorénavant, Jason associe Médée à l’enfer.

Quand Médée comprend que jamais elle ne réussira à rapatrier Jason auprès d’elle, elle décide alors de modifier

la loi à laquelle elle avait toujours obéi. Cette loi, c’est elle-même qui se l’était dictée : ne faire qu’un avec Jason.

Dorénavant, sa nouvelle loi sera : « il n’y a plus aucune loi en dehors de moi. » Aussi, tout au long de la pièce,

alors qu’on la voit ourdir ses plans d’infanticide et de meurtre, on a davantage l’impression de voir un être

batailler pour s’affranchir des griffes de la passion, pour s’arracher de la peau ce sentiment maudit, ce poison,

plutôt que de voir à l’œuvre un être purement assoiffé de vengeance.

Mais les crimes n’auront rien de libérateur comme en témoigne la dernière réplique de Médée :

« À partir de maintenant, je suis une morte vivante. »

Certes, les Hommes ne sont plus sous le joug des dieux antiques, nous dit Loher, mais la passion a elle aussi le

pouvoir de les enchaîner.

En franche rupture avec Euripide, Dea Loher a totalement évacué la notion de magie au sein de son texte

(même Heiner Müller, dans MÉDÉE-MATÉRIAU, malgré un dur constat sur l’humanité, faisait encore grâce de

quelques petits dons à son héroïne). Ici, le mot sorcière n’a plus que valeur d’insulte. Médée devra même avoir

recours à Deaf Daisy, le travesti sourd, pour mettre la main sur la robe qui s’avèrera fatale à la fiancée de Jason.

Et le poison n’est rien d’autre qu’un trop-plein d’acide employé par Sweatshop Boss dans sa teinturerie.

L’auteure allemande aurait-elle dépossédé la figure de Médée d’un important pouvoir (savoir)?

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Son choix apparaît tout à fait justifié en regard de la quête d’affranchissement de Médée. La magie répond à des

lois extérieures, même pour une magicienne. Et la Médée de Loher ne veut plus qu’aucune loi n’existe en

dehors d’elle-même.

Signe des temps, la magie a cédé le pas à la poésie. Une poésie dense et mystérieuse insufflée évidemment par

la langue de l’auteure (d’une rare puissance d’images), mais également par la présence de l’extraordinaire

personnage qu’est Deaf Daisy. Une créature de la nuit, qui erre dans les quartiers sombres de New York. Bien

que sourde, elle erre en chantant, et pour les morts, et pour les « anges de la ville qui depuis longtemps ont

perdu leur âme ». Elle incarne la lumière, mais accomplit à la fois sans ménagement son rôle d’oracle : « Je porte

le silence de l’univers en moi, celui tout ouïe qui précède la mort ». Une rencontre essentielle pour Médée. Non

pas seulement parce que Deaf Daisy fournit à Médée l’arme du crime (elle sert donc de substitut à la magie),

mais avant tout parce que Médée connaît à ses côtés l’un de ses seuls moments de réconciliation possible avec

l’humanité. Deaf Daisy incite Médée à faire de son crime un spectacle… dédié à l’imperfection, à la beauté de

l’imperfection : « beauté — le mensonge dans l’œil du spectateur. »

Le thème du regard parcourt d’ailleurs toute la pièce. Il atteint son paroxysme quand tour à tour Jason et Médée

prétendent apercevoir dans les yeux de leur enfant ceux du frère de Médée. Comme si après le meurtre il avait

pénétré à l’intérieur du corps de l’enfant, alors encore dans le ventre de sa mère. Quelques secondes avant

l’infanticide, c’est à son frère que Médée s’adresse. On peut y entendre une demande de pardon et un espoir un

peu vain que son geste au moins, lui, le libérera.

Dea Loher a ainsi offert au répertoire théâtral contemporain une pierre essentielle, qui éclaire la figure de

Médée sous un jour inédit. Et parions que, dans dix ans, dans vingt ans, dans cent encore, d’autres dramaturges

ressentiront le besoin de s’attaquer à leur tour, et à juste titre, à ce mythe grandiose.

Geneviève Billette4

4 Geneviève Billette est bachelière en études françaises de l’Université de Montréal et diplômée en écriture dramatique de l'École nationale

de théâtre du Canada. Parmi ses pièces portées à la scène, mentionnons CRIME CONTRE L’HUMANITÉ et LE GOÛTEUR, (Théâtre PÀP),

GIBRALTAR dans LES ZURBAINS (Théâtre Le Clou), LES ÉPHÉMÈRES (Conservatoire de Montréal) et LE PAYS DES GENOUX (Le

Carrousel). Son écriture a également été présentée en France, au Mexique, en Suisse et au Canada anglais. Geneviève Billette a été

récipiendaire de la Prime à la création du Fonds Gratien-Gélinas (2001), du Prix Paul-Gilson (2004) et du prix du Gouverneur général

(2005) pour LE PAYS DES GENOUX. Elle a également écrit plusieurs textes pour la radio et signé trois traductions de textes mexicains.

Son tout dernier texte, ÉVARISTE GALOIS CONTRE LE TEMPS a été présenté en lecture publique par le CEAD, en janvier 2009.

Geneviève Billette est membre du conseil d’administration du Centre des auteurs dramatiques (CEAD).

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13 – LE MYTHE DE MÉDÉE ET JASON

PARTICULIÈREMENT SOMBRE, LA LÉGENDE DE MÉDÉE EST CONSTITUÉE D'UNE SUCCESSION DE MEURTRES

PONCTUÉS DE FUITES, QUI LA VOIT ACCOMPLIR UN VOYAGE À TRAVERS TOUTE LA GRÈCE ANTIQUE.

IMMORTALISÉE GRÂCE AUX TRAGÉDIES D’EURIPIDE, SON HISTOIRE EST INSÉPARABLE DE LA TRÈS ANCIENNE

LÉGENDE DES ARGONAUTES.

Jason était fils d'Aeson et petit fils de Créthée, fondateur d'Ioclos. Il fut élevé sur

le mont Pélion par le centaure Chiron, parce que son père, ayant dû abandonner

le trône au profit de son demi-frère Pélias, voulait le protéger.

Devenu adulte, Jason fut informé de ses origines royales. Il décida d’aller voir

son oncle, usurpateur du trône, pour faire valoir ses titres à la royauté. Au cours

du trajet qui le menait à Ioclos, Jason aida une vieille dame à passer une rivière.

Au cours de la traversée, il perdit l’une de ses sandales dans le lit boueux de la

rivière. Une fois qu’ils furent arrivés sur l’autre rive, la vieille dame se

transforma sous ses yeux. C’était Héra, la Reine des Cieux qui, pour le remercier

de sa gentillesse, l’invita à faire appel à sa magie le jour où il en aurait besoin.

Tous les habitants d'Ioclos observèrent avec curiosité le jeune étranger qui arrivait. Jason pensa que les gens

s’étonnaient du fait qu’il ne portait qu’une sandale. Il ignorait l’oracle qui prédisait que la chute de l’usurpateur

viendrait avec l’arrivée d’un étranger ne portant qu’une seule sandale.

Pélias, lui, se souvint de l’oracle. Il feignit d’accueillir joyeusement son neveu et l’invita à prendre place au

banquet aux côtés de ses propres filles. Alors, le tyran promit de céder le royaume si Jason rapportait la Toison

d'or qui se trouvait à Colchide. L’astuce lui permettait d'éloigner ce dangereux prétendant au trône.

La Toison d'or était celle d'un bélier que le prince Phryxos avait consacré au dieu Arès et qui depuis était gardé

par un dragon sur le territoire de Colchide où régnait le roi Aiétès.

Pélias comptait bien ne jamais revoir Jason, mais ce défi formidable enchanta son neveu qui commença aussitôt

les préparatifs du départ.

Pour ce voyage, Jason fit

construire un navire à cinquante

rames auquel il donna le nom

d’Argo, d’après le nom de son

constructeur, Argos. Il s’y

embarqua en compagnie de

cinquante combattants réputés

pour leur bravoure et venus de

toute la Grèce. Héraclès arriva le

premier, suivi de peu par Thésée

et Pirithoos, puis par Castor et

Pollux, les frères jumeaux

d'Hélène de Sparte. Il y avait aussi

le célèbre Pélée (dont le mariage

avec la nymphe Thétis est l’un des

points d’origines de la guerre de

Troie), le père d'Achille qui était

encore trop jeune pour être un

héros et puis Nestor, un vieux roi plein de sagesse qui deviendrait plus tard l’ami dévoué du grand Ulysse.

Orphée, qui était alors le plus célèbre musicien de la Grèce, demanda aussi à être de ce voyage.

Héra aida Jason et ce fut elle qui fit naître en chacun d’eux le désir de renoncer à une vie sans péril, sous l’aile

maternelle pour boire – fût-ce au prix de la mort – avec de valeureux compagnons l’élixir sans pareil du courage.

Ils montèrent à bord de l’Argo, Jason prit un gobelet d’or dans ses mains, il versa une libation de vin dans la mer

et pria Zeus, dont l’éclair est la lance, de les mener rapidement au but.

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De grands périls les attendaient et plusieurs payèrent de leur vie d’avoir bu cet élixir sans pareil. Après de

multiples aventures – le départ d’Héraclès, les récifs du Bosphore, l’arrivée des Harpies, la rencontre avec les

Amazones et le chant des sirènes – les Argonautes parvinrent enfin en Colchide pour demander la Toison d’or.

Le roi Aiétès vint à leur rencontre, accompagné de son jeune fils Absyrte et de ses deux filles, Médée et

Chalciopé. Médée trouva Jason fort charmant.

Le souverain, contrarié par la demande de Jason, dissimula ses obscures intentions tandis qu’il emmenait les

étrangers dans son somptueux palais où il leur offrit à boire et à manger.

Le roi Aiétès promit à Jason de lui offrir la Toison s’il réussissait, en une seule journée, à mettre sous le joug deux

taureaux aux pieds d’airain (sabots de bronze) et au souffle de feu, à leur faire labourer un champ de quatre

arpents, à semer les dents du dragon dans les sillons ainsi créés, puis à tuer les géants nés de cette semence.

Après quoi il devrait se mesurer au serpent qui monte la garde jour et nuit devant la Toison.

Confiant que la déesse Héra lui apporterait son aide, Jason accepta le défi. Alors, Thésée lui conseilla de séduire

la princesse Médée, fille du roi Aiétès. En effet, Médée était magicienne et, si elle utilisait son art des

enchantements en faveur des Argonautes, tous les espoirs leur seraient permis. Jason demanda donc l'aide

d'Héra, qui en parla à Aphrodite, qui demanda à Éros, dieu de l’amour, de lancer une de ses flèches magiques

sur Médée.

Amoureuse de Jason, Médée décida d’aider Jason dans sa tâche. À la tombée de la nuit, elle parcourut les bois,

cueillant des herbes et des racines donc le suc servait à réaliser une potion magique qui rendrait Jason

invulnérable le temps d’une journée. Elle lui donna aussi quelques conseils pour la suite de l’épreuve.

Jason déclara à Médée qu’elle serait vénérée en Grèce pour tout ce qu’elle faisait pour l’aider et que seule la

mort pourrait les séparer.

Au petit matin, Jason enduisit son corps et ses armes de la potion. Il demanda à ses amis de tester leurs armes

sur lui. Voyant que la potion faisait effet et à quel point Médée avait été sincère, Jason, sûr de lui, alla voir le roi.

L’épreuve débuta. On lâcha les taureaux. L'onguent empêcha le feu

des taureaux de le brûler quand il les approcha; il put les harnacher et

labourer le champ. Puis, parcourant les sillons, il sema les dents de

dragon qu'Aiétès lui avait données. Étrange semence que celle-là, car à

peine la terre avait-elle été recouverte que le champ tout entier

commença à s’agiter et à se soulever. De chaque motte de terre

surgirent des pointes de bronze et de fer. En peu de temps, le sol

donna naissance à une foule de casques et de lances qui grandissaient

davantage, jusqu’à ce que chaque sillon grouille de guerriers armés

que Jason devait combattre.

Médée lui avait expliqué que pour vaincre l’armée d’hommes-dragons,

il devait lancer une pierre dans leurs rangs afin qu’ils se retournent les

uns contre les autres et s’entretuent jusqu’au dernier. Ainsi, tandis que

Jason, appuyé sur sa lance, regardait ces prodigieux ennemis se

supprimer eux-mêmes, le combat continua jusqu’à ce que les sillons

fussent remplis de sang et que le champ fut couvert de cadavres

étendus comme le blé après la tempête. Lorsque le soleil se coucha, la

terre avait englouti ces fruits monstrueux et, sur leur os, le vert gazon poussait déjà.

C’est d’un regard sombre qu’Aiétès accueillit Jason venu réclamer sa récompense, la Toison d’or, puisqu’il avait

rempli le dur contrat qu’on lui avait imposé. Le roi remit au lendemain la remise de la récompense.

Alors qu’ils festoyaient, Médée vint avertir Jason de ce qui se tramait au palais. Son père, révéla-t-elle,

rassemblait en grand secret ses guerriers et entendait lancer un assaut contre les guerriers grecs le lendemain

matin.

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Elle se proposait de guider Jason au bosquet sacré où la Toison était cachée et, par ses pouvoirs magiques,

d’endormir son redoutable gardien. Alors, Jason pourrait s’emparer de la Toison et prendre la mer avant l’aube.

Accompagné de son frère, Médée conduisit Jason au bosquet. Le

monstre se montra rapidement. Médée s’approcha de lui en

murmurant une douce et mélodieuse chanson qui charma ses

oreilles, puis son frère aspergea ses yeux d’une potion magique qui

l’endormit.

Jason s’empara de la Toison d’or.

Il invita Médée à rentrer en Grèce avec lui. Aux premières lueurs de

l’aube, ils parvinrent tous trois à l’Argo où l’équipage accueillit la

Toison d’or avec un cri de joie qui réveilla les habitants de Colchide.

Réalisant que l’Argo s’éloignait avec en son bord la Toison d’or, sa

fille et son fils, le roi Aiétès prépara en toute hâte sa flotte et se lança

alors à la poursuite des Argonautes. Lorsque le vaisseau royal

rattrapa l’Argo, la magicienne accomplit un acte par lequel Jason aurait dû comprendre, comme il le fit plus tard

à ses frais, quelle épouse sauvage et déchaînée il s’était choisie. Médée parvint à ralentir le roi en tuant son

propre frère Absyrte et en jetant les morceaux de son corps devant le navire du roi qui ralentit sa course pour

recueillir les restes de son fils.

Quoi qu’il en soit, l’Argo échappa de la sorte à ses ennemis mortels, rapidement masqués par un nuage d’éclairs

que les dieux lancèrent pour manifester leur colère à la vue d’un crime si odieux. Après quoi l’équipage erra

longuement, comme frappé par une malédiction et apparemment abandonné par la faveur d’Héra.

Ils furent la proie des tempêtes et d’épais brouillards; ils se perdirent dans d’étranges mers, jusqu’à ce que leur

navire fût lavé du sang de l’innocente victime. Épuisés, ils échouèrent sur les éperons d’une côte inconnue et

personne ne savait comment ni par quelle voie l’équipage allait parvenir à s’en sortir. Certains disaient que

Médée utilisait des formules magiques pour les guider sur terre et sur mer.

Les argonautes parcoururent ainsi un large fleuve. Bien des aventures étranges leur arrivèrent dans ces détroits

périlleux et ces îles infestées de géants. Sans les puissantes armes de Médée, les valeureux guerriers n’auraient

jamais revu le sol de la Grèce.

Tant d’années s’étaient écoulées depuis leur départ. Nos héros débarquèrent sur les rives d’Iolcos au milieu des

cris d’étonnement de bienvenue et de triomphe à la vue de la Toison d’or qu’ils rapportaient comme preuve de

la réussite de leur entreprise.

Pélias les croyait morts depuis longtemps. Lui-même approchait de

sa dernière heure : ses mains tremblantes s’accrochaient toutefois

encore au sceptre illégitimement conquis; il n’avait pas l’intention

de remettre son royaume à Jason.

À leur arrivée, Jason et Médée découvrirent la mort du père de

Jason, tué par Pélias, et décidèrent de se venger. Médée conçut un

plan particulièrement cruel : elle persuada les filles de Pélias qu’elle

avait le pouvoir de rajeunir leur vieux père. La magicienne procéda à

une démonstration sur un bélier, qui après avoir été dépecé et

plongé dans une marmite d’eau bouillante, redevint un tendre

agneau. Les filles s’exécutèrent. Elles égorgèrent leur père et firent

bouillir son corps dans une grande marmite. Jason était vengé.

Médée révéla alors son stratagème. Furieux, les habitants d’Iolcos

chassèrent Médée et Jason qui s’exilèrent à Corinthe où ils furent

accueillis par le roi Créon. L’exil lui-même ne semblait pas peser à

Médée; la perte de sa famille et de son pays lui était peu de chose

en regard de son immense amour. Le couple y vécut heureux pendant dix ans et eut deux fils : Merméros et

Phérès.

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Mais Jason tomba amoureux de la fille du roi, Créon, et il décida de l’épouser. C’était pour lui une alliance

splendide et il oublia tout sentiment d’amour ou de gratitude envers Médée.

Sous l’emprise de sa surprise et de son angoisse devant cette trahison, Médée laissa échapper des mots qui

firent croire au roi de Corinthe qu’elle se vengerait sur sa fille et il signifia à Médée qu’elle devait aussitôt quitter

le pays avec ses deux fils. C’était un sort bien pire que la mort. Exilée, une femme chargée de petits enfants ne

pouvait espérer aide et protection de personne.

Immobile, prostrée, Médée songeait sombrement à ce qu’il lui restait à faire, à ses griefs, à son destin misérable,

appelant la mort qui mettrait un terme à une vie qu’elle ne sentait plus la force de supporter; parfois, avec des

larmes, elle pensait à son père, à son pays, elle frissonnait au souvenir de son frère et de cette tache sanglante

que rien ne pouvait effacer; mais toujours, elle restait consciente de cette passion sauvage et violente, cause de

tout ce mal et de son propre malheur.

Jason vint alors lui dire qu’il n’allait pas l’abandonner, qu’il veillerait à ce qu’on lui donnât de l’or et tout le

nécessaire pour le voyage.

C’en était trop. Médée laissa jaillir le torrent de sa colère, rappelant à Jason tout ce qu’elle avait fait pour lui. La

réponse de Jason fut qu’il n’avait pas été sauvé par elle, mais bien par Aphrodite qui l’avait rendue amoureuse

de lui.

Médée n’accepta rien de lui, pas même son aide. Dès cet instant, Médée savait qu’elle emploierait tout son

pouvoir à sa vengeance.

Dissimulant sa haine et son désespoir, celle-ci se vengea de sa rivale en lui offrant une somptueuse robe de

mariée magique qui la brûla tout entier. L’incendie atteignit le château et emporta Créon.

Quand Médée apprit la fin de sa rivale, elle prit une nouvelle résolution, plus atroce encore. Pour ses enfants,

elle ne pouvait espérer aucune aide, aucune protection, tout au plus l’esclavage. Elle ne voulait pas laisser ses

enfants maltraités par des étrangers.

Médée tua de ses mains les enfants qu'elle avait eus

avec Jason. Fou de douleur, il voulut se venger. Quand

Jason revint, rempli de fureur et résolu à tuer sa femme,

Médée, du toit de la maison, montait dans un char tiré

par des dragons. À travers l’espace, ils l’emportèrent

hors de sa vue, tandis que Jason la maudissait. Mais ces

dernières épreuves l’avaient brisé et jamais plus il ne fut

ce qu’il avait été.

Médée trouva refuge auprès d'Égée, roi d'Athènes à qui

elle promit ce qu'il convoitait le plus — un fils —, s’il

acceptait de l'épouser. Un enfant, Médos, naquit

effectivement peu après, pour qui Médée nourrissait un

destin royal.

Cependant, l'arrivée de Thésée à Athènes bouleversa les

plans de Médée et la dressa contre le nouveau venu.

Après plusieurs tentatives infructueuses, Médée réussit

à convaincre son époux que Thésée était un traître, et

qu'il convenait de l'empoisonner. Le drame fut évité de

justesse, car, au dernier moment, Égée reconnut son fils

à son épée. Folle de rage, Médée s'empara alors du

trésor d'Athènes, plusieurs tonnes de diamants. Dans sa

fuite sur son char de feu tiré par des cobras, elle laisse

échapper la moitié du trésor royal.

Certains disent que Jason se donna la mort auprès de ses fils et de sa femme assassinée. D’autres prétendent

qu’il trouva la mort sur son bateau quelque temps après, alors que la figure de proue du navire s’était brisée sur

lui.

BIBLIOGRAPHIE ENCYCLOPÉDIE DE LA MYTHOLOGIE, collectif d’auteurs sous la direction d’Arthur Cotterell, Éditions Parragon, 1999

LE GUIDE ILLUSTRÉ DE LA MYTHOLOGIE CLASSIQUE, par A.R. Hope Moncrieff, Éditions France Loisirs, 1992

FEMMES, LES GRANDS MYTHES FÉMININS À TRAVERS LE MONDE, par Sabrina Mervin et Carol Prunhuber, Éditions Hermé, 1987

LA MYTHOLOGIE GRECO-ROMAINE, par Edith Hamilton, Éditions Marabout, 2008

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14 -ÉQUIPE DU SPECTACLE

Texte Dea Loher Traduction Olivier Balagna + Laurent Muhleisen Mise en scène Denise Guilbault Avec Paul Ahmarani + Geneviève Alarie + Alexandre Goyette + Germain Houde + Didier Lucien Assistance à la mise en scène et régie Stéphanie Capistran-Lalonde Décor Max-Otto Fauteux Costumes Mérédith Caron Lumières Caroline Ross Musique Catherine Gadouas Vidéo Valérie Leduc Accessoires Normand Blais Maquillages Jean Bégin Assistance aux costumes Pierre-Guy Lapointe Perruques Cybèle Perruques Habilleuse Joëlle Céré Construction du décor Productions Yves Nicol Inc. Peinture et patine Longue-Vue Peinture Scénique Inc. Coupe et confection masculine Vincent Pastena Coupe et confection Nicole Cyr + Amélie Grenier

Équipe technique Julie Laroche - Chef électrique Steve Lalonde + Guy Fortin – Chefs son Philippe Bélanger Jean Bergeron Dominique Boudreault Raphaël Bussières Emilie-Julie Dumontier Marie-Ève Lemyre François Martel Julie Measroch Marc-André Roy Molie Salman-Godin Réalisation de la capsule vidéo + captation Ô Communications Photographe de la production Caroline Laberge Révision des textes Mentorat Rigden (Suzanne Schecter) Gabrielle Coulombe Relations de presse Rosemonde Gingras Le bureau de Francine Chaloult Conception du communiqué et du programme imprimé SPI Communications

Impression du communiqué et du programme imprimé et des affiches 24 x 36" Transcontinental (Litho-Acmé) Webmestre Patricia Racine Affiche PROJET ANDROMAQUE / Crédits Photo affiche © Carl Lessard Maquillage : Jacques-Lee Pelletier Coiffures : Louis Magnan Stylisme : Cary Tauben / Agence Satellite Design : Identica (Le Monde de Cossette)

Photos des artistes du spectacle Affiche © Carl Lessard | Dea Loher © Arno Declair + Denise Guilbault © Maxime Côté + Paul Ahmarani © Francis LaRoche + Geneviève Alarie, Alexandre Goyette, Germain Houde © Monic Richard + Didier Lucien © Jacinthe Perreault

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UN MERCI TOUT SPÉCIAL À… Agence 2M2 Air Transat Astral Media Audio Z BBDO Montréal Barbara Jacques Benoît Bessette Benoit Dagenais Bernard Lemay Caroline Gilbert Caroline Jolicoeur Caroline Laberge Caroline Therrien Chantal Langlois Claire Paquet Daniel Noiseux Dominic Cabana Dominique Lacoursière Francine Chaloult François Tremblay Fugues Hélène Hekpazo Infopresse Janet Selera Jean Bilodeau Jean Vachon Jean-Marc Eustache Johanne Cloutier Kimo Ouellette La Pizzaiolle Le Devoir

Luc Gibeault Annie Jubinville Marc Julien Marc-André Rioux Marie-Christine de Passillé Marie-Josée Gonthier Marisa Tozzi Métromédia Plus Murielle Blondeau Nathalie Arès Nathalie Pelletier Ô Communications Olivier Caron Pierre Paquet Patricia Racine Pop Media Publicité Sauvage Raymond Thérien Fleuriste Rémi Marcoux Robin des bois Sylvain Légaré Voir Zoom Media

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15-ESPACE GO ÉQUIPE

ARTISTIQUE Ginette Noiseux Directrice générale et artistique Johannie Deschambault Chargée des projets|Pôle création et adjointe à la direction

ADMINISTRATION Stéphanie Roy Directrice administrative

Vanessa Borda Adjointe administrative

Luc Phillipe Filiatrault Adjoint aux directions par intérim

PRODUCTION Line Noël Directrice de la création et de la production

Éric Locas Directeur technique

COMMUNICATIONS Luc Chauvette Directeur des communications et du marketing

Véronique Rapatel Adjointe aux communications

ENTRETIEN Mario Fackini Responsable de l’entretien

BILLETTERIE Anne Coulombe Katerine Desrochers Joanie Dubois Éric Senécal

BAR Joanie Dubois Alexie Miquelon

ACCUEIL Anne Coulombe Joanie Dubois Alexie Miquelon Charles Miquelon Arthur Raymond Marie-Hélène Rinfret

CONSEIL D’ADMINISTRATION PRÉSIDENTE Martine Turcotte * Vice-présidente exécutive et chef des affaires juridiques et des questions de réglementation Chef principal du service juridique BCE inc. / Bell Canada

VICE-PRÉSIDENTE Me Louise L. Larivière * Avocate

TRÉSORIER Jacques Dostie * Associé Ernst & Young s.r.l.

SECRÉTAIRE Stéphanie Roy * Directrice administrative ESPACE GO

ADMINISTRATEURS Robert Ayotte Président des opérations, Loteries Loto-Québec

Sophie Cadieux Comédienne

Pascale Chassé Vice-présidente et directrice générale Fusion, Marketing d'alliances (division du Groupe Cossette)

Mireille Deyglun Comédienne

Jean-Marc Eustache Président du conseil, Président et chef de la direction Transat A.T. inc.

Claude Laflamme Vice-présidente, Affaires corporatives et réglementaires Astral Media Radio Inc. et Astral Media Affichage, S.E.C.

Marie-Josée Lamothe Vice-présidente, Chef du marketing et des communications L’Oréal Canada

Albert Millaire Comédien

Ginette Noiseux * Directrice générale et artistique ESPACE GO

Danièle Panneton * Comédienne

Membres du Comité exécutif *

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16-REMERCIEMENTS

ESPACE GO remercie chaleureusement ses partenaires :

Transat A.T. inc.

Partenaire de saison

Hydro-Québec

Partenaire du Fonds de développement artistique

Loto-Québec

Partenaire de création

Banque Nationale, Groupe Financier

Grand donateur

Bell

Partenaire de la campagne de financement

Transcontinental

Astral Media

Le Monde de Cossette

Zoom Média

SPI Communications

Version Images Plus

Audio Z

Fleuriste Raymond Thérien

Pizzaiolle

Conseil des arts et des lettres du Québec

Conseil des Arts du Canada

Conseil des arts de Montréal

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17-CONTACTS Ce dossier a été réalisé en mars 2011 par l’équipe du Théâtre ESPACE GO. Nous remercions toutes les personnes qui ont accepté d’y collaborer. Responsable des groupes scolaires Véronique Rapatel 514 845-5455, P. 216 [email protected] Théâtre ESPACE GO 4890, boul. Saint-Laurent Montréal (Québec) H2T 1R5 514-845-5455 Billetterie : 514 845-4890 espacego.com

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