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François Bousch © Séverine Tambicannou

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Quand la musique de François Bouschtranspire la “cogitation naturelle du monde”

Compositeur et pédagogue, François Bousch (né en 1946) a été (entre autres) l’élève de Betsy Jolas, Claude Ballif,

Jean-Pierre Guézec et Olivier Messiaen. Pensionnaire à la Villa Médicis à Rome, il a noué dans cette capitale une “relation fructueuse” avec Giacinto Scelsi (tel Monsieur Jourdain faisant de la prose sans le savoir, cet artiste, poète improvisateur, était précurseur, à son insu, de ce qui deviendra la “musique spectrale”). À cet effet, il est à remarquer que François Bousch a composé, dès 1976, une partition spectrale baptisée Souffle de vie-lumière pour grand orchestre. Dans ce sillage, à l’image des propos des compositeurs de l’ensemble L’Itinéraire (collectif auquel il a appartenu dès sa création), son principal credo a présidé à la “sculpture” savante de la matière sonore plus qu’à la simple juxtaposition de matériaux plus ou moins hétérogènes. Au reste, le compositeur aime confier que sa musique lui semble souvent plus proche de la “matière” que du “matériau”, avantageant le “constituant”plutôt que le “constitué”.

C’est dans le laboratoire privilégié de l’Itinéraire que notre musicien a pris réellement conscience des paramètres fonda-mentaux de l’expression de la “musique contemporaine”, à savoir : l’auscultation des spectres présentiels (harmoniques et inharmoniques), la conduite des flux d’énergie d’ordres dynamique et rythmique, le lien de la matière globale avec la macroforme, la part mnémonique des divers

When François Bousch’s musicleaks the ‘natural cogitation of the world’

Composer and teacher, François Bousch (born in 1946) was the student of Betsy Jolas, Claude Ballif, Jean-Pierre

Guézec and Olivier Messiaen, amongst others. A resident of the Villa Médicis in Rome, he began a ‘fruitful relationship’ there with Giacinto Scelsi. Like Monsieur Jourdain making prose without knowing it, this artist, a poet-improviser, was an unknowing precursor of what would become ‘spectral music’. To this end, it should be pointed out that, beginning in 1976, François Bousch composed a spectral score baptised Souffle de vie-lumière for large orchestra. In its wake, like the remarks of composers of the ensemble L’Itinéraire (collective to which he belonged from its founding), his principal credo presided over the skilful ‘sculpture’ of sound matter rather than a mere juxtaposition of more or less heterogeneous materials. Besides, the composer likes to confide that, to him, his music often seems closer to ‘matter’ than to ‘material’, favouring the ‘constituent’ rather than the ‘constituted’.

It was in the favoured laboratory of L’Itinéraire that our musician really became aware of the fundamental parameters of expression of ‘contempor-ary music’, to wit: listening to the face-to-face spectra (harmonic and inharmonic), the handling of energy flows of a dynamic or rhythmic nature; the link of overall matter with macroform; the mnemonic share of various audible

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signaux audibles. L’art sonore de François Bousch peut aussi tenir aux détails de vibrations quasi-imperceptibles, à l’entretien granulaire de sons tenus, à l’attaque / résonance sforzandissimo, aux larges dési-nences de cataractes et d’échos – autant d’éléments toujours singulièrement placés au service de l’émotion et de l’expression.

François Bousch a volontiers évoqué le concept de “biologie de la matière dans l’espace”, aspects disciplinaires semblant tenir compte de la génétique de la densité sonore mais également du volume, de la diffusion, du déplacement, du processus… Il faut dire qu’au fil des années, il a pu concevoir un vocabulaire personnel désirant cerner au mieux les “constituants” toujours complexes de son écriture musicale. Le compositeur a ainsi opté pour quatre matières principales : “Souffle” : flux, couleurs, allures où l’on retrouve également la trame colorée, le grain ; “Choc” : rebonds, ricochets, secousses, articulations, bruits d’impacts ; “Son-note” renvoyant à un domaine plus classique : mélodique et harmonique (réseau de 10 spectres dont la note commune prend la place de 4°, 5°, 6°, 7°, 9°, 11°, 13°, 15°, 17° et 19° harmoniques), d’où autant de couleurs sonores caractéristiques ; et enfin “Modulation” qui regroupe la famille des battements et des oscillations, de la modulation en anneau ou de fréquence, des multiphoniques et des sons voisés…

En dehors des rapports spécifiques au timbre, François Bousch n’a eu de cesse d’œuvrer dans l’ordre pluriel du mouvement et du

signals. The sound art of François Bousch can also be limited to the details of nearly imperceptible vibrations, the granular maintenance of tenuti, to the sforzandissimo attack / resonance, to the broad endings of cataracts and echoes… so many elements always singularly in service to emotion and expression.

François Bousch has readily evoked the concept of ‘biology of matter in space’, disciplinary aspects seeming to take into account the genetics of sound density as well as of volume, diffusion, displacement, process… It must be said that, over the years, he has been able to conceive a personal vocabulary, wishing to delimit as far as possible the ever-complex ‘constituents’ of his musical writing. The composer has thus opted for four principal matters: ‘Breath’: flux, colours, appearances in which are also found the coloured framework, the grain…; ‘Shock’: rebounds, ricochets, jolts, articulations, noises of impacts…; ‘Sound-note’, referring to a more classic sphere: melodic and harmonic (network of 10 spectra of which the common note takes the place of 4°, 5°, 6°, 7°, 9°, 11°, 13°, 15°, 17° and 19° harmonic), hence that many characteristic sound colours; and finally ‘Modulation’, which groups the family of beats and oscillations, modulation in ring or frequency, multiphonics and voiced sounds...

Aside from specific relations to timbre, François Bousch constantly worked in the plural order of movement and

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déplacement (arsis/ thésis, balancements, glissements, bercements, compressions/ extensions, distorsions…), la palette comportementale pouvant exposer des faits et gestes incitant à “secouer”, “flotter”, “effleurer”, “frotter”, “gratter”, “frictionner”, “gratter”, “taper”, “gifler”, “boxer”, “serrer / relâcher”, “déboucher”, “tourner”… Au regard de ce travail concernant l’agogique et la cinétique, il est à noter que notre artisan est également à l’aise dans les saisissements sur le vif de motifs loquaces (semblant a priori éphémères) et dans la gestion pérenne de seuils insoupçonnables (voire dans la résonance perfide de silences étonnamment colorés).

Dépendant d’humeurs ludiques ou découlant de synopsis chimériques, la musique de François Bousch est à dessein tantôt pure, tantôt impure, parfois rêveuse, assortie de soubresauts hirsutes, parfois séductrice, émaillée de discursivités éloquentes… Ce musicien reste un artiste doué pour toutes ordonnances musicales poétiquement insolites : par exemple vis-à-vis de la disposition plus ou moins estompée de jeux d’ombre parfois trompeurs ou de la présence altière de clairs obscurs aux reliefs parfois dissimulés. Sensibles et efficaces, ces divers artéfacts sont naturellement prégnants dans les pièces des années 2000 réunies présentement dans cet album.

Chimérique et gourmand, l’imaginaire de François Bousch puise dans tout ce qui l’informe et le nourrit, intellectuellement et spirituellement parlant : un hexagramme pertinent extrait du I Ching (livre de

displacement (arsis / thesis, rocking, glissandi, compressions / extensions, distortions…), the behavioural palette able to expose facts and gestures inciting to ‘shake’, ‘float’, ‘brush lightly’, ‘rub’, ‘scrape’, ‘scratch’, ‘hit’, ‘slap’, ‘box’, ‘grip / release’, ‘unstop’, ‘turn’… From the viewpoint of work concerning the agogic and kinetic, it should be noted that our artisan is also at ease in the live shocks of loquacious motifs (in principle, seemingly ephemeral) and in the lasting conduct of unsuspected thresholds (or in the perfidious resonance of amazingly colourful silences).

Depending on playful moods or ensuing from chimerical synopses, François Bousch’s music is intentionally sometimes pure, sometimes impure, sometimes dreamy combined with shaggy jolts, sometimes seductive, studded with eloquent discursivities… This musician remains an artist gifted for all unusual poetically musical layouts: for example, vis-à-vis the sometimes deceptive, more or less blurred arrangement of plays of shadow or the haughty presence of chiaroscuros, occasionally with hidden reliefs. Sensitive and efficient, these various artifacts are naturally vivid in the pieces from the 2000s, brought together on this programme.

Chimerical and voluptuous, François Bousch’s imaginative universe draws on all that informs and nurtures him, intellectually and spiritually speaking: a pertinent hexagram taken from the I Ching

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divinations des oracles chinois si cher à John Cage) pour le trio de Wei Tsi (2008) ; une métaphore hindoue désignant le Souffle cosmique pour Vâyu (2005), partition destinée à un accordéon de concert ; le principe mixte (vocal / instrumental / électro-acoustique) d’une “écriture miroir”accusant la congruence antiphysique d’un brillant échiquier spatio-temporel pour le trio de Dualité-Miroirs (2012) ; le prétexte improbable d’une aventure virtuellement cosmique pour Infini(s) Silence(s), sorte d’incidente da camera pensé pour soprano, clarinettes, accordéon, harpe, violoncelle et sons fixés (2013-2016).

En fait, ce dernier exemple reflète la véritable fascination du compositeur pour le domaine spatial, “ces étoiles, galaxies et autres super amas que l’on découvre un soir d’été et qui nous interpelle notamment car ce que l’on voit est une superposition de temps et d’espaces dont certains ont déjà disparu… Belle leçon de musique !”, s’exclamait encore récemment le musicien. Comme l’a souligné Octavio Paz dans des entretiens éclairant Le Labyrinthe de la solitude, “nous luttons avec les entités imaginaires, vestiges du passé ou fantômes engendrés par nous-mêmes. Ces fantômes et vestiges sont réels, au moins pour nous. Leur réalité est d’un ordre subtil et atroce, car c’est une réalité fantasmagorique.”

Concernant le domaine esthétique, entre fréquences naturelles et trames bruitées, les différents opus de François Bousch sélectionnés ici n’hésitent aucunement à

(Chinese book of oracles’ divinations of which John Cage was so fond) for the trio of Wei Tsi (2008); a Hindu metaphor designating the cosmic Breath for Vâyu (2005), for concert accordion; the mixed principle (vocal / instrumental/ electroacoustic) of ‘mirror writing’, accentuating the anti-physical congruence of a brilliant spatiotemporal chessboard for the trio of Dualité-Miroirs (2012); the improbable pretext of a virtually cosmic adventure for Infini(s) Silence(s), a sort of incidente da camera for soprano, clarinets, accordion, harp, cello and fixed sounds (2013-16)…

In fact, this last example reflects the composer’s veritable fascination with the spatial domain, ‘these stars, galaxies and other super-clusters which one discovers on a summer evening and which call out to us in particular because what is seen is a superposition of time and spaces, some of which have already disappeared… A fine music lesson!,’ the musician exclaimed again recently. As Octavio Paz emphasised in interviews shedding light on The Labyrinth of Solitude, ‘we struggle with imaginary entities, vestiges of the past or phantoms engendered by ourselves. These phantoms and vestiges are real, at least for us. Their reality is of a subtle, atrocious order, for it is a phantasmagorical reality.’

Concerning the aesthetic sphere, between natural frequencies and bruité frames, the various works by François Bousch selected here in no way hesitate

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magnifier tantôt le domaine contrapuntique (Dualité-Miroirs), tantôt l’atour mélodique (Vâyu, Chant d’espaces). Après tout, dans sa Technique de mon langage musical, Olivier Messiaen n’avait-il pas décrété très tôt et sans complaisance la “primauté à la mélodie” en tant qu’“élément le plus noble de la musique” ? Au sein d’une palette expressive de dimension plurale, d’autres attitudes compositionnelles vont avoir la possibilité de mettre en exergue, par exemple, la part circonstanciée d’une phase furtive et dansante (Wei Tsi) ou même de mettre en évidence la notion de façade et de profondeur des champs acoustiques ; situation pouvant notamment être exaltée par les propriétés magiques de la Fée informatique : à ce titre, prêtez une oreille attentive à Dualité-Miroirs et à Infini(s) Silence(s). Dans un article paru dans le livre collectif consacré à L’Itinéraire en 1991, François Bousch avait confirmé sans ambages qu’il fallait “une écriture spécifique à l’emploi des traitements électroniques” et non une simple traduction instrumentale des divers phénomènes en présence.

Et puis, comme le déclarait avec solennité Giacinto Scelsi au cœur d’un rêve éveillé (texte transcrit dans la seconde partie de Il Sogno 101) : “Notre manifestation est le son”… Dans un ordre d’idée semblable, François Bousch a toujours été captivé par la mise en situation active de la matière sonore (du reste, ce souci de “vie” interne de l’entité acoustique peut déjà se repérer dans Au-delà du rêve de 1976, œuvre conçue pour trio d’anches et piano préparé). De même,

to sometimes glorify the contrapuntal domain (Dualité-Miroirs), sometimes melodic finery (Vâyu, Chant d’espaces). After all, in his Technique of My Musical Language, did Olivier Messiaen not decree very early on and unreservedly the ‘primacy for melody’ as ‘the most noble element of music’? Within a multi-dimensional expressive palette, other compositional attitudes are going to have the possibility of underlining, for example, the detailed part of a fleeting, dancing phase (Wei Tsi) or even bringing out the notion of façade and depth of acoustic fields; a situation that can, in particular, be exalted by the magical properties of the computing fairy: as such, listen attentively to Dualité-Miroirs and to Infini(s) Silence(s). In an article printed in the collective book devoted to L’Itinéraire in 1991, François Bousch had confirmed frankly that ‘writing specific to the use of electronic treatments’ was necessary and not a simple instrumental translation of the various phenomena present.

And then, as Giacinto Scelsi solemnly declared at the heart of a daydream (text transcribed in the second part of Il Sogno 101): ‘Our manifestation is sound’… In a similar vein, François Bousch has always been captivated by the active role-playing of sound matter (what’s more, this concern for internal ‘life’ of the acoustic entity can already be spotted in Au-delà du rêve [1976], a work for wind trio and prepared piano). Similarly, he also became impassioned

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il a également été passionné très tôt par la relation non équivoque au gestus instrumental tout en étant attentif au réseau potentiel de la métamorphose du son (naturelle ou artificielle), action générant une large palette d’effets allant de la modification à peine effleurée à la transformation franchement accusée. Dans le fond, subissant le joug d’un quelconque prétexte faisant office de stimulus salvateur, l’auditeur entreverra rapidement que le musicien aime surtout s’adonner à la révélation d’histoires en musique. Avançant confiant grâce à ce genre de moteur d’aura créatrice, il a alors le don de susciter, toujours avec subtilité, des flots d’images évocatrices issues exclusivement du labeur intense avec le son (de surcroît, bien entendu, ce geste est même opéré parfois sans l’usage sémantique de mots proprement intelligibles).

Par exemple, au sujet du long solo varié de Chant d’espaces pour clarinette (soliloque passablement heurté rappelant à certains égards l’apparence dynamico-cinétique des passages vifs et redoutables inclus dans les Trois pièces d’Igor Stravinsky), François Bousch a avoué que l’œuvre désirait conter “la rencontre d’un astre rayonnant” au cours d’un périple accidenté, la pièce débutant en effet avec un jeu volubile sur une demi-clarinette. L’idée mère de ce canto a alors déclenché l’écriture d’un processus jonché d’événements inattendus : arpèges, trilles, souffles, registre suraigu, sons multiphoniques, micro-intervalles, flatterzung (roulement

early on by the unequivocal relation to the instrumental gestus whilst being attentive to the potential network of the metamorphosis of sound (natural or artificial), an action generating a wide palette of effects ranging from barely touched modification to clearly emphasised transformation. Basically, enduring the yoke of some pretext serving as a salutary stimulus, the listener will quickly perceive that the musician likes above all to indulge in the revelation of stories in music. Advancing confidently thanks to this kind of driving force of creative aura, he then has the gift for creating, always with subtlety, flows of evocative images stemming exclusively from intense labour with sound (moreover, this gesture is of course sometimes even carried out without the semantic use of strictly intelligible words).

For example, on the subject of the long varied solo of Chant d’espaces for clarinet (fairly jolted soliloquy recalling, in certain regards, the dynamic-kinetic appearance of fearsome fast passages in Igor Stravinsky’s Three Pieces), François Bousch has admitted that the work sought to relate ‘the encounter of a radiant star ’ in the course of a chequered journey, the piece in fact beginning with voluble playing on a half clarinet. The mother idea of this canto triggered a process peppered with unexpected events: arpeggios, trills, breaths, the highest register, multiphonic sounds, micro-intervals, flatterzunge (flutter

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de langue), slap (percussion de la langue sur l’anche de roseau)… le tout auréolé de sons de gong sporadiques, impacts jouant le rôle d’arbitre balisant la grande forme. En fin de compte, la conclusion s’enroule et s’anime grâce au truchement de soubresauts d’essence spiroïdale (rappelant de loin le contexte des Spirales insolites écrites en 1982 pour ensemble instrumental avec dispositif électronique). Sur le plan musical, un des intérêts réside peut-être dans le fait que le mouvement spatial engendré par la réalisation finale d’un tel tourbillon acoustique peut prendre des allures fantastiques d’équilibre dans le déséquilibre, d’ordre dans le désordre (et vice versa). À ce titre, dans ses réflexions concentrées sur la “Poïétique”, Paul Valéry n’affirmait-il pas jadis que “l’opération de l’artiste” doit consister à “tenter d’enfermer un infini. Un infini potentiel dans un fini actuel” ?

En outre et pour tenter de conclure, je renverrais aux réflexions de René Char (à qui la pièce Wei Tsi est co-dédiée). En effet, le poète ne chantait-il pas, au cours de son texte intitulé Lascaux, les vertus discernables de “l’oreille du ciel” ? Car dans ce contexte métaphysique où la sapience est reine, François Bousch – philosophe en diable – se dit être très souvent “à l’écoute de l’univers” – là où, somme toute, transpire la “cogitation naturelle du monde”.

Pierre Albert Castanet

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tonguing), slap (tongue striking the reed)… the whole wreathed in sporadic gong sounds, impacts playing the role of arbiter marking out the large form. When all is said and done, the conclusion coils up and becomes animated thanks to the jolts of a spiroid essence (recalling from afar the context of Spirales insolites (1982) for instrumental ensemble with electronics). On the musical level, one of the interests perhaps lies in the fact that the spatial movement engendered by the final realisation of such an acoustic maelstrom can take on fantastic airs of equilibrium in disequilibrium, and of order in disorder (and vice versa). In this way, in his reflections concentrating on ‘Poiesis’, did Paul Valéry not affirm in times past that ‘the operation of the artist’ must consist of ‘trying to enclose an infinity. A potential infinity in an actual finish’?

In addition, and in an attempt to conclude, I would refer to the reflections of René Char (to whom the piece Wei Tsi is co-dedicated). Indeed, in the course of his text entitled Lascaux, did the poet not sing the discernible virtues of ‘heaven’s ear’? For in this metaphysical context where sapience is queen, François Bousch – a deuced philosopher – says he is quite often ‘attuned to the universe’ – where, in sum, the ‘natural cogitation of the world’ transpires.

Pierre Albert Castanet (translated by John Tyler Tuttle)

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Wei Tsi (2008)pour clarinette, piano et percussions

Roger Tessier, compositeur à l’immense talent et ami de longue date, m’a sollicité pour écrire une courte pièce à l’occasion d’une journée qui lui était consacrée. Ainsi est né Wei Tsi, pour clarinette, percussion et piano.

Wei Tsi est le soixante-quatrième signe du I Ching, dernier signe du livre des transformations signifiant “avant l’accomplissement”. Il est formé de deux trigrammes : K’an, “l’insondable, l’eau” en dessous et Li, “ce qui s’attache, la flamme” au-dessus. A la lecture du poème de René Char, “Commune présence”, j’ai été frappé par la proximité du propos avec l’interprétation du symbole chinois, cette convergence venant conforter ma propre démarche.

Cette œuvre est dédiée à Olivier Messiaen, Roger Tessier et René Char.

Création le 1er juillet 2009, église du Bouclier à Strasbourg, par l’ensemble “Accroche Note” : Michèle Renoul piano, Armand Angster clarinette, Emmanuel Séjourné percussions.

Chant d’Espaces (2014)pour clarinette

Chant d’Espaces pour clarinette, dédiée à mon ami compositeur Roger Tessier, a été écrite pour lui rendre hommage à l’occasion de ses soixante quinze printemps.

Cette œuvre conte la confrontation d’un astre rayonnant symbolisé par le chant initial de la demi-clarinette, chant, qui de temps à autre s’échappe, voire improvise, avec un

Wei Tsi (2008)for clarinet, piano and percussion

Roger Tessier, hugely talented composer and long-standing friend, asked me to write a short piece for a day devoted to him. Thus was born Wei Tsi, for clarinet, percussion and piano.

Wei Tsi is the 64th sign in the I Ching, last sign of the Book of Transformations, signifying ‘before completion’. It is made up of two trigrams: K’an, ‘the unfathomable, water’, below, and Li ‘what attaches, flame’, above. Reading René Char’s poem ‘Commune présence’, I was struck by the closeness of the words with the interpretation of the Chinese symbol, this convergence coming to back up my own approach.

This work is dedicated to Olivier Messiaen, Roger Tessier and René Char.

World premiere on July 1st, 2009, Eglise du Bouclier in Strasbourg, by the ‘Accroche Note’ ensemble: Michèle Renoul piano, Armand Angster clarinet, Emmanuel Séjourné percussions.

Chant d’Espaces (2014)for clarinet

Chant d’Espaces for clarinet, dedicated to my friend the composer Roger Tessier, was written in homage to him on the occasion of his 75th birthday!

This work relates the confrontation of a shining star, symbolised by the initial melody of the half-clarinet, a melody which, from time to time, escapes or even

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gaz inter-cosmique, sorte de trame bruitée qui s’émancipe progressivement. Leur périple, rempli d’événements inattendus, belle aventure avec ses déchirements et ses passions galactiques, se résout dans une fusion finale, l’astre rayonnant se sublimant dans un tourbillon sonore.

Création le 19 novembre 2014 dans le cadre des journées UCO dédiées à Roger Tessier à Angers, par Émilie Jacquin clarinette.

Infini(s) Silence(s) (2013-2016)Commande d’État pour soprano, clarinette aussi clarinette basse, accordéon, harpe, violoncelle et

sons fixés

Depuis toujours je suis fasciné par le Cosmos, ses espace-temps extravagants, ses cataclysmes gigantesques, et tout cela en silence ! Dans un premier temps je me suis inspiré des théories de la Cosmologie décrites par Jean-Pierre Luminet, astro-physicien et poète dans ses cours sur le cosmos. Bien sûr, je ne comprenais rien aux démonstrations de physique qui étaient pour moi inaccessibles. Mais, sur la Toile, il est possible aujourd’hui de trouver des images extraordinaires de simulation de rencontre de galaxies. Le résultat est époustouflant. Les images suggestives. Cela m’a donné envie d’écrire une œuvre qui raconterait en musique une rencontre inter galactique. Imaginons !

Une “petite” galaxie rencontre une “grande” galaxie ! La première est très précise, bien propre, bien mise sur elle ! Au loin à travers un nuage de gaz, elle devine la grande galaxie, belle, élancée, et s’en approche peu à peu. Après plusieurs approches infructueuses et une rencontre particulièrement tumultueuse, leurs destins mêlés donneront naissance à

improvises, with an inter-cosmic gas, a sort of bruité framework, which progressively frees itself. Their journey, full of unexpected events, a fine adventure with its galactic wrenchings and passions, is resolved in a final fusion, the shining star being sublimated in a whirl of sound.

World premiere on November 19th, 2014 within the framework of the days UCO dedicated to Roger Tessier in Angers, by Émilie Jacquin clarinet.

Infini(s) Silence(s) (2013-16)State commission for soprano, clarinet and

bass clarinet, accordion, harp, cello and fixed sounds

I have always been fascinated by the Cosmos, its extravagant space-times and gigantic cataclysms, all of it in silence! I initially took inspiration from the Cosmology theories described by Jean-Pierre Luminet, astrophysicist and poet, in his courses on the cosmos. Of course, I understood nothing of the physics demonstrations, which were beyond me. But today, on the Net, it is possible to find extraordinary simulated images of encounters of galaxies. The result is staggering. The images suggestive. That made me want to write a work that would relate an inter-galactic encounter in music. Let’s imagine!

A ‘little’ galaxy meets a ‘big’ galaxy! The former is quite precise, very clean and elegant. In the distance, through a cloud of gas, it makes out the large galaxy, lovely and slender, and gradually goes closer. After several fruitless approaches and a particularly tumultuous encounter, their mixed destinies will give birth to a third galaxy, sizeable and quite different.

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une troisième galaxie, considérable et très différente. In fine, un paysage nouveau et inattendu surgit. Et bien sûr tout cela dans un silence sidéral, et infini…

Il me fallait un texte, dont les sonorités et le sens pouvait me guider dans cette aventure cosmique. J’ai cherché… Puis, en désespoir de cause, ne trouvant rien qui pouvait me convenir, je l’ai écrit !

Création le 29 avril 2016, Cité de la Musique et de la Danse à Strasbourg, par l’ensemble “Accroche Note”: Françoise Kubler soprano, Armand Angster clarinette, Anthony Millet accordéon, Élodie Adler harpe, Iida Hurvola violoncelle. Commande de l’État

Vâyu (2005)pour accordéon de concert

Dans la symbolique hindoue, le vent Vâyu, est le souffle cosmique et le Verbe ; il est le souverain du domaine subtil, intermédiaire entre le Ciel et la Terre, espace rempli par le souffle primordial.

Cette œuvre, pour accordéon, est née d’une idée curieuse ! Elle commence par un soupir de découragement ! Soupir que l’interprète manifesterait devant le travail intense, inexorable et quotidien pour perfectionner son art.

Ce soupir se développe en souffle. Intrigué, l’artiste joue avec… se démotive à nouveau… et explore son instrument ! Le mélange de ces actions se construit peu à peu et se résout dans un bruit de “cymbale”d’où naît un son suraigu, qui engendre des différentiels et une mélodie en filigrane.

In fine, a new and unexpected landscape appears. And, of course, all that in an infinite sidereal silence…

I needed a text, of which the sonorities and meaning could guide me in this cosmic adventure. I searched… then, out of desperation, finding nothing that suited me, I wrote it myself!

World premiere on April 29th, 2016, Cité de la Musique et de la Danse in Strasbourg, by the ‘Accroche Note’ ensemble: Françoise Kubler soprano, Armand Angster clarinet, Anthony Millet accordion, Elodie Adler harp, Iida Hurvola cello. Commission by French State.

Vâyu (2005)for concert accordion

In Hindu symbolism, the wind Vâyu is the cosmic breath and the Word; it is the sovereign of the subtle domain, intermediary between Heaven and Earth, a space filled with the vital breath.

This work for accordion stems from a curious idea: it begins with a sigh of discouragement! A sigh that the performer would heave before the intense, inexorable daily work needed to perfect his or her art.

This sigh develops in breath. Intrigued, the artist plays with…, loses motivation once again…, and explores his instrument! The mixture of these actions builds gradually and is resolved in a ‘cymbal’ noise from which comes a high-pitched sound, engendering differentials and a hinted-at melody.

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Pris au jeu, l’interprète le développe et l’affirme. Il rêve à nouveau… une nouvelle mélodie surgit… se déploie… et prend de l’ampleur. Puis avec rage, courage et détermination, l’artiste bégaye un son, le façonne, le nourrit et exprime dans une fougue superbe sa virtuosité. Le souffle cosmique de Vâyu s’est transmuté en vents stellaires.

Cette œuvre est dédiée à Anthony Millet, jeune interprète au grand talent, qui a su me faire partager sa passion pour son instrument. Que Vâyu l’accompagne dans sa quête musicale !

Création le 7 avril 2006 dans le cadre du Festival accordéon de Drancy, par Anthony Millet.

Dualité-Miroirs (2012)Commande de l’INA-GRM pour soprano,

clarinette aussi clarinette basse, et sons fixés

Dualité-Miroirs : comment interpréter ce thème si souvent présent dans la nature, les mythes anciens et le domaine artistique ?

Une œuvre est souvent le fruit de rencontres et d’amitiés. Lorsque nous avons parlé avec Daniel Teruggi de ce projet, je lui ai proposé deux interprètes virtuoses et magiques Françoise Kubler, soprano et Armand Angster, clarinettes. L’idée de “dualité” s’est imposée ainsi.

Mais je souhaitais également faire appel à la technologie sans présager d’une utilisation en temps réel et/ou en sons fixés. Le temps réel aurait renforcé le duo vocal/instrumental, les sons fixés rendaient le jeu plus ouvert et plus complexe. C’est donc cette deuxième solution que j’ai adoptée.

Getting caught up in it, the performer develops and affirms it. He again dreams… A new melody rises…, unfolds…, and expands. Then, with rage, courage and determination, the artist stammers a sound, shapes, nourishes and expresses his virtuosity in superb fieriness. Vâyu’s cosmic breath is transmuted into stellar winds.

This work is dedicated to Anthony Millet, a young, highly talented musician, who was able to make me share his passion for his instrument. May Vâyu accompany him in his musical quest!

World premiere on April 7th, 2006 within the framework of the Festival accordion of Drancy, by Anthony Millet.

Dualité-Miroirs (2012)Commissioned by INA-GRM for soprano, clarinet

and bass clarinet, and fixed sounds

Dualité-Miroirs: how to interpret this theme so often present in Nature, ancient myths and the artistic sphere?

A work is often the fruit of encounters and friendships. When we talked with Daniel Teruggi about this project, I suggested two magical, virtuoso performers to him: Françoise Kubler, soprano, and Armand Angster, clarinets. The idea of ‘duality’ thus imposed itself.

But I also wanted to call on technology without foreseeing a use in real time and/or fixed sounds. Real time would have reinforced the vocal/instrumental duo; fixed sounds made the playing more open and complex. So it was this second solution that I adopted.

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Je développe depuis quelques années ce que j’ai appelé l’écriture miroir. Elle réunie notamment les principes contrapunctiques ancestraux au jeu complexe espace/temps d’une optique démultipliée. Le lien “dualité/miroirs” s’est scellé aussitôt !

En feuilletant “La Traductière”, recueil composé chaque année à l’occasion du Festival franco-anglais de poésie réunissant des œuvres de poètes de tous les coins du monde ainsi que leurs traductions, j’ai été interpellé par un extrait d’un poème de Céline Zins intitulé “Chimère” dont voici le texte :

“De soi, étranger, le miroir garde empreinte de l’autre, le regard excentré renie l’étrangement du mêmePourtant, le cœur a visage sans demeure.”

Cette œuvre est dédiée à Françoise Kubler, Armand Angster et Daniel Teruggi.

Création le 5 mai 2012, dans le cadre des Multiphonies 2012 du Groupe de Recherches Musicales de l’Institut National de l’Audio-visuel, Studio 105 de Radio France par Françoise Kubler soprano, Armand Angster clarinette. Commande de l’INA-GRM.

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Je remercie chaleureusement Armand Angster, Françoise Kubler, Anthony Millet et tous les musiciens de l’Ensemble “Accroche Note” pour leurs talents magnifiques et conjugués et leurs interprétations, ainsi que le GRM pour l’aide technique lors du mixage des sons fixés.

François Bousch

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For several years now I have been developing what I call mirror writing. In particular, it brings together the age-old contrapuntal principles with the space/time complex of an increased perspective. The ‘duality/mirrors’ link was sealed immediately!

Leafing through ‘La Traductière’, a collection assembled every year on the occasion of the Franco-English Poetry Festival, bringing together works by poets from the four corners of the world as well as their translations, I was struck by an excerpt from a poem by Céline Zins, entitled ‘Chimère’, of which this is the text:

‘Without saying, stranged, the mirror keeps the imprint of the other, the off-centre gaze similarly denies it strangelyYet, the heart has a visage without dwelling.’

This work is dedicated to Françoise Kubler, Armand Angster and Daniel Teruggi.

World premiere on May 5th, 2012, within the framework Multiphonies 2012 of the Groupe de Recherches Musicales de l’Institut National de l’Audiovisuel, Studio 105 of Radio France by Françoise Kubler soprano, Armand Angster clarinet. Commission by INA-GRM.

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My warm thanks to Armand Angster, Françoise Kubler, Anthony Millet and all the musicians of the ‘Accroche-Note’ ensemble for their magnificent, combined talents and their interpretations, as well as the GRM (Groupe de Recherches Musicales) for technical help during the mixing of the fixed sounds.

François Bousch

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Manuscrit de “Chant d’espaces” (fragment)

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FRANÇOIS BOUSCH

Compositeur et pédagogue, élève notamment de Jean-Pierre Guézec, Claude Ballif, Betsy Jolas et

Olivier Messiaen au CNSMD de Paris, pensionnaire à la Villa Médicis (1974-1976), Prix Roger Ducasse et Prix Georges Enesco, chevalier des Arts et des Lettres, François Bousch participe activement à l’aventure de l’Ensemble Itinéraire, à son comité de programmation et à l’Ensemble d’Instruments Électroniques de l’Itinéraire (E.I.E.I.). Il joue également avec l’Ensemble Intercontemporain, l’Ensemble 2E2M, l’Ensemble Ars Nova, et les orchestres de Radio France, de Sicile…

Fondateur et directeur de l’École Nationale de Musique et de Danse d’Évry (1977-1999), du Cefedem de Lorraine (2000-2011), membre de nombreux jurys, François BOUSCH est aussi directeur artistique de l’Ensemble instrumental de Basse-Normandie (1982-83) et de l’Ensemble Sine Qua Non (1990-94), vice-président de la Commission Musique Symphonique de la SACEM (1992-96), président de la section française de la Société Internationale pour la Musique Contemporaine (1996-2000), président de la Plateforme des Musiques de création du Grand Est (2016-2018) et membre de Futurs Composés, compositeur en résidence au Festival Angers Musique du XXe siècle (1989) et au Cefedem Sud (1998-99).

A ce jour, son catalogue comporte plus de quatre-vingt-dix œuvres.

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FRANÇOIS BOUSCH

Composer and teacher, pupil in particular of Jean-Pierre Guézec, Claude Ballif, Betsy Jolas and

Olivier Messiaen in the CNSMD of Paris, Villa Medicis resident (1974-1976), Roger Ducasse and Georges Enesco Prizes, chevalier des Arts et des Lettres, François Bousch is actively involved in the adventure of Ensemble Itinéraire, to his committee of programming, and Ensemble d’Instruments Électroniques de l’Itinéraire (E.I.E.I) . He also plays with the Ensemble Intercontemporain, the Ensemble 2E2M, the Ensemble Ars Nova, and the orchestras of Radio France, Sicily…

Founder and manager of the National School of Music and Dance of Évry (1977-1999), of the Cefedem de Lorraine (2000-2011), member of numerous juries, François Bousch is also art director of the Basse-Normande Instrumental Ensemble (1982-83) and the Ensemble Sine Qua Non (1990-94), vice president of the Symphonic Music Commission of the SACEM, chairman of the French section of the International Society of Contemporary Music (1996-2000), chairman of the Great-Est Platform of Creation Musics (2016-2018) and member of Futurs Composés, composer in residence to the Festival Angers Music of 20th century (1989) and to the Cefedem Sud (1998-99).

To date, François Bousch’s catalog contains more than ninety works.

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ENSEMBLE ACCROCHE NOTE

Ensemble de solistes formé autour de Françoise Kubler (soprano) et Armand Angster (clarinettiste), Accroche Note

investit de manière multiple le répertoire des musiques d’aujourd’hui.

Chaque programme décide de la person-nalité et du nombre de musiciens qui constituent l’ensemble. La souplesse de son effectif - du solo à l’ensemble de chambre - lui permet d’aborder en différents projets les pages historiques, la littérature instrumentale et vocale du XXème siècle et d’aujourd’hui ainsi que les musiques improvisées.

Depuis plusieurs années, l’ensemble déve-loppe une politique de commandes et travaille en étroite collaboration avec les compositeurs. Parmi les créations récentes d’Accroche Note figurent notamment des oeuvres de Pascal Dusapin, Pierre Jodlowski, Luis Naon, Alberto Posadas, Philippe Manoury, Marco-Antonio Perez-Ramirez, Ivan Fedele, Zad Moultaka et Bruno Mantovani.

L’ensemble est régulièrement invité dans de nombreuses saisons musicales nationales, ainsi que dans les grands rendez-vous internationaux de musique contemporaine comme, par exemple, le festival Musica à Strasbourg, le festival Présences Radio France, le festival Aspect des Musique d’Aujourd’hui de Caen, la Biennale de Venise…

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ENSEMBLE ACCROCHE NOTE

Accroche Note is an ensemble of soloists gathered around Françoise Kubler (soprano) and Armand Angster

(clarinet) and engaging with the repertoire of contemporary music in multiple ways.

Each project determines the diverse profiles and the number of musicians who compose the ensemble. The flexibility of the artistic team opens new possibilities – ranging from solos to chamber ensemble – and allows Accroche Note to develop different approaches to historical works, twentieth century vocal and instrumental literature and improvised music.

For several years, the ensemble has been privileging commissioned pieces and working in close cooperation with composers. Accroche Note’s recent creations include works by Pascal Dusapin, Pierre Jodlowski, Luis Naon, Alberto Posadas, Philippe Manoury, Marco-Antonio Perez-Ramirez, Ivan Fedele, Zad Moultaka and Bruno Mantovani.

The ensemble regularly performs for prominent French musical institutions and for international contemporary music events as for instance Musica Festival in Strasbourg, Présences Festival (organized by Radio France), Aspects des Musiques d’Aujourd’hui in Caen, the Venice Biennale…

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ARMAND ANGSTER

Soliste dans un répertoire qui s’étend de Mozart aux oeuvres les plus récentes du XXème siècle et à la

musique improvisée, Armand Angster est le dédicataire de nombreuses pièces (de Brian Ferneyhough, Pascal Dusapin, Georges Aperghis, Franco Donatoni, Marc Monnet, Philippe Manoury, James Dillon, François-Bernard Mâche, Ivan Fedele...).

Avec Françoise Kubler (soprano), il est à l’origine de l’Ensemble Accroche Note qui s’impose dans les plus grandes mani-festations internationales : Paris (Ircam, Festival Présences), Venise (Biennale), Berlin, Londres, Huddersfield, Strasbourg (Musica), Madrid, Oslo, Sao Paulo, Bruxelles, Saint-Petersbourg, Chicago, Stockholm, Parme (Traiettorie), Rome (Controtempo).

Il joue en soliste avec Music Project (Londres), Orchestre Philharmonique de Radio France, New Ensemble (Amsterdam), Ensemble Recherche, Carme di Milano, Orchestre de la Radio Bavaroise, SWF Baden Baden, Orchestra de l’Accademia di Santa-Cecilia. Il pratique le jazz et les musiques improvisées à l’occasion de projets mixtes écriture/improvisation.

Il enseigne à la Haute Ecole des Arts du Rhin à Strasbourg et à l’occasion de stages.Il dirige l’Ensemble contemporain du Conservatoire de Strasbourg.

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ARMAND ANGSTER

Armand Angster’s repertoire as a soloist ranges from Mozart to the most recent contemporary pieces, 20th

century music and musical improvisation. Several composers have dedicated works to him (including Brian Ferneyhough, Pascal Dusapin, Georges Aperghis, Franco Donatoni, Marc Monnet, Philippe Manoury, James Dillon, François-Bernard Mâche, Ivan Fedele...).

With Françoise Kubler (soprano), he created the Ensemble Accroche Note which regu-larly performs in the greatest festivals and music events all over the world: Paris (Ircam, Présences Festival), Venice (Biennal), Berlin, London, Huddersfield, Strasbourg (Musica), Madrid, Oslo, Sao Paulo, Brussels, Saint Petersburg, Chicago, Stockholm, Parma (Traiettorie), Rome (Controtempo).

As a soloist, he plays with Music Project (London), Orchestre Philharmonique de Radio France (Paris), New Ensemble (Amsterdam), Ensemble Recherche, Carme di Milano, the Bavarian Radio Symphony Orchestra, the SWF Baden Baden, Orchestra dell’Accademia di Santa Cecilia. He takes part in mixed jazz and improvised music projects which combine composition writing and improvisation.

Armand Angster teaches masterclasses at the High Art School in Strasbourg. He conducts the Contemporary Ensemble of the Regional Conservatory of Strasbourg.

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FRANÇOISE KUBLER

Françoise Kubler fait ses études de Chant au Conservatoire de Strasbourg et obtient un premier prix en 1980. Attirée

dès le début par la musique contemporaine, elle a travaillé avec Cathy Berberian puis avec Dorothy Dorow.

Avec Armand Angster, elle fonde l’Ensemble Accroche Note en 1981. Elle se produit en soliste en France et à l’étranger sous la direction de David Robertson, Peter Eötvös, James Wood, Ed Spanjaard, Pierre Boulez, Georges-Élie Octors, l’Ensemble Intercontemporain, l’English Northern Phil-harmonia, l’Orchestre Philarmonique de Radio France, Ictus.

Depuis plusieurs années elle consacre une grande partie de ses activités au répertoire contemporain et à la création. Elle crée les oeuvres de Franco Donatoni, François-Bernard Mâche, Philippe Manoury, Bruno Mantovani, James Dillon, Luca Francesconi, Ivan Fedele, Pascal Dusapin, Jonathan Harvey, Salvatore Sciarrino, Betsy Jolas, Georges Aperghis, Gérard Pesson. Elle participe à de nombreuses formations de jazz avec Barre Phillips, Irène Schweitzer, Eric Watson, John Lindberg et Passaggio avec Jean-Paul Celea et François Couturier.

Depuis le début de sa carrière, elle n’a jamais cessé d’enseigner. Tout d’abord la voix au Théâtre National de Strasbourg puis le répertoire contemporain aux élèves les plus avancés du Conservatoire de Strasbourg.

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FRANÇOISE KUBLER

Françoise Kubler studied singing at the Regional Conservatory of Strasbourg where she obtains a

First Prize in 1990. Always attracted to contemporary music, she worked with Cathy Berberian and Dorothy Dorow.

In 1981, she founded Ensemble Accroche Note with Armand Angster. As a solo singer, she has worked in France and abroad and collaborated with David Robertson, Peter Eötvös, James Wood, Ed Spanjaard, Pierre Boulez, Georges-Élie Octors, Ensemble Intercontemporain, English Northern Phil-harmonia, Orchestre Philarmonique de Radio France, Ictus...

For a few years, she has been devoting her time and energy to creation and contemporary repertoire. She performed in the premieres of works by Franco Donatoni, François-Bernard Mâche, Philippe Manoury, Bruno Mantovani, James Dillon, Luca Francesconi, Ivan Fedele, Pascal Dusapin, Jonathan Harvey, Salvatore Sciarrino, Betsy Jolas, Georges Aperghis, Gérard Pesson. She took part in many jazz ensembles with Barre Phillips, Irène Schweitzer, Eric Watson, John Lindberg and Passaggio with Jean-Paul Celea and François Couturier..

Since 1990, she has been teaching the contemporary repertoire, with its recent focus on chamber music, striving to introduce younger generations to classical as well as present-day musical creation.

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ANTHONY MILLET

C’est l’un des tout premiers élèves de Max Bonnay au Conservatoire de Paris (CNSMDP) où il obtient

son Diplôme de Formation Supérieure mention Très Bien à l’unanimité avant d’effectuer un Cycle de Perfectionnement concertiste.

Membre fondateur du Trio K/D/M avec Gilles Durot et Bachar Khalifé, du Quatuor Aeolina et du Duo Migrateur avec le saxophoniste Jean-Pierre Baraglioli, il est invité en tant que soliste par divers structures comme l’Opéra de Paris, la Comédie Française, l’Ensemble Intercontemporain, l’Orchestre de Paris, l’IRCAM ou les ensembles TM+, Aleph, Accroche note, l’Itinéraire, Ars Nova, Nomos, Sillages.

Il interprète régulièrement le répertoire de l’accordéon contemporain et sollicite les compositeurs. Il a ainsi créé des pièces de Matalon, Escaisch, Cavanna, Beytelmann, Stroppa, Verunelli, Drouet, Giner, Naon, Campo, D’Adamo, Fiszbein, Gubitsch, Pontier, Narboni, Bousch, Dupin, Filidei.

Parallèlement à ses activités d’artiste, il enseigne l’accordéon aux Conservatoires de Montreuil et Vitry-sur-Seine. Il est également professeur assistant de la classe d’accordéon au Conservatoire de Paris (CNSMDP) et intervenant au PESMD Bordeaux-Aquitaine.

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ANTHONY MILLET

He was one of the first students to work under Max Bonnay at the Paris Conservatory (CNSMDP) from

which he graduated with an Advanced Diploma with a unanimous Distinction, before embarking on a concert performance skills course.

He is the founding member of the K/D/M Trio with Gilles Durot and Bachar Khalifé, of Quatuor Aeolina and Duo Migrateur with saxophonist Jean-Pierre Baraglioli. He is invited to perform as a soloist by different structures such as the Opéra de Paris, the Comédie Française, the Ensemble Intercontemporain, the Orchestre de Paris, the IRCAM or the ensembles TM+, Aleph, Accroche note, l’Itinéraire, Ars Nova, Nomos, Sillages.

Anthony Millet regularly performs solo accordion repertoire and approaches composers. He has given solo performances of works by Matalon, Escaisch, Cavanna, Beytelmann, Stroppa, Verunelli, Drouet, Giner, Naon, Campo, D’Adamo, Fiszbein, Gubitsch, Pontier, Narboni, Bousch, Dupin, Filidei.

Alongside his performance work, he teaches accordion at the Montreuil and Vitry-sur-Seine music Conservatories. He is also an assistant teacher in the accordion class of the Paris Conservatory (CNSMDP)and contributor at the PESMD Bordeaux Aquitaine.

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