À propos des modes de dénomination de l'Égypte dans les ...

28
HAL Id: halshs-01719609 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01719609 Submitted on 20 Jun 2019 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. À propos des modes de dénomination de l’Égypte dans les textes ptolémaïques. Le cas de Khetem Somaglino Claire To cite this version: Somaglino Claire. À propos des modes de dénomination de l’Égypte dans les textes ptolémaïques. Le cas de Khetem. dans S. Dhennin S., Cl. Somaglino (dir.),. Décrire, imaginer, construire l’espace : toponymie égyptienne de l’Antiquité au Moyen Âge„ 2016. halshs-01719609

Transcript of À propos des modes de dénomination de l'Égypte dans les ...

HAL Id: halshs-01719609https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01719609

Submitted on 20 Jun 2019

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

À propos des modes de dénomination de l’Égypte dansles textes ptolémaïques. Le cas de Khetem

Somaglino Claire

To cite this version:Somaglino Claire. À propos des modes de dénomination de l’Égypte dans les textes ptolémaïques. Lecas de Khetem. dans S. Dhennin S., Cl. Somaglino (dir.),. Décrire, imaginer, construire l’espace :toponymie égyptienne de l’Antiquité au Moyen Âge„ 2016. �halshs-01719609�

Spéc

imen

auteu

r

RAPH 39 – 2016

Décrire, imaginer, construire l’ espace

Toponymie égyptienne de l’Antiquité au Moyen Âge

Sous la direction de

Sylvain DHENNIN – Claire SOMAGLINO

I N S T I T U T F R A N Ç A I S D ’ A R C H É O L O G I E O R I E N T A L E

Spécimen

auteu

r

V

Sommaire

Remerciements ....................................................................... vii

Denoix SylvieAvant-propos. Identifier, mémoriser, éradiquer, ou comment organiser le monde en le nommant ........................................................ ix

Dhennin Sylvain, Somaglino ClaireIntroduction .............................................................................. 1

Tallet PierreUn aperçu de la région Memphite à la fin du règne de Chéops selon le « journal de Merer » (P.Jarf I-III) ..................................13

Lorand DavidAmenemhat-Itj-Taouy. Quelques réflexions sur la compréhension d’un toponyme .......31

Dhennin Sylvain(Per-)Inbou, Per-Noubet et Onouphis. Une question de toponymie ....................................................49

Ragazzoli ChloéToponymie et listes. Un onomasticon fragmentaire de Basse Époque (P.BnF ms. Égyptien 245, 1-2) .................................................69

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

d é c r i r e , i m a g i n e r, c o n s t r u i r e l ’ e s pa c e

VI

Somaglino ClaireÀ propos des modes de dénomination de l’Égypte dans les textes ptolémaïques. Le cas de Khetem ..................................................................... 93

Engsheden ÅkeDual Zootoponyms in Ancient Egyptian ................................ 117

Medini LorenzoLégendes et onomastique de la XVe province de Haute-Égypte d’après les sources ptolémaïques et romaines .......................... 137

Clarysse WillyVillage Names in Greco-Roman Egypt and in the Fayum....... 155

Gad El-Sayed M.Ptolemaïs-Named Settlements of Hellenistic Egypt. A Contextual Approach ......................................................... 167

Blouin KatherineToponymie et idées antiques du paysage deltaïque. Le cas du nome mendésien .....................................................189

Clarysse WillyLa localisation topographique de maisons et de terres ............207

Marthot Isabelle, Vanderheyden LoreleïDésigner et nommer en grec ou en copte ? Bilinguisme toponymique de la campagne d’Aphroditê du vie au viiie s. ......................................................................217

أميمة حسن المهدي تطور أسماء الأماكن المصرية في العصور الوسطى

233 ................................................................... )الفيوم نموذجاً(L’évolution de la toponymie égyptienne à l’époque médiévale (l’exemple du Fayyūm) .......................................................... 247

Spécimen

auteu

r

93

Notes pages 107-115

À propos des modes de dénomination de l’Égypte dans les textes ptolémaïques

Le cas de Khetem

Claire Somaglino *

1. Dans les textes des temples ptolémaïques d’Edfou, Dendera et Philae, parmi les multiples désignations de l’Égypte, on note l’emploi d’un toponyme Khetem, Ḫtm,déterminéparlesigneditdelaville(O49).Différentesgra-phiesduterme,dontlesvariationssontpeusignificatives,apparaissentdanscestextes 1 : (8occurrences); (1occurrence); (2occurrences);

(6 occurrences); (1 occurrence); (9 occurrences);(17occurrences); (1occurrence); (2occurrences;onnoteici

l’absenceexceptionnellededéterminatif); (1occurrence;seulegraphiequin’emploiepaslesignedusceau)2.

Cetoponymeestdérivédelaracinekhetem,«sceller,clore».Sonappari-tionrégulièredansdescontextesenrelationaveclafrontièrenord-orientaledel’ÉgypteaamenéH.Brugsch,E.A.W.Budge,H.GauthierouencoreJ.Capart3, à penser que le terme se référait à la ville de Tjarou, que les sourcesduNouvelEmpiredésignaientcommeétantunkhetem,c’est-à-direunposte-frontièrefortifié,ouencoreàPéluse,quiassumaitdesfonctionssimilaires à Tjarou à l’époque ptolémaïque, mais qui n’était plus alors qua-lifiédekhetem.Eneffet,cevocablen’estplusemployépourseréférerauxpostes-frontières du pays après la XXIe dynastie 4.

Prenantencompteunnombreplusimportantd’occurrencesdeKhetem danslestextesd’Edfou,H.W.Fairmanaclairementdémontréquecetopo-nymenedésignaitpasune«forteresse»ausenspropre,niTjarouseule,maisbienl’Égyptetouteentière,«Egypt,thefortress,impregnable,protected,fromwhichtheenemy,particularlytheenemyfromAsia, is repelledordrivenout»5.Depuis,Khetemesttraduit,àjustetitre,par«l’Égypte»ou«laForteresse»(désignantl’Égypte).

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

94

J’aimeraisicipoursuivreetapprofondirlaréflexiondeFairmansurcepointprécisdetoponymie,et l’insérerdans laproblématiqueplusvastedeladénominationdel’Égypte.Lesmanièrestrèsvariéesdenommerousurnommerlepaysàl’époqueptolémaïqueonteneffetunrapportintimeaveclaperceptiondel’espaceégyptienetsadéfinition.

2. Lecorpusrelatifà cetoponymeKhetemcomprend49occurrences,toutes issues des textes des temples d’Edfou, Dendera et Philae 6 : le toponyme estattesté34foisàEdfou,13foisàDenderaetbeaucoupplussporadiquementàPhilae(2attestations)7.Lestextesdecederniertemplen’étantpastousfacilementaccessibles,d’autresattestationsdutermepourraientpeut-êtreencoreyêtrerepérées,maisellessontsanscontestemoinsnombreusesqu’àEdfouetDendera.

Khetem apparaît pour la première fois à Edfou dans des épithètes à connotationguerrièredePtoléméeVIPhilométor.Leroiestdéfinicomme«leviolent,aubrasélevé,quiestàlatêtedeKhetem, grand de terreur parmi lesMentiou»8.L’essentieldesattestationsdutoponymedanslestextesdecetempledatedesrègnesdePtoléméeVIIIÉvergèteII(7occurrences)9 et PtoléméeIXSôterII(13occurrences)10.LeresteserépartitentrelesrègnesdePtoléméeXAlexandreI(2occurrences)11etPtoléméeXIINéosDionysos(11occurrences)12.ÀDendera, sonemploiest logiquementplus tardif,puisquelaconstructiondutempleestpostérieureàcelled’Edfou.Letermeyestutiliséàtreizereprises,entrelesrègnesdePtoléméeVIIIetdeCaligula13.ÀPhilaeenfin,lesdeuxoccurrencesrepéréesdatentdel’époqued’Auguste.

Desdonnéeschronologiques,onpeutdoncconclurequel’emploiduterme / Ḫtm pour désigner l’Égypte fut imaginé par les hiéro-grammatesd’Edfoudurantlasecondemoitiédel’époqueptolémaïque,etconnutalorsuncertainsuccèsdanslesépithètesdivinesd’HorusdeMesenetd’HorusdeBéhédet,plusrarementdepharaon,ainsiquedanscertaineslégendesdescènes.Lesprêtresd’Edfouétaientréputéspourleurérudition,etlerègnedePtoléméeVIII,durantlequel«lesmeilleursespritsdutempsontmisleurtalentetleursavoirauserviced’Edfou»14,voitunenrichisse-mentsignificatifdestextesetdesformules.L’emploirépétédeKhetem pour désignerl’Égyptedanslestextesdutempleàpartirdecetteépoquepourraitêtrel’unedesmanifestationsdecesrecherchestoujoursplusapprofondiessurlesrituelsetsurlalangue.Lescontactsbienétablisentrelesclergésd’EdfouetdeDenderaexpliquent,quantàeux,l’adoption–certesplustimide–

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

95

decevocabledanslestextestentyrites15.Onsaitégalementquelestextesd’EdfouétaientconnusdesrédacteursdestextesdePhilae16.

3.  Khetem estassimiléparcertainsà , , Ḫt-mn, quidésignepluslargement«laterre»,«lemonde»,maisseulementspora-diquement l’Égypte 17.LeWörterbuchnelesdifférenciepas,indiquantlatranscription«ḫtm (ḫt-mn ?)»18;Fairmanasoulignélesconfusionspossiblesentrecesdeuxtermes19.L’undestextesd’Edfoulesemploiecependanttousdeuxdanslamêmeséried’épithètes,confirmantlanécessitédelesdistinguer:Horus de Mesen est , ḫnty Ḫtm šnʿ ẖ[nnw r-]ḫt Ḫt-mn,«celuiquiestàlatêtedeKhetem, qui repousse le tu[multe] 20 hors duMonde»21(onobserveralejeusurlessonoritésavecl’allitérationenḫ).

NotonsquedanslesgraphiesdeḪtm, leseulsignede«laville» est employépourdéterminerleterme.PourḪt-mn,ontrouveenrevancheplusieurs possibilités : le signe de la langue de terre seul (N21),lesignedelavilleseul,ouencoreunecombinaisondesdeux.

Enfin, leKhet-menptolémaïquen’apas lamêmeracinequeKhetem.Quasiment toutes les graphies de Ḫtmemploientlesignedusceau,alorsqu’il n’apparaît jamais dans les graphies de Ḫt-mn.Cesignenedoitpasêtreconsidéréicicommeunsimplephonogramme,nicommeundéterminatif,maisplutôtcommeun«phonétiquesigne-racine»22ouunradicogramme23, étantdonnéleliensémantiquequiunitlesceauàlaracinequ’ilretranscritetauxtermesquiensontdérivés.Oncherchedoncàmettreenavantlesnotionsde fermetureetdeprotection,qui sontà l’origineduchoixdutermepourdésignerl’Égypte.LetermeḪt-mnquantàluisignifieraitlit-téralement,d’aprèsP.Wilson,«theofferingsareestablished»,carkhet est parfoissuividudéterminatifdupain,oudel’offrande24.L’Égypteainsidéfinieserait«theperfectplaceandtheaimoftheperfectking,whichisexactlytheEgyptianviewoftheirownland»25.

En résumé, Khetemdésignedanslaplupartdescasl’ÉgypteetKhet-men, lemonde,maislesdeuxtermespeuventparfoisêtreconfondus.Cependant,lecontextedanslequelestemployéKhetemestbeaucoupplusrestreint,puisqu’iln’est en usage qu’à Edfou et Dendera – plus sporadiquement à Philae –, pour desraisonsliéesàlathéologielocale.Khet-menaucontraireestlargementattesté,endehorsd’EdfouetDendera,danslestextesdeKômOmbo,Philae,Esna,MedinetHabou,DeirChelouit,etc.,dansdesépithètesseréférantàdemul-tiplesdivinités(Amon,Khnoum,Onouris,Haroeris,Geb,Thot,Maât,etc.)26.

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

96

4. On peut s’interroger sur les raisons qui ont présidé à l’adoption du terme Khetempourdésigner l’Égyptedans le templed’HorusàEdfou.Différentesmotivationssontdécelables,quis’additionnentplutôtqu’ellesnes’excluent.Toutd’abord,lesenslittéraldeKhetem : l’Égypte, ainsi nommée, est«cequiestscellé»27,laforteresseinexpugnablesuggéréeparFairman.Unsenslittéralclairementperçuparlesscribes,commeentémoignentlerecoursàdeuxreprisesauprocédédelafigura etymologica,c’est-à-direunassemblagedevocablesquiontousemblentavoirlamêmeétymologie:

– dj(⸗j) n⸗k Ḫtm ḫtm.wt m ḫtm⸗k« Je te donne Khetem,scellépartonsceau»(EdfouIII,188,13)

– Ḫtm r-ȝw⸗f ḫtm⸗w m ḫtm⸗s« Khetemdanssonentierestscelléparsonsceau»(Dendara IX,20,3)

L’examenduco-textedesoccurrencesdeKhetem dans les textes du temple d’Edfou indiqueunemotivation supplémentaire, et sansdoutedécisive,pourl’emploidece«surnom»del’Égypte.Khetemapparaîteneffetmajo-ritairementauseindelégendesdescènesetd’épithètesàcaractèreguerrier,oùilestclairementfaitallusionàlamiseàl’écartdesennemisdel’Égyptequi sont repoussésafindepréserver lepaysdes invasionsétrangères, enparticulierasiatiques,ouplussimplementàlaprotectiondupays.Surles34attestationsdutermeàEdfou,21apparaissentdanscetyped’épithètesoulégendesmajoritairementenrelationaveclesdeuxformesd’Horusvénéréesà Edfou, à savoir Horus de Mesen 28etHorusdeBéhédet29, mais aussi, parfois,avecleroi30 ou d’autres divinités 31.

HorusdeMesenestainsiqualifiéàEdfoude«bongardiendeKhetem»,carilestle«protecteurefficace»,celuiqui«repousseleMalfaisanthorsdel’Égypte»32.Ilest«unlionquirepousseSethversl’Asie,pourprotégerKhetem ducôténord»33,«lelionàlagrandeforceàlatêtedeKhenty-Iabtet,celuiqui garde KhetemcontrelepaysdesFenkhou»34.Ilestencore«maîtredeTjarou,lelionquiestàlatêtedeKhenty-Iabtet,lelionàlagrandeforcequimassacrelesennemisdesonpère,quichassesesadversairesdeKhetem»35.Désignécomme«celuidesmarais»,il«protègeKhetem des pays étrangers dunord»36etil«estoccupéàbrûlerlerebelle,détruirelerévolté,éloignerles ennemis de Khetem»37.

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

97

HorusdeBéhédetest«levaillantgardien,celuiquigardel’Égyptetouteentière,celuiquiprotègeKhetemcontrelespaysétrangersetlesennemis»38, celuiqui«protègeKhetemdel’ignorantetdubarbare»39.Ildéclareauroi:« Je te donne Khetem,scellépartonsceau,jeprotègel’Égyptedel’Asie»40.HorusdeBéhédetpeutégalementprendreuneformeléonine:«Ilamassacréles pays étrangers, le lion vivant qui repousse les ennemis de Khetem,celuiquigardesabutteetprotègesaville»41.L’HorusdeBéhédetcombinealorslecarac-tèresolairedel’Horusd’Edfouaucaractèrebelliqueuxdel’HorusduNord42.

LeroiPtoléméeVIPhilométorest,quantàlui,qualifiéde«violent,aubrasélevé,quiestàlatêtedeKhetem,granddeterreurparmilesMentiou»43;PtoléméeVIIIEvergèteIIest«l’enfantfrappantlesNeufArcs,celuiquitueles ennemis dans Khetem»44,PtoléméeXIINéosDionysos«ledieuparfait,lefauconàlagrandeforce,quiprotègeKhetemdesennemis,desAsiatiques»45.

DanscinqdesscènesoùKhetem est employé dans les épithètes d’Horus deMesenetd’HorusdeBéhédet,oudanslestextesdeslégendesdesscènes,leroiou ledieutuentdesennemis,enparticulierSethoudesanimauxséthiens 46.Uneautrescènereprésentel’offrandeduharponàHorusdeMesen 47;ouencorel’offrandeducollier-ouser àHorusdeBéhédet,collierquiprotègecontrelesNeufArcs48.Enfin,ontrouveégalementunescèned’offrandedespapyrusetdesoiesàHorusdeMesen49:ils’agitdel’offrandespécifiqueàcedieu, symbolisant lemilieumarécageuxde la régiondeChemmis;lesoiesreprésententégalementlesennemis,cequiconfèreuncaractèreapotropaïqueàlascène50.

5. Khetemapparaîtdoncmajoritairementdansdestextesetdesscènesoùilestquestiondeladéfensedel’Égyptefaceàl’ennemi,etenparticulierl’ennemi asiatique 51.L’HorusdeMesen,originairedenord-estdudelta,est souvent impliqué.Le toponymeKhetemvéhiculaitcertainement lesouvenirduposte-frontièredeTjarou,quimarquaitauNouvelEmpirelaportenord-orientaledel’Égypte,audébouchédesroutesenprovenancedeSyrie-Palestine.Cetyped’établissementétaitnommékhetem dans les sourceségyptiennesdatantdecettepériodeetceskhetemou étaient établis surlesprincipauxpointsd’accèsàlavalléeduNil.Ilsétaientchargésàlafoisdesécuriserlesfrontièresdel’Égypte,decontrôlerlescirculationsdebiens et de personnes entrant et sortant du pays, et de gérer les régions frontalières dans lesquelles ils étaient implantés 52.L’Égypteentièreestdoncconsidérée,parmétonymie,commeunkhetem,unestructurefortifiée,etplus

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

98

particulièrementidentifiéeaukhetem de Tjarou, la région de Tjarou-Mesen étantcelleoùHorusdeMesen,dieucombattantprenantrégulièrementlaformed’unlion,setientpourdéfendrel’Égyptecontreles intrusionsvenantdel’Orient.Ilétaitvénérédepuisl’AncienEmpireàTjarou-Mesen53, mais aussi, au moins à partir de l’époque ptolémaïque, dans le temple de sonhomologueméridional,Horusd’Edfou,danslaMesenduSud,oùdeconstantesréférencessontfaitesàcetaspectdudieu,dansunevisionduellecaractéristiquedelamentalitéégyptienne.

6. Lecontextehistoriquepasséetcontemporainpourraitégalementavoirmotivél’utilisationdecevocablepourdésignerl’Égyptedanslecadredeladé-fensedupayscontrelesinvasionsvenuesduProche-Orient.Passétoutd’abord,avecl’épisodemythifiédel’invasiondesHyksôsetdeleurexpulsion,surlequels’élaboreprogressivement,dèslerègned’Hatchepsout,une«idéologiedelalibérationd’uneagressionétrangère»54,maisaussiaveclevifsouvenirlaisséparlesdeuxdominationsperses.SelonFairman,«theconceptionofEgypt as the inviolable, sealed fortress is one of the results of the strong EgyptiannationalisticreactiontoforeignandaboveallPersianconquest»55.J.Yoyotteinsisteluiaussisurlepuissantsentimentd’hostilitédéveloppéparles Égyptiens envers les Perses durant les deux périodes où ils dominèrent l’Égypte (v. 525-404et343-332av. J.-C.), et sur les tracesquien subsis-tèrent,enparticulierquantàl’«Ennemi»asiatique,danslestextesreligieuxd’époque ptolémaïque 56.LesdéprédationsexercéesdanslestempleslorsdelaconquêtedeCambyseetlevoldesstatuesdesdieuxmarquèrenteneffetdurablementlesesprits,mêmesilesméfaitscausésparl’envahisseuront souventétéexagéréspar lesauteursclassiques,peuobjectifs sur lesujet 57.Lamémoiredecesdéprédationsfutégalemententretenueparlesroisptolémaïquesetlesprêtres.Onseréfèreraenparticulierauthèmedu«retourdesstatues»voléesparlesPersesetrécupéréesparlesPtoléméeslorsdeleurscampagnescontrelesSéleucidesenCoelé-Syrie58.

Maispourquoiselimiterautraumatismeperse?Lesévènementscontem-porains fournissaient eux aussi amplement matière à orienter les hiérogram-matesd’Edfouversdetellesréflexions.LesconflitsentrelesSéleucidesetlesLagidesn’avaienteneffetjamaiscessédepuislacréationdesroyaumeshellénistiques, après lamortd’Alexandre leGrand59.SousPtoléméeV,Antiochos IIIconquiertainsi lespossessions lagidesenSyrie-Palestine,privantdumêmecoup l’Égypteduglacisprotecteurqueconstituaient

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

99

cesrégionsdansledispositifdedéfensedupays.C’estàAntiochosIVqu’ilrevientcependantde forcerunepremière fois lesdéfenseségyptiennesdudeltaen169av.J.-C.,aprèsladéclarationdeguerredePtoléméeVI,sonneveu,alorsaupouvoiravecsasœur-épouseCléopâtreIIetsonfrèrePtolémée,futurPtoléméeVIII,puisunenouvellefoisen168.SeulelafortepressionexercéeparRomeassure sonretraitdéfinitif, et interrompt lamarchequileconduisaitdeMemphisversAlexandrie60.Dèslors,l’intégritédel’Égyptefutunsoucipermanentpourunedynastielagideendifficulté.

Mêmesil’onpostuleparfoisquelesévènementscontemporainsn’influen-cèrentquepeulesconcepteursdesprogrammesdécoratifsdestemples61, il paraîtbienimprobablequelepuissantmondedesprêtres,dontlesintérêtsétaientaumoinsenpartieliésàceuxdelamonarchielagide62–etcelle-ciavaitfait d’Edfou un symbole 63 –, soit resté imperméable aux évènements du temps : larévoltedelaThébaïde,quiinterrompitlestravauxdansletempled’Edfou64, maisaussilesmenéesdesSéleucides,rebellesetétrangersétantd’ailleurstradi-tionnellement assimilés 65.D’autantplusquelasituationdel’Égypte,depuislerègnedePtoléméeVI,pouvaitêtremiseenparallèleaveclesépisodeshyksôsetperses:depuisledébutdel’époqueptolémaïque,lesprêtresavaienttendanceàfusionnerenunemêmefiguretouslesennemisvenusdel’est66;lesouvenirdesinvasionspersesestérigéensuiteenmodèledelecturedesattaquesséleucides.

Desréflexionsoudestentativesdesynthèsesnouvellespourraientdoncavoireu lieuencettepériode troublée,autourdu topos de l’Horus-roi victorieux,protecteurdel’Égypte.L’adoptiond’untermedéfinissantl’Égyptecommeun«lieuscellé»,doncinviolable,quireprenddesurcroîtladési-gnationduposte-frontièredeTjarouauNouvelEmpirenerelèvedonccertainementpasdelacoïncidence,aumomentmêmeoùlespossessionségyptiennesenSyrie-Palestinesedélitentetquel’intégritéduroyaumeestmenacée.Lemythedel’HoruspourfendeurdesAsiatiquesresteattachéàTjarou-Mesen,alorsmêmequelekhetem n’existe plus et que la ville de Tjarou, s’étantdéplacéedeTellHéboua67versl’actuelleTellAbou-Seifa,nejoueplusunrôledécisifdansladéfensedel’Égypte.CerôleestdésormaisassuméparPéluse,expressémentnommée«clédel’Égypte»parlestextesgrecsetromains,maispeuoupasmentionnéeparlestextesreligieuxcontemporains68.

C’estbiencependanttoutl’anglenord-estdudelta,etenparticulierlarégiondeTjarouquicontinueàêtre,danslestextesreligieux,unerégionstratégiquepourladéfensedupays,commelesuggèreuneadresseàOsiris,inscritedansletempledeDendera:

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

100

Jn jw⸗k m Ṯȝrw m Ḫnt -Jȝbtt Ḏbȝ-mḥw ẖr nfr.w⸗k ntk ʿ bb šȝʿ bs m Tȝ-wr sȝ⸗k sȝ(.t) ʿȝ.wy nw Bȝqt

Si tu es à Tjarou dans Khent-Iabtet,DjebaduNorddétienttesperfections,tueslescarabéeissuàl’originedeTa-our, ton fils (Horus) protège les portes de l’Égypte. (Dendara X,288,13-15)

7. Deux textes de Dendera emploient Khetemdansuncontextesimilairededéfensedutempleetparextensiondel’Égyptecontrel’ennemiasiatique,maiscettefois-ciendehorsdetouteallusionàHorus:inscritssurlepassageentreleschambresAetBdelacrypteEst2,situéeaurez-de-chausséedutemple,ilsétaientdestinésàprotégercepointd’accèssensible69 :

– ʿȝ.wy n(y) ʿq r ʿ.t n.t [Ḥnw.t] Jwn.t r jmn nṯr m-ḫnt⸗s r ḥȝp ḏdw r jj m-rwty m wȝ Sttyw r-ḫnt Ḫtm 

Vantauxdeportepourentrerdans la sallede [la souveraine]de Iounet,pourcacherledieuensonintérieur,pourdissimulerlesancêtresàceuxquiviendraientdel’extérieur,quandlesAsiatiquesviennentdans Khetem. (DendaraV,97,3-4)

– bw jmn sštȝw ḏr wȝ ḏr hȝ Sṯtyw r sbḫt Ḫtm n tkn sw Fnḫw n ʿq sw [Ḥȝw]-nbw n nmt sw ḥryw-šʿ n jr ḥkȝ [...]⸗f m-ḫnt⸗s n sn ʿ ȝ.wy⸗s ḥȝ šnʿ

Lieucachédes images secrètes.Si lesAsiatiquesviennentetdescendentcontrelesportesdeKhetem, les Fenkhounepourrontl’attaquer(lachapelle),les [Haou]-nebounepourrontyentrer,les“coureursdesable”nepourrontmarchersurelle,lemagiciennepourrafairesa[…]ensonintérieur,sesvantauxdeportesne s’ouvrirontpasdevant l’ennemi. (DendaraV,60,10–61,2) 70

Selonunprinciped’assimilation,oudetransfert,bienattestédanslamagie égyptienne 71,lachapelle,quirenfermeunestatuecachéeàtousetquiabritelesdieuxdeleursennemis,estinviolabledelamêmemanièrequel’Égypte-forteresse, Khetem,nesauraitêtremiseendangerparlesattaquesdesennemisasiatiques.Ilfautvoirlàencore,selonJ.Yoyotte,uneallusionàla«déportation»ouàlamutilationdesstatuesdesdieuxégyptiensdurant

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

101

l’occupationachéménide72.Assimilerlacrypteàl’Égypte-Khetemconstituedoncundispositifdeprotection, toutcomme le faitde représenterdesserpentsprotecteurssurlepassageentreseschambresBetC73.

Plus globalement, les deux textes appartiennent à la « ligne de défense de l’angle sud-estdu temple» tellequ’elleestdéfinieparS.Cauville74 : l’ensembledescryptessuperposéessurcetanglepossèdeeneffetdestextesdestinésàgarantircontretouteintrusionouviolation–lepositionnementàl’estindiquepeut-êtrelàencorequelesagressionspotentiellesviennentpréférentiellementdecettedirection,cequicorrespondunefoisdeplusparfaitement à l’emploi du surnom Khetempourl’Égypte.L’undestextesdelacryptedusous-solmentionne,d’ailleurs,aussiletermekhetem, mais cettefois-ciemployécommeunnomcommun,afindedéfinir,toujoursparanalogie,letypedeprotectionérigépourgarantirlasécuritédescrypteset des images divines qu’elles renferment 75 :

sbḫ.t ḫw.t n(y.t) sḫm.w nw ḥw.t-Smȝ-Tȝ.wy nḏy.t m ḫws snṯ m sȝ.wt ʿȝ.wy⸗s m jnr sḫt m ḫtm km⸗tw m kȝ.t⸗s m ʿ ḏ wḏȝ [Notonsaupassagelejeudemotet de son entre sḫt m et ḫtm]

Chambreprotectricedespuissancesdutemple-de-Somtous,protégéedans(sa)construction,fondéedans(ses)murs,sesdeuxportessontenpierre,elleestfaçonnéecommeunkhetem, ses travaux ont été menés à bien, solides etintacts.(DendaraV,41,5-6)

8.  L’utilisationdeKhetem dans les textes de Philae pourrait également avoirétémotivéeparlamémoirelocaleetlathématiquedeladéfensedel’Égypte.Durant leNouvelEmpire, l’accèsméridionalde l’Égypteétaitlui aussi gardé par un poste-frontière de type khetem, établiàSenmout.Lastructurearchéologiquecorrespondanten’apasétéretrouvée,maisellesesituaitsansaucundoutesurlapremièrecataracte,letoponymeSenmoutdésignanttoutoupartiedecettezone76.L’unedesdeuxattestationsdeKhetemàPhilaeentredanslacompositiond’uneépithèteroyale,placéedansunesuited’épithètesàcaractèreagressif77.Lasecondesetrouvedansuntextedebandeaudefriseénumérantdesdésignationsdusanctuaired’IsisàPhilae,destinéesàsoulignerlesqualitésdutemple.Le«beautempled’Isis»est, entre autres :

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

102

Ḥw.t-ḫnt n(y) Wpst Ḥw.t-ḫnt n(y) Ḫtm

LaHout-khent d’Oupeset, la Hout-khent de Khetem 78

Hout-Khent est une désignation bien attestée de l’île de Philae, et/ou plusprécisémentdu templed’Isis79. Il estécrit successivementdedeuxmanièresdifférentes,quipourraientnepasrenvoyertoutàfaitaumêmeréférent.Lapremièreoccurrenceprésenteunegraphiebienattestéedutoponyme;elledésigneicilogiquementletempled’Isis.Laseconde,àlagraphieinhabituelle,déterminéeparlesignedelalanguedeterre(N21)etdelaportiondeterrainirrigué(N23),metl’accentsurlesensd’originedutoponyme,enenfaisantressortirladernièrecomposante.Ḫnt désigne «ledébut»,«l’avant»80,iciplusparticulièrementcetteportiondeterritoiresituéeàlaporteméridionaledel’Égypte.LesensdutoponymeestexplicitéparuneautreinscriptiondePhilae,gravéesurlekiosquedeTrajan:

Jr njw.t tn nfr.t njwt pw n.t Jst ḫnt n tȝ-mry pw kȝ⸗tw rn⸗f r Ḥw.t-ḫnt

Quantàcettebelleville, c’est lavilled’Isis, c’est ledébutdeTa-méry,on l’appelle Hout-khent 81

Dansletextedubandeaudefrisequinousoccupeici,lesecondḤwt-ḫnt faitcertainementréférenceàl’ensembledel’îledePhilae,quiestau«début»del’Égypte,sil’onadoptelesensdel’orientationégyptien,c’est-à-diredusudverslenord.Onpeutmêmesedemanders’ilconvientdeleconsidérercommeuntoponymeàpartentière:nefaudrait-ilpasplutôttraduirelepassage par « le domaine-du-début de Khetem»?Ilestalorsimpossibledene pas penser à la position du khetemdeSenmout,situésurlafrontièreégyptienneauNouvelEmpireetquicontrôlaitl’accèsàl’Égypte.Denom-breusesinscriptionsrupestresdelapremièrecataracteconservaientlenomdeceposte-frontière82.D’autrestextesenrelationavecArensnouphis-lion,assimiléàdes formescombattantesd’Horus,pourraientd’ailleurs faire

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

103

dePhilaeune«TjarouduSud»83.Onnoteraencorequelapremièremen-tion de Hout-khentfaitallusionàOupeset,représentanticiunaspectd’Isis.Cette«déesse-uraeus»,souventqualifiéede«maîtressedelaflamme»,défendsonpèreRê,ouencoreHorusetOsiriscontreleursennemis84.Lecontexteestdoncunefoisdeplusceluideladéfensedesaccèsdel’Égypte85.

9.  Khetem estparfoisaussi attestédansuncontextequin’a riendeguerrier.C’estlecaspour12des34textesd’Edfou86 et pour la majorité des textes de Dendera 87.Iladoncétépetitàpetitintégrédanslasérieconvenuedesdésignationsdel’Égypte.Ainsi,àEdfou,ThotditauroiPtoléméeIXSôter II: «Je tedonne les [nombreux]vergersdansKhetem, chargésdetouslesdouxfruits»88.OnretrouvelàunemploiparallèleàceluidutermeKhet-men,précédemmentévoqué.

ÀDendera,letermeestgénéralementemployéaveccesensmoinsmarqué.Ainsi,Hathor«fournitKhetemavecsesproductions»89 et « inonde Khetem debonneschoses»90;«l’inondationdel’ÉgypteinondelesDeux-Terres,ellepourvoit Khetemdesesproduits»91.Leroi,quantàlui,est«ledieubondeKhetem »92,celuiqui«taxeKhetem »93.Isisest«àlatêtedeKhetem»94, de mêmequ’IsisetOsirissont«lesgrandespuissancesàlatêtedeKhetem»95.

10.  D’unpointdevueplus formel,uneautreexplication,quivients’ajouterauxprécédentes,doit êtreconsidéréedans lechoixdes «sur-noms»del’Égyptedanslestextesconsidérés:lesjeuxdemotsoudesons,sichersauxlettréségyptiens.DanslecasdeKhetem, les allitérations sur la consonneḫ–lespluscourantes–ousurlesconsonnes t et m sontdétec-tablesdanslamajoritédestextesquinousoccupent(34sur49),aussibienàEdfouqu’àDendera,etcequelquesoitletyped’épithètesdanslesquellesle terme intervient (agressiveounon).L’épithèteḫw ḫtm enparticulierrevient régulièrement :

– ḫw Ḫtm m ʿ-mḥty (EdfouVI,16,13) – ḥr(y)-jb Ḥw.t-ḫwt ḫw Ḫtm r ḫȝs.wt mḥt(y.w)t (Edfou V,214,6-8) – ḫw Ḫtm r ḫȝs.wt ḫmy [...] (EdfouVII,54,6) / ḫw ḫtm r ḫmyw (EdfouVIII,154,6-7)

– ḫy ḫw Ḫtm [...] (Dendara, Le temple d’Isis,24,9) – ḫprr ḫw Ḫtm ḫmw.w nṯr.w ḫtm(⸗w) ḥr rn⸗k (EdfouVIII,15,10)96.

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

104

Ouencore: – ḫw Ḫntyw ḫnt(y) Ḫtm (EdfouIII,204,6) – ḫntš ʿšȝ ḫnty Ḫtm (EdfouV,195,17;376,13,Edfou VII,170,3) – ḫnty Ḫtm šnʿ ẖ[nnw r-]-ḫt Ḫt-mn (EdfouIV,112,15) – ḫy bʿḥ Ḫtm m ḫtm.w (EdfouV,180,8) – ḫwt n ḫy m Ḫtm dšr.t (EdfouV,326,3-4) – sḫm.w wr.w ḫnt(yw) Ḫtm (Dendara, Le temple d’Isis,180) – nb(.t) ḫtmw ḫntš⸗tw n mȝȝ⸗s ḫnw.t nfr.t ḫnty.t Ḫtm (DendaraVII,120,2-3)

Demêmeavecd’autrestermescommeḫȝs.wt, ḫftyw, ḫmyw, ḫbj, etc.: – Ṯȝm wr pḥty ḫnt(y) Ḫnt(y)-jȝbtt sȝw Ḫtm ḫr ḫȝs.wt Fnḫw (Edfou VII,1-2) – Smȝ~n⸗f ḫȝs.wt ʿnḫ ḫt(⸗w) ḫftyw r Ḫtm (EdfouIV,341,13-14) – ḥr ḫtḫt ḫfty.w r Ḫtm (EdfouIV,371,9-10) – ḫbḫb ḫftyw m-ḫt Ḫtm (EdfouIII,183,10-12) – dr ḫfty.w⸗f r-ḫnt Ḫtm (EdfouVIII,80,4;144,3) – ḫw Ḫtm r ḫmyw (EdfouVIII,39,15) – ḫnt Ḫtm ḫbj-jnw m tȝ.wy ḫȝs.wt (EdfouVIII,25,9) – ḥtm Ḫtm m ḫt⸗s (Mammisi de Dendara,22,8) – ȝḫ.t wr.t wr sy r sḫm.w ḫwd Ḫtm m ȝḫw⸗s (DendaraIII,113,11-12)

Cesallitérationssonttrèscourantesdanslestexteségyptiensengénéraletptolémaïquesenparticulier97.Onretrouvelemêmephénomènepourd’autresdénominationsdel’Égypte.Pourneciterqu’unexempleparmidetrès nombreux autres : Harsiesis est nwj nb njw.wt smn spȝ.wt sȝw(tj) sȝw Snw.t, «celuiquicréelesvilles,quiaffermitlessepat,legardienquigardel’Égypte»98.CommelerésumeS.Sauneron,«lalittératuresacréecomporteunrythme,desassonances,desjeuxdemotsphonétiques,qui,sansêtredesdéfinitions,suggèrentsanscesseàl’auditeurtoutelasubtileharmonied’unmondeoùlescouleursetlessonsserépondent»99,«dèsl’instantquel’onconsidèrelesmotscommeintimementliésàl’essencedesêtresoudeschosesqu’ilsdéfinissent,lesressemblancesdevocablesnesauraientêtrefortuites:ellestraduisentuneparentédenature,unrapportsubtilquelasciencedesprêtresauraàdéfinir»100.

11.  Ilapparaîtdoncclairementqu’àl’époqueptolémaïque,différentesstratesdesens,associéesàdesévénementsréelsoumythologiques,s’entremêlentdanslevocableKhetem ,devenutoponyme.Élaboréeparleslettrés

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

105

d’Edfou,quiétaientréputéspourêtrelespluscompétentsdeleurtemps,cettenouvelledésignationdel’Égyptefuteneffetadoptéenonseulementenraisondusensportéparlaracinekhetem, mais aussi en souvenir des installationsfortifiéesdeTjarouauNouvelEmpire,etdumythed’HorusdeMesen,protecteurdelafrontièrenord-orientale,point-clépourladéfensedupays.ÀPhilae,lecontextefrontalieretl’histoirelocaleontégalementsuscitéunusagefortementmotivédutoponyme.Onestlàdansune«géographiedelanostalgie»,pourreprendreuneexpressionforgéeparJ.LeGoffpourle Moyen Âge 101.Nostalgied’unmondeclos,nostalgied’unempireétenduetpuissant,celuidel’ÉgypteduNouvelEmpire,époquedurantlaquelleleterme khetemfutcréépourdésignerlespostes-frontièressituéssurlesaccèsàlavalléeduNil,parcequel’ondistinguaitalorsplusfortementl’Égypteproprementditeavecsesfrontièresfixes,desterritoiresd’empireauxfron-tièresmouvantes,enexpansion.

Plus tardifs, les textes de Dendera font un usage plus modéré et moins marquédutoponyme.Endehorsducontextepurementhorien,horsdumilieuintellectuelquil’aélaboré,Khetemestmoinsconnotéetsembleêtrealors,àquelquesexceptionsprès,unedésignationdel’Égypteparmid’autres.

NotonsenfinqueKhetem n’est pas le seul terme employé, à Edfou ou à Dendera, dans des épithètes guerrières ou dans des textes ayant trait à la protectiondel’Égypte.Km.t, Bȝq.t, Snw.t,etc.,peuventégalementfigurerdans lesépithètesd’HorusdeMesenetd’HorusdeBéhédet.Plusieursdésignationsdupays se retrouvent fréquemmentau seind’unemêmeséquenceoudeséquencesparallèles,dansleslégendesd’unemêmescène,ou dans des épithètes semblables 102.L’emploideKhetemn’avaitdoncriend’exclusifdanscecontexte.Danslestextesoùilestutilisécependant,ilestlamanifestationd’uneréflexionparticulièrementapprofondie.

12.  Onnotel’emploidemultiplesvocablesnommantl’Égyptedanslestextesdel’époqueptolémaïque.ÀpartirdelaBasseÉpoque,denouvellesdésignationsdupayssonteneffetélaboréesdansuncadrereligieux.Commepour Khetem,lechoixd’utiliserces«surnoms»103 dans un texte donné se fait trèssouventenrelationavecladivinitémentionnéeoulerituelreprésenté.

Jusqu’à laBasseÉpoque, lepaysétait essentiellementnommé tȝ pn, «cetteterre»,tȝ.wy,le«doublepays»,jdb.wy (Ḥr),«lesDeux-Rives(d’Horus)»,ou à partir du Moyen Empire Kmt,«laterrenoire»104 – par opposition à dšr.t«larouge»–ettȝ-mrj, qui désigne à la fois le pays aimé et la terre

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

106

d’héritage 105.LaversionégyptiennedutextedutraitédepaixentreleHattietl’Égypte,signéenl’an21deRamsèsII(v.1259av.J.-C.),indiquequ’àcetteépoqueKemetétaitenquelquesorteladésignationofficielledel’Égypte,puisque le pays est nommé ainsi tout au long du texte, par opposition à l’autrecontractantdutraité,Kheta, le Hatti 106.

Lacréationdecesnombreux«surnoms»de l’Égypteàpartirde laBasseÉpoque,maissurtoutàl’époqueptolémaïque,nedoitrienauhasard–lecasdeKhetemestàcetitreemblématique.L’emploidechacunestmotivépardesexplicationsmythiquesouuneperceptionparticulièredel’espace.Ilsdonnent,etc’étaitbienlàlebutrecherché,l’imaged’uneÉgypteidéaleetparfaite.Ilsnedoiventdoncpasêtreconsidéréscommedessynonymes,servantàdésignerlemêmeréférent:chacunporteunsensspécifique,sou-lignantunequalitéparticulièredel’espaceégyptien.Lesenslocatifn’estdoncpasprimordial.

Lavisionduelledupays, réunifiée sous l’égideduroi, est soulignéeparplusieurssurnoms,danslacontinuitéd’uneveinedéjàexploitéeauxépoquesprécédentes(tȝ.wy, jdb.wy).Ainsi jz.ty,«lesDeux-palais»107 ou bȝ.ty,«lesDeux-buissons»108,évocationdesplantestutélairesdel’Égypteoudes fourrésdepapyrusquiabritèrent le jeuneHorus.Citonsencorepsš.ty, «lesDeux-Parts»109, qui fait allusion aux portions de territoire héritées parHorus et Seth,qbḥ.wy,  «lesDeux-Réservoirs», ou jtr.ty, «lesDeux-Rangées-de-chapelles»,quidéfinit l’Égyptecommelasommedesessanctuaires110.

Lescaractèresd’intégritéetdecomplétudedupayssontquantàeuxactualisésdans les surnomsSnwt, Bȝqt ou Wḏȝt, qui se réfèrent à une Égypteentièreet intacte, à l’imagede l’œiloudjat,œild’Horusblessépuis soigné.Bȝqt est sansaucundoute leplus fréquemmentemployé.Issude la racinebȝq,qui signifie«êtrebrillant, être sauf»111, il désigne l’Égyptecomme«laBrillante,l’Immaculée»112,paranalogieavecl’œildivin.Lecontenusémantiquedecesurnomestconfirméparl’emploifréquentdanssonécrituredusignedel’œil-oudjat;cesignesertd’ailleurssouventàluiseulàécrireBȝq.t,entraînantdesconfusionsavecladésignationdel’Égypte par le terme Wḏȝ.t.Cesurnomestdoncextrêmementmarqué.Fr.LabriqueexpliciteunbelexempledesonemploiàEdfou:l’Égypteestappelée«lesDeux-Terres»audébutd’unesériedescènesfigurantlamontéeroyale, mais Bȝq.t à l’issue du rite, le pays formant alors « un tout parfaite-mentetentièrementreconstitué[…]àl’imagedel’œil-oudjat qui, formé

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

107

desélémentsquilecomposent,entranscendelasomme»113.Cettevisiondel’Égyptecommeuneréuniondesesdifférentesparties–etenparticulierdesessanctuaires–,assimiléeàl’œildivinintactestencoresubtilementillustréeparunescènedutempledeKômOmbodatantdeMarcAurèle:lesprincipalesvilles-sanctuairesdel’Égypte,assimiléeschacuneàunefrac-tiondel’œil,sonténuméréesdunordausud,rassembléesenune«carteschématique»offerteparleroiàHaroeris114.Ph.Derchain,quiaanalysélascène,rapprochecettereprésentationd’untextedusoubassementdelaparoiinterneestdel’enceinted’Edfou,quidonnelesmesuresdel’Égypteetindique:«laTerrenoire,c’estl’œild’Horus»,«onditlaTerreNoirepourl’œild’Osiris»115;lepassagepréciseencorequetouslessanctuairesdupaysconstituentlespartiesdel’œildivin(dbḥw)116.

Quant à Senout 117,ilsertégalementàexprimerl’étatdeperfectionetdebrillancedel’Égypte.Letermeestdérivédesnt, qui désigne le sixième jourdumois lunaire,aucoursduquel s’effectue lacomplétionde l’œillunaire,ainsiquelafêtequicélèbrecetévénement118.Commel’indiqueM.-Th.Derchain-Urtel,c’est«l’idéedel’étatimmaculéquiestàlabasedecetransfertdedésignation»119.

13. Ilyadonc,pourchacundeces«surnoms»,lechoixdelapartdesscribesd’unepropriétéduréférent,ouplutôtd’unepropriétérelevantdel’essencedeceréférent,qu’ilsespèrentactualiserenlenommantainsi.Onretrouvelàl’unedescaractéristiquesdelapenséeégyptienne,quifonctionneparanalogieetchercheàexprimerl’essencedeschoses.Seulelamultiplicationdesperspec-tivespermetd’appréhendercetteessencepardéfinitioncachée.

Pourchacundeces«surnoms»,onnote,commepourKhetem, deux types d’emploi:unemploisémantiquementmotivé,oùlesurnomestchoisienfonctiondelascène,dutypedetexte,deladivinité,etc.;unemploimoinsmarqué,oùl’onnedétectepaslesmotivationsprécédentes.Danslesdeuxcas,onrelèvelaprésencerégulièredejeuxdemotsetdesons.

* UniversitéParis-IV-Sorbonne.1.  L’ensembledesréférencesestdonnéplusloin,parordrechronologique.2.  Danscesdifférentesgraphies,laformedusceaupeutvarierentre , , et .3.  H.Brugsch, Dictionnaire géographiqueII,Leipzig,1879,p.649-652;E.A.W.Budge, An Egyptian Hieroglyphic Dictionary, Londres, 1920,p. 1028 («AnameofPelusium »);GDG IV,190;J.Capart,«Mélanges»,RT22,1920,p.108.

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

108

4.  Cl.Somaglino, Du magasin au poste-frontière dans l’Égypte ancienne : étude lexicographique du vocable khetem,thèsededoctoratsoutenueenjuin2010àl’universitéParis-IV-Sorbonne;ead.,«Les“portes”del’Égyptedel’AncienEmpireàl’époquesaïte»,EAO59,2010,p.8-13.Lesubstantifkhetemsignifiant«poste-frontière»estgénéralementécritavecledéterminatifO1 ouO32 .SeuleuneattestationdekhetemdansP.Wilbour(B9,26),souslerègnedeRamsèsV,comprendledéterminatifdelavilleO49(A.H.Gardiner, The Wilbour Papyrus,Londres,Oxford,1941,t.I,pl.56-56A;t.III,p.116).Maislesubstantifestalorsperçucommeuntoponyme,désignantunelocalitédunordduFayoum,oùunkhetem étaitouavaitétéimplantédurantleNouvelEmpire(aucuneautresourcenementionnemalheureusementcetétablissement).5.  H.W.Fairman,«NotesontheAlphabeticSignsEmployedintheHieroglyphicInscrip-tionsoftheTempleofEdfu»,ASAE43,1943,p.280;voirlesoccurrencesrecenséesdansA.M.Blackman,H.W.Fairman,«TheMythofHorusatEdfuII»,JEA 29,1943,p.32-33.6.  Dans EsnaVIII,p.24,KhetemestmentionnédanslatraductiondeslitaniesdeKhnoumetdeuxautresréférencessontindiquéesennote:maisletextehiéroglyphiquemontrequ’ils’agit en réalité de Khet-men et non pas de Khetem (232,12[=Esna III,90,13];250,11[=Esna III,132,4];277,20[=Esna III,180,4]).PourladifférenceentreḪtm et Ḫt-mn, voir infra,p.95.7.  Légendeduroidansun tableaude lacolonnadeouest:H.Beinlich, Die   Photos der  Preußischen Expedition 1908-1910 nach Nubien 1,SRAT 14,2010,photosB0150-0151;frise inférieure du mur extérieur est du naos du temple d’Isis : G. Bénédite, Le  Temple  de  Philae,  Mémoires  publiés  par  les  membres  de  la  Mission  archéolo-gique  française du Caire  13/1, 1893,87, 14 (=H. Beinlich, Die Photos der Preußischen Expedition 1908-1910 nach Nubien 2,SRAT  15,2011,photoB0339; id., Die Photos der Preußischen Expedition 1908-1910 nach Nubien 3,SRAT16,2011,photoB0561).Dansletextedel’unedesfrisesdumurextérieurouestdutempled’Isis(cf.ibid.,photoB0380),oncroitégalementreconnaîtreḪtm,pourvududéterminatifdelaville.Maisils’agiticisansaucundouted’uneconfusiongraphiqueavecleverbeḫtm, l’ensemble de la formule comprenantd’ailleursplusieursfautes,parcomparaisonavecdeuxautresoccurrencesailleursdans le temple de Philae (LGGV,971,c).Lesignenjwtaétémispourledisquesolaire.8.  mds-jb qȝj-ʿ ḫnt(y) Ḫtm wr šfy.t m-qȝb Mntyw (EdfouI,559,2).9.  EdfouIII,183,11;188,13;204,6;EdfouIV,112,15;165,7;EdfouVI,68,3;EdfouVIII,154,6.10.  EdfouIV,341,13-14;371,10;EdfouV,24,8;101,13;195,17;376,13;EdfouVII,54,6;56,16;58,10;102,1-2;116,11;123,4;170,3.11.  EdfouVI, 16, 13;EdfouVII, 176, 1-7 (unpassageomisparE.Chassinatdans sonédition,maisprisencompteparD.Kurthdanssonvolumedetraduction(EdfouVII,2004,p.321,z.9).12.  EdfouV,180,8;214,7-8;287,1;320,8;326,3-4;Edfou VIII,15,10;25,9;32,7;39,15;80,4;144,3.13.  PtoléméeVIIIetPtoléméeX:Mammisi de Dendara,22,8;S.Cauville, Dendara, Le temple d’Isis,LeCaire,2007,p.24,9;dansletempled’Hathor,dePtoléméeXIIàCléopâtreVII-Césarion:Dendara I,90,8;Dendara II,124,11et14;Dendara III,113,12;DendaraV,60,10;62,9;97,4;Dendara VII,120,3;Dendara IX,20,3et188,12.Ladernièreattestationconnue,dansletempled’Isis,datedurègnedeCaligula:Dendara XIV,203,9.

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

109

14.  Ead., Edfou, BiGen6,1984,p.82.15.  Chaqueannéeétaitcélébréela«fêtedumariagesacrée»ou«fêtedelabonneréunion»,aucoursdelaquelleHathordeDenderarendaitvisiteàHorusd’Edfou,pourcélébrerleurunion.Cesréjouissancesduraientunequinzainedejours:voirM.Alliot,Le Culte d’Horus à Edfou au temps des Ptolémées, BdE 20/2,1953,p.441-560;S.Cauville,Dendera. Les Fêtes d’Hathor, OLA 105,2002,p.59-64;R.Preys,Les Complexes de la Demeure du sistre et du Trône de Rê. Théologie et décoration dans le temple d’Hathor à Dendera, OLA 106,2002,p.556-562.16.  E. Winter, «Zeitgleiche Textparallelen in verschiedenen Tempeln», dansD.Kurth (éd.),3. Ägyptologische Tempeltagung, Hamburg  1.-5.  Juni  1994, Systeme und Programme der ägyptischen Tempeldekoration, ÄAT 33/1,1995,p.305-319.17.  Ibid.,p.33;Wb. III,353,8-9;GDG IV,192;P. Wilson, A Ptolemaic Lexicon. A Lexi-cographical Study of the Texts in the Temple of Edfu, OLA78, 1997,p.757-758;AL78.3167;S.CauvilledistinguelesdeuxtermesdanslestextesdeDendera,maistraduitaussiKhet-men par«l’Égypte»(Dendara V-VI, Index phraséologique, OLA 132,2004,p.382).18.  Wb. III,353,8-9.19.  H.W.Fairman, op. cit.,p.281;A.M.Blackman,H.W.Fairman, op. cit.,p.33.20.  RestitutionproposéeparC.deWit,«Lesinscriptionsdeslions-gargouillesdutempled’Edfou»,CdE 57, 1954,p. 34,etChr.Leitz, Quellentexte zur ägyptischen Religion I.Die Tempelinschriften der griechisch-römischen Zeit, EQAE 2,2004,p.110.21.  EdfouIV,112,15-18.22.  M.Malaise, J.Winand,Grammaire  raisonnée de  l’égyptien  classique, Aegyptiaca Leodiensia 6,1999,p.30-31,§35.23.  SelonlaterminologiedeD.Meeks,inspiréedestravauxdeW.Schenkel:D.Meeks,«Leprogramme international “paléographiehiéroglyphique” (Ifao,LeCaire)»,dansJ.-Cl.Goyon,Chr.Cardin(éd.),Proceedings of the Ninth International Congress of Egyp-tologists, OLA150/2,2007,p.1266.24.  P.Wilson, op. cit.,p.758.D.Meeks(AL78.3167)proposeunparallèleentreḪt-mn et unvocableḫtmncitédanslesTextes des sarcophages (CTVII,210,e-f).Ilnes’agitpeut-êtrepasdanslepassagecitéd’unvocableàpartentière,maisd’ungroupenominalcomposédu nom ḫ.tetdel’adjectifmn.t. Rienn’indique,danscecasancien,qu’untelgroupeestlexicalisé.Lesensenserait«leschosesdurables».25.  P.Wilson, loc.cit.26.  LGGV,968,c.27.  D’autant que le terme khetemestemployédansplusieursdocumentsdelapratique,écritsendémotiquepourdésigneruneporteouunenclos,àmoinsqu’ilnecorrespondeau Πυλών«tourd’entrée»,constructionsoitisolée,soitfaisantpartiedelamaisonetqui,d’aprèsG.Husson,constitueunélémentpropreàcertaineshabitationségyptiennes,où«locauxd’exploitation,magasin,piècesd’habitationpeuventêtreaménagés»(G.Husson, Oikia. Le vocabulaire de  la maison privée  en Égypte d’après  les papyrus grecs, Paris, 1983,p.243-246).VoirJ.H.Johnson(éd.)The Demotic Dictionary of the Oriental Institute of the University of Chicago, vol.ḫ, [enligne]Chicago,2006,p.173-174.28.  Edfou IV,112,15;371,10;EdfouV,101,13;214,7-8;Edfou VI,68,3;EdfouVII,102,2;EdfouVIII,80,4;144,3.

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

110

29.  EdfouIII,188,13;EdfouIV,341,13-14;EdfouV,320,8;EdfouVI,16,13;EdfouVII,54,6;58,10;Edfou VIII,154,6.30.  EdfouI,559,2;Edfou III,183,11;EdfouVII,56,16;EdfouVIII,25,9;39,15.Celasembleégalementêtrelecaspourl’unedesattestationsdePhilae,mêmesil’ensembledel’épithèten’estpasclairementlisiblesurlesphotographiesdisponibles(H.Beinlich, Die Photos der Preußischen Expedition 1908-1910 nach Nubien 1,SRAT 14,2010,photosB0150-0151).31.  Les«déesses»(EdfouVII,176,1-7):nṯr.wt rwj jsft ḫnt Ḫtm,«lesdéessesquichassent isefet de Khetem); lesdivinitésprotectricesKhentyou  (Edfou  III, 204,6);Horus-Rê(EdfouVIII,15,10).32.  nḏty mnḫ (…)šnʿ Nbḏ r Qbḥ.wy rs nfr nw Ḫtm (EdfouVI,68,2-3).SurQbḥ.wycommedésignation de l’Égypte, voir infra,p.106.33.  sw m ṯȝm tkn Stẖ r Stt ḥr ḫw Ḫtm m ʿ-mḥty (EdfouVI,16,13).34.  ṯȝm wr pḥty ḫnt(y) Ḫnt(y)-jȝbtt sȝw Ḫtm ḫr ḫȝs.wt Fnḫ.w (EdfouVII,102,1-2).35.  nb Ṯȝrw ṯȝm r-ḫnt Ḫntj-jȝbtt ȝm wr pḥty smȝ sbj.w n(w) jt⸗f dr ḫfty.w⸗f r-ḫnt Ḫtm (EdfouVIII,80,3-4).36.  ḫw Ḫtm r ḫȝs.wt mḥt(y.w)t (Edfou V,214,7-8).37.  [nb Msn] (…) ḥr sfsf sbj ḥr ḫb ẖȝk-jb.w ḥr ḫtḫt ḫfty.w r Ḫtm (EdfouIV,371,9-10).38.  sȝwty qn sȝw Snwt [m-]ȝw⸗s ḫw Ḫtm r ḫȝs.wt ḫmy (EdfouVII,54,6-7).39.  ḫw Ḫtm r ḫmyw kjyw (EdfouVIII,154,6-7).40.  dj(⸗j) n⸗k Ḫtm ḫtm.wt m ḫtm⸗k mk⸗j Km.t r Sṯt (EdfouIII,188,13).41.  smȝ~n⸗f ḫȝs.wt ʿ nḫ ḫt(⸗w) ḫfty.w r Ḫtm rs(w) ḥr jȝ.t⸗f ḫw(w) njw.t⸗f (EdfouIV,341,13-14).42.  S.Cauville,«Lepanthéond’EdfouàDendera»,BIFAO88,1988,p.13.43.  mds-jb qȝj-ʿ ḫnt(y) Ḫtm wr šfy.t m-qȝb Mntyw (EdfouI,559,2-3).44.  ḥwnw ḥw pḏ.t 9 ḫbḫb ḫftyw m-ḫt Ḫtm (Edfou III,183,10-11).45.  nṯr nfr ḏrty wr pḥty ḫw Ḫtm r ḫmyw sṯtyw (Edfou VIII,39,10-12).46.  Edfou III,188,4-16;EdfouIV,340,15-342,3;370,2-371,10;EdfouVI,66,3-68,13;EdfouVIII,143,15-144,9.47.  Edfou V,214,7-8.48.  EdfouIII,183,7-184,2;surlasignificationdecetteoffrande,seréféreràS.Cauville, L’Offrande aux dieux dans le temple égyptien, Louvain,Paris,WalpoleMA,2011,p.146-147.49.  EdfouVII,101,7-102,3.50.  S.Cauville,«Lepanthéond’EdfouàDendera»,BIFAO88,1988,p.14;ead., Essai sur la théologie du temple d’Horus à Edfou, BdE102/1,1987,p.186.51.  Notonsd’ailleursquesurles34attestationsdutermeàEdfou,19apparaissentdansleslégendesdescènesgravéesdanslapartieouestdutemple.Or,l’observationdel’ensembledudécormontrequecettemoitiéoccidentalecorrespondàlaBasse-Égypte,tandisquelamoitiéorientaleestconsacréeàlaHaute-Égypte(S.Cauville,Edfou, BiGen 6,1984, p.4).52.  Cl.Somaglino, «Les“portes”de l’Égyptede l’AncienEmpireà l’époque saïte»,EAO 59,2010,p.8-13.53.  Lemythed’HorusdeMesens’esttrèstôtdéveloppédansl’anglenord-estdudelta,etsonculteyestattestédèslaVedynastie.SurcetHorus,seréférerauxtravauxd’A.Gutbub,« RemarquessurlesdieuxdunometanitiqueàlaBasse-Époque»,Kêmi 16,1962,p.42-75;id., «Remarques sur lesdieuxdunometanitiqueà laBasse-Époque (suite)»,Kêmi 17,1964,p.35-60;S.Cauville,Essai sur la théologie du temple d’Horus à Edfou, BdE102/I,1987,p.222-225;sur la région de Tjarou-Mesen dans les textes de géographie religieuse,

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

111

cf.J.Yoyotte,«Religiondel’Égypteancienne»,Annuaire EPHE Ve section XCI,1982-1983,p. 217-221;Chr.Zivie-Coche, «Religionde l’Égypte ancienne»,Annuaire EPHE Ve  section 115(2006-2007),2008,p.78-82.54.  A.Loprieno, La Pensée et l’écriture. Pour une analyse sémiotique de la culture égyptienne, Paris,2001,p.109.D’HatchepsoutàFlaviusJosèphe,enpassantparManéthon,lamémoiredesHyksôsestconservéedansl’historiographieégyptienne,etl’épisodehyksôsdéformé,réinterprété, assimilé à d’autres épisodes (ibid.,p.99-109).55.  H.W.Fairman,«Noteson theAlphabeticSignsEmployed in theHieroglyphicInscriptionsoftheTempleofEdfu»,ASAE43,1943,p.280,no4.56.  J.Yoyotte,«L’Égypteancienneetlesoriginesdel’antijudaïsme»,Bulletin de la Société Ernest Renan 11,1962,p.136,139.57.  Surla«folie»deCambyseenparticulier,voirP.Briant, Histoire de l’Empire perse, Paris,1996,p.66-72.58.  Pourune synthèse récente surce sujet:Chr.Thiers,Ptolémée Philadelphe  et  les prêtres d’Atoum de Tjékou, Nouvelle édition commentée de la « stèle de Pithom » (CGC 22183), OrMonsp 17,2007,p.100-106.59.  Lesdeuxdynastiess’opposentdansbiendesdomaines.SurlesconflitsconcernantladominationdelaCœlé-Syrieenparticulier,etlessixguerresdeSyrie,voirlebrefrésuméquienestfaitdansM.-Fr.Baslez(dir.),L’Orient hellénistique,Paris,2004,p.193-196.Pouruneinformationplusdétaillée,seréféreràl’inépuisablesommed’E.Will, Histoire politique du monde hellénistique IetII,Paris,2003,passim.60.  Surcettesecondephasedelaguerreetlafameuse«journéed’Éleusis»,épisodeaucoursduquell’envoyédeRomeGaïusPopiliusLaenasposaunultimatumàAntiochosIVafinqu’ilquittel’Égypte,voiribid.,II,p.320-325.61.  S.Cauville,op. cit., p.xii.Voiràl’inversePh.Derchain,«RefletsthébainsdelapolitiqueétrangèredePhiladelphe»,dansA.Delattre,P.Heilporn(éd.),« Et  maintenant ce ne  sont plus que des villages… », Thèbes et  sa région aux époques hellénistique, romaine et   byzantine. Actes du  colloque  tenu à Bruxelles  les  2  et  3 décembre 2005, Papyrologica  Bruxellensia 34,2008,p.1;S.Sauneron,«Lesquerellesimpérialesvuesàtraverslesscènesdutempled’Esné»,BIFAO 51,1952,p.111-121;M.Minas-Nerpel, « Cleopatra II and III: TheQueensofPtolemyVIandVIIIasGuarantorsofKingshipandRivalsforPower», dans A.Jördens,J.Fr.Quack(éd.),Ägypten zwischen innerem Zwist und äusserem Druck, Die Zeit Ptolemaios’VI. Bis VIII. Internationales Symposion Heidelberg 16.-19.9.2007, Philippika45,2011,p.58-76.62.  Lanaturedesrelationsentrelesprêtresetlepouvoirroyal,enparticulieràpartirdurègnedePtoléméeIV,faitdébat.Lesdernièresétudesmontrentcependantquelesliensentre leclergéet laroyauté lagideonteutendanceàserenforceràpartirdurègnedePtoléméeV(A.-E.Véïsse,Les « Révoltes égyptiennes ». Recherches sur les troubles intérieurs en Égypte du règne de Ptolémée III Évergète à la conquête romaine, StudHell 41,2004,p.204).63.  J.Manning,«EdfuasaCentralPlace inPtolemaicHistory»,dansK.Vandorpe,W.Clarysse(éd.),Edfu: An Egyptian Provincial Capital in the Ptolemaic Period, Brussels, 3 September 2001,Bruxelles,2003,p.69-71.64.  Edfou IV,8,4-5etEdfou VII,6,6-8:S.Cauville,D.Devauchelle,«Letempled’Edfou:étapesdelaconstructionetnouvellesdonnéeshistoriques»,RdE 35,1984,p.35-36;surcetterévolte:A.-E.Véïsse,op. cit., passim.

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

112

65.  Ibid.,p.210.66.  Chr.Thiers,op. cit., p.103.67.  SurlesitedeTellHeboua,cf.M.Abdel-Maksoud,Tell Heboua (1981-1991), Enquête archéologique sur la Deuxième Période Intermédiaire et le Nouvel Empire à l’extrémité orien-tale du Delta, Paris,1998;etM.Abdel-Maksoud,D.Valbelle,«TellHéboua-Tjarou.L’apportdel’épigraphie»,RdE56,2005,p.1-44.68.  Tite-Live,Histoire romaineXLV,4-5;Tacite,AnnalesII,59,3;id., HistoiresII,82,3:textescitésparJ.-Y.Carrez-Maratray, Péluse et  l’angle oriental du delta égyptien aux époques grecque, romaine et byzantine, BdE124,1999,doc.177,225,227;ilciteégalementun passage de La Souda,uneencyclopédieduxes.(doc.90).69.  Pouruneétudedecettecrypte:R.Preys,«LacrypteEst2dansletempledeDendera»,dansW.Clarysse,A.Schoors,H.Willems(éd.),Egyptian Religions: the Last Thousand Years, Studies Dedicated to the Memory of Jan Quaegebeur II, OLA85,1998,p.917-936.70.  Untextesimilaire,maisnecitantpasKhetem, se retrouve sur le bandeau de la frise, maisde l’autrecôtéde lapièce:DendaraV,54,6-8;R.Giveon, Les Bédouins Shosou des documents égyptiens, Documenta et Monumenta Orientis Antiqui 22,1971,p.168-169.S.Cauville, DendaraV-VI,OLA131,2004,p.140-141,enproposelatraductionsuivante:«ChambredissimuléedelaPuissantedansleTemple-du-sistre:(même)si lesbarbaresdescendentcontrel’Égypte,lesAsiatiquesn’y(=danslachapelle)pourrontpénétrer,lesBédouinsnepourrontlasouiller, lesétrangersnepourrontlafouler;touthommequijetteraunsort(?)contreelle,lefeudeSekhmetseradanssoncorps.»71.  Y.Koenig,Magie et magiciens dans l’Égypte ancienne, Paris, 1994, p.57-60.72.  J.Yoyotte,«L’Égypteancienneetlesoriginesdel’antijudaïsme»,Bulletin de la Société Ernest Renan 11,1962,p.139;R.Giveon, op. cit.,p.172:lesHaou-Néboucitésdanslesecondpassageévoqueraient«lebarbare,l’ennemi»demanièregénérale.Lessanctuairesdevaientêtre,d’après les textes, interditsauxétrangers,et toutparticulièrementauxAsiatiques(Ph.Derchain, Le Papyrus Salt 825 [B.M. 10051], Rituel pour la conservation de la vie en Égypte I, Mémoires de l’Académie royale de Belgique58a,1965,p.168,n.83);S.Sauneron, EdfouV,1962,p.347o.73.  R.Preys, op. cit., p.919.74.  S.Cauville, op. cit., p.68-70.75.  Onnoteégalement l’emploidecesubstantifkhetem,avec ledéterminatifduplandemaisonO1,dansuneépithèted’HathoretdeSekhmet/l’Or,àEdfouetDendera:lesdéessessontqualifiéesdeḫtm n wn⸗f, « khetemquinepeuts’ouvrir»(EdfouIII,316,13;DendaraVII,174,6).Cf. J.-Cl.Goyon, Le Rituel de sḥtpSḫmt au changement de cycle annuel, BdE141,2006,p.75etp.77-78,no5.Maiskhetemauraitplutôtdanscesdeuxcaslesensde«porte»(cf.Cl.Somaglino,Du magasin au poste-frontière dans l’Égypte ancienne : étude lexicographique du vocable khetem,thèsededoctoratinéditesoutenueenjuin2010àl’universitéParis-IV-Sorbonne,àparaître).76.  PourunesynthèsesurletoponymeSenmout,cf.ibid., p.513-542.77.  H.Beinlich, Die Photos der Preußischen Expedition 1908-1910 nach Nubien 1,SRAT 14,2010,photosB0150-0151.78.  G.Bénédite, op. cit.,p.87,14(=H.Beinlich, Die Photos der Preußischen Expedition 1908-1910 nach Nubien 2,SRAT 15,2011,photoB0339).

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

113

79.  GDGIV,120;J.Locher, Topographie und Geschichte der Region am ersten  Nilkatarakt in griechisch-römischer Zeit, Archiv  für Papyrusforschung und verwandte Gebiet 5, 1999,p.157-158.80.  Wb. III,306,6-10.81.  LDIV,82,e:textecitéparJ.Locher, op. cit., p.158.82.  Dixinscriptionsrépertoriéessurl’îledeSehel:A.Gasse,V.Rondot, Les Inscriptions de Séhel, MIFAO 126,2007,passim ;une inscriptionrupestre sur l’îled’Hassanawarte,près d’Éléphantine (KRI III,261, 5-10);une inscriptionrupestre le longde la routeAssouan-Philae(J.deMorgan, Catalogue des Monuments et inscriptions de l’Égypte antique I, Vienne,1894,p.29,no15).Unblocenréemploidansl’escaliermenantdutoitdutempled’Isisàunechambreanépigrapheducôtéestdutoit,retrouvélorsdudémontagedutemple,mentionnait le « khetemdeRamsès-aimé-d’Amon-Rê»,c’est-à-diresansdoutelekhetem de Senmout.Letexten’enétaitcependantpasvisible(G.Wahbah,«TwoRamessideBlocksDiscoveredonPhilaeIsland»,MDAIK34,1978,p.183,fig.2).83.  D.Bocquillon,«Deuxaspectsd’ArensnouphisàPhilae»,dansS.Schoske(éd.),Akten des vierten internationalen Ägyptologen Kongresses München 1985 III, BSAK 3,1989,p.224-225.84.  J.-P.Corteggiani,L’Égypte ancienne et ses dieux. Dictionnaire illustré, Paris,2007,p.414-416;H.Junker,Onurislegende,Vienne,1917,p.82-94 ;D.Inconnu-Bocquillon,Le Mythe de la déesse lointaine à Philae, BdE 132,2001,p.238-239,281-295.85.  Sur ladéfensede l’ÉgypteàPhilae,cf. également G.Zaki,Le Premier nome de Haute-Égypte du iiie siècle avant J.-C. au viie siècle après J.-C. d’après les sources hiéroglyphiques des temples ptolémaïques et romains, Monographie Reine Élisabeth 13,2009,p.195-198.86.  Edfou IV,165,7;EdfouV,24,8;180,8;195,17;287,1;326,3-4;376,13;EdfouVII,58,10;116,11;170,3;EdfouVIII,15,10;32,7.87.  Tous sauf Dendara V,60,10-61,2;DendaraV,97,3-4.88.  dj(⸗j) n⸗k ḫntš [ʿšȝ] ḫnt(y) Ḫtm ẖr dqr.w nb(.w) bnr(.w) (Edfou VII,170,3)(larestitution [ʿšȝ] estproposéeparD.Kurth, EdfouVII,Die  Inschriften des Tempels  von Edfu  I, Übersetzungen 2,Wiesbaden,2004,p. 306).Onretrouvedeuxexpressions similairesailleursdansletemple,datantégalementdePtoléméeIXSôterII:EdfouV,195,17oùIsis s’adresse au roi et lui dit « Je te donne les nombreux vergers dans Khetem»(dj[⸗j] n⸗k ḫntš ʿšȝ.wt ḫnt[y] Ḫtm);lamêmeadresseestprononcéeparHorusdeBéhédet,toujoursaubénéficedepharaon(Edfou V,376,13).89.  ḫwd Ḫtm m ȝḫw⸗s (Dendara III,113,11-12).90.  bʿḥ Ḫtm m nfr.w (Dendara II,124,13-14).OntrouveuneexpressionsemblableàEdfou,oùHorpakheredestḫy bʿḥ Ḫtm m ḫtm.w,«L’enfantquiinondeKhetemd’offrandes-khetem»(Edfou V,180,8).91.  ḥʿpy n(y) Tȝ-mry bʿḥ(⸗w) tȝ.wy ḥtm(⸗w) Ḫtm m ḫt⸗s (Mammisi de Dendara,22,8).92.  nṯr nfr n(y) Ḫtm (Dendara II,124,11).93.  ḥtr Ḫtm (Dendara V,62,9;Dendara IX,188,12).94.  ḫntyt Ḫtm (Dendara VII,120,3).95.  sḫm.w wr.w ḫnt(yw) Ḫtm(S.Cauville, op. cit.,p.180).96.  L’allitérationenḫsedoubleicid’unefigura etymologica,avecKhetem«Égypte»etle verbe khetem, «inscrire».LeWörterbuch nerecenseque le substantif correspondant,ḫtm.w,«inscriptions»,égalementdeformationptolémaïque(Wb.III,353,3-4;P.Wilson,

Spécimen

auteu

r

Spécimen

auteu

r

c l a i r e s o m a g l i n o

114

Ptolemaïc Lexicon, A Ptolemaic Lexicon. A Lexicographical Study of the Texts in the Temple of Edfu, OLA78, 1997,p.757.Pourleverbeḫtm«inscrire»,voiribid., p.757.97.  Cf.M.-Th.Derchain-Urtel,«Wortspielezu“Ort”und“Bewegung”inEdfuundDendera»,dansFr.Daumas(éd.),Mélanges Adolphe Gutbub, OrMonsp2,1984,p.55-62.98.  Edfou IV108,2-3.99.  S.Sauneron,L’écriture figurative dans les textes d’Esna, EsnaVIII,1982,p.54.100.  Id., Les Prêtres de l’ancienne Égypte, Paris,1998,p.144.101.  J. Le Goff, «Discorso di chiusura», dans Centro italiano di studi sull’altomedioevo(éd.), Popoli e paesi nella cultura altomedievale, 23-29 aprile 1981, Atti, 2, Settimane di studio del Centro italiano di studi sull’alto medioevo 29, 1983,p.837-838.102.  VoirlesexemplesdonnésparA.M.Blackman,H.W.Fairman,«TheMythofHorusatEdfuII»,JEA 29,1943,p.32-33.103.  J’empruntecetermeàG.Cislaru, Étude sémantique et discursive du nom de pays dans la presse française avec référence à l’anglais, au roumain et au russe I,thèsededoctoratsoutenueen2005àl’universitéParis-III-SorbonneNouvelle,[enligne],p.459-460.104.  O.Goelet,«KemetandOtherEgyptianTermsforTheirLand»,dansR.Chazan,W.W.Hallo,L.H.Schiffman(éd.),Ki Baruch Hu, Ancient Near Eastern, Biblical, and Judaic Studies in Honor of Baruch A. Levine,WinonaLake,Indiana,1999,p.23-42.105.  M.-Th.Derchain-Urtel, « Ta-mrj,“Terred’héritage”»,dansM.Broze(éd.),L’atelier de l’Orfèvre, mélanges offerts à Ph. Derchain, Louvain,1992,p.55-61.106.  KRI II,226-232(parexemple,226,13;227,1et5,229,6,etc.).107.  Wb. I,127,10;GDGI,106;P.Wilson, op. cit., p.113.108.  Wb. I,442,5-6;GDGII,12;P.Wilson, op. cit.,p.305;A.Gutbub,«Lesinscriptionsdédicatoiresdutrésordansletempled’Edfou»,BIFAO50,1952,p.37-38;A.M.Blackman, H.W.Fairman,«TheSignificanceoftheCeremonyḥwt bḥsw in the Temple of Horus atEdfu»,JEA 36,1950,p.67,n.19;Chr.Thiers,«Thèbes,lebuissondesdieux»,Kyphi4,2005,p.65.109.  Wb. I,551,10-14;AL77.1492et78.1519;D.Meeks, Mythes et légendes du Delta d’après le papyrus Brooklyn 47.218.84, MIFAO125,2006,p.120,no390.110.  Wb.I,148,1-5;P.Wilson, op. cit.,p.124.111.  Wb.I,424,12-425,17;P.Wilson, op. cit.,p.303-304.Seréféreràlafigura etymolo-gica dans DendaraXIV,5,10:dj⸗j n⸗k Bȝqt bȝq.tj.Unautredérivédebȝq, sbȝqt, désigne d’ailleursunœildivin,etenparticulierHathor,l’œildeRê(Wb.IV,94,13-14;P.Wilson, op. cit.,p.817).112.  Wb.I,425,18;E.Otto, LÄI,1975,col.76,s.v. «ÄgyptenimSelbstbewußtseindesÄgypters»;M.-Th.Derchain-Urtel, Thot à travers ses épithètes dans les scènes d’offrandes des temples d’époque gréco-romaine, Rites égyptiens 3, 1981,p.29.113.  Fr.Labrique, Stylistique et théologie à Edfou, le rituel de l’offrande de la campagne : étude de la composition, OLA 51,1993,p.186-187.VoirégalementM.-Th.Derchain-Urtel, op. cit., p.29-30.114.  Ph.Derchain, «Miettes»,RdE46, 1995,p.89-92.VoirégalementD.Kurth, «DieRitualszenemitdenmedizinischenInstrumenten imTempelvonKômOmbo(Nr.950)»,dansM.Schade-Busch (éd.),Wege öffnen, Festschrift  für Rolf Gundlach zum 65. Geburstag, ÄAT 35,1996,p.153-155.115.  Km.t jr.t Ḥr pw ;Km.t ḏd(w) r jr.t Wsjr (EdfouVI,200,5et7).

Spécimen

auteu

r

à p r o p o s d e s m o d e s d e d é n o m i n at i o n

115

116.  Ph.Derchain, op. cit.,p.91-92.117.  Wb. IV,153,7.118.  Wb. IV,153,4-6;P.Wilson, op. cit., p.857;M.-Th.Derchain-Urtel, op. cit., p.29-30;Fr.Labrique,op. cit.,p.246,n.1177.119.  M.-Th.Derchain-Urtel, op. cit.,p.29.Elleaégalementdémontré,danssonétudeconsacréeaudieuThot,combiensonemploidanscertainesscènesétaitsignificatif.