· Created Date: 1/23/2015 11:30:00 PM

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A I'oppo6é, Ia wie det barliet teclutologies pannet de ærtir de eette impatte et de renouer eueeIa radiealité det aneieru. d'innolation technique, fort accélérée de suivi des écosystèmes. . ces dernières décennies, nos têtes Le déploiement massif d'énergies bien-pensantes ne peuvent concevoir renouvelables nécessitera, pour equili- une réponse autre que technolo- brer à tout instant une offrefor- Ia Déctoissance: En quoi les grands pro- voit poindre les applications agricoles iets de < transition r renforcent I'emprise ( vertes > (corrélation entre données 4 de la technologie sur nos vies ? pour économiser les intrants tout en //,i .1. - 1 ^ ll) Philippe Bihouix : Après des siècles âméhorant les rendements),et même ? gique aux désordres environ- r,tilllijfi:i,.tt, ,. cément intermittente avec la nementaux.Au point d'oser dl:'.' ih, demande variable des affirmer bêtement comme W;i|, ..; ,1iyfu,. ^ consommateurs, de dévelop- Laurence Parisot qu' <,_un Wfui,WWilM,W per des smartgnd,s reliésà ff ;,i""d"ïï"ii"l,TlÏi;wffi tM*ï,îru'::i;*::ï,'] j: 3ËiÏitiin; "' crorssanee ll est clair néanmoinsque l'ar- -'wlW cei > votre réfrigérateurlorsque Dessinparu en 1973 dans Ia Gueule ouverte ! Notre ancêtre mettait déjà en garde contre les dérives libérales de l'écologie. gument < écologique '} va contri- le vent baisse. tflais, bien sûr, ce buer à promouvoir certaines technolo- sympathique Linlay d'ERDF récoltera gies, mais de manière non exclusive, d'es àonnées, sauia quand vous étiez un peu_ comme I'argument médical chez vous, et si vou! avez pris une aujourd'hui : la technologienucléaire douche ou un bain. ne s-erait pas si mauvaise (regardez les On parle aussi de < biotechnologies applications dans I'imagerie médicale jaunès > qui pourraient dépolluer lËau et les traitements anticancéreux),les -ou les sàls- (grâce à dËs bactéries nanotechnologies serviraient à la chi- mutantes ou dËsynthese qui dégrade- rurgie non intru-sive (en attendant, rort les polluants ou les concentreront contentez-vous du titane dans les pour les récupérer). On n'en est pas là, crèmes solaires), etc. mais les bonnes fées de la croissance Iémergence du big datg est embléma- vene sont penchées sur le berceau.Au tique. Alors qu'il semble déjà évidcnt nom de l'éiologie, on s'apprête bien à que son développement sera mortifère accélérer le saicage de lâ planète et (explosion du nombre d'équipements I'artificialisationdès sociétéi. internet, desserveurs,du,clouà compu- Alorc que toutelà base matérielle de tinq, d1 stockage de {on1!q' _de; il;;":;" serarn, cettecroissance centresoe ca-tcul"' avec les oecneE et ( verte)r est-elle uneillusion? la consommation d'éner5ie ^ql] jîll c'"ri,rre-" une mysrificarion. prenez avec) er servira essentiellermen::^d:: I" j"*i", liwe du'n gorr.oo > Jeremy applications marketing (traç1ge et R.fl"" , aprèsla ( troisième révolution clDrageoes consonrnuteurs)' ûoogte industriel'le >, il entrevoit rien moins prétend que la mise u d^:.n:::it:^*.t q""în" du'capitalisme-o., pr"rq,r", _*ïï:^*,11-:r^^p:ï"r.t1,j.9" :1î io". .u"r" de gàtuite univerieile àes ver oe nomnreuses !'les, tanols qu'on iommunication"s, de l'énergie et des objets, dont les coûts de production tendraient vers zéro. Après la révo- lution technologique des communi- cations viendrait celle d'un internet de l'énergie - basé sur les renouve- lables, I'hydrogène et les smart grids - et celle d'un internet des objets, à la fois connectés et produits à volon- té par des imprimantes 3D. Et la thèse séduit, des pourfendeurs d'un fordisme exploiteur aux écologistes naifs, en passant par les hédonistes consommateurs et les industriels alléchés par de nouveaux marchés. Mais Rifkin ne comprend pas (ou fait semblant d'ignorer) que la produc- tion doit s'appuyer sur des res- sources physiques, bien matérielles. Ainsi du potentiel des imprimantes 3D, qui déposent couche après couche une poudre de polymère ou de métal, une technologie < additi- ve D certes révolutionnaire par rap- port à I'usinage, par essence sous- tractif depuis qu'on taille des silex. Mais les imprimantes 3D ne rempla- ceront pas les usines de matières premières, hauts fourneaux, raffine- ries (mêmes bio), verreries, y com- pris pour des matières reryclées. Elles ne peuvent fabriquer des objets multi matériaux ou assemblé : on peut imprimer une carrosserie de voiture, des chaussures en résine ou des panneaux pour des < maisons >, mais pas un piano ni un ordinateur. Pour fondre la poudre de métal, on utilise un laser ou un faisceau d'élec- tron, une technologie coûteuse inimaginable chez les particuliers, dont les imprimantes < grand public > à la résine ne fabriqueront ni clou, ni vis. Enfin, il faut des matières premières supportant la fusion : on continuera à tisser et coudre les étoffes... Les bobinages en cuiwe des moteurs électriques pour Google cars, le silicium des panneaux solaires, le ciment et le fer- raillage des ponts et les chemises en coton resteront donc payants ! Quant à sa métaphore d'un internet de l'énergie, qui fleure bon l'écono- mie < dématérialisée >, elle est*enco- M {

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d'innolation technique, fort accélérée de suivi des écosystèmes. .ces dernières décennies, nos têtes Le déploiement massif d'énergiesbien-pensantes ne peuvent concevoir renouvelables nécessitera, pour equili-une réponse autre que technolo- brer à tout instant une offrefor-

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Dessin paru en 1973 dans Ia Gueule ouverte ! Notre ancêtre mettait déjà engarde contre les dérives libérales de l'écologie.

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va contri- le vent baisse. tflais, bien sûr, cebuer à promouvoir certaines technolo- sympathique Linlay d'ERDF récolteragies, mais de manière non exclusive, d'es àonnées, sauia quand vous étiezun peu_ comme I'argument médical chez vous, et si vou! avez pris uneaujourd'hui : la technologie nucléaire douche ou un bain.ne s-erait pas si mauvaise (regardez les On parle aussi de < biotechnologiesapplications dans I'imagerie médicale jaunès > qui pourraient dépolluer lËauet les traitements anticancéreux), les -ou

les sàls- (grâce à dËs bactériesnanotechnologies serviraient à la chi- mutantes ou dËsynthese qui dégrade-rurgie non intru-sive (en attendant, rort les polluants ou les concentrerontcontentez-vous du titane dans les pour les récupérer). On n'en est pas là,crèmes solaires), etc. mais les bonnes fées de la croissanceIémergence du big datg est embléma- vene sont penchées sur le berceau. Autique. Alors qu'il semble déjà évidcnt nom de l'éiologie, on s'apprête bien àque son développement sera mortifère accélérer le saicage de lâ planète et(explosion du nombre d'équipements I'artificialisationdès sociétéi.internet, des serveurs, du,clouà compu- Alorc que toute là base matérielle detinq, d1 stockage de

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objets, dont les coûts de productiontendraient vers zéro. Après la révo-lution technologique des communi-cations viendrait celle d'un internetde l'énergie - basé sur les renouve-lables, I'hydrogène et les smart grids- et celle d'un internet des objets, àla fois connectés et produits à volon-té par des imprimantes 3D. Et lathèse séduit, des pourfendeurs d'unfordisme exploiteur aux écologistesnaifs, en passant par les hédonistesconsommateurs et les industrielsalléchés par de nouveaux marchés.Mais Rifkin ne comprend pas (ou faitsemblant d'ignorer) que la produc-tion doit s'appuyer sur des res-sources physiques, bien matérielles.Ainsi du potentiel des imprimantes3D, qui déposent couche aprèscouche une poudre de polymère oude métal, une technologie < additi-ve D certes révolutionnaire par rap-port à I'usinage, par essence sous-tractif depuis qu'on taille des silex.Mais les imprimantes 3D ne rempla-ceront pas les usines de matières

premières, hauts fourneaux, raffine-ries (mêmes bio), verreries, y com-pris pour des matières reryclées.Elles ne peuvent fabriquer des objetsmulti matériaux ou assemblé : onpeut imprimer une carrosserie devoiture, des chaussures en résine oudes panneaux pour des < maisons >,mais pas un piano ni un ordinateur.Pour fondre la poudre de métal, onutilise un laser ou un faisceau d'élec-tron, une technologie coûteuseinimaginable chez les particuliers,dont les imprimantes < grandpublic > à la résine ne fabriquerontni clou, ni vis. Enfin, il faut desmatières premières supportant lafusion : on continuera à tisser etcoudre les étoffes... Les bobinagesen cuiwe des moteurs électriquespour Google cars, le silicium despanneaux solaires, le ciment et le fer-raillage des ponts et les chemises encoton resteront donc payants !Quant à sa métaphore d'un internetde l'énergie, qui fleure bon l'écono-mie < dématérialisée >, elle est*enco-

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Au nom de l'écolsgie" le sare plus irréaliste. Las, on nê transpor-te pas les électrons comme les pho-tons, et on ne stocke pas l'énergieaussi aisément que des octets. Pourproduire, stocker, transporter l'électri-cité, même < verte >, il faut quantitéde métaux : platine des piles à hydro-gène, néodyrne des éoliennes ou desvoitures électriques, sélénium etindium des panneaux solaires à hautrendement... et bien d'autres métauxrares utilisés en électronique, dont ladernande exploserait avec une généra-lisation des smart grik, des objetsconnectés et du big data. Loffre miniè-re, déjà contrainte, ne pourrait suivre.Il en est évidemment dc même pour lavoiture électrique, et j'ai encore dumal à croire qu'on va déployer réelle-menl des mil l ions de bornes partouten France. J'ose espérer que, commesouvent, il ne s'agira in jine que d'uneffet d'annonce politique et qu'on évi-tera cette aberral ion environnemcnta-lc et économique.

Dans votre ouvrage, vous montrez queles < basses technologies ,r appodentdes solutions à la crise écologique...Les < basses technologies ) sont.avant tout, un pied de nez aux hightech qui nous envoient dans le mur,puisqurelles sont. plus consomma-trices de ressources, souvent plusrares, et nous éloignent des possibili-tés d'un recyclage efficace et d'uneéconomie circulaire.Elles consistent d'abord à questionnerintelligemment nos besoins, à réduireà la source, à chaque fois que possible,le prélèvement de ressources et la pol-lution engendrée. Il y a naturellementtoute une gamme d'actions imagi-nables, qui sont plus ou moins com-pliquées, plus ou moins acceptables -ce que j'ai appelé en plaisantant la( matrice écolo-liberticide D ; ss1-taines devraient logiquement faireconsensus ou presque : supprimer unmillion de tonnes de papiers publici,taires par an, réintroduire le rechapa-ge pour les pneus de voitures particu-lières, sans aucun impact pour lasécurité... d'autres sont un peu plusdifficiles à faire passer, mais franche-ment nous n'y perdrions quasimentpas de ( confort D : imposer quelquesformats uniques de bouteilles pourintroduire une consigne universelle etla réutilisation systématique, compos-ter les déchets même en ville dense,brider la vitesse des véhicules pourles allégrr et réduire leur consomma-tion.... d'autres enfin promettentquelques débats : la seule < voiturepropre > étant le vélo, il faudra tôt outard calmer notre hyper mobilité etnous organiser différemment. Et, enforçant un peu le trait, le < grand pro-gramme de rénovation thermique dubâtiment > pourrait se limiter pourl'essentiel à enliler un pull : il est eneffet illusoire de croire que nous pour-rons atteindre, en rénovant, desconsommations énergétiques aussibasses dans les bâtiments anciens quedans les neufs, car on ne va pas isolerle musée du Louvre ou des logementshaussrnanniens par I'extérieur. Sanscompter I'effet du parc existant : avecla meilleure volonté du monde, il fau-drait de I'ordre du siècle pour mener àbien les travaux. C'est certes moinsagréable, mais tellement plus simpled'isoler les corps que les bâtiments.Ensuite, il y a tout le travail sur laconception des objets, pour les rendreréparables, modulaires, réutilisables,faciles à démanteler... Pour cela, ilfaut mener des réflexions sur laconception elle-même (robustesse,simplicité, choix du mono-matériau etdes matières premières, électroniquebannie si possible) mais aussi revoirnotre ( cahier des charges n : enacceptant le vieillissement ou la réuti-lisation de I'existant, une esthétiquemoindre pour les objets fonctionnels,parfois une moindre performance ouune perte de rendement, un côtémoins pratique (plus grande taille ouintermittence)...Tout cela, pour fonctionner, nécessite

ccase de la planète (suite)des

tévolutions tsociétales. implique

des réflexions sur les modes de pro-duction (quel degre de mécanisation,donc d'arbitrage entre main-d'æuvreei ressources/énergie, quelle mailleterritoriâle et quelle taille optimalepour les unités de fabrication, doncquel degré de relocalisation nécessai-re ou désirable...) ou notre approchedu travail (impact sur l'emploi de lamoindre consommation ; répartitiondu temps entre travail salarié, travaildomestique et trânsports, etc.)

Est-il possible de reprendre le contrôlesur la technique, dans une société urba-nisée, où les individus hyper-spécialisésdépendent de flux permanents pourrépondre à leurs besoins ?Ça ne va pas être simple, car noussommes très dépenclants des grandsréseaux - distribution d'eau, d'éner-gie (gaz et électricité), réseaux d'asszri-nissement, transports collectifs, télé-communications, évacualion et traite-ment des déchets, système agroali-mentaire, etc. Bien plus que les objetsmanufacturés, ils sont nécessaires carc'est notre capacité à vivre plus nom-breux sur une surface donnée qui esten jeu.Nous sommes désormais bien tropnombreux pour vivre comme deschasseurs-cueilleurs, bien trop urba-nisés, agglutinés, faute de place, surde petites surfaces. A plusieurs cen-taines d'habitants par km2, il est horsde question de récolter un peu de boisde feu autour de chez soi, puiser I'eaudans la riyière et y làire la lessive. Lesrisques de contamination microbien-ne sont tels que pour éviter les chocsépidémiques, il est nécessaire d'adop-ter des règles d'hygiène strictes (pourles corps comme pour les lieux), dessystèmes d'adduction d'eau et d'assai-nissement irréprochables, un niveaude médicalisation bien supérieur, dessystèmes de sécurité...A l'échelle de villages et de bourgs su[-fisamment peu denses, des solutionslow tech existent, cornme pour I'assa!nissement (toilettes sèches, lagunage,filtration par les plantes...), ou pourl'énergie (petites unités renouve-lables, solaire thermique, micro-hydraulique...), mais elles sontimpensables à l'échelle des agglomé-rations urbaines. Pour une société< durable >, il faudra indéniablementdésurbaniser, mais sans étaler, soit unexercice urbanistique et social de hautvol et de longue halcine.

comment expliquer que la rétlexion surla technique, qui était au ceur de l'éco'logie politique dans les années r97o, aitété progressivement édulcorée ?Depuis I. Illich ou E.F Schumacher,on mesure effectivement le cheminparcouru... Iécologie politique < offi-cielle > a glissé d'une écologie de lademande, oir il s'agissait de question-ner les besoins, de prendre les sujetsà la racine, à une écologie de I'o[fre, oùon exiç une énergie < décarbonée >ou dénucléarisée, mais sans ricn vou-loir changer à notre mode de vie. Pourproduire l'énergie, il laut alors s'en-thousiasmer sur les smart grids et le( tartinage > de panneaux solaires, etpour le bâtiment, il faut bien pro-mettre d'isoler si on veut économiserl'énergie sans toucher à la températu-re de consigne... Cela mène à deschoses bien incohérentes, puisqu'aumoment où on lance de grands pro-grammes éoliens offshore, on égrèneles lieux publics de panneaux énergi-vores. Comprenne qui pouna...Surtout, je crois que c'est la questionde I'emploi qui ernpêche toute radica-lité du discours. < La croissance, c'estI'emploi ri est tellement martelé, qu'ilest encore difficile de parler de sobrié-té sans faire peur. Une fois acté le faitque la croissance ne reviendra pas (ony vient doucement), il faudra seconvaincre que le plein-emploi estparfaitement atteignable dans unmonde économe en ressources, et quenous avons largement les moyenstechniques, financiers et organisation-nels pour y parvenir.

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