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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE FILIERE SPECIALISEE EN ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT MEMOIRE DE MAITRISE Présenté par : RAMARATSIALONINA EDDY Christian Sous la direction de Madame RATSIVALAKA Simone, Maître de Conférences Date de soutenance : 08Avril 2005 « CONTRIBUTION A LA PROTECTION ET A LA VALORISATION DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO : Cas des villages de Kirisiasy, d’Andohariana et d’Ambodivoara »

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE FILIERE SPECIALISEE EN ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT

MEMOIRE DE MAITRISE

Présenté par : RAMARATSIALONINA EDDY Christian

Sous la direction de

Madame RATSIVALAKA Simone, Maître de Conférences

Date de soutenance : 08Avril 2005

« CONTRIBUTION A LA PROTECTION ET A LA VALORISATION DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO :

Cas des villages de Kirisiasy, d’Andohariana et d’Ambodivoara »

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

FILIERE SPECIALISEE EN ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT

MEMOIRE DE MAITRISE

Présenté par : RAMARATSIALONINA EDDY Christian

« CONTRIBUTION A LA PROTECTION ET A LA VALORISATION DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO :

Cas des villages de Kirisiasy, d’Andohariana et d’Ambodivoara »

SOMMAIRE REMERCIEMENTS RESUME INTRODUCTION PREMIERE PARTIE : L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE, HUMAIN ET JURIDIQUE DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA - MAROLAMBO

CHAPITRE I : FANDRIANA ET MAROLAMBO : DEUX REGIONS AUX ASPECTS BIOPHYSIQUES ET

HUMAINS OPPOSES , ETUDE A TRAVERS LES VILLAGES DE KIRISIASY, ANDOHARIANA ET AMBODIVOARA

1- ASPECT PHYSIQUES DE FANDRIANA ET MAROLAMBO

2- MODE D’OCCUPATION HUMAINE ET SYSTEMES DE PRODUCTION

CHAPITRE II : CONTEXTE DE LA POLITIQUE FORESTIERE MALGACHE PAR RAPPORT A

LA ZONE D’ETUDE

1- LA POLITIQUE ET LA LEGISLATION FORESTIERE DE MADAGASCAR

2- CONTEXTE DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO

DEUXIEME PARTIE : LE CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO COMPRESSE PAR LES VILLAGES DE KIRISIASY, ANDOHARIANA ET AMBODIVOARA

CHAPITRE III : LES POTENTIALITES DU CORRIDOR

1- LES POTENTIALITES ECOLOGIQUES

2- LES POTENTIALITES ECOTOURISTIQUES ET ECONOMIQUES DE LA REGION DU CORRIDOR

CHAPITRE IV : LE CAS DES VILLAGES DE KIRISIASY, D’ANDOHARIANA ET

D’AMBODIVOARA

1-LES POINTS COMMUNS DES TROIS VILLAGES

2- SINGULARITES DES TROIS VILLAGES

TROISIEME PARTIE : LA GESTION TRADITIONNELLE VERS UNE VALORISATION DU CORRIDOR FORESTIER

CHAPITRE V : GESTION TRADITIONNELLE DES RESSOURCES NATURELLES

1- ACTION DE L’HOMME SUR LA FORET

2- CONTRAINTES HUMAINES ET ECONOMIQUES POUR LA VALORISATION DE LA FORET

CHAPITRE VI : LA VALORISATION DU CORRIDOR

1- LES INTERVENTIONS POUR LA PROTECTION ET LA CONSERVATION DE LA COUVERTURE

FORESTIERE

2- IMPACT LOCAL DES INTERVENTIONS

CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE ANNEXES

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REMERCIEMENTS Je n’aurai pu accomplir seul ce mémoire de maîtrise, et c’est dans un esprit de sincère

reconnaissance que je m’adresse à tous ceux, qui de prés ou de loin, m’ont permis de le réaliser.

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à Madame RATSIVALAKA Simone, Maître de conférences et premier responsable de la Filière Spécialisée en Environnement et Aménagement du Département de Géographie qui m’a dirigé durant les étapes de l’élaboration de ce mémoire.

Je suis très reconnaissant également à Madame RAMAMONJISOA Josélyne, Professeur titulaire du département de Géographie à l’Université d’Antananarivo d’avoir bien voulu accepter la présidence du jury.

Je tiens à exprimer aussi mes sincères remerciements à Monsieur RAVALISON James, Maître de conférences et Directeur du Département de Géographie, qui a bien voulu faire partie des membres de jury.

Merci à Monsieur RAZAFIARIJAONA Jules, enseignant chercheur de l’Ecole Supérieur en Sciences Agronomiques, pour son encadrement technique et ses précieux conseils.

Mes remerciements s’adressent aussi aux projets Conservation International à Madagascar (CIMAD) et Madagascar Institut pour la conservation des Environnements tropicaux (MICET), pour leurs appuis financiers et techniques lors de l’élaboration de ce mémoire.

Merci à ma famille pour leurs soutiens matériaux, moraux et financiers et leurs patiences durant la réalisation de ce mémoire de maîtrise, sans oublier les aides de mes amis sans exception.

Merci à tous !

ii

RESUME

Le corridor forestier Fandriana – Marolambo dispose de potentialités basées sur les

ressources naturelles et culturelles. Ces potentialités soufrent pourtant de la dégradation due à son exploitation irrationnelle et l’action de déforestation.

La population riveraine du corridor est constituée de Betsimisaraka dans la partie Est

et de Betsileo dans la partie Ouest, qui sont tous des agriculteurs. Ces derniers exploitent la forêt de façon traditionnelle. Ils défrichent et brûlent la forêt pour obtenir des espaces à cultiver. Ils exploitent en même temps les ressources ligneuses et non ligneuses de la forêt pour satisfaire les besoins locaux. On observe l’avancement rapide de la dégradation de la forêt de l’est vers l’ouest.

L’enclavement de la région périphérique du corridor est un obstacle pour son développement.

La présente étude propose d’analyser les activités de la population riveraine du

corridor et leur mode de production dans une situation enclavée. Elle permet ensuite de déterminer les filières promotrices de développement de la région telles que la canne à sucre, l’écrevisse, l’orchidée, la plante médicinale et l’écotourisme et d’orienter le mode de gestion traditionnelle de la forêt vers sa valorisation et sa protection par l’intervention des organismes et des services techniques privés ou étatiques.

Mots clés : Corridor forestier, déforestation, population riveraine, ressources

naturelles, valorisation et protection.

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ACRONYMES ANGAP : Association National Pour la Gestion des Aires Protégées AP : Aire Protégée CITE : Centre D’Information Technique et Economique C.I : Conservation International CISCO : CIrconscription SCOlaire CLS : Comité Local de Sécurité COAP : Code des Aires Protégées CSB : Centre de Santé de Base EPP : Ecole Primaire Publique ERP : Enquête et Recherche Participative ESPATEL : Espace Téléphonique FID : Fond d’Intervention pour le Développement GELOSE : Gestion Locale Sécurisée ICTE : Institut pour la Conservation des Environnements Tropicaux LDI : Landscape Development Interventions MEF : Ministère des Eaux et Forêt MICET : Madagascar Institut pour La conservation des Environnements Tropicaux ONE : Office National de l’Environnement ONG : Organisation Non Gouvernementale PCD : Plan Communal de Développement PE : Programme Environnemental PN : Parc National POLFOR : POLitique FORestière PCDI : Projet de Conservation et de Développement Intégré RAP : Rapid Assessment Program RNI : Réserve Naturel Intégré RS : Réserve Spécial TELMA : Téléphone Malagasy WWF : World Wide Fund for nature

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INTRODUCTION :

La déforestation est un phénomène mondial. On estime à 11 millions d’hectares les

pertes annuelles en forêt tropicale entre 1980 et 1995 (Dictionnaire encyclopédique 2000). Au niveau national, le défrichement de Madagascar touche plus de 200 000 ha d’étendue de forêt naturelle chaque année (Rapport sur l’état de l’environnement, 1995), soit 1.81% du taux mondial de déforestation. Mais, en raison de sa richesse en biodiversité et de son taux d’endémicité élevé, la grande île est qualifiée de « véritable sanctuaire de la nature ». Malheureusement, cette biodiversité subit des pressions d’origine diverse, au point que sa protection devient la priorité du gouvernement et des organismes internationaux et nationaux comme la Conservation Internationale (C.I) et Madagascar Institut pour la Conservation des Environnements Tropicaux (MICET). L’Etat s’est engagé actuellement, dans un grand défi sur la protection de l’environnement, en augmentant la superficie des aires protégées à 6 000 000 hectares, avant l’année 2010. Le problème de l’environnement à Madagascar va de pair avec la pauvreté. Pour répondre à ses préoccupations majeures, le gouvernement actuel se lance sur :

- la conservation des biodiversités et de leur endémicité ; - la valorisation des potentialités naturelles répondant au besoin d’une large

majorité de la population et - la réduction des pressions sur les ressources naturelles.

Le corridor forestier ou couloir forestier représente la liaison de deux ou plusieurs

formations forestières. Il constitue un des éléments potentiels des flux d’échanges génétiques,

en même temps qu’il peut constituer une extension des aires de distribution des éléments

biologiques (Rapid Assessment Program MICET, 2001). Il joue un rôle important dans le

fonctionnement de l’écosystème et assure la circulation des animaux qui se déplacent

beaucoup lors de leurs activités. Les corridors peuvent constituer des pièces importantes du

système de conservation régionale en retenant des espèces importantes ou en fournissant des

représentants de la végétation originelle (Hobbs, 1996, cité dans le rapport du RAP MICET,

2001).

Le corridor forestier Fandriana - Marolambo est compris entre les latitudes 20°00 et 20°45 S et les longitudes 47°12 et 47°54 E. Il est limité à l’est par la sous-préfecture de Marolambo, à l’ouest par la sous-préfecture de Fandriana, et au sud ouest par la sous-préfecture d’Ambositra. Ces trois sous-préfectures ont chacune leur cantonnement forestier respectif. L’ensemble du corridor forestier couvre près de 60 000 ha. Il relie deux grandes aires protégées de renommée internationale. Il s’agit du Parc national de Mantadia au nord et celui.de Ranomafana au sud (Croquis n°01)

Ce corridor est une zone intéressante pour une recherche en matière géographique. « CONTRIBUTION A LA PROTECTION ET VALORISATION DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA-MAROLAMBO, cas des villages d’Ambodivoara, de Kirisiasy, et d’Andohariana » est le thème de notre recherche. Il porte sur les relations entre l’Homme et la forêt, et met en exergue notre besoin de contribuer à l’effort de l’Etat dans la

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protection de l’environnement, et de valoriser les ressources naturelles et culturelles, comme facteur de développement local, régional, voire national. Cette protection du corridor concerne parmi les différentes formes de pressions anthropiques la couverture forestière. Sa valorisation est le moyen nécessaire pour orienter les paysans, de la déforestation vers la protection. L’objectif est de conserver la couverture forestière.

Les pratiques agricoles traditionnelles telles que la culture itinérante sur brûlis ou

« tavy » et les cultures à l’intérieur de la forêt accélèrent la dégradation de la couverture

végétale du corridor forestier Fandriana – Marolambo. Ces pratiques sont liées aux problèmes

fonciers qui sont loin d’être réglés dans les régions de Fandriana et Marolambo. La

coexistence des lois coutumières et des lois modernes complique l’accès des paysans au sol.

Notre questionnement est de nous demander si la valorisation du corridor forestier Fandriana – Marolambo face aux pratiques traditionnelles à travers la protection et l’exploitation des ressources naturelles, peut assurer un développement socio-économique de la population locale tout en conservant la couverture forestière ? Plusieurs raisons justifient le choix du sujet : - D’une part, les séances de lecture et de documentation au sein du Projet MICET nous ont amené à choisir le thème étudié. Notre but est d’apporter notre modeste contribution au projet en l’aidant dans la réalisation de ses objectifs et finalités sur la conservation de la biodiversité. Cette dernière est vue comme un facteur de développement régional. - D’autre part, nous voulons comprendre l’importance de la valorisation de la biodiversité sur la promotion du développement et de la conservation du corridor forestier Fandriana – Marolambo. Croquis n°01 : CARTE DE LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE

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Nous avons choisi comme site d’étude, les villages d’Ambodivoara, de kirisiasy, et d’Andohariana, à cause de leur situation carrefour reliant les deux régions de Fandriana et de Marolambo. Ces trois villages sont en plus réputés comme grands producteurs de rhum traditionnel (toaka gasy). Ce dernier constitue l’un des facteurs principaux de la déforestation. On a donc la chance d’apercevoir à travers ces trois villages, les nuances entre les régions de Fandriana et Marolambo qui sont reliées par le corridor forestier. Méthodologie de recherche :

L’étude bibliographique est indispensable car elle permet de consulter le maximum d’ouvrages qui se rapportent de près ou de loin à la zone d’étude et qui servent également de référence pour l’étude. Des documents ont été consultés auprès de Madagascar Institut pour la Conservation des Environnements Tropicaux (MICET), de l’office National de l’Environnement (ONE), du Landscape Development Interventions (LDI), de la POLitique FORestière (POLFOR), de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP), et de certains centres de documentation d’Antananarivo à savoir le Centre d’Information Technique et Economique (CITE), la Banque Mondiale, le Bibliothèque de Géographie à l’Université d’Antananarivo, Bibliothèque de Géologie, et Archives à Tsaralalana. Ces documents sont le dictionnaire encyclopédique, différents ouvrages, des rapports techniques, des revues et des cartes. Notre approche du milieu s’est faite par étapes : Le premier mois de notre séjour à Fandriana a été consacré à des séances de consultation des documents et des interviews auprès de quelques autorités administratives de la région : le Sous-préfet de Fandriana, les Maires de Miarinavaratra, d’Ankarinoro et de Betsimisotra, et le Député de Madagascar élu dans la région, ainsi que d’autres personnes ressources. Les mois restants ont été exclusivement axés sur les travaux de terrain, qui ont duré trois mois dans les villages d’Andohariana, de Kirisiasy, et d’Ambodivoara. La première étape des travaux de terrain consistait à la reconnaissance de la zone d’étude. Cette phase a été consacrée entièrement aux inventaires sociaux, économiques et des ressources naturelles. Tout passage dans la zone a toujours débuté par des rencontres avec les autorités locales tant administratives que traditionnelles telles que : les chefs quartiers, les responsables des Ecoles Primaires Publiques (EPP) et les Patriarches ou « Tangalamena », sans pour autant négliger le reste de la population qui d’une forme ou une autre, nous a communiqué certaines informations. Des enquêtes préliminaires auprès de certains ménages ont été prévues lors de cette première étape des travaux, mais la situation sur terrain, nous a obligé à commencer l’approche par une méthode d’observation directe et participative qui consiste à prendre part à la vie active des villages tout en discutant avec eux. Nous avons participé la plupart du temps, à certaines activités du village comme la réhabilitation d’une maison à Kirisiasy. Nous avons participé également aux activités menées par nos familles d’accueil dans chacun des villages. Il s’agit de la vente au marché ou de la recherche des bois de chauffe dans la forêt. Cette méthode nous a permis de recueillir une mine d’informations et de gagner la confiance des habitants. La deuxième étape des travaux de terrain a été orientée sur des séances de prise de photos et des enquêtes auprès de quelques ménages, sans négliger l’observation directe qui est toujours nécessaire. Trois critères de sélection étaient envisagés pour l’échantillonnage des ménages : la durée d’installation, l’âge du chef de ménage et la circonstance au moment de l’enquête.

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Pour le taux d’échantillonnage des ménages enquêtés dans chaque village, un seuil de 10% a été choisi. Les ménages ont été sélectionnés avec l’aide des personnes ressources lors de notre retour dans chaque village. Les catégories des ménages enquêtés sont différentes.

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Tableau n°01 : Répartition des ménages enquêtés selon les villages et les critères de choix VILLAGE AMBODIVOARA KIRISIASY ANDOHARIANA

Nombre total de ménage

100 35 50

Nombre de ménages enquêtés

10 6 7

Pourcentage 10% 11,4% 12%

Effectifs selon l’ancienneté d’installation

5 (Depuis 1970 ) 3 (Depuis 1980 ) 2 (Depuis 1990) 0 (Depuis 2004)

2 (Depuis 1970) 3 (Depuis 1980) 1 (Depuis 1990) 0 (Depuis 2004)

4 (Depuis 1970) 2 (Depuis 1980) 1 (Depuis 1990) 0 (Depuis 2004)

Effectifs selon les catégories d’âge

2 (Entre 20 et 29 ans)

6 (Entre 30 et 49 ans) 2 (Plus de 50 ans)

1 (Entre 20 et 29 ans) 4 (Entre 30 et 49 ans) 1 (Plus de 50 ans)

1 (Entre 20 et 29 ans)3 (Entre 30 et 49 ans)3 (Plus de 50 ans)

Source : enquête personnelle

D’après ce tableau, les ménages enquêtés sont en majorité des résidents depuis 1970 et 1980.

Ils connaissent bien leurs espaces. Les 73.91% des chefs de ménages enquêtés sont âgés de 30

à plus de 50 ans. Ils sont encore actifs dans les travaux de production.

Malheureusement, des problèmes se sont présentés, tels que : - La méfiance des gens face aux étrangers, a rendu difficile la communication sur certains points. Un autre problème vient dans la compréhension du dialecte local Betsimisaraka tel le cas d’Ambodivoara dans la commune d’Ambodinonoka sous préfecture de Marolambo. - La prudence des gens envers les autorités (Fanjakana) à cause de la production illégale de rhum traditionnel a limité considérablement le nombre de personnes ressources. Les villageois nous ont pris pour un espion de l’Etat malgache. - En fin, le fort taux d’analphabétisme chez les habitants a rendu difficile l’appréciation de la fiabilité et la véracité des valeurs quantifiables qu’ils donnent comme la distance, la superficie, le taux et la production. En dépit de ces difficultés nous avons réussi à collecter une mine d’information. Ainsi notre plan s’articule autour d’une dynamique cohérente :

- La première partie porte sur l’étude du corridor forestier au sein de deux régions relativement opposées, Fandriana et Marolambo. Elle montre les caractères physiques des deux régions, le mode d’occupation humaine et systèmes de production à travers l’étude des villages de kirisiasy, Andohariana, et Ambodivoara, et enfin le contexte juridique du corridor forestier Fandriana – Marolambo.

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- La deuxième partie met en relief les éléments promoteurs de développement et les points faibles de la région du corridor forestier Fandriana-Marolambo. Cette étude permettra d’orienter les perspectives pour une meilleure gestion de la couverture forestière.

- La dernière partie s’appuie sur les interventions pour la protection et la valorisation du corridor forestier Fandriana-Marolambo. Elle met en exergue le schéma de valorisation du corridor à travers l'étude de différentes filières.

PREMIERE PARTIE : L’ENVIRONNEMENT

PHYSIQUE, HUMAIN ET JURIDIQUE DU CORRIDOR

FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO

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CHAPITRE I : FANDRIANA ET MAROLAMBO : Deux régions aux

aspects biophysiques et humains opposés : étude à travers les villages de

Kirisiasy, Andohariana, et Ambodivoara

Fandriana et Marolambo sont deux sous préfecture voisines. La sous préfecture de Fandriana appelée aussi pays du Fisakana, du nom de la rivière

Fisakana qui traverse le pays suivant la direction nord-est / sud-ouest, se trouve dans la

province de Fianarantsoa. Elle se situe à la limite des Hauts - plateaux et touche la frontière

qui sépare les Hautes Terres Centrales et la côte Est. Elle occupe une superficie de 2.947 km²

subdivisée en 13 communes. Elle est limitée au Nord par les sous préfectures d’Antanifotsy et

d’Antsirabe II ; à l’est par une falaise forestière qui la sépare avec les sous-préfectures de

Marolambo et de Nosivarika; au sud et à l’ouest par la sous préfecture d’Ambositra (cf.

croquis n°01).

Les villages de Kirisiasy et d’Andohariana y sont localisés. Le village de kirisiasy est situé dans la vallée d’Ilempona. Il est entouré au nord par

le quartier de Tratrambolo ; à l’Est par la forêt qui le sépare d’Ambodivoara, à l’Ouest par Miarinavaratra et au sud par Andohariana. Il fait partie du quartier de Besofina, Commune rurale de Betsimisotra. Le nom du village vient du pont de Christias placée à l’entrée. Ce pont a été construite par un colon, un ingénieur nommé « Christias ».

Tandis que Andohariana était selon les traditions orales, un lieu de pâturage situé tout près d’une chute d’eau. Quelques pasteurs s’y donnent souvent rendez-vous avec leurs zébus. Ces derniers y sont laissés en toute liberté. Quant au moment du départ, on regroupe les zébus. On entend souvent cette phrase « jereo ao andohan’ny riana ny omby » c’est à dire « va voir les bœufs au-dessus de la chute d’eau ». D’où l’appellation Andohariana.

Les premiers habitants du lieu ont bâti le village d’Andohariana en 1920. Ce sont des immigrants agriculteurs venant de la région de Fandriana à la recherche des terres propices à la culture. Des villages sont ensuite construits aux alentours d’Andohariana suivant l’augmentation du nombre de population. L’ensemble de ces villages est devenu un quartier en 1972 et porte le nom d’Andohariana. Ce quartier fait partie de la commune rurale d’Ankarinoro sous-préfecture de Fandriana. Il est entouré à l’ouest par Ankarinoro, à l’est par la forêt, au nord par Kirisiasy et Betsimisotra, et au sud par Ankona.

Marolambo est une sous préfecture, créée en 1950, dans la province de Tamatave

localisé par 47° 45’ et 48° 15’ E et 19° 45’ et 20° 30’S La sous préfecture de Marolambo est limitée au nord par le fleuve Mangoro et ses

affluents qui le séparent des districts de Vatomandry et d’Anosibe an’ala ; à l’ouest, par la grande falaise forestière qui le sépare des sous préfectures d’Antanifotsy, d’Antsirabe, de Fandriana et des hauts plateaux ; au sud se trouve la sous préfecture de Nosy varika, près d’Ampasinambo, et en fin, à l’est, la sous préfecture de Mahanoro. Sa superficie est de 3 030 km². (cf. croquis n° 01). C’est là que se trouve le village d’Ambodivoara. Il est construit vers

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1870, au bord du fleuve de Nosivolo. Ambodivoara venait du nom d’un arbre appelé « Voara », situé jadis devant l’entrée du village. Il est entouré de quelques petits villages dont l’ensemble forme le quartier d’Ambodivoara. Celui-ci se trouve à la limite ouest de la sous préfecture de Marolambo et fait partie de la commune rurale d’Ambodinonoka. Il est très vaste. Il est entouré à l’ouest par les quartiers de Tratrambolo et de Besofina (région de Fandriana), à l’est et au nord-est par Ambodinonoka (région de Marolambo), au sud par des forêts primaires.

1-Aspects physiques de Fandriana et Marolambo :

1.1- Un paysage, un climat, un réseau hydrographique bien distincts :

Le relief : Sur le plan physique, la morphologie de la région de Fandriana a évolué

progressivement en fonction des différents cycles d’érosion. La dénivellation entre les points culminants et les points le plus bas est relativement forte. L’altitude varie entre 1276 mètres dans la vallée de la Mania au sud et 2145 mètres dans les quartzites de Vorondolo au nord (croquis n°02). Les crêtes sont fragmentées. La direction des lignes de crête est principalement nord – sud. Une dépression rectiligne, causée par la présence d’une faille, passe par Mahazoarivo-Fiadanana et continue plus au nord par Sahamadio et Fandriana.

Les reliefs montagneux sont coupés par de nombreuses vallées très encaissées qui

ont pris naissance sur le flanc sud de Vatondrangy. La chaîne de Vatondrangy constitue la

ligne des partages des eaux : l’Onive dans le versant Nord, la Mania, le Mananjary et le

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Echelle :

Croquis n°02 : CARTE DE RELIEF : FANDRIANA – MAROLAMBO Source : composition personnelle (Fond de carte : BD 500 FTM) LEGENDE :

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Nosivolo dans le versant Sud. Les bas fonds sont en général étroits. Ils sont composés de

vallées étroites, de cuvettes, et des zones de plaine. Ils sont principalement utilisés pour la

culture du riz. Ce dernier est aussi cultivé sur les pentes des collines où de haut en bas

s’étagent des rizières taillées en gradins.

Les terrasses alluviales actuellement occupées par des rizières étaient autrefois exploitées pour l’or tel le cas de Dimiarivo dans le Fokontany de Tratrambolo commune Miarinavaratra. Ces terrasses sont aujourd’hui fortement érodées.

Quant à Marolambo, le pays est en général caractérisé par une succession de collines

souvent en pente raide. Leur altitude croit de l’est vers l’ouest. Cette croissance d’altitude est brutale en passant dans la zone appelée « zone de la première falaise ou gradin intermédiaire » de la côte Est de Madagascar. Cette falaise constitue une faîtière, qui a une altitude moyenne de 700m à 800m. Cette faîtière sépare la zone des basses collines à l’est de la falaise, et la zone des hautes collines à l’ouest de la falaise. Son point culminant est situé à 830 m au PK 85.5km de la route Mahanoro-Marolambo. L’altitude diminue suivant une pente très faible vers l’ouest jusqu’à Marolambo-ville. Elle oscille entre 450 m et 800 m dans la zone des hautes collines. Mais à Ambalahady elle atteint 1034 mètres. Les vallées sont peu étroites et ne suffisent pas pour cultiver le riz. La forêt est brûlée et transformée en tavy.

Une érosion intense a donné aux massifs un aspect arrondi caractéristique des formations montagneuses jeunes.

Les reliefs des deux pays sont nettement distincts au point de vue altitude et

morphologique. Le climat : La morphologie des régions a une influence sur l’état du climat. (tableau n°02) La zone orientale de Fandriana est influencée par le climat de l’Est Malgache, de

type tropical tempéré humide. Les précipitations sont plus fréquentes avec une moyenne annuelle supérieure à 1400 mm. La température est de plus en plus fraîche avec une moyenne annuelle de 16 à 21°C. On appelle cette zone, la région au vent.

Par contre la zone occidentale est caractérisée par le climat de type tropical

subhumide des hauts plateaux, avec une température moyenne annuelle de 18°C. Le maximum de 25°C a lieu en novembre - décembre et le minimum de 11°C en juillet – août. La lame d’eau recueillie dans l’année est de 1472 mm répartie sur 163 jours. L’hiver est très froid et dure de mai à août, tandis que l’été se caractérise par une élévation de la température et des pluies fréquentes s’étalent de novembre à mars. On appelle cette zone la région sous le vent.

Enfin, le climat de la zone montagnarde est de type tropical froid avec une

température moyenne annuelle de 16 °C. L’hiver est très froid tandis que l’été se caractérise par des pluies fréquentes pendant les mois de novembre à mars. La précipitation est forte avec une moyenne annuelle de 1400 mm. Cette zone est dispersée dans les deux zones précédantes. Les vents de l’alizé, de direction Est, soufflent pendant la saison sèche.

Tableau n°02 : résumé du climat de la région

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Zone orientale Zone occidentale Zone montagnarde

- climat de type tropical tempéré humide, - précipitation moyenne annuelle > (1200) 1400 mm avec 3 à 4 mois écosecs -Température moyenne annuelle de 16 à 21°C

- climat de type tropical subhumide, - précipitation moyenne annuelle de 1000 à 1600 mm avec 2 à 4 mois écosecs - Température moyenne annuelle de 17 à 22°C

- climat de type tropical froid humide, - précipitation moyenne annuelle de 1400 mm avec 2 à 4 mois écosecs - Température moyenne annuelle de 16°C

(source : Blaser et Al in Rap MICET, 2001) La période sèche qui dure de juin à septembre est caractérisée par une précipitation

inférieure à 30 mm. Tandis que pour la période humide qui dure de décembre à mars, la précipitation est supérieure à 100 mm. Au total, la pluviométrie annuelle est de 1159.8 mm (tableau n 03). La température moyenne mensuelle de la région de Fandriana oscille entre 6°C en juillet à 27°8 C en novembre (1994 à 1999). Pendant ces cinq ans d’observation, la température moyenne annuelle varie entre 10°3 et 24°9 C. (tableau n 04)

Tableau n°03 : La répartition annuelle de la pluviométrie dans la région de Fandriana (en mm) :

Moyenne de 1994 à 1999

J F M A M J J A S O N D TOTAL

Précipitations en mm

308 234.1 127.5 80.2 33.6 12.3 9.9 15.6 24.2 37.6 68 208.25 1159.8

Pourcentage 26.6 20.2 10 6.9 2.9 1 0.9 1.35 2.1 3.2 5.9 17.9 100

(source : Météorologie nationale) Tableau n°04 : Température mensuelle dans la région de Fandriana (en °C) : Moyenne de 1994 à 1999

J F M A M J J A S O N D TOTAL

Température maximum

26.2 26.6 26.6 25.7 23.2 22.2 20.4 22 23.8 26.6 27.8 27.4 24.9

Température max. Absolu

28.1 29.4 29.9 29.9 28.9 26.6 25.1 24.4 26.7 28.3 30.3 31.1 28.25

Température minimum

14.4 13.3 13.1 13.2 10 6.9 6 6 7 9.6 11.1 12.9 10.3

Température min. Absolu

10.3 10.9 10.6 7.4 5.2 3.2 4.2 3.8 4.6 6 7.3 11 7.04

(Source : Météorologie Nationale)

Deux saisons distinctes caractérisent le climat de la région : La saison sèche et froide de mai à mi-novembre est soumise à l’influence de l’Alizé australe. La saison chaude et pluvieuse de mi-novembre à avril coïncide avec la saison des cyclones qui dominent entre janvier et mars (figure n°01). Ces cyclones sont occasionnels, mais le volume d’eau qu’ils apportent et les dégâts qu’ils provoquent peuvent être catastrophiques.

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Figure n°01

Il y avait autre fois une station météorologique à Marolambo, celle ci a dû fermer car

les responsables de cette station n’étaient pas payés depuis 1982. Ils n’ont pas livré les données météorologiques en conséquence. La plupart des données douteuses était annulée.

Malgré cela, les informations obtenues sont caractéristiques de la région. Le climat est essentiellement humide de type oriental. Les précipitations de la région sont élevées avec en moyenne une hauteur d’eau de 1563.3mm l’année. Le maximum annuel est de 1926.6mm avec un minimum de 1200mm (tableau n°05). Le climat est nettement influencé par l’altitude. La présence des vents locaux est déterminée par l’enchevêtrement des vallées. Tandis que, proche de la falaise, la pluie est abondante du fait de la condensation des nuages et de l’effet orographique. Une certaine fraîcheur accompagne la saison des pluies.

Tableau n°05 : Pluviométrie dans la région de Marolambo (en mm)

Année Janv Fevr Mars Avr Mai Juin Juill Août Sept Oct Nov Déc TOTAL

1978 a a a a 98.5 a 169.1 40.5 23.4 35.0 163.6 174.5 704.6

1979 175.3 a 13.0 a 139.4 20.7 171.0 2138 23.4 26.5 210.4 215.8 1209.34

1980 206.1 192.98 286.6 51.8 119.8 69.3 191.1 58.3 14.9 104.3 55.6 181.1 1531.8

1981 39.6 171.4 294.6 123.3 313.9 79.2 51.3 1380 183.4 98.0 109.6 326.3 1928.6

1982 344.6 359.9 125.8 167.9 39.7 a 47.1 68.9 202.1 294.4 a a 1950.4

(source : service météorologique Antananarivo) ; a : annulé

Les dernières données obtenues auprès du service météorologique d’Antananarivo datent de 1982. Les données de température entre 1978 – 1982 sont annulées pour leur fiabilité. Seule l’année 1974 présente des données assez complètes (tableau n°6). La température moyenne annuelle à Marolambo est de 21°8 C avec un maximum de 31°C en décembre et un minimum de 12°6 C en juillet.

Tableau n°06 : Température de la région de Marolambo en 1974 (en °C)

1974 Janv Fevr Mars Avr Mai Juin Juill Août Sept Oct Nov Déc T° max 29.4 31.1 28.4 28.0 27.0 24.3 23.3 23.8 25.2 27.1 29.8 31.0

Courbe ombrothérmique de Gaussen (P=2T)

050

100150200250300350

J J A S O N D J F M A M

P(mm)

0255075100125150175 T°(°C)

Précipitation en mm Temperature max. absolu

15

T° min a a a a a a 12.6 14.6 14.4 16.4 18.4 19.8

(source : service météorologique Antananarivo) ; a : annulé

Le réseau hydrographique :

Sur le plan hydrographique, trois grands cours d’eau, Fisakana, Sandranamba et

Nosivolo prennent leurs sources à l’intérieur de ce corridor forestier Fandriana - Marolambo.

Par contre leurs directions sont différentes.

La région de Fandriana est traversée par la grande rivière de Fisakana. Elle coule

suivant une direction NE - SO (croquis n° 03). C’est une rivière calme et régulière. Mais elle

offre une chute d’eau de 250 mètres à Tratrambolo. Cette chute est importante pour

l’établissement de barrage hydroélectrique.

La rivière est grossie par la Mania avant de se verser dans la Tsiribihina. La Mania coule suivant une direction EO. Son lit est généralement plat atteignant parfois 50 mètres de largeur avec un régime régulier. 80 % des bas fonds de la région sont cultivés en riz. Ce sont ces cours d’eau qui les irriguent. Deux grandes rivières drainent la région de Marolambo. Il s’agit de la Sandranamba et de la Nosivolo (croquis n°03).

D’une part, la rivière de Sandranamba coule dans la direction NO - SE. Ce n’est pas une longue rivière, mais elle est rapide et irrégulière. Elle a un régime torrentiel.

D’autre part, la rivière de Nosivolo conflue avec les petites rivières de Sakara et de Sahave à l’entrée du village d’Ambodivoara. Elle coule suivant une direction SO - NE. C’est le plus grand cours d’eau de la région. Dans son cours moyen, elle présente un angle droit

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caractéristique de 2 km près du village d’Amboditavolo. C’est un canal naturel de forme rectiligne appelé Andranomahitsy.

Les deux cours d’eau ne sont pas navigables en général, sauf pour quelques sections

de faible longueur. Ceci est dû à l’abondance de rocher dans leurs cours et à l’irrégularité de leurs débits. Des crues violentes balaient tout sur leur passage pendant la période pluviale. De nombreux rapides, chutes et cascades longent les cours d’eaux. Certaines de ces chutes peuvent atteindre 100 m à 200 m. Par contre, des bancs de sables affleurent pendant la période sèche.

La direction des schistosités conditionne l’orientation des cours d’eaux. Ces cours d’eaux sont tributaires du fleuve de Mangoro au nord. Ils se réunissent à Marolambo à une altitude de 450 m, avant de se disperser dans le complexe Alaotra – Mangoro. Ils représentent donc un caractère endoréique, du fait qu’ils ne se jettent pas directement dans la mer.

1.2- Une couverture végétale dégradée et prédominance de sol ferralitique :

La couverture végétale : Les régions de Fandriana et Marolambo sont en grande partie déboisées. La région de Fandriana est couverte par des prairies (Bozaka) qui donnent au pays un

aspect assez « monotone ». La couverture végétale est très dégradée. Dans la partie Nord-Ouest on pratique des reboisements de pins et eucalyptus depuis 1960 pour protéger les rizières de l’ensablement.

Dans la région de Marolambo, la forêt est en général fragmentée. Les lambeaux de

forêt occupent surtout les hautes collines. (Croquis n°03) La prédominance de sol ferralitique : Les sols des régions de Fandriana – Marolambo sont ferralitiques. Le sol sous

reboisement de pin dans la partie nord-ouest a une forte teneur en acide le rendant impropre à l’agriculture. Dans la forêt, il est recouvert d’humus. Les plaines et les vallées, notamment les plaines d’Ambohimilanja et d’Androrangavola, sont constitués de quelques rares terres alluviales. Les sols peu évolués sont facilement érodables de par leur richesse en sable et en limons.

17

18

Sur le plan géologique, la région de Fandriana est constituée par le socle cristallin précambrien appartenant au système de graphite. La moitié Ouest à la prédominance de

micaschiste, comportant quelques gneiss, quartzites, cipolins et migmatite, représenterait le groupe d’Ambatolampy. La moitié Est à la prédominance de migmatites granitoïdes comprenant, des quartzites, gneiss, charnockites et enclavés de micaschistes, équivaudrait au groupe de Manampotsy (Croquis n°04).

Par contre le sous-sol de la région de Marolambo est composé pour la plus grande

partie de schistes cristallins, granites, migmatites, gneiss et quartz. La partie Est de la région est formée d’Amphibolite, de granite, de migmatites granitoïdiques à amphiboles et grenat. La partie centrale de la région est ensuite dominée par des gneiss, leptynites, migmatites à graphite. En fin, la partie ouest, est marquée par la présence d’une série migmatitique amphibolite, de gneiss, quartzite et des lames de migmatites granitoïdes. Un complexe de granites migmatitiques et migmatites associées forment la zone de la falaise. (Croquis n° 04). Une série granitique à faciès finement grenu, forme de minuscules massifs au nord - ouest de

la région.

On observe dans la forêt de Korikory des roches noires qui forment des filons diabasiques

2- Mode d’occupation humaine et systèmes de production :

2.1- Un peuple d’agriculteurs à Fandriana ou « Fisakana »

Le pays du Fisakana est peuplé de Bestileo du nord ayant pour origine un mélange de

Vazimba, d’Arabe (appelé « Kalafotsy »), et de Zafirambo. L’arrivée des Zafirambo vers le début du XVIème siècle a marqué le début du royaume de Fisakana. De plus, la région a aussi reçu de nombreux immigrants Betsimisaraka de Mangoro et des colons (voanjo) Merina. Les autochtones sont actuellement appelés « Betsileo terak’i Fisakana ».

C’est un peuple instable qui connaît le phénomène d’exode rural depuis 1952. Ce

dernier a atteint un taux maximum en 1965. La cause principale de cet exode était la pression

19

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d’une épidémie de rat. Le phénomène était entre autre favorisé par la présence de la voiture tout terrain appelé « Mille kilos » qui assurait le transport à l’époque et facilitait le transport

des gens. Le phénomène de migration qui était interne, a changé de forme actuellement. Les jeunes sont attirés par la capitale à la recherche d’emplois dans les zones franches. La population a augmenté depuis 1998 de 168.337 à 175.743 en 2000. Mais la fuite des jeunes vers la capitale a entraîné une baisse de la population. Celle ci a diminué de 170675 habitants en 2002 (figure n°02). Le taux de croissance est donc – 2,8%.

Figure n°02 : Histogramme de la population de Fandriana

La population de Fandriana est répartie dans 13 communes rurales. La densité

moyenne de la population est de 57,57 hab/km². Les habitants de Kirisiasy sont tous des Betsileo de la zone périphérique. Ils

comptent actuellement 324 habitants dont 127 hommes et 197 femmes soit 0,18% de la population de Fandriana en 2002.

La population d’Andohariana est aussi faible. Le dernier recensement, effectué en

2002 par les comités locaux de sécurité ou CLS (tableau n°07), montre que le nombre de la

population était de 292 hab répartie en 55 ménages. C’est une population jeune avec une

moyenne d’âge de 21 ans. Les 63,35% de la population ont moins de dix huit ans (-18 ans) et

33,21% ont entre 18 et 60 ans. Ces derniers représentent la population active. Les personnes

âgées de plus 60 ans ne représentent que 3,44%. Le taux de naissance est de 2,8%.

164 000166 000168 000170 000172 000174 000176 000

1998

1999

2000

2002

Nombre dePOPULATION

21

Tableau n° 07 : Nombre de la population d’Andohariana, avec tranche d’âge (2002) Age 0 -5 ans 6-10 ans 11-17 ans 18 – 60 ans + 60 ans TOTAUX Total Général

Sexe H F H F H F H F H F H F H et F

Effectifs 33 22 36 24 41 29 58 39 5 6 172 120 292

(Source : recensement effectué par les membres des CLS)

Au total, le nombre de population d’Andohariana ne représente que le 0,17 % de la

population de Fandriana en 2002.

Les Betsileo de Fandriana aménagent leur espace de façon presque identique.

L’organisation de l’espace dans le village de Kirisiasy et d’Andohariana est un exemple typique de la région du pays de Fisakana. Les maisons sont implantées près des bas fonds à proximité des points d’eau. Cependant Kirisiasy est caractérisé par un habitat groupé (photo n°01), tandis que Andohariana un habitat dispersé (photo n°02). Ces deux types d’habitat sont caractéristiques de la région de Fandriana.

Photo n°01 : habitat groupé à Kirisiasy (cliché : Eddy)

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Photo n°02 : habitat dispersé à Andohariana (cliché : Eddy)

Les bas fonds sont aménagés en rizière :

Le bas fond de Kirisiasy est constitué de marais de 600 ha dont seulement 8 % des surfaces cultivables sont transformées en rizière. Un projet d’aménagement du marais est déjà commencé cette année 2004. Il s’agit de la pisciculture. Par contre les bas fonds d’Andohariana sont aménagés en rizière. Les Betsileo de Fandriana sont réputés « meilleurs paysans malgache ». Ils aménagent les versants pour les transformer en terrasse de rizière, parce que les bas fonds cultivables sont étroits et restreints. Ces rizières en terrasse donnent un beau paysage au pays.

Le calendrier de la riziculture suit généralement trois saisons dans l’année : - La première saison est la pré-culture ou « Vary aloha » elle se tient du mois d’août

à janvier ; - la seconde saison est la grande culture ou « Vary be » de novembre à mars - Enfin, la dernière saison est appelée post-culture ou « Vary afara » de novembre à

avril. Ce calendrier a été réalisé par les paysans pour pouvoir maîtriser le travail durant la récolte ou « Tao-raha ». Malgré ces systèmes de culture bien organisés, la production reste faible. Les paysans commencent à pratiquer l’arboriculture fruitière telle la pomme de Fisakana. La culture de contre saison : pomme de terre, blé, culture maraîchère s’est répandue dans les rizières irriguées. La riziculture en terrasse n’est pas encore pratiquée dans les villages de Kirisiasy et d’Andohariana.

Les pentes des collines sont aménagées pour les cultures vivrières telles que le maïs, les haricots, le manioc, la patate et l’arachide. Des « savoka » et des forêts primaires bordent la partie Est des deux villages. Quelques habitants cultivent la canne à sucre à l’intérieur de la forêt.

Le commerce tient en parallèle avec la culture une place importante dans les activités des paysans. La spéculation de rhum traditionnel tient la première place, vient ensuite les petites gargotes appelées « hotely », et enfin l’épicerie pour la vente de Produit de Première Nécessité (PPN). Le marché de Toaka Gasy fait la réputation de Kirisiasy. L’essentiel des produits provient de la région de Marolambo.

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Après la culture, l’élevage occupe la place secondaire dans l’activité des Betsileo du Fisakana. L’élevage des animaux de basse-cour tient la première place pour les villages de

Kirisiasy et d’Andohariana, ensuite les bœufs et les porcs. Certains habitants pratiquent aussi l’apiculture et la pisciculture mais la production

destinée pour la consommation familiale reste faible. La collecte de miel et la pêche des écrevisses dans la forêt sont des activités complémentaires qui deviennent une habitude chez les habitants des deux villages. Un ménage arrive à capturer 80 écrevisses par semaine en moyenne entre les mois d’août et février. Entre avril et septembre, une famille arrive à cueillir 100 litres de miel par mois dans la forêt. Dans le secteur artisanal, la plupart des femmes savent fabriquer des nattes. La matière première utilisée est le Pandanaceae ou « vakoana » et le Cyperaceae ou « ravin-dahasa ». Une femme arrive à produire une natte par jour. Il ne reste que le débouché pour motiver la production.

Les Betsileo de Fandriana ne sont pas seulement de bons paysans, mais ils sont aussi intéressés par l’enseignement. On compte actuellement, 349 écoles ouvertes contre 11 seulement fermées dans la région de Fandriana. Le village de Kirisiasy est actuellement doté d’une Ecole Primaire Publique avec deux instituteurs titulaires et une suppléante. Cette année 2004, 151 élèves sont allés à l’école. Le taux de réussite annuel est en moyenne de 10%. De même pour le village d’Andohariana, il possède actuellement une Ecole Primaire Publique avec 3 niveaux ; 11ème, 10ème, et 9ème. En 2002, 52 élèves sur 82 enfants scolarisables ont joint l’école. Ils représentent un taux net de scolarisation de 63,41%. Ils sont composés de 25 garçons et 27 filles. Le taux de réussite était de 10%. Les élèves passant en 8ème doivent généralement continuer leurs études à Ankarinoro ou à Ankona. Cette année l’effectif des élèves a augmenté de 70. Le taux de scolarisation annuel a augmenté de 17,30%, avec 2 enseignants. L’une d’entre eux est une suppléante.

Les familles s’entraident pour assurer les études de leurs enfants jusqu’au niveau souhaité. Malheureusement, les élites Betsileo ne reviennent chez eux que pour faire des vacances ou bien pour célébrer des cérémonies.

En ce qui concerne la santé publique, les maladies courantes de la région sont : le

paludisme, la toux et la diarrhée. Pour le moment, seuls les chefs lieux de commune sont équipés d’infrastructure sanitaire. Pour Kirisiasy, les malades sont obligés de joindre Betsimisotra pour se soigner. Tandis que ceux d’Andohariana se déplacent à Ankarinoro. Certains gens consultent les tradipraticiens sur place. On compte actuellement, cinq guérisseurs dans le village d’Andohariana et trois pour Kirisiasy. Les malades sont obligés de joindre Besofina pour se soigner.

Les habitants de Fandriana préfèrent mélanger la pratique traditionnelle avec le moderne. Ce mode de vie ne concerne pas seulement la santé, mais aussi l’organisation culturelle.

Au niveau de l’organisation culturelle, les habitants de Fandriana sont en majorité

des chrétiens catholiques et Protestants. Quelques mouvements de sectes commencent à prendre place dans la société tel que le RHEMA, l’Assemblé de Dieu. Les autochtones de Fandriana ont aussi leur croyance et leur coutume : - La circoncision est pratiquée pendant l’hiver. Les dépenses dépendent des foyers

organisateurs et s’évaluent en moyenne à 30 kg de viande et 20 litres de « toaka gasy » par

foyer. Les invités doivent porter aussi leur participation : 1 litre de « toaka gasy », une somme

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de 2500 Fmg et cinq gobelets de riz par foyer. C’est le « donner pour récupérer » ou « Atero

ka alao ».

- L’exhumation ou « Famadihana » est une façon de rendre hommage aux morts. La pratique consiste à tirer les morts de leurs tombeaux et de renouveler les linceuls. Les vivants pensent que les morts ont froid et qu’il faut changer leur enveloppe. L’événement se passe tous les 5 ans pour chaque famille et pendant les mois de juillet à septembre. Pour les dépenses l’organisateur doit préparer 1 zébu ou 1 porc, du Riz entre 20 sacs de 10 kg et 30 sacs, du linceul ou « laban-drazana », et enfin du Rhum traditionnel. Les invités doivent eux aussi se munir d’une somme de 15.000Fmg, 20 gobelets de riz, et des tissus. L’aîné de la famille porte toujours le nom du père. C’est à lui d’assurer toutes les dépenses. Les femmes sont considérées comme des invitées.

- Le tabou consiste à considérer certains animaux comme sacrés. Le porc epic (trandraka) est

un animal tabou, non seulement on ne le mange pas, mais le rencontrer est aussi un signe de

malheur. On ne consomme pas non plus le hérisson (sokina), le sohy (soïmanga) une espèce

d’oiseau, et l’anguille striée ou lamproie (amalombandana). Quant aux animaux domestiques,

on ne peut élever ni abattre le zébu à poil parsemé de taches rouges : le « vandamena ».

Les habitants de Fandriana sont donc formés de paysans agriculteurs qui sont

également intéressés par l’école. Ils vivent dans une société conservatrice d’Us et coutumes et

acceptent en même temps la pénétration de l’idéologie du christianisme.

2.2- Les Betsimisaraka de Marolambo, une population ancrée dans la tradition

La population de Marolambo est composée en raison de 85% de Betsimisaraka. Les

15% représentent toutes les ethnies de Madagascar. Ce sont en majorité des Betsileo et des Merina. La majorité des immigrants Betsileo habite dans la région d’Ambodinonoka limitrophe de Fandriana, tandis que les Merina sont nombreux à Androrangavola et Ambohimilanja limitrophe d’Antsirabe et d’Ambatolampy. Ces immigrants se dispersent facilement dans la masse Betsimisaraka. La population de Marolambo a connu depuis 1975 une croissance annuelle de 3,51% en passant de 47137 à 71987 en 1989. La densité est de 19hab/km² en 1989. Ces habitants sont répartis dans 99 Quartiers.

Un bon nombre de la population s’installe à l’intérieur de la forêt pour la culture, la

cueillette et la chasse. On estime à 2415, le nombre d’habitant d’Ambodivoara en 2003 (tableau n°08). Les femmes représentent 50,60% de la population. La une population est jeune avec une moyenne d’âge de 30 ans. Les moins de 25 ans représentent déjà 56,64% de la population. La population active est considérée entre 18 et 60 ans. Elle représente les 32,67% de la

population totale. Les jeunes de moins de 18 ans et les personnes âgées de plus de 60 ans sont

des inactifs.

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Tableau n°08 : Nombre de la population d’Ambodivoara avec tranche d’âge :

Age 0-5 ans 6-17 ans 18-25 ans 25-60 ans +60 ans Totaux TOTAL GENERALE

Sexe H F H F H F H F H F H F H et F

Effectif 302 312 214 231 153 156 235 245 289 278 1193 1222 2415

(source : PCD Ambodinonoka, 2003)

L’année 2003 est marquée par une baisse du taux de natalité par rapport à l’année précédente. Il a chuté de 3,19% à 1,54%. Le taux de mortalité a également diminué de 1,03% à 0,43% pour la même année.

Les déplacements de la population sont importants à l’intérieur de la zone. Ils sont souvent saisonniers. La plupart des immigrés sont des salariés qui ne viennent que tous les ans, au moment du piétinement des rizières et du repiquage du riz. L’installation dans le pays ne demande pas de formalité stricte. Il suffit de se présenter au « Fokonolona » du village et de demander l’autorisation de cultiver des terrains ou des rizières encore disponibles. Les célibataires épousent dans d’autres cas des femmes du pays et s’enrichissent là-bas.

En zone forestière, le mouvement des paysans est irrégulier tout au long de l’année. Ils quittent leurs villages à n’importe quel moment de l’année selon leur besoin. Ils adorent se disperser dans la forêt à la recherche de terrains de culture, en pratiquant le tavy et en vivant de cueillette et de chasse.

L’agriculture constitue l’activité principale et occupe 94% de la population active. Les 06% sont répartis entre l’artisanat, le commerce et l’administration.

Le système productif est marqué par la prédominance des cultures extensives,

entraînant une forte utilisation de l’espace au détriment des ressources forestières. Il n’y a pas d’encadrement technique sur l’exploitation agricole. L’occupation illicite des terrains domaniaux limite les opérations d’aménagement qui visent à l’amélioration des rendements.

Les cultures de rente comme le caféier et la canne à sucre constituent l’une des activités des paysans. La culture de café se pratique de deux façons. La première dans le village autour des habitations. La seconde caféière est plus importante. Elle est placée loin du village. Ce dernier est généralement installé au bord d’un cours d’eau et est souvent constitué d’habitat groupé, comme le cas d’Ambodivoara (photo n°03).

Photo n°03 : Le village d’Ambodivoara (cliché : Eddy)

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Les bas fonds sont transformés en rizière. Les collines font l’objet de la transformation de savoka en terrain de culture. Ce sont les domaines de tavy, des cultures vivrières (manioc, patates douces, haricots, arachides, bananes,…) et des cultures de rente. La forêt est un patrimoine en régression.

Dans le village d’Ambodivoara, il y a 2 saisons de culture de riz dans l’année : La première saison ou « vary vato » se tient du mois de janvier à mai. La deuxième saison ou « Vary mamy » a lieu du mois de juillet à décembre. Et pour complément, il y a la culture de riz sur « tanety » ou « vary an-tanety » ou « vary be » qui est une culture sur brûlis. Elle est associée à d’autres cultures, le manioc, le maïs, la patate douce. La majorité de la production est consommée sur place car le village est isolé. Tout transport se fait à pied, d’où une difficulté d’évacuation des produits locaux et d’approvisionnement.

L’élevage représente l’activité secondaire. Les zébus sont parqués dans la forêt parce qu’il n’y a plus d’espace libre dans le village. En 2003, on compte 300 têtes de bovin, 30 têtes de porc et 600 volailles (PCD Ambodinonoka, 2003).

Enfin, l’artisanat demeure comme activité résiduelle. Il subit divers problèmes comme le défaut d’équipement, d’infrastructure permettant sa promotion. Comme principale activité artisanale : il y a la confection de natte, de sacs, et de tissus utilisé à la fabrication de chemise appelée « Akanjo be ». Mais tout cela reste pour le besoin de la famille. La fabrication des tables et des chaises est rare. Les matières premières utilisées sont trouvées sur place. (Tableau n°9) Tableau n°09 : Matière première pour l’artisanat

Type de produit Matière première

Natte ou « Tsihy » Penja Pannier ou “Tanty” Penja Chemise ou “Akanjo” Raphia Table, Chaise Bois

(Source : PCD Ambodinonoka, 2003)

Sur le plan éducatif, les Betsimisaraka sont conscients de l’obligation d’instruire les enfants. Il n’y qu’une seule Ecole Primaire Publique à Ambodivoara. Deux enseignants s’occupent actuellement de 450 élèves répartis dans cinq classes, du 11ème à 7ème. Le nombre d’enfant scolarisé est passé de 299 en 2003 à 450 en 2004. Le taux de scolarisation a augmenté de 50,50%. (Tableau n°10)

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Tableau n°10 : Effectifs des élèves à Ambodivoara Elèves F G Effectifs (2003) 146 153

Enfant scolarisable en 2003 445

Taux de scolarisation 67.19%

Taux de réussite 16%

Taux d’abandon 6%

Effectif enseignant 2

Enfant scolarisé en 2004 450

Niveau 11ème jusqu’à 7ème

Malgré l’initiative des deux enseignants d’Ambodivoara, certains parents retirent leurs enfants de la classe pour compléter les besoins en main d’œuvre. Le taux de déscolarisation est de 06% en 2003. La cause principale de cet abandon vient des parents et la maladie.

Les maladies courantes de la région sont : la tuberculose et le paludisme. Or aucune infrastructure sanitaire ne se trouve dans le quartier d’Ambodivoara. Il n’y a même pas un médecin. Les malades sont obligés d’aller joindre le CSB II d’Ambodinonoka ou pratiquer l’automédication. Certains consultent le tradipraticien.

Dans l’organisation sociale, les corps des notables appelés « Tangalamena »

définissent les règles communautaires dont l’approbation et l’application sont publiées en conseil dans le palais ou « Tranobe ». Toutes formes de manifestation traditionnelle ou de cérémonies d’Us et coutume doivent être assistées des Tangalamena.

Les Us et coutumes sont identiques pour les Betsimisaraka sud. On distingue : - Le « culte des morts » : il est pratiqué pour le respect et la crainte des morts. La

plupart des tombeaux sont enterrés sous tumulus de terre. Certains sont édifiés sur le sol. Pour rendre hommage aux morts, les vivants implantent des pierres levées ou

« tsangambato » sur le lieu de sacrifice ou « Fisoronana » placé toujours devant l’embouchure ou « vinanin-drano ». Ceux qui sont blâmés par la société n’ont pas leur place dans ce lieu sacré. L’offrande de zébus pendant la cérémonie est un signe de reconnaissance aux vœux exhaussés par les ancêtres. Un autre lieu sacré est placé au milieu du village. C’est le symbole de chaque village. Il est appelé « JIRO » ou « Faditra » (photo n°04). Seuls la circoncision (sambatra) et le 10ème enfants « mamahan-jaza folo » ou bien plus de 10 enfants y compris les petits-fils appelé « mamahan-jaza maro » y sont célébrés. La cérémonie est toujours suivie d’une offrande de zébus. Les familles concernées par la circoncision peuvent se regrouper pour atténuer les charges durant la cérémonie.

28

Photo n°04 : Le « JIRO », un symbole des

villages Betsimisaraka (cliché : Eddy)

Le mot « faditra » est aussi employé quand quelqu’un veut enlever le reproche des

ancêtres transmis dans un rêve ou obtenu sous autre forme. La personne concernée doit alors

sacrifier un zébu. Le sacrifice de zébu constitue une forme de relation et de réconciliation

avec les ancêtres.

La tradition exige entre autre que la première récolte et la maison nouvellement construite doivent être suivies d’une fête. Les concernés ont le devoir d’inviter tout le village. Il y a des jours interdits comme le mardi et le jeudi. Cette interdiction ne concerne que quelque personne. Pendant ces jours, ces personnes ne travaillent pas. Selon la croyance des habitants, laver des linges de couleur rouge vif dans la rivière de Nosivolo est strictement interdit. Celui qui désobéit subira des malheurs. Pendant la pluie, on ne doit pas porter une feuille de banane au-dessus de la tête à l’entrée du village car c’est un signe de malheur pour les villageois.

La population de Marolambo est encore marginalisée au point de vue développement

économique, culturelle et structurelle. Son système de production dépend encore de la forêt et la pratique traditionnelle.

Les modes d’occupation et de production des Betsileo et des Betsimisaraka sont

différents. Les Betsileo sont conscients de la possibilité de maîtriser l’espace. Tandis que, les modes de production des Betsimisaraka sont encore déterminés par la nature.

29

30

CHAPITRE II : CONTEXTE DE LA POLITIQUE FORESTIERE

MALGACHE PAR RAPPORT A LA ZONE D’ETUDE

1- La politique et la législation forestière de Madagascar

1.1- Problématique nationale

L’activité principale des paysans malgaches est l’agriculture. Leur besoin de terrain à

cultiver augmente suivant la croissance démographique. C’est la logique paysanne. Le droit coutumier favorise l’extension rapide et sans dépense des terrains de culture suivant les règles de la société. Le droit moderne exige que toute terre vacante et sans maître doive être une propriété de l’Etat. Les espaces forestiers sont inclus dans cette propriété de l’Etat. Une politique et législation forestière sont également appliqués à Madagascar pour conserver la forêt qui fait partie de la richesse naturelle malgache.

Malgré l’existence de ces droits et législations forestiers, l’action de déforestation se maintient.

1.2- Etat actuel :

La conservation et la protection de la forêt malgache sont régies par le programme

d’action environnementale en 1990. Le programme environnemental a été divisé en trois phases de sept ans : PE I de

1990 à 1997 ; PE II de 1997 à 2004. Actuellement, il touche à sa troisième phase. Les objectifs principaux du PE III sont :

- en premier lieu, la préservation de l’environnement par sa conservation, sa

réhabilitation, et sa valorisation ;

- en second lieu, l’amélioration du niveau de vie des populations en leur offrant la possibilité de jouir, de manière durable, d’un environnement en soutien à leur mode de vie ;

- en dernier lieu, la recommandation de la mise en place des mécanismes de financement pérennes pour servir ces deux premiers objectifs.

1.3- Evolution de la politique forestière Malgache :

L’étude de l’évolution de la politique forestière sera tirée en grande partie de

(SIGRIDE, 1999). La première politique forestière malgache a commencé sous le règne d’Andrianampoinimerina. En 1881, Rainilaiarivony, Premier ministre sous le règne de Ranavalona II, a fait naître la législation écrite malgache appelée «code des 305 articles» Dans ce code, il a souligné les règles régissant la forêt, dans trois articles :

Article 101 : « les forêts ne doivent pas être incendiées ; ceux qui les brûleront, seront mis aux fers pendant 10 ans »

Article 104 : « il ne peut être construit de maison dans la forêt sans l’autorisation du gouvernement ; si des personnes érigent, pour y demeurer, des habitations dans la forêt, elles sont punies d’une amende de 10 bœufs et de 10 piastres, leurs maisons seront détruites, et elles devront en outre, payer une indemnité d’un bœuf et d’une piastre par arbre abattu. Si les

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délinquants ne peuvent payer, ils seront mis en prison à raison d’un centime ou « sikajy » (monnaie malgache de l’époque) par jour jusqu’à concurrence du montant de l’amende non

payée. » Article 105 : « on ne peut défricher la forêt par le feu dans le but d’y établir des

champs de riz, de maïs ou tout autre culture ; les parties antérieurement défrichées et brûlées seules peuvent être cultivées ; si des personnes opèrent de nouveau défrichements par le feu étendent ceux déjà existants, elles seront mises aux fers pendant 5 ans. »

Le mode de gestion forestière a changé brusquement, dès l’arrivée des colonisateurs

français en 1896. Leur objectif est de mettre en valeur et de développer économiquement la grande île. Il s’agit de promouvoir les cultures de rente (café, vanille), l’industrie et le commerce.

Les pratiques agricoles s’effectuaient essentiellement au détriment de la forêt. Par conséquent, l’action de déforestation était encouragée, mais au profit des Français. Pour se permettre, tout espace forestier est régi par le décret du 16 juillet 1897 comme étant une propriété de l’Etat colonial. Des mesures d’accompagnement ont été élaborées, mais toujours au profit des colonisateurs. Il s’agit des actions de reboisement qui ont été entamées en bordure de la route de l’Est pour faire face au problème d’érosion. Les terres vacantes et sans maître, à l’époque, constituaient déjà la propriété de l’Etat, mais elles peuvent être appropriées par le biais de sa mise en valeur (décret du 28/09/1929). Le décret du 15/01/1930, fut ensuite élaboré pour motiver le reboisement en eucalyptus. Ce dernier était considéré comme une forme de mise en valeur de la terre. Mais, malheureusement, cette opportunité n’était essentiellement accordée qu’à l’oligarchie coloniale (notable, journalistes, administrateurs…).

Au point de vue conservation, l’Etat colonial a créé les premières Aires Protégées (A.P), appelées Réserves Naturelles Intégrées (R.N.I) en 1927. En dehors de l’accès aux tombeaux déjà implantés dans la réserve, seuls les recherches et formations scientifiques y sont permises.

De nouvelles catégories d’aires protégées furent ensuite créées après 1956 : les Parcs Nationaux, les Réserves Spéciales, les forêts classées, les périmètres de reboisement, et les réserves de chasse.

Le Parc National est une aire dont le but est de protéger et de conserver un patrimoine naturel et culturel original tout en présentant un cadre récréatif et éducatif. (Code des Aires Protégées ou COAP). Bref, il est destiné pour la conservation, la recherche et le développement.

Les réserves spéciales sont crées pour un écosystème ou site spécifique et/ou une espèce végétale ou animale spécifique (COAP).

A l’arrivée de Tsiranana au pouvoir après l’indépendance, la protection de

l’environnement était encore influencée par la France. En 1962, le « devoir de reboisement » était obligatoire chaque année, pour tout le

malgache âgé de 18 ans, suite à la création du « conseil supérieur de la protection de la nature ». A titre de récompense, un « congrès international de l’union international pour la conservation de la nature » a eu lieu à Madagascar en 1970.

Mais en général, la législation forestière malgache, après la colonisation, repose essentiellement sur un système d’interdictions et de limitations d’usage assorties de pénalités. Malheureusement, on assiste à un relâchement dans l’application de cette législation, car par rapport à l’ampleur de la pression qui s’exerce sur les ressources forestières, elle reste inefficace. Cette législation forestière évoque le pouvoir de l’Etat à travers l’appropriation de la forêt. Toute forêt dépourvue d’une autorisation d’usage est classée comme propriété de

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l’Etat et ne peut être exploitée qu’à son seul profit. Elle contient les modalités et règles qui limitent l’attribution des permis sur l’utilisation domestique des espaces boisés considérés, et

l’exploitation commerciale des coupes usagers. D’où, une marginalisation effective des paysans.

Enfin, elle édicte tout un ensemble de pénalités applicables aux contrevenants et confère de pouvoir de police étendue au personnel d’une administration spécifique chargée du contrôle des usages forestiers. (Buttoud, 1994 citée par RAHARIMALALA, 2000)

« L’accès des populations riveraines se voit ainsi strictement réglementé par une législation forestière qui est à la fois spécifique, exclusive, et répressive. C’est une réglementation spécifique parce qu’elle ne prend en compte que les stricts aspects forestiers, sans considération de l’environnement économique et social, notamment rural. Elle ne s’intéresse pas au contexte qui pousse les paysans à parcourir les espaces boisés, elle se contente de réglementer la façon dont ces paysans utilisent les ressources correspondantes. C’est une réglementation exclusive, dans la mesure où son objectif est d’exclure le plus possible d’usagers afin de limiter une pression jugée néfaste sur les ressources forestières et cela au nom de la défense d’un intérêt général conçu comme quelque chose qui s’impose à la société locale et dont seul l’Etat peut être le garant. Ainsi la loi énumère ce qui est interdit de faire mais elle ne dit pas ce qui est autorisé. Les lois forestières initiales se résument finalement à des successions d’interdits. C’est enfin une loi répressive car sa promulgation a pour objectif de donner à l’autorité publique les moyens de sanctionner les contrevenants. Les lois forestières se résument dès lors à servir d’outils pour punir les paysans qui ne s’y soumettraient pas. » (RAHARIMALALA, 2000).

Les caractères répressifs de la législation forestière malgache ont ruiné la politique

forestière à Madagascar. L’Etat est devenu l’ennemie principale des paysans du fait que ces lois forestières piétinent leurs coutumes et constituent l’un des contraintes à la bonne gestion de leur milieu. Par conséquent, des réactions de frustration se sont produites au niveau des paysans, d’où la multiplication des actes illicites de déforestation. Les lois sont devenues impuissantes devant les dégâts forestiers.

Dans les années quatre-vingts, l’Etat a essayé d’orienter la politique forestière vers

deux grands objectifs, l’autosuffisance alimentaire et l’amélioration de la balance des paiements, dont le slogan était « Protéger et produire, développer sans détruire ». (Ministère des Eaux et Forêts)

Il est vrai que c’est difficile d’estimer la surface forestière existante et encore moins

son évolution. Par contre, la disparition progressive de la forêt ne cesse de s’accentuer. (ONE, 1997)

- Des évolutions importantes sont intervenues au niveau des options de politique

sectorielle englobant la foresterie. Face aux problématiques de l’environnement, l’Etat a

élaboré de nouvelles politiques sectorielles. En 1984, il a adopté « la stratégie malgache pour

la conservation et le développement durable », et puis la charte de l’environnement en 1990.

Cette dernière vise à « rétablir un équilibre durable et harmonieux entre les besoins de

développement de l’homme et les soucis écologiques ».

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Une nouvelle version de la loi forestière malgache est régie par la Loi N° 97–017 du 16 juillet 1997, portant révision de la législation forestière. Ses objectifs sont fixés par la

charte de l’environnement de 1990. Elle se complète avec le décret N°97-1200, portant l’adoption de la politique forestière. Ces deux documents ont été élaborés dans le but de protéger et gérer durablement les ressources forestières face aux problématiques de l’environnement. (Volker, 2001)

Augmenter, la superficie et le potentiel forestiers, est l’une des grandes orientations

et objectifs de la politique forestière, depuis 1962.

2- Contexte du corridor forestier Fandriana – Marolambo :

2.1- La question foncière et d’occupation de l’espace :

Le nombre de population sur les périphéries du corridor ne cesse d’accroître. Cette

situation demande une augmentation des surfaces cultivées. Les modes et modalités d’occupation et d’accession au sol caractérisent les rapports fonciers.

Dans le rapport foncier, on parle toujours de sol, d’homme et d’éléments au-dessus

du sol. Ce dernier constitue le support communautaire où siègent les différentes activités humaines telles que : les activités économiques, sociales et culturelles appelés accessoires. Il ne peut être donc défini de façon isolée, mais toujours rattaché à ses accessoires (RAZAFIARIJAONA, 2002).

L’accès au sol des populations riveraines du corridor est régi par le droit coutumier.

La propriété foncière peut être transmise entre génération se trouvant dans un même lignage. Tout le monde est libre d’approprier toute terre neuve et sans maître, en suivant à la lettre les règles de la société. En cas de litige foncier, les doyens ou patriarches dans la société jouent toujours le rôle d’arbitre.

Chez les Betsimisaraka, le tavy constitue le moyen d’appropriation de terrain. Le conflit foncier est rare. Le problème n’apparaît que dans le cas où une personne toucherait la limite de la propriété des autres.

Les paysans sont conscients de l’existence du droit moderne. De ce fait, ils sont contraints d’immatriculer leur terrain. Mais seuls ceux qui ont les moyens peuvent le faire. La procédure pour avoir le titre foncier semble être compliquée et chère, ce qui n’est pas à la portée de la plupart des paysans.

Chez les Betsileo, le problème foncier provoque souvent des désaccords entre les paysans. Même les transferts de titre de propriétaire aux héritiers ne sont pas régularisés à cause de la cherté de la procédure.

- Cas de Kirisiasy : Une association appelée « Marohay », a été fondée par les paysans auparavant. L’objectif de l’association était de mettre en valeur et de gérer les surfaces cultivables. Cependant, une mésentente entre certains membres de l’association a provoqué un litige entre eux. Ces derniers pensent que l’association profite de leur intérêt foncier.

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La majorité des terrains appropriés ne sont pas immatriculés et cela provoque des conflits fonciers chez les paysans.

La coexistence des deux droits différents sur l’accès au sol renforce le problème

foncier dans la région. La plupart des gens préfère par conséquent l’application du droit

coutumier, au lieu du droit foncier moderne, pour éviter toute complication sur l’accès au sol.

A cause, de l’enclavement de la région, il est rare de trouver des techniciens des

Domaines et de la Topographie venir reconnaître les propriétés foncières des paysans. Or la reconnaissance des terres ne suffit pas pour la sécurité de la propriété foncière, il faut le terminer jusqu’au titrage.

2.2- Mode de production et exploitation :

La population des deux régions Fandriana-Marolambo a chacune ses modes de

gestion de la forêt.

Les Betsimisaraka de la région de Marolambo ne se sentent jamais perdus à

l’intérieur de la forêt. Ils peuvent vivre à l’état primitif en pratiquant la chasse et la cueillette des fruits et de miel. La forêt constitue un lieu sûr pour parquer leur bétail. Elle sert également le lieu de pâturage des bœufs. Les hommes ne se séparent jamais de coupe-coupe. Ce dernier sert à couper les bois de chauffe, les bois de construction et les branches qui barrent leur chemin.

Tandis que les Betsileo ont également choisi de s’installer aux périphéries de la forêt

pour profiter eux aussi de sa richesse. Ils pratiquent, comme les Betsimisaraka, la cueillette, la chasse et la pêche et laissent leurs bœufs pâturer dans la forêt.

L’absence d’encadrement technique en matière d’aménagement et d’agriculture pose

des problèmes à la population riveraine du corridor. La forêt offre aux paysans, diverses opportunités de développement. Mais ils ne sont pas suffisamment encadrés pour aménager ou améliorer rationnellement l’agriculture. Les 95% de la population sont des cultivateurs dynamiques. Pourtant, le rendement reste faible. Le manque de connaissance les condamne dans la misère.

Le « tavy » est un système agricole au détriment de la couverture végétale. Il

implique le défrichage et le brûlis de la végétation en vue de semer le riz en terre sèche ou en montagne. C’est une pratique traditionnelle Betsimisaraka. Il revêt une signification culturelle et sert de cadre organisationnel pour la vie du village.

La conversion de l’espace forestier en une zone de culture passe par trois grandes étapes : l’abattage, le séchage, et le brûlage. Le travail commence par l’abattage qui dure cinq mois de mars à juillet, ils laissent ensuite les brebis de bois en séchage pendant au moins quatre mois de juin à septembre. Ils terminent enfin par le brûlage qui va durer quatre mois environ aussi. La tâche doit être achevée au mois de novembre, pour entamer tout de suite la culture avant la tombée de la pluie. La température des cendres fraîchement dérivées du brûlis

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est en effet nécessaire pour la semence des grains. Le tavy est plus pratiqué à l’Est qu’à l’ouest du corridor forestier Fandriana-Marolambo.

Chez les Betsimisaraka, les paysans choisissent chacun leurs « coins » de terre et

évitent si possible la promiscuité de peur de créer des conflits de terre quand viendra le moment de faire l’extension. Lorsqu’un paysan défriche pour la première fois une forêt, il obtient la propriété du champ dans un temps indéterminé. Cette pratique est plutôt remarquable pendant la deuxième république. Les ménages ont chacun leur part de tavy qui varie entre 1 ha à 10 ha en moyenne. C’est une pratique presque annuelle. Le taux de défrichement a diminué depuis 2001 selon les habitants riverains du corridor. On observe dans la partie est, l’augmentation du défrichement sur la pente raide de la falaise forestière qui sépare les deux régions Marolambo et Fandriana (photo n°05).

Photo n°05 : Le paysage défriché (cliché : Eddy)

Une baisse sensible des rendements est constatée au bout de 4 ans de mise en culture

des « tavy ». Les paysans les laissent en jachère pendant un ou deux ans. La période de jachère varie suivant la disponibilité d’autres terrains de culture, donc elle peut durer jusqu’à plus de 5 ans si le propriétaire dispose de beaucoup de terrain. Toutefois, même si le terrain de « tavy » est en jachère, les paysans réservent toujours une petite partie pour y cultiver du manioc et des bananiers. Les causes profondes du « tavy » sont la non maîtrise de l’eau, la faible productivité du système de production utilisé, l’augmentation du nombre de bouches à nourrir et la conservation de la tradition. Il est aussi lié à un processus de marginalisation ou l’exclusion sociale et économique des paysans.

A Ambodivoara, les « tavy » sont regroupés au Nord-Est du village. Tandis que à

kirisiasy, il n’y a pas de « tavy » aux alentours du village. Quelques paysans ont malgré tout des terrains de « tavy » à l’intérieur de la forêt comme à Andohariana. 2 ha de forêts environ par personne par an sont victimes de cette pratique.

La forêt se trouve donc « entre le clou et le marteau ». La pression risque de la faire

disparaître, car le grand problème est la non maîtrise des feux. Ainsi le corridor forestier Fandriana et Marolambo constitue la charnière de deux

pays nettement différents au point de vue physique et mode d’occupation humaine. Fandriana est caractéristique de la Haute Terre Centrale, tandis que Marolambo est celui de la côte est malgache.

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La raison d’être de la politique forestière malgache est d’orienter ce mode de gestion de la forêt par le biais de la législation forestière. Malheureusement le caractère

répressif de ce dernier par rapport au droit coutumier incite les paysans à ne pas le respecter. C’est le cas de la population riveraine du corridor forestier Fandriana – Marolambo. La potentialité de ce corridor se trouve donc menacé de dégradation face aux pressions de cette population riveraine.

DEUXIEME PARTIE : LE CORRIDOR FORESTIER

FANDRIANA – MAROLAMBO COMPRESSE PAR LES

VILLAGES DE KIRISIASY, ANDOHARIANA ET

AMBODIVOARA

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CHAPITRE III : LES POTENTIALITES DU CORRIDOR

1- Les potentialités écologiques

Le corridor forestier Fandriana-Marolambo est composé de prairie, de terrain agricole, et d’un bloc de forêt entouré de fragments de forêt de différentes tailles. Les habitats forestiers dans le corridor sont composés de forêt humide de moyenne altitude (550-1600m) avec de petites parcelles de forêt humide de haute altitude (1600-1900m) et des broussailles de montagne (>1900m).

Il a été divisé en cinq sites (tableau n°11) lors de la période de recherche et

d’inventaire biologique effectué par les équipes de MICET en 2000. Ces sites ont été divisés selon la différence d’altitude. Ce dernier a une influence sur la présence et la répartition des espèces animales et végétales. Tableau n°11 : Localisation des 5 sites

Site Nom Localisation Altitude 1 Mananjara 20°23’25’’ S,

47°38’4“ E 1353 m

2 Ranomena 20°23’37’’ S, 47°39‘10.8“ E

1345 m

3 Korikory 20°22’58’’ S, 47°39’57“ E,

1555 m

4 Garaonina 20°3’49“ S, 47°40’18’’ E

1670 m

5 Andranokorofisaka 20° 4’ 35’’ S, 47° 41’ 27’’ E

1685 m

Deux inventaires biologiques ont été déjà faits dans cette couverture forestière : il y

avait celui effectué par l’équipe conjointe WWF-Université d’Antananarivo-ORSTOM-MNHN EN 1998 dans la forêt à l’est de Tsinjoarivo, et celui récemment effectué par l’équipe de MICET en 2000 dans le corridor forestier Fandriana-Marolambo. Les résultats de ce dernier inventaire sont cités dans le Rap MICET, 2000. Il montre la richesse en biodiversité du corridor.

1.1- La flore

Pour la diversité floristique, 278 espèces sont recensées lors de l’inventaire. Seuls

202 sont connus par leurs affinités biogéographiques respectives. Sur ces 202 espèces, les 184 sont endémiques à Madagascar, soit un taux d’endémicité très élevé de 91.09%. A titre d’exemple, citons : Burassaia madagascariensis, Protorhus lecomtei, Rinorea pauciflora, Yasminum kitchingii, Vitex bojeri, Mascarenhasia arborescens, Campilospermum obtusifolium, Pandaca ensepaloïdes, Noronhia myrtoïdes, ect…

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Ces 202 espèces sont réparties dans 145 genres, dont 38 sont endémiques soit un taux de 26.21%. A savoir par exemple, Aphloia, Anthocleista, Cuphocarpus, Danais, Macphersonia, Malleastrum, Oncostemon, Ravensara, ect… Au niveau famille, parmi les 64 rencontrées, une seule est endémique : la famille des Rhopalocarpaceae (Shaerosepalaceae). Ces forts pourcentages de l’endémicité au niveau des espèces et du genre, démontrent la richesse floristique du corridor.

La potentialité floristique du corridor existe au niveau d’endémicité et

dendrométrique :

Des bois de gros diamètre (DHP>40 cm) existent encore dans les forêts primaires mieux conservées dépourvues de perturbation. Le diamètre oscille en moyenne entre 24.2 cm et 33.87 cm. La surface terrière est effectivement très basse (18.91 m²/ ha) dans ces forêts conservées. En plus, la densité y est encore intacte (entre 599 et 1406 tiges par hectare). Quant au volume du bois, il oscille entre 284.83 et 398.94 m3 / ha. Ces caractères dendrométriques montrent l’importance biologique et la valeur économique de la flore du corridor.

La richesse en matière floristique du corridor est comparable à celle des Aires

protégées voisines. Les chercheurs de MICET ont pu identifier jusqu’à maintenant 113 plantes médicinales dans le corridor par exemple le centella Asiatica ou « Talapetraka », réputée et prouvée comme puissant cicatrisant est largement répandu dans la région. Les plantes les plus utilisées pour soigner les maux sont : les Emilia sp ou « Tsimoninavaratra », le Harongana Madagascariensis ou « Harongana », le Helichrysum rusillonii ou « Ahibalala », le Vernonia glutinosa ou « Kijejalahy »et le Nuxia ambrensis Baker ou Valanirana.

Les résultats d’inventaire effectué dans le corridor ne sont pas très différents de ceux du P.N de Mantadia par exemple (tableau n°12). Le corridor possède autant d’effectifs dans les trois niveaux (espèce, genre et famille) par rapport à Mantadia. C’est le même cas pour les caractères dendrométriques. Si on ne considère que le nombre maximal de tige par hectare, le corridor en possède 1406 tiges/ ha, alors que Mantadia n’en possède que 1110 tiges/ ha. Tableau n°12 : comparaison en matière floristique entre le corridor et son voisin, le Parc National de Mantadia :

Richesse floristique

Effectifs des individus de diamètre >10cm

Nombre maximal de tige/ha

DHP moyenne (en cm)

Surface terrière maximale (G en m²/ha)

Corridor Fandriana-Marolambo

Famille : 62 Genre : 120 Espèce : 202

1406 27.58 à 30.46 51.63

Parc National de Mantadia

Famille : 50 Genre : 111 Espèce : 197

1110 17.8 à 19.16 35.25

1.2- La faune :

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La diversité et la densité des espèces faunistique varient avec l’altitude (cf. tableau n°13). Cette variation suit le coefficient de corrélation : - 0.89613139. Le nombre des espèces diminue au fur et à mesure que l’altitude s’élève. On distingue : les insectes volants, les oiseaux, les amphibiens et reptiles, les micromammifères et enfin les primates.

Tableau n°13 : La diversité des espèces biologiques dans les 5 sites du Rap dans le corridor

Taxons Site 1 Site 2 Site 3 Site 4 Site 5 Total Altitude 1353 m 1345 m 1555 m 1670 m 1685 m

Plantes 165 152 171 158 145 278

Primate 6 5 5 4 5 7 Micromammifère 10 18 13 14 11 20

Herpetofaune : Reptile et Amphibien

33 33 35 27 21 61

Oiseaux 46 38 41 41 38 72

Insectes volants 88 80 72 86 78 100

TOTAL 348 326 337 330 298 538 (source : inventaire MICET, 2000) Les insectes volants sont les plus nombreux. Plus de 128.586 individus appartenant à

15 ordres et à 100 familles s’abritent dans le corridor. Les plus abondants sont : les ordres

diptera (mouches, moustiques), Homoptera, et hymenoptera (abeilles, fourmis). Tandis que

les plus rares sont les ordres Ephemeroptera.

Elles varient aussi suivant les types d’habitat. La forêt dense humide sempervirente a plus du double des insectes qui se trouvent dans les brousses éricoïdes. A l’intérieur de ces habitats, ces différents insectes ont chacun leur spécificité sur la préférence. Certaines espèces, par exemple, le Trachelophorus, ne pondent que sur une plante appelée Dichaetantera sp. (Melastomataecea). D’autre comme les Blattidae sont abondants dans les endroits rocailleux.

Le site 1 a 88% des familles inventoriées ; le site 4 a 86% ; le site 2 a 80% ; le site 5 a 78% et le site 3 a 72%.

Les oiseaux tiennent la seconde place. Un total de 72 espèces d’oiseau dont 7 ont été

trouvé dans la périphérie. 43/72 espèces, soit 60% du total sont endémiques de Madagascar.

Entre autre, 20 sur les 72 sont endémique de la région (Madagascar, Comores, Réunion,

Seychelles). Au niveau Famille 3/5 des familles endémiques malgaches y sont présentes. Il

s’agit de la famille Brachypteraciidae, Leptosomatidae, et Vangidae.

Les 5 sites d’inventaire possèdent chacun leurs oiseaux caractéristiques :

Site 1 : Tachybaptus ruficollis, Pseudobias wardi, Hypositta corallirostris, Leptopterus chabert, Alcedo vintsioides, Phyllastrephus tenebrosus Site 2 : Calicalicus sp., Lophotibis cristata, Pseudobias wardi Site 3 : Falco eleonorae, Apus melbo, Phyllastrephus tenebrosus, Neodrepanis hypoxantha, Dromaeocercus brunneus

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Site 4 : Artamella viridis Site 5 : Sarothrura insularis, Foudia omissa, Amphilais seebohmi, Dromaeocercus brunneus Parmi ces 72 espèces inventoriées les 63,88% se trouvent dans le site 1. Le site 3 et 4 ont

chacun 56,94%. 52,77% se trouvent dans le site 2 et même taux pour le site 5.

Par rapport aux forêts voisines, les espèces d’oiseaux recensés présentent encore un

taux très faible. On prend par exemple le Parc National de Ranomafana qui abrite 117 espèces

d’oiseaux.

L’analyse des résultats montre que les oiseaux se raréfient au fur et à mesure que l’altitude s’élève. Or l’altitude de la région est élevée (1350 m – 1900 m). Les oiseaux se font rares dans les hautes altitudes (1600 m à 1900 m pour les sites 3, 4, et 5). Par contre, sa densité s’élève dans les basses altitudes (1550 m à 1350 m pour les sites 1 et 2). Au point de vue conservation, le corridor abrite une espèce en danger, Neodrepanis hypoxantha ; 6 espèces vulnérables, Atelornis crossleyi, Phyllastrephus cinereiceps, Phyllastrephus tenebrosus, Crossleyia xanthophrys, Xenopirostris polleni, le Vanga ; et 4 espèces presque menacées comme Lophotibis cristata, Monticola sharpei, Pseudobias wardi, Dromaeocercus brunneus.

Un total de 61 espèces, dont 40 amphibiens et 21 reptiles ont été enregistrés lors de la

période d’inventaire. Parmi les espèces inventoriées, 9 ne sont pas encore identifiées et

pourraient représenter des formes nouvelles pour la science. Ces espèces sont typiques de la

région de l’Est de Madagascar.

La variation de l’altitude de chaque site (entre 1300 et 1928) joue un rôle important dans la répartition de la diversité spécifique de l’herpetofaune de la région. Cependant, cette diversité est plus élevée dans la bande altitudinale plus basse et inversement. Et sans doute, les Amphibiens sont faciles à détecter pendant la saison chaude et pluvieuse, parce que ce moment est propice à leurs activités. Cette affinité est capitale pour leur conservation. Par abondance relative, 57,37% d’Herpetofaune se trouve dans le site 3 ; 54,09% dans le site 2 ; 54,09% dans le site 1 ; 44,26% dans le site 4 et 34,42% dans le site 5. Le corridor forestier qui relie la Réserve Spéciale d’Ivohibe et le Parc National d’Andringitra abrite 56 espèces dont 33 Amphibiens et 23 Reptiles. Cet effectif n’est pas très différent de celui de la région de Fandriana – Marolambo. En tant qu’animaux de compagnie et d’agrément, les Amphibiens et Reptiles malgaches se vendent à des prix élevés aux marchés internationaux. La région présente quelques genres typiques de ceux qui sont déjà exportés (exemple : Brookesia, Calumma et Furcifer,…). Mais son exploitation doit être bien maîtrisée.

Par rapport aux autres forêts de l’Est, la couverture forestière de la région de

Fandriana – Marolambo héberge aussi une grande diversité spécifique en micromammifère. L’inventaire rapide des micromammifères dans la forêt du corridor montre qu’il existe 7 espèces de rongeurs dont une introduite (Rattus rattus), 13 espèces de lipotyphlas (insectivores) qui sont toutes endémiques avec 11 espèces de genre. Les rongeurs endémiques sont faibles face aux Rattus rattus qui sont en proportion élevé. Par contre la valeur des richesses spécifiques en Lipotyphlas est sensiblement égale à celle des forêts humides de l’Est.

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Chaque site d’inventaire a sa propre valeur spécifique en micromammifère à l’intérieur du

corridor. Le classement des sites par abondance relative est le suivant : site 5 (33.83%), site 2

(33.33%), site 4 (30.30%), site 3 (26.26%), et site 1 (16.16%). Cette pauvreté en espèce du

site 1 est peut être due à la dégradation de la forêt. Ce classement par site permettra la

priorisation des sites à conserver.

Les primates sont les moins nombreux de la zone. Parmi la cinquantaine d’espèces et

sous-espèces de lémuriens à Madagascar, le corridor forestier de Fandriana-Marolambo abrite quatre espèces nocturnes (Avahi laniger, Cheirogaleus major, Lepilemur mustelinus, et Microcebus rufus) et trois espèces diurnes (Eulemur rubriventere, Hapalemur griseus griseus, et Varecia variegata variegata). (Tableau n°14)

6 sur les 7 espèces inventoriées occupent les zones de basse altitude ou site 1. Ce qui donne 85,71% des espèces. Les sites 2, 3 et 5 ont chacun 71.42% et le site 4 n’a que 57,14%. Les chercheurs ont pu recenser 74 groupes de primates pendant les inventaires. L’estimation totale de la densité des lémuriens était de 2.36 individus par hectare. Le Daubentonia Madagascariensis n’a pas été vu mais une récente activité d’alimentation justifie son existence. Le rapport de la population riveraine en matière de chasse montre la présence d’Eulemur fulvus fulvus, d’Eulemur fulvus rufus, et de Propithecus diadema edwardsi.

Tableau n°14 : Densité des lémuriens en individu/ha

Primate diurne Densité - Emplumer rubriventaire - Hapalemur grisseus grisseus - Varecia variegata Variegata

- 0.68 ind/ha 0.03 ind/ha

Primate nocturne Densité

- Avahi laniger - Cheiro galeus - Lepilemure mustelinus - microcebus rufus

0,45 ind/ha 1,09 ind/ha 0,18 ind/ha 3,27 ind/ha

(Source : inventaire MICET, 2000) Par comparaison avec le nombre de primate de Mantadia, celui recensé dans la forêt

du corridor manque de Propithecus diadema diadema et d’Eulemur fulvus fulvus. Le corridor Forestier Fandriana – Marolambo représente un habitat très important

pour l’évolution de la diversité biologique. Sur le plan technique, la vulnérabilité des habitats a des conséquences graves sur la viabilité des espèces tant faunistiques que floristiques. Sa dégradation conduit à l’extinction des espèces.

46

2- Les potentialités écotouristiques et économiques de la région du corridor :

2.1- Caractéristique et spécificité des sites touristiques :

Le corridor forestier Fandriana Marolambo possède plusieurs sites à vocation touristique : tels que les sites sacrés et d’intérêt historique comme : la grotte de refuge à Fandanana pourvue d’une piscine naturelle et de petites pièces à usages de chambre ; le grand rocher de Loabatomaizina à Miarinavaratra, le barrage de Tsiafakamboa et la source thermale de Ranomafana ; les chutes d’eau de Tratrambolo, le bain royal à Kirisiasy, le tombeau royal à Kirioka renommé par les rites du 28-29 septembre, le vatoaratra d’Iavomanitra, et le gîte aurifère d’Ankerana à Tandrokazo. Il y a aussi les sites d’intérêt biologique et écologique selon les besoins des touristes. Et enfin, les cultures socio-locales des Zafimaniry ont des particularités par leurs ouvrages, œuvres d’art en matière de menuiserie, de sculpture de vannerie et de construction en bois.

Les visiteurs du corridor forestier Fandriana – Marolambo pourront jouir de la beauté

de deux types de Paysage, l’un typiquement Betsileo et l’autre typiquement Betsimisaraka. En passant dans la sous préfecture de Fandriana et d’Ambositra, ils peuvent y trouver les cultures en terrasse, les habitats en argile cuite, ainsi que le large paysage monotone couvert de prairie, et quelques collines granitiques caractéristiques des hautes terres centrales. En arrivant dans la sous préfecture de Marolambo, les visiteurs pourront apercevoir un paysage de type oriental où il y a les cultures traditionnelles sur « tavy », des habitats construits entièrement en matières végétales et souvent portés sur de courts pilotis.

On distingue :

2.1.a- Zone d’Ambositra : (croquis n°05) Un parcours pédestre d’une (1) heures relie Antoetra et Ifasina. Il est intéressant

pour les amateurs. Ce parcours est déjà renommé hors frontière. Il est classé comme site à

47

Croquis n° 05 : SITES TOURISTIQUES DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA - MAROLAMBO

Source : Composition personnelle (Fond de carte : MICET, BD 500 FTM)

Echelle :

48

visiter dans les guides étrangers du Routard et Lonely Planet (MICET, 2000). C’est un atout pour mieux valoriser ces deux villages.

Cependant, les touristes vont découvrir l’art comme les maisons sculptées en bois, et les traditions et coutumes Zafimaniry. Le parcours permet aux touristes avertis d’admirer une flore rare composée dans sa majeure partie d’orchidées, malgré la fragmentation de la zone forestière.

Chaque village d’accueil a sa spécificité tel est le cas de : Faliarivo : village perché sur une hauteur, les maisons sont entièrement sculptées, et

alignées selon une direction Est – Ouest.

Maharivo : à 4.200 km de Faliarivo, 2 heures à pied, village se spécialisant dans la fabrication des chaises dites Zafimaniry, des coffrets sculptés, des lits et armoires.

A chaque sommet de la montagne, il y a un village de spécialistes en art Zafimaniry comme Kidodo, Ambatolampy, Vohitrandriana. Il existe une piscine naturelle à mi-parcours (1,5 km) entre Faliarivo et Ambatolampy. Avec Faliarivo comme centre, ces villages forment les hauts lieux de la sculpture Zafimaniry.

Ambohimitombo : Une des capitales Zafimaniry constitue un lieu de départ pour les

différents circuits touristiques comme : - La belle chute d’Itazonana à 2.600 km d’Ambohimitombo à une hauteur de 100 m.

Les visiteurs ont la possibilité de camper sur les mi-pentes à côté de la forêt primaire de l’Est. - Ambohimanjaka, un village de sculpteurs avec 80 individus environs qui pratiquent

la sculpture Zafimaniry leur première source de revenu. La piste y est carrossable. - Ambohimanarivo, un village perché, se situe à 3 km d’Ambohimitombo. Pour le

joindre, il faut encore faire une marche de 1 heure 30mn. - Le dernier parcours pédestre est de 4 heures pour traverser la piste à orchidée entre

Ambohimitombo et Ifasina (6.100 km).

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2.1.b- Zone Fandriana : (cf. croquis n°05) Fandriana est ouvert aux grandes villes par la Route Nationale (RN) N° 41 qui est

reliée à la RN 7. Ses 13 communes rurales sont en cours de désenclavement. La majorité des

communes est déjà reliée au chef lieu de sous préfecture par des routes secondaires mais il n’y

a que la voie routière qui assure le transport dans la région. L’approvisionnement en eau et en

électricité est aussi en cours. 4 communes sont déjà électrifiées. En terme de communication,

Fandriana est dotée de ligne téléphonique. Le Télécom Malagasy est le seul réseau qui

fonctionne dans le chef lieu de sous préfecture et quelques communes rurales telles que

Miarinavaratra et Sandrandahy. La ligne a été coupée en 1996 à cause de problème de réseau.

Heureusement, une institution privée appelée ESPAce TELéphonique (ESPATEL) l’a

réanimé depuis janvier 2001. Par ailleurs, seule la Police possède un BLU.

Fandriana possède aussi des potentiels touristiques intéressants. On la divise en deux

sous zones bien distinctes.

b1- La sous zone de Fisakana offre des ressources naturelles et sites importantes

telles que la source d’eau thermale, les grottes historiques, la forêt primaire et secondaire, les steppes et savanes à travers différents circuits :

- Le circuit Fandriana – Tsarazaza long de 20km. C’est un parcours de 45mn en 4×4. Ce circuit est marqué par la présence des grottes d’Androka. Elles ont servi de refuge historique lors de la traite des esclaves et des conflits entre les villages. Une source d’eau approvisionne la grotte en eau potable, et des vestiges permettent de comprendre l’importance des lieux. Cette source d’eau a une vertu symbolique.

- Fandriana – Andriamanjavona est un circuit de 30 mn en voiture 4x4. La

distance entre les deux lieux est de 9km. Les chutes d’eau d’Andriamanjavona ont 5m de haut sur 10m de large. Elles passent pour sacrées par leur eau de source et les traditions orales.

- Complexe de Fandanana se situe à 9km de Fandriana. Le parcours est de 30mn en

voiture 4x4. L’accès est facile On y trouve des grottes et la piscine royale de Hadivory (photo n°7). Le paysage s’entoure des cultures en terrasse du pays Betsileo, où est remarquée la maîtrise de l’eau de source pour l’irrigation des terres. Les lieux sont d’intérêt historique.

Photo n°06 : La piscine royale à Fandanana (cliché : MICET)

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- Ranomafana se trouve à 27 km au nord-est de Fandriana. Le parcours dure 1h30mn en voiture 4x4. Il existe des sources d’eau thermale et d’eau minérale. Les projets d’aménagement de la station thermale ont échoué dans les années 1960 car la canalisation de l’eau l’avait refroidie. Le projet SECALINE a réaménagé actuellement la station thermale (photo n°07). Deux bassins sont visibles et utilisés, l’un pour les femmes et l’autre pour les hommes.

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Photo n°07 : Source thermale de Ranomafana (cliché : Eddy)

- Tratrambolo à environ 15 km de Miarinavaratra est accessible à pied. Le paysage est marqué par les cultures en terrasse et ensuite par l’existence des chutes d’eaux (photo n°08). Le parcours pédestre regorge de flore rare. Le site est entouré d’une forêt primaire qui serait utile de conserver dans l’optique de valorisation des chutes d’eaux.

Photo n°08 : La chute d’eau de Tratrambolo (cliché : MICET)

- Kirioka se trouve à 5km de Fandriana. Il représente le vestige de la capitale du

royaume Rivoekembahoaka englobant : le tombeau de roi qui fait l’objet du culte, le « doany » qui est célébré chaque année en fin de septembre (cf. Photo n°09). Il y a aussi les restes des lieux d’habitation dont des murettes de pierres sèches en sont témoins, des greniers à riz, et enfin trois sources d’eaux.

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Photo n°09 : le tombeau royal de Kirioka (cliché : MICET)

- Merikanjaka se trouve à 2km de Fandriana. C’était la première capitale du royaume de Rivoekembahoaka. Elle est constituée d’un site défensif entouré de sept fossés dont les vestiges restent encore visibles. La puissance de ce roi se mesure par le complexe de Merikanjaka.

- Les grottes : elles constituent les lieux de refuge témoignant l’insécurité du Nord Betsileo XVIII et XIX siècles. On en trouve une à Loabatomaizina près de Miarinavaratra (Photo n°10) et une autre à Malakialina Amberomanga ou Andranombiavy prolongeant celle de Fandanana sur 3,5km.

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Photo n°10 : a l’intérieur de la grotte de Loabatomaizina (Cliché : MICET)

- Deux lacs naturels constituent les lieux d’habitat de plusieurs espèces d’oiseaux. L’une à Ambohimiatiaty, à 12km de Fandriana, et l’autre à Ambatolahy à 20km de Fandriana. Il est interdit de traverser en pirogue ces deux lacs.

b2- La sous zone de Betsimisotra représente la zone de contact entre Betsileo et

Betsimisaraka. Elle est intéressante du point de vue culturelle et tradition. Malheureusement, l’insuffisance des renseignements fiables a limité considérablement les produits à présenter. On distingue la spécificité de quelques villages de la sous zone :

- Ambodivoara est renommée par la fabrication de « toaka gasy ». C’est une tradition intéressante pour les touristes amateurs de culture. Le parcours pédestre entre Kirisiasy et Ambodivoara traverse la couverture forestière. A l’intérieur de la forêt, il y a le labyrinthe d’Antsahona (photo n°11).

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Photo n°11 : Le labyrinthe d’Antsahona (cliché : Eddy)

- A Ambohibaina, on trouve les Stèles et tombeaux Betsimisaraka et la chute d’eau

Antsahona La Forêt d’Ambodinonoka abrite diverses espèces floristiques et faunistiques. Il y a

aussi le site historique de Tsiazombazaha. Site à silex d’Agnafovato, matière très utilisée aux

XVIII et XIX siècles et même jusqu’au milieu du XX siècles.

Le reste de la sous zone est connu pour l’artisanat comme le tissage.

2.2 Les potentialités agricoles et artisanales des deux régions :

En dehors de ces potentialités écotouristiques, les deux régions de Fandriana et de

Marolambo possèdent aussi des potentialités agricoles et artisanales. La culture vivrière constitue la première préoccupation des habitants des deux

régions, suivie de l’élevage et de l’artisanat. Dans la région de Marolambo, la culture de riz occupe une superficie de 17290 ha

formée essentiellement de « tavy » et de culture de bas fond. La région produit environ 25000

tonnes de riz par an. Le taux de production est de 2.5 tonnes par hectare pour le riz irrigué et

1.4 tonnes/ha pour le riz de « tavy ». Les 75 % de la production de riz sont consommées sur

place, faute d’évacuation. D’où une économie d’autoconsommation. Après le riz, le manioc

occupe une superficie égale à 2740 ha en 1989. Pour les cultures de rente, la région produit

2375 tonnes de café la même année. Les produits sont presque exportés vers Toamasina ou

par des collecteurs privés vers Fandriana. Les cultures fruitières les plus poussées dans la

région sont l’ananas et le bananier. Marolambo produit 4050 tonnes d’ananas et 960 tonnes de

bananiers la même année 1989 (Région et développement, 1990).

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Quant à la région de Fandriana, elle produit 31232 tonnes de riz en 2000. Le rendement par hectare est de 2.49 tonnes. Le manioc tient la seconde place avec une production de 22 164 tonnes la même année. Viennent ensuite la pomme de terre, le maïs, le haricot, l’arachide et le blé. Ces derniers sont destinés en grande partie à la vente et à la transformation artisanale comme la canne à sucre. La culture fruitière ne connaît une certaine importance que pour quelques familles. La pomme de Miarinavaratra est déjà reconnue en dehors de la région.

L’élevage joue aussi son rôle dans l’économie des deux régions. En 1989,

Marolambo enregistre 10 900 zébus, 6970 porcs, et 199 200 volailles, tandis que Fandriana

enregistre en 2002, 8 120 bœufs, 6 181 porcs, 119 020 poulets, 216 275 canards, 184 dindons

et 263 oies. (PCD Fandriana, 2002). L’élevage extensif de bovin est destiné aux travaux

agricoles et distraction mais non au commerce. Par contre le commerce de porc commence à

se développer. Les animaux sont vendus sur place et sur pied aux collecteurs grossistes et

bouchers pour approvisionner la capitale.

En matière artisanale, quelques villages sont déjà connus par la pratique de tissage

comme Ambodivoara, Manakana, Masobehony et Ankiboka pour la région de Marolambo.

La confection de la soie fait la renommée de Sandran-dahy. Le tissage et l’activité à base d’argile sont pratiqués dans la région de Fandriana.

En matière de ressource naturelle, le corridor forestier Fandriana-Marolambo offre une faune et une flore intéressantes pour les activités écotouristiques. La population riveraine tire profit de ces ressources naturelles en exploitant les écrevisses, les crapauds, le miel, les plantes médicinales. Pour les écrevisses, le maximum de vente est localisé sur le marché de Miarinavaratra où 20 à 25 paniers d’écrevisse sont collectés et acheminés vers la capitale. La moyenne de vente se situe à 80 écrevisses par paysans. Elles sont vendues essentiellement à l’état cru mais ceux qui sont morts lors de transport sont vendus à l’état cuit (cas des revendeurs)

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CHAPITRE IV : LE CAS DES VILLAGES DE KIRISIASY,

D’ANDOHARIANA ET D’AMBODIVOARA

1- Les points communs des trois villages :

1.1- Une situation, facteur de développement économique locale :

Les villages de Kirisiasy, d’Andohariana et d’Ambodivoara constituent chacun des

portails forestiers ou « vava ala ». Ils se trouvent dans une position carrefour entre Marolambo et Fandriana. Ils constituent le passage de Fandriana à Marolambo ou inversement. Cette position donne aux trois villages des avantages par rapport aux autres villages périphériques du corridor forestier. Cette situation intéresse les paysans gargotiers.

Différentes catégories de voyageurs, procurent aux gens de la communauté locale du

travail comme gargotier, guide, porteur, main d’œuvre. Les gargotiers ne se contentent pas

seulement de vendre leur petit casse-croûte mais certains d’entre eux peuvent aussi héberger 1

à 5 passagers pour y passer la nuit. Ils ne sont pas formels, mais ils aident beaucoup les

passagers.

Les guides sont désignés au sein du village, soit par le patriarche, soit par le chef du

village. Ce sont des autochtones confiants, ils assurent la sécurité des passagers. Leur salaire est souvent négocié avant leur départ.

Les porteurs, ils dépendent de la présence des voyageurs qui en ont besoin. Ils

décident du montant de leur salaire. Le pourboire est un surplus de gain. Tandis que la main

d’œuvre travaille selon la nécessité sur la réhabilitation ou éclairage des pistes.

Tous ces travaux n’ont pas besoin d’une haute compétence ou des exigences de

niveau intellectuel, mais d’un esprit d’initiative. La population de ces trois villages bénéficie des relations et contacts avec différentes

catégories de personne. Il y a les marchands ambulants, les collecteurs de « toaka gasy », les acheteurs de porc dans la commune d’Ambodinonoka qui est aussi fournisseur de porc, les exploitants miniers, et les chercheurs.

La relation avec ces diverses personnes améliore le niveau de connaissance des

habitants en matière d’actualité et de connaissance générale. Ils sont conscients qu’ils possèdent des ressources enrichissantes, mais ils sont incapables de les exploiter.

La situation des trois villages constitue un atout pour leur propre développement

économique. D’une part, leur emplacement dans une position carrefour donne au paysan l’opportunité de trouver du travail. Ils peuvent gagner un peu d’argent, grâce aux services

57

qu’ils rendent aux passagers. Et d’autre part, ces passagers apportent aussi des connaissances aux paysans, lors de leurs passages ou de leurs visites.

1.2- La production de rhum traditionnel au détriment de la forêt

La culture de canne à sucre, pour la fabrication de « toaka gasy », pousse aussi les gens à défricher la forêt, parce que la terre forestière est très propice à un bon rendement. Les modes de plantation sont extensifs, il s’agit de défrichement de la forêt naturelle et défrichement de « savoka ». Cette culture est essentiellement placée à l’intérieur de la forêt. Malgré les poursuites légales qui frappent le commerce de « toaka gasy », les champs ne cessent de s’étendre dans la forêt. Des récoltes médiocres sur une parcelle signifient plantation âgée. Cela nécessite un renouvellement de la plantation donc nouveau défrichement de la forêt. La canne à sucre est une culture pérenne. Elle a besoin d’un grand espace. De ce fait, elle est séparée des autres cultures. La distance entre pieds de canne est de 1m×1m environ (photo n°12). Elle est souvent cultivée à proximité des distilleries cachées dans la forêt.

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Photo n°12 : La culture de la canne à sucre (cliché : Eddy)

La forêt offre également les ingrédients lors de la fermentation comme levain ou

« laro » à base d’une écorce pour quelques arbres comme l’eugenia ou « rotran’ala »,le « soamikanakana », le l’Evodia fatraina ou « fatraina », le « ravitsingita », le Fernandoa grevei ou « somitsoy » et le « lohandefona » ; à base des racines ou des feuilles d’une plante spécifique comme le Harongana Madagascariensis. En plus des défrichements, les producteurs de « toaka gasy » prélèvent aussi des bois de chauffe à l’intérieur de la forêt pour la distillation de la canne à sucre. La transformation de la canne à sucre en « toaka gasy » suit des étapes. La canne à sucre est

découpée en petits morceaux qui seront mélangés avec les ingrédients de fermentation. Par la

suite, le tout est versé dans une fosse et est pilonné et tassé pour extraire le jus. La

fermentation dure 8 à 20 jours dans la même fosse.

Après ce délai on procède à la distillation : un fût d’environ 200 litres percés sur la

partie supérieure constitue l’alambic. Des tuyaux (kanoa = canaux) en cuivre ou en bambou sont ajustés dans les fentes pour recueillir et refroidir les vapeurs d’alcool. L’eau de refroidissement est amenée d’une source ou d’un ruisseau voisin.

Le fût est imperméabilisé par des pétioles de bananiers tressés (lonaka) enduite de boue pour empêcher la vapeur de sortir par le couvercle. Ce dernier est surchargé de poids pour plus de sécurité (photo n°13).

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Photo n° 13 : La distillation de la canne à sucre Les quatre ou cinq premiers litres de « toaka » recueillis sont appelées « Lohany »

(tête), les dix à douze litres suivant « Tenany » (corps). Le reste est un rhum de mauvaise qualité appelée « Goalaka ». Mais mélangé au « Lohany », le « Goalaka » donne encore un rhum valable. Une partie d’alcool est testé par la flamme. Une flamme bleue indique la teneur en alcool élevée. Une flamme rouge par contre indique la teneur en alcool faible. Le reste non brûlé de l’échantillon indique la teneur en eau.

Les trois villages : Andohariana, Kirisiasy et Ambodivoara sont concernés par le

rhum traditionnel, soit en tant que producteurs ou comme lieu de marché. Ils sont à la fois producteurs et lieu de marché sauf pour le village d’Andohariana. Pour ce dernier, le marché de « toaka gasy » est à Ankona.

Depuis 1994, Kirisiasy est devenu lieu de marché informel de rhum « toaka gasy ». Les jours du marché sont le jeudi et le dimanche. Les Betsimisaraka et les Betsileo, et des gens de Vakinakaratra (Antanifotsy, Antsirabe, Ambohimandroso) y viennent aussi pour faire des échanges.

Les champs de canne à sucre se situent en réalité de 4 heures jusqu’à 8 heures de

marche du lieu d’habitation. Ils ont choisi la forêt, car ils n’ont plus de surface libre. Il n’y a que la canne destinée à la consommation domestique qui est plantées près des habitations. La canne à sucre a pris petit à petit une grande place dans l’agriculture de la région du corridor forestier Fandriana-Marolambo. Elle est actuellement, classée première culture de rente qui motive le plus les habitants. Ces derniers sont généralement concernés par la production de « toaka gasy ». Les autres activités agricoles sont entreprises pour masquer la principale occupation : la distillation de jus de canne. Les paysans préfèrent vendre des « toaka gasy » que la canne à bouche.

La quantité de « toaka gasy » évacuée sur les marchés chaque semaine montre que le taux de production de canne à sucre dans la forêt est élevé.

Chaque semaine, des dizaines de charrette viennent à Kirisiasy pour récupérer des bidons remplis de « toaka gasy ». Une charrette a la capacité de transporter 15 bidons de 35 litres. Une grande quantité est évacuée vers la direction d’Antsirabe, chaque semaine.

2- Singularités des trois villages :

2.1- L’inégalité au point de vue enclavement :

L’accès dans les trois villages de Kirisiasy, d’Andohariana et d’Ambodivoara s’avère

difficile. L’approvisionnement n’est pas semblable pour chaque village. Les deux villages Betsileo sont plus avantagés par rapport à celui d’Ambodivoara. Ils

sont déjà reliés à leurs chefs lieux de commune, voire au chef lieu de la sous préfecture.

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Pour Kirisiasy, l’approvisionnement du village se fait par des charrettes et des bicyclettes parce que la route n’est pas encore carrossable. Le projet de désenclavement est en cours pour cette année 2004. Malgré tout, le marché de kirisiasy ravitaille quelques villages périphériques tels que Tratrambolo et Ambodivoara.

Par contre, Andohariana est relié avec Ankarinoro son chef lieu de commune par une route secondaire en très mauvais état. Le village est joignable uniquement par voiture tout terrain. L’approvisionnement est donc plus facile par rapport à Kirisiasy. Mais, Andohariana ne possède pas encore de marché. La population doit s’approvisionner en conséquence au marché d’Ankona à 45 minutes de marche.

Situé au-delà de la couverture forestière, la région de Marolambo est encore

enclavée, surtout dans sa partie sud. La ville de Marolambo est reliée avec Mahanoro par une route secondaire de 130km. Cette route n’est praticable que pendant 6mois de l’année. Cependant, seules les voitures 4x4 peuvent le joindre. Le reste de la région est relié à ses voisines par des petites pistes, tel est le cas d’Ambodinonoka–Fandriana et Marolambo-Ambohitopoina. Par conséquent, l’approvisionnement de la région est très difficile. Les paysans se contentent de survivre avec les produits locaux. Le village d’Ambodivoara n’est joignable qu’à pied. Les marchands ambulants se chargent de l’approvisionnement du village. Le coût des produits venant de l’extérieur est presque doublé. Cela est dû au coût du transport qui se fait jusqu’à maintenant à pied. Le montant du transport est calculé en fonction du poids des bagages (photo n°14). Il revient en général à 1000 francs par kilos pour les longues distances et 400 francs/kg pour les courtes distances.

Photo n°14 : Transport à pied (cliché : Eddy)

Les paysans peuvent se ravitailler au marché de Kirisiasy où le prix est encore soutenable. Les habitants des villages de Kirisiasy, d’Andohariana et d’Ambodivoara sont encore

marginalisés. Ils vivent dans la pauvreté et la misère comme la majorité de la population riveraine du corridor. De ce fait, ils sont obligés d’exploiter les ressources forestières pour survivre. D’autant plus, le mode de gestion coutumière laisse libre toute forme d’exploitation de la forêt.

2.2- Mode de construction des habitats

L’exploitation des bois de construction est plus forte chez les Betsimisaraka que chez

les Betsileo.

61

Les Betsimisaraka construisent leur maison à l’aide des matières végétales. Ils

utilisent le cyperus sp. ou « Zozoro », l’ Imperata cylindrica ou « tenona » et quelques bois de la forêt. Les espèces les plus recherchés dans la forêt sont les palissandres, le Faucherea thouvenotii ou « nato » et l’eucalyptus. On compte que 4 maisons en brique et en terre modelée dans le village d’Ambodivoara, tout le reste est construit en bois.

L’ Imperata cylindrica est providentiel, ces feuilles couvrent les lattis des toits. Les pétioles de raphia fichés ou bien le cyperus sp forment les parois. Ces maisons d’habitation sont rectangulaires, sans étage, élevé sur de courts pilotis (photo n°15). Elles sont souvent annexées par un grenier « trano ambo » construite aussi avec les mêmes matériaux et le plus souvent juché à 1,50m. Actuellement, on compte à peu prés 120 toits à Ambodivoara.

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Photo n°15 : Type d’habitat Betsimisaraka (cliché : Eddy) Par contre les Betsileo n’utilisent le bois que partiellement dans la construction de

leur maison. Ils exploitent surtout le Faurea forficuliflora ou « hetatra », le palissandre, le Commiphora sp. ou « arofy », le Faucherea thouvenotii et l’eucalyptus pour cela. Leurs maisons sont essentiellement construites en terre ou en brique.

S’il n’y avait que 4 maisons à Kirisiasy en 1977, année de création du village, on compte actuellement environ 50 toits. 80% des maisons sont construites avec des branches de bois consolidées par de la boue. On les appelle maison en branche ou « trano ritsoka » (Photo n° 16). Seuls 15% des maisons sont en brique cuites. Celles en terre modelée ou « trano tany » ne représentent que 05% des maisons.

Photo n°16 : « Trano ritsoka » à Kirisiasy (cliché : Eddy)

Dans le village d’Andohariana, les maisons sont construites en terre modelée. On les appelle maison en terre ou « trano tany ». On compte 35 toits à Andohariana cette année 2004.

La région du corridor forestier Fandriana – Marolambo possède une potentialité

naturelle et économique importante vis à vis des autres couvertures forestières voisines. Mais

cette potentialité est encore influencée par le système de production locale.

L’intervention des institutions étatiques ou privées est pour l’orientation de la gestion

traditionnelle de la forêt vers une valorisation des ressources naturelles.

TROISIEME PARTIE : LA GESTION

TRADITIONNELLE VERS UNE VALORISATION DU

CORRIDOR FORESTIER

68

CHAPITRE V : GESTION TRADITIONNELLE DES RESSOURCES

NATURELLES

1- Action de l’homme sur la forêt :

Les habitants riverains du corridor forestier Fandriana – Marolambo exploitent la forêt de façon traditionnelle. La forêt constitue leur centre d’action, car elle offre des terres fertiles à cultiver et en même temps des ressources naturelles. Les habitants cherchent dans la forêt, non seulement des bois de construction mais aussi des bois de chauffe et des ressources non ligneuses.

1.1- Exploitation des ressources ligneuses :

En dehors de la recherche des bois de construction, le bois de chauffe est aussi un

besoin quotidien, de la population, riveraine du corridor. C’est en général, le seul combustible utilisé dans toute la région. Chaque ménage consomme en moyenne 10 kg de bois de chauffe par jour. Un bagage ou « entana » de bois pèse environ 15 kg. Les petites gargotes consomment autant de bois de chauffe, que les simples ménages. Chaque ménage a une préférence sur les types de bois de chauffe. Leur choix dépend de la dureté, et de la combustibilité du bois.

Les types de bois préférés des paysans sont le eugenia ou « rotra », le « rohifataka »,

le « hazoambo », le Diospyros ou « valanirana ». On commence à trouver difficilement certain de ces bois de chauffe actuellement dans la forêt.

La population riveraine exploite aussi des plantes médicinales sans autorisation

auprès du service forestier. Les paysans exploitent les plantes traditionnellement. Le mode d’exploitation varie selon la partie de la plante destinée à être consommée. La coupe affecte les rameaux de l’extrémité des tiges. Les feuilles les plus proches des bourgeons sont les plus appréciées.

1.2- Exploitation des ressources non ligneuses :

Les écrevisses et le miel sont les ressources non ligneuses les plus recherchées dans

la forêt. D’après les enquêtes menées auprès de la population riveraine, ces deux ressources

sont classées parmi les plats les plus appréciés des habitants de la région.

Les habitants d’Andohariana sont de grands collecteurs d’écrevisse. Un ménage arrive à pêcher 50 à 100 écrevisses par semaines.

Les écrevisses se raréfient actuellement (photo n°17). Ceux de grande taille ne se

trouvent plus qu’à l’intérieur de la forêt. Les cours d’eaux situés en bordure de la forêt ne contiennent actuellement que des écrevisses de petite taille. Le système d’extraction reste encore traditionnel. Il consiste à soulever les pierres et fouiller systématiquement les habitats. Les autres modes d’exploitation se font à l’aide d’appât en ver de terre ou autre, et par

69

cueillette à la tombée de la nuit. Cette dernière utilise les torches de bambou comme moyen d’éclairage.

Photo n°17 : Les écrevisses capturées

Si les écrevisses sont considérées comme ressources de toute saison dans la forêt, le

miel, par contre est récoltée entre août et janvier.

Les habitants de la lisière du corridor sont pour la plupart des producteurs de miel. Ils exploitent le miel de deux façons. D’une part, ils cueillent les miels de façon traditionnelle en se contentant seulement de les cueillir dans les ruches naturelles de la forêt. D’autre part, ils construisent et multiplient eux mêmes le nombre de ruches ou « tohotra ». Il suffit de trouer le tronc d’arbre pour avoir une forme cylindrique et de l’installer ensuite dans la forêt ou près de leur habitation.

A part la cueillette, la population riveraine du corridor pratique aussi la chasse. Elle abat par superstition les animaux qui rodent près du village. Les paysans pensent que la mort des animaux préviendra les mésaventures. La chasse constitue entre autre le passe temps des paysans. Elle se porte sur la plupart des animaux de la forêt. Ces animaux seront destinés à la consommation ou au commerce tels que le sanglier, les oiseaux, les lémuriens.

La chasse au lémurien est destinée essentiellement à la nourriture. Les lémuriens

diurnes comme le Varecia variegata Variegata et le Propithecus diadema edwardsi, constituent les principaux éléments de proie. Les lémuriens nocturnes ainsi que les Lepilemur mustelinus et Avahi laniger sont aussi chassés. La densité et la diversité de plusieurs espèces de lémuriens diminuent progressivement dans le corridor forestier Fandriana-Marolambo suite aux diverses pressions anthropiques.

L’exploitation irrationnelle des micromammifères constitue une menace pour eux. Ils

sont capturés pour le commerce ou pour la consommation tel est le cas des Mantidactylus grandidieri.

Malgré l’exploitation poussée de la couverture forestière, les paysans restent pauvres.

Ils économisent de l’argent pour préparer des fêtes traditionnelles. Le peu qu’ils gagnent chaque année, est gaspillé durant les cérémonies rituelles comme la circoncision et l’exhumation. C’est le cas spécifique de Fandriana.

La paupérisation croissante de la zone périphérique du corridor forestier Fandriana-

Marolambo amplifie les pressions sur les ressources naturelles. Cela constitue une menace

70

pour la pérennité de ces ressources, ainsi que pour la qualité des habitats et la viabilité des différentes espèces.

La partie sud du corridor est actuellement la plus dégradée. Cette dégradation perturbe le fonctionnement des écosystèmes et risque de faire disparaître certaines espèces faunistiques ou floristiques.

La population riveraine du corridor forestier Fandriana – Marolambo est dotée d’une

richesse naturelle. Elle exploite cette richesse de façon traditionnelle. Face à l’ampleur des pressions anthropiques, le corridor risque de ne plus pouvoir assurer ses fonctions d’habitat des espèces faunistiques et floristiques, et relieur de deux aires protégées.

2- Contraintes humaines et économiques pour la valorisation de la forêt :

2.1- Contraintes humaines :

Le comportement des habitants riverains du corridor vis à vis de la forêt reste à l’état

traditionnel. Leurs activités se rapportent toujours à la forêt : ils chassent, cueillent, défrichent

et parquent en même temps leur bétail à l’intérieur de la forêt. Ils protègent leurs espaces

forestiers contre les intrus. Selon les habitants, la forêt est gardée par des esprits. Quelques

interdictions sont citées par les habitants. Par exemple, il est interdit d’appeler quelqu’un par

son nom à l’intérieur de la forêt. Il suffit de crier fort, pour que ce quelqu’un puisse entendre.

Il est également interdit de chercher quelque chose de perdu dans la forêt, parce que cette

chose est supposée prise par les esprits gardiens de la forêt. Insister à sa recherche pourra

amener une malédiction sur le concerné. Enfin, toute pénétration d’autrui à l’intérieure de la

forêt sans être accompagné d’un guide autochtone est interdite pour éviter la colère des

esprits. Malheureusement, ces interdictions n’ont pas vraiment d’objectif sur la conservation

de la forêt.

Par contre à Ambodivoara, la forêt est actuellement régie par des conventions sociales ou « DINA ». La pratique de tavy est actuellement interdite. Un arbre coupé est sanctionné d’une amende de 50.000 Fmg plus reboisement de 10 pieds de plante. Les sanctions pour une ruche détruite ou volée dans la forêt sont une amende de 50.000 Fmg également plus fabrication de 10 ruches. Malgré l’effort social dans ces conventions, l’action de défrichement illicite continue toujours.

71

2.2- Contraintes économiques :

Les habitants de la périphérie du corridor forestier Fandriana – Marolambo vivent

tous dans la pauvreté et la misère, malgré sa richesse naturelle. Le manque d’infrastructures amplifie cette pauvreté.

Les collecteurs sont obligés de joindre les producteurs sur place pour pouvoir maîtriser les échanges. Ils décident du prix des produits. Face à cette situation les producteurs ne peuvent rien faire. Ils sont contraints de vendre leurs produits à bas prix pour pouvoir acheter en contre partie des produits de première nécessité très chère.

Les paysans épargnent pour préparer des fêtes traditionnelles, mais non pas pour prévoir l’avenir. Les épargnes sont toujours gaspillées durant les cérémonies.

Pour parvenir à un développement local à long terme, il est indispensable d’encadrer

techniquement et économiquement les paysans. La valorisation du corridor est un meilleur outil pour cela. L’intervention des institutions ou programmes économiques et environnementaux est nécessaire.

72

Chapitre VI : LA VALORISATION DU CORRIDOR

1- Les interventions pour la protection et la conservation de la couverture

forestière

1.1- L’intervention de l’Etat

Depuis la première république, l’Etat malgache est toujours le premier responsable

de l’environnement à Madagascar. Une grande partie de la forêt est désignée comme forêt classée ou fait partie d’une réserve forestière. Ces forêts sont destinée à de futures exploitations incluant la coupe des bois et l’exploitation minière, et sont gérées par le Ministère chargé des Eaux et Forêts.

Le corridor forestier Fandriana – Marolambo est devenu dorénavant le champ

d’intervention de l’Etat dans le but de le transformer en Aire Protégée. Dans le Programme d’Action Environnemental (PAE) malgache en 1990, l’Etat a

employé des stratégies de façon à faire participer la population riveraine à la gestion locale de la forêt par l’application de la GEstion LOcale SEcurisée ou GELOSE. C’est une gestion contractualisée entre l’Etat et la population riveraine. Les réglements traditionnels associés au droit moderne constituent les outils principaux de la GELOSE.

Pour le cas du corridor forestier Marolambo – Fandriana, quelques actions de mise

en place de GELOSE ont été déjà commencées en 2003 dans la partie Nord, commune rurale d’Ambohimilanja et d’Ambalapaiso II.

Entre autre, l’Etat travaille toujours en collaboration avec des organismes d’appui,

comme les Associations ou ONG ou bien des programmes pour la conservation et le développement.

1.2- Madagascar Institut pour la conservation des Ecosystèmes Tropicaux (MICET)

MICET est une institution fondée en 1997 (régie par l’ordonnance 60 133 portant

régime général des associations). Son but était d’apporter sa part de contribution sur la continuité des actions mise en œuvre dans le cadre du Projet Parc National Ranomafana. Ses tâches sont de poursuivre la promotion de la recherche, de développer le volet santé et le volet éducation environnementale auprès des communautés. Tous les secteurs d’activité entretenus au niveau de la population se basent sur l’approche intégrée.

Sa mission est de conserver les écosystèmes tropicaux à travers la promotion d’un

système de santé communautaire et d’éducation ; la mise en place, la gestion et l’administration de système d’information ; la recherche et la formation à tout niveau pour l’adoption de mode de vie favorable à la santé et à l’environnement.

73

Cependant, MICET offre son appui technique et ses prestations de service, en partenariat avec les institutions techniques et financières de secteurs publics, privés et académiques. Il œuvre ainsi pour les communautés riveraines des écosystèmes naturels en vue d’améliorer leurs conditions socio-économiques, de sauvegarder leur patrimoine culturel et d’augmenter leur participation en faveur de la responsabilisation et de l’appropriation.

Puisque MICET a été fondé durant la phase de transition du PE 1 au PE 2 en 1997, il

compte contribuer au changement de comportements des communautés, un des objectifs de ce programme environnemental, en faveur de la santé et du bien-être de la famille dans un environnement sain et agréable concernant :

- la connaissance des notions essentielles et les petites actions faisables (PAF) relatives à l’hygiène et à la santé familiale

- la jouissance des impacts palpables et visibles des actions de développement et de conservation

- la capacité de s’auto promouvoir - la capacité de gérer les ressources naturelles - la capacité de s’auto suffire sur le plan alimentaire

Dans le cadre du développement durable, MICET a poursuivi ses activités, afin

d’améliorer les conditions socio sanitaires et économique des communautés et de promouvoir la recherche.

Les zones d’action ne restent pas dans le Parc National de Ranomafana et ses régions

limitrophes, mais s’étendent dans les communes riveraines du corridor forestier qui relient le

P.N de Ranomafana à celui d’Andringitra durant la P.E 2. Ensuite, les activités de recherche

tendent à couvrir l’île actuellement.

En 2000, les équipes de MICET ont débuté les recherches socio-économique et

biologique dans la région du corridor forestier Fandriana – Marolambo, dans le cadre du projet de transformation de cette couverture forestière en Aire Protégée. Les actions de MICET dans la région restent encore au stade de recherche.

Grâce aux résultats des recherches effectuées, le Ministère chargé de

l’Environnement et des Eaux et Forêts a intégré le corridor Fandriana – Marolambo dans le

P.E 3.

74

2- Impact local des interventions

2.1- Les interprétations des interventions par la population riveraine et les différents

services techniques et organismes :

Pour la population riveraine du corridor forestier Fandriana-Marolambo, l’Etat est

toujours considéré comme propriétaire dictateur de la forêt. Il est en même temps gestionnaire et opérateur de tout ce qui touche les modalités d’appropriation du sol et des ressources naturelles renouvelables qu’il supporte.

Les lois sur la forêt sont sévères. Pourtant, les paysans vivant des fruits de la forêt, n’obtiennent pas de subventions de l’Etat. Ce dernier est donc mal jugé par la population riveraine, de ne pas se soucier de leur pauvreté comme il se préoccupe de l’environnement.

Malgré la pression des lois réglementant la forêt, sur les paysans riverains, ils se

contentent toujours de survivre au détriment de la forêt. Ce n’est pas de leur faute s’ils sont

pauvres et misérables, car l’Etat les a marginalisés.

Jusqu’ici, les promesses des politiciens lors des propagandes électorales ne sont pas

suivies à la lettre quand ils arrivent au pouvoir.

La venue des chercheurs dans la région surprend un peu les paysans, car ils ignorent

complètement leurs objectifs. Ils sont dans une situation de confusion. D’une part, ils craignent que ces chercheurs soient délégués par l’Etat pour espionner leurs activités. D’autre part, ils espèrent que les chercheurs vont apporter le développement local en conservant la forêt.

Le corridor forestier Fandriana-Marolambo intéresse beaucoup les organismes

travaillant sur la protection de l’environnement, car sa conservation lui permettra de jouer son rôle d’habitat. Les intervenants trouvent que l’augmentation du nombre de la population riveraine présente une menace pour la viabilité de la diversité biologique.

Les résultats des recherches scientifiques et économiques déjà effectuées dans la région du corridor montrent que les ressources naturelles sont mal exploitées. Or ces ressources constituent des filières promotrices de développement local si elles sont bien gérées et valorisées. Il est nécessaire d’envisager des alternatives d’aménagement pour atténuer voir freiner les pressions sur les ressources forestières.

2.2- Proposition d’orientation d’aménagement du corridor

2.2.1- Contexte

Le corridor forestier Fandriana – Marolambo se trouve dans une situation alarmante

actuellement. L’augmentation du nombre de la population dans les périphéries de ce corridor entraîne une continuelle multiplication des besoins fonciers et des exploitations irrationnelles des ressources forestières. Cette situation mérite une bonne orientation, en aménageant la

75

forêt et en donnant des valeurs économiques aux ressources naturelles et culturelles. L’ignorance des valeurs scientifiques et économiques de ces ressources menace leur vulnérabilité.

L’orientation de l’aménagement nécessite la connaissance du milieu naturel et du

contexte économique et social, afin de pouvoir définir une série d’interventions propres à assurer la pérennité et une meilleure valorisation des ressources forestières.

Les paysans vivent encore de l’économie de subsistance qui se base surtout sur

l’exploitation de la forêt. Mais actuellement, la majorité de la population est consciente de la dégradation de la forêt. Elle demande sa protection en augmentant en même temps leur production par le biais de l’encadrement technique et matériel octroyé par l’Etat ou bien par d’autre programme pour le développement.

2.2.2- Orientation d’aménagement :

Les mines d’information que nous avons pu obtenir lors des enquêtes et observation

directe nous ont aidé à définir les besoins de la population. L’aménagement du corridor nécessite une étroite collaboration avec la population locale, des techniciens et des bailleurs de fond. Les résultats des recherches déjà effectuées aideront au zonage et aux actions à mettre en œuvre.

L’objectif de l’orientation de l’aménagement est de contribuer à l’effort de l’Etat sur

la protection de la forêt, d’intégrer la population riveraine dans la gestion de la forêt et de

répondre aux besoins de la population riveraine. Il est très important de prendre en compte les

besoins en terre agricole nouvelle pour la mise en place de la culture de « tavy ». D’où, la

nécessité de prévoir en avance dans le plan d’aménagement, une zone forestière destinée pour

l’extension future des activités agricoles.

Il faut hiérarchiser le choix des nouvelles filières selon les potentialités du terroir, la

motivation des villageois, ainsi que les ouvertures possibles avec le secteur privé. Par exemple : mise en place d’un jardin botanique pour la filière orchidée à Andohariana.

Les plantations de canne à sucre de l’intérieur de la forêt doivent être transférées vers la périphérie, en regroupant les producteurs de chaque village dans une association et en leur donnant des espaces libres et cultivables. La culture doit être suivie de près cette fois ci, en octroyant des encadrements techniques aux paysans producteurs pour qu’ils puissent produire plus sur des espaces bien limités. L’espace récemment libéré doit être transformé en jardin botanique pour reboiser les plantes menacées et les bois précieux. Il faut donc sensibiliser les paysans sur le reboisement.

La mise en valeur et la conservation des ressources naturelles telles que la canne à sucre, l’écrevisse, l’orchidée, écotourisme, et les plantes médicinales participera à l’aménagement du corridor.

76

2.3- Les schémas de conservation et de Valorisation des ressources naturelles :

2.3.1- La filière canne à sucre :

La filière canne à sucre constitue généralement la principale source de revenu de la

majorité de la population riveraine du corridor Fandriana – Marolambo. La canne à sucre sert de matière première pour la fabrication de « toaka gasy ». Il est vrai qu’il y a une contradiction entre valorisation de la filière canne à sucre et conservation du corridor, du fait que sa culture constitue la principale cause de défrichement de la couverture végétale. Pourtant, il est difficile de changer brusquement le comportement des paysans même s’il y a des alternatives efficaces. Il est nécessaire de voir de près cette filière pour qu’on puisse améliorer son mode d’exploitation avec sans doute des mesures d’accompagnement.

La technologie utilisée pour la distillation n’est pas seulement très vétuste mais largement dépassée par le temps. La qualité et le degré d’alcool autorisé pour la consommation ne sont pas maîtrisés.

Les dépenses lors de la distillation à savoir les dépenses de temps, coût des matériels

et le salaire de la main d’œuvre sont déjà calculées avant l’évacuation des produits aux marchés.

Arrivé au stade de la commercialisation, le prix du litre varie en fonction des saisons

socio-économiques : pendant la saison de pluie « maintso ahitra », le prix d’un litre aux

producteurs varie de 1500fmg à 2500fmg. Il atteint 4000fmg à 6000fmg lors de la période des

fêtes de juin à septembre.

Le prix du « toaka gasy » est variable selon l’offre et la demande, mais ce sont

souvent les collecteurs et revendeurs qui ont plus d’influence sur le prix du produit aux

marchés. Le circuit de distribution se déroule comme suit : les producteurs évacuent leurs

produits au marché, et les grossistes les rassemblent afin de les distribuer aux détaillants. Les

produits arrivent en dernier aux consommateurs.

Ainsi, les actions de distribution se déroulent au niveau de plusieurs marchés

(croquis n°06).

Pour les trois villages d’étude, les marchés sont à ciel ouvert. Ankona est le seul marché accessible par voiture. Il se trouve à 45 minutes d’Andohariana. Ambodivoara n’est pas accessible par voiture comme Kirisiasy. Mais ce dernier est accessible par des charrettes.

La filière canne à sucre ne demande qu’un faible dépense de production. Le marché

offre un potentiel considérable, et même si la quantité de production double, il y a toujours du

marché. La présence en permanence de plusieurs collecteurs et revendeurs qui sont en même

temps des intermédiaires facilite un peu l’écoulement des produits et assure le débouché.

77

Croquis n°06 : FLUX DU PRODUIT DE « TOAKA GASY »

LEGENDE : Source : composition personnelle (Fond de carte : BD 500 FTM)

Malheureusement, les producteurs n’adoptent pas de stratégie pour la vente de leurs

produits. De plus la valeur monétaire du « toaka gasy » diminue quand la production

augmente, et inversement. Les prix au marché sont toujours dominés par les collecteurs.

Perdant sur les prix, les producteurs essaient de se rattraper sur la quantité, qui veut dire

accroissement de superficie de culture de la canne à sucre, donc nouveau défrichement au

détriment de la forêt et de la biodiversité.

L’exploitation de la filière canne à sucre a des impacts au niveau ménage. Les

activités de production fournissent des salaires journaliers. Tandis que, la vente du produit

reste la principale source de revenu monétaire de la majorité de ménage. La plantation de la

canne à sucre sert également à marquer les terrains.

Vers Antanifotsy – Antsirabe Antananarivo

Vers Ambositra Fianarantsoa

Moyen

De Sahafisaka et de Bekalalao

Flux de « Toaka Gasy »

78

Au niveau commune, Fahizay a pu encaisser en 2000 une somme de 9.500.000 fmg

soit 45% des recettes du budget de la commune grâce aux taxes prélevées 500 fmg par

jerrican de « toaka gasy » vendu (MICET, 2001).

Enfin, au niveau ressource forestière, la culture de canne à sucre représente l’un des

facteurs de la déforestation.

Cette filière joue donc un rôle important sur l’économie des zones concernées. Mais

pour le concilier avec la protection et conservation de la forêt, il faut orienter son mode d’exploitation. Le renouvellement de la plantation ne doit plus être gratuit ou sans dépense. A titre de contre partie, il faut une mise en valeur des superficies déjà défrichées. On doit instaurer ensuite des points de collecte pour une meilleure organisation de production. Cela permettrait en effet le regroupement des produits et de raccourcir le circuit de commercialisation. Le prix doit être révisé pour qu’il y ait stabilité.

Ces orientations doivent aboutir à de bons résultats. Les ressources naturelles

existantes seront gérées rationnellement. Les périodes mortes ou sans entrée d’argent chez les

paysans seront réduites.

Cette étude de la filière canne à sucre nous permettra de comprendre le processus des

circuits d’échange entre producteur et commerçant. (Fig. n°03)

79

Figure n°03 : CIRCUIT DE « TOAKA GASY » (source RAP MICET 2001) Ce circuit de « Toaka gasy » est toujours valable jusqu’à maintenant :

Legende :

Cette figure nous montre que les « toaka gasy » sont évacués d’abord dans les

marchés principaux comme Ankona et Kirisiasy pour la zone d’étude. Les produits recueillis

par les collecteurs sont ensuite acheminés vers les communes périphériques et les grandes

villes comme Antsirabe, Fianarantsoa et Antananarivo.

2.3.2- La filière écrevisse :

Non seulement, les écrevisses participent à la nourriture des paysans aux alentours du

corridor mais elles fournissent aussi du calcium et de protéine animale pour la population locale. Sur le plan économique, elles constituent la source de revenu de certains ménages et procurent des taxes et ristournes par l’intermédiaire du marché dans la plupart de la commune.

Kirisiasy

Andraikoka

Ankona

Ankarinor

Ambalasoara

Fahizay

Miarinavaratra

Fandriana

Ambositra Ikelikapona

Antsirabe

Sahamadio Fiadanana Sandrandahy

Mito Alakamisy

Antanifotsy

Antananarivo FianarantsoaMoyen ouest

Marché

Destination

Andranovolo Ambodivoara

Sahafisaka Bekalalao

Andranondravodivala

AmbinanindranoVohidahy Tsaratanana

Producteur Direction des « toaka gasy »

80

Chez les ethnies « Zafimaniry », il est interdit, selon leur tradition de vendre les écrevisses. On peut par contre les échanger contre d’autre produit tel que le sel, le sucre, le haricot, le maïs.

En dehors de la societé Zafimaniry, l’écrevisse représente la qualité d’une filière

commerciale à grande valeur.

Trois systèmes caractérisent la filière écrevisse dans la zone d’étude : le système de production, de transfert et de consommation.

Dans le système de production la capture d’écrevisse ne respecte pas les normes

admis par le règlement de la pêche. Les récoltes sont meilleures lors de la saison des pluies

d’octobre à février et en période de forte pluie. Mais, il est difficile d’évaluer la potentialité

d’écrevisse recoltée. Sa capture vise généralement la commercialisation et la consommation,

mais elle est souvent conditionnée par le jour de marché.

Les écrevisses une fois capturées sont tout de suite évacuées au marché, le transport

se fait généralement à pied et à la charge des paysans. Les produits sont ensuite acheminés par

taxi-brousse vers les Fivondronana de Fandriana – Ambositra, jusqu’à Antananarivo, par les

collecteurs et revendeurs. Le tout constitue le système de transfert. La résistance des

écrevisses facilite leur conservation et leur transfert.

81

Figure n° 04 : Circuit économique de l’écrevisse

Les services dépensés à l’exploitation de la filière écrevisse par les paysans ne sont

pas proportionnels aux coûts du marché. L’éloignement du marché et la faiblesse du marché local au niveau du prix et de l’offre ruinent l’exploitation de l’écrevisse. Par ailleurs, l’ignorance de la valeur de l’écrevisse blanche ou « oram-potsy » rend difficile sa vente. L’écrevisse blanche se trouve à Andohariana. Le manque de moyen de mise en œuvre englobe le tout.

L’exploitation de la filière écrevisse a des effets directs ou indirects sur la société. La

technique traditionnelle sur l’exploitation de l’écrevisse va de paire avec l’ignorance ou la méconnaissance des paysans, des règlements de pêche. Les paysans fanatiques de ce système d’exploitation traditionnelle auront du mal à respecter les règlements pour la valorisation de la filière. Cette valorisation pourrait entraîner des conflits sociaux.

De plus la vente occasionnelle des écrevisses est conditionnée par la volonté des

paysans. Il est donc nécessaire d’orienter son mode d’exploitation.

La filière écrevisse pourrait donner une autre image au projet écotourisme. Il est nécessaire d’intégrer le circuit de capture ou circuit de vitrine. Pour que l’exploitation soit efficace, il faut mettre en place les associations des intervenants, collecteurs, paysans producteurs. Les prix devraient être enfin révisés.

Comme résultats attendus, la sensibilisation des villages dans le cadre de

l’importance et de l’utilité de la filière écrevisse est capitale. D’où la nécessité de sa

conservation. Les paysans bien sensibilisés doivent respecter les règlements en vigueur ou qui

viennent d’être élaborées par exemple, la taille et la période de capture. La filière écrevisse

sera ensuite, considérée comme une des activités primordiales en subvenant aux ressources

des villageois. La création des associations paysannes par quartier et de circuit touristique

écrevisse dans les villages choisis facilitera l’organisation de l’exploitation.

2.3.3- La filière Ecotourisme :

Récolte :

Collecte :

Transformateur :

Destination :

Paysan -

Collecteur -

Bar -

Ménages Client

Restaurants Paysans

82

Ses potentialités techniques encore méconnues replacent le corridor Fandriana –

Marolambo, à la pointe des zones pilotes d’investissement écotouristique. Malgré les

potentialités touristiques du corridor Fandriana – Marolambo, le volet tourisme présente

encore des points faibles. D’une part, la notoriété et image de la région sont encore très

faibles. En plus, la région n’est jamais dotée d’équipements et infrastructures touristiques.

Quelques natifs de Fandriana effectuent de petites opérations touristiques, mais l’insuffisance

de l’information et la formation limite les opérations. D’autre part, la faiblesse du niveau de

vie de la population entraînera la médiocrité des prestations des services. Par ailleurs, les

transports reliant les différentes zones sont limitées.

Ces différentes causes provoquent, un retard dans l’organisation touristique par rapport aux autres zones de Madagascar. Les actions pour le développement de l’écotourisme nécessitent l’intégration de la population locale. Mais la capacité organisationnelle des groupes de paysan permettra-t-elle d’assurer ce développement ?

En plus, la vulnérabilité des produits touristiques, en particulier les cultures et les

coutumes, rend difficile leur exploitation. La société traditionnelle va – t – elle, accepter

facilement, l’exploitation de sa culture ?

Ces contraintes socioculturelles locales sur l’exploitation de la filière écotourisme

permettent d’orienter les actions de valorisation.

L’écotourisme est un projet important pour favoriser un développement régional

durable harmonieux et en compatibilité avec la nature. L’étude de la filière écotourisme permet d’une part, de promouvoir et de développer

les stratégies, et d’améliorer les modèles types écotouristiques afin que chaque partie prenante trouve son compte.

La considération de population locale comme partenaire non négligeable dans la protection des sites et de la sauvegarde pour la durabilité des richesses naturelles est impérative. Il s’agit de développer les produits artisanaux locaux, d’hébergement des touristes chez l’habitant, d’équiper les guides locaux et d’exploiter les cultures traditionnelles. Ainsi les populations locales pourront jouir des bénéfices apportés par le projet, afin d’améliorer leur niveau de vie.

Du côté des touristes, ils pourront redécouvrir une nature insolite et explorer de

nouveaux espaces Betsileo – Zafimaniry et Betsimisaraka.

Les opérateurs touristiques pourront ouvrir et offrir de nouvelles prestations, suite à

une demande sans cesse croissante du public et des touristes, car un des principaux buts, c’est

de diversifier leurs propositions.

D’autre part, l’étude permettra de valoriser touristiquement le patrimoine naturel par

différents scénaris. Il faut aménager d’abord des espaces naturels aux utilisateurs et compréhensibles par le public. La spécificité du site est valorisée comme étant exceptionnel et

83

comptant en fort taux d’endémicité floristique et faunistique. On doit ensuite monter des paysages attractifs et aménager des zones pour des hébergements en compatibilité avec la physionomie du paysage. Il est nécessaire enfin de mettre au point un réseau d’information sur l’état de la région, son histoire et son environnement. Ces informations sont établies sous forme de panneaux ou de brochures.

La réalisation de cette étude est fondée sur une analyse à 3 niveaux et à critère bien

précis, tels que, la connaissance du seuil de cassure de la société traditionnelle, afin de mettre

à jour le fondement de l’organisation sociale, les potentialités touristiques de chaque zone, et

enfin, l’établissement de plan d’aménagement et de valorisation.

La valorisation de la filière doit suivre une stratégie. L’aménagement des sites

concerne surtout le zonage. Il s’agit de prévoir les zones libres à la circulation des visiteurs et

des espaces destinés aux infrastructures à mette en place et de confirmer la crédibilité de

certains sites écotouristiques. Cinq critères permettent le choix des sites : le nombre d’espèces

végétales et animales, le taux d’endémisme fort, la parité des espèces, la facilité

d’observation, et l’attraction des paysages.

Les guides locaux doivent bénéficier des formations pour satisfaire les touristes. Pour

assurer la capacité organisationnelle des paysans, il est important de les sensibiliser à

l’environnement et au tourisme.

La mise en place de nouveaux acteurs pour une gestion durable des ressources et non

leur exploitation pour un profit maximum est nécessaire. Il s’agit de l’emplacement des

musées ; des points de vente. L’installation de galerie d’art à vocation commerciale nécessite

un inventaire de produits susceptibles d’être vendus.

Au niveau commercialisation, l’étude marketing est toujours efficace. La synergie

des actions touristique dans la région contribue à son épanouissement.

Cette valorisation contribue à l’amélioration de la rentrée de devise grâce au

développement de l’écotourisme ; à la conservation et protection de l’environnement de la zone d’intervention ; à la valorisation des patrimoines naturels de la région ; et enfin, au développement local, régional et national.

On attend comme résultats, la création d’emplois pour les villageois, la

reconnaissance des attraits touristiques de la région, et l’investissement dans la région.

2.3.4- La filière orchidée :

84

Parmi les différentes espèces floristiques qui se trouvent dans la forêt, les orchidées intéressent beaucoup les chercheurs biologistes ainsi que les touristes avertis. La pression anthropique sur le corridor a malheureusement un impact négatif sur la dynamique des populations végétales.

Le programme de valorisation de la filière orchidée est toujours lié à la promotion de

l’écotourisme. Cinq sites ont été déjà étudiés par les équipes du RAP MICET en 2000 : Andohariana, Antoetra, Ambohimitombo, Tratrambolo et Ranomena. Mais l’orientation est importante pour le moment, pour Antoetra et Andohariana.

Trois projets sont envisageables : l’un à court terme va durer 6 mois à 1 an, l’autre à

moyen terme pour 2 à 3 ans et le dernier pour 4 à 10 ans. Le projet à court terme concerne l’aménagement. Le site d’Antoetra est favorable

pour un circuit orchidée. Il y a une quantité importante d’espèces endémiques de la région ainsi qu’un nombre significatif d’espèces de qualité. Tandis que le site d’Andohariana est un endroit convenable pour implanter un jardin botanique. L’idée est de mettre en évidence la richesse floristique de Madagascar. Le choix de ce second site est justifié par trois raisons. D’abord, c’est le site le moins perturbé par pression anthropique, ensuite, parmi les sites étudiés, c’est le site le plus riche en espèce, enfin, tous les types d’habitat s’y retrouvent.

Les activités suivantes sont à réaliser à Antoetra, pour la mise en œuvre du circuit

orchidée : un complément d’inventaire d’espèces terrestre pendant les mois de janvier, février,

mars, un choix et établissement d’itinéraire pour un circuit de la saison où la plupart des

espèces fleurissent, et enfin, une étude phénologique afin de pouvoir déterminer la période

favorable pour le circuit.

L’organisation et formation des guides locaux sont des atouts pour l’essor de ce projet, ainsi que l’organisation avec les entités locales d’un système de protection spéciale du périmètre concerné par le circuit.

A Andohariana, le projet de création de jardin botanique nécessite les activités

suivantes : choix et délimitation de la parcelle pour le projet et étiquetage des échantillons

botaniques.

L’entrée de ces deux sites sera payant, ainsi que la prestation des guides. Une partie

des prix d’entrée sera versée dans la caisse de la commune des villages riverains pour

financier des projets d’intérêt commun. Ces deux sites sont choisis comme pilote. La réussite

de ce projet motivera l’instauration d’autres projets similaires dans d’autres sites du corridor.

Le projet à moyen terme est au sujet de l’édition d’un guide des orchidées de la

région qui est nécessaire pour promouvoir l’écotourisme dans la région. Les activités suivantes sont à accomplir pour la réalisation de ce projet : la recherche de partenaires potentiels pour le financement du projet et d’une maison d’édition susceptible d’accomplir le travail d’édition. On prend ensuite des photos in-situ des espèces sélectionnées et préparer le texte accompagnant les photos. Le contact des distributeurs potentiels vient en dernier.

85

Les guides seront vendus à Madagascar et à l’étranger dans des points de vente telles que librairie, agences de voyages et grands hôtels. On commence petit à petit et à chaque réédition on ajoute d’autres espèces. La réussite de ce projet aboutira à l’édition d’un guide des orchidées à Madagascar.

Le troisième projet est à propos de la reproduction d’orchidée à potentialité

commerciale, à partir d’une seule gousse, dont la germination se fait toujours dans un laboratoire de microprogrammation. Andohariana et Antoetra possèdent les orchidées les plus intéressantes du point de vue qualitative et quantitative.

La loi sur la commercialisation des plantes rares et protégées de Madagascar stipule

que seuls les produits issus de la culture en serre seront commercialisables. Par conséquent, il

faut installer une serre de propagation. Par ailleurs, l’équipement de laboratoire est très

onéreux et non disponible à Madagascar. Il est nécessaire donc de contacter les sociétés

étrangères d’orchidophilie.

Le but est de vendre les produits à Madagascar et à l’étranger dans des points de

vente spécialisés. Les concernés sont les horticulteurs, les exportateurs et les associations d’orchidophiles. Le prix local d’une orchidée aux marchés d’Antananarivo, Antsirabe, et Ambatolaona, varie de 5000 fmg à 30000 fmg l’unité, et selon la mâturité de la plante et la qualité. A l’extérieur, selon le catalogue de prix publié par Marcel Lecoufle (MICET, 2001), le prix des orchidées malagasy varie de 55 FF à 850 FF l’unité.

2.3.5- Filière Plantes médicinales :

La majorité de la population rurale malgache n’a pas accès aux médicaments

essentiels qui devraient théoriquement couvrir ses besoins en santé. Le soin dans les villages périphériques du corridor forestier Fandriana - Marolambo est encore traditionnel à cause de l’éloignement des centres médicaux. Cependant les médicaments pharmaceutiques ne sont pas disponibles sur place. En plus le pouvoir d’achat des paysans est encore très faible. Toutefois, on trouve des guérisseurs partout dans les régions les plus reculées.

Cette filière présente deux sous filières. Premièrement, les paysans récoltent ces plantes pour leur propre consommation pour

le bien être de leur santé. L’échange monétaire n’existe pas dans ce circuit.

Dans le deuxième circuit, on trouve deux principaux acteurs : les guérisseurs et les

tradipraticiens. Ils prélèvent et préparent les plantes pour les vendre aux gens qui viennent les

consulter. Leur action consiste surtout en des œuvres de bienfaisance. On leur offre ainsi, en

guise de gratitude, un peu d’argent. Les plantes restent donc le premier remède de choix,

grâce à leur disponibilité et à leur coût modique.

La fréquence de prélèvement des plantes médicinales varie selon le besoin, en cas de maladie pour les ménages, et en cas de rupture de stock et du taux de consommation de leurs

86

patients pour les guérisseurs. Une estimation de l’abondance des produits avant leur exploitation est nécessaire.

Cette filière représente des points forts. Le coût des plantes médicinales prescrites

par un tradipraticien est largement accessible à toutes les couches sociales voir gratuit. Le contexte économique de cette région, en particulier la pauvreté, ne s’aligne pas avec le recouvrement de coût. La source est inépuisable tant que l’environnement est préservé. La pratique est beaucoup plus répandue dans la zone rurale. De plus, on trouve au moins un guérisseur dans une zone la plus enclavée comme Ambodivoara. La phytothérapie est le premier recours des habitants pour résoudre leur problème de santé du fait de son efficacité prouvée.

Par contre, l’utilisation des plantes pour les soins pourrait provoquer des effets secondaires tels que les prurits, les urticaires, le vomissement, les dyspnées un trouble de la respiration, et les vertiges. Le manque de précision et d’imperfection dans la technique de préparation et des conditionnements des plantes pourraient être à l’origine de ces méfaits. Ce qui rend quelque fois aléatoire leur efficacité. Les propriétés pharmacologiques de certaines plantes sont encore ignorées.

Il doit y avoir des pratiques précises pour qu’elle soit crédible. Ces plantes ont un intérêt socio-économique incontestable, d’où l’idée de maîtriser leur protection. Malheureusement, la méfiance de certains guérisseurs limite l’obtention des informations. Ils veulent garder jalousement le secret de leurs recettes pour les transmettre plus tard à un membre de la famille.

Les travaux des tradipraticiens devraient être conciliés avec les études plus approfondies chimique et pharmacologique par des institutions de recherche aussi bien nationale qu’internationale. Il est donc nécessaire d’entamer des séances de table ronde entre tradipraticien et médecin, Organisation Non Gouvernementale (ONG). La mise en place d'une pépinière villageoise naturelle est très importante pour la conservation.

Ces orientations doivent aboutir à des échanges d’expérience entre tradipraticien et

médecin, et à une gestion rationnelle des ressources naturelles existantes.

2.4- Recommandations pour une gestion durable du corridor :

La gestion du corridor forestier Fandriana – Marolambo doit aller de pair avec le

développement de la région.

D’abord il est temps que la région du corridor forestier Fandriana – Marolambo soit désenclavée. La population riveraine a besoin de contacts fréquents avec les régions périphériques, voire le reste de la grande île, pour pouvoir émerger vers le monde du développement.

Suite à la réunion des autorités des deux sous-préfectures, effectuée à

Ambodinonoka, le 26/04/04 sur le désenclavement de la région, il a été décidé que les travaux de désenclavement seraient orientés vers les hauts plateaux. L’un, reliera la commune de Betsimisotra dans la région de Fandriana à celle d’Ambodinonoka pour Marolambo, sera pris en charge par le FID régional de Fianarantsoa. Tandis que le FID régional d’Antananarivo se

87

chargera de l’axe qui reliera Ambodinonoka à Ambohitopoina région de Vakinakaratra. (Croquis n°07)

L’axe Marolambo et hautes terres centrales, est relativement court et rapide pour joindre la capitale et Tamatave. Pour cela, les paysans du sud de la région de Marolambo, par exemple ceux d’Ambodinonoka préfèrent déjà prendre le taxi-brousse à Fandriana, tandis que, ceux de la partie nord prennent le taxi-brousse à Ambohitopoina.

Ces deux axes Marolambo – Fandriana et Marolambo – Ambohitopoina sont très importants pour le désenclavement rapide de la région de Marolambo, sans pour autant négliger le désenclavement de Marolambo à Tamatave. Ce dernier fait partie du programme de l’Etat mais n’a pas encore été commencé.

88

Croquis n°07 : ZONE DE CONSERVATION ET DE DESENCLAVEMENT DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA - MAROLAMBO

89

Ces travaux de désenclavement contribueront au développement de la région car son ouverture à d’autre région facilite les échanges de technique et d’expérience et évidemment la conservation du corridor forestier Fandriana - Marolambo.

Ce désenclavement de la région constitue la base de la réussite des actions à mettre en œuvre pour la gestion du corridor.

Au point de vue conservation, la confirmation des zones à potentialités touristiques

notamment dans les zones de Fandriana, Ambositra et Marolambo est nécessaire pour promouvoir leur conservation et leur exploitation.

La multiplication des zones à gérer par la population locale est enfin indispensable dans la partie sud du corridor où la pression est forte. L’étude de la mise en place de GELOSE pour les communes rurales de Miarinavaratra, de Betsimisotra, d’Ankarinoro et d’Ambodinonoka est en cours, mais tout le corridor doit être gére mutuellement par la population riveraine et les organismes privées ou Etatique. ( Cf. croquis n°07).

Sur le plan technique, l’amélioration des systèmes de production est une nécessité.

La population a besoin d’encadrement technique et des formations pour pouvoir produire plus sans détruire la forêt. Les formations doivent concerner non seulement la production, mais aussi l’éducation environnementale. La réconciliation des pratiques traditionnelles avec les techniques modernes facilitera la sensibilisation et vulgarisation des nouveaux systèmes de production. Ceci est nécessaire pour un développement économique et en harmonie avec la protection de l’environnement.

Cependant, la création locale d’emploi est très importante, pour éviter le phénomène de migration. L’implantation d’usine pour la transformation de la canne en sucre au lieu de « toaka gasy » est envisageable. Non seulement, cela apportera du travail aux jeunes actifs mais elle contribuera aussi à l’objectif de la conservation.

90

CONCLUSION GENERALE:

Le corridor Fandriana – Marolambo constitue une zone importante d’habitat de la

biodiversité, reliant les hauts plateaux du Betsileo avec la côte Sud-Est de l’île. Face aux pressions de diverses actions anthropiques, l’intervention de l’Etat et de la Madagascar Institut pour la Conservation des Environnements Tropicaux dans la mise en valeur de ce corridor forestier est un atout pour sa conservation et le développement économique local. Cette valorisation touche effectivement les produits locaux. Il s’agit de l’étude des filières canne à sucre, écrevisse, orchidée, plante médicinale et écotourisme.

La filière canne à sucre présente un caractère assez compliqué au point que son

exploitation soulève un problème de déforestation. La fabrication de « toaka gasy » est une

activité économique développée dans la région de Fandriana. C’est la raison du choix de la

mise en valeur de la filière canne à sucre. Mais elle pourrait également handicaper le projet de

conservation si elle est mal exploitée.

L’intégration de la valorisation des filières écrevisse et orchidée dans le projet

écotourisme est intéressante. La filière écotourisme est en voie de lancement. Le caractère

original des sites touristiques est un facteur de développement de cette filière.

La valorisation de la filière plante médicinale est un atout, du fait que son

exploitation ne présente pas encore une menace de dégradation de la couverture forestière.

L’orientation de ces modes d’exploitation favorisera la conciliation des intérêts de la

population locale avec les impératifs de la conservation. Les intervenants publiques ou privés

doivent collaborer étroitement avec la communauté locale riveraine, pour assurer les actions

de valorisation et de protection du corridor. Les communautés riveraines seront les futures co-

gestionnaires du corridor. Pour y parvenir, elles sont toujours intégrées dans la prise de

décision et l’élaboration des stratégies de protection et valorisation du corridor. Il va sans dire

que, la valorisation des filières biologiques et culturelles est capitale pour le redressement

économique de la région du corridor et l’amélioration des niveaux de vie de la population

riveraine. On ne peut pas faire une conservation, sans promouvoir un développement local.

Elle participera également à l’aménagement de la couverture forestière.

Le problème de gestion des ressources naturelles réside essentiellement au niveau de

l’insuffisance de plan d’aménagement d’écosystèmes forestiers. Ces écosystèmes sont

91

menacés de dégradation grave. Le corridor doit être protégé contre le défrichement pour éviter

sa fragmentation.

La mise en place des GELOSE tout au long du corridor est une meilleure solution pour sa protection.

Le désenclavement vers la région périphérique du corridor est ensuite nécessaire

pour permettre un développement local, régional, voir national.

La protection et la valorisation du corridor constituent les outils pour la conservation

de la biodiversité. La réalisation de ces projets a besoin d’étude de faisabilité et des

investissements privés ou publics.

TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS .................................................................................................................................. I

RESUME...................................................................................................................................................II

ACRONYMES.........................................................................................................................................III

INTRODUCTION :...................................................................................................................................1

PREMIERE PARTIE : L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE, HUMAIN ET JURIDIQUE DU

CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO .................................................................8

CHAPITRE I : FANDRIANA ET MAROLAMBO : DEUX REGIONS AUX ASPECTS BIOPHYSIQUES ET

HUMAINS OPPOSES : ETUDE A TRAVERS LES VILLAGES DE KIRISIASY, ANDOHARIANA, ET AMBODIVOARA8

1-ASPECTS PHYSIQUES DE FANDRIANA ET MAROLAMBO :.........................................................................9

1.1- UN PAYSAGE, UN CLIMAT, UN RESEAU HYDROGRAPHIQUE BIEN DISTINCTS :......................................9

1.2- UNE COUVERTURE VEGETALE DEGRADEE ET PREDOMINANCE DE SOL FERRALITIQUE :.....................16

2- MODE D’OCCUPATION HUMAINE ET SYSTEMES DE PRODUCTION :........................................................18

2.1- UN PEUPLE D’AGRICULTEURS A FANDRIANA OU « FISAKANA »........................................................18

2.2- LES BETSIMISARAKA DE MAROLAMBO, UNE POPULATION ANCREE DANS LA TRADITION .................24

CHAPITRE II : CONTEXTE DE LA POLITIQUE FORESTIERE MALGACHE PAR RAPPORT A

LA ZONE D’ETUDE..............................................................................................................................30

1- LA POLITIQUE ET LA LEGISLATION FORESTIERE DE MADAGASCAR ......................................................30

1.1- PROBLEMATIQUE NATIONALE ...........................................................................................................30

1.2- ETAT ACTUEL : .................................................................................................................................30

1.3- EVOLUTION DE LA POLITIQUE FORESTIERE MALGACHE : ..................................................................30

2- CONTEXTE DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO : ...................................................33

2.1- LA QUESTION FONCIERE ET D’OCCUPATION DE L’ESPACE : ...............................................................33

2.2- MODE DE PRODUCTION ET EXPLOITATION : ......................................................................................34

DEUXIEME PARTIE : LE CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO

COMPRESSE PAR LES VILLAGES DE KIRISIASY, ANDOHARIANA ET AMBODIVOARA.......8

CHAPITRE III : LES POTENTIALITES DU CORRIDOR...................................................................41

1- LES POTENTIALITES ECOLOGIQUES ......................................................................................................41

1.1- LA FLORE..........................................................................................................................................41

1.2- LA FAUNE : .......................................................................................................................................42

2- LES POTENTIALITES ECOTOURISTIQUES ET ECONOMIQUES DE LA REGION DU CORRIDOR : ...................46

2.1- CARACTERISTIQUE ET SPECIFICITE DES SITES TOURISTIQUES : ..........................................................46

2.2 LES POTENTIALITES AGRICOLES ET ARTISANALES DES DEUX REGIONS :.............................................54

CHAPITRE IV : LE CAS DES VILLAGES DE KIRISIASY, D’ANDOHARIANA ET

D’AMBODIVOARA ..............................................................................................................................56

1-LES POINTS COMMUNS DES TROIS VILLAGES : .......................................................................................56

1.1- UNE SITUATION, FACTEUR DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE LOCALE :..........................................56

1.2- LA PRODUCTION DE RHUM TRADITIONNEL AU DETRIMENT DE LA FORET ..........................................57

2- SINGULARITES DES TROIS VILLAGES : ..................................................................................................59

2.1- L’INEGALITE AU POINT DE VUE ENCLAVEMENT : ..............................................................................59

2.2- MODE DE CONSTRUCTION DES HABITATS..........................................................................................60

TROISIEME PARTIE : LA GESTION TRADITIONNELLE VERS UNE VALORISATION DU

CORRIDOR FORESTIER......................................................................................................................41

CHAPITRE V : GESTION TRADITIONNELLE DES RESSOURCES NATURELLES.....................68

1- ACTION DE L’HOMME SUR LA FORET :..................................................................................................68

1.1- EXPLOITATION DES RESSOURCES LIGNEUSES : ..................................................................................68

1.2- EXPLOITATION DES RESSOURCES NON LIGNEUSES : ..........................................................................68

2- CONTRAINTES HUMAINES ET ECONOMIQUES POUR LA VALORISATION DE LA FORET : ..........................70

2.1- CONTRAINTES HUMAINES : ...............................................................................................................70

2.2- CONTRAINTES ECONOMIQUES :.........................................................................................................71

CHAPITRE VI : LA VALORISATION DU CORRIDOR ........................................................................72

1- LES INTERVENTIONS POUR LA PROTECTION ET LA CONSERVATION DE LA COUVERTURE FORESTIERE ..72

1.1- L’INTERVENTION DE L’ETAT.............................................................................................................72

1.2- MADAGASCAR INSTITUT POUR LA CONSERVATION DES ECOSYSTEMES TROPICAUX (MICET) .........72

2- IMPACT LOCAL DES INTERVENTIONS ....................................................................................................74

2.1- LES INTERPRETATIONS DES INTERVENTIONS PAR LA POPULATION RIVERAINE ET LES DIFFERENTS

SERVICES TECHNIQUES ET ORGANISMES :.................................................................................................74

2.2- PROPOSITION D’ORIENTATION D’AMENAGEMENT DU CORRIDOR.......................................................74

2.3- LES SCHEMAS DE CONSERVATION ET DE VALORISATION DES RESSOURCES NATURELLES : ...............76

2.4- RECOMMANDATIONS POUR UNE GESTION DURABLE DU CORRIDOR :.................................................86

CONCLUSION GENERALE: ................................................................................................................90

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

LISTE DES CARTES

Croquis n°01 : LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE ....................................... 3

Croquis n°02 : CARTE DE RELIEF : FANDRIANA ET MAROLAMBO ............... 10

Croquis n°03 : CARTE DE VEGETATION : FANDRIANA – MAROLAMBO ...... 17

Croquis n°04 : CARTE GEOLOGIE : FANDRIANA – MAROLAMBO.................. 19

Croquis n°05 : SITES TOURISTIQUES DU CORRIDOR FORESTIER

FANDRIANA - MAROLAMBO ................................................................................ 49

Croquis n°06 : FLUX DE « TOAKA GASY »............................................................ 80

Croquis n°07 : ZONE DE CONSERVATION ET DE DESENCLAVEMENT DU

CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA - MAROLAMBO .................................... 92

LISTE DES PHOTOS

Photo n°01 : Habitat groupé à Kirisiasy....................................................................... 21

Photo n°02 : Habitat dispersé à Andohariana .............................................................. 22

Photo n°03 : Le village d’Ambodivoara ...................................................................... 27

Photo n°04 : Le « JIRO », un symbole des villages Betsimisaraka ............................. 30

Photo n° 05 : Le paysage défriché................................................................................ 39

Photo n°06 : La piscine royale à Fandanana ................................................................ 52

Photo n°07 : Source thermale de Ranomafana............................................................. 53

Photo n°08 : La chute d’eau de Tratrambolo ............................................................... 53

Photo n°09 : le tombeau royal de Kirioka.................................................................... 54

Photo n°10 : à l’intérieur de la grotte de Loabatomaizina ........................................... 55

Photo n°11 : Le labyrinthe d’Antsahona...................................................................... 56

Photo n°12 : La culture de la canne à sucre ................................................................. 61

Photo n°13 : La distillation de la canne à sucre ........................................................... 62

Photo n°14 : Transport à pied....................................................................................... 64

Photo n°15 : Le type d’Habitat Betsimisaraka............................................................. 66

Photo n°16 : Trano ritsoka à Kirisiasy ......................................................................... 66

Photo n° 17 : Les écrevisses capturées......................................................................... 69

LISTE DES FIGURES

Figure n°01 : Courbe ombrothérmique de Gaussen..................................................... 14

Figure n°02 : Histogramme de la population de Fandriana ......................................... 20

Figure n° 03 : Circuit de "Toaka gasy"

.............................................. …………………………………………………………82

Figure n° 04 : Circuit économique de l’écrevisse ........................................................ 84

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°01 : Répartition des ménages enquêtés selon les villages et les critères de

choix............................................................................................................................... 6

Tableau n°02 : résumé du climat de la région.............................................................. 12

Tableau n°03 : La répartition annuelle de la pluviométrie dans la région de Fandriana

(en mm) ........................................................................................................................ 13

Tableau n°04 : Température mensuelle dans la région de Fandriana (en °C).............. 13

Tableau n°05 : Pluviométrie dans la région de Marolambo (en mm) .......................... 14

Tableau n°06 : Température de la région de Marolambo en 1974 (en °C) .................. 15

Tableau n° 07 : Nombre de la population d’Andohariana, avec tranche d’âge (2002) 21

Tableau n°08 : Nombre de la population d’Ambodivoara avec tranche d’âge : .......... 26

Tableau n°09 : Matière première pour l’artisanat ........................................................ 28

Tableau n°10 : Effectifs des élèves à Ambodivoara .................................................... 29

Tableau n°11 : Localisation des 5 sites ........................................................................ 41

Tableau n°12 : comparaison en matière floristique entre le corridor et son voisin, le

Parc National de Mantadia : ......................................................................................... 43

Tableau n°13 : La diversité des espèces biologiques dans les 5 sites du Rap dans le

corridor ......................................................................................................................... 44

Tableau n°14 : Densité des lémuriens en individu/ha.................................................. 47

BIBLIOGRAPHIE

1. CERG 2R-CIRAD, 1997 : « Gestion Locale Sécurité des Ressources Renouvelables », pp 5 - 12

2. DEZ. J, 1960 : « Les Betsimisaraka de la région de Nosy Varika », Paris, 22.p 3. BESAIRIE. H, 1964 : « Rapport annuel au service Géologique : Etude géologique et

prospective de la feuille au 1/100000 (0.50) par Julien J.0.0 », pp 129 - 132. 4. SOULANGER. J, 1952 : « Etude Géologique de la feuille Ampasinambo », Travaux

du Bureau Géologique N°36, Bureau Géologique Tananarive, pp: 3-8. 5. LAURENT. J, 2000 ; « Culture sur brûlis et gestion des ressources naturelles :

évolution et perspective de trois terroirs ruraux du versant est de Madagascar », PFUND, thèse EPFZ, N° 139666, ZURICH, pp. 27 - 45

6. MANUEL SOTO. F, 1996 : « Plan d’aménagement et gestion : Forêt d’Ankeniheny »; Rapport soumis aux projet KEPEM et COEFOR ; Tanarive, 39.p.

7. MICET, juillet 2000, Rapport d’étude socio-économique FANDRIANA – MAROLAMBO, 350p

8. MICET, juillet 2000, Rapport d’inventaire biologique, Corridor forestier Fandriana – Marolambo, 500p

9. MICET, 2001, Rapid Assessment Program : RAPPORT PRELIMINAIRE : « Valorisation de la Biodiversité dans le Corridor Forestier FANDRIANA –MAROLAMBO », 320 p.

10. Min env, 2002 : « Guide de transfert de gestion des ressources forestières », direction 11. Min Env/ONE, mai 1994 : « Rapport sur l’état de l’environnement de Madagascar : La

politique globale de la gestion de l’environnement » 12. Ministère des eaux et forêts, avril 1987, « Politique forestière Malagasy »,

Antananarivo, 28p. 13. Monographie Fandriana, 2002 14. NICOLLL.M.E et LANGRAND.O, 1990, Madagascar, « Revue de la conservation et

des Aires Protégées », Gland . W.W.F 15. ONE, Février 1997, Brochure : « ce qu’il faut savoir sur la GELOSE » 16. ONE, 1992, Rapport National sur l’environnement et le développement. 17. Pierre Boiteau, Marthe Boiteau, Lucile Boiteau, 1999, Dictionnaire des noms

malgaches de végétaux, collection « nature » : Flore de Madagascar, Edition Alzieu, Volume I à V.

18. Plan Communal de Développement Ambodinonoka, 2003 19. POLFOR-MIRAY, 1998, « Aménagement et gestion participative des forêts. »

Rapport d’atelier 14,15,16 oct. 1996, Antananarivo 172p. 20. Polfor – GTZ / Direction des Eaux et Forêt juin 2001 : « Guide du responsable du

responsable forestier », Annexes : listes des textes juridiques, 2 p 21. Projet PNUD, 1989 : « REGION ET DEVELOPPEMENT, Province de Tamatave » pp

229-282. 22. RANDRIAMIHAJANIRINA, 1999 : « FISAKANA tsy lanim-boay », 130p 23. RAHARIMALALA R.O, 2002, « l’occupation de l’espace et la gestion des forêts dans

l’Ibara occidentale, dans le sud ouest de Madagascar : Cas d’Ampoza et Analamary », Mémoire de DEA, pp 39 – 46

24. RAHERITIANA Mamy, décembre 2004, Le marché de Miarinavaratra et les implications spatiales des produits forestiers dans le Fisakana, 52p

25. RAVAOARIMALALA F., 1982 : « Aménagement de la station forestière d’Analamazaotra en vue de la promotion du Tourisme Scientifique et de la conservation de la nature », Mém.de Fin d’étude EESSA, Antananarivo 147 p +annexes.

26. RAZAFIARIJAONA. J, 2002 : « centenaire de l’Académie Nationale des Arts des lettres et des Sciences : 1902-2002 », Sol, environnement et environnement, pp 56-58

27. SAVAIVO, -AGERAS, « Analyse Diagnostic du Corridor forestier Zahamena Ankeniheny », 226p + annexes

28. SIGRID AUBERT, Novembre 1999, « Gestion patrimoniale et viabilité des politiques forestières à Madagascar, vers le droit de l’environnement », thèse de Doctorat en Droit de l’Université de Paris I, 42p

29. Terre Tany, 1997, « Terroirs et Ressources N°3 »

1

ANNEXES

2

ANNEXE 1: QUESTIONAIRES MENAGES VILLAGE: ................................................................. COMMUNE: .............................................................. SOUS PREFECTURE: ............................................... PROVINCE: ............................................................... I/-IDENTIFICATION DU MENAGE: 1-Nom de la personne enquêtée: ................................................................................……………….. 2-Origine du ménage (ethnie): Père:....................................... Mère:...................................... 3-Personne en charge du ménage: Nombre de personne en charge

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Sexe(Homme, Femme) Age(indiquer les années révolues)

Savoir lire (oui, non) Savoir écrire (oui, non) Dernière classe suivie (étude avec succès) ou Diplôme le plus élève obtenu

Etude en cours (oui, non) Raison d’arrêt d’étude(*) (*) 1- études atteint suffisant ; 2-Faute d’argent; 3-Besoin de main d’œuvre; 4- Echec scolaire; 5- Ecole en trop mauvais état; 6- Ecole trop éloignée; 7-Autre II/- PROPRIETES ET PRODUCTIONS AGRICOLES: (**):Encadrer la bonne réponse 4- Avez vous des surfaces cultivées? (**) - OUI -NON 5- Quel est votre cas? (**) - PROPRIETAIRE -LOCATAIRE -METAYER -FERMIER 6- Comment avez-vous obtenu ce terrain? (**) -Héritage -Achat -Don -Appropriation par l’angady -Prêt -Tavy -Métayage ou fermage -Autre 7- Durée d’acquisition du terrain: (**) -Définitive -Une récolte -Une année -Plusieurs années 8- Situation demandée: (**) -Droit coutumier -Immatriculation -Acquisition religieuse 9- Vous avez combien de surface de terre? - Surface cultivée: - Surface non cultivée: 10- Quel type de parcelle avez-vous? (**) -rizière - champ - terrain boisé - culture pérenne (plantation) - tavy - terrain en jachère 11- Avez-vous abandonne des parcelles en 2003/2004? (**) -OUI -NON 12- Si OUI, quelle est la raison d’abandon? (**) - vente -manque de main d’œuvre - héritage -ensablement -privation d’eau - litige foncier - mise en métayage ou fermage - jachère - pâturage - prêt - fin contrat 13- Durée de l’abandon: (**) -définitive - une récolte -une année - plusieurs années

3

14- Activités pratiquées: CULTURE Principale ou secondaire

Superficie(oriketsa, tavy, vata)

Production par récolte

A vendre ou consommer

Surplus de production

ELEVAGE Principale ou secondaire

Nombre A vendre ou consommer

ARTISANAT Matière première Type A vendre A utiliser à domicile

AUTRE 15- Quelle est votre source de revenue ? 16- Quelle est votre situation en période de soudure? -a/ aliment de base: - matin: ………. - midi: ……… - soir: ……………… -b/ achetez-vous des nourritures? (**) - OUI - NON -c/ consommez-vous les mêmes quantités de PPN? (**) -OUI - NON -d/ empruntez-vous de l’argent? (**) -OUI -NON 18- Etes-vous bénéficiaire d’une action de développement menée par un projet ou programme? (**) -OUI -NON III/-PROBLEMES VECUS ET BESOINS DU MENAGE SUR LA PRODUCTION ET LE

QOUTIDIEN 19- Quel est votre obstacle pour la production? (**) - Faute de technique approprie au sol - Faute d’engrais - manque de matériel -Faute de main d’œuvre - insuffisance de terrain cultive - animaux destructeurs - Climat - terre stérile 20- Distance entre terrain cultive et habitat (ou durée)? ………………………………………… 21- Quelle est votre priorité pour pouvoir produire plus? (**) - Technicien - Matériel de production - Subvention de l’Etat - Plus de terrain

cultive 22- Par quel moyen évacuez-vous vos produits (transport)? (**) -voiture - bicyclette -charrette - sur les épaules (batelage) 23- Où sont les destinations de vos produits ? ................................................................………………... 24- Quels sont vos problèmes sur la vente des produits? ……………………………………….. 25- Quel est le problème le plus aigu que vous souhaiteriez résoudre le plus rapidement? ………………………………..................................................................................................................................................................………………

4

IV- GESTION DES RESSOURCES FORESTIERES: 26- Quelle est la durée entre votre habitat et la forêt? (à pied) ……………....................................... 27- Comment trouvez – vous la recule de la foret par rapport a votre habitat? (**) - lent

- rapide 28- votre activité qui touche la forêt:

- a/ Bois de chauffe: - Utilisez-vous des bois de chauffe? (**) -OUI -NON - La quantité de bois de chauffe dont vous consommiez par jour? (quantification par entana dont 1entana = 15 kg de bois ): ......................................... -Avez vous de préférence sur la qualité des bois de chauffe? (**) -OUI -NON Si OUI quel type de bois? ...........................………………… - Avec quoi transportez-vous vos bois de chauffe, de la forêt jusqu’a la maison? ..................................................................................................................…………………

- b/ Bois de construction:

- Avec quoi construisez-vous votre maison? .................................………… - Quel type de bois utilisez-vous pour la construction? ...............................

- Où cherchez -vous ces bois de construction ? ...............................................

- c/ Cueillette:

- Quel produit cherchez vous le plus dans la forêt?.............................……… -Que cueillez-vous dans la forêt? .....................................................…… - Ces produits cueillis sont destines à quoi? (**) - à vendre - à manger

- d/ Chasse :

- Quels espèces chassez vous dans la forêt?........................................................ - Ces espèces chasses sont-ils destines à quoi? - à manger - à élever - à vendre

- e/ Tavy : - Pratiquez vous le tavy? (**) -OUI -NON - Depuis quand avez-vous pratiqué le tavy? ........................................ - Combien d’hectare par an tavisez vous ? .............................................

- Cette année, avez-vous pratiqué le tavy? (**) -OUI -NON - Si NON, quand avez vous arrête le tavy?.................................................…. - f/ Autre activité qui touche la forêt: ………………………………………………

29- Etes vous conscient de la dégradation de la forêt? (**) - OUI -NON 30- Que pensez -vous de votre environnement? ..................................................................…………….. 31- Etes - vous partisans de la protection de la forêt? (**) -OUI -NON Pourquoi?.......................................................................................................................……………………….………. 32- Votre idée pour conserver la forêt? ........................................................................................……… ..............................................................................................................................................................……………………...

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ANNEXE 2 : LEGISLATION FORESTIERE A MADAGASCAR. DROIT FORESTIER : - Décret du 25/01/30 organisant le régime forestier à Madagascar - Arrêté du 17/11/30 réglant l’application du décret forestier du 25/01/30 - Arrêté du 29/11/30 modifiant et complétant le tableau joint à l’arrêté du 17/11/30

répartissant en cinq classes les essences forestières de Madagascar - Arrêté n°25-SE/FOR/CG du 14/01/57 relatif à la protection des forêts à Madagascar - Loi n°97.017 du 8/08/97 portant révision de la législation forestière - Décret n°97.1200 du 2/10/97 portant adoption de la politique forestière malagasy - Avant projet de décret relatif aux conditions générales d’application de la loi 97-017 du

08/08/97 portant révision de la législation forestière 1/ Régime de défrichement et feux de végétation : - Ordonnance n°60.127 du 3/10/60 fixant le régime de défrichement et feux de végétation - Décret n°61-079 du 08/02/61 réglant les modalités d’application de l’ordonnance 60.127

du 3/10/60 - Ordonnance n°62.121 portant modification de l’ordonnance n°60.127 du 3/10/60 relative

au régime de défrichement et feux de végétation - Ordonnance n°72.129 du 30/10/72 abrogeant l’article 25 de l’ordonnance n°60.127 du

3/10/60 - Ordonnance n°75.028 du 22/10/75 modifiant certaines dispositions de l’ordonnance

n°60.127 du 3/10/60 - Ordonnance n°76.030 du 31/08/76 édictant les mesures exceptionnelles pour la poursuite

des auteurs de feux sauvages, infractions prévues par l’ordonnance n°60.127 du 3/10/60 - Décret n°87.143 du 10/04/87 fixant les modalités de défrichement et feux de végétation - Arrêté n°058 du 07/01/61 portant autorisation des feux de pâturages - Décret n°82.313 du 10/04/87 instituant la tenue de cahiers des charges des pâturages 2/ Régimes des exploitations forestières : Bois : - Arrêté interministériel n°5.196 concernant le débitage des grumes de pin en planches,

plateau, madriers, battants et chevrons - Arrêté n°38.83 du 26/09/74 complétant la réglementation en vigueur en matière

d’exploitation forestière - Arrêté n°1599 du ministère de développent rural et de la réforme agraire, en date du

23/04/77 est soumise à enquête publique, la norme expérimentale sur bois dimensions des sciages de pin, bois n°4

- Arrêté n°991.83 déterminant les délais impartis aux différentes collectivités décentralisées pour les dossiers d’exploitations forestières

- Arrêté n°4615.85 du 29/10/85 portant conduite de l’exploitation forestière - Décret n°87.110 du 31/03/87 fixant les modalités des exploitations forestières, des permis

de coupe et des droits d’usages - Arrêté n°5139.94 du 15/11/94 complémentant la réglementation en vigueur en matière

d’exploitation forestière d’une part et réglementant la commercialisation des produits principaux de forêt d’autre part

Obligation de reboisement :

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- Arrêté n°2.747-MDR/FOR/REF/MVT du 03/08/73 fixant les contributions des exploitants forestiers dans le cadre de l’obligation de reboisement

- Décret n°85.072 du 13/03/85 portant création d’une opération nationale d’action en faveur d l’arbre

Produits secondaires : - Décret n°65.046 du 10/02/65 concernant la collecte des produits locaux - Arrêté n°1808/MAER du 8/05/67 réglementant sur l’ensemble du territoire Malagasy

l’exploitation, le collectage, la vente et la circulation des produits dénommés « raphia » et « bao »

- Arrêté interministériel n°2915.87 du 30/06/87 portant conduite de l’exploitation des produits accessoires de la forêt

- Décret n°82.312 du 19/07/82 réglementant la fabrication de charbon de bois - Arrêté ministériel n°4249 du 23/11/76 réglementant l’exploitation, la commercialisation

et la protection des plantes médicinales - Rectificatif n°1916 du 24/05/77 à l’arrêté n°4249 du 23/11/76 réglementant l’exploitation,

la commercialisation et la protection des plantes médicinales - Décret n°n°62-046 du24/01/62 relatif à l’exercice et à l’organisation de la profession de

médecin, de chirurgien dentiste, de sage femme et de pharmacien à Madagascar - Ordonnance 62-072 du 29/09/62 modifiant et complétant le code de la santé publique

définie par l’ordonnance n°60-158 du 3/10/60, modifié par la loi n°61-011 du 19/07/61 3/ Régime de chasse : - Ordonnance 60.126 du 3/10/60 fixant le régime de la chasse et protection de la nature - Décret n°61.093 du 6/02/61 portant l’application de l’ordonnance 60.126 - Arrêté n°327 du 08/02/61 fixant les modalités d’application de l’art. 14 de l’ordonnance

60.126 du 3/10/60 - Arrêté n°1424 du 24/04/61 en son article premier - Ordonnance n°60.128 du 03/10/60 fixant la procédure applicable à la répression des

infractions à la législation forestière de la chasse, de la pêche et de la protection de la nature

- Décret n°61.078 du 08/02/61 fixant les modalités d’application de l’ordonnance n°60.128 - Décret n°61.093 du 16/02/61répartissant en trois catégories les animaux et oiseaux

sauvages vivant dans le territoire de la République malgache - Décret n°69.390 du 02/09/69 modifiant les articles 7-18-et 19 du décret 61.093 du

16/02/61 - Décret n°88.243 du 15/06/88 modifiant les articles premiers et deux du décret 61.093 du

16/02/61 - Décret n°61.088 du 16/02/61 fixant la destination à donner aux oiseaux, animaux et

poisson saisis à la suite d’infraction à la réglementation de la chasse, pêche et protection de la faune

- Loi n°95.012 portant autorisation de la ratification des amendements apportés à l’article XXI de la Convention sur le Commerce International des espèces de faune et flore sauvage menacées d’extinction

- Guide du responsable forestier (avril 1987) - Avant projet de loi portant révision de la législation forestière doc de travail 5-7/12/95 - Plan directeur forestier national 1997-2001, décembre 1995 DROIT DE L’ENVIRONNEMENT :

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4/ Régime de protection de la nature : - Ordonnance n°82-029 du 16/11/82 relative à la protection, la sauvegarde et la

conservation du patrimoine national - Ordonnance n°82-030 portant ratification de la Convention concernant la protection du

patrimoine mondial, culturel et naturel (adopté par la conférence générale de l’UNESCO 0 SA 17ème session, Paris, 16/11/72)

- Décret n°84-445 du 14/12/84 portant simultanément adoption de la stratégie malgache pour le développement durable et création d’une commission nationale de conservation pour le développement

- Décret n°86.170 du 04/07/86 modifiant le décret n°84.445 du 14/12/84 portant simultanément adoption de la stratégie malgache pour la conservation et le développement durable et création d’une commission nationale de conservation pour le développement

- Arrêté ministériel n°19 41.89 du 11/04/89 établissant des droits d’entrée dans les réserves naturelles intégrales, parcs nationaux, réserves spéciales et stations forestières

- Loi n°90-033 du 21/12/90 relative à la charte de l’environnement malagasy - Décret n°95.377 du 23/05/95 portant refonte du décret n°92.926 du 21/10/92 relatif à la

mise à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement - Décret n°91.366 du 04/12/91 consacrant l’affectation des ressources des droits d’entrée

à l’ANGAP - Arrêté ministériel n°96.366 du 08/05/96 permettant à l’ANGAP de fixer, de percevoir et

de gérer les recettes découlant de la valorisation des ressources naturelles