Post on 22-Jun-2022
LES TOP 5 DE L’EULAR 2016
MICI chez les patients traités par
sécukinumab, comparativement à
l’incidence des MICI attendue
dans ces maladies. Il faudra ce-
pendant rester vigilant vis-à-vis
de l’apparition de signes digestifs
évocateurs de MICI sous sécuki-
numab, notamment chez les pa-
tients atteints de spondylarthrite
ankylosante.
• Schreiber S, Sands BE, Deod-har A
et al. No incrased incidence of
inflammatory bowel disease among
secukinumab-treated pa-tients with
moderate to severe psoriasis,
psoriatic arthritis, or ankylosing
spondylitis : data from 14 phase II
and phase III clinical studies.
OP0113. DOI : 10.1136/
annrheumdis-2016-eular.3684 n
✖✖L’auteur déclare avoir les liens d’intérêts suivants :
Intérêts financiers : aucun. Liens durables ou per-manents
: aucun. Essais cliniques (coordonnateur national ou
investigateur principal) : BMS, Eli Lilly, Hoffman-La Roche,
Janssen. Essais cliniques (co-in-vestigateur) : BMS, Eli
Lilly, Hoffman-La Roche, Jans-sen, Novartis, Pfizer, UCB.
Intérêts indirects (activités de conseil) : Abbvie, BMS,
Celgene, Janssen, UCB. Conférences (invitations en
qualité d’intervenant) : BMS, Chugai Pharma, Janssen,
MSD, Nordic Pharma, Novartis, Pfizer, Roche, UCB.
MOTS-CLÉS Rhumatisme psoriasique
IMAGERIE
À RETENIR
> Optimisation des pratiques d’imagerie dans l’arthrose et standardisation des acquisitions
échographiques dans la maladie de Horton.
> Intérêt pratique de l’échographie pour la prise en charge des PR et pour le
traitement des ténosynovites.
> Quand Le Forestier brille de mille feux.
Pr Damien Loeuille*
1 QUAND ET COMMENT RÉALISER UN
BILAN D’IMAGERIE DANS
L’ARTHROSE ?
Les recommandations Eular sont
présentées dans le Tableau 1.
• Sakellariou G, Conaghan PG, Zhang
W et al. Development of the Eular
recommendations for the use of imaging
in the clinical management of
osteoarthritis. OP0118. DOI : 10.1136/
annrheumdis-2016-eular.4377
*CHU de Nancy
2 PLACEL’ÉCHOGRAPHIE
DE DANS
LES PR EN FAIBLE ACTIVITÉ
Le but de cette étude multicen-
trique allemande est de détermi-ner
si la rémission échographique
permet, par rapport à une prise en
charge standard, une meilleure
qualité de vie mesurée par le HAQ
dans une large population de poly-
arthrite (PR) débutante (n = 313). Dans cette étude, deux modalités
de prise en charge des PR sont
effectuées : le premier groupe
bénéficie d’une prise en charge
clinique classique avec comme
objectif un niveau DAS 28 faible
activité (DAS 28 < 3,2) ; dans le
second groupe, la prise en charge
clinique est identique mais tient
également compte des informa-
tions structurales et inflamma-
toires du score US 7 pour adapter
la prise en charge thérapeutique.
À 18 mois, il n’existe aucune dif-
férence significative sur le critère
principal entre les deux groupes
de patients sur les données cli-
niques (DAS 28 et HAQ). Les auteurs ont ensuite regar-dé
si les patients en rémission
échographique (une synovite en
mode B (MGUS) < 2 et en mode
DP = 0) suivis dans le deuxième
groupe (clinique + échographie)
présentaient les mêmes caracté-
ristiques cliniques.
140 RHUMATOS • JUIN 2016 • VOL. 13 • NUMÉRO 1173
LES TOP 5 DE L’EULAR 2016
Au total, 79 des 157 PR du se-
cond groupe présentent un état
de rémission échographique. Ce
sous-groupe a des valeurs signifi-
cativement meilleures de DAS 28,
de HAQ et de VS que les patients
actifs échographiquement. Le fait d’obtenir une rémission
échographique permet d’atteindre
de meilleurs paramètres cliniques
et biologiques par rapport à une
prise en charge clinique standar-
disée.
• Glimm AM, Ohrndorf S, Fischer I et
al. Imaging remission by musculos-
keletal ultrasound leads to a better
functional outcome – results of the US
Impera study – US 7-score imple-
mentation study in early rheumatoid
arthritis. OP0124. DOI : 10.1136/ann-
rheumdis-2016-eular.5892
3 TÉNOSYNOVITES DANS LA PR,
QUE FAIRE ? INFILTRATION ÉCHOGUIDÉE DE CORTICOÏDES OU IM DE CORTICOÏDES ? Il s’agit d’une étude randomisée
comparant l’efficacité d’une infil-
tration IM de corticoïde par rap-
port à une infiltration péritendi-
neuse à 4 et 12 semaines. 50 PR présentant au moins une
ténosynovite ont été inclus dans
cette étude randomisée en double
aveugle recevant soit un trai-
tement par une injection IM de
TABLEAU 1 – RECOMMANDATIONS EULAR.
Recommandations Force de la
recommandation
1. L’imagerie n’est pas nécessaire pour porter le
diagnostic d’arthrose lorsque la présentation
8,7 (IC : 7,9-9,4) clinique est caractéristique (Faible dérouillage
matinal âge > 40 ans, symptômes affectant une ou
plusieurs articulations).
2. En cas de présentation atypique, l’imagerie est
recommandée pour aider à confirmer le diagnostic 9,1 (IC 9,1-10)
d’arthrose et/ou établir un diagnostic différentiel.
3. Au cours du suivi, l’imagerie n’est actuellement
pas recommandée sauf s’il existe une aggravation
rapide des symptômes ou s’il existe des 8 ,8 (7,9-9,7)
changements dans les caractéristiques cliniques
pouvant faire craindre une aggravation structurale
ou un autre diagnostic.
4. Si une technique d’imagerie est nécessaire,
la radiographie doit être réalisée en première
intention avant les autres modalités. Pour objectiver 8 ,7 (7,9-9,6)
une atteinte des tissus mous, l’IRM et l’échographie
sont recommandées et pour une évaluation de l’os,
l’IRM et le scanner doivent être privilégiés.
5. Les incidences radiographiques de face et de profil
doivent être réalisées avec des incidences en 9,4 (IC 8,7-9,9)
charges pour les articulations portantes.
6. Les techniques d’imagerie ne permettent pas
de prédire la réponse à un traitement médical et 8 ,7 (7,5-9,7)
l’imagerie ne doit pas être prescrite à cet effet.
7. La réalisation d’un geste intra-articulaire dépend
de l’articulation et de l’expérience du médecin.
L’imagerie permet d’améliorer la réalisation
de ce geste. L’utilisation de l’imagerie est 9,4 (8,9-9,9)
particulièrement recommandée pour réaliser
des gestes d’accès difficile ou en profondeur
(hanche, rachis) sur des articulations déformées ou
dépourvues de reliefs et/ou de repères (d’obésité).
corticoïdes de 12 mg de bêta-
méthasone avec une infiltration
péritendineuse de sérum salé,
soit une injection au maximum de
deux injections péritendineuses
de 7 mg de bêtaméthasone sous
contrôle échographique couplée à
une injection IM de sérum salé.
Au cours de la période d’évalua-
tion, les patients restent avec un
traitement stable. Sont considérés
non répondeurs, tout patient de-
vant bénéficier d’un changement de
prise en charge thérapeutique. Les
ténosynovites sont évaluées en
mode B (score de 0 à 3) et doppler
couleur (score 0 à 3) selon les
recommandations OMERACT. Les
sites tendons explorés sont les
tendons fléchisseurs et exten-
seurs des mains, des poignets et
les tendons tibiaux postérieurs. Les
données cliniques recueillies sont
l’EVA-douleur provoquée par
l’inflammation locale (ténosyno-vite)
sur une échelle de 0 à 100. Le
critère de réponse échographique
est un score de ténosynovite < 1 en
mode B sans activité couleur
doppler à 4 et 12 semaines.
RHUMATOS • JUIN 2016 • VOL. 13 • NUMÉRO 117 1411
LES TOP 5 DE L’EULAR 2016
Au total, 49 patients bénéficient du
traitement, 24 et 15 complètent
l’étude à 4 semaines dans le
groupe IM et infiltrations locales
respectivement. À 12 semaines, 15
patients dans le groupe IM et 18
dans le groupe infiltrations sous
échographie finissent l’étude. En
dehors d’une prévalence significa-
tivement plus importante de téno-
synovites actives dans le groupe
IM, les deux populations sont
identiques. En échographie, le
pourcentage de répondeurs dans le
groupe IM est de 25 % (IC 95 % :
0,08 - 0,42) contre 64 % dans le
groupe infiltrations (IC 95 % : 0,45 -
0,83 %) à 4 semaines, et diminue
respectivement à 8 % (IC 95 % :
0,00 - 0,19) et 40 % (IC 95 % : 0,21
- 0,50) à 12 semaines. Par ail-leurs,
la dose totale de corticoïdes en IM
est supérieure à celle don-née au
cours des gestes écho-guidés. Les
données cliniques corroborent les
données échogra-phiques en
objectivant une diffé-rence
statistiquement significative entre
les deux modalités de prise en
charge. Sur le plan de la tolé-rance,
aucun effet notable n’a été décrit
dans les deux groupes.
• Ammitzboll-Danielsen M, Oster-
gaard M, Fane V et al. À rendomised,
double) blong, controlled study of
intramuscular versus ultrasound
guided peritendinous betamathasone
injection for tenosynovitis in rheu-
matoid arhtritis patients. OP0125. DOI
: 10.1136/annrheumdis-2016-eu-
lar.1707
4 LA MALADIE DE FORESTIER BRILLE DE
MILLE FEUX EN IRM Le but de cette étude est d’éva-
luer dans une population de 53
patients atteints de maladie
de Forestier leurs caractéris-
tiques radiographiques et IRM
(rachidiennes et sacro-iliaques).
Il s’agit d’une population plus
âgée (moyenne de 65 ans) que
les patients atteints de SpA, à
forte composante masculine
(71 %) souffrant de douleurs lom-
baires. Le dérouillage matinal est
faible (15 minutes). Sur le plan
biologique, le statut HLA-B27
est inconnu et la moyenne de la
CRP est de 6,5 mg/l. Radiologi-
quement, il existe en moyenne
5,8 productions ostéophytiques
contiguës. 19,5 % des patients ré-
pondent aux critères de New York
modifiés de sacro-iliite struc-
turale. 30 (57,7 %) patients sur
53 présentent au moins 3 coins
inflammatoires et répondent
aux critères ASAS rachidiens de
lésions inflammatoires de type
SpA. Le score SPARCC rachidien
est élevé avec une moyenne cal-
culée à 18,3. Une évaluation IRM
des sacro-iliaques a été réalisée
sur 38 des 53 patients et seu-
lement 6 d’entre eux (15,8 %)
répondent aux critères ASAS de
sacro-iliite inflammatoire. Aucun
paramètre clinique n’est associé
à la présence d’une inflammation
rachidienne IRM (ASAS+). Cette
étude souligne une fois de plus
l’importance de tenir compte de
l’âge de l’individu pour interpré-
ter les lésions en IRM mais égale-
ment des données cliniques (dou-
leur rachidienne sans dérouillage
matinal).
• Latourte A, Charlon S, Etcheto A et al.
More than hald of diffuse idio-pathic
skeletal hyperostosis patients may fulfill
the ASAS definition of a positive MRI of
the spine : a retros-pective analysis of
53 cases. SAT0541. DOI :
10.1136/annrheumdis-2016-eu-lar.3968
5 COMMENT EXPLORER LES ARTÈRES
TEMPORALES EN CAS DE SUSPICION DE HORTON ? DÉFINITION OMERACT
1. Aspect normal des artères
temporales (concordance 95,7
% ; 1er tour Delphi). L’artère tem-
porale est pulsatile, compres-
sible, comportant une lumière
anéchoïque entourée d’un man-
chon tissulaire échogène, voire
hyperéchogène. En haute réso-
lution, le complexe intima-média
présente un aspect homogène
hypoéchogène ou anéchoïque
dé-limité par deux bords
parallèles hyperéchoïques.
2. Aspect normal des vais-
seaux artériels extra-crâniens (concordance 100 % ; 1er tour
Delphi). Les artères sont pulsa-
tiles, compressibles, comportant
une lumière anéchoïque, le com-
plexe intima-média présente un
aspect homogène hypoéchogène
ou anéchoïque délimité par deux
bords parallèles hyperéchoïques
entourés d’un manchon tissulaire
hyperéchoïque.
3. Définition d’une artère
scléro-tique (concordance 95,8
% ; 2e tour Delphi). Aspect
hétérogène du mur vasculaire en
partie hype-réchoïque dont les
limites sont irrégulières parfois
excentriques avec des altérations
acoustiques du mur vasculaire.
4. Définition du signe du halo :
(concordance 91,3 % ; 2e tour
Del-phi). Épaississement
homogène hypoéchoïque du mur
vasculaire qui est épaissi, bien
délimité jusque dans la lumière
vasculaire visible en coupe
longitudinale et axiale.
142 RHUMATOS • JUIN 2016 • VOL. 13 • NUMÉRO 1173
LES TOP 5 DE L’EULAR 2016
5. Définition d’une sténose d’une
artère temporale (concordance
94,5 % ; 2e tour Delphi). La sté-
nose est caractérisée par un alia-
zing et un flux artériel diastolique en
mode doppler pulsé. Le pic de
vitesse systolique maximum (PSV)
en faveur d’une sténose est retenu
quand la PSV est deux fois plus
importante que la vélocité du flux
en amont ou en aval de la sténose.
6. Définition d’une sténose arté-
rielle des larges vaisseaux extra-
crâniens (concordance 75,0 % ; 1er
tour Delphi). Aspect de vascu-larite
des vaisseaux avec un mur artériel
épaissi. En mode doppler pulsé, les
courbes montrent une
augmentation des turbulences
ainsi que des flux systoliques et
diastoliques.
7. Définition d’une occlusion ar-
térielle (concordance de 87,5 % ;
1er tour Delphi). Absence de signal
couleur doppler visible dans l’ar-
tère avec une lumière vasculaire
hypoéchogène et ce malgré des
fréquences de répétition faibles
(PRF) et un gain couleur important.
8. Définition du signe de com-
pression de l’artère temporale (concordance 78,3 % ; 1er tour
Delphi). L’épaississement du mur
vasculaire hypoéchogène persiste
malgré la compression provoquée
par la sonde. Le manchon hyper-
échogène est toujours présent
9. Réalisation du signe de
compres-sion de l’artère temporale
(concor-dance 91,3 % ; 1er tour
Delphi). La compression de l’artère
temporale doit être effectuée à l’aide
de la sonde de telle manière que la
lumière soit progressivement
obstruée et le flux artériel non visible.
• Bakdounes L, Galozzi P, Maghini I
et al. Low back pain prevalence in
italian adolescents and its associa-
tion with quality of life. SAT0518. DOI
: 10.1136/annrheumdis-2016-eu-
lar.2663 n
✖✖L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
MOTS-CLÉS Imagerie
ARTHROSE
À RETENIR
> Faire des exercices et de la marche évite la mise en place d’une prothèse totale. Les anti-TNF,
une alternative pour les arthroses digitales érosives inflammatoires ?
> Inhiber Wnt, futur traitement de l’arthrose ?
Pr Hang Korng Ea*
L’EULAR à Londres en 2016
a confirmé l’intérêt des exercices physiques dans la prise en charge
de l’arthrose, en particulier de la coxarthrose. L’intérêt d’une inhibi-tion du TNF-α dans les arthroses digitales érosives est restreint.
L’efficacité de la viscosupplémen-tation est plus importante chez les
patients non-obèses et avec une
*Service de rhumatologie, centre Viggo Petersen,
Inserm U1132 Bioscar, hôpital Lariboisière, Paris
arthrose peu évoluée. Enfin, des
avancées dans la compréhension
de la physiopathologie ont permis
d’identifier de nouvelles cibles
thé-rapeutiques. Ainsi, l’inhibition
de la voie Wnt par injection intra-
articu-laire semble prometteuse.
1INHIBITION DU TNF-α
DANS L’ARTHROSE DIGITALE ÉROSIVE L’arthrose digitale érosive peut être
responsable d’un handicap parfois
plus sévère que la polyarthrite rhu-
matoïde. Elle a de façon non rare des
périodes de poussées doulou-reuses
inflammatoires. Verbruggen et Veys
avaient montré une évo-lution en
plusieurs phases radio-graphiques et
avaient proposé un système
d’évaluation (système VV) : phase
pré-érosive caractérisée par la
présence ou non de signes minimes
d’arthrose (articulation normale (N) ou
stationnaire (S)
RHUMATOS • JUIN 2016 • VOL. 13 • NUMÉRO 117 1431