Post on 12-Dec-2014
CeCHARLES BELLANG
SPIiNOZAET LA
PHILOSOPHIE MODERNE
'^W
4 el 6,
Henri DIDIER. iutelr Rue de la Sorbonne,. Paris1D127''ju.s
droits rsercs
PREFACE
//
n'y a (jucreetil
de pliilnsophie pins chidle
(pie
celle
de Spinoza
n'y en n
pnstpd demamle encore Vlre
davnnlaie. Rien qiCon ne la jufje pins nniqaemenl snr
son nppiirenl panlhismeDelhos,
et
ipie
les
ronunenhiires destics
des dont-liond, deset.
nriinsi-lunicrj.
Alherl
Lon, en France,
rlranijer. renx des Pollock. descl
Vantlnil.
I
loten.
des
lierendt
Frtcdtndcr. des ycnrrale. Nous considcrerions que, dans la seconde j)artie mme, les propositions du dbul sont consacres la connaissance envisag-e en Dieu, c'est--dire dans l'ensemble de la nature et sous l'aspecl iLa-ne et
iij|iycholog;ie
onLl.ur fondement prei nier dans]ensc enel
la
cosniologie.
L'hommela
Dieu
el
par Dieu,d'tre et
pai'ce qu'il([lie le fait
pense eu
nature
])ai' la
nalure. jiarce
de pense- se confoiul ave.
d'essence, d'en puissance, d'en acte.(1
nous
soii-
Voy.
hi
Ihse do Godroniaiix, De
.S/ii/io-;
{iSYcUoloijiu- [iliYsioloijic-r
antecessore, ISyij.
Il
1H-:
i.v
l'svcihti.niiii;
cummi-;
scikvck|ii'('t
points coiuiuuns a\('c chacun dCux.(''ij'aleuwnl
de tous:
sur deux poirds esseii-
liels. sa\ de S|)inoy.a.le
la ((ueslicui.
dans
les tei'ines
l'aiiita
Moyen Aucet
scunble
inui'-e.
Dela
P)acon et(
llobbes. de Descartesliucx. c'estsitjue
de (iassendi Nicolela jjartie
leu-
comme une11
unauimitt'' conlr.
"
toute cette philosophie ahstraite etex])lique
chimrique,par(les
([iii
tous
les
effets
natui-cls
termes uciKl-raux
d'acte,
de ])uissance. de
cause, d'effet, de formes substantielles, de facults, de({ualits occultesil)
Spinoza n'a donc (pi suivre un
courant gnral. Il ne veut })as. dit-il. ([uon expli(|uc la nature par (U's ides aJjstraites et univc-rselles:
Platon
et
Aristotc ont
commeil
g't l'espril
humain
:
;i
leur tradition iK'fastc.
0])j)ose.
avec lacon. celle de
Dmocrite et des physiciens d'Ionie. ({uils ont fait oul)lier pour le i)lus ti-rand dommag'e de la philosophienalm-elle. iju a not pourtant cjujl jmpj*u_te la scolasticpie sa
termino lou'ie (2). que 1' en
])uissance^7l'
en
acte
)).
l'essence, la torme. etc.. reviennent a tout ins-
tant sous sa i)lume:
mme
on peut
dire,
eu yard
l'avancement duqu'il:
lanu-aLi'e
])hilosophi([ue son poque,
en abuse mais il les fait servir un dessein que n'eussent certainement avou nithomistes. ni scotistes. ni mme. ({uoi({u'il ait des points de ressemblancea\('c eux.
Maimonide
(M les
.\verrostes.
Il
a enti'ejjris
de i-uiner ces entits en ({uel([ue sorte par leur enqjhd
mme. Son moyen pourSui- c-elte entit
cela, c'est
de les ra])porlervafaii-e
et
sultoi'donner toutes la notion de sulistance inlinie.
sui)rme({u'il
et
dernire,
il
refluer
liiute robjectivit.
toute la ralit existentielle
([u'il leui'
anra refuse oucondition(b^
ne
leui"
aui'a i-econnue ([u'il
la
les |)erdre
en
elle. Et
en
S(M'a
la n(^)ti(n aristol(''li([ue
d'individu, voii-e
pour lui de ueme de toute
notionabstraite])arliculi(''re.commede celles d'esseiu-e
ou de puissance ou des diverses es])ces de cause dii des uenres ]ilat()ni({ues. Senb^ la notion de substance'
(1)
Recherche
ilr
lu
vrit, liv.
MI.
cfi.
viii,
S
1.
2)
Freudenthal,
Spiiio:uu' de Spino/.ad'(''colc.
Notonsne vajnis
d'ailleui's
le
iK
ins(iu'
refuse*
aux abstractions
aux universanx mmes, cette sorte d'existence (pu- la psychologie sensualiste e^l oblige de reconnatre
28
LE M).M1.\AI,1SMP:idre ({UflcoKiiic. entaiil
itoiitej(le
(luV'Uc la fait (Irriversi
la
sensation.
Il
n "y
a point d'iih'c sans cause,:
imparfaite soit-e]le(Il.
i^^)
pointd'ide
(jui
n'enferme(
comme
dira M. Ribol. quel({ue savoir ])otentiel
I).
ou.
pour emprunter, avec Bacon et Spino/.a, une ex[)ression scolastique. de 1' exprience vas^'ue . ])artanl un lment vrai. Il y a lieu seulement de distins/uer entre les iinu-ersaux (/'///iaf//7z;j/io/?. niasse confuse d"iuia!i-es ou de sons dont sCnc-
(rime rcssciuldaiicc de nalur>.
speciosspecies
irnpi-essa.('xpr('S.-.ensalion
moyen de I'eul-(''lre. Kn Ions
l'expi'--
cas. ce.
nous a|)p(dons cause ou loi n a l'ieii de r('el en soi Toul se r(''duil des coniond ion>. des rappoiis de -succession ou de concomilance.tpie('"es!
dans
cel11
('lai
tpie k'aniil
plK'-nomne.
accordecai-
Humela la
e|
Irouvela ipu-slion du 'ondillac. ou send)le(
leur accoi'der(pie
esl 1res conliis
ce sujet
nous n'apercevonsun
conscience elle-mme (pie^ensihilitc''('2\
comme comme
mode de
c'est--dire
un |)li(''n
nature:
on
lui
ilnmie pour objetet
de connaissance
cii-atures iinpai'l'ailesi)as.
le
mal.
Et
i)oiu"laiU
ne
l'aut-il
pourail.lidi'-r
la
ph-nilude de cette
mme
c(tnnais^\\i"\\ raisonne en thorie de connaissance plus encore ([u on psycholourie: d'autre ])art. ([uc son plan l'obliL'e suivre la loyique de l'ide divine. Il aura donc fait la preuve, son are. d'une activit de l'esprit dans la connaissance, par cela seul qu il aura tabli que toute ide enveloppe une allirmation (Eth. 11. il): III.?;. on qu'il aura dlini cet esprit prirtion int.'
tension physiojo:
i'iue
dansEux.
p^ycholugie
pliysilii(Ti(|up
atliiellr
Pierre
.lanet,
La
[inychaslnir, p. 487.
(i)
DfCf.
iiit.,
i
40.Bdituil de
3)
Coiichoud,
Spinoza, p.
43.
(If
ACIIX IIK MKXIAI.Kla
Kl'
A
I
InM Ali SM Kla
jusqu'Ile
fonction supi-icuro de
raison,
el.
dans
le
Kmeidafioiic iulcllcth'is. la thorie desintellectuelssj)iriluel. . ([ui
inslrn-
mentstomate1.
\icnt doulder celle de V
au-
'l'uKOMiK
i>K
LA TioNKANCK.L"(''Colela
Tendance estavait prt (I).
synoest
nyme daulomatisme.unapi>''lit
Ihonime
nalurel iiour
sciencei\c
La thorie
reprise
ici.
maiset
lexclusion
toute ide de linalit
ne se sui>--
imairinei' ce qui favorise le coi])s et auuiriente sa
sance da^'ir.111.1;^:
elle
tend rappeler
f/cco/v/.-j/-//.
de prfrencela
aux ides ((ui diminuent ou compi'iment dau'ir du corps, celles qui les excluent.Lt de
puissance
mme
j)0ur la slection des elTels
(lll..")7 sch.).
C'hacfue tre. cha((ue espce,et d'affecls,Ils
ou passions dveloppe le(jue
genre de connaissanced'une espce l'autre
de dsirs
comoula
porte son propre organisme.(III,
diffrent d'un tresch.)
18
en raison de
diffrence de ces organismes.,1) Siiarez,
Dhpul.
rriflaiili.
I,
scct. vi
;
(Jmnb hnm.
L IDEA R!le rve,
/O
que va expliquer
le
mcanisme de l'imaginaque conoitla
tion, ce sont les possibles
spculationqu'il
scientifique.
Exemple
:
le
nombre des rectangles
est possible de concevoir forms par des lignes qui se
coupent dans un cercle II. 8 sch.). Thoriquement ce nombre est infini: mais en t'ait, dans un cercle rel, quelques-uns seulement de ces rectangles seront donns. Serait-ce donc que l'existence en ide peut s'opposer l'existence comme chose? Ou plutt faut-il dire que l'existence comme chose s'inclut dans l'existence thorique, que le rel, selon la formule de Taine'l)est un cas du possible La contradiction saute aux yeux; car l'auteur vient d'expliquer que l'ide et la chose ne font qu'un, d'o il suit qu'il y a correspondance du rel tout le possible. Il s'en th-e })ar une distinction qui reparatra souvent et qui est essentielle dans son'*
systme, celle de l'existence des choses particulires en tant que comprises dans les attributs de Dieu et
de leur existence en tant qu'elles sont dites avoir une dure, quatenus durare diointur . C'est la distinctionrel.
connue en philosophie de l'intelligible et du le montrions tout l'heure louvoyant entre deux faons d'entendre l'ide, comme fait psychique ou comme concept de type mathma-
\ous
tique,la
comme
ide-loi. \'oici
maintenant, propos de:
nous avons la chose comme comprise dans les attributs de Dieu . c'est--dire comme possible ou pensable et la chose relle, comme objet d'exprience... La contradiction que nous venons de noter subsiste. Mais ce n'est pas la dernire singularit que nous rencontrerons dans cette mtaphysique.chose, une dualit de point de vue analogue
1;
De
l'intelligence,
t.
Il,
p. 458.
7()
l'idea corpopis
^
3.
le
l'idea corporis.
l'idea affectio.ms
Avecceluila
schma de VideaVidearei.
corporis, particularisant
de
nous touchons
un
peu plus
psychologie, une psychologie physiologique qui
ne connat que le corps pour reprer ses explications. Quand les images, les souvenirs, les signes, les mots, auront t dfinis autant de mouvements corporels(II,(II.
>
49def.la
sch.),3)
il ne restera gure que Tide-concept pour reprsenter la part de l'attribut-pense
dans
connaissance.corps, dans\'Eiii'u[ue,
Le mot
se prenant, selon le
contexte, tantt au sens de chose tendue, resextensa,c'est--dire au sens ])hysiquc ou chimique, tantt au
sens plus restreint de corps organis
et
plus particu-
lirement de corps humain, l'idea corporis est l'ide d'un corps ou chose tendue quelconque, ou bien c'estl'me{niens^.la'^uyf,
aristotlique,
c'est--dire l'enla multi-
semble sensible
et pensant qui se
dgage de
tude des parties du corps vivant
(1).
C'est aussitt aprs tre arriv Videa corporis ([uc
Spinoza, dans VEthique. entreprend sa digression surles lois
des corps.
Il
tient
montrer
ainsi
va dire ne se rapporte pas plus autres individus de la nature. 11 y a de l'me ou. si l'on aime mieux, de limage, de l'idation, de raffectivit.cette
que ce (piil l'homme qu'aux
plus ou moins confondues, en tout corps vivant, et
me
est avant tout
parties, car celles-ci
un consensus de toutes ses contiennent toutes de l'ide, doncil
de l'me en (juelque manire, et(I) C(;!
IMAGES
simultanment dans l'appareil nerveux ou se sontelles
directement succd,le
le
retour de l'une entra-
nera
retour de l'autre. Et de l la mmoire.
La mmoire est une particularisation de l'imaee ou. pour mieux dire, un groupement dimag-es se rapportant un corps ou individu dtermin (1), en tel ou tel moment de son activit. Elle est une habitude suivant laquelle se sont arranges dans un corps les images des choses (II, 18 sch.). Les signes sont des images qui rveillent d'autres images par un effet, mcanique galement, d'habitudeet d'association (II, 40 sch.-2j.
Les termes transcendsintaux,;
les notions dites uni-
verselles {iiniversales) sont des images mles entreet elles ne sont pas elles et confondues (2) formes de la mme faon chez tous les tres chacun leur prte un sens diffrent suivant ce qui, dans les choses, a le plus souvent affect son corps ou suivant ce qu'il imagine ou se rappelle avec le plus de facilit (II, 40 sch. 1). 'Voici maintenant une description physiologique il est impossible de marquer plus nettement le rapport;
:
de
la
matire
la
mmoire
(3)
:
Les parties fluides du corps humain, branles
par les corps extrieurs, frappent les parties molles et en changent les surfaces. Elles se rflchissent ainsi dans des directions nouvelles; et si plus tard, par leur mouvement alors spontan, elles frappent de
nouveaula
les
mmes
surfaces, elles se rflchissent de
mme1
manire que lorsqu'elles taient poussesL'irixaie
Cf. J. Philippe,
mentale, ch.
i.
La mmoireel
commencep.-"iS.
la
personnalisation de l'ide, crit M. Bergson, Matire2i Cf.(3)
mmoire,
Philippe,sait
loc.
cit.,
p. 84.
On
que
ce rapport fait partie des concessionscit.
que
se
permet
le
spiritualisme de M. Bergson, ouvrage
par les corps extrieurs
:
ot elles fontinuerrnt afiec-
ter le corps humain de la mme manire, tant quelles continueront se mouvoir du mme mouvement de rflexion. Partant, la //tens formera de nouveau les
mmes
penses, (iterum
corjitabit), c'est--dire
aper-
cevra {contemplabitur) de nouveau les corps extrieurs
commefluides
prsents, et cela autant de fois que les parties
du corps humain viendront d'un mouvement spontan frapper les mmes surfaces. Kth. II. 17,
2*
dm.).
Les parties
fluides, inutile de le dire, sont le>
cou-
rants nerveux.
Elles tiennent lieu
ici
des
esprits
animauxfait
.
cet
air
ou vent
trs subtil
que Descartes
circuler dans les nerfs sur les
traces des impres-
sions qui ont prcd dans le cerveau (1). Spinoza a pu s'inspirer aussi de la conversion aux fantmes ou traces du cerveau de Hobbes. tout en corrigeant ce qui, chez ce dernier, faisait penser encore l'image conue comme trace inerte ou peinture des chosQs i2). On a compar son analyse celle de la psychophysidogie
moderne
{imarjesJ.
conscutives
de
F'echner,
arrire sensation de
Sully, etc.) et elle leur est
parable, en effet, plus qu' laet
rtention
comde Locke
d'Alexandre Bain, qui voque encore l'ide, dont nous savons qu'il ne veut pas entendre parler, d'une imagination ou dune mmoire-magasin, ou aux images M faibles ou copies de Hume, de Spencer. T^ui voquent l'ide, dont il ne veut pas non plus, d'une1
L>cg
passions,
l,
10,
21,
2(i
;
coiif.
liossuet.I.
Connai-tsaiice
de
Du-u.
III.
10;
Malebranche, Rech. de
tu l'cril.
II,
ch. y, 3. Les fibres
du
cerveau, crit Malebranche, ayant une fois reu
certaines impressions
par
le cours des esprits animaux et |iar l'action des objets, gardent assez longtemps quelque facilit pour recevoir ces mmes dispo>itinn>. Or, la mmoire ne consiste que dans cette facilit . 2)
Toute
l'ide
la thorie de Hobbes pourtant reste de mouvement. Human nature, ch. ii.
trs
nettement attache
H-2
LES AIDES DEcire.
l"i
MAlilNATION
impression sur une
Mais nous ne revenons pas(3).
sur ce qui a t dit plus haut ce sujet
Spinoza nesiornes
s'est
pas tendu sur
la
question des
et des
comme
mots. Il les mentionne en passant mls nos notions abstraites et un g-rand
nombre de perceptions
(Kth.
II.
40 sch.
2),
et
semble
n'en pas faire autrement tat, llobbes pourtant leur avait attach quelque importance, et les analyses de
Taine nous montrent quel parti il peut s'en tirer poi.r question des conce]:ts et de leur origine. Sa thorie de la connaissance par Yaffcctio. par l'imau-e, en se compltant i)ar celle des sig-nes et des mots, ces images substitues aux images directes et aux sensations, et alors form un tout, se ft sut elle-mme, et mmela
et
])ris
valeur de psychologie, et cela([ue
et t plus
de rapporter les concepts l'attribut d la pense et de les o])poser aux notions abstraites, comme s'il y avait entre eux et Tabstraction un foss concluantinfranchissable. Mais nous renvoyons pour ceci ce([ui
sera dit ])lus loin pro])os des notions
communes.
!i
.).
LES
AIDES DE L IMAGINATION
l'espace, le temps. LE NOMBRE, LA
MESURE
ayant commenc par poser l'unit et substance universelle, qui demeure son solide fondement premier, ne peut se refuser cependant reconnaitre que nous percevons et pensons les choses sous la condition du temps, de l'espace et duSpinoza,linllnit
de
la
nombre, qui
momentde vue3
qu'il
vrai,
du du point de vue de l'infini le point dominant toute science particulire, il seles fractionnent et les pluralisent, et
a
fait
Voy. plus haut.
|).
"20
sq. 41. (52.
LES AIDES DE l'iMAOINATION
H)"!
trouve conduit ncessairement faire du point de vue oppos un fait tout subjectif et qui semble ne tenir i{u" un ct infrieur de notre intelligence il fait jouer au temps, l'espace, au nombre, la mesure, le;
rlelionis
d'
' 4:i. Pour le mlange de
la
notion
commune
ave(f toute
connaissance
plus haut p. 99.
LA CiJNNAlSSANCK ce
l.M
A(. IN
A riVK
I
1
/
propos, entre intuitionnistes
et intellectualistes.
Kn
toul cas.
comme onni
gale jamais l'ideduite
ne fera ni que l'ide vague claire pour la direction de la con-
humaine,([u'ellelui
que
l'ide
claire
soit
diminue
parce
se sera colore ou potise d'images
capables de
donner l'un
vie
dans
l'esprit
de tous les
hommes,natre
il
faut bien, dans la vrit pratique, recon-
un mrite
connue
l'autre
genres de
connaissance.
seulement que l'tat d'esprit Imaginatif a ses dangers. Il nous laisse la merci des abstractions inopines, usurpant l'apparence d'une et l'on peut intelleclualit qui ne leur appartient pas estimer que Spinoza, en les classant avec les images et les drivs de l'image, nous donne en somme leur gard un assez bon critrium. L'ide claire tant l'ide susceptible d'entrer dans une analyse et de se laisser dterminer quantitativement, nous voyons par l rejetes dans la connaissance confuse, avec les abstraits ou universaux de hasards et les mots tout faits, les explications par la vertu occulte ou la qualit dont se satisfont les esprits parvenus trop vite au bout de leur science. La religiosit et le vague Il
doit rester
:
l'me, les semblants philosophiques et les vocables
dont s'prend le vulgaire, et le fanatisme qui prend ses convictions pour des raisons se trouvent cots. H'duits leur tre vritable, en mme temps que la croyance aux actions magiques et aux oracles dessibylles.
un caractre important de la connaissance Imaginative que YEtliique Tsmne dans la proposition suivante c|ui nous a dj occup II, 16 cor. 2 Les ides que nous avons des corps extrieurs marquent bien plus la constitution de notre corps queEnfin,il
esl
:
:
la
nature des corps extrieurs.
"^^
l'A
CONNAISSANCE IMA(41NAT1VK
Ce qui se dit du corps s'appliquant, chez Spinoza, indivisment l'esprit, nous pouvons traduire cette proposition comme ceci c'est une loi de notre imagination de se reprsenter les tres et les choses notiv:
imag-e.
Nous imaginons
d'aprs nous-mmes. Autre-
ment1
dit. c'est la loixi.
d'anthropomorphisme.
Vov. notre ch.
1
CIIAPITHE IX
LA
COWAISSAXCKor1)1"
i;
A TK )\\KLL1-:
SKCOXI) (iKXllKnoms
S])iii(zairiicr le
ciuploie
iIimix
])rincipaii\ ])our dsi
u'cnrc de ('(iniiaissance qu'il oj^pose l't
limagi-
natiou
((
r(>])inion
:
inlellecliis
que
l'on traduit
d'ordinaire entendement, et rntio ou raison. Ratio estaussi
synonyme, pour lui comme pour Hobbes. de mathmatique et de calcul. 11 ne fait pas, d'ailleurs,dil'IV'rence
de
entre
la
connaissance rationnellecelle-ciet
et la
connaissance
scientitique.
ne mcritant
ce
nom
({ue si
elle est
science exacte
se construit en
l'oi-me rationnelle.
^
I
F.l-:
C M!
ACIKKK
Ol.X NI ITA
11
Xous connaissons.
])arcc qui prin-cde. ([uebiues-unsratio, qui:
des caractres de cette
sont l'inverse de
idc'-es. usau'o du ceux de l'imau-ination conce})t. activit de ritie. etc. l->lle con(;oit. elle connait . elle " conqirend ". tandis ([u'au premier stade, le fonctionnement mental ne dpasse pas laclarti'-
des
perception,
le
souvenir
et les
fusions d'imag-es. Elle
analyse, elle compare, elle rduit tout des lments
simples, tandis que l'imayination s'exerce sur des
sensations et imagres assembles au hasard, sur desqualits prises en valeur absolue et ne pouvant, par
lO
LA connmssancp: hationnellk
suite, entrer
de
dans des quations. Elle tend se passer donne sensible et se constituer tout en dfinitions et en axiomes ot dc'ductions qui se tirent dela
ces dlinitions. tandis ([ue l'imag-ination ne connat et ne recherche ((u'objets particuliers, sensations et
vocables. Enfin, elle est fondamentalement vraie, de par son iiiipersonnalil mme, qui la fait rsulter de
nature des choses autant que de la force et de l'activiti' de l'ame, tandis que limagination ne trouve pasla
en elle-mmeflottantes
la force du vrai ni dans ses im])ressions une direction qui l'y conduise.
Lo De Eniencbiiioiw intellects {\) contient une pre])roprits mire ('numration de caractres ou ({uc l'autour dit avoir ^ i)rincipalcmont nots :
L'entendement enveloppe la certitude ". 11 sait (|ue les choses sont rellement telles qu'il les conoit 11 peroit certaines ides absolument, c'est--dire indi'pcndammcnl de toute autre jjense (ex. l'ide de ([uanlit pure) et d'autres en les tirant d'ides ant1";
.'"
:
rieures (ex.l'ide''^
:
l'ide;
de mouvement, inconcevable sans
de quantit)Cellescelles>'.
"
([u'il
forme absolument exprimenttire
l'in-
linit;
({u'il
d'autres
ides:
sont
dter-
mines
i^xemples de dtormination
un corps
roriiK' par le mouvement d'un plan, un i)lan par le mouvement d'une ligne, uue ligne par le mouvement d'un point . Le mouvement nous donne toutes ces
(l(''terminations.
lors(iu'on a peru la quantit.
lui-mcme n'est ])ercu que entendons la quantit pure on infinie et nous pouvons mme continuer le mouvement l'inlini pour former une ligne infinie, ce que nous -ne pourrions faire, si nous n'avions pasMais
l'ide
d'une quantit infinievan VI. el Land,t.
;
(1) Edit.
I.
p.
:r2.
LK CARACTRE OIANTITATIF4" Il')
l'^l
forme
les ides positives
avant les ng:atives
;
non pas tant sous la condition de la dure que sous un certain caractre d'ternit (sub i[nada.m specie ternitatis) et en nombre
Il
peroit les choses,
inlini
:
ou plutt, en percevantle
les choses,
il
ne consi-
dre ni
nombreil
ni la dure,
imagine,
les
peroit danset
quand il un nombre dtermin,aulieu que,;
dans une dure
avec une quantit dtermines
() Les ides que nous formons claires et distinctes semblent rsulter de la seule ncessit de notre nature: de telle sorte qu'elles semblent dpendre de
notre seul pouvoir:7"
y a une inlinii de manires j)Our l'esprit de tirer les ides d'autres ides: 11
L'entendement tend la i)erfection, c'est--dire former des ides aussi compltes et aussi comprhensives que possible.(S
Observons que ce qui parait proccuper surtout l'auteur de ces dfinitions, c'est, plus encore que de poser le pouvoir de l'entendement de penser sans images, de lier cet entendement la notion de substance infinie. ldcnti[uc celle de quantit pure et
forme absolument . celle-ci fait l'objet du 2. puis elle est sous({ui n'en esl ([ue la rptition du entendue au i". tant l'ide positive par excellence (I). au H'>. tant la plus complte et la plus comprhensive de toutes, voire mme au 7'^ qui se place dans l'hypo:>.:
thse de l'unit d'tre de l'univers
:
toutes les parties
de cet univers (ou
modes de
la
substance) concourant
entre elles, et toute ide particulire voquant l'en-
semble inlini des id(-es et rciproquement, il s'ensuit thoriquement ({u'il doit y avoir une intinit de faons de tirer les ides les unes des autres et de les1) Cf.
de
Em.
iiU
,
47.
[2
LA CONNAISSANCE lATIONNELLE
lier
mener un i;iisonnement ou une dmonstration. Toutes les avenues du savoir doivent conduire l'explication de l'objetentre elles, en d'autres termes de
ou mode envisag'. Voil donc la science, voil donc tout faire dcouler d'une notion
la
raison contraintes
mre, tout y ramela vrit
ner
;
car
.elle
est la seule([ui
o
elles puissent trouver
repos, la seuleparfaite et une.
donne l'impression de
La science
doit s'exprimer en termes
de substance, elle ne peut tre tenue pour achev(r. dans quelque ordre d'ides ou de faits que ce soit, qu'autant qu'elle l'a traduit on dterminations de la(piantitL'id(''e(1).
d'une connaissance absolue
avait
comme
hypnotis la philosophie antique et l'cole. Celte connaissance tient toute ici dans une notion donne comme la preinire de toutes el (pii va constituer tout un progTamme de philosophie. Klle en tire son unit. Cette unit, ([ue le kantisme et les modernes philosophies de la libert concevront sur le modle de la forme aristotlitil)liiiiie.l'.l.
ci
tlit. II.
!:..
l
11,
|i.
.ilO el -iii\.
3) V.
Paul
Jaiiot, Elndi-f. sur hi
'liiih'rliijUi' iluiis
t'Inhm
ri
./.(,v
llrijrl.
i
\.)-2
1.
i[i]:ni 11
F.
et
puisque pour lui linlini seul existe, seul est positif et que la linit ne doit pas tre rationnellement compte. Il ne repousse ])riori aucune l'orne nous dit-il. une infinit d. (le raisonnement: il y a. taeons (le dmontrer. Mais encore faut-il que ce soi de la dmonstration car il ne .suffit i)as de ])ren liih-efaire rentrer le
liidini.la
monde de(h-
mais tait-il besoin poni' v " dtermination dfaire.
intervenir une sorte
facult divinatoire sjjciale i\c
l'homme
et
recommenant
dciir
en degr une'
conception qualitative de cette dtermination ([u'elle efface aussitt aprs dans le monu'nt del synthse S'il n'y a. en somme, dans son systnn-. ([ue cette synthse, cest--dire le retour ridentit,([uoi(piiil
vaut.
.1
bon cette conqdication ternairel'air,
tlont
sembarV
i-asse et ([ui a
cha([ue
])as.
d'ajouter ((uehpie
(diose
un
inlini .
des documents indits, p. ^U).110.
(2) Leibiii:,.3
Descartes
Sfjinoca, p.I,
Philosoijliia firima,
ch.
i.
te
ISO
LA MF/nioiu-;
m-:
i.'idki-;
simpledosciiui pirMc-
toujours aprrs lesi\o VElhiiiiie.
([(''finilioiis
on
\i
choses j)hYsi(|ues,
lrcs
('2
Si les iiiallK-iuatiques. d'ailleurs,le
nous reprsententet
ly|)e parfait de Tidc'e simple, ce type n'est ])as telle-
nuMit exclusif aux yeux de I)
cdes cartant les chances d'erreur, c'est r(''talilissenu'nt (](' tabh'< de jirsence, d"abdc el ne rentruirnt pas dans -l'objet de l'Elliifiur, il n'en fait pas mention dans ce dernier trait. Son dveloppement dans !< I>r Em iiil. se rsume distinguerSpinoza aules
de
*e
iicllons
intressaient
:
1* la
liclion
purement
imanrinative.
composde
d'ides diversesla
tes des sujets divers et diverses actions
nature
el
emprunque l'esprit
assemble confusment,
comme
d'imaginer
des arbres qui parlent, des
hommes
(jui
se
mtamorphosent soudain enla
peclres qui
apparaissent
pierres, en fontaines, des dans des miroirs, rien qui devient queUpic
chose et jusqu'aux dieux prenant
ligure des btes ou des' des choses, c'est--dire la possession d'une formule permettant, comme l'explique Laplace {Essai pliiiijsophiqiic sur les probabilUs. p. -i), de lire dans le pass comme dans l'avenir de l'univers et de chacune lie ses parties , ne verrait en celles-ci et dans le mcanisme de la pense ' qu'une seule et mme horlocre I i-hcr i"senle en pai'tie double, avec un en soi d'un ct. (|ni serait la volont. i)rincipe psychique emprunt de l'homme, et de l'autre une existence phnomnale. envelopi)ant celte volont connue le corps enveloppe l'me humaine. lOtnous siu'ualerions le mme dualisme mme ([uivo(pie dans les prtenckis inq)licite. lavarit('':
(h' Krause, de Secrtan, de Wacherot, etc.. nous citions tout l'heure. L'homnu^ demeure toujoui-s au fond le modle du Dieu et la cause linale
monismes
[ue
et le principe d'explication
des choses.soit susce])tible
X(m que
le
panthisme neIl
de se
dsanthro])omorphiser.
montr plus accueillant la science ([ue le disme de la chiquenaude dont nous venons de parler, et parmi ses hypostascs ous'estdeo-r(''s
de
l'tre s'intercalentvolontforcesla
encore assez facilement.Il
(I, Ciimi).
la
M(le
Jr;
coiiscienco de M. Alfred Fouille.d' "
ne
lui
siillil,
p-.i'i
ou
ides-forces
obscures;>>;
il
lui
fani,
((iiiiiiieri-iilc. dialecti(iue, vritable travail de Sisyphe, comme cehii o s'est puis Megel. On se trouve donc ri'tomljer l'autre type de panthisme, celui de ra:ithro])omorphisme splrituallsle (donc dualiste ou l)luraliste', qui seul i)eut s'accommoder de ces entits,desa])us
de
c-harades,
d'assimilations
parce
([u'il
ne
vit ([ik^ d'illogisme.
Ou
jjien. si l'on
veutet
chapper ce qualitativisme, ce spiritualisme,
rduire tout l'unit par ({uelque mthode simj)le et ([ui ne sente ])as l'action magique, il faut arriver
supprimer'
le
Dieuliv.
et
ne
phis
htisser
paratre,
1)
Golden Jomjh,
I,
ch.
m.
I,
ATIIEISMI-:
\)V.
SI'lXnZAle
comme(le
le
panthisme spinoziste, sous
nom
iisurjir
ce Dieu. (|nune pliilo.sophie mcaniste.
.
;').
I.
A riiKisMK
ni-:
simn(j/.a
Le
systriiH"
(le>'
Spino/M a pass pour(1).
par excellence(ItniiiiK'
et
il
panlhisme est certain qu' un lecteurle
jiar
le
i)i'estiL;'e
de
lidi'-e
divine
etelle,l-]t
rolAcme moral(2)
phil. de Sjjinoza.: >
cile
IlesttlilU Manueldc l'hisl. de la phil., Ira.l Cuisin. l. Il, p. I(W de le saisir dans son vrilablo sens, mais soit dans les tenues, S(jit dans l'e=prit de l'autour, ce n'est nulletiieiit un sysinie d'athisme...C'est plutt
un panthisme, non pa.> matriel, cmnme celui d's lilales, mais formel, (jui contient et dveloppe une hante et di.a;ne notion le Dieu comme source de l'tre, telle qu'on lu peut olitcnir [)ar la pure spculation ontologique )i.(-{)
.\mand Saintes.de
Ilisl.
le. 1/imaii'ination
se satisfait pas
sans
un
Dieu
iei's(tnnel
la
"'
cevoir
comme
existante (pi'autant qu'elle
(.'st
cell^(ediii'.
ayir en dehors de cet univers ou. pour
mieux
contre cet universu
mme. On
se
ri'-duit
jx-nser (pien
miracles pluttet
nous mnent au doute universelraisonner
l'athismeun
H) Lui)iH)
Iriangrlo. dil-il,;
qui
[loiirrail
.sl-
repr-LMili'rnl;
hifn
Iriaii^tilairc
cercle se le re|)rseiilcr;iil cimilnirL"clit.
cjiisl.
L\
I.
Trarl. Ihcol. iml.,
V.. VI et L..ilira
I.
Il,
p. l'I.
Dans le mme sens. Spino/a quivaut une nsalion le Dieu.tion et
que toute dclerrninalion de Dieudcterminalion ditlinitcliniila-
(>ar ([ui dit
on nie Dieu eu renlcrmant dans une
quelconque.
F.
VTIIKISMK
1)K
SPINOZA
-iBO
L'acciisatir)!!
d'athisme so tromo donc retourneL)icu-])rince.
aux croyants du
d('*daii2"neusenient conduil(^
Toute cette discussion. dans lo Truii thoL po/.,
n'exclut pas cependant ((uelque indulti-ence pour ce
Dieu en tant
qu'il est
pour
les sinijiles
un moyen dei)as,
vertu possiljle.
Xous savons dj quefju'elle
l'me n'estqu'il
dans l'erreur en tantd'ifles
imaalit. Toute id(''e ([ue l'homme adopte fermement prend par l mme \aleur vivante. Le dieu i\c^ bonnes gens existe en d(''linitive, quoique seulement dans les cer\eaux qui le conoivent, et s'il a la proprit'- de les porter au bien, la justice, l'amour de leurs semblables, quelle ralitt'' lui demande]" de plus'i' (I). On sait le parti qu'ont tir de ce g-enre de raisonnement Ilenan avec sa " catg-orie de l'idal et unercente coletion praymaliste >. 11 l'applique l'inspirade l'Ecriture Sainte, ({u'il reconnat volontiers trs relle tant que nous'avons en nous la disposition
d'esprit qui.lussi
nous y hmg'temps ([ue
fait
croire;
elle restera
sacre
les
hommes
s'en serviront avec
une pieuse intention (2). Le Dieu-prince donc a la vrit*' que nous mettons en lid. .Mais ce langage ne saurait ici nous tromi)er. attendu i[ue le De em. int. nous reporte au Dieu substance comme au seul Dieu qu'avoue a raison et que. selon la remarque de M. Richard \\^ahle (3), dans tous(I) (2.
Tntcl
Ikcol. jiol
,
cil.
\iii, in fine.9.').t.
Tract, th. |.o/.,,cli. xii, p
H de
Viol .1
1.
(3
hur:e Erklarunij
iler Klliik
von
.Siiino:fi.
270
i;athismk de spinoza
ses crits, d'iino manire g'nralo. ct de tout terino
d'apparence thologique
trouve toujours un texte o
de faonqui
que Spino/a emploie, se le sens en est expliqu repousse lactoute ])hysique. (^uandil
cusation d'athisme,n'est qu'unptits
il
veut direla-'
Vnihisme rnornl.satisfaction
prtexte,
d'apfait
vulgaires
l'athisme
fanfaron,le vrai
qui
vanit d'une indpendance quele
philosophe et
savant n'ont pas besoin d'aflicher. parce qu'elle leur est naturelle. Toute sa philosophie, prise de
synthse et de posivit, n'est-elle pas la condamnation des attitudes purement ngatives et contestantes, qui
perptuent les divisions parmi les hommes y Quant son alhisunc IJi(h)rir{ii('. nous avons, pour en juger, dr-ux points de rcjH'Tr.!.('
])rciiiici' est
l;i
d(''(inilion ([ucoi'i
de
ridi'c divine hislori(jue.([noiet
loii
nous avons donne jours se mlrentdivine
sans
elle
n'est ])lus
rid(''('
la
trans-
cendance
ranthro])Oinor])hisnie. Si entre lela
Dieuplus
spinoziste de
raison
et
la
nature, ce n'est
qu'une question de mots, il'n'en est pas moins vrai a de Dieu pour l'historien et le critique sincre, que le Dieu de l'imagination, et c'est se mentir soi-mme que de persister appeler Dieu un conce])!qu'il n'y
o rien ne subsiste de
la signification
que
ont accoutum de prter au mol Dieu.
hommes Du momentles
catif,
qu'on en limine tout lment Imaginatif et qualic'est--dire tout ce qu'exige la mentalit tpii cra le divin, du moment qu'en le portant l'iniini on
en fait quelque chose dlrrepri'sentRhle pour l'esprit humain, on le rduit par l mme nant: ce peuttre de l'athisme intelHiicnt, courtois,
magnanime,
ce
])eut
tre
aussi l'aboutissement d'une volution,
mais
c'est bel et bien
de l'athisme.
i.'aiiikis.mi-:
ni-;
spixo/.a
:;?71
Nous avons en secondj)roj)i'os
lieu,
d(''claralions.
Il
s'cxjn-inio
pour nous uuidci'. ses en sonunc li'rsj'fMilonds
loyahuncnl.
Par u-ouvornouKnit de Dieu.
roi-dre lixe et
immuable de
la
nature ou l'enchane:
mont des clioses naturelles (h. Et (Picore La connaissance que nous avons de Dieu par l'entendement consiste considrer la nature Lellc qu'elle esten elle-mme (.'). Dans VEIIiiiiiic. 1. If), aprs avoir coniuiene par poser ce ])rincipe Tout c(> ([ui est est en Dieu cl ne j)(Hil tre ni tre e(uicu sans Dieu, qui semble bien a])partenir au plus ])ur panthisme, il nous expose tranipiillcmcml, comme suilc du mme ordre d^ides. que ce Dieu est substance corporelle ou tendue, qu'il est matire et que cette matire n'admet pas le vide entre ses parties. Nulle ambig'iit donc: son Dieu est corps, il est tendue, il est chose,:
/ex.
Son panthisme
n'esl ([u'ini l)adiL;'e(in jet sur
son
naturalisme.(1)(2)
Trait. Ihcol.Ihid..I.
i>ol..
Vint, et Land,
l.
I,
p. 286.
U. p.
lOri
chapitre:
m
LK COXCKPT DK sniSTAXCK
J;
I
.
lllSTOl'.Kjl
i;
Lo
concf'pt
(If
substance, chez les])hiloso])liie
(n'ec-s,
appartient
cette ])hilos()phie des principes qui sest associ(''e ousnl)stitu(''e
la
des rlmcnls. Celle-ci
l'avaitet le
])r('i)ar(''
en cherchantlary'e.
rlt.i
11.
Mercier,
Mtaithysiqne comme les reprsentants divers degrs, nous prxoi.
sente l'univers
comme
travaill pai' des actions sousinlinie
Jact'ntes attaches
une midtitude-J)
d'mes ou
forces liMuentaires. Descartes
repoussait liiyi)0-
thses.)ient
d'
"
aucunes
(iualit(''s
relles en la nature (pu
ajoutes
la
uies leursl|
cor|)sL.
substance . \'oici la/.ement ou la varit i;t
nade, diffrente intrieurement des antres, rple intgralement
de l'univers, et toutes ces rptitions sont complmentairesautres");
les
unes de>
L'rcoL m'ai., p. 3S0.l'objection (piefait
C'est
llenouvicr lui-mme.le
11
prsente son
propre systme
comme
venant allrancliiret
monadismclui
leihnizien de cet
inlinitisme de la
monade
de ce dlerniinisme, qui
sont conlrHHicIl
toires. Eludes >>ur la jiercqilioa r.rlcrne pl sur la force, p.
i'.l'.l.
n'en
admetd'une
pas moins pour les choses un rgime do dterminations;classif.
E^(iiiissr
des syxlmes. p. 389.
(3) L'i\ vrul.
pp.
2.i'J
et suiv., -Ihi.
(4) Idenlit et ralite'.
iM-i'F-:
or
iiKi'Ki',()(;F,NKi'rK
-.MIO
(.omiuonl
cette pluralit do rrg-nes ot leur
hirar-
chie
superposer ce monde de la ncessit mcanique sans fausser ses rouages ou tre happs et dvors par lui. Il sous-entend sans doute ([u'un crateur et ordonnateur esl l qui se charg-e (riiarnioniser tout cela nuus Leibniz en })ortant, par
(1),
se pcuvout
'
LE
MOLVEMENT ET LEuiolns
lEPOS
Mouvementprunte eetteet
et repos,
cl ijn/'cs.
Spinoza em-
ruljriipie la vieille ])hysiqiie. malg'r ce
qu'elle eontient en soi de eontradicloire.
Mouvementli,il
repos ne se eon(;oiventpas, en
effet,
d'un riime bloc:
un mouvement tant donn dansrid(>
un, ensemble
faut qu'il branle tout cet ensemble, ou renoncer
mme
de mouvement. L'anti([uit s'accommo-
dait de l'ide de
mouvementsd'a})i)ui,
locaux, n'affectcint i)as
l'univers autour d'eux: elle ne concevait i)as le
mou-
vement sans un pointuiuversel. danstote al'ait
sans un
i)ivot riyide. et
ce i)oint d'a|)]nii elle le trouvait. i)our lele ciel
mouvement
des astres lixes
ce dont Aris-
moteur immobile dont parle encore Descartes ou, plus sinqilement, dans la terre, cense immobile au centre du monde. Un mouvement naturel dans un corps, la pesanteur par exemple, s'expli([uait par un lieu naturel vers lequel il tendait, o il trouvait son repos (1). L'ide de repos dominait donc l'ide de mouvement, comme le ciel des astres lixes dominaitle
le soleil et les
plantes celle-ci domine, au contraire, dans la conception cartsienne et s})inoziste, o elle remplace toutes les anciennes ([ualits des cor])s.' L'univers spino/.iste est un infini, dont le centre est o donc le ])artout et la circonfrence nulle part repf)s pourrait-il y trouver une place ])art ({ue le;:
mouvementdes lemmes
infini aussitt
n'envahisse?
Le repos, duc^t
reste, qui
rE//nV///e, n'est
nous est dcrit dans la srie axiomt>s o s'nonce la physiqur de (pie du repos relatif ou. comme s'ex-
primeIl)
la
science7>f
moderne
de l'quilibre, neutralisamouvementrelatif.
Duhem,
mouvement nhxolu
et le
LEtion i)lus
MOUVEMENT ET LE HEPOS
'M']
OU moins stable de forces opposes et qui n'en est pas moins emporte dans le mouvement gnral des choses. Spinoza appelle repos, par exemple, la conservation des mmes rapports entreles parties d'un tre vivant, quoicpic toutes ces parties
soient cllcs-mmc en
mouvement
(II
lemmes
T).
(,
7).
LaIl
lenteur, par rapport la rapidit, est assimile au(ax. 2 aj).1.
repos
3).
de repos comme de l'ide de divilie troitement Mes divisions (jue nous mettons dans les choses marquant autant de rui)tures de continuit de leur mouvement) ce sont deux abstractions qui rsument notre faon de
en est de
l'ide
sibilit
laquelle elle se
:
sentir et d'iuuiu'iner i)lus ([u'elles n'expriment le rel.
Onsujet
sait:
si, disait-il, le
comment Zenon d'Elc mouvement:
(1)
argumentait ce
est divisible
et
il
l'ide mme temps lui-mme est divisible du mouvement se dtruit supposez une flche lance dans l'espace et divisez sa course en moments chacun de ces moments, elle doit vous paratre immol'est si le.
:
l)ile
:
sa trajectoire se com})osera d'une succession de-2).
ces moments-repos
Or. une succession de reposIl
ne peut constituer un mouvement.
faut,
entre le
est tout fait, puisqu'il
Le choix de Spinoza reprend l'arg-ument de Zenon l'appui de la conception du mouvement comme un continu (3). C'est mme avec le continu du mouvement, mouvement du point. mouv(^ment de la ligne,
mouvement
et le repos, choisir.
ctc11
.
qu'il
construit la gomtrie (Eth.i
I,
15 sch.).
se place ainsi, on le voit, tout
fait
l'oppos desle
philosophes gomtres qui,
])arce
que
divisible
seul se prte au calcul et aux oprations d'algbre.
(1)
E
Zeller,
La Phil.
des
(irec. types des combinaisons chimicpies et les lois du mouIl
en rsulte ceci
:
;
:
'