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AurélieColeen

SexAttraction

L’intégrale

NishaEditions

Copyrightcouverture:SvyatoslavaVladzimirska

ISBN978-2-37413-505-2

Havefun!

@NishaEditions

NishaEditions

NishaÉditions&AurélieColeen

NishaEditions

www.nishaeditions.com

TABLEDESMATIERES

Présentation

1.L’inconnu

2.Bonjournouvellevie!

3.Harvey

4.Lasurprise

5.Laplanque

6.Uncadeauempoisonné

7.Lebeaubrunauxjoliesfesses

8.Unevisiteinattendue

9.Unepartdesoumission

10.L’intensitédelachambresombre

11.Leflash-back

12.L’invitation

13.Lavaleurducontrat

14.Retourauxsources

15.Lechoix

16.Lavérité

17.Jackpot

18.FlushRoyale

19.Leretourdubâton

Épilogue:Lediamantbrut

Remerciements

Extraits

L’inconnu

Jedétaille le joli petit culqui se trouveàmes côtés avantde le recouvrir précipitammentdudrap.Qu’est-cequej’aifichu?OhmonDieu!Frustrée,jemordillemalèvreavantdequitterlelit.Ilfautquejemerincepourenlever l’odeurdelaculpabilitéquim’envahit.Jem’enfermeàdoubletouretallumel’eaudeladouche.Tandisqu’ellechauffe,jemeremémorecequiauraitdûêtremajournéedeprincesse.Putain,maiscommentai-jepunerienvoirvenir?

Avantlemoisdernier,j’étaisuneéternelleromantique.Enfin,jusqu’àcequejemefasseplanterlejourde mon propre mariage par Jackson. Eh oui, mon enfoiré de futur époux s’est tapé ma deuxièmedemoiselled’honneur–c’est-à-dire,macousineGaëlle.Aprèsunehumiliationdesplusspectaculaires,je me suis enfermée chez moi, refusant de voir quiconque autre que ma meilleure amie. Je me suisretrouvéeseule,situationjamaisvécueauparavant.Aprèsunedécisiondesplusétranges,prisedevantuntéléfilm,j’aidécidéd’arrêterdem’apitoyersurmonsort.Jesuissortie…etrevenueparjenesaisquelmoyenavecleditmecnu!

Jem’active,me lavant rapido. Il fautque j’appelleDaisy,mameilleureamie ;elleseulepourrameconsoler. Une fois sortie de la salle de bains, je gagne ma cuisine pour me préparer un café.Mais,lorsque jemeretourne,une tasseà lamain, j’ai lasurprisededécouvrirBidule–parceque jenemesouvienspasdesonprénom–plantédansl’embrasuredelaporte.

–Salut!

J’agitemamainenguisedecoucou,nesachantquerépondre.C’estgênant…

–Bonbahjefile,c’étaitsympa…

J’écarquillelesyeux,mesentantrougir.MerdeSarah,tun’esplusunegamine!

–Jeteraccompagne?

Ohc’estnul!Ildoitmeprendrepourunedébile!

–Netedérangepas,jetrouverailasortie.

Ilpivotesursestalons.Soncul,moulédanssonjeans,estàcouperlesouffle.Moncoupestunbadboydrôlement sexy. J’ai justeunvague souvenir de lui etmoi cettenuit.Pourquoi ai-je autant bu ? Jemeprécipitesurmontéléphonepourenvoyerunmessage.

[J’aimerdé.]

Daisymerépondaussitôt:

[ChezGinadansuneheure.]

Maintenantquejemeretrouveentêteàtêteavecmoi-même,jevoislaréalitéenface.Jesuisseule.Complètementseule.

J’avalesansgrandintérêtmonpetitdéjeuner,lecœurauborddeslèvres.Jemesenstrahie,salie,etenplus,j’aibaiséavecuninconnu!Toutvadetravers!

Jetraînelespiedsjusqu’aupremierétage,sansgrandeconviction.Tandisquej’ouvremonarmoire,mavision rencontre les fringuesdeceluiquiauraitdûêtremonmari.Mesyeuxse remplissentde larmes.Enfoiré. Baiseur. Connard. Je me répète ces mots en boucle, mais rien n’y fait. Je tombe à genoux.Empoigne une chemise qui lui appartient pour la fourrer sousmon nez. Inspire l’odeur du tissu, cettefragranceformidablequiaccompagnaitmesjoursetmesnuitsdepuisplusdetroisans.

Jemerelèveaveclaforcequ’ilmeresteetembarqueavecmoilevêtementjusqu’aulit.Àl’aidedemontéléphone,j’essaiedetrouveruntutosurYouTubepourpouvoirleporteraujourd’hui.BINGO!Jemetsuntempsfouàcomprendrelesinstructions,maisaufinal,lerésultatn’estpastropmal.J’enfileunpantalonnoiretmesescarpinsavantdepasserpar lacase« ravalementde façade».Le tourest joué.J’attachemescheveuxblondsenqueue-de-cheval,utiliseunpeudeBBcrème,deblush,demascaraetc’estfini.Unefoisparfumée,jesuisparée!

J’attrapemonsacàmainetmesclés.Non.Pourquoinepourrais-jepasconduirelebijoudeJackson,commeilaimel’appeler?Jem’emparedutrousseaudel’AstonMartin.Ceconnardn’apasoséremettrelespiedscheznouspour récupérer sesaffaires, et c’est tantmieux. Jedescendsaugaragecommeunefurie.Cecrétincroitquejevaislelaisserrevenirdansmavie…Jeprendsunmalinplaisiràretirerlabâchequirecouvrelebolide.Jedémarre;lemoteurronronne.Sexy!C’estpartipourallerchezGina.Jem’élance–mêmesij’auraisdûmettredeslunettesdesoleil,pourlestyle.

La routemeparaît beaucoupmoins longuequ’auvolant demapropre voiture. Jemegare dans uneruelleàquelquesmètresdurestaurant.Mesjambestremblentunpeuendescendant.

En entrant chez Gina, je remarque aussitôt la touffe rousse de mon amie. Assise au bar avec unCosmopolitan,ellem’attendpatiemment.Jem’assiedsàcôtéd’ellesansperdredetemps.

–Sarah,chérie,tuvasbien?

Jehausselesépaules,carenréalité,jen’ensaisstrictementrien.

–Sijecroisecetteenflure,jeluicoupelesbijouxetleforceàlesmanger.

Jeglousse.Jesaisquejepeuxcomptersurelle!

J’optepourunverredevinblanc,plusraisonnablequelavodkad’hier.Lesouvenirdugoûtamermetord les tripes. Toutefois, ça ne m’empêche pas de me jeter comme une affamée sur le ramequin decacahuètes.

–Alors,commenttesens-tu?

–Commeunefemmedevingt-huitansquivientd’êtreridiculiséeàsonpropremariage…

–Tunevaspast’infligerunedépressionàlacon?Avecdessoiréesfilmetpyjama?Tonhibernationduredepuisunpetitmomentdéjà…

Jeglousseetboisunegorgée.

–Bien sûr que non, je suis triste d’avoir été prise pour une imbécile.Mais Jackson peutmettre saqueueentresesjambesmaintenant,jamaisjeneluipardonneraisaconduite.

–Rends-luilamonnaiedesapièce!

Jelaquestionneduregard.Queva-t-elleencoremesortircommeconnerie?Elleestlareinedesidéesloufoques.

–Cequejetepropose,c’estdet’éclaterunmaximum!Sortir,fairedesrencontres…

Jegrimace.Elleveutmerecaser?Sic’estçasonidée,jenesuispascertained’êtred’accord.

–Et«s’amuser»estdanstonprogramme?

Unsourireéclatants’installesursonvisage:

–Ohpurée,j’aicruquej’allaisencoredevoirteservirdemouchoir.Jenevoulaispasabuser,maissituveuxt’amuser,jerépondsoui!

Je lui racontealorsmasoiréed’hier.Elleeststupéfaited’apprendrequ’au lieudememorfondre, jesuissortieprendrel’air.Quandjeluiracontepourlejolipetitlotdecematin,ellesautedesontabouretpour improviser une danse très bizarre. J’éclate de rire tandis qu’elle commande deux autres verres.Noustrinquonsàmanouvellevie…

Bonjournouvellevie!

Daisy, qui a insisté pourme raccompagner chezmoi, estmaintenant plantée devant leminibar.Ellechoisitunebouteilledevinavantdemerejoindredanslacuisine.Jepréparedespâtes.Depuisletempsquej’enmeursd’envie!AvecJackson,ilfallaittoujoursquecesoitéquilibrépourqu’ilpuissegarderuncorpsparfait.Maintenantquejesuis libre, jepeuxmepermettredemangerautantdesaloperiesquejeveux.Jesaliveàl’idéed’unepizzagéante.

Unefoisquetoutestprêt,jenoussersunegrosseassiette.Unorgasmegastronomiquem’emporte.Unefoisfini,nousrejoignonslesalon.J’optepourunfilmd’horreur.Ilnefautpasnonplusquej’abuseenregardantunfilmàl’eauderose.Jesuisquandmêmeàfleurdepeau.

–AufaitSarah,tun’aspasprécisé.Comments’appellelemecd’hiersoir?

–Jen’ensaisrien.Ets’ilmel’adit,ehbien,jenem’ensouviensplus.

–Turigoles,là?Tuneterappellespas?

Jesecouelatête.Maisaussitôt,mescuissesseserrent.Maconscience,elle,àl’airdeserappelerdemanuit.Jel’envie,carcemecétaitplusquecanon!

–J’espèreaumoinsqu’ilenvalaitlecoup!

Siseulementjepouvaisluirépondre!J’aiunechancesurmilledelerevoir,alorsautantl’oubliertoutdesuite.Ilfautquejemereprenne.Jenevaispasnonplusm’attardersurunétranger.

Jenous ressersunverreavantdem’installerconfortablement.Malheureusement, lanostalgie revientrapidement me hanter. Je me focalise sur la gourde qui court pour échapper au tueur, mais rien nefonctionne.Ilnefautsurtoutpasquejechiale.Ilm’atrompée,merde!Ilfautquejemerentreçadanslecœurpourquelahaineprenneledessus.Gaëlleneperdrienpourattendrenonplus.Auprochainrepasdefamillechezmesparents…Monplansemetenplace:finielaSarahgentille,placeàSarahlagarce.

***

Jem’allongedansmesdrapsfroids.Leréveilaffiche23:50.Lanuitprometd’êtrelongue.Jenesuispasfatiguée.Jefixelemiroirau-dessusdemonlit.Unvaguesouvenirmerevientenmémoire.Celuidel’apollondecettenuit,entraindemedonnerduplaisir.Jemesouviensavoirregardétoutelascèneavantdefermerlesyeuxpourprofiterpleinementdemonorgasme.

Je soupire de frustration.Normalement, Jackson etmoi aurions dû être en train de nous envoyer enl’air.Jegonflelesjoues.Commentpourrais-jem’occuperl’espritpouréviterdememorfondre?Coupd’œilàmondressing.Unsourireilluminemonvisage.

Jeme lève et traverse lamaisonpour fouiller le bureau. J’ydéniche exactement ceque jeveux. Jebrandismontrésorenl’air,victorieuse.Allez,hop,iln’yaplusqu’à!Jeretournedansmachambreetattrapelepanierdecravates.Jevaismevengercommejepeux!Unpetitboutdebleupar-ci,unpetitboutderougepar-là…Jem’amusejusqu’àladernièreavantdem’attaquerauxpairesdechaussettes.EnimaginantlatêtequeJacksontirerait,j’éclatederire.Maintenant,passonsauxcaleçonshorsdeprixdemonsieur.Làencore,jecoupe.C’estpeut-êtreenfantin,maisaumoins,jemesensunpeumieux.Quandjem’attaque aux chemises, il est déjà plus d’une heure dumatin. Je regarde autour demoi : il y a deslambeauxdefringuespartout.Jedonneuncoupdepieddansletasdeconfettis.Jackvaavoirl’airmalinquandilvarecevoirmonpetitcolis,cettesemaine.

Poursesaffairesrestantes,jenem’embêtepas.J’attrapeletoutetrejoinslebalcon…Non,merde.Pasde briquet pour mettre le feu. Pas grave. Une autre idée me frappe. Les photos de nous. Il faut quej’enlèvetouscessouvenirsdechezmoi.Jem’attellemaintenantaudécoupagedemessouvenirs.Celamedétend ! Jegarde lespartiesoù j’apparaispour foutre le reste à lapoubelle.À troisheuresdumatin,quandjemerallongedansmonlit,jem’endorspaisiblement,lesourireauxlèvres.

***

J’exposesansgrandeconvictionmesidées.Jen’aipasenvied’êtreici.Lasoiréedelaveillenem’apasvraimentremontélemoral.Cematin,enmeréveillant,quandj’aivucequej’avaisfaitdesaffairesdeJackson,jemesuisexcuséeetj’aipleurécommeungrosbébé.Maintenant,j’ailatêtedansleculetlesyeuxquipiquent.MêmeconduiresonAstonMartinnem’apasenjouée.

Cetteréunionpourvendrecettecrèmedépilatoiredemalheurquisentlelysmetapesurlesnerfs!Delamousseàraseretunrasoirferaittrèsbienl’affaire,voireuneesthéticienne.Detoutefaçon,personnen’achèteracespots.Lapatronnes’entêteàcontacterdesclientspotentiels.Lefaitquelesgensattendentdesnouveautésnedatepourtantpasd’aujourd’hui…Maistantqu’elleneserentrerapasçadanslecrâne,notrebudgetresteradanslerouge.J’aiproposédesidéesplutôtnovatrices,maisçacoûteuneblinde.Nousn’avonspaslesfondsnécessaires.Sicettefoutuecrèmenesevendpas,nousnepourronspaslancerunautreproduit…etGoldenmettralaclésouslaporte.

Lorsque lapausearrive, je suis lapremièreà sortir.Uncafé.Oui, j’aibesoindecaféinepour tenirencoredeuxbonnesheures.Après,jemerelaxeraidansunbonbain.

J’enprofitepourregardermesmails.Un,enparticulier,attisemacuriosité.

[De:Lebonheursetrouveaucoindelarue

À:SarahParis

Objet:Invitation

MademoiselleParis,mon équipe etmoi-mêmevous invitons ce soir à un speed-dating.Venezrencontrer des hommes à croquer à 20 h 30. Un buffet et du champagne seront mis à votredisposition.Notreadressevousseracommuniquéesiréponsepositivedevotrepart.

Bienàvous,

Justine]

Je suspecte automatiquementDaisy d’être derrière cette invitation.Qu’est-ce que je décide ?Si j’yvaisetquejenerencontrepersonne,j’auraisl’aird’uneandouille.Jenesuispashabituéeàcegenrederencontres,surtoutdansdetellessoirées,mais…

***

Mevoilàperchéesurmestalonsdehuitcentimètres.J’attends,avecmameilleureamie,quelesgensdevantnousavancent.Jenesaispascequim’aprisdevenirici.Jetrouvecelacomplètementridicule.

–Sarah,arrêtedetirerlatronche.

–Tunetrouvespasquec’estdébile?

–Pouryparticipersouvent,non.J’aieudesacréespartiesdejambesenl’airgrâceàça.

Ellelèvedeuxfoislessourcils;jesouris.BonOK,jevaisjouerlejeu.Etpuisdetoutefaçon,siçanemeplaîtpas,jepourraitoujourspartir.

C’estenfinànousd’entrer.Uneréceptionnistenousdemandenotrenom.Unefoiscelui-citrouvésurlaliste,unbadgeenformedecœurestépingléauniveaudenotreseingauche.Leslogan,«Cœuràprendre»,m’amuse.

–Tuvasvoirmachérie,ilyadubeaumondeici.Etsurtout…ilyadelaqueue!

C’estenfinànousd’entrer.J’attrapeunecoupedechampagne.Ellem’aideraàtenirlecoup,non…?

Harvey

J’écouteHarveymeracontercequ’ilaimedanslavie.Jemeretiensdebâillerpournepaslevexer.Maisfranchement,vusagueuled’ange,savoirqu’ilpromènedeschiensetqu’ilenapleinchezluin’estpascequim’intéresse leplus.Finalement, j’entreprendsde lecharmerenlui faisant lesyeuxdoux.Jecapte sonattentionenenroulantunemèchedecheveuxautourdemon index. Ilmedétaillecommes’ils’apercevaitenfinquej’existe.Jeregardeendoucelecompteàrebours:dansexactementcinquante-cinqsecondes,cettemauditeclochettesonnera.Sijedoisrepartiravecquelqu’un,ceseraaveclui.Jedéposelebadgequejeportesurlatable.Gueuled’angem’adresseunsouriresexyavantdeleverunemain.

–Uncoupleà la table56s’est formé.Désoléemesdames,maiscetapollonauxyeuxbleusvientdegagnerlecœurdeSarah,annoncel’organisatrice.

Des souffles de frustration annoncent clairement que j’ai de la chance. J’attrape lamain tendue parHarvey.Daisylèvelepouce.Jeluiadresseunclind’œilavantdesortirdecetendroitétouffant.Unefoissurletrottoir,jerespiredenouveau.Jemeretournesurmaproieetl’attrapeparlecolpourposermeslèvressur les siennes.Sapaumeglisse le longdemondospourvenir seposerà lanaissancedemesreins.Jesuissobre.Sentirlesmainsd’unautrehommesurmoiestvraimentbizarre.

Neteposepasdequestionsetfonce.

Si je réfléchis trop, jenevais jamaiscoucheravec lui. J’attiremon futuramant jusqu’àmavoiture.Harveysifflequandillavoit.Jerougisunpeusouslepoidsdesonregardstupéfait.S’ilsavait!

Nousnous engouffrons à l’intérieur. Jedémarre,m’engagedans la circulation.Lamusique, en fond,détendunpeul’ambiance.Ilfautquandmêmequeje leprévienned’unpetitdétail.Autant lemettreengardetoutdesuite.Unfeurougemedonnel’opportunitédemetournerverslui:

–Jenechercheriendesérieuxpourlemoment.

–Jeterassure,moinonplus.

Ouf!Jesourisvraiment,cettefois-ci.Moiquiavaispeurqu’ilnemelâchepluslagrappeaprèsça!

Le reste du trajet se déroule sans heurt. Je suis à la fois excitée et terrifiée.À peine sommes-nousentrésqueHarveymeplaquecontrelemurdel’entrée.

–Oùesttachambre?

–Premièreporteàdroite,àl’étage.

Ilm’attrape en-dessous des cuisses etme porte jusqu’à elle. Son odeur enivranteme chatouille lesnarines.Jeglousselorsquej’atterrissurmonlit.Harveyenlèvesonpolo:unrégalpour lesyeux.Desmusclesàpertedevues’étendentdevantmoi.Ils’allongepourvenirdévorermoncou.Jem’accrocheàsesépaules, enprofitepour le toucher. Je l’explore.Cen’estpas tous les joursquemesmainsaurontl’occasion de sentir un corps comme celui-ci ! Je sens son érection contre mon bas-ventre ; monentrejambes’échauffe.Jejetteuncoupd’œilauplafond: lavueestencoreplusspectaculaire.Jefinisnueendeuxtempstroismouvements.Gueuled’angeserincel’œil.Jemesensrougir.

–Tuessérieusementbandante.

Cesontlesderniersmotsqu’ilm’adresseavantdedescendrelederniervêtementquimeséparedelui.DouxJésus!Quellebellecréature…

***

C’est déjà le moment pour Harvey et moi de nous quitter. J’ai pris la décision de ne pas garderd’hommedansmonlit,cettefois-ci.Jenousévitelemalaisedel’après-baise,enquelquesorte.

Unefoismoncoupparti, jemelaisse tenterparcemerveilleuxbain,MeghanTrainorenfond.C’estmontéléphonequimetiredemespensées.J’écarquillelesyeuxquandapparaîtleprénomdeJacksonàl’écran.J’ouvrelemessage,lesdoigtstremblants.

[Mapoupéetumemanques,laisse-moirevenir,mavieestunenfersanstoi…]

Jefixemonportable,ahurie.Iln’estquandmêmepassérieux?J’étouffepresqueententantdenepaséclaterderire.Jeviensdecoucheravecuninconnu,etenplus,j’aiprisunpiedd’enfer.Ilesthorsdequestionquejeretourneaveclui.Jemesensbien,seule.Maintenantquej’aigoûtéàlaviedecélibataire,jeveuxprofiteraumaximum.Jenesaispaspourquoijenesuispasaussiattristéequejedevraisl’être.J’ai envie de partir à l’aventure et de découvrir plein de choses. De ne plus être dépendante dequelqu’un, de voyager et de croquer la vie à pleines dents.Oui, je veux et vais devenir une nouvelleSarah…

Lasurprise

Fraîchementpomponnée,jeprofitedeladouceurdelasoiréeenmarchantsurletrottoirquimèneaurestaurant.Jemesenslégèreetcomblée.Rienneviendragâchermabonnehumeur.

Je rejoins Daisy au lieu de rendez-vous. C’est très chic. Je suis déjà venue ici par le passé avecJackson,mais la carte est tellementbonneque jepeux faire abstractiondes souvenirs.Etpuis, j’enaid’autres,beaucouppluscroustillantsàraconter.Daisyveutabsolumentsavoircomments’estdérouléemanuitd’hier.Rêveuse,jeprendsplaceenfaced’elle.Monamieplisselesyeux:jesouris.

–D’aprèstonexpression,ilenavaitunegrosse…

–Daisy!

Jeregardeautourdemoi.Franchement,ladiscrétionetelle,çafaitdeux!

–Ohallezraconte-moi,jeveuxdupotin.

–Bon.OK.C’était…bien.

–C’esttout?

Décidément!Ellenevapasmelâcher.Leserveurmesauveenvenantànotretable.Jemecommandesansattendreunverredegin.Daisym’accompagneaumartini,cettefois-ci.Jegrignotelesfruitssecsquiaccompagnentnotreattente.J’essayeégalementdechangerdeconversation:

–Jesuisépuisée,auboulotilsnelâchentpascettehistoiredecrèmedépilatoire.

Vu le regard lancé par mon amie, je sais que ma diversion ne fonctionne pas. Je me renfrogne etm’enfoncesurmachaise.

–Bon,OK.Noussommesalléschezmoi.Ilavaituncorpsàcouperlesouffle:desabdostaillésdanslaroche,unelangueexperteetuncoupdereinsformidable.

Ungrandsourires’installesursonvisage.Elleestcontente!Non,maisc’estquoicetteobsessiondevouloirsavoircequisepasseentremescuisses?JamaisellenemeposaitlaquestionautempsdeJackson.Pourtant,sansvouloirvantersesmérites,luiaussisavaittrèsbienseservirdesaqueue.J’étaistoujourssatisfaitedenosébats.Contrairementàlui,jesuppose…

Tusupposesbien…

Tiens,maconscienceseréveilleaumomentoùDaisyouvregrandlabouche.

–Neteretournepas…

Bienentendu,jen’écoutepas.Lechocesttotal:Jacksonestàlaréception,sasecrétairependueàsonbras.Whatthefuck!Nepouvait-ilpasamenersapouleailleurs…?

Leserveurrevientavecnosapéritifs.J’avalemonverrecommeunealcooliqueenmanque.Jemesenstrèsmalà l’aise. Il fautque jesorted’ici !J’attrapemonsacsous l’œil interrogateurdemameilleureamie.Jen’aipasrevuJacksondepuislejourdemonnonmariage.Lefaitqu’ilmeprenneencorepouruneconneaggravemacolère.Jemefélicitedenepasavoirrépondu,hiersoir.Ceporccachebiensonjeu.

Daisy,peudiscrète,m’interpelleet…c’estcommeçaque,quelquessecondesplustard,ettandisquejetentedefuir,Jacksonmepoursuitsurletrottoir.Jenemeretournepasetfonce,courantpresquejusqu’àlavoiture.Merde,j’aisonAston,enplus!Jedéverrouillelesportesetm’engouffrejusteàtemps.J’appuiesurlacentralisationaumomentoùunemainseposesurlapoignée.

–Sarah,ouvrelaportière,ilfautquejeteparle.

Je lèvemonmajeurpour luiagitersous lenez.Je reste impassible,mesachantensécurité.Horsdequestionquejel’affrontecommeçaenpleinerue.

–Baisseaumoinslavitre.

Jedescendssansvraimentlevouloircettefameusevitrededeuxcentimètres.

–Qu’est-cequetuveux?

–Teparler.

–Retournevoirtabelle!

–C’estunrendez-vousprofessionnel,riendeplus…

–Macousinen’étaitpasundetescontrats,pourtant.

–Turemetsçasurletapis?

Jelefusilleduregard.Pourquoijeperdsmontempsaveclui?

–Merde,désoléechérie,jenevoulaispasparlerdeça,excuse-moi.Tumemanques,Sarah.

C’esttrop.Jenepeuxpasresterlà,àl’écoutermedéblatérerdesconneries.Ilafourrésaqueuedansuneautrefemme.Peut-êtremêmeplusd’une!Impossiblepourmoidelepardonner.

–Jet’envoielesquelquesfringuesqu’ilrestechezmoiettapetitesculpturehorribledemain!

–Jepeuxtrèsbienvenircherchermesaffaires.

–Jeneveuxplusqueturemetteslespiedsàlamaison!

–Trèsbien.Jenevoulaispasenarriverlà,maistunemelaissespaslechoix.

Jerefermeetdémarresansrépondre.Jejetteundernierregarddanslerétroviseur.Jacksonresteplantésurletrottoir.Cettefois-ci,jem’éloignevraimentdelui.

***

J’aiunpeusurestimémaforce.Cecartonestsuperlourd.Daisym’aaidéeàlemettredanslavoiture,maismaintenantquejemetrouvedevant lebureaudeposte, j’ai l’aird’unecrucheà tirerdessuspourqu’ildaigneenfinsortirducoffre.Jepesteetmeredresse.Jevaisdevoirleviderunpeu,sinonjesuisencorelàdemain.Avecquoivais-jepouvoircouperlescotchquej’aimisautour?Cen’estpascommesijemebaladaisavecuncuttersurmoi!Laseulesolution:laclédelamaison.Lesfessesenoffrande,jefouilledansmonsacàmain.Ah, lavoilà!Jereculeetmeheurteàquelquechose,chosequiposesesmainssurmeshanches.Etvulatailledesdoigts,cen’estpasunefemme.Jemeretirevivementdecetteprisepourtombernezànezaveclefacteur.Quelfacteur!Supercanon!

–Excusez-moi,maissijen’intervenaispas,lepetitjeuneenvélovouspercutait.

Jeprendsceciàmonavantage.

–Jecherchaisunobjetpourpouvoirouvrirlecartonquejen’arrivepasàdélogerdemoncoffre.

–Uncoupdemains?

Jeluisourisvolontiers.

–Cen’estpasderefus.

Sansdemandersonreste,ilfilederrièrelavoiture.Jenesaispaspourquoi,maisencemoment,j’aisacrémentdusuccèsavec leshommes.Lefacteurgalèreunpeu,maisfinalement, ilparvientàextirpermonfardeau.Jeluitendslamain.

–Sarah,enchantée…

–Brent,moidemême.

Il la serre.Nousnousobservons .Brentn’est pasmaldu tout, dans songenre. Ilm’aide à expédierl’objetdemessoucisavantdemequitter.J’auraisbienaiméqu’ilmeproposedesortir.Majournéeseseraitaumoinsterminéeenbeauté.

Unefoisdébarrasséedesaffairesduporc,jerejoinslasortiesoulagée.Quellen’estpasmasurprisededécouvrirBrententraind’attendresurletrottoir!

–Sarah,parpurhasard,aimeriez-vousprendreunverre?

J’acceptesansattendre.C’estainsiquejemeretrouvelesoirmêmeenbellecompagnie,dansunpubbranchénonloindelà…

Laplanque

AllongéesurletorsedeBrent,jereprendsmonsouffle.Jeviensdepasserunsupermoment.Samaincaressemon dos,mes doigts effleurent son bras. Je suis épuisée.Maintenant, il faut que je trouve lecouragedem’habillerpourrepartir.J’évitedepenseràmoncomportement,causéparlavengeancequimerongedel’intérieur.Jebouge;ilmequestionne.

–Tupars?

–Oui.Demainjemelèvetôt.

Jesorsdulit.Lefacteursouritquandj’enfilemapetiteculotte.

–Qu’est-cequ’ilyadedrôle?

–Tuesmerveilleuse,Sarah.

Je rougis sous ce compliment qui me réchauffe. Je me penche vers lui et pose mes lèvres sur lessiennes.Sabouchesuit lemouvement.Lorsqu’ilm’attrapepar la taille, jemeretrouvesous luienunefractiondeseconde.Ildévoremoncou.Lefeuserallumesoussesbaisers.Brentcaresselentementmacuisse:monsouffles’accélère.Jetiresurlaracinedesescheveux.Ilgrogne.Jepensequejevaisavoirledroitàundeuxièmeroundavantderentrerchezmoi.

Ilallongelebraspourattraperunpréservatifavantdeseredresser.Sonsexegonflépointedevantmoi.Jemordsmalèvreinférieureavecenvie.Malibidon’ajamaisautantfonctionnéquecesderniersjours.

L’hommedéroule lemorceaude latexsursonmembreavantquesonregardpétillantseposesurmaféminité.Ilpassesonindexle longdemafente.Je trésaillesoussacaresse.Desonpouce, il tracedepetitscercles surmonclitoris. Jemecambreen fermant lesyeux.Lesdifférentes sensations ressentiesavecchaquemecsontétonnantes.

Brent arrête sa délicieuse torture pour venir se loger entremes cuisses.D’un lent coup de reins, ils’enfonce enmoi. Il est doux et fort à la fois… Son corps recouvre lemien. Une pellicule de sueurhumidifie nos peaux. Je frissonne quand sa langue trouve la pointe de mon sein droit. Il le suce, lemordilleavantdes’attaqueràl’autre.Jenesuisqu’uneamante,entresesmains.Ilprendsoindemoi,nepensant pas qu’à son propre plaisir. La pression augmente ; le feu se propage ; jeme contracte. Sesmouvements deviennent plus rapides. Je m’accroche à lui avant de jouir dans un cri libérateur. Ils’écrouleàcôtédemoiunesecondefois…

***

LorsquejesaisislesenveloppesqueDanametend,jerepenseaussitôtàmanuit.Jecroisquejeverrai

lecourrierd’unautreœil,désormais.Lesfacteursnesontpastousringards,j’enaieulapreuve.

Je remerciemon amie en souriant commeune andouille.Elle plisse les yeux, perplexe, alors jemereprends.Ilfautquejeresteprofessionnellesurmonlieudetravail.Jem’activeetpassedescoupsdetéléphoneàdroiteetàgauchepourobtenirleplusrapidementpossibleunrendez-vousavecungrossiste.J’espèrequejevaistrouverquelqu’unquiaccepteradecommandercinqcentsproduitspourcommencernotrecampagnedepub.

Aprèsplusieursappelsetbeaucoupderefus,unfournisseuracceptedevenirlasemainesuivante.Jesouffle:enfinunebonnenouvelle!Jevaisallermeprendreuncafépourfêterça.Contentedemoi, jegagnelerez-de-chaussée.Lachefvaêtresoulagéequenotredernierproduitsoitenfinsurlemarché.

Je descends demonnuage quand j’aperçois Jackson, un sac à lamain, en train de discuter avec lasécurité.Merde!Qu’est-cequ’ilfoutlà?Jemeplanquederrièreuneplanteplusgrossequemoietfroncelessourcils . Iladûprendreun jourdecongé,car ilesthabilléd’unsimple jeansetd’un tee-shirt. Jeguettesesgestes.Ondiraitqu’ildemandeàlasécuritélapermissiondemonter.Silegardienlelaissepasser,jevaisdevoirattendrequ’ilredescendepourremonter.Ilesthorsdequestionquejel’affronteici.

Monex-fiancé se dirigevers l’ascenseur.Cet enfoiré a réussi son coup ! Jeme renfrogne, espérantqu’ilfassedemi-tourtrèsviteenvoyantquejenesuispaslà.Pourl’instant,jevaisfairecepourquoijesuisdescendue!Jeresteenretraitdansuncoindelapetitecafétéria.Ilfautquej’écriveunmessageàStacypourqu’ellel’embobine.

[EnvoieboulerJackson,s’ilteplaît…]

J’espèrequ’elleasontéléphonesurelle!

Stacy

[Jenesaispascequ’ilafabriqué,maisilvientdesortirdetonbureau,Sarah.Ilredescend…]

Moncœur ralentit. Jeveuxêtrecertainequ’ilpartbien.Effectivement,deuxminutesplus tard, je levoistraverserlehallcentral.Iln’aplussonsac.Qu’est-cequ’ilpeutbienyavoirdedans?Jeterminemoncaféentoutesécurité,bienqueperplexe,etenprofiteaussipourcheckeruncurieuxmail.

[De:Rose&Blue

À:SarahParis

Objet:Invitation

Mademoiselle, nous avons le bonheur de vous inviter à notre speed-dating qui se dérouleravendredi prochain. Il faudra porter quelque chose de rose. Nous espérons vous y voir. Notreadressevousseracommuniquéesiréponsepositivedevotrepart.

Bienàvous,

Amanda]

Encore?Sérieusement,Daisyva-t-ellem’inscrirepartoutoùelle se rend?Jem’enveuxde l’avoirplantéeaurestaurant.Enplus,ellenemedonnepasdenouvelle.J’espèrequ’ellemepardonnera.Ilnemanqueraitplusquemameilleureamiedéserte…

Uncadeauempoisonné

Lesdoigtsdepiedenéventail,j’attendsquelevernisquem’aappliquéDaisysèche.Jesuiscontentequ’elle soitvenue. Je savaisquemonamiecomprendrait les raisonsdema fuite. J’enprofitepour luiracontermonescapadedans le litdufacteur.Elleéclatederireetmedemandesisaqueueestpasséecommeunelettreàlaposte.Jenepeuxmasquermonamusement.Elleadecesidées,franchement!

Unebouteilledevinplustard,j’assumel’entièreresponsabilitéd’êtrecélibataire.Jeclamehautetfortque je n’aimais pas Jackson autant que je le pensais. Je réponds aussi aumail deRose&Blue, leurindiquantquejeseraibienprésente.J’adoremaliberté!Maisjenetardepasàredescendresurterreenouvrantlesacquemonexadéposéaubureau.L’enfoiréestallévoirunavocatpourrécupérerlesbiensqu’il a encore ici. Une boîte se trouve également à l’intérieur. Je l’examine sous toutes les coutures.Qu’est-ce que ça peut bien être ?Daisy, penchée au-dessus demon épaule,me demande de l’ouvrir.J’enlèvelepapier:unmotsetrouvesouslecouvercle.

Fais-enbonusage…Jet’embrasse.J.

J’écarquillelesyeuxdesurprisedevantleprésent.

–C’estunsex-toy?questionnemameilleureamie.

Fourire.Jereconnaisimmédiatementàquiappartientcettemorphologie.

–Non,c’estunmoulage!

Sanspouvoirs’enempêcher,elles’enemparepourlebrandirenl’air.Ellel’examinecommejel’aifaitilyaquelquesminutes.

–Cemecestrépugnant!vocifère-t-elle.

Daisylâchel’objetcommes’ill’avaitbrûlée.

Une idéesoudainemepousseàallerchercheruncouteau.J’attrape l’objetensiliconeet leposeduboutdesdoigtssurlatable.

–Qu’est-cequetutrafiques?

Jeprendsunpeud’élanetassènelecoupdegrâce.Lalameseplanteàlabase.J’attrapemonportableetdemandeàDaisydemerejoindrepourunselfie.Jacksonnevaêtredéçuduvoyage.Jeprendsleclichéet,sansattendre,l’envoieàl’intéresséavecunepetitenote.

[Tuveuxjouer?Onvajouer.]

Jemesenscarrémentmieux,aprèsça…

***

J’ouvrelesyeuxavecdifficulté.Qu’est-cequejefichesurmoncanapé?Jeregardeautourdemoi.Descadavresdebouteillesdevinornentlatablebasse,toutcommedescartonsdepizza.Unronflementlégeraccrochemonattention.Daisyadormiici.Jemesouviens,maintenant.MonregardseplantesurlaqueuedeJacksonquidécoreuneétagère.MonDieu.Glamour,cettevisiond’horreurdèsleréveil!

Jem’assoielentementettentederassemblermesesprits.Ilfautquejetéléphoneàmonpère.Luiseulpourrameconseiller sur la lettrede Jack.Songeuse, jeme traîne jusqu’à la salledebainsafindemerafraîchir. Une fois que je vois à peu près clair, je redescends. L’odeur du café fraîchement couléchatouillemesnarines.Daisyestdéjàautaquet.Jel’envie.Ondiraitqu’ellevientd’arriver,etqu’hier,ellen’apasbuunegoutted’alcool.

Elleposedeuxtassesfumantessurlatableetcequimesembleêtredupainperdu.J’avouequemonestomaccriefamine.Jem’installeet,sansattendre,engloutismonpetit-déjeuner.Jesuisperduedansmespenséesmeurtrières. Jackson va payer pour son audace.Mon père est à l’origine du luxe dans lequelj’évolue.Iln’yaquel’AstonMartinquiappartientàJackson.S’ilveutlarécupérer,ilvadevoirpédaler! J’en ai marre de me laisser marcher sur les pieds ! J’apprends qu’il me trompe, et aussi qu’il estcapabledem’humilieravecunepâlecopiedesaqueue.Ilvavoirdequelboisjemechauffe!S’ilsavaitquej’ensuisàmontroisièmecoupd’unsoir,ilseraitsûrementétonné!Horsdequestiondelaisserlestoilesd’araignéess’installerdansmonvagin.

Jemelèvebrusquementdutabouret.Daisymeregarded’undrôled’œil.

–Cesoir,noussortons!

Unsourireillumineaussitôtsonvisage.Cesoir,jeparsàlachasse.Cesoir,c’estmoilastar.Cesoir,c’estmoiquirentreavecunbeaugosse!

***

Leclubdanslequelnoussommesestbondé.Jemetrémoussesurmonsiègeaurythmedelamusique.Jefêtemoncélibatenbeautéencompagniedemabinômedequatrecentscoups.J’airencontréDaisyilyadix ans, lors d’un entretien pour être barmaid. Sa mère tenait un petit restaurant et elle cherchaitquelqu’un pour les vacances d’été. J’ai sauté sur l’occasion. Quand je suis entrée, mes yeux se sontaccrochésàceuxdecetterouquinecomplètementbarge.Ellem’apriéedepasserdansl’arrièresalleetc’estavecellequej’ai,entreguillemets,passél’entretien.J’aicommencélelendemainetnousnenoussommesplusquittées.

Nous trinquons à ma nouvelle vie. Duele el corazon , du sexy Enrique Iglesias, fait grimper latempératuresurledancefloor.Nousrejoignonslapistepournousdéhanchersensuellement.Jemelaisseemporter par la chanson lorsque deux mains se posent sur mes hanches. J’ondule en compagnie del’inconnuquisetrouvederrièremoi.Sesdoigtsremontentlelongdemesflancs;jefrissonne.Ilfautquejemeretournepourvoirceluiquidansemerveilleusementbien.Jepivote…etrencontreunregardquejeconnaisbien.Jerougis.Lebeaubrunauxjoliesfesses,quisquattaitmonlitiln’yapassilongtemps,metoise. Ilpasse lapulpedesonpoucesurma lèvre inférieure.Hypnotisée, j’enveloppesoncoudemesbras.Sachaleuretsonodeursontdevraisaphrodisiaques.Jemelaissealler…

Lebeaubrunauxjoliesfesses

Lesbattementsdemoncœurnesontpasréguliers.Siçacontinuecommeça,l’inconnuvafinirpars’enrendrecompte.J’aiunpeudemalàsuivrelemouvement,maislefaitdesentirsesmainssurmesreinsmechangelesidées.J’aibienenviedel’embarquerchezmoiencoreunefois.Justepourmerappelerdelui,cettefois-ci.

Sonsoufflecaressemonoreille.Jemeretiensderespirer.Monentrejambepalpite.Mondessousendentelleme démange. Je passe les bras autour du cou du beau brun. Lui, descend sesmains surmesfesses.Jedéglutissoussacaresse.BonDieuSarah,lance-toi!Jepasselentementmesonglessursondos.Unsonexquissortdesabouche.La températuremonted’uncran.L’hommeglisseune jambeentre lesmiennes.Bontédivine,pourquoisommes-nouscoincésdanscefichulieu?

–Détends-toi,Sarah.

Aumoins,luisesouvientdemonprénom!Jereculepourobserverseslèvrestentatrices.Jesaliveàl’idéedel’embrasser.Jemedressesurlapointedespieds.Ilenserremataillepourmemainteniravantdeposersabouchesurlamienne.Songoûtmentholéravivemessenslorsquesalanguepasseentremeslèvrespourcaresserdoucementlamienne.Jesuisquasi-certained’avoirgémi.Ilcessetoutmouvementpour m’entraîner hors de la piste. Bientôt, je me retrouve à califourchon sur lui, derrière ce qui mesembleêtreunrideaurouge.

–Oùsommes-nous?

–Net’inquiètepas,personneneviendraici.

Ilm’attireàluiunesecondefois,plusvorace.Lapaumed’unedesesmainsenveloppemonseindroit.Je hoquette et ondule sur sonmembredéjàbiendur sous son jeans. J’espèrequeDaisynevapasmechercher:j’aibesoindelesentirunesecondefoisenmoi.Ilfautquejemesouviennedemanuitfantôme.

Lafermeturezipdemarobeglisselelongdemondos.Jelelaissemedéshabillerlentement.

–Toujoursaussibandante,àcequejevois.

Jesouris.Ildégrafemonsoutien-gorgepourlibérermapoitrinequipointedéjàdedésir.Ils’emparedemestétonspourlesroulerentresesdoigts.J’aichaud.Malgrélebruitdérangeant,jeneveuxpasqueças’arrête.Jesuisdansunétatsecond.

Jepassesontee-shirtpar-dessussatête.Jenemesouvenaispasdutatouagesursontorse.Duboutdesdoigts,jetracelescontoursdesmusclesdesonventre.Lebeaubruncontracteàmontoucher:jesuisauxanges.Ilacequ’ilfautlàoùilfaut,c’estindéniable.Jem’attaqueauboutondesonpantalonavecenvie.Jesuissurprisedevoirqu’ilestnuendessous.

C’estcarrémenttrophot!

Je me lève une fraction de seconde pour qu’il puisse descendre son vêtement. La vue estimpressionnante !Sesdoigtscourentsurmescuisses ; j’empoignesonmembre. Il inspiredifficilementsousmesva-et-vient.Mapetiteculotte,dernierrempartdetissul’empêchantdemetoucher,estmalmenéeparsesdoigtshabiles.Ellecraquesoussaforce.Qu’est-cequec’estérotique!

–LeOformépartabouchem’excite.Jem’enfonceraisbienautrepartquedanstapetitechattetrempée…

Ilmerenversesurlabanquettesansmelaisserrépondre.

–Maisj’aitropenviedetebaiser,alorsnousverronsçalaprochainefois.D’aprèsledicton,«jamaisdeuxsanstrois»…

Achevée-moitoutdesuite!Jecroisquejevaisjouirsurlechamp.Cettevoixgraveestundélicepourmessens.Sansperdreuninstantdeplus,il introduitsesdoigtsenmoi.Jemecambrequandsonpoucerejointmonclitoris.Ilmassemonpointsensibleavecunepressionmaîtrisée,dontapparemmentluiseulalesecret.Ilenexisteàlapelle,deshandicapésdumassageclitoridien.Maisluimériteraituneréputationdelégende.Jesuischanceuse.Enplus,ilm’aparléd’untroisièmerendez-vous…

Jemelaissealler,fermantlesyeux.Soudain,cenesontplussesdoigtsquimetorturent,maissalangue.Ilaspireoumordille.Jenesaisplusoùj’ensuis.Jeposemamainsurmabouche.Ilm’estdeplusenplusdifficiledemetaire.Iltitilleencoreettoujourscequicauseramapertecesoir.Mesjambesseresserrentautourdesatête.Dansungesteviril,ilm’empêchedefermerlescuisses.Jesuisoffertecommejenel’aijamaisétéauparavant.Jenepeuxplusmeretenir:jemelibèreenjouissantsursalangue.Bontédivine,qu’est-ce…?

–Jesuistropfort!

Jeleregardebêtement,sanscomprendre.Ilmesouritetreprendledessuspourvenirm’embrasserunenouvelle fois. J’essaye de comprendre,maismon esprit est brouillé.Mon amant s’arrête près demonoreilleetsuçotemonlobe.Lachairdepoulegalopesurmoncorpsnu.

– Tu as la particularité de jouir comme une déesse, Sarah. J’ai encore réussi à trouver ton pointsensible.Jepariequetunesavaismêmepasquetuétaisunefemmefontaine?Est-cequej’aitort?

Jenepeuxquesecouerlatêtefaceàcetteannonce.Jesuissurpriseparcetteparticularité.Attendezuneminute !Pourquoine le suis-jepas avec les autres ?Pourtant ai-je autant prismonpied ? J’arrêtederéfléchir aumoment où sa queue se présente fièrement àmoi.D’unmouvement debassin, il s’empalejusqu’àlagarde.Jesuisencoreplussurprisedelesentirenfin.Jenepeuxplusnier,aprèscettepartiedejambeenl’aircomplètementtorridedanscetendroitbourrédemonde,qu’ilestlemeilleurcoupquejen’aijamaisconnu.Jen’auraijamaispensétentercelaunjour.Jemedécouvre…etjem’effraie.

Unevisiteinattendue

Mainsenlacées,nousrejoignonslatablequej’aidésertéeafindem’enfuiravecmonapollon.Commejel’avaisprédit,Daisyouvregrandlabouche.Jesuisunpeumalàl’aise,parcequ’ellecomprendquejemesuisenvoyéeenl’air.Jepanique.Commentfairelesprésentations?J’aiencoreuntroudemémoirequant à sonprénom.Monamant adresseun signede têtediscret àmonamie.Puis il sepencheàmonoreille:

–Jedoispartir,maistumereverrasbienasseztôt.

Il dépose un baiser sur ma tempe. Je rougis encore tandis qu’il me quitte. Je me retourne pour leregarder s’éloigner. J’aiunpincement aucœurde levoirdisparaître à travers la foule.Quand je suiscertainequ’iln’estplusdansmonchampdevision,jepivoteetéclatederire.Lavache,jecroisquejesuisdéjàenmanquedecetype!Jemerassoisetentapecinqàmameilleureamie.

–Jeteperdstroisminutesettucouchesaveclepremiervenu?

–Tun’yespasdutout!C’estluileculsexyquej’airetrouvédansmonlit!

–Tudéconnes?

–Pasdutout!

Elleapprouveenlevantsonverre.Jetrinqueunedernièrefoisavecelle.Jesuisheureuse.Jemesensfemme.

***

Jesuissurunpetitnuagedepuisque jemesuis levée.Pour lapremière foisdepuisdes lustres, j’airêvécettenuit,allantauboutdemesaventuresnocturnes.Unedoucesensationdechaleurenveloppemoncœur. Rien ni personne ne pourra pourrirma journée. Au programme ? Pour commencer, appelermamère.Elledécrochetrèsrapidement.

–Sarah,quellebonnesurprise!

–Salutmaman,tuvasbien?

–C’estplutôtàtoiqu’ilfautdemanderça.

Jeperçoisunsoupçond’inquiétudedanssavoix,cequimechiffonne.Jesaisqu’elleestdéçuedemaséparation.Peut-êtremêmeplusquemoi.

–Commesurdesroulettes!Aufait,nerassemblerais-tupastoutelafamilledimancheprochain?

–C’estuneexcellenteidée!

Jesavaisqu’ellenerefuseraitpas.Mamèreestuneadeptedesrepasfamiliaux.Monplansemetenmarche.

Jeraccrochequelquesminutesplustard,trèsfièredemoi.Puisj’envoieunmessageàmonpèrepourluidemanderdevenircetaprès-midi.Unménagedeprintempss’impose:ilesttempsdetoutchambouler!Jeverraibienmoncanapéàuneautreplace,àcôtédelabibliothèque,parexemple.L’espacen’estpascequimanque,ici.Jevoudraismeconcocterunpetitcoindouilletpourl’hiverprochain.

Lesondel’interphonenetardepasàm’interrompre.Monpèreestenavance.Sonsourireetlafiertéque jepeux liredans sesyeuxne faiblissentpas. Il a toujoursété làpourmoi. Ilmecomprend.C’estgrâceàluisi jemèneuneviepaisible.Jesuissaseulefilleet luiest leseulhommedemavie.Jemesouviensdesaréactionquandilasuquej’allaisépouserJackson.Ils’estenfermédanssonbureaupourvisionnerdesvidéosdemoienfant.Ilaenquelquesortefaitsondeuil,àsamanière.

Jeleprendsdansmesbras.Sonétreintemerassure.

–Bonjour,papa.

Ilmerendmonaccoladetoutenfrottantmondos.Jesaisqu’ilestinquiet,carjeneluiaipasditgrand-chose,autéléphone.

–Jevaisbien,entre.

Nousnousinstallonsdanslacuisine,autourd’uncafé.Jeluimetsaussitôtlafameuselettresouslenez.Pendantcequimesembleêtredesheures, il l’étudiemotàmot. Je trituremescuticules,espérantquecette raclure n’aura le droit à rien. L’auteur de mes jours repose enfin la feuille pour inspirerprofondément.

–Bon,voilàcequejetepropose.Leslieuxt’appartiennentdepuisquetuestoutepetite,c’estécritnoirsur blanc. Cette propriété est tienne, à ta guise d’en faire ce que tu veux. Ceci dit, afin d’éviter lesproblèmes,ilseraitmieuxdeluirendresavoitureetsesbiens.

Sicen’estqueça!Iln’aqu’àprendrecequ’ilapayé.

–Entantquenotaire,jenepeuxpasagirdavantagesicen’estétabliruneliste.As-tutouteslesfacturesdecequiestàsonnom?

–Oui,ellesdoiventêtredansundestiroirsdubuffet.

Il n’y a que vingt-six factures au nomde Jackson dans le dossier des dépenses effectuées ces troisdernièresannées,pourdesbroutillessansvaleur.

–J’embarqueçaavecmoietjeterapporteçademain.Jetetiensaucourant,machérie.Jesuisdésoléqu’ilaitosétetrahir.Inutiledepasserdevantlestribunaux,vuquetuneportespassonnom.

Il est plus de dix-huit heures trente lorsque mon père me quitte. J’irai bien me rafraîchir, maisl’interphonesemetunesecondefoisenmarche.Jen’attendspourtantpersonne…?J’activelacaméra,maislesvitresteintéesdelavoiturem’empêchentdevoirquiestmonvisiteur.

–Sivousnevousmontrezpas,jen’ouvriraipas.C’estunepropriétéprivée,ici.

Lorsquejedécouvrel’identitéduconducteur,jerestetétanisée.Moncœurbatlachamade.

Ilestrevenu.

Unepartdesoumission

Jemeregardedanslemiroirducouloirengrimaçant.J’ail’aird’unepaysanne,avecmonbandeausurlatête.Monbeaubrunauxjoliesfessesvabientôtarriver.Jesuisautantexcitéequ’unegamineàNoël!Jen’auraisjamaisimaginéqu’ilreviendraitchezmoi,nilerevoirsitôt.Jedevraismêmeavoirpeurdelefaireentrer.Aprèstout,jenesaispasquiilest.Maiscen’estpaslecas:ildégagedeluiuneassurancejamaisvue.

J’entends laportièrede savoiture claquer à travers leboisde laporte.Moncœur accélère etmescuissesse resserrent.Lespaumesdemesmainsdeviennentmoites.Le légercoup frappém’arracheunsursaut.

Sesyeuxvertsnetardentpasàmetranspercer.Jerougis.Jamaisjen’auraispenséqu’unhommecommeluifranchiraitleseuil.Ilavanced’unpaspourm’enlacer.

Quellechaleur…

Seslèvressontaimantéesparlesmiennes.Ilreculesansromprenotrecontact.Desonpied,ilrefermelaporteavantd’attrapermesfessesàpleinesmains.Jefondscommeneigeausoleil.Ilmetfinànotrebaisertorrideentirantsurmalèvreinférieureavecsesdents.Jeresteplantéecommeuneimbéciletandisqu’ilrecule.

–BonjourSarah.

–Salut.

Jeluiadresseunsourirecrispé.Jem’enveuxàmortdenepasavoirretenusonprénom.Jefouillemamémoire, mais non, toujours aucune putain d’idée. Je vais avoir l’air d’une conne si je lui demandemaintenant.Ilramasseetmetendunbouquetdefleursquejen’avaispasremarqué.

–Ellessontmagnifiques,merci.

J’inhale l’odeur des roses avant de partir à la recherche d’un vase. Je ne me souviens plus de ladernièrefoisouunhommem’enaoffert.

Lorsquejeproposequelquechoseàboireàmoninconnu,saréponseestimmédiate.

–J’aisoifdetoncorps.

Surprise,jecomprendsimmédiatementledoublesensdesarequête.Ilapproche;jereculeetheurtelemur.Jesuiscoincéedansunevoiesansissue.Maseuleportedesecourssetrouvesûrementàl’intérieurdujeansdumâlequiguettechacunedemesréactionsenléchantseslèvres.

–Tum’obsèdes.J’aienviedem’enfoncerdanstapetitechattetrempée.

Jeravalemasalive.Pourêtremouillée,jesuismouillée!Mapetiteculottedoitmêmesedemandercequ’il se passe ! Sesmotsm’électrisent. Sobre, je suis beaucoupmoins à l’aise. Savoir qu’il peutmedonnerduplaisiràm’enarracherlescheveuxmepousseàtenterunpasverslui.Jeposemapaumesursajoue.Ilfermelesyeux.Quandsespaupièresserelèvent,lefeuetlanoirceurontprispossessiond’eux.Ilest chasseur ; je suis sa proie. Sans aucune retenue, il fait sauter les boutons demon chemisier. L’airquittemespoumons.Jesuisimpatientequ’ilmetouche.Sesdoigtstraversentmoncoupourvenirdessinerlecontourdemesseins.Ilspoursuiventleurcheminversmonventrequisecontractededésir.

–Jebande.Déshabille-toi.

Impatiente,j’obtempèresansdemandermonreste.Savoixtonnedesordres,maisjeneretiensquesademande.Sonregardprédateurseposesurmonstringhumide.Unsourirefendsonvisage.Ilmedemanded’avancerverslui.

–Mets-toiàgenoux.

Lecarrelage froidmordmachair.Lentement, ilouvresonpantalon.Jesuisdansunautremonde.Jesalivequandilmeprésentesaqueuerigide.

–Prends-laenboucheetsuce-moi.

J’attrapelabasedemonplaisiravantdefairecourirmalanguelelongdesaverge.Songlandrejointmabouche.Jesuisaffamée.Sonsexegonfleaufuretàmesuredemasuccion.Songoûtsaléprouvesonexcitation.Jelèvelesyeuxpourvoirsonexpression.Saboucheàmoitiéentrouverteetsontorsequisesoulèvesontunspectacledélicieux.

–Montre-moiquetuesunevraiefemme.

Ilattrapemescheveuxpourenroulermeslongueursautourdesonpoing.Ilimprimeunrythmesoutenu,que je suis avec l’irrésistible envie de me toucher. Je glisse mes doigts sous mon string, effleurantl’excitationquidévalemescuisses.C’estdéstabilisantdesavoirqu’ilestcapabledememettredansuntelétat.

Il accélère encore et encore. Il baise ma bouche avec avidité. Sa jouissance l’emporte bientôt. Jeprendstoutcequ’ilm’offresansperdreunemietteduspectacle…

***

Mêmesijesouffre,jesourisauplafonddemonsalon.Jeviensdejouirdeuxfoisdansunemêmepartiedejambesenl’air.C’était…sensationnel.

Jemetournepourregarderl’hommemagnifiquequisetrouveàmescôtés.Luiaussisembleapaisé.Jesuisauxanges.Jesuisentraindevivrelameilleure,laplusfolledesexpériences.Àcetteheure-ci,siJacksonnem’avaitpas trompée, jen’aurais jamaisdécouvertcette facettedemapersonnalité…Celled’une femmecombléepar le sexeetparcet inconnu. J’aiunpetit remorden repensantàmonmariagebâclé.Sansça,jeneseraispasrepuecommejelesuisencemoment.C’estquandmêmeassezdingue:jepréfèredeloinmanouvellesexualité.Dorénavant,jecroisquejeregarderaiplusloinqueleboutdemonnez.

Jesoupire.Monbeaugossetournelatêteversmoi.

–Onvaprendreunedouche?medemande-t-il.

–Sic’estce-quetuveux,tesdésirssontdesordres.

–Attention,jevaisyprendregoût.J’aidesvisionssalacesdemoientraindetedonnerdesordresetc’estfranchementcochon.

Jeglousseavantd’embrassersontorse.Lorsquejemelève,nue,pourtraverserlapièce,jesenssurmoi un regard brûlant.Mon amant lâche un juron. Il bondit pour me rattraper dans les escaliers, mefessantaupassage.

–Bandanteetaventurière,j’adore.

Finalement,nousoptonspourunbain.Jelerejoinssansperdredetemps,unefoisquelamoussenelaisseplusapparaîtrel’eau…

L’intensitédelachambresombre

C’est la tête ailleurs que j’attends avecDaisy devant le lieu de notre speed-dating. Je n’ai aucunenouvelledemonbeaugossedepuisunesemaine.N’était-cequ’unebaiseparmitantd’autrespourlui…?Notretroisièmefoisétait-elleunadieu?J’espèrequenon!Jedésespèreàl’idéedenepluslerevoir.J’aienviederetournerenboîtedenuitpouressayerdeletrouver.

C’estànotre tourd’entrer.Daisy récupèrenosbadges. Jesouffleen l’épinglant surmongilet.Noussommes dirigées vers une table ou trônent toutes sortes de friandises et du champagne. Il me faudraencoreunverrepouraffrontercettesoirée.Jenevoulaispasvenir,maismameilleureamiem’atraînéedeforce.Commejesuisunefillebienélevée,etquejenesuispasdugenreàmedéfiler,jel’aisuivie.Ilfaut que j’avance. Jeme suis apprêtée. Sait-on jamais : peut-être bien que je réussirai à oubliermoninconnuletempsd’unebaise.

Deuxcoupesplustard,jesuisassisedevantunpetitgrosquis’essuielefronttouteslesdixsecondestantiltranspire.Lepetitdingretentit:jesuissoulagée…avantqu’unautreprennelarelève.Auboutdetroiscandidats,jesuisdéjàblasée.Jebâille,maisrépondsensouriantpoliment.J’évitederegarderversDaisy, qui doit sûrement me fusiller une centième fois du regard. Je ne prends même pas la peined’observerceluiquivientdes’asseoirenfacedemoi.J’aieumonlotpourlasoirée.Etçatombebien,car lui aussi est silencieux.Ça reposerames oreilles qui n’en peuvent plus d’entendre que le chat deRobert s’appelleMinet et que le chien deGabin s’appelleRobin. Je voudrais être dansmon lit pourrepenseràmonapollonquinereviendrajamais.

–Tut’ennuies,Sarah?

Jetrésaillesurmachaiseetrelèvelesyeuxunefractiondeseconde.Unsourirenarquois.Desbillesvertesquimedévorent…Mescuissesseresserrentinstinctivementsouslatable.Mesyeuxsavourentlavision.Jebloquesurlebadge.Vincent.Moninconnuàunprénom!Alléluia!

–Vincent?Maisquefiches-tulà?

–Jesuisvenuàtonsecours,commetupeuxlevoir.

Illèvelebras.L’organisatriceannonceaussitôtnotrecouple.

–Viensavecmoi.

Sansmêmeréfléchir, jemelèveetattrapelamainqu’ilmetend.Moncœurendommagéexécutedesloopings,moncerveauexécuteladansedelajoie.

Unefoisdehors,ilmeplaquelelongdumurenbriques.Jegémis;ilgrogne.J’aibesoindelui.Sonabsencem’a peinée. Jeme suis senti perdue. Pourtant, lui et moi ne nous connaissons pas. Quand ildélaissemabouche, jesuisen transe.J’aienviedesentirsapeaucontre lamienne,quesesdoigtsmecaressent,qu’ilmemarqueencoreunefoisavecpuissance.J’ailecœurquipalpite…C’estuncoupdefoudre.Jesuissienne.

Vincentattrapemonmentonsansdouceur.

–Jenesaispascequetufoutaisici,maiscrois-moiSarah,tun’yreviendrasplusjamais.

Lastupeurdoitseliresurmonvisage.Vincentserait-iljaloux?Jemordsmalèvresanspouvoirm’enempêcher.Jeleprovoque.Ilmemalmèneenm’attirantversunevoiturerougevif.Vincentm’ordonnedemonter.Encoreheureuxquejenesoispasvenueaveclamienne!

Aprèsavoirbravélacirculation,nousnousarrêtonsdansunhôtel.Jesuisdéçuqu’ilnem’amènepaschezlui.J’aidumalàlesuivreavecmesescarpinsdemalheur.Trèsvite,nousentronsdansunascenseur.Dèsquelesportessereferment,jemeretrouveplaquéecontrelaparoi.Lamorsurequ’ilprodigueàmoncouincendiemonbas-ventre.Jepassemesbrasautourdesoncou.

–Qu’est-cequetuveuxVincent?

–Meperdredanstapetitechatte…

–Pourquoies-tuvenumechercher?

Le«ding»l’empêchedemerépondre.Ilévitelaconversationenmesoulevantpourmejetersursonépaule.Jeglousse.Ilouvreuneporteavantdemedéposeraumilieud’unechambredecouleursombre.Qu’est-cequec’estquecetendroit?Lelit,seulmeuble,estenpleinmilieudelapièce.Jerestemuette.C’estsiglauqueque jemanquedegrimacer.Une inspirationdans lescheveuxplus tard,mesfessesseretrouventcolléesàsonsexedur.

–Jeteproposetroisnuitsparsemainepourcommencer.

–Commencerquoi?réponds-je,stupéfaite.

Ilmedéstabiliseencaressantmeshanches.

–Situveuxquenousdeux,çafonctionne,accepte…

–Qu’insinues-tu?

–Situassouvismesenvieslesplustorduestroissoirsparsemaine,jesortiraiavectoi.

Ceneseraitpasduchantage,ça?Jeréfléchisàtoutevitesse.Lasemainesanslevoirétaittropdureàsupporter.

–Jemarche.

Jelesenssourirederrièremoi.Jedéglutis.

–Maintenant,allonge-toisurlelitetmets-toisurleventre.

Jem’exécute,lesoufflecourt.J’aidescrampestantj’aienviedelui.Commesiunmillierd’aiguilless’enfonçaientdansmapeau…Jenesaispascequ’ilcomptefairedemoi.Jesuisimpatiente.Jesaisqu’ilestderrièremoi,maisj’aimeraissavoircequ’ilfiche.Jepivotelégèrement.Vincentn’aplussonhaut:j’enprofitepourexamineravecattentionsontorseparfaitetsontatouage.

–Qu’est-cequ’ilsepasse?

–J’attendaisquetudésobéisses.C’estchosefaite.Maintenant,jevaispouvoirm’amuseravectoi…

Leflash-back

QuatrejoursmaintenantquejeretrouveVincentensortantdutravail.Jesuisplusquecontentequ’ilnemelaissepascommeladernièrefois.Ilesttrèsferméetneracontepresqueriensurlui,maisçameplaîtassez. Ilne se livrequequelquefois. Je sais sadated’anniversaire,qu’il adeux frèresetunesœuretqu’ilestunpassionnédeboxe.Ilapromisdem’amenervoirunmatchd’iciquelquessemaines.

Enparlantduloup.Ilm’attend,commeàsonhabitude,devantmonlieudetravail.J’essaiedenepascourirverslui.Appuyésurlecapotdesavoiture,enjeansetvesteencuir,ilatoutdumauvaisgarçon.Daisyprétendqu’ilestnocif,alorsqu’elleneleconnaîtpas.Pourlemoment,j’estimequ’ilestencoretrop tôt pour les présentations. Tandis que j’arrive à son niveau, Vincent m’attire vers lui pourm’embrasser.Commetoujours,jeperdsmesmotsquandsesyeuxvertsmeregardentavectendresse.Jecroisquejesuisentraindetomberamoureusedecethomme.

***

Cesoir,j’aipréparéunchili.J’aisuiviàlalettrelarecettedemagrand-mère.J’espèrequemoninvitéaimera.Tiens,enyrepensant…Dimanche,mamèrem’aencoreconviéeàdéjeuner.Jemerenfrogne:sije pars toute une journée, est-ce que je retrouverai Vincent en rentrant ? Je pourrais peut-être luidemanderdem’accompagner?Aprèstout,noussortonsensemble.Enfin,jecrois…?C’esttrèsflouetessayerdelireenluis’avèretrèscompliqué.Jesupposequ’ilm’aimebienaussi.Ilsemontretrèstendre.Maisquevacroiremafamillesij’inviteunhommedeuxmoisseulementaprèsmonmariageraté?J’aitellementpeurqu’ilspensentque jeprofitede la situation…Non.C’est Jacksonquim’a trompée,pasl’inverse.

–Àquoisonges-tu?

JesursautequandVincentposesesmainschaudessurmesépaules.Ilmemasselégèrement,alorsjemedétendsimmédiatement.Aprèstoutpourquoinepastenter?Jem’éclaircislavoix.

–Mamèreorganiseunbarbecuedimanche.Situasenviedevenir…

–Biensûr,quellequestion!Jetedoisbiença!

Ils’assoitenfacedemoi.J’ailedroit,enprime,àunclind’œilsexy.C’étaitplusfacilequecequeje

pensais. Ilm’épate de jour en jour. Super contente de sa réponse, jem’empare demonportable pourprévenirmamère.Untextoferal’affaire,sinonellemeposeratoutuntasdequestions…

***

Noussommessurlaroutequimènechezmesparents.Depuiscematin,j’ail’estomacdanslestalons.Vincentritdemonanxiété.J’aimeraisêtrecommelui.Ilsefoutdetout,mêmederencontrermafamille.

–Cesontdesgensquiontengendréunecréaturesublime,jenepeuxquelesapprécier.

–Tuvasendureruninterrogatoireenrègle.

–J’yrépondrai.Jenevaispasm’enfuir,Sarah…

Bingo,ilacompristoutseulcommeungrand.Ilposesamainsurmacuisse.Jesouris.J’espèrequemamèresecontiendra.Jel’aiprévenue,maisjelaconnais.Jacksonavaitsubilamêmechoselapremièrefoisquejel’aiprésenté.Non,ilnefautpasquejepenseàlui.Maintenant,jesuisavecVincentetc’estmieuxainsi.Ilestmystérieux,maisaumoins,ilmecomble.

Nousarrivonsdevantmamaisond’enfance.J’observelevergerquis’étendàpertedevue.J’adorecetendroit.Nousnousaventureronsdansledomaine,immense,aprèslerepas.Unepetitegalipetteaufonddupetit bois serait parfaite, commedessert… Je rougis demes pensées.Nous ne sommespas encoredescendusde la voiturequemamère est déjà sur le pasde la porte, son sublime tablier autourde lataille.Elleauraitquandmêmepu travaillersa tenuevestimentaire ! Je luimontremonmécontentementquandj’arriveàsahauteur,maisellen’ahontederien.Ellem’attrapeetm’embrassebruyammentsurlesdeuxjoues.JereculetrèsviteetmeretourneversunVincenttrèsamuséparlasituation.

–Jeteprésentemamère,Séréna.

Illuitendlamain,qu’elleacceptesansrechigner.

–Enchanté,MadameParis.

J’essaiedenepasrirequandjevoismamèreledétaillerdehautenbas.C’estvraiqueVincentn’estpasvraimentlegenred’hommesquejefréquentehabituellement.Maisellerevientrapidementsurterre,nousdemandantd’entrerpourrejoindrelerestedelafamillesurlaterrasse.LamainqueposeVincentdanslebasdemondos,pourmefaireavancer,m’embraseinstantanément.

Noustraversonslacuisinetransforméeenchampsdebataillepouratteindrel’autrecôtédelamaison.Jem’arrêtenetquandjevoislalonguecheveluredecellequiafichuenl’airmonmariage.Mamère,àcôtédenous,s’empressededéguerpir.Vincent,sentantmontrouble,sepencheàmonoreille.

–Ondiraitquetuviensdevoirunfantôme.Tutesensbien?

Jenesaisquoirépondre:iln’estpasaucourantpourmamauditeaventure.Jefroncelenezetsecouepositivementlatête,luiindiquantquetoutvapourlemieux.

Une fois les présentations faites, j’avale cul-sec le verre queme tendmonpère. J’en redemanderaibienunautre,maisc’estloupé:Vincentm’attirecontreluipourenfouirsonnezdansmoncou.

–Calme-toi,Sarah.Neboispastropd’alcool.Jenesaispascequisepasse,maisj’espèrebienquetuvascracherlemorceau.

Jedéglutisetreculepourplantermesyeuxdanslessiens.Surlapointedespieds,jel’étreinsetposemabouchesurlasienne.J’aibesoindesoncontact.Ilfautquejemerattacheàcequejeressensetnonàl’envie d’étrangler cette pétasse qui doit sûrement être en train de nous regarder.Quand je lâchemonhomme,jesuistroubléeparsonexpression.

–Désolé,jenevoulaispasmedonnerenspectacle,murmuré-je,embarrassée.

Jemeconfondsenexcuses,cequiamusebeaucouplesautres.SaufVincent,quim’entraînesubitementàl’écart.Unefoisàl’abridesregards,ilmeplaquedoucementlelongd’untroncd’arbre.Jemordsmalèvre:sijamaisildécidaitdemefairel’amourmaintenant,jenerefuseraispas.

–Quesepasse-t-il?Tun’espascommed’habitudedepuisquenoussommesici.

–Iln’yarien,jevaisbien.

–Alorspourquoifusilles-tuduregardlajolieblonde?

Monsangnefaitqu’untour.Jelerepoussepourm’éloignerdelui.Lajolieblonde!Nonmaisluiaussiveutsela taper?J’envoieuncoupdepiedrageurdansunepommequi traîneà terre.Simonaventurecapoteparsafaute,jelatuedemespropresmains!Quellesalope!

Deuxbrasencerclentmataillepourmeretenir.Jemedébats,maisrienn’yfait:jesuispiégée.

–Saraharrêted’êtresitêtedemule!Bonsang,j’essaiejustedecomprendre…

Silence.Jenepeuxpasluiraconterlaplusgrandehontedemavie.

***

J’observemonreflet.Marobedeprincesseestexceptionnelle.Importéed’Italie,elleaétéréalisée

surmesureparlesplusgrandspourquejesoislaplusbelledesmariées.J’aihâtequeJacksonmevoie…etqu’ildécouvrecequejeporteendessous.

Je ferme lesyeux.Prendsune inspiration.Uncoupcontre laporte,mesortdemespensées.Monpèreentreavantdes’immobilisersurleseuil.

–Tuesmagnifique,machérie.

Jemeretiensdepleureretl’enlace.

–Jesuisfierdetoi.

Ilme lâche etme donne son bras. Je glousse en l’attrapant : il est temps pourmoi de fairemagrandeentrée!

Jecommenceàpaniquerdevantlamairie.Jemeposelaquestionquetoutlemondedoitsûrementseposer.«Suis-jeprêteàmemarier?».Lesinvitésm’attendentdéjà.

AucunetracedeJackson.Ilestpourtantcenséêtrelà…?Jesuppliemonpèredem’accorderencorecinqminutes.Jedoismereprendre!

Je suis seuledans la voiture.Mêmemamèrenevientpasmevoirpourmedemandercequ’il sepasse.Jesouffleunboncoupavantdesortir.J’aisipeur…

Aumomentoùj’entresurleslieuxdelacérémonie.Jem’excuseauprèsdemonpèreetprétextequ’ilme faut encore deuxminutes de solitude. Je fouille un peu lamairie.Mais, en passant devant unepièce,unevoixfamilièrearrêtemacourse.Jepousselégèrementlaporteetresteinterditeparcequejediscerneàl’intérieur.Jacksonalepantalonsurleschevilles.Est-ilentraindesefairetaillerunepipe?Lecoudeposésurlatêted’unestatue,ilnesedoutederien.Jeneperçoispaslevisagedelafilleàgenouxetpersonned’autrequemoineremarquecequisedéroulesousmesyeux,ilssontdansun recoin.La scène se passe cependant très vite.Alors que lemairem’interpelle pourmeprévenirqu’onvacommencer,Jackadéjàremontésonfroc.Ilfileparuneportedérobée,enentraînantparlamainGaëlle,macousine.Jeplaquelamainsurmaboucheetdécidedemereprendrecommejepeux,commesijen’avaisrienvu.Ilsvontmelepayer!

Jesuistoutsouriredevantlemaire.J’écoutesondiscoursavecimpatience.J’aihâtequ’ilarriveàla fin.Alors, ilposeLAquestion.JeregardeJacksondroitdans lesyeux. Ilmedégoûte tant il jouebienlacomédie!Pasuneoncedeculpabilitén’estvisiblesursonvisage.Quandlaréponsesortdema bouche, il se décompose enfin. Je me retiens de pleurer et me retourne vers Gaëlle, qui me

questionnederegard.Lorsquejeluilancemonbouquet,ellehésiteàlerattraper,jetantuncoupd’œilcirculaire.

Jemesouviendraitoujoursdemesmots,amersetdéterminés.

–Jesuisdésoléedevousavoirinvitéspourrien.Maisj’aiuneraisonvalablepourcerefus!Ehoui.Masupercousine,iciprésente,vientdetaillerunepipeàmonex-futurépouxdanslasalleattenante.N’est-cepasdégueulasse?

Silencedemort.Seul lebruitdemes talonssur lapierrerésonne,ainsique lavoixdeDaisyquim’interpelle…

L’invitation

Nous sommesassisautourde la table.Monpèrem’avraiment sauvé lamiseennousappelantpourdéjeuner.Vincentmescrute,maisj’évitederegarderdanssadirection.Labonnehumeurestaurendez-vous.Gaëlleestpartie,maiscen’estpaspourautantquejemesensmieux.JevaisavoirledroitàunvraiquestionnairequandjemeretrouveraiseuleavecVincent.C’estbienmaveine!Jepensaispouvoiraumoinsluicachercettepartiedemavie.

Je trouve l’occasion de discuter avec ma mère au moment de débarrasser la table. Mon père aembarquéVincent pour luimontrer la salle ou trône le billard qu’il a fabriqué lui-même. Je pose lesassiettesdansl’évieravantdemetournerversmagénitrice.

–Pourquoil’as-tuinvitée?

Ellecomprendimmédiatement.

–J’aipenséqu’ellepourraitvoirquetuvasbien.

–Cen’étaitpasuneraison.C’étaithumiliantdevantVincent. Jene le fréquentequedepuispeuet iln’estpasaucourant.

–Jesuisdésoléemachérie,jenevoulaispas…

Je ne sais décidément pas ce que je veux.Moi qui désirais clouer le caquet de ma cousine… Lasituations’avèreplusdouloureusequeprévue.Jeplantemamèreetretournedehors.JedoissoufflerunpeuavantquemonpèreetVincentréapparaissent.Siseulementc’étaitsimpledepouvoiravouercegenredechoses…J’aienviedevivred’autresaventuresetcen’estpasenressassantquej’avancerai.Vincentestunhommeadorable,maisjeneleconnaispasplusqueça.Jenesaismêmepascequim’aprisdel’amener ici.Monassuranceetmaconfianceenmoisesont tellementdégradéesdepuis ledrame…Jesuispardonnable.SidemainVincentpartpournepasrevenir,jelaisseraitomberlagentmasculinepourdebon!

J’enlèvemessandalesetavancedans lapelouse.Lasensationmedétendet lapetitebrisequivientcaresser mon visageme redonne un peu de souffle. Je me retrouve autour de la pâture où, gosse, je

montaisàcheval.Cetempsestrévolu.Ledernierétalondemonpèrearendul’âmeilyaquelquesmois.J’aitoujoursvouluvivreàlacampagne.J’espèrequ’unjour,jepourraim’acheterunemaison.Cellequej’aihéritéedemongrand-pèreesttrèsbelle,maisbeaucouptropgrandepourmoi.Etpuis,lesmurssonttémoinsdetellementdemomentspartagésavecJacksonquemoinsj’ysuis,mieuxjemeporte.

Uncraquementattiremonattention.Unpetitsourireauxlèvres,Vincentapproche.

–Commentm’as-tutrouvée?

–Tonpèrem’aprévenuquetuseraissûrementici.

Ahpapa,tumeconnaisparcœur.Jel’ignorepourm’asseoirsurlebancd’appointfabriquéparmoncadet. Jem’y installe et tapote la place libre. Vincentme rejoint ; j’entrelace nos doigts. Son poucecaressedélicatement ledessusdemamain.Silencieuse, jeposematêtesursonépaule. Il inspiremonodeur lentement, ce qui rougit mes joues. Je ne sais pas s’il se rend compte qu’il me séduit chaquesecondeunpeuplus.

Lanaturequinousentoureestpaisible.Nousneparlonspas.C’estrassurantdesavoirqu’ilnem’enveutpaspourmonpetitdérapagedecemidi.Bon,d’accordjenevaispaséchapperàsesquestions,maisilaleméritedes’abstenirdetoutcommentairepourlemoment.

–Sarah?

–Hum?

–Tuasdéjàfaitl’amourdansunpré?

J’éclatede rire et tourne la têtevers lui.Sesyeux sont rieurs. Je lui flanqueunpetit coupdans lescôtes.

Crétin.

Je me relève et me défais de ma robe. Je m’agenouille devant lui. Son regard devenu sombre estéquivoque.J’espèrequemesparentsnevontpasvenirnouschercher.J’auraisl’airfine!

Jepassemonindexsurlerenflementdéjàbienvoyantdesonpantalonenlin.Ilestvraimentsexy,lesbrascroisés,àattendrel’airderien.Sonpetitcôté«jesuisinnocent»estcraquant!Quandjeleprendsentremeslèvres,lesmusclesdesesjambessetendent.Mapaumecaressedélicatementsavergependantquemalangues’occupedesongland.Ilrespirefort.Samainselogedansmescheveuxpourtirersurmonchignon.Jeredresselatête.

–Vienst’asseoirsurmoi,Sarah.

Vincentm’attireà luipourm’embrassersauvagement.Monamant repoussemonstringpourse loverdansmamoiteur.Jemecramponneàluipourpouvoirbouger.Sesdoigtss’enfoncentdanslachairdemesfesses.C’esttellementnouveauetbonàlafois…!Lapeurd’êtresurprisdécuplemonplaisir.Jemesenstransportée.Mesgémissementss’envolentaveclevent.Sansmeretenir,jejouisenmordantdansl’épauledeVincent.Monexcitationlaisseunetracechaudelelongdemescuisses.Luiaussiselibère.

***

Coupdeklaxon.Nousvoilàenfinrepartisdechezmesparents.Noussommesrestésaveceuxpourledîner. J’avoue être beaucoup plus détendue qu’àmon arrivée. J’ai encore appris des choses surmonpartenaire,cesoir.Ilnes’estenaucuncassentigênéquandmamèreluiademandédeseprésenter.

Jetournelatêteverslui.Vincentestconcentrésurlaroute.Pensif,même.ShawnMendes,TreatYouBetter,sortdesenceintes.Commejepousselachansonnette,ilaugmenteleson.Jememetsàdansersurlesiègeenchantant.Melâcherenfinmeprocureunbienfou.

–Tuestellementbelle…

J’arrêtederespirer.Ilconnaitvraimentlesmotspourséduireunefemme.Jeleremercied’unepetitevoixavantdemefiger,surprise.Iltournedansuneruequejeneconnaispas.

–Oùm’emmènes-tu?

–Chezmoi.

Chez lui ? J’évitedemontrer à quel point je suis excitée. Il segare rapidementdevantun immenseimmeuble.

Nousprenonsl’ascenseurensilence.Jecroisqu’ilestnerveux,luiaussi.Quandlesportess’ouvrentetquenousnousretrouvonsdanslecouloir,ilinspirenerveusementenglissantunemaindanssescheveux.

–Jen’aijamaisamenédefemmeici,confesse-t-ilavantdem’inviteràentrer.

Lavaleurducontrat

Deboutdanslapièceprincipale,jeregardepartoutautourdemoi.L’appartementesttoutcequ’ilyadeplussimpleetmasculin.Unpetitcôtéluxueuxestprésent,sansêtretropostentatoire.C’estàl’imagedesonpropriétaire.RienàvoiravecJacksonquisentlefricàpleinnez!

Jesuisunpeuperturbéed’êtreici.Jesensqu’ilyaunmalaiseentreluietmoi.Siaucunefemmen’ajamaisvusonespacepersonnel,c’estque jedoiss’endouteêtre importantepour lui.Jesais trèsbienqu’ilestloind’êtreunhommesage,maisj’évited’ypenser.Sinon,jem’enfuiraisencourantenpensantqu’ilpossèdeluiaussiunefacecachée.J’aienvied’ycroire,d’espérerqu’iln’estpascommelesautres.

Unephotoattiremonattention.Unportraitdefamille.Jem’abstiensdefairedeuxpasenavantpourl’observerdeplusprès.Vincentseraclelagorge;jetournelatêteverslui.

–Veux-tuquelquechoseàboire?

–Oui,merci

Ilmelaisseseuleetprendladirectiondecequimesembleêtrelacuisine.J’attendsqu’ilrevienne,maisauboutdequelquesminutes,jem’inquiètedenepaslerevoirvenir.Jem’aventureàl’aveugle,maisen passant devant un bureau, une photo sur l’écran de l’ordinateur attire mon attention. Je n’ose pasrentrer, mais j’y discerne une blonde. Je fais demi-tour, perturbée par sa ressemblance avec moi. JeretrouveVincent,penchésurunetableenverre.Ilsemble…perturbé?Çamechagrinedelevoircommeça.Jem’avanceverslui.Ilnesemblepasm’avoirentendue,tropperdudanssespensées.Jeposemesdoigtssursonavant-bras,maissonregardvoilémedéstabilise.Non,jenesuispaslapremièrefemmeàêtrerentréeici.Jediraisplutôtquejesuisladeuxièmeplusimportantedesavie.Jedéglutisàm’enfairemaltellementlabouledansmagorgeestgrosse.Jereculed’unpas.Luiseredresse.

–Sarah…

Jesecouenégativementlatête.Jeneveuxpasqu’ilm’approche.

–Laisse-moiaumoinst’expliquer!

Aucunmotneveutsortirdemabouche.Jecontinuedesecouerlatêteetdereculer.Ilm’aprispouruneandouilleouquoi?Jenesuispasconne,jeressensceschoses!Jenesuispasàmaplace,ouplutôt,jeneveuxpasprendrelaplaced’unfantômequihanteencoreleslieux!

–Jeneveuxplustevoir,sorsdemavie!

Jefuis.Mesyeuxmebrûlentquandjefranchislaported’entrée.Ilnemeretientpas,cequiconfirme

mathéorie.Pourlui,jenesuisqu’unpiondeplus.Humiliée,mesentantaffreusementmal,jehèleuntaxi.Heureusementpourmoi,ils’arrête.Jemonterapidementetluiindiquel’adressedeDaisy.Pasenviederentrerchezmoi.

Unefoisquelacourseestpayée,jerejoinsavecdésespoirlaportedemonamie.Jelaisselonguementmon index sur la sonnette. La lumière s’allume : ouf, elle est réveillée ! Daisy ouvre et me permetd’entreraussitôt,sansmeposerdequestions.Ilfautquejereprennemesesprits.Ellepréfères’asseoirsurlatablebasse.

–Qu’est-cequ’ilt’afait?

Elleprendunevoixdoucepournepasmebrusquer.Jecroisquelecontrecoupdemonmariageratés’ajoute à la déception de ce soir. Les hommes sont-ils tous des connards, ou c’est justemoi qui lesattire…?Non,parcequelà,jevaisfinirparcroirequejesuismaudite!

–C’étaitmerveilleux,jusqu’àcequejeremarquedanssesyeuxquej’étaissûrementlapâlecopiedesonex!

–Tudéconnes?

–J’aimeraisbien…

–Quelenfoiré!

***

Pendantcetemps,chezVincent

Putain, jesuis le roidescons!Pourquoia-t-il falluque je la ramène iciau lieud’allerdirectementchezelle?Qu’est-cequej’aicru?Bordel,cepetitboutdefemmeasu,enunefractiondeseconde,lireenmoiaumomentoùjebaissaismagarde.

Troisièmecoupdepoingdansmonsacdefrappe.Entranse,jepréfèredémolircetrucplutôtquedemebousillerlesphalangesdansunmur.J’enchaînelesmouvementsavantd’attrapermabarredetraction.Jecroiseleschevillesettiresurmesbras,maltraitantmoncorps.Jenesenspluslesmusclesdemesbicepsquandjeretombesurmespieds.Jen’auraisjamaisdûacceptercecontratàlacon,laséduireetlajeterétait ledeal !Cesont les femmesqui tombentsousmoncharmeetnon l’inversesi jeveuxrécolter lepognon!

J’enchaîne les pompes.Monesprit est brouillé par le souvenir de son corpsoffert aumien. Je suiségoïste!Marageesttellequejemerelèvepourallercherchermonportable.Ilfautquejetéléphoneàl’enfoiréquim’acontacté.Jem’enbranletotalementqu’ilsoitplusde23h00.J’appelleunepremièrefois,puisuneseconde.Ildécrocheenfin.

–Allô?

–C’estVincentMayer.

–Avez-vousvul’heure?

–Ellem’aéchappé!

–Quoi?

Je l’entends bouger, puis une porte se refermer. Sa voix n’a plus rien d’un chuchotement quand ilreprendlaparole.

–Vousvousfoutezdemagueule?

–J’aimeraisbien…

Jericane.Cetteraclurem’engueulealorsqu’ilétaitsûrementaupieuavecunesalope.

–Réparervotremerdecommec’étaitconvenu.

Jeserremonportableavecforcepouréviterdel’envoyerchier.

–Jepenseque…

–Arrêtezdepenser,vousn’êtespaspayépourfaireça.Sijamaisellenemerevientpas,jenevousrémunèrepas.

Quelconnard!Jecoupecourtàlaconversationenraccrochant.Dansquelmerdiermesuis-jeencorefourré?Ellevamejetersijeretournelavoir.Jevaislaisserpasserquelquesjourspourréfléchiràunplan.

Est-cequ’ellevautunmillion?Jen’ensaisfoutrementrien.

Retourauxsources

JesquatteparmilesmeublesdeDaisydepuisdeuxjours,étantincapabledevivreseule.LavisitechezVincentmeresteentraversdelagorge.J’aiencoredumalàycroire.Jenesuisqu’unobjetpourlui!Ilavaitpourtantl’airdevouloirêtreplusqu’unplancul…!

J’ai les yeux gonflés et le nez rouge. Heureusement, ce sont les vacances. Je ne sais pas commentj’auraispujustifiermonétat.Jetourneenrondcommeunelionneencage.J’aienvoyémameilleureamiemechercherdesaffaires,maisellen’esttoujourspasrevenue.J’aitellementmalaucœur.Sonregardmehante.J’auraisdûmedouterqu’unhommecommeluin’étaitpassérieux!Bonsangcommentai-jepuêtreaveugleàcepoint?Cen’estquandmêmepasdifficilededire:«Jesuisencouple»!AprèsJacksonetcettedéception,jenesuispasprêtepourdenouvellesaventures.Lesmâlesseprennentpourdesdieux,alorsquecesontdesconnards!J’aiétéaveuglée,commeunedébutante,carj’yaicru!C’estplutôtmoi,laconne,dansl’histoire…

Laportes’ouvrebrusquement.Daisyentreavecunevaliseaussigrossequ’elle.

–Jenesavaispascequetuvoulaisalors,j’aiembarquéunpeudetoutetderien.

Jelaremercieetfoncedirectementàlasalledebains.Ilesttempsquejemereprenne,etsurtout,quejepassesousladouche.Jenesaispascombiendeminutesjeresteenfermée,maisquandj’ensors,jemesensbeaucoupmieux.Lapetite robebleueque jeporteetque j’avaisoubliéedansmondressingyestsansdoutepourquelquechose.J’enfilemessandalescompenséesetrejoinsmonamie,installéedanslesalon.Ellelâchelemagazinequ’elleestentraindefeuilleterpouradhéreràmonchangement.

–Çateditdeprendreunverre?

J’approuve.Elleattrapesesclés:nousvoilàenroutepourdécompresser.

Jedétachemaqueue-de-chevalquandnousarrivonssur les lieuxoùnotreamitiéacommencé. Joliesolutionpourmeremonterlemoral,Daisy!Éloignerlavilleetlessoucispourunretourauxsources!Uneheureetdemiederoutepourêtreécartéedesproblèmes,çavalaitlapeine.

Quandnousentronsdanslerestaurant,lamèredeDaisyenlâchesonverrepourcouvrirsabouchedesamain.Elleenlacerapidementsafille.Jesuisémueparleursretrouvailles:ilestvraiqueDaisyn’aplusletempsdevenirlavoirdepuisqu’elletravailleenville.Vientmontourd’êtrecâlinée.

–Qu’est-cequevousm’avezmanqué,lesfilles.

Ellereculepourmieuxnousregarder.

–Etqu’est-cequevousêtesbelle!s’exclame-t-elle.Venezvitevousasseoir,jevaispréparerquelquechose.Vousdevezêtremortesdefaim!

Nousnousinstallonsdanslefonddelasalle2.

–Mercidem’avoiramenéeici.

Monamieattrapemamainpourlaserrerdanslasienne.Songestemeficheleslarmesauxyeux.

–Purée,cemect’acomplètementretournélecerveau.J’ail’impressionqu’ilt’adavantageblesséequeJackson,souligne-t-elleavecunpetitsouriretriste.

–Jenesaispascequejeressensvraiment,c’estfloupourmoi.

–Tuesamoureuse,sansaucundoute!

Jemesensrougir,cequi,évidemment,neluiéchappepas.Ellearaison:jesuissouslecharmeetce,depuislejouroùjel’aitrouvénuàmescôtés.

***

DanslevéhiculedeVincent,pendantcetemps-là

Pourquoiai-jesuivicettevoiture?Jen’ensaisfoutrementrien.Quandelleestdescendueduvéhiculedesonamieetquejel’aiaperçue,monsangn’afaitqu’untour.J’avaisenvied’allerlatrouverpourlafoutresurmonépauleetl’amenerloind’ici.Maintenant,j’ail’aird’unconàattendrequ’ellesortedecepetitresto.J’aieubeaucherchermesmotspendantcesdeuxderniersjours,jenesaispascommentluiexpliquermaconduite.Jenevoisqu’uneseulesolution:luiraconterlavérité.Maispourcela,jedoisfairepreuvedetactetdedélicatesse.Premièrement,ellevameprendrepourunfoud’êtrevenuici.Jesaisquejedevraismebarrer,maisjen’yarrivepas.J’inspireetcramponnemonvolantavecforce.JeDOISluiparler!

Jedescendsetmarchelentement jusqu’à laportede l’établissement.Lorsquej’entreenfin,seuleuneclochettependueau-dessusduseuilannoncemavisite.Unefemmed’unecinquantained’annéespasselatêteparl’ouverturedelacuisine.Jelasalueetm’installeaubar.Merde,jenelavoispas.OùestSarah?

***

Sarah

Aumêmemoment

La mère de Daisy arrive toute guillerette à notre table, assiettes dans les mains. Mon amie laquestionneduregard:ellesouritencoreplus.

–Vousauriezdûvous installerensalle1,unhommecharmantvientd’entrer.Jevous laisse, jevaism’occuperdelui.

Nouséclatonsderireavantqu’elleparte.

–MamèreetcecharmantRomuald…grimaceDaisy

–Elledevraitpasseràl’action.Depuisletemps…!

–Jemedemandesielleluiapportetoujoursdespetitsplats,lemidi,augarage…

–Mangeons,oniravoirsiellealatêtedanslesnuagesquandilestlà.

Une fois le repas fini, je me cale au fond de ma chaise. La mère de Daisy prépare toujours lesmeilleursburgersdelaTerre,iln’yapasdedoute.

Nousnouslevonspourrejoindre,tellesdeuxespionnes,lapremièresalle.Jemefige.Vincent,etnonRomuald, sirote une bière. Comme s’il possédait un radar, il pivote au même moment. Nos yeux nes’évitentpas: lacollisionestdouloureuse.Jerecule,maisilbonditpourvenirseplanterdevantnous.Daisydoitêtreaussichoquéequemoi,carellen’ouvrepaslabouche.

–Qu’est-cequetufichesici?

–Ilfallaitquejetevoie,Sarah.

Jemetourneversmonamiequilefusilleduregard.Ellecomprendquejedoisabsolumentavoiruneexplicationaveclui.Ellemarmonnequelquechosequiressembleà«cinqminutes».Jelasaiscapablederevenirarmée,accompagnéeparsagénitrice.

Jegagnelasortie,suiviedetrèsprèsparVincent.Unefoisdehors,jem’installeenterrasse.Jenevoispaspourquoijedevraism’éloignerplus.L’enfoiréprendplaceenfacedemoi.Jen’osepasleregarder.Ladouleurestencoreplusfortemaintenantqu’ilestdevantmoi.Jen’aiheureusementpasletempsd’enplacerune.Déjà,ilprendlaparole.

–Jesuisdésolé.

–Dequoies-tudésolé?

–Demaconduitedel’autresoir.

–Tuauraisdûmedirequetupartageaistavieavecquelqu’un,çam’auraitévitédesouffrir!

–Qu’est-cequeturacontes?Jen’aipersonne!

–Mais…etlaphoto?

–Latienne?Surl’ordinateur?C’est…compliqué.

L’informationparvient jusqu’àmoncerveau,mais jen’arrivepasàycroire.C’estunmensonge.Leshommessonttouslesmêmes.

–Jenesaispaspourquelleraisontuaseffectuétoutcechemin,maisçaneservaitàrien.

–Parcequetuhantesmesnuits…

Monpoulsaccélère.Ilestvraimenttrèsfort.Reprends-toiSarah,restesurtesgardes!

– Écoute, je ne suis pas dupe. Les hommes dans ton genre, j’ai donné. Maintenant, laisse-moitranquille.

–C’est-à-dire?

–Oubliecequ’ilyaeuentrenous.C’étaitsympa,maisc’estterminé!

Jereculemachaise,maisilm’empêchedepartirenposantsamainsurlamienne.

–EttoiSarah?Tun’aspasquelquechoseàm’avouer?

–Celateserviraitàquoi,deconnaîtremonpassé?

–Jecomprendraismieuxpourquoitudétestesleshommes.

Ilmarqueunpoint!

–Sijeteraconte,tumeprometsdepartiretdemeficherlapaix?

Ilapprouved’unsignedetête.Mêmesijeneluidoisrien,j’accèdeàsademande.

Lechoix

Vincent

Jen’auraisjamaisoséimaginercequ’elleavécu.Êtrehumiliéelejourdesonmariage,cen’estpascool.C’estlemoinsqu’onpuissedire.L’enfoiréquimepayepourlablesserestenréalitélepremieràluiavoirfaitdumal…C’estjustedingue!J’envisageunpetitentretienaveclui:sijeluibriseunecôteoudeux,jenepensepasqu’ilyverrad’inconvénients…Si?

Jenesuispastotalementpardonnédemoncôté.Jevaisd’abordréglermesproblèmesavantdedirelavérité à Sarah. Elle est spéciale pour moi. En général, je ne procure du tort qu’aux femmes qui leméritent.Maiselle…

Jeme gare devant le bar esprit « taverne » pour rejoindrema taupe. Il est, comme à son habitude,installéàlamêmetable.Jem’assois.Ilglisseuneenveloppeversmoi:jelametsimmédiatementdansmapoche.

–Toutyest?

–Oui.

Je lui laisse l’argent avant de partir.Une fois chezmoi, jeme sers un verre et découvre en détailsl’ancienneviedeSarahetsonex.

Sarah

J’aiunpeudemalàmeremettredelavisitesurprisedeVincent.Jevoudraislecroire,vraiment…Quefiche-t-ilpourqu’ilnepuisserienmedivulguer?

Je me pose un tas de questions. Impossible pour moi de fermer l’œil. Après être revenue, je suispasséecherchermesaffairesavantderentrerchezmoi.Jenesaispascequej’attendsàdeuxheuresdumatin,maislecalmeplatmelaisseungoûtamer.Jechoppemontéléphone:rienàl’horizon.Jerepousselesdrapsetattrapeunevesteaupassage.Ilfautquejelevoie!

Jemontedansmavoitureetm’engagedanslaville.Pasfaciledemeremémorerlaroute.Sijenemetrompepas,aprèscefeurouge,jen’auraiqu’àtourneràdroitepourêtredevantchezlui.

Jereconnaisl’immeubledèsl’instantoùj’arrivedevant.Leseulhic?Jenepossèdepaslecodepourrentrer.Jecherche«MayerVincent»surl’interphone.Aprèsunrapidecoupd’œil,nevoyantpasd’autreprénomquelesien,j’appuie.

–Oui?

–C’estSarah.

Lepetitboutonrougedelaportevireauvert.Jesouffledesoulagement:ilnemelaissepasdehors.J’empruntelemêmetrajetqueladernièrefois.Luim’attenddevantl’ascenseur.Ilneportequ’unpantalondepyjamanoiretuntee-shirt.

Canon.

Marespirationaccélère.Jenesaispasquoifaire.Jen’aiqu’uneenvie:luisauteraucou!Jefourremesmainsdanslespochesdemonshort.Cen’étaitpeut-êtrepasunebonneidéedevenir.

–Désoléededébarqueràcetteheure-ci.

Saseuleréponseestdem’attraperpourposerseslèvressurlesmiennes.

Vincent

Ses jambesenrouléesautourdemoiet soncul rebondi contremespaumesme rendentdingue. Je laplaque le longdumurducouloir et referme laporte à l’aidemonpiedpour éviterque lesvoisins seposent des questions. Nous nous embrassons comme des fous. Nos langues se mêlent et nos dentss’entrechoquent.Ilfautquejem’enfonceenelle,etvite.J’ailessensenébullition.

Rapidement,nousgagnonsmachambre.Sarahhoquettequandjenousfaisbasculersurlelit.Jenepeuxm’empêcher de prendre un instant pour la regarder. Elle est tellement belle… Je ne vais pas raterl’occasiondelaposséderencoreunefois.

Jeladéshabilledoucement.Cettenuit,jen’aipasenvied’êtreceluiqu’elleconnaît.Jeveuxqu’ellemedécouvreengentleman.J’embrassesapeaudouceaufuretàmesurequej’enlèvesesvêtements.Sarahfrissonne. Ses tétons se dressent : j’en prends un en bouche pour l’aspirer.Mon autremain parcourel’épiderme de son ventre pour s’infiltrer en dessous de l’élastique de sa petite culotte. Je caresselentementcequicauseramapertecesoir.Meslèvresremontentlelongdesoncouavantdemordillersamâchoire et de reprendre possession de sa langue. Je plonge mon index en elle sans qu’elle ne s’yattende, ce quime vaut bientôt un gémissement d’approbation de sa part. Je sens déjà son excitationcoulerlelongdemamain.J’enlèvemesdoigtspourlesporteràmabouche.Sansmequitterdesyeux,Sarahmordsalèvreinférieure.Et?Ellemesurprendenrepoussantmonépaulepourvenirsemettreau-dessus de moi. La caresse que me procure son corps contre le mien est enivrante. Elle se frotteouvertementcontremoi.Aucunegêneneselitsursonvisage:elleestfemmeetassumedeprendreduplaisir. Jeplacemesmains sur seshanchespour l’arrêterun instant.Enune fractionde seconde,noussommesnus.

–Laisse-moiteposséder…

Elleapprouved’unlégersignedetêteavantd’empoignermaqueue.Elles’assoitavecdouceur,jusqu’àêtrecomblée.Lasensationestdivinelorsqu’ellesemetàbougeretcoulissersurmoisansaucuneffort.Sachatteestmonnirvana…

***

Enrouléedansmesdraps,jelaregardedormirpaisiblement.Cettenuitestmagique.Horsdequestionqu’ellesetermine.Jecroisquej’yaiprisbeaucouptropgoûtpourlalaisserfiler.Jenedoispastomberamoureuxdemescontrats,maiscelui-citientmesbijouxdefamilleentresesmains.Jem’incline.Jesuisprisàmonproprejeu.Maintenant,jedoislaprotéger.

J’attrapelesdocumentsquej’ailaissésenstandbysurmonbureaupourchercherànouveaucequimepermettraitdepiégercesalopard.J’ailatêteailleurs,maissijeveuxmedébarrasserdeluirapidement,jen’aipaslechoix.Sarahpourraêtrevraimenttranquillequandjemeseraioccupédelui.

J’apprendsqu’ildétournedel’argent.Intéressant.Avecça,jepeuxlecoincer.Preuvesàl’appui,ilnepourrapasprétendrequejemens.Voilàpourquoilamiseàprixducontratétaitautantalléchante…Ilneseprivepaspourentuberceuxquifontdesaffairesaveclui.Japon,Canada,Australie:cemecvoledufricpartout.Jemesensmaldelesavoir.Lafemmequidortdansmonlitallaitsemarieravecunescroccoureurdejupons.Desphotosdelui,femmespenduesàsonbras,accompagnentledossier.Jereconnaisaussitôtlablondequiétaitlàaubarbecue.JecomprendsmieuxpourquoimaSarahn’allaitpasbien…

Uncourrierparticulierattiremonattention.Unelettred’avocat.IlluiréclameunepartiedesbiensetuneAstonMartinflambantneuve.J’aivraimentdequoiavoirlahaineenverscetype.Jefourretoutdansletiroiretlefermeàclé.Jevaisrejoindremabelleetessayerdemereposer…

Sarah

Un sourire étiremes lèvres.Quand j’ouvre les yeux, je découvreVincent tête surma poitrine, brasautourdemataille.Jeleregardedormirpaisiblement,meremémorantnotre«premièrefois».J’évitedeglousserquandjemerevoiscachersesfessesetperdrelecontrôle.Toutacomplètementchangéetjeneregretteabsolumentrien!Jacksonpeutallerserhabiller!Detoutefaçon,ilm’asortiedesavieetc’estmieuxainsi.Jevaissignerlepapierpourcequ’ilréclame.Jeseraivraimentdébarrasséedemonpassé.

Est-ce que je pense à un avenir avecVincent ? Oui. J’aimerais bien que ça dure entre nous, c’estcertain.Ilmecacheautrechosequ’unefemmeetj’espèrebiendécouvrircequec’est…

Lavérité

Aujourd’hui,jereprendsletravail.L’entreprisenem’apasmanqué,surtoutaprèslesvacancesquej’aipassées aux côtés de Vincent. Il a insisté pour que nous restions dans son appartement pendant unequinzainedejours.Jemesuissentiecomblée.Avoirvuautrechosequemonimmensemaisonvidem’areboostée!

Jesaluelevigileetlastandardisteavantdeprendrel’ascenseur.Unefoisàmonétage,jeretrouvemonamiecachéesousunepilededossiers.Ellesouritenm’apercevant.

–Tuesenfinrevenue!

Elleselèvepourmeserrerdanssesbras.Sonaccueilmeréchauffelecœur.

–Oui,jesuisprêteàaffronterlenouveaudossier.

–Sijenemetrompepas,c’estunproduitpourlesvergetures…

Jelèvelesyeuxauciel.Super!Ilsnepeuventpas,pourunefois,préparerundéodorant?Maclaquedescrèmes!

Unpetitsignedelamainenguised’au-revoiretjefileretrouvermonbureau.Jesuisàpeineinstalléelorsquej’aperçoismasupérieurem’observeràtraverslavitre.

–BonjourLolita.

–BonjourSarah.Heureusedeterevoirparminous.

Jem’assoisetallumemonordi,inquiètequ’ellenepartepas.

–Unsouci?

Elleseraclelagorgeetplacesesdeuxmainsàplatdevantmoi.

–Quedirais-tud’unenouvelleidée,unsouffled’airfrais?

–Jenetesuispas…?

– C’est simple : je voudrais que tu travailles avecmoi sur un parfum.Quelque chose d’inédit quiremonteraitlesfondsdel’entreprise.Cettecrèmepourlesvergetures,jenelasenspas.

Jefroncelenez.Elleprendplacesurlachaised’enfaceetcommenceàmettresesidéesenplace.Jeprendsnote,proposantparfoislesmiennes.Delacouleuràlasenteur,toutypasse.Leprojet,àlafindenotreentretien,meparaîtplutôtconvaincant.JepensequeLolitaachoisilabonnepersonne.Meconfiercedossierprouvequ’elleaconfianceenmoi.Jememetsauboulotsansperdredetemps.

***

Enfind’après-midi,jenepeuxpasm’empêcherdetéléphoneràVincent.

–Salutcréaturesublime.

–Salutidiot,gloussé-je.

–Quemevautl’honneurdetonappel?

Jeluiracontemajournéeavecenthousiasme.

–Tuvasassurerprincesse!

Jen’aipasletempsdeluirépondre:monportables’envoledemesmains.Jackson,commesurgidenulle part, se tient au-dessus demoi. Je peux sentir son souffle alcoolisé et son regard accusateur. Jereculed’unpas,observantmonexdébraillé.

–BonjourSarah!

Savoixpâteuseestacerbe.J’aicommel’impressionquejenedevraispasêtrelàetluinonplus.

–Qu’est-cequetufabriquesici?

–Jesuisvenurécupérermafemme.

Jetrésaille.

–Tuessaoul!Fiche-moilapaix!VaretrouverGaëlle!

Ilattrapemonbrasavecforce.Jemeretrouveprojetéecontrelui.Sonodeurm’écœure.J’essaiedemedébattre,mais jesuis impuissante. Ilestbeaucoup tropfort !Sabouchearriveprèsdemonoreille.Jefermelesyeux.

–Cemecquetute tapesdepuis toutescessemaines, ilbossepourmoi.Tun’esqu’uneputedepluspourlui.

Dequoimeparle-t-il?Vincentnebosseraitcertainementpaspourlui,ilestbeaucouptropprotecteurenversmoi.

–Tuescinglé!Lâche-moi!

Ilmebousculeetmetenduneenveloppeavantdedisparaître.Jereplacelasangledemonsacàmainsurmonépauleavantderécupérermontéléphone.Super,ilestbousillé!Perturbéeparladémonstrationdeforceetparsesparoles,jegagnemonvéhiculed’unpasrapide.

Vincent

Jeroulecommeuncingléjusqu’audomiciledeSarah.Ellenerépondàaucundemesappels.Jesuisobsédéparl’idéequ’ilaitpuluiarriverquelquechose.Jeveuxsavoirpourquoiellem’araccrochéaunezalorsqu’ellesemblaitcontente.J’aid’abordétéchezsacopine,maisiln’yavaitpasdelumière.Jesuissoulagédevoirquechezelle,ilyena.

Jesonneauportail.Ils’ouvresansmêmeuneparoleéchangéevial’interphone.Jesensl’oragetourner.Jemegaredans l’allée.Sarahse trouvesur leseuil.Sonvisageestbaignéde larmes.Jemeprécipiteverselle,maiselletendlamainpourmettreunedistanceentrenous.Jenecomprendspas.

–Sarah?

–Quandcomptais-tumedirequej’étaislecontratàunmillion?

Choc.Commenta-t-ellesu…?Jereculed’unpas,contrarié.

–Jepeuxtoutt’expliquer.

–TuconnaisJackson!Depuisledébuttumeroulesdanslafarineenmeracontantdescraques!Tuneméritespasquejet’écoute!J’avaisconfianceentoi!gémit-elleensecouantlatête,abattue.

–Laisse-moientrer.

Elle me tourne le dos. Je vois ses épaules s’affaisser, comme si elle était résignée. Elle entre enlaissant la porte ouverte derrière elle. Je la suis jusqu’au salon. La bouteille de vin bien entaméem’indiquequ’elleabu–etpasqu’unpeu.

–Assieds-toi,Sarah.

–Nemedonnepasd’ordre!

Letonemployénemeplaîtpasdutout.Jepasseunemaindansmescheveuxetmeplantedevantelle.

–D’accord,tuasraison.Tuesuncontrat,maisilnetientplus.

Elle encaisse sansbroncher. J’ai tellement enviede la toucher pourqu’elle nem’échappepas…Jefourremesmainsdanslespochesdemonjeans.

–Jenesavaispaslavéritéquandj’aiaccepté.Jetejurequ’aumomentoùj’aicompris,j’aicherchéàlepiégerpartouslesmoyens.Cetenfoiréasentilecoupfourréetaprislesdevants…

Letroublepassesursonvisaged’ange.

–Alors,c’estvrai?Jenesuisqu’uncontrat?Ilt’apayépourquoi,exactement?Coucheravecmoietmejeteraprès?Jusqu’oùiracettehumiliation?marmonne-t-elle.

–… Non, j’essaie de me retourner contre lui, mais il a dû avoir des informations sur ce que jepréparais.Ilveutjustequejet’amochepourqueturetournesprèsdelui.Ilmanipulelesgens,personnenesedoutederien.J’aimeraispouvoirendiscuteravectoicalmement.

–Qu’est-cequeturacontes?Pourquoias-tuchangéd’avis?

–Parcequejesuistombéamoureuxdetoi.

Jepréfèrel’avouerplutôtquelaperdre.

Sarah

Je doism’asseoir de toute urgence.Cette histoire est complètement dingue ! Etmaintenant,Vincentprétendm’aimer.Jenesaisplusquoipenser.Ledouteprendplacedansmonesprit.Ilm’amentidepuisledébut, pourquoi est-ce qu’il me dirait soudainement la vérité ? Après tout, il serait sûrement prêt àbalancern’importequoipourunesommed’argentpareille.

–Disquelquechose.

Monregardpercutelesien.Madouleurs’yreflète.

–J’aimeraistellementtecroire…

Ilsebaissepourêtreàmahauteur.Sonparfumflattemonodorat.

–C’estsaparolecontrelamienne,ilvas’enmordrelesdoigts.Aieconfiance.

–Jeveuxsavoir…

IlneperdpasunesecondepourmeraconterlesdétournementsdefondsdeJackson.Jen’encroispasmesoreilles:c’estunescrocdoubléd’unfoufurieux.Depuislesoiroùjesuispartie,Vincentprépareundossiersurmonex.Sansperdredetemps,ilmedemandedel’accompagnerchezluipourmemontrerlespreuvesensapossession.Lorsqu’ilmetendlamain,jelasaisissanshésitation.Ilm’enlaceetposesabouchesurlamienne.Pourquoinel’ai-jepascruplustôt…?

Jackpot

AssisesurlecanapédeVincent, j’essaiederemettremesidéesenplace.Jen’auraisjamaisimaginéqueJacksonsoitmouillédansunquelconquetrafic.Surtoutdudétournementdefondsetdel’escroquerie,ce,partoutdans lemonde.Jen’enrevienspas ! Ilyadequoi le faireenfermerpour le restantdesesjours.Pourquoipersonnen’arienvu?C’estinsensé…

Jerepose ledossiersur la tableetmerapprochedeVincent.Lorsqu’ilouvresesbras, jemeblottiscontrelui.

–Qu’est-cequetucomptesfaire?

–J’aibienuneidée,maisjenesuispassûrqueçateplaise.

Jerelèvelatête.Monhommefroncelessourcilsavantdedéposerunbaisersurmonfront.

–Jeneveuxpaslecoincer,jeveuxjustequ’iltelaissetranquille.

–Qu’est-cequetuentendsparlà?

Il inspire avant de se tourner vers moi. Ses yeux fixent les miens avec intensité. J’ai peur decomprendreoùilveutenvenir.

–Qu’est-cequisepassedanstatête?Tuestellementdifficileàdécrypter…

Sapaumerentreencontactavecmajoue.Jepenchelatêtepourprofiterdesachaleur.

–Sarah…

Jel’imploresilencieusementdem’avouercequ’ilasurlecœur.J’enaibesoin.Jedoissavoir.Pourquenotrerelationcontinuedes’épanouir,ilmefautplus.

–Cequejet’aidittoutàl’heure…

J’acquiesceplutôtqued’ouvrirlabouche:jeneveuxpasqu’ilsebraque.

–C’estlapremièrefoisquecegenredechosesm’arrive.C’estnouveaupourmoi.Jemesuistoujourspromisderespecterlesrèglesdujeu,maisavectoi,c’estdifférent.Tum’asensorcelé.J’aiétécontacté

parJackson,carilconnaissaitquelqu’unquiavaitdéjàeurecoursàmesservices.Jel’airencontrédansunlieuneutrepourqu’ilmeglissetondossier.Quandjesuisrentré, j’aifeuilletélesdocumentsdurantdeuxjours.Jesaistoutdetoi,detachansonpréféréeàcequetudéjeuneslematin.Jet’aisuiviependantunesemaine,aprèsça.Lesoiroùtuessortiedansceclub,cen’étaitpasparhasardsij’étaislà.

J’ai unmouvement de recul.Le savoir et l’entendre de sa bouche est différent.C’est trop pour uneseulesoirée.

– Laisse-moi t’expliquer et, si possible,me faire pardonner. Je veux que tu saches… S’il te plaît,écoute-moi.

Leslarmesmemontentauxyeux.Prendreconsciencequ’ils’estfoutudemoipendanttoutcetempsesttrèsduràencaisser.Ilpassesespoucessurmesjouespourlesessuyer,puisilreprend:

– Mais dès que ton regard s’est posé sur moi, j’ai compris ta souffrance. Tu étais saoule etcomplètement perdue. Je t’ai ramenée chez toi, nous avons discuté pendant des heures avant que tum’embrasses. Notre baiser s’est intensifié et tu m’as demandé de te faire l’amour pour effacer tonchagrin.Jen’aipasprotestéetj’aiprofitédetoialorsquetun’étaispasdanstonétatnormal.Jem’ensuisvoulu,lelendemain,quandjesuisreparti.

–Pourquoiest-cequetumeracontestoutça?

–Aprèscettenuit,jen’avaisquetoientête.J’aiessayédetelaissertranquille,maisjenepouvaispas.

–Àcauseducontrat?

–Tuvauxbienplusquecemillionpourmoi,Sarah.Non,c’estautrechosequimerappelaitàtoi.Leregardquetuasposésurmoi…C’estcommesij’étaisdevenuquelqu’und’important,seconfie-t-ilenhésitant.

–Tul’es.

–Depuisquejeteconnais,jevispouruneautrepersonne.Toutestdifférent.Jerespire,chaquefoisquetuesàmescôtés.Sarah,tuaspercémoncœur.J’aienvied’êtrecethommequetuaperçoisderrièremanoirceur.

Sesmotsmetouchentautantqu’ilslepeuvent.Ilestsidifférentdemoi…Jeleconnaispeu.Pourtant,ilaprisuneplacetellementimportantedansmaviequejeferaitoutpourl’aider.

–Quelestleplan?

–Ilnesaitpasquej’aitousceséléments.Ilpensesûrement,àl’heurequ’ilest,quetumedétestesetquetuvasaccourir.

–Tuveuxluitendreunpiège?

–C’estleseulmoyenpourqu’iltelaissetranquille.Ai-jetaconfiance?

Matêtesemetàtourner.Jevaisdevoirservird’appâtpourlecoincer.JenesaispascequeVincentluiréserve,etaprèsréflexion,est-cequejeveuxvraimentlesavoir…?

–D’accord.

Unsouriresexysoulèvesescommissures.Jeveuxcroireennous.C’estleseulmoyenquej’aidevoirs’iltientautantàmoiqu’illeprétend.Jesouhaitepouvoirêtreavecluisansavoirpeurqu’ilmementeencore.

Lebesoindesentirsapeausurlamienneprendledessus.J’aienvied’unremontantavantd’affronterlaréalité…

–Montre-moiquej’airaisondetesuivre…

Sansattendre,ilselèvepourmetendrelamain.Jel’attrapesansréfléchir.Vincentmeplaquecontresontorseavantderelevermonmentondesonindex.

–Nedoutepasdemoi,princesse…

Ileffleuremabouchedeseslèvres.Toutmoncorpssedétend.J’aienviedelui.Plusriennecompteàpartsesdoigtsquicavalentsurmesbraspourfairedescendremontop.Ilsèmedesbaiserssurlapeaudemon cou,m’arrachant un frisson, avant deme retourner pour dégrafermon soutien-gorge.Ma poitrinemiseànu,ilprendmesseinslourdsdedésirentresespaumes.Mestétonssedressentsouslacaressedesespouces.Jelaisseallermatêteenarrière;luimemontresonérectionensecollantcontremoi.Quemesusurre-t-il ? Je suis la seule qui peut lemettre à genoux.Une de sesmains descend le long demonventre. Je déglutis quand il fait sauter le bouton demon jeans pour venirme titiller au-dessus demadentelle. Ilmord doucementmon épaule. Je gémis, basculant un peu plus la tête pour lui laisser libreaccès.

–Tuesmiennemaintenant,aucunautrehommenepourraplusposersesmainssurtoi.Tuesprisedansmes filets. Je ne te laisserai jamais partir. Tu es le jackpot que j’attendais. Je prendrais soin de toijusqu’àlafindemesjours…

Ilconclutsaphraseenglissantdeuxdoigtsentremeslèvresmoites.J’inspireetmelaissetransporterparsacaresse.C’estlui,mondiamantbrut…

FlushRoyale

Deuxjoursplustard

J’éclatederiredevantmonrefletavantdemetournerversunVincentallongésurlelit.Ilestluiaussihilare.Commentparaîtrecrédible,fringuéecommeça?Jacksonnevapasencroiresesyeux.Ilnemeresteplusqu’àenfilerlesbottesetjeseraienmode«séductrice».

Unefoistransforméeenfemmefatale,jemeplanteaupieddulit.

–Tucroisqueçavamarcher?

–Iln’yverraquedufeu.

–Etpourquoitoutcecuir?

–Hum,parcequej’aimetevoirhabilléecommeça.Tuesdésirable.Maqueueadumalàresterenplace…

Il est complètement fêlé. Jem’assoie sur leborddumatelas.Tout ceque j’ai à faire, c’est appelerJacksonetluidonnerrendez-vouspourqueVincentpuissemettresonplanenaction.Ilfautqu’ilvienneseul:j’aibesoindeluietilestleseulàpouvoirmeconsoler.J’ailanauséerienqued’ypenser.J’espèreréussiràjouerlacomédie.Jedétestetellementmonex-fiancé…

Jesouffledefrustration.

–Tuneseraspasloin,tumelejures?gémis-je,inquiète.

–Jenelelaisseraimêmepastetoucher,princesse.Ildoitpayer.

–Qu’as-tuprévu,exactement?

–Riendespécial.Lemettreaupieddumuretmontrerlespreuvesquenousavonssurlui.Etpeut-êtreluibriserunosoudeux…

Je me retourne précipitamment : ce n’était pas prévu au programme ! Devant la mine sérieuse deVincent,jenesaispasquoipenser.

–Tuessérieux?

–Cetenfoiréaosés’enprendreàtoienpremier,m’engageantensuite…Jeneveuxmêmepasimaginercequiseraitarrivési…Doncjesuispartantpourunepetitecorrection.

Il m’attire à lui et glisse sesmains surmes joues. Nos regards s’accrochent. Je peux lire toute ladéterminationquibrilleaufonddusien.

–Ilm’apiégé.C’estcommeçaquejefonctionne.Danscemilieu,c’esttoujourslebaiseurquisefaitbaiser. Ilpenseavoir toutes lescartesenmain,maismoi, j’aiuneputaindequinte flush royale sur latable.Jenepeuxpasperdre,surtoutsicelateconcerne.

Unéland’affectionvrillemoncœur.Jebasculemonbeaubrunpourmeretrouverau-dessusdelui.

–Alors,turemporteraslapartie…

–Jel’aidéjàgagnée.

***

Vincent

Cette jolie blonde aux yeux bleus est le plus pur des diamants qui existe sur cette Terre. C’est lapremièrefoisquejemeprojettedansl’aveniravecunefemme.Cettesensationnouvellemegrise.Jeluidécrocheraislalune.

Nous sommes en route pour coincer le sale rat qui a voulu m’entuber. Je ne laisserai pas passerl’occasiondeleréduireenmiettes.J’espèrejustequ’iltiendrasaparoleenvenantseul.Sarah,assiseàcôtédemoi,al’airsereine.Elleregardedroitdevantelle.Jeposemamainsursacuissepourlarassurer;ellesouritàmoncontact.Cequiveutsûrementsignifierqu’ellem’accordesaconfiancelaplustotale.Etc’estceque jeveux :qu’ellenedoutepas.De toutefaçon, toutvabiensepasser.Quand je repenseàl’autre débile qui essayait de la consoler comme il pouvait alors, qu’en réalité, je venais de la fairejouir…C’étaittordantàsouhait.Derrièresacarapacefragilesecacheunesacréeactrice.

Nousysommes.L’endroitestdésert:c’estparfait.

–Vas-yquejepuissemegareretterejoindreàl’intérieur.

Elle hoche simplement la tête avant de déboucler sa ceinture et sortir dema voiture. Je la regardes’éloignerlatêtehaute.C’estàmoidejouer!

Sarah

Cet endroit est flippant,mais c’est làque j’ai dû luidonner rendez-vous.Enentrantdans l’entrepôtdésaffecté, jeremarqueimmédiatementlasilhouettedeJackson.Ilsetourneversmoienentendantmestalonsclaquersurlesol.Jemeprécipiteversluipourmependreàsoncou.

–Jesuislàmaintenant,calme-toi…

Ilmeserredanssesbrasetcaressemescheveux.

–C’esthorriblecequ’ilm’afait!Jesuisdésoléed’avoirdoutédetoi.Jem’enveuxtellement…

–Ilnetetoucheraplus,jetelepromets.Pardonne-moi,Sarah.

Jereculepourleregarderdanslesyeux.Jacksonmesourittendrement.Jedéglutisetessaiedenepasle repousserquandsabouche rentreencontactavec lamienne. Jemetsdanscebaiser factice toute lavolontédont jesuiscapable.Qu’ilnedoutederien.Jemordillesa lèvre inférieurepour romprenotreéchange,commeautrefois.

–Pourquoim’as-tutrahiecommeça?

–Jenesupportepasd’êtreloindetoi.Jen’aipasréfléchi,pardonne-moi.

–Nerecommencepas,carjenereviendraiplus.

–Promis.Rentronschez-nous,machérie.

Ilentrelacenosdoigts.Nousavançonsensilence.Qu’est-cequeVincentfabrique?

Nousrejoignonssavoiture.Monexm’ouvrelaportière.Pourgagnerdutemps,j’attrapesonvisageencoupe.

–Embrasse-moiencore.

Sansperdredetemps,ilobéit…

Vincent

Jemefaisviolencepournepassortirdemonvéhicule.Jesaisqu’elleessaiedegagnerdutemps,maisjenepeuxpaslarejoindre.Mesplansontchangé:cetteracluren’estpasvenuseul.Deuxsbiresattendentdansuneberlinenonloind’eux.Sarahnepeutpaslesvoir,jevaisdoncdevoirchangerdestratégie.

JelavoismonterdanslaMustang.L’enfoirérefermelaportièreavantdevérifiersijenemetrouvepasdanslesparages.Signedetête:sescomplicesnetardentpasàdéguerpir.JevaisdevoirlesuivredeloinpourvoiroùilamèneSarah.Jesuisfierqu’ellen’aitpaspaniquémalgrél’anormalitédelasituation.

Net’inquiètepasprincesse,jevaisvitetesortirdelà!

Unefoisque jesuis sûrque rienneviendramebarrer la route, je rallumemonmoteur. Jevais leurlaissercinqminutesd’avance.

Je retrouvevite leur trace.Enmême temps, sebaladeravecunevoiturede luxe rougenepassepasinaperçu…

Jezigzaguesurl’autorouteengardantunecertainedistance.SiJacksonserendcomptequequelqu’unlesuit,ilrisqueraitdepaniqueretdes’enprendreàelle.Lorsqu’ilemprunteunesortie,j’enprofitepourmerabattrederrièreunpoids-lourd.IlnetardepasàarriverdevantchezSarah.Jemegareunpeuplusloin:cettefilatureaassezduré!

Jeleslaisseentrerdanslapropriété,préférantprendreJacksonparsurprise.Jenesaispascommentilpeutréagir,surtouts’ilestarmé.

J’inspectelesalentours:personneàl’horizon.Jevaisdevoirmebouger.Letempsestcompté.Sarahrisquedepaniqueretdeperdresacouverture.Jevérifieaussidansmesrétrossi laberlinedessbiresn’estpasdanslecoin.Unefoisquejesuissûrqu’iln’yapersonne,jedescends.Lemurn’estpastrèshaut,jedevraisarriveràl’escalader.

Jesauteetm’agrippepourmehisserpar-dessus.Jevoislesalon,delàoùjesuis.Sarah,dedos,estseule.Sansfairedebruit,jesautedansl’herbeavantdemeplanquerderrièrel’arbresurmadroite.Desvoix me parviennent, mais je ne comprends pas l’échange. Le bruit d’un bouchon de bouteille dechampagnesefaitentendre.Jejetterapidementunœilàlapièce:ilssontentraindetrinquer.Notepourmoi-même:cettefemmeestunevraieactrice.

Discrètement,jemedépêchederejoindrelegarage.Sonescaliermèneàl’intérieur.J’ouvrelaporte:çayest,jesuisdanslamaison.

Je traverse la cuisine et plaquemon dos contre lemur. Je sorsma vieille amie dema poche et ladéplie.J’avancelentement,mainderrièreledos.Sarahmerepèreimmédiatement.Jeposemonindexsurmabouche,alorselledétournelesyeux.Jemesouviensexactementdel’endroitoùilfautfrapperpourqu’il tombe dans les pommes. Je brandismamatraque et assène un coup à Jackson. Il s’écroule. Sonverresebriseavecfracas.Sarah,mortifiéeparlasituation,plaquelamainsursonvisagepouréviterdepousseruncri.Jelaissetombermonarmeausol.Rapidement,mabelles’accrocheàmoncou.

–Bonsang,oùétais-tu?

–Jesuislà,maintenant.Tun’asrien?

–Non,ilnem’apastouchée.J’aicruquetut’étaisenfui!

–Jenetelaisseraijamais.

Jeprendssonvisageencoupeetl’embrasseàenperdrehaleine.Jen’aijamaiseuaussipeurdetoutemavie.

Leretourdubâton

VincentvientdefrapperJacksonàlatêteetmaintenant,monexestinconscientsurmoncanapé.Jenesaispascommentréagir.Laseulechosequimeprouvequ’ilnel’apastuéestlemouvementrégulierdesacagethoracique.

Jesursautequandlaported’entréeclaque.VincententredanslesalonenlançantunregardméprisantàJackson.Ilbalancedescléssurlatableetm’attrapepourmeserrercontrelui.Jerestelesbraslelongducorps.Maréactionneluiéchappepas:ilmesondepouressayerdeliredansmespensées.

–Qu’est-cequ’ilsepasse?

–Pourquoim’as-tulaisséeseuleaveclui?J’aieulapeurdemavie.

–Jen’aipaseulechoix.Ilestvenuaccompagné.Jenet’aipasquittédesyeuxuneseconde,maisaulieudejouerlemecjalouxetlesgrosbras,j’airéfléchi.Jemedoutaisqu’ilbaisseraitsagardeetqu’ilneseferaitpassuivreparcesdeuxgugusses.Jesuissûrqu’ilavaitjustedansl’idéedeveniricipourtebaiser.

Lesmotsqu’ilemploiem’écœurent,maisungrognementattiremonattention.Jackson, réveillé,nousobserve. Il essaie de se relever, mais sa blessure l’en empêche. Il masse l’arrière de son crânedouloureux.Vincentseprécipiteversluipourl’attraperparlecol.

–Oùcrois-tuallercommeça?

Monhommeleredresseavecforceet lebousculepourqu’ils’asseye.J’essaiedenepas intervenir,maismespiedsnecoopèrentpas.Jemeretrouvejusteàcôtéd’eux.Jacksontourne la têteversmoietignorecomplètementVincent.

–Tun’auraisjamaisdûfairecela,Sarah.

HurlementdeVincent.

–Tunet’adressespasàelle!

Jackson le fusille du regard.Comment vais-je gérer si une bagarre éclate ? Il faut que j’arrange lasituation.JeposemamainsurlebrasdeVincent.Ilrestedemarbre,tropoccupéàtoiserl’hommequipartageaitautrefoismavie.Surlapointedespiedspourêtreàlahauteurdesonoreille,jetentedansunmurmure:

–Montre-lui…

LamâchoiredeVincentesttellementserréequejel’entendscraquer.Ilinspireetattrapel’enveloppequiestàl’intérieurdesavestepourlajeterauvisagedeJackson.Celui-cilaregardependantquelquessecondesavantdel’ouvrir.Dèslapremièrepage,sonvisagechanged’expression.Oui,ilsedécomposeàvued’œil.Desgouttesdesueurperlentsursonfront.Ilcommenceàcomprendrequenoussommesaucourantdesescombines.

–Quivousadonnécesinfos?Tuesflic,mec?

–Crois-moi,j’aiessayépartouslesmoyensdetecoincer.Sijel’étais,tunetetrouveraispasici,maisentaule.Tuasvouludemesservices,maiscequetun’aspascompris,c’estquejenem’occupepasdesfillescommeSarahquin’ysontpourriendansunerelationfoireuse.Jesuispayépourséduiredesputesquitrompentleursmaris,certainementpaspourbousillerdesfemmesrespectablesparcequ’unlooserquise fait sucer la queue le jour de sonmariage n’a pas les couilles de s’excuser.Quand j’ai su que tum’avaisentubéetquetuvoulaisluifairedumalpourqu’ellesoitconvaincuequetun’espaslenasequetuesenréalité,j’aicherchécequitetiendraitloind’elle.Tupeuxgarderlesdocuments,j’aidescopies.Tu veux porter plainte ?Vas-y,mais je sortirai bien avant toi de prison. J’ai faitmon devoir de boncitoyenenprotégeantunejeunefemmeendanger.Jesuispasséparhasard,jet’aivulamaltraiteretjet’aimisunerouste:maversionestdéjàtoutetracée.Ah,etunedernièrechose.Laissetomberpourtesaffairesettavoiture.Jecroisquetun’enaspasbesoin.SijetevoisdanslesparagesoùàmoinsdecinqcentsmètresdeSarah,jeneseraiplusaussitendre.Imprime-toiçadanslecrâne.Jedeviendraitonpirecauchemarsitul’approchesdeprèsoudeloin.Tuasperduauchange.

***

Deuxsemainesplustard

Une fois certaine que Jackson ne cherchera pas à se venger, je retourne enfin travailler seule. Cetépisodedemavieestdéjàloinderrièremoi.Jesuislibre,heureuse,etjesorsavecunmeccraquant.Lebeaubrunténébreuxasauvélaprincesseendétressedesgriffesduvilaindragon.Peut-êtrequelescontesde fées existent vraiment.Que notre prince charmant se trouve au plus près de nous sans que nous lesachions. Je suis épanouie.Certes courbaturée,maismoncorps en redemandeencore et toujoursplus.J’aichangé.J’aiconfianceenmoietjem’assumecomplètement.Pluspersonnenemefaitpeur.Vincentm’amêmeapprisquelquestechniquesdedéfense.Ilestsurprotecteur,maisj’adoreça.Jesuisrassurée.Chaquejourilmeprouveunpeuplusqu’ilferaittoutpourmoi.

Cesoir,nousdînonschezmesparents.Monpèrevaseposerdesquestionssurlesoudainabandondespoursuitespourlepartagedesbiens,maisjevaislerassureretluidirequeJacksonaenfincomprisqueluietmoi,c’estterminé.J’airécupéréunevoituredeluxeenprime,quedemanderdemieux?

J’attrapeundossieravantderejoindremasupérieureàl’étage.Lesclientssontdéjàlà.Laréunionpeutenfin commencer. Après trois heures de négociation, nous obtenons l’accord permettant de débuterofficiellementl’élaborationdenotrenouveauparfum,StarryNight.Lecoupdusiècle.Unenouvellevie,unamantformidable,uncontratjuteux…Espéronsquejesoisàlahauteur.

***

La fête est au rendez-vous. Ce soir, nous célébrons la bonne nouvelle. Les amis et la famille mefélicitentd’êtreàlatêted’unaussibeauprojet.Leplusimportantpourmoi?Avoiràmonbrasl’hommeleplusséduisantdelaplanète.Monpèreetluidiscutentpendantquemamèreetmoiremplissonsleverredesinvités.Jenedécollepasdemonpetitnuage,cequiamusemonmeilleurami.Jenesavaispasqu’ilseraitlàcesoir.Hugoestsouventenmissionàl’étranger.Ilœuvredansl’humanitaire.Récemment,ilestpartidansunpaysvictimed’untsunami.

Ilmemetgentimentuncoupdecoudedanslescôtesavantderailler:

–Pourquoitusouriscommeuneidiote?

Jetournelatêteverslaraisondemonsourirejusteavantdemefaireentraînerpourdanserunslow.

–Tuesrayonnante,cesoir.Jesuispresquejalouxqu’iltefasserougir.Moi,jen’ysuisjamaisarrivé.

–Ilmerendheureuse.

–Sic’estça,jenepeuxpasleblâmer.

Jeposematêtesurl’épauledemonamipourprofiterdumoment.Hugoatoujoursvouluquejesorte

aveclui,maisledestinnenousajamaisunis.Ilafiniparlecomprendreetl’accepter,avecletemps.

–Tumeracontescommentvousvousêtesconnus?

–Ilavaitdejoliesfesses…

J’éclatederire.C’estlapremièrechosequej’airéellementvuedelui.

–Tudéconnes?

–Jeteraconteraiquandonseravieux.C’estmieuxdegardercegenrededétails.Ons’ennuieramoinsàlamaisonderetraite.

Hugom’embrasse sur le sommetdu crâne avantdeme lâcherprécipitamment. Jene comprendspaspourquoi, jusqu’àcequedeuxbrass’enroulentautourdemataille.Heureuse, jemelaisseallercontreVincentquimebercetendrement.Jesuissonjackpotetj’ensuisfière.

Épilogue:Lediamantbrut

Unanplustard

Jesuisdansunétatdestresspascroyable.Cesoir,nousprésentonsnotreparfumlorsd’ungala.Lesmois de travail payent enfin.Daisym’a déjà envoyéunmessage pourmeprévenir qu’elle était prête.Pourmapart,jecoursencoredansl’appartementdeVincent,àlarecherchedemesbouclesd’oreilles.Jesuisseule,carilestsortifaireunecourse.S’ilnerevientpas,jevaiscommenceràpaniquer.

Je trouve ceque je cherchedans le placardde la salle debains.Ma réaction est toujours lamêmequandj’ouvrel’écrindemesboucles.J’adoreleurcouleurrubis.Elleiraparfaitementaveclaroberougequejeportecesoir.Jereplaceunemèchedecheveuxquis’estéchappéedemonchignonquandj’entendsla porte claquée. Jeme dépêche de rejoindremon hommedans le salon.Même s’il est de dos quandj’entredanslapièce,jedevinequelesmokingqu’ilporteestàtomber!

–Disprincesse,tum’aidesà…

Ilsetaitenm’apercevant.J’approche;illèveunsourciletm’attrapepourmerenverserenarrière.

–Bonsoirsublimecréature…

–Imbécile…

Ilmeredressepourposerlamainsursapoitrine,l’airoffensé.Jeglousseetl’attrapeparsacravatepour l’attirer à moi. Je dépose un baiser chaste sur ses lèvres, mais ça ne lui suffit pas… vu qu’ilempoignemesfessespourl’approfondir.Lorsqu’ilmerelâche,jesuisàboutdesouffle.

–Jevaisdevoirprouverquetuesàmoicesoir,sijecomprendsbien.

–Jenetequittepasd’unesemelle.J’aibientroppeurqu’unevieillefilleessaiedeteramenerdanssonlit.

Il secoue la tête etme tend ses avant-bras pour que je puisse luimettre ses boutons demanchette.J’aimequ’ilportecesbijouxsurlesquelsnosinitialess’entremêlentfièrement.

Noussommesprêts.Vincentclaquemesfesses.

–Enroute.Silareinedelasoiréearriveenretard,ilsvontseposerdesquestions!

–Pourquoi?

Ilsepencheàmonoreilletandisquenouspénétronsdansl’ascenseur.

–J’aitrèsenvied’êtremarquépartonrougeàlèvres…

Il ponctue saphrase en attirantmamain contre sonentrejambegonflé. Il est obsédé. Jenevoispasd’autremotpourlequalifier.Maisjesuisd’unehumeurjoueusecesoir.Etpuis,ilfautquejemedétende.Jedéboutonnesonpantalonetledescendd’uncoupsec.Ceseradurapide,maisjem’encontenterai.

Vincentappuiesur leboutond’arrêt.Lapetitesecousse lefait rire,mais ilchangevited’expressionlorsque ma langue rentre en contact avec son gland. Je le prends en bouche et le suce sur toute salongueur.Jegriffesescuisses;ilbalancelatêteenarrièreavantd’enfoncersesdoigtsdansmescheveux.Sonbassinbougelentementtandisquejecaressesavergedemapaume.Jemedélectedesonnectar.Iln’estplustrèsloindel’orgasme.Mapetiteculotte,quantàelle,sedésintègreàchaquesonrauquequisortdesagorge. Ilaccélère lemouvement,mebaisant labouche.Lorsqueson liquidechaud rentreencontactavecmalangue,jelesavoure.Jen’aipasletempsdereprendremonsoufflequ’ilmerelèvepourvenirmeplaquerlelongdelaparoi.

–Tuneperdsrienpourattendre,petiteallumeuse.

–Sicen’estqueça,tupourraspeut-êtremedétendrelà-bas!

Jeluiadresseunclind’œilavantderemettreenroutel’ascenseur.

Nousprenonsmameilleureamieaupassage.Meilleureamiequiestaussistresséequemoi!Lorsquenousarrivonsaupointde rendez-vous, j’angoissecomme jamais,n’étantplus très sûredevouloirêtreprésente.Silelancementfoire,Lolitanemelouperapasetjemeretrouveraiàlaportedel’entreprise.

Mon dragon de patronne repère immédiatementma tenue. Lorsqu’elle se précipite versmoi, jemecachepresquederrièreVincent.

–Sarah,ilfautquejeteprésenteànospartenaires,viensvite!

Elle me tire brusquement par le bras.Ma connexion avec Vincent est rompue jusqu’à ce qu’il merattrape.Ilnousarrête,Lolitaetmoi,dansnotrecoursefolle.

–Permettezquej’accompagneSarah.Jeneveuxpaslalaisserseule,c’estbienassezstressantpourelle.

Masupérieurelâchemonbras.Ellereprendcontenanceenreplaçantunemèchedecheveux.

–Maisbiensûr,monsieur.

Jesouffleetremercied’unregardceluiquivientdem’éviterlacrisecardiaque.Lesbattementsdemoncœurralentissentquandilpassesonbrasautourdemataille.

–Vas-ybébé,tuvasassurer.

***

OhmonDieu.Jesuisenétatdechoc.Iln’étaitpasprévuauprogrammequejemontesurscènepourprésenterStarrynight!J’ailesjambesquitremblentetj’ensuisàmondeuxièmeverredechampagneendeux minutes. Vincent se fout de moi, mais ce n’est vraiment pas le moment ! Il ferait mieux dem’entraînerdansuncoinpourmedonnerunorgasmedefolieaulieuderiredemonétat!

Jelesnobe,lelaissantenplanpourprendrel’air.Unefoisisolée,lapressionredescend.Jecraqueenmelaissantglisserlelongdumur.Cettesoiréeresteraunedespiresdetoutemavie.J’essuiemesjouesetlèvelesyeuxauciel.Lasortiedesecoursnetardepasàs’ouvrir.Mêmeici,pasmoyend’êtreenpaixcinqminutes.

–Princesse?

JemerelèveenreconnaissantlavoixdeVincent.Jeplissemarobeenreniflant.

–Qu’est-cequetufichesici?

–Çavaêtrelemoment…

–Super!Pasletempsdemeremettredemesémotions!

–Tuasgraveassuré.Tuétaislaplusbelleetlamieuxplacéepourcediscours.

Ilfautquejemedétende!Jeredresselatêteetavancetelleuneprédatrice.Avantqu’ilnecomprennemesintentions,jelaisseglissermarobelelongdemesépaules.Vincentreculeafindebloquerlaporte.

–Qu’est-cequetufabriques?Tuveuxvraimentquequelqu’untevoitcommeça?

–Iln’yaquetoietmoi,ici.

Son regard se balade sur mes courbes. J’attrape ma poitrine à pleine main pour la pincersensuellement.Monregardbifurqueverssonsexe:jesaisqu’ilesttenduàl’extrême.Sapommed’Adammonteetdescendlentement.

–Trèsbien,Sarah.Tuastoutemonattention.

Ilcroiselesbrassursontorse.Jemordillemeslèvresetdéfaitsaceinture.Luiresteimmobile.J’aiappris,avecletemps,qu’ilpouvaitparfaitementcontrôlersesémotions.

–Sarah,écoute…Tumerendsfou…

Ilm’attireàluipourm’embrassersauvagementavantdemesoulever.Mondosentreencontactaveclaporte fraîche.Gémissement. J’ai tellement envie de lui.Le souffle court, il plonge son regard dans lemien.Plusrienn’existeautourdenous.Lanuitestbelleetchaude.Moncœursegonfledebonheurendécouvrant tout l’amour qui brille dans ses yeux. J’ai tellement de chance de l’avoir rencontré. Jevoudraistellementplusdesapart,qu’ilsoitpourdebonl’hommedemavie…

–Dis-moiquetum’aimes,Vincent.

–J’aimieuxàteproposer.

J’essaiedelireenlui.Impossible,ilestimpassible.Jeplisselesyeuxàlarecherched’unindice.Ildéglutit.

–TueslacréaturelaplussublimedecetteTerre.

–Jelesaisdéjà,gloussé-je.

–Sarah,j’aimeraisvraimentvivreavectoi.

Mon sourire s’efface pour laisser place à l’angoisse. Est-ce une demande sincère ? Il veut quej’emménageaveclui?Ilestleplussérieuxdumonde.Moi,jeneréagispas.Vincentmereposesurmespiedsavantderamassermarobe.Troublée,jemerhabille.Ilenfaitdemêmeavantdem’attraperparlamainpournousemmenerprèsdubalcon.

L’endroitestmagnifique.Lalunesereflètesurl’étendued’eauencontrebas.Monhommetournematêtedélicatementàl’aidedesonindexavantdedéposerunbaisersurmeslèvres.Jerestetétaniséequandilposeungenouàterre.Lorsqu’ilsortunécrindesapoche,nousnepiponsmot.Unregardsuffit.Mavisionsetroublequandj’aperçoislediamantqu’ilmetend.

–Épouse-moi,murmure-t-il.

Jeneréfléchispas.Laréponsefranchitimmédiatementlabarrièredemeslèvres.

–Oui…

Remerciements

MerciàNishaÉditionsdem’avoirdonnéunechanced’intégrerl’équipe.Merciàmonéditrice,Marie.Merci à mes bêtas-lectrices qui m’épaulent et qui m’aident beaucoup.Merci à mes lectrices qui mesuiventsurlenouveauparcoursquejeprends.Merciauxnouvellesquiprendrontletempsdemelire.Etmerciàmafamilleetmesamisdemesoutenir…

Extraits

NoControl

FannyCooper

« L’amour vous tombe dessus et puis c’est tout. L’amour est fatal, parce qu’il vous choisit et pointbarre.Commeunéclair:vousnesavezpasquandilvafrapper,nioù.Voilàpourquoicertainsparlentdecoupdefoudre.C’estpuissant,incontrôlable,dévastateur.L’amourvoustombedessusetilestimpossibledel’éviter. »

DèslasecondeoùAchilleGale,starinternationale,aperçoitSummerHamilton,ilestcertainqueplusjamais il ne réussira à poser les yeux sur une autre femme tant qu’il ne l’aura pas conquise.Mais cedernier,considérécommeundieudelamusique,nes’étaitpasattenduàcequelajeunefemmeserévèleêtresonpirecauchemar.

ParFannyCooper

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Extrait

Prologue

Lajoliebrunequiseprélassedanslelitm’offreunpanoramadélicieuxdesonpostérieur.Ellerouledanslesdrapspouréteindreleradio-réveilquis’estdéclenchésurunestationd’informationsgénérales.Quelgenredepersonneécoutelesactualitésauréveil?

–Bonjour,medit-elle.

Je terminema bouchée de céréales et souris. Elle a un petit accent latino auquel je n’ai pas prêtéattention, dans le bar où je l’ai rencontrée. En même temps, elle avait un méchant décolleté quicommuniquaitavecmoi.Jenepouvaispasjouerlemalpoliaveclui.

–Salut.Biendormi?

Elle se redresse et m’offre un sourire coquin. Elle joue avec ses jambes sous le drap. De touteévidence,ellesaitseservirdesoncorpspouraguicherleshommesetiln’yapasàendouter:hiersoir,j’aiétésavictime.Pauvredemoi.

–Disonsquejen’aipasvraimentdormi.Maismasiesteétaitbonne.

Ah!Quand j’entendsça, j’aienviedefrappercommeunsingesurmon torse.Mais jemeretiensetprendsunenouvellecuillèredecéréales.C’estassezdégueulassecommetrucetjenesauraisdirequelssontexactementlesingrédients,maisc’esttoutcequej’aitrouvédansleplacard.

–Désolé.J’avaisfaimalorsjemesuisservi.Tuesmannequin,untruccommeça?

Pendantqu’elledormait,j’aivisitéleslieux.Etcetappartementdedingue,avecvuesurCentralPark,estvide.Lefrigidairelui-mêmeréclameàboufferautrechosequecefromagequipueetcettebouteilledevinrougesûrementofferteparl’agentimmobilier.

–J’essayedepercerdanslemannequinat,maisc’estunmondetrèsfermé.Quandonn’estpas«fillede»,c’estassezdifficiledesefaireunnom.

–M’enparlemêmepas.

–Toi,tuesmusicien,jemetrompe?

Elleenroulesesbrasautourdesesjambesetmatemontorsenu,observemontatouage…Ilvafalloirquejetrouveuneexcusepourmecasserd’iciavantqu’elleneveuilleremettrelecouvert.

Meslèvresseretroussentetjeparadefièrementautourdulit.

–Absolument,beauté!Lemeilleurqueturencontrerasdanstavie!Enregistrebiencevisage,lancé-jeendésignantmasilhouette,carlaprochainefoisquetuleverras,ceseraàlatéléetenunedesmagazines!

Ellesemoquedemoi.Personnenecroitjamaisenmoietjecomprends.Ilyaunmilliondechanteurspouruneseuleplaceenmaisondedisque.Etc’estencoreplusdifficile,quandonn’apasdevagin,desefaireuneplacedanscemondesisélectifetexigeant.

–Chante-moiquelquechose!

Jem’arrêteuninstantpourréfléchir.

–Ehbien.Tum’asoffertlegîte,jetedoisbiença.

Çanemecoûteraquequelquesminutesetchanterpourunejoliefilleesttoujoursunplaisir.Lesretoursnesontjamaisdécevants.J’attrapemaguitaredanssonétuietmeposesurlepoufprèsdulit.

– Avant tout, il faut que tu me fasses une promesse, beauté, marmonné-je tout en mâchonnant monmédiator.

–Laquelle?

Jeprendsmonmédiatorentremesdoigts.

–Promets-moidenepastomberamoureuse,unefoisquetum’aurasentenduchanter.

Elleexplosederire.Jeluilanceunregardavertietellereprendsonsérieux.

–Promis,jenetomberaipasamoureusedetoi!

Ellesdisenttoutesça.

Je cale ma guitare sur mon genou et l’accorde. Elle m’observe faire. Deux secondes plus tard, jedébutemamusique:UseSomebodydesKingsofLeon.Unvraibijoumusical,tantparl’instrumentalitéque par la difficulté des notes et la justesse apportée à chacune d’entre elles. Cependant, les filles

n’écoutent que les paroles romantiques et ne voient quema belle gueule d’homme torturé.Ça les faittoujours craquer, ce type de chanson. Pourquoi ? Parce que celles qui ne la connaissent pas ontl’impression que je la chante pour la première fois, pour elles . Parce que ma voix rocailleuse esttoujoursplussensassenacoustique.Parcequejesaisêtreparfait.

–Waouh!s’exclamelajolietêtebruneenfacedemoilorsquejereposemaguitare.

Ellefrissonne,lesyeuxébahisetsibrillantsquejesaisqu’ellen’apastenusapromesse.

Etmerde,unedeplus.

–Tuesundieuvivant.

–Jesais!

–Putaindemerde!s’écrietoutàcoupunevoixdansmondos.

Noussursautonstouslesdeuxetpivotonspourvoirunmecencostumeentrerdanslachambre.

–JesuisBastianHamilton,ettoi,mec,jevaistefairesignerlecontratdetavie.

Ilmeprendprécipitammentlamainetlaserre.BastianHamilton?Purée.LEBastianHamilton?Delamaison de disque la plus rentable de l’histoire américaine ? Celui qu’on surnomme le prince de lamusiqueparcequ’ilchangelescitrouillesencarrosses,lessouillonsenCendrillon?

–Vousvousfoutezdemagueule!

C’est forcémentuncanular.Pourtant, je reconnaisbiensapetite tronche.On lavoitpartoutdans lesjournaux people. Il a été exposé aux médias dès son plus jeune âge parce que sa mère et son pèreformaientunduodechanteurstrèscélèbredanslemondeentier.Jemesouviensquelapremièrepartitionquej’aiapprise,c’étaitunedescompositionsHamilton.

Bastianreculed’unpasensortantsonportable,meprendenphotoetritentapotantsonclaviertactile.

–C’estquoitonnom?

–A…Achille.AchilleGale.

Jebégayepourlapremièrefois.Monnomm’estcomplètementsortidelatête, l’espacedequelquessecondes.Jenesaismêmepasquoidire.Aprèslelycée,jen’aipasétéacceptéàl’université.Fautede

moyens et de résultats. L’envie n’y était pas non plus. J’ai dit àmamère que je voulais vivre demamusiqueetellenem’enapasempêché.J’aitoujourscruqu’unjourj’yarriverai,jen’aijamaiscessédecroireenmoipuisqu’iln’yavaitpasvraimentbeaucoupdemondepourlefaireàmaplace.J’aienchaînélesbars,lemétro,letrottoir,avecmaguitare…Enseptans,j’aidûmefaire15000dollars,pasplus.Etaujourd’hui,jesuisfaceàunmonstredel’industriemusicalequimeveut!Impossible.

–Tuessûr?medemande-t-il.Unefoisquelamachineestlancée,tunepourraspasl’arrêter.Choisisbien,choisisceluiquiaunsenspourtoi,unehistoire,cellequeturaconterasaumondeentier.

Jehausselesépauleset,sanslevouloir,lâche:

–Monpèreétaitunenfoirédetimbréquiapourrimonenfanceetquiachoisiceprénom.

Sans sa folie de merde, j’aurais été dentiste, caissier, maçon… En quelque sorte, je lui dois mamusique.

–C’estàcausedeluiquejenesaispasparlermaisquejesaischanter.

Bastiansautillesursespieds,joyeuxetexcité.

–Putain,maistoi,tuvasmefairedescouillesenor!Tucomposes?

–Non.

–Ontetrouverauncompositeur!Desmusiciens,desagents,uneéquipedutonnerre.Lameilleurequ’ilsoit,parcequetueslemeilleur.

–Jenevaispasvouscontredirelà-dessus!

–Jet’aimebien,toi!Etàpartirdemaintenant,jenevaisplustelâcher.

Ilmepressel’épauleensouriant.Jemegrattelatête.

–D’accord,mais…Putain!Jesuisperdu.Commentavez-vousfaitpouratterririci?

Mamarrainelabonnefée,jevousjure…

–Ahça,lâche-t-ilenhaussantlesépaulesàsontour.C’estqu’ici,c’estmonappartement.Ça,ajoute-t-iltoutendésignantleboldelaitetdecornflakes,cesontlescéréalespréféréesdemapetitesœur.Etelle,poursuit-iltoutenmontrantlabrunequiesttoujoursnuesouslesdraps,c’estmacopine.

Ilgrimace.

–Enfin,maintenant,monex-copine.

LaChute

TwinyB.

PruneLinan,vingt-septans,n’estpasunejeunefemmeaumodedevieconventionnel.Écorchéeparundramefamilial,alcool,sexe,drogueetrockandrollrythmentsesjournées.

Quipourraitlasauversicen’estlemystérieuxAdamReed,rencontrélorsd’unesoiréebranchée ?

Prunedécouvrequelebruntatouén’estnulautrequeleleaderducélèbregroupeTheRebels.

Le chanteur réussira-t-il à apprivoiser la jolie blonde ? Prune parviendra-t-elle enfin à ouvrir soncœur ?

ParTwinyB.

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Extrait

1.BoatParty

Jem’appellePruneLinan. J’ai vingt-sept ans. Je ne suis pas comme toutes ces nanas qui rêvent de

devenirmère ou épouse. Non... Rien que d’y penser, j’ai des remontées acides. Je suis érotiquementchargée.Unetrèsbellefemme,maligneetj’adorebaiser.Jeneprendraipasdepincettesavecvous,carleblabla à l’eaude rosene faitpaspartiedemespoints forts.Par contre, lesprouesses sexuellesoul’utilisationdemescharmesautravail,si.

J’aieuuneenfanceasseztraditionnelledansunemaisonavecjardinfleuri,desparentsaimantsetunegrandesœur,Iris.Jusqu’aujouroùmamères’esttiréeavecsonprofesseurdegymetquemonpère,lui,s’est tiré une balle dans la tête. Cette année-là, jeme suis promis de ne jamais finir ainsi,morte dechagrin.Crisecardiaquepourcausedecœurbrisé?Foutaise.

Onl’adécouvertenrentrantdel’école.J’avaissixansetIris,dix.OnestpartivivreavecleprofdegymàSaint-Tropez,maismamèreétaittropoccupéeàchevaucherdesmecs.C’estmasœurquiaprissoindemoi.

Elle est tout mon opposé, mariée depuis bientôt huit ans avec Dominique, un puissant avocat ;obstétricienne, car elle adore les bébés.Vous savez, ces petites bêtes à quatre pattes qui ne font quepleureretremplissentleurscouchesd’unehorriblechosenauséabonde.Elleenad’ailleurseudeux,unpetitgarçondemaintenantseptans,Gabrieletunefillettedecinqans,Ania.Onnes’entendpasvraiment,maisons’aime.Notreenfancechaotiquenousabeaucouprapprochées.Jevisdanslamaisond’amisquisetrouvesurleurterrain.Pourquoiirai-jem’embêteràpayerunloyer,alorsquel’onm’offrelelogis?

Jetravailleactivement,maisjesorsaussibeaucoup.«Abus»estlemotquimedéfinitlemieux.Jemedélectedetouslespéchéspossibles.Alcool,drogue,sexe,séduction...Lavieesttellementfadesanstoutça.

J’aibesoindemesentirvivante.

J’aiunepartenairedesoiréeetdefolie,Lilly,mameilleureamiedepuisnosdouzeans.Onaaccomplilesquatrecentscoupsensembleetonadore se roulerdespellespouremmerder lesgros lourdsde lanight.

Côté professionnel, je ne ressemble pas au traditionnel agent immobilier de la Côte d’Azur. Je neconnaispas lesparfaitspetits tailleurspourcoincésducul.Jesuisblonde, j’adoreles tatouageset lesfringuessexy.Laviem’adonnéeuncorpsàrendrevertesdejalousielesfemmesetaguicherleshommes.Mariéeoupaspeum’importe,silapersonnemeplaît,jefonce.Cen’estquepourunenuit,alorsquilesaura?

Monpatron,lui,estassezcool.Àlabaseilnevoulaitpasm’engageràcausedemonstyle,maisjelui

airamenétroisgrosclientsqu’ilconvoitaitdepuisdeslustres.Lespreuvesl’ontdécidé.L’essentiel,c’estd’augmenterlechiffred’affaires.Ilrêveraitquej’écartelescuissespourlui.Ilsaitquejeluiapprendraistoutessortesdechoses,commeaucunefemmeauparavant.Ilsuffitdevoirlegenredecageotsavecquiilsort:chignonparfait,boucheenculdepouleetj’enpasse.Maisjepréfèregardercettetensionélectriqueentrenous.Commeça, les joursoù j’arriveen retardou les lendemainsdegrossesoirée, ilme laissetranquille.

Jenesuispasdugenrepudique,cequihorripilematrèschèresœurette.Sonmarimelancequelquesœilladesdetempsentemps.Maiscen’estpasunenfoiré,ill’aimeetjelerespectepourça.

Aujourd’hui,jesuisenvacancespourplusieurssemaines.L’étébatsonpleinetlespeopledébarquentàSaint-Tropez.Mégasoiréesetgrossesgueulesdeboisenperspective.

Jesuisauborddelapiscine,entraindepeaufinermonbronzage.J’airendez-vousdanstroisheuressurleportavecmapoupée,Lilly.Cesoir,noussommesinvitéesàuneboatparty.L’airdelameretlerestevontmepurifier.Enattendant,jefumeunjoint,branchéesurmoniPod.

Uneombremecachelesoleil;jetournelatête.

–Tum’énervesPrune,jet’aiavertiequejenevoulaispasdecettemerdechezmoi!

–Iris,nemegonflepas,etpuisjesuisdehors…Pousse-toi,jedore!

–Tutebousilleslasanté!Jeneveuxpasretrouvermapetitesœurraidemorte.

– Tu as décidé qu’on allait se prendre le chou ? C’est qu’un joint, bordel ! Tu devrais tester, çadétendraittaficelledestring,mabelle.

–Tunepourraspasprétendrequejenet’aipasprévenue.

–Desannéesquetumesorslemêmediscours...Laisse-moisavourermesvacances,putain!

J’entendsses talonsclaquerautourde lapiscine. Je tiredeplusgrosses lattes,puisexpire la fuméedoucement.Jenesuispassanscœur,jesaisqu’elles’inquiètepourmoi.Ilm’arrivederepenserànousenfant,maisc’estdouloureux.Alors, autantarrêterde réfléchir etprofiter.Lepasséest lepassé,pourl’avenir,jenesuispasmédium;ilmeresteleprésentetj’ensavourechaqueinstant.

J’écraselemégotdanslecendrieretmedélecteduchantdescigalesentredeuxpistes.Grâceàcetteberceuseetmonétatsecond,jeplane.Dansmesoreilles,delahouse .Jemelèvedutransat,danseaubordde l’eau.Chaquecelluledemoncorpsbougeenrythme.Je ralentiset ferme lesyeux.Petite, j’aisuividescoursdedanse:j’aigardéjustedequoimedéhanchersurlapisteoudansunlit.Masouplesseaussi,c’estpratiquepourcertainespositions.

J’attrapemonmobileetfileprendreunedouche.Lesjetsd’eaumefouettentlevisage.Jemesavonne,toujoursentranse.J’enrouleuneservietteautourdemesseinsetessorematignassehumide.Jechoisisune tenue après plusieurs essayages. J’opte pour une robemoulante au décolleté à faire chavirer lescœurs.Pour leschaussures,mapaire féticheà talonshauts.Avantdem’habiller, jememaquilleetmecoiffe. Je remonte mes cheveux en chignon, une mèche retombant sur mon front en guise de frange.J’entouremesyeuxd’eye-lineretforcesurlefard.Lenoircontrasteaveclebleudemesiris:j’adore.Ducrayonàlèvrespourunebouchepulpeuse.Jem’admiredanslaglace,appréciemonreflet.

Ilnemeresteplusqu’uneheure,alorsjemedépêched’enfilermesvêtements.J’attrapemescigarettes,moniPhoneetquelquesdosesdansmaplanque,puisglisseletoutdansmapochette.Jemesersunpetitverredevodka,fumeunecigaretteetme«repoudre»unpeulenez.Taperuntraitàdomicileestplusconfortablequ’ensoirée.Ici,j’aimonmiroiretmapaille.Lorsqu’onsort,jetracesurleschiottesouàmêmelamain.Lilly,plusallumée,consommeduLSD.Jen’appréciepastropcettedrogueàcausedespertesdecontrôle.Jepréfèrerestermaîtressedemeschoix.C’estpourcelaquejeprendsdelacocaïneet,detempsentemps,del’extasy.

Montéléphonevibre:unSMSdemagrosse.

Lilly

[Netedéfoncepassansmoi...Jet’attends,alorsremue-toilafrite.]

Jesouris.Elleatoujoursdesexpressionsbienàelle.Mameilleureamiedéteintsurmoi,toutcommemoisurelle. Je suisunpeu lagrandesœurqu’ellen’a jamaiseue.Plusd’une fois, je l’ai sauvéedesgriffes d’unmalade. Elle couche avec tout lemonde ; je suis plus sélective.Quand on est habitué aucaviar,difficilederevenirauxœufsdelump.

Unefoisdanslavoiture,jemontelesondel’autoradioaumaximum,calemeslunettessurleboutdemonnezetc’estparti.Lesregardsseretournentdansmadirectionpendantletrajet:j’aimeça.Onpeutmereprocherdeparaîtretropsûredemoi,personnellement,jepensequ’ils’agitd’unequalité.Çapeuteffrayerlesmecs,alorsjeneleurlaissepasl’occasiondes’enrendrecompte.Lesentimentalresteunepertedetemps.Beaucoupontessayé;j’évite.Horsdequestiondem’enchaîner,mêmesijemesuisfixéequelquesrègles:

1-Nejamaiscommuniquermonnuméro.

2-Nejamaislesrameneràlamaison.

3-Nejamaisdonnermonnomdefamille.

4-Nejamaisbaiserdeuxfoisaveclemême,saufs’ilestdanslemêmedélirequemoi.

5-Nejamaisembrassersurlabouche.

Monrépertoireestremplidemecsavecquij’ail’habitudedecoucherquandjenetrouvepersonne,ousiuneenviesoudainemeprend.JEdécide.Jen’aimepasquel’onmevolelesrênes.J’aiuntempéramentdefeuetdétestequel’onmemarchesurlespieds.

Jem’engouffre dans un parking souterrain, proche du port.Des adolescents boutonneuxme sifflent.Désolélesmecs,jenesuispasbranchéebaby-sitting.Aucoindelarue,j’aperçoisenfinmadiablesseauxcheveuxdefeu.Terriblementsexy,ellerisqued’enflammerledancefloorcesoir.

–Putain,tuesàlabourre...Tuestropmoutemachérie!plaisante-t-elle.

–Merci.Toiaussi,tuestorride.

–Allezviens,onsebougelapatchole!

J’éclatederireàl’utilisationdesonvocabulairefleuri.Unevraienanadusud.Pourlesincultes,unemouteestunenanatellementbellequ’aupremierabord,tuasinjustementenviedelatraiterdeconnasse.Lillyetmoi,noussommesdesmoutesEtla!patchole…Onlanommedetouteslesfaçons:chatte,minou,moule,abricot,marguerite…Oui,c’estbiendevotre sexedontonparle, les filles.Habituez-vous,madinden’arrêtepasdesortirdesexpressionsdecegenre.

Nous rejoignons l’énorme yacht bourré à craquer et résonnant de bons sons. À peine à bord, Lillyinsistedéjàpourfoncerauxtoilettes.Ellessontencorepropres:jeverselapoudresurlerabattant,sorsunepailledemonsoutien-gorge.LillytraceavecsaVisa.Nousvoilàentraindenousrepoudrerlenezavecferveur.

–Ohputain...Elledéboîte!jure-t-elle.

–Vuleprix,Kevinavaitintérêtdenepasmeprendrepourunetouriste.

–Ilt’atoutapportéhier?

–Jen’étaispaspourplanquerlacamechezmoi,maisobligée.

Nous regagnons le buffet, assoiffées. Pour ma part, mon habituelle vodka pure, avec des glaçons.Rapidecoupd’œilsurlesproiespotentiellesdecettesoirée.Merde,pasgrand-choseàsemettresousladent.Plusieursmecsviennentmebrancher,maisdanslegenrelourd…Aidez-moi!

Lebateauquitteleport.Lillysefrottesurlapisteàuntypeplutôtpasmal,maisàmonavistropfacile.J’aimequel’onmerésiste,lorsquejedoisuseraumaximumdemescharmes.Ungarsattiresoudainmon

attention.Terriblementbeau, ilestaccoudéà larambardeprèsdubar.Grand,brun,sesyeuxsontd’unbleuélectrique.Unebarbenaissanterenforcesavirilité.J’aidroitàquelquesœillades,maispasàsonentièreattention.Alorsjerejoinsmagrossesurlapiste.Lerythmemepossèdeàl’imagedelavodkaquicouledansmesveines.Jegobemapiluledubonheur;Lillyavalesontroisièmecacheton.

–Vas-ymollo,quandmême!

–Jegère…merassure-t-elle,lespupillesdilatéesetlamâchoiretordue.

J’éclatederiretantelleestperchée.Ondéliregrave.Sonmecdusoirnelalâchepas.Aucontraire,j’ail’impressionques’ilspouvaientbaisersurplace,ilsleferaient.

Monregardtrouveenfinceluidufameuxbrun.Jel’ai!J’accentuemondéhanchéetessayedel’attirerdansma toile.Tout juste ferrée,maproie sedétourne.Putain.Direction lecomptoir,prèsduquel il setrouve.Jel’effleureparmégardeetluimescrutedelatêteauxpieds.Pourluioffrirduspectacle,jemepenchesurlebar.Maroberemontesurlebasdemesfesses.Jem’enréjouis,amuséeparlasituationetcommande une nouvelle vodka. Je me hisse sur la pointe de mes escarpins. Lorsque nos regards secroisent,jenepeuxm’empêcherdememordrelalèvre.Ilmesouritetj’enprofite.

–C’estlapremièrefoisquejetevoisensoirée?tenté-je.

–Engénéral,onditbonjouretonseprésenteavantd’engagerladiscussion.

Sérieusement?Ilnepouvaitpassecontenterderépondre?Merde.Jeleveuxd’autantplus.

–Bonjour,moic’estPrune.Ettoi?articulé-jeavecexagération.

–BonsoirPruneetoui,c’estlapremièrefoisquejeviensdanscestyledesoirée.

–Alors?Tuaimesbien?

–Non,ilyaquedesgenssuperficielsdansdesétatsridicules.

–Déconnepas.Regarde,moi!

–Jeneveuxpastevexer,mais...

–Tuplaisantes,là?Quies-tupourtepermettredejuger?

–Jesuisjusteréaliste.

–Pauvretype…Tunevauxrien!ResteauchaudcheztoiavectespetitesCharentaisesdepapy!

Je tourne les talons et m’éloigne de ce connard. Pourquoi vient-il dans ce genre de fête s’il n’enappréciepasl’ambiance?

Lillyme rejoint. Je suis défoncée,mais ne veux pas briser l’effet de la came à cause d’un crétin.J’avalemonverred’unetraiteetappellelebarmanpourencommanderunautre.Moncerveaumejouedestours;l’acidecommenceàmeposséder.

–Qu’est-cequ’ilt’arrive?s’inquiète-t-elle.

–Quiorganisecettesoirée?

–LechanteurAdamReed.Ilrentredetournée.

–Ouais,benilainvitédesconnards!

–Yenapartout,machérie.Tantqu’ilssontbeauxetbaisentbien…Moi,çam’va!

Jememarre.Ellearaison,negâchonspaslasoiréepouruncon.Aprèstout,cen’estpaslepremierque je croise. Jene comprendsmêmepasmonénervement. Jem’en fousde ce type, et il va regretterd’avoir loupé l’occasion.Sur lapiste, jedistingueDylan,undemesen-cashabituels. Je terminemonverreetattrapeLillyparlebraspournousdéhancher.Ilmerejointsanstarder,sesgrandesmainssurmeshanches.Lebouffonducomptoirnousobserve,alorsjecontinuemonpetitmanège.Ilvas’enmordrelesdoigts,Dylanarriveàpointnommé.Jefrottemonculcontresaqueueimpatiente.Luim’embrassedanslanuque.

–J’aienviedetebaiser,mabelle.

Jepassemonbrassouslesien,frôleleconnardlorsquenousnouséloignons.Sonregards’assombrit:j’aigagné!Ilregrettedéjà!Nousdévalonslesescaliersetj’ouvrelapremièreporte.Unesalledebains?Çaferal’affaire.J’attrapeDylanparlanuqueetl’embrassedanslecou.

Laportes’ouvre.Lebouffon,sombre,nousreluquedédaigneusement.Jem’amusedelasituationetluilanceavecsatisfaction:

–T’asratétontour,mongrand.

–Mec,onpeutterminer,s’ilteplaît?grogneDylan.

Jediscernedanssonregardclairune lueurde jalousie.Jesuiscombléeetespèrequ’ilva regretter.Sonexpressionchange:ilritjaune.

–Alors tu es comme ça ? Pire que ce que je croyais…Là-haut, les invités sont bien trop classes,comparésàtoi…Baise-labien,monpote!

Laporteclaque.Ausummumdel’agacement,jerepousseDylan.

–Attends,jefinis.

–Plusenvie,dégage!

Je rabaissema robe et sort en trombepour rattraper cepetit troudu cul insignifiant.Aussitôt, je leretourne et le gifle. Tout le monde se fige et nous fixe comme si je m’en étais pris au président enpersonne.

–Tun’esqu’unemerde,personnenemetraitedecettefaçon!crié-je.

Ilm’attrapeparlepoignetetnouséloignedelafoule.L’enfoirémeplaqueavecforcedansunrecoinetmedévisageà la foisavechaineetenvie.Marespirations’accélère,moncœurs’emballe...Qu’est-cequ’ilm’arrive ? Il frôlemon bras du bout du doigt, j’en frissonne. Son souffle erratique caressemeslèvres. Ilposesabouchechaudecontre lamienne,maisse retientde lapénétrerdesa langue.Pour lapremièrefoisdemavie,jen’aipaslecontrôledelasituation.Faible.

–Tuvauxtellementmieux.Tudevraispartir…murmure-t-il.

–Hein?

Jesuisperdue. Ilmebranlequoi, là?Surtoutqu’il secasseaussitôtetme laissedanscetétat sanssavoirsilafauterevientàladrogueoul’alcool.Jeresteplantéelà,toutechambouléeparcetype.Ilatouchémeslèvres.

NON!

JesecouelatêteetfoncerejoindremaLilly.Ellesecachedansuncoinsombre,enpleineséancedetripotage.Quellechaudasse–jemebarre.JelapréviensqueElleaumoins,vaprendresoncoup,quejel’appelledemain.Jem’apprêteàquitterlebateauànouveauauportlorsqu’unenanam’interpelle.

–Attendez,quandestcequ’onestrevenu?

–TuasfrappéAdam?

–Dequoi?Qui?

–Tuasbiengifléuntype,toutàl’heure?

–Ouais,pourquoi,tuveuxtenterl’expérience?

Ellem’agace,cettepouffe!Qu’est-cequeçapeutluifoutrequej’aiecognéquelqu’unounon?

–Personnen’arriveàl’approcher…Ilyauntruc,entrevous?

–NON!Casse-toicuvertonvin!

Jequitteleslieuxàtoutevitesse.Ilmefautpartirloind’ici.Pourtant,mesyeuxnepeuvents’empêcherdeseretournerunedernièrefois:jel’aperçoisenhauteur,entraindem’observer.Quiestcetype,bordel?

Jeneveuxpluslevoir.Ilesttropdangereuxpourmoi.

Collection«Nisha’sSecret»

Obsessionsinsoumises,Mael–AngelArekinObsessionsinsoumises,Rory&Max–AngelArekinObsessionsinsoumises,Yano–AngelArekinJeuvespéral–AngelArekin

Àpleinesmains,Elsa–EvadeKerlanDévorerduregard,Milia–EvadeKerlanIrrésistible,Natalia–EvadeKerlanSemettreauparfum,Josh–EvadeKerlanFrissonsdenuit–CindyLucasJoueavec

lefeu–CindyLucasPactesensuel–CindyLucas

Ungoûtd’interdit–CindyLucasDéclencheurdeplaisir–TwinyB.

L’artiste–TwinyB.

Orgasmesnocturnes–TwinyB.

Plaisirsmasqués–TwinyB.

Pariàtrois–OlyTL

SoumiseAïko–OlyTL

Soumissionaquatique–OlyTL

Yoga&supplices–OlyTL

ZeusDating–EvadeKerlan

Songed’unenuittorride–JoyMagueneLilas–OlyTL

Collection«DiamantNoir»

LaChute,saisons1et2–TwinyB.

BlackSky–TwinyB.

Nerougispas,saisons1et2–LanabelliaNefermepastaporte–LanabelliaPlay&Burn–FannyCooperAlia,lesvoleursdel’ombre–SophieAugerBetrayed–SophieAuger

Journald’ungentleman,saisons1et2– EvadeKerlanLoveonProcess– Rachel

GetHigh–AvrilSinner

LoveBusiness–AngelArekinSurtonchemin–MikkySophie

Collection«FeelGood»

HollywoodenIrlande–ElisiaBladeSéduire&Conquérir–ElisiaBladeLeGoûtduthé,celuiduvent–EveBorelliAprèsl’obscurité–EveBorelliL’Étreintedesvagues–OliviaBillington

Collection«Nisha’sDream»

Olympe–CindyLucas

Auteure:AurélieColeen

Suiviéditorial:MarieGallet

NishaEditions

21,ruedestanneries

87000Limoges

N°Siret82113207300015

N°ISSN2491-8660